#51
MULTIRÉSIDENCE PARIS / JAPON
Airstream company Wally Dyam 1935
Revue d’atelier Marc Vaye
Automne 2016
L’habitat de Homo Sapiens Te Qui est Cyborg Hybride d’homme et de machine, individu parfait parce que rendu pleinement autonome par la technologie, Cyborg est une fiction, un mixte d’imaginaire, de pratiques et de réalisations concrètes. Le terme, contraction des mots cybernétique et organisme, désigne une intégration de type nouveau entre l’homme et la machine. Cyborg est né en 1960 dans une revue d’astronautique, l’article signé de Manfred Clynes & Nathan Kline est titré Cyborgs and space. Cyborg est donc né, non pas d’un désir d’étoiles, d’une rêverie, mais d’un projet technique : échapper au milieu humain. Cyborg est donc un être qui n‘a plus besoin de la Terre, il a franchi les murs de cette niche écologique. En revanche, il ne peut se passer des machines qui sont devenues ses prothèses. Cyborg est un être mécanisé par son monde mécanique. L’ambition de fusion entre l’homme et la machine est à l’œuvre dans la thématique de Cyborg comme par exemple pour l’automobiliste de Crash (James G. Ballard 1973), un mixte de chair et de mécanique né de l’accouplement de chair meurtries et de tôles froissées. La présence d’un cerveau biologique ainsi que le respect de schèmes corporels sont la ligne de démarcation entre Cyborg et le robot. Cyborg est un surhomme mais sans échapper à la condition humaine, en passe de devenir machine mais aussi définit par sa capacité de résistance à cette machinisation. Comme tout hybride, comme le Sphinx ou l’Ange, Cyborg suscite à la fois désir et effroi. Il a vocation à se définir par rapport aux frontières qu’il transgresse, c’est une figure de l’interférence et de la médiation. Cyborg est la forme achevée de l’individu : autonome, solitaire, libre de toute attache… mais tributaire des techniques et nostalgique.
chnologicus / Cyborg Où habite Cyborg Dans un monde où les frontières entre naturel et artificiel s’effondrent, une technonature, entouré de beaucoup de machines, Cyborg vit dans l’urbain diffus, dans la ville territoire. Discontinue, celle-ci est le produit de la juxtaposition de séquences spatiales et fonctionnelles autonomes, c’est un paysage d’événements, un paysage fragmentaire, contrasté, plein de surprises, répétitif. La ville territoire est marquée par l’absence de limites, le hors échelle, l’itération, le manque de lisibilité, la prédominance du temporel sur le spatial. Chaos programmé, le corps de la ville territoire n’a plus rien de commun avec la conception anthropomorphique tant des édifices que de l’agglomération. Dans un tel paysage, il n’est plus question de composition urbaine où les maisons et la ville forment un tout organique. Ici au contraire chaque bâtiment, isolé, vit de son existence propre. L’élément de cohésion, c’est le tapis vert sur lequel il repose et le réseau voyer. “Plug-in city”, “Walking city” d’Archigram, où l’humanité est branchée sur de multiples réseaux. “Non stop city” d’Archizoom, où la forme architecturale est réduite à une enveloppe pauvre. “Il monumento continuo” de Superstudio, où le bâti disparaît au profit d’un maillage régulier de la planète par des réseaux sur lesquels se branche une population nomade. Un monde artificiel où réel et imaginaire, passé et présent se téléscopent, un monde circulatoire à base de juxtapositions et de contrastes violents, d’événements planifiés et d’émotions provoquées, comme dans un parc à thème. Une ville où l’impact des infrastructures et des réseaux rend l’architecture, l’art urbain et la planification, secondaires, nostalgiques, dérisoires. Dans cet univers cloisonné, marqué par la multiplication des frontières, seuils, points de passage et interfaces, les figures dominantes sont la clôture, le branchement, la nappe, la texture, l’interconnexion.
Multirésidence de Cyborg SOHO / Machine automobile L’habitat de Cyborg n’est habitable que par le truchement de la machine qui matérialise les mythes qui l’ont conduit vers cet habitat : le véhicule automobile. Cet habitacle autonome qui prolonge le cocon de l’espace domestique dans l’inquiétante étrangeté de l’espace public. Circuler dans le désert du Taklamakan ou sur Broadway, c’est être dans le même espace, le seul qui compte, celui de la mondialisation. Le véhicule incarne l’espace sauvage en pleine ville, incarne le désir d’ascèse érémitique de Cyborg. Cyborg est donc la figure de la combinaison véhicule/pavillon. Son habitat caractérise un genre de vie grand consommateur d’espace et d’énergie. Il aspire à le situer dans le paysage pour y mener une vie d’éternel touriste, à être en contact direct avec la nature, sans l’intermédiaire du travail, dans une jouissance libre et contemplative. Mais Cyborg préfère se déclarer nomade plutôt qu’ermite. Cyborg est célibataire, d’origine japonaise par sa mère, européen par son père. C’est un jeune urbain professionnel indépendant momentanément basé à Paris et qui pratique la multirésidence, c’est-à-dire pratique un triptyque qui comprend un Small Office HOuse (SOHO), une Machine automobile et une Maison délicieuse. Le SOHO est compact, acosmique (orientation et fondations sont souvent maltraitées), situé au cœur de la ville dont il parasite un bâtiment existant ou un vide de l’espace urbain, qu’il soit public ou privé. En réalité Cyborg a choisi l’emplacement pour son accessibilité et la vue sur la ville. Le SOHO appartient à l’univers des micros architectures. La tendance généralisée à l’exiguïté de la cellule domestique conduit à considérer ce thème comme une approche et un champ d’action des plus pertinents à la jonction de l’architecture, du design, voire de certaines expressions artistiques. C'est une question "à la frange", située dans le hors champ de la discipline et qui invite à "être hors sujet" pour nourrir et redéfinir le sujet. En résumé, c’est un territoire d’expérience. Le SOHO cible à la fois le domaine de l'intime et
/ Maison délicieuse de l'individuel. L'intime individuel, c'est la question de la seconde peau. La miniaturisation ramène l'architecture à une échelle plus humaine démultipliant ainsi nos capacités d'interaction avec elle. Cyborg sera attiré par la complexité des plans, la richesse des détails de construction, ainsi que par la sensualité des matériaux ou des jeux des formes. Concernant la Machine automobile nous savons seulement que Cyborg a recours à un service universel qui lui permet de pouvoir disposer du véhicule adapté à chaque situation concrète, ce qui permet un large choix de véhicules. Enfin la Maison délicieuse perdue au Japon, au bout du monde, répond à la fois à ses attentes les plus archaïques et ses désirs les plus intimes. Elle permet de recevoir un ami et incarne à ses yeux un paradis terrestre, à l’image de la cabane des origines ou du pavillon de thé, “Chashitsu”. Située à l’écart de la zone côtière et de la plaine urbanisées, là où s’étendent les métropoles, la maison délicieuse est implantée dans l’érème, “ye”, dans un espace que l’on peut qualifié de sacré, celui des forêts et des montagnes, celui des divinités, des ermites et autres marginaux. C’est un jardin retraite offrant au milieu même du monde environnant, un havre de fuite hors du monde. Cyborg est séduit par le double et paradoxal mouvement qu’elle autorise : celui de repli et d’ouverture. C’est le miracle de la proximité lointaine ou de l’horizon proche, l’alliance ineffable de l’intérieur et de l’extérieur, le “filtre – philtre”. Le filtre qui épure sons et lumières, le philtre qui transforme les trivialités du quotidien en rumeur du bonheur et fait aimer le monde en lui restituant à la fois distance et intimité. La Maison délicieuse est en prise avec son contexte, elle qualifie le paysage plus qu’elle ne s’y intègre. Elle permet d’entretenir la mémoire et les savoirfaire éprouvés tout en innovant. Dans la Maison délicieuse tout est paysage.
Eléments bibliographiques Eloge de l’ombre / Tanizaki Junichiro, Pof 1986 Le sens de l’espace au Japon, Vivre, penser, bâtir / Augustin Berque avec Maurice Sauzet, éditions Arguments 2004 L’empire des signes / Roland Barthe, éditions du Seuil 2005 Pensées sur l’architecture et le paysage Tadao Ando / Yann Nussaume, Arléa 2014 Vocabulaire de la spatialité japonaise / sous la direction de Philippe Bonin, Nishida Masatsugu, Inaga Shigemi, préface de Augustin Berque, CNRS éditions 2014 Dispositifs et notions de la spatialité japonaise / sous la direction de Benoît Jacquet, Philippe Bonin, Nishida Masatsugu Presses polytechniques et universitaires romandes 2014 Tokyo Portraits & Fictions / Manuel Tardits, Le Gac press 2011 La tentation de Kyoto / Jean Sarzana, Arléa 2014 Histoire de l’habitat idéal, de l’Orient vers l’Occident / Augustin Berque, éditions du félin 2010 Court traité du paysage / Alain Roger, Gallimard 1997
Mouvance 1, 50 mots pour le paysage + Mouvance 2, 70 mots pour le paysage / Augustin Berque, Michel Conan, Pierre Donadieu, Bernard Lassus, Alain Roger, Editons de la Villette 1999 Le jardin planétaire / Claude Eveno, Gilles Clément, éditions de l’aube 1997 Les raisons du paysage / Augustin Berque éditions Hazan 1995 La ville territoire des cyborgs / Antoine Picon, éditions de l’imprimeur 1998 Un paysage d’événement / Paul Virilio Galilée 1998
La maison Sugimoto / architecture 5 ARTE film, 26 “
Revue d’atelier Marc Vaye à consulter sur ateliermarcvaye.blogspot.com #6 Pavillon de thé #11 Bioclimatic #13 Habiter la circulation #38 Japonisumu #42 Abécédaire #45 Habitus Domus Domesticus #47 Kare – Sansui
Mémoire - projet Le SOHO et la Maison Délicieuse ne sont pas deux projets mais un projet double, la réponse duale à la même question, celle de l’habitat de Cyborg, cet hybride qui pratique la multirésidence. Le SOHO concerne la mégapole et sa densité, la compacité, l’efficacité. La Maison délicieuse, du latin “delicious”, “extrêmement agréable” ou “qui excite les sens et l’esprit” concerne le rapport au milieu, c’est un otium. La recherche du site du SOHO se fera essentiellement par arpentage de Paris, c’est-à-dire par une découverte in situ (terrains en friche, zones délaissées de la ville, interstices, toitures des bâtiments existants qu’ils soient ordinaires ou exceptionnels). Celle de la Maison Délicieuse se fera par la navigation dans Google Earth, c’est-à-dire par une découverte in visu (zones agricoles, forestières, montagnardes, littorales). Dans les deux cas les choix seront justifiés par le potentiel du lieu et les sites seront analysés sous l’angle du climat, de la topographie, des ressources, des paysages et des coutumes notamment architecturales. L’ensemble prendra forme d’un mémoire “texte et image” introductif au projet.
