Un exceptionnel ensemble mobilier réalisé par Moïse Michelangelo Guggenheim

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Les meubles du Salone Delle Quattro Porte un exceptionnel ensemble mobilier réalisé par

Moïse Michelangelo Guggenheim pour le Palazzo Papadopoli de Venise


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Redécouverte majeure pour l’histoire du

mobilier italien du XIXè siècle, la Galerie Marc Maison présente en exclusivité mondiale les meubles originaux du Salone delle

Quattro Porte, grand salon de réception du Palazzo Papadopoli de Venise. Ces qua-

torze meubles ont été commandés par les frères Aldobrandini-Papadopoli à l’occasion

du réaménagement du palais entre 1874 et 1881. Ils sont l’œuvre du décorateur et antiquaire Moïse Michelangelo Guggenheim

s’inspirant des chefs-d’œuvre du XVIè siècle vénitien.

D’une qualité exceptionnelle, ces meubles

en noyer finement sculptés permettent de faire la grande redécouverte d’un artiste

unique qui a fait la fierté de Venise à l’échelle

internationale. Véritable coup de maître,

cette réalisation à la qualité rarement égalée, atteignant les sommets de l’art décoratif du XIXè siècle, valut à Guggenheim une médaille d’or du Mérite pour la Science et les Arts remise par Louis II de Bavière.

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Moïse Michelangelo Guggenheim (1837 - 1910)

Dans la Venise de la fin du XIXè siècle, Michelangelo Guggenheim est un personnage notoire :

antiquaire, collectionneur, fabricant de mobilier d’art et participant actif à la vie publique de la cité.

Présent dans les comités de nombreuses expositions, il fut nommé Académicien du mérite de l’Acadé-

mie royale des Beaux-Arts, Correspondant de l’Université de Vénétie, Commandeur de la Couronne

d’Italie et Chevalier de l’Ordre des saints Maurice et Lazare. Il occupa une place particulièrement significative en tant que protagoniste du débat sur la réorganisation du Musée Correr, aux alentours des années 1880-1890.

Moïse Michelangelo Guggenheim naquit à Venise le 17 novembre 1837. Son père, Samuel Guggen-

heim, et sa mère, Sara Dettelbach, originaires du Duché de Baden, arrivèrent à Venise au cours des années 1820. Très vite, ils se consacrèrent à la collection et à la vente d’objets d’art, approfondissant ainsi leur connaissance des arts décoratifs, à une époque où, dans la majorité des pays d’Europe, la

question du rapport entre les arts et l’industrie était l’objet d’un âpre débat. Reprenant leur affaire, Michelangelo Guggenheim se fit le porte-voix de la nécessité de favoriser le développement des arts appliqués à l’industrie, y pressentant de futures possibilités économiques. Il fonda, en 1857, un « Stabilimento d’arti decorative e industriali », spécialisé dans la production de meubles de prestige. Propriétaire unique, il y était aussi directeur artistique et concepteur de toutes les œuvres. Il fut à l’origine

d’un nouveau langage expressif attiré constamment vers les modèles passés, ce qui le mena à une

réinterprétation des styles traditionnels. Ainsi, il fut régulièrement appelé pour réaliser l’ameublement complet d’intérieurs, adoptant une grande variété de styles. La production de mobilier sculpté, de

bronzes et d’œuvres en pierre du Stabilimento Guggenheim, très influencée par le langage stylistique

passé, répond au goût alors en vogue tant en Italie qu’à l’étranger. Ses œuvres, notamment le mobilier,

furent présentées à l’Exposition Universelle de Vienne de 1873, ainsi qu’à celles de Milan en 1881, Venise en 1887 et Paris en 1889. Dans le cadre de la production de meubles d’art à Venise, Guggen-

heim fut le créateur le plus actif de l’époque et l’initiateur du réveil des arts appliqués à l’industrie. A une époque difficile pour l’industrie du meuble, il réussit à fonder cette usine de meubles artistiques et

à les exporter à une échelle internationale, vers l’Amérique, l’Autriche, la France, l’Allemagne et l’An-

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gleterre. Produits à Venise, ils pouvaient être admirés et vendus aux plus hauts prix dans les grands magasins parisiens comme le Printemps.

