Je sais aujourd’hui que la mode peut vraiment nous rendre plus forts et nous faire nous sentir mieux dans notre peau. Et que les faux-pas ne sont pas la fin du monde.
NYC, dimanche 20 décembre 2009, 15 h, alors que je dois m’envoler pour Paris, une tempête de neige me coince dans la Grosse Pomme. Dieu, que la vie est dure ! LEÇ O N D E C H O S E S
Enchantée par l’idée d’avoir une journée libre, je décide d’aller faire ce que j’aime le plus à NYC : m’acheter des livres et des cupcakes, puis rentrer me faire un thé et engloutir les trois, en même temps.
Je reste plantée là, prétendant checker mes messages sur mon portable. Autour de moi, les New-Yorkaises ont sorti leurs boots en plastique. Chic et pratiques, elles font des bonds dans la neige avec une grâce qui me transperce de jalousie. Qu’à cela ne tienne, je ferai un crochet chez Marc by Marc Jacobs, qui est juste à côté de la Magnolia Bakery, où je suis sûre de trouver des bottes en plastoc à 10 $. Une demi-heure plus tard, j’ai à peine réussi à faire le tour du pâté de maisons. Je commence à revoir mes espérances à la baisse. En plus il y a un Starbucks juste devant moi, je pourrais tout simplement me prendre un muffin ici, et puis rentrer et enfin finir Voyage au bout de la nuit au lieu d’aller m’acheter de la chick-litt à la con.
Je m’équipe, vu que dehors c’est la Toundra. Parka, pantalon, chaussettes, écharpes, chapeau, capuche. Quand je ne vois plus rien et que je ne peux plus bouger, ça veut dire que j’ai tout bon, je ne devrais plus avoir froid. Et là… Là. Là, je m’apprête à enfiler mes chaussures… Et je me rends compte que RIEN de ce que j’ai n’a été pensé pour braver la neige. D’abord, parce que 99 % de mes chaussures ont des talons, et ensuite parce que j’aime trop les autres pour aller les bousiller dans ce mélange de boue et de sel (très méchant avec les chaussures le sel, TRÈS MÉCHANT) dont est désormais couvert le sidewalk.
Non. Pas bien. Continue. Prouve au monde (= à toi-même) que ton amour des talons hauts n’est pas une entrave à ta vie de femme libérée. Dans un élan désespéré (qu’est-ce que je ferais pas pour ne pas finir ce bouquin de Céline – l’auteur, pas la marque, bande de fashionvictimes !) je tente un salto par-dessus une flaque de boue… Et là, sans que je leur aie rien demandé, mes mini-skis Chloé se mettent en route… Et m’entraînent dans une cascade fatale : je m’étale de tout le long de ma superficialité, la tête la première dans une motte de neige.
En même temps, c’est pas trois gouttes de boue qui vont me décourager. J’enfile des boots à plateaux en crêpe, compensées (qui me tiennent à bonne distance de la boue – des mini-skis, en fait) et hop, je file dans le blizzard. Dans la neige, je progresse lentement, tel maître Yoda, celui de la première version de Star Wars quand il est dans la grotte et qu’on ne donnerait pas cher de son sabre laser, vous voyez ? Des montagnes de neige en décomposition succèdent à des flaques de boue plus profondes que le décolleté de Pamela Anderson. Tant que j’y vais molo, j’y arriverai. Et ouais, l’Hiver, même pas peur !
Mortifiée, je bats en retraite. Adieu cupcakes, Marc by Marc et pile de bouquins. Parfois, il vaut mieux oublier le style, et mettre ses bottes en plastique. C’est votre ego qui vous dira merci !
Sauf que, après trois pas, je suis complètement bloquée. 25
L’AR T D U M IX Je sais que j’en parle à tort et à travers, mais j’adore faire du shopping chez Zara.
Je suis une sorte d’experte et je peux tranquillement l’affirmer car j’exerce ce talent depuis de nombreuses années.
clic. Le hic, c’est qu’on ne peut ni essayer ni toucher la matière.
Zara a évolué avec moi. Au début, je pouvais à peine me le permettre et aujourd’hui je le mixe avec des pièces de couturiers. Ma maîtrise zaraesque est si impressionnante que de parfaits étrangers (OK, mes amis) se jettent à mes pieds (OK, ils m’envoient des textos) pour me demander conseil.
2. R E P É R E R L E S C O L L E C T I O N S Q U ’O N A I M E .
En fait, c’est facile d’y passer souvent, parce qu’au bout d’un moment, on sait exactement où regarder et on n’y reste que cinq minutes max : moi, je m’enfonce rarement dans le fond du magasin par exemple.
Arrêtez de vous jeter sur moi ! C’est bon ! Je vous livre mes secrets.
Je regarde à l’entrée, là où sont placées les pièces d’appel. Si je ne vois rien, je tourne les talons. En revanche, ce qu’il faut savoir c’est…
1. Y A L L E R S O U V E N T.
Chez Zara, il y a des livraisons souvent, très souvent, et les bonnes pièces disparaissent vite.
L’un de mes manteaux préférés et il vient de chez Zara. Je l’ai depuis des années !
3. R E P É R E R L A B O N N E P I È C E .
Voici le point crucial de notre mini-guide (là vous ne me voyez pas, mais je suis devant mon tableau noir et j’ai la baguette en l’air, en mode Professeur Tournesol), le Zaragraal :
Je me souviens que celui où j’allais à Paris, c’était le jeudi. Donc l’idéal, c’était d’y passer tous les jeudis soir en rentrant à la maison, pour voir si un miracle zaraien était arrivé avec la livraison. Mais le mieux, c’est online : les nouveautés sont au bout du
The Pièce.
37