Réinventer Paris S8

Page 1


2


3


4


SOMMAIRE Préambule Préface Introduction Sites Edison

-L’urbanisation d’une zone agricole et industrielle : un arrondissement en développement -Un quartier dynamique, en lien avec Paris et sa banlieue -Un quartier dense et hétéroclite -Une parcelle au cœur d’un tissu mixte

Capacitée PLU Hypothèses -Un programme de logement -Une structure dégageant des plateaux libres -Des logements flexibles -Une écriture architecturale moderne en lien avec son contexte Proposition -La façade porteuse -La multiplication des accès -Des logements flexibles grâce au positionnement des gaines Conclusion

5


6


PRÉAMBULE Le 3 novembre dernier, l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que son adjoint à l’urbanisme, Jean-Louis Missika, annonçaient un appel à projet innovant baptisé « Réinventer Paris ». Celui-ci a pour ambition de répondre aux nouveaux défis du XXIième siècle. En effet, les facteurs socio-économiques et culturels actuels entraînent des changements de pratiques et de modes de vie de la société. Ces bouleversements s’effectuent dans un environnement souvent inadapté. La nouvelle municipalité propose alors d’apporter à la capitale française des projets dits « innovants », capables d’offrir des plus values à la ville. Il est demandé que ceux-ci répondent à de nouveaux besoins et – dans un même temps – fassent de Paris une ville modèle, durable et intelligente. Ces innovations doivent être de fond et de forme. C’est-à-dire qu’il est attendu des réponses tant sur le plan architectural et programmatique que sur le plan des formes de partenariats, de concertations, de modalités de gestion des délais du chantier ou encore du financement. Ainsi, chaque équipe doit être composée, à minima, d’un architecte associé à un bureau d’étude développement durable, structure et fluides ; d’un paysagiste en fonction des besoins du site et du projet ; ainsi que d’un investisseur, un promotteur, ou toute autre société capable de s’investir financièrement. La consultation inhabituelle, sans étude de faisabilité primaire, amène plus de liberté et de ce fait une grande diversité de propositions propice à l’innovation. Toutefois, beaucoup de professionnels se questionnent sur le déroulé du concours et des conceptions de projets. La ville propose 23 sites, aux offres foncières et immobilières variées, principalement situées à proximité du périphérique parisien. Le premier bilan suite à la première phase du concours est positif : plus de 815 équipes de nationalités diverses ont participé, avec plus de 40 candidatures retenues pour certains sites ; et près des ¾ des candidatures ont été retenues. Ainsi, le concours est apparu comme un véritable retentissement dans le monde de l’architecture. A travers l’initiative de la municipalité, Paris aurait pour ambition de s’imposer comme une métropôle attractive et moteur de projets. Mais qu’en est-il vraiment ? 7


8


PRÉFACE Plusieurs points concernant l’organisation de ce concours innovant, ont été soulevés par la presse et autres critiques. Nous avons vu précédemment que les modalités de constitution des équipes stipulaient la présence d’un architecte et bureau d’étude mais égalemment d’un investisseur financier. Il apparaît clairement dans les termes du concours que la sélection se fait tant sur le plan architectural que sur le plan financier. La ville induit un mode de financement bien particulier : le Partenariat Public-Privé. La municipalité et donc, l’Etat, se désengagent financièrement en faisant appel au privé afin de financer les 23 futurs projets. Les pouvoirs publics ne devraient-ils pas être aux manettes de la construction de ces projets « innovants », vecteurs d’un souffle nouveau pour la capitale française ? En impliquant le secteur privé dès les premières phases de la conception, la ville donne à l’investisseur la possibilité d’influencer la programmation. Or, le but d’un promoteur est bien d’investir un marché financier afin d’en tirer bénéfice sur le long terme. Comment alors être certain de la sincérité des projets proposés et que le choix de la programmation des projets soit porté sur l’innovation et pas sur l’éventuel bénéfice que l’opération pourrait rapporter à l’investisseur ? Et comment l’architecte peut-il s’imposer dans un tel système ? « Réinventer Paris » apparaît comme un nouveau genre d’appel à projets s’inscrivant dans les caractéristiques sociologiques et économiques de notre époque. Le nombre de candidatures et le rayonnement du concours démontre que Paris est une ville attractive à un niveau international. Cependant, les termes restrictifs du concours écartent du jeu les petites agences et notamment les architectes jeunes diplômés – français entre autre – peut-être plus à même de transformer et enrichir la capitale. Et le fonctionnement du concours, non rémunéré et illimité dans la sélection, a déjà été critiqué par les équipes concourantes et autres. Le choix de certains sites a également été remis en cause. Est-ce réellement une manière intelligente de « faire la ville autrement » ? L’avenir nous dira si « Réinventer Paris » a eu les effets escomptés, à l’image de certains concours comme celui de Barcelone pour les Jeux Olympiques, dirigés par Bohigas. 9


