HABITER DANS LE DELTA DU MEKONG: LA MAISON SUR PILOTIS, ADAPTATION ET APPROPRIATION
Les entretiens Districts de My Phu et My Duc Province de An Giang, Viet Nam Avril 2017
REINOSA MARION PFE ESPACES CONTEMPORAINS
HABITER DANS LE DELTA DU MEKONG: LA MAISON SUR PILOTIS, ADAPTATION ET APPROPRIATION
Les entretiens Districts de My Phu et My Duc Province de An Giang, Viet Nam Avril 2017
Ce travail de terrain a été possible grâce au centre de Recherche pour le Développement Rural (RCRD) de l’université de An Giang, situé à Long Xuyen, Vietnam. Je remercie tout d’abord les familles que nous avons pu rencontrer ainsi que le Dr. Kien pour son aide. Je remercie particulièrement Thai, professeur et doctorant à Long Xuyen, pour avoir été mon traducteur, mon chauffeur et mon compagnon de route dans des contextes difficiles mais aussi plein de ressources.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
Mr. DO Huy Hoang est professeur et directeur d’une école. Il a 59 ans et sa maison abrite 5 personnes soit 3 générations. Il est propriétaire de la maison et du terrain. Le coût est de: 90 millions de dongs pour le terrain, parcelle de 4mx30m (environ 3 700€) 15 millions de dongs pour la construction (environ 620€) Sa maison est construites en bois et en tôle. La partie «eau» qui comporte la cuisine et la salle de bain sont en «dur» avec un sol en carrelage pour faciliter l’entretien.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«Je ne suis pas un pêcheur mais on vit en bord de canal. Tout simplement car les terrains y sont moins chers. Nous ne sommes pas riches.» «Il n’y a plus d’inondations tous les ans ici. Avant l’eau montait de 7m, aujourd’hui on est à 4m pendant la saison. Je pense que c’est dû au réchauffement climatique mais aussi à cause des barrages au Cambodge et au Laos.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«On a préféré investir dans une dalle en béton car la notion de sol est très importante dans la vie quotidienne et surtout dans la cuisine. Par contre, il fait plus chaud car le plancher «ne respire» plus.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«Du coup c’est pratique car c’est plus frais ici que sur «la terre» et on peut utiliser l’eau directement pour arroser les plantes et les légumes. On ne l’utilise pas pour un usage domestique, on a l’eau courante.»
«J’ai construit ma maison moi-même avec l’aide des voisins et de proches.»
«Je la qualifie de «simple» mais j’avoue que j’ai dû demander de l’aide à un ouvrier pour les assemblages en bois.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«Les pilotis sont en béton mais certains sont toujours en bois. On doit changer ceux en bois tous les deux trois ans à cause des insectes qui viennent s’y nicher. C’est un des désavantages de notre maison. Mais si nous avions le choix de partir ou de rester, nous resterions ici. Nous avons nos amis et la maison est confortable. Et puis nous ne sommes pas riches encore une fois.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«On utilise l’espace sous pilotis pour ranger, stocker. On jardine beaucoup. Et puis c’est ombragé alors agréable pour trier les fruits ou éplucher les légumes.» «Le pilotis c’est intéressant car on peut être au niveau de la rue, on peut profiter de la fraîcheur venant du sol en espaçant les planches du plancher, on peut se protéger en cas d’inondations mais on peut aussi utiliser un espace en dessous.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
«Les limites séparatives, on en a pas vraiment besoin. En général, on s’entend bien avec nos voisins au Vietnam. Regardes la maison en face et celle d’à-côté, elles sont modernes et complétement fermées. Nous on préfère quand c’est ouvert, c’est plus sociable.» «On passe d’une maison à une autre sans problème, ce n’est pas interdit. Je pense que la notion de privé n’est pas définit par une limite.»
Nous mangions sur la petite terrasse et la voisine faisait de même, c’est comme si nous étions tous à la même table. Elle pouvait se joindre à la conversation sans être physiquement à la même table que nous. Elle vivait seule et cet instant faisait partie d’un système social.
