BoîtaKritik UNA PISTOLA EN CADA MANO
L
es hommes en prennent un coup dans cette comédie barcelonaise douce amère de Cesc Gay. Attention, messieurs, les personnages féminins vous entraînent sur un terrain miné dans ce film à sketches superbement scénarisé. Rien n'est laissé au hasard : les cornes du cocu, "le peine à jouir", la blague du rendez-vous raté. Quant au casting, il est haut de gamme, excusez du peu: Ricardo Garin, Leonardo Sbaraglia, Eduardo Noriega, Jordi Mollà, Clara Segura et Candela Peña. Et tout cela nous donne une comédie désopilante parfois, proche des larmes d'autres fois. Si le rire naît de répliques ciselées et qui font mouche à chaque instant, l'émotion est aussi au rendez-vous quand les hommes en pleine déprime se lâchent et se confient. Allez, tous les clichés sur les rapports difficiles du couple sont là ; mais c'est si bon de les voir à l'écran, miroir d'une réalité que nous refusons souvent de voir et d'accepter. e film est projeté à nouveau au cinéma Les Nemours aujourd'hui à 16h30 et à la MJC de Novel le mardi 15 à 18h.
Los Increibles, ou "quand la caméra devient auxiliaire de vie" Juan, l'"Aile brisée", puis Maria, la "Dame de fer" et Juana, la "Femme radioactive" offrent leur souffrance au regard de David Valero et à sa caméra. Ils s'emparent peu à peu de ce regard pour donner leur histoire et s'appuyer sur une compassion sans pathos et presque euphorique pour dire malgré tout l'amour de la vie. Juan n'a plus de femme et un bras mort, dur pour séduire... et pourtant aux dernières nouvelles, il n'est plus seul! Maria, 95 ans, (elle en a aujourd'hui 98) s'accroche fougueusement à la vie!. Quant à Juana, qui lutte tout aussi fougueusement contre son cancer, le film lui est dédié...
C
INTERVIEW Co-réalistatrice de Costa da morte : Carla Andrade. Pourquoi tourner dans cette région ? - La Galice a le caractère mythique d'une région de nombreuses légendes et mystères. Elle tire son nom du nombre important de naufrages. Au temps des Romains, elle était considérée comme le bout du monde. Le paysage a-t-il une valeur symbolique ? - Oui, ce n'est pas le climat de l'Espagne traditionnelle. La pluie, la brume et les nuages symbolisent le mystère et donnent au film un ton onirique. Les personnages, à peine suggérés dans les plans, sont pourtant très présents dans la bande-son. Pourquoi ? - On a voulu faire un film "paysagiste", où les voix sont proches et se fondent dans le paysage. Le choix des voix-off dit cette atmosphère intimiste, où le paysage devient personnage à travers respirations et conversations. Où se trouve la limite entre documentaire et fiction ? - Elle est très difficile à établir. Ce film est un documentaire expérimental, car c'est la réalité mais les personnages sont parfois dirigés. Quel est le plus important entre nature et habitants ? Qui domine qui ? - L'un n'est rien sans l'autre : les deux sont liés dans une sorte de fusion. L'imaginaire collectif est transmis à travers les paysages, ce qui crée l'identité des personnages. Pourtant, la nature domine toujours l'Homme, comme l'expriment les récits de drames. Quelques infos pour finir ? - C'est un film sensoriel qui a été monté et filmé en même temps. Le tournage a été réalisé par Lois Patiño et moi sur cinq mois.
S
del dia
abores
Jeudi 10 avril 2014 «À la Saint FULBERT... voir des bons films...avoir du flair»
David Valero Réalisateur de Los Increíbles
REDACTION : Classe de terminale littéraire (spécialités Cinéma Audio-visuel et Arts plastiques) du Lycée Gabriel Fauré d’Annecy : Asproni C., Avella F., Bégneu S., Belton T., Boulanger C., Boutemeur I., Caselli-Carta T., Cimière A., Colloc Y., Costes A., Empereur-Cerruti C., Fijak M., Finet E., Goy J., Guillemot M., Jahan L., Josserand C., Kirby F., Landre J., Latour M., Marot C., Marsot L., Martin E., Mollier S., Morisseau L., Ninni N., Nino F., Padilla G., Pinget M., Plouchard J., Pousse C., Ross C., Seyteur V., Sunseri C., Vartanian P., Vilirillo L.. Encadrés par les enseignants Emmanuel Delessert, Ludovic Trautmann, et les membres de l’association PLAN LARGE. Responsable de publication : PLAN LARGE.
INTERVIEW
Docu-fiction, quelle est la part de fiction dans votre film ? - Certaines scènes sont évidemment fictives mais n'influencent pas l'ensemble et le résultat voulu. Ce qui apporte la fiction c'est aussi le regard du spectateur et la manière dont c'est filmé.
Quatre ans de tournage, combien de temps le montage a-t-il duré ? -Plus de 100 heures de vidéos... Il y a eu plusieurs versions : la première faisait 32 heures, ensuite 16, puis 8 et je me suis arrêté à 4 heures. Pour le montage final ( 85 min ), j'ai fait appel à une monteuse car j'avais besoin d'un regard extérieur.
Pourquoi avoir donné ces surnoms aux personnages principaux ? - Ça fait référence aux super-héros. Leur surnom est une métaphore des pouvoirs qu'ils auraient pu avoir pour résoudre leurs problèmes. Vous rentrez dans l'intimité d'une famille, de personnes, est-ce que cela a été difficile pour eux et pour vous ? - Le processus a été très lent, un tournage de quatre ans... Mais cela s'est passé différement selon les personnes. Maria a été la plus rapide à s'adapter (dès le début ) ; Juan a réussi à ignorer la caméra au bout de deux mois et Johanna (la plus difficile) cinq mois...
Cesc Gay, réalisateur de Una pistola en cada mano
"Le cinéma est dangereux, en raison d'un risque de production de navets (Godard)
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INTERVIEW
Votre film parle d'une crise d'identité des hommes, ce qui place donc les femmes en avant. Est-ce une sorte de revanche ? - Je voulais surtout avoir, avec ce film, un succès auprès des femmes. Cependant, c'est un film d'hommes, qui les met en avant. Les femmes sont simplement spectatrices. Pourquoi le film est-il structuré en plusieurs épisodes ? - Pour faire comme les livres de contes. Je voulais une situation réelle, afin de pouvoir jouer avec tous les acteurs. Ce film fait penser à la base de l'histoire de Burn After Reading des Frères Coen, Vous en êtes vous inspirez ? - Je ne me rappelle plus du film, mais peut-être qu'inconsciemment j'y ai repensé.
Pourquoi avez-vous choisi ce titre ? - Le thème du pistolet est un thème masculin, que l'on retrouve beaucoup dans les westerns. Cela fait penser aux cow-boys virils et tueurs. Cependant c'est un paradoxe, car les personnages du film en sont l'opposé. Je pensais que ce titre attirerait les spectateurs, d'autant plus que c'est la réplique d'un des personnages. Quel est votre film préféré ? - Lawrence d'arabie, car les paysages de désert sont exceptionnels tout comme le film.
Et quel est votre film français préféré ? - La nuit américaine de Truffaut. Barça ou Real ?
BARçAHhhh