Mbote Souriez - Tresors d'Afrique

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TRESORS D'AFRIQUE

uriez


Pour bien vivre votre rêve du Congo et mettre à profit votre voyage, « Mboté Souriez » est le magazine qui vous présente les sites paradisiaques, les personnalités d’envergure, les opportunités d’affaires, les événements culturels, tout en vous invitant à planer avec les grands penseurs d’aujourd’hui et d’hier.

P76-77

GRAND ANGLE

P41-66 PREMIUM

P107-121 COCKPIT

DOM PERIGNON

LE MUST DU LUXE À KINSHASA

P05-59 TRESORS

D'AFRIQUE

P61-73 MAHOGANY P75-77 GRAND ANGLE P79-103 PREMIUM P105-135 COCKPIT P135-141 KARIBUNI

LA RVA RAMENE LA RDC SUR LES RADARS

P143-149 HUBLOT P151-161 MADE IN CONGO P163-171 INFOS DRÔNES

MUYEJ, LE VISIONNAIRE

P173-179 ESCALE P181-189

ICARE

P191-197 DESTINATION P199-203 TEMPS FORTS P205-207 BUSINESS TRIP P209-211 COUPS DE COEUR P213-217 CLIK-CLAK P219-223 INTELLIGENCES DU MONDE

NO2 Juillet - Septembre 2019

DIOR REND HOMMAGE À WAX

MICHAËL BERTHELOT

IL FAIT CHANTER LES PLATS AU PULLMAN


P144-145 P158-159 P176-177 P199-203 KARIBUNI

MADE IN CONGO

INFOS DRONES

DESTINATION

LES DELICES DU MONDE

UNE CAVE À VINS ET SPIRITUEUX

BENITA MUREKATETE

" LE SACRIFICE, CLÉ DE LA REUSSITE "

KAHUZI BIEGA

OKAPI, UNIQUEMENT CONGOLAIS

BARBARA KANAM

LA DIVA AU GRAND COEUR NO3 Juillet - Septembre 2019


EDITEUR

CREDIT PHOTOS

JEAN-CLAUDE EALE B.

FLAVIEN NZAZI EPHRAIM BAKU FRIDA KALONJI

DIRECTRICE GÉNÉRALE

P199-203 P209-211

TEMPS FORTS

COUP DE COEUR

LOLA MPETSHI DESSIN DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

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CLÉMENT TSHIABA

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COORDONNATEUR

GUYLAIN TSHIBAMBA REDACTEUR EN CHEF

REDACTION CENTRALE

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LE POÈTE EST MORT, VIVE LE POÈTE

LE DOGUE DE TIBET

LE CHIEN LE PLUS CHER DU MONDE

P219-223

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JEAN-CLAUDE EALE B. DIRECTEUR ARTISTIQUE

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TROU NOIR L'ASTRE COURONNÉ DES ARTS S'EN EST ALLÉ

UN MYSTÈRE CACHÉ DE LA NATURE DÉVOILÉ DANS UN PREMIER CLICHÉ

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Mboté Objets de toutes les convoitises lors des brutaux. chocs des civilisations, de l'Afrique et de l'Occident, les trésors culturels d'Afrique, objets d'une razzia systématique sous la colonisation sont allés faire le bonheur des musées coloniaux et des collectionneurs privés. Butins, rafles ou trophées de guerres de diverses, conquêtes, œuvres prêtées, dons illicites des chefs coutumiers ou d'États souverains ou vassaux, sont qualifiés d'objets de prédation coloniale. Certains étant connotés (à tort ou à raison) "sorciers" ou " diaboliques à travers le prisme par lesquels on a cherché à les affranchir de la tutelle de leurs dépositaires initiaux, les déchargeant dans la foulée de leur fonction religieuse, partant de leur " finalité formelle en échange d'une nouvelle définition sémantique, cosmologique ou esthétique d'emprunt. Dès lors, le musée qui accueille les pièces n'est plus le lieu de l'affirmation de l'identité nationale, mais il est conçu comme un musée des autres dont il conserve des objets prélevés ailleurs. Il s'arroge en outre le droit de parler des autres (ou aux noms des autres) et prétend énoncer leur vérité. À travers les objets et les récits portés par les collections dites ethnographiques se sont mis en place des représentations contrôlées des sociétés souvent essentialisées. A ce jour, le regard a changé, le monde a tourné et l'évolution des mentalités a heurté certaines consciences à travers le monde jusqu'au niveau des Etats. La restitution des objets d'arts africains détenus par des grands musées des anciennes métropoles coloniales fait débat. Résonnant comme le discours de la Baule appelant à la démocratisation à l'occidentale, le discours d'Emmanuel Macron a l' Université de Ouagadougou en novembre 2017 à résonné comme un écho d'un espoir de retour des œuvres d'art perdues. "D'ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l'Afrique." Alors que l'Allemagne et les Pays-Bas affichent leurs fermes volontés, en s'organisant pour restituer des pièces - parfois sans conditions, ailleurs la question prête à débats. La réceptivité de certains dirigeants occidentaux aux réclamations des pays africains depuis les indépendances, aux cris des intellectuels professionnels de la gestion du patrimoine muséal de même qu'à l'initiative Macron en elle elleNO6 Juillet - Septembre 2019

même quoiqu'encore diversement commentée, sont en général salués avec un enthousiasme mitigé. Les conditionalités draconiennes accompagnant les restitutions sèment a juste titre un profond doute dans les esprits. À Londres et à Bruxelles, on s'interroge, on rechigne : faut-il des restitutions temporaires, des prêts aux musées africains, confectionner des doubles, digitaliser les archives, ouvrir les inventaires massifs des musées européens pour que les musées africains aient une juste idée de leur propre patrimoine. Avec 180.000 pièces pour l'Africa Muséum de Tervueren et 90.000 pièces pour les musées publics français, les musées n'explosent que 10 % de leur réserve. Les plus crispés, et c'est un euphémisme, dans le débat sont les gestionnaires de grands musées occidentaux. Certains ont été hystériques parce qu'ils ne pouvaient pas envisager que ces objets dont ils avaient été les gardiens devaient légitimement partir. Aujourd'hui, ces œuvres d'une valeur inestimable ont trouvé des abris et des dignes qu'ils n'avaient pas avant la spoliation. Le processus de restitution est obligatoirement progressif en fonction de l'état de préparation de chaque Etat. Il ne faut pas réclamer pour réclamer, ni avoir pour avoir. Il faut en amont des projets d'appropriation. Cela passe par des projets éducatifs, mais aussi par la construction ou la réhabilitation des musées et la formation des conservateurs. Des musées flambants neufs de Kinshasa et de Libreville, au musée des civilisations d'Afrique noire de Dakar et d'Abidjan en passant par Cotonou au Benin, les musées sont édifiés, des gestionnaires formés. Nombre sont les pays qui ont entamé la rénovation d'un réseau de musées datant de l'époque coloniale et engagé d'ambitieux projets de construction de nouveaux établissements. Des comités en charge de la coopération muséale dont la première mission consiste à dresser l'inventaire complet des œuvres et des biens se mettent en place à travers le continent L'Afrique s'est d'ores et déjà mise en phase pour accueillir son patrimoine spolié. Il est impérieux à ce stade de trouver des dispositifs juridiques permettant le retour définitif et sans conditions d'objets du patrimoine sur le continent africain. Un acte de justice un devoir de mémoire


DEVOIR DE MÉMOIRE, ACTE DE JUSTICE

NO7 Juillet - Septembre 2019


Freddy Pita Kalala est un peintre, dessinateur et sculpteur congolais. Formé à l'Académie des beaux-arts de Kinshasa, il a deux sujets de prédilection : la beauté de la femme et la biomécanique. Il a une très grande maîtrise des couleurs, qu'il préfère vives, baignées de lumière, comme son pays. En dehors des représentations féminines, il peint aussi des personnalités significatives, tels que les pharaons d’Egypte ou des chanteurs, qui, selon lui, sont des artisans de l’histoire, à leur manière. La technologie est une source d'inspiration vive de son œuvre. On y voit des modèles nus qui se rechargent à des prises. Stromae ou d'autres célébrités qu'il représente sont des intérieurs de machines, en métal. L'ensemble de son oeuvre sublime la belle mécanique humaine et nous interroge sur notre futur. Serons-nous hommesmécaniques ou robots ?

NO8 Juillet - Septembre 2019


NO9 Juillet - Septembre 2019


NO10 Juillet - Septembre 2019


Pita Kalala - Stro mécanique (Collection privée JC Eale)

NO11 Juillet - Septembre 2019



M

S

tresors d'afrique

Sous la Direction de Jean-Claude Eale Balangy, avec la collaboration du Professeur Manda Tchebwa, de Guylain Tshibamba, d’Emmanuel Makila et de Pâris B. Diambanza, Mboté Souriez décrypte dans « Trésors d’Afrique » la problématique de la restitution des artefacts africains spoliés sous le régime colonial et qui font aujourd’hui l’attraction et la richesse des musées occidentaux et des collections privées. La restitution d’une portion de l’âme africaine soustraite via leur patrimoine culturel participe d’un devoir de mémoire doublé d’un acte de justice. L’Afrique est prête à accueillir ses trésors et à les protéger dans ses propres musées. Actualité oblige, Mboté Souriez vous emmène à l’Institut des Musées nationaux du Congo, édifice-bijou érigé à deux pas du Palais du Peuple. Deux mannequins vous serviront de guides au Musée de Tervuren, en Belgique, pour vous présenter la nouvelle robe dont s’est offerte cette institution. De son côté, Sindika Dokolo, le grand collectionneur d’arts proclame que l’Afrique ne trahira pas sa dignité pour rentrer dans ses droits, tandis que le critique d’art, Charles Tumba exhorte les africains à pénétrer l’esprit de la tradition grâce aux œuvres des ancêtres. Didier Claes, le Top mondial des marchands d’art africain calme le jeu : la question de la restitution des oeuvres d’art spoliées devrait se faire dans la conciliation.

Au chef, il faut des hommes, et aux hommes, un chef.


01

MASQUE TSHOKWE

RETOUR DES OBJETS CULTURELS SPOLIÉS

ENTRE RESTAURATION ET RÉAPPROPRIATION DES MEMOIRES PERDUES Autant les réactions en Afrique gagnent chaque jour en intérêt, autant l’initiative en elle-même, quoiqu’encore diversement commentée, est en général saluée avec un enthousiasme mitigé, tant dans le milieu des professionnels de la gestion du patrimoine muséal qu’au sein des dirigeants politiques africains.

DOSSIER PH. MANDA TSHEBWA


L

e meilleur hommage que je peux rendre non seulement à ces artistes, mais à ces Africains ou ces Européens qui se sont battus pour sauvegarder ces oeuvres, c’est de tout faire pour qu’elles reviennent. C’est de tout faire, aussi, pour qu’il y ait la sécurité, le soin qui soit mis en Afrique pour protéger ces oeuvres. Donc ces partenariats prendront aussi toutes les précautions pour qu’il y ait des conservateurs bien formés, pour qu’il y ait des engagements académiques et pour qu’il y ait des engagements d’Etat à Etat pour protéger ces oeuvres d’art’’. C’est en ces termes que le Président français Emmanuel Macron, s’adressa aux étudiants de Ouaga I, dans le grand amphithéâtre de l’université de Ouagadougou, ce 28 novembre 2017. Depuis cette annonce, une onde d’espoir semble avoir secoué tout le continent africain, majorée d’une once de soulagement. Du coup, vu d’Afrique, on retrouve ici comme un sentiment de contrition, de la part d’un descendant des anciens colons européens, face à ce qu’on peut considérer aujourd’hui comme un aveu, certes tardif, d’un ‘‘délit’’ longtemps nié que fut la dépossession du patrimoine symbolique africain et sa charge référentielle multiforme (sacrée, divine, temporelle...).

C’est à bon droit que la récente réunion organisée à l’UNESCO, à Paris fin 2018, a permis de mieux cerner cette actualité. On connaît l’intérêt que l’ONU porte à cette question face aux enjeux primordiaux des politiques patrimoniales mises en oeuvre depuis les années 1950. Politiques qui ont donné naissance à un certain nombre de textes, conventions, recommandations, proclamations émanant d’organes transnationaux, etc. Ces textes ont permis, chemin faisant, d’instituer certaines catégories juridiques dans le domaine du patrimoine autour des notions comme : ‘‘propriété culturelle’’, ‘‘patrimoine mondial de l’humanité’’ ou ‘‘patrimoine culturel immatériel’’. Cette nouvelle donne permet ainsi de retracer le parcours des objets (‘‘dérobés’’ et au temps et à leur intimité originelle) liés à la mémoire des peuples et leurs attaches cosmologiques d’antan, et d’affronter ce vent violent qui a emporté ‘‘mémoire et charmes rompus’’. Au terme de ce processus, il s’agira finalement de restauration de ces biens intemporels (et leurs failles mémorielles) encore dilués aujourd’hui dans l’inégale répartition

02

SCEPTRE BATON OBJETS DE DECORATION AFRICAINS (GABON)

des lieux de sociabilité et de socialité qu’il sied de retrouver, impérativement, en vue de les resocialiser à l’aune de la nouvelle éthique patrimoniale universelle. CES TRÉSORS SI RECHERCHÉS ? Objets de toutes les convoitises, dans l’histoire des rencontres entre l’Afrique et l’Occident, ils participent d’origines diverses, certains relevant de : Butins ou trophées des guerres de conquêtes ; Rafles opérées par le personnel militaire, clérical ou administratif de la période coloniale (1885-1960) ou leurs descendants ; Missions scientifiques antérieures à 1960 ; Oeuvres prêtées par des institutions africaines aux musées d’Europe, mais jamais rendues ; Dons des chefs d’Etat souverains faits aux chefs de gouvernements français opérant « sans prise de risque éthique » ; Transmission fondée sur un consentement libre, parfois naïf.


03 STATUETTE

DE MÈRE À L’ENFANT

YOMBE, RDC

(©National Museum of African Art, Washington)

Il y a là tant et tant de biens qui ont enjambé mers et océans pour ne jamais revenir sur leur terre d’origine. A travers ce discours d’Emmanuel Macron, on n’est pas loin de retrouver l’écho d’un espoir de retour. Autant qu’il nous en souvienne, déjà au tournant des années 1970-1980, l’UNESCO a cru bon de s’emparer de ce débat en apportant sa contribution à l’institutionnalisation des procédures quant à ce. Son directeur général de l’époque (1978) Amadou-Mahtar Mbow avait même, à cette occasion, lancé solennellement et sans détours un ‘‘appel pour le retour d’un patrimoine culturel irremplaçable’’.