«On a décidé de laisser un espace entre nos maisons car c’est plus facile pour les réparations et c’est plus confortable pour rafraîchir l’intérieur.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille DO
J’avais pu noter l’importance de la notion d’amovible. A part les chambres qui étaient «fixes», l’espace intérieur pouvait s’agrandir et se rétrécir au jeu des draps qui protégeaient du soleil dans l’après midi ou encore des paneaux de bois coulissants. La notion de privé et de publique était floue. A part les chambres, rien n’était privé. Durant mon séjour, je pouvais me reposer dans la chambre des parents, chose que nous ne proposerions pas en France. La notion d’intérieur et d’extérieur était aussi très floue. La maison m’apparaissait comme un espace extérieur couvert.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
La famille NGUYEN est composée de 4 personnes. Le chef de famille Mr. NGUYEN Ba Hac a 42 ans et est agriculteur (riz et soja). Cette maison a été construite il y a 60 ans et a été rénovée il y a 10 ans. Il s’agit d’une maison en auto-construction sur une parcelle de 10mx50m. Ce terrain était gratuit et la construction a nécessité entre 40 à 50 millions de dongs: 1 600€. Il s’agit d’une maison en bois et béton («home made»). Les gens du village ont aidé à la construction.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«On a décidé de construire une maison sur pilotis car ce n’est pas cher. Le canal est de l’autre côté de la route, tu peux voir que le niveau de l’eau est de plus en plus bas. On a plus d’inondations ici depuis qu’ils ont construit les routes-digues». «On a choisi cet endroit car nous sommes proche du marché et nos proches habitent aussi ici.» «J’utilise le bois pour le soja. C’est important qu’il reste sec. Je peux le stocker sous la maison.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«On préfère être par terre, c’est plus frais. On laisse tous des espaces entre les planches de bois pour que l’air frais du sol vienne ventiler et rafraîchir la maison. Du coup c’est confortable. C’est encore mieux quand il y a de l’eau en dessous mais c’est très rare maintenant. C’est important de laisser le sous-pilotis libre, sinon l’air frais ne remonte plus.»
«Et regarde, (il prend le balais), quand on fait le ménage c’est pratique. Tout passe par les trous! (sa femme rigole)»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«J’utilise des plaques de polystirène pour la toiture car il fait chaud. On utilise aussi des palmes tressées mais ça attire les souris donc il fallait les changer souvent. Les plaques comme ça, c’est facile à mettre en oeuvre et c’est économique.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«Notre maison est très ouverte. C’est vrai qu’on peut tout voir depuis l’extérieur mais ça ne nous dérange pas.» «Des limites? ou des clotures? On n’en a pas besoin. Nous on préfère quand tout est ouvert, nos amis peuvent venir à n’importe quelle heure. On est très sociaux. Lui, ce n’est pas notre fils, c’est le voisin de derrière et il fait comme chez lui ici!»
Il se mit à pleuvoir, tous les voisins accoururent dans la cour de la maison pour mettre des baches sur le bois qui sèchait au sol.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«Le voisin a fermé sa maison, c’est un peu triste. On ose pas rentrer.»
«Nous on aime notre maison comme ça. Elle est confortable pour nous et c’est facile à entretenir. J’ai mis des matériaux de bonne qualité alors on a pas besoin de réparer tous les ans. On préfère vivre dans une maison comme celle-ci, les maisons en béton sont très «seules».»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«On a l’eau courante du gouvernement. Il faut tout de même la faire bouillir si on veut la consommer.» «Pour ce qui est de nos eaux usées, il y a un système d’évacuation mais pour être honnête, je ne sais pas où ça va. On garde aussi une partie de nos eaux des toilettes car je les utilise comme engrais naturel, c’est dans une cuve derrière la maison.» «On a fait un plancher béton pour poser du carrelage dans la cuisine et la salle de bain. C’est mieux pour entretenir.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«Le petit chemin amène à la maison du voisin. C’est vraiment agréable ici. Au fond, tu peux même trouver les tombes des ancêtres de nos voisins.» «Les enfants aiment bien jouer là-bas, en dessous. C’est frais et puis personne ne les voit. On trouve ça bien car c’est à l’intérieur et pas à côté de la route. Ici, les gens conduisent vite.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY DUC: Famille NGUYEN
«J’utilise le sous-pilotis pour garder le bois comme tu as pu le voir, mais aussi pour stocker. Par contre je ne mets jamais le riz en bas, sinon ça pourrit. Il faut toujours le mettre en hauteur.» «Le bâteau, ça fait un moment qu’on s’en ait pas servi. Mais c’est pratique pour transporter la marchandise. Dans la région, presque tout le monde a une barque, en cas d’inondations.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Discussion avec plusieurs familles
Cet entretien est devenu une discussion de quartier lorsque les voisins curieux ont voulu rentrer dans la conversation. Nous avons pu avoir un panel élargi avec des familles nombreuses et des différences générationnelles.
Nous avons pu discuter avec les chefs de famille de 4 maisons: La famille de l’homme agé: 6 personnes et 3 générations La famille du trentenaire: 3 personnes et 2 générations La famile de la quinquagénaire: 4 personnes et 2 générations La famille de la femme agée: 4 personnes et 2 générations Ils qualifient tous leur village de très peuplé. Les habitants vivent de la pisciculture et de la riziculture. Ils se considèrent comme «pauvres» et sont heureux d’habiter ici pour la vie sociale. Ils habitent tous dans des maisons sur pilotis et s’accordent sur le fait que leur village n’est plus sujet aux inondations.
