Le Nôtre et la terrasse de St Germain En Laye

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Le Nôtre et La Terrasse de St-Germain-en-Laye par Camille Poureau Mathilde Charée Camille Lefebvre

Quel dispositif scénographique pour la grande terrasse de St germain en Laye ?


Sommaire I Contexte

II Les Effets

1/ Introduction

1/Perspective rectiligne

2/ Historique du Château de St Germain en Laye 3/ L’époque de Louis XIV et l’intervention de Le Nôtre

2/L’anamorphose pour une promenade d’illusion. 3/Un belvédère détourné pour un paysage dynamique

III. Projet de le Notre

IV. Situation actuelle.

1/ Comparaison avec le projet de le Vau.

1/ La restauration de Corajoud.

2/ les moyens de l’optique : connaissance sur la perspective et entourage artistique de Le Notre.

2/ l’autoroute, la Seine et la terrasse

3/ moyens techniques : remblais, déblais; végétal; mobilier.

3/ Les effets du projet de Le Notre, aujourd’hui.

V. Ouverture VI. Bibliographie

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I Contexte / introduction, et Historique du Château de St Germain en Laye Magnifique éperon entouré de forets giboyeuses, Saint-Germain fut choisi vers 1130 par le roi Louis VI pour y construire une place forte. Le château de Saint-Germain, reconstruit par Charles V en 1367, devient, le séjour de prédilection de la Cour de France, depuis le règne de François 1er jusqu'à l'installation de Louis XIV à Versailles, en 1682.

Andrésy Ancien champ de tir

Quartier Gallieni

Achères

Maisons-Laffitte

Forêt domaniale de StGermain-en-Laye

Poissy Légion d’honneur

Château du Val 0

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Forêt Propriété de l’Etat Ville de Paris-SIAAP

St-Germainen-Laye

Le Pecq

Mareil-Marly

le domaine de St germain en Laye.

Seine SNCF

Un Château-Neuf fut également construit, entre le Chateau-Vieux et le Rive de la Seine (projet d'Henri II mené à bien par Henri IV). La forte pente du terrain fut divisée en six terrasses étagées agrémentées de parterres, de bassins et de jeux d'eau. Ce premier jardin, réalisé par Etienne Dupérac, Claude Mollet et Thomas Francini, fut aménagé entre 1594 et 1610. On y voyait des parterres, des grottes, des automates, et diverses plaisanteries hydrauliques dont l'alimentation en eau était l'œuvre des Francine. Sous Louis XIII, les jardins furent modifiés par Jacques Boyceau; Puis délaissés lorsque la cour quitta le château neuf après la mort du roi, en 1643.

En 1846, Loaisel de Tréogate, ingénieur du domaine de la Coronne, conçoit un jardin «paysager à l’aglaise», sur une parcelle de la forêt. Celle-ci est donnée par Louis-Philippe en dédommagement de la traversée des parterres de le Nôtre, pour la création de la première ligne de chemin de fer en France. Seule la Grande Terrasse fut préservée, bien que modifiée par le rajout d'une balustrade de fer forgé. Gilles Becquer, jardinier en chef du domaine national de Saint- Germain-en-Laye et historien de formation, explique qu’«encore aujourd'hui il a fallu une vingtaine d’années, lors des travaux de rénovation du XIXe siècle, pour construire cette immense rambarde.» Tellement longtemps qu’elle comporte à sa première extrémité un blason de la monarchie et, à l’autre, un blason de la République. Pour lui, pas de doute, l’«attrait de la terrasse est avant tout historique, car c’est le seul projet sur lequel on est absolument certain que le jardinier Le Nôtre ait intervenu.»

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L’Epoque de Louis XIV et L’intervention de Le Nôtre Louis XIV est né à Saint-Germain en 1638, et fréquente les lieux pendant son enfance. Il songe alors à s'y installer. En 1661, Jules Hardouin-Mansart construit alors «cinq grands pavillons d’angle qui ne seront jamais terminés. En effet, la Cour quitte Saint-Germain-en-Laye et s’installe définitivement à Versailles en 1682. « (Dossier de Presse du Musée d’archélogie nationale de St Germain en Laye - p5) Quant à Le Nôtre, il est chargé du parc, côté forêt. La réfection des jardins, est réalisée entre 1663 et 1680, où il commença par transformer les terrasses du château neuf. Vers le sud, Le Nôtre modifia l'ancien jardin privé de la reine (nommé boulingrin par Henriette d'Angleterre), en espace de gazon traversé d'allées ombragées.

Allée Henri II, située dans le parterre nord qui borde le château.

A l'opposé, du côté de la foret, il entreprit de relier le château neuf au château vieux par une série de jardins. Il y crée le Grand Parterre de la Galerie du Roi, y déployant de fastueuses broderies, entouré de rinceaux de buis. Il aboutissait sur un grand bassin, au delà duquel se trouvait la perspective des Loges.

