La Bretagne exotique

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Margot Chabert - 3A

LA BRETAGNE EXOTIQUE


SOMMAIRE

I. Introduction

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II. Le Conservatoire Botanique National de Brest et le vallon de Stang-Alar

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III. Le jardin exotique de Roscoff

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IV. L’ïle de Batz

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V. Le jardin de Kerdalo

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VI. Conclusion & bibliographie


INTRODUCTION

Au début du mois de mars de cette année 2009, nous avons réalisé un déplacement de trois jours en Bretagne. Sur place, nous avons visité des jardins, un conservatoire et une île dans le but d’étudier cette flore si particulière de la région : des plantes importées de partout dans le monde, largement répandues ou menacées. De la pointe Ouest du Finistère au Nord, pour finir dans les Côtes d’Armor, ce dossier présente une flore de la région peu habituelle : celle de la Bretagne exotique.

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LE CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE BREST


LE CONSERVATOIRE Présentation

Un conservatoire botanique est différent d’un jardin botanique dans le sens où, un jardin botanique a pour principal objectif d’exposer une collection de plantes (pour des raisons esthétiques, médicinales…) sans forcement avoir pour but de les préserver. Un conservatoire a pour critère de sélection des plantes leur rareté, avec pour but de préserver toutes ces espèces en voies de disparition (les critères de rareté sont définis par l’UNCN - l’Alliance Mondiale de la Nature). Le Conservatoire Botanique National (CBN) de Brest fut le premier à recevoir l’agrément national par le Ministère de l’Environnement, en 1995. Aujourd’hui il existe 8 Conservatoires botanique nationaux répartis sur l’ensemble du territoire français. Chacun travaille sur son territoire d’agrément, et a pour missions la collecte d’informations sur la flore nationale (mettre en place des observatoires), la conservation de ces espèces (en nature ou en culture), le rôle d’expert (informer et sensibiliser le public) et enfin d’assurer un appui technique

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LE CONSERVATOIRE Présentation

et une expertise scientifique. Les CBNs reçoivent des subventions de l’État, mais fonctionnent surtout grâce aux partenaires locaux et aux sponsors. C’est au sein du Vallon du StangAlar que le CBN de Brest s’est implanté. Cet ancien site de carrière, qui a ensuite servit de déchetterie, est aujourd’hui un magnifique jardin qui s’étend sur 47 ha (dont 31 ha au Conservatoire). Il offre des milieux très différents, idéals pour acclimater toutes sortes d’espèces, ainsi que « le meilleur climat au monde » : il pleut très souvent, et ne fait jamais ni trop chaud, ni trop froid ! Un grand nombre d’espèces menacées sont donc cultivées en serres ou implantées dans ce jardin (par exemple : le Pin Wollemi - Wollemia nobilis, ou la fougère arborescente - Cyathea Cooperii, empaillée l’hiver pour protéger le bourgeon terminal du froid) au milieu de plantes ornementales plus courantes (comme les Camellias). À première vue, le parc du Conservatoire n’est pas différent d’un jardin ordinaire, l’accès

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LE CONSERVATOIRE Présentation

au public y est libre, et un petit nombre de jardiniers y travaillent sans vraiment se soucier de son aspect esthétique : la rareté d’une espèce prime avant tout sur sa « beauté », et les espaces les plus appropriés d’un point de vue de l’ensoleillement, température etc.. son réservés aux espèces menacées réintroduites.

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Euphorbia mellifera - EUPHORBIACEAE


LE CONSERVATOIRE Le pin Wollemi

Le pin Wollemi fût découvert en 1994 par un garde-chasse australien. Après de nombreuses études sur son cas, on sait maintenant qu’il a disparu depuis 2 millions d’années, avec un seuil de propagation entre le Jurassique (-200 millions d’anneés) et le Crétacé (-65 millions d’années). Aujourd’hui, son aire de répartition tend à diminuer, et on ne compte pas plus de 100 exemplaires en nature. Le programme mis en place pour sa sauvegarde prévoit sa mise en culture : si tous les jardins du monde cultivaient un pin Wollemi, cela réduirait le risque pour la population naturelle, notamment en évitant les visites illégales du lieu de sa découverte.

