Inf’ Juin 2014 - N ° 92
E D IT O Si la fin du mois de Juin est généralement synonyme de vacances, cette année la baisse de production est due à une toute autre actualité : la coupe du monde de football. Depuis 15 jours, ce sont des millions de salariés qui se réunissent dans les bureaux pour suivre la réussite de l’équipe de France arrivée en quart de finale, grâce au but libérateur du jeune prodige Pogba à la fin d’un match étouffant contre les valeureux Nigérians. Un autre fait marquant de ce mois a été la présentation en conseil des ministres du projet de loi sur la transition énergétique. L’objectif de cette loi est de taille : fonder le nouveau modèle énergétique national. Ce projet de loi est notamment marqué par un volet sur l’Economie Circulaire faisant écho à la tenue des premières assises de l’économie circulaire à Paris le 17 juin. Ce numéro de l’Inf’OSE revient en partie sur ce projet de loi ainsi que sur des thèmes qui lui sont associés. En particulier, nous nous pencherons sur les différents impacts de la réglementation thermique 2012 sur la qualité de l’air intérieur des habitations ainsi que sur les schémas régionaux de développement des énergies renouvelables en France. Enfin, nous reviendrons avec Gilles Furet de la Direction Mobilité Electrique d’EDF, sur la vision de son groupe à propos de l’avenir du véhicule électrique qui a été mis en avant dans ce projet de loi. L’annonce du président américain Barack Obama concernant le plan de réduction drastique des émissions de CO2 de ses centrales de production d’électricité, est aussi l’un des moments clés de ce mois de juin. Notre numéro souhaite mettre en lumière cette déclaration en reprenant les objectifs de réduction d’émissions annoncés pour effectuer une étude prospective du mix électrique américain à l’horizon 2030 à partir des modèles de la Chaire MPDD. Au travers de ces résultats, nous nous interrogerons sur la portée locale d’une telle annonce, par exemple sur le secteur charbonnier américain, mais aussi sur sa portée mondiale à l’aube de la conférence sur le climat qui a lieu à Paris en décembre 2015 et qui s’annonce cruciale. Bonne lecture !
SE BRÈVES Le raccordement des énergies renouvelables en France P. 3 La transition énergétique P.4
ARTICLE La qualité de l’air intérieur, un enjeux majeur mis de côté par la RT2012 P. 5
ARTICLE Un pas en avant pour les négociations climat ? P. 7
INTERVIEW P. 9 Gilles FURET
LES AVENTURES DE BOB P.11
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2 NEWS ! Chiffre du mois : 20,6 % C’est l’augmentation en euros courants du coût de production d’un MWh d’origine nucléaire en France, passant de 49,6 € en 2010 à 59,8 € en 2013. En euros constants la hausse atteint quand même 16 %. Ce chiffre s’explique principalement par l’explosion des dépenses de maintenance (+118%). En effet, dans le cadre du plan de « grand carénage » envisagé par EDF, qui vise à prolonger la durée d’exploitation du parc nucléaire existant, ces coûts devraient s’élever aux alentours de 3,7 Mds€ par an, entre 2011 et 2025, contre 1,7 Mds€ en 2010.
La Principauté de Monaco lance son service d’auto-partage Mobee, premier système d’autopartage 100 % électrique de la Principauté de Monaco, a été inauguré mardi 10 juin en présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco et d’Henri Proglio, Président du Groupe EDF. 15 Twizy, puis 50 à l’horizon 2016, seront disposées dans toute la ville de Monaco, selon le principe du free floating, c’est-à-dire sans obligation de prendre ou rendre son véhicule à un endroit spécifique. L’exploitation du service sera assurée par une société co-détenue par la Principauté de Monaco et Sodetrel, filiale à 100% d’EDF.
Ralentissement de la demande de gaz dans le monde Dans un rapport publié le mardi 10 juin, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) mentionne un ralentissement de la croissance de la demande mondiale de gaz depuis 2013. Alors que le gaz représente une des solutions à l’intermittence des énergies renouvelables, il reste l’énergie primaire qui a le moins progressé. Selon l’AIE, d’ici les cinq prochaines années, la consommation de gaz sera portée par la Chine ; elle devrait même doubler après avoir augmenté de 13,3 % l’an dernier. Dans les autres régions du monde, le gaz subit la concurrence du charbon, du nucléaire et des énergies renouvelables pour la production d’électricité. Le ralentissement pourrait aussi venir de la hausse des prix, comme celui du gaz naturel liquéfié (GNL).
