Le français dans le monde - Numéro 369

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REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS

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N° 369 MAI-JUIN 2010

// MÉTIER //

À Madrid, l’apprenant a droit à sa bibliothèque La diversité linguistique à l’honneur en Finlande

// DOSSIER //

Des banlieues françaises à Soweto

FIPF

À l’école du foot // ÉPOQUE //

// MÉMO //

Le chorégraphe Angelin Preljocaj, ambassadeur du corps en Russie

Les femmes au cœur d’un récit du Congolais Emmanuel Dongala


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REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS

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À l’Êcole du foot

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ISSN 0015-9395 ISBN 978-2-09-037060-7

N°369

MAI-JUIN 2010

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N° 369 MAI-JUIN 2010

// MÉTIER //

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Le chorĂŠgraphe Angelin Preljocaj, ambassadeur du corps en Russie

Les femmes au cœur d’un rÊcit du Congolais Emmanuel Dongala


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Sommaire

Métier

Les fiches pédagogiques à télécharger

ÉPOQUE 4. Portrait

Angelin Prejlocaj, ambassadeur du corps et du geste

6. Regard

« Une société juste s’attache à donner à chacun ce qu’il mérite »

8. Tendance

Échanger, revendre, acheter…

Le Très Bon Investissement du TBI

9. Culte

Le métro parisien, machine à remonter le temps

fiches pédagogiques à télécharger sur : www.fdlm.org

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• Nouveaux regards sur Bruxelles • Poésie : « L’escapade des saisons » • La notion de tâche • Nouvelle : « Le fait du jour » • L’éducation et le sport contre le racisme • Bande dessinée : « Music Hall » • Jeux

Dossier

Des banlieues françaises à Soweto

10. Lieu

À l’école du foot

Nouveaux regards sur Bruxelles

11. Média

Fort Boyard fait le tour du monde

Entretien L’éducation et le sport contre le racisme......................................46 Reportage La KSA, fabrique de talents camerounaise ..........................................48 Portrait Itinéraire d’un enfant gaucher ......50 Initiatives Fan de foot et de français...........51 Enquête Rêves de foot ..............................52

12. Économie

L’industrie automobile mondiale cherche sa voie

14. Librairies francophones Londres à La Page

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MÉTIER 18. Hommage Salut l’artiste !

20. L’actu 22. Focus

Quand l’enseignant est conduit à changer de rôle…

24. Mot à mot 26. Clés

La notion de tâche

28. Zoom

C’est l’histoire d’une question : « Comment ça va ? »

30. Innovation

Intégrer le TBI en classe

32. Enquête

Opération réussie pour Kiekura

34. Savoir-faire

Pour une bibliothèque de l’apprenant

36. Numérique

Un logiciel pour la diversité

38. Ressources

Le Très Bon Investissement du TBI

44. DOSSIER MÉMO 58. À voir 60. À écouter 62. À lire

INTERLUDES 2. Graphe « Livre »

16. Poésie

Andrée Chedid, « L’escapade des saisons »

40. Nouvelle

Anna Gavalda, « Le fait du jour »

54. BD

Jimmy Beaulieu, « Music hall »

64. Jeux

Lettres en désordre, etc.

Le français dans le monde sur Internet : http://www.fdlm.org

Le français dans le monde, revue de la Fédération internationale des professeurs de français, éditée par CLE International – 9 bis, rue Abel Hovelacque – 75 013 Paris – Tél. : 33 (0) 1 72 36 30 67 – Fax. 33 (0) 1 45 87 43 18 – Service abonnements : 33 (0) 1 40 94 22 22 – Fax. 33 (0) 1 40 94 22 32 – Directeur de la publication Jean-Pierre Cuq (FIPF) Directeur de la rédaction Jacques Pécheur (Ministère de l’Éducation nationale – FIPF) Rédactrice en chef Alice Tillier (Ministère de l’Éducation nationale – FIPF) Secrétaire général de la rédaction Sébastien Langevin Relecture/correction Marie-Lou Morin Relations commerciales Sophie Ferrand Conception graphique Miz’enpage – Commission paritaire : 0412T81661. Comité de rédaction Dominique Abry, Michèle Grandmangin, Isabelle Gruca, Valérie Drake, Pascale Fabre, Chantal Parpette, Jacques Pécheur, Florence Pellegrini, Nathalie Spanghero-Gaillard, Alice Tillier Conseil d’orientation sous la présidence d’honneur de M. Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie : Jean-Pierre Cuq (FIPF), Pascale Fabre (Alliance française), Raymond Gevaert (FIPF), Michèle Jacobs-Hermès (TV5), Tristan Lecoq (CIEP), Xavier North (DGLFLF), Soungalo Ouedraogo (OIF), Florentine Petit (MEN), Jean-Paul Rebaud (MAEE), Madeleine Rolle-Boumlic (FIPF), Vicky Sommet (RFI), Jean-Luc Wollensack (CLE International).