Wollemia nobilis

ARAUCARIACEAE Un très bon exemple des possibilités d’adaptations qu’offre le climat de Brest.

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LE CONSERVATOIRE Les serres

Ces grandes serres surplombants la carrière et placées sous haute surveillance abritent des végétaux très rares, dont parfois il ne reste plus qu’un seul exemplaire dans le monde. Quatre milieux différents sont représentés dans les serres du Conservatoire : les montagnes tropicales humides, les îles océaniques subtropicales, les zones tropicales sèches, et les forêts tropicales humides. Je présente ici les plantes qui m’ont particulièrement intéressée, pour leur aspect physique, leur histoire, ou leurs caractéristiques.


LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES MONTAGNES TROPICALES HUMIDES

Cylindrocline lorencei - ASTERACEAE Le Cylindrocline lorencei est un arbuste originaire de l’île Maurice. Aujourd’hui éteind en nature, le CBN de Brest et le Jardin Royal de Londre sont les deux seuls jardins au monde à en posséder. C’est grâce à quelques graines conservées en chambre froide (ici même, au Conservatoire) avant l’extinction de l’espèce qu’il a été possible d’obtenir ces exemplaires en culture. La culture de cette espèce est rare et délicate. Le principal enjeux maintenant est d’arriver à les multiplier. Heureusment c’est une espèce monoïque autofertile, et le Conservatoire a pu récupéré une dizaine graines lors de son unique floraison (10 ans après que les plans aient atteind l’âge adulte !). Le grand souci cependant, c’est que l’on arrive pas à faire germer les graines...

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres LA SERRE DES MONTAGNES TROPICALES HUMIDES

Podocarpus gaussenii - PODOCARPACEAE Ce Podocarpus est un grand arbre originaire de Madagascar, et pouvant atteindre juqu’à 25 m de haut. On le retrouve principalement en Afrique du Sud où il est massicement cultivé, car son bois d’oeuvre est très recherché. Heureusement, il existe un grand nombre de specimens en culture.

Hibiscadelphus giffardianus - MALVACEAE Cet arbre, originaire d’Hawaï, est éteint en nature depuis 1930. Cela est dû aux coulées de lave mais aussi à la disparition d’un oiseau qui assurait sa poliinisation. Le prélèvement de graines avant son extinction a assuré sa survie en culture.

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Pitcairnia spicata - BROMELIACEAE


LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres LA SERRE DES ÎLES OCÉANIQUES SUBTROPICALES

Cheirolophus massonianus - ASTERACEAE Cette plante est originaire de Madère, et il reste actuellement moins de 50 specimens en nature. Alors qu’elle était considérée comme éteinte depuis un certain temps, quelques plans furents trouvés sur l’île même à la fin des années 90. Elle est aujourd’hui cultivée en quantité importante au CBN de Brest et à Madère, mais le succès d’une possible réintroduction en milieu naturel reste incertain.

Canarina canariensis - CAMPANULACEAE Originaire des Îles Canaries, c’est une plante grimpante très rare et peu cultivée.

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES ÎLES OCÉANIQUES SUBTROPICALES

Scilla maderensis - LILIACEAE

Ochagavia elegans - BROMELIACEAE

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES ZONES TROPICALES SÈCHES

Ruizia cordatat - STERCULIACEAE Ce petit arbre est originaire de l’Île de la Réunion. Il présente un polymorphysme foliaire : les feuilles juvéniles sont vertes clair et très petite, pour limiter la perte d’eau (photo du bas), puis deviennent de grosses feuilles touffues légèrement blanches pour renvoyer la lumière et se faire de l’ombre entre elles (photo du haut). En 1982, seuls deux spécimens survivaient en nature à la Réunion. Le CBN de Brest avait mis en bouture 2 arbres, qui se sont trouvés être un mâle et une femelle. Après fécondation artificielle et 8 ans d’attente avant la première floraison, les graines ont pu être récoltées et les plantes multipliées. Leur réintroduction sur l’île n’a pas été chose facile car une grosse sécheresse a suivie la plantation d’un très grand nombre de jeunes plans. Heureusement quelques uns ont été retrouvés.