L’usine Guggenheim, active jusqu’en 1910, établit son siège, à partir de 1879, dans le Palais Balbi

où était présentée une exposition permanente des produits du fabricant et d’œuvres d’art antiques. En 1885, Guggenheim publia un opuscule où il donna de précieuses indications sur son activité. A cette date, on sait donc qu’il possédait « trois grands ateliers, chacun comptant une trentaine de travailleurs, artistes et ouvriers, nombre augmenté en cas d’importantes commandes », notamment pour les souverains

ou les maisons importantes. Parmi toutes les commandes prestigieuses qu’il reçut des maisons régnantes et des riches aristocrates, un intérêt tout particulier mérite d’être porté au Palazzo Papado-

poli, complètement restructuré entre 1874 et 1881. Là, Guggenheim va se servir du langage décoratif de plusieurs époques différentes, de la Renaissance italienne jusqu’aux périodes de Louis XIV à Louis XVI, en meublant chaque pièce dans un style bien déterminé. Quelques années plus tard, en 1899, un album relatant ces travaux fut publié. L’opération fut jugée tellement exceptionnelle que le Royaume

de Bavière, en la personne du roi Louis II, remit à Guggenheim la médaille d’or du mérite pour la science et les arts.

Parallèlement à son activité d’industriel du mobilier artistique et de décorateur, Guggenheim hé-

rita de ses parents celle d’antiquaire et de collectionneur d’œuvres d’art antique. Il était alors un des plus grands antiquaires de Venise. Il vendait des cruches, des tapis et des chandeliers aussi bien que

des tableaux et des sculptures. Allant au-delà de ses intérêts commerciaux, il développa une véritable

connaissance sur ces objets qui n’avaient pas uniquement une valeur esthétique ou documentaire, mais devaient être des modèles d’inspiration pour la production moderne. Spécialiste d’arts décoratifs, Guggenheim possédait une importante bibliothèque, considérée comme la plus grande du genre en

Italie et qui comprenait la fine fleur des publications italiennes ou étrangères dédiées aux arts décoratifs et industriels. Il se consacra en outre à la publication de livres d’art.

Ces nombreuses activités n’empêchèrent pas Guggenheim de s’intéresser aux débats de la Cité et

d’intervenir avec des articles portant sur des restaurations de monuments, sur le développement industriel et artistique et sur l’instruction.


Luca Carlevaris, Palazzo Cucina sopra il Canal Grande, gravure, XVIIe siècle.

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Le Palazzo Papadopoli à Venise

Le Palazzo Papadopoli est un palais vénitien construit par Giovanni Giacomo de’ Grigi (actif de

1540 à 1575), vers 1560. La façade donnant sur le Grand Canal est ornée en son centre de loggias à serliennes proches de celles de l’architecte Michele Sanmicheli (1484 – 1559), architecte maniériste de l’école véronaise. Sur les côtés, des fenêtres simples à frontons triangulaires et courbes sont très influencés par l’architecture d’Andrea Palladio (1508 – 1580). Sous la corniche apparaissent de petites

ouvertures ovoïdales en cartouche avec des encadrements caractéristiques de Jacopo Sansovino (1486 – 1570). Le palais est surmonté de deux obélisques, symboles des capitani da mar. Rivalisant avec les

édifices les plus prestigieux de la ville, il est doté, comme le Palais des Doges, d’une salle « des Quatre Portes » (Salone delle Quattro Porte).

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Eugen von Blaas, Portrait du sénateur le comte Nicolo Aldobrandini-Papadopoli, 1909, musée Correr, Venise.

Ce palais du XVIe siècle a en effet été construit pour la puissante famille Coccina, originaire de

Bergame. Ils commandent à Véronèse pour ce palais une immense et célèbre toile, la Présentation de la famille Coccina à la Vierge (1571).