Coupe du monde2014 : Concevoir l’habitat de demain
Partenariat entre Veolia et Masdar, Abou Dhabi
Alors que la 20ème coupe du monde du football bat son plein, c’est tout le Brasil du futebol qui danse la samba au rythme des dribbles endiablés de Neymar. Et si la selesao est soutenue par tout un peuple, c’est l’organisation même de l’évènement, la plus chère de l’histoire (10,5 Mds€), qui fait débat. Soupçons de corruptions, stades «inutiles» et trop coûteux, prix des places exubérant, augmentation du prix des loyers et des transports, les revendications sont nombreuses, et les manifestations dépendantes des résultats d’une équipe fragilisée. Avec un tiers du budget investi dans la mobilité urbaine, un autre dans l’agrandissement de l’aéroport et le dernier dans la rénovation et la restauration des stades, ce sont des milliers d’emplois qui ont été créés, accompagnés d’un processus de formation. Les stades, quant à eux, se veulent être la vitrine écologique d’un savoir-faire international regroupant les plus grands industriels. On peut citer EDF, qui est partenaire de l’installation des panneaux photovoltaïques installés sur le toit du mythique Maracana, produisant près de 500 MWh par an. On peut citer également le stade de la capitale, qui, autonome énergétiquement, récupère l’eau de pluie pour la pelouse ou les sanitaires, et capte même les particules de pollution grâce à sa structure composée d’une membrane photocatalytique. Ces points sont à mettre en parallèle avec le bilan carbone de l’évènement dont les émissions de CO2 ont été estimées à 3 millions de tonnes.
Veolia a annoncé, mercredi 11 juin, la signature d’un accord de partenariat avec l’opérateur énergétique abudhabien, Masdar, pour la mise en place d’un programme visant à expérimenter des technologies de dessalement d’eau de mer à partir d’énergies renouvelables. L’usine sera capable de traiter des eaux de mer très concentrées, dont la salinité pourra atteindre 52 g/l, et contenant des floraisons d’algues parfois nocives. La combinaison des technologies de dessalement, développées par Veolia, avec des sources d’énergie renouvelable devrait permettre une récupération d’énergie d’environ 98 %. L’eau ainsi traitée pourra être distribuée par la suite via le réseau d’eau potable d’Abou Dhabi.
EDF teste un système de stockage d’énergie
Le groupe EDF vient de signer, avec le consortium Alstom-Saft, un contrat cadre pour la fourniture du premier système de stockage d’énergie par conteneur de batteries Lithium-ion à l’échelle du mégawatt, dans l’objectif de démontrer son aptitude à réguler la fréquence du réseau électrique et notamment le potentiel d’ajustement de la réserve primaire. La solution d’Alstom, associée au système de stockage de Saft, sera installée sur le réseau expérimental « Concept Grid » d’EDF R&D, consacré au développement des réseaux et des systèmes électriques intelligents. Installée sur le site Les Renardières d’EDF à Moret-Sur-Loing (77), il Total lance son projet «CLOV» au large de l’Angola s’agit de la première installation de ce type en France. Le système Le groupe pétrolier français Total a de stockage et le convertisseur de annoncé, jeudi 12 juin, la mise en puissance seront livrés fin 2014. production de son projet « CLOV » au large de l’Angola. Il s’agit de la Caroline HENNES quatrième plate-forme géante de Martin COATALEM production et de stockage sur le territoire depuis 2001. Ce projet, qui représente un investissement de 5,2 Mds€, devrait permettre au géant pétrolier de se rapprocher de son objectif de production totale pour 2017, grâce à une capacité supplémentaire de 160 000 barils par jour. Les quatre gisements représentent 500 millions de barils de réserves prouvées et probables. Leur production sera assurée par 34 puits reliés à une unité flottante de production FPSO.
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3 BREVES Les brèves Le raccordement des énergies renouvelables en France Depuis plusieurs années, la part des énergies renouvelables au sein du « mix électrique » français connaît une forte croissance avec, fin 2011, près de 9 000 MW de puissance installée sur le territoire pour les seules énergies éolienne et photovoltaïque. Ces nouveaux sites de production se concentrent dans des zones souvent distinctes des sites historiques. Dans ce contexte, des raccordements électriques sont nécessaires pour relier les sites de production renouvelable au réseau actuel. Dans le cadre de la Directive Européenne prônant un accès prioritaire des énergies renouvelables au réseau électrique, la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010, dite « loi Grenelle II », institut deux types de schémas, complémentaires, afin de faciliter et de planifier le développement de ces énergies :
des régions françaises, au cœur de l’actualité depuis le début du mois, aura donc une incidence sur ces études. En effet, le nouveau découpage de la France annoncé par le gouvernement français
techniques, administratives, ou encore économiques. Les acteurs concernés devront donc s’adapter au changement du territoire français pour leurs études en cours et à venir.
