« La magie d’un bouquet de kaolin » les marqueteries de porcelaine
de Julien-Nicolas R ivart
Préface À la suite de la publication en 2012 de l’ouvrage Marqueteries virtuoses au XIXe siècle : Brevets d’in-
vention. Rivart, Cremer, Fourdinois, Kayser Sohn et Duvinage, Marc Maison a poursuivi sa quête inlassable, de par le monde, d’œuvres de Julien-Nicolas Rivart dévoilant le procédé de marqueterie de porcelaine breveté en 1849.
Grâce à cette exposition et pour la première fois au monde, vingt-quatre œuvres de Rivart sont réunies
en un seul lieu, occasion exceptionnelle d’appréhender la technique éblouissante de cet ébéniste de talent.
Dans le contexte créatif extraordinaire des Expositions Universelles, Rivart met au point son innovation révolutionnaire qui changera à tout jamais l’histoire du meuble orné de plaques de porcelaine comme il fut largement utilisé et apprécié notamment au XVIIIè siècle.
Les œuvres présentées par la Galerie Marc Maison portent les estampilles de fabricants de renom de
la seconde moitié du XIXè siècle tels que Tahan ou Giroux, prouvant s’il le faut, la célébrité de Rivart et la somptuosité de ses incrustations de porcelaine.
Parfois non signées, la paternité de la technique étant prouvée par le brevet d’invention et Rivart
étant le seul à avoir mis en œuvre celle-ci, les œuvres en sont indiscutablement de sa main, bien que la part exacte du travail de chacun reste encore à identifier.
Les archives ne nous ont pas encore permis de déterminer avec précision le visage de l’atelier de Ju-
lien-Nicolas Rivart et quelles personnalités le composaient. Il semble qu’il a collaboré avec un nombre
très restreint d’artisans, gérant probablement quasi seul la fabrication des panneaux marquetés de leur genèse à leur sortie d’atelier. Nous savons, grâce aux signatures présentes sur de très rares meubles,
qu’il est assisté du peintre de fleurs Pierre-Joseph Guérou dans les années 1852-1855 mais nous ne savons pas exactement à quel moment s’arrête la collaboration.
Nous avons également pu préciser les années d’association avec Paul-Joseph Andrieux, originaire de
Limoges, grâce aux publications d’actes de sociétés dans les journaux de l’époque (de décembre 1850 à décembre 1853).
Ce faisceau d’indices et les découvertes au compte-gouttes de meubles et charmants nécessaires per-
mettent de percevoir jour après jour un visage un peu plus net de l’œuvre de Rivart et la révolution que ce fut pour les Arts Décoratifs du Second Empire et pour l’histoire du mobilier.
Cette exposition est l’occasion pour la Galerie Marc Maison de vous présenter nos dernières décou-
vertes et d’offrir à vos yeux la fraîcheur, la luminosité et « la magie d’un bouquet de kaolin »…
Le mobilier à décor de porcelaine, une quête de raffinement du Siècle des Lumières
La porcelaine, originaire de Chine, a fait l’objet de longues et inlassables recherches en Europe afin
d’en percer le secret de fabrication. Des découvertes, souvent accidentelles, permirent de fabriquer
de la porcelaine à pâte tendre dès le XVIIe siècle, puis à pâte dure à partir du XVIIIe siècle. Produit sophistiqué dont on admire la blancheur et la délicatesse, la peinture sur porcelaine a l’avantage d’être légère, subtile, et de garder un éclat incomparable au travers des âges.
Fig.1 : Plateau Courteille de la Manufacture de Sèvres, vers 1761. J. Paul Getty Museum, Los Angeles
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Avide de beauté et de raffinements, le XVIIIe
siècle ne tarde pas à explorer les possibilités décoratives de la porcelaine pour l’ameublement. Le
plateau Courteille (Fig.1) est ainsi produit sans
anses par la manufacture de Sèvres, puis placé en
guise d’élégant plateau de table cabaret (Fig.2). Simon-Philippe Poirier, marchand mercier ins-
tallé sur le faubourg Saint-Honoré, devient le spécialiste de la nouvelle tendance des meubles
décorés de porcelaine tendre, en s’associant aux ébénistes Bernard II van Riesenburgh et Roger Vandercruse. En 1760, il livre ainsi au prince de
Condé, Joseph de Bourbon, une impressionnante Fig.2 : Roger Vandercruse, Table en cabaret avec plateau Courteille, vers 1760.
Musée des Arts Décoratifs, Paris.
commode réalisée par van Riesenburgh ornée de
quatre-vingt-dix plaques de Sèvres serties dans des montures de bronze (Fig.3). Cette innova-
tion lui vaut de nombreuses commandes, en particulier provenant de Madame de Pompadour et de la comtesse du Barry.
Martin Carlin (1730 – 1785) est l’autre nom
célèbre du meuble orné de porcelaine. Selon le
même procédé, il réalise de nombreux guéridons, tables à gradin dites « Bonheur-du-jour », et coffrets à bijoux pour Marie-Antoinette, la comtesse
du Barry, la grande duchesse Marie Féodorovna ou encore la duchesse de Mazarin.
Le serre-bijoux de Marie-Antoinette, alors
Fig.3 : Bernard II van Riesenburgh, Commode du Prince de Condé, 1760. Collection Rothschild
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Dauphine de France, lui fut ainsi livré en
1770, orné de treize plaques de porcelaine de Sèvres fleuries et encadrées de bronze (Fig.4). Les jetés de fleurs délicatement peints pour ce
coffret ressortent sur le blanc immaculé de la
plaque porcelaine. Pour tirer parti de toute la surface de la plaque, Martin Carlin imagine aussi de
les utiliser comme de véritables tableaux pour la
commode de Madame du Barry en 1772 (Fig.5).
Fig.4 : Martin Carlin, Coffret à bijoux de Marie-Antoinette, 1770. Château de Versailles.
Fig.5 : Martin Carlin, Commode de Madame du Barry, 1772. Musée du Louvre
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En 1778, le commerce de Poirier est repris par Domi-
nique Daguerre qui l’étend jusqu’en Angleterre. Il col-
labore alors avec Wedgwood, spécialiste britannique du décor à l’Antique en biscuit de porcelaine.
L’Empire délaissera quelque peu la porcelaine, car trop
associée à l’Ancien Régime, mais n’excluant cependant pas
absolument son usage ; ainsi, Napoléon Ier commande un
guéridon à Philippe Thomire, en 1806, à la gloire de la
bataille d’Austerlitz où la précision du rendu des portraits
des maréchaux de l’Empire demandait l’usage de ce matériau (Fig.6).
Fig.6 : Philippe Thomire,
Table d’Austerlitz. 1806-1811.
Musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau.
Sous la Restauration, l’héritage de l’An-
cien Régime est à l’inverse remis au goût du jour. Ainsi, le meuble commémoratif du mariage du Duc d’Orléans comporte
de la porcelaine de Sèvres utilisée tantôt en tableaux, tantôt en plaques d’ornements
sur fond blanc, et enfin en petites sculp-
tures en ronde-bosse ou haut-relief (Fig.7). Les meubles décorés de plaques de porce-
laine restent en vogue au milieu du XIXe Fig.7 : Jean-Charles Develly,
Meuble commémoratif du mariage du Duc d’Orléans, 1838. Château de Fontainebleau.
siècle, notamment sous le Second Empire
de Napoléon III, admirateur du Siècle. À l’Exposition Universelle de 1851, Eugénie
de Montijo acquiert ainsi un serre-bijoux de Jules Fossey, en bois doré et paysages
peints sur porcelaine (Fig.8), tandis qu’en
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Fig.8 : Jules Fossey,
Fig.9 : Édouard Kreisser,
Toilette serre-bijoux de l’Impératrice Eugénie, 1851.
Commode commandée par la Reine Victoria en 1855.
Château de Compiègne.
The Royal Collection, Osborne House.
1855, la Reine Victoria commande, pour les 37 ans du Prince Albert, un cabinet orné de porcelaine à Édouard Kreisser (Fig.9).
Dans ce contexte, la technique de Julien-Nicolas Rivart, mise au point la veille des Expositions
Universelles, marque une réelle révolution, permettant précisément de se passer de plaques de
porcelaine qui contraignent à imaginer l’insertion de « tableaux » dans la composition du meuble. Jusque là, l’habitude était aux bouquets de fleurs se détachant sur fond blanc, à moins qu’il ne
s’agisse de pietra dura, dont l’effet raffiné n’avait cependant pas la fraîcheur et l’exactitude de la
peinture. Dans une lettre du 30 mars 1857 à Julien-Nicolas Rivart, le comte de Nieuwerkerke compare justement sa technique de marqueterie à la pietra dura, qui permet à des motifs précis de se détacher sur un fond sombre, exactement comme le recherchait Rivart.
