recherches avancées
Arzhel Prioul allias Mardi Noir - mardinoir@yahoo.fr Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 2019. .
C’est au printemps 2016 que le blockhaus a été aperçu pour la première fois. Le chantier de réhabilitation débutait, des bâtiments étaient rasés, des murs tombaient créant des brèches dans l’enceinte de l’hôpital de L’hôtel-Dieu à Rennes. C’est aussi à ce moment-là que des fouilles archéologiques ont été menées sur le site pendant une bonne année, puis ce fut la construction de logements le long de la Rue de la Cochardière. Une partie de ces nouveaux bâtiments a été livrée en 2019, les palissades de chantier ont été déposées créant un nouvel axe de circulation entre la Rue de L’hôtel-Dieu et la Rue Saint Martin. C’est le long de barrières des chantiers entre la rangée des logements neufs et l’ancien hôpital que l’accès au blockhaus s’établit. L’appropriation d’un lieu relève toujours d’un concours de circonstances favorables. Si des appartements ont déjà été livrés, certains restent à vendre, la cellule commerciale du rez de chaussez n’est pas encore achevée. C’est un moment transitoire où les premiers occupant∙e∙s côtoient curieux∙euses et ouvrier∙ère∙s. C’est un accès aux chantiers qui n’est pas (re)fermé. Enfin, ce sont des grilles dépourvues de cadenas aux entrées du Blockhaus. En vis à vis, nous avons donc des immeubles partiellement occupés et/ou encore en travaux, et face aux entrées, c’est la partie Est de l’hôpital à réhabiliter. Dans l’une des aile, c’est la base vie où les différents corps de métiers se croisent et les travailleur∙euse∙s prennent leur pause, mais c’est l’été et il y a moins de monde. C’est un espace-temps hybride dans lequel la démarche artistique peut se déployer, une interstice à travers laquelle il est possible de s’engouffrer. Lors de la première visite, le constat est que le lieu a été vidé de tout objets pouvant identifier son passé ou les diverses activités qui ont pu se développer. Les quelques recherches complémentaires menées sur internet ne fournissent guère d’éléments.
repérages
L’hôtel-Dieu, Rennes, 8 Avril 2016.
repérages
L’hôtel-Dieu, Rennes, 8 Avril 2016.
repérages
L’hôtel-Dieu, Rennes, 8 Avril 2016.
repérages
L’hôtel-Dieu, Rennes, 15 Juin 2019.
repérages
L’hôtel-Dieu, Rennes, 15 Juin 2019.
Le blockhaus construit durant la seconde guerre mondiale a abrité par la suite un centre de transfusion sanguine et un cabinet de radiologie pour devenir un espace de stockage de dossiers médicaux, comme l’attestent les documents trouvés à l’intérieur (des cartes de groupe sanguin, des résultats d’analyses, des pochettes de radiologie, des numéros de dossiers écrits à même les murs, quelques dates des années 70 à 90...) « Du 11 juillet 1940 au 4 août 1944, l’armée allemande transforme L’hôtel-Dieu en Kriegslazarett (hôpital de guerre). Le blockhaus qui subsiste, entre les deux ailes est de l’hôpital initial, fut bâti à cette période. Ce n’est que le 7 août 1945, après la réquisition des locaux par l’armée américaine, qu’il put reprendre une activité normale. Le blockhaus a ensuite été occupé par le centre de transfusion sanguine au début des années 1950. Les congélateurs de plasma installés dans les sous-sols, le laboratoire d’analyse des agglutinines et le premier service informatique de l’hôpital y ont pris place jusqu’en 1980, avant que l’établissement français du sang de Pontchaillou n’entre en fonction. À la suite des dégradations survenues lors de la Seconde Guerre mondiale, les réparations et la réinstallation progressive des services de L’hôtel-Dieu furent laborieuses. À cette occasion, les ailes d’hospitalisation ont été dotées de chambres individuelles et le bloc Pasteur s’est enrichi de six salles d’opération mais la capacité d’accueil est restée insuffisante et la nécessité de développer le site de Pontchaillou s’est rapidement imposée aux yeux de tous. » Les hôpitaux de Rennes : histoire, architecture et patrimoine. (Page 22) C. Lemaître et B. Sabatier, Mars 2017. Sur le devenir du blockhaus, il n’y a que très peu d’informations. Sa présence est à peine indiquée sur les plans du projet immobilier de la filiale du Groupe Bouygues : Linkcity en charge de la requalification du site de L’hôtel-Dieu. Dans un article de Ouest France de mars 2018, l’avenir du blockhaus est évoqué : « Autre sujet de préoccupation : le blockhaus situé sur le parking, côté rue de la Cochardière. Après avoir imaginé sa démolition, Linkcity, en