Rapport de Licence - Paradoxe entre simplicité et complexité

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RAPPORT DE LICENCE

PROCESSUS DE CONCEPTION :

Paradoxe entre simplicité et complexité en architecture Une expérience entre Paris et Tokyo Marianne Baroin

Suivie par Mme Louisette Rasoloniaina Ecole Nationale Supérieure Paris Val de Seine

Année 2019



SOMMAIRE

INTRODUCTION

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DÉFINTION D’UN VOCABULAIRE

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LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION

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LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ?

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CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

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TABLE DES MATIÈRES

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Tout d’abord, je tiens à remercier, Mme Louisette Rasoloniaina, qui m’a suivie et accompagnée, avec bienveillance, tout au long de l’écriture de ce rapport. Ensuite, je remercie ma famille et mes camarades de l’ENSAPVS, particulièrement Tessa, Judith, Quentin et Jean, pour leurs conseils et leur soutien lors du premier cycle de mes études.

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INTRODUCTION

« La simplicité, c’est l’harmonie parfaite entre le beau, l’utile et le juste. »

Frank Lloyd Wright

Dès le début de mes études, je fus confrontée à la notion de complexité quand il s’agissait de conceptualiser mes projets. En effet, l’architecture est une discipline complexe car elle touche à de nombreux domaines ce qui explique la diversité de nos enseignements en Licence. A chaque étape du projet, celui-ci peut se complexifier. Exemple significatif : le concept peut être simple mais le projet aura une réalité constructive complexe ce qui peut devenir problématique.

« Sois plus simple! » exprimait mon professeur devant le concept que je proposais pour un sujet donné. La complexité fut donc un frein à mon processus de conception. Cette phrase est longtemps restée en moi, une problématique à appréhender et à comprendre, le paradoxe entre simplicité et complexité en architecture. En effet, que signifie « faire simple? », est ce-nécessaire en architecture? La question est alors la suivante : « Face à un projet simple ou complexe, comment l’architecte mène-t-il son processus de conception à sa fin? » C’est avec les différentes expériences que j’ai pu déterminer et faire évoluer mon propre processus de conception, tant dans les différents enseignements à l’école, qu’en stage comme cette année où j’ai pu passer un mois à Tokyo dans l’agence de Junya Ishigami. Il s’agira d’explorer différents termes fondateurs de la conception en architecture et de faire une rétrospective de mes trois années d’étudiante à l’ENSAPVS. La comparaison de mes différentes expériences personnelles, mes projets, mes observations sur la méthode de conception dans une agence d’un architecte japonais reconnu internationalement et mes lectures ont pour but d’enrichir une fois de plus mon propre processus.

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Projet «LIRE» - Perspective d’un projet de bibliothèque - L1/S2 Simplicité des espaces / Concept complexe


DÉFINITION D’UN VOCABULAIRE

Dans un premier temps, il est important de donner un cadre à ce questionnement à travers la définition d’un vocabulaire. Celui-ci touche aux différents termes fondamentaux de l’architecture. Il est possible de définir une notion de façon différente à travers divers regards et domaines. La définition peut être objective, neutre, un référentiel pour toutes les généralités avec un dictionnaire. Sinon elle peut prendre un tout autre sens si la notion est définie par un expert dans un domaine précis comme un architecte. Ma définition personnelle du terme sera sûrement différente également. Cette diversité de définitions va permettre de balayer les doutes sur les notions de la problématique afin d’y répondre.

Qu’est ce que la conception ? « C’est l’action d’élaborer quelque chose dans son esprit, de le concevoir ; résultat de cette action» d’après le dictionnaire de la langue française Larousse (1) Le dictionnaire français reste très abstrait par rapport à cette notion. Celle qui est écrite si dessus n’est pas la première définition, mais celle qui se rapproche le plus du domaine de l’architecture. Le terme action prend alors une importance considérable. En effet, la conception est un acte, non passif, principalement intellectuel et réflexif. Le concept nous permet d’avancer dans une direction, de porter une réflexion. La conceptualisation d’un projet nécessite de multiples questionnements et analyses. Il est propre à chacun et donc très personnel. La question de la conception est au coeur du métier d’architecte. Pendant l’enseignement du projet, la première chose qui est attendue est bien le concept. On le considère comme le point de départ d’un projet. C’est pourquoi l’enseignement de la conception architecturale est sans cesse en débat dans les ENSA. Philippe Boudon, co-écrivain du livre Conceptions, Epistémologie et poïétique (2), dit dès l’in-

(1) Larousse. Dictionnaire de la langue française, 2010, p167 (2) Philippe Boudon (dirs.), 2006, Conceptions Épisthémologie et poïétique, Paris, L’Harmattan, 200p. / Référence à la préface de l’ouvrage p9.

