LE MYSTÈRE PASCAL : L’AGNEAU IMMOLÉ QUI SAUVE « Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide est aussi votre foi. Il se trouve même que nous sommes des faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ ». (1 Co 15, 14) Par ce message Paulinien en analogie à Joseph Ratzinger alias Benoît XVI que je commence mon propos pour montrer la radicalité de l’importance du Mystère Pascal si non de la Résurrection de notre Seigneur Jésus le Christ et qui est le fondement de toute la toute foi chrétienne. Un événement apparemment simple comme tout récit historique mais constituant un depositum fidei (dépôt de la foi). Il est comme le dirait Méliton de Sardes père apologiste vécu au second siècle, « nouveau et ancien, éternel et temporaire, corruptible et incorruptible, mortel et immortel ». Justement ancien comme le commandement, mais nouveau comme le Verbe, temporaire comme le modèle et éternel comme la grâce, corruptible comme le mouton et incorruptible comme Seigneur, immolé comme agneau et ressuscité comme Dieu. C’est pourquoi il demeure sujet de contradiction : « folie pour les païens, scandale pour les juifs » et c’est ce qui constitue la profondeur de Pâques qui se pointe à l’horizon. Ainsi, étant un événement qui se célèbre chaque année, véhicule plusieurs messages pour ceux qui le fêtent avec foi, mais doit aussi sortir chaque année un nouveau message et une nouvelle manière de voir puisqu’il se renouvelle toujours. L’angle que je choisi cette année pour l’aborder afin de partager ma réflexion est celui de l’Agneau Immolé mais qui sauve (bien que déjà abordé par beaucoup d’autres). Comment comprendre qu’un mouton ou le petit de ce dernier nous sauve par son immolation? La réponse à celle-ci sera la Justification de notre thème et le cœur de notre réflexion de cette année.
Comme d’aucuns l’ignorent, le mot "Pâque" qu'il soit écrit au singulier ou au pluriel vient du latin et même du Grec : "Pascha". Il est issu de l'hébreu "Pesah" qui veut dire : "Passer au dessus". L'origine de ce mot nous rappelle un épisode fondamental de l'histoire de Pâque : la sortie d'Egypte et la dixième plaie d'Egypte. Ce mot est inscrit dans l’épisode biblique comme la Torah, Dieu ordonne à Moïse et aux juifs de sacrifier un agneau et d'utiliser le sang pour peindre une marque sur leur porte. Ainsi, ils ont évité à l'ange de la mort de "passer au-dessus" de leur maison. Tous les fils aînés juifs ont ainsi été épargnés. C'est cet événement et la sortie d'Egypte dans sa globalité qui est commémoré par les juifs lors de la fête de Pessa'h. D’où même son origine. Soulignons le fait que déjà avant le Christ la fête de pâque était un événement le plus important de l’année. Pour les chrétiens, la Passion, la mort puis la résurrection du Christ ont eu lieu pendant cette période de l'année. Ces événements fondamentaux et principiels ont donné naissance à la commémoration et l'événement le plus important non seulement de l'année mais aussi pour toute la vie spirituelle pour nous : « les Pâques ». Ce grand événement va dépasser l’entendement humain puisqu’il transcende l’être de l’homme voire même son identité, son ipséité. Faisons un petit tour en arrière pour comprendre le sens salvifique du mouton qu’on immole et qui sauve à partir de la source scripturaire vétérotestamentaire. Tout part comme signalé si haut par le désir, Amour infini de Dieu de sauver l’homme par le peuple dit des élus les descendants d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob en esclavage en Egypte.
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