Source : RTE
Source : RTE
• Les Schémas Régionaux du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE) permettent à chaque région de fixer ses objectifs de développement des énergies renouvelables à l’horizon 2020. On observe des ambitions régionales contrastées liées aux spécificités climatiques. • Les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des ÉNergies Renouvelables (S3REnR), publiés sur le site internet de RTE, présentent pour chaque région les travaux Source : RTE de développement nécessaires fera passer le nombre de régions Elsa BRUNET à l’atteinte des objectifs du métropolitaines de 22 à 14. SRCAE. Cette nouvelle carte des régions fait débat et n’est, à ce jour, pas Sources : Aux ambitions régionales encore fixée définitivement. contrastées s’ajoutent des Cependant, dans le monde de http://www.rte-france.com méthodologies différentes l’énergie, les études sont réalisées http://www.audeladeslignes.com/ selon les régions et les filières à long terme avec un besoin énergétiques. Le redécoupage d’anticipation pour des raisons MASTÈRE SPÉCIALISÉ OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES - MINES PARISTECH - http://www-ose.cma.ensmp.fr/
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4 BREVES La transition énergétique Le projet de loi sur la transition énergétique a été présenté le mercredi 18 juin en conseil des ministres par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. Les ambitions de ce projet de loi, décliné en 8 volets, sont diverses. Voici quelques exemples des mesures préconisées : • À l’horizon 2030, réduire de 30 % notre consommation d’énergies fossiles et produire un tiers de l’énergie consommée à partir de ressources renouvelables ; • Au même horizon, réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de contribuer à l’objectif européen d’une baisse de 40 % par rapport à 1990 ; • À l’horizon 2050, diviser par deux notre consommation d’énergie. Pour atteindre ces objectifs, les secteurs les plus consommateurs et pollueurs sont particulièrement visés. En premier lieu, le secteur du bâtiment, qui représentait 44 % de la consommation d’énergie finale en 2012, se voit doté d’un plan de rénovation de 500 000 logements par an afin d’améliorer leur efficacité énergétique. En parallèle, le secteur public devrait se montrer vertueux en construisant des bâtiments « exemplaires au plan énergétique » et de préférence à énergie positive. En second lieu, le secteur des transports, qui représente à lui seul 35 % de la consommation d’énergie fait l’objet de mesures cibles. Elles visent notamment à développer la filière du transport électrique avec la pérennisation du bonus à l’achat d’un véhicule électrique et l’installation à l’horizon 2030 de 7 millions de
points de recharge (contre 10 000 à ce jour). Elles visent également à promouvoir des transports en commun propres, notamment par le développement d’autobus au biogaz, et à rendre exemplaire l’État et ses établissements publics dans leurs achats de véhicules. En effet, un véhicule sur deux acquis devra fonctionner au gaz de pétrole liquéfié, au gaz naturel, ou à l’électricité. Du côté de la production d’énergie renouvelable, la ministre a annoncé des plans de déploiement de l’éolien (terrestre et off-shore), du photovoltaïque, du biogaz, ou encore la modernisation de la gestion des centrales hydrauliques. Toutes ces mesures devraient entrainer des créations d’emplois durables bien que l’ADEME et l’OFCE semblent douter du chiffre annoncé de 150 000 emplois créés d’ici 2017. Bien évidemment, on réitère dans le projet de loi le renforcement de la sureté nucléaire dans un contexte où la production devrait cependant être limitée à 50 % de l’énergie produite à l’horizon 2025, contre près de 73 % actuellement.
Il est important de noter que ce projet introduit également dans la loi le concept d’économie circulaire. L’instauration progressive de ce concept de consommation aurait de nombreux avantages : il permettrait tout particulièrement d’éviter le gaspillage de la matière première et de l’énergie, de réduire notre impact environnemental et de limiter la production de déchets non réutilisés. Ce projet de loi sur la transition énergétique a été relativement bien accueilli par l’ensemble des acteurs.
Antoine GIRARD Sources : h t t p : / / w w w. l e m o n d e . f r / p l a n e t e / article/2014/06/18/des-dizaines-demesures-pour-conduire-la-transitionenergetique_4440347_3244.html http://www.developpement-durable. gouv.fr : « La transition énergétique, un nouveau modèle énergétique Français » http://tempsreel.nouvelobs.com/ economie/20140618.OBS0886/ t r a n s i t i o n - e n e rg e t i q u e - e n f i n - d e s emplois-verts.html
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5 ARTICLES Les articles La qualité de l’air intérieur, un enjeu majeur mis de côté par la RT2012 ? Un constat alarmant : Nous avons peu d’informations sur la qualité de l’air que nous respirons, alors même que 25 kg d’air circulent en moyenne chaque jour dans nos poumons. L’OMS a classifié en 2013 la pollution de l’air extérieur comme cancérogène certain (groupe 1) pour l’homme, et ce, quelle que soit la région du monde où il réside. Cet organisme considère également que « peu de risques ont un impact supérieur sur la santé mondiale à l’heure actuelle » et a d’ailleurs dressé un constat alarmant pour l’année 2012, où il a recensé près de 7 millions de décès dus à l’exposition à la pollution de l’air. En France, l’asthme touche près de 3,5 millions de personnes et les insuffisances respiratoires graves frappent des dizaines de milliers de personnes, autant de malades directement ou indirectement en lien avec la qualité de l’air, dégradée par la pollution atmosphérique. Celle-ci concerne la pollution extérieure liée, entre autres, aux transports, aux industries ou encore à la production d’énergie, à laquelle s’ajoute une pollution intérieure, générée au sein même des bâtiments.