La plupart des porcelaines de Rivart représentent en effet des fleurs, en bouquet ou en couronne,
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et très rarement des figures humaines. Ces décors lui permettent de faire valoir l’avantage indéniable de son procédé, les fleurs se détachant directement sur le support sombre et paraissant ainsi d’autant
plus fraîches. Le témoignage de l’écrivain Auguste Luchet va en ce sens lorsqu’il s’épanche : « On ne saurait, si l’on ne voyait, se faire l’idée de la magie qui résulte d’un bouquet en kaolin sur fond noir encadré
de dorures, détachant ses couleurs fraîches et vives des milieux plus sombres du bois de palissandre, d’amarante ou de violette. »
La technique de décoration des meubles avec des plaques de porcelaine, apparue donc vers 1760,
reste inchangée jusqu’à l’invention révolutionnaire de Julien-Nicolas Rivart en 1849. Martin Carlin qui manie la marqueterie de pierres dures, technique exquise de la Renaissance, aurait sans doute été intéressé par l’incrustation de porcelaine, mais il ne l’a utilisée qu’en plaques. C’est donc que la tâche
était difficile, notamment à cause des différentes étapes de cuisson et multiples maniements des petites pièces rendant sa mise en œuvre laborieuse et délicate. Rivart fut ainsi le seul à avoir jamais su réaliser
ces incrustations de porcelaine, les uniques exemples de meubles et nécessaires montrant cette technique étant indéniablement de sa paternité.
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marqueterie de porcelaine le procĂŠdĂŠ Rivart
Fig.16 : Julien-Nicolas Rivart, détail de la marqueterie d’une jardinière. Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
JULIEN-NICOLAS RIVART (1802-1867) 1802 :
1er juillet. Naissance à Paris.
1830 :
18 septembre.Mariage avec Eugénie Rivart.
1835 :
Rue du Faubourg-Saint-Martin, no 76.
1837 :
Rue Sanson, no 6.
1845-1846 :
Mentionné comme doreur sur porcelaine, rue de la Folie-Méricourt, no 16.
1847-1850 :
Mentionné comme fabricant de bronze, rue de la Folie-Méricourt, no 16.
1847-1848 :
Associé à Dumont.
1849 :
18 septembre. Brevet pour un mode d’incrustation qui peut se faire dans le bois plaqué ou non,
le cuivre, le marbre, et toute autre pierre, ainsi que sur le velours, le cartonnage, etc. 1
24 septembre. Premier certificat d’addition.
29 décembre. Deuxième certificat d’addition.
1850 :
18 septembre. Troisième certificat d’addition. Emménage rue de Normandie, no 1.
1851-1859 :
Mentionné comme fabricant de bronzes et porcelaines, rue de Normandie, no 1.
1851-1855 :
Associé à Andrieux.
1851 :
Exposition Universelle de Londres. Rivart expose une bibliothèque-armoire en ébène et
acajou 2 (Fig.17) et remporte une Prize medal.
1852 :
Médaille d’argent de la Société d’horticulture.
1854 :
14 août. Quatrième certificat d’addition.
1855 :
Exposition Universelle de Paris. Il présente des meubles de bois et palissandre, ornés de porcelaine
peinte et de bronze doré et une table de marbre noir incrusté de fleurs de porcelaine 3.
Médaille de première classe.
L’impératrice Eugénie acquiert un serre-bijoux décoré selon le procédé Rivart (Fig.24).
1857 :
Mars-avril : échange de lettres entre le comte de Nieuwerkerke et Rivart, qui sollicite une
commande de l’empereur 4.
1860 :
Boulevard Beaumarchais, no 26.
1862 :
Exposition Universelle de Londres. Participe à l’aménagement de l’hôtel de la commission
impériale française. Prize medal attribuée pour la nouveauté de l’invention 5.
1867 :
Rue Sedaine, no 16 ou 61.
Il demande un stand à l’Exposition universelle de Paris pour présenter des panneaux de
marbre incrustés de porcelaine 6.
17 février. Décès à Paris.
À l’Exposition Universelle, Frédéric Roux présente pour le compte de Rivart les panneaux
qu’il avait préparés.
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Fig.17 : Julien-Nicolas Rivart et Victor Paillard, cabinet, vers 1851. Acajou, ébène, porcelaine, bronze doré. H. 227 cm x L. 249 cm x Pr. 48,5 cm. Collection particulière. © Courtoisie galerie Historismus, Bruxelles. Présenté à l’Exposition Universelle de 1851 où il obtient la prizemedal,
ce meuble est acheté par le duc de Caumont de La Force qui y fait apposer ses armes.
Le brevet de 1849 Apparus dans les années 1760, les meubles incrustés de porcelaine sont toujours appréciés sous le
Second Empire, l’Impératrice Eugénie, admiratrice du style Louis XVI, ayant contribué à en relancer
la mode. Les ouvrages publiés à l’occasion des Expositions Universelles nous en offrent de nombreux témoignages. Ainsi peut-on lire en 1855 : « L’Exposition des meubles est des plus remarquables et offre plus d’un objet qui s’élève à la hauteur de l’art. […] Nous ne pouvons quitter cette salle, sans
signaler un cabinet à trois panneaux, avec incrustations de peinture sur porcelaine, d’un fort bel effet artistique » 7. A cette même exposition les souverains français et anglais apprécient particulièrement le mobilier décoré de porcelaine : Napoléon III acquiert ainsi pour l’impératrice Eugénie un serre-bijoux
de Jules-Auguste Fossey 8 décoré de plaques de porcelaine figurant des paysages ; l’impératrice achète
de son côté un bonheur-du-jour d’Alphonse Giroux 9. Quant à la reine Victoria, elle commande un
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cabinet d’Edouard Kreisser, pour le prince Albert, orné de plaques de porcelaine décorées de portraits dans le goût du XVIIIe s.
Cependant, la porcelaine n’est présente dans ces meubles que sous forme de plaques géométriques,
fixées à l’aide d’un encadrement de bronze. Rivart, avec son brevet déposé le 18 septembre 1849 pour
un mode d’incrustation qui peut se faire dans le bois plaqué ou non, le cuivre, le marbre et toute autre pierre,
ainsi que sur le velours, le cartonnage, etc., etc. 10, renouvelle totalement l’emploi de ce matériau, en pro-
posant de l’utiliser comme une véritable marqueterie : « Une innovation très ingénieuse a été apportée par Rivart dans l’incrustation des meubles : elle consiste dans l’application de porcelaines peintes et découpées qui forment ainsi des tableaux de fleurs et qui remplacent avec avantage, dans certains cas,
la mosaïque ordinaire de bois, en permettant de confier à des artistes distingués la décoration des meubles »11. Une lettre de Rivart adressée au comte de Nieuwerkerke, directeur général des Musées
Impériaux, en avril 1857, laisse deviner de longues recherches pour mettre au point cette technique ; Rivart écrit en effet : J’étais heureux de penser que les sacrifices de toute sorte que je m’étais imposés et ma
perseverance [sic] de 20 ans alaient [sic] enfin recevoir leur récompense 12 , ce qui permet de supposer qu’il a débuté ses expérimentations aux environs de 1837.
Fig.18 : Julien-Nicolas Rivart, dessin accompagnant le mémoire descriptif, brevet d’invention no 8860 du 18 septembre 1849 : certificat d’addition du 29 décembre 1849. Paris, archives de l’Institut national de la propriété industrielle. © Courtesie Archives de l’INPI.
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Le mémoire descriptif qui accompagne le brevet d’invention, bien que peu développé, insiste sur
l’originalité de l’invention : Toutes les recherches qui ont été faites jusqu’à ce jour dans ce genre d’industrie sont restées infructueuses et […] j’ai le premier fait cette découverte qui offrira de si grands avantages au com-
merce de luxe 13. Rivart explique ensuite les types de pâte qu’il utilise – une Pâte de Porcelaine Tendre, dite Vieux Sèvres, de Tournay ou de Saint Amand 14 - qu’il moule, avant de la cuire une première fois à
très haute température puis de l’égaliser à la meule. Ceci fait, elle est émaillée, cuite une seconde fois,
puis peinte et chauffée à nouveau pour fixer les couleurs. On peut supposer que cette troisième cuisson
se fait en plusieurs étapes selon les couleurs employées, comme il est d’usage pour les porcelaines, mais Rivart ne le précise pas. Il est intéressant d’observer également le souci manifeste qu’il a de la vente de ses meubles : quelques lignes après, il évoque les différents types de décors qu’il peut appliquer sur les meubles à la volonté du consommateur 15.
Fig.19 : Julien-Nicolas Rivart, table. H. 77 cm x L. 138 cm x Pr. 85 cm. Collection particulière. © Galerie Marc Maison. Le motif en porcelaine est placé ici au centre du plateau, se distinguant des autres tables de Rivart où le décor court tout le long de la bordure (voir (Fig.31)).
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Ce brevet s’accompagne de quatre certificats d’addition, dont deux dans le dernier trimestre de 1849.
Il semble qu’il ait eu le souci réel de s’assurer la paternité de son invention, sans se voir devancer par
d’autres effectuant des recherches similaires. Ces quatre additions peuvent être divisées en deux caté-
gories. La première concerne les types de pâte employés, la seconde les moyens de les utiliser.
La première addition est faite le 24 septembre 1849, soit seulement six jours après la demande de
son brevet. Cette addition, ainsi que la deuxième, du 29 décembre 1849 (Fig.18), perfectionnent la technique expliquée dans le mémoire descriptif du brevet, en étendant le type de porcelaine employé à la porcelaine anglaise et autres porcelaines ainsi qu’aux émaux puis à toutes les Porcelaines en général 16 , le
procédé suivi étant exactement le même. Cet emploi de la porcelaine anglaise est à mettre en lien avec
le fait qu’il exporte 50% de sa production en 1862 : on peut y voir une volonté de se tourner vers la clientèle d’Outre-Manche 17 (Fig.32).
