Extrait L'île mystérieuse

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L’île mystérieuse

Jules Verne

L E C T U R E S E N F R A N Ç A I S F A C I L E C o l l e c t i o n N I V E A U 1 C L A S S I Q U E

L’île mystérieuse

J u l e s Ve r n e

Adapté en français facile par Brigitte Faucard

Un bal lon pr is dans un our ag an

– Nous montons ?

– Non, au cont r aire ! nous descendons !

– En réalité, monsieur Cy r us, nous tomb ons dans la mer !

– Acc ro c h o n s - n o u s au f i l e t e t j e t o n s la n a ce l l e ...

24 mar s 1865, quatre heures de l’après-midi.

Un bal lon, pr is dans un our ag an, vole t rès r apidement e t sans cont rôle a u - d e s s u s d u Pa cifique.

À son b ord, cinq hommes e t un chien.

I ls sont p erdus ! Pas une ter re, pas un bateau e n v u e ! S eule la mer, immense !

Le bal lon se t rouve maintenant à cinq cents p i e d s de la sur fa ce de l’eau.

– Mon D ieu, nous al lons mour ir !

p r i s : par ticipe passé du verbe prendre ; ici, capturé par, prisonnier de.

u n o u r a g a n : for te tempête caractérisée par un vent v iolent (plus de 120 km/h).

s’ a cc ro ch e r ( à q u e l q u e ch o s e ) : prendre quelque chose avec force et maintenir cette pression pour ne pas tomber.

u n f i l e t / u n e n a ce l l e : voir p 3, activ ité 3.

j e te r : ici, abandonner

a u - d e s s u s d e : sur

e n v u e : v isible d’où on est

u n p i e d : unité d’altitude utilisée dans l’av iation ; un pied = 30 cm approximativement.

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Chapitre 1

– Ter re ! Ter re ! s’écr ie subitement une voix.

Une demi-heure après, le bal lon tomb e sur une p l a g e . Les hommes l â c h e n t le f i l e t . Le bal lon, libéré de son p o i d s , vole à nouveau e t dispar aît dans les airs.

Les passagers font alors une ter r ible constatat ion : ils ne sont pas cinq mais quat re ! * * *

Mais qui sont ces hommes e t p ourquoi voyagent-ils en bal lon ? L’histoire commence un mois plus tôt :

Février 1865, au x Ét ats-Unis.

C’est la gue r re de Séc ession.

Les Nordistes ve ule nt pre ndre la v il le de Ric hmond. D urant une b atail le, des hommes tomb e nt aux mains des Sudistes e t s ont inte r nés dans la v il le. Ils p e uve nt s e prome ne r s e uls dans les r ues mais ils s ont s ur ve il lés. C’est le cas de Cy r us Smith, un ingénie ur de 45 ans e t de Gédéon Spile tt, re p or te r au « Ne w Yor k He rald ».

Une g rande amit ié naît e nt re les de ux hommes. Ils déc ide nt de s’éc happ e r de Ric hmond... mais c omme nt ?

l â ch e r : cesser volontairement de tenir dans la main.

l e p o i d s : ce que pèse un objet, une personne (grammes, kilos).

l a g u e r re d e S é ce s s i o n : conflit intérieur qui div ise les États-Unis de 1861 à 1865. La cause essentielle est le problème de l’esclavage. Le Sud du pays (qui est pour l’esclavage) s ’ oppose au Nord (qui est contre). L’élection du président Lincoln (anti-esclavagiste), en 1860, provoque la guerre. Les Sudistes luttent contre les Nordistes et prennent pour capitale la v ille de R i ch m o n d . Le s i è g e d e s No rd i s te s o b l i g e f i n a l e m e n t l e s Su d i s te s à abandonner Richmond.

s u r ve i l l é : contrôlé.

n a î t re : ici, commencer à exister.

s’ é ch a p p e r : par tir d’un lieu où on est prisonnier.

6 CHAPITRE 1

– Vous voulez vous échapper, monsieur Smith ? demande Pencroff.

Un mar in nommé Pe nc roff voit Cy r us dans la r ue. Ce t homme n ’est p as un pr is onnie r mais, à caus e du siège des Nordistes, il ne p e ut p as s or t ir de la v il le. Il sait qu’il y a une manière de p ar t ir de là mais il sait aussi qu’il ne p e ut p as ag ir s e ul. Il c onnaît l’ingénie ur de réputat ion. Lui p e ut l’aide r. Il s ’approc he de Cy r us.

– Vous voulez vous éc happ e r, monsie ur Smith ? dit-il.

– Qui êtes-vous ? rép ond Cy r us, s ur pr is.

Pe nc roff s e prés e nte e t prés e nte le j e une g arçon qui est avec lui : Har b e r t, s on fils adop t if.

– Et vous avez un moye n de p ar t ir d’ic i ? de mande Cy r us.

– Oui, j e c rois. Il y a dans la v il le un b al lon... L’ar mée s udiste le...

L’ingénie ur c ompre nd immédiate me nt. Il e mmène le mar in c hez lui p our p ar le r t ranquil le me nt.

u n s i è g e : fait de contrôler militairement une v ille ; dans cette situation, entrer ou sor tir (de la v ille) n ’est pas autorisé.

a g i r : faire quelque chose.

s’ a p p ro ch e r d e : venir près de. p r ê t à : qui est en état de (faire quelque chose).

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21 mar s.

I l s s e m e t t e n t ra p i d e m e n t d ’ a c c o rd e t d é c i d e n t d e p a r t i r e ns e mble avec le b al lon.

La sit uat ion météorolog ique n ’est p as bonne mais Cy r us s e s e nt cap able de dir ige r le b al lon. L’occasion est là, e nfin !!!

