futur
fle
infinitif
subjonctif
présent
conditionnel
Précis de
Conjugaison Isabelle Chollet Jean-Michel Robert
Sommaire Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Voix, modes et temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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L’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Le conditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 L’impératif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Le subjonctif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 L’infinitif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Le participe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 La voix passive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 La concordance des temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Tableaux de conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
Édition : Martine Ollivier Maquette : Sophie Compagne Couverture : Avis de Passage © CLE International, 2005. ISBN : 978-2-09-035250-4
Avant-propos Cet ouvrage présente la conjugaison de 82 verbes modèles sélectionnés pour représenter l’ensemble des verbes français indispensables à un public d’étudiants étrangers. Chaque verbe est conjugué à tous les modes et à tous les temps : Indicatif : présent, passé composé, imparfait, plus-que-parfait, passé simple, passé antérieur, futur simple et futur antérieur. Conditionnel : présent et passé. Impératif : présent et passé. Subjonctif : présent, passé, imparfait et plus-que-parfait. Ne figurent pas le conditionnel passé 2e forme qui a la même forme que le plus-que-parfait du subjonctif et le passé surcomposé, très rare, qui est cependant abordé dans la partie grammaticale de l’ouvrage. En bas de page, une section Remarques et usage met en évidence les particularités de chaque verbe ainsi que des exemples d’utilisation dans des phrases simples. 14 des 82 verbes sont présentés sur deux pages. Ces 82 verbes sont présentés en quatre parties : les verbes et auxiliaires être et avoir, la forme pronominale, la forme
passive ; les verbes du premier groupe, dont l’infinitif est en -er (la seule exception est le verbe aller qui est irrégulier et appartient au troisième groupe) ; les verbes du deuxième groupe, dont l’infinitif est en -ir et le participe présent en -issant ; les verbes du troisième groupe qui comprend tous les autres verbes (c’est un groupe de verbes irréguliers). Les verbes les plus fréquents sont encadrés dans les tableaux de conjugaison. À la suite des tableaux, un index répertorie plus de 5 000 verbes couramment utilisés dans la langue française. En face de chaque verbe, un numéro renvoie à l’un des 82 verbes modèles dont il suit la conjugaison. 3
Avant la conjugaison des verbes, cet ouvrage propose un petit guide grammatical, un mode d’emploi de tous les temps et de tous les modes, ainsi que de la voix passive et de la concordance des temps. Les notions qui ne sont pas essentielles apparaissent en caractères plus petits.
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Voix, modes et temps VOIXN
Il y a deux voix en français, la voix active et la voix passive. À la voix active, le sujet fait l’action, il est actif :
Le réalisateur dirige les acteurs. À la voix passive, le sujet subit l’action, il est passif :
Les acteurs sont dirigés par le réalisateur. MODESN
Le mode exprime l’attitude du locuteur par rapport à son discours. On distingue les modes personnels, qui se conjuguent, et les modes
impersonnels, qui n’ont pas de conjugaison. Les modes personnels sont : • L’indicatif (qui exprime la réalité) : Elle est étudiante. • L’impératif (qui exprime l’ordre) : Lisez ce livre ! • Le conditionnel (qui exprime l’éventualité, l’hypothèse, la politesse, …) : Il pourrait pleuvoir. • Le subjonctif (qui exprime le but, le souhait, la possibilité, …) : Je voudrais qu’il fasse beau. Les modes impersonnels sont : • L’infinitif : Conserver dans un endroit frais et sec. • Le participe : Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.
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TEMPSN
Les temps servent à situer l’action ou l’état dans le temps. Tous les modes n’ont pas le même nombre de temps. On distingue les
temps simples et les temps composés (avec auxiliaire être ou avoir + participe passé). C’est l’indicatif qui a le plus grand nombre de temps. Temps simples de l’indicatif : • Le présent : Je parle. • L’imparfait : Je parlais. • Le passé simple : Je parlai. • Le futur simple : Je parlerai.