Appel qui fait cause commune avec une autre position prise par l’UNESCO, en 1973, qui ne prêche pas autre chose que le ‘‘retour’’ ou la ‘‘restitution’’ (voir 23 rés. ONU, 19732006) de tous les ‘‘trésors’’ arrachés à leurs propriétaires légitimes par tous les moyens illicites, prédation coloniale ou autres, compris. Effectivement des objets de grande valeur ont été victimes d’un pillage systématique à différentes époques sur le continent africain, dès les premiers contacts avec l’Occident.

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CANNE DU ROI DES BÉEMBÉ (ROYAUME KONGO) EN RDC


Partant d’une rencontre triviale, l’ethnologie ‘‘infériorisante’’ des premiers amateurs d’art européens a manifesté un certain intérêt pour les objets rituels ou cultuels africains, sans doute attirés par leur caractère exotique, fantasque, sinon baroque. Tout en leur assénant une subversion sémantique, les nouveaux acquéreurs ont refusé d’y voir quelque charge de sacralité endogène capable de produire un quelconque discours ou récit valides.

05

STATUETTE

DE MÈRE À L’ENFANT


REARTICULER LA SYMBOLIQUE ORIGINELLE LES STATISTIQUES

DES OBJETS D'ART AFRICAINS DANS LES MUSEES EUROPEENS - Le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (L’Africa Museum de Tervuren) en Belgique (180 000 objets d’Afrique), - Humboldt Forum de Berlin (75 000), - Musée du Quai BranlyJacques Chirac (70 000) - Musée du Vatican (70 000), - British Museum (69 000), - Weltmuseum de Vienne (35 000)

NO18 Juillet - Septembre 2019

Après tant de siècles d’un ostracisme subi dans leur chair métaphysique, aujourd’hui il se pose, évidemment, à ces sociétés africaines (‘‘dépouillées’’ de leurs réserves d’imagination et d’une partie de leur sacralité) une question de fond : comment réarticuler la symbolique de ces objets à leur retour en terre première ? Est-il possible de la réinstituer si tant que certains dispositifs symboliques, quoiqu’étant demeurés virtuellement actifs dans certains cas, n’ont pu échapper à divers ‘‘processus et épreuves de re-sémantisation successives’’, majorées d’une surimpression de plusieurs couches de significations exogènes (Savoy et Sarr, 2018 : 25) ? Entre des canons et des codes esthétiques et éthiques singuliers, la question se pose avec autant d’acuité quand on sait que, chemin faisant, certains ont perdu dénominations, identités et fonctionnalités cultuelles ou rituelles, puisque altérées ou oblitérée sous le vernis d’une esthétique identificatoire de substitution tronquée.


Dans ce vaste mouvement de reformatage identitaire, il est à noter que reliquaires, pipes, sièges royaux, chasse-mouches, bas-reliefs, herminettes, masques zoomorphes ou anthropomorphes des antiques royaumes, statuaires équiformes, longiformes ou bréviformes, effigies janiformes, sculptures concaves ou convexes destinés aux activités rituelles ou ludiques (ornées parfois des cauris, de fils métalliques ou de verroteries), objets lithiques funéraires, bracelets, sceptres… et tant d’autres artefacts ont (entre canons esthétiques et éthiques singuliers) perdu leur intensité magique. Du coup, ils ont cessé d’être des signes d’une révélation métaphysique ‘‘ethnique’’, puisque détachés des mystères qui ont présidé à leur surgissement sous l’aura des ancêtres.

Faisant partie désormais des collections européennes et américaines (publiques ou privées), ces oeuvres mises en séries, ‘‘dés-essentialisées’’, ‘‘exposées’’ à la curiosité du grand public (sur cimaise ou en vitrine), hier appartenant à des confréries initiatiques, se sentent à l’étroit dans un univers spirituel qui, à égale considération, ne sera jamais le leur.

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STATUETTE

COKWE (ANGOLA) CHEF SALUANT ASSIS SUR UNE CHAISE PLIANTE (©SOCIEDAD DE GEOGRAFIA, LISBONNE)

NO19 Juillet - Septembre 2019


AU CŒUR DES ESPACES MUSÉAUX D’EUROPE Hier supports rituels privilégiés, déconnectés de leurs ‘‘écosystèmes participatifs’’ originels gonflés de leurs ‘‘réserves de potentiels’’ (A. Mbembe), eux-mêmes fondés sur des rapports de réciprocité consanguins, ces objets ont cessé d’être les mêmes en situation post-capture. Il y a de cela bien des années ! Les voilà devenus ‘‘objets d’art’’ ! ‘‘Art nègre’’ ou ‘‘Art africain’’, les nouvelles catégories sémantiques dont ils sont revêtus dans leurs diasporas outre atlantique, selon la sémantique conventionnelle de l’ethnologie africaniste, n’ont parfois d’égales que la célébrité, voire la curiosité, qu’ils suscitent, depuis, parmi les trésors ‘‘exotiques’’ des institutions muséales mondialement reconnues comme : le Musée de l'Homme ou des Arts africains et océaniens de Paris, celui du Quai Branly-Jacques Chirac, de Dalhem à Berlin, le Museum fûr Vôlkerkunde à Vienne, les musées de Londres, de New York, etc.

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MASQUE

DOGON (MALI)

NO20 Juillet - Septembre 2019

A combien peut-on les estimer aujourd’hui ? Les statistiques en date donnent pour le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (L’Africa Museum de Tervuren, aujourd’hui) en Belgique (180 000 objets d’Afrique), suivi du Humboldt Forum de Berlin (75 000), du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac et du Musée du Vatican (70 000), du British Museum (69 000), du Weltmuseum de Vienne (35 000), etc. Et ce, alors même que nombre de musées nationaux africains, sur leurs propres territoires, peinent à mobiliser 3 000 objets. Notons en gros que 90% d’objets africains se retrouvent actuellement hors du continent. Que le domaine de l’art africain demeure un des secteurs les plus inventifs, les plus chargés mystiquement et symboliquement, les plus originaux mêmes du monde. Que plus de 9 à 10 000 pièces, véritables ‘‘sémiophores’’ de l’univers religieux et de la royauté dahoméenne (sièges royaux, sceptres, bas-reliefs, colliers, ornements divers, etc.), du monde bantu (cumulant arts et styles, riches et divers : fang, kota, punu, teke, kuba, luba, cokwe, kongo, etc.) et créoles (pensons aux fameuses têtes séchées des Mahori) ont été déportées sans concession en France et ailleurs. Que cette première initiative de restitution, telle qu’annoncée par le Président Macron, devra faire jurisprudence parmi les autres anciennes colonies et puissances tutrices coloniales d’Europe et des Amériques encore réticentes. En attendant la concrétisation effective de la restitution puis du rapatriement des objets culturels dûment identifiés par la partie française (pour commencer), l’Afrique, comme surprise par cette main tendue de Macron, semble ne pas être totalement préparée à cette éventualité. Et dire que la balle est lancée. Il reste juste à la saisir dans son rebond pour intégrer cette nouvelle donne qui s’annonce dans nos plans de développement culturel. Cette main tendue est cependant assortie de quelques conditionnalités qu’a si bien rappelées Macron : assurer (à leur retour en terre africaine) la sécurité et le soin des objets si précieusement sauvegardés, ainsi qu’un régime de protection suffisant et conséquent. Condition sine qua non pour concrétiser la triple logique qui préside à ce projet de restitution, à savoir : ‘‘(a) réparation (psychologique), (b) rééquilibrage de la géographie culturelle mondiale et (c) nouveau départ’’.


LES SEGMENTS DE LA RESTITUTION C’est le lieu de noter que la notion de ‘‘restitution’’ interchange ici avec celle de ‘‘retour’’ des biens culturels dans une optique de (re)légitimation d’une propriété niée, sinon outrancièrement méconnue. Entre, d’une part, un Etat contrit (cédant) et, d’autre part, un Etat (re)légitimé, rétabli enfin dans son plein droit. La question ici se pose, tour à tour, en termes de ‘‘reconnaissance d’un tort’’, de ‘‘redressement d’une vieille injustice’’ ayant porté sur la mémoire, de ‘‘reconnaissance d’une dette morale’’, de ‘‘restauration du passé’’, de reconnaissance de ‘‘droit de propriété culturelle’’, sinon de ‘‘représentativité du patrimoine culturel’’. Catégories qui plaident pour une remise, dans la plénitude d’un droit, en faveur d’un propriétaire des ‘‘biens spoliés’’ astreint à retrouver une mémoire identitaire brisée. En prévision de l’opération de rapatriement annoncée par la France, faisant face au ‘‘principe d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité’’ d’objets appartenant au domaine public qu’induit le présent projet dans le droit positif français, il a été confié à Bénédicte Savoy (historienne d’art, membre du Collège de France) et Felwine Sarr (écrivain et universitaire sénégalais) la charge d’étudier tous les contours tant juridiques, moraux, éthiques que politiques de ladite restitution, ainsi que les conditions de leur protection dans les pays africains auxquels appartiennent ces biens culturels. Ce duo d’experts, spécialistes du domaine du patrimoine immatériel, vient de rendre (novembre 2018) son rapport à son mandant, le président Macron. En plus de 200 pages toutes les problématiques y sont passées au peigne fin (historique, anthropologique, sociologique, philosophique, géopolitique, juridique, etc.). Au détour de chaque page, le phénomène de ‘‘captation patrimoniale’’, dont parlait l’historien grec Polybe, y est analysé comme un acte de spoliation assumé et d’extraction du patrimoine d’autrui. Ne serait-ce qu’à cet égard, il mérite donc réparation.

MASQUE

BAOULE (COTE D'IVOIRE) On est là en plein contexte de détention de biens mal acquis, qui ne peut nullement échapper à un regard moral et juridique à la fois. Il s’offre à nous, ici, tout un travail de recontextualisation du champ esthétique de l’art ancien qui commande une ‘‘défolklorisation’’ (partant d’un regard exotique) au profit d’une ‘‘folklorisation’’ patriotique (de la part des Africains euxmêmes) de manière à permettre de faire triompher la vérité première de cet art-là, son essence intime et sa finalité ultime dans son ancrage local… Cela à la mesure d’une réappropriation esthétique, intellectuelle et économique d’un patrimoine imaginaire qui n’a que trop profité aux autres, au détriment de l’Afrique. Une chose est de revendiquer, une autre est pourtant de remplir les conditions d’un accueil digne du retour de vrais ‘‘enfants prodigues’’, avec à la clé un lit pour dormir dans un confort à la hauteur de la dignité qu’ils méritent après tant de siècles d’ostracisme.

NO21 Juillet - Septembre 2019


ETAPES DU RETOUR Il est cependant de la responsabilité des pays qui souhaitent recevoir le retour de leurs objets d’organiser leurs lieux d’accueil à l’aune des mêmes règles de conservations qui leur ont été conférées ailleurs. Sommes-nous prêts à cela ? Telle est la question qui se pose à ce stade du processus. A travers le rapport Sarr/Savoy, la démarche préconisée à cette fin suggère comme préalables entre autres dispositions : Une concertation transcontinentale en prélude de la remise des inventaires et du partage des objets numériques de la part des pays ‘‘restituants’’ ; Une restitution des pièces les plus symboliques réclamées de longue date par les Etats africains ; Une élaboration de commun accord et de bonne foi d’une méthodologie pratique des restitutions ; Un transfert (retour) des pièces dans leurs pays d’origine ; Une adoption des mesures législatives et des règles audacieuses pour rendre ces restitutions irrévocables (puisqu’il s’agit bien d’un retour définitif des objets culturels appartenant à autrui). Reste à affronter quatre défis majeurs : L’identification préalable et la localisation des objets revendiqués (en termes de provenance et allocation des droits dus aux personnes privées, collectivités villageoises, pays, etc.) ; La recherche moins timorée d’une dérogation au principe juridique d’incessibilité à tiers et

d’inaliénabilité des collections publiques (principe fondateur de la législation des musées en France) des objets faisant partie du patrimoine national français ; L’institution en droit interne (français) d’une voie de restitution définitive par la création d’une procédure ad hoc posant les bases d’un processus de restitution apaisé ;La formation des conservateurs des musées, du public (grand public et surtout jeunesse) ; L’optimisation des conditions de conservation (architecture, aménagement d'espace, filtration d'air ambiant, luminosité, scénographie, etc.). Il est heureux de constater à ce niveau que, précédant cette initiative en exécution de leurs politiques culturelles internes, le Gabon, le Sénégal, la RD Congo, le Maroc, le Mali et bien d’autres pays africains, viennent de se doter des édifices muséaux ultramodernes, capables de répondre à ces défis. Il reste à étendre l’expérience à l’échelle de tout le continent. Qu’importe le temps que tout cela prendra. Je reste convaincu qu’on y arrivera. A condition de concilier volonté politique, bonne foi des uns et des autres et esprit de partage d’un héritage qui, aujourd’hui, appartient à toute l’humanité et mérite de circuler constamment, sur la base d'une formule d’itinérance clairement définie, entre les différents musées.

DEVOIR DE MÉMOIRE, ACTE DE JUSTICE A mieux y voir, la restitution des biens culturels spoliés sous le régime colonial participe d’un devoir de mémoire doublé d’un acte de justice. Cette double articulation est résumée de façon heureuse dans les propos de Sarr et Savoy comme suit : ‘‘En reconnaissant la légitimité des demandes des pays africains de recouvrer une part significative de leur patrimoine et de leur mémoire, tout en oeuvrant à une meilleure intelligibilité de ce moment de l’histoire coloniale, ce processus de restitution permet l’écriture d’une nouvelle page d’histoire partagée et pacifiée, où chaque protagoniste livre sa part juste. Ces objets, qui pour une grande part ont été arrachés à leurs cultures d’origine par la violence du fait colonial, qui ont pérégriné à leur corps défendant, mais ont été accueillis et soignés par des générations de conservateurs dans leurs nouveaux lieux de vie, portent désormais en eux une part irrémédiable d’Afrique et d’Europe. Ayant incorporé plusieurs régimes NO22 Juillet - Septembre 2019


08

de sens, ils sont devenus des lieux de la créolisation des cultures et sont de ce fait armés pour oeuvrer comme médiateur d’une nouvelle relationnalité. Car l’ultime sens de la démarche des restitutions des biens culturels est de fonder une autre éthique relationnelle. En travaillant l’espace du symbolique, celui-ci devient tectonique ; ses répliques et les nouvelles valeurs qu’il charrie ne laisseront indemne aucun lien d’échange entre les sociétés africaines et européennes (l’économique, le politique, le sociétal). Les restitutions des biens culturels africains initient donc une nouvelle économie de relation, dont les effets ne sauraient se limiter à l’espace culturel ou à celui des échanges muséographiques’’ (Savoy et Sarr, 2018 : 75). Ils doivent s’étendre au-delà de la toile de légitimité culturelle locale. C’est, me semble-t-il, par ce biais qu’il devient possible, en laissant la porte ouverte à une médiation transcontinentale, de ‘‘solder les séquelles de la situation coloniale (…), de «sortir du récit unique et d’assumer une pluralité de perspectives» (Savoy et Sarr, 2018 : 30). Cela tout en ayant conscience que tout pouvoir d’être soi et par soi est d’abord « un pouvoir de mise en récit’’ (P. Boucheron, 2016) de sa propre geste et, surtout, celle de ceux-d’avant-nous. Partant de là, il faut commencer par restituer. Agir autrement donne à voir que l’absence chez soi d’un ‘‘patrimoine spolié’’ rend, quelque part, ‘‘la mémoire silencieuse’’, alors même que l’acte spoliateur en lui-même maintient la victime dans ‘‘la honte d’exister’’ (K. Lazali, 2018). Soixante ans après les indépendances, l’heure est venue de rééquilibrer les relations entre nous Africains et les autres, fût-ce au prix d’un laborieux conflits d’egos. Pourvue que chacun retrouve sa pleine dignité et l’équilibre géoculturel susceptible de contribuer à fonder une humanité partitaire, à l’échelle universelle.