Il accentua également la perspective vers la Seine en construisant au pied du château un amphithéâtre en fer à cheval, occupé au centre par un grand bassin avec effets d'eau. De part et d’autre, des charmilles et une double rangée d’ormes bouchaient la vue. Les dimensions allongées des parterres et la largeur du grand bassin central avaient été calculées pour que les proportions simulent une plus grande distance, depuis les fenêtres du roi, au premier étage du château. On constate donc la volonté de Le Notre d'inscrire ce jardin dans la vallée de la Seine grâce à une série de dispositifs optiques qui abusent le spectateur. La grande terrasse s'inscrira dans ce même projet scénographique.

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Graveur : Anonyme, 17e siècle

Vue cavalière du Château neuf de Saint-Germain - 1654 Sans doute réalisée d'après un dessin d'Alexandre Francine gravé vers 1614 par Abraham Bosse, dépeint les jardins entre 1597 et 1605. Le jardin en pente est encore planté d'arbres fruitiers froupés autour de deux gloriettes, alors que le jardin des canaux possède toujours ses bassins et sa fontaine centrale.

Les vues gravées des jardins, aujourd’hui disparus, nous montrent qu’au fil du temps ceux ci on été profondément modifié, le premier jardin en pente d’influence italienne cédant progressivement la place à un jardin régulier, selon le modèle donné par Le Notre.

Graveur : Perelle, Adam / Editeur d'estampes : Mariette, Jean Le chateau neuf de St-Germain du côté de l'eau - Fin 17e , éditée début 18e " On attribue à André Le Nôtre l'amphithéatre en fer à cheval au pied du Château neuf. Sans doute inspiré par le parterre de Latone à Versailles, celui-ci est précédé par une large volée de marches et bordé de chaque côté par une rampe en hémicycle entourant, un grand bassin avec effets d'eau." (Hazlehurst, Gardens of illusion, 1980, p.211)

Graveur : Perelle, Adam / Editeur d'estampes : Nicolas de Poilly Le Jardin de Saint-Germain du côté de l'avenue vers Maisons - Après 1684 "Lorsque Louis XVI choisit le château vieux comme résidence, Le Nôtre est contraint d'abandonner ses projets au château neuf pour se consacrer exclusivement au château vieux. Il commence alors par créer une grande perspective formée par l'allée des Loges, depuis l'aile nord du château vieux en direction de la forêt. " (Hazlehurst, Gardens of illusion, 1980, p.219)

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I LES Effets Avant toute explication technique qui permettra de comprendre les moyens de la réalisation du dispositif optique, il s'agit de percevoir exactement quels effets sont créés le long de la promenade de la grande terrasse. Nous nous attacherons donc ici à définir le fonctionnement de l'illusion optique appelé anamorphose et à représenter précisément le vécu du promeneur.

Perspective rectiligne La terrasse traverse les communes du Pecq et du Mesnil-le-Roi. Mais «son point de départ est le pavillon Henri-IV, lieu de naissance de Louis XIV et un des accès au domaine national de St-Germainen-Laye.» (Article «Jardins extraordianaires - La grande Terrasse, un panorama exceptionnel sur la vallée de la Seine - Journal des Yvelines 2011)

La grande terrasse est un balcon en lisière de la forêt, qui est conçue comme un véritable observatoire sur la vallée de la Seine. Installée en bordure du plateau, elle est précédé de la Petite Terrasse, un promenoir en corniche, elle-même de plein pied avec la terrasse supérieure du Château-Neuf. De 2400mètres de long sur 30mètres de large, la Grande Terrasse surplombe la Seine de 62mètres. On y accède suite à quelques marches dans le prolongement de l'allée du château Vieux et se découvre alors l'axe longitudinal de la terrasse en supériorité. Au premier tiers du parcours, on trouve une demi-lune, qui était une structure de fortification emblématique de l'époque. La terrasse s'achève par un deuxième octogone qui conduit au château du Val.

Ainsi, la grande terrasse représente par son étendue un défi pour le Notre : Comment inviter le promeneur àprendre un si long chemin, et ne pas le lasser dans un balade linéaire ? Le procédé optique intervient ici pour persuader le promeneur dans un premier temps que la terrasse n'est pas si longue, et que le bastion octogonal à son extrémité n'est pas si loin. Un travail de terrassement permet ainsi de distordre l'appréhension des distances. L'inclinaison en V poursuit son trompe l'œil avec la promenade du visiteur. En effet la déclivité, puis un léger faux-plat, abuse les promeneurs qui n'ayant parcouru que le tiers de la promenade, pensent avoir atteint sa moitié. La réelle distance des deux prochains tiers de la promenade ne se figure à lui qu’au fur et à mesure de son arrivée à la demi-lune, « les 220m du promenoir ont été alors physiquement éprouvés par la marche, déroulés comme par extrusion de leur première apparence » pour reprendre la formule de Georges Farhat (note 1). La plantation d’ormes et de charmilles rompt la monotonie de l’alignement tout en créant un effet de raccourci destiné à ne pas décourager le promeneur.

Plan - Le puits de la lumière du soleil d'après-midi, quand le reste est dans l'ombre

Note 1 : Georges Farhat Article « Le Notre : Anamorphoses, topographie et territoires » dans la revue Pages Paysages n°7.