10


INTRODUCTION C’est quoi réinventer Paris? Une véritable notion urbaine? Une formule politique? Évidemment à chaque époque ses enjeux et il serait naif de comparer les desseins Haussmanniens aux volontés récentes de restructurer la ville. Les formules se succèdent, mais le point commun de chaque opération est de révéler une diachronie du territoire parisien étendu. Aujourd’hui, réinventer Paris questionne une échelle peu commune dans les réflexions urbaines en île de France. Pour la première fois la démarche des acteurs de la ville ne s’amorce pas par une refonte d’un territoire global, autrement dit où le territoire est pensé avant la parcelle. Cette fois, les premières attentions sont portées sur des sujets à une échelle beaucoup plus réduite. Nous percevons les 23 sites choisis comme des condensateurs des problématiques des territoires franciliens. Si il est aisé d’introduire globalement l’ensemble des travaux d’étudiants, il sera, nous l’espérons, plus complexe d’en tirer une conclusion collégiale. Car toute conclusion nécessite un point de vue globale, et ici , la pluralité et la richesse de l’objet étudié le rendent quasiment hermétique. Le sens de chaque projet pourra être facilement lu au cas par cas, et nous gageons qu’un lecteur averti saura percevoir une résonance des projets entre eux et dans la métropole parisienne. Bonne lecture.

11


12


SITES Chacun des sites du Grand Paris s’inscrit dans une problématique particulière qui répond à des enjeux différents. Les 23 sites sélectionnés présentent des caractéristiques variées et s’inscrivent dans des contextes urbains divers qui devront être appréhendés par les différents groupes. L’enjeu est donc de répondre de façon précise, innovante, stratégique, à une situation spécifique qui s’incrit dans un contexte urbain particulier. Dans le cadre du séminaire, parmi ces 23 sites, 7 ont été évincés de la liste ; des sites trop spécifiques comme les Bains-douches Castagnary, ou d’autres encore qui ne répondaient pas suffisament à des problématiques urbaines qui réinterrogeaient la métropole, comme les hôtels particuliers. Les sites sélectionnés répondent ainsi à des enjeux métropolitains qui s’inscrivent dans le Grand Paris ; les sites en limite du périphérique et qui se situent entre Paris et d’autres communes comme Pershing ou Ternes Villiers disposent donc d’une articulation avec la métropole et doivent répondre à la question du Grand Paris à travers cet axe de la frontière. D’autres sites posent la question du désenclavement, à l’échelle globale et métropolitaine,et doivent apporter une réponse pour désenclaver ce site et le faire rayonner à l’échelle métropolitaine, comme PitetCurnonsky par exemple. La poterne des Peupliers, ou encore le Triangle Evangile sont des sites de résidus qui s’implantent sur des noeuds d’infrastructures qui participent à la métropole et dont ils peuvent tirer parti. Ces grands réseaux sur lesquels ils se trouvent peuvent être le lieu de socle de développement de logistique métropolitaine, le potentiel de superstructures. Morland, site marqué par sa rupture d’échelle avec son environnement, pose la question de l’objet d’architecture, qui doit devenir lieu d’urbanisme. Ces typologies de site parlent d’enjeu de réversibilité du bâtiment, de mixité, d’évolutivité. D’autres encore, comme Ordener ou la Sous-station Voltaire , s’interroge sur la question réelle du patrimoine industriel et de la mise en valeur de celui-ci pour répondre à l’enjeu métropolitain. La programmation de ces sites, les innovations mis en oeuvre des projets seront, à leur échelle, la réponse à des enjeux complètement différents et à des problématiques diverses, qui s’inscrivent tous dans le défi métropolitain du Grand Paris. Il s’agit de capitaliser les savoirs, de conjuguer les visions, de mobiliser les énergies, de réunir les moyens pour bâtir les projets les plus pertinents, novateurs et en phase avec les exigences d’aujourd’hui et le dessein pour Paris. 13