Le passé Le futur
Temps composés de l’indicatif : • Le passé composé : J’ai parlé. Le passé du présent • Le plus-que-parfait : J’avais parlé. Le passé du passé • Le passé antérieur : J’eus parlé. • Le futur antérieur : J’aurai parlé. Le passé du futur Le subjonctif a un présent (que je parle), un imparfait (que je parlasse), un
passé (que j’aie parlé), un plus-que-parfait (que j’eusse parlé). Les autres modes ont un présent et un passé : je parlerais, j’aurais parlé (conditionnel), parlez, ayez parlé (impératif), parler, avoir parlé (infinitif), parlant, parlé, ayant parlé (participe). Certains temps ne s’utilisent qu’à l’écrit, comme le passé simple, le passé
antérieur, le subjonctif imparfait et le subjonctif plus-que-parfait. D’autres uniquement à l’oral, comme le passé surcomposé (cf. Le passé surcomposé).
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L’indicatif LE PRÉSENTN
La valeur principale du présent est d’indiquer l’état ou l’action au moment où s’exprime le locuteur. Paul est étudiant, il veut devenir architecte. Le présent exprime une action en cours de réalisation :
Aujourd’hui, Paul étudie à la bibliothèque. Il prépare ses examens. L’action en cours de réalisation peut être exprimée par la construction « être en train de (présent) + infinitif ». Pierre est en train d’étudier à la bibliothèque. Une action ponctuelle :
Il allume l’ordinateur, il clique sur « auteur », il tape le nom de l’auteur. Un fait habituel, une répétition :
Tous les jours, Paul se lève à 7 heures, il part pour l’université à 8 heures. Il déjeune au restaurant universitaire. Un fait général ou une vérité universelle :
Les études d’architecture sont longues et difficiles. L’homme est mortel. Dans certains cas, le présent peut remplacer l’impératif présent :
On se calme, les enfants (calmez-vous). Maintenant tu te tais ! (tais-toi).
Le présent peut parfois exprimer le passé. Un passé proche (le verbe est souvent accompagné d’un complément de
temps comme juste, tout juste, à l’instant). Paul arrive juste de la bibliothèque. L’adverbe de temps peut être remplacé par la construction « venir de (présent) + infinitif ». Paul vient d’arriver de la bibliothèque. 7
Un présent de narration dans un récit.
La semaine dernière, Paul sort de chez lui en toute hâte. Il est en retard pour l’examen, il se dépêche. Un taxi passe, Paul lui fait signe. Un présent historique, dans les relations de faits ou d’événements historiques.
En 1889, Gustave Eiffel construit à Paris une tour métallique de 300 mètres de haut. La Première Guerre mondiale débute en 1914.
Le présent peut aussi exprimer un futur plus ou moins proche. Lorsque le futur est proche, il peut être indiqué par le présent si, dans la
phrase, il y a un complément de temps. L’action est alors considérée comme sûre. Ce soir, je ne sors pas, je reste chez moi. Le présent peut aussi indiquer une obligation dans le futur.
Je ne peux pas rester ; demain matin, je me lève à six heures (je dois me lever à six heures). En français oral, futur antérieur et futur simple peuvent être remplacés par le présent (cf. Le futur simple / Le futur antérieur). Dès que j’arrive, je te téléphone (dès que je serai arrivé, je te téléphonerai). Le présent peut exprimer une hypothèse dépendant d’une condition dans
le futur, particulièrement dans les phrases introduites par si. Si je gagne au Loto, je m’achète une voiture. S’il fait beau demain, je pars à la campagne. L’IMPARFAITN
L’imparfait indique un état ou une action continue dans le passé. Il exprime la durée (le début et la fin de l’action ne sont pas précisés).
Le passé peut être ancien ou récent : Autrefois, la France s’appelait la Gaule. De tous les peuples de la Gaule, les Belges étaient les plus braves. 8
Dans le passé, l’imparfait sert à exprimer : Une action en cours.
Pendant que sa sœur regardait la télévision, il lisait un livre. Une description du cadre et des circonstances, un commentaire.
Ce matin, il faisait très beau, il y avait du soleil. C’était le premier jour du printemps. Les gens souriaient, les terrasses des cafés étaient pleines. Une répétition, une habitude.