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L’ anamorphose Pour une promenade d’illusion Définition : Le terme d'anamorphose désigne la déformation réversible d'une image. Le dessinateur joue des lois de la perspective pour rendre son sujet uniquement visible d'un certain point de vue . Ainsi le tableau les Ambassadeurs de Hans Holbein (note 2) représente l’anamorphose la plus célèbre peut être avec cette tâche brune qui se révèle être, quand on la regarde depuis le coté du tableau, un crâne. On constate le développement des connaissances en matière d'optique dans l'entourage de Le Notre notamment avec l'école d'artistes installée aux Tuileries. Ainsi, comme le rappelle Didier Bessot (note 3), « la diversification et le recherche théorique sur ces images déformées se produisent principalement entre 1610 et 1650 dans les milieux artistiques et scientifiques français : deux figures jouent un rôle essentiel, le peintre Simon Vouet et le religieux Jean François Niceron ». Ce dernier a par exemple publié les premières explications de constructions d’anamorphose dans son traité La perspective curieuse ou magie artificielle des effets merveilleux(note 4). On sait que Le Notre a étudié à l’académie des Tuileries où Simon Vouet enseignait et travaillait pour le compte de Louis XIII. Il prend la charge de jardinier des Tuileries (héritée de son père) en 1637 et reste très proche du milieu novateur de l’académie tout au long de sa carrière. Il ne fait donc aucun doute que les innovations sur l’art de la perspective lui étaient familières. On ne trouve pas de traces dans des écrits théoriques de l’application de ces connaissances sur l’anamorphose à des espaces paysagers ou architecturaux.

La théorie élabore au cours du XVIIème siècle toutes sortes d’objets d’arts permettant de donner à voir ces images déformés (miroir cylindrique, lentille polyédrales) mais ne nomme pas l’anamorphose comme un possible élément de l’architecture ou de l’art des jardins. Cependant, on sait que les praticiens du jardin au XVII (note 5) s’inquiètent des moyens de l’optique et des possibilités de raccourcissement de l’appréhension d’une distance par exemple. On cite ici Jacques Boyceau de la Barauderie : « la disposition et le département de tout le Jardin estant venue de haut, est remarquée et reconnue d’une seule veue, ne paroist qu’un seul parterre, dans lequel sont distinguez tous les ornemens : vous iugez de la bonne correspondance qui est entre les parties, qui toutes ensemble baillent plus de plasisir que les parcelles » (note5). C’est dans la critique contemporaine des jardins classiques que le terme d’anamorphose apparaît pour désigner les dispositifs optiques des jardins de le Notre. « La perspective dans les jardins d’André le Notre contredit l’idée d’une simple représentation de l’espace, de surcroit subordonnée à un point de vue unique. Bien en deçà de ses fonctions métaphoriques-ordre, domination, objectivité ou subjectivité …-la perspective est avant tout la science des apparences » (note 1). Le Notre joue avec les illusions de l’optique, les appréhensions communes de l’espace par un promeneur pour lui faire voir un espace plus grand, une allée moins longue, un bosquet plus épais que la réalité ne l’offre, comme ici sur la terrasse de St Germain en Laye. Note 2 : Tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein, 1553 Note 3 : Didier Bessot, article « Les perversions de la perspective » dans « Fragment d’un paysage culturel », ouvrage dirigé par Georges Farhat. Note 4 : Jean François Nicéron écrit plusieurs ouvrages abordant le sujet des anamorphoses (La perspective curieuse ou magie artificielle des effets merveilleux (1638), Thaumaturgus opticaus (1647)) et un grand créateur d’anamorphose : miroir cylindrique, fresques anamorphosées de St Paul et St Jean dans des couvents minimes. Simon Vouet l’aide à réaliser le frontispice du Thaumaturgus Opticus et est lui-même l’auteur du gravure anamorphosée de 1625 Note 5 : Voir à ce propos Olivier de Serres, « Considérations sur la disposition, la veue » in Le Théatre d’Agriculture (1600). Egalement, de Jacques Boyceau de la Barauderie, « De l’assiette des jardins à l’égard du plan de terre » in Traité du jardinage selon les raisons de la nature et de l’art, livre III, 2. Selon Georges Farhat (article de Pages Paysages (note 6)),le théoricien plaidait pour une agrégeance des parties contre le simple agrégat de parcelles.

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1.Au départ, on ne perçoit pas le bout de la terrasse. On aperçoit cependant une césure lumineuse sur ce qui semble être la moitié de la longueur totale de la promenade, au niveau de la demi-lune. Au loin, la promenade semble remonter et ne jamais se finir, les lignes du chemin ne se retrouvent jamais.

5.Le terrain initial est ici en surplombs de la terrasse mais la haie régularise ce tracé et masque le mur et la forêt.

6.Ici, le terrain initial passe en sous-bassement de la promenade. Le bastion octogonal est à présent très perceptible et il semble s'avancer dans le vide. 2.On perçoit davantage le trou de lumière que crée la demi-lune dans la haie

3.Au fur et à mesure de la promenade, la seconde section s'allonge, et nous percevons mieux sa longueur réelle.

4.Au niveau de la demi-lune, on perçoit bien le bastion octogonal qui termine la promenade. Le parcours restant est plus loin que ce que l'on se représentent.