– Il y a un p e t it problème : j e ne s uis p as s e ul ! dit Cy r us. D e ux p e r s onnes vont ve nir avec nous : mon ami Spile tt e t mon s e r v ite ur, Nab. Et nat ure l le me nt Top, mon c hie n.

– Bie n ! Re ndez-vous c e s oir à 10 he ures, près du b al lon.

À l’he ure c onve nue, les hommes monte nt dans la nac e l le.

Cy r us c oup e les c ordes qui fixe nt le b al lon au s ol e t le b al lon disp araît dans les air s. En route p our la lib e r té…

Mais re tour nons sur la plage déser te e t re t rouvons nos amis, conster nés par la dispar it ion de... Cy r us e t... de Top.

* * *

– Nous venons du nord, dit Gédéon, cherchons dans ce tte dire c t ion.

Les quat re hommes cherchent Cy r us j u s q u ’ à la nuit. Mais en vain. Le cœur t r iste, ils se couchent sur la plage, der r ière des dunes, p our se protéger du vent.

25 mar s.

Quand ils se réveil lent, il fait b eau, enfin !

I ls se séparent en deux g roup es : Gédéon e t Nab cont inuent les re c h e rc h e s ; Pencroff e t Har b er t vont chercher un a b r i , de l’eau e t des aliments.

e n s e m b l e : l’un avec l’autre.

u n s e r v i te u r : personne au ser v ice d’une autre et qui s ’ occupe de la maison (ménage, cuisine, etc )

j u s q u’ à : préposition qui met un point final, une limite à une action, un état.

l e s re ch e rch e s : ici, fait de chercher (Cy rus).

u n a b r i : lieu pour se protéger des intempéries.

8 CHAPITRE 1

– Maintenant, il faut manger pour prendre des forces, dit Harbert.

Trois heures plus tard, Har b er t e t Pencroff attendent sur la plage. Nab e t Gédéon ar r ivent enfin. I ls sont seuls ! Nab est t r è s t r iste.

– Nab, dit Har b er t, ne désespère pas, il va appar aît re, c ’est sûr. Maintenant, i l f a u t manger p our prendre des forces.

En effe t, un repas, comp osé de m o u l e s , d’œuf s e t d’eau p otable, est prêt.

– Dans les ro c h e r s , dit Pencroff, il y a une g ro t t e . El le est par faite p our nous protéger des intempér ies. Et nous avons aussi du b o i s p our faire du feu.

26 mar s.

Nab, Har b er t e t Pencroff cont inuent les re cherches. Gédéon, lui, reste dans la g rotte.

t r è s : extrêmement.

i l f a u t : il est nécessaire de.

u n e m o u l e : mollusque comestible qui a une coquille noire.

u n ro ch e r : grand bloc de pierre.

u n e g ro t te : grande cav ité naturelle (dans une montagne, des rochers...) l e b o i s : avec le bois (qui v ient du tronc des arbres) on fait du feu, on fabrique des meubles...

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À six heures du soir, Har b er t e t Pencroff rent rent. I ls sont fat igués e t dépr imés.

– Où est Nab ? demande Gédéon.

– I l cherche, le pauv re, rép ond Pencroff. I l ne veut pas a dme tt re que Cy r us est p eut-êt re mor t…

– C’est nor mal. Et je suis d’a ccord ave c lui... il ne faut pas p erdre e s p o i r , rép ond Gédéon.

Neuf heures du soir. Nab n ’est pas rent ré. Les t rois hommes vont se coucher.

À deux heures du mat in, Pencroff est réveil lé par le rep or ter.

– Écoutez, des a b o i e m e n t s ...

– C’est Top, s’écr ie Har b er t qui ne dor t pas.

I l se lève e t sor t r apidement de la g rotte. En effe t, c ’est Top, mais il est seul.

– Ent re v ite, lui dit Har b er t.

Mais le chien ne veut pas ent rer dans la g rotte. Har b er t comprend qu’il se passe que lque chose.

– Su i vo n s Top, dit le jeune g arçon à ses amis.

Le chien avance ve r s le nord. Après un long t r aje t, l’animal bifurque e t se dir ige vers des dunes. D ix minutes plus tard, il s ’ a r r ê t e d e v a n t u n e e xc a v a t i o n n a t u r e l l e p u i s p é n è t r e à l’intér ieur. Der r ière lui, les hommes h é s i t e n t . Enfin ils ent rent eux aussi, ave c pr udence. I ls voient alors Nab assis à côté d’un homme qui est couché sur un lit d’her b e. Ce t homme, c ’est Cy r us Smith !!!

l ’ e s p o i r : espérance.

u n a b o i e m e n t : cri du chien. Crier, pour un chien, c ’est a b oye r .

s u iv re : aller derrière.

ve r s : en direction de.

h é s i te r : ne pas se décider à (faire quelque chose).

10 CHAPITRE 1

En 1865 , aux États-Unis, pendant la guerre de Sécession, cinq hommes s’échappent en ballon d’une ville où ils sont prisonniers. Ils atterrissent sur une île déser te. Là, grâce à leur travail et à leur imagination, ils peuvent vivre agréablement mais bientôt ils commencent à observer d’étranges phénomènes…

La Collection Découver te, c ’est :

● Des fictions originales et des adaptations de grands classiques

● Des histoires s’adressant aux adolescents, aux grands adolescents et aux adultes

● Des activités de compréhension

● Des notes explicatives

À découvrir seul ou en classe.

■■ Intro

■■■ Niveau 1

■■■■ Niveau 2

■■■■■ Niveau 3

■■■■■■■ Niveau 4

■■■■■■■■ Niveau 5

■■■■■■■■■ Niveau 6

Cette lecture est enregistrée sur un CD Audio vendu séparément (code 032632)

ISBN : 978-2-09-031371-0

9782090313710

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