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dossier //

© Klaus Tiedge/Corbis

Des banlieues f

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s françaises à Soweto

À l’école du foot C

omme tous les 4 ans, la planète va tourner un mois durant autour du ballon rond. Pour la première fois, c’est le continent africain qui accueille la Coupe du monde de football, l’évènement sportif le plus suivi qui soit. Une bonne occasion pour faire rimer football avec formation, éducation ou intégration. Car, des banlieues parisiennes aux rues de Soweto, le football peut être encore porteur de valeurs fortes, comme la persévérance, l’ouverture à l’autre et le plaisir du jeu. Malgré une image parfois ternie, le football et ses joueurs alimentent toujours les imaginaires collectifs : une énergie à recycler avec les apprenants de français.

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dossier // entretien © Léo Ridet

Par Christine Coste

Son livre Mes Étoiles noires connaît un grand succès en librairie. La fondation qu’il a créée en 2008 suscite tout autant d’intérêt. Entretien avec Lilian Thuram, ancien footballeur engagé à « changer les mentalités et à lutter contre la haine de l’autre pour une nouvelle humanité ».

Que représente pour vous la Coupe du monde de football en Afrique du Sud ? Lilian Thuram : Un symbole, et le moyen de casser les imaginaires qui ne voient le continent africain qu’à travers le prisme de la guerre, de la famine, de la pauvreté et du néant. Or l’Afrique a une histoire, elle a des civilisations, sa culture est multiple. Notre histoire à tous commence en Afrique. Cette Coupe du monde est un moyen de le rappeler, de revenir à l’histoire de ce continent, à commencer par celle de l’Afrique du Sud, où, il n’y a pas si longtemps, on jugeait les gens sur leur couleur de peau.

aller sur www.thuram.org

L’éducation et le sport contre le Vous rappelez, à travers différents portraits dans votre livre, que les sportifs ont combattu le racisme. Vous-même, vous montrez un engagement fort pour changer les mentalités. Le sportif est-il l’un des meilleurs ambassadeurs dans l’éducation contre le racisme ? L. T. : Certainement. Quand vous êtes un sportif de haut niveau, vous partez avec un a priori positif, notamment au niveau des jeunes générations qui vous voient comme une idole. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la publicité utilise des sportifs pour vendre tel ou tel produit. L’impact est bien plus fort. Quand on se reporte à l’histoire du sport et à ces

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« C’est tout le passé du monde que nous devons reprendre pour mieux comprendre et préparer l’avenir de nos enfants. Par ce livre, j’espère y contribuer. »

sportifs déconsidérés par la société parce qu’ils étaient noirs mais davantage respectés par le milieu sportif, on s’aperçoit que l’habitude de les voir, de les voir gagner a fait évoluer les mentalités. Les boxeurs Battling Siki et Mohamed Ali, le cycliste Major Taylor ont vécu la ségrégation. En devenant des sportifs de haut niveau, ils ont relaté leur vécu et ont amené la société à réfléchir, à se questionner. La victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde en 1998, équipe constituée de joueurs d’origine et de culture différentes, a été un grand pas vers l’acceptation d’une France multicouleurs.

Autrement dit, le sport contribue par les personnes qu’il rassemble à lutter contre le racisme ? L. T. : Le sport permet de rencontrer l’autre. Le fait de jouer ensemble, de poursuivre les mêmes objectifs conduit les personnes à se connaître, à faire tomber les préjugés. Qu’est-ce que le racisme, si ce n’est des préjugés que l’on colle à des personnes de couleur de peau ou de religion différente ? La mixité dans les écoles et dans la société actuelle les a réduits. Seuls le changement de nos imaginaires et l’enrichissement de nos connaissances par l’éducation peuvent nous rapprocher, faire tomber les barrières

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lilian Thuram 1972 : naissance en Guadeloupe ! 1980 : arrivée en région parisienne ! 1990 : début de sa carrière de footballeur professionnel à l’AS Monaco ! 1998 : champion du monde ! 2000 : champion d’Europe ! 2008 : création de la « Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme » et fin de sa carrière de footballeur, suite à un problème au cœur ! 2010 : publication de son livre Mes Étoiles noires. !