La pollution intérieure peut avoir différentes origines, comme la fumée de tabac, les moisissures, le mobilier neuf, les peintures, les produits d’entretien, les bougies, l’encens, les parfums d’ambiance ou encore les produits cosmétiques qui peuvent émettre, en particulier, des composés organiques volatils (COV) ou des particules fines. Une prise de conscience récente pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur : Longtemps ignorée par les pouvoirs publics, la qualité de l’air intérieur tend à devenir un enjeu de santé publique. Ainsi, en France, un Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) a été créé en 2001, afin de mieux cerner cette problématique et de proposer des mesures d’amélioration. En 2004, l’ANSES (Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a élaboré des valeurs guides de
De nombreuses études montrent, en effet, que la pollution intérieure est cinq fois supérieure à la pollution extérieure, alors même que nous passons la majeure partie de notre journée dans un espace clos. ©
qualité de l’air intérieur (VGAI) qui sont devenues réglementaires en 2008 pour le radon, l’amiante et le monoxyde de carbone. Le 2 décembre 2011, le décret n°2011-1728 a instauré des valeurs réglementaires pour le formaldéhyde et le benzène. Ce décret a également rendu obligatoire l’organisation de campagnes de mesures dans les crèches et les maternelles avant le 1er janvier 2015 (1er janvier 2018 pour les écoles élémentaires, 2020 pour les centres de loisirs extra ou périscolaires et jusqu’à 2023 pour les autres Établissements Recevant du Public). A terme, quatre autres valeurs guides de qualité de l’air intérieur (naphtalène, trichloréthylène, perchloroéthylène et dioxyde d’azote) publiées jusqu’à maintenant par l’ANSES devraient être mises en application.
Quel rôle pour la RT2012 ? La RT2012, réglementation thermique française issue de la loi Grenelle 1 a pour objectif premier de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs. Cette focalisation sur l’aspect énergétique lèse d’autres enjeux tels que la qualité de l’air intérieur. Deux aspects sont particulièrement pointés du doigt par les experts du domaine. Tout d’abord, la ventilation réglementaire
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6 ARTICLES fixée à 15 m3/heure/personne est jugée très insuffisante par plusieurs organismes dont l’ICEB (Institut pour la Conception Éco-responsable du Bâti) qui préconise pour sa part au moins 30 m3/h/personne voire même 45 m3/h/personne dans les locaux accueillant de jeunes enfants. Or, ces préconisations vont à l’encontre de la RT2012 puisqu’elles supposeraient une déperdition calorifique par apport d’air frais beaucoup plus importante et un système de ventilation à haute capacité qui augmenterait la consommation électrique du bâtiment. Mais en plus d’un mauvais taux de renouvellement de l’air intérieur, on constate que l’air insufflé mécaniquement est insuffisamment filtré. En effet, les exigences sont faibles en matière de filtration, dans la mesure où plus un filtre est performant, plus il consomme d’énergie du fait de sa résistances aux particules.
Pourtant, les solutions existent et les professionnels de la filtration demandent que soit exigé un filtre F7 à minima pour chaque installation. Ce type de filtre stoppe plus de 90 % des particules fines de 1 µm et 60 % de 0,4 µm, à comparer avec les filtres de type G4 installés actuellement (10 % d’efficacité sur les particules de 1 µm). Cet enjeu majeur pour la santé publique commence à faire parler de lui, tout comme la RT2012 qui semble inadaptée à certaines problématiques. Il est d’autant plus important que la pollution de l’air intérieur a un coût qui, selon l’OQAI, s’élèverait à 19,52 milliards d’euros par an en France (étude présentée le 23 juin 2014*, basée sur les effets connus de six polluants).
Cependant, une prise de conscience collective est essentielle pour faire évoluer la situation, et dans ces En outre, le code du travail ne temps de restriction budgétaire, donne aucune valeur réglementaire les dépenses de santé publique liées à la pollution atmosphérique en matière de filtration de l’air.
pourraient être considérablement diminuées si la réglementation abondait dans ce sens. Reste à espérer que les pouvoirs publics se pencheront assez tôt sur la question.