lien avec la Drac et la Ville, a finalement opté pour son maintien. Il s’agit d’un bâtiment présentant de fortes contraintes physiques : peu d’ouvertures, accessibilité limitée, faibles volumes intérieurs, mais on peut y développer de nouvelles activités et services. » C’est donc un bâtiment central dans le nouveaux quartier qui a été oublié, à l’image de son aspect extérieur : complètement dissimulé sous la végétation. Cette masse de béton est très bien camouflée remplissant ainsi ses fonctions premières d’abri pendant la guerre ; c’est la cachette idéale ! Doit-on pour autant considérer cet édifice comme une verrue dans le quartier ? Avec ses murs d’une épaisseur de de deux mètres, il devient impossible de le détruire et le dynamiter pourrait fragiliser les bâtiments alentours. En général, ces opérations sont trop coûteuses et trop risquées et il n’est pas rare de laisser des blockhaus au beau milieu d’habitations. En 1988, lors de la construction de «l’ancienne nouvelle» gare de Rennes, un blockhaus avait été dynamité boulevard de Beaumont. Le Blockhaus du Haut-Bois à Saint-Jacques-de-la-Lande a quant-à lui été conservé.
BLOCKHAUS + BLOCKHAUS
Blockhaus du Haut-Bois, Saint-Jacques-de-la-Lande, 11 Mars 2014.
CASEMATE EN URGENCE
Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 19 & 20 Juillet 2019.
prélèvements
Documents trouvés et numérisés. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 18 Octobre 2019.
Le premier collage représente le pictogramme de protection du soleil et des radiations. On retrouve notamment ce symbole sur les cartons d’emballage des films radiographiques et des pochettes ont d’ailleurs été scotchées aux fenêtres des portes d’entrées pour occulter d’avantage le lieu. Le pictogramme est ici reproduit en grand et placé dans la première pièce à droite de l’entrée gauche du bâtiment qui devient un abri de surface, un refuge anti-atomique. La première image visible de l’extérieur à cette entrée représente une personne en fauteuil roulante. Le collage dans un angle de la pièce donne à voir une jambe cassée. Cette représentation évoque le passé du bâtiment et sa fonction première de mise à l’abri des personnes malades et/ou handicapées lors des bombardements, avec sa rampe d’accès située dans l’axe de la porte de l’aile Est de l’hôpital. La peinture bleue sur papier blanc renvoie au code couleur de la place handicapée et souligne l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. C’est une entrée inclusive où l’aire de retournement est suffisamment large pour permettre la rotation d’un fauteuil, mais les normes actuelles limitent désormais l’accueil du public dans le bâtiment. En effet, à l’extérieur la pente excède les 5% préconnisés et les passages à l’intérieur ont une hauteur de 1,70 mètre sur une largeur de 80 centimètres.
pictogrammes
Cartons d’emballage pour films de radiographies.
entrée inclusive
Acrylique sur papier, collage, 175 x 150 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 4 Septembre 2019.
abri de surface
Acrylique sur papier, collage, 200 x 200 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Juillet 2019.
aire de retournement
Plan du sas de l’entrée gauche. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 15 Octobre 2019.
Comme l’indique un nouveau pictogramme, le lieu est est a été conçu comme un point de rassemblement. C’est à ce moment précis qu’il faut allumer une lumière comme le précise l’inscription dans la première salle pénétrée. Sur le mur du fond, le labyrinthe du pictogramme des monuments historiques évoque l’idée du parcours à réaliser dans le bâtiment. C’est aussi bien évidemment un rappel de la fonction initiale du blockhaus et de sa préservation actuelle comme patrimoine. Des étiquettes de cartons d’emballages sont reproduites au dessus de l’escalier et guident les visiteur∙euse∙s au sous-sol. Une première silhouette humaine à taille réelle en train de courir surgit dans la pénombre. C’est le même personnage des panneaux verts lumineux indiquant la sortie en cas d’évacuation aperçus aux différents points de passages du blockhaus.
point de rassemblement
Acrylique sur papier, collage, 95 x 95 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Août 2019.
lumière
Acrylique sur papier, collage, diam : 75 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 18 Septembre 2019.
monument historique
Acrylique sur papier, collage, 180 x 180 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 13 Août 2019.