Après la disparition du dernier membre de la famille Coccina en 1748, le palais devient Palazzo Tie-

polo, lorsqu’il est acheté par la famille du grand peintre Giambattista Tiepolo. On attribue à celui-ci

la peinture du plafond d’une alcôve, et son fils Giandomenico Tiepolo y laissa pour de nombreuses années deux scènes du carnaval de Venise au XVIIIe siècle, le Minuet et le Charlatan.

Par la suite, le palais passe de main en main avant d’être acheté le 25 janvier 1864 par deux frères,

Nicolo et Angelo Aldobrandini-Papadopoli. Les Papadopoli, descendants d’une famille patricienne originaire de Corfou, jouissent d’une très bonne réputation. Ils tiennent de leur mère Maddalena le nom célèbre d’Aldobrandini, qui fut notamment la famille du Pape Clément VIII.

En plus d’être propriétaires terriens et industriels, les frères Papadopoli s’investissent dans les affaires

de la cité et se font connaître comme amis des arts.

Ainsi, pour raviver sa splendeur, le palais fut considérablement agrandi et redécoré entièrement aux

alentours de 1874-1875. Cette entreprise fut menée par l’architecte Girolamo Levi et par le décorateur et antiquaire Moïse Michelangelo Guggenheim. Au premier échu le travail d’agrandissement et de modernisation du palais, au second la décoration intérieure. Guggenheim fit du Palazzo Papadopoli

un parcours à travers les âges, conçu pour émerveiller le visiteur. Chaque pièce est décorée dans un

Escalier d’honneur du Palazzo Papadopoli, décoration de Guggenheim

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style différent, recréant des atmosphères aristocratiques. Ainsi l’on passe de la solennité de l’escalier

d’honneur évoquant le Quattrocento, aux exubérances rococo de la « chambre des stucs » ; de l’atmos-

phère érudite et cossue du « Salon des Quatre Portes », aux fantaisies épurées de la « chambre chinoise ». Le remaniement fut si important qu’un chroniqueur a pu écrire, dans la « Gazzetta di Venezia » : « Le Palais Tiepolo du XVIè siècle a donné naissance au Palais Papadopoli du XIXè siècle ».

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L’une des filles jumelles de Nicolo, Maddalena, se marie au prince de Castelviscardo, Ludovico

Spada-Veralli-Potenziani, également Gouverneur de Rome. Le palais fut légué par Nicolo Aldobran-

dini-Papadopoli à sa fille Véra, mariée au comte Giberto Arrivabene Valenti Gonzaga, et dont on connaît le portrait par Umberto Brunelleschi.

L’ensemble mobilier que nous vous présentons ici est un somptueux témoin du travail du Stabili-

mento d’Arti Decorative e Industriali, qui a su répondre de manière exceptionnelle à une commande de

prestige. La présentation de cet ensemble est une grande redécouverte pour l’histoire de l’art italien de la seconde moitié du XIXè siècle, notamment pour un artiste qui était extrêmement réputé dans la Venise de cette époque et que le XXè siècle a malheureusement oublié. Pourtant, les œuvres de Mi-

chelangelo Guggenheim sont d’une qualité rarement égalée, atteignant les sommets de l’art décoratif

du XIXè siècle. Il y fait valoir sa grande connaissance des styles du passé, ici, le XVIè siècle vénitien. Tous ces meubles ont été pensés comme un tout, une somme d’éléments qui sont voués à faire revivre une demeure vénitienne aristocratique de la fin de la Renaissance.

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Photographie d’époque du Salon de style Louis XV du Palazzo Papadopoli, décoré et meublé par M. Guggenheim

w w w . m a r Photographie c m a i s od’époque n . f rde la salle de bal de style Louis XV du Palazzo Papadopoli, décorée et meublée par M. Guggenheim


Photographie d’époque du Salon de style Louis XVI du Palazzo Papadopoli, décoré et meublé par M. Guggenheim

Photographie d’époque du Salon de style Louis XIV du Palazzo Papadopoli, décoré et meublé par M. Guggenheim


Somptueuse Crédence sculptée (Réf.03167)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Largeur 161cm ; Hauteur 200cm ; Profondeur 46cm.