PARIS

13ème

Situation du 13ème arrondissement de Paris

14


EDISON Dans le cadre de ce séminaire « Réinventer Paris », nous étudions le site Edison, implanté aux 67-69 avenue Edison, dans le 13ème arrondissement de Paris. L’urbanisation d’une zone agricole et industrielle : un arrondissement en développement. Situé à la périphérie sud-est de Paris, le 13ème arrondissement a vécu un urbanisme tardif. Jusqu’au XVIIe siècle, on parle de la Plaine d’Ivry, peuplée de pâtures, de vignes et de champs ; puis de carrières et d’industries. Ces activités ont induit l’apparition de chemins et routes majeures qui a conditionné le développement urbain. Les premières occupations humaines du XVIIe siècle marquent le début de l’urbanité. Celle-ci prend son essor au XIXe siècle avec l’apparition du chemin de fer ; la fin de la construction de l’enceinte Thiers ; et la destruction du mur des Fermiers généraux, en 1860. Après la première guerre mondiale, la destruction de l’enceinte Thiers entraine l’émergence d’équipements, en majorité sportifs, et de HBM ; et la disparition d’usines et de bidonvilles. De plus, les transports en commun s’étendent et se développent ; et de nouvelles politiques urbanistiques pour une ville moderne sont mises en place : apparition de nombreux immeubles modernes en brique rouge. L’avenue Edison est pensée en 1932 puis ouverte par arrêté en 1937. En 1960, la rénovation dite des « Deux Moulins » bouleverse l’image de l’arrondissement érigeant grands ensembles, barres, tours et plots sur des socles commerciaux. L’avenue Edison est prolongée en 1970, au niveau de la parcelle étudiée, pour rejoindre l’avenue de Choisy et est enjambée par un immeuble pont en R+19. Aujourd’hui, on assiste à la modernisation de l’arrondissement avec l’opération Paris Rive Gauche qui a pour volonté d’améliorer les liens de part et d’autre de la Seine et des voies ferrées, ruptures physiques importantes avec le 12ème arrondissement.

15


Plan de situation du site Edison et des ĂŠquipements majeurs alentours

16


Evolution schématique de l’urbanisation de l’arrondissement

17


PLACE D'ITALIE

L RIO AU T EN INC DV R A EV UL BO

AV EN UE

100

18

200 m

Y OIS CH DE

Plan de situation du site Edison dans le quartier

UE EN AV

TALIE UE D'I AVEN

0

ED ISO N

0 50 100m


Un quartier dynamique, en lien avec Paris et sa banlieue. Le site étudié est bien desservi : 4 lignes de métro et 3 lignes de bus qui donnent accès au cœur de Paris, aux périphéries et aux banlieues. Il appartient plus particulièrement au quartier de la gare, délimité au nord par le boulevard Vincent Auriol, considéré comme le boulevard de la gare jusqu’en 1976; à l’est par la Seine ; au sud par les communes d’Ivry-sur-Seine et Kremlin Bicêtre ; et à l’ouest par l’avenue de Choisy. Le quartier est assez dynamique et en développement : beaucoup d’équipements, les majeurs en périphérie ; de nombreux commerces en rez-de-chaussée et une quantité de parcs et jardins. On observe une centralité autour de la Place d’Italie, point névralgique des principaux quartiers de l’arrondissement et lieu de vie notamment nocturne. Lorsque l’on s’engage sur l’avenue Edison et que nous passons sous l’immeuble pont qui habite la jonction avec l’avenue de Choisy, le dynamisme et le bouillonnement du quartier laissent place au calme des habitations. Peu de voitures circulent malgré le double sens de circulation et les deux voies de stationnement. Les trottoirs sont quasiment déserts. Le secteur est nettement plus dortoir. Les habitants rentrent chez eux, les commerçants récupèrent leur voiture pour rejoindre leur domicile, les étudiants se dirigent vers la place d’Italie, etc.

