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RTTA DOM et isolation

Texte : Carpe Diem

Le confort thermique, une évidence pour une île tropicale, une exigence pour un bout de notre terre qui ne cesse de se réchauffer. En écho aux recommandations de la RTAA DOM, examinons comment optimiser la manière dont nous isolons nos habitations.

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Al'heure où l'urgence climatique nous pousse à nous sensibiliser de plus en plus aux questions environnementales, il est un thème qui focalise l'attention des ceux qui construisent : le volet thermique, qui se cache derrière la fameuse initiale T à laquelle fait référence la Réglementation Thermique, Acoustique et Aération spécifique aux Départements d'Outre-Mer. Rappelons qu'elle se donne pour objectif de réduire les consommations énergétiques des habitations neuves mais rien n'interdit d'appliquer ces principes lorsque l'on rénove surtout si on souhaite le faire suivant l'esprit de la réglementation qui vise notamment à améliorer le confort hygrothermique (température et taux d’humidité) des occupants.

Préserver le confort thermique tout en limitant l’impact du bâti dans l’environnement, c'est là plus particulièrement le sujet de cette facette « thermique » de la RTAA DOM, même si l’on se rend vite compte que cette dernière va de pair avec l’aspect « Acoustique » comme on pourra le constater avec l’une des mesures les plus efficaces pour y parvenir, à savoir l’isolation.

Ce n’est pas la seule, mais elle est capitale : rappelons que la Réglementation Thermique au niveau national a été motivée en partie pour lutter contre le

fléau de ce que l’on surnomme de manière très parlante les « passoires thermiques », autrement dit des bâtiments particulièrement énergivores, très gourmands en chauffage et très mal isolés. Sous nos latitudes, les problématiques ne sont pas tout à fait les mêmes mais le principe reste identique : si l’on n’agit pas sur la conception de la maison, le logement court le risque de se retrouver non pas comme une passoire mais, pour prendre une image plus appropriée, dans une vraie fournaise. Il faut savoir en effet qu’une maison reçoit 65% de chaleur depuis le toit qui atteint des températures élevées, voire excessives en plein été austral, et 35% par les fenêtres et les murs. Sans barrière adéquate, elle est diffusée à l’intérieur faisant grimper le thermomètre. Le ressenti peut s’en retrouver encore plus désagréable si aucun effort n’a été fait pour aérer et ventiler correctement l’habitation et spécialement les pièces à vivre. L’une des recommandations de la RTAA DOM est d’ailleurs de ménager des ouvertures proportionnées et adaptées aux pièces dans le but d’obtenir une ventilation naturelle et traversante, un air continuellement renouvelé.

A La Réunion, alors que près de 90% des habitations sont des résidences principales (et sont donc occupées la plupart du temps sur de longues plages horaires), on estime qu’à peine un peu plus de la moitié des

logements sont isolés en façade et environ 75% en toiture. C’est déjà un début encourageant, mais cela reste à améliorer, en insistant particulièrement sur l’isolation des toits.

Nous sommes loin d’être démunis face au défi. Les solutions que nous proposent les spécialistes locaux sont en outre en phase avec une approche plus éco-responsable puisqu’ils favorisent l’emploi des matériaux recyclés. Pour une isolation par l’intérieur, on peut ainsi se tourner vers la laine minérale, 100% écologique et non allergène, on peut l’injecter par soufflage sous un toit avec combles perdus par exemple.

"si l’on n’agit pas sur la conception de la maison {…} c'est une vraie fournaise"

Ce matériau se présente également sous la forme de rouleaux souples ou de panneaux semi-rigides qui vont renforcer la toiture ou les cloisons intérieures. Un deuxième isolant biosourcé est aussi remarquable pour ses performances énergétiques, la ouate de cellulose qui est fabriquée à partir de papiers journaux qui bénéficient d’une nouvelle vie en tant qu’isolant à pulvériser sous le toit ou au niveau des parois. Résultat : vous gagnez en fraîcheur tout en limitant le recours à la climatisation.

L’autre avantage, nous l’avons pressenti, fait intervenir une autre exigence de la RTAA DOM, le confort sonore cette fois-ci. Les surfaces isolées absorbent les bruits extérieurs et les empêchent de venir nous perturber : jusqu’à 20% de nuisances en moins. Outre cette isolation par l’intérieur, sachez qu’il existe une solution qui agit depuis l’extérieur. Le principe : faire rempart aux ultra-violets et infra-rouges en renvoyant une grande majorité de leurs rayons grâce à une enveloppe que l’on applique à l’aide d’un film de protection comme une peinture. Ce revêtement très fin protège tous les types de toits (terrasses comme en pente) et les murs extérieurs, dont la température diminue de 15 à 30 degrés, ce qui entraîne un thermomètre plus clément à l’intérieur de la maison. Si ces solutions font du bien à la planète et vous rafraîchissent l’existence, elles s’avèrent par ailleurs très économiques. Le fournisseur d’énergie, EDF Réunion, souligne ainsi qu’isoler son logement permet de réduire immédiatement et durablement sa consommation d’énergie et pratiquement de moitié sa facture d’électricité ! Ce n’est pas tout : vous pouvez prétendre à une Prime Economies d’énergie dont le montant est susceptible de couvrir jusqu’à 100% des travaux à réaliser (en moyenne, autour de 20 euros par mètre carré d’isolant posé) par l’intermédiaire d’un artisan partenaire. Le montant de la prime dépendra de vos ressources : munis de votre avis d’imposition, vous pourrez avoir une estimation grâce au simulateur en ligne d’EDF. Signalons cette autre aide à la rénovation énergétique qu’est MaPrimerénov’, calculée en fonction des revenus donc mais aussi du gain écologique estimé des travaux… qu’il faudra par ailleurs faire réaliser par une entreprise Reconnue Garante de l'Environnement (RGE).

La réduction peut fluctuer entre 2500 et 10 000 euros. Ces primes sont en théorie cumulables, même s’il s’agira, en fonction des dossiers, d’en préciser les modalités.

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