Capucine PLISSON Sources : http://www.lepoint.fr/editos-dupoint/anne-jeanblanc/pollutionatmospherique-7-millions-de-decespar-an-25-03-2014-1805244_57.php http://www.actu-environnement. com/ae/dossiers/qualite-air-interieur/ pollution-batiments.php4 http://www.developpement-durable. gouv.fr/Valeurs-guides-de-l-airinterieur.html http://www.lagazettedescommunes. c o m / 2 3 5 9 2 9 / a i r- i n t e r i e u r- l e s creches-et-les-ecoles-en-retard-surle-diagnostic/ http://www.anses.fr/fr/content/ valeurs-guides-de-qualit%C3%A9d%E2%80%99air-int%C3%A9rieurvgai h t t p : / / w w w. o x y g e n - w e b . c o m / Normes/classification-des-filtresgrossiers-et-fins.html *http://www.oqai.fr
Un doux parfum de pollution intérieure
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7 ARTICLES Un pas en avant pour les négociations climat ? Le 2 juin, Barack Obama a décidé de frapper fort en annonçant un plan de réduction drastique des émissions de CO2 des centrales électriques américaines. Selon le New York Times1, il s’agit de « l’une des actions les plus fortes jamais prises par un gouvernement américain pour combattre le changement climatique ». A l’aube de la 21ème conférence pour le climat en 2015 à Paris, considérée comme cruciale devant l’urgence de la situation des accords post-2020, cette réforme devrait venir donner une nouvelle impulsion aux négociations climatiques, et ainsi stimuler les discussions internationales en cours à Bonn (Allemagne). Après « l’échec » de la conférence dépôts sont attendus pour le laissant en consultation durant une de Copenhague en 2009, organisée premier trimestre 2015), elle devrait année ces nouvelles mesures et en dans le but de renégocier un néanmoins sceller le premier accord offrant la liberté aux États de choisir accord international sur le climat mondial sur le climat fixant l’effort à eux-mêmes la meilleure formule remplaçant le protocole de Kyoto, accomplir sur la période 2020-2030. pour mener à bien ces limitations, tous les regards sont actuellement Des discussions ont par ailleurs l’agence soumet des restrictions tournés vers la prochaine conférence repris le 4 juin dernier au siège de assez ambitieuses – adaptées aux qui se déroulera à Paris en décembre la Convention des Nations Unies différents États comme le montre la 2015. Bien que les négociations en sur les changements climatiques figure ci-dessous. 2009 n’aient pas abouti à un accord à Bonn. Elles s’étaleront sur 10 L’ensemble des objectifs est commun, la Convention-cadre des jours et vont permettre de travailler exprimé avec des taux de réduction Nations unies sur les changements sur la forme que pourrait prendre d’émissions pour chaque Etat. Le climatiques (UNFCCC en anglais), le futur accord mondial contre le poids de CO2 autorisé pour chaque adoptée par 189 pays, dont l’objectif réchauffement. On imagine donc la MWh produit en 2012 et en 2030 ultime est de limiter l’augmentation portée des déclarations de Barack y est également indiqué. L’idée de la température de la Terre à Obama, qui envoie un signal fort générale de ces différents taux, variant de 11 à 72 % suivant les Etats, moins de 2°C, permet de maintenir aux autres nations. « le bon cap ». Après la conférence En effet, l’Agence fédérale pour est de pénaliser les États les plus de 2009 à Copenhague, les Etats- la protection de l’environnement dépendants du charbon, première Unis se sont par exemple engagés à (EPA) vient de dévoiler le plan de source émettrice de CO2 pour la réduire leurs émissions de CO2 d’ici réduction des émissions de gaz à production électrique avec 38% des 2020 de 17% par rapport à celles de effet de serre pour les USA, dont émissions. Ces mesures font déjà 2005. Même si, pour l’heure, aucun l’objectif final est la réduction face à de vives réactions, entres pays ne s’est risqué à proposer des des émissions de CO2 de 30% en autres de l’industrie charbonnière qui chiffres pour la conférence de Paris 2030 par rapport à 2005. Même si veut protéger ses emplois, mais aussi l’année prochaine (les premiers l’EPA a fait preuve de flexibilité, en des Républicains qui ne peuvent
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8 ARTICLES bloquer le processus au Congrès. En effet, le Président Obama a décidé de s’appuyer sur le Clean Air Act de 1970 via l’EPA. A l’heure actuelle, tout le monde s’entend pour dire que les « gagnants » sont les industriels du gaz, des énergies renouvelables, du nucléaire et de l’efficacité énergétique, et que le grand perdant est le secteur charbonnier. Reste désormais à savoir si l’entrée en vigueur de ce plan (prévue en juin 2015 sous un nouveau Président) résistera aux pressions des lobbies du charbon et des Républicains. Travaillant actuellement sur le modèle TIAM-FR, la version française du modèle TIMES Integrated Assessment Model, modèle d’optimisation bottom-up multirégional, reposant sur une large base de technologies, décrivant le système énergétique mondial en 15 régions, il m’a paru intéressant de réaliser un travail rapide de prospective permettant d’étudier la structure du système énergétique américain à long terme suite à ce plan de réduction. Pour cela, je me suis appuyé sur l’étude2 du CMA réalisée par Sandrine Selosse et Nadia Maïzi, visant à explorer des trajectoires possibles du système suivant différents scénarios climatiques, en apportant quelques modifications. Les 3 scénarios étudiés sont : 1. Business As Usual (BAU) : Scénario de référence sans aucune politique sur les émissions de GES ; 2. COP_2020 : Scénario PostCopenhague où les USA