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES ZONES TROPICALES SÈCHES

Mammillaria dizanthocentron - CACTACEAE

Aloe alooides - LILIACEAE

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES ZONES TROPICALES SÈCHES

Limonium dendroides - GINACEAE C’est un arbuste originaire des Îles Canaries. Il en existe aujourd’hui moins de 50 en nature. Brest est le seul jardin au monde à en cultiver, et la reproduction de l’unique pied de départ (autostérile, donc pas d’obtention de graine) a été réalisé par culture in vitro.

Trichoreceus vatteri - CACTACEAE

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES FORÊTS TROPICALES HUMIDES

Tillandsia usneoides - BROMELIACEAE Une épiphyte qui pousse n’importe où et se nourri grace à la vapeur d’eau.

Des végétaux aux formes et textures plus variées les unes que les autres, qui s’entremèlent et jouent le jeu de la transparence devant un soleil éblouissant...

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES FORÊTS TROPICALES HUMIDES

Paphiopedilum - ORCHIDACEAE (sous famille : Cypripedioidaea)

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LES PLANTES CARNIVORES

Dionaea muscipila - DROSERACEAE

Sarracenia leucophylla - SARRACANIACEAE

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LE CONSERVATOIRE

Les végétaux des serres

LA SERRE DES FORÊTS TROPICALES HUMIDES

Drosera binata - DROSERACEAE L’astuce de cette plante carnivore est de produire des petites goutellettes d’un liquide gluant au bout de ses feuilles. Les petits insectes pensent que c’est de la rosée et se font piéger.

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LE JARDIN EXOTIQUE DE ROSCOFF


ROSCOFFF

Présentation

Le Jardin Exotique de Roscoff a été créé en 1987 par Daniel Person et Louis Kerdilès. Il est aujourd’hui la propriété de l’association GRAPES (Groupement Roscovite des Amateurs de Plantes Exotiques et Subtropicale) qui en assure sa gestion. Situé en bord de mer, il s’étend sur 1,6 ha et comprend une énorme masse de granite de 18 m surplombant la mer, d’où l’on peut admirer une vue re-

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marquable sur le jardin et la baie de Morlaix. La conception originale du jardin, toute en allées sinueuses sur un site relativement étroit, le fait paraître beaucoup plus grand qu’il ne l’est réellement. Le jardin possède actuellement plus de 3400 plantes différentes, dont 5 Collections Nationales CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées) : la famille des Restionacées, les


ROSCOFF

Présentation genres Aeonium, Protea, Kniphofia et Melianthus. À l’inverse du Conservatoire National Botanique de Brest, le Jardin Exotique de Roscoff n’a pas pour démarche la conservation des espèces mais bien leur collection. On trouve un nombre important d’espèces et de genres provenant de partout dans le monde : d’Afrique du Sud, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Chili, d’Argentine, du Brésil, des Îles Canaries, du Mexique,

de Chine etc… L’agencement des plantes entre-elles se veut le plus esthétique possible, et change régulièrement par la plantation d’espèces nouvelles. Dans le jardin, près de 95% des espèces présentent proviennent de l’hémisphère Sud, et sont très sensibles au gel. Une telle adaptation de plantes exotiques sur ce territoire s’explique par un climat très parti-

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ROSCOFFF

Présentation

culier : tout d’abords, toute la côte Nord de la Bretagne est réchauffée par le dérive nordatlantique du Gulf Stream qui adoucie le climat. Ensuite, Roscoff se trouve sur une pointe entourée des deux côtés par la mer ce qui créé un micro-climat. Enfin, le bloc granitique située coté Est protège des vents et accumule la chaleur le jour pour la restituer la nuit. De ce fait, même au plus fort de l’hiver, les températures ne des-

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cendent jamais en dessous de -2°C. Par ailleurs, la division du jardin en petites partie par la plantation de haies protèges les plantes de l’action du vent. En me promenant dans le jardin, j’ai remarqué que les plantes qui attiraient le plus mon attention étaient en majorité Sud Africaines. C’est donc les plantes originaires d’Afrique du Sud que j’ai choisi de présenter.