étiquettes
Acrylique sur papier, collage, 100 x 100 cm X5 = 300 x 300 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 30 Août 2019.
échapper
Acrylique sur papier, collage, 120 x 175 cm X4. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Juillet 2019.
En faisant un demi tour, il y a une pièce avec des restes de boîtiers électriques et des câbles sectionnés. Ici, les conduits d’aérations amplifient le son extérieur et les bruits des travaux ainsi que les conversations des ouvrier∙ère∙s se perçoivent plus ou moins distinctement selon l’heure de la journée. Ce brouhaha demeure incompréhensible comme le souligne les signes de ponctuation exclarrogatif. Selon le pictogramme reproduit en vert, il faudrait casser pour obtenir l’accès vers le monde extérieur, mais les murs font deux mètres d’épaisseur et la tâche s’avère vaine. Les différents panneaux représentés dans ce lieu jouent volontairement sur une forme de détournement. Servent-ils simplement à guider les visiteur∙euse∙s ou à soulever des réflexions plus globales sur le lieu dans son état actuel, à émettre des références à son passé ou à évoquer son avenir !? Dans la chaufferie, le danger qui devient drôle renforce la confusion. Le doute se prolonge avec les icônes faciales qui passent du rire aux larmes. Le visage détendu fait place à celui de la peur au sein du triptyque. Le sentiment d’effroi atteint son paroxysme avec la reprise du Cri de Munch, comme un avertissement aux interventions des pièces suivantes.
échapper #1
Acrylique sur papier, collage, 120 x 175 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Juillet 2019.
casser pour obtenir l’accès Acrylique sur papier, collage, 160 x 160 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Août 2019.
exclarrogatif
Acrylique sur papier, collage, 230 x 230 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Septembre 2019.
drôle
Acrylique sur papier, collage, diam : 200 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 7 Septembre 2019.
icônes faciales
Acrylique sur papier, collage, 180 x 220 cm, 185 x 220 cm, 190 x 220 cm = 600 x 220 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 13 Septembre 2019.
un cri
Acrylique sur papier, collage, 190 x 220 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 14 Août 2019.
Organiser ici une partie de tennis relève d’une idée loufoque. Ce geste incongru à pour résultat la formation d’impacts rouges sur les murs, et d’une marre de sang au sol. C’est l’évocation des horreurs de la guerre, des morts et des blessé∙e∙s qui ont peut être été opéré∙e∙s ici quand dehors les bombardements faisaient rage ! Par la suite, ces pièces du sous-sol ont également servi pour abriter les congélateurs pour les poches de plasma... Un ruban de signalisation danger est tendu pour une mise à distance du public avec ces atrocités et/ou un seuil de discrétion vis à vis du secret médical. En face, la figure de Bouddha semble veiller sur le bon déroulement de ce scénario en proposant un temps de relaxation invitant à la méditation, illustrant les diverses reconversions du lieu, sa future réincarnation et son actuelle réanimation par le biais des interventions artistiques ici (ré)activées.
le peintre sportif #6
Acrylique, balle de tennis, raquette, ruban de signalisation. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 23 Août 2019.
relaxation
Acrylique sur papier, collage, 150 x 220 cm, ruban de signalisation. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Septembre 2019.
espace de stockage
Acrylique sur papier, collage, 80 x 115 cm X8 = 450 x 230 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Août 2019.
manipulation
Acrylique sur papier, collage, 185 x 190 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 13 Août 2019.
échapper #3 - police
Acrylique sur papier, collage, 120 x 175 cm, 65 x 130 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Juillet & 20 Septembre 2019.
humains
Acrylique sur papier, collage, 70 x 185 cm, 60 x 168 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 11 Septembre 2019.