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Crédence, photographie originale M. Guggenheim

Cette exceptionnelle armoire à deux corps

Le corps supérieur du meuble est constitué de

est constitué d’un fond décoré de trois panneaux

présentées en buste et se terminant par une gaine

forme crédence dans sa partie basse. Le piétement rectangulaires moulurés. La tablette repose sur

deux lions ailés et cuirassés sculptés en rondebosse. Leurs membres massifs impressionnent

autant que leurs gueules, qui semblent plus être celles de dragons que de lions. La qualité de la sculpture est sensible dans la représentation des

poils, des écailles qui recouvrent leurs poitrines

et dans les encolures extrêmement musculeuses.

deux panneaux alternant avec trois femmes re-

sculptée d’une guirlande de feuilles d’acanthe. Les deux panneaux sont entièrement sculptés :

une architecture fantastique, habitée par un put-

to aux muscles saillants et soutenue par deux griffons, abrite un médaillon sculpté de trophée

d’armes. Les deux panneaux se répondent par

symétrie tandis que les retours du meuble sont également ornés de panneaux sculptés aux mo-

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tifs de trophée d’armes. L’entablement présente

concilier traditions artisanales et production en

et sommés par des coquilles. Chaque panneau

étaient convaincus qu’une alliance était possible,

une frise de festons alternant avec des mascarons sculpté présente un fond bouchardé qui met da-

vantage en relief les motifs sculptés et fait jouer la lumière sur les parties saillantes. Chaque surface

de cette armoire est recouverte de sculptures,

dans une sorte d’horreur du vide propre aux intérieurs du XIXè siècle. La forme, inspirée des armoires à deux corps de la Renaissance, présente

une structure architecturale affirmée associée à

une débauche de sculptures d’une éblouissante virtuosité. On note une réelle attention portée au

travail du bois, qui offre ainsi des motifs sculptés étourdissants par leur quantité et leur qualité d’exécution.

Au XIXè siècle, en Europe, la production

d’objets manufacturés connaît un accroissement

sans précédent : les arts décoratifs deviennent les « arts appliqués à l’industrie ». La production

des arts décoratifs de la seconde moitié du XIXè siècle est face à un dilemme : comment concilier l’art avec l’apparition, vers 1850, de la mé-

canisation et de l’industrialisation ? Comment

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série ? Certains, comme Guggenheim à Venise, voire nécessaire, entre art et industrie. Il fallait

ainsi réfléchir aux moyens de parvenir à une production d’objets d’art d’une extraordinaire qualité et qui saurait profiter des possibilités offertes

par des moyens techniques toujours plus performants. Dans bon nombre de manufactures, cela

s’est manifesté par la collaboration entre artistes et fabricants. Au Stabilimento d’Arti Decorative e

Industriali, c’est Guggenheim lui-même qui occupait tous ces postes : féru d’objets antiques, il s’était forgé une culture personnelle à nul autre

pareil et se servait de sa bibliothèque et de sa collection personnelle d’objets d’art comme d’un répertoire de formes qu’il fallait étudier et assimiler. Ceci est caractéristique d’une époque qui avait la conviction que le renouvellement des arts décoratifs était indissociable de l’étude des styles

historiques. L’inspiration directe de ces décors

passés relève d’une grande passion pour l’histoire, tout à fait sensible chez Guggenheim.


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Vitrine d’apparat monumentale (RÊf.03172)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Largeur 210cm ; Hauteur 346cm ; Profondeur 62cm.

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Cette monumentale vitrine à trois glaces fut conçue pour exposer de fines porcelaines et autres

vaisselles raffinées, pratique attestée par les photographies d’époque. La haute société d’alors col-

lectionne objets d’art et inestimables services de table et apprécie de pouvoir les offrir à la vue des

convives, tout en les conservant dans cet écrin précieux et imposant. Véritable meuble d’apparat, cette opulente vitrine était installée dans la pièce de réception qu’était alors le Salone delle Quattro Porte

du Palazzo Papadopoli. La moindre surface de ce meuble est prétexte à une débauche de sculptures venant confirmer le prestige de celui-ci. Ces nombreuses sculptures sont l’œuvre d’un sculpteur ayant un savoir-faire rare et assuré. Les montants verticaux sont sculptés en très haut-relief d’un motif de

vieillards barbus engainés. La gaine est le support d’une frise végétale qui se termine en volute. La

corniche saillante repose sur des modillons, reprenant un ornement du vocabulaire architectural. Elle soutient quatre vases à couvercle et un fronton armorié encadré par deux griffons et couronné par un

chapeau de cardinal (chapeau de forme plate, à larges bords et d’où pendent de grands cordons de soie).

