Projet de fin d’étude Ici et Maintenant - Manon Oliva
LES ATELIERS DES SAVOIR-FAIRE une coopérative associative à Chanac
sous la direction de Michel Maraval Jury : Clotilde Berrou Alain Derey Jean-Marc Priam Philippe Rochoux Anne Sassus Anne Sebelin
soutenu le 2 juillet 2019
/ avant propos
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Regarder, observer, analyser, comprendre, c’est pouvoir s’inscrire dans un territoire. S’inscrire dans un territoire, en l’interrogeant mais surtout en le respectant. S’éloigner du registre de l’architecture « tape à l’oeil », celle qui donne à voir, celle qui se montre et ne témoigne aucunement d’un lien avec son contexte. Ce sont malheureusement aujourd’hui des bâtiments, de plus en plus nombreux, qui viennent alors polluer nos villes et leurs périphéries dans une société régie par l’économie et la rentabilité. Ce projet de fin d’étude vise alors à prendre le contrepied de cette architecture, en se questionnant dans un milieu rural à l’échelle du paysage, du village, de l’espace public et de l’édifice tout en privilégiant le rôle social de l’architecte. Dans un contexte urbain ou rural, l’architecture fait partie intégrante d’un paysage; paysage que l’on se doit, en tant que (future) architecte, de comprendre et d’interpréter. De par ses formes et ses couleurs, de par sa matérialité et ses espaces générés, l’architecture se doit de s’insérer dans le proche comme dans le lointain. Le projet vise à construire une architecture avec des ressources locales en mêlant matériaux traditionnels et techniques contemporaines. On se sert alors en partie de la ressource présente sur le site afin de constituer un matériau nouveau. La matière vient construire le projet. Face à un phénomène actuel que l’on pourrait qualifier d’exode urbaine, nous pouvons faire face à de nouveaux modes de vies qui viennent habiter nos campagnes et fabriquer nos territoires. L’idée est d’alors de s’interroger sur ces territoires ruraux en proposant un projet qui serait un modèle de développement humain et social.
Le projet s’installe dans le tissu dense du bourg de Chanac, en Lozère. Il vise à repenser l’urbanité du village offrant la possibilité aux habitants d’aujourd’hui et aux futurs néo-ruraux de « mettre la main à la pâte » autour d’ateliers de jardinage, de cuisine ou encore de bricolage. Échanges, partages et convivialité sont les mots d’ordre qui visent à rythmer le quotidien du projet. Dans une démarche d’« architecte citoyenne », c’est la quête du lien social qui est privilégiée. Penser un lieu où les générations se rencontrent et transmettent ensemble leurs savoirs. Un projet où l’on tend à s’éloigner du système économique qui régit notre société. Un projet où né un récit dans lesquels les lieux offrent la possibilité de simplement prendre du bon temps, d’échanger, de partager les mains dans la terre, dans l’assiette ou dans la matière.
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/ avant propos p.4
/ sommaire
/ s’inscrire dans un territoire, la Lozère p.8 /s’inscrire dans un tissu Chanac p.22 /observer les constats p.28 /se questionner les problématiques p.30 /imaginer les enjeux p.32
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/scénariser un programme p.34 /habiter le site p.38 /s’implanter orientation et volumétrie p.44 /s’étendre urbanité p.46 / pratiquer le lieu ils racontent p.52 / construire détails p.60 / références p.62 / remerciements p.68
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A75
vers Clermont-Ferrand Paris
/ s’inscrire dans un territoire
Le Malzieu-Ville
la lozère
Laval-Atger
Saint-Chély d’Apcher
Fournels
Grandrieu
St Alban-sur-Limagnole Aumont Aubrac
vers Le Puy Lyon
Langgogne
St Denis-en-Margeride
MARGERIDE
St Armans
AUBRAC
Châteauneuf-de-Randon La Bastide-Puylaurent
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Laubert
matières paysagères
Marvejols
MENDE
Chanac
Située dans le Sud de la France dans la région Occitanie, la Lozère regroupe des paysages riches et variés. Elle est le département le plus haut de France en moyenne, avec une moyenne de 979 m d’altitude. Avec ses 185 communes, la Lozère se classe comme « zone de montagne ». Malgré une altitude moyenne élevée à cause des reliefs dominants tel que le Mont Lozère qui atteint les 1700m d’altitude, la Lozère se compose essentiellement de reliefs en creux et de plateaux. Les Cévennes dévalent les hauteurs lozériennes vers les garrigues du Languedoc sur 1000m de dénivelé. Les paysages les plus impressionants qui sont les Gorges du Tarn se creusent sur plus de 500m de profondeur. La montagne de la Margeride ou encore l’Aubrac constituent des plateaux qui dominent la vallée du Lot. Le Lot et ses affluents constituent un des éléments majeurs qui structurent le paysage lozérien. À la jonction des différents substrats géologiques, il est venu creusé les calcaires sédimentaires. Dans la région des avants-causses émergent alors des « trucs », ces paysages uniques et remarquables qui surplombent Marvejols et Chanac.
