2 minute read
LE MOT DE LA RÉDACTION MERCI
Mahoraises, Mahorais, Voilà trois ans que vous m'avez accueilli sur vos terres, au départ comme un énième mzungu enchanté de découvrir votre climat tropical, le turquoise inoubliable de votre lagon, l'émeraude des arbres recouvrant vos collines, la beauté paisible de vos plages. Mais, très vite, à la faveur du formidable métier qu'est celui de journaliste, je découvrais bien plus sur vous et votre société.
Votre sens de l'accueil, justement, n'hésitant pas à généreusement partager votre assiette ou votre verre, ainsi que vos histoires, que je ne vous rendrai jamais assez. Votre sagesse, à savoir profiter des petits bonheurs de la vie quotidienne, les plus importants, je le sais maintenant grâce à vous : un regard en l'air vers la verdure et la faune locale, un petit-déjeuner face à la mer, un voulé entouré de quelques amis sont autant de moments inestimables. Votre beauté aussi, Mesdames, toujours digne, élégante et forte, que j'aurai la chance de toujours admirer chez la femme qui est désormais à mes côtés, et que j'ai rencontrée ici.
Votre résilience. J'ai reçu tellement de leçons de vie à vos côtés, vous qui faites face à des problèmes inconcevables pour les habitants de l'Hexagone, que j'ai pourtant essayé d'écrire, sans jamais baisser les bras. Votre détermination n'a d'égale que votre sens de l'humour, en témoignent les sourires et les sarcasmes qui accompagnent chacun de vos tracas. J'ai également pu apprécier votre force lorsque vous entreprenez, dirigez, travaillez, vous engagez, élevez une famille, chaque jour, sans jamais faiblir, dans le contexte que nous connaissons.
J'ai enfin pu toucher du doigt une société, une culture, un patrimoine et une gastronomie riches et uniques, sur lesquels j'ai encore tant à apprendre. Quant aux motifs de mécontentement et de colère, nombreux à Mayotte, je préfère les laisser à mes consœurs, mes confrères et à leurs articles, tout en sachant que Mayotte Hebdo, Flash Infos et l’ensemble de la Somapresse resteront engagés pour celles et ceux qui font avancer le territoire. Je ne retiendrai que votre profonde et chaleureuse humanité, une bouffée d'air frais face aux insupportables relents xénophobes de notre époque.
Je m'en vais désormais pour une autre aventure tout aussi stimulante, avec toujours ce désir ardent de perpétuer la pensée d'Albert Londres, qui affirmait que le rôle du journalisme « n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Avec aussi, dans un coin de ma tête, la nécessité de porter à mon échelle la voix de Mayotte française « pour être libre », comme le défendait le Mzé, Younoussa Bamana.
À toutes celles et tous ceux qui auront croisé ma route, amis d'un soir ou qui le resteront, collègues qui m'ont tant apporté, lecteurs de mes articles, innombrables rencontres d'interviews, pour certaines mémorables, tendues, passionnantes, touchantes, j'aimerais dire merci. Mahorais, Anjouanais, Grand-Comoriens, Malgaches, Africains ou métropolitains, qu'importe. Vous resterez à jamais dans ma mémoire, mais aussi et surtout dans mon cœur. Une chose est sûre : je reviendrai à Mayotte, tant elle me manquera et me manque déjà. Bonne lecture à toutes et à tous, et à très bientôt.
Axel Nodinot