Entre la corniche et la vitrine, une frise sculptée de festons alterne avec des grotesques. Au-dessus

des festons se trouvent des coquilles.

La qualité extrême de la sculpture et le décor très recherché est l’indice du travail d’un véritable

sculpteur d’exception à la maîtrise inégalée.

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Le blason qui couronne meuble d’apparat est celui de la famille

Aldobrandini, dont le membre le plus célèbre fut le Pape Clément VIII, entre 1592 et 1605. Ayant tôt fait de nommer ses neveux

cardinaux afin d’étendre la puissance des Aldobrandini, on doit

à ce pape le concept de « népotisme », neveux se disant « nipote »

en italien. Les Aldobrandini, de Florence, se sont enrichis au Moyen-Âge et ont adopté un blason d’azur tiercé en bande crénelée

et six étoiles d’or. Dès le XVIe siècle il est surmonté de l’ornement

réservé aux cardinaux : un chapeau aux larges bords et à glands, le galero, également présent sur ce meuble extraordinaire.

Agostino Caracci, le frère du fameux Anibal Caracci, dessine cet exact blason pour le cardinal Cinzio Aldobrandini.

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Le blason Aldobrandini est visible sur de nombreux édifices d’Italie.

Nous pouvons notamment l’apercevoir, avec le galero, dans la Chapelle

Aldobrandini du Dôme de Ravenne. Utilisé par Clément VIII, on le trouve souvent orné des clés papales, comme à Santa Maria Maggiore où se trouve son tombeau conçu par l’illustre sculpteur Bernino, et sur la monnaie frappée de ses armes.

Descendant des Aldobrandini par sa mère Maria Maddalena, Nicolo

Aldobrandini-Papadopoli a ainsi tenu à préserver la mémoire de cette lignée dans la décoration du Palazzo Papadopoli.

Agostino Caracci, Ecu du cardinal Cinzio Aldobrandini, 1593-1594, collection Genus Bononiae

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Important Miroir (RĂŠf.03170)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Hauteur 293cm ; Largeur 162cm.

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Cet important miroir de près de trois mètres de haut reprend le

même répertoire décoratif que la desserte et la vitrine monumentale. L’encadrement de noyer sculpté présente en effet les mêmes

ornements: les montants sont ainsi garnis d’hommes barbus en-

gainés, dont les gaines sont décorées de longues feuilles d’acanthe, ce motif se retrouvant sur les montants verticaux de la vitrine. La

figuration des corps présente une musculature généreuse preuve

de la virtuosité du sculpteur. La partie haute reprend à l’identique l’entablement de la crédence avec une frise de festons surmontés de

coquilles alternant avec des mascarons de créatures fantastiques. Comme sur la crédence, une corniche saillante repose sur des modillons sculptés.

Ici encore on perçoit à quel point une conception d’ensemble à

Armes de la famille Papadopoli sur la façade du Palazzo Papadopoli à Venise

présidé à la réalisation de ce mobilier, où chaque meuble reprend un élément décoratif d’un autre en l’enrichissant.

Ce miroir porte le blason de la famille Papadopoli, au soleil ra-

diant au-dessus d’un phénix, surmonté d’une couronne. Les Papa-

dopoli ont fait sculpter ce blason sur leurs différentes propriétés, le Palazzo Papadopoli de Venise mais aussi la Villa Papadopoli à Smergoncino.

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Desserte aux lions ailĂŠs (RĂŠf.03166)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Hauteur 96,5cm ; Largeur 152,5cm ; Profondeur 63,5cm.

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Cette superbe desserte reprend à l’identique la partie basse de l’armoire formant crédence provenant

du même ensemble.