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DÉFINITION D’UN VOCABULAIRE

troduction que la conception est une « étendue comme domaine empirique d’investigation, dont les approches sont on ne peut plus multiples et variées. » Cette définition se poursuit par l’hypothèse que l’architecture nécessite un questionnement épistémologique et donc un travail de définition. A mon sens, le concept, en particulier architectural, est une des notions les plus complexes inventées par l’Homme. Elle est de grande subtilité et doit être appréhendée et maîtrisée car on retrouve la conception dans bien des domaines. Elle nécessite donc un apprentissage. Elle permet de nous faire évoluer, d’avancer vers un monde plus complexe. C’est le point commun entre le domaine des arts et des sciences qui s’expriment de façon singulière et propre à chacun. L’architecture a toujours eu une place ambiguë entre ces deux domaines, c’est pourquoi le concept est une notion dominante. Seulement, nous parlons de processus de conception, il est temps de définir ce qu’est un processus et pourquoi l’associe-t-on à la conception. Pourquoi un processus ? Il est défini comme une « Suite continue d’opérations, d’actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose » d’après le dictionnaire Larousse (3) Cette définition de vérité générale nous confirme que la conception est dans l’action et doit être continue. En d’autres termes, la démarche conceptuelle ne s’arrête jamais. Par contre, des allers-retours sont possibles, le processus n’est jamais linéaire. « Toute forme picturale commence avec le point qui se met lui-même en mouvement… Le point bouge… et la ligne naît - la première dimension. Si la ligne se transforme pour devenir un plan, on obtient la rencontre de plans qui donnent lieu au corps (tridimensionnel)… Une synthèse d’énergies cinétique qui transforme le point en ligne, la ligne en plan, le plan en dimension spatiale » Paul Klee (4) Le terme processus est employé en architecture car la conception est un long chemin, une idée qui doit se développer sur un temps plus ou moins défini. L’association de ces deux termes en architecture est principalement une question de temporalité. Le processus est propre à chacun tout comme la conceptualisation. C’est un choix personnel que l’on doit construire lors de nos études et particulièrement en cycle de licence. C’est bien

(3) Larousse. Dictionnaire de la langue française, 2010, p647. (4) Francis DK Ching, 2015, Architecture : forme, espace, organisation, 4e édition traduit et adapté de l’anglais par Valérie Carreno, 2019, Paris, Éditions EYROLLES, 450p. / Citation p1.


Illustration - Francis D.K. CHING Architecture Forme, Espace, Organisation Ch1 : ÉlÊments primaires

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DÉFINITION D’UN VOCABULAIRE

pendant cette étape du projet que l’on peut rencontrer la plupart du temps les notions de simplicité et de complexité. En effet, le processus de conception se développe ou évolue de la complexité vers la simplicité ; ou inversement de la simplicité vers la complexité. C’est elles qui vont rythmer ce processus. Peut on parler d’ambivalence entre la simplicité et la complexité ? L’ambivalence Simplicité / Complexité Concernant la simplicité, il y a deux définitions intéressantes dans le dictionnaire français Larousse (5) la concernant : « Caractère de ce qui est formé d’éléments peu nombreux et organisé de manière simple » « Caractère exagérément naïf et crédule » Cette double définition nous permet de montrer les deux interprétations possibles pour l’utilisation de cette notion : l’une à connotation positive et l’autre négative. En effet, simple fait partie d’une famille de vocabulaire peu flatteur : simpliste, simplet, simplisme etc. Est ce que simplicité implique fatalement la simplification ? Je ne pense pas et c’est pourquoi la deuxième définition est significative. La simplification implique généralement que nous « vulgarisons » les choses, les faits afin d’être compréhensible en un coup d’oeil alors que la simplicité relève de la subtilité et d’une élégance. On peut alors associer la simplicité à la singularité. Nous sommes entourés de simplification car la complexité n’est jamais loin. Léonard de Vinci indique clairement son avis sur cette notion : « La simplicité est la sophistication ultime ». La simplicité est une notion pure mais subjective car sinon on considèrerait que c’est de la neutralité. Les architectes sont de plus en plus attirés par la simplicité, notamment dans les concepts et particulièrement dans les années 60 avec le mouvement du Bauhaus ou du Minimalisme. Le minimalisme et la simplicité sont deux notions à différencier. En effet, le minimalisme est un courant d’art provenant des Etats Unis. Il « cherche l’essence même de l’art au moyen de formes rigoureusement simplifiées, et dont les œuvres dénuées de toute trace de la subjectivité de l’artiste offrent au spectateur leur simple présence dans l’espace. » (6) Pour la complexité, la définition dans le dictionnaire (5) est la suivante : « Caractère de ce qui est complexe, qui comporte des éléments divers qu’il est difficile de démêler ». Cette définition ne nous éclaire pas réellement sur ce qui est concrètement la complexité. Egard Morin, spécialiste du sujet permet d’éclairer cette notion (7). Un fait est complexe lorsque l’on n’arrive pas à saisir son sens car justement il peut y en avoir de multiples avec