2016 Lectures estivales
5000 pages
Noces + l’été / Albert Camus Le problème Spinoza / Irvin Yalom Nous ne sommes seuls au monde / Bertrand Badie Silence et lumière / Louis I Kahn Le peuple du blues Leroi Jones La course au mouton sauvage / Haruki Murakami Mémoires de guerre 1919/1941/ Winston Churchill Kérouac / Yves Buin Voyage au bout de la nuit / Céline Le langage moderne de l’architecture / Bruno Zevi Les 101 mots de l’agriculture urbaine / Xavier Laureau Magellan / Stefan Zweigh La crise de la culture / Hannah Arendt L’impérialisme / Hannah Arendt
Cosmos le Cyborg Nicholas Archer Cyborg est un jeune homme qui s’est auto-intitulé de cette manière. Depuis sa tendre enfance, il a été éduqué par un père scientifique dogmatique et une mère cartésienne, dans une époque marqué par la Modernité. Dans son berceau, sa mère lui contait l’aventure d’Astroboy pour l’aider à s’endormir. Ce conte décrit l’existence d’un robot, produit d’un scientifique de génie, ayant l’apparence d’un jeune garçon candide. Malheureusement, il n’était supposé qu’être une arme de guerre massive douée d’intelligence. Un dysfonctionnement, un fusible cassé ou une conscience mal programmée, rendit Astroboy curieux des êtres humains et
de leurs émotions, sentiments qu’il ne connaitrait jamais. Cyborg, bercé par ce rêve et sa demande inconsciente de compréhension, se demandait à son tour ce que pourrait bien ressentir un robot, s’il n’était doté d’aucune sensibilité émotionnelle. Cette idée était comme une graine plantée dans l’esprit du jeune garçon. Passionné de physique, d’informatique, ayant un esprit développé de manière rationnelle, vivant la vie dans un contraste de 0 et de 1, une vie tranchée entre le oui ou le non, le pour ou le contre, le noir ou le blanc, le capitalisme ou le communisme. Il trouva que Cyborg était un nom qui lui convenait bien, un corps
humain, un esprit cybernétique. N’écoutant que sa raison, Cyborg était aujourd’hui devenu un entrepreneur multi-milliardaire grâce à un logiciel informatique permettant de traiter rapidement les données circulant dans le flux d’informations de l’Internet. Ce logiciel contribue au bon respect des lois nationales de propriété, débusquant automatiquement les usages illicites pour aider le gouvernement à imposer sa loi. Ayant passé quotidiennement ses journées et ses nuits face à un écran d’ordinateur, Cyborg n’avait qu’une vague idée de la réalité du monde qui l’entourait, ne retenant que l’essentiel que ses parents lui avait inculqué. N’ayant quasiment jamais pris de recul sur sa vie, il ne s’était jamais posé de question réellement métaphysique et continuait à vivre sa vie de façon taciturne, obnubilé par ce qui se passait devant lui, sur son ordinateur. Un beau jour, une coupure de courant gigantesque s’est produite, plongeant dans l’obscurité tout le quartier d’af-
faire où il vivait et travaillait. Seul, face à ses écrans noirs, un frémissement parcouru son corps. C’était bien la première fois qu’il lui arrivait de ressentir une sensation non douloureuse physiquement mais apeurante. L’angoisse le prit. Il réalisa que ce n’était pas une vie, qu’il ne pouvait pas vivre ainsi une journée de plus, complètement dépendant du cyberespace. Une autre vie était possible, beaucoup plus vaste et intéressante. Une piqure sensible qui va l’amener à vouloir redevenir humain. Il se renomma Cosmos. Sa première angoisse fut l’élément déclencheur de son renouveau. Cosmos arrêta de travailler, vendit ses affaires, de toute façon il avait assez d’argent pour vivre plusieurs vies. Cosmos décida que dorénavant, sa vie serait orchestrée de façon à ouvrir sa conscience pour comprendre la réalité qui l’entoure et comprendre qui il était vraiment. Pour cela, Cosmos décida de se faire construire deux demeures : une en pleine ville, dans une capitale renommée pour sa richesse culturelle, Paris, et une en campagne nip-
pone, réputée pour la qualité et la beauté de ses paysages. Ayant engagé un architecte, sa seule demande fut : “Construis moi un lieu où je pourrais découvrir le monde réel”. Comme il est énoncé dans le récit, Cosmos est un homme d’une trentaine d’années. Il a passé son temps à penser que la réalité est le monde cybernétique. Néanmoins, un choc l’a fait prendre conscience que d’autres dimensions de la réalité existaient, constituant une réalité d’une grande diversité, englobant beaucoup plus de facteurs que les seuls chiffres informatiques. La vie comprend une infinité de rapports : sensible, pratique, intellectuel... Chaque rapport a son importance et permet, une fois expérimenté, d’intégrer une nouvelle dimension d’existence de sa vie. C’est un monde métaphysique prenant en compte de larges dimensions d’existences que je vous présente ici, ayant comme facteur l’être humain comme condition de son existence. L’être humain vit en corrélation avec d’autres
êtres sur terre. Ces êtres (minéral, végétal, animal) partagent chacun leur réalité personnelle, que l’on peut définir intérieure et subjective, avec la réalité commune, que l’on peut définir comme extérieure et objective. La réalité est ainsi pluridimensionnelle. L’être humain n’en constituant qu’une partie. Ainsi, il prend part à la réalité de deux façons, par son monde intérieur subjectif et par son monde extérieur objectif. Vivant dans un milieu, l’être humain est lié aux éléments constituant le milieu dans lequel il vit. Cependant, ce lien n’est pas fixe, il tisse et retisse constamment des liens avec son milieu, certains devenant substantiels, et certains plus contingents. Dans ce monde de changement corelationnel permanent, l’être humain vit dans un monde phénoménologique. Le phénomène étant ce qui apparaît empiriquement à la conscience ou au sens et qui est susceptible de se répéter, lui procurant alors une valeur objective. L’être humain évoluant selon son milieu, ces phénomènes construisent l’identité de l’être humain.
De même, l’identité de l’être humain est définit par ses actes. C’est donc par ses actes envers son milieu que l’être humain comprend que son milieu est une extension de son propre corps. Selon Augustin Berque, on peut établir cette relation de l’être humain à son milieu par deux termes : la technique et le symbole. “La technique étend matériellement les fonctions du corps humains. Le symbole abolit les distances matérielles, réprésente les choses absentes comme si elles étaient présentes, à même notre corps, dans notre tête et sur notre langue”. Ainsi, la technique cosmise, en étendant notre corps jusqu’au bout du monde, il permet aux choses d’être plus proches physiquement; tandis que le symbole somatise, en le rapatriant dans notre corps, il permet aux choses d’être plus proches psychiquement. Le terme employé par Berque est Trajection, la trajection est ce va-et-vient entre le corps et le monde. La trajection rend le monde environnant subjectif, puisqu’étant le support de notre propre personne. Si l’on considère l’environnement comme un objet, on
considère l’environnement comme dissocié de l’être humain, or il fait partie intrinsèque de l’existence humaine et doit donc être considéré aussi respecteusement que l’être humain. C’est donc en prenant soin de notre environnement que notre environnement prend soin de nous, et que, par conséquent, nous prenons soin de nous même. En prenant conscience de la réalité qui nous entoure, nous prenons conscience de notre propre existence. Par subsomption, la beauté d’un paysage observé par un individu renvoie à la beauté intérieure de cet individu. L’originalité de l’habitation d’un individu renvoie à l’originalité de cet individu. Un individu vivant dans un lieu authentique, aura tendance à être authentique. Un homme dont la bonté est un trait de caractère, retrouvera cette bonté autour de lui. Si un individu se réveille tous les matins dans un lieu amenant à une ouverture émotionnelle, cet individu aura plus tendance à s’ouvrir à ses émotions. Il y a une corrélation intime entre l’environnement où vit un individu et sa personnalité.
Soho Le Soho est le lieu de travail de Cosmos. A Paris, Cosmos passe peu de temps à l’intérieur de sa maison. Sauf travail, il préfère vagabonder de musées en expositions, de déjeuner en dîner avec ses amis. Après avoir réussi financièrement, il veut maintenant partir à la rencontre des gens. Dans un contexte caritatif, il s’occupe d’une association qui a pour but d’aider les jeunes à trouver leur voie et à faire fructifier leur talent. Il travaille donc en partie sur informatique à domicile et en grande partie à l’extérieur, à la rencontre de ces jeunes. Son Soho est donc un lieu de travail et un lieu de repos momentané. C’est un pied à terre qui lui permet de profiter du bon air parisien, de sa fougue et de sa jeunesse. De temps à autre, néanmoins il retourne dans sa
Maison Délicieuse pour se ressourcer. Il est situé sur la gare des Invalides, endroit stratégique puisque étant le lieu de départ de la navette AirFrance emmenant directement ses passagers à l’aéroport, il permet une grande mobilité entre les demeures. Les Invalides sont une grande esplanade située au centre de Paris. A cinq minutes du Louvres, du Grand et du Petit Palais et de l’Hotel des Invalides, il est le lieu à vivre parfait pour ceux qui aiment se promener dans la ville pour y découvrir ses prodiges. Il est ainsi aisé de se promener dans cette ville historique pour visiter ses nombreux monuments, musées et expositions. A deux pas de la Seine, face a une grande esplanade de verdure, ce lieu conserve tout de même une identité végétale.
Le climat de Paris est de type océanique dégradé. Cela veut dire que les étés sont chauds et les hivers sont doux. Le temps est changeant à moitié ensoleillé, à moitié gris. Il y a des pluies fréquentes en toute saison même si les précipitations sont faibles. Le vent est modéré et provient généralement du sud-ouest. Situé à la latitude 48°N, le soleil suit une course plutôt circulaire et se lève progressivement, atteignant son zénith à une certaine hauteur, puis se couchant lentement. Les bâtiments à proximité de la construction n’offre que très peu d’ombre en matinée due au recul de la gare, le laissant ainsi constamment exposé au rayons du soleil. Le bâtiment construit tire son orthogonalité des lignes de forces de la gare. En hommage à celle-ci, le bâtiment veut
tout de même préserver sa propre identité. Contrastant avec son environnement provenant des différents siècles précédents, et voulant être marqué par son époque, ce bâtiment use des matériaux contemporains : acier, verre et plastique. De forme parallélépipèdique, il possède une double peau intérieure servant de filtre procurant ainsi à l’usager une certaine privacité. Etant modulable à l’aide d’accessoires, cette couche peut facilement se transformer
au gré de l’utilisateur l’autorisant à capturer, chaque jour differemment, la lumière et les cadrages. A l’intérieur de cette carapace, un ilôt central ouvert zénithalement regroupe par compartiments les différentes fonctions nécessaires à l’habitation. Coté esplanade et Seine, un plus grand espace constitue l’espace de vie journalière. Cette maison, à la fois ouverte et sécurisante, est un lieu idéal pour reprendre contact avec la réalité.