Le piétement est constitué d’un fond décoré de trois panneaux rectangulaires moulurés. Leur en-

cadrement est composé de plusieurs moulures en relief, dont une servant de support au déploiement

d’une frise décorative végétale : des fleurs stylisées, composées de deux feuilles et d’une tige fleurie, viennent se poser là. La tablette repose sur deux lions ailés et cuirassés sculptés en ronde-bosse. Leurs

membres massifs impressionnent autant que leurs gueules. Ils sont le fruit d’un exceptionnel travail

de sculpture, rarement égalé. Chaque surface est le prétexte pour une débauche de sculptures et d’ornements. La qualité de la sculpture est particulièrement sensible dans la représentation des poils,

des écailles qui recouvrent leurs poitrines et dans les encolures extrêmement musculeuses. On peut ainsi observer chaque plume formant les ailes, avec la figuration du rachis, tige centrale de la plume.

Chaque barbe du plumage est visible prouvant encore une fois la finesse de la sculpture. De la même façon, les poils sont délicatement figurés, apparentant presque ce travail à de la ciselure.

Les lions prennent appui sur une tablette pleine soutenue par de très larges pieds boules sculptés

d’une frise d’oves. Le rebord arrondi de la tablette vient en saillie et est encore une fois le support d’une frise sculptée. Des motifs végétaux sont inscrits dans des médaillons et les angles sont occupés par des

feuilles d’acanthe. Le rebord de la tablette supérieure est réalisé de la même manière. Cependant, il n’est que légèrement galbé et la frise sculptée qui s’y déploie est une suite d’entrelacs.

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La Table (RĂŠf.03165)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Hauteur 88cm ; Largeur 150cm ; Profondeur 80cm.

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Également présentée dans le Salone delle Quattro Porte, cette table a été réalisée dans la même veine

que les autres meubles, respectant le style du XVIè siècle vénitien. Elle est réalisée en noyer sculpté et la tablette, en marbre Levato Rouge, est enchâssée dans le bois venant enrichir considérablement

l’ensemble. Encore une fois, ce meuble est un véritable morceau de bravoure grâce à la qualité et à la finesse de la sculpture. Les quatre pieds sont reliés entre eux par une entretoise en X dont le centre est

occupé par la figuration en ronde-bosse d’un vase à couvercle orné de têtes de satyres. Le piédouche, délicatement cannelé, entre en écho avec la partie basse de la panse du vase qui est godronnée. Au-des-

sus, une frise de rinceaux végétaux entrelacés se détache sur un fond bouchardé. Ce fond, réalisé grâce

à un marteau armé de petites pointes appelé boucharde, n’accroche pas la lumière de la même manière que les parties plus lisses du bois. C’est ainsi que l’on peut percevoir l’extrême attention portée à cette


sculpture. Le vase est sommé par un couvercle dont l’élément de préhension est une fleur en bouton.

Le couvercle quant à lui est recouvert d’écailles. Les anses, dans leur partie haute semblent être de véritables éléments végétaux.

Les quatre pieds balustres sont eux aussi d’une très belle qualité. Reposant sur un pied boule, leur

partie médiane est figurée par une sorte de vase monté sur un piédouche. Ces éléments sont délica-

tement sculptés de festons et de grotesques : des têtes de Pan sont reliées entre elles par des rubans entrelacés. Encore une fois, le fond est bouchardé, retenant l’attention et la lumière sur les éléments

sculptés à la surface lisse. Les quatre pieds sont terminés dans leur partie haute par des éléments s’enroulant sur eux-mêmes et sculptés d’entrelacs.

La tablette repose sur des modillons, élément architectural qui sert habituellement à soutenir les

corniches. Le modillon se différencie du corbeau car c’est une partie sculptée. Ici, ils sont recouverts de feuilles d’acanthe se terminant par un enroulement. Sur les parties en retrait, des mascarons d’hommes barbus se détachant sur des motifs de cuirs enroulés sont figurés.

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Deux fauteuils et quatre chaises (RĂŠf.03168)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Fauteuils - Hauteur 107cm ; Largeur 63cm ; Profondeur 61cm.