© Laurent Sazy / Fedephoto

© Laurent Sazy / Fedephoto

Avec sa fondation, Lilian Thuram cherche à changer les mentalités, sur le terrain, auprès des enfants.

Nelson Mandela, Mohamed Ali et les autres

racisme culturelles, donner un horizon ample et casser les préjugés comme celui prétendant que les personnes de couleur noire ont des dispositions pour le sport, la musique et la danse. Lorsque les enfants vous disent en 2010 qu’il existe 4 races (la blanche, la noire, la jaune, la rouge) et colle à chacune des qualités, cela montre que le travail d’éducation pour déconstruire cette manière de penser n’a pas été mené. Les enfants ne sont pas les seuls à penser de la sorte,

La fiche pédagogique à télécharger sur : www.fdlm.org

les adultes aussi, comme le montre le sondage que j’ai commandé lors de la parution du livre et révélant que 55,5 % des personnes interrogées croient encore qu’il y a plus d’une race. Tant que nous serons prisonniers de l’idéologie des scientifiques du XIXe siècle, nous ne pourrons pas nous comprendre. On n’échappe pas à son éducation. Le sondage effectué en janvier dernier montrait également que 80 % des personnes interrogées disaient avoir rencontré l’histoire des populations noires à travers l’esclavage, l’apartheid et la colonisation. Cela ne peut qu’inférioriser et différencier ces populations. Nombre de personnes m’ont confié avoir accédé, en lisant ce livre, à tout un pan de mémoire qu’ils ne connaissaient pas. Vous considérez votre livre comme le premier outil de la Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme. L’imaginez-vous entrer dans les établissements scolaires ? L. T. : Ce livre, au départ, je l’ai écrit pour inciter simplement les lecteurs

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Dans son enfance, ses étoiles se dénommaient Socrate, Baudelaire, Einstein, Marie Curie, le général de Gaulle, Mère Teresa. Personne ne lui avait alors mentionné d’étoiles noires. L’histoire de ses ancêtres qu’on lui avait racontée commençait par l’esclavage. En écrivant ce livre avec la collaboration de Bernard Fillaire, Lilian Thuram revient sur cette amnésie collective et la répare en dressant le parcours de figures historiques noires méconnues, oubliées de notre société et bien souvent exclues des manuels scolaires. De Lucy à Barack Obama, 45 portraits d’hommes et de femmes noirs qui ont contribué à l’histoire de l’humanité se livrent ainsi dans cet ouvrage destiné au plus grand nombre, y compris les jeunes. Aux côtés de Nelson Mandela, Mohamed Ali, Martin Luther King, Malcom X, Aimé Césaire et Toussaint Louverture se découvrent l’itinéraire et le combat pour la justice de personnalités moins connues telles que Mongo Beti, Rosa Parks, Patrice Lumumba ou la poétesse Phillis Wheatley. Un livre qui trace également en creux le portrait de cette icône du football engagée dans la transmission du savoir. ! Lilian Thuram, Mes Étoiles noires. De Lucy à Barack Obama, Éditions Philippe Rey

à changer leurs imaginaires. Il est vrai que depuis qu’il a été publié, des professeurs me confient régulièrement leur souhait qu’il rentre dans les écoles. Chacun de nous a un rêve. Lorsque j’ai pensé à cette fondation, mon rêve était qu’un jour, un cours contre le racisme soit programmé à l’école. À la rentrée prochaine, les professeurs d’école primaire disposeront en CM1 et CM2 d’un outil pédagogique multimédia pour parler du racisme, conçu par la Fondation à partir des réflexions des enfants. !

© DR

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dossier // reportage

Par Dominik Fopoussi

La KSA, fabrique

de talents camerounaise

Fopoussi © Photos : Dominik

S’il y a 20 ans encore, le foot était, en Afrique, considéré comme un sport de « voyous », il est depuis entré dans l’élite sportive. Et la formation des footballeurs a pris forme. Reportage à la Kadji Sport Academy, à Douala, au Cameroun.