réduiraient de 17 % leurs émissions de CO2 en 2020 par rapport à 2005 ; 3. UNFCCC : Scénario optimiste mondial avec une limitation du changement de température de 2°C en 2100, exprimée par une réduction de 50 % des émissions de CO2 mondiales en 2050 par rapport à 2000. Tout d’abord, on remarque que la production d’électricité américaine à partir de centrales au charbon diminue drastiquement en 2030 pour les scénarios COP_2020 et UNFCCC, de 80 % et de 99,5 % respectivement par rapport au scénario BAU en 2030. En revanche, la mise en place de contraintes climatiques aux Etats-Unis n’affecte pas la production d’électricité hydraulique et nucléaire, qui reste sensiblement la même sur la période 2005-2030, quel que soit le scénario. Dans le cas des scénarios climatiques, la production d’électricité gazière devrait quasiment doubler à l’horizon 2030 par rapport à 2005, faisant du gaz, la première source de production électrique en 2030. La production d’électricité à partir de biomasse et d’énergies renouvelables tire aussi son épingle du jeu et augmente considérablement pour tous les scénarios, avec une priorité pour le renouvelable lorsqu’il y a présence d’une contrainte climatique (cas du COP_2020 et de l’UNFCCC). Les technologies de CSC (Capture et Stockage du Carbone) ne devraient
pour leur part, voir le jour que dans le cas d’une contrainte climatique très forte, c’est-à-dire dans le cas du présent scénario de l’UNFCCC. Ces résultats confirment les inquiétudes de l’industrie charbonnière concernant les mesures de l’EPA. Cependant la disparition de l’utilisation du charbon reste quand même très peu probable (UNFCCC), et la production d’électricité à partir de charbon devrait même être en augmentation de 34 % dans le scénario BAU en 2030 par rapport à 2005. Entre la révolution du gaz de schiste et l’annonce du plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le futur du mix électrique américain est donc très incertain. 2015, risque donc d’être une année décisive et cruciale avec, d’une part, le changement de présidence américaine et, d’autre part, dans une moindre mesure, la conférence climat à Paris qui devrait donner naissance à un accord mondial. C’est un message fort aux autres pays que viennent d’envoyer les Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique, reste à voir si la Chine et l’Inde suivront cet exemple d’ici 2015.
Nicolas GARCIA Sources : 1
“Governments Await Obama’s Move on Carbon to Gauge U.S. Climate Efforts”, New York Times, 26 Mai 2014 2 “A regional perspective to achieve the future climate regime: a long-term analysis with the TIAM-FR model”, Sandrine Selosse and Nadia Maïzi EPA Financial Times Le Monde
Source : CMA / Chaire MPDD MASTÈRE SPÉCIALISÉ OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES - MINES PARISTECH - http://www-ose.cma.ensmp.fr/
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9 INTERVIEW Interview Gilles Furet – Direction de la Mobilité Electrique d’EDF Gilles Furet a intégré le groupe EDF en 1980. Après avoir commencé sa carrière dans le domaine commercial grands comptes puis s’être occupé du développement des activités nouvelles et de l’étude financière de projets internationaux du Groupe, il travaille depuis 2001 à la Direction de la Mobilité Electrique d’EDF. Pouvez-vous nous retracer les grandes dates marquant l’évolution du véhicule électrique ? Trois périodes ont marqué l’apparition du véhicule électrique. Au début de l’histoire de l’automobile, jusqu’en 19051910, le moteur électrique et la batterie plomb étaient préférés au moteur thermique encore peu fiable et handicapé par un réseau de distribution de carburant quasi inexistant. La voiture électrique avait une autonomie comparable à celle à moteur à explosion, de l’ordre d’une trentaine de kilomètres, et faisait preuve d’une meilleure résistance aux pannes que son semblable thermique. Cependant, le développement d’un réseau de distribution de carburant, les améliorations techniques du moteur thermique couplées à l’apparition de la production des véhicules à la chaine lancée par Ford en 1908 ont fait péricliter le véhicule électrique au profit du véhicule thermique. Après une très longue éclipse, le véhicule automobile électrique n’est réapparu qu’au milieu des années 1990 sous l’effet de l’apparition de technologies de batterie améliorées, nickel cadmium et nickel-métal hydrure, et de l’émergence des préoccupations environnementales. Ces véhicules électriques produits en petite série en France, aux Etats-Unis et au Japon étaient chers et les utilisateurs n’étant pas encore