N88
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Bagnols-les-Bains
VALLEE DU LOT
La Bleymard
Mont Lozère (1699m)
La Canourgue
Villefort
CEVENNES St Enime
Le Massegros
Quézac
GORGES ET CAUSSES
Le Pont-de-Monvert
Florac
La Malène Hures-la-Parade
Barre-des-Cévennes
vers Alès Nimes
St Germain-de-Calberte Meyruels
vers Millau Montpellier
aubrac
grands causses
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Terres de basalte, pays de traditions pour son élevage de vaches, ses lacs, sa transhumance, son aligot et ses célèbres burons.
Les Causses de Sauveterre et Méjean forment un ensemble de hauts plateaux calcaires aux paysages naturels impressionnants et donnent à voir un paysage lunaire.
gorges du tarn
margeride
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Site grandiose avec vues imprenables depuis les falaises et lieu incontournable des sports d’eaux vives.
Terres de granit et havre de paix ponctuées d’immenses prairies, de lacs scintillants et de belles forêts.
cévennes
vallée du lot
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Terres de schiste, protégées par le Parc National et réputées pour ses paysages cévenols uniques et son agropastoralisme.
Ni aubracois, ni caussenard, ni même cévenol ou encore margeridien, la vallée structure ses propres paysages creusés par le Lot. Des reliefs spectaculaires composent alors le paysage dans lequel se situe Chanac.
roches plutoniques et granites
roches volcaniques : basaltes
Margeride
Plateau de l’Aubrac Causse des Montbel
roches métamorphiques : micaschistes et gneiss
On peut alors décrire la Lozère comme un pays de montagne où les paysages immenses s’étendent à perte de vue, un lieu où les terres semblent alors prendre autant de place que le ciel. 16
Causse de Sauveterre
La diversité géologique de la Lozère ne se mesure pas qu’aux émergences naturelles qui marquent les paysages mais s’inscrit également dans son architecture. Des murs en calcaire aux lauzes de schistes, c’est une architecture de pierres qui habite le territoire. La richesse et la diversité des matériaux de l’architecture traditionnelle rendent d’autant plus sensible l’inscription des bâtiments nouveaux dans le paysage. Les paysages lozériens abritent environ 200 000 hectares de forêts, représentant 44% du territoire.
Causse des Bondons
roches sédimentaires : calcaires et marnes
Surnommée la « diagonale du vide », un tiers de la superficie de la Lozère est pourtant classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses paysages emblématiques exceptionnels (Gorges du Tarn, Cévennes, Aubrac, Margeride, Vallée du Lot et Mont Lozère) en font un territoire hors norme où le cadre de vie et les relations humaines sont notables. Les formes du paysage lozérien se dessinent par sa géologie. Elle joue alors un rôle absolument majeur pour la compréhension des paysages Lozériens et de son architecture. Le département constitue un véritable trésor de paysages géologiques de plusieurs millions d’années d’histoire. Schiste, calcaire, balsate, granite, gneis constituent les sols du département et sont alors exploités par de nombreuses carrières qui ponctuent le territoire. À plus de 900 m d’altitude, dans un territoire où le climat peut parfois être rude, le socle géologique influe alors sur les conditions de mise en valeurs des terres et sur les paysages composés.