MASQUE

DJIMINI (COTE D'IVOIRE)

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Dans la Tradition africaine, le Masque incarne la Force, le Pouvoir et la Sagesse, vertus vitales émanant de Dieu. L'artisan-poète qui le façonne pour reprendre la formule de Léopold Sedar Senghor « engage, avec lui, sa ‘société globale’, son histoire, sa géographie… Il répugne à l'anecdote, car celle-ci n'engage pas, étant dénuée de sens ». D’emblée, on saisit qu’un Masque africain n’est pas une oeuvre d’art stricto sensu. « ll est conçu pour être vu en mouvement et prendre vie par la danse soutenu par le langage secret des tambours parleurs, » comme le souligne l’écrivain ivoirien, Alphonse Tierou dans son ouvrage remarquable « Paroles de Masques - Un regard africain sur l’art africain ».

LES 3 PAROLES DU MASQUE Les masques sont donc, par essence, des objets de culte pour l’épanouissement individuel, la cohésion sociale, la prospérité collective, le maintien d’une morale conforme aux valeurs léguées par les ancêtres. Ils accompagnent les grandes étapes de la vie et entretiennent la mémoire communautaire à travers les mythes qu’ils véhiculent. L’ancêtre fondateur, « vumu ya ntete » comme disent les Ne-Kongo, le premier ventre reconnu(e) pour ses services exceptionnels à la communauté dans un passé mythique est le paradigme à retrouver, à copier. La partie sculptée, la plus travaillée, que l'on montre dans les musées n'est qu'un élément du masque, qui consiste, en fait, en un costume complet. Cette partie reflète la première Parole du Masque, une parole picturale qui détient une des clés de sa fonction sociale. Les Masques sont souvent taillées dans du bois, quelquefois en ivoire ou en bronze. Pour symboliser l’esprit, le danseur porte souvent un costume volumineux fait de raphia, feuilles diverses et tissus locaux munis d’amulettes. Il y a très peu de masques anthropomorphes.

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En effet, le but recherché n’est pas de reproduire la réalité mais plutôt de fournir un domicile à MASQUE un esprit, d’où le plus souvent IBIBIO des postures placides et (NIGERIA) impersonnelles dénuées de toute émotion. Les masques zoomorphes sont légion et représentent souvent le totem d’une société donnée. On vante la force du Lion, la puissance du buffle, la fécondité du bélier, l’instinct maternel de la pintade, la ruse de l’antilope, la sagesse de la tortue ou l’immortalité du crocodile. Il existe aussi des masques composites, mi-homme, mi-animal, voire la juxtaposition des parties d’animaux divers. Dans ces cas précis, il faut coller à la chorégraphie, à la musique et au chant pour saisir la deuxième parole du Masque. Le danseur masqué précise la fonction sociale ou liturgique du Masque par ses gestes, mouvements et éventuellement ses chants : chaque masque a un nom et une fonction bien définie. Porteur de la deuxième Parole du Masque, le danseur masqué est, en théorie mystérieux. Le public n’est pas sensé le connaître. Ses pas, ses mimes et ses déplacements sont


codifiés de façon rigoureuse par la société initiatique qui préside à la célébration du Masque concerné. Dans certaines ethnies, lorsqu’un porteur de Masque mourait, on détruisait le Masque qu’il portait et on en fabriquait un autre qu’on confiait à un autre acteur. Il existe ainsi un véritable lien fusionnel entre le porteur du Masque et le Masque. Celui-ci, récipient des esprits et des forces surnaturelles, est fabriqué par commande des prêtres qui ensuite les chargent d’énergie par des incantations. Certains sculpteurs possèdent aussi les formules incantatoires susceptibles de vitaliser leurs créations. Ce sont ces prières qui donnent aux Masques son côté mystique. Cette troisième parole du Masque est toujours cachée. Aucun sculpteur, ou forgeron traditionnel ne livre sa formule au public. Les spectateurs qui participent au « spectacle » des Masques ont beau chanter et danser, leur communion avec les esprits se situe plus à un niveau psychologique et émotif. Ils participent à une sorte de messe, peuvent communier par le pain et le vin comme dans certaines religions, mais ne vivent pas en profondeur, dans les entrailles de leurs âmes le mythe célébré ou le mystère évoqué. La quête de l’immortalité est la trame qui peut dévoiler la troisième parole du Masque, puisque le Masque est lui-même sensé immortel dans la mesure où sa saga se poursuit depuis la nuit des temps. Cela explique son omniprésence dans les rites funéraires de tous les peuples d’Afrique.

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MASQUE PENDENTIF

IYOBA

DE LA REINE IDIA (BENIN)

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Emmanuel Makila

L’AFRIQUE VEUT SES TRÉSORS CULTURELS SPOLIÉS Jusqu’à près de 90% d’oeuvres d’art pillées en Afrique par les colons se retrouvent en Europe, dans des institutions muséales de renom comme d’autres ou simplement dans des collections privées. «Les Africains du continent qui désirent montrer leur patrimoine à leurs enfants ne le peuvent pas. Tout ou presque a été dérobé. On ne saurait fonder le dialogue interculturel sur des pillages précédés par des meurtres coloniaux : les biens volés doivent être restitués », écrivent les intellectuels africains Près d’un milliard d’Africains ne peuvent admirer les plus belles productions culturelles de leurs ancêtres dans leur propre pays. Et, sur les 450 000 objets d’Arts africains dérobés pendant la colonisation, une grande quantité provient de la RDC, a estimé Joseph Ibongo, ex-Directeur général de l’Institut des Musées Nationaux du Congo. Le Mali en revendique à la France 6 910, le Tchad 9 296, le Benin 3 157, le Cameroun 7 838, Madagascar 7 781, etc. Même si la question de savoir à qui ces objets d’Arts appartiennent devient une question de conscience auprès des certaines autorités occidentales, on s’interroge comment chaque pièce du musée a-t-elle été acquise. Estce que le fait qu’elles aient été collectées pendant la période coloniale est suffisant pour dire que c’est illégal» ? Et, pour répondre à cette épineuse question, des Africanistes sont formels : la présence des objets d’art d’autres cultures en Occident est la matérialisation de structures de pouvoir, le résultat d’une colonisation violente. Dans cette optique, le président français

Emmanuel Macron est favorable à une restitution rapide de biens culturels africains. Il l’a promis en novembre 2017, lors d'une visite à Ouagadougou, au Burkina Faso. En annonçant la restitution d’oeuvres d’art africaines détenues par la France à leurs pays d’origine, le président français a lancé un pavé dans la mare. Les gouvernements des anciennes colonies ont saisi l’occasion, affichant leurs prétentions sans détour et attirant l’attention sur leurs propres musées. Dans une tribune parue dans Le Monde Afrique, le philosophe camerounais Achille Mbembe, pense que « Restituer ne saurait être ni un geste de charité, ni un geste bénévole. Restituer les oeuvres africaines aux Africains est une obligation, le point de départ d’un nouveau régime de circulation, sans condition et, sur l’ensemble de la planète, du patrimoine général de l’humanité».

L’OCCIDENT FACE À SES RESPONSABILITÉS HISTORIQUES Dans un rapport rédigé conjointement par l’historienne de l’art Bénédicte Savoy du Collège de France et l’économiste sénégalais Felwine Sarr de l’Université de Saint-Louis au Sénégal, les deux chercheurs préconisent de rendre ces oeuvres d’art africaines extorquées à l’époque coloniale à leur Etat de provenance. Ils proposent d’étaler cette restitution sur les cinq prochaines années. Celle-ci se déroulerait en trois étapes et comporterait notamment un inventaire des collections françaises suivi d’un forum de dialogue international avec toutes les parties prenantes.

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Et le rapport sur lequel se basait Emmanuel Macron ouvre grande la porte à ce type de revendications. «Il marque le début d’une nouvelle ère. En Europe, on est prêt à parler de restitution. Et le moment est aussi venu de prendre au sérieux les demandes légitimes qui émanent d’Afrique et de se réunir autour d’une table pour en discuter », affirme l’africaniste Jürgen Zimmerer. Il propose une solution pour que les Etats européens reconnaissent leur responsabilité historique et s’extraient du schéma colonial : « La restitution de l’ensemble des droits de propriété peut se faire même si une partie des oeuvres demeure physiquement en Europe… et qu’il est exclu qu’un retour de bien culturel ne prenne la forme d’un prêt d’oeuvres à des pays africains : en effet, pour des raisons juridiques, « des oeuvres d’art volées ne peuvent être prêtées ». Un comité ad hoc réuni à Paris prépare déjà le retour d’une centaine d’objets d’art.

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L’AFRIQUE PRÊTE À RÉCUPÉRER SES TRÉSORS Après avoir acquis leur indépendance, de nombreux Etats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont ouvert leurs propres musées nationaux. « Les infrastructures muséales y sont plus ou moins bien développées selon les pays », susceptibles d’accueillir les oeuvres d’art qui leur ont été dérobées, explique Zimmerer. Le Benin s’est déjà mis d’accord avec la France afin que 26 objets en bronze lui soient rendus et se prépare à en accueillir d’autres d’ici 2020. Trois nouveaux musées devraient y voir le jour le musée de l’Epopée des rois d’Abomey, le Musée international des Arts et Civilisations vaudous à Porto-Novo et le Musée de l’Esclavage, de la Résistance et de la Mémoire Toussaint Louverture à Allada. C’est également le cas pour Abidjan où un Musée des civilisations est créé. A N’djamena d’ailleurs, le musée national tchadien a déjà préparé un espace pouvant accueillir les quelque 9 000 objets d’art tchadiens, actuellement dans les collections françaises. Le Nigeria pour sa part réclame qu’une vingtaine de bronzes lui soit rendue. Le Ghana fait figure de pionnier en la matière de construction d’infrastructures muséales : dès 1957 le pays, inaugurait son Musée national, premier d’une longue série puisque 7 autres suivront, dont un musée consacré à la traite des esclaves. La RDC a construit un musée national digne de la grandeur de son immense trésor culturel.

ASPECT PRATIQUE DE CONSERVATION Un doute persiste cependant auprès d’anciens colons. En Angleterre par exemple, le British Museum trouve une parade pour ne pas rendre les oeuvres d’art car ses responsables indiquent que leur établissement n’est pas un musée colonial, mais un musée consacré au patrimoine mondial. Pour nombre de Directeurs de musées de renom, l’état actuel des infrastructures africaines constitue un frein à une restitution rapide des oeuvres. L'Afrique est-elle en mesure d’offrir des lieux pour conserver les oeuvres qui seraient éventuellement transférées ? Guido Gryseels, Directeur de l’Africa Museum en doute mais le musée national du Congo livré au premier semestre 2019 dément ses dires


LES RECORDS DE VENTE D'OEUVRES CLASSIQUES AFRICAINES JUSQU'À 2014

La statue féminine senufo de Côte d'Ivoire, du maître de Sinasso 12 millions de dollars en 2014

Le masque Fang Ngil du Gabon 7,5 millions de dollars en 2006

La figureKota, également du Gabon 6 millions de dollars en 2015

La statue Fang Mabea du Cameroun 5,17 millions de dollars en 2014

Le masque Muminia Lega de la RD Congo 5,17 millions de dollars en 2014


A l'origine des Musees L’institution muséale nous vient, comme la plupart d’institutions caractéristiques des civilisations contemporaines du Bassin Méditerranéen. Dès le 3 siècles avant Jésus Christ, l’Egypte des Ptolémée inaugurent le premier Musée dans la ville d’Alexandrie. Il fait en même temps office de bibliothèque, où les principaux savoirs et connaissances de l’époque sont conservés. Spiritualité, astronomie, zoologie, botanique, géométrie, arts.

L'actuel Musée d'Alexandrie NO30 Juillet - Septembre 2019


Dans une vision du monde élitiste, résumée par l’adage christique « on ne jette pas de perles aux pourceaux », le muséebibliothèque d’Alexandrie est réservé à quelques initiés et a pour vocation de vanter la grandeur de la dynastie régnante. Le terme « musée » lui-même vient du grec museion, temple des 9 muses, ces déesses patronnes des principales disciplines académiques majeures de l’époque : l’histoire, la musique, la tragédie, la comédie, la poésie lyrique et la danse, le chant nuptial, la pantomime et la rhétorique, l’astronomie et l’astrologie ainsi que la poésie épique. Si l’idée de démocratiser l’accès à la connaissance a connu un début de balbutiement dans la Rome antique, où les œuvres d’arts étaient exposées dans les lieux publics, c’est seulement à la Renaissance européenne vers le 16-17èmesiècle que naissent les musées modernes. Au Moyen-Age européen, les œuvres d’art été conservées dans les églises, quand elles relevaient de la religion, soit dans les palais des aristocrates, quand elles étaient qualifiées de profanes. Naturellement, elles n’étaient pas à la portée du tout public. L’Italie fut la première à construire des musées modernes. Leur architecture s’inspirait des temples anciens. La seule innovation était la présence des nombreuses fenêtres qui permettent à la lumière de passer. La préoccupation était de retrouver des vestiges de la grandeur passée de leurs ancêtres. De ce point de vue, la création des musées participait d’une volonté de propagande nationale, motivation qui a conduit le roi Léopold 2 a projeté la construction du Musée de Tervuren.