L’équipe de moins de 15 ans : des jeunes qui rêvent de devenir de grandes stars.

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C

’est en 1995 que la Kadji Sports Academy (KSA) voit le jour. Sans doute le promoteur, un homme d’affaires camerounais, se souvenait-il de la fameuse épopée des Lions indomptables du Cameroun à la Coupe du monde en Italie, cinq ans plus tôt ? Le Cameroun avait été le premier pays africain à jouer les quarts de finale d’une Coupe du monde. Un parcours légendaire qui avait suscité l’admiration de toute la planète footballet avait fait entrer ce sport de « voyous » dans l’élite sportive. Mais le football camerounais relevait encore de l’improvisation. C’est dans un contexte de précarité et d’hésitation qu’est née la KSA. Le but, selon Michel Kaham, son directeur, était « de donner leur chance aux jeunes footballeurs africains grâce à des infrastructures modernes et un en-

cadrement de qualité afin qu’ils disputent aisément la manne financière que représente le foot pro. Mais aussi qu’ils deviennent les ardents défenseurs de leur drapeau national ! » Étendue sur quelques dizaines d’hectares, la KSA est un collège d’enseignement secondaire au cycle complet (de la 6e à la terminale), avec un directeur technique pour le sport et un directeur du collège, tous deux supervisés par un directeur du centre. Sa cible ? Des garçons talentueux et ambitieux, âgés de 12 à 20 ans. Des formateurs français et camerounais Chaque année, le centre accueille environ 250 jeunes qui rêvent de devenir de grandes stars comme Samuel Eto’o Fils, l’une des égéries de la KSA et icône du football camerounais aujourd’hui. Pour y arriver,

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© Dominik Fopoussi

Les pensionnaires de la KSA sont soumis à des entraînements intensifs afin de maîtriser tous les fondamentaux du football.

« La Confédération africaine de football est fière du centre. Notre équipe de football est membre de la Fécafoot. Nous contribuons au développement du foot camerounais. »

tée par des formateurs diplômés de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football), d’anciens joueurs professionnels de France, tous régulièrement recyclés et perfectionnés. Côté études, les enseignants sont

© Dominik Fopoussi

L’équipe première de la KSA (Kadji Sports Academy) à l’échauffement.

ils doivent payer une pension de 2 300 € couvrant les études, le sport et l’internat. Les 80 meilleurs reçoivent une bourse et poursuivent leur formation gratuitement. Recrutés après un test de niveau, les jeunes s’engagent dans un programme sport-études élaboré par le directeur technique, de nationalité française, entouré de 8 entraîneurs locaux diplômés. Cette équipe est complé-

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recrutés selon les exigences du ministère de l’Éducation nationale. Au cours de la saison qui dure 10 mois, les pensionnaires sont soumis à des entraînements intensifs afin de maîtriser, selon un encadreur, « tous les fondamentaux du football, acquérir une grosse culture tactique et tous les autres aspects physiques et techniques nécessaires à leur progression ». Un pensionnaire le confirme : « Il n’y a pas photo entre mes copains du quartier et moi, qui évolue au centre. Chaque fois que nous organisons une partie, je suis toujours la vedette, sur les plans technique et tactique. Le centre nous offre d’énormes possibilités de réussite. » Il conclut : « Si tout se passe bien, je pense que je serais professionnel bientôt. » Cet élève de 2de est d’autant plus enthousiaste qu’il évolue déjà en division 2, au sein de l’équipe de son centre, récemment affiliée à la Fédération camerounaise de football. « Nous travaillons comme des pros, dit-il. Les entraînements se succèdent ; la rigueur des formateurs et la surveillance des parents nous obligent à réussir. » De la KSA au Real Madrid Bien que certains parents trouvent la pension « un peu élevée », il faut dire que les bons résultats des enfants font souvent oublier la difficulté à payer. C’est ce qu’affirme le père d’Eto’o Fils, capitaine des Lions indomptables du Cameroun et expensionnaire de la KSA : « La KSA a été très utile à Samuel. Quand il y est entré, j’ai tout de suite vu les changements par rapport à ce qu’il faisait jusque-là. En très peu de temps, il a tapé dans l’œil des recruteurs. Les émissaires du Real Madrid sont venus me voir quand il avait 15 ans. Nous sommes allés à Madrid pour son contrat. » D’après un autre parent dont le fils est entré au centre cette année, « l’important, c’est que les résultats suivent. Je remarque les progrès, tant au niveau du football que des études. S’il continue dans cette lancée, mon fils va y arriver très vite. » La plupart des parents inscrivent