Chaise - Hauteur 99cm ; Largeur 50cm ; Profondeur 43cm.

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Les fauteuils et les chaises de cet ensemble sont réalisés suivant le même modèle. Le piétement est constitué

de quatre pieds reposant sur des pieds boules. Les deux pieds antérieurs sont fuselés et cannelés dans leur

partie médiane, s’apparentant ainsi à des colonnes. Le langage architectural est ici repris comme motif orne-

mental. Les deux pieds postérieurs sont de section carrée. Les pieds sont reliés entre eux par une entretoise en forme de H garni en son centre d’un motif de feuille d’acanthe. L’encadrement de l’assise est sculpté d’une

frise de petites fleurs prenant place dans des cartouches polylobés. La face principale est ornée d’un motif

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végétal pendu à cet encadrement. Au centre de ce motif prend place une couronne ducale.

Les montants du dossier sont figurés de manière identique sur tous les sièges. La partie haute est

occupée par des bustes de femmes engainées sculptés en très haut-relief et se terminant par une feuille d’acanthe. Elles reposent sur une console où est encore une fois figurée la couronne ducale.

Les accotoirs des deux fauteuils sont d’un très beau travail de sculpture, notamment grâce à la figu-

ration de têtes de femmes coiffées de manière extravagante.

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Photographie d’époque du Salone delle Quattro Porte, Palazzo Papadopoli

Photographie d’époque du Salone delle Quattro Porte, Palazzo Papadopoli

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Ensemble de trois Sellettes (RĂŠf.03169)

Origine :

Provient du Palazzo Papadopoli, Venise, Salone delle Quattro Porte.

Entre 1874 et 1881.

Dimensions :

Hauteur 122cm ; Largeur 30cm ; Profondeur 27,5cm.

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Ces trois sellettes identiques sont constituées

d’un corps plein fuselé vers le bas qui repose sur une base carrée. Leur face principale est un pan-

neau largement sculpté. Des rinceaux végétaux,

des entrelacs et des trophées floraux sont sculptés en bas-relief sur un fond bouchardé. Au centre prend place un élément ovoïde godronné où est figuré un mascaron se détachant sur un motif de

cuir enroulé. Cette tête est issue du répertoire des

motifs grotesques de la Renaissance et du XVIè siècle. Les côtés des sellettes sont décorés de panneaux moulurés agrémentés de motifs floraux.

Dans les photographies anciennes que nous

vous montrons plus haut, nous voyons parfaitement bien ces sellettes en situation, dans le Salone

delle Quattro Porte du Palazzo Papadopoli. D’un

côté de la pièce, elles sont situées de part et d’autre de la grande vitrine d’apparat. Elles sont alors le support de grands bustes sculptés. De l’autre côté

de la pièce, elles soutiennent des vases à anses et sont placées de part et d’autre de la grande che-

minée. La présentation de ces photographies est tout à fait inédite et exceptionnelle.


Nous remercions, Notre équipe : Anaïs, Andrei, Cécile, Christophe, Corinne, David, Eric, Luc, Mélissa, Michel-Janulz, Michaël, Mika, Romain, Tchin, Pierre-Yves et Richard Picquenot pour leurs encouragements et leur amitié, Didier et Agnes Travert pour leurs conseils et leur amitié. Nos fils Félix et Mathurin. La mise en scène de l’exposition a été confiée à Michael Coorengel / Coorengel-Calvagrac. Les recherches documentaires et la rédaction de ce catalogue ont été faites par Anaïs Faverie assistée de Mélissa Périanez. Graphisme et conception de la brochure numérique par Michaël Delongeas. Photographies des meubles par Luc Jacquin. Webmaster : Raphaële Giordan @CakeFolio Accompagnement musical: Julien Doré, Vitalic et Birdy NamNam Nous dédions ce catalogue à la rue des Rosiers et à Saint Ouen sur Seine.

Marc et Daisy Maison

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Galerie Marc Maison Cambo Le Marché 75 rue des Rosiers, Puces de Paris, Saint Ouen Sur Seine (93400) Téléphone : +33 (0)6 60 62 61 90


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