Les deux autres additions proposent une variante à la technique décrite dans le brevet. Le mémoire
descriptif qui accompagne le certificat d’addition du 18 septembre 1850 décrit l’emploi de plaques de
biscuit, dans lesquelles sont découpés les motifs de la marqueterie ; le procédé est ensuite le même – émaillage, première cuisson, peinture, deuxième cuisson, emploi de la meule. Le dernier certificat
d’addition, daté du 14 août 1854, relate étrangement le même perfectionnement, c’est-à-dire la dé-
coupe des motifs dans une plaque au lieu du moulage ; mais cette fois-ci les éléments sont découpés en un seul morceau, et comportent des parties ajourées.
Les motifs représentés sont assez récurrents chez Rivart : il s’agit souvent de fleurs (lis, pavot, lilas,
roses, iris, dahlia, pivoine etc.) (Fig.19) mais on trouve également quelques fruits, et de manière tout à fait exceptionnelle des figures humaines (Fig.20). Il évoque également la possibilité d’accompagner ses incrustations de cuivre, ivoire, albâtre ou nacre, mais en l’absence de décors subsistants de ce type, on ne peut le confirmer.
Fig.20 : Julien-Nicolas Rivart,
détails de la marqueterie d’une commode (voir (Fig.29)).
Collection particulière.
© Galerie Marc Maison. Les figures humaines
sont rares chez Rivart, qui a le plus souvent
recours à des ornements végétaux.
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Fig.21 : Julien-Nicolas Rivart, porte-documents. Carton, velours, porcelaine. H. 33 cm x L. 23 cm.
Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
Connus par la critique, les exemples d’incrustation sur velours sont aujourd’hui extrêmement rares.
En ce qui concerne les sup-
ports, Rivart en mentionne plusieurs types dans ces mémoires
descriptifs.
Généra-
lement, il s’agit de bois, et souvent d’essences exotiques
comme le palissandre, l’acajou, le bois de violette ou l’ébène.
En 1855, la Revue des deux
mondes mentionne l’existence d’incrustations sur velours. Ce
type de support permet d’ac-
centuer l’effet de contraste de
la porcelaine : « Quelquefois ces incrustations sont relevées
Fig.22 : Julien-Nicolas Rivart, détail de la marqueterie du plateau d’une table (voir (Fig.19)). Collection particulière.© Galerie Marc Maison.
par un fond velours noir ou pensée qui leur donne un relief, un éclat splendides »18. Seul un exemple
est connu à ce jour, un porte-document orné d’une branche de lilas incrustée dans du velours mauve (Fig.21).
Par les archives, on sait également que Rivart a exploité sa technique sur du marbre : en 1857, il écrit
au comte de Nieuwerkerke pour obtenir une commande de ce type de décor de la part de l’Empereur, soulignant que le Bois incrusté peut trouver sa place dans plusieurs classes de la société. Mais le Marbre in-
crusté demande des Palais 19. On sait également qu’il présente aux Expositions Universelle de 1851 et 1855 des panneaux de marbre incrustés: ceux-ci sont particulièrement appréciés lors de la deuxième
exposition, où les commentateurs remarquent une amélioration dans la qualité du travail. Il y travaille
encore à la veille de sa mort, puisque les Archives Nationales conservent son dossier d’inscription à l’Exposition Universelle de 1867 où il compte en présenter plusieurs panneaux. Un seul exemple
d’incrustation de ce type est connu aujourd’hui, un panneau d’onyx conservé au Victoria and Albert Museum de Londres 20.
L’observation des meubles et objets réalisés par Rivart permet d’éclaircir quelques points obscurs
de sa description. Les bois sont sans doute évidés comme une sorte de pochoir, ou découpés selon les
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formes que vont adopter les pièces de porcelaine, puis teints. En effet, on a pu constater dans le cas
d’un meuble d’appui en poirier noirci décoré de panneaux de Rivart une légère décoloration du bois autour de la porcelaine. Il est impossible de teindre le bois après l’inclusion de la porcelaine, car on risquerait de la tâcher. Les parties en bois ont donc à l’évidence été préparées avant.
Les rinceaux les plus fins tels les tiges de fleurs sont parfois en résine teinte, plus facile à employer
(Fig.23). On peut également constater sur certains panneaux, l’emploi de bois d’essences variées, utilisés notamment pour figurer les tiges de certaines fleurs, en particulier des roses. Ces incrustations,
directement inspirées des marqueteries florentines en pierres dures, ont le mérite de renforcer le carac-
tère très naturaliste des motifs tout en créant un jeu d’ombres saisissant (Fig.20). En résine ou en bois, ces éléments assurent une liaison élégante entre les différentes pièces de porcelaine.
Enfin concernant la technique de fixation, on constate l’emploi d’une pâte brunâtre (Fig.24), qui sert
à la fois d’enduit de remplissage et de colle pour fixer les morceaux de porcelaine. Il s’agit sans doute de gomme laque, ou bien de cire et de goudron végétal. Les éléments de porcelaines sont plats d’un côté, et légèrement biseauté de l’autre pour mieux s’insérer dans le bois, sans le traverser de part en part.
Fig.23 : Julien-Nicolas Rivart, détail de la
marqueterie du plateau d’une table. Collec-
tion particulière. © Yannick Chastang Ltd. Le bois est découpé et comblé par un mastic de remplissage, qui permet de fixer la porcelaine.
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Fig.24 : Julien-Nicolas Rivart, Charon frères, Pierre-Joseph Guérou, serre-bijoux, vers 1855. Acajou, bois de violette, bronze doré, porcelaine, H. 115 cm x L. 103 cm x Pr. 50 cm.
Compiègne, Musée national du château, inv. C. 2002-005. © RMN (Château de Compiègne) / Franck Raux.
Les collaborateurs
Si l’on comprend bien, par le biais des différents mémoires, la manière dont sont composées les
incrustations, ceux-ci n’expliquent pas comment le travail est réparti. On possède en effet peu d’in-
formations sur la manière de travailler de Rivart : on sait qu’il a collaboré à certains moments avec un peintre de la manufacture de Sèvres, Guérou, et quelques ébénistes comme Tahan et Roux ; à l’Ex-
position Universelle de 1851, il est mentionné dans le catalogue avec un nommé Andrieux (Fig.25). En 1867, un certain Godin, repreneur de la maison Jeanselme, présente un meuble d’entre deux avec
des applications Rivart 21. Le cabinet Caumont de la Force (Fig.17) porte pour sa part des bronzes de
Victor Paillard, et a probablement été réalisé sur des dessins de Michel Liénard, tant le vocabulaire
décoratif correspond à celui-ci. Mais il est difficile de mesurer la part d’intervention de chacun. L’ar-
tiste lui-même signe très rarement ses créations. Aujourd’hui, on ne connaît que deux pièces signées :
une table à la Cité de la Céramique de Sèvres, où une plaque est fixée dans la serrure du tiroir, mentionnant « Rivart, Bté, Bard Beaumarchais, 26 » (Fig.26) ; une autre table, vendue chez Christie’s en 2007 et marquée Rivart sous le plateau (Fig.25).
Fig.25 : Estampille de
Fig.26 : Julien-Nicolas Rivart, plaque métallique sur le tiroir signée
Collection particulière. © Yannick Chastang Ltd.
© RMN (Sèvres, Cité de la céramique) / Martine Beck-Coppola.
Julien-Nicolas Rivart.
« Rivart Bté », 1861. Sèvres, Cité de la céramique, inv.MNC 24600.
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Fig.27 : Julien-Nicolas Rivart et Joseph Guérou, paire de meubles d’appui, 1854.
Poirier noirci, acajou, bronze, laiton, marbre, porcelaine. Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
Cette question se pose particulièrement lorsque l’on observe le serre-bijoux de l’impératrice Eugénie
conservé au château de Compiègne. Celui-ci porte en effet plusieurs signatures : Charron frères sur la
ceinture, Fichet sur la serrure, Guérou sur les peintures sur porcelaine, alors que Rivart ne met pas sa
signature. Ce dernier, qui se présente comme peintre et doreur sur porcelaine et fabricant de bronze dans les Annuaires du Commerce, ne possède pas a priori les compétences nécessaires pour réaliser
à lui seul un tel meuble. Les porcelaines étant signées Guérou, il semble n’être pas non plus l’auteur
du décor peint. Quant aux panneaux, le meuble est composé comme suit (on prendra comme exemple un des côtés du meuble) : un premier bois, visible seulement à l’intérieur du meuble sur lequel sont fixés deux autres essences, l’acajou – sur lequel est posé un cadre rectangulaire en bronze doré - et le
bois de violette, dans un médaillon ovale (Fig.27). La porcelaine traverse toute l’épaisseur des trois bois employés, et lorsque l’on retire les tiroirs, on peut voir à l’intérieur du meuble l’envers du décor en
porcelaine. Doit-on supposer que Rivart a livré six grands panneaux (un pour l’arrière, deux pour les côtés, deux pour les vantaux et pour le dessus) et que les frères Charron n’ont fait que les assembler ?
Dans la mesure où le procédé n’est pas repris à la déchéance du brevet (en 1864), et disparaît avec la
mort de Rivart, on peut supposer que lui seul savait réaliser ce type de panneau, et qu’il les vendait à d’autres fabricants. Cependant, on peut affirmer qu’il collabore de manière privilégiée avec un très petit nombre de fabricants cependant.