sensibilisés aux contraintes de leur usage, ce n’est qu’à partir de la décennie 2010 que le véhicule électrique a commencé à prendre place dans le parc automobile français. Ceci grâce à l’apparition de la filière de batterie lithium-ion, qui, à poids égal, stocke deux fois plus d’énergie que la technologie nickel cadmium et quatre fois plus que la batterie au plomb, et surtout grâce à la forte implication des pouvoirs publics et des principaux constructeurs automobiles au sein des pays industrialisés préoccupés par l’augmentation des émissions de CO2 et la pollution urbaine. Pourquoi EDF s’est-il engagé dans le domaine de la mobilité électrique ? Le groupe EDF est engagé depuis 1957 dans la mobilité électrique. Cet engagement s’explique d’abord bien sûr par le fait qu’EDF est producteur du « carburantélectricité » bien sûr et qu’il possède un mix électrique fortement décarboné. Mais EDF a développé également trois compétences dans le domaine de la mobilité électrique. D’une part en matière d’infrastructures de recharge, domaine proche de son cœur de métier d’électricien et dans lequel elle a développé une offre commerciale avec sa filiale Sodetrel, et d’autre part dans l’évaluation technico-économique des batteries, compétence issue de l’exploitation des centrales nucléaires pour lesquelles les batteries constituent le secours ultime en cas de perte du réseau
électrique. Enfin, EDF dispose d’une expérience très étendue des usages de véhicules électriques. Dans un contexte où la consommation d’électricité stagne, la vente du carburantélectricité et les marchés de services autour de la mobilité électrique représentent donc une diversification intéressante à moyen terme pour le Groupe, qui plus est dans un domaine d’utilité collective proche de la mission de service public de l’entreprise. Quels sont les avantages d’un véhicule électrique par rapport à un autre mode de transport ? Pour la collectivité, le véhicule électrique permet de diminuer la pollution locale, principalement en matière de particules fines et de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre. Il permet également de réduire fortement les nuisances sonores en milieu urbain lorsque le véhicule roule à basse vitesse. Par ailleurs, le conducteur d’un véhicule électrique jouit d’un très grand agrément de conduite et d’utilisation. A l’intérieur du véhicule, il n’y a pas de vibrations, peu de bruit, pas de pollution, pas de changement de vitesses, le couple très élevé du moteur électrique à tous les régimes et le freinage par récupération d’énergie quand on décélère permet une conduite très souple… Essayer un véhicule électrique, c’est l’adopter !
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10 INTERVIEW Pensez-vous qu’à terme le véhicule électrique peut remplacer le véhicule thermique ? On ne peut imaginer, même dans 1520 ans, que le véhicule électrique remplace totalement le véhicule thermique mais le parc automobile français va radicalement changer. Les véhicules diesel ne seront plus dominants comme ils le sont aujourd’hui. Le futur parc automobile français sera composé en partie de véhicules essence à basse consommation et de véhicules électriques pour les particuliers et les utilitaires, également proposés en auto partage. Le véhicule électrique de demain aura une autonomie de 200 kilomètres et servira avant tout à réaliser des trajets domicile-travail. Il sera présent majoritairement en zone périurbaine du fait de la présence de logements individuels où la recharge domestique sera possible. Grâce au développement d’un réseau de charges rapides, les trajets pourront s’allonger mais le véhicule électrique n’aura tout de même qu’une place marginale dans les trajets interurbains. Que pensez-vous des différents modèles de véhicules électriques et des stratégies de leurs constructeurs ? J’ai moi-même essayé dans toutes les conditions d’utilisation depuis plus de dix ans un très grand nombre de modèles de véhicules électriques, y compris ceux des projets expérimentaux dans lesquels EDF était partenaire, et la majeure partie des modèles aujourd’hui commercialisés. La plupart des modèles des grands constructeurs sont des véhicules d’excellente qualité qui égale celle des véhicules thermiques. La plupart des grands constructeurs automobile ayant aujourd’hui dans leur gamme au moins un modèle de véhicule électrique, la diffusion auprès du