7.Dernière ondulation du terrain initial, le mur dessine un ourlet que la haie masque pour conforter la vue d'une allée droite et à présent complètement plate.

8.A hauteur du bastion, on constate que la haie de l'allée et celle du cercle finale ne se rejoignent pas en réalité. La promenade s'achève avec une dernière illusion, celle de l'avancée impressionnante du bastion dans le vide.

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Un belvédère détourné pour un paysage dynamique On constate dans ce projet un deuxième aspect de la modernité de son travail, tout aussi remarquable aujourd’hui. La terrasse était avant tout un moyen d’accès au pavillon, un objet fonctionnel. Elle est aussi belvédère et ce au moins sur les trois points qui prévoit une halte du promeneur : le bastion octogonal, la demi lune et la rosace. Mais c’est même toute entière qu’elle offre un point de vue sur la vallée et la Seine. C’est ici que Le Nôtre propose un projet particulièrement innovant. Grâce au procédé scénographique qui attise la curiosité du promeneur et sa balade vers le bastion, la terrasse invite à un point de vue mouvant sur le paysage de la vallée. Elle détourne le procédé traditionnel du belvédère comme point fixe pour créer un belvédère dynamique, animé. La vue de la vallée évolue au fur et à mesure de la promenade grâce aux différences de niveaux de la terrasse.

Il est également intéressant de noter que la terrasse, en principe simple objet de circulation d’un point à un autre, « vole » finalement la vedette au grand paysage. Si Dezallier d’Argenville affirme que « le plaisir de découvrir de dessus une terrasse un grand nombre de villages, bois, rivières, coteaux prairies qui font les beaux paysages surpassent tout ce que l’on pourra en dire » (note 6), Le Nôtre choisit de mettre en concurrence le paysage et la profondeur de la perspective de sa promenade pour le regard. L’impression d’infini et l’élargissement progressif de la terrasse happent le regard du spectateur qui se détourne de la vue « classique » du grand paysage. L’anamorphose devient donc un moyen de requalifier la terrasse qui, d’objet amenant à la vue de quelque autre, devient le centre même des regards. De plus, la terrasse redéfinit le paysage environnant : on constate d’abord qu’elle reproduit un temps le mouvement de la Seine. De plus, on découvre un panorama embrasant une grande partie de la région parisienne, et ouvrant la vue sur l’axe structurant l’ouest parisien voulu par Le Notre (note 7). Le Nôtre met en scène le paysage (on retrouve cette préoccupation à Versailles dans l’alignement du grand canal aux tracés des coteaux), raconte le paysage grâce aux aménagements des jardins.

Bordée de nos jours de tilleuls, la Grande Terrasse est restée un lieu de promenade remarquable, d'où l'on découvre un panorama embrasant une grande partie de la région parisienne, et ouvrant la voie royale. Celle-ci désigne l'axe structurant l'ouest parisien, ouvrant une voie majeure rectiligne prolongée par une perspective dont l'origine à la fois géographique et historique était le pavillon central du feu palais des Tuileries. De la terrasse, on peut contempler des paysages allant de Maisons-Laffitte à Bougival. Orientée vers l’est, elle offre aux visiteurs matinaux une vue imprenable sur le lever du soleil. Avec, au loin, en points de repère, La Défense et la tour Eiffel.

Note 6 : Dezallier d’Argenville, La théorie et la pratique du jardinage. Note 7 : Les plans de le Nôtre prévoyaient une série de jardins en patte d’oie qui permettraient de relier visuellement le pavillon central du feu palais des Tuileries au Château Vieux de St Germain en Laye. Cette perspective n’a jamais vu le jour. Plan, Stochkolm, musée national, collection Tessin Harleman Croonsted visible dans l’ouvrage Jardins d’illusions de Hazelhurst.

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III Projet de le Notre / comparaison avec le projet de le Vau. En 1669, le mur de la vieille terrasse de Saint-Germain s’écroule par suite de vétusté et d’infiltrations. Le Nôtre se chargera des réparations. Il se trouve néanmoins en concurrence avec Le Vau, l’architecte du roi, qui propose un tracé de reconstruction rectiligne à partir du château dont les effets auraient été tout à fait différent. Plus subtilement, Le Nôtre soumet un tracé comportant une légère cassure au niveau du premier tiers du parcours, éliminant ainsi toute monotonie. Cet avis prévaudra Dessin autographe de Le Nôtre comparant son plan et celui de Le Vau pour la réalisation de la grande terrasse - Jardins d’illusions d’Hazelhurst

Dans l’un des rares dessins autographes qui nous soient parvenus de Le Notre, il compare les deux solutions. Le Vau proposait une terrasse à deux bras articulés par un bastion circulaire qui deviendra la Demi-lune. Son tracé suivait au plus près le relief naturel et aurait permis des dépenses bien moins importantes (Colbert le soutenait en ce sens). Le jardinier, lui, évite la cassure dans le plan et trace une ligne droite.

L’ouvrage terminé par un bastion octogonal s’avance sur le coteau. Les terrassements et maçonneries sont ici beaucoup plus importants par rapport à la volonté d’obtenir un effet optique. La brisure de la ligne est reportée sur le profil en long qui n’est pas solidaire du mouvement naturel du terrain.