Chanac
Causse Méjean
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Aigoual
Les bois et les forêts couvrent une surface de 3 500 hectares dont 2 800 hectares de production rien que pour la commune de Chanac. Ce sont principalement les pins sylvestre, les pins noirs d’autriche ainsi que l’épicea qui structurent le territoire. Une partie des forêts est alors exploitée dans le domaine de la construction et participe ainsi à l’architecture de la Lozère. Pierre et bois sont les matériaux qui dessinent ces paysages riches en ressources. En les réinterprétant contemporainement, ces matériaux constitueront la matière du projet. De par sa richesse naturelle, la Lozère est un territoire qui attire de plus en plus les populations citadines à la recherche d’un lieu paisible où il fait bon vivre. On peut alors noter un nouveau phénomène depuis plusieurs années, celui de l’exode urbain. En cherchant à améliorer leurs conditions de vie, les populations quittent les villes pour venir s’installer dans les milieux ruraux. Mais de quelle(s) manière(s) la Lozère peut-elle inciter les populations à s’y installer dans un cadre de vie simple et dynamique ?
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une activité économique développée L’économie de la Lozère s’oriente principalement vers l’agriculture (autour de l’élevage), l’agroalimentaire, la filière bois, le secteur sanitaire et social ainsi que le tourisme. Le commerce et l’artisanat prennent également une part importante dans la vie économique du département. Le secteur industriel ne représente que 5% des entreprises lozériennes mais assure le tiers du chiffre d’affaires départemental. Le taux de chômage reste l’un des plus faible de France, c’est pourquoi la Lozère attire chaque année de nouveaux habitants qui viennent s’y installer.
un accueil touristique Territoire de pleine nature, la Lozère développe l’éco-tourisme offrant un panel d’hébergements et de services dans les villages, mais également des gîtes ruraux, des chambres d’hôtes ou encore des fermes auberges. Afin d’accueillir ces vacanciers, la Lozère propose dans l’intégralité du territoire de nombreuses activités de pleine nature qui séduisent les plus nombreux. Ayant interrogé le personnel de l’office de tourisme de Chanac, les hébergements affichent complet en période estivale. Pour exemple, le village vacances de Chanac abrite jusqu’à 400 personnes l’été. Le tourisme rythme en partie le quotidien des habitants.
une culture des terres et de la gastronomie 47 % du territoire soit 243.709 hectares sont dédiés à l’agriculture accueillant plus de 2500 exploitations, ce qui représente 14% des actifs de Lozère. L’agriculture représente alors l’un des principal secteur de l’économie du département. Elle se concentre principalement sur l’élevage et note des labels de qualité (fleur d’Aubrac, Label rouge boeuf fermier pour exemple). Les produits tels que les fromages sont alors produits artisanalement et commercialisés en circuits courts. Les lozériens s’attachent ainsi, pour la majeure partie d’entre eux, à valoriser les circuits courts, privilégiant des produits locaux et de qualités. La culture de la terre est inscrite dans les mœurs. La Lozère est réputée pour son attachement aux traditions culinaires et à son savoir-faire gastronomique local.
un monde artisanal Surnommé « première entreprise de France », l’artisanat bat en Lozère tous les records, avec 1 entreprise artisanale pour 33 habitants. Alliant savoir-faire traditionnels et technologies de pointe, le conseil départemental de Lozère soutient alors la création et le développement des activités économiques sur le territoire. Bijouterie, poterie, travail du métal, meubles ou objets en bois artisanaux témoignent des exemples de la culture des savoir-faire présents en Lozère. Chanac accueille ainsi nombreuses entreprises artisanales ainsi que plusieurs commerces de proximité.
chanac
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/ s’inscrire dans un tissu chanac
Saint Aunès
MARGERIDE
la colagne
AUBRAC
Marvejols
Mende
le lot
Le Monastier Barjac
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une situation La commune de Chanac, chef lieu du canton, se situe au centre de trois communes lozériennes : Mende (qui regroupe plus de 13 000 habitants), Marvejols (5 500) ainsi que la Canourgue (2000). Elle appartient alors à la zone la plus densément peuplée du département. Géographiquement parlant, Chanac est une commune au cœur des réseaux. Grâce à la RN88 qui relie le village à Mende, on peut rejoindre l’A75 qui connecte Clermont-Ferrand et Paris au Nord ainsi que Millau et Montpellier au Sud. La commune est également desservie quotidiennement par une ligne de chemin de fer la Bastide - le Monastier. La superficie moyenne des communes en France s’étend sur 17km2, celle de Chanac sur plus de 70km2. Le village est situé sur un éperon rocheux qui domine la vallée du lot, à une altitude de 650m, une partie de la commune s’étendant sur les plateaux du Causse de Sauveterre et de Lachamp à 1000m. La forte topographie impacte alors l’extension urbaine à proximité du bourg. La commune de Chanac avec ses 17 hameaux abrite aujourd’hui environ 1350 habitants. La densité de la commune approche les 20 habitants/km2. En comparaison, la moyenne française s’élève à plus de 156 habitants/km2. Pourtant en dix ans, la population a augmenté de 17%. Une hausse démographique est notable et ne cesse de s’accélérer d’année en année. Chanac accueille une population majoritairement jeune et dynamique.