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Pierre-Joseph Guérou
Pierre-Joseph Guérou (né en 1818 à Paris) est un peintre de la Manufacture de porcelaine de Sèvres.
Il épouse le 16 février 1843 Marie-Délie Thierry. En 1847 et 1848, il est mentionné dans les registres de la Manufacture. Il participe à plusieurs reprises au Salon entre 1836 et 1865, où il expose des
tableaux de fleurs en porcelaines et des aquarelles : il présente ainsi une Étude d’œillet et une Rose trémière en 1836, toutes deux refusées 22 .
Il travaille pour des fabricants de meubles de luxe. Si son style est aisément reconnaissable, sa signa-
ture n’apparaît en revanche que sur très peu de meubles, parmi lesquels le serre-bijoux de Compiègne
et une paire de meubles d’appui en poirier noirci (Fig.27). Cette dernière, très caractéristique de la
production de Rivart, est exceptionnelle car elle est datée précisément, Guérou ayant en effet indiqué la mention « 1854 » à côté de sa signature (Fig.28). Le décor de bronze de ces meubles, dans le goût du XVIIIe s., est mis en valeur par l’emploi de poirier noirci. Les appliques des côtés, un vase laissant
déborder des fleurs, font écho au motif central peint par Guérou, un bouquet de fleurs au naturel qui contraste par la délicatesse des couleurs avec le fond du panneau.
Fig.28 : Julien-Nicolas Rivart et Joseph Guérou, détail d’un des meubles d’appui, signé Guerou / 1854 voir (Fig.27). Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
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Frédéric Roux
« M. Roux est en outre le fabricant qui a le plus appliqué à la décoration des meubles en bois l’ingé-
nieux et délicieux procédé imaginé par feu Rivart » 23.
Frédéric Roux, ébéniste parisien, s’associe avec son frère, qui fonde une maison à New York. Par la
suite, il revient à Paris où il développe considérablement son entreprise. Établi 5 rue du Harlay, il présente des meubles de Rivart en 1862 et des panneaux de marbre incrustés de porcelaine en 1867. Le
catalogue officiel de l’Exposition de 1862 indique que Frédéric Roux a l’exclusivité du procédé Rivart.
Ce fait est cependant contredit par de nombreuses sources de l’époque, qui témoignent de l’association de Rivart avec Alexandre Tahan.
Alexandre Tahan
Issu d’une famille de la région de Spa
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en Belgique, il hérite de l’entreprise fondée par son père
et la développe considérablement. Il s’installe successivement 10 rue Basse-du-Rempart, 161 rue
Saint-Martin, puis 34 rue de la Paix à partir de 1845, et enfin 11 boulevard des Italiens. Fournisseur de l’Empereur, il livre notamment une bibliothèque pour les appartements de l’Empereur et des boîtes
de whist pour l’installation de la reine Victoria à Saint-Cloud en 1855. Il devient le spécialiste de la tabletterie de luxe et la haute société se presse dans ses magasins au moment des étrennes. Il est par ailleurs plusieurs fois récompensé lors des Expositions Universelles.
Il est habituel pour Tahan de collaborer avec des dessinateurs, des ébénistes ou des marqueteurs pour
la mise au point de ses projets. Il confie ainsi la réalisation de certains panneaux de la bibliothèque
de l’Empereur à Joseph Cremer. Il travaille également à de nombreuses reprises avec Rivart, dont le procédé s’accorde bien au caractère gracieux que Tahan privilégie dans sa production. Lors de l’Ex-
position Universelle de 1851, il expose ainsi une armoire en ébène. Certains meubles, comme la table vendue chez Christie’s en 2007 sont d’ailleurs cosignés de Rivart et Tahan. Cette association des deux artistes est mentionnée par de nombreux auteurs de la période : « M. Tahan nous paraît bien modeste lorsque, pour un des genres de ces meubles, il en donne le plus grand mérite à M. Rivart. Sans M.
Tahan peut-être M. Rivart n’eût-il pas trouvé, comme aujourd’hui, une appropriation aussi générale dans la fabrique actuelle qui a patronné à la fois l’initiateur et l’inventeur » 25.
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Fig.29 : Julien-Nicolas Rivart, commode, vers 1860. Acajou, citronnier, porcelaine. H. 100 cm x L. 138,5 cm x Pr. 45 cm. Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
« La magie qui résulte d’un bouquet de kaolin » Les marqueteries de porcelaine de Rivart sont particulièrement appréciées par les critiques tant fran-
çais qu’anglais – alors que l’Angleterre est la principale rivale de la France dans le domaine du mobilier.
Il expose dès 1851 où il est remarqué par la Commission française qui y voit une heureuse variante du genre Boulle 26. La technique de Rivart, « très ingénieuse » 27, « délicieux procédé » 28 , « une des inno-
vations les plus importantes pour la décoration des pièces d’ameublement » 29 fait presque l’unanimité pour le charme dégagé par ses marqueteries de porcelaine et l’originalité du procédé ; une attention
particulière est apportée au prix de ces réalisations, les inventions techniques dans le domaine de la marqueterie visant souvent à abaisser les coûts de production.
La critique anglaise mentionne à plusieurs reprises le procédé de Rivart, qui semble être particuliè-
rement prisé en raison du naturalisme des fleurs : « Rivart est l’inventeur de l’incrustation de fleurs en
porcelaine, etc., découpées et peintes à l’imitation de la nature » peut-on ainsi lire dans un rapport sur l’Exposition de 1855 30.
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Fig.30 : Julien-Nicolas Rivart, chaises.
Collection particulière. © Courtoisie galerie Steinitz.
De la même façon, Auguste Luchet, dans son ouvrage sur l’Exposition Universelle de 1867 s’étend
longuement sur ce qu’il appelle « le procédé Rivart », et s’inquiète de l’avenir de la technique : « On ne
saurait, si l’on ne le voyait, se faire une idée de la magie qui résulte d’un bouquet en kaolin sur fond noir encadré de dorures, détachant ses couleurs fraîches et vives des milieux plus sombres
du bois de palissandre, d’amarante ou de violette. […] On ne refera jamais ce qu’il faisait : le marchand veut de l’expéditif et du bon marché. […] Les plaques qui portent son nom vaudront beaucoup d’argent un jour ; auront-elles hier valu seulement le cuivre d’une médaille ou la feuille de papier d’une mention ? » 31.
La production de Rivart est particulièrement appréciée par les amateurs de l’époque. Ainsi, en 1855,
Digby Wyatt, rapporteur du jury, signale qu’il a pu observer dans une demeure particulière parisienne des incrustations de Rivart sur des pilastres en ébène 32 .
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Fig.31 : Julien-Nicolas Rivart, plateau d’une table, vers 1861. Bronze, cuivre, palissandre, porcelaine, H. 77 cm x L. 144 cm.
Sèvres, Cité de la céramique, inv.MNC
24600. © RMN (Sèvres, Cité de la céramique) / Jean-Claude Routhier.
Cette table est achetée par le comte de
Manneville qui y fait apposer ses armes et celles de son épouse.
Rivart compte dans sa clientèle des acheteurs prestigieux : ne signale-t-il pas lui-même dans sa lettre
au comte de Nieuwerkerke qu’il n’avait pas vu sans un grand interet [sic] [ses] incrustations de porcelaine
tendres dans le bois, prendre place sous plusieurs formes dans le Palais des Tuileries 33 ?. L’empereur le félicite
de vive voix à l’Exposition de 1855 et l’Impératrice achète la même année le meuble serre-bijoux des frères Charon, décoré avec le procédé Rivart. Deux ans plus tard, Tahan livre pour le palais des Tuileries une table de salon ornée d’incrustations de porcelaine 34 et le Comte de Nieuwerkerke affirme à l’artiste que son procédé vient concurrencer les mosaïques florentines en pierres dures 35.
D’autres possèdent des meubles décorés selon le procédé Rivart. C’est le cas du neuvième duc de
Caumont de la Force, qui achète l’armoire/bibliothèque exposée en 1851 et y fait apposer ses armes
(Fig.31). De la même façon, le comte Charles-André de Manneville fait commander, sans doute à l’occasion de son mariage en 1861 une table, aujourd’hui conservée dans les collections de la Cité de la Céramique à Sèvres (Fig.35).
Il semble que la disparition du procédé soit liée à la longueur du travail, et à la minutie qu’il réclame,
alors que l’on cherche de « l’expéditif et du bon marché » 36. Tout au plus peut-on se borner à constater
qu’ainsi que le craignait Luchet, le procédé disparaît avec la mort de son inventeur. La délicatesse de la mise en œuvre en est peut-être la raison, comme l’explique le Guide de l’amateur de faïences et de
porcelaines d’Auguste Demmin : « comme la délicatesse du travail exige un goût parfait, de longues expériences et un savoir-faire tout individuel, Rivart n’avait pas trouvé d’émules malgré la déchéance
du brevet ». Cependant, les meubles de Rivart ne sombrent pas dans l’oubli : une table ornée de marqueterie de porcelaine est en effet présentée dans le salon Napoléon III du Musée centennal du mobilier à l’Exposition Universelle de 1900 38.
Outre le cabinet de Compiègne, une table – signée – est conservée à la Cité de la Céramique de
Sèvres (Fig.35), ainsi qu’un bonheur du jour dans les appartements de la Reine au Palais Pitti et le panneau en onyx du Victoria and Albert Museum.