ROSCOFF

Les plantes d’Afrique du Sud Proteao cynaroides - PROTEACEAE La Protea cynaroides, ou protée royale, est l’emblème de l’Afrique du Sud. C’est un arbuste beaucoup plus étalé que haut, et qui possède une souche souterraine lui permettant de résister aux incendies (fréquents dans son milieu d’origine : le Fynbos). Beaucoup de Proteas sont présentent dans le jardin.

Protea grandiceps - PROTEACEAE Protea eximia - PROTEACEAE

Protea non indentifiées

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ROSCOFFF

Les plantes d’Afrique du Sud

Elegia capensis - RESTIONACEAE Environ 330 espèces de Restionaceae sont présentent en Afrique du Sud. Elegia capensis est un grand buisson pouvant atteindre 3 m de haut et pouvant résister jusqu’à -10°C. C’est une plante très agréable à toucher, très légère. C’est d’ailleurs par le vent qu’elle est pollinisée.

Polygala myrtifolia - POLYGALACEAE Originaire d’Afrique australe, la Polygale à feuille de myrthe est un arbrisseau de 1,50m et très florifère (sous climat doux et bien exposé au soleil, il peut fleurir toute l’année).

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ROSCOFF

Les plantes d’Afrique du Sud

Carpobrotus murii - AIZOACEAE C’est une plante grasse rampante, qui a tendance à coloniser les litoraux français depuis son introduction, et menace donc les écosystèmes fragiles. L’espèce murii présente au jardin est tout de même moins envahissante que edulis et actiniformis.

Aloe brevifolia - ALOACEAE Cette petit aloé, qui ne mesure pas plus de 20 cm de haut, est très résistante : elle suporte les températures négatives jusqu’à -8°C, et résiste aux embruns et à la sécheresse.

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ROSCOFFF

Les plantes d’Afrique du Sud

Dimorphoteco ecklonis - ASTERACEAE

Euryops pectinatus - ASTERACEAE C’est un arbuste à port arrondi de 1 à 1,50 m de hauteur et pouvant atteindre 2 m dans les conditions optimales. Il supporte très bien les embruns mais a malheureusement une durée de vie très courte, et à tendance à produire beaucoup de vieux bois après 5 ans de culture.

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ROSCOFF

Les plantes d’Afrique du Sud

Melianthus major - MELIANTHACEAE C’est un arbuste pouvant atteindre 3 m de haut (le sujet ici est certainement très jeune), dont les feuilles sont composées et dégagent une odeur particulière quand on les froisse. L’inflorescence est très nectarifère.

Amaryllis belladona - AMARYLLIDACEAE C’est une plante très gracieuse, dont les grandes fleurs rose à coeur clair sont légèrement parfumées et courament cultivées pour la confection de bouquets. «Belladona» en italien signifie d’ailleurs «Belle dame». Une de ses particularité c’est que ses feuilles disparaissent pendant la floraison.

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L’ÎLE DE BATZ


L’ÎLE DE BATZ

Présentation de l’île

À 2 miles au large de Roscoff se trouve l’Île de Batz, ou « Enez Vaz » en breton. D’une population de 500 à 600 habitants, l’île s’étend sur 3,5 Km au plus long et 1,5 Km au plus large. C’est donc une île relativement petite, et très basse par rapport au niveau de la mer (« île de Batz » signifie « île basse »).

successions, elles ont été chaque fois divisées en bandes entre les différents héritiers. On retrouve donc de longues parcelles très fines qui rendent le paysage très linéaire et très surprenant. On dirait en quelque sorte un grand jardin potager...

Le climat est, tout comme à Roscoff, très doux. C’est une des Autrefois, les habitants de l’île raisons, en plus de la qualité savivaient principalement de la bleuse du sol, pour laquelle les pèche. Mais au 18e siècle, pour oignons cultivés sur l’île sont très diverses raisons, ils se reconvertirent au maraîchage. La terre y est très bonne, et une tradition de culture légumière s’est installée, avec aujourd’hui plus de 50% de la population travaillant la terre. On retrouve des parcelles cultivées partout dans l’île, jusque dans le centre bourg où maisons, jardins et cultures de légumes se côtoient. L’île est quasiment dédiée à l’agriculture de légumes primeurs, principalement les choux-fleurs, les artichauts et les oignons. La forme des parcelles est très particulière car, au fil du temps et des