19


AxonomĂŠtrie du quartier

20


Un quartier dense et hétéroclite. Le 13ème arrondissement est le plus étendu de Paris et a une densité supérieure à celle de Paris intramuros ou à celle de Marseille – 1er arrondissement. Cette densité est liée à l’urbanisme fait de tours et de barres qui a pour qualité d’offrir des vides laissant place à la nature. Les avenues sont arborées, les cœurs d’ilots végétalisés et le quartier est ponctué de parcs. L’urbanisation par étapes a amené une hétérogénéité des hauteurs, des types, des matériaux, etc. Classique et modernité s’allient et s’affrontent. Une parcelle au cœur d’un tissu mixte. La parcelle étudiée, d’une superficie de 418m², est un lot cédé à la parcelle occupée par le nouveau conservatoire Maurice Ravel. La prolongation de l’avenue donne vie au lycée Henry Chasles, dans un monolithe de brique de 1938, qui deviendra l’Ecole Nationale Supérieure de Meunerie et des Industries Céréalières. En 2013, l’agence d’architecture bordelaise Brochet-LajusPueyo réhabilite le bâtiment pour en faire le nouveau Conservatoire Municipal du 13ème, jusque-là situé rue Albert Bayet. Elle reconvertit l’ancien bâtiment et profite du cœur d’îlot pour créer un jardin et une extension moderne comprenant un nouveau hall d’accueil du public, de nouvelles salles de spectacles, d’enseignement et de pratiques, et des locaux administratifs. Le lot cédé n’est pas bâti et est actuellement libre de toute occupation. Il donne sur l’avenue Edison ; seule la limite séparative ouest est bâtie avec la salle de spectacle semi-enterrée du Conservatoire, émergeant de 7 mètres. Selon l’appel à projet : « L’opération à développer sur le lot 2 est totalement dissociée de celle du conservatoire tant au niveau foncier qu’au regard du programme. »

21


22


23


AxonomĂŠtrie du volume capable selon le PLU

24


CAPACITÉ PLU La parcelle Edison appartient à la zone urbaine générale, dans un secteur d’incitation à la mixité habitat-emploi et de mise en valeur du végétal. Elle appartient également à un secteur de risque dû à la présence d’anciennes carrières souterraines. La voierie jouxtant le site est large de plus de 20 mètres, permettant d’ériger un bâtiment jusqu’à 29 mètres de haut, soit neuf niveaux de 3 mètres, le rez-dechaussée pouvant monter jusqu’à 5 mètres. Une servitude particulière de 4 mètres de large est à conserver au nord du terrain pour l’issue de secours de la salle de spectacle du Conservatoire Maurice Ravel ainsi que pour l’aération et le désenfumage. De plus, sur la limite sud, un alignement continu est à respecter, au moins en rez-de-chaussée. La parcelle mesure 418 m². La surface constructible est de 370 m² et les prescriptions architecturales de « Réinventer Paris » limite la construction au R+5 ; soit un volume capable de 2 220 m². L’incitation à un programme de logement nous amène à respecter un prospect de 6 mètres vers le cœur d’îlot pour la création de logements traversants. De même, nous décidons de déroger aux prescriptions architecturales de l’appel à projet et choisissons de construire les neuf niveaux autorisés par le PLU. Un bâtiment de 29 mètres de haut s’intègrera mieux au paysage de quartier ; servant de transition entre l’échelle des tours et des immeubles de briques. Il permettra également d’accueillir plus de logements. La surface à bâtir résultante est de 242 m² soit un volume capable de 2 178m² sur les neuf niveaux. Dans une telle configuration, nous avons choisi de faire un retrait de 2 mètres supplémentaires en limite nord pour également obtenir une servitude de vues et d’éclairement pour la façade nord. Ainsi, nous avons la possibilité de construire 225 m², soit un volume capable de 2 025 m², ouvert à l’ouest, au nord et à l’est.

25


4,00 m 20,00 m

N ISO ED

AVENUE DE CHOISY

UE EN AV

RUE NICOLAS FORTIN

0 20 40m

1. Emprise de la parcelle

0GSEducationalVersion

25

50 m

20,00 m

N ISO ED

AVENUE DE CHOISY

UE EN AV

4,00 m

GSPublisherEngine 344.76.80.100

RUE NICOLAS FORTIN

0 20 40m

2. Emprise constructible

26 0GSEducationalVersion GSPublisherEngine 344.76.80.100

25

50 m


4,00 m 20,00 m

N ISO ED

AVENUE DE CHOISY

UE EN AV

RUE NICOLAS FORTIN

0 20 40m

3. Prospect pour les servitures de vue et d’éclairement à l’ouest

0

25

50 m

18,00 m

N ISO ED

AVENUE DE CHOISY

UE EN AV

6,00 m

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 344.76.81.100

RUE NICOLAS FORTIN

4. Prospect pour les servitudes de vue et d’éclairement au nord

0 20 40m

27 0 GSEducationalVersion GSPublisherEngine 344.76.81.100

25

50 m


0

5

10

15

20

25 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

1. Coupe transversale de la parcelle aujourd’hui 0

5

10

15

20

25 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

7,00 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

7,00 m

22,50 m

0

5

10

15

20

25 m

2. Coupe transversale du gabarit constructible 22,50 m

0

5

10

15

20

25 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

7,00 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

0

0

5

5

10

10

15

15

20

20

6,00 m

16,50 m 22,50 m

6,00 m

25 m

25 m

3. Coupe transversale du gabarit final

28

7,00 m

16,50 m 22,50 m

0 10 20 30m


0

5

10

15

20

25 m

1. Coupe longitudinale de la parcelle aujourd’hui 0

5

10

15

20

25 m

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE MEUNERIE ET DES INDUSTRIES CEREALIERES