(5) Larousse. Dictionnaire de la langue française, 2010, p164, p754. (6) Francesco, 2011, Complexité, Simplexité, Minimalisme : une recherche méthodologique, http://www.immaginoteca.com/ complexite-simplexite-minimalisme-une-recherche-methodologique/ (7) Guillaume Plaisance, 2018, Petite éloge de la compléxité, https://la-philosophie.com/petit-eloge-de-la-complexite


DÉFINITION D’UN VOCABULAIRE

des liens divers et variés. En d’autres termes, pour lui, « La complexité est donc liée à un certain mélange d’ordre et de désordre [en tant que] mélange intime. ». Est complexe ce qui est « composé d’éléments qui entretiennent des rapports nombreux, diversifiés, difficiles à saisir par l’esprit, et présentant souvent des aspects différents » ressource CNRLT. Dans un autre article, la complexité est différentiée de la notion de complication. La complication est seulement la somme des parties simples non-décomposables (uniquement quantitative) alors que la complexité est plus que la somme des parties, la coordination de l’ensemble, les relations sont à prendre en compte. C’est pourquoi sa résolution est difficile car elle est avant tout qualitative. Si l’on simplifie les faits ou encore les actes, la complexité s’opposerait à la simplicité, seulement ce n’est pas strictement la réalité. Thibault Babled l’exprime lors de sa conférence Complexité vs Simplicité à l’ENSAB (8). Il exprime l’idée qu’il y a une « lutte fratricide entre Simplicité et Complexité [qui] est un filtre possible pour dévoiler quelques histoires de projets, pour montrer ici, dans une école d’architecture, dans ce lieu qui forme aux équilibres de ces termes inverses, comment l’un et l’autre finissent par s’alimenter. » Il y a une ambivalence entre les deux notions. En effet, l’une ne va pas sans l’autre. C’est un équilibre à trouver et cela dans le processus de conception architecturale et ce qui fut l’enjeu principal de mes trois années d’études.

(8) Thibaud Babled, 26 Avril 2017, Simplicité VS Complexité, ENSAB Illustration : Projet «ESCALIER» - Photographie de la maquette - L1S1 Concept Simple - Réalité constructive complexe

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Projet «MÉDITER»- Esquisse - Plan RDC 1/500 ème - L2/S4 Complexité dans le concept, dans la forme et dans le plan


LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION

Maintenant que les notions de conception/processus et de simplicité/complexité sont définies et expliquées, il est intéressant de comprendre leur relation. En effet, la complexité s’invite régulièrement dans les étapes du processus de conception architecturale mais à quel moment ? Celle-ci est difficile à appréhender pendant l’apprentissage de l’architecture et peut constituer un véritable frein au processus de conception. C’est ce que j’ai pu constater lors de mes années de licence quand je fais un retour sur mon enseignement entre les projets et le stage au Japon.

Les difficultés d’un apprentissage Les deux premières années de licence sont assujetties à une certaine acclimatation au milieu de l’architecture. En effet, c’est le moment de la découverte d’un monde complexe à part entière qu’il est. Elle a des codes, des principes, une histoire définie qui nécessitent un enseignement particulier et singulier notamment celui du projet. En effet, il est lié de nombreuses autres disciplines. Les études jusqu’au secondaire ne m’ont pas réellement posées de difficultés. C’est en architecture que je n’ai jamais autant douté sur mon choix et remis en question ma voie professionnelle. En effet, il m’a fallu un temps d’adaptation à ce nouvel enseignement complexe. Ensuite, ce choix de m’orienter en architecture est très ancien. Cependant, cette idée de devenir architecte me tenait et me tient toujours fortement à coeur. Ainsi je n’avais pas assez de distance avec mon projet et manquais donc d’objectivité : la remise en question était très difficile. « Pour connaître il faut qu’il y ait une distance et en même temps une appartenance commune. (…) L’immédiat ne permet pas de connaître, il faut une certaine distance… » Edgar Morin (9)

(9) Guillaume Plaisance, 2018, Petite éloge de la compléxité, https://la-philosophie.com/petit-eloge-de-la-complexite

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LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION