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Discussion avec plusieurs familles
«Les avantages d’une maison sur pilotis? Sous les maisons il fait frais du coup c’est agréable quand il fait très chaud et nous stockons beaucoup de choses en dessous. Les désavantages? Ce ne sont pas toujours des maisons très solides et quand il y a du vent et des pluies torrentielles ce n’est pas très sûr.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Discussion avec plusieurs familles
«La raison des pilotis c’est parce qu’avant, les inondations étaient très fortes. En 1996 et en 1997, notre maison était sous l’eau. Maintenant, grâce aux digues, il n’y a plus eu d’inondations ici depuis 2000. Mais on continue de construire sur pilotis.»
«On construit nos maisons tous ensemble.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Discussion avec plusieurs familles
«On vit principalement de l’agriculture, de l’aquaculture et de la riziculture.» «On utilise l’eau du robinet et de l’eau en bouteille pour boire. Les eaux usées, on ne sait pas trop où ça va. Sous les maisons nous avons du sable alors ça descend et on pense que ça nettoie l’eau.»
«On aimerait pas vivre ailleurs. Ici nous avons notre vie sociale, notre travail et les tombes de nos ancêtres. On ne peut pas abandonner les terres. C’est certain qu’une maison en dur, ça présente mieux quand on a des invités.»
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23 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Discussion avec plusieurs familles
«L’eau, il y a dix ans c’était très important pour l’économie. Avec les inondations, les paysans devenaient des pêcheurs. On lançait des grands filets et on avait du poissons pour l’année. On mangeait du poisson pendant les mois humides et ensuite on le faisait sécher pour en profiter le reste de l’année. Chau Doc, c’est la ville de la sauce poisson!»
«L’eau est dangereuse pour les enfants et elle peut détruire nos maisons. Je parle de l’eau des inondations. Les enfants ne savent pas nager. On peut controler l’eau naturelle mais pas l’eau des inondations. En vietnamien on a deux noms différents: «nuoc» pour l’eau en général et «nuoc la» pour l’eau des inondations.»
«On ne pense pas que l’eau est polluée ici. J’utilise des pesticides pour le chili derrière mais je fais attention à ne pas en mettre sur le sol. Je pense que l’eau est propre.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
La famille NGO est composée de 6 personnes soit 3 générations vivant sous le même toit. La mère, NGO Thi Dep a 64 ans et travaille toujours. Son fils Hai vit avec elle ainsi que son père, sa femme et ses deux enfants. canal.
Leur maison est sur pilotis et est greffée entre la route digue et le
L’inondation de 2000 a été la plus importante de ces dernières années. Ils ont alors adapté leur maison en la remontant. Leur maison a été construite par quelqu’un d’autre.
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
«Nous avons l’eau courante. Nous ne l’a faisons pas bouillir pour la boire. Nous utilisons aussi l’eau de la rivière pour cuisiner et laver les légumes. On ne pense pas que cette eau est polluée: elle est propre toute l’année sauf de mai à juin car les inondations arrivent avec les sédiments. La couleur de la rivière devient rouge donc elle est sale.»
«On prend nos douches avec l’eau courante ou dans la rivière.»
sins.»
«Nous n’avons pas de toilettes. Nous allons dans le canal ou chez nos voi-
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
«Pour nous l’eau est une source de vie. Elle est très importante. Nous aimons vivre à côté de l’eau, il y fait frais. Cependant nous avons peur quand les tempêtes arrivent. Quand la saison des inondations arrive, l’eau monte entre 3m et 5m du niveau actuel. On utilise plus l’eau de la rivière à ce moment-là comme ça nous payons moins cher l’eau du robinet.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
«Les inondations n’affectent pas vraiment notre mode de vie. A part si elles sont fortes comme en 2000.» «Nous avons choisi de vivre ici pour des raisons sociales et économiques. Si nous avons de l’argent, peut-être que nous choisirons de vivre dans une zone plus élevée.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
«Quand les inondations arrivent, le niveau monte progressivement. Ce n’est pas comme dans le centre du pays où l’eau monte très vite.» «Les dechêts, le gouvernement les récupère devant la porte. Même les déchets organiques. On ne rejette rien à la rivière, mais certains le font.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille NGO
«Les pilotis sont en béton et en bois. On les enfonce de 1.50m à 3m dans le sol. Le sol est stable, c’est du sable.» «On stocke des choses sous les pilotis et on peut créer des planchers. Si jamais les inondations sont très fortes, on peut tout amener chez nos amis à l’abri.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille DO
Mme. DO Thi Thu a 52 ans et vit dans un petit hameau à l’écart de la route. Ce hameau avait attiré notre attention car il semblait très précaire. Ce hameau comporte une dizaine de maisons sur pilotis. Il s’agit d’un espace de relocation de personnes considérées par le gouvernement vietnamien comme très pauvres et bénéficiant d’aides sociales. La famille DO est composée de 3 personnes: Dep la mère, son fils et sa petite-fille. Sa belle-fille travaille à Saigon et envoie de l’argent à la famille (environ 50€ par mois). Ils ont pu bénéficer d’une aide de 17 millions de dongs pour construire leur maison (environ 700€). D’un point de vue personnel, je n’ai pas demandé à prendre beaucoup de photographies dans sa maison.