5

10

15

20

25 m

7,00 7,00mm

0

20,00 m 20,00 m m 25,00 25,00 m

2. Coupe longitudinale du gabarit constructible 0

5

10

15

20

25 m

0

5

10

15

20

25 m

7,00 7,00mm

ersion ine 344.76.80.100

4,00 m 4,00 m

18,00 m 18,00 m 25,00 m 25,00 m

3. Coupe longitudinale du gabarit final 0

5

10

15

20

25 m

0

5

10

15

20

25 m

6,00 m 6,00 m

0 10 20 30m

29 GSEducationalVersion GSPublisherEngine 344.76.81.100 GSEducationalVersion GSPublisherEngine 344.76.81.100


AxonomĂŠtrie du gabarit final

30


31


32


HYPOTHÈSES Un programme de logement. La parcelle Edison se situe à proximité immédiate de la Place d’Italie, l’avenue de Choisy, l’avenue d’Italie et le boulevard Vincent Auriol, lieux attractifs et vivants qui offrent déjà toutes les commodités et rassemblent la vie de quartier. Cependant, lorsque l’on s’éloigne de ces lieux, l’ambiance plus calme renvoie à des espaces résidentiels. Aux abords du site, la rupture est franche, marquée physiquement par l’immeuble pont en R+19. En interrogeant quelques habitants, nous nous sommes rendus compte qu’ils tenaient à cette ambiance plus calme, qui leur permet de quitter un peu la frénésie parisienne lorsqu’ils rentrent du travail par exemple. Le PLU incite à la mixité habitat-emploi, mais par cette situation particulière et la dimension restreinte de la parcelle, nous avons choisi de développer exclusivement un programme de logement. Le rez-de-chaussée serait alors dédié aux habitants. On y trouverait les espaces communs de services et des espaces de réunion et de partage pour la collectivité.

33


Façade sud

34

40 logements à Saussure, Paris, 17e, LAN Architectes, 2014


Une structure dégageant des plateaux libres. Il nous semble également intéressant d’exploiter une structure qui permette de libérer le plan, dans l’idée de liberté d’aménagement du plan, de réversibilité du programme et même de réversibilité ou de flexibilité au sein des logements. Pour cela, nous nous sommes intéressés à l’immeuble de logements et de bureaux réversibles de l’agence LAN Architectes, à Saussure, dans le 17ème arrondissement de Paris. Il s’agit d’un monolithe de forme triangulaire, situé à la lisière d’un boulevard haussmannien et de la ZAC Clichy Batignolles. Il assure l’articulation entre les deux ensembles et s’affiche comme un objet, restructurant un quartier et délimitant la rue. Les architectes associent ici la façade et le noyau central de distribution pour créer leur système porteur. La façade reprend le même traitement à tous les niveaux, jouant sur un dimensionnement d’ouverture qui se retrouve soit vitré soit percé. Les logements disposent des mêmes ouvertures que les bureaux et les balcons se confondent aisément avec les fenêtres. Cela perturbe la compréhension de l’organisation interne et permet une réversibilité des espaces, sans dénaturer le bâtiment. Le noyau central de distribution permet de libérer autour de grands plateaux et d’offrir une quantité d’accès indépendants. Ainsi chaque étage est différent, notamment les niveaux de logements où chaque logement est unique. Le plan libre permet d’augmenter les possibles en termes de fonctions et d’usages. Cette association offre une flexibilité et une réversibilité intéressante, qui fait appel à des solutions innovantes pour générer une diversité de logements.