Avec cette citation nous parlons d’une autre distance, celle du besoin d’expérience et d’apprentissage afin d’acquérir une certaine maîtrise. Un apprentissage spécifique était alors indispensable afin de dépasser ces difficultés : l’apprentissage du regard. Cela signifie d’apprendre à former son regard par rapport au domaine de l’architecture. Cette démarche est à acquérir de façon autonome afin que ce regard nous soit propre. Seules des clés sont données afin de comprendre où l’on doit aller. Caroline Lecourtois , dans son article De l’espace architectural à l’espace de conception (10), apprentissage d’un regard architecturologique pour un enseignement de la conception architecturale, confirme que c’est une étape essentielle à l’apprentissage du processus de conception et serait une voie à développer dans l’enseignement du projet. Face à cette discipline complexe, mes premières réponses dans l’enseignement du projet étaient complexes voir même compliquées. Seulement, mes propositions ne répondaient pas à la demande de l’enseignant. Un des projets qui m’a permis de me rendre compte de cette erreur est le suivant : Durant le troisième semestre en 2ème année, à l’atelier Laroche-Jacotey, nous devions conceptualiser un espace de méditation à Auvers sur Oise. Il s’agissait de développer un équipement public singulier et intimement lié au paysage, à savoir un lieu de retraite spirituelle et métaphysique républicain sans ancrage cultuel affiché. Il était question d’écrire un texte sur le projet avant même de l’avoir conceptualiser. Ainsi, à partir du texte écrit, le projet c’est basé sur un plan labyrinthique. D’un point de vue philosophique, on peut parler l’expression suivante : se perdre pour mieux se retrouver. A la phase de l’esquisse, je me suis retrouvée en difficulté au rendu car je m’étais perdue dans la complexité de mon concept validé, qui était celui du labyrinthe et toutes ses significations. En effet, le concept était pertinent mais la complexité est survenue à un instant non voulu faisant perdre tout son sens a celui-ci. Une étape de la conception Je me suis demandée pourquoi cette attirance pour la complexité est elle aussi importante. La réponse est que c’est une étape de la conception car j’ai pu et du la pratiquer et l’observer. La complexité peut arriver à différents moments, il faut seulement qu’il soit approprié. Elle peut arriver dès l’annonce du programme. En effet, la mise en place d’un programme est déjà en soit un sujet complexe car il aura de nombreuses conséquences sur la suite du projet. Par exemple, ce semestre je travaille en collaboration avec une autre étudiante sur un village de Bretagne. Nos enseignantes nous ont permises de proposer un programme adapté et appro-

(10) Philippe Boudon (dirs.), 2006, Conceptions Épisthémologie et poïétique, Paris, L’Harmattan, 200p. / Référence à l’article p129.


Agence d’Ishigami - Maquettes Projet Hôtel - inter-semestre L3 La complexité de la sur-production

Projet Hôtel Ishigami - Photo de maquette 1/2000 ème - inter-semestre L3 Concept simple / Réalité constructive complexe

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LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION

prié aux enjeux et problématiques du lieu. Le lieu peut également complexifier le projet malgré lui. La parcelle de mon projet de logement, au semestre 5 en 3ème année (Annexe I) a complexifié la forme et le concept du projet par sa contrainte. Ces deux exemples permettent de mettre en valeur que la contrainte apporte de la complexité et pourtant elle est omniprésente dans la discipline. Par ailleurs, une trop grande flexibilité/liberté provoque également de la complexité car le projet peut flotter et ne sera pas assez ancré dans la réalité. C’est pourquoi elle est une étape de projet à part entière. De plus, la production du concept est en soit une action complexe. J’ai constaté que l’équipe d’Ishigami a été confrontée, de nombreuses fois, à la complexité du processus de conception de l’architecte japonais Junya Ishigami. En effet, l’architecte demande, à ses collaborateurs, un maximum d’idées pour un seul projet afin d’alimenter un réservoir de matière afin de concevoir son projet. Un travail exécuté jusqu’à l’épuisement créatif mais aussi physique de ses employés afin de produire une architecture frôlant la perfection qui est pensée et repensée. Par exemple, j’ai eu l’occasion de suivre les débuts de la conception d’une commande d’un milliardaire chinois fait, spécifiquement à l’architecte. La commande comportait un hôtel de 55 000 m2 de 300 chambres faisant parti d’un projet global contenant un SPA et un village. L’échelle était immense et son appropriation difficile. Les meetings avec Ishigami rythmaient notre travail. Nous avions rendez-vous tous les deux jours, nous produisions une douzaine de projets entre chaque. Ce fut très intéressant mais aussi impressionnant de voir un aussi grand nombre de propositions (rejetées) pour un projet donné. Dans le mois nous avons produit une cinquantaine de maquettes pour ce projet qui a ce jour n’a toujours pas de concept défini et validé par Ishigami. La pratique de la conception architecturale comporte de nombreuses étapes autant manuelles qu’intellectuelles. J’ai pu observer et expérimenter la diversité de la complexité dans la conceptualisation. En effet, la conception ne s’arrête jamais dans cette agence. Le projet Nowel ou Zara, par exemple, sont en cours de réalisation et pourtant le concept est encore en train d’être modifié afin d’arriver à une vérité constructive satisfaisante. En effet, l’architecte cherche la simplicité conceptuelle, mais la réalité constructive est alors extrêmement complexe, et ceci s’applique à l’ensemble de ses projets (projet « Tables » - Small images) (11) La remise en question A travers cette expérience en agence et la conception des projets à l’école, j’ai pu me remettre en question afin d’améliorer mon processus que je maîtrisais que partiellement. Face à ces

(11) Junya Ishigami, 2013, Contemporary Architect’s concept Serie 2, Junya Ishigami : Small Images, Tokyo, LIXIL publishing, 160p.


LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION

difficultés dans mon apprentissage, j’ai énormément douté sur ma légitimité de faire ces études. J’ai eu des doutes et afin d’évoluer, j’ai cherché à requestionner ma façon de concevoir l’architecture. En effet, chaque correction de projet est différente et il est difficile de savoir à quoi s’attendre. L’enseignant vous conseille certains points. Vous les corrigez mais la semaine d’après cela ne va pas de nouveau, il faut même revenir en arrière, parfois. C’est pour cela que les doutes s’installent. Sur une période aussi courte de conceptualisation nous devons nous former et rendre le projet en concordance avec les autres enseignements afin qu’il soit cohérent. Il était donc plus question de chercher un concept complexe afin d’assembler l’ensemble des données par le sujet et celles imposées par moi-même. Comprenant que la complexité n’arrivait pas au bon moment dans la conception de mes projets j’ai cherché à simplifier mon discours et mes dispositifs principaux constituant mon concept. De plus, l’expérience en agence à Tokyo m’a permise de prendre aussi de la distance par rapport au projet. En effet, proposer des concepts pour un architecte et pas pour soi met immédiatement une distance car quoi qu’il arrive ce ne sera jamais votre projet mais celui d’Ishigami. La dimension personnelle était trop présente dans mes projets : ils me tenaient trop à cœur. Ce changement s’est vu à partir du travail sur le projet de l’espace de méditation. En effet, après l’échec de l’esquisse, j’ai décidé de changer de direction tout en gardant mes principes de base et en passant par une plus grande simplicité. J’ai éclairci mon discours et justifié l’ensemble des éléments qui composent mon projet. Au rendu final, ma présentation fut appréciée par l’ensemble des enseignants dans le jury. Ainsi cela nous permet de nous questionner sur la nécessité de simplicité en architecture.

Illustration : Junya Ishigami, 2013, Contemporary Architect’s concept Serie 2, Junya Ishigami : Small Images, Tokyo, LIXIL publishing, 160p.

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Projet «MÉDITER» -Rendu Final - Plan RDC 1/200 ème - L2/S4 Concept simple / Plan simple


LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ?

A partir de mes difficultés, j’ai du me remettre en question afin de faire évoluer mon processus de conception. C’est l’expérience qui permet en partie de provoquer cette évolution. Mais que vient faire la simplicité dans la conception d’un projet architectural ? Est ce vraiment nécessaire ? L’attirance pour la simplicité n’est pas nouvelle car elle doit être compréhensible au premier regard et c’est la qualité la plus instinctive que l’on peut trouver à un concept. Et cela ne concerne pas seulement l’architecture. En effet, l’art en général, et particulièrement dans l’époque contemporaine est attirée par la simplicité voir la radicalité.

Un concept simple voir radical « Pourquoi fait-on de l’architecture ? Pour rendre les gens heureux ! » disait Monsieur Jacotey, enseignant en 3ème année à l’atelier Laroche-Jacotey, en introduisant le sujet du S5. On ne peut pas faire plus simple que cette raison là. L’architecture est avant tout destiné à accueillir l’Homme. Par contre la notion de radicalité n’a pas encore été abordée. Pourtant, ce terme est assez courant dans le domaine de l’architecture et positif. Le vocabulaire de la simplicité se rapproche de la radicalité car on ne cherche pas la demie mesure pour un concept défini. André Ravéreau explique lors d’une de ses conférence à l’ENSAPV (12), la notion de simplicité volontaire. Celle-ci doit se faire de façon ingénieuse car elle doit « simplifier sans appauvrir ». Pourquoi a t-on besoin réellement de simplicité voir de radicalité en architecture ? Nous sommes dans un monde de plus en plus complexe qui évolue sans cesse avec les technologies que nous développons tous les jours dans les différents domaines. Les techniques de représentation d’un concept architectural sont en effet de plus en plus développées, comme avec l’utilisation de plus en plus courante du BIM. Alain Berthoz (13) le signale dans son livre simplexité :

(12) Andé Ravereau, 10 Juin 2015, commentaires sur la vallée du M’Zab de Manuelle Roche, ENVALV. (13) Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p / p202 - Ch 12 : Les fondements spatiaux de la pensée rationnellle.

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LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ?