La Maison Délicieuse est la maison ressourçante de Cyborg. C’est son lieu de détente et de repos. Eloigné du trouble de la vie dense et dynamique des villes, ce lieu lui permet de redémarrer sur de bonnes bases, authentiques. Elle est située dans la préfecture de Kyoto, plus précisément dans le village d’Ine, le long des côtes intérieures de la baie éponyme. Village authentique de pêcheurs, Ine possède un charme singulier. Ses habitations appelées Funayas, traduction littérale japonaise de la maison pour le bateau, retranscrivent l’esprit authentique de ces lieux. Le site, situé comme ses semblables sur une étroite bande de terre entre mer et montagne, offre un panorama splendide sur les éléments constitutifs de la baie : le port à l’Est, le village à l’Ouest, l’île d’Aoshima au Sud, et l’horizon qui se dessine derrière elle. Cette partie du Japon est sous l’influence d’un climat subtropical humide, communément appelé climat Chinois. Ce climat est la combinaison du climat tropical et du climat continental. On a à la fois des étés chauds et moites et des hivers frais, la température peut varier rapidement
La Maison Délicieuse et le tout est assorti à de fortes pluies. Néanmoins, puisque localisé à l’intérieur d’une baie et fermé par l’île d’Aoshima qui fait office de brise-lame naturel, ce village est préservé des catastrophes climatiques, telles que ouragans ou tsunamis. Il est cependant accoutumé à l’effet de marée, qui fait varier le niveau de la mer de plus ou moins 80cm. Située assez proche de l’équateur, latitude 35°N, la course du soleil suit une parabole assez concave. Le soleil se lève rapidement haut dans le ciel, restant un moment sans grande variation, puis se couchant brutalement. L’ensemble de l’habitation comprend trois parties : le Jardin Zen, le Salon de Thé et la Maison Délicieuse. L’entrée dans le lieu se fait par le franchissement d’une vingtaine de Toriis, portails sacrés japonais, imprégnant ainsi ses passagers du caractère sacré du lieu. Le chemin étroit invite à l’introspection. Chemin, dont les planches poursuivant leur route vers le large et disparaissant sous la mer, offre une poésie recherchant l’authenthicité par un cadrage du regard vers le paysage, par trajection,
vers nous même (A.Berque). De part et d’autre de ce chemin sont placés les deux bâtiments, tel des ilôts émergés dans un océan minéral : le jardin Zen. Ce jardin est constitutif de l’esprit du paysage japonais taoïste. Celui-ci considère les richesses paysagères comme le reflet d’un paradis encore plus merveilleux situé au-delà de la vie terrestre. Tout du moins, il sensibilise l’individu à une beauté physique saisissante. Coté ville est construit le Salon de Thé. Lieu de rencontres, d’échanges et de convivialités, il permet d’établir un contact authentique avec les villageois et de partager un moment avec quiconque est de passage. Le sol constitué d’un motif évoquant l’assemblage de tatamis traditionnels instaure en ce lieu une échelle humaine. Ce lieu est un élément nécessaire à une approche complète de la réalité : le contact avec l’environnement et avec autrui. Coté port est construit la Maison Délicieuse. Cette habitation reprend le caractère des maisons traditionnelles d’Ine, la construction en bois, pierre
et acier accueillant un bateau, tout en intégrant une identité contemporaine associant une relation à plusieurs rapports entre l’intérieur et l’extérieur, l’environnement et l’échelle humaine. Composé sur deux niveaux, le rez-dechaussée, légèrement en retrait, invite la mer en son sein tandis que le toit, lui, reprend la déclivité de la montagne. La toiture, en l’absence de gouttière, fait naturellement couler l’eau de pluie en un mur rid’eau se jetant dans la mer et que l’on peut admirer depuis les espaces intérieurs. Dans l’espace de vie, une ouverture transversale permet à l’usager de se sentir entre mer et montagne. A l’étage sont aménagées les chambres, un dispositif est mis en place pour donner envie à l’usager de sortir à l’extérieur. La chambre, sombre, n’est éclairée que par une lumière indirecte provenant de la salle de bain arrière. Une porte à double battant est placée coté mer donnant sur le balcon, invitant l’usager à la pousser pour profiter de la lumière directe, de la vue et de la brise, ainsi, d’aller explorer le monde extérieur. Egalement, chaques portes s’ouvrent vers l’extérieur pour inciter l’usager à sortir de la maison. Ce lieu accueil l’individu dans sa totalité en lui offrant différents degrés de relation à l’extérieur, en étant toujours pensé de l’intérieur vers l’extérieur. Cet ensemble d’aménagement place l’individu dans un lieu ras-
semblant différentes expériences de la réalité se complétants les unes les autres. La conception de ce bâtiment est pensée en fonction de la vie que pourra mener ses habitants. L’idée principale est que l’habitant dans cette maison puisse s’ouvrir au monde, s’ouvrir à de nouvelles expériences. L’homme grandit en prenant tout d’abord conscience de lui-même, puis progressivement en prenant conscience des éléments qui lui sont extérieurs afin de mieux se comprendre puisqu’ils sont trajectivement une partie de lui-même. Dans cet aménagement je distingue sept seuils d’éloignement : En premier lieu, l’homme reprend corps en quittant le sommeil. C’est dans sa chambre qu’il reprend contact quotidiennement avec la réalité. Sa chambre est donc l’espace le plus intime. Cet espace est tenu dans l’obscurité pour préserver sa bonne qualité de sommeil et son rôle d’espace de déconnexion. La lumière, indirecte, ne provient que de l’espace situé derrière le lit pour contraster avec la porte, située en face du lit, orienté sud, qui une fois ouverte illuminera l’intérieur de la pièce. Le deuxième seuil, est le dispositif de la porte, que l’on trouve dans la chambre, puis dans les différents espaces. La porte est l’élément de transition permet-
tant de passer d’un espace à un autre, par ses dimensions, son sens d’ouverture, sa texture, il accompagne l’usager dans sa transition. Elément souvent peu définit en architecture mais ô combien primordial. Içi, les portes s’ouvrent de l’intérieur vers l’extérieur, dans le but d’accompagner de façon fluide l’usager franchissant le pas. En permettant ce sens d’ouverture, je considère que la maison n’est pas un lieu où l’on rentre se réfugier mais un lieu d’où l’on part pour explorer. Troisièmement, le lieu de vie au rez-dechaussée invite les éléments naturels extérieurs à l’intérieur de l’édifice. Cela à pour effet une prise de conscience, non brutale, des éléments naturels extérieurs. Un premier contact physique avec l’extérieur. L’espace étant transversalement ouvert, d’un côté sur la montagne et de l’autre sur la mer, l’habitant peut se projeter dehors abordant une expérience intellectuelle de l’extérieur tout en conservant sa sensibilité physique à l’intérieur, une protection physique. Néanmoins, le bâtiment étant soumis aux aléas climatiques, l’habitant perçoit depuis l’intérieur de l’habitacle les effets de la météo. Si il pleut, le toit en pente dirige l’eau pluviale vers la mer, créant un rid’eau filtrant la vue. Si le soleil tappe, en se reflétant dans la mer il pénètre plus profondément l’espace intérieur.
Quatrièmement, l’engawa extérieur permet un contact direct avec les éléments naturels, principalement le jardin zen. Ce contact est une nouvelle prise de conscience, de plus en plus en périphérie à sa personne. C’est un contact sensible dont l’expérience est différée par une grande diversité d’éléments, incluant la température extérieure, l’humidité, le vent que l’on ne trouvait pas à l’intérieur. Cinquièmement, le salon de thé, est le lieu de recontre avec autrui, c’est un espace qui offre le contact avec nos semblables. C’est un lieu de convivialité, de discussion, de partage. Il intègre la prise de conscience d’autrui, on ne vit pas seul dans ce monde. Il est essentiel pour que l’homme se comprenne, d’avoir des relations avec ses semblables. Sixièmement, la sortie de l’espace sacré. La sortie de ce lieu se fait par le franchissement d’une vingtaine de toriis japonais, les portails sacrés qui délimitent l’espace sacré. Le franchissement de ce dispositif est la sortie de l’univers personnel de l’habitant. La rencontre avec l’étranger. Septièmement, le monde extérieur à la propriété. Il est le monde étranger, le monde à explorer, la réalité qui permet un contact bien plus vaste à ce que l’habitant à pour habitude de vivre.
Capsula obscura Alexandre Faisan
Soho
Cyborg Bay Jules Martin Maison dĂŠlicieuse
J’ai essayé de partir de la nature même de Cyborg pour penser son habitat et notamment ses dualités. Il est à la fois l’Homme et la Machine, l’Occident et l’Orient. Il ne peut pas se positionner comme quelqu’un de normal, il est plus libre dans son corps d’homme qu’un simple individu et possède des sens plus développés, mais cette force implique une dépendance aux nouvelles technologies. En plus de son physique, Cyborg est partagé entre son père Européen et sa mère Japonaise, ce qui accentue son manque d’attache. En tant qu’architecte, j’ai éssayé de confirmer ces dualités pour assurer son insertion en société en affirmant sa personnalité. J’aimerais qu’il se sente chez lui dans ses lieux et dans ses habitations.
L’eau courante est présente dans les deux sites, comme fil conducteur invitant à la méditation, et rappelant la finalité de notre existence. Pour le Soho, j’ai choisi le Pont de Grenelle-Cadets-de-Saumur. Le pont prends appui sur l’île aux cygnes. Cyborg n’a pas à choisir une rive ou l’autre, il s’implante entre les deux. Le pont pour des raisons pratiques se situe proche de Beaugrenelle.
Paris Contexte climatique Les saisons ont à Paris un impact important sur l’ensoleillement, il y a une différence de huit heures de l’ensoleillement entre les deux solstices. Les températures oscillent entre 3 et 20°C en moyenne, majorées en juillet et minorées en janvier. Des protections contre des températures négatives seront donc inévitables. Les précipitations Parisiennes sont presques constantes, entre 44 mm et 58 mm par mois.
La Maison délicieuse se trouve à l’écart de la civilisation, à la fois définissant le paysage et permetant d’accueillir Cyborg et tous ses désirs, en créant à la fois distance et intimité.
Yakushima Contexte culturel et climatique L’île de Yakushima est partiellement classée au patrimoine mondial de l’Unesco et donc protégée grace à ses cèdres millénaires et ses paysages uniques. La partie réservée est centrale et n’accueille que les dains et les randonneurs autorisés. Une zone intérmédiaire est non constructible mais est plus souple pour les randonneurs et non classée au patrimoine de l’Unesco. Seule une partie périphérique est constructible. Yakushima étant légèrement plus proche de l’équateur que la France, les saisons ont moins d’effets sur l’ensoleillement et la différence du temps d’ensoleillement par jour entre les solstices est de deux heures. Le Kuroshio est un courant semblable au Gulf Stream qui remonte le Japon et passe proche de Yakushima. Il apporte de fortes pluies sur l’île. Les précipitations atteignent jusqu’à 670 mm par mois en moyenne en période de moussons. Il pleut en Juin au moins une fois par jour. Par ailleurs il pleut environ 300 mm par mois toute l’année, soit six fois plus qu’a Paris,
il faudra donc prendre en compte ces fortes pluies constantes et l’humidité qui en découle. Les températures oscillent entre 10 et 27°C suivant les mêmes saisons qu’en France.
La ville, une scène, un spectacle La nature, une scène, un spectacle Thomas N’Guyen Van N’Guyen
Maison dĂŠlicieuse
Le Soho & le Parcours Marie-Alice Laur
A Paris comme au Japon, Cyborg a besoin d’un flux d’air constant pour vivre. Mais comme tout être humain, il désire également se sentir bien chez lui. Son habitat doit donc le satisfaire. Le Soho ne doit pas excéder 30 m2, doit être proche des transports, en adéquation avec l’art qu’exerce Cyborg et lui permettre de respirer. Le Soho est donc implanté dans la partie centrale du pont Bir-Hakeim. Ce pont est un élément fort de Paris et ne peut être dénaturé. Le projet se doit alors d’y prendre place discrètement. En prenant pour références les Catacombes et les Egouts de Paris, j’ai ima-
giné creuser des galeries dans le pont. Le Pont Bir Hakeim est fait de deux matériaux, la pierre et la fonte. Je reprends la pierre dans laquelle je creuse pour former mes espaces et la fonte pour les tuyaux d’aération. Ce pont à un rythme spécifique grâce aux poteaux soutenant le tablier du métro. Je reprends ce rythme pour disposer mes pièces. Elles sont également placées en fonction de la vue et de la course du soleil. En effet, le salon a une vue sur la Tour Eiffel et reçoit le soleil le matin, alors que la chambre n’accueille pas la lumière directement car elle est seulement utilisée pour dormir. Les ouvertures reçoivent successivement le soleil
à différents moments de la journée, rythmant la vie de Cyborg et lui donnant des ambiances différentes pour ses photos. Comme il ne doit pas nécessairement sortir de chez lui, j’ai voulu retranscrire la ville dans ces 30 m2 par une dynamique de mouvements, de changements de températures entre intérieur et extérieur, de vues et de sensations (replié et ouvert). Pour cela, j’ai travaillé sur le traitement du sol qui change en fonction des pièces, sur la largeur des galeries qui contiennent les rangements, sur la hauteur des pièces qui change la pénétration de la lumière, sur le bruit du vent dans les tuyaux et sur les espaces intérieurs et extérieurs. En effet, le Soho possède deux loggias qui lui permettent également de gagner de la place. Enfin, pour le flux d’air dont Cyborg a besoin, des tuyaux traversent le Soho en différents axes définis par les directions des rues alentours et par l’arrivée des courants d’air en fonction de la circulation et des microclimats. Ainsi le Soho est continuellement aéré par une brise légère.