Tous les soirs, il dînait à huit heures. Ensuite il regardait la télévision jusqu’à onze heures et se couchait à onze heures et demie. Un fait qui ne s’est pas produit. L’imparfait remplace alors le conditionnel
passé ou la construction « si + plus-que-parfait, conditionnel passé ». Sans ton aide, je ne réussissais pas (sans ton aide, je n’aurais pas réussi). J’arrivais cinq minutes plus tard à la gare, je ratais le train (si j’étais arrivé cinq minutes plus tard, j’aurais raté le train).
L’imparfait peut aussi exprimer le temps présent. L’imparfait de politesse remplace le présent qui peut sembler trop direct.
Il s’utilise avec des verbes de volonté ou le verbe venir : Je voulais vous présenter mes excuses. Je venais vous dire que je ne serais pas là la semaine prochaine. Dans le cas des verbes de désir, l’imparfait est souvent remplacé par le conditionnel présent : Je voudrais vous présenter mes excuses. Avec la conjonction si, l’imparfait exprime l’hypothèse ou l’irréel du présent :
Si tu avais le temps, nous pourrions aller au cinéma (hypothèse). Si j’étais le ministre des Finances, je supprimerais tous les impôts (irréel). Avec un adverbe de temps, l’imparfait peut exprimer une hypothèse possible dans le futur : Si demain tu n’allais pas mieux, il faudrait appeler un médecin. Avec si en tête de phrase, l’imparfait peut exprimer un souhait, un regret,
une suggestion, une proposition, une demande polie ou une éventualité. Il n’y a alors qu’un seul verbe dans la phrase. Si j’étais riche ! (souhait) Si j’avais encore vingt ans ! (regret) 9
Si tu tournais la clé dans l’autre sens ? (suggestion) Si on allait au restaurant ? (proposition) Si tu pouvais m’aider… (demande polie) Et s’il était malade ? (éventualité) L’imparfait peut remplacer le présent au style indirect lorsque le discours
est rapporté au passé (cf. Le style indirect) : Il m’a dit : « Il fait beau. » ➔ Il m’a dit qu’il faisait beau.
LE PASSÉ COMPOSÉN
« Être » ou « avoir » ? La plupart des verbes se conjuguent aux temps composés avec l’auxiliaire
avoir : Hier, j’ai lu un livre, puis j’ai regardé un film à la télévision. Ce matin, Patricia m’a téléphoné, elle m’a raconté ses vacances au Portugal. Quelques verbes (et leurs dérivés) se conjuguent toujours avec l’auxiliaire
être. Ce sont des verbes d’état ou des verbes de mouvement qui n’ont pas de complément d’objet direct : aller, arriver, naître, mourir, partir (repartir), rester, tomber, venir (revenir, devenir, survenir) : Julien est parti ce matin de bonne heure, il est arrivé à l’université à neuf heures. Le dessinateur Hergé est né à Bruxelles en 1907, il est mort en 1983, il est devenu célèbre avec les aventures de Tintin et Milou. Tu es déjà allé au Luxembourg ? – Oui, j’y suis resté une semaine l’année dernière. Quelques verbes (et leurs dérivés) peuvent se conjuguer avec l’auxiliaire
avoir s’ils ont un complément d’objet direct ou avec l’auxiliaire être s’ils ne peuvent pas avoir de complément d’objet direct : descendre, entrer (rentrer), monter, passer, retourner, sortir : Quand je suis descendu chercher du pain, j’ai descendu la poubelle. Quand elle est rentrée du travail, elle a rentré le linge. Nous sommes montés ensemble mais c’est moi qui ai monté les valises. Elle a passé une semaine à Venise. Pour aller en Italie, elle est passée par la Suisse. 10
Il a retourné ses cartes : il avait quatre as. Je ne suis jamais retourné jouer avec lui. Annie a sorti de l’armoire des vêtements dont elle ne voulait plus et elle est sortie les donner à sa sœur. Les verbes pronominaux se conjuguent toujours avec l’auxiliaire être :
Elle s’est levée, elle s’est douchée, elle s’est habillée. Ils se sont rencontrés, ils se sont plu, ils se sont revus, ils se sont mariés. (Pour l’accord du participe passé, cf. Accord du participe passé.)