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L’ÎLE DE BATZ

Présentation de l’île

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L’ÎLE DE BATZ

Présentation de l’île appréciés des Anglais, la plupart des récoltes étant directement envoyée làbas. Cela permet également l’implantation d’espèces exotiques. En effet, l’île qui n’était au départ recouverte que d’une végétation très rase (lande à joncs et quelques bruyères) fut été petit à petit végétalisée par les habitants pour se protéger du vent (les végétaux exotiques étant particulièrement résistants), ou pour embellir leurs jardins. C’est donc un paysage anthropisé par le bâti et la végétation, l’homme ayant complètement modifié l’aspect de l’île.

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

Le peu d’occasions que j’ai eu de sortir mon appareil photo (et mes oreilles de ma capuche !) en raison du mauvais temps font que je ne vais pas m’attarder trop sur la description des végétaux exotiques que l’on rencontre sur l’île, mais plutôt sur l’organisation et les « mariages » des végétaux entre eux.

Un savant mélange de Cordyline australis (Nouvelle Zélande), Trachycarpus fortunei (Chine), et Fatsia japonica (Asie) pour cette grande maison du centre bourg.

Un petit peu plus simple et plus courant : une haie de fusain (Euonymus) agrémentée de Cordyline permettent un aménagement de jardin simple, protecteur du vent et du regard et ésthétique.

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

Un paysage pas vraiment «local» pour cette maison sur la côte...

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

Cupressus macrocarpa CUPRESSACEAE Californie Cordyline australis AGAVACEAE Nouvelle Zélande Phormium tenax LILIACEAE Nouvelle Zélande Agave americana AGAVACEAE Mexique Carpobrotus edulis AIZOACEAE Afrique du Sud Tamarix TAMARICACEAE Europe

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

maritimum Cordyline australis (NZ) et Agapanthus (Afri- Alyssum (Europe) sur un muret. que du Sud) dans ces deux jardins.

Cordyline australis, Phormium tenax (NZ), Eonymus japonica...

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

Euryops pectinatus (Af. du Sud), Echium pininana (îles Canaries), Phormium tenax et d’autres encore...

Phoenix dactylifera (Inde ?), Trachycarpus fortunei, Eonymus japonica...

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île

Agapanthus et Chaenomeles japonica (Japon !), un peu de couleur dans ce monde tout vert...

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L’ÎLE DE BATZ

La végétation de l’île : conclusion

Les espèces végétales rencontrées sur l’île sont principalement des espèces exotiques. Originaire d’un peu partout dans le monde, elles sont aujourd’hui intégrées à la culture locale comme si elles avaient toujours été là, et ont façonné le paysage d’un manière toute à fait particulière (cela se voit d’ailleurs très bien sur le mur peint du bâtiment de la Poste). Récapitulatif des plantes le plus souvent rencontrées : - Cordyline australis (AGAVACEAE - Nouvelle Zélande) - - Chine) - Euonymus (CELASTRACEAE - Europe) - Agapanthus (LILIACEAE - Afrique du Sud) - Echium pininana (BORAGINACEAE - Îles Canaries) - Euryops pectinatus (ASTERACEAE - Afrique du Sud) - Phormium tenax (LILIACEAE - Nouvelle Zélande) - Cupressus macrocarpa (CUPRESSACEAE - Californie) - Tamarix (TAMARICACEAE - Europe) - Carpobrotus edulis (AIZOACEAE - Afrique du Sud) - Agave americana (AGAVACEAE - Mexique) ...et bien sur tous les légumes cultivés que l’on retrouve en très, très grande quantitée !