Quel avenir est à prédire pour ce lieu ? Dans la dernière pièce du sous-sol où des bidons sont entassés, un personnage en combinaison spatiale qui manipule l’un de ces fûts laisse présager de leur dangerosité potentielle. L’enfouissement des déchets industriels sous d’épais murs de béton ou dans des cavités est une réalité ici évoquée. C’est une forme d’angoisse qui se raconte et se vit à travers la déambulation dans ces pièces plongées dans la pénombre. Alors que la lumière du jour perce dans le sas suivant, la silhouette qui s’échappe en cas d’évacuation semble stoppée par un chien policier posté en embuscade dans un coin de la pièce. Comme le portail est condamné, cette issue de secours n’en est malheureusement pas une. Nus, le couple d’humains restés coincés et qui se veulent accueillants semblent en décalage avec leur environnement et les différentes scènes aperçues dans les précédentes pièces. Pourtant, il reste deux bouteilles de bière posées sur les anciens bancs en béton dans les renfoncements supposant ici un espace de convivialité. C’est sûr qu’ici, les gardes se serraient les uns contre les autres et plus tard c’était l’espace de pause du personnel soignant. Comme le préconise l’inscription au marqueur sur la vitre Ne pas oublier de fermer cette porte, et sous le contrôle du chien de garde, il faut revenir en arrière et repasser dans les salles déjà visitées. Ce mouvement implique un nouveau sens de lecture : les icône faciales et le cri (re)deviennent des symboles utilisés pour signifier aux générations futures la présence de déchets radioactifs. Les interventions se répondent entre elles, et un dialogue s’instaure d’un mur à l’autre, progressent à travers les pièces en enfilades ou correspondent en élévation. Ainsi, le pictogramme vu au début du parcours signifie-t-il vraiment que l’abri de surface protège des radiations ou qu’il en contient ?
Face à l’hostilité du lieu et des réflexions suscitées par les diverses interventions, il faut remonter pour trouver la sortie. L’architecture simple et rationnelle du bâtiment propose un agencement similaire d’un niveau à l’autre. La distribution des pièces se fait également à travers une enfilade. Dans la première, la lumière du jour peine à rentrer à travers une percée dans le mur d’un mètre d’épaisseur. Une fenêtre a été posée proposant une vue sur rien, et un paillis de feuilles mortes recouvre une partie du sol basculant l’extérieur à l’intérieur. Cette fausse ouverture renvoie également au camouflage de certains blockhaus durant la seconde guerre mondiale comme celui situé à Batz-Sur-Mer sur lequel était peint en élévation portes et fenêtres pour tromper l’ennemis... (l’idée initiale consitait à remplir entièrement la pièce de feuilles mortes pour désorienter les promeneur∙euse∙s et reproduire la fenètre sur la façade Est du blockhaus de L’hôtel-Dieu).
grand blockhaus
Carte postale vue sur le blog Architecture de Carte Postale de D. Liaudet. Batz-Sur-Mer, Loire-atlantique.
vue sur rien
Photomontage. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 17 Octobre 2019.
vue sur rien
Acrylique sur papier, collage, 200 x 170 cm, paillis de feuilles mortes. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 9 Août & 25 Septembre 2019.
vue sur rien
Acrylique sur papier, collage, 200 x 170 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 9 Août 2019.
En s’engageant dans la petite pièce centrale, le changement de décor est radical puisque les murs ont été recouverts de tapisseries aux motifs désuets qui évoquent une certaine époque et les autres fonctionnalités attribuées au blockhaus par le centre hospitalier. L’aire de repos signifiée ici fut-elle un bureau, un secrétariat, une salle d’attente ou déjà un espace de pause ? La veste de travail suspendue a été découverte sous l’épais tapis de feuille morte en décomposition aux abords du blockhaus. Elle en conserve notamment les stigmates : les manches sont rongées par le temps. L’image exotique est une suggestion de représentation qui détend l’atmosphère et invite à la rêverie. La suggestion de présentation existe de l’autre côté du mur : dans la troisième pièce, le palmier s’élève à taille réelle sous les néons. L’ambiance est pourtant capitonnée, insonorisée par des plaques recouvrant murs et plafonds. Toujours en quête de formes d’ouvertures, certaines d’entre elles ont été retirées laissant apparaître de grands aplats noir géométriques tel de fausses percées dans les murs du blockhaus.
niveau 0
Dessin, crayon sur papier, format A4. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 24 Août 2019.
aire de repos
Veste de haute visibilité, cintre. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 28 Septembre 2019.
aire de repos
Acrylique sur papier, collage, 150 x 200 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 11 Août 2019.
suggestion de représentation Acrylique sur papier, collage, 190 x 100 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 6 Sepembre 2019.
suggestion de présentation Acrylique sur papier, collage, 145 x 210 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 9 Sepembre 2019.
formes d’ouvertures
Acrylique béton, tailles variables. vidéo. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 22 Août 2019.