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N88
VALLEE DU LOT
Chanac
La Canourgue
CAUSSE DE SAUVETERRE
Saint Eminie
tarn Florac
GORGES DU TARN
un climat Pour une région montagnarde les températures moyennes annuelles avoisinent les 10°C. Influencées par le climat océanique qui remonte la vallée du lot, les températures sont relativement douces. Pourtant la région peut atteindre des chutes brutales de température et des écarts thermiques importants. En comparaison des communes environnantes, Chanac est peu exposé à la neige. Les précipitations annuelles n’atteignent les 1000mm. A titre comparatif celles de Montpellier dépassent tout juste les 630mm. des matières Dans ce village de pierre, le matériau dominant pour les bâtiments est celui du calcaire en moellons généralement recouvert d’un enduit à la chaux. Les couvertures sont, quant à elles, constituées essentiellement de lauzes et d’ardoises. Une identité architecturale se révèle alors.
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vie quotidienne, équipements publics et sportifs La commune accueille une salle polyvalente utilisée par les nombreuses associations, une piscine municipale, une salle de danse et des terrains de sports. Deux écoles de 15 classes primaires, un centre de loisirs, une crèche, une bibliothèque ainsi qu’une maison de retraite sont implantés dans le village. Chaque jeudi et dimanche matin a lieu un petit marché qui ne peut accueillir de nombreux producteurs suite au manque d’espace.
des commerces, de l’artisanat et des services À l’échelle du village, les commerces de proximité contribuent au quotidien des chanacois. Alimentation, pharmacie, tabac presse, salon de coiffure habitent alors quelques unes des rues du village. Chanac accueille également 3 hôtels bars ainsi que des services de proximité tels qu’une banque et une poste. La commune abrite une zone artisanale d’une dizaine d’entreprises d’activités diverses. Nombreux sont les artisans localisés au bourg de Chanac. Maçons, électriciens, menuisiers, serruriers, plombiers, marbriers, mécaniens, travaux forestiers, etc... sont répertoriés.
du tourisme De par son attrait pour les paysages et les sports de pleine nature, Chanac est un point stratégique pour le tourisme. La commune accueille deux hôtels ainsi qu’un village vacances avec des gîtes et camping ayant pour capacité d’accueil plus de 300 personnes. Le Lozère Trail ou encore le festival Détours du Monde sont des évènements qui mobilisent l’offre d’hébergement. Sur l’ensemble de l’année, selon le personnel de l’office de tourisme, le village vacances est occupé plus de 200 jours par an et les touristes s’y installent 15 jours en moyenne.
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un tissu associatif La Lozère bénéficie d’un tissu associatif sportif et culturel d’une grande diversité. De par le dynamisme instauré entre les lozériens, le département accueille encore aujourd’hui un nombre remarquable d’associations. Culturelles ou sportives, elles sont fédératrices de lien social et assurent la rencontre et l’échange entre les habitants. Chanac, abritant 1500 habitants, offre un panel d’associations à l’échelle du village... Comité des fêtes de Chanac, Chanac Accueil Loisirs Nature Centre de loisirs sans hébergement pour les enfants. Séjours pleine nature. Les Saltas Bartas Organisateur du Lozère Trail, course d’endurance, au week-end de Pentecôte. 1000 participants. Les Archers de Chanac Tir à l’arc enfants/ adolescents/ adultes. GSC ( Groupe Spéléo Caussenard) Spéléologie enfants/ adolescents /adultes. Stage estival.