« Une des caractéristiques des sociétés dans lesquelles nous vivons désormais est la rapidité avec laquelle il nous faut changer d’identité spatiale. [...] Notre perception de la géographie du monde se retrouve ainsi liée à nos multiples univers de vie, qui s’emboîtent, se complètent, s’opposent parfois. [...] Aujourd’hui, notre cerveau doit donc émuler des mondes d’une incroyable diversité - y compris des mondes virtuels » A cause de cette prolifération du monde, les Hommes ont un besoin de reconnexion avec la nature et vivre avec le stricte nécessaire et notre environnement devient alors essentiel. C’est pourquoi l’architecture contemporaine se veut simple, radicale et minimaliste. Mais est-ce vraiment la solution pour répondre aux enjeux et problématiques de notre époque traversant de nombreuses crises climatiques, environnementales et sociales? Un passage du livre d’Alain Berthoz (14) remet en cause la simplification du monde. Il prend l’exemple des toits plats. En effet, il est considéré cela comme un abus de simplicité qui peut être dangereux pour l’architecture (annexe III). Il ne faut pas choisir la facilité en faisant le mieux avec le moins. Et nous pouvons ainsi parler de couple complexité/simplicité, voir de simplexité. L’architecture peut elle devenir simple ? L’architecture ne sera jamais simple car elle doit susciter l’intérêt et la curiosité (pour entamer ces études et vouloir pratiquer le métier entre autre). Seulement, l’architecture est expliquée de façon simple par des systèmes structuraux dans des livres théoriques comme celui de Francis DK Ching (15). Ils permettent de constituer un vocabulaire, une grammaire qui permet ensuite de construire les phrases puis un texte entier (Annexe IV). Cette comparaison est intéressante car elle résume assez simplement mon apprentissage de l’architecture. L’architecture n’est pas simplifiée dans ces écrits mais plutôt décomposée et définie. Des systèmes simplexes et non simples ont été mis en place afin que l’architecture puisse être compréhensible au plus grand nombre. En effet, la complexité est présente quoi qu’il arrive dans une de nos phases de conception sinon ce ne serait pas un processus. Mais qu’est ce que la simplexité, terme inventé et expliqué par Alain Berthoz (16) ? Il définit cette notion ainsi : « La simplexité, telle que je l’entends, est l’ensemble des solutions trouvées par les organismes vivants pour que, malgré la complexité des processus naturels, le cerveau puisse préparer l’acte et en projeter les conséquences » Ainsi de nombreux phénomènes simplexes relevés par ce chercheur peuvent se rapprocher

(14) Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p / p215 - Epilogue : Apologie du toit et de l’escalier (15) Francis DK Ching, 2015, Architecture : forme, espace, organisation, 4e édition traduit et adapté de l’anglais par Valérie Carreno, 2019, Paris, Éditions EYROLLES, 450p. (16) Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p / p215 - 4ème de couverture, résumé


LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ?

du domaine de l’architecture comme la question du geste, la spacialité, le dessin ou encore le lien entre la coupe et le plan. « La relation entre simple et complexe est en partie la relation entre le singulier et l’universel » Alain Berthoz En effet, l’architecture ne se doit pas d’être simple mais plutôt universelle et compréhensible par l’ensemble du domaine architectural au niveau international. Le livre de Francis DK Ching, Architecture : forme, espace, organisation, permet d’initier le vocabulaire de la conception architecturale qui est normative au niveau de sa représentation : échelles, éléments techniques, structure etc. (annexe IV) Il est nécessaire de hiérarchiser les données pour rendre l’architecture plus simple? Dans un premier temps, on se rend compte que la hiérarchisation des informations concernant le projet est indispensable. L’architecture est aussi complexe que la société et la question de l’ordre est ainsi inévitable. François Jullien, philosophe, disait :« La société est produite par les interactions entre individus, mais la société, une fois produite, rétroagit sur les individus et les produit. (…) Autrement dit, les individus produisent la société qui produit les individus. » (17) La recherche de la simplicité est un processus complexe à mener. Dans cette citation, aux termes « société » et « individus » pourrait être ajoutée l’architecture car c’est l’image de la société et la société est à l’image de l’architecture par des démonstrations de puissance. En somme, l’architecture tend surtout à être chargée de sens avant toute chose, qu’elle soit complexe ou simple. Il est nécessaire de hiérarchiser les données pour rendre l’architecture plus simple? Dans un premier temps, on se rend compte que la hiérarchisation des informations concernant le projet est indispensable surtout pendant les études où la conceptualisation est réalisée sur un temps très court. Un projet qui fait sens « Le concept de simplicité inclut, dans mon esprit, la notion de sens » A. Berthoz (18) Un projet architectural doit avant tout faire sens dans son environnement, par l’élaboration de son programme et qui nous satisfait nous en tant qu’architecte et individu. En effet, c’est le fil de pensée de Junya Ishigami. Il décide avant tout de créer un paysage, des usages, et une conception unique avec une idée originale qui peut venir que de lui. C’est là que le geste architectural intervient.

(17) Guillaume Plaisance, 2018, Petite éloge de la compléxité, https://la-philosophie.com/petit-eloge-de-la-complexite (18) Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p / p35 - Ch2 : Le principe du sens

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Projet «TRANS RURAL LAB» - Perspective du Hangar constructif participatif - L3/S6 Concept simple / Plan simple


LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ?