LES JARDINS DE KERDALO


KERDALO

Présentation Les jardins de Kerdalo s’étendent sur un vallon de 18 ha. Ils ont été créés en 1965 par le peintre Peter Wolkonsky. Ce dernier était un grand voyageur, et un passionné de rhododendrons et de camélias. Lorsqu’il est tombé sur ce vallon (dont plus personne ne voulait puisque l’utilisation du tracteur était en plein essor et que la topographie du

terrain ne se prêtait pas à une telle utilisation), il en est tout de suite tombé amoureux. Ce vallon plein d’eau, à la terre acide et possédant une vieille bâtisse majestueuse, lui sembla l’endroit idéal pour y établir un jardin. Il garda les vieux chemins de Kerdalo, et remis en état le grand étang puis en créa d’autres. Petit à petit, il introduisit des


KERDALO

Présentation plantes jamais vues en France auparavant. Il créa des mélanges de végétaux, rares ou ordinaires, pour le simple plaisir des yeux. En tant que peintre, l’élément majeur de la composition de ce jardin décidé par Wolkonsky fut la couleur. Ainsi, au fil des mois et des saisons le jardin se couvre de taches blanches, roses, rouges ou jaunes, rappelant la tradition des paysagistes anglais du 20e siècle comme au Bois des Moutiers (à Varengeville-sur-Mer). Après la mort de Wolkonsky, c’est sa fille Isabelle Vaughan et son mari qui ont reprit la gestion du jardin, et qui s’en occupent encore aujourd’hui, avec subtilité et délicatesse.

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KERDALO

Présentation En parcourant ce merveilleux jardin, j’ai été marqué par cinq grands espaces : le vallon du bas, le haut du vallon, la vallée du haut, le manoir et son jardin et les terrasses. C’est en suivant mon cheminement et ce « découpage » du jardin en entité que je vais le présenter, décrire ses ambiances et quelques végétaux rencontrés. Je n’ai malheureusement pas pu trouver le nom de toutes les plantes que j’ai photographiées. 3

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KERDALO

Le vallon du bas J’ai pris le parti de commencer ma visite du jardin par le vallon du bas. Le cheminement est encaissé, on sent l’humidité qui règne dans l’air et l’omniprésence de l’eau. Le petit bruit discret qu’entraînent les mini cascades intrigue le promeneur, l’invitant à pénétrer au centre du vallon pour découvrir alors les différents bassins. Cela offre une ouverture dans ce vallon, reflétant le ciel qui se dégage petit à petit de ses nuages. On respire. Aucun bruit dérangeant ne vient troubler la tranquillité du pro-

meneur, seuls les oiseaux nous rappellent à la réalité. Le chemin est bordé de grands magnolias en fleur et de rhododendrons pleins de bourgeons. Les fleurs retiennent encore les gouttes de la pluie de ce matin, ce qui rend l’atmosphère très particulière, et étincelant à la moindre éclaircie. Les guneras encore tous abîmés par l’hiver ressemblent à une armés de petites choses tordues et étranges qui gardent le ruisseau, rendant le paysage un peu mystique, et presque inquiétant si le ciel s’assombrit.

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KERDALO

Le vallon du bas

Camelia sp. - THEACEAE

Phyllostachys nigra - POACEAE

Rhododendron sp. - ERICACEAE Helloborus - RENONCULACEAE

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KERDALO

Le vallon du bas

Pleioblas- Phyllosta- Phyllosta- T r a c h y - E u c a l y p - C a m e l i a tus pumi- chys sp. - chys sp. - c a r p u s tus sp. - japonica POACEAE lus ? - POA- POACEAE f o r t u n e I MYRTACEAE THEACAEA

CEAE

ARECACEAE

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KERDALO

Le haut du vallon En remontant le chemin le long du vallon, on arrive sur la crête, aux limites de la propriété. Le chemin ici surplombe tous le jardin, les grands arbres qui nous entoure laissant apparaître parfois une vue incroyable sur le manoir, ses jardins et le grand étang. Malgré la présence de tous ces arbres, le paysage est plus ouvert que dans le fond du vallon : la plupart des végétaux sont encore nus de l’hiver, et les feuillages persistants

sont bien au-dessus de nous. J’ai trouvé ce petit bout de chemin très agréable mais tout de même moins original que le vallon que je venais de quitter. Il y a également très peu de végétaux en fleurs ce qui n’impressionne pas autant que les innombrables magnolias d’en bas.

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Je n’avais jamais vu autant d’Araucarias, et aussi grands !


