Catégorie Scolaire Classe de 4è 5 LP 23
Mon plus grand rêve Je m’appelle Charles Craints. Mon plus grand rêve est de faire le tour du monde à bord d’un aéronef, mais le temps passe si vite, j’ai déjà dix-huit ans et je ne suis jamais monté à bord d’un avion. Je travaille dans l’entreprise familiale depuis trois ans mais boulanger n’est pas vraiment ma vocation. Un jour, alors que je travaillais, un homme qu’il me semblait avoir déjà vu « Mais oui c’était Maxime Nevermiles un des plus grands aviateurs de l’histoire » entra dans ma boulangerie, pas celle des Julio, non, dans ma boulangerie, je ne pouvais plus bouger, j’étais pétrifié, jusqu'au moment où il me demanda de lui donner un pain. Je ne pus que bégayer quelques mots mais apparemment il ne comprit pas car il me demanda si tout allait bien. Je rassemblai toutes mes forces et lui dis : -
Est-ce que vous êtes bien Maxime Nevermiles ? Oui, répondit l’aviateur, tu me connais ? Je suis l’un de vos plus grands admirateurs, je vous admire depuis mon plus jeune âge.
Je lui posai beaucoup de questions sur tous les voyages qu’il avait faits et les aventures qu’il avait vécues et lui demandai pourquoi il se trouvait dans notre petit village retiré de tout. Il me répondit qu’il avait pris sa retraite et qu’il était en vacances. Après avoir parlé un moment il me dit qu’il devait partir, je lui donnai son pain. Juste avant qu’il passe le pas de la porte, je lui demandai s’il reviendrait. Maxime n’en savait rien car il avait beaucoup de choses à faire.
Après mon service à la boulangerie, je courus jusque chez moi où se trouvaient ma mère et mes sœurs, je leur racontai tout ce qui s’était passé au cours de la journée. Bien sûr elles ne
savaient pas qui était Maxime Nevermiles, mais elles m’écoutèrent avec une grande attention car elles savaient toutes les trois ce qu’était mon rêve. Le lendemain matin, je me levai dès l’aube pour aller à la boulangerie et peut-être revoir Maxime. Mais après une ou deux heures passées à attendre alors que j’avais fini mon service, il ne vint pas ; je rentrai donc chez moi très déçu pour aider mes sœurs. Après une semaine d’espoir, toujours rien, mais quelques jours après je le vis. Il entra et me demanda si j’étais vraiment son plus grand admirateur, je lui répondis d’un hochement de tête que oui. L’aviateur avait l’air heureux et amusé de ma réponse, puis il me dit qu’il cherchait quelque chose pour occuper ses journées et qu’il avait pensé à m’apprendre à voler. J’étais très flatté par cette proposition, je ne savais plus quoi dire. Mon rêve se réalisait et je n’arrivais pas à y croire. Il m’expliqua où je devais le rejoindre et à quelle heure, mais il avait un problème car les horaires qui lui convenaient étaient mes horaires de travail. Je lui dis que je demanderais à mes parents s’il était possible de les modifier. Dès que je fus rentré, je racontai toute l’histoire à mes parents et je les suppliai de changer mes horaires. Mon père, un peu sceptique, me dit que c’était sûrement un charlatan et que je risquais d’être déçu du résultat, mais par chance ma mère était emballée par cette idée et proposa à mon père de faire un essai pendant un mois ; si les résultats n’étaient pas assez concluants, je reprendrais mon service à l’heure habituelle. Le matin suivant je me trouvais devant la boulangerie dès six heures, mais le temps passait si lentement. Chaque fois que quelqu’un franchissait la porte d’entrée, j’espérais que ce soit Maxime. Puis à un moment il entra et me demanda si c’était bon, je lui répondis que oui. Il me donna exactement son adresse puis repartit. Je finis mon service et rentrai chez moi. Le lendemain à l’heure prévue, je me trouvais devant sa porte mais je n’osais pas appeler, j’étais pétrifié et aussi tellement excité de pouvoir enfin réaliser mon rêve. Je pris mon courage à deux mains, mais au moment où j’allais sonner, une jeune femme m‘ouvrit. Elle savait qui j’étais car elle me montra où se trouvait Maxime. Il était tout au bout du jardin et bizarrement aucun aéronef ne se trouvait à côté de lui. Quand je fus arrivé à sa hauteur, l’aviateur me dit qu’aujourd’hui on ne ferait que de la théorie et la pratique viendrait après. Je lui demandai à quoi cela me servirait et il me dit qu’avant de piloter une machine, il fallait apprendre à la connaître. Après de longues heures de travail, je dus partir pour retourner à la boulangerie, Maxime me donna quelques fiches à apprendre et m’expliqua que si le lendemain je les connaissais toutes, on pourrait peut-être passer à la pratique. Je dus courir jusqu'à la boulangerie et malgré mes efforts, j’arrivai en retard. Mon père m’attendait de pied ferme, il me dit que si cela se reproduisait, je pourrais dire adieu à mes cours de pilotage et que je reprendrais mes horaires de travail normaux. Toute la nuit, je ne fis que lire et relire les fiches que Maxime m’avait données et je ne m’endormis qu’au moment où j’étais sûr de tout connaître par cœur.