La Maison délicieuse doit être une extension du Soho. Elle doit également permettre à Cyborg de respirer et de pratiquer son art. Située proche du Mont Eboshi à 1300 mètres d’altitude, le flux d’air y est constant. La Maison délicieuse est accessible par un chemin de randonné, ce qui renforce la sensation d’éloignement. Dans la zone panoramique où elle est positionnée, on trouve une boussole. La forme de la maison reprend l’aspect circulaire de cet objet en l’élargissant. Cyborg doit pouvoir recevoir un ami, se ressourcer, exposer, travailler, dormir, se laver et méditer. Trois zones sont créées : public, semi-public et privé. Ces trois espaces sont disposés en fonction des axes tirés des pierres du socle de la boussole. la maison étant implantée sur une pente, les parties privées descendent sur le flanc de la montagne. La maison est constituée de pièces toutes séparées par des engawas et un cours d’eau. Cela crée un parcours dans la forêt naturelle et dans la forêt construite. Une intrigue s’installe par
l’apparition et la disparition constante du cours d’eau. L’eau génère des jeux de lumière avec son environnement. Les pièces sont disposées sur des cercles concentriques avec au centre la pièce principale : le salon. L’autel est placé au bout du parcours, comme un objectif à atteindre. La course de l’eau prend fin dans la piscine. La maison joue sur des degrés d’exposition liés aux jeux d'ombre et de lumière. En effet, les pièces ont deux types d’ouvertures : les shojis qui estompent et tamisent la lumière et les fenêtres translucides. La transparence et la translucidité sont influencées par la fonction de la pièce, par la lumière nécessaire, et par le rythme du parcours. Les pièces sont disposées en fonction des vues recherchées et de la place dans le parcours. Les matériaux prennent les tons présents dans le lieu. Cyborg est autonome grâce aux machines et ne peut s’en passer. Cyborg est lié aux contraintes actuelles : l’air en ville est pollué et engendre de graves
problèmes de santé. C’est pourquoi Cyborg est doté d’un dispositif à la place des poumons lui permettant de purifier l’air. Le ventre de Cyborg est ouvert et totalement mécanisé. La filtration de l’air est possible grâce à une brise légère. Cyborg doit donc vivre dans un milieu aéré. Le lieu et l’habitation de Cyborg sont liés et collaborent pour lui donner un espace de vie agréable. De plus Cyborg est passionné de photographie, il lui faut donc un espace l’autorisant à travailler et à afficher ses photos. Cyborg aime Paris ! Mais il a besoin d’être lié à un environnement naturel fort, pour se ressourcer et trouver l’inspiration. Le Soho de Cyborg situé à Paris doit lui permettre de respirer correctement. Ce lieu doit donc être continuellement traversé par une brise légère. Au niveau de la Seine, des microclimats se créent. Un vent léger y circule constamment. Le passage des voitures, des vélos, des
piétons ou du métro, augmente la brise. Le pont Bir-Hakeim situé dans le 16 ème arrondissement de Paris, offre les conditions nécessaires à la vie de Cyborg. De plus, ce pont est un célèbre monument de Paris par son histoire et sa position. Ainsi il devient un point fort de la photographie. Proche de la Tour Eiffel, de la promenade des cygnes et de la Seine, ce pont lie nature et urbain. Il est également le symbole du contraste; contraste de textures, contraste de matériaux, contraste de circulations. Il est à l’image de Cyborg. L’eau de la Seine est un élément important du projet car, dans la culture japonaise, l'eau représente la purification, la clarté, la profondeur et est le symbole de l’unité. A cinq minutes à pied du Soho, Cyborg peut trouver des stations de métro, des arrêts de bus et une station du Rer C. L’emplacement du Pont Bir-Hakeim permet à Cyborg d’exercer sa passion en lui donnant un cadre de vie agréable proche du cœur de Paris.
La Maison délicieuse se situe dans la préfecture de Yamanashi du coté Est du Japon, proche de Tokyo. La Maison délicieuse s’élève dans un cadre reposant, où la passion de Cyborg pour la nature est comblée. Le mont Fuji est une montagne importante dans la culture Japonaise et donne naissance à des pratiques religieuses. Cinq lacs bordent le mont Fuji. La Maison délicieuse se situe sur une montagne entre deux de ces lacs : les lacs Motosu et Shoji. L’accès à cette maison se fait par un chemin de randonné qui donne sur la zone panoramique. La maison devant correspondre aux besoins de Cyborg, son implantation à 1300 m d'altitude et sa position entourée de plus hautes montagnes, lui permettent d’être constamment touchée par le vent. De plus la Maison délicieuse à un rapport avec l’eau. Cyborg ayant des origines japonaises, la présence de l’eau est sacrée pour lui. Ce lieu est reposant par sa fréquentation, sa vue et par la nature très présente.
Soho
Eau, circulation & piano Almash Lakdawala
La première fois que j’ai rencontré mon client c’était à l’hôpital de la Pitié Salpétrière vers 4h du matin je crois. Perdu dans mes pensées, je trébuche sur une personne assise dans un fauteuil roulant, il m’aide à me relever comme il peut, je ramasse son livre et je m’excuse. Tout de suite un dialogue est créé entre nous, on s’est tout de suite très bien entendus et nous avons discuté pendant un long moment. Je lui demande la raison de son séjour à l’hôpital, et c’est à partir de là que toute la suite de notre discussion est devenue décisive pour moi. Sa femme et sa fille avaient perdu la vie dans un accident de voiture, le plongeant dans un coma dont il venait de se réveiller il y a quelques semaines.
J’écoute avec beaucoup d’attention et d’empathie son récit. Sa femme Emma et sa fille Eve étaient tout pour lui. Les moments qu’il avait passé avec elles, ils les chérissaient de tout son cœur. Les longues promenades le soir après diner sur les bords de Seine, l’air frais du soir, ils marchaient main dans la main pendant qu’Eve courait devant pourchassant son amie imaginaire. Eve sa fille adorée, il l’emmenait jouer tous les mercredis au parc de la Villette, il passait toute l’après-midi à courir sur la pelouse, à jeter du pain aux canards qui se dandinaient sur le canal. Emma adorait la mer, si bien qu’ils passaient chacune de leurs vacances, soit sur les plages, soit dans les îles, ils avaient
même loué un bateau. Avant son accident, il était pianiste, il jouait dans les plus grands orchestres, malheureusement, il a perdu l’usage de sa main gauche, il m’a dit qu’une transplantation expérimentale d’une main robotique était envisagée. Quelques mois plus tard il me recontacte et m’invite à déjeuner, il me propose alors de travailler pour lui sur la conception de
deux habitations, l’une à Paris, une maison bureau, un Soho, l’autre au Japon, un refuge, une Maison Délicieuse. Je ne savais pas par où commencer. C’est en regardant un reportage sur une jeune architecte iranienne Leila Araghian, qui venait de réaliser la Passerelle de l’amitié à Téhéran que j’ai eu le déclic, elle a dit cette belle phrase qui ma ouvert l’esprit “avant de penser à la forme je me
suis demandé ce dont les personnes avaient besoin”. Pour ce faire je me suis rattaché à ces souvenirs forts dont il m’avait fait part lors de notre première rencontre, de là j’ai réussi à capter certains éléments de sa personnalité. Comme la balade, la promenade, j’ai compris que cette notion de déplacement sera majeure dans les deux projets. L’eau est un élément fondateur des deux
projets, ils vont obligatoirement s’articuler autour de cette entité, qui je le souhaite, lui rappelera Emma, sa femme. Pour la Maison Délicieuse, je souhaite que le piano et sa pratique soient, de quelque manière que ce soit, magnifiés et que cet objet ai une place centrale. En définitive, Eau, Circulation et Piano établissent à eux seuls les grandes lignes communes des deux projets.
Maison délicieuse
Le Pont Craqueur Paris XIXème La construction des premières radiales ferroviaires a débuté au milieu du XIXème siècle au départ de Paris et a été réalisée sans aucun plan d’ensemble. Durant une dizaine d’années, les compagnies ferroviaires ont pu établir leur propre gare sur les terrains périphériques encore vierges de bâtiments. Une ligne circulaire, La Petite Ceinture, dont le tracé s’inscrit dans la nouvelle enceinte fortifiée, dont la ville de Paris s’est dotée à partir de 1841 pour protéger ses nouvelles limites et relier les différentes gares. Cette ligne à double voie de 32 km de long est donc l’ancienne ligne de chemin de fer servant à relier les lignes radiales partant des grandes gares parisiennes. Le trafic de voyageurs ne débutera que le 14 Juillet 1862 et se développera soit sur des viaducs, soit en tranchée, et parfois dans des tunnels. Abandonnée progressivement des parisiens au profit du métro, la ligne est aujourd’hui en grande partie abandonnée et amputée d’une partie de sa longueur. Le Pont Craqueur fut construit en 1892 pour unir les quais de la Marne et de l’Ourcq permet de relier les deux parties de la Petite Ceinture Parisienne en traversant une dépression, ici le
Canal de l’Ourcq. A Paris, les deux rives se sont développées. Elle doit prendre en compte une situation proche de la promenade des quais, et l’illustration d’un projet de développement de la rive droite dans le cadre du projet du Grand Paris entrepris par la ville de Paris. Le voisinage direct de ce pont avec la Cité des Sciences, le Zénith de Paris, la Cité de la Musique, le Centre Culture “Le 104” et la Rotonde de la Villette, ainsi que, pendant la période estivale, de la proximité de “Paris plage” en fait un lieu attractif, propice au passage, à la promenade et à la détente. Accéssibilité Le Pont Craqueur est simple d’accès, que ce soit par moyen de transport personnel, comme collectif : présence de parking a proximité, et de nombreuses stations de Métro (ligne 5 et 7), Rer (E-Rosa Parks), Bus (60 et 54), Tram, (T3 b), Vélib’ et Autolib.
Goshikinuma Goshikinuma est un petit recoin du côté des montagnes dans la préfecture de Fukushima avec cinq étangs aux couleurs différentes. En fond, l’infâme Bandai-san, tout autour, une belle forêt camélé-mignonne qui change sa fourrure selon la saison. Goshiki signifie “cinq couleurs”, et numa “étang”. Ces étangs se sont formés suite à l’éruption meurtrière du Mont Bandai, en 1888. Les minéraux présents dans l’eau donnent à chacun de ces étangs des couleurs distinctes comme le vert émeraude, le bleu cobalt et le rouge. Les couleurs de l’eau changent selon les moments, l’angle de vue et le temps. Donc, c’est une vue différente que vous découvrez à chaque visite. Ces jolies teintes qui changent selon des paramètres comme la lumière et sa direction, la profondeur, la température et les sécrétions intestinales des canards. Accéssibilité Pour se rendre à Goshikinuma : prendre la ligne ouest de JR Ban’etsu en direction de la gare de Inawashiro. Puis, prendre le bus menant à Goshikinuma. En voiture, descendre sur l’échangeur Inawashiro-Bandai et longer la route nationale 459 pendant 25 minutes.
Soho
Parasite & Engawa Yanhao Ye
Habiter la musique / Habiter la nature Hugo Fontanille Depuis que l'humain s'est sédentarisé il s'est consacré à l'agriculture, l'écriture, l'art, la société, l'architecture, etc... il évoluait. En s'inspirant de la vie, de ses beautés, ses complexités, l'homme a eu le privilège de pratiquer des cultures diverses et riches. Au XXIe siècle, l'ère numérique préside et tout ou presque est programme simplifié, automatisé par le biais de machines et d’écrans. L'être contemporain assiste à une domination du virtuel sur le réel, du temporel sur le spatial. Captivé, il se satisfait d'un aperçu des richesses du monde qui l'entoure, mais c'est une illusion, le regard dans le flou, chacun son écran, mais une seule fenêtre : l’Internet. L'homme a troqué son évolution au profit de l'évolution technologique. La diversité se perd, la richesse s'évanouit, la désévolution est entammée. La problématique est la suivante : l'architecture peut-elle avoir un rôle de prévention à une supposée crise de ce
phénomène ? Sinon comment peut-elle s'y adapter ? Cyborg est à la fois le résultat et l'incarnation de ce phénomène, il en est l'archétype vivant. Nous allons donc nous projeter dans une sciencefiction mettant en scène Cyborg dans un projet architectural en proposant d'une part un Soho situé dans une métropole occidentale, Paris, et d'autre part une maison dite "délicieuse" localisée dans une zone rurale japonaise. Cyborg a subit une agression qui lui coute un bras, une jambe et son système nerveux. Il est alors soumis à un programme intitulé "Projet Cyborg". Il se voit greffer des prothèses cybernétiques mais ses sens et son goût pour la vie s'en retrouvent altérés. Ce projet est de faire recouvrer au sujet son humanité perdue. Les deux éléments qui raccordent l'homme à son humanité sont l'art, qui reflète la raison, le partage et la nature qui fait appel à l’origine de l'homme. Nous avons, dans un
premier temps un projet qui propose d'habiter l'art, le Soho qui est disposé sur le toit du Palais Garnier, l'Opéra National de Paris. En plus de pouvoir capter les vibrations sonores dégagées par les différentes répétitions et représentations de l'opéra. Le toit du palais offre une vue exceptionelle sur les monuments phares de la Ville Lumière, Montmartre, le Louvre, la Tour Eiffel, La Défense. La circulation est circulaire, telle une galerie, pour le musée qu'est la ville de Paris. L’enveloppe est définie de manière à offrir le maximum de vues extérieures et donc d'en capturer la lumière naturelle. Le volume est incliné pour que les mouvements soient ralentis de sorte que Cyborg se détache de son monde virtuel pour profiter des beautés de la réalité. L'habitat bénéficie d'une membrane en béton pour ses propriétés structurelle et isolante notamment acoustique. Les parois vitrées constituent la surface verticale, elles sont fixées par assemblage et sont démontables tels des "shojis" japonais. La totalité de la surface est praticable. Le transport qui permet au sujet de se déplacer d'un habitat à l'autre est un système de transcendance technologique : Cyborg se place dans une capsule qui transporte sa conscience dans un robot déjà disposé sur place dans son habitat au Japon.