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Retranscription du brevet et correspondance Brevet d’invention du 18 septembre 1849 – mémoire descriptif
(Fig.37) Cette incrustation consiste en une Pâte de Porce-
porcelaine excessivement droite qui lui donne la vertu d’être
laine Tendre, dite Vieux Sèvres, de Tournay ou de Saint
employée dans tous les ameublements possibles, et toutes les
Amand. Elle est moulée puis cuite au grand feu de porcelaine,
matières désignées ci-dessus.
sans être émaillée, ce qui produit une Porcelaine (Biscuit).
Comme toutes les recherches qui ont été faites jusqu’à ce jour
Pour employer cette porcelaine, je la redresse à la meule, lui
dans ce genre d’industrie sont restées infructueuses et que j’ai
donne l’uni que je désire, l’émaille ensuite au feu de Mouffte
le premier fait cette découverte qui offrira de si grands avan-
[sic], la peint et la fait recuire de nouveau au feu de Mouffte
tages au commerce de luxe, je viens Monsieur le Ministre ré-
[sic], ce qui me donne le résultat que je désire c’est à dire une
clamer la Priorité pour ce nouveau genre d’incrustation non entouré maintenue que par un cercle de Bronze et comme [illisible] mais qui se trouvera bien au niveau de la surface des objets ou des meubles incrustés. L’on peud [sic] produire avec ces porcelaines tous les dessins possibles, tant les fleurs que fruits, enfants amours toutes sortes de personnages et ornements. Les branches des fleurs ou arbustes seront également en porcelaine ou à la volonté du consommateur, en cuivre émaillé ou non émaillé, de bois en couleur, d’ivoire, d’albâtre ou en nacre, etc. etc. Fig.32 : Julien-Nicolas Rivart, dessin
accompagnant le mémoire descriptif, brevet d’invention de 15 ans no 8860 du 18 septembre 1849 pour un mode d’incrustation
qui peut se faire dans le bois plaqué ou non, le cuivre, le marbre, et toute autre pierre,
ainsi que sur le velours, le cartonnage etc. » :
certificat d’addition du 14 août 1854, 1849. Paris, archives de l’Institut national de la
propriété industrielle. © Courtoisie Archives de l’INPI
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Certificat d’addition du 24 septembre 1849 – mémoire descriptif
Indépendamment de toutes les clauses relatées dans le dit Mémoire descriptif déposé le 18 septembre courant j’ai depuis l’époque où le dépôt en fut fait trouvé le moyen d’employer pour toutes les incrustations possibles non seulement la porcelaine [illisible] comme elle est désignée au Mémoire descrip-
Fig.33 : Julien-Nicolas Rivart, coffret. Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
tif de la prise de brevet mais pour toutes les porcelaines anglaises et françaises en général avec
encore toutes les Porcelaines en général.
lesquelles je puis également produire tous les sujets désignées
Je prends toutes les porcelaines à l’état de biscuit, je les dresse
au Mémoire descriptif primitif et tous les émaux également.
à la meule pour leur donner un niveau égal à la surface, en-
Je réclame donc de Monsieur le Ministre la priorité de l’addi-
suite je l’émaille légèrement, je la cuis, lorsqu’elle est cuite je la
tion portée à mon brevet pris le dix-huit septembre courant.
peints et repasse une seconde couche d’émail sur les peintures
Certificat d’addition du 29 décembre 1849 – mémoire descriptif
et je la fais cuire de nouveau ce qui produit un brillant nécessaire à la porcelaine. Après avoir redressé les porcelaines à la meule pour leur don-
Indépendemment [sic] de toutes les clauses relatées dans le
ner le niveau nécessaire à la surface, comme il y a des éléments
mémoire descriptif déposé le 18 septembre j’ai depuis cette
et des ornements en assemblage, c’est également à la meule que
époque trouvé les moyens d’employer pour toutes les incrusta-
je fais ces assemblages ; pour donner à la porcelaine une plus
tions possibles non seulement les Porcelaines pâte tendre mais
grande solidité lorsqu’elle a reçu toutes les préparations, qu’elle est prête à prendre son emplacement dans les objets désignés au milieu du contour de la porcelaine je fais égaleFig.34 : Julien-Nicolas Rivart, brevet d’invention de 15 ans no 8860 du 18 septembre 1849 pour un mode d’incrustation qui peut
se faire dans le bois plaqué ou non, le cuivre,
le marbre de toute autre pierre, ainsi que sur le velours, le cartonnage etc. Paris, archives
de l’Institut national de la propriété industrielle. © Courtoisie Archives de l’INPI.
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ment à la meule une incrustation qui par ce moyen fait corps
dressé [sic] et ensuite je fais découper dans l’intérieur tous les
avec l’objet ; dans les pièces présentant une grande surface je
sujets dont j’ai besoin et je me sers pour les finir des moyens
perce des trous sur les côtés de la porcelaine et j’emploie des
décrit [sic] dans le brevet et addition. Je me serviré [sic] éga-
fraises qui lient les objets d’une manière [illisible].
lement des dit [sic] plaques qui auront été émaillées et cuite
La porcelaine mise à l’état de pâte pourra être moulée ou bien
[sic] au grand feu de four sans être redressé [sic] à l’avance.
découpée avec des emporte pièces qui représentent tous les ob-
Je me serviré [sic] également de plaque [sic] qui auront été
jets qui seront nécessaires.
dressé [sic] et émaillée [sic], dont je retire de l’intérieur les
La présente addition est faite pour le même temps que la du-
porcelaines.
rée de mon brevet.
Cette addition est également pour quinze années. Je réclame donc de Monsieur le Ministre la priorité de l’addition faite à mon Brevet pris le 18 septembre courant.
Certificat d’addition du 14 août 1854 – mémoire descriptif
Cette addition nouvelle consiste à faire découper sans mouler mes plaques de porcelaine, qui doivent représenter de [sic] groupes de fleurs, des figures, des ornements de toutes grandeurs en un seul morceau, quelquefois ces plaques auront des à-jours [sic] dans l’intérieur, qui se trouvent remplis par les matières Fig.35 : Julien-Nicolas Rivart, détail de la marqueterie du plateau d’une table. Collection particulière. © Galerie Marc Maison.
Certificat d’addition du 18 septembre 1850 – mémoire descriptif
où elles sont incrustées. Ces plaques de porcelaine subiront le même travail pour être employées, que celui décrit dans le Mémoire descriptif du 18 septembre 1849 et des additions. Ces plaques comme toutes mes autres porcelaines peuvent être peintes sur biscuit sans être émaillées. Cette addition est pour la durée du brévêt [sic].
Indépendemment [sic] de toutes les clauses relatées dans le mémoire descriptif déposé le 18 septembre 1849 et d’une addition 24 [sic] septembre même année et d’une autre addition du 29 décembre de la même année. Cet [sic] addition nouvelle consiste à faire découpés [sic] toutes les porcelaines dont j’ai besoin pour faire mon incrustation dans l’intérieur des plaques de toutes formes et toutes dimention [sic] ; ces plaques de porcelaines sont en pâte tendre ou autre. Ces plaques je les prend [sic] à l’état de Biscuit, je les fais re-
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Fig.36 :
Julien-Nicolas Rivart, dessin
accompagnant le
mémoire descriptif, brevet d’invention Paris, archives de
l’Institut national de la propriété
industrielle. ©
Courtoisie Archives de l’INPI.
Fig.37 : Julien-Nicolas Rivart, dessin accompagnant le mémoire descriptif, brevet d’invention de 15 ans no 8860 du 18 septembre 1849
pour un mode d’incrustation qui peut se faire dans le bois plaqué ou non, le cuivre, le marbre de toute autre pierre, ainsi que sur le velours, le
cartonnage etc. certificat d’addition du 14 août 1854. Paris, archives de l’Institut national de la propriété industrielle. © Courtoisie Archives de l’INPI.
Mention manuscrite : Ce dessin représente une plaque de porcelaine découpée, redressée, émaillée, peinte, prête à être incrustée dans toutes les matières désignées au brevêt. Paris, Le 12 Août 1854.
Lettre au comte de Nieuwerkerke en avril 1857 Monsieur le Comte Votre lettre vient de renverser en un instant tout le bonheur que l’accueil bienveillant que j’avais reçu de vous, monsieur le Comte, lorsque je fus assez heureux pour vous remettre mes incrustations de porcelaine dans le marbre, avait fait naître en moi. J’étais orgueilleux des paroles que vous m’aviez adressées et fier de recevoir de la bouche même du Directeur des Beaux-Arts, que mon œuvre était appelée à venir faire concurrence aux mosaïques de Florence ! Je vis dans cette prédiction se réaliser les rêves de bonheur que je m’étais plu à former sur mon œuvre d’art et j’étais heureux de penser que les sacrifices de toutes sortes que je m’étais imposé et ma perseverance [sic] de 20 ans alaient [sic] enfin recevoir leur recompense [sic]. Lors de l’exposition universelle, j’avais été assez heureux pour recevoir de vive voix de S. Majesté l’Empereur, un encouragement flatteur, et je n’avais pas vu sans un grand interet [sic] mes incrustations de porcelaine tendres dans le bois, prendre place sous plusieurs formes dans le Palais des Tuileries. - Les marbres étaient encore dans l’enfance ; depuis lors je suis parvenu à surmonter toute les difficultés, et c’est au moment où je croyais avoir atteint le but, que je reçois votre lettre Monsieur le Comte qui en me renvoyant mes échantillons vient détruire toutes mes illusions. Aulieu [sic] d’une commande que j’osais espérer de Sa Majesté c’est une offre de secours que je reçois. Secours que je ne puis accepter. J’ai encore de la force du courage je lutterai contre l’adversité et a [sic] force de courage je parviendrai peut-être a [sic] doter mon pays d’une decouverte [sic] eminament [sic] artistique et digne d’un meilleur sort.