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Jazz Dance / Capoeira Cours pour les enfants et adultes. Le roc de la Lègue École de vélo pour enfants et adolescents. ASC Chanac club de football enfants/ adolescents/ adultes Mais aussi Les cavaliers randonneurs, Tennis de table, Yoga, Chasse, Moto club, les Dolmens sports adaptés, etc... Détours du Monde Festival musical de l’été : à Chanac et en Transhumance sur le plateau de l’Aubrac. 5000 participants. Amusel Stages de pratique instrumentale en juillet et août. Croque-notes Cours de guitare, de piano et de batterie à la salle St JeanBaptiste. Tour et détours projets « petit patrimoine », fête du pain, visite et histoire de la Tour, Marché de produits de pays en août. Ses nombreuses activités sportives et culturelles apportent lien social et dynamisme au quotidien. Les chanacois se regroupent et forment ainsi de nombreuses associations. C’est alors dans cette dynamique que viendra s’inscrire le projet.
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/ observer les constats
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logements vacants Chanac compte de nombreux logements vacants en son bourg qui ne sont exploités ni pour un habitat à l’année ni pour le tourisme. Habiter en centre-bourg dans un milieu rural ne peut toujours offrir d’espaces verts privés suite à la densification du village. Ce constat peut alors être une réticence pour les néo-ruraux qui souhaiteraient s’installer en milieu rural. Le tissu tend alors à s’étendre hors du centre-bourg et donc d’entraîner une désertification partielle et progressive de celuici. Il semble alors nécessaire de proposer un point d’attractivité et de vie quotidienne au cœur du bourg. délocalisation des services de proximité On remarque que certains commerces tendent à se délocaliser afin de se rapprocher des axes routiers majeurs (celui de la RN88) dans une préocupation économique. Or la fermeture des commerces et services de proximité dans le centre bourg telle que celle de la boulangerie ou encore la pharmacie entraîneront à terme une diminution de fréquentation dans l’espace public. Par conséquence les autres commerces seront impactés par ce changement économique. L’enjeu du projet est alors de venir s’inscrire dans ce tissu afin de perdurer voire d’augmenter les mobilités des habitants et des touristes. L’idée est d’apporter un point d’attractivité social au cœur de ce tissu. l’omniprésence de la voiture L’automobile fait partie intégrante du paysage de Chanac. Bien qu’aménagées les places sont habitées par les voitures qui y stationnent désordonnément au détriment quelque fois de l’architecture et du paysage. Elle reste tout de même indispensable pour la fréquentation du centre bourg et nécessite alors des aires de stationnements.
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/ se questionner problématiques
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Proposer un projet c’est avant tout s’interroger, se questionner. L’économie semble dicter en partie la vie quotidienne de Chanac. Les commerces et les équipements se rapprochent des grands axes routiers au détriment du centre bourg. Dans un tissu dense, toutes les maisons existantes ne proposent pas d’espaces extérieurs. Les néoruraux cherchent alors à construire dans les plaines au dépens, quelques fois, des paysages lozériens. On peut alors s’interroger; à terme ne sommes-nous pas en train de tendre vers une désertification du centre-bourg et à reproduire le schéma de nos villes ? Celui qui vise à s’enfermer dans son appartement ou maison individuelle sans en connaître ses propres voisins ? À l’inverse, la vie dans un village ne doit-elle pas engendrer des lieux vecteurs de cohésion sociale et de rencontres ? Des lieux où l’on partage et s’entraide. Dans le cadre du projet on s’interroge alors sur comment proposer un programme qui vise à rassembler et à favoriser une mixité sociale au sein d’un centre bourg ? De quelle(s) manière(s) peut-on alors s’implanter architecturalement et urbanistiquement dans un contexte qui est celui du village de Chanac ?
/ imaginer
enjeux et stratégies
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enjeux sociaux L’idée est alors de mutualiser de nouveaux services dans le but de favoriser activement le lien social entre les habitants. Le projet vise à créer un lieu où les habitants déambulent au travers de jardins partagés dans lesquels ils cultivent leurs propres fruits et légumes au bord du ruisseau. Un lieu où les circuits courts sont privilégiés. Un lieu où les agriculteurs de la région sont invités à présenter leurs produits sur la place qui peut accueillir un marché. Un lieu où des chefs cuisiniers viennent animer des préparations culinaires.
stratégie constructive Construire un équipement contemporain dans un village qui possède son identité nécessite une réflexion quant à sa matérialité. Dans un territoire de pierres, le projet vise à utiliser en partie la matière existante comme ressource. Les murets de pierres qui longent la rue de plaisance seront alors démolis pour constituer un béton de site. On vient créer une ligne continue dans le paysage qui fait face à la rue et qui donne à voir depuis le point culminant de Chanac. Dans une logique constructive le béton de site sera alors couplé au bois qui constituera les autres façades du projet. La toiture sera quant à elle couverte de zinc, s’harmonisant alors avec les lauzes des toits voisins.