Le concept peut être qualifié comme un geste, qui est l’un des mécanismes simplexes expliqué par Alain Berthoz. La pensée du toit en pente est alors la bienvenue dans ce propos. Le toit plat devient simplification dénué de sens alors que le toit en pente est poétique dans de nombreux propos (Annexe III). Il est un devoir d’avoir un regard empiriste sur l’architecture. Il est indispensable également d’éviter l’assemblage d’idées qui n’auraient aucune de relation entre elles car cela supprimerait la complexité du concept en le rendant compliqué. Par la lecture du livre d’Alain Berthoz, j’ai pu découvrir la théorie de Gibson et son concept « d’affordance » (19). Les affordances sont des « faisabilités ». En effet, avec l’enseignement du projet, nous acquiesçons la capacité de faire des mises en situation virtuelle, de créer des scénarios et des parcours spatiaux afin d’animer la vie des individus. Nous pouvons donner l’exemple des jardins, en particulier les jardins japonais que j’ai eu l’occasion de visiter lors de mon séjour à Tokyo pendant la période de mon stage. Ils sont à la fois simples et complexes par leur grande composition (Annexe II). Avoir la bonne idée pour un concept n’est pas instinctif. Linus Paulin, scientifique célèbre, prix Nobel de la Paix et de Chimie disait (20) : « la meilleure manière d’obtenir une bonne idée c’est d’avoir beaucoup d’idées » ce qui est en soit le processus de conception l’agence japonaise où j’ai fait mon stage. Car oui, les idées dans un premier temps sont sans valeur et doivent prendre du sens par l’action du processus de conception. Une fois, cette information intégrée, il est plus simple de prendre de la distance face à la conception de son projet car il faut se rappeler que le but final est de construire une structure habitée pour l’individu.

« Il faut ici comprendre que le compliqué naît de l’assemblage mécanique d’éléments externes, alors que la complexité/simplicité naît de l’émergence organique de processus internes. Passer de l’assemblage à l’émergence c’est donc passer du compliqué à la complexité/ simplicité. C’est passer du mécanique à l’organique. C’est passer de la technique à l’art. C’est passer de l’exogène à l’endogène. C’est passer de l’extériorité à l’intériorité. C’est passer du paraître au devenir. » Marc Halévy (21)

(19) Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p / p190 - Ch11 : Espace perçu, vécu et conçu (20) S.n, 2011, Pourquoi les designers doivent rechercher d’abord le chaos et la complexité, http://design.activeside.net/ why-designers-should-seek-complexity (21) Marc Halévy, 2007, Complexité et simplicité, s.l.n.d.

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CONCLUSION

« L’art, c’est résoudre des problèmes qui ne peuvent être formulés avant d’être résolus. La formulation de la question fait partie de la réponse » Piet Hein J’ai pu voir à travers ce rapport et mes trois premières années d’études que le processus de conception architecturale est propre à chacun. C’est une pensée synthétique et non scientifique qui peut varier à chaque projet donné. La démonstration n’est pas systématique, c’est un fil de pensées qui évolue, que l’on crée au fur et à mesure de nos acquis et de nos expériences. L’architecte sera quoi qu’il arrive face à la complexité et la simplicité dans ses projets. C’est une combinaison entre ces deux notions qui lui permette de mener à terme son processus de conception. J’ai compris que la complexité doit émerger de mes projets sans forcément la provoquer, et qu’il n’y a pas de raison d’être effrayé face à ce qualificatif, au contraire. La simplicité m’a permis au milieu de mon cursus, de prendre conscience de toutes les notions que l’on m’a enseignée et comment les mettre en oeuvre. Le processus de conception qui se fait sur la durée est confronté à de nombreuses limites et contraintes. Cette notion de temporalité est très peu visible lors de nos études. En effet, il est accéléré par le fait d’une durée écourtée par rapport au rythme réel des agences. Cela a pour conséquence que les limites sont amplifiées créant de la complexité. Ces trois années d’enseignement de l’architecture m’ont permis de créer ma propre méthodologie pour appréhender les projets, les problématiques et les enjeux proposés. Ainsi, on doit mettre en adéquation de nombreux paramètres : une site, un environnement, des habitants, un patrimoine, des usages etc. La complexité ou la simplicité à cette phase du projet doit apparaître à un moment qui fait sens. En effet, la finalité d’un projet est de faire sens avec l’ensemble des données récoltées et


analysées que l’architecte doit prendre en considération. La complexité n’est donc pas une solution en soit mais plutôt un moyen de répondre aux problématiques d’aujourd’hui. L’architecture doit être flexible, évolutive, adaptable au temps. Le processus de conception n’est qu’une première étape dans l’ensemble du projet architectural (théorie). L’aspect constructif du projet est également essentiel. C’est ce que j’ai pu comprendre dans certains de mes enseignements de projet (pratique). C’est ce qui révèle souvent l’aspect complexe de son concept. C’est pourquoi je souhaite intégrer le domaine d’étude « Faire ». Ainsi je souhaite « faire un mouvement allant de la Pratique à la Théorie. (…) La théorie n’est pas un préalable à la pratique. Et, réciproquement, la pratique n’est pas un préalable à la théorie. Les deux termes interagissent mutuellement et évoluent. » comme il est indiqué dans ce domaine d’étude.