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille DO
«Dans le hameau, nous nous déplaçons à pieds, à vélo ou à moto. La plupart des habitants sont très pauvres. On a décidé de construire une «Nha San», maison sur pilotis, car c’est plus économique. Si nous avions construit une maison sur le sol, on aurait dû faire une chape et c’est plus cher. Nous avons demandé à quelqu’un de construire la maison pour nous.» «Je suis très contente car j’ai un toit. La maison n’est pas très solide mais c’est mieux qu’avant. Nous vivions dans une sorte de hutte et dès qu’il pleuvait, on dormait tout mouillé.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille DO
«J’utilise l’eau de la rivière derrière et je la bois directement. J’utilise parfois des filtres solaires mais je ne fais pas bouillir. Je n’ai pas beaucoup de moyens. On fait aussi la lessive dans le canal.» «Ma mère vit à côté, elle me permet d’utiliser l’eau du robinet mais j’évite car c’est cher pour nous. Elle aussi préfère prendre le bain dans la rivière plutôt que de payer pour l’eau.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille DO
«Ici, il n’y a plus d’inondations comme avant. Je regrette ce temps-là car ça nous aidait à arrondir nos fins de mois en pêchant. On avait juste à mettre un filet et on pouvait vendre nos prises au marché. Maintenant je dois me reposer sur mon fils.» «Les déchets, on les jette dans la rivière ou alors on les met sur la route pour la collecte. C’est difficile ici de faire comme ça car les collectes ne se font pas tous les jours et bien souvent ça finit dans les fossés ou les canaux.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille DO
«J’ai la chance d’avoir des toilettes. Certains doivent aller un peu plus loin, à côté du bassin. Tu verras, il y a une petite cabane pour pouvoir faire nos besoins. Par contre, je ne sais pas où est rejettée l’eau.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille LE
Nous avions remarqué cette maison singulière la veille.
La famille LE est composée de 6 personnes soit 3 générations. Leur maison a été construite en 1992 et connait toujours des inondations tous les ans. Cette particularité était très intéressante dans notre panel d’entretiens.
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille LE
«En 2014, l’eau est montée jusqu’au niveau de la passerelle. C’est pour ça qu’elle a cette hauteur-là. L’eau monte tous les ans et on aime bien vivre dans ce rythme. Notre maison est en-dehors de la digue, les zones inondables changent beaucoup d’un hameau à un autre.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille LE
«On se déplace principalement en moto durant la saison humide. On stocke sous les pilotis, j’y dors d’ailleurs car il fait frais et je surveille mes récoltes. Je produis du riz. Pendant les inondations, on monte tout à l’étage.» «On a décidé de construire ici car nous sommes originaires du hameau. Nos proches et nos amis vivent ici.» «J’aime beaucoup ma maison. On a pas besoin de beaucoup l’entretenir car j’avais choisi des matériaux de bonnes qualités. En plus elle est démontable, tout est assemblé à part les pilotis en béton. Si on les garde en bois, ça pourrit et on doit les changer.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille LE
«On utilise l’eau de la rivière pour faire la lessive, la vaisselle et laver les légumes. Sinon on a l’eau courante mais on la filtre avec un filtre biosand du Japon.»
«Nos eaux usées vont dans le sol, le sable les absorbe.»
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24 AVRIL 2017 | DISTRICT DE MY PHU: Famille LE
«Le sous-pilotis se dit «San» en vietnamien. Ma famille l’utilise pour stocker le riz, on élève aussi des poulets et des canards. Il fait frais alors on passe beaucoup de temps ici.» «Je ne veux pas vivre dans une maison en dur car elle ne respire pas. Ceux qui construisent en béton on des gros problèmes d’humidité. Notre maison est très agréable et fraîche.»
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HABITER DANS LE DELTA DU MEKONG: LA MAISON SUR PILOTIS, ADAPTATION ET APPROPRIATION
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