De plus, comme le remarque Georges Farhat (note 1), ce tracé permet de gommer du regard le coteau agricole, vergers et prés. On ne commence à percevoir le bas de la terrasse (5-6m en dessous) qu’à partir des rives de la Seine, 600m plus loin. Ces terrassements permettent donc à Le Nôtre d’appuyer le regard du spectateur sur la courbure de la Seine (cf partie II).

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les moyens de l'optique : connaissance sur la perspective et entourage artistique de Le Notre. La Science et les techniques mises au service du jardin

Avant 1550, les tracés exécutés souffraient des possibilités limités de la technique, dans le domaine de la topographie. En 1556, Gemma Frisius publie aux Pays-Bas un traité : De ASTROLABO mathematico, où il recommande l'utilisation d'un nouvel instrument : le graphomètre (terme de 1597). Ce dernier est «constitué d'un cercle gradué, permettant de viser un point élevé depuis un autre point élevé.» Cette maîtrise, implique notamment le calcul des mesures, l'emploi du plan comme de la coupe et le maniement des échelles. Ces procédés interviennent en effet tout au long du processus de « mise en espace » du jardin, dans un va-et-vient entre le terrain et le papier, depuis le levé topographique par arpentage (évaluation des superficies) et nivellement (évaluation des différences de hauteurs), jusqu'au report du projet dessiné sur le sol. Autour de 1600, le perfectionnement des appareils de mesure va permettre aux paysagistes-jardiniers, de pouvoir adapter leurs projets à la réalité du terrain. Assimilée à une application de l’optique, la perspective permet à Le Nôtre d’élaborer des ordonnancements réguliers conçus pour être idéalement observés depuis un certain point de vue, à la manière d’une anamorphose d’échelle kilométrique, comme la Grande Terrasse de Saint-Germain-en-Laye.

Correspondances entre l'Art des Jardins, et l'Art de la Guerre

A la lecture des plans, on remarque l'usage de termes tel que "bastionnement", "demi-lune" ... ; qui font partie du vocabulaire des fortifications. A cette époque il n'y a pas de rupture entre les domaines de l'art et de l'urbanisme; celui des jardins et de l'art militaire. L'Art des jardins et des fortifications ont au moins un point en commun : l'angle de tir. Il importe que le champ visuel soit dégagé et que les axes de tir soient bien définis. Ce sont les méthodes propres à l'élaboration de la défense des forteresses qui vont servir à Le Nôtre pour réaliser ses fameux effets de niveaux - générateurs de surprises qui rompent la monotonie - et travailler tout particulièrement l'axe longitudinal de ses créations - autrement dit les perspectives.

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moyens techniques : remblais, déblais; végétal. La terrasse occupe le rebord incliné d'un plateau forestier et sableux. Elle suit, globalement, la direction longitudinale de la Seine et l'inclinaison du plateau. Réalisée selon le principe des citadelles à la Vauban, la grande allée droite est bordée, à l’ouest par la forêt et en appui sur un mur de soutènement qui, à certains endroits, dépasse les 12m de haut. Sa longueur totale est arrêtée par un vallon. En revanche, dans le détail, elle n'épouse pas tout à fait le relief naturel : elle est alternativement constituée en déblais ou en remblais, contre-haut ou contrebas. Cette diversité de configurations soulignée par l'ondulation du mur de clôture est normalement cachée par un alignement d'arbres régulièrement replanté de siècle en siècle.

Dans les compostions paysagères de Le Nôtre, on rencontre des effets d'optiques, basés sur les potentiels de la topographies et prévus pour être perçu dans le mouvement. Les séquences visuelles qui en résultent supposent une coordination des hauteurs et des distances, c'est à dire un modelé des sols précis.

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Topographie et terrassement.

Les comptes des Bâtiments du roi rapportent de très grandes quantités de terres et de pierres entre 1669 et 1667, pour constituer le massif de la Terrasse en remblais, remplir des trous de «fontis», rétablir les pentes du terre-plein de l’allée après tassements, maçonner le mur de soutènement dont la hauteur varie entre 3 et 8 mètres. Les travaux cyclopéens de terrassement demande une forte main d'œuvre, et vont se poursuivre jusqu'en 1681. Les remblais, judicieusement distribuées, définissent le profil en long dont dépend ici l'artifice optique. Celui ci consiste à présenter l'apparence d'une composition équilibrée, harmonieuse et régulière sur un terrain naturel accidenté grâce à un calcul d'image et de pentes.

La terrasse, malgré son apparente simplicité joue avec le terrain. «Le Nôtre a voulu donner l’illusion ici, d’une terrasse sans fin. Pour donner cette impression, la chaussée de la terrasse s’élargit imperceptiblement au fur et à mesure que le promeneur avance, ralentissant ainsi le croisement des parallèles à l’horizon. « (Guide web du Musée d’archéologie nationale du Domaine de St Germain en Laye - Le château et ses abords -Le Domaine national et les jardins de Le Nôtre p13)

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Par une série d'effets visuel, Le Nôtre a réussi à imprimer une dynamique au sien de la Terrasse. Conscient qu'une ligne droite n'invite pas le visiteur, il abuse l'oeil et crée une perspective raccourcie par une série de différences de niveaux.