KERDALO

La vallée d’en haut

Leucojum aestivum AMARYLLIDACEAE

Neolitsea sericea - LAURACEAE

Nous passons ensuite dans un endroit beaucoup plus fermé, qui rappelle un peu le vallon du bas. Mais le paysage qui se dévoile petit à petit devant nous est différent. Les espaces sont plus vastes, donc le paysage plus ouvert, et les bassins sont très bien mis en valeur et visibles de partout sur le chemin. Les plantes ne sont pas encore en fleur ici non plus, mais le soleil baigne cette vallée et réchauffe ces végétaux tout humides. La rigueur des jardins à l’italienne se fait ressentir par un bassin rectangulaire, et amorce l’arrivée sur le manoir.

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KERDALO

Le manoir Les jardins devant les manoirs sont magnifiques. Les terrasses à l’italienne sont la seule partie du jardin très bien organisée, de façon géométrique et à l’effet visuel très recherché. De cet endroit, on n’aperçoit que très peu le reste du jardin : on distingue le grand étang et le parc qu’il y a autour, mais aucune des deux vallées et l’on ne devine pas la présence de tout un cheminement autour de la propriété.


KERDALO

Le manoir

Daphne bholua - THYMELAEACEAE


KERDALO

Les terrasses L’arrivée sur les terrasses est très impressionnante. On ne se doute à aucun moment qu’il y a ce genre d’aménagement à l’arrière du manoir. La pente est très importante et la végétation très dense à cet endroit, ainsi que très colorée. Beaucoup de végétaux abordent des teintes jaune / doré, qui est amplifiée par le grand soleil qu’il y avait à ce moment. La chaleur est plus perceptible ici que partout ailleurs dans le domaine, et c’est pour cela qu’on y trouve une tout autre végétation : des plantes exotiques, de milieux sec et chaud, des palmiers, des euphorbes, des mimosas, des Phormiums etc… Il est très dommage que nous n’ayons pas pu profiter plus de cet endroit !


KERDALO

Les terrasses

Mimosa sp.

Euphorbia sp. Une végétation dense et très diversifiée

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CONCLUSION Ce voyage fut très intéressant, il me permis de découvrir une facette de la Bretagne que je n’avais pas l’habitude de voir. J’ai été réellement surprise de trouver toutes ces espèces exotiques dans le paysage breton, des espèces que j’ai l’habitude voir dans le midi mais que je n’aurai jamais imaginé capable de pousser ici. Cela donne aux côtes Bretonne un petit côté surprenant, exotique. Les jardins ou arboretum que nous avons visités sont magnifiques, j’ai beaucoup aimé m’y promener - malgré le temps pas toujours clément… ! J’ai découvert de nombreuses plantes que je ne connaissais pas, mais j’ai surtout été très intéressé par la problématique des plantes menacées. Comprendre tout le cheminement pour arriver à dire « cette espèce est menacée de disparition » est quelque chose d’impressionnant, et c’est très intéressant d’apprendre tout ce qui est mis en œuvre - par le Conservatoire National Botanique de Brest ou par d’autres acteurs - pour arriver à conserver ces espèces, mais aussi à les reproduire pour pouvoir les réimplanter dans leur milieu d’origine.

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Toutes les découvertes de ce voyage en Bretagne m’ont ouvert les yeux sur des problématiques et des réalités dont je n’étais pas assez consciente jusqu’alors. Je tire une incroyable leçon de ces trois jours, et porte dorénavant un regard nouveau, plus sensible et plus concerné sur un élément clé du projet de paysage : le végétal.


CONCLUSION


BIBLIOGRAPHIE -

www.tela-botanica.org www.aujardin.info www.parcsetjardins.fr/bretagne/cote_d_armor www.jardinexotiqueroscoff.com www.cbnbrest.fr

- brochures du CBN de Brest, du Jardin Exotique de Roscoff - Atlas de la Flore des Côtes-d’Armor de D.Phillipon, R.Prelli, L.Poux, Éd. Siloë (2006) - Guide des Merveilles de la Nature Bretagne de F.Milocheau, F.Roger, Éd. Arthaud (2002) - Guides Nature Gros Plan : Plantes de Méditerranée de W.L, D.Podlech, Éd. Nathan (2007)

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