35


Plan R+2 et R+4

36

Plan R+3 et R+5


Plan R+6

Plan R+7

37


Coupe 1 Mise en ĂŠvidence du noyau porteur

38


Coupe 2 Une organisation interne libre

39


AVANT APRES « Le départ de nos enfants nous a permis d’accueillir un étudiant dans un studio indépendant. »

« Ma mère est venue habiter chez nous tout en gardant son autonomie. »

Le logement contemporain, entre confort, désir et normes, 1995-2012 Monique ELEB et Philippe Simon, 2013

40

« Notre aîné a pris son indépendance. »


Des logements flexibles. A l’échelle du logement, plusieurs questions actuelles se posent. Comment prendre en compte la temporalité lorsque l’on pense un plan de logement ? Comment injecter, dans la pensée du projet, les besoins futurs d’une famille pour laquelle on projette ? Ces nouveaux questionnements vont de pair avec l’évolution de la société d’aujourd’hui : divorces, familles recomposées, cohabitation intergénérationnelle, indépendance d’un membre de la famille, etc (cf. Le logement contemporain, entre confort, désir et normes, 1995-2012, Monique ELEB et Philippe Simon, 2013). Ce sont des phénomènes nouveaux auxquels les plans de logement doivent pouvoir répondre. Ainsi, nous nous sommes intéressés à la notion d’habitat flexible. La flexibilité peut être pensée à court terme ou à long terme. Le logement évolue au long de la journée, s’adaptant aux usages quotidiens ; ou dans le temps lorsque l’on rend une partie du logement indépendant pour un membre de la famille par exemple. A travers l’étude de quelques références, nous avons constaté qu’il existe différents moyens d’apporter de la flexibilité aux logements. Le principe de plan libre structurel est assez récurent. Il permet effectivement un cloisonnement libre de l’espace et la possibilité de tout détruire pour cloisonner différemment. Le positionnement des gaines est également moteur de flexibilité. Bien pensé, il peut permettre une infinité de plan pour un même espace. Cette modulation de l’espace peut aussi être amenée par l’utilisation de parois coulissantes qui jouent sur la délimitation des espaces ; ou par le plan neutre qui consiste à créer des pièces aux dimensions équivalentes sans destination définie, laissant la possibilité à l’habitant d’organiser son logement comme il le souhaite. La mise en place de coursive est un autre moyen d’induire de la flexibilité. Ainsi le logement peut facilement multiplier ses accès et se diviser en deux logements si besoin. Enfin, la notion de module illustre également le principe de flexibilité. La famille additionne les modules et peut acheter un module supplémentaire lorsque la famille s’aggrandit ou à l’inverse se séparer d’un module en cas de divorce ou départ d’un enfant. Chacune de ses techniques apporte plus ou moins de liberté. Nous avons ainsi défini quatre familles de flexibilité : la flexibilité de l’espace interne au quotidien ; la flexibilité de l’espace interne dans le temps ; le partitionnement du logement avec la démultiplication des accès et les unités de vie.

41


Configuration 1

Configuration 2

cationalVersion isherEngine 338.93.99.100

Configuration 3

Configuration 4

6 rooms into 1, Graham Hill - Soho, New York, 2010 : le mobilier intégré et modulable Cet appartement de 40m² est aménagé de manière intelligente pour pouvoir évoluer au cours de la journée. La quantité d’espaces dédiés au rangement permet de dissimuler les meubles. La pièce peut aisément accueillir divers usages.

42


43


GSEducationalVersion GSPublisherEngine 339.90.96.100

Plan d’étage courant

Immeuble de logement, Bernard Schoeller - Montereau-Surville, 1971 : la mise en place d’une gaine centrale Les appartements d’angle se développent autour d’un noyau de circulation central. Chaque appartement dispose d’une gaine (fluides, évacuations et ventilation mécanique) dont l’emplacement est défini. Chaque appartement est aménagé par l’architecte puis repensé en collaboration avec les habitants. La structure libère totalement l’espace habité et offre de grandes loggias.

44


SEJOUR

CHAMBRE SALLE A MANGER

CHAMBRE

CUISINE

CHAMBRE

CUISINE

DEBARRAS

ENTREE

CHAMBRE

SEJOUR DEBARRAS

CHAMBRE

ENTREE

CHAMBRE CHAMBRE

CUISINE

CHAMBRE

CHAMBRE

CHAMBRE CUISINE CHAMBRE

CHAMBRE

SEJOUR SEJOUR DEBARRAS

DEBARRAS

ENTREE

CHAMBRE CHAMBRE

CHAMBRE

CUISINE CHAMBRE

CHAMBRE

SEJOUR SEJOUR

CUISINE

CHAMBRE ENTREE

DEBARRAS

ENTREE

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 338.92.98.100

Exemples de plans définis par l’architecte ou les habitants eux-mêmes

Aucun plan réalisé ne correspond à ce que l’architecte proposait sur les plaquettes initiales. Des appartements favorisent des espaces de vie conséquents et des espaces de nuit plus restreints ou inversement. Les façades sont composées en fonction des usages et du goût des habitants grâce à des éléments de façade mis à dispostion : l’élément fixe plein ou vitré, la porte-fenêtre et la fenêtre fixe ou ouvrante.