Nous avons donc dans un second temps un projet qui propose d'habiter la nature : la Maison Delicieuse. Il laisse la liberté au sujet d'inviter un proche et aborde le thème de la cohabitation homme/robot. Disposée sur la rivière d'une falaise au Japon, la Maison Délicieuse est en osmose avec son environnement. La coque est percée d'ouvertures permettant une circulation libre entre intérieur/extérieur et entre tous les niveaux. Toujours sur une configuration architecturale oblique, elle en manifeste l'ouverture d'esprit offerte par l'ouverture d'espace en proposant deux temporalités : d'une part une section restreinte et répétitive de paliers horizontaux contectés par des marches, comprenant atelier du robot et cuisine et d'autre part un espace libre vivant et surprenant, connecté à l'eau, comprenant la chambre de l'invité et le séjour. Les deux sections se joignent sur une terrasse avec piscine à débordement qui s'inscrit dans la rivière. L'énergie de la totalité du bâtiment est régie par des hydroliennes appelées streamwings. Pour terminer, la nuit, la rivière est saturée de lumière afin d'éclairer la tolalité du bâtiment.
“La futurologie est la science selon laquelle on imagine possible un scénario du futur en fonction de la science-fiction.”
Entre conscience et machine. L’architecture est une projection de l’esprit, une connexion entre la pensée et le monde physique. La projection d’un monde “cyborganique” serait l’échappatoire à la niche écologique. Une technonature, une ville territoire discontinue dont le paysage est composé d’événements à la fois surprenants et répétitifs. Un monde définit par un chaos programmé, un monde marqué par l’absence de limite et le manque de lisibilité. Un monde circulatoire à base de juxtapositions où chaque espace est nomade, isolé et possède son existence propre. Dans ce monde, l’individu et la société participent à une prédominance du temporel sur le spatial car les différentes dimensions se télescopent via une interconnexion. On présente donc un réseau violent et contrasté, tissé dans une multiplication planifiée des tâches et des pratiques qui font offices d’unité temporelle, mais dérisoires, à l’échelle de l’immense corps qui les unit. Hybride d’homme et de technologie, l’Homo Sapiens Technologicus est l’alliage de cybernétique et d’organisme. Surhomme suscitant à la fois désir et effroi, il est autonome, solitaire, libre mais aussi nostalgique. En effet, il n’échappe pas à la condition humaine par sa capacité à résister à cette machinisation. L’architecture s’est concevoir l’espace, mais c’est aussi penser la temporalité propre à chaque bâtiment. Par ailleurs, les phénomènes tels que l’industrialisation, la
mondialisation, la numérisation ou encore la surpopulation sont des facteurs de l’accélération de la vie autant à l’échelle globale qu’individuelle. Selon Paul Virilio, inventer l’avion implique avoir inventer le crash. Faute de pouvoir guérir, l’architecture, notamment l’architecture oblique, peut avoir un rôle préventif à un éventuel crash de cette vitesse de vie. La technologie est la cause principale de cette accélération pour une rapidité de communication devenue incontrôlable. Cyborg est l’archétype vivant de ce phénomène problématique. L’idée recherchée est de casser les codes pour proposer une évasion et d’imposer une oppression bénéfique aux mouvements du sujet afin de ralentir son rythme de vie. Il aura alors l’occasion d’apprécier la réalité et le quotidien. L’intérêt de jouer sur la dualité architecture / futurologie est d’anticiper des problématiques et enjeux supposés par des scénarios de science-fiction et de proposer une réponse architecturale qui permette de continuer à évoluer tout en guérissant / prévenant les maux d’un futur incertain. Cyborg, du fait de ses prothèses, subit une perte d’humanité tant physiologiquement que psychologiquement. Le projet est de redonner une part d’humanité au sujet grâce à l’architecture. D’une part, Cyborg expérimentera une réinsertion sociale et culturelle à Paris, d’autre part, il aura l’opportunité de se détendre hors la ville, proche de la nature.
L’art est la pratique qui nous rapproche le plus de l’humain en tant qu’être social et raisonnable. On dit que la musique classique adoucit les mœurs.Le projet a pour but d’insérer l’habitat de Cyborg au sein d’une discipline artistique afin de mettre le programme au service des attentes du client, ici l’apaisement. L’insertion de l’habitat sur un bâtiment ayant des engagements culturels à la fois patrimoniaux et artistiques a pour enjeu la réorganisation du territoire urbain et le sujet de l’art est au cœur de la problématique. Le choix s’est porté sur le Palais Garnier. Un symbole de la Ville Lumière et opéra manifeste de l’architecture éclec-
Habiter la musique tique. C’est un centre culturel rempli d’art et de création, chargé d’histoire, souvent rénové et engagé dans le patrimoine culturel de Paris. Localisation 48°52'18.2"N / 2°19'54.6"E Climat océanique altéré Le climat est qualifié d’océanique altéré pour ses écarts annuels de températures plus prononcés et ses précipitations moindres par rapport à la bordure océanique. Il est assez homogène sur la région mais modifié par la présence de la chaleur urbaine à Paris pour les températures minimales qui sont ainsi adoucies (+2°C en moyenne annuelle par rapport aux zones forestières).
Habiter la nature Cascade Ginga No Taki
La Maison délicieuse est la résidence secondaire de Shinsei, située au Japon, elle a pour objectif de créer une immersion au cœur de la tradition et de la nature. Un contraste abordé sous plusieurs aspects : entre sauvage et cyborganique, entre originel et modernité. Le milieu du projet sera mis en scène dans un milieu naturel sans l’altérer. A la fois visible et invisible, à la fois présent et absent, cet habitat qui mêle confusion et connexion permettra à Cyborg de se reposer et s’épanouir. Insertion de l’habitat sur une falaise, en retrait de la zone urbaine, riche en végétaux et minéraux. Paysage et coutumes On dit que Sounkyo a été découvert par les Aïnous qui sont l'indigène de Hokkaido. On dit que quand ils étaient à la
chasse le long de la rivière Ishikari, ils ont couru après un ours brun jusqu'à ce qu'ils montent la zone alpine du mont Taisetsu. Matsuda Ichitaro, en 1857, est le premier Japonais qui a visité la rivière Ishikari et étudié ses sources d'eau, il a trouvé la source chaude à ce moment-là. L'origine du nom est Aïnous et signifie “chutes de météores”. Localisation 43°43'03.3"N / 142°58'30.1"E Climat continental tempéré Hokkaido est connu pour ses étés frais et secs et ses hivers rigoureux. La température moyenne en août est d'environ 22 °C, tandis que celle de janvier varie entre -12 °C et -4 °C, en fonction de l'altitude et de la latitude. Les tempêtes de neige, apportées par les vents en provenance de Sibérie, ne sont pas rares.
Blossoming House Modern Tradional House Mariam Al Ozaibi Genas Hito est un métis de culture européenne et japonaise, le projet est un pont entre les deux mondes. Pas d’étroitesse, simple et sophistiqué, climat frais, environnement nocturne, isolation acoustique, pas de mélange des espaces publics et privés.
Lieux : Triangle de Gonesse, France et Nagiso, Japon.
Blossoming House Le projet de Soho s’inscrit dans celui du Grand Paris. Actuellement une zone
de champs, le Triangle de Gonesse verra naitre, en 2024, une petite nouvelle ville. Mon projet cherche à associer la nature et la technologie. La fleur et le béton. Simple et élégant, il est composé de deux niveaux qui séparent l’espace privé et l’espace public. La maison se déploie en hauteur et permet une vue dégagée vers Paris. Le Soho est orienté ver le sud-ouest ce qui permet d’aérer correctement l’appartement, le vent dominant vient de cette direction. Pendant l'été, à la période chaude, il apporte de la fraicheur. Notons aussi la grande pluviométrie de l’Ile-deFrance. La zone est plane mais surélévée par rapport à celle de Paris.
Modern Traditional House
C’est un projet qui relie les cultures japonaise et européenne. De l'extérieur, on voit que la demeure ressemble à une maison traditionnelle japonaise. Mais il y a des éléments européens comme le verre, les fenêtres et la ceinture en béton. Le bâtiment est isolé et entouré par la nature et il est en hauteur ce qui permet
de percevoir le village de Nagiso. Cela donne un sentiment de nostalgie. La mère, japonaise, avait l’habitude de raconter à sa petite fille Genas des contes qui retracent l’histoire de la période d’Edo (1603-1867). Pour prolonger la tradition japonaise, Genas a décidé que sa maison se situerait dans l’ancien village de Nagiso qui a conservé le style architectural de la période d’Edo.
La Maison délicieuse est orientée vers le sud-ouest, face au vent dominant, ce qui permet une bonne ventilation de la maison. En général, à Nagiso il fait frais pendant l’été et froid pendant l’hiver ce qui est renforcé par l’environnement montagneux. La Maison délicieuse est implantée sur un promontoire qui fait face à la montagne. Ce lieu permet une vue sur le village de Nagiso.
Gingko Biloba Yassin El Bahraoui Cyborg est avant tout un aventurier ! Un médecin qui s’est spécialisé dans la culture de plantes médicinales. Il voyage beaucoup à la conquête de nouvelles espèces. Il ne possède pas une apparence type super héros, avec une cape ou encore une combinaison comme IronMan. Il a un bon nombre de cicatrices sur tout son corps et seulement deux petites au visage. Il est passionné et de nature calme. Très résistant, lucide, vivant et sportif. Il possède une réelle force physique, un surhomme. Il déteste la pollution. Actuellement à Paris pour résoudre ce problème, il souhaite implanter des Gingko Biloba, un arbre qui résiste à la pollution. C’est l’arbre mythique et légendaire qui a survécu à la bombe
atomique de Hiroshima en 1945. A Paris l’indice de pollution est souvent de l’ordre de 40% au minimum, avec une moyenne de 50%, soit la moitié de l’air inspiré est pollué. La solution est pour lui d’une part de promouvoir les énergies renouvelables, d’autre part de combattre la pollution qui menace des millions d’habitants dans les grandes métropoles du monde. Il est fasciné par la nature qui est pour lui le symbole le plus pur de la vie. Il est donc de passage à Paris. Il a son petit journal de bord qu’il garde toujours sur lui pour noter tout ce qu’il lui passe par la tête en rapport essentiellement à une atmosphère plus saine et surtout aux plantes, arbres et tout rapport à la flore. Mais aussi l’impact sur l’homme et aussi en liaison à la faune qui y est liée.
Les énergies renouvelables sont pour lui une solution évidente pour combattre le réchauffement climatique. Il est inquiet de l’avenir et compte entreprendre beaucoup de choses, Cyborg n’a pas peur des responsabilités, il aime se sentir libre et indépendant. Niveau Amour, il est en difficulté car il vieillit très lentement et selon ses calculs il a une durée de vie trois fois supérieure aux autres hommes. Soit deux cent quarante ans. Il y a eu des relations, mais il a été dans l’obligation de les interrompre car il vieillit peu et suscite des doutes. Secrètement, il est couvert par le gouvernement japonais qui connait la vérité sur la longévité de sa vie et ne compte pas l’ébruiter. Il est né en 1935, il a donc 81 ans, avec l’apparence d’une trentaine d’année. Avant de projeter, j’ai préféré m’interresser au site du Japon, racine et origine de Cyborg. J’ai cherché un lieu dans un milieu montagneux et pour des contraintes d’accessibilité je me suis tourné vers les côtes. Je me suis inspiré d’une villa à San Diego en Californie de Wallace Cunningham, porte-à-faux et formes rondes pour offrir un panorama à 180 degrés. Il y a aussi son exposition à l’est pour capter de lumière. C’est à ce moment en longeant les côtes que j’ai découvert une falaise sur une presqu’ile de 800 mètres de longueur et 300 mètres de largeur. Je me suis
lancé sur maps à longer toute la route de la cote comme si je me baladais sur place cherchant quelque chose d’inconnu. Je suis tombé sur une plantation de légumes. C’est alors que j’ai cherché des informations sur l’agriculture dans la région. Un fort taux de rizicultures, l’idée de cultiver. Mon regard sur le paysage et les espèces a changé. J’ai aperçu des arbres de différentes couleurs, formes, tailles et ai décidé que Cyborg sera cultivateur de plantes. Je découvre le miracle du gingko biloba, je remarque la particularité de ses feuilles, un arc qui rejoint la racine doté d’une fente.