leurs enfants à la KSA parce qu’elle « ne fait pas partie de ces centres qui se contentent de collecter de l’argent sans que les résultats suivent ; des centres qui n’ont ni assise ni partenaires extérieurs pour ensuite assurer à l’enfant une bonne carrière ». C’est vrai qu’il existe beaucoup de centres sommaires, construits avec les moyens du bord et au fonctionnement tatillon. La KSA est affiliée à la Fédération camerounaise de football, elle-même membre de la FIFA et respecte, à en croire ses dirigeants, ses règlements. Si la KSA ne travaille pas directement avec la FIFA, elle entretient d’excellents rapports avec la Fécafoot ainsi que l’affirme Michel Kaham : « La Confédération africaine de football, à travers son président, a visité le centre et en est fier. Par ailleurs, notre équipe de football est membre de la Fécafoot. Nous contri-

buons au développement du foot camerounais. » En 15 ans, la KSA aura formé pas moins de 1 985 jeunes qui font le bonheur des équipes à travers le monde. Au Cameroun déjà, en championnat national, ce sont les ex-pensionnaires de la KSA qui tiennent le haut du pavé au sein des clubs de tête. Au niveau de la sélection nationale, affirme Michel Kaham, « la KSA a aujourd’hui la meilleure représentativité en équipe nationale : Carlos Kameni, Stéphane Mbia Étoundi, Aurélien Chedjou, Mandjeck Nkoulou, Jean II Makoun, Samuel Eto’o Fils sont tous d’anciens pensionnaires de la KSA. » Ce qui ne l’empêche pas de nourrir de nouvelles ambitions : « donner plus de confort et plus d’outils didactiques à nos jeunes ; offrir plus de sélectionnés dans nos différentes équipes nationales. » !

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dossier // Portrait

© Dominik Fopoussi

Par Dominik Fopoussi

Depuis son plus jeune âge, Bikoun Hibock ne vit que par et pour le football. À 16 ans, ce milieu de terrain camerounais espère rejoindre les rangs des professionnels et l’élite du foot mondial. Portrait d’une passion incarnée.

Itinéraire d’un enfant gaucher

«T

ous les efforts que je fournis me préparent à entamer une carrière pro au cours de laquelle j’espère briller de mille feux et figurer parmi les meilleurs à mon poste. » Bikoun Hibock est né en 1994 à Yaoundé au Cameroun, dans un de ces quartiers où le football est une véritable religion pour les jeunes. Il passe le plus clair de son temps aux abords des aires de jeu de fortune pour voir ses aînés jouer. C’est sa mère qui honore la première sa passion du football, en lui offrant son premier ballon. « Le meilleur cadeau que j’ai jamais pu recevoir », confie-t-il. Bikoun ne quitte plus ni son ballon ni les terrains, sauf pour aller à l’école où il joue également beaucoup. À 7 ans, ses parents l’inscrivent à Espoir, un petit centre de formation. Les encadreurs positionnent ce petit gaucher comme milieu couloir gauche. Il y reste 3 ans. À 10 ans, le jeune Bikoun participe à son premier championnat avec l’équipe des minimes comme sociétaire du centre de formation Racing vers lequel ses parents l’ont dirigé. La famille migre à Édéa, une banlieue

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de Douala, la capitale économique. Ici, l’enfant se fait recruter au centre de suivi de l’École de football des Brasseries, l’une des pionnières de la formation des footballeurs camerounais. Bikoun se met à rêver, car cette école a formé l’une de ses idoles, Samuel Eto’o Fils, l’actuel capitaine de l’équipe nationale. Il participe à la coupe Top, une compétition de l’École de foot des Brasseries. Sur les traces de Maradona et de Zidane ? La KSA le détecte alors et lui fait passer des tests de niveau. Sa performance est au-delà des attentes. Les dirigeants l’inscrivent gratuitement comme boursier pour récompenser son talent. Il intègre donc la KSA en 2004 où il s’inscrit en classe de 5e. Cette année-là, il remporte son tout premier et unique trophée : meilleur joueur du championnat international des moins de 15 ans. Sport, le football en l’occurrence, et études occupent son quotidien pendant 4 ans au cours desquels il est régulièrement dans les effectifs des équipes réserves du centre. Il tient ce rythme jusqu’en 2de avant de faire le