45


Plan d’étage courant

ationalVersion sherEngine 339.91.96.100

ationalVersion sherEngine 339.91.96.100

Exemple d’aménagement des appartements et de l’utilisation des parois coulissantes Dapperbuurt, Duinker & Van Der Torre - Amsterdam, 1989 : des parois coulissantes autour d’un noyau humide Le logement est pensé pour être en mouvement perpétuel. Le noyau central humide est support de parois coulissantes qui permettent de cloisonner les espaces. La répartition des espaces du logement autour de ce noyau est donc libre. Les espaces n’ont pas de dimensionnement établi puisque deux «pièces» peuvent s’unir pour créer une plus grande «pièce» lorsqu’on a des invités par exemple.

46


Plan d’étage courant Chateau le Lez, Edouard François - Montpellier, 2000 : le retrait des gaines à l’extérieur des logements Outre le désir de mélanger habitat et impression de nature, E. François traite la question de la flexibilité des logements en offrant des appartements sans aucun point porteur à l’intérieur de l’espace habité. Les gaines sont situées à l’extérieur du logement, dans les parties communes. Tous les cloisonnements peuvent alors être modifiés et les pièces humides changées de place. GSEducationalVersion GSPublisherEngine 339.89.94.100

47


chambre séjour Plan d’étage courant

Logements Habiter les quais, Nicolas Michelin - Nantes , 2007 : le plan neutre Les logements sont libérés des contraintes des porteurs et totalement recloisonnables. N. Michelin invoque la notion de « plan neutre ». Il propose de grandes pièces dont la destination n’est pas clairement énoncée laissant le choix à l’habitant d’organiser son logement comme il le souhaite. Selon lui, la qualité d’une pièce est donnée par ses qualités lumineuses, accoustiques, son orientation et ses vues.

48


Plan d’étage courant

30 logements, Petitdidier Prioux - Villefranche sur Saône, 2009 : les coursives semi-privatives La flexibilité n’est pas l’intention première de ce projet, elle est induite par le dessin des appartements en longueur distribués par une coursive. Celle ci est une vraie pièce en plus qui permet d’offrir un second accès et donc de rendre autonome une partie du logement.

49


Plan d’étage courant

SongPa Micro Housing, SSD - Seoul, 2014 : les unités de vie Les unités de vie, de 11m², sont pensées pour être indépendantes. Le mobilier permet un usage optimisé de l’espace permettant d’utiliser le module comme une chambre, un bureau, une cuisine, etc. Les habitants composent et décomposent leur logement en occupant plus ou moins de modules, selon leurs besoins. Des espaces communs dans l’immeuble favorisent la vie en communauté.

50


Plan d’étage courant

Moriyama House, Ryue Nishizawa - Tokyo 2005 : les modules d’habiter Cette maison est composée de 10 unités de vie où 6 personnes peuvent cohabiter tout en gardant une certaine autonomie. Le séjour est la pièce centrale, commune à tous les habitants. La multiplication des accès et l’organisation en cubes distincts permettent la vie en communauté tout en restant autonome. C’est le « vivre ensemble mais séparement », caractéristique de notre société actuelle.

51


52


Une écriture architecturale moderne en lien avec son contexte. Du point de vue de l’écriture architecturale, il nous semble important de créer une architecture moderne, facteur d’innovation et de renouveau urbain. Cependant, dans un contexte hétérogène comme celui-ci, il nous semble tout aussi important de s’intégrer aux multiples traitements existants. Ainsi, nous avons testé différentes écritures urbaines, explorant des façades au rythme aléatoire, régulièr, aux ouvertures verticales ou horizontales, aux matérialités différentes, etc. D’une manière subjective, nous avons estimé que les façades aléatoires entraient en contradiction avec l’existant très ordonné et répétitif. De même pour les ouvertures très verticales. Au niveau de la matérialité, nous constatons que les traitements convoquant des matériaux tels que le bois ou l’acier, s’éloignent de la minéralité très présente sur les bâtiments alentours. Ainsi dans l’idée de répondre aux bâtiments environnants tout en faisant appel à une écriture architecturale nouvelle, il nous parait intéressant d’utiliser la brique, prédominante dans le quartier, en y apportant un caractère moderne. Nous imaginons des percements réguliers, aux proportions renvoyant à l’environnement proche.