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Remblais Déblais Terrain naturel antérieur au terrassement Terrasse Horizontale Mur de souténement Allée de tilleul Foret domaniale

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IV. Situation actuelle / Entre 1992 et aujourd’hui, de nombreux travaux ont été réalisés pour rénover la grande terrasse. La partie la plus longue des travaux, et celle qui a le plus transformé la perception que l’on avait en se promenant sur la terrasse, consistait à retrouver le panorama le long des 2 km qui la constitue. En 1992 seul 20% du panorama était visible depuis la grande terrasse, au surplomb des deux seules parcelles entretenues, qui étaient des parcelles privées. Partout ailleurs, la vue était bouchée par la végétation. Pour le compte de la SAPN, Michel Corajoud devient le responsable de l’aménagement du parc paysager pour que le pied de la terrasse soit en harmonie avec celle-ci et avec le reste du parc.

restauration de Corajoud

Au-delà de la terrasse en elle-même, c’est la vue que l’on souhaite retrouver, celle qui fait une grande partie de son attrait aujourd’hui. Pour se faire, il a fallu procéder à une longue une opération, en plusieurs séquences, qui se déroula sur 7 ans jusqu’en 2002, avec 35 chantiers. Le projet nécessitait en effet l’acquisition de la maîtrise du foncier sur les parcelles se trouvant au pied de la terrasse, soit plus de 150 parcelles (cf plan des parcelles cadastrales). Une fois cette étape administrative effectuée, il a fallu procéder à un travail d’élagage sur toute la longueur de la terrasse.

Les parcelles n’étant plus entretenues, les arbres qui avaient poussé à son pied dépassaient la balustrade de 6 à 10m, obstruant complètement la vue. L’état possède aujourd’hui 110 parcelles ; sur les 45 restantes, un accord a été passé avec les propriétaires pour que la zone proche de la terrasse soit entretenue par les jardiniers du domaine et ainsi garantir une unité de traitement sur la longueur de la terrasse, l’entretient d’une seule parcelle reste sous la responsabilité d’un privé.

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Il s’agit d’une zone de transition entre la forêt et la vallée, la partie que nous nommons ‘bas de terrasse’ se situe au pied du mur de soutènement sur une longueur de 3 kilomètres et une largeur d’environ 30 mètres. Le bas de terrasse est composé de plusieurs parties : la prairie fauchée, tondue deux fois dans l’année afin de préserver la flore et la faune, une haie champêtre, la vigne d’environ 2000 pieds et la dernière partie, le taillis fureté.

D’autre part, la tempête de 1999 a abattu les arbres qui cachaient le Château du Val, redonnant à la rotonde sa vocation de promontoire. A sa création, l’absence de garde-corps ménageait une continuité avec l’horizon. Étant donné l’affluence croissante des promeneurs, avec l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris/Saint Germain, la terrasse s’équipe, pour leur sécurité d’une balustrade (garde-fou). Elle fût commencé sous Napoléon III en 1857, selon les plans de Dufrayer architecte de la couronne, jusqu’en 1881.

Les autres interventions consistaient à retrouver l’aspect et la forme de l’ouvrage conçut par le Nôtre qui s’est dégradé avec le temps. Le mur qui séparait la terrasse de la forêt, le mur de clôture, était très dégradé, comme en témoigne Claude Veyssière Pomot, conservateur du domaine national de Saint-Germain-en-Laye , dans un article du magazine Polia : « Le mur de séparation entre la Grande Terrasse et la forêt n’était plus qu’un souvenir puisque sur plus de 800 mètres, il était pratiquement inexistant » . Il a été reconstruit entièrement, soulignant la topographie cahoteuse de la forêt qui vient disparaitre sur le bord du chemin, derrière les charmilles. On a procédé à un abattage des arbres qui constituaient l’alignement pour les remplacer par des tilleuls. La terrasse était bordée de 413 tilleuls, qui arrivaient en fin de vie. Ils ont été abattus pour laisser place à de jeunes tilleuls plantés en 2000, choisis en Hollande. Ceux-ci vont permettre à la grande terrasse de retrouver sa splendeur passée.

Les arbres sont taillés, la vue est entièrement dégagée : Tout était fait pour montrer la puissance du Roi-Soleil, au-dessus de la nature.

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Deux de ces éléments modifiés, l’engazonnement et la balustrade, qui nous semble aujourd’hui appartenir à l’entité de la Grande terrasse sont très critiqué par Franklin Hamilton Hazelhurst dans son ouvrage Des jardins d’illusion : le génie d’André Le Nostre. Ces aménagements des paysagistes sur la terrasse sont selon lui fait dans la méconnaissance du projet de Le Nôtre. En effet il dit à propos de l’engazonnement qu’il a « affaibli son effet monumental et amoindri l’illusion de parfait équilibre entre éléments proches et lointains de l’œuvre de Le Nostre ». Quant à la balustrade, elle « ne fait que gâcher l’effet visuel qu’il avait voulu obtenir », créant une barrière qui coupe « visuellement et psychologiquement, du vaste panorama qui s’étend à l’infini ». Selon lui, l’absence de garde corps dans le projet de Le Nôtre faisait ressentir au visiteur qui s’avançait vers le bord le sentiment de découvrir quelque chose d’interdit, faisant de cette expérience un moment d’excitation. La balustrade efface ce sentiment, pour en renforcer un autre : celui de sécurité du visiteur, peut être un passage obligatoire pour répondre à la fréquentation nouvelle de la terrasse.