Le passé composé exprime une action passée. Cette action peut être achevée au moment où l’on parle :
Ce matin, j’ai écrit des lettres, j’ai écouté la radio, puis je suis sorti rendre visite à un ami. Elle peut aussi continuer au moment où l’on parle :
Je ne l’ai pas vu depuis six mois.
Le passé composé exprime parfois une action présente. Cette action dure depuis longtemps :
Elle a toujours aimé le sport (elle aime le sport depuis toujours). À l’oral, on peut utiliser le passé composé pour exprimer une idée générale :
On a vite fait le tour de ce petit village (on fait vite le tour de ce petit village). Fais attention si tu vas au casino. On y a vite dépensé tout son argent (on y dépense vite tout son argent).
Le passé composé peut aussi exprimer une action qui sera terminée dans le futur. Le passé composé peut remplacer le futur (futur simple ou futur proche),
il faut alors un complément de temps : J’ai terminé dans un instant. J’ai fini dans deux minutes. Après la conjonction si, le passé composé a la valeur d’un futur antérieur :
Si vous avez terminé dans deux heures, vous pourrez partir. 11
L’IMPARFAIT ET LE PASSÉ COMPOSÉN
Action courte ~ action longue. Traditionnellement, on emploie le passé composé pour une action ponctuelle
(qui ne dure pas) et l’imparfait pour un état ou une action qui dure longtemps : Sandra est arrivée en France il y a deux ans. Six mois après son arrivée, elle a rencontré Luc. Ils se sont mariés la semaine dernière. L’année dernière, Luc habitait à Grenoble, il étudiait l’informatique. L’emploi du passé composé ou de l’imparfait permet de distinguer si l’action
est courte ou longue : Hier, il pleuvait (toute la journée). Hier, il a plu (une seule fois, pendant un quart d’heure…). Mais si on précise la durée (courte ou longue), seul le passé composé est possible : Hier, il a plu toute la journée. Luc a étudié l’informatique pendant quatre ans.
Actions simultanées ~ actions successives. Si les actions se passent au même moment, les verbes sont à l’imparfait :
Il était huit heures du soir. J’étais assis dans un café, je buvais un thé, je lisais le journal, dehors il pleuvait. Si les actions se suivent, les verbes sont au passé composé :
Quelqu’un est entré dans le café, il s’est assis à côté de moi, il a commandé un café, il m’a regardé, il m’a souri. Avec des mots comme d’un seul coup, soudain, brusquement (et tous ceux qui indiquent un moment précis), il faut le passé composé : Et, d’un seul coup, je l’ai reconnu.
Imparfait et passé composé dans la même phrase. S’il y a deux actions d’une durée différente, le verbe qui exprime l’action
la plus longue (ou l’état) est à l’imparfait et l’autre au passé composé : Quand Sandra était est France (état), elle a visité la vallée de la Loire. Quand Sandra a rencontré Luc, il étudiait (action la plus longue) l’informatique. 12
Dans les phrases avec des conjonctions de temps comme quand, lorsque,
etc., les verbes qui expriment un événement, une action soudaine sont au passé composé. Ceux qui expriment un cadre, une circonstance ou une durée sont à l’imparfait. Je rentrais chez moi (cadre, circonstances) quand le téléphone a sonné (action soudaine). Le téléphone sonnait (durée) quand je suis rentré. Dans le cas de deux événements, de deux actions soudaines quasi simultanées, les deux verbes sont au passé composé : Quand le réveil a sonné, je me suis réveillé. Attention, il ne faut pas confondre cette quasi-simultanéité (introduite par quand) avec une suite d’actions : Le réveil a sonné, je me suis réveillé, je me suis levé.
L’imparfait peut remplacer le passé composé ou le passé simple. Dans un récit littéraire, historique ou journalistique, pour mettre l’action
en valeur, souligner l’importance de l’événement (il faut dans la phrase une indication temporelle précise), l’imparfait est possible : Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris prenait la Bastille. En 1998, la France gagnait la Coupe du monde de football.