Qu’il me soit permis d’espérer, Monsieur le Comte que votre bienveillance ne me fera pas défaut que vous continuerez a [sic] m’être favorable que vous parviendrez à faire revenir l’Empereur sur une décision prise peut-etre [sic] un peu à la hâte et bien cruelle pour moi. Laissez moi croire que vous n’abandonnerez pas un artiste qui ne demande que du travail pour subvenir aux impérieux besoins de sa famille.
Le Bois incrusté peut trouver sa place dans plusieurs classes de la société. Mais le Marbre incrusté demande des Palais ! J’ai l’honneur d’être avec respect Monsieur le Comte votre très humble et très obéissant serviteur Rivart fabricant d’incrustations de porcelaine (Bois et marbre)
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Notes
1:
Rivart 1849.
21 : Luchet 1868, p. 145.
2:
The Illustrated London News, 9 août 1851, p. 197.
22 : Archives desMusées nationaux, KK30/2Mi140.
3:
EU 1855 Catalogue.
23 : Luchet 1868, p. 128.
4:
Archives des Musées nationaux, S5/1857/30 mars.
24 : Pour de plus amples informations sur la dynastie Tahan, cf. Le
5:
“Rivart, J.-N.Veneered furniture. For novelty of invention and good design”, EU 1862 Récompenses.
Clanche. 25 : Jules Deville, « Le Palais de l’Industrie : les vitrines de la grande
6:
Archives nationales, F/12/3040/B.
nef. La Vitrine Tahan », Le Mercure parisien, no 6 (3e année), 20
7:
Hunt R., Synopsis ou revue sommaire des produits de l’industrie
août 1855, p. 3.
8:
9:
de l’Exposition universelle de 1851…, Londres, Spicer frères
26 : EU 1851 Commission, p. 38.
&W. Clowes, 1851, p. 90.
27 : Tresca 1855, p. 725.
Fossey, serre-bijoux de style Louis XIV, Compiègne,Musée
28 : Luchet 1868, p. 128-129.
national du château.
29 : EU 1855 jury international, p. 1120-1121.
Cf. Compiègne 2008, fig. 7 p. 149.
30 : Rivart is the originator of the incrustation of porcelain flowers,
10 : Rivart 1849.
etc. cut out and painted in imitation of nature. EU 1855 reports.
11 : Tresca 1855, p. 725.
31 : Luchet, 1868, p. 128-129.
12 : Archives desMusées nationaux, S5/1857/30 mars.
32 : EU 1855 reports, p. 290.
13 : Rivart 1849.
33 : Archives desMusées nationaux, S5/1857/30 mars.
14 : Ibid.
34 : Archives nationales, O/5/1681.
15 : Ibid.
35 : Archives des Musées nationaux, S5/1857/30 mars.
16 : Ibid.
36 : Luchet 1868, p. 129.
17 : EU 1862 catalogue, p. 195.
37 : Demmin A., Guide de l’amateur de faïences et porcelaines, 1867,
18 : Jouve E., Lettres sur l’Exposition universelle de 1855, Lyon, Veuve Mougin Busan, 1855, p. 285.
p. 896. 38 : « 565. Petite table de style Louis XV, de Rivard, à incrustations
19 : Archives des musées nationaux, S5/1857/30 mars.
de porcelaine de Saint-Amand, garnitures de bronze ciselé »,
20 : Victoria & Albert Museum, Londres, département sculpture, inv.
Musée centennal des classes 66, 69, 70, 71, 97, Mobilier et
86-1864. Inventory of the objects in the Art Division of the Mu-
décoration – Rapport de la Commission d’installation, Paris,
seum at South Kensington, arranged according to the Dates of
1900, p. 11
their Acquisition, tome 1, Londres, George E. Eyre & William Spottiswoode, 1868, p. 52.
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une collection
à décor d’incrusta
par Julien-N
unique d’œuvres
ation de porcelaine
Nicolas Rivart
Maison TAHAN, Julien-Nicolas RIVART (1802-1867) et Pierre-Joseph GUEROU
Exceptionnel bureau plat violoné de style Louis XV à décor de marqueterie de porcelaine et espagnolettes en bronze doré
(Réf.10711)
Origine
:
Le décor de porcelaine est signé « Guérou 1853 ».
Une plaquette est gravée « Exécuté en 1856 par Tahan Ébéniste Breveté de l’Empereur ».
Le dessous du plateau porte deux estampilles « RIVART & ANDRIEUX Brevetés Sans G du G ».
Etat
:
Placage de palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En excellent état.
Dimensions
: Largeur 159cm ; Hauteur 80cm ; Profondeur 98cm.
D'une facture exceptionnelle, ce bureau plat
et éminemment délicate de marqueterie. Rivart
collaboration entre l'ébéniste Tahan et l'auda-
terie florentine de pierres dures et la décoration
de milieu de style Louis XV est le fruit de la cieux Julien-Nicolas Rivart épaulé par le peintre Pierre-Joseph Guérou. Richement orné toutes
faces et monté d'un somptueux décor de bronze
doré, quatre espagnolettes ornent ses pieds galbés, et quatre coquilles perlées et animées de rinceaux en décorent les quatre traverses violonées.
La présence des trois signatures nous permet
sans hésitation de déterminer la part du travail de chacun dans l'élaboration de cette pièce d'exception.
Nous savons que Julien-Nicolas Rivart dépose
un brevet d'invention pour un mode d'incrustation de porcelaine en septembre 1849 et qu'il
s'associe dès 1850 avec Paul-Joseph Andrieux, originaire de Limoges, sous la raison sociale
« Rivart et Andrieux », étant alors les seuls à
maîtriser pleinement cette technique minutieuse
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réussit ici la synthèse esthétique entre la marqueen plaques de porcelaines du XVIIIe siècle. L'invention de Rivart permet ainsi à des teintes recherchées de contraster directement avec le bois,
sans en cacher les veines et le beau travail d'ébénisterie.
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C'est pourquoi, aux Expositions Universelles de
leurs, associant parfois des teintes complémen-
de « délicieux procédé », « encore plus beau que
jaune par exemple, qui créent une luminosité re-
1851, 1855 et 1867, cette technique est qualifiée beau », et reçoit les compliments de l'empereur Napoléon III.
Il combine ainsi la légèreté de la marqueterie et
taires, avec des campanules mauves et une tulipe marquable.
A l'heure actuelle, nous ne connaissons que
ses effets recherchés de contrastes, avec la grâce
quelques rares meubles portant la signature de
fleurs qui orne le plateau a pu ainsi être peinte
Guérou a également signé en 1852 le décor
de la peinture sur porcelaine. La couronne de avec une grande variété de teintes et une fraî-
cheur propre à la peinture sur porcelaine.
Pierre-Joseph Guérou , peintre de fleurs et an-
cien peintre de la Manufacture de Sèvres dans les années 1847-1848, réalise ici un superbe décor
peint de fleurs naturalistes qu'il signe et date de 1853. Il y déploie une palette complète de cou-
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Guérou, rendant notre bureau d'autant plus rare.
d'une table conservée au Musée Murska So-
bota (Slovénie) et provenant de la résidence Beltinci, dont le décor est sensiblement différent puisque composé de quatre jetés de fleurs.
La table en elle-même propose également un décor plus simple, les quatre faces présentant une fine marqueterie de bois et l'emploi du bronze doré y étant notablement réduit.
Table en bois de rose et marqueterie de porcelaine de Julien-Nicolas Rivart,décor signé par Guérou en 1852. The Regional Museum of Murska Sobota, Slovénie.
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Le plateau de notre bureau plat ainsi réalisé,
Paix. Un an plus tard, il est déjà signalé comme
qui entre en scène, le renommé Tahan. Signant
il porte le titre de « Fournisseur de l'Empereur »,
c'est un des collaborateurs privilégié de Rivart
et datant de 1856 la plaquette du verrou du tiroir, l'« Ébéniste Breveté de l'Empereur » a pu mettre
à l'œuvre son exceptionnel savoir-faire pour la ré-
alisation de ce bureau et probablement de son dé-
cor de bronze doré. La table que nous présentons ici est ainsi un beau témoignage de l'heureuse disposition de Tahan pour le « procédé Rivart ».
Pierre Lambert Tahan, ébéniste belge, s'ins-
talle à Paris peu avant 1806, dans le quartier du Temple. En 1844, il cesse toute activité et laisse la direction de sa boutique à son fils, Jean-Pierre
Tahan. Celui-ci va alors révolutionner complè-
tement l'organisation de l'entreprise en séparant manufacture et magasin, installé au 32 rue de la
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« Fournisseur du Roi et des Princes ». En 1855, une référence de la plus haute importance qu'il
prend soin de rappeler sur notre table l'année suivante. La Cour lui passe à cette époque une
grande quantité de commandes pour des biblio-
thèques, des tables, guéridons et nécessaires. Puis, Tahan va participer aux grandes Expositions Universelles de son temps. C'est à l'occasion de l' Exposition Universelle de 1855 ayant
lieu à Paris qu'il présente une extraordinaire volière en noyer sculpté de feuillages et d'oiseaux en envol.