Le mur de soutènement a été restauré, c’était une « opération indispensable en raison de l’état du mur » selon le conservateur. Une opération de purge et de consolidation du mur de soutènement a été lancée en 2003. La balustrade (dont l’entretient est annuel) a été elle aussi restaurée, et les sols ont été repris. Des carrières situées en dessous du domaine ont du être comblées et consolidées. Quand on se promène sur la terrasse il arrive que certaines parties soient protégées des piétons, l’entretient de la terrasse sur la totalité de sa longueur est quotidien. Entre la tonte, le désherbage, la reprise des sols, la consolidation du soutènement, il y a souvent un endroit qui nécessite le détour du promeneur sur le côté du chemin pour continuer sa progression. A sa création, la terrasse n’était pas gazonnée comme maintenant, mais recouverte de terre fine. Pour le confort du promeneur, des bancs ont été installés en 2004. L’alignement de charmilles a aussi connu une restauration : dernièrement, ont été planté 3000 charmes, créant une haie le long du mur de la forêt, pour retrouver l’impression d’être immergé dans le massif forestier et ne plus cloisonner la terrasse. Après sa plantation, un tuteurage a été réalisé. Le travail d’entretien réalisé par les jardiniers, sera l’arrosage, le désherbage manuel, le mulchage et la taille de formation.

Section transversale

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l'autoroute, la Seine et la terrasse La terrasse se situe au milieu d’un axe important de l’Ouest parisien, qui relie Nanterre à St Germain. Le projet d’une route reliant ces deux villes a commencé à être évoqué en 1963 mais ne fut pas réalisé immédiatement, il se heurta d’abord au véto d’André Malraux, ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Le projet réapparait en 1987 avec la particularité d’une exploitation privée, malgré une offensive générale les travaux sont lancés. Puis de nouveau un retournement de situation, le tribunal administratif de Versailles fait arrêter les travaux. Le président François Mitterrand s’offusquera même : « C’est Le Nôtre qu’on assassine ». Trois cent ans après sa construction, la Grande terrasse est pour de nombreuses personnes et personnalités une réalisation qui appartient à l’histoire et qui ne doit sous aucun prétexte être défigurée, elle fait partie du patrimoine. Une pétition signée de la main d’Edouard Balladur, Raymond Barre, Jacques Chirac, Jacqueline de Romilly paraitra même dans le Monde en janvier 1993.

LA COHérence du paysage avec l’aménagement de Le Notre

En mars de la même année, le Conseil d’Etat autorise la construction de l’autoroute de Normandie qui passera sous la grande terrasse, avec en parallèle un concours lancé par la SAPN (Société d’Autoroute Paris Normandie) de 100 millions de francs (15 millions d’euros) pour la restauration de celle-ci. Elle fut mise en service en 1996. Son tracé et la technicité du projet ont permis à cet axe de ne pas barrer le panorama dont dispose la grande terrasse, elle reste discrète, s’intégrant dans le paysage en reproduisant une courbe ressemblant au tracé de la Seine coulant tout près.

Autoroute A14 - Le pont sur la Seine vu depuis les terrasses de St Germain en Laye

En effet, quand on se promène sur la terrasse, on peut voir une courbe de l’autoroute mais qui se trouve à une distance suffisante pour ne perçoive aucune pollution sonore. Il est même impossible de deviner à quel endroit exact l’autoroute passe en dessous de la terrasse.

Un des aspects important voulu par Le Nôtre nous semble conservé actuellement. Avec cet ouvrage, Le Nôtre affirmait la puissance du Roi soleil et sa domination le territoire qu’il possédait. Il s’inscrivait dans le paysage tout en maîtrisant les effets créés par le projet qu’il a imaginé.

Quand on la parcourt aujourd’hui, la terrasse nous offre un panorama plutôt rare sur Paris, et donne le sentiment de dominer ce paysage. Ce que l’on Notre regard parcours la perçoit alors, ça n’est plus la puissance globalité du paysage avec ses d’un monarque mais l’ingéniosité de Le courbes et son relief boisé et Nôtre, qui a su construire ce lieu et le vallonné, la petite portion mettre en valeur. d’autoroute visible se fond La terrasse offre un point de vue sur dans ce relief et épouse la Paris et sur le nouveau quartier courbure de la Seine et de la d’affaires de La Défense, point de terrasse. repère de la ville avec ses grandes tours reconnaissables. Au loin se poursuit la compréhension de l’espace de l’ouest parisien avec la vue de la Tour Eiffel. Le panorama observé s’est donc transformé au cours des âges, la terrasse est le témoin du temps qui passe, tant par l’évolution du panorama Autoroute A14 dans la foret de sur la capitale que par les changements St Germain en Laye qui lui sont apportés pour répondre à de nouveaux usages.

