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La renaissance d'une belle dionysienne
Texte et photos : corinetellier.re
Les propriétaires de cette maison inscrite au Patrimoine n'ont pas ménagé leurs efforts pour lui redonner son prestige d'antan. Deux siècles après sa construction, ils apprécient la douceur de vivre dans leur belle villa créole.
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Un emplacement idéal, la disposition particulière des pièces, la hauteur de plafond plus que généreuse... Autant d'ingrédients qui justifient l’achat de cette charmante villa au sein du cœur historique de Saint-Denis. Les propriétaires qui ont acquis la maison en 2010 étaient pourtant lucides sur l’ampleur des travaux de rénovation qui les attendait : « Nous savions que le temps avait fait son œuvre et que nous nous engagions dans un chantier pour un bon moment ; mais nous étions déjà conquis ! ». Ce sont deux phases de travaux, d’une année chacune, qui ont été nécessaires pour redonner à la villa sortie de terre en 1820 son cachet d’autrefois tout en apportant quelques aménagements en vue de la rendre habitable pour une famille du XXIème siècle. Dans un premier temps, des ouvriers se sont occupés de ce que l’on appelle le clos et le couvert (le toit et la façade). « Il était nécessaire de la couvrir pour éviter qu'elle ne prenne l'eau. Cette étape indispensable nous a permis d’occuper la maison pour la première fois, avant de laisser la place à la deuxième phase des travaux : les cloisons intérieures et les fondations ». Il a fallu notamment soulever à la barre à mine chacune des cloisons reposant sur des soubassements en pierre sèche pour retirer les sections de bois abîmé et les recharger avec du bois propre. Un travail colossal ! « Nous avons eu l’opportunité de compter sur l’expertise de deux entrepreneurs qui connaissaient bien les techniques anciennes de construction de maisons créoles. Patrick Michel, amoureux de cette case, s’est donné tous les moyens pour superviser la première phase de travaux. Jean-Marc Mounoussamy (qui était aux commandes de la rénovation de l'école de l'Immaculée Conception) nous a aidés à réaliser la deuxième phase de travaux ». L’idée était de conserver autant que possible ce qui fait l’identité architecturale de la maison, notamment les matériaux, comme le bois de tamarin, les poutres ou les planchers en natte. Une volonté des propriétaires.
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L’inscription au Patrimoine de la maison et du jardin attenant n’est intervenue qu’en chemin, sur proposition de l'Architecte des Bâtiments de France. Jean-Philippe Ravaux, architecte, s’est prêté au jeu de cette restauration. Aujourd’hui, le couple ainsi que leurs enfants ont déjà pris leurs repères dans ce nouvel univers. Derrière une élégante façade, la maison comprend neuf pièces disparates et « biscornues ». Elle reçoit sept toits différents (en zinc) qui chapeautent une charpente en bois.
Après avoir dépassé les murs d'enceinte recouverts de chaux et qui ont gardé leur allure d’antan grâce au travail extraordinaire d’Emmanuel Fabas, on accède à l’habitation en passant le sas d’une inévitable varangue dont le sol en marbre ancien est en damier. A l’intérieur, les entrées d’air en hauteur ainsi que le nombre important de vitres apportent une luminosité réconfortante. Une clarté encore rehaussée par la restauration de la décoration d’époque : les papiers peints, les frises et décors au pinceau, retrouvés après avoir désossé les cloisons. La rénovation a permis de dégager les ouvertures qui avaient été fermées au fur et à mesure des aménagements successifs des anciens propriétaires (une dizaine depuis le XIXème siècle).
Un style qui fait écho au mobilier des propriétaires actuels, planteurs ou fauteuils chinés avec soin. A l’extérieur, le jardin est bordé par des longères, anciennes dépendances parmi lesquelles l’ancienne cuisine, et accueille une nouveauté, un bassin avec une margelle en basalte. On en oublierait presque l’agitation de la ville à quelques pas de là. C’est là toute la magie des maisons créoles dionysiennes !
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