Le Pharaon Akhenaton, le Père du Monothéïsme

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MBOTE SOURIEZ REPORTAGE IMMERSION

Mboté-Souriez, votre magazine premium est allé au coeur de l’Africa Museum à Tervuren, dans le cadre de sa thématique Trésors d’Afrique, accompagné des mannequins, pour vous dévoiler le nouveau look de cette institution, qui vient de rouvrir ses portes après cinq ans de fermeture pour travaux de rénovation.

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AfricaMuseum de Tervuren Rénové après 5 ans de travaux, l'Africa Muséum veut présenter les choses autrement, avoir un regard plus critique sur la colonisation. Il parle aussi de l’Afrique centrale avant les colonies et des défis actuels. Lors de la conférence de presse de présentation de la nouvelle vision de l'AfricaMuseum, connu sous le nom du Musée royal d'Afrique centrale, Guido Greyseels, son directeur a d'emblée reconnu que le musée a servi d’instrument de propagande pour la colonie avant d'ajouter : " aujourd’hui notre musée estune référence mondiale sur l’Afrique centrale, avec entre autres 4 km d’archives, des programmes avec 20 pays et 130 scientifiques africains formés chaque année. » Dans un splendide cadre de verdure situé aux portes de Bruxelles, une structure ultra-moderne a été édifiée, à côté du bâtiment principal. Cube de ver en guise d'entrée, magasin au rez-de-chaussée et restaurant sur l'immense parc à l’étage, enfin accès par un couloir souterrain d’une blancheur immaculée, orné d’une pirogue d’une longueur spectaculaire, un « cadeau » du Congo fait au roi belge en 1958. La direction du musée confesse aussi que le plus difficile n’a pas porté sur les travaux en tant que tels, mais sur le changement spirituel qui veut positionner Tervuren comme une place de débat. « Une exposition permanente d’art contemporain africain contribuera au nouveau narratif sur le colonialisme. La rénovation du musée rebaptisé AfricaMuseum n’a pas tout réglé. Certains Belges d’origine congolaise trouvent qu’il y a encore beaucoup à faire pour que notre population sache ce que les Belges ont fait dans leur pays. Le Congo, lui, voudrait récupérer certaines œuvres emportées par les Belges ainsi que des archives, comme des cartes des richesses du sous-sol congolais. Cela devra faire l’objet d’accords entre les deux pays. David Van Reybrouck, auteur du célèbre Congo, une histoire (Actes Sud, 2012), a rappelé que le musée de Tervuren était devenu le « fossile parfois embarrassant de la vantardise coloniale ». Il voit dans sa rénovation un « évènement d’importance nationale, une avancée majeure dans la façon dont la Belgique gère son passé colonial, longtemps vu comme un motif de gloire et de fierté ».

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A LA GLOIRE DE LÉOPOLD 2 Après la très controversée exposition universelle le musée créé à Tervuren à la périphérie de Bruxelles, a été la vitrine des objets d’Afrique centrale. A l'origine, les colons belges étaient encouragés à ramener des objets pour enrichir les collections du musée. Depuis les années 1950, le musée présentait les mêmes objets, avec les commentaires et la vision

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de l’Afrique d’il y a 60 ans. Le changement idéologique du nouveau Tervuren tombe à pic pour décrisper les tensions, même si elle ne satisfait pas pleinement les Congolais, dont la préoccupation majeure est la récupération de leur patrimoine pillé. Cela devrait s'effectuer de façon consensuelle, plaide l'antiquaire belge d'ascendance congolaise.


Vue d'une des Salles d'exposition du MusĂŠe de Tervuren


Africa Museum le trait d'union NOUVELLE EXPOSITION PERMANENTE Dans sa nouvelle exposition permanente, l'AfricaMuseum présente aussi la longue histoire du continent, qui commence souvent d'un point de vue occidental avec l'arrivée des Européens. "Et pourtant,

LA ROUE DE L’HISTOIRE N’A CESSÉ DE TOURNER ET LES ARTÉFACTS QUI FONT LE BONHEUR DES VISITEURS SONT, POUR LA PLUPART, LE FRUIT DU GÉNIE DES AÏEUX DE CES MANNEQUINS

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l'Homme est né en Afrique", rappelle le musée. Une oeuvre phare est le masque de Liavela, la plus ancienne sculpture en bois connue (8e ou 9e siècle), retrouvée en Afrique centrale.


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MONUMENT HISTORIQUE Le musée, classé monument historique, n’a pas pu, tout de même, faire table rase de tous les pans de son histoire, y compris les plus critiqués. Il garde ainsi intacte sa galerie des crocodiles, avec sauriens empaillés, papillons épinglés et poissons dans le formol. La direction du musée s'en défend en insistant sur le côté pédagogique et

scientifique. Il fallait montrer comment les musées d'histoire naturelle étaient conçues à l'époque. Côté scénographie, cette fameuse salles des crocodiles est séparée des autres salles par un écran pour traduire la césure radicale qui intervient désormais entre le Tervuren colonial et l'AfricaMuseum.

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UN COMBAT DE LONGUE HALEINE LA RDC A ENVOYE UNE REQUÊTE À LA BELGIQUE POUR LA RESTITUTION DE SES OEUVRES D’ART Nombreux sont les Congolais qui pensaient que la restitution de leur patrimoine par la Belgique (et dans une moindre mesure par la France) était le cadet des soucis des gouvernants. Par les canaux officiels, le Congo a émis le voeu de récupérer ses trésors coloniaux spoliés par la Belgique pendant la colonisation, à l'initiative de l’exPrésident Joseph Kabila. A son époque, le

Maréchal Mobutu Sese Seko avait, en 1970 déjà, obtenu la restitution de 1 042 pièces par la Belgique. Les premières revendications à fin de restitutions des objets congolais conservés dans les musées européens ont débuté timidement à partir de 1955, lorsque les premiers congolais ont foulé le sol belge et découvert l'ampleur et la valeur de cet inestimable patrimoine matériel, spirituel et culturel.

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L’AFRIQUE VEUT SES TRÉSORS CULTURELS SPOLIÉS Situé le long du boulevard Triomphal, non loin dela Cathédrale du Centenaire, le Musée National de la RDC a été livré au gouvernement congolais le 14 juin 2019, après 3 ans des travaux. Ce somptueux édifice d’une superficie de 6000 m2, qui comporte 3 grandes salles où sont exposés 12.000 objets magnifiques du patrimoine culturel congolais, est le fruit de la cooperation sud-coréenne, via son agence de développement KOICA, laquelle a investi 21 millions de dollars usd pour concrétiser ce projet. NO42 Juillet - Septembre 2019


Description BÂTI SUR DEUX NIVEAUX. AU REZDE-CHAUSSÉE, ON TROUVE LA PREMIÈRE RÉSERVE, UNE SALLE DE RESTAURATION DES OEUVRES D’ART

“Le but de ce Musée est de promouvoir la culture congolaise, a déclaré l’ambassadeur Coréen, le jour de l’inauguration. Les congolais pourront découvrir et mieux appréhender les réalités de leur histoire, à travers les œuvres d’art, les instruments ancestraux de musique, les livres et autres documents qui y seront exposés. Cela attirera beaucoup de touristes aussi bien de la RDC que des pays voisins et lointains.” Si certains conservateurs des musées africains d’Europe, voient d’un mauvais oeil l’érection de cette belle bâtisse, qui lance un signal fort au monde que l’Afrique est prête à accueillir ses Trésors volés, d’Afrique et d’Europe des voix conciliantes s’élèvent pour que la restitution des oeuvres se déroule dans la concorde, plaide la le conservateur Didier Claes. Franklin Mubwabu, Directeur adjoint du Muséede Kinshasa

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Toutefois, des appréhensions persistent comme l’écrivait Colette Braeckmans dans sa chronique de décembre 2018 au Soir de Bruxelles. “Le musée du Quai Branly n’est pas le seul à frémir. A Tervuren aussi, un souffle d’effroi est passé. Car, avec ses 180.000 pièces d’origine africaine, venues essentiellement du Congo, le musée créé par Léopold II est l’un des plus riches du monde et c’est toute la culture du bassin du Congo qui se trouve exposée dans les armoires de bois tropical ou dans des caves immenses où des chefs d’œuvre soigneusement rangés et répertoriés dorment dans les tiroirs ».


Musee National


Premiere salle d'exposition

La problématique de la restitution n’est pas née de la dernière pluie. Dès 1955, les premiers Congolais a foulé le sol belge et a visité le musée de Tervuren ont été scandalisé par l’ampleur et la variété du pillage. De timides réclamation ont été faites, jusqu’à ce que le maréchal MOBUTU obtienne la restitution de 1042 pièces pour l’Institut des musées nationaux du Congo, sis sur Ngaliema. Pour ne pas perdre la face, les Belges ont parlé des « dons »… Aujourd’hui, avec le pimpant Musée national de la RDC solide sur sa base, vaste et moderne, le compte-à-rebours pour le retour définitif des Trésors d’Afrique. Un bras-de-fer plus ou moins feutré est au rendez-vous de cette bataille multidimensionnelle.



Deuxieme salle d'exposition

Depuis un peu plus de 50 ans, les artéfacts de la RDC étaient pro¬visoirement conservés dans les hangars, à la merci des intempéries, de la poussière, des mites, des ron¬geurs et même des personnes mal intentionnées. Aujourd’hui le gou¬vernement congolais a doté le pays d’un musée digne de ce nom, grâce à la coopération coréenne.


Des objets autrefois conser¬vés au Mont-Ngaliema ont été libérés. Ces 12 427 objets seront exposés ici, dont déjà 427 artéfacts dans 3 salles d’exposition. Le transfert des autres objets d’art suivra, les¬quelles seront logés dans les réserves. Les espaces libérés par ces objets peuvent être comblés par des oeuvres que pourra restituer la Belgique (REPETITION)


‘‘Mon père m’a transmis une valeur que je transmets à mon tour à mes enfants : c'est qu'être Noir est une responsabilité’’

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ENTRE BUSINESS ET ACTIVISME CULTUREL Sindika Dokolo L’homme se définit lui-même comme un «businessman activiste culturel ». Né en 1972 d’une mère danoise et d’un père congolais, il est le gendre du président angolais José Eduardo dos Santos, dont il a épousé la fille aînée, Isabel dos Santos, En1999, il s’installe à Luanda où il monte successivement plusieurs entreprises dans différents secteurs (mines, ciment, pétrole, télécoms).

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L

’année 2003, Sindika Dokolo convole avec Isabel dos Santos, la fille aînée du président angolais José Eduardo dos Santos. Ebloui par Pharynx de Basquiat, il se découvre une nouvelle vocation de collectionneur d’oeuvres d’art contemporain. En 2003, il rachète une partie de la collection de l'Allemand Hans Bogatzke, qu'il étoffe rapidement. Forte de 5 000 oeuvres, sa collection est aujourd’hui la première en Afrique. Quel bond de géant, lorsqu’on se rappelle que le fils Dokolo a organisé la première Triennale de Luanda en 2006, sans aucun soutien financier public, ni privé, un an

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seulement après avoir créé sa fondation. Dokolo a bénéficié des conseils de l’artiste angolais Fernando Alvim, qui deviendra par la suite le vice-président de sa Fondation. Grâce à Alvim, il a pu racheter une grande partie de la collection de l’Allemand Hans Bogatzke. Ce qui intéresse Sindika Dokolo dans l’expression contemporaine, c’est son contexte. ‘‘La prétention de sortir du cadre de l’esthétique et de l'élitisme pour porter l’ambition parfois démesurée de changer le monde’’. Le plus grand collectionneur africain se voit sur le champ de bataille où il doit repousser des lignes que les générations futures n'auront plus à re-

pousser. Et ce n’est pas avec une certaine fierté qu’il clame : ‘‘Nous avons intégré les circuits et le monde de l'art sans baisser notre pantalon’’. Et d’ajouter ‘‘la bien-pensance est le trait commun de beaucoup de gens dans l'art à l'égard de l'Afrique. La valeur ajoutée de ma collection, ce qui lui donnera de l'importance un jour et lui en donne déjà, c'est son positionnement politique’’. Les goûts de Sindika Dokolo en matière d’art tiennent autant compte de la maîtrise technique, que de la vision de l’artiste. ‘‘Mon père m’a transmis une valeur, que je transmets à mon tour à mes enfants : c'est qu'être noir est une responsabilité’’.


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Didier Claes est devenu une figure familière dans le cercle étraoit des grands antiquaries belges. D’origine congolais, il a gardééses attaches culturelles avec la terre natale à travers des voyages fréquents et l’étude passionnée des cultures et civilisations africaines.

"AFRICAMUSEUM, OBJET DE CONCILIATION, PAS DE DISCORDE "

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DIDIER CLAES DIDIER CLAES BELLE HISTOIRE D'AMOUR...DE L’ART Cette connaissance directe lui permet de mieux dénicher les oeuvres rares et les plus précieuses qu’il vend aux galeries bruxelloises, parisiennes ou new-yorkaise. Sa galerie d’art est située dans le prestigieux quartier de Sablon à Bruxelles et expose les ojets d’art de belle facturee provenant des collections européennes. En 2005, il intègre la Chambre des Experts en OEuvres d’Art, et, dans la foulée, la Chambre royale des Antiquaires de Belgique ainsi que le Syndicat National des Antiquaires français. En 2008, Didier Claes participe à sa 1ère édition de TEFAF (The European Fine Art Fair) à Maastricht, prestigieux salon d’antiquaires. Dans le même élan, il implemente plusieurs projets. Vice-président de Bruneaf, il est co-commissaire en 2007 de l’exposition Mestach l’Africain puis de l’exposition Congo mythical masks en juin 2009, à Bruxelles. En 2011, il est commissaire de l’exposition Arts d’Afrique et dirige l’ouvrage Empreintes d’Afrique : l’art tribal au fil des fleuves aux Editions 5 continents. En 2015, Didier Claes est commissaire de l’exposition Uzuri wa Dunia («beautés du monde» en swahili), qui a rassemblé 130 chefs-d’oeuvre dans l’Ancienne Nonciature à Bruxelles, à l’occasion des 25 ans de Bruneaf dont il a été président du comité de 2013 à 2016. Didier Claes a une activité débordante et ne cesse de truster les titres et les recompenses. La passion de l’art lui donne des ailes et le souci de l’excellence, la rigeur et le sens de l’organisation balise le chemin du succès à cet enfant surdoué du Congo, dont le père était déjà un marchand d’art : c’est dans la recherché d’oeuvres d’arts africain pour le compte des galleries et musées européens qu’il a rencontré sa mère.