53


54


PROPOSITION A la suite de l’étude des références, nous avons décidé de mettre en oeuvre plusieurs principes offrant chacun un espace modulable. L’addition de ces principes provoque ainsi une nouvelle flexibilité. La façade porteuse. La mise en place d’une façade porteuse associée à un noyau central de circulation nous permet d’instaurer des plans libres. Au vu de l’emprise restreinte de notre bâtiment, cela s’est avéré être une bonne solution. Nous profitons du mur pignon au sud pour y implanter le noyau de circulation qui offre un accès central pour les logements. Le système de façade porteuse nous permet également d’avoir un plan de rezde-chaussée libre. Celui-ci, destiné à la collectivité, peut accueillir des ateliers, des salles communes, suivant un principe de flexibilité pour multiplier les usages. La multiplication des accès. La position centrale du palier de distribution des logements et sa taille conséquente permettent d’imaginer la distribution de nombreux appartements, voire deux accès pour un même logement. La surface habitable de chaque niveau est de 170m². Ainsi, nous imaginons pouvoir créer au maximum 5 logements par niveau. Des logements flexibles grâce au positionnement des gaines. Au sein des plateaux libres, nous avons définis trois gaines. Le positionnement des gaines a été réfléchi de manière à maximiser le nombre de possibilités de plans de logement. Ainsi, il est possible d’imaginer des T1, T2, T3, T4 ou T5, qui se combinent à chaque niveau. Notre volonté est de favoriser les logements bi-orientés. Cependant, la présence du mur pignon induit certains T1 ou T2 mono-orientés. Les niveaux de logements peuvent évoluer dans le temps. Ainsi, nous avons souhaité que l’organisation intérieure ne soit pas lisible en façade. Les façades sont percées selon une trame de fenêtre d’un mètre. Cette trame régulière s’accorde avec la volonté de multiplier les possibles et permet un apport lumineux qualitatif des espaces. 55


170 m² habitable

0 1 2 3 4 5m

Configuration 0

GSEducationalVersion GSPublisherEngine 1.83.97.52

56


T5 130m²

T2 33m²

Configuration 1

T3 50m² T4 80m² T2 33m²

Configuration 2

0 1 2 3 4 5m

57


T4 95m²

T2 33m²

T2 35m²

Configuration 3

T4 85m²

Configuration 4

58

T4 80m²

0 1 2 3 4 5m


170 m² T2 T2 haitable44m² 50m²

T2 33m²

T2 35m²

Configuration 5

T1 30m² T2 38m² T1 27m²

Configuration 6

T2 30m² T2 35m²

0 1 2 3 4 5m

59


60


Photomontage final

61


62


CONCLUSION Depuis des années, le plan de logement est régi par des facteurs réglementaires stricts et de plus en plus restrictifs auxquels se sont ajoutées des pressions économiques. A l’heure où les modes de vie se diversifient et où la norme n’existe plus, il est important de penser le logement autrement. Aujourd’hui, l’individu se crée son propre mode de vie et d’habiter et s’approprie les espaces qu’il pratique. Il nous semble donc évident que la réflexion sur le logement doit tendre vers l’espace flexible pour répondre aux phénomènes sociétaux, laissant l’habitant libre de moduler son espace. A Paris, où le prix de l’immobilier avoisine les 8 000€/m², le logement n’en est que plus contraint et oblige les noyaux familiaux à résider hors de la capitale dès lors qu’il y a besoin d’espace. La flexibilité apportée au logement pourrait également permettre aux familles de multiplier les usages dans des espaces plus restreints. Du point de vue de la conception du logement, l’architecte n’a aujourd’hui que peu de marges de manœuvre en ce qui concerne le plan et s’exprime davantage sur des problématiques de façades. La réflexion sur la flexibilité nous a amené à faire un travail différent : une façade au service du plan. Le but ayant été de réfléchir à une bonne configuration en terme de structure et d’équipements techniques afin d’optimiser les plateaux et d’offrir une flexibilité optimale. L’innovation proposée ici n’est alors pas tant sur le plan programmatique ou technique, comme il l’est pourtant demandé dans le règlement du « concours » , mais issue d’une réflexion sur le « faire autrement » l’habitat. Ne serait-il pas bénéfique d’alléger les normes en vigueur afin de produire des logements plus libres capables d’évoluer avec la société et au cas par cas ?

63





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.