public peut se développer. Grâce au véhicule de très haut de gamme du constructeur californien Tesla qui fait beaucoup pour l’image du véhicule électrique, même les conducteurs amateurs de véhicules sportifs performants et haut de gamme sont servis ! Quel type de saut technologique ou comportemental ou encore quel type de soutien pourrait accélérer le développement du véhicule électrique ? Le développement du véhicule électrique doit passer par deux révolutions. Une révolution industrielle tout d’abord. Les constructeurs automobiles n’ont pas l’âme de révolutionnaires. Depuis leurs débuts, il y a plus d’un siècle, jusqu’à l’émergence du véhicule électrique, leur développement était fondé sur la permanence d’une technologie unique, celle du moteur à explosion à quatre temps, qu’ils ont considérablement perfectionnée. Ils sont parvenus ainsi, cas quasi unique parmi toutes les industries, à développer un triptyque : grande série – très haut niveau de qualité - coûts comprimés. L’apparition de la propulsion électrique les contraint, pour la première fois dans leur histoire, à connaître la révolution. Une révolution des mentalités ensuite. Un véhicule thermique se recharge en 5 minutes pour 800 à 1000 km d’autonomie gagnée mais la recharge d’un véhicule électrique est toute autre puisque ce sont les périodes d’immobilisation du véhicule (la nuit ou dans la journée quand leur utilisateur travaille) qui doivent être mises à
profit pour permettre au véhicule, une fois branché, de se recharger. La dimension comportementale de l’utilisation d’un véhicule électrique est donc primordiale mais les réseaux de vente des constructeurs automobiles ne sont pas aujourd’hui suffisamment adaptés à la promotion et la commercialisation des véhicules électriques. Les commerciaux ne connaissent pas encore bien le produit et trop peu de services sont proposés autour du véhicule électrique. Il reste ainsi un important effort à faire par les constructeurs pour baisser les coûts de la même manière qu’ils ont été compressés pour le véhicule thermique. Alors que le moteur électrique est plus simple technologiquement que le moteur thermique actuel, le véhicule électrique reste, hors batterie, plus cher que le véhicule thermique, ce qui ne peut pas durer. Le soutien des pouvoirs publics est bien sûr indispensable au développement pérenne de la mobilité électrique. Le bonus écologique doit être maintenu jusqu’à ce que le coût d’un véhicule électrique hors batterie rejoigne celui d’un thermique comparable. De plus, dans la même logique que pour les transports publics, l’Etat doit poursuivre son soutien aux collectivités territoriales pour développer les infrastructures de recharge ainsi que les projets d’auto partage. Je rêvais depuis l’âge de 12 ans de conduire un véhicule électrique et ce rêve je le réalise aujourd’hui tous les jours, toujours avec le même plaisir. C’est pourquoi je souhaiterais que ce plaisir soit accessible au plus grand nombre, dans l’intérêt de la collectivité. Interview réalisée par Anne-France HUSUM
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11 LES AVENTURES DE BOB En traversant certains pays durant son voyage, Bob a eu maintes fois l’occasion de croiser des entreprises étrangères profitant d’une main d’oeuvre pas chère pour se délocaliser.
Dessin : Jean MEYER
Il ne s’est pas non plus vidé la tête de tous les enjeux de la transition énergétique. Un point l’a particulièrement travaillé : le coût que représente certaines énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne, trop élevé par rapport au prix du marché, et pourtant subventionné, venant ainsi dérégler la tarification de l’énergie. À ces deux problématiques Bob, par un éclair de «génie»*, y a associé une idée : Délocaliser la production d’électricité d’origine éolienne pour en réduire les coûts, la rendre compétitive, favoriser l’ouverture du marché électrique européen, pallier au problème de l’intermittence de l’énergie éolienne et apportant encore bien d’autres avantages.
Jean MEYER * Génie, ici, est employé à tort. Il s’agit en réalité d’une idée bête.
La solution à l’intermittence des éoliennes selon BOB MASTÈRE SPÉCIALISÉ OPTIMISATION DES SYSTÈMES ÉNERGÉTIQUES - MINES PARISTECH - http://www-ose.cma.ensmp.fr/
La promotion 2013
Agenda Événement
Solar Decathlon - Compétition inter-universités autour du challenge « Concevoir et construire une maison solaire autonome en énergie ». World Energy Forum 2014 World Renewable Energy Congress (WREC)
Date
Lieu
27 juin – 14 Juillet
Versailles
21 - 24 Juillet 3 - 8 Août
Londres Londres
Rédaction :
Contacts :
Rédactrices en Chef Fabienne BREMOND & Capucine PLISSON
Contact infose@cma.mines-paristech.fr Téléphone 04 97 15 70 73 Mastère Spécialisé OSE Centre de Mathématiques Appliquées Mines ParisTech Rue Claude Daunesse - CS 10.207 06 904 SOPHIA ANTIPOLIS Cedex
Maquettiste Jérôme HOUËL Journalistes Tous les élèves du MS OSE
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