Exécuté par Tahan , notre bureau est une vé-
ritable pièce luxueuse, propre à décorer un intérieur princier.
La comparaison peut aisément être établie avec
la table achetée par le Comte de Manneville à
Julien-Nicolas Rivart, Plateau de la table du Comte de Manneville, vers 1861. Cité de la Céramique de Sèvres.
l'occasion de son mariage en 1861 et aujourd'hui conservée au Musée de la Cité de la Céramique
de Sèvres. Nous y retrouvons une couronne de fleurs très similaire, nouée de quatre rubans bleu
ciel, bien que les couleurs y soient plus pâles. Il n'est pas fait mention de Guérou pour la peinture
de ces fleurs, ce qui ne semble guère étonnant
étant donnée la date tardive de réalisation de cette table, presque dix ans après la réalisation de notre bureau.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867) et Pierre-Joseph GUEROU
Paire de meubles d’appui à décor de bouquet en marqueterie de porcelaine (Réf.17255)
Origine
:
1854. Signature « Guérou 1854 ».
Etat
:
Poirier noirci, acajou, laiton, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En excellent état.
Dimensions
:
Largeur 90cm ; Hauteur 113cm ; Profondeur 44cm.
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Richement ornée de décors en marqueterie de por-
des couleurs : parmi les ornements, on distingue une
d'appui réalisée par Julien-Nicolas Rivart atteste de
tout le long du panneau central, ainsi que des oves
celaine et de bronzes dorés, cette paire de meubles
la perfection de réalisation de ce créateur et peut être
considérée comme un chef-d'œuvre de sa produc-
tion. Le centre du panneau central est garni d'un bouquet de fleurs au naturel contrastant par la dé-
frise de feuilles d'eau, très néo-classique, qui court dans la corniche et la partie basse, surmontant une applique en bronze inspirée des coquilles XVIIIe s.
Ces deux meubles d'appui portent la signature de
Pierre-Joseph Guérou sur les porcelaines incrus-
licatesse de ses couleurs avec le fond du panneau et
tées, ainsi que la date de 1854, ce qui nous permet
lité. Trouvant son inspiration dans la technique des
Peintre de la manufacture de Sèvres en 1847 et
fait de ces meubles des œuvres d'une grande originaplaques de porcelaine insérées dans des panneaux
bois et des mosaïques florentines en pierre dure, Rivart renouvelle totalement l'emploi de la porcelaine
en l'incrustant comme une véritable marqueterie,
où chaque élément est indépendant. Dès 1849, il dépose un brevet pour ce procédé, s'assurant alors l'exclusivité de ce type de décor.
Aux différentes Expositions Universelles de
l'époque, Rivart expose ses réalisations et rencontre
le succès auprès des critiques et du public. Sa technique, qualifiée par les commentateurs contempo-
rains comme étant « une des innovations les plus importantes pour la décoration des pièces d'ameu-
blement », fait l'unanimité pour le charme dégagé
par ses fleurs au naturel. Sur cette paire de meubles
de situer avec certitude leur contexte de réalisation. 1848, Guérou a travaillé à plusieurs reprises avec Rivart pour la peinture des différents éléments que celui-ci souhaitait incruster dans ses meubles. Spécia-
liste des tableaux de fleurs sur porcelaine, il participe également à plusieurs reprises au Salon entre 1836 et 1866. Si son style est aisément reconnaissable, sa
signature n'apparaît en revanche que rarement. On
ne connaît aujourd'hui que de rares autres meubles signés de lui, dont le serre-bijoux de l'impératrice Eugénie, conservé au Château de Compiègne et
décoré selon le procédé Rivart, une table conservée
au Musée Murska Sobota en Slovénie, et enfin un
somptueux bureau plat violoné que la Galerie Marc Maison détient également dans ses collections.
Cette paire de meubles d'appui est donc une des
d'appui, les motifs sont différents sur chaque élé-
seules œuvres connues à ce jour portant la signature
lilas violet, tulipe, rose, et liseron sur l'un, tandis que
nière, fait rarissime, vient renforcer le caractère ex-
ment, prouvant une réelle recherche ornementale : l'autre meuble est décoré de lilas blanc, de pivoine, de rose, de millepertuis et de pavot. Le bouquet or-
nant chaque panneau central est d'une rare qualité
de traitement et offre un contraste saisissant avec la couleur noire du bois. Faisant écho au motif central, les panneaux latéraux sont décorés de vases garnis de
fleurs réalisés en bronze doré. Le décor de bronze, dans le goût du XVIIIe s., participe d'ailleurs à ce jeu
de Pierre-Joseph Guérou. La présence de cette der-
ceptionnel de cette paire de meuble, témoin d'une production virtuose qui atteint la « perfection dans le travail des plaques de porcelaine découpées et incrustées » (Rapport du jury international à l'Exposition Universelle de 1855). Bibliographie : Marqueteries virtuoses au XIXe siècle : Brevets d’invention. Rivart, Cremer, Fourdinois, Kayser Sohn et Duvinage, Marc Maison et Emmanuelle Arnauld, Ed. Faton, 2012, p. 39 et 40. w w w . m a r c m a i s o n . f r
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Table de style Louis XV en poirier noirci à décor de marqueterie de porcelaine (Réf.17313)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, laiton, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 138cm ; Hauteur 77cm ; Profondeur 85cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Exceptionnel coffre à bijoux à décor de marqueterie de porcelaine provenant de la collection d’Elsa Schiaparelli
(Réf.10712)
Origine
:
Entre 1860 et 1867. Gravé « Rivart, breveté 26 Boulevard Baumarchais ».
Etat
:
Bois de poirier noirci, bronze doré, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 76cm ; Hauteur 40cm ; Profondeur 55cm.
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Ce grand coffre à bijoux, où la décoration raf-
finée d'incrustation de porcelaine contraste avec le bois noirci, porte la signature de Julien-Nicolas
Rivart, inventeur du procédé de la marqueterie
de porcelaine. Celui-ci a breveté sa technique innovante et maîtrisée de lui seul en 1849, ce qui
lui a ouvert les portes des plus prestigieuses com-
mandes, dont celles du couple impérial, Napoléon III et Eugénie . La sobriété du coffret, bordé de liserés noirs et ors, est seulement rompue par des
petits sabots en bronze doré figurant des coquilles
Fredrich Baker, Photographie d’Elsa Shiaparelli, 1940. Condé Nast Collection.
La décoration de fleurs, campanules bleues et
et rinceaux empruntés au vocabulaire Louis XV.
blanches, marguerites jaunes, roses et jasmins,
placage de bois de rose.
tions de porcelaine, et de résine peinte pour les
L'intérieur, tout aussi beau, a le ton chaleureux du La délicatesse et la rareté de cet objet ont été
reconnues par la femme de goût que fut Elsa
Schiaparelli puisqu'il fut en la possession de cette
grande figure de la mode et du Paris des années 1930, qui en fît son coffre à bijoux. Elsa Schiapa-
relli, née en 1890 au Palais Corsini de Rome, fut une figure de proue de la haute couture entre 1930
et 1950. Amie des surréalistes dans les années
1920, elle promouvra toujours l'avant-gardisme
et la fantaisie, mais ce coffret est le témoin de sa sensibilité personnelle à d'autres esthétiques et sa réceptivité à la poésie des choses. Peut-être avaitelle également reconnu dans les roses du couvercle sa couleur fétiche, le « Rose Shoking ».
est ici d'une extrême finesse. Il s'agit d'incrustarinceaux les plus fins, une technique arrivée à sa
perfection en ces dernières années de la carrière de Rivart . L'adresse gravée sur l'intérieur, 26 Boule-
vard Baumarchais, est en effet celle de son dernier
atelier, de 1860 à sa mort en 1867. Sa réputation s'est établie en grande partie pour la concurrence
que représente sa nouvelle technique d'incrusta-
tion avec celle de la mosaïque florentine de pierres dures. Le comte de Nieuwerkerke compare en effet sa technique à la pietra dura dans une lettre du 30 mars 1857. Il exploite ici toute la force de la
comparaison, en faisant ressortir sa porcelaine lumineuse sur un fond noir profond. La porcelaine
a en effet l'avantage de permettre un découpage
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Le couvercle du coffret est décoré de roses et
de jasmins, fleurs de la romance par excellence,
tandis que les côtés sont parsemés de fleurs des
champs, campanules et marguerites, qui évoquent
l'innocence et la coquetterie. Les contrastes de couleurs accentuent la luminosité de ces compositions florales, ainsi le rose profond rend d'autant plus vibrant le vert d'eau des feuilles de jas-
min et l'orangé des marguerites ravive le bleu des
campanules. La précision des décorations florales de Rivart lui avait valu déjà en 1852 une médaille
décernée par la Société nationale d'horticulture. plus minutieux, et donc des détails très fins dont la
couleur ressort admirablement. Mais surtout, c'est
un décor peint qu'accueillent ainsi les panneaux de bois, permettant de magnifiques nuances et jeux de lumières.
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Ici, nous pouvons en effet admirer le travail d'un
pinceau illusionniste qui a su garder la fraîcheur
et la légèreté de son sujet. Ces fleurs immortali-
sées dans le kaolin ne pouvaient trouver support plus adapté que la porcelaine pour ce luxueux accessoire de beauté.
Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Table en bois de rose de style Louis XV à décor de couronne de pivoines en marqueterie de porcelaine (Réf.10718)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Palissandre, bois de rose, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 126cm ; Hauteur 74cm ; Profondeur 36cm.
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Alphonse GIROUX et cie (1838-1867) et Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Très beau bureau de pente aux espagnolettes à décor de roses en incrustation de porcelaine
(Réf.10721)
Origine
:
Entre 1850 et 1867. Gravé « ALPH. GIROUX ET Cie / Paris »
Etat
:
Bois de rose, loupe, bronze doré, cuir et marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 76cm ; Hauteur 91cm ; Profondeur 45cm.
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Exemple rare de la collaboration de Rivart avec
deaux des Rois Louis-Philippe et Charles X aux
ce meuble se démarque par son raffinement. Le
et André Giroux reprennent l'enseigne en 1838,
la prestigieuse maison Alphonse Giroux et Cie,
camaïeu de bruns obtenu par des essences de bois variées donne une grande luminosité à ce meuble précieux.
Les
« Enfants de France ». Les fils Alphonse-Gustave
qui devient alors « Alphonse Giroux et Cie » jusqu'à son absorption par Duvinage en 1867. A l' Exposition Univer-
pieds sont ornés
selle de 1855, l'Im-
d'espagnolettes en
pératrice Eugénie
bronze doré d'une
leur achète ainsi un
très belle facture,
bonheur-du-jour.
et la tablette au
En
sommet du meuble
avec Susse Frères,
est encadrée d'une galerie ajourée. Fondée
par
François-Si-
collaboration
ils sont notamment
les fabricants exInvitation d’Alphonse Giroux et Cie, 1857-1867
clusifs des premiers daguerréotypes dès
mon-Alphonse Giroux en 1799, ce commerce
1839.
sociale « Alphonse Giroux ». Il commence sous
Restauration puis le Second Empire , où ils four-
s'oriente vers l'ébénisterie dès 1834 sous la raison la Restauration à recevoir les commandes de ca-
Alphonse Giroux et Cie rayonne ainsi sous la
nissaient les membres de la cour impériale, no-
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tamment dans le commerce des meubles d'agré-
La dominante brune et or n'est rompue que
ment ou d'écriture, comme en témoigne ce
par les fleurs aux fraîches couleurs fournies par
des techniques de décoration, Giroux collabore
gure ici un bouquet de roses et de boutons d'or
bureau de pente. Désireux de rester à la pointe ici avec Julien-Nicolas Rivart qui avait fait breve-
ter son procédé de marqueterie de porcelaine en
1849. Ce meuble témoigne ainsi une nouvelle fois
Julien-Nicolas Rivart. Cette belle décoration fisur le coffre, et une belle frise de campanules sur la tablette.
Ouvrant par une belle clé, le coffre de ce bureau
de l'importance de ces décorations de porcelaine,
de pente offre un grand casier et trois tiroirs mu-
de pente est d'autant plus intéressant que c'est la
miers de bois. La tablette, aux formes courbes, est
prisées par les ébénistes les plus en vus. Ce bureau première fois qu'une collaboration entre Rivart et Giroux est attestée.
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nis de poignées en bronze doré, décorés de datapissée d'un sous-main de cuir couleur caramel.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Secrétaire-chiffonnier en marqueterie de bois et de porcelaine à décor de roses épanouies (Réf.10701)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Palissandre, bois de rose, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 73cm ; Hauteur 122cm ; Profondeur 35cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Bureau de pente galbé à marqueterie de losanges et bouquet de fleurs en incrustation de porcelaine (Réf.10704)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, bois de rose, laiton, bronze doré, cuir,
Dimensions
gélatine peinte à l’imitation du marbre, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
: Largeur 70cm ; Hauteur 106cm ; Profondeur 45cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Bureau de pente aux espagnolettes de bronze doré et à décor de marqueterie de porcelaine (Réf.10703)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 89cm ; Hauteur 106cm ; Profondeur 48cm.
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Maison TAHAN et Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Gracieux guéridon à plateau basculant à décor de liserons en marqueterie de porcelaine (Réf.10719)
Origine
:
Entre 1850 et 1867. Étiquette « TAHAN / manufacturier / rue de la paix / Au coin du Boulevard »
Etat
:
Placage de palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 59cm ; Hauteur 76cm ; Profondeur 59cm.
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Maison TAHAN et Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Belle table à ouvrage à bouquet de fleurs en marqueterie de porcelaine et ornements de bronze doré (Réf.10698)
Origine
:
Entre 1850 et 1867. Gravé « TAHAN / PARIS »
Etat
:
Palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 63cm ; Hauteur 75cm ; Profondeur 44cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Table à ouvrage à décor de campanules blanches et mauves en marqueterie de porcelaine (Réf.10697)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, loupe d’amboine, bronze doré, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 61cm ; Hauteur 76cm ; Profondeur 45cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Table à ouvrage en poirier noirci à décor de fleurs des champs en marqueterie de porcelaine (Réf.10696)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
: Largeur 44cm ; Hauteur 74cm ; Profondeur 39cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Élégante table à ouvrage armoriée à décoration de marqueterie de porcelaine
(Réf.10720)
Origine
:
Entre 1850 et 1860. Gravé « RIVART Bte / Rue de Normandie / n°1 à Paris »
Etat
:
Palissandre, bois de rose, bronze doré, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 55cm ; Hauteur 76cm ; Profondeur 40cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Petite table d’appoint à portes à décoration de marqueterie de porcelaine
(Réf.10693)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, palissandre, loupe, bois de rose, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 46cm ; Hauteur 74cm ; Profondeur 30cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Petite table d’appoint à étagères à décoration de marqueterie de porcelaine
(Réf.10694)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, palissandre, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 46cm ; Hauteur 75cm ; Profondeur 30cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Petite table d’appoint à étagères à décor de roses en marqueterie de porcelaine
(Réf.10695)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Poirier noirci, palissandre, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 47cm ; Hauteur 77cm ; Profondeur 32cm.
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Maison TAHAN et Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Coffret à parfums à décor de marqueterie de porcelaine (Réf.16684)
Origine
:
Entre 1850 et 1867. Signé : « Tahan » sur la serrure.
Etat
:
Bois de rose, bois de violette, bronze doré, marqueterie de porcelaine, flacons en cristal, coussin.
Dimensions
En très bon état.
: Largeur 43cm ; Hauteur 24cm ; Profondeur 33cm.
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Maison TAHAN et Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Coffret à bijoux à décoration de marqueterie de porcelaine (Réf.10700)
Origine
:
Entre 1850 et 1867. Gravé « TAHAN »
Etat
:
Bois de rose, palissandre, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 34cm ; Hauteur 16cm ; Profondeur 28cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Paire de jardinières à décor de bouquets de fleurs en marqueterie de porcelaine
(Réf.10691)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
: Largeur 59cm ; Hauteur 29cm ; Profondeur 30cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Coffret à bijoux gainé de cuir à décoration de marqueterie de porcelaine
(Réf.10708)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Cuir, laiton, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
:
Largeur 25cm ; Hauteur 13cm ; Profondeur 20cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Élégante jardinière à décor de marqueterie de porcelaine
(Réf.10717)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Bois de rose, palissandre, bronze doré, marqueterie de porcelaine. En très bon état.
Dimensions
: Largeur 50cm ; Hauteur 25cm ; Profondeur 31cm.
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Julien-Nicolas RIVART (1802-1867)
Deux rares porte-documents en velours à décor de marqueterie de porcelaine (Réf.10722 et 10716)
Origine
:
Entre 1850 et 1867.
Etat
:
Velours marron et mauve, marqueterie de porcelaine. En bon état.
Dimensions
:
Largeur 24cm ; Hauteur 33cm ; Profondeur 3cm.
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Nous remercions, Notre équipe : Anaïs, Andrei, Cécile, Christophe, Corinne, David, Eric, Mélissa, Michel-Janulz, Michaël, Mika, Romain, Tchin, Pierre-Yves et Richard Picquenot, Agnès et Didier Travers p our leurs encouragements et leur amitié. Nos fils Félix et Mathurin. En particulier, Emmanuelle Arnauld qui étudia Rivart et son œuvre dès 2010 dans le cadre de son Mémoire d’Étude à l’École du Louvre, et qui poursuivit son étude lors de notre collaboration à l’occasion de la rédaction de l’ouvrage «Marqueteries virtuoses au XIXè siècle. Brevets d’inventions», paru aux éditions Faton en 2012. Les recherches documentaires et la rédaction de ce catalogue ont été faites par Anaïs Faverie assistée de Mélissa Périanez. La mise en scène de l’exposition a été confiée à Michael Coorengel / Coorengel-Calvagrac. Graphisme et conception de la brochure numérique par Michaël Delongeas. Webmaster : Raphaële Giordan @CakeFolio Accompagnement musical : The Weekend, Julien Doré et Radiohead Nous dédions ce catalogue à la rue des Rosiers et à Saint-Ouen-sur-Seine. Marc et Daisy Maison
Galerie Marc Maison Cambo Le Marché 75 rue des Rosiers, Puces de Paris, Saint Ouen Sur Seine (93400) Téléphone : +33 (0)6 60 62 61 90
www.marcmaison.fr