À l’approche du dernier sas, une inscription en allemand avertit du danger et une dernière silhouette indique enfin par où s’échapper. C’est un panneau actuel - généralement observé aux abords des chantiers - signifiant un accès réglementé. C’est une fausse référence au passé du bâtiment qui par sa nature artificielle évoque l’ensemble des interventions réalisées dans ce blockhaus. Si l’enfilade des pièces induit une narration, les plans des deux niveaux se superposent et une connexion s’établit entre les interventions en élévation. Ainsi, l’interdiction d’entrer au niveau 0 est indiquée dans le sas de la porte gauche du blockhaus, au sous-sol le chien policier monte la garde. Cette symétrie entre les deux niveaux est d’autant plus marquée à travers les interventions situées dans les petites pièces centrales. L’aire de repos correspond à l’espace de relaxation du niveau inférieur et la veste jaune fluo, cet équipement de protection individuel renvoi à l’effort effectué par la partie de tennis dans cet endroit exigu et à la souffrance au travail, notamment à la main d’œuvre ouvrière qui sert pour l’édification de ce type d’ouvrages fortifiés. Ces édifices sont désormais élevés au rang de patrimoine, mais ici le symbole des monuments historiques correspond au pictogramme casser pour obtenir l’accès d’un étage à l’autre créant un lien entre le passé, le présent et le futur du bâtiment.
Icônes faciales
!?
Formes d’ouvertures Espace de stockage Suggestion de présentation
Aire de repos Le peintre sportif
Manipulation
Étiquettes
Vue sur rien Un cri
Suggestion de représentation
Monument historique Casser pour obtenir l’accès
Relaxation Lumière er
pp
ha
Zutritt verboten
Échapper
Éc
Abri de surface
Drôle
Point de Échapper Entrée rassemblement inclusive
Police
Échapper
Humains
NIVEAUx 0 -1 Plans superposés. 100
200
500
zutritt verboten
Acrylique sur papier, collage, 110 x 85 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 11 Août 2019.
échapper #4
Acrylique sur papier, collage, 120 x 175 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 21 Juillet 2019.
En complément des interventions, des relevés sont effectués. Des croquis sont dessinés dès la mi-août. Au premier Septembre, le sas d’entrée et la rampe d’accès sont mesurés et comparés aux normes E.R.P. (Établissement Recevant du Public) puis ce sont les salles du niveau 0 le 4 Septembre et le niveaux -1 le 6 Septembre 2019. Les limites du bâtiment dans sa capacité d’accueil sont ainsi évaluées : l’aire de retournement est suffisante pour le cheminement des personnes à mobilité réduite aux entrées mais la largeur de 80 cm des passages intérieurs demeure problématique tout comme leur hauteur de 1,70 mètres qui nécessite le port du casque obligatoire aux visiteur∙euse∙s, et l’accès au sous-sol se fait uniquement par les escaliers ! À partir de ces relevés, des plans sont dessinés manuellement et un parent architecte réalise une version à l’échelle 1/100 du bâtiment. Ces épreuves au format A3 sont collées comme des plans d’évacuation à différents endroits stratégiques du blockhaus. Une gommette indique l’endroit précis où l’on se trouve dans le bâtiment. Par la suite, ces plans sont reproduits sur différents supports de communication : invitations, notices d’exposition, documents interactifs ou dans ce présent ouvrage. Un accueil du public est programmé le samedi 28 Septembre 2019 ; une permanence assurée de 14h à 18h. Des invitations distribuées en amont regroupent les informations nécessaires : plan d’accès au site via le chantier à partir de la rue de L’hôtel-Dieu, l’apport d’une lampe pour arpenter l’intérieur du blockhaus et la venue en toute discrétion afin d’assurer une pérennité à l’événement. Au total, c’est une trentaine de personnes qui se succèdent durant l’après-midi ! En amont, le lieu et ses abords ont été nettoyés, les passages balisés. Un pan de mur est recouvert des croquis et plans dessinés, des fiches de parcours sont distribuées à l’entrée. Elles contiennent les plans fléchés des deux niveaux, les interventions légendées et un texte de déambulation, qui incorpore l’ensemble des titres des intervention, en tentant de les relier justement à travers le parcours opéré par les visiteur∙euse∙s à l’intérieur du blockhaus. Le lieu reste ainsi accessible durant les mois d’Octobre et Novembre. Une maintenance est régulièrement assurée pour l’accueil des visiteur∙euse∙s. De nouveaux tirages de la fiche de parcours sont déposée à l’entrée et en parallèle, les travaux sont diffusés sur le blog : l’information circule. Des passages de routines ou des visites guidées sont régulièrement planifiées. Depuis le 24 Novembre, le bâtiment est un refuge occupé, le blockhaus de L’hôtel-Dieu est (re)devenu un abri.