choix de sa passion. Bikoun opte définitivement pour le football. Le voilà donc sociétaire de l’équipe première du centre, la KSA football club, équipe de deuxième division régionale à Douala. Avec son numéro 10, il fait la loi au milieu de terrain et rêve d’un destin similaire aux plus célèbres à ce poste : les Argentins Diego Maradona et Lionel Messi, le Français Zinedine Zidane, mais aussi son compatriote Achille Emana. En attendant, il trime au sein du championnat régional du Littoral : entraînements tous les jours de 10 heures à 15 heures, sauf les jours de match dans son centre, prime minimale de 3 € par match joué, précarité des stades… Mais tout cela est loin d’arrêter l’élan de Bikoun Hibock : « Avec moins que ça, mes aînés ont connu d’exceptionnels parcours. Je ne doute pas d’y arriver à mon tour. Le secret est dans le travail. » !

Bikoun se met à rêver, car cette école a formé l’une de ses idoles, Samuel Eto’o Fils, l’actuel capitaine de l’équipe nationale camerounaise. « Je ne doute pas d’y arriver à mon tour. » Le français dans le monde // n° 369 // mai-juin 2010


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dossier //initiatives

Par Sébastien Langevin

Football et langue française font bon ménage depuis toujours. En Afrique du Sud, la Coupe du monde est ainsi l’occasion de motiver les apprenants de français, notamment les plus jeunes. Rendez-vous à Soweto, à Johannesburg et à Port Elizabeth !

Fan de foot

et de français L

ors de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, on parlera bien sûr français sur le terrain avec les équipes de France, de Côte-d’Ivoire, de Suisse ou du Cameroun. Mais profitant de la grande fête du ballon rond, d’autres initiatives mettent la langue française en avant, sous la coordination de l’ambassade de France en Afrique du Sud. Dans le sillage de l’évènement médiatique, se déroule ainsi une autre compétition du même sport, au même lieu, à la même date : la coupe du monde de football à 7 des écoles françaises. Organisée par le lycée français de Johannesburg avec le soutien de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et de la sous-direction de la Diversité linguistique et du français, en partenariat avec l’école Winnie Ngwekazi de Soweto, cette première édition regroupe 24 pays participants, dont 13 d’Afrique, 5 d’Europe, Le CD « Oui, je parle foot » pour pratiquer le français en jouant au football.

RÉPUBLIQUE D’AFRIQUE DU SUD

JOHANNESBURG

soweto

PORT ELIZABETH

Pour aller plus loin Retrouvez contenus pédagogiques et liens Internet sur www.fdlm.org

Le français dans le monde // n°369 // mai-juin 2010

3 d’Asie et 3 d’Amérique du Nord. Pendant une semaine, du 21 au 27 juin, une centaine de matchs se déroulent à Soweto et à Johannesburg, entre des équipes mixtes, composées de joueurs et de joueuses âgés de 11 et 12 ans. Outre ce tournoi sportif, le programme culturel est copieux : les jeunes francophones participent à un rallye historique sur l’Afrique du Sud, visitent un parc animalier, animent les stands d’un village francophone et interviennent lors des discussions du parlement francophone des enfants !

5 concours, 1 CD-Rom et des marionnettes géantes Autre cible privilégiée : les apprenants de français d’Afrique australe qui ont été invités à participer à pas moins de 5 concours différents pour inventer leurs nouveaux héros. Dans des pays où la langue française marque l’ouverture d’un système, change de statut et devient un outil des relations à l’internationale, son apprentissage concerne de plus en plus les journalistes, les avocats, les diplomates et les futurs professeurs. À travers diverses épreuves, chaque catégorie a été invitée à porter son regard particulier sur sa coupe du monde. Plus de 350 participants ont répondu à l’appel ! Les gagnants pourront réaliser le projet de leurs rêves, en français, et en équipe, avec leurs camarades et professeurs de

Les professeurs de Johannesburg formés à l’utilisation du CD « Oui, je parle foot ». Au premier plan : Amandine Béranger et Jérôme Cosnard, les auteurs.