Un lieu où l’on peut s’y rendre pour bricoler tout en profitant du savoir-faire de chacun. Un lieu où l’on met l’accent sur l’artisanat. Un lieu où l’on s’y retrouve pour se réunir et créer ensemble de nouveaux projets qui émergent de la cohésion entre les habitants. Un lieu qui, sans artifices, vit grâce à l’implication de chacun. stratégie urbaine En ne se limitant pas à une seule parcelle, le projet vise à créer une nouvelle urbanité au sein même du village. De nouveaux parcours sont alors suggérés aux passants permettant de relier l’entrée du village proche du restaurant Lou Cantou au village vacances ou encore à l’église.
mur de pierre existant
démolition et récupération de la matière
construction d’un mur en béton de site
travailler sur l’épaisseur et la matière
0. le site 1. Eglise 2. Mairie 3. Maison de vacances 4. Ecole 5. Maison de retraite 6. Office du tourisme 7. Salle polyvalente 8. Commerces de proximité (tabac presse, banque, restaurant, fleuriste, pharmacie)
/scénariser un programme
1
7 8 6
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3
0 4 5 2
Au pied des vestiges du chateau au nord du village, s’est dessinée une urbanisation dense où les maisons étroites s’accolent et s’alignent à la rue. Le projet ne s’inscrit pas dans cette zone mais en périphérie du « centre », dans le « bourg », là où le tissu se distend comme on peut le lire sur le plan de situation. L’idée est alors de créer une nouvelle centralité.
Le programme du projet se tourne vers la création d’une structure coopérative et associative pour les habitants avec pour fonctions : - des jardins partagés qui bordent le ruisseau (4000m2) avec un atelier de jardinage afin d’emprunter son outillage et précultiver ses semences. - un atelier de cuisine (245m2) comprenant un espace de vente des produits locaux et de pain artisanal - un atelier de bricolage (400m2) avec ses espaces de fabrique - un atelier de projet (110m2) qui comporte une salle de réunion au rez-de-chaussée et une salle d’exposition à l’étage. - une place qui peut accueillir ponctuellement les voitures mais tout autant recevoir le marché ou encore une représentation.
plan de situation 1/5000
e rue Luc ien Ga ch
e ed
ru
ĂŠglise
o
la c
ne
mi
a nd
62 19 ars
9m u1
ed
ĂŠ all 2 tabac presse
4 salle polyvalente
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fleuriste
7
5
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pizzeria 1
rue d
e pla
office de tourisme
isanc
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6
banque
ave n
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du
tria
do u
hotel restaurant
8
village vacances
9
le
rui
sse au
entrĂŠe du village
pharmacie
la Tour
/habiter
l’église
le verger
route départementale
le site le Lot
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1
Situé rue de plaisance, le projet architectural s’implante dans un tissu dense à proximité du village vacances (qui accueille de nombreux touristes en période estivale principalement), de l’église ainsi que des services de proximité tels que le tabac presse ou encore le restaurant. Avec pour fond de scène les causses, la parcelle est visible depuis la Tour, le point culminant de Chanac. Tournant le dos au cimetière, séparée par un mur de pierre sèche, la parcelle offre une vue panoramique sur la silhouette du village au nord. Les jardins, quant à eux, se situent en contrebas de la parcelle entre une falaise de roche de plus de 8 mètres et un ruisseau qui le borde. Des parcours sont alors proposés au travers du projet dès l’entrée du village vers les gîtes ou encore la dent creuse proche du tabac presse.