Soho
Habiter les marches Florian Lacroix De nationalité Franco-Japonaise, Stan est une personne qui a subit un lourd traumatisme à l’époque de sa prime enfance. Passionné de dessin à l'âge de 8 ans, il eut à subir l’amputation de son avant-bras droit, alors qu’il travaillait avec son père en utilisant une presse à bottes de foin. Ne pouvant plus pratiquer sa passion, le dessin, il eut une profonde dépression. A l'âge de 15 ans sur les recommandations de ses parents, il entreprit la pratique du yoga. Il put ainsi découvrir la plénitude de la détente de l’esprit accompagnée de bienêtre. Il en ressortira avec moins de stress et une atténuation certaine de son anxiété. Le traumatisme psychophysique amoindrit et il retrouva un équilibre et une harmonie avec son environnement. Après quelques années de pratique, il retrouva son esprit créatif. A l’âge de 20 ans un de ses amis
prothésiste lui confectionna une prothèse adaptée à la pratique du dessin, lui permettant ainsi de se donner entièrement à sa passion. Il pratiqua alors la sérigraphie. Depuis il vit sa passion entre son Soho à Paris dans un atelier de sérigraphie et sa Maison délicieuse à Shirakawa au Japon. Mon projet est de concevoir une habitation propice à une pratique régulière du yoga. Ce projet sera à la fois une stimulation vis à vis de la perte de son bras, mais aussi une approche de la décontraction et de la plénitude. Les galets zen m’ont inspiré dans la topographie du Soho. Pour ce qui concerne la détente, il apparaitra un espace majoritairement composé de strates qui composeront le mobilier lui même. Le sol est un canapé. L’ensemble apportera un aménagement très organique... Habiter les marches!
La Petite Ceinture est une ancienne ligne de chemin de fer à double voie qui faisait le tour de Paris à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Elle est d’abord exclusivement consacrée au trafic des marchandises avant d’être ouverte au trafic des voyageurs. Désertée peu à peu par les usagers avec la création du métro, elle est finalement fermée aux voyageurs en 1934, puis aux marchandises en 1985. Depuis, la Petite Ceinture est laissée à l’abandon, ses rails sont aujourd’hui envahis d’une flore sauvage à la biodiversité inhabituelle, comptant plus de deux cent espèces végétales et plus de soixante-dix espèces animales. Quelques portions dans le 15ème et le 16ème arrondissements ont été réouvertes au public. Mais le lieu fait l’objet d’un débat incessant entre la Sncf et la Mairie, ce qui rend son exploitation quelque peu compliquée. La majorité des tronçons reste donc inexploitée et interdite d’accès au public. Comme dans les catacombes, qui s’aventure dans ces lieux le fait à ses risques et périls. Le site se trouve dans une petite gare désaffectée, sur la Petite Ceinture à hauteur de Montreuil à la perpendiculaire de la rue d’Avron. Cette gare est entourée de végétation. Le climat de Paris est dit tempéré chaud. De fortes averses s'abattent toute l'année sur Paris. Même lors des mois les plus secs, les précipitations restent assez importantes.
Shirakawa-go Blottis au cœur des montagnes, Shirakawa-go et Gokayama sont de tranquilles villages traversés par une rivière et entourés de rizières. Pourtant ces villages mitoyens sont classés au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1995, grâce à leurs maisons traditionnelles construites dans le style gasshozukuri. La principale caractéristique de ces maisons en bois est leur toit de chaume en forme de triangle pentu, comme des mains en prière (gassho), afin de supporter le poids de la neige, abondante dans cette région. Ce sont de grandes maisons de 18m de long sur 10m de large sur quatre niveaux, où plusieurs générations vivent ensemble. Le dernier niveau est traditionnellement réservé à l'élevage de vers à soie. Les maisons des villages sont disposées de façon éparse, séparées par des rizières et reliées par des chemins surélevés. Lorsque l'on prend de la hauteur, le spectacle des rizières miroitantes et des maisons anciennes fait réellement voyager dans le temps. C’est cependant en hiver que beaucoup de Japonais souhaitent visiter le lieu, quand la neige recouvre tout et que le village est illuminé.
Période Jômon C’est l'une des quatorze subdivisions traditionnelles de l'histoire du Japon. Elle couvre la période qui va, approximativement, de 15.000 jusqu'en 300 avant notre ère. Le Japon est alors peuplé par des chasseurs-cueilleurs. Leur culture, de type mésolithique, est l'une des premières au monde à connaître et pratiquer la poterie. Au Jomon Initial et surtout au Jomonn Ancien, la population s'est sédentarisée, formant des villages permanents. L'installation typique comprend de cinq à dix habitations, des maisons à demi enterrées, à l'intérieur desquelles vivent des familles
de cinq à six personnes, et des bâtiments communautaires. Le climat du village de Shirakawa est de type continental humide. Quatre saisons sont observées, l'hiver étant la plus marquée avec ses importantes chutes de neige, il tombe plus de 10m de neige chaque année. La commune de Shirakawa-mura se trouve au nord-ouest du département de Gifu. Elle est composée de 16 villages et hameaux situés entre la rivière Shôgawa et l’autoroute TôkaiHokuriku. Sa superficie totale est de 35.655 ha, dont 95% de forêts et de montagnes et 0.5% de terres agricoles.
Bibliographie Eloge de l’ombre / Junichirô Tanizaki Atmosphère / Peter Zumthor AMC n°250 (p 31) Ecologik n°50 Architecture en terre www.meteocity.com www.wikipédia.com whc.unesco.org
L’apiculteur illusionniste Konzi Annet Mangbi Cyborg est un apiculteur qui espère trouver un lieu propice à son travail dans la mégapole de Paris. Il possède aussi une Maison déliceuse, où, à ses heures perdues, il peut s’adonner à sa passion : l’illusion. Il est très actif dans les campagnes de sensibilisation du grand public sur la présence des abeilles et de leur rôle dans le monde. Sans abeilles, pas de vie sur terre. Par ce métier, il possède un lien incontestable avec la nature. Pour lui l’arbre reflète la beauté de la nature. Un sentiment d’enracinement, de bienêtre et de bonheur se fait sentir dans ces lieux. C’est un ancrage à la Terre et en même temps une connexion au ciel. La construction lie l’intérieur à l’extérieure et réciproquement.
Le Soho sera implanté sur le toit du Novotel à La Défense. Sa proximité avec les espaces verts aux alentours est propice à l’apiculture. La vue imprenable sur Paris est l’un de ses atouts majeurs. Tourné vers les paysages urbains de la ville de Paris. Dans le cas de la Maison délicieuse, le choix s’est porté sur un lieu dégagé de tout forme d’intervention humaine sur le paysage. Par des séquences temporelles, auditives et visuelles, le projet réalise les conditions nécessaires au développement de Cyborg. Contexte climatique / Cyborg peut se rendre à n’importe quel moment à Tsunomishu car le climat est toujours clément contrairement à Paris.
Thérapie Thibault Delahaigue
Cyborg est né avec une malformation osseuse, ce qui durant des années, l’a empêché de mener la vie d’un petit garçon normal et de se faire des amis. Il se renferme sur lui-même au fil des années, il va donc se construire seul. Quelques années plus tard, arrivé à l’âge adulte, les travaux de recherche sur son type de malformation ont énormément progressé avec l’avancée des technologies. Il va subir une opération consistant à assister son corps pour pouvoir se déplacer plus facilement. Ce fut une réussite et désormais il peut se déplacer comme une personne normale et mener la vie qu’il espérait temps.
Néanmoins, ceci ne va pas régler tous ses problèmes, le mal être est bien plus profond que ça, on parle d’une vie de solitude, à l’écart de la société, ceci laisse des traces chez un individu. Il a toujours trouvé du réconfort dans la lecture, cela lui faisait oublier ses problèmes. Plus les années passent plus il se lance dans l’écriture, pour extérioriser tout ce qui est en lui, il se sert de la littérature comme thérapie et il ne fait que s’améliorer de jour en jour. Devant cette situation, je me suis senti concerné par l’histoire de mon client c’est pour cela que j’ai décidé de m’impliquer et d’endosser le rôle d’un thérapeute.
Notamment dans la localisation des sites, l’un dans les montagnes japonaises, lieu paisible idéal pour le tempérament de Cyborg. La présence de la nature est forte, il est dans son élément, un lieu le laissant vaguer à ses envies, de positiver dans un cadre hors du commun. L’autre à Montmartre, dans un quartier populaire de Paris, l’obligeant à être au contact des gens pour lui permettre de s’ouvrir d’avantage aux autres. Mais il faut savoir que l’on ne peut pas non plus changer complètement le caractère d’une personne et qu’il faut le laisser tel qu’il est au fond de lui, soit calme, silencieux et solitaire. Le projet du Soho est donc niché sur un mûr pignon le laissant flâner dans sa bulle au dessus de Paris.