hors circuit
Acrylique sur papier & carton, 50 x 30 cm, chaîne en plastique. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 18 Septembre 2019.
plan d’interventions
Photocopie, collage, 42 x 29,7 cm, gommette, plan par Serge P. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Septembre 2019.
D’INTERVENTIONS Monument historique
Vue sur rien
Aire de repos Suggestion de représentation
Étiquettes
Formes d’ouvertures Suggestion de présentation
PLAN
Lumière
NIVEAU 0
BLOCKHAUS DE L’HÔTEL-DIEU, RENNES, FR. MARDI NOIR : RECHERCHES AVANCÉES 2019.
100
200
500
Entrée inclusive
Abri de surface
Zutritt verboten
Échapper
Point de rassemblement
PLAN
D’INTERVENTIONS Un cri
Le peintre sportif
Espace de stockage
!?
Manipulation
Icônes faciales
Casser pour obtenir l’accès
Relaxation
Police
er
pp
ha
Éc
Drôle
Échapper Échapper
Humains
NIVEAU -1
BLOCKHAUS DE L’HÔTEL-DIEU, RENNES, FR. MARDI NOIR : RECHERCHES AVANCÉES 2019.
100
200
500
invitations
Plan d’accès, texte de déambulation, QR code. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 28 Septembre 2019.
PLANS AFFICHÉS
Plans et relevés, dessins, photocopies, formats A4 & A3. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 28 Septembre 2019.
recherches a v a n c é e s C’est un abri de surface à l’entrée inclusive vers lequel nous accédons par une rampe extérieure. C’est à gauche du bâtiment que se situe le point de rassemblement. Débutons la visite en allumant une lumière et pénétrons dans la première salle du monument historique. Les étiquettes collées audessus de l’escalier nous invitent à nous échapper au sous-sol. Mais faut-il casser pour obtenir l’accès !? C’est drôle ; ici les murs atteignent les 2 mètres d’épaisseur alors pour s’échapper... Les icônes faciales nous poussent à émettre un cri que personne n’entendra (probablement étouffé par les impacts rouges du peintre sportif). Après un temps de relaxation, nous poursuivons dans une troisième pièce : c’est un espace de stockage où un individu vêtu d’une combinaison est en pleine manipulation. Attirés par une lueur, nous espérons enfin pouvoir nous échapper mais le portail est fermé aux humains ! La police monte la garde, alors nous retournons sur nos pas à travers le sous-sol jusqu’aux escaliers et grimpons au niveau supérieur, où nous nous engouffrons dans une enfilade de pièces. La première avec sa vue sur rien, puis une aire de repos avec sa suggestion de représentation d’une image exotique sur la tapisserie, et de l’autre côté du mur c’est la suggestion de présentation avec ce palmier à taille réelle. Des formes d’ouvertures, il y en a, mais elles sont vaines alors nous passons les portes battantes jusqu’au dernier sas où nous déchiffrons un avertissement en allemand : zutritt verboten. Les recherches avancées sont terminées et nous pouvons enfin nous échapper vers la sortie. Mardi Noir (texte de déambulation). Attention : les extincteurs n’ont pas été vérifiés, les alarmes sont déconnectées. La hauteur sous les portes s’élève à 1,75 mètre environ. Prenez garde à votre tête lors des différents passages ! Gardez le lieu propre et n’oubliez pas de fermer les grilles en partant. La sortie du sous-sol n’est pas une issue de secours ! Portail condamné.
fiche d’exposition - point de rassemblement Livret A5 de 4 pages & acrylique sur papier, collage, 95 x 95 cm. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, 20 Août & 19 Octobre 2019.
visiteur∙euse∙s
Photographies par Elsa, Vvanya, Antoine, Marc, Ludivine & Tristan. Blockhaus de L’hôtel-Dieu, Rennes, Septembre - Octobre 2019.