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p. Francis DK Ching, 2015, Architecture : forme, espace, organisation, 4e édition traduit et adapté de l’anglais par Valérie Carreno, 2019, Paris, Éditions EYROLLES, 450p. Junya Ishigami, 2013, Contemporary Architect’s concept Serie 2, Junya Ishigami : Small Images, Tokyo, LIXIL publishing, 160p. Larousse, 2010, Dictionnaire de la langue française, p164, p167, p647, p754. Marc Halévy, 2007, Complexité et simplicité, s.l.n.d. Marianne Baroin, 2019, Book, Projet Année 2016/2019, Paris, 50p. Marianne Baroin et Jean Montagne, 2019, Rapport de stage «Expérience Tokyoïte», Paris, 30p. Philippe Boudon (dirs.), 2006, Conceptions Épisthémologie et poïétique, Paris, L’Harmat tan,200p. • Conférences Andé Ravereau, 10 Juin 2015, commentaires sur la vallée du M’Zab de Manuelle Roche, ENVALV Thibaud Babled, 26 Avril 2017, Simplicité VS Complexité, ENSAB • Site web Guillaume Plaisance, 2018, Petite éloge de la compléxité, https://la-philosophie.com/ petit-eloge-de-la-complexite Francesco, 2011, Complexité, Simplexité, Minimalisme : une recherche méthodologique, http://www.immaginoteca.com/complexite-simplexite-minimalisme-une-recherche-me thodologique/ S.n, 2011, Pourquoi les designers doivent rechercher d’abord le chaos et la complexité, http://design.activeside.net/why-designers-should-seek-complexity

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ANNEXES

(1) Extrait de mon Book «Projets 2016/2019» / présentation du projet du S5 «Habiter» - 60 logements rue Castagnary dans le 15ème arrondissement de Paris. Projet complexe par les nombreuses contraintes à prendre en compte par rapport au programme, le lieu, les normes etc...


(2) Extrait de mon Rapport de Stage «Expérience Tokyoïte», 2019 / Texte «Tokyo, découverte de la ville» - partie concernant mon expérience personnelle face à la découverte d’un pays et une culture étrangère.

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(3) Extrait de Alain Berthoz, 2009, La simplixité, Paris, Odile Jacob, 256p - Epilogue : Apologie du toit et de l’escalier. / L’architecture est un domaine simplexe.


(4) Illustration dans son introduction / Francis DK Ching, 2015, Architecture : forme, espace, organisation, 4e édition traduit et adapté de l’anglais par Valérie Carreno, 2019, Paris, Éditions EYROLLES, 450p. / La classification de l’architecture par les éléments qui la définisse.

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

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DÉFINTION D’UN VOCABULAIRE

9

Qu’est ce que la conception ? Pourquoi un processus ? L’ambivalence Simplicité / Complexité

LA COMPLEXITÉ, UN FREIN AU PROCESSUS DE CONCEPTION Les difficultés d’un apprentissage Une étape de la conception La remise en question

9 10 12

15 15 16 18

LA SIMPLICITÉ, UNE NÉCESSITÉ À L’ARCHITECTURE ? Un concept simple voir radical L’architecture peut-elle devenir simple Un projet qui fait sens

21 21 22 23

CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

30 Book Rapport de Stage Simplexité IV. Architecture : forme, espace, organisation

30 31 32 33

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Ce rapport met en lumière les notions de complexité et de simplicité intimement liées au processus de conception architectural. Il s’agit de faire un retour sur une expérience : l’expérience d’un enseignement, d’une discipline, d’un métier, d’un certain art. Ces questions concernant le processus de conception nous accompagnent tout au long de ce cursus de licence. L’architecte a sens cesse besoin de se remettre en question face à son projet, à chaque étape de sa conceptualisation, ce n’est pas un exercice linéaire où il n’y a jamais de retour en arrière ce qui le rend complexe. Mais alors qu’est ce qui est simple en architecture ? Est il nécessaire de simplifier l’architecture ? A quel moment un concept simple devient il un projet complexe ? Face à un projet simple ou complexe, comment l’architecte mène-t-il son processus de conception à sa fin ? Un projet caractérisé de simple ou de complexe, fait-il forcément sens? L’architecture est une discipline complexe ayant pour objectif de faire sens de façon simple et compréhensible au plus grand nombre.

MOTS CLÉS PROCESSUS DE CONCPETION SIMPLE - COMPLEXE REMISE EN QUESTION ÉVOLUTION EXPÉRIENCE


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