Masque Pende (RDC)

Statue Hemba

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MASQUE D’ÉPAULE BAGA Prix: € 2.4M Masque d'épaule dit Nimba Peuple Baga Guinée, fin du XIXe - début du XXe siècle Bois dur à patine marron et noire. Jacques Kerchache, Paris. Ce type de sculpture, icône s'il en est des arts de l'ouest africain, était portée sur les épaules du danseur. De l'épaisse jupe de paille qui recouvrait la structure destinée au portage émergaient la tête et l'opulente poitrine au centre de laquelle est ménagé un orifice permettant la vision.

INESTIMABLES TRESORS

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MASQUE GRÉBO

MASQUE NGIL FANG

Prix: € 1.3M

Prix: € 5.9M

Les Grébo font partie du groupe Krou au Sud Ouest de la Côte d'Ivoire. Ils ont été très souvent en conflit avec les ethnies voisines (Dan, Guéré, Wé, Bété). Les guerres, les pillages, les dévastations en tous genres étaient quotidiens. Leur artisanat porte les traces de ce passé tumultueux.

Il est taillé dans du bois tendre et le blanc est fait à l'aide de kaolin. Le visage est en forme de cœur allongé et le front est bombé. Il possède trois scarifications de forme arrondie sur le front et une coque au sommet de la tête.


STATUE SENOUFO Prix: $ 12M L'art premier vient de franchir un cap important, mardi, chez Sotheby's à New York. Une pièce d'art Senoufo, une statue féminine (Debele) provenant de la Côte d'Ivoire ou du Burkina Faso, a dépassé allègrement la barre des 10 millions de dollars, pour s'envoler à 12 millions de dollars frais inclus. «C'est un objet trophée avec un pedigree parfait et une histoire mythique», commentait à l'issue de la vente le marchand bruxellois Bernard de Grunne qui l'avait vendue un million de dollars en 1989, du temps où il travaillait chez Sotheby's. Après une bataille de haute lutte contre le marchand parisien Bernard Dulon qui abandonna la partie à 8,8 millions de dollars, la pièce a été adjugée au téléphone «peut-être pour un musée américain aussi prestigieux que le Kimbell art museum à Fort Worth au Texas,» supputait Bernard de Grunne.

MASQUE DOUBLE BAOULÉ Prix: € 5.4M La culbute fut impressionnante pour un masque double baoulé présenté chez Sotheby's. Celui-ci s'est adjugé pour 5,4 millions d'euros, contre 1,27 million d'euros voilà neuf ans. Sotheby's refuse de dévoiler l'identité de l'acquéreur mais il est fort à parier qu'il vienne du champ de l'art moderne et contemporain.

STATUE FANG Prix: $ 5.4M Elle était la star annoncée de la saison des ventes d'art africain parisiennes et elle a fait mieux que tenir son rang. La statue fang mabea (Cameroun), vendue mercredi 18 juin chez Sotheby's, avait été estimée de 2,5 à 3,5 millions d'euros. Les enchères se sont élevées jusqu'à 4,35 millions d'euros. L'acheteur, dans la salle, était le galeriste Bernard Dulon, agissant pour le compte d'un collectionneur soucieux de discrétion. NO59 Juillet - Septembre 2019


RADIO ZIG ZAG 106.3 MHz Fréquence Ya Masolo


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Célébrer la beauté dans toutes ses formes, diverses et variées, voire inattendues. Cette fois-ci, ne pouvant rester indifférent au vent impétueux soufflant de l’Afrique et prendre des parts du vaste marché africain, Christian Dior se met au wax. MbotéSouriez est entré dans les coulisses du défilé de Serge Mouangue pour des séances d’essayage de la nouvelle ligne de kimono à l’Africaine. Et les deux expériences ont été concluantes. MbotéSouriez produit un échantillon d’artistes contemporains qui occupent désormais une place prépondérante dans le marché de l’art à travers leurs œuvres pondues dans une philosophie nouvelle, prouvant à la face du monde que la source d’inspiration de l’Afrique n’a pas tari. Jean-Pierre Bers Grandsinge, dont le chef-d’œuvre ‘‘Matière grise’’, orne les collections des grands de ce monde, Franck Dikisongele dont toute la pensée esthétique s’abreuve aux sources de la force de l’imagination et Freddy Tsimba qui a donné une nouvelle vie au métal recyclé dans ses œuvres faisant l’apologie de la paix.

Si en te baignant tu as échappé au crocodile, prends garde au léopard sur la berge


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BERS GRANDSINGE, UNE PLASTIQUE D’ART TRÈS EN DEHORS DES CHEMINS BATTUS D’Harlem Street Gallery International Ltd à New York (USA ) à la Galerie Hutse (Belgique) en passant par l’Eine Welt Haus Magdeburg (Allemagne), ou récemment à la «Transposition», 203 Hote Gallery Bruxelles, les expositions individuelles se succèdent pour l’adulé des amateurs de l’art plastique, lesquels ne tarissent point d’éloges pour Bers «Grandsinge». De son vrai nom Jean-Pierre Bers Mbalaka, cet ancien de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa est sorti des chemins battus pour offrir à l’art populaire ses lettres de noblesse.

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utilisés sont variés : toiles, papiers, planches de bois, matériaux récupérés, mettant en scène des personnages dans des danses que l’on peut imaginer rituelles sur fonds d’une musique rythmant leurs mouvements et l’œuvre elle-même. Son œuvre traduit une vision toute singulière de l’humanité où l’Homme, en mouvance perpétuelle, vit une mutation constante dans un univers en perpétuel changement. L’artiste se place délibérément dans le Temps et l’Espace, empreints d’une vision cosmique. Cette vision se reflète par la fluidité dynamique de son style, comme signalent les critiques d’Art. Les personnages sont des humains aux silhouettes filiformes à la plastique négroïde, à la fois souple, harmonieuse et animée. Bers et la mutation de l’Homme Ses thèmes tournent autour de la personne humaine, de son mystère, de sa destinée et de l’avenir de l’humanité. En 1999, Bers réalise un tableau intitulé Epoque pré-mutation. C’est le premier jalon d’un travail sur la mutation de l’Homme. Pour lui, lorsque l’être humain aura atteint son apogée, il prendra conscience de son possible déclin et de ses causes prévisibles. Dans cette période de prémutation, l’être humain réalise que son avenir

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a rencontre en 1985 avec JeanMichel Basquiat dans son atelier de la 125e rue à Harlem sera déterminante. Si cet artiste d’origine haïtienne, proche de Franco The Great, l’affuble amicalement du surnom Grandsinge («le plus grand singe d’Afrique») pour souligner son intelligence des choses, il jouera cependant un rôle important dans l’orientation du travail de Bers, le premier artiste congolais à s’installer en Belgique pour défendre l’art contemporain de son pays. Sa plastique d’art est issue d’une réaction chimique entre les deux peintures, ce qui produit les surfaces parsemées de ridules, de petites gerçures comme l’aspect d’un vieux cuir patiné. Célestin Badibanga de l’Association des critiques d’art du Zaïre (A.I.C.A. Zaïre) est le premier à souligner le caractère nouveau de l’œuvre. Les supports

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dépend de la faculté qu’il aura de muter pour s’adapter à l’environnement futur. L’homme change alors son patrimoine génétique : c’est alors l’époque de la mutation. Bers est de toutes les expositions collectives, d’abord en RDC (1978-1985) il participe ensuite à plusieurs expositions à travers le monde : Exposition à Artfest Internationale à Dallas, Texas; Exposition focus à Bâle en Suisse Exposition «Afrika Sana»; «La Peinture congolaise d’hier et d’aujourd’hui», Salle d’exposition du Quai Antoine Ier à Monaco, et de tous les salons et biennales internationaux :

Biennale de l’art africain contemporain Dak’Art 2000 dans le cadre du marché des Arts plastiques africains à Dakar (mai-juin 2000). L’œuvre de Bers se retrouve dans la collection de Dokolo qui l’a acquise en 1985 après le départ de celui-ci pour l’Europe. L’homme croule sous les prix dont en 1989 et 1990, le 1er et le 2ème Prix international «Manuel Scorzia» à Bruxelles et en 1991, le Prix du Nouvel art de l’Académie Européenne Littéraire et Artistique (AELA) pour saluer sa technique et ses œuvres s’arrachent comme des petits pains chauds.

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BERS GRANDSINGE:

LA RDC A UN POTENTIEL ARTISTIQUE Il a un nom qui inspire du respect et il est l'un des porte-étendards de l’art contemporain congolais. Ses œuvres s’arrachent dans les hautes sphères des collectionneurs d’arts du monde. Bers Grandsinge a la fibre de l’imagination. C’est un artiste formé qui innove. Sa technique a convaincu les critiques d’art du monde. Son chef d’œuvre ‘‘Matière grise’’, qui se retrouve dans la collection de Bernie Ecclestone, le milliardaire et patron de Formule 1 britannique, est le résultat de cette technique. Son nom et son sobriquet lui flanqué par Jean-Michel Basquiat, ami d’Andy Warhol, voilà les seuls trous noirs dans l’éclat de cet artiste. Il les décrypte pour nos lecteurs.

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Vous êtes un artiste congolais de grand renom, mais vos compatriotes vous connaissent à peine. Pouvez-vous brièvement vous présenter. Je suis né à la mission catholique d’Ipamu, près de Mangaï, la cité qui m’a vu grandir. Après mon cycle d’orientation à Bandundu-ville, je suis allé poursuivre les humanités artistiques à Kananga et j’ai fait l’Académie des Beaux-Arts à Kinshasa. Puisque mon art peinait à éclore dans mon pays, j’ai fait le tour d’Afrique, et je me suis envolé pour les Etats-Unis où se tenait la première exposition des artistes graf. J’ai fait la connaissance d’Andy Warhol. C’est Jean-Michel Basquiat, son ami, qui me l’a présenté. C’est à cette occasion qu’il m’a flanqué le sobriquet de Grandsinge, c’est-à-dire le premier artiste africain-noir avec qui il a fait connaissance. Il s’est dit : quand ils sont en groupe, les singes envoient toujours un guetteur pour baliser le terrain. Il me considérait comme un éclaireur. Votre nom inspire du respect à ceux qui vous découvrent. Pouvez-vous nous dire d’où vient ce nom, quel en est l’origine et que cela signifie-t-il ? Mon nom Bers est une déformation de Belge, nom que j’ai hérité de mon père Jean Belge, deuxième du nom, précisé-

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ment de mon grand-père Jean Belge, qui fut sculpteur, et qui fut amputé par l’administration de Léopold II parce qu’il n’atteignait pas son quota de caoutchouc car il s’investissait trop dans sa sculpture. Quand on lui demandait qui lui a fait ça, il dénonçait véhément : les Belges. A force de citer les Belges, ses congénères l’ont surnommé Belge, devenu son nom. A l'heure du recours à l’authenticité, lors du refus de Mobutu des noms à consonance européenne, j’ai transformé mon nom en Bers, Jean-Pierre Bers Mbalaka. Mangaï qui fut une coquette cité industrielle, avec 3 usines de transformation d’huile de palme, des plantations de palmiers à huile et d’hévéa, était surnommée aussi Belesi ou Bersi, probablement parce que, dans la contrée, c’était la seule localité où était


concentré jusqu’à une centaine de Blancs, principalement des Belges. MS GS

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Quel est votre public de prédilection et à qui vendez-vous l’essentiel de vos œuvres ? Mes œuvres sont achetées par ceux qui s’y intéressent. Cependant, il se pose une question économique pour mes compatriotes qui aiment l’art. Mon œuvre ‘‘Matière grise’’ appartient à la famille Bernie Ecclestone, le milliardaire, patron de formule 1 à Londres et aux pilotes de Formule 1. D’autres œuvres sont achetées à Monaco, à New York, à Berlin et à Paris. Quand comptez-vous les présenter au public congolais pour qu’il vous les découvre à son tour ? Je ne suis qu’un artiste et non un mécène ou organisateur d’exposition. J’ai bien envie de faire découvrir mes œuvres à mes compatriotes mais pour le moment, les producteurs ne se sont pas encore pointés. Mais nous espérons qu’ils viendront. Et la communication nous a été facilitée pour m’atteindre. Quelle technique employez-vous et qui vous l’a inspirée ? C’est une technique que j’ai employée depuis Kinshasa, à l’Académie des BeauxArts où il nous était demandé de coller nos œuvres sur un support. Un ami m’a apporté de la colle qui n’en était pas une. Découragé, je suis allé au lit. Et le matin, EUREKA ! Des ridules étaient apparues à la surface et j’ai pensé les exploiter. Mes premiers tableaux faits de cette technique étaient fort appréciés lors de mes expositions et des biennales d’art et par les critiques d’art. ‘‘Matière grise’’, mon chef-d’oeuvre selon mes admirateurs, procède justement de la transposition de cette technique made in Congo.

santé et, patatras, j’ai perdu l’usage du Kikongo, du Tshiluba, du Lingala, du Français, de l’Anglais et du Néerlandais, toutes ces langues que j’ai apprises lors de mes pérégrinations. Il s’est passé comme une mise à jour de mon cerveau. C’est grâce à la médecine que j’ai tout récupéré. D’où cette évocation de matière grise. MS GS

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Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’art en général en RDC ? De ce point de vue, la RDC a un énorme potentiel artistique. Malheureusement, les artistes sont délaissés. Peu vivent de leur art. En outre, des structures assises et viables de protection des artistes ne sont pas mises en place. C’est comme si les autorités publiques ne comprenent pas que l’art est l’âme d’un peuple, tout ce qu’il gardera lorsqu’il aura tout perdu. La richesse artistique d’une nation est la plus importante de toutes les autres car elle véhicule l’esprit du pays. Quel est l’artiste congolais qui vous fascine ? Sans hésiter Freddy Tsimba. Je l’apprécie du point de vue humain mais aussi du point de vue artistique. Quelle est votre œuvre préférée, Je n’éprouve pas de préférence pour l’une ou l’autre de mes oeuvres, comme pour mes enfants. En tant qu’artiste, je m’émerveillex de la façon dont j’ai pondu une œuvre. Tout ce qui sort de mes mains, de mon esprit, je l’admire.