LE PLUS-QUE-PARFAITN
Le plus-que-parfait est le passé du passé. Il exprime un fait passé qui a eu lieu avant un autre fait passé (au passé
composé, à l’imparfait ou au passé simple) : Je lui ai demandé où elle avait acheté son sac. Ce matin, le jardin était tout blanc, il avait neigé pendant la nuit. La princesse épousa le jeune homme qui était venu à son secours. Dans une phrase introduite par quand ou lorsque, le plus-que-parfait
exprime un fait habituel si l’autre verbe est à l’imparfait : Quand il avait fini son travail, il allait se promener avant de rentrer chez lui. Quand il avait dîné, il regardait la télévision. 13
Le plus-que-parfait peut aussi exprimer le passé du présent. Il peut alors s’employer seul (ou avec un présent) :
Tu me l’avais promis ! Tu te souviens comme on s’était bien amusés ? Il peut avoir la valeur d’un passé composé, c’est un plus-que-parfait de
politesse (cf. L’imparfait de politesse) : J’étais venu vous expliquer les raisons de mon absence. Avec la conjonction si, le plus-que-parfait exprime l’irréel du passé, le
regret ou le reproche : Si tu me l’avais demandé, je t’aurais aidé. (irréel du passé, le fait ne s’est pas produit) Ah, si j’avais gagné au Loto ! (regret) Si tu m’avais écouté ! (reproche) Le plus-que-parfait peut remplacer l’imparfait et remplace le passé com-
posé au style indirect lorsque le discours est rapporté au passé (cf. Le style indirect) : Elle m’a expliqué : « J’étais malade, je n’ai pas pu venir. » ➔ Elle m’a expliqué qu’elle avait été malade et qu’elle n’avait pas pu venir.
LE PASSÉ SIMPLEN
Le passé simple remplace le passé composé à l’écrit. Dans des textes littéraires, des récits historiques ou des contes, le passé
simple remplace traditionnellement le passé composé. L’opposition entre le passé simple et l’imparfait est la même qu’entre le passé composé et l’imparfait : « Quelques jours après, Eugène alla chez madame de Restaud et ne fut pas reçu. Trois fois il y retourna, trois fois encore il trouva la porte close » (Balzac, Le Père Goriot). « La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte mais elle plongea le Petit Prince dans une grande mélancolie » (Saint-Exupéry, Le Petit Prince). 14
La Fayette s’embarqua en 1777 pour l’Amérique. Il avait vingt ans. Il combattit victorieusement pour l’indépendance des États-Unis. Il revint en France et participa activement à la vie politique française. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Dans la presse écrite, le passé simple peut remplacer le passé composé.
Mais dans les dialogues, le passé simple n’est pas possible. Quand le chanteur arriva, la salle tout entière l’applaudit (le passé composé est aussi possible : Quand le chanteur est arrivé, la salle tout entière l’a applaudi). « Nous avons tout fait pour régler ce problème », répondit le ministre.
Le passé simple, à l’écrit, peut s’opposer au passé composé. Il est possible d’avoir dans le même récit un passé simple et un passé
composé. Le passé simple est coupé du moment présent et le passé composé est lié au moment présent : Antoine de Saint-Exupéry naquit à Lyon en 1900. Auteur et aviateur, il écrivit plusieurs livres. Celui qui eut le plus de succès fut certainement « Le Petit Prince ». En 1944, il disparut avec son avion en mer Méditerranée. Il y a quelques années, on a retrouvé les restes de l’écrivain et de son avion.