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vue sur la silhouette urbaine du village
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rue de plaisance, vers le village vacances
3
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mur de pierre sèche au dos du cimetière
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arbres prĂŠsents au sud de la parcelle
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/s’implanter
orientation et volumétrie
le cimetière
la rue
le verger
le parking
le site
s’ouvrir au paysage
composer autour des arbres existants
s’éloigner du mur de pierre sèche existant
S’attachant dans un premier temps à la parcelle au pied du cimetière de l’église, le projet volumétrique a émergé selon diverses intentions offrant à ce jour une géométrie qui ne cherche à reproduire celle présente dans le village mais qui pourtant y trouve sa place de par ses échelles et sa matérialité.
s’adapter au contexte proche
Dans une logique d’intégration urbaine du projet, il est alors étendu vers le terrain en friche, le verger en contrebas afin de créer au sein du village, une urbanité nouvelle.
implantation du projet
/s’étendre urbanité
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terrain vague face à l’office de tourisme et au village vacances
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chemin existant au travers des jardins
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le ruisseau
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le verger
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ATELIER PROJETS
Je me réunis avec les membres de l’association pour organiser des workshop tout au long de l’année et développer de nouveaux projets.
ATELIER CULINAIRE
J’y achète mon pain et mes légumes fraîchement récoltés. J’utilise la cuisine partagée pour venir faire mes conserves à plusieurs. Je m’y installe pour y manger avec mes amis sous le soleil lozérien.
ATELIER BRICOLAGE
Je me sers des outils en libre service pour venir réparer mon mobilier, et je profite des conseils des artisans du coin
ATELIER JARDINAGE
Je viens emprunter mon matériel pour cultiver mes fruits et légumes. Je m’occupe de mes semences et en échange quelques-unes dans la grainothèque.
LES JARDINS
Je me promène et rejoins ma parcelle pour prendre soin de nos plantes, comme tous les dimanches en famille.
sanitaires 7.4m2
atelier culinaire 112m2
réserve 17m2
réserve 11.5m2
épicerie 75m2
accueil administration 37m2
sanitaires 6m2
vestiaires 14m2 salle de réunion 71m2
atelier bricolage 206m2
« Je suis allé à l’atelier de bricolage hier, j’y ai passé la matinée. Il y avait un groupe de jeunes, je leur ai appris quelques unes de mes vieilles techniques d’ébeniste. Finalement l’artisanat ça ne se perd pas... »
/pratiquer le lieu
« Aujourd’hui on a été aux ateliers avec le centre aéré. Moi je suis allée cuisiner avec un chef qui nous a donné un cours et mon frère est parti bricoler à côté avec ses amis.»
ils racontent
« Je viens de plus en plus travailler à l’atelier, ça me permet de développer plus efficacement mes projets. Et puis je rencontre du monde aussi ! »
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« On vient souvent s’installer au bord du ruisseau les weeks ends, surtout au printemps pour admirer les fleurs qui bourgeonnent et les enfants qui gambadent dans le jardin. »
« La semaine dernière je me suis rendu à Chanac pour quelques jours. J’ai dormi dans un gîte et j’ai participé à plusieurs ateliers culinaires avec quelques chefs locaux, je t’ai ramené du fromage de la région d’ailleurs ! Il est excellent tu verras. »
« Je viens emprunter quelques outils pour finir les travaux de ma maison. Je viendrai donner un cours de céramique la semaine prochaine si il reste des créneaux de disponible. »
« J’ai pour habitude de venir récolter mes légumes les dimanches matins et de les cuisiner chaque mercredi avec plusieurs adhérents de l’association, on concocte toujours de bons petits plats de saison !»
« Je vous emmène dans les jardins de Chanac, on passera prendre un café juste après au restaurant associatif du haut.»
/construire
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À l’échelle du paysage, de l’espace public ou encore du bâtiment construit, le projet vient s’attacher à des des détails constructifs afin de réfléchir à des éléments architecturaux qui structureront l’espace généré. La pierre, le bois et la lumière constitueront la matière du projet.
Dans un imaginaire, le projet d’une structure coopérative pourrait voir le jour grâce aux financements des collectivités locales et territoriales ainsi qu’à la chambre des métiers et de l’artisanat, de l’agriculture, du commerce et de l’industrie, qui viseraient alors à soutenir un projet social au cœur d’un milieu rural.
/références
espace public
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Josep Luis Mateo - Ullastret
Simon Teyssou - Chaliers
Josep Luis Mateo - Ullastret
/références
architecture façade
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Harquitectes - Ullastret
/rĂŠfĂŠrences
ambiances
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Langarita Navarro - Madrid
Harquitectes - Barcelone
/remerciements
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À Michel Maraval et Jean Marc Priam pour les conseils avisés, À Anaïs, Chloé et Stéphane pour les coursives habitées, À ces cinq années étudiées, Et au futur projeté.