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LES EFFETS DU PROJET LE NÔTRE AUJOURD’HUI La grande terrasse a subit de nombreux travaux depuis le projet de Le Nôtre, des travaux de rénovation on forcément été nécessaire pour conserver la forme globale de l’ouvrage historique. Mais ce que l’on peut percevoir aujourd’hui en parcourant cet endroit, n’a plus tout à fait le même aspect qu’à sa création.

vue actuelle depuis le bord extérieur du rond-point d'entrée vue imaginée depuis le bord extérieur du rond-point d'entrée

Les principales transformations formelles que l’on a trouvées visibles sont les tilleuls qui ont remplacé les ormes, l’ajout de la balustrade en fer, pour la sécurité, et l’ajout des pelouses. Ces transformations sont principalement dues au fait que la terrasse n’a plus la même fonction qu’au temps de Louis XIV. Sont objectif principal était de relier un point à un autre, permettant au roi de se déplacer.

Elle était utilisée presque exclusivement par lui, alors qu’aujourd’hui, c’est un lieu de déambulation ouvert à tous, pour se promener, admirer le paysage. Il est donc soumis à une fréquentation plus importante et doit s’adapter aux nouvelles contraintes induites. Elle perd sa fonction originelle de lieu de traversée pour aller du château au pavillon, quand les promeneurs courageux vont jusqu’à la rotonde, ils reviennent ensuite sur leurs pas.

L’ajout des pièces de gazon fait mieux apparaître les reliefs de la terrasse, elles accompagnent le mouvement du terrain et offre un jeu perspectif supplémentaire. Elles sont agréables au regard et à la déambulation. Le fait que la terrasse soit aujourd’hui beaucoup plus fréquentée a du jouer dans la décision de recouvrir une partie de l’étendue de la terrasse en pelouse.

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Nous avons donc étudié comment Le Nôtre installe sur la terrasse de St Germain en Laye un dispositif optique qui permet une promenade curieuse et surprenante au visiteur. De plus, la terrasse se veut comme un élément structurant du paysage : elle donne un point de vue sur le grand axe, répond au tracé de la Seine… Encore aujourd’hui, elle garde une cohérence avec les aménagements du territoire vu dans le panorama (la Tour Eiffel, les tours de la Défense, l’autoroute) même si elle doit aussi s’adapter aux nouvelles normes de sécurité qui peuvent ébranler le dispositif optique. La terrasse est de nos jours utilisée par de nombreux joggers, des promeneurs, mais aussi par des lycéens et collégiens étudiants dans des établissements proches du parc. La commune de Saint-Germain en Laye possède une immense forêt mais elle est dépourvue de grand jardin public. Cette nouvelle fréquentation pourrait-elle être propice à de nouveaux usages ? Et de ce fait, comment continuer à protéger, cette œuvre en dialogue avec son paysage, en y intégrant les évolutions fonctionelles de la terrasse ?

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BIBLIOGRAPHIE

* Le Nôtre , L’Art des jardins à la française - Richard Roudaut (Auteur), Jacques De Givry (Photographie) - Parution 05/2000 * http://www.universalis.fr/encyclopedie/jardins-sciences-et-techniques/3-le-trace/ * Le Nôtre : bonne sève ne pouvait mentir ! - Saint-Germain Magazine, n°220, mai/juin 1992, p. 10-11. * André Le Nôtre, fragments d’un paysage culturel : Institutions, arts, sciences, techniques - Georges Farhat - 2007 * http://www.montjoye.net/terrasse-le-notre * André Le Nôtre 1613-1700 : art et science des jardins et de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye - colloque 2 décembre 2000, Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain, n°38, p-190. * http://www.lenotre.culture.gouv.fr/fr/ja/sg/ acc.htm

* Le Nôtre et l’art des jardins - Bibliothèque nationale, Paris, 1964 - Br. 2297, catalogue. * Guide web du Musée d’archéologie nationale du Domaine de St Germain en Laye - Le château et ses abords -Le Domaine national et les jardins de Le Nôtre p13 * Des jardins d’illusion : Le génie d’André Le Nostre - Franklin Hamilton Hazlehurst et Alain Decaux - 2006

* Olivier de Serres, « Considérations sur la disposition, la vue » dans Le Théatre d’Agriculture (1600). * Jacques Boyceau de la Barauderie, « De l’assiette des jardins à l’égard du plan de terre » dans Traité du jardinage selon les raisons de la nature et de l’art, livre III, 2.

* VOINCHET Bernard - Redécouvrir l’oeuvre de Le Nôtre dans « André Le Nôtre « -Bulletin des Amis du Vieux Saint-Germain n°38, 2001, p. 9-14. * Dezallier d’Argenville - La théorie et la pratique du jardinage. * Georges Farhat Article « Le Notre : Anamorphoses, topographie et territoires » dans la revue Pages Paysages n°7.

Terrasse de Saint Germain en Laye - 13 mai 2010 Jérôme Bastianelli

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