Arrivé devant la maison de l’aviateur, je vis au bout du jardin un aéronef. L’un des plus beaux que je n’avais jamais vus. Je courus jusqu'où se trouvait Maxime et lui dis que je savais tout ce qu’il m’avait donné la veille. Il me posa quelques questions puis s’approcha de l’avion, monta du côté du pilote et me dit de monter à côté de lui. Pour la première fois je vis le cockpit avec tous ses instruments comme le manche à balai, l’altimètre, les palonniers : je fus émerveillé par toute cette technologie. Après m’avoir montré tous les instruments, Maxime alluma le moteur et on décolla. Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi beau et tout me paraissait si petit vu d’en haut, je vis même ma maison et on passa à proximité des montagnes. Ce jour-là j’étais sûr que c’était bien mon rêve, mais je dus redescendre des nuages pour aller travailler. Il me dit qu’à la leçon suivante je pourrais peut-être prendre les commandes. Je courus le plus vite possible pour arriver à l’heure, enfilai mon tablier et commençai mon service. Le soir, quand je fus rentré à la maison, je racontai ma journée à toute la famille. Je leur dis que j’avais vu la maison qui paraissait toute petite de si haut et que j’étais passé au travers des nuages. Cette nuit-là je ne pus m’endormir tellement j’étais excité : le lendemain je pourrais enfin prendre les commandes. Quand j’arrivai près de Maxime et de son aéronef, il me donna les clés ; je fus pris d’excitation et d’impatience. Je n’arrivais pas à y croire. J’allais piloter un avion. Je m’installai du côté du pilote et l’aviateur me montra comment faire pour décoller. Après plusieurs essais, je réussis à nous faire partir dans les airs, j’étais un peu perdu avec toutes ces commandes, je ne savais plus où donner de la tête, sur quels boutons je devais appuyer et heureusement Maxime était là, sinon on se serait déjà écrasés. Il se montrait d’une grande patience et ne fit jamais preuve d’énervement mais après une heure de vol, on dut se poser sinon j’allais arriver en retard. De retour à la boulangerie je racontai à mon père que ce jour-là j’avais pris les commandes. Le lendemain ma leçon n’eut pas lieu, car monsieur Nervermiles était souffrant ; je travaillai toute la journée à la boulangerie. Cela dura environ une semaine mais chaque soir je relisais ce que Maxime m’avait donné à apprendre le premier jour. Cela faisait exactement deux mois que je prenais des leçons de pilotage avec Maxime et maintenant je pouvais voler seul, mais j’avais encore beaucoup de choses à apprendre. Puis un jour arriva ma dernière leçon, car l’aviateur devait retourner en ville pour voir une de ses parentes très souffrante. J’étais naturellement triste qu’il parte mais il me dit que ça ne serait pas pour très longtemps. Maxime m’expliqua qu’aujourd’hui il évaluerait mes compétences de pilotage. Il commença par me poser quelques questions sur les commandes puis après nous partîmes dans les nuages. Je fis quelques vrilles, des loopings… Après avoir volé deux bonnes heures, nous dûmes nous poser pour que j’aille travailler.
Maxime me dit qu’il était très fier car j’avais beaucoup progressé et il me donna comme « devoir » de voler au moins une fois par semaine. Je lui demandai comment j’allais bien pouvoir faire, car je ne possédais aucun aéronef et n’avais pas les moyens pour m’en acheter un. L’aviateur me donna les clefs et me dit que pour le moment il était pour moi car il ne lui servirait à rien en ville. Je n’y croyais pas : un avion à moi, rien qu’à moi ! Je le remerciai et après de longues embrassades, je dus partir sinon mon père allait me faire la morale. Quand je fus arrivé dans le magasin, mon père me demanda ce qu’étaient ces clés : je lui expliquai toute l’histoire. Il n’en revenait pas, et il me fit promettre de lui faire faire un tour d’aéronef. Tous les jours j’allais piloter l‘avion et parfois je découvrais de nouveaux endroits plus merveilleux les uns que les autres. Toute ma famille monta à mes côtés, mais le plus enthousiaste fut mon père. En 1939 la deuxième guerre mondiale éclata, et le lundi 5 mars de 1940, je fus réquisitionné pour aller me battre, mais par chance ils avaient besoin d’un pilote déjà formé : j’étais la personne idéale. Les avions de guerre étaient plus performants et plus complexes que l’aéronef de Maxime mais je me suis vite adapté. Maxime avait appris que j’étais sur le front car il m’avait envoyé une lettre d’encouragements dans laquelle il me disait tout ce qu’il avait fait en ville.
Aujourd’hui, 4 ans après, sur le front de l’Atlantique. Je me rappelle tous ces bons souvenirs alors que mon avion vient d’être touché par un tir de DCA et qu’il descend en flamme vers les côtes normandes. Je suis fier d’être là car j’ai pu réaliser mon rêve même si je n’ai pas fait le tour du monde. J’ai appris à piloter, à combattre dans un avion de chasse, je garderai toujours dans mon cœur Maxime Nevermiles. Je me prépare à sauter en parachute mais le doute reste en moi car je ne sais pas si je vais m’en sortir, mais je me sens quand même heureux malgré tout, plus à ma place dans cet avion en flammes que dans une boulangerie.