français.Particulièrement impliqués dans la mise en commun d’expériences pédagogiques grâce aux ressources des nouvelles technologies, les services de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France ont également préparé un CD-Rom intitulé « Oui, je parle foot ». Cet outil multimédia a pour vocation de pratiquer le français en jouant au football. Une bonne occasion pour les professeurs de français de marquer leur attachement à la diversité dans un pays où le rugby est champion du monde… Pour accompagner plus directement « l’évènement Coupe du monde », l’Alliance française de Port Elizabeth a conçu et réalisé, avec le soutien de la sous-direction de la Diversité linguistique et du français, un fascicule bilingue (français/anglais) qui sera accessible dans sa version papier et en ligne à destination des spectateurs francophones venant en Afrique du Sud pour assister aux matchs. Et la culture francophone sera également présente dans les défilés de marionnettes géantes que l’on apercevra lors de nombreuses rencontres. Réalisées par des membres de la troupe française « Les Grandes Personnes » et des artistes africains dans le cadre d’un projet de coopération culturelle mené par l’Institut français d’Afrique du Sud, elles seront immanquables à la télévision, avec leurs 4 mètres de haut : à vos postes ! !

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dossier // enquête

Par Pierre Godfrin

Devenir footballeur professionnel. Un objectif pour des milliers d’adolescents qui se transforme bien souvent en chimère. Passage presque obligé, en France, pour embrasser une belle carrière : le centre de formation.

Y

ann voulait simplement jouer au football dans l’équipe de jeunes du Red Star 93. Un club de la banlieue parisienne au passé glorieux devenu depuis amateur en CFA (quatrième division). Oui, mais voilà, ce jeune Gabonais arrivé en France à 16 ans chez son oncle n’a pas été autorisé par la Fédération française de football à signer une licence. « Il est à l’école, il a tous ses papiers, mais la FFF a décidé en début d’année que, si les parents ne sont pas sur le territoire, il faut avoir un vrai projet de formation. On n’est pas un club pro donc on ne peut pas l’accueillir. Par conséquent,

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cela fait 8 mois qu’il ne joue pas et il ne pourra pas rejouer avant sa majorité », s’indigne l’entraîneur des moins de 19 ans du Red Star, Sébastien Robert. Cet ex-pensionnaire de National (troisième division) connaît toutes les ficelles du métier : « Il y a un agent qui va lui tomber dessus et il va partir dans un pays de l’Est. On va falsifier sa date de naissance, c’est désolant. » Ce triste exemple atteste l’extrême complexité du chemin qui mène au professionnalisme. Comme aime à le rappeler Georges Prost, le responsable du centre de formation de l’Olympique lyonnais depuis 2007, « il y a 2,2 millions de licenciés et seulement 500 joueurs pros de première division. Donc peu d’élus à l’arrivée. » Les places sont chères et le passage en centre de formation apparaît comme le seul biais pour embrasser une belle carrière professionnelle. Ari (19 ans) a fait sa préformation, de 9 à 13 ans, au Paris-Saint-Germain, où il est ensuite passé dans la section amateur jusqu’à ses 18 ans. Depuis

« Tous les sports collectifs se sont inspirés du football, avec notamment l’apparition de centres de formation en rugby et en basket. »

© Léo Ridet

Rêves de foot

« 2,2 millions de licenciés de football et seulement 500 joueurs pros de première division. Peu d’élus à l’arrivée. »

1 an, il a décidé de se consacrer pleinement à ses études de maths. Ce fan du Brésilien Ronaldo explique : « Quand tu es petit, la différence de niveau n’est pas élevée, mais ceux qui sont pris au centre évoluent beaucoup plus vite. Ils font sport-études, c’est-àdire qu’ils ont cours le matin et entraînement l’après-midi. » La vie des rares élus est alors dictée par le football : « Les jeunes du centre de formation ne sortent pas le samedi et fréquentent leur entraîneur plus que leur père. C’est encore pire en province. » Des études sacrifiées ? « Au centre de formation, tu mets vraiment tes études de côté. La plupart des jeunes que je connais ont arrêté les études à 16 ans », affirme Ari. Des propos en contradiction avec la politique prônée par les dirigeants de ces structures d’accès au haut niveau : « L’objectif est d’amener des garçons qui ont un potentiel sportif vers le professionnalisme, tout en les maintenant le plus possible dans un projet éducatif et scolaire », dixit Denis Schaeffer,

Le français dans le monde // n° 369 // mai-juin 2010


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Ari a joué toute sa jeunesse au Paris-SaintGermain : en préformation, de 9 à 13 ans, puis dans la section amateur jusqu’à ses 18 ans.