LE PASSÉ ANTÉRIEURN
Le passé antérieur est le passé du passé simple. Comme le passé simple, c’est un temps utilisé à l’écrit (littérature, récit
historique, conte, presse écrite). Il désigne une action antérieure à celle exprimée au passé simple. Il se trouve généralement après des conjonctions comme après que, quand, une fois que : « Quand il eut placé ce léger véhicule contre la marche […], il rentra dans le logis » (Maupassant, Alexandre). Après que César eut conquis la Gaule, il retourna à Rome à la tête de ses armées. Une fois que le Prince charmant eut embrassé Blanche-Neige, elle revint à la vie. 15
Après les conjonctions aussitôt que et dès que, le passé antérieur est possi-
ble pour insister sur l’antériorité par opposition avec le passé simple qui exprime la simultanéité : Aussitôt que la direction eut annoncé des suppressions de postes, les employés se mirent en grève. (antériorité) Aussitôt que la direction annonça des suppressions de postes, les employés se mirent en grève. (simultanéité) Dès qu’il fut entré dans son bureau, il s’aperçut de la disparition d’un dossier confidentiel. (antériorité) Dès qu’il entra dans son bureau, il s’aperçut de la disparition d’un dossier confidentiel. (simultanéité)
Le passé antérieur remplace le passé simple. Ce passé antérieur littéraire ne se trouve pas dans une proposition subor-
donnée de temps. Il insiste sur la rapidité de l’action et ne s’emploie qu’avec des adverbes ou des expressions comme aussitôt, bientôt, en un instant, rapidement, vite… : Les scientifiques eurent vite compris l’importance de cette invention (Le passé simple est aussi possible : Les scientifiques comprirent vite l’importance de cette invention). « La Cigogne au long bec n’en put attraper miette ; Et le drôle eut lapé le tout en un moment » (La Fontaine). LE PASSÉ SURCOMPOSÉN
Le passé surcomposé est à l’oral le passé du passé composé. Le passé surcomposé indique l’antériorité par rapport au passé composé
à l’oral. Le passé surcomposé se construit avec l’auxiliaire être ou avoir au passé composé et le participe passé. Ce temps peu fréquent ne s’utilise qu’à l’oral et généralement après une conjonction de temps (quand, lorsque, après que, dès que, etc.). Il désigne une action terminée antérieure à celle exprimée au passé composé : Quand elle a eu fini de faire ses devoirs, elle a regardé la télévision. Dès que nous avons eu mangé, nous avons fait la vaisselle. 16
LE FUTUR SIMPLEN
Le futur simple exprime une action ou un fait situés dans l’avenir. Le moment futur peut être précisé :
Pierre partira au Québec dans deux mois, il y restera deux semaines. Elle fêtera son anniversaire le 24 juillet. Dans un récit, le futur simple peut exprimer un futur dans le passé (forme littéraire) : Napoléon fut exilé à Sainte-Hélène en 1815 où il mourra en 1821. S’il n’y a pas de complément de temps, le futur simple indique que l’évé-
nement aura lieu dans un temps indéterminé : Pierre aura une promotion (on ne sait pas quand). « Petit poisson deviendra grand » (La Fontaine). Dans une phrase introduite par si, le futur simple exprime une hypothèse
ou une conséquence dans le futur : Si j’ai le temps, je passerai vous voir demain soir. Si tu ne réserves pas maintenant, tu n’auras pas de place ce soir.
Le futur simple peut remplacer un impératif. Il exprime alors un ordre, une consigne :
Vous réviserez toutes les conjugaisons pour l’examen de grammaire (révisez toutes les conjugaisons). Vous ferez les trois premiers exercices (faites les trois premiers exercices). Il peut aussi exprimer un conseil :
Vous n’oublierez pas de vous inscrire à l’examen (n’oubliez pas de vous inscrire). Vous ferez attention aux verbes irréguliers (faites attention aux verbes irréguliers).