Ouvertures Victoria Gaspard CYBORG EST CLAUSTROPHOBE SUITE A UN ACCIDENT. POETE, ECRIVAIN ET GRAND REVEUR IL COMPOSE DES HAIKUS QUI LUI PERMETTENT DE S’EVADER, DE SE LIBERER ET DE S’EXPRIMER. AVANT DE DEVENIR CYBORG, RAPHAEL ÉTAIT UN JEUNE HOMME TOTALEMENT HUMAIN. UN JOUR UNE CRISE CARDIAQUE LE FOUDROYA. IL FUT SAUVÉ GRÂCE À UN COEUR ARTIFICIEL, UNE POMPE MÉCANIQUE GREFFÉE DANS SON CORPS. CET ACCIDENT MARQUA UN TOURNANT DANS SA VIE CAR IL PRIT CONSCIENCE DE LA PORTÉE IMMENSE DE CET ORGANE, SI PETIT, QUI POURTANT CONTIENT LA VIE DE CHAQUE HOMME. UNE
DÉPENDANCE TOTALE. IL DÉVELOPPA UNE PEUR, LA PEUR DE SOI-MÊME, DE SON CORPS PAS SI INFAILLIBLE QUE ÇA, MÊME À SON JEUNE ÂGE. AVEC LE TEMPS IL APPRIT À FAIRE CONFIANCE À SON CORPS ET À RATIONNALISER SA PEUR. MAIS IL NE PUT EMPÊCHER LA CLAUSTROPHOBIE DE S’INSTALLER. C’EST DEVENUE UNE COMPAGNE AU QUOTIDIEN UN PEU ENVAHISSANTE. IL A PEUR DE SE RETROUVER DANS DES SITUATIONS DE DÉPENDANCE, DANS DES LIEUX OÙ SI QUELQUE CHOSE LUI ARRIVAIT IL NE POURRAIT ÊTRE SECOURU. LA FOULE, LES LIEUX CLOS ET SOUTERRAINS SONT DES FACTEURS DE CRISES
D’ANGOISSES. IL A TROUVÉ REFUGE DANS LA POÉSIE JAPONAISE, SES HAIKUS EXPLOITENT SA CLAUSTROPHOBIE LUI PERMETTANT DE S’ÉCHAPPER, DE RÊVER. IL A ADAPTÉ SES ESPACES DE VIE À CETTE COMPAGNE DE VIE. IL A BESOIN D’OUVERTURE, D’ACCROCHE, DE PERSPECTIVE POUR SE SENTIR DÉTENDU ET AINSI CONCEVOIR SA POÉSIE. 5E ETAGE CENTRE GEORGES POMPIDOU LE SITE DOIT BENEFICIER D’UNE VUE, DE REPERES ET DE POINTS DE FUITE POUR PERMETTRE A CYBORG DE SE SENTIR DETENDU. LA TERRASSE DU CINQUIEME ETAGE DU CENTRE GEORGES POMPIDOU REPOND A CES CRITERES. PAR LA VUE SUR L’OUEST PARISIEN, LES REPÈRES QUE SONT ICI LES MONUMENTS (TOUR EIFFEL, MONTMARTRE, LA DEFENSE), LES POINTS DE FUITE QUI PERMETTENT À NOTRE REGARD DE GLISSER ET DE S’ORIENTER SANS S’ÉGARER. PAR AILLEURS LE SITE DISPOSE D’UN MIROIR D’EAU QUI A POUR EFFET VISUEL DE DÉCUPLER L’ESPACE. AINSI CET EFFET DE PROFONDEUR SOULAGE CYBORG D’AUTANT PLUS QUE SON REGARD PEUT VOYAGER DANS LE REFLET
DE PARIS. ENFIN, BIEN QUE QU’ENCADRÉ SUR LES CÔTÉS ET DERRIÈRE, CE SITE DÉGAGE ÉGALEMENT UNE VUE VERTICALE, VERS LE CIEL, ESSENTIELLE POUR NE PAS SE SENTIR ÉCRASER PAR UN POIDS AU-DESSUS DE LA TÊTE. STRUCTURÉE MAIS PAS OPPRESSANTE, CETTE TERRASSE CORRESPOND AUX CRITÈRES DE CYBORG COMME ESPACE DE VIE MAIS AUSSI DE TRAVAIL DANS LEQUEL IL POURRA CRÉER ET DONNER VIE À SES HAÏKUS. GENKAI LE SITE DOIT ETRE CARACTERISE PAR UNE OUVERTURE, DES REPERES, UNE INVITATION A LA DECOUVERTE. LES RIZIERES DE GENKAI, PETIT BOURG JAPONAIS, PERMETTENT DE SE SENTIR LIBRE ET ASPIRENT A UNE RELAXATION. LA PROFONDEUR ET LA STRUCTURE DE CE PAYSAGE EN TERRASSE OFFRENT LA POSSIBILITE D’AVOIR UNE LECTURE CLAIRE DE L’ENSEMBLE ET DE S’Y PROJETER. CYBORG SEREIN PEUT S’Y RESSOURCER. SITUÉ PLUS PRÉCISEMENT AU CREUX DE DEUX COLLINES QUI SE RENCONTRENT CYBORG SE NICHE EN HAUT DE LA PENTE COMMUNE TOUT EN PROFITANT D’UNE VUE DÉGAGÉE
ET LOINTAINE. DEPUIS LAQUELLE ON APERÇOIT TROIS AXES PARALLÈLES QUI DONNENT UNE AUTRE DYNAMIQUE AU PAYSAGE : LA ROUTE, LES MAISONS, L’EMBOUCHURE DU FLEUVE QUI VIENT SE GLISSER DANS LA VALLÉE. CYBORG S’IMPLANTE DANS UN PAYSAGE AGRICOLE ET SIMPLE ET BÉNÉFICIE DE L’ALTITUDE DE LA COLLINE POUR SE DÉCONTRACTER ET REFLUER SES PEURS. IL DISPOSE D’UN LIEU DE VIE, DE TRAVAIL, DE RENCONTRES, D’ÉCHANGES, PAISIBLE DANS UN PAYS OU IL TROUVE SES ORIGINES. GENKAI EN JAPONAIS SIGNIFIE LIMITE CE QUI INSTAURE UN OXYMORE AVEC LE TERME OUVERTURE ET DÉGAGE UN PARALLÈLE AVEC LE PROJET. LE SOHO QUI EST UNE MICRO ARCHITECTURE, VA DANS UNE LOGIQUE CONTRAIRE DES BESOINS DE CYBORG. C’EST POURQUOI IL DOIT ETRE PENSÉ COMME UN ENTRE-DEUX DANS LES RELATIONS INTERIEUR / EXTERIEUR, OMBRE/LUMIERE. POUR SE SENTIR ABRITÉ MAIS PAS ENFERMÉ. C’EST UN PROJET QUI ENTRETIENT UNE RELATION ÉTROITE AVEC SON ENVIRONNEMENT À LA FOIS PROCHE ET LOINTAIN.
ÉTANT SITUÉ SUR UNE ZONE D’EXPOSITION, LE SOHO NE PEUT PAS DISPOSER DE GRANDES OUVERTURES. CEPENDANT LA LUMIÈRE NATURELLE EST TRÈS IMPORTANTE POUR CYBORG IL FAUT DONC L’EMMENER AU COEUR DU SOHO. LES ESPACES DE VIE ET DE TRAVAIL SONT DÉLIMITÉS PAR LEUR USAGE, MAIS IL FAUT PRENDRE EN COMPTE LE FAIT QUE C’EST UN SOHO ET QUE DES PETITES PIÈCES NE SONT PAS ADAPTÉES POUR UN CLAUSTROPHOBE. CYBORG EST UN PASSIONNÉ, IL CONSIDÈRE QUE LES ESPACES DE VIE SONT PUREMENT FONCTIONNELS. A CONTRARIO L’ESPACE DE TRAVAIL EST LE PLUS IMPORTANT ET EST L’ÉLÉMENT CENTRAL DU SOHO. L’ENTRÉE DANS SON SOHO DOIT ÊTRE STRATÉTIGIQUE AUSSI DU FAIT QUE DES VISITEURS CIRCULENT TOUT AUTOUR. L’EMPLACEMENT SUR UN SITE D’EXPOSITION IMPLIQUE ÉGALEMENT QUE LE SOHO S’INTÈGRE EN DEVENANT LUI MÊME UNE OEUVRE SUR SON SITE. DE PLUS, LA CIRCULATION EST UN ÉLÉMENT MAJEUR DU PROJET PUISQUE C’EST PAR ELLE QUE CYBORG EXPÉRIMENTE L’ESPACE ET PEUT VIVRE LES OUVERTURES POSSIBLES.
LA MAISON IDÉALE RESPECTE LES ORIGINES JAPONAISES DE CYBORG ET LA PENSÉE TRADITIONNELLE DE L’ARCHITECTURE. PARTICULIERÈMENT CONCERNANT LE RAPPORT AVEC LA NATURE ET LA MANIÈRE DE S’Y INSCRIRE. POUVOIR LA RESSENTIR DANS L’HABITATION, JOUIR DU CONTACT DIRECT AVEC ELLE, ÉPROUVER SES HUMEURS CHANGEANTES... CES SENSATIONS À LA FOIS NECESSAIRES POUR SON BIEN-ÊTRE CONSTITUENT ÉGALEMENT UNE SOURCE CRÉATRICE DE SON TRAVAIL. CYBORG A ÉGALEMENT BESOIN D’AVOIR DES VUES STRUCTURÉES, DES MURS AVEUGLES LE METTENT MAL À L’AISE, DE MÊME POUR DES BAIES VITRÉES DE TOUS LES CÔTÉS, IL SE SENTIRAIT EXPOSÉ COMME DANS UNE VITRINE. LA CIRCULATION DE SA MAISON DÉLICIEUSE DOIT ÊTRE BIEN PENSÉE, CAR LES ENTRÉES ET LES SORTIES CONSTITUENT POUR LUI DES ISSUES ET SONT VITALES. LE FAIT QUE CE PAYS SOIT SISMIQUE EST SOURCE DE CRISE DE CLAUSTROPHOBIE POUR CYBORG. IL A DONC BESOIN DE STRUCTURE LÉGÈRE ET AÉRÉE. CYBORG EST UNE
PERSONNE NÉANMOINS TRÈS SOCIABLE ET PARFAITEMENT À L’AISE DANS UN ENVIRONNEMENT QUI NE L’OPPRESSE PAS. AINSI IL AIME RECEVOIR DES AMIS CHEZ LUI POUR PRENDRE LE THÉ, DISCUTER DE LITTÉRATURE, DE VOYAGES. S’ÉTANT INSTALLÉ DANS UNE PARTIE DU JAPON OÙ LA PLUIE EST FRÉQUENTE MAIS LES TEMPÉRATURES DOUCES, IL VEUT POUVOIR RESSENTIR CE CLIMAT, NOTAMMENT LE VENT QUI EST POUR LUI SYNONYME DE LIBERTÉ, AINSI QUE LE SOLEIL ET LA LUNE. L’ENVIRONNEMENT PROCHE EST BOISÉ, CE QUI PERMET À LA MAISON DÉLICIEUSE DE COMMUNIER AVEC LA NATURE PUISQUE LES ARBRES SONT INTÉGRÉS DANS LE PROGRAMME ARCHITECTURAL.
BIBLIOGRAPHIE
LA MAISON JAPONAISE ET SES HABITANTS, BRUNO TAUT (2014) LA TENTATION DE KYÔTO, JEAN SARZANA (2014) PENSÉES SUR L’ARCHITECTURE ET LE PAYSAGE, TADAO ANDÔ (2014)
TADAO ANDÔ, MR. FURUYAMA, TASCHEN (2016)
ÉLOGE DE L’OMBRE, JUN’ICHIRO TANIZAKI (1933)
LA DÉSOBÉISSANCE DE L’ARCHITECTE, RENZO PIANO (2007)
PENSER L’ARCHITECTURE, PETER ZUMTHOR (1998)
RENZO PIANO, PHILIP JODIDIO, TASCHEN (2012)
ATMOSPHÈRES, PETER ZUMTHOR (2008)
Adrien Lucas
Retour Léo Parodi
Cyborg Selma Lahlou
“Je suis un être différent, impressionnant. Je suis un phénomène de foire exposé depuis bientôt un an. Des gens du monde entier viennent me visiter, me toucher, me regarder, me découvrir. Je suis une toile, une sculpture, une danseuse étoile, un opéra, je suis un spectacle à longueur de journée, du matin au soir. Ces allés retours, ces enfants sur la pointes des pieds, ces grandes personnes qui s’accroupissent, pour voir de plus près, voir la différence, voir l’autre. Ils s’approchent, parlent, ricanent quelque fois, chaque personne réagit différemment. Ces regards m’oppressent, c’est si fatiguant de se sentir regarder quand on ne vous regarde
plus, j’ai développé une haine et réticence du regard, mais ça, personne n’en sait rien. On ne m’adresse pas souvent la parole, l’homme a peur des autres, il ne m’a pas fallut longtemps pour le comprendre. Je vois défiler des visages, des couleurs, des formes, j’entends le sons de leurs voix, de leurs pas, j’analyse souvent ce que j’entends et regarde, ce que je sens aussi, lorsqu’une main vient se poser sur la mienne, je sens ces peaux, ces lumières différentes qui pénètrent entre chaque silhouette. Ces ombres qui naissent le samedi après midi quand les gens se multiplient dans la salle. C’est intéressant d’analyser les comportements, et toutes ces petites
choses auxquelles on ne prête pas attention, qui font appel aux sens. Arrêtez vous dans un jardin, à une heure précise, et parlez des ambiances, de vos sens, de vos ressentis, c’est une chose que l’homme devrait faire plus souvent. Les hommes n’ont plus le temps, moi je l’ai, je reste assis toute la journée à sourire comme un guignol sans en recevoir pour autant, ou du moins par les adultes. Les enfants agissent si différemment, qu’est-ce que c’est beau la naïveté. Il est vrai que je parle beaucoup, j’ai perdu l’habitude alors quand je commence il est dur de m’arrêter. Ma vie se résume à ça, et pour y répondre je m’enfuis, je me cache, me couvre. Venez voir de plus près. je vous invite chez moi.” Mon habitation se situe à Paris, sur le belvédère de Belleville. J’ai une vue panoramique sur toute la ville, je vois tout, les hommes, les immeubles, quelques bâtiments plus hauts et ceux plus bas, la Tour Eiffel, puis celle de Montparnasse, je vous vois. Je vois l’activité d’une ville au quotidien, je vous surveille presque. Vous n’imaginez pas le bonheur que c’est. Mon habitat est fortement lié à ma personnalité et à mes besoins en terme d’espace : un dialogue entre l’homme et l’habitat. Je suis à la place du spectateur. Ce belvédère est un espace public, car la vue attire la foule…moi qui voulait me retirer de
celle-ci, et me couvrir ! Mon architecture me permet de voir, sans être vu. C’est un cochon architectural qui recouvre mon corps et mes gestes, prend forme de chacune des fonctions, de chacune des pièces. Jusqu’au XVIII ème siècle, Belleville était un coin de campagne où fermes, moulins à vent et guinguettes s’élevaient parmi les cultures. L’ancien village où s’installèrent à la fin du XIX ème siècle les populations modestes chassées de Paris par les travaux d’Hausmann a connu récemment une métamorphose complète. Situé à mi-chemin entre le parc des Buttes-Chaumont et le cimetière du Père Lachaise, sur la colline de Belleville, le parc de Belleville culmine à 108 mètres. Au XIXème siècle, les maisons qui étaient à l’époque situées de part et d’autre de deux escaliers du parc actuel, donnaient à la folie des airs de Montmartre. A la fin du XXème siècle, les petites maisons, les cours, villas et les passages disparurent, cédant la place à des habitations modernes et au parc de Belleville. Avec 44 mm, le mois d’Avril est le plus sec. Le mois de Mai, avec une moyenne de 58 mm, affiche les précipitations les plus importantes. Juillet est le mois le plus chaud de l'année. La température moyenne est de 19.4°C à cette période. En Janvier, la température moyenne est de 3.3 °C. Janvier est de ce fait le mois le plus froid de l’année.
