RENCONTRE MARIUS CAILLEAU
RENCONTRE MARIUS CAILLEAU
Je cherche avec cette série de photographies à présenter la vision que j’ai eue de l’usine du Peignage Charles Amédée Prouvost lors de mes nombreuses visites. Chacune d’entre-elles était une redécouverte de l’édifice me présentant des atmosphères changeantes selon les saisons, les heures, la lumière, la température. Comme une nouvelle rencontre à chacune de mes venues. Ces photographies m’ont permis de capturer des ambiances qui faisaient sens pour moi et qui ont nourri ma réflexion architecturale notamment dans la compréhension du lieu. J’ai écrit un poème qui dialogue avec les photos de cet édifice qui, chargé d’histoire, témoigne encore aujourd’hui d’un passé ouvrier oublié.
En cœur de ville subsiste un vestige Aujourd’hui seul avec son histoire Demeurant inaccessible Recouvert par les ans d’un manteau de verdure
Seuls les aventuriers modernes osent y pénétrer Derrière une lourde porte de métal Se dévoile une pièce sombre et froide Où stagne l’inconnu.
Ferme les yeux, prend une grande inspiration Affronte le noir, dompte ta peur, avance À la recherche d’une fissure Un halo de lumière comme issue
Attiré par un besoin d’ouverture Prends les escaliers tortueux Vers les hauteurs du construit Arpente les lieux percés
La beauté du déconstruit Témoigne de l’héritage industriel Figé dans la brique Un passage entre deux époques
Ombre et lumière dans mon quartier brisé La nature investit ses cicatrices L’immensité du vide remplit l’espace d’espoir J’imagine un lieu où mon passé respire
Ma ville de Roubaix si longtemps négligée Dans les objets perdus se laisse réinventer Pour que dans l’énergie du vécu des absents L’espace se révèle dans le temps
Dans mon bleu d’ouvrier Je replace les couleurs Pour contraster le gris Du ciel de mon pays
Avec les pinceaux de mon imaginaire Je chasse l’abandon, j’enlève la poussière Pour faire briller l’acier Ainsi redessiner dans un futur projet
Offrant la possibilité d’un lieu vivant Digne de la liberté des possibles Lorsque tout prend forme L’humain et le bâti ensemble réunis.
Remerciements J’adresse mes sincères remerciements à Hélène Marcoz, qui a pris le temps de m’aider à mettre en valeur mon travail photographique tout au long du semestre. Nos échanges hebdomadaires m’ont permis de cadrer mon propos et d’améliorer la qualité des prises de vues, de retouche et de présentation de mes images. Ce livret accompagne mon rapport de PFE.
Achevé d’imprimer le 5 juin 2021 sur les imprimantes de l’ENSAPL Marius Cailleau - 2021