Franck Ribéry fait figure d’exception : il a commencé en amateur, sans passer par un centre de formation. Ici en 2007, au Bayern de Munich.

« L’objectif est d’amener vers le professionnalisme, tout en maintenant les élèves dans un projet éducatif et scolaire. »

responsable depuis 15 ans du centre de formation du FC Metz. Faisant la distinction entre « le rêve et l’objectif », il donne à l’école un rôle majeur, notamment pour les plus jeunes qui arrivent, depuis quelques années, à l’âge de 1213 ans : « La priorité à cet âge-là, c’est d’abord leur scolarité, leur éducation et les accompagner dans leur passion qui est le football. » Privilégiant le recrutement régional (78 % des joueurs en formation entre 15 et 20 ans sont lorrains), Denis Schaeffer peut se vanter d’avoir permis à 34 de ses « gamins » de signer un contrat professionnel sur les 7 dernières années. Selon Georges Prost, les succès de l’équipe de France en 1998 et 2000 et le départ des meilleurs éléments vers l’étranger résultent de 30 ans d’effort de la part des clubs français pour former au mieux leurs jeunes pousses. « Tous les sports collectifs se sont inspirés du football, avec notamment l’apparition de centres de formation en rugby et en basket », se réjouit le responsable lyonnais. « Pour conserver notre avance, on s’est préoccupé de la préformation. Tous les clubs ont collaboré avec les collèges et les lycées, ce qui permet de débloquer des heures d’entraînement pour le football. On prépare le bac en 4 ans, même si les jeunes n’ont qu’un mois de vacances par an. » L’accès au professionnalisme n’est toutefois pas fermé à un jeune qui décide de commencer en amateur, sans passer par un centre. « C’est difficile car les clubs pros ont des générations qu’ils préparent. Qu’un gamin saute aux yeux d’un recruteur à l’âge de 20 ans, c’est presque un miracle », concède Sébastien Robert. À cet égard, l’exemple de Franck Ribéry apparaît comme une stupéfiante exception (lire l’encadré).

cependant être brisé par un comportement parental importun : « Quand un jeune garçon est talentueux, certains pères voient en leur enfant un plan de retraite. Je ne pense pas qu’il pourra réussir dans ces circonstanceslà », affirme Denis Schaeffer. Dans ce cas de figure, il n’est pas rare que les parents cèdent rapidement à d’intéressantes propositions financières… « Les parents qui sont là pour améliorer leur quotidien ne vont pas hésiter », regrette Sébastien Robert, conscient de la fonction sociale d’un club comme le Red Star. « On fait en sorte que les gamins ne soient pas dans les rues pour faire n’importe quoi. On essaie de les attirer au mieux, de leur donner un peu d’éducation pour certains. » Tous les spécialistes de la formation constatent la disparition de « l’amour du maillot » dès le plus jeune âge, notion chère aux puristes d’un sport littéralement gangrené par l’argent depuis une dizaine d’années : « Aujourd’hui, lorsqu’un jeune est un peu en réussite, il ne se projette pas dans le club où il est, mais ailleurs. La fidélité a disparu », confirme Denis Schaeffer. La loyauté n’est donc plus une vertu pour des adolescents au destin oscillant entre gloire et galère. !

Franck Ribéry est un miraculé, un vrai : après avoir survécu à un grave accident de voiture à 2 ans – d’où l’apparition de cicatrices lui valant le sobriquet de « Scarface » –, ce Boulonnais de naissance a connu le monde amateur avant de devenir l’un des footballeurs les plus cotés de la planète. Renvoyé du centre de formation de Lille à l’âge de 16 ans, Ribéry a évolué en CFA à Boulogne-sur-Mer, puis en National à Alès et Brest, avant de débuter une carrière professionnelle à Metz à 21 ans…

Le français dans le monde // n°369 // mai-juin 2010

Des parents entre implication et intérêt Pour accompagner l’adolescent au cours de ses années de formation, une équipe se forme autour de lui : les entraîneurs, les enseignants et les parents. Ce fragile équilibre peut

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Le cas Ribéry

Sébastien Robert est l’entraîneur des moins de 19 ans au Red Star.

Pour commencer à jouer, il y a les clubs amateurs, comme le Red Star 93, dans la banlieue parisienne.

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