Mon second habitat se trouve sur l’île d’Oki, au Japon. C’est une réponse à l’architecture conçue à Paris. Né d’un dialogue entre l’homme et son environnement. Je m’y perds souvent, je connais le milieu pourtant, j’y habite quelques mois durant l’année, et je m’y perds encore. Ce site offre un rapport à la nature. Il est vrai que je suis nostalgique face à cette nature, le monde d’aujourd’hui où le projet technico scientifique est entré dans une phase d’accomplissement totale, l’intégralité est occupée par l’homme, cette nature sauvage non maitrisé par l’homme est en train de disparaitre. Je veux me réfugier dans l’inhabité. 9 mois sur 12, je suis regardé 270 jours par an, sans arrêt. Vous imaginez donc bien, qu’une fois ailleurs, je ne cherche plus aucun contact humain. Sur le site, je suis seul, sans voisinage. Les gens ont commencé à s'installer dans la région Oki il y a 30.000 ans. Oki apparaît comme un endroit important contenant les documents littéraires les plus vieux du Japon. Basé sur ces mythes de création, Oki est considérée comme étant la troisième région créée au Japon. Depuis les temps immémoriaux, la région était considérée par le gouvernement central pour avoir joué un rôle important dans l’histoire. La plupart des festivals traditionnels dans Oki sont religieux. On considère ces festivals comme un événement communautaire. Comparé à d'autres zones
du Japon, Oki a beaucoup plus de lieux saints et moins de temples. En 2013 les îles d'Oki sont devenues une partie du réseau global Geoparks soutenu par l’Unesco. Le Geopark est un secteur des sites géologiques avec la valeur scientifique ou esthétique, travaillant pour préserver et célébrer la terre, la nature, l'histoire et la culture des personnes sur les îles. Il inclut les îles d'Oki elles-mêmes. Ceci prend en considération l'espèce marine riche des îles et l'industrie importante de pêche. La majeure partie du Japon est considérée comme avoir un climat tempéré humide. La région d’îles d'Oki n'est aucune exception. Dans ce climat humide chaud il y a quatre saisons distinctes, avec les précipitations lourdes en début de l’été et la neige pendant l'hiver. Cependant, les chutes de neige dans la région d'îles d'Oki est relativement légère comparées à d'autres régions voisines. La moyenne pluviométrique annuelle est de 1750 millimètres; la température annuelle moyenne est 14°C, et le niveau moyen d’humidité est 76%. Le mois le plus froid est février, avec une température moyenne de 3,9°C, alors que le mois le plus chaud est août, avec une moyenne confortable de 25,6°C. Basée sur les précipitations annuelles, la moyenne mensuelle est plus de 100 millimètres. Le niveau d'humidité n’est pas moins de 70% de tous mois.
Désaxements Yacine Sefrioui Cyborg est dessinateur. Il a subi une opération de l’œil liée a une cataracte qui a mal tournée. Il était censé perdre la vue, mais son médecin lui a proposer un traitement qui devait le guérir. Cyborg a réagi différemment, sa lentille et son œil tout entier devint capable de capturer des images et de les sauvegarder dans sa mémoire. Il se mit a vivre différemment, il s’intéressa au dessin, pour essayer de faire comprendre aux gens comment il percevait les choses. Il a essayé pendant une grande partie de sa vie d’expliquer ce phénomène, des tests ont été effectués sur lui, de grandes compagnies de photographie l’ont contacté mais rien. Cyborg reste unique, il est réservé, calme et admirateur de nature, de paysages qu’ils soient naturels ou urbains, il admire, s’émerveille et profite de ceux-ci. L’eau pour
Cyborg est indispensable, elle est pour lui la vie, elle est purificatrice, il aime le bruit qu’elle fait lorsqu’elle ruisselle, ou lorsque des vagues se créent. Ses yeux ont besoin de lumière, de voir loin, d’avoir des vues éloignées des paysages, il a du mal à percevoir les masses trop proches, qu’il ne pourra pas stocker donc pas dessiner. Lorsqu’un paysage lui plait le marque ou l’émeut, il le stock, et le peint sans avoir à être devant. Il vend ses œuvres chez lui et ne se déplace pas beaucoup, de peur d’avoir trop d’images stockées en lui. Il ne sort donc pas beaucoup de chez lui, il travaille dans ses lieux de vie, ses maisons sont ses ateliers. Située sur l’allée des Cygnes, sur une île artificielle, la parcelle se retrouve sur le quai de l’allée derrière les arbres,
en retrait par rapport aux marcheurs. Rapport à la Seine (sons, péniches). A la nature accès obligatoire par les espaces verts de l’allée. Monuments ( Statue de la liberté). Différents moyens de circulation pour usagers, passages de véhicules interdits, flux, tourisme. Pourquoi ce site ? Paris offre de magnifiques paysages, de nombreuses vues, la Tour Eiffel, Beaugrenelle (Paris, sa modernité), la Seine, les péniches et leurs sons. Le rapport à l’eau, la proximité à celle-ci donne un cadre merveilleux, dans une grande ville comme Paris, où Cyborg se retrouve avec lui même, mais aussi parce qu’il aime être prêt de l’eau, aime avoir cette rupture avec la terre ferme et avoir cette intimité qu’il aime tant. On retrouve aussi un certain contraste à ce niveau de Paris, en étant sur une fine ile entre deux rives de Paris, d’un coté l’ancien Paris, avec le quartier de Passy, les bâtiments Haussmanien, et de l’autre les tours, le verre, la hauteur du quartier Beaugrenelle. Le but étant d’offrir une certaine variété de paysages et une ambiance propice au travail mais aussi pour ses caractéristiques précises. La course du soleil, en ayant orienté Nord le plan. Ce schéma est fait en fonction des différentes heures de la journée et montre comment la lumière interagit avec la maison de Cyborg. Le
climat de Paris est de type océanique dégradé : l'influence océanique est prépondérante à celle continentale, et se traduit par des étés assez chauds, des hivers doux avec des pluies fréquentes en toutes saisons et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles que sur les côtes et quelques pointes de températures, influence continentale au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une croissance de la température. Naoshima Naoshima est une petite île japonaise, située dans la mer intérieure de Seto et appartenant à la préfecture de Kagawa à Shikoku. Elle est mondialement célèbre pour ses musées d’Art Moderne, l’architecture de certains de ses bâtiments et les sculptures éparpillées un peu partout sur son territoire en extérieur. La parcelle est située sur une pointe, a l’extrême sud de l’île de Naoshima, vue sur la mer, paysage coupé du monde, loin de la terre ferme mais en même temps si proche. Constructions autour, pureté, modernité, béton brut, escaliers. Architecture minimaliste, passage des piétons. Proximité avec la nature, paysage montagneux, marin mais aussi forestier. A proximité, le Benesse Art Museum réalisé par l’architecte japonais Tadao Ando. Des volumes simples, en
béton. Du verre, des ouvertures, une architecture qui n’est pas terrestre. On remarque aussi des cadrages bien précis sur le ciel, sur des plans du paysage. Naoshima n’est pas une petite île paisible comme les autres, d’étranges créatures l’habitent et attirent les visiteurs du monde entier... Cette petite île (3400 habitants sur environ 8km2) située entre Takamatsu et Okayama, a longtemps vécu de l’industrie du raffinage. La course du soleil, en ayant orienté Nord le plan. Ce schéma est fait en fonction des différentes heures de la journée et montre comment la lumière interagit avec la maison de Cyborg. Le climat y est chaud et tempéré. Des précipitations importantes sont enregistrées toute l'année à Naoshima, y compris lors des mois les plus secs. D'après Köppen et Geiger, le climat y est classé Cfa. Sur l'année, la température moyenne à Naoshima est de 15.5 °C. Les précipitations annuelles moyennes sont de 1156 mm. Pour commencer, la base de mon travail était les caractéristiques, le métier de Cyborg, le site, mais aussi l’environnement. Je devais répondre à la demande du client pour lui permettre d’exercer sa passion librement et surtout vivre dans un lieu qui suggère une certaine ambiance de travail. Ma réflexion s’est faite sur l’élément qui a fait que le per-
sonnage est Cyborg. Sa vision hors du commun, sa capacité à stocker et mémoriser chaque détail d’un espace, paysage, chaque perspective ou profondeur. Donc j’ai du lui offrir différentes vues, différentes hauteurs et différentes lumières, tout cela dans une ambiance délicieuse au Japon. Ensuite, lui permettre d’exercer dans les meilleures conditions, c’est-à-dire faire en sorte de ne pas l’exposer entièrement car il est réservé et ne sort pas beaucoup, lui créér un espace vraiment intime tout en donnant de l’ouverture. Le dessaxement a été pour moi l’outil premier de mes projets pour Cyborg, l’orientation des espaces, le jeu sur la hauteur, la cassure de certaines angles pour orienter la vue, et aller chercher directement la lumière. J’ai donc imaginer ce projet aussi, en terme d’architecture, par rapport aux architectures avoisinantes, ou encore architectures types liées à celles que j’ai utilisé, “la maison sur l’eau”. A partir de là, la question du projet double a été directement identifiée et isolée, car les projets étaient pour la même personne bien sûr, mais surtout dans le même but et la même logique, seulement en fonction des différents lieux, Naoshima ou Paris, ou nous remarquons une réelle différence au niveau des paysages naturels mais aussi au niveau de l’intimité propre du site.
Borgcy Bastien Molinaro Borgcy est un cyborg de 3e générations, il 27ans. Il est photographe de profession et travail à Paris. Il aime la marche (promenade), la peinture, le dessin, l’eau (son bruit, son contact) et la culture japonaise, dont il a adopté quelques coutumes. Notamment le fait de prendre tous ses repas sur une table basse. Son coté machine l’éloigne de l’homme primitif, une perte prononcée au niveau de son instinct, mais qui lui confère un meilleur état physique. Pour le Soho j’ai voulu créer, à partir de cadres de vues sur la Seine et/ou sur la ville, des volumes contenant les différents usages. Venant s’accrocher par la suite sur un volume de référence. Tout en permettant, une circulation simple, ainsi qu’une connexion à l’eau, à la ville. Pour la Maison Délicieuse j’ai voulu créer une connexion forte avec la nature (forêts, lac, montagnes,..). Ainsi que la possibilité d’ouvertures sur
les paysages notamment les éléments imposant comme les montagnes, la forêt ou encore l’horizon lointain de la rivière, qui permettent une identification intense avec le site. J’ai disséminé les pièces intimes dans la forêt, créant ainsi une invitation à la promenade. Les sites offrent des paysages avec des éléments forts, ponts, Tour Eiffel à Paris, montagnes, forêts au Japon,ainsi qu’une connexion avec l’eau. Le climat au Japon est très pluvieux et sec. Les précipitations peuvent atteindre 180 mm par mois durant Juillet, Aout et Septembre. La température oscille de 0°C (Décembre, Janvier et Février) à 25°C (Aout). Le climat de Paris est marqué par des précipitations (40mm en Février, 60mm en Mai et Juillet). Les températures oscillent de 0°C en Décembre, Janvier et Février, à 25°C en Juillet et Aout.
#51
Multirésidence Paris / Japon Atelier Marc Vaye Invités du jury Bertrand Renaud, Doris Von Drathen, Mireille Kassar, Frank Salama Assistant Rida Saad
© Musée Pablo Picasso
Ecole Spéciale d’Architecture
Cycle 1 Semestre 2 Al Ozaibi Mariam Archer Nicolas Bullet Constance Delahaigue Thibault El Baraoui Yassine Faisan Alexandre Fontanille Hugo Gaspard Victoria Konzi Annet Mangbi Lacroix Florian Lahlou Selma Lakdawala Almash Laur Marie-Alice Lucas Adrien Martin Jules Molinaro Bastien Nguyen Van Nguyen Thomas Parodi Léo Sefrioui Yacine Ye Yanhao
Automne 2016