Le futur simple peut exprimer un présent. Pour un fait présent considéré comme probable (cet emploi est de moins
en moins utilisé) : Il n’est pas venu en classe aujourd’hui, il sera malade (il est probablement malade). 17
Non, je ne crois pas. Il voulait rencontrer Audrey aujourd’hui. Il aura rendez-vous avec elle. Pour marquer la politesse :
Je vous dirai que je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. Je vous demanderai de bien faire attention. LE FUTUR PROCHE : Aller (présent) + infinitifN
Le futur proche exprime un événement plus ou moins proche. Le futur proche indique que l’événement va bientôt se produire. Lorsqu’il
n’y a pas d’indication de temps, il s’oppose au futur simple (plus lointain et plus incertain) et au présent (plus immédiat). Prends un parapluie, il va pleuvoir. Il est tard, je vais partir. Comparez : Pierre aura une promotion (on ne sait pas quand). Pierre va avoir une promotion (bientôt). Tu devrais appeler Luc pour lui dire que nous sommes rentrés. Tu as raison, je l’appelle (immédiatement). Tu as raison, je vais l’appeler (bientôt). Tu as raison, je l’appellerai (promesse et temps imprécis). Le futur proche peut aussi être employé pour remplacer un présent : – Bonjour, mesdames, vous avez fait votre choix, qu’est-ce que vous prenez ? – Nous allons prendre le plat du jour. Le futur proche peut aussi indiquer que le fait va certainement se réaliser :
Ils vont se marier (sûr et proche). ~ Ils se marieront (un jour). Ils vont avoir un enfant (elle est enceinte). ~ Ils auront un enfant (un jour). Pour indiquer avec le futur simple que le fait est certain, il faut ajouter un complément de temps : Ils se marieront au mois de juin. Lorsque l’événement n’est ni proche ni immédiat, il faut un complément
de temps. Dans ce cas, le futur simple est aussi possible. Elle va quitter la France l’année prochaine (elle quittera la France l’année prochaine). Dans les mois qui viennent, les prix vont encore augmenter (les prix augmenteront encore). 18
Le futur proche peut remplacer un impératif. Il exprime un ordre dont la réalisation doit être proche :
Les parents à l’enfant : Tu vas arrêter immédiatement de faire du bruit ! (arrête immédiatement !) Le professeur aux élèves : Vous allez vous taire ? (taisez-vous !)
La construction « aller + infinitif » peut s’employer à l’imparfait. Elle exprime un futur plus ou moins proche dans le passé :
Il se dépêchait de rentrer chez lui, la nuit allait tomber. Deux ans plus tard, ils allaient déménager.
LE FUTUR ANTÉRIEURN
Le futur antérieur est le passé du futur. Ce temps indique une action antérieure au futur. Il est généralement
employé avec un futur simple : Quand je serai arrivé, je te téléphonerai (d’abord j’arrive, ensuite je téléphone). Lorsque tu auras lu ce livre, tu pourras me le prêter ? En français oral, futur antérieur et futur simple peuvent être remplacés par le présent. Quand j’arrive, je te téléphone. (cf. Le présent) En français oral, le futur antérieur peut être remplacé par un futur surcomposé : Quand on aura eu fini de manger, on pourra partir.
Le futur antérieur exprime un fait qui sera accompli dans le futur. Le futur antérieur peut aussi s’employer seul avec un complément de
temps. Il exprime un fait déjà accompli ou à accomplir dans le futur. La semaine prochaine, j’aurai passé tous mes examens. J’aurai bientôt fini. 19
Le futur antérieur peut exprimer un passé. Sans complément de temps, le futur antérieur exprime une hypothèse,
une probabilité dans le passé. Il remplace le passé composé. – Alice n’est pas allée avec toi au cinéma ? – Non, elle aura oublié (elle a probablement oublié). – Je ne crois pas. Elle était un peu malade ce matin, elle est allée chez le médecin. Il lui aura dit de rester chez elle (il lui a probablement dit de rester chez elle). – On peut dire qu’elle aura eu de la chance (qu’elle a eu de la chance). Le film était très mauvais.
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Ce Précis de conjugaison est tout particulièrement destiné aux apprenants de français langue étrangère et de français langue seconde. Il permet de conjuguer plus de 5000 verbes couramment utilisés dans la langue française, grâce à un renvoi à des tableaux de conjugaison de verbes modèles. 82 verbes modèles représentent l’ensemble des verbes français indispensables à un public d’apprenants. Chaque conjugaison est présentée sous forme de tableau. Une rubrique Remarques et usage met en évidence les particularités de chaque verbe (construction, différentes significations, orthographe, prononciation) et donne des exemples d’utilisation dans des phrases simples. Au début de l’ouvrage, on trouve un guide grammatical, véritable mode d’emploi des modes et des temps de la langue française.
ISBN 978-2-09-035250-4
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Avis de Passage
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