Quelle est votre source d’inspiration ? L’être humain, le cerveau. C’est un organe indispensable et dynamique chez l’homme. La matière grise est une partie du cerveau d’où proviennent toutes ces inventions que nous admirons aujourd’hui. Mais le cerveau est aussi un organe très délicat, très fragile. Mon œuvre ‘‘Matière grise’’ est le résultat de la fragilité du cerveau. J’ai eu de sérieux ennuis de

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L’HOMME, LE MONDE, LE TEMPS FRANCK DIKISONGELE,

De l’hélice du ventilateur en passant par l’horloge à la natte brûlée comme éléments matériels de son expression plastique, Franck Dikisongele Zatumua trace un parcours technique, philosophique et artistique innovant par rapport à lui-même. ‘‘Il est temps’’, ‘‘L’insaisissable (la vie)’’ et ‘‘Mythe et révélation (la force de l’imagination)’’, pour ne citer que celles-là, l’œuvre de Dikisongele illustre une véritable transformation radicale de la vérité de l’art.

Toute sa pensée esthétique s’abreuve aux sources de la ‘‘Force de l’imagination’’, comme l’a indiqué Augustin Bikale Mukundayi, Administrateur National Programme Culture UNESCO à Kinshasa lors de l’exposition ‘‘3 temps’’ en octobre-novembre 2014. Sa démarche artistique est inspirée dans son environnement quotidien et respire la transformation des éléments en contenu et en esprit. Sa palette projette l’harmonie, la mélodie de l’âme et le contrepoint. Fort de ses convictions, il investit sa peinture à construire des lieux interactifs qui s’offrent à travers la médiation surgissant autour des masques et des sculptures, des spirales, du statuaire africain et des figures

d’ancêtres, sous un thème de ‘‘voyage’’, signifiant que tout est fonction du temps. Il perpétue donc autrement la culture de ses prédécesseurs et l’expose partout : Europe, Amérique, Asie et plus proche au Congo-Brazza, en Angola, au Cameroun, en Afrique du Sud, au Rwanda, au Sénégal, en Cote d’ivoire et au Maroc. La peinture de Dikisongele reflète une époque, propose des regards sur la vie, ses paradoxes et ses excès. C’est une œuvre qui témoigne de la supériorité de l’âme par rapport aux autres puissances constitutives de l’être humain. Dans une approche anthropologique, son œuvre propose une lecture transversale de la culture émergente, dans la mesure où

l’artiste revisite le savoir inouï de nos sociétés afin de les approprier, les maîtriser et en faire des applications utiles sur des supports plastiques contemporains. Ses techniques sont mixtes : peinture à huile ou acrylique riche de couleurs vives sur des éléments additifs (photos, tissus, raphias, papiers, revues, fils, journaux, nattes, etc.). Remarquable également la profondeur de l’expression contemporaine qui s’imbrique aux figures imaginaires pour saisir l’insaisissable. Ainsi affirme Augustin Bikale ‘‘La parole cède la place au silence, l’abstraction se laisse décrypter»

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DU MÉTAL RÉCYCLÉ POUR CÉLÉBRER LES DROITS DE L'HOMME FREDDY TSIMBA

Porteuse de vies, sculptures monumentales, le Vénus de Milo noire éventrée, tenant un livre du bout de son seul bras, cette sculpture géante de 4 m 90, faite de 220 kilos de 20 000 douilles ou de capsules de récupération, trône désormais depuis le 10 décembre au pied du grand escalier du Théâtre national de Chaillot en France pour célébrer les 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Freddy Tsimba, le sculpteur de paix qui signe Porteuse de vies a dû travailler pendant une année pour son assemblage, débuté à Kinshasa et finalisé au Trocadero.

Un garnement de Matonge aux mains d’or C’est dans la capitale congolaise que Freddy Tsimba a vu le jour il y a 51 ans. Toujours coiffé de dreadlocks, Tsimba a passé son enfance à l’école de la débrouille dans les rues de Matonge. A 12 ans, il bricole des voitures miniatures et son coup de crayon n’a d’égal que son génie qui n’attend pas l’âge. Il a l’art, mais pas la théorie. Il passe par l’école des Beaux-Arts. Il y expérimentera la céramique, le bois et le plâtre, sans se satisfaire. Tsimba a sa petite idée. ‘‘Je suis allé voir les fondeurs pour leur demander de m’apprendre le métier’’, raconte-t-il. Il est chassé, lui le diplômé des Beaux-Arts, car pour eux, c’était une mauvaise blague. Coup du sort, l’un d’eux soupçonne le talent qui bouillonne en lui. ‘‘Je suis resté cinq ans avec eux’’. Inspiré par le conflit en Somalie, il intègre la guerre à son art. Et coïncidence heureuse, en 2000, l’explosion d’un dépôt de NO70 Juillet - Septembre 2019

munitions à l’aéroport de N’djili fut une aubaine. ‘‘Je suis allé récupérer ce qui pouvait l’être dans les décombres’’. Il pond "Victime malgré elle", en 2001, sculpture qui lança sa carrière. Pour collectionner les douilles, Freddy Tsimba va sillonner les zones opérationnelles de l’Est de la RDC ravagée par la guerre, se faisant passer pour un fou, au péril de sa vie, car il a failli être passé aux armes par les rebelles ougandais. Dénoncer la guerre, exalter la vie Son œuvre est associée aux conflits. Non seulement il dénonce la guerre, il exalte surtout la vie. Sa démarche est notamment incarnée dans la réalisation de ‘‘maisons’’, symboles de sécurité et d’éducation, qu’il assemble au moyen des matériaux divers : des téléphones portables, faisant écho aux mines de Coltan qui sont les enjeux des multiples conflits, des pièges à souris, évoquant la cupidité des églises évangéliques ou des machettes, ressassant la

violence autant que les travaux agricoles. L’œuvre de Tsimba est une collection d’œuvres d’espoir : Victime malgré elle, Silhouettes effacées, Cri pour la liberté d’expression, Triomphe des peuples, L’extase et bien sûr Porteuse de vies. Freddy Tsimba a déjà dévoilé ses créations en Chine, en France, au Canada, en Algérie, en Haïti, à Saint-Domingue, au Maroc ou en Belgique. Sa grande frustration est de n’avoir jamais montré son art dans l’Est congolais, faute de moyens logistiques


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SERGE MOUANGE UNE LIGNE DE KIMONO À L'AFRICAINE

L’artiste camerounais Serge Mouangue a associé des japonais pour développer une ligne de Kimonos inspirée de son héritage culturel et l’intérêt pour le raffinement particulier du design japonais. Le projet ‘‘englobe l’Afrique de l’Ouest et l’esthétique sophistiquée japonaise pour créer un nouveau territoire, redéfinissant notre sens de l’origine’’, indique-t-il. Mouangue a bénéficié de l’apport des designers japonais pour créer des objets uniques, des vêtements et des performances vivantes qui résument une expérience magnifique et universelle. Le point culminant du projet est le Wafrica African Kimono, réalisé en collaboration avec Odasho et qui a été vu dans des défilés de mode à travers le monde.

‘‘Coupe taillée sur mesure, fabriquée à Kyoto en collaboration avec l’expérience ODASHO de 150 ans dans le kimono, Wafrica kimono capitalise le raffinement japonais et l’attention aux détails combinés avec la densité rythmique et la vibration de l’Afrique de l’Ouest’’.



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Présentation des aéroports internationaux avec les services et institutions qui s’y trouvent. Dans ce numéro, Mboté Souriez zoome sur la Régie des Voies aériennes dans son ambition de sécuriser davantage le ciel congolais et de ramener la RDC sur les radars.

Celui qui chatouille un nid de guêpes doit savoir courir.


LA RVA RAMÈNE LA RDC SUR LES RADARS La Régie des voies aériennes (RVA) poursuit ses efforts de modernisation des infrastructures aéroportuaires de la RD Congo, notamment l’état des pistes construites vers les années 56 et 70, et caractérisées par des fissures, de déplacement des dalles, des départs des matériaux divers. Ce qui rendait difficile leur exploitation et compromettait la sécurité des vols. Ces problèmes constituaient un frein réel à l’attractivité des infrastructures aéroportuaires et partant, au développement du transport aérien en RD Congo.

La navigation aérienne en RDC a fait l’objet de défi tant les installations au sol et la sécurité des vols étaient archaïques. Construites pour la plupart dans les an¬nées 1950 et 1970, les infrastructures aé¬roportuaires ont reçu un coup d’obsoles¬cence qui rendait le trafic périlleux. Depuis les années 2000, la RVA s’est tenue sur la brèche, non pas pour les colmater, mais pour accomplir un plan ambitieux de re¬construction des installations dignes d’un pays qui vise son émergence. L’espace aérien congolais a, depuis, cessé d’être ce ‘‘trou noir’’, vide de communications vocales fiables. Un vaste programme 31 millions de dollars Usd a permis de déployer de nouveaux supports de communication par relais satellitaires pour la couverture VHF de l’espace aérien du Congo. Un centre de contrôle régional a été installé à Kinshasa dès 2004 pour le contrôle de l’espace supérieur de la RD Congo. La Surveillance automatique dépendante (ADS-B) n’est plus étrangère à la RVA, quant à la surveillance et la visualisation de l’espace aérien congolais. Un contrat avec le prestataire sud-africain ATNS/SA¬CAA pour la fourniture des services d’ins¬pection périodiques en vol a été signé. La RVA est fière aujourd’hui de retrouver le diapason des Centres aéronautiques, à l’instar de l’ATNS ou de l’ASECNA. De Kinshasa à Lubumbashi, de Goma à Muanda, de Kolwezi à Kisangani, la RVA poursuit sans désemparer l’immense travail de modernisation amorcé à l’Aéroport international de N’djili, premier point d’accès et miroir du pays. une NO76 Juillet - Septembre 2019

touche chirurgicale de mo¬dernité. L’essentiel des actions menées par la RVA a visé, pendant ces années, la construction du terminal passagers à l’Aéroport international de N’djili pour un coût de 25 millions de dollars Usd. L’aérogare de 10 000 m2 construit suivant les normes et standards internationaux (Niveau C/IATA) a été livrée en 2017 à la grande satisfac¬tion des passagers. Elle est équipée de système de manutention et de détection des bagages aux rayons-X, de détection incendie, de scanners, télésurveillance et des systèmes de traitements automa¬tiques des bagages. Le nouveau terminal est doté d’un parking automobile de 426 places avec des barrières automatiques. Cinq bus VIP facilitent la mobilité des passagers qui envahissaient auparavant le tarmac. Leur coût : Euro 1 millions. PROGRAMME PRIORITAIRE Dans le cadre du Programme prioritaire de Sé¬curité aérienne (PPSA), financé par la Banque africaine de développement (BAD) et le gou¬vernement congolais à hauteur respectivement de USD 159 et 34 millions, N’djili (Kinshasa), Luano (Lubumbashi) et Bagbonka (Kisangani) ont vu s’installer de nouveaux blocs techniques et tours de contrôle en plus de la réhabilita¬tion, pour un coût de 68 millions, de la piste de l’Aéroport de N’djili. Bangboka (Kisangani) a subi la réhabilitation et l’équipement de la centrale électrique, la mise en place d'un nouveau sys¬tème de balisage lumineux pour la sécurité des vols.


REGIE DES VOIES AERIENNES

Kolwezi pour exécuter les travaux d’une aérogare passagers moderne. Le Gouverneur Richard Muyej Mangeze Ma ns a d’ores et déjà offert un camion anti-incendie. AUTRES AÉROPORTS

L’AÉROPORT INTERNATIONAL DE GOMA Il renaît des laves de l’éruption volcanique de 2002. Dans la perspective de faire de Goma un mini-hub dans la partie Est du Congo et de l’accroissement du trafic sur Goma, la RVA veut installer les conditions propices pour l’impulsion à la vie économique de cette partie de la RD Congo, vouée à une intense activité écono-mique et son ouverture au trafic aérien inter¬national. La piste raccourcie a été reconstruite sur 500 m et allongée de 165 m. Une voie de circulation relie à nouveau le seuil 18 au parking des avions. AÉROPORT DE KOLWEZI. La capitale du Cobalt sera la prochaine destination du tourisme de la RDC. Les activités minières et leurs corollaires attirent du monde et du fret dans le Lualaba et son modeste aéroport risque d’être engorgé. La RVA anticipe en moderniser son aéroport, dont la piste d’envol a été rallongée à 2 500 m. L’appui est venu de l’entreprise minière KCC, avec un partenariat du Grec Tetraktys-Gouvernement, un vaste programme de modernisation se déploie à

A Bunia, le balisage lumineux de la piste est une réalité pour permettre l’opérationnalité de la plateforme en tout temps. A Muanda, avec l’apport de la pétrolière Perenco, la piste a été renforcée et l’aérogare passagers réhabilitée. L’aéroport national de Kindu est aujourd’hui doté d’une aérogare équipée des banques d’enregistrement, d’un scanner pour bagages, d’un nouveau balisage lumineux de piste et un système d’atterrissage pour une exploitation en tout temps et d’un générateur électrique de secours pour une capacité de 250 kVa. L’aéroport de Kalémie a fait l’objet de 3 projets évalués à USD 21 millions, à savoir la réhabilitation des chaussées aéronautiques, tarmac compris, agrandies et élargies. Les travaux de modernisation de l’aéroport de Beni Mavivi ont étéfinancés par la Monusco. Il s’est agi de l’élargissement et de l’allongement de la piste sur 75 000 m2. Des travaux supplémentaires d’allongement de 400 m et d’élargissement de 15 sont prévus sous le financement de la FEC/Beni et de la RVA.

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Immersion dans la first-class avec l’interview exclusive de Pierre-Louis Araut, ambas¬sadeur de Moet & Chandon venu lancer à Kinshasa les célébrations des 150 ans de la cuvée non millésimée de Moet & Chandon. Il s’agit aussi de déguster Dom Pérignon, le must du luxe qui a conquis Kinshasa. Dans ce registre, MbotéSouriez vous amène apprécier les collections printemps de chez Yohji Yamamoto, des sacs de luxe de chez Louis Vuitton, la Bugatti noire, le Veneno roadster de Lamborghini, bolide conçue pour dominer la route et la craquante Maserati … du luxe insolent et du lourd que l’argent peut s’offrir.

Le crapaud aime l'eau, mais pas l'eau chaude.


DOM PERIGNON

LE MUST DU LUXE À KINSHASA

Public classe, cadre premium, accueil spécial, déco enchanteresse, service luxe sur mesure, ambiance VIP unique et le tout autour de la finesse des bulles, tels étaient les codes de la ‘‘Drinking Stars’’, une soirée exclusive organisée par Dom Pérignon au Spirit Club pour les amateurs de ce champagne de luxe. Une autre star était dans les starting-block : Pierre Louis Araud, ambassadeur de la maison Moët et Chandon venue lancer la célébration du 150 anniversaire de Moët Impérial. Les convives ont été ac¬cueillis par un backdrop avec logo illuminé Dom Pérignon, avec des hôtesses Dom Pérignon aux tenues lumineuses et des show-services uniques au monde, la fête était totale pour célébrer la grandeur de Dom Pérignon.



#MOETMOMENT À KINSHASA


Guylain Tshibamba, Christian Noboue, Ambassadeur Coordonnateur deAfrique Mboté centrale et Pierre-Louis Araud, Ambassadeur Souriez et Pierre-Louis Araud, international de Moët & Chandon lors de leur Ambassadeur international de passage à Kinshasa Moët & Chandon


KINSHASA CÉLÈBRE LE 150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA CUVÉE NON MILLÉSIMÉE DE MOËT & CHANDON

1. MOËT & CHANDON BRUT IMPÉRIAL EST UN CHAMPAGNE DE QUALITÉ, LE PLUS APPRÉCIÉ DANS LE MONDE. L’année est 1869. Le lieu, les caves, sinueuses et fraîches, de Moët & Chandon au siège historique d’Épernay au coeur de la Champagne. C’est alors que la première bouteille de Moët & Chandon Brut Impérial, aujourd’hui connue sous le nom de Moët Impérial, est expédiée. Ce point de départ marque le début d’un parcours édifiant et sans précédent, de par des terres inconnues, traversant océans et continents, que de chemins par lesquels Moët Impérial sera passé avant de se transformer en cuvée emblématique de la Maison de champagne française tant vénérée dans le monde entier. De la vigne à la bouteille, s’écoule 3 années d’élaboration du champagne le plus aimé au monde. Moët & Chandon détient le patrimoine le plus précieux de champagne de 1.190 hectares : 50% en Grand crus et 25% en 1er crus. Moët & Chandon est aussi le plus grand acheteur de

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raisin en champagne. Cette grandeur s’exprime aussi dans la dimension de nos caves qui s‘étalent sur 28 kilomètres. Le style de Moët & Chandon se distingue par un fruité éclatant (exprime la pureté du fruit à travers une philosophie non-oxydative), un palais savoureux (fermentation malo-lactique systématique et l’utilisation du Meunier, un des trois cépages autorisés en champagne, dans l’assemblage pour apporter rondeur et fraîcheur) et une maturité élégante (une maturation longue et surveillée dans les caves). De nos jours encore, Moët Impérial est reconnu pour sa qualité supérieure, régulièrement noté dans les concours oenologiques de référence. Depuis 2011 Moët Impérial est au-dessus des 90 points selon le très respecté éditeur « Wine Spectator’s »


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3. DEPUIS 1869, MOET IMPÉRIAL EST UNE ICÔNE INTEMPORELLE ASSOCIÉE AUX ÉVÉNEMENTS ET MOMENTS LES PLUS PRESTIGIEUX ET MÉMORABLES. En route vers sa propre célébrité, Moët Impérial a partagé de nombreux moments inoubliables, tous empreints d’autant de fête et de glamour, et toujours dans un style devenu inimitable. Lorsque les stars les plus talentueuses gagnent les prix les plus prestigieux, Moët & Chandon est à leur côté pour partager ces moments exceptionnels de succès, de joie et de réussite. Il était donc normal que la maison devienne le champagne officiel des Oscars et des Golden Globes. Depuis 1743, Moët & Chandon est un maître de l'art de la fête et du « savoir-fête », contribuant à la pérennité des rituels de célébration, tels que la pyramide de champagnes, qui est devenue une tradition mondiale. La pyramide de champagne est aujourd’hui un symbole de la Maison et cette installation artistique sera la pièce maîtresse des événements du Moët & Chandon Grand Day. NO86 Juillet - Septembre 2019

Le Roi du Pop Art, Andy Warhol, qui documente l’éblouissant monde de la nuit new-yorkaise avec des portraits en noir et blanc d’amis célèbres immortalisés par son propre objectif, est lui-même souvent photographié en très bonne compagnie, partageant une bouteille de Moët Impérial. La nuit parisienne, glamour à souhait, fait tout aussi fureur dans les années 1970 et 1980. En 1984, Catherine Deneuve et son élégance typiquement française, pose pour les paparazzi en tenant un verre « oversize » tandis que le Moët Impérial coule à flot dans cette discothèque parisienne que fut le Club 78. Que d’instants précieux ont été partagés avec Moët Impérial ! L’invité habituel des anniversaires et des évènements marquants, petits ou grands, intimes ou publiques, Moët Impérial s’est converti en un ingrédient incontournable des festivités. N’était-ce pas Paul Newman qui avait célébré son 40ème anniversaire avec Moët Impérial ? Sur un plateau de tournage sur la Côte d’Azur, si les 40 ans de Paul Newman sont célébrés dans l’intimité la plus stricte, les verres levés sont


4. EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, LES CÉLÉBRATIONS DU 150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA CUVÉE IMPÉRIALE ONT ÉTÉ MARQUÉES PAR PLUSIEURS ÉVÉNEMENTS.

remplis de Moët Impérial. Comme il se doit pour marquer les fêtes inoubliables, Moët & Chandon honorait par des illuminations spectaculaires, le 120ème anniversaire de la Statue de la Liberté en 2006. Des étincelles y ont brillé pour le monde entier. Pour ceux qui sont prêts à danser toute la nuit, le Moët & Chandon Grand Day apporta une touche particulière à la scène des clubs du monde entier, Kinshasa compris, le 22 Juin 2019.

En mars 2019, l’Ambassadeur de la Maison Moët & Chandon, Pierre-Louis Araud, est venu manifester l’attention croissante qu’il accorde à la République Démocratique du Congo et en a profité pour lancer les célébrations du 150ème anniversaire de son champagne iconique, Moët & Chandon Impérial. Cette première visite fut l’occasion pour l’Ambassadeur de partager des diners exclusifs de très haut standing avec les clients les plus prestigieux. En outre Pierre-Louis Araud a dispensé des séances de formation à la marque et à l’art du service. Toujours avec un grand savoir-fête ! Cette année, le Moët Grand Day, le rendezvous annuel débuté en 2016, a poursuivi sa tradition festive avec une panoplie d'événements scintillants célébrant le voyage épique de Moët Impérial qui, des podiums mondiaux au tapis rouge d'Hollywood, a marqué les traditions de célébration mondiale depuis 150 ans. Du jour au soir et jusque tard dans la nuit, Moët & Chandon rassembla plus d'un million de personnes dans 80 pays du monde. De Kinshasa à Lagos, de Johannesburg à New York, Ibiza, Londres, Tokyo etc... La République Démocratique du Congo s’est jointe au reste du monde pour célébrer le 150ème anniversaire de l’emblématique cuvée non millésimée à travers une méga soirée au sein d’ « Ambassade » Moët & Chandon une Golden Night au Fiesta Club de Kinshasa. Des festivités particulières sont prévues au Congo tout au long de l’année afin de joindre les consommateurs congolais à cette célébration mondiale par plusieurs évènements, tel que Secret Garden Dinner, dont la grandeur rappellera celle de la Maison elle-même, et des soirées de fin d’année toutes plus scintillantes et éblouissantes les unes que les autres. Il sera temps de faire sauter les bouchons des bouteilles, de lever des toasts pendant que les pyramides de champagne couleront à flot.

NO87 Juillet - Septembre 2019


YOHJI YAMAMOTO COLLECTION PRÊT À PORTER Galerie supérieure du Grand Palais

NO88 Juillet - Septembre 2019


Au spectacle de ce soir, Yohji Yamamoto, a été mis en scène sous un sombre espace entouré d'échafaudages dans la vaste galerie supérieure du Grand Palais. Vous avez lu ceci comme symbolisant la construction (ou tout aussi souvent, la déconstruction) qui définit le travail du maître japonais. Mais l’indice le plus révélateur de tout message fondamental était la musique, enregistrée par Yamamoto et une collaboratrice, qui se délimitait de trois thèmes distincts. Que représentaient-ils? «Antiracisme, réchauffement climatique anti-fous, mode sans genre», a-t-il répondu en coulisses, visiblement passionné.

Yamamoto est pertinent, il est important, il est vrai que tous les aspects sont inconnus et que les gens sont immensément respectés, sans se soucier de savoir pourquoi ou comment une collection se matérialise. Les saisons récentes sur les thèmes qui oscillent entre profonds et profonds, comme s'il était cher, comment s'exprimer au cours de ses années. Ensuite, une formation contemplative, sensuelle et poétiquement punk était «un retour à la bonne façon pour les hommes et les femmes [de s'habiller]», cela ressemblait presque trop à un arrière-plan.

NO89 Juillet - Septembre 2019




rend hommage au

Wax

NO92 Juillet - Septembre 2019


La maison Dior se met au wax, ne pouvant tomber dans l’ignorance de ce vent impétueux qui déferle venant d’Afrique. Lundi 29 avril 2019, dans un vieux palais de Marrakech, au Maroc, ‘‘pays entre l’Afrique et l’Europe’’, la vénérable maison parisienne Dior a dévoilé sa nouvelle collection croisière de Dior, avec la touche ‘‘africaine’’ de la créatrice italienne Maria Grazia Chiuri, aidée par des designers ivoiriens. Quel hommage au wax !

L

’un des éléments les plus mémorables de la collection, présentée lors de la soirée mémorable à Marrakech, est peutêtre l’utilisation innovante des tissus wax par Maria Grazia Chiuri. L'idée s’est imposée à elle après la lecture de l’ouvrage passionnant d’Anne Grosfilley de Wax & Co : anthologie des tissus imprimés d’Afrique. Docteure en anthropologie, cette dernière est spécialiste de textiles et de la mode en Afrique, et une commissaire d’expositions reconnue. A son actif, plusieurs ouvrages sur le wax, dont Wax, 500 tissus (La Martinière, 2019, à paraître d’ici la fin de l’année). DIALOGUE ENTRE DIOR ET LES CRÉATIONS AFRICAINES. Grâce à Anne Grosfilley, Maria Grazia Chiuri a pu entrer en contact avec d'authentiques imprimeurs de wax en Afrique. Ensemble, elles se sont rendues à Abidjan, en Côte d’Ivoire,

où la chercheuse française a présenté la créatrice italienne à Jean-Louis Menudier et à Uniwax, la seule entreprise qui imprime à la cire selon les méthodes traditionnelles, et avec du coton africain local. MbotéSouriez vous propose un verbatim de Anne Grosfilley, inspiratrice de Maria Grazia : ‘‘Personnellement, le point de départ, c’est quand j’ai réalisé que le wax est un tissu mondialisé — même s’il a une origine précise, qui remonte à la fin du XIXe siècle, et qui implique déjà l’Asie, l’Europe et l’Afrique… ‘‘Le wax permet d’étudier la connexion entre les cultures, la façon dont celles-ci se confrontent et s’associent pour donner vie à de nouveaux éléments, à de nouveaux discours... ‘‘Ce sont les missionnaires qui ont apporté les premières machines à coudre, au milieu du XIXe siècle. Côté coupes, l’idée de base est simple : on trouve souvent un haut et une jupe portefeuille pour couvrir les jambes et les chevilles...

NO93 Juillet - Septembre 2019


PH I NE U A D E R U T SA C CE I N

Revisité par Nicolas Ghesquière, l'emblématique sac Dauphine de Louis Vuitton est un incontournable de la collection Croisière 2019. À l'association des toiles Monogram et Monogram Reverse s'ajoutent des éléments nouveaux comme une bandoulière en chaîne et une fermeture aimantée. Témoignage de l'adaptation constante de la Maison aux goûts actuels, cette pièce est un accessoire indispensable pour les amoureux du Monogram.

3 180€

NO94 Juillet - Septembre 2019


MANHATTAN petit modèle en toile monogram et cuir naturel

1 250 €

MY LOCKME Version contemporaine du cartable classique, le Mylockme est actualisé en cuir de veau souple. Doté d’un intérieur bien organisé

2 120€

MARIGNAN 1 650€

En toile Monogram et cuir grainé, c'est la quintessence de l’élégance qui caractérise les sacs LV

SPEEDY Tendancieuse et multicolore, Speedy rend folles les femmes branchées

GRAND NOE

1000€

sac solide et sophistiqué lui permettant de transporter cinq bouteilles de Champagne. Cette version contemporaine est habillée de la toile Monogram emblématique

1 140€

MOUNTAIGNE un design élégamment structuré avec un intérieur spacieux, le rendant idéal pour les rendez-vous d’affaire

3100€

NO95 Juillet - Septembre 2019


LA VOITURE NOIRE

2019 LA PLUS CHERE AU MONDE

NO96 Juillet - Septembre 2019


La Bugatti "Voiture noire" dévoilée au Salon de Genève 2019 veut rendre hommage à la Bugatti Type 57 SC Atlantic disparue de Jean Bugatti.

Bugatti, la marque automobile de luxe française implantée à Molsheim, célèbre ses 110 ans avec "la Voiture Noire". Ce modèle grand tourisme produit à un seul exemplaire a été vendu 11 millions d’euros hors taxes, ce qui en fait la voiture la plus chère au monde, indique le constructeur

NO97 Juillet - Septembre 2019


Abraham-Louis Breguet Fondateur de Breguet

Breguet a été fondée en 1775 à Paris en France par Abraham-Louis Breguet. Parmi les véritables pionniers de l'horlogerie, la marque a inventé la première montre à remontage automatique en 1780, la compli¬cation du tourbillon en 1801 et la première montre-bracelet en 1810. Le roi George III, Napoléon Bonaparte, Sir Winston Churchill, Arthur Rubinstein et Marie Antoinette comptent parmi les clients notables ( bien qu'Antoinette soit décédée avant la fin de la célèbre montre de poche Marie-AnNO98 Juillet - Septembre 2019

toi-nette). La famille Breguet a dirigé la société pendant plus d'un siècle avant que l'hor¬loger anglais Edward Brown ne prenne la relève et la famille Brown en devienne pro¬priétaire jusqu'en 1970. La crise du quartz a fait des victimes et la société a changé de mains à plusieurs reprises et a transféré ses activités à Vallée de Joux en Suisse. en 1976. Breguet a été acquis par le groupe Swatch en 1999 et son siège se trouve actuellement à L'Abbaye.


38 900,00 €

Prix public TTC conseillé France (dont TVA : 20%) au 04/01/2019 - Ces tarifs, purement indicatifs, n'engagent pas la marque et peuvent être modifiés sans préavis.

Bréguet La Marine 5547 Montre Marine Alarme Musicale. Mouvement à remontage automatique avec date. Petit tour d'heures pour le réglage de l'alarme. Indicateurs de la réserve de marche et d'enclenchement de la sonnerie. Indication d'un second fuseau horaire. Spiral en silicium. Fond saphir. Couronne vissée. Étanche à 5 bar (50m). Diamètre: 40mm. Disponible en titane avec cadran couleur ardoise soleillé en or, en or rose 18 carats avec cadran en or argenté ou en or blanc 18 carats avec cadran bleu en or. Disponible avec bracelet en cuir ou en caoutchouc.a Disponible avec bracelet titane pour le modèle titane. NO99 Juillet - Septembre 2019


FUSION CLASSIQUE HUBLOT ET FERRARI GT Pour rendre hommage aux voitures de «Grand Tourisme», Hublot et Ferrari ont désormais combiné pour la première fois leur sens de la créativité esthétique et leur innovation mécanique dans un Classic Fusion, un châssis horloger à la fois traditionnel et moderne, conforme aux codes stylistiques. de l'univers GT.

NO100 Juillet - Septembre 2019


LES TOP 5 9 750 $

CRW1529756 Tank Louis Cartier

La montre Ulysse Nardin Skeleton X Magma

Montre Tank Louis Cartier, grand modèle, mouvement à quartz. Boîte en or jaune 18 carats, couronne perlée sertie d'un cabochon en saphir, cadran argenté, aiguilles en forme de glaive en acier bleui, cristal minéral, bracelet en peau d'alligator avec boucle ardillon en or jaune 18 carats, ouverture du calendrier à 3 heures. Dimensions du boîtier: 33,7 mm x 25,5 mm, épaisseur: 6,35 mm. Étanche à 30 mètres / 100 pieds.

Bouillonnant mélange de fibre de carbone et de résine époxy rouge, chaque Skeleton X Magma est unique. Débarrassée de ses composants superflus à la manière d’une voiture de course, la montre n’a conservé que l’essentiel pour plus de légèreté et de simplicité. Sa superbe mécanique squelette est exposée au regard de tous pour ne laisser aucune place à l’imagination.

43 700 €.

A. Lange & Söhne CHIME AND TIME La première des quatre montres à avoir vu le jour est la Lange 1. Elle marque les esprits grâce à son cadran heures et minutes décentré avec indications de la réserve de marche, de la petite seconde et de la grande date. Un style un peu spécial, peut-être, mais 24 ans plus tard la montre demeure une icône de l’horlogerie et un symbole fort de la renaissance de la marque. Sans surprise, l’A. Lange & Söhne 1 est donc la montre la plus populaire de la Maison sur Instagram, et de loin.

Chopard Mille Miglia Classic

7490 €..

2 750 $

Beau duo de chronos chez Chopard cette année. En effet, la manufacture suisse vient de présenter sa fameuse montre de pilote, la sportive Mille Miglia, en version acier homme de 42 mm et en version acier femme de 39 mm, toutes deux dotées de calibres mécaniques auto¬matiques. Un garde-temps qui tient la route. Modèle femme.

16 630 €.

Piaget Altiplano Ultimate Concept L’Altiplano de Haute Horlogerie de 36 mm est un modèle essentiel dans l’élégante collection de Piaget ; elle parle à la femme qui la porte tout comme à ceux qui apprécient les formes de montre classiques. Pour la première fois, sa lunette et son cadran présentent des diamants taille baguette, son cadran est soleillé en bleu Piaget et elle est produite dans une édition qui ne comporte que 88 exemplaires.

NO101 Juillet - Septembre 2019


15 M $

HÉLICOPTÈRE BELL 525

ENTRE ÉLÉGANCE & TECHNOLOGIE Dévoilé en Principauté, lors du Monaco Yacht Show 2016, l’hélicoptère Bell 525 allie luxe et technologie. Une nouveauté qui a de sérieux arguments. Attention aux yeux ! Après un premier vol effectué en juillet dernier, la campagne d’essais en vol du Bell 525 Relentless, “l’impitoyable” en français, s’accélère. Un troisième prototype entrera en action dans les prochaines semaines.

NO102 Juillet - Septembre 2019


Ce tout nouveau bimoteur de l’américain Bell Helicopter en impose. Grâce aux 8 m2 de sa cabine, le 525 Relentless peut accueillir en plus des deux pilotes jusqu’à vingt passagers. Il peut aussi être configuré en version luxe pour VIP, devenir en clair une limousine volante avec : larges fauteuils, table basse et coin bar comme le montrent ces images. Dans le cockpit du 525 Relentless, quatre larges écrans et des commandes de vol électriques procurant une meilleure stabilité et maniabilité de l’appareil, une première pour un hélicoptère civil. La machine de neuf tonnes dispose d’un rayon d’action de 900 kilomètres et d’une vitesse de croisière de 300 km/h.

NO103 Juillet - Septembre 2019


www.lualaba.gouv.cd


M

S

Se requinquer le moral en feuilletant les belles pages consacrées aux capitaines d’indus¬trie, aux chefs d’entreprises et aux grands dirigeants de ce monde. Mboté Souriez se fait le plaisir de vous présenter Richard Muyej Mangeze Mans, le don du Lualaba dont il a été réélu Gouverneur, l’homme dont l’ambition est de faire du Lualaba une destination touristique prisée. Une femme, Jeanine Mabunda Lioko, dame de fer, dame de tête. Elle a poussé les digues par sa compétence et s’est imposée comme Speaker de la Chambre basse. Michaël Berthelot, le chef qui fait chanter les plats au Pullman Grand Hôtel Kinshasa est dans ce Mboté Souriez. Le faiseur des rois, Jean-Claude Eale Balangy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a bousculé les codes du préétabli et par son brainstorming, il a été fait roi. Clin d’oeil à Manu Kongolo, artiste, bédéiste et cartooniste de l’humour africain.

Si haut que parvienne une chose lancée, c'est à terre qu'elle retourne. NO105 Juillet - Septembre 2019


MUYEJ, LE

VISIONNAIRE

O

n se croirait dans SANS LE NIL, L’EGYPTE SERAIT une province de l’ancienne configuration UN DÉSERT, SANS MUYEJ, LE administrative de la Rdc. LUALABA SERAIT LA PROIE DES Des actions concrètes, à impact visible, ont été posées à PRÉDATEURS. l’émerveillement de ses administrés, non seulement à Kolwezi mais partout dans le Lualaba. Ses détracteurs vont vite en besogne en mettant en avant le cuivre et le cobalt dont le sous-sol de la province regorge. Mais sans la volonté politique et la détermination de faire de profiter cette manne financière à sa population, toute tentative de développer de la province serait vaine. Encore que durant son premier mandat, la question de la rétrocession s’est posée, comme dans d’autres provinces. Mais le Lualaba a fait oeuvre utile du minimum qu’il engrangeait. Preuve en est de l'érection de l'édifice à format d'Etat, un monument qui abrite désormais les services de la province. Muyej a repoussé les limites du faisable et les Lualabais sont fiers de leur province et de leur Gouverneur qu’ils ne veulent pas perdre. A croire que le Lualaba a été la vache à lait de Kinshasa, qu’on abandonnait après l’avoir siphonné. Il a fallu l’intelligence managériale d’un homme pour matérialiser toutes les opportunités qui se présentaient à la province.

NO106 Juillet - Septembre 2019


Richard Muyej Mangeze Mans, le Gouverneur du Lualaba est la chance de cette province. On redoute ce qui se passerait si un autre acteur politique s’était emparé de ce poste. En moins de 5 ans à la tête du Lualaba, Muyej a réalisé des exploits.

NO107 Juillet - Septembre 2019


RICHARD MUYEJ

DÉJÀ L’APRÈS-MINES

NO108 Juillet - Septembre 2019


La province du Lualaba connait un boom économique durant les 3 dernières années grâce aux mines, cuivre et cobalt en tête. Conscient des tours que les minerais peuvent jouer à l’économie du fait des yoyos que les cours des matières premières subissent sur le marché mondial, et surtout que les minerais sont des ressources épuisables, le Gouverneur Richard Muyej Mangeze Mans anticipe déjà sur l’après-mines. Obsédé par l’envie de donner un contenu à ce concept, Richard Muyej mise sur deux filons majeurs, des segments de marché

aux potentialités illimitées : l’agriculture, pour l’autosuffisance alimentaire de ses concitoyens, mais aussi et surtout le tourisme, pour le boom immobilier et le développement du secteur tertiaire qui l’accompagnent pour créer les emplois. Le potentiel est immense dans ces nouveaux créneaux et les Lualabais, courageux. Le magazine Mboté Souriez a plongé au coeur de ces alternatives pour en analyser la quintessence dans le dossier ‘‘Spécial Lualaba’’ qu’il livre dans notre présente édition.

SKATEBOARD SUR LE LAC NZILO, LAC DE RETENU SUR LE LUALABA, ESPACE TOURISTIQUE PARMI TANT D’AUTRES DANS CETTE PROVINCE QUI A UNE FORTE VOCATION TOURISTIQUE VUE PARTIELLE DE L’HÔTEL WHITE SEAL SUR LE SITE DE KATEBI À KOLWEZI AVEC DES PAYSAGES DE RÊVE, À PERTE DE VUE

NO109 Juillet - Septembre 2019


VUE PARTIELLE DE L’HÔTEL WHITE SEAL SUR LE SITE DE KATEBI À KOLWEZI AVEC DES PAYSAGES DE RÊVE, À PERTE DE VUE

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PRENDRE SES DISTANCES AVEC LES MINES ‘‘Pour se développer, le Lualaba doit se délier progressivement des mines pour investir davantage dans l’agriculture et le tourisme’’, déclare Richard Muyej. Les mines ont montré leurs limites, affirme-t-il, et pour ne pas tomber dans la malédiction des minerais, il faut d’ores et déjà tirer des nouveaux plans stratégiques de développement. Il s’inspire des statistiques du passé. A l’apogée de la Gécamines dont il était cadre, la production du cuivre s’élevait à 476 000 tonnes avec une adéquation à l’emploi de l’ordre de 52 000 agents, sous-traitants et indépendants confondus, à la charge de l’entreprise, bénéficiant des ravitaillements et des soins médicaux gratuits. Après la crise connue par le géant minier congolais, la constitution des jointventures minières nées des cendres de la Gécamines a permis une production de 1 500 000 tonnes, et le taux de l’employabilité a été réduit en deçà de 20 000 emplois. Que de chômeurs, avec l’afflux incessant de nouveaux diplômés et de nouvelles naissances... D’où l’émergence des exploitants artisanaux, révoltés, au nombre d’environ 170 000, produisant 20% de produits exploités, mais pour un revenu de misère, endurant les conditions exécrables de travail, avec femmes et enfants vulnérables, enterrant en moyenne 27 morts par trimestre dans des éboulements. Les fabricants de grandes marques d’automobiles, d’ordinateurs et de Smartphones, quant à eux, n’en ont cure, se limitant à la traçabilité, sans exiger de leurs fournisseurs une certaine participation aux efforts d’assainissement de ces milieux, à l’image du projet Kasulo, expérimenté par le gouvernement provincial et qui fait déjà ses preuves avec une exploitation sécurisée bénéficiant d’une sous-traitance fiable. D’où l’alternative de l’agriculture et du tourisme.

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TOURISME, L’AVENIR DU LUALABA Si vous visitez le Lualaba, vous y retournerez certainement. L’addiction touristique est forte en raison de la sublimité des merveilles dont la providence a doté cette province. Parc national, diversité endémique, reliefs des canyons, chutes et cascades, grottes, immenses pierres superposées, rites culturels, mines, paysages de rêve, sites pittoresques, etc., la province du Lualaba est vraisemblablement un scandale touristique. D’où l’embarras du choix des opérateurs touristiques sur les sites où investir. C’est un secteur prometteur à tous égards, estime Richard Muyej, qui définit le tourisme comme un moteur économique majeur pour le développement du Lualaba. Ici, le

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potentiel est phénoménal et la volonté de faire émerger le tourisme est à la hauteur de la détermination d’un leader. La politique touristique de Richard Muyej Mangeze Mans s’appuie naturellement sur les mines, atout et moyen de sa politique pour préparer l’après-mines. Pour lui, l’industrie touristique se présente comme un outil pour protéger l’environnement, pour créer l’emploi et enfin pour valoriser l’image de la Province. Seulement, il faut en même temps affronter de gigantesques pesanteurs, c’est-à-dire communiquer et sensibiliser, pour convertir ces immenses potentialités en produits touristiques.


LE TRAVAIL EST UN AXE ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT DU LUALABA. SOUS LE REGARD DE M’ZEE LAURENT-DÉSIRÉ KABILA DONT LE BUSTE TRÔNE SUR LA PLACE DE L’INDÉPENDANCE

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RICHARD MUYEJ MANGEZE MANS ‘‘Pour se développer, le Lualaba doit se délier des mines et investir dans l’agriculture et le tourisme’’ MS

Sur quel bilan vous avez été réélu et sur quel programme inscrivez-vous le mandat que les Lualaba viennent de vous donner ?

RM

Je suis arrivé à la tête de cette province en 2015 comme Commissaire spécial et j’ai été élu pour la première fois en 2016 comme Gouverneur avec un discours clair, fondé sur un programme d’urgence pour répondre aux cris de détresse qui fusait de la foule liés au déficit de l’eau potable et de l’éclairage public, sans oublier les problèmes de santé, d’éducation, des routes, des hôpitaux et des bâtiments administratifs, la plupart dans un état piteux dans tous nos territoires. On était pourtant à la neuvième année de la décentralisation, et dans nos territoires, la souffrance était forte mais les moyens limités. Là, nous avons présenté un plan triennal qui tenait compte de l’appel de Kinshasa pour la diversification de notre économie. Chez nous, nous avons choisi deux piliers : l’agriculture et le tourisme. Au niveau du tourisme, des sites d’attraction touristique se présentent dans chaque territoire, surtout autour de Kolwezi pour profiter des structures d’accueil existants, c’est-à-dire Mutshatsha pour des cascades à Tshatuta à 70 km et Lubudi pour les chutes de Kayo, le site de Katebi et de Wansela au bord du Lac Nzilo, un lac de rétention du barrage du même nom sur le fleuve Lualaba, des paysages merveilleux, des grottes, des cours d’eau mais aussi le parc Upemba, avec une diversité de la faune. Nous sommes en train d’accentuer l’intérêt sur ces sites. Dans l’entretemps, nous avions l’obligation de redorer le blason de la ville en délabrement de Kolwezi, capitale du cobalt, pour qu’elle réponde à la vocation de grandeur du chef-lieu d’une province minière prestigieuse. Nous

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RICHARD MUYEJ MANGEZE MANS, GOUVERNEUR DE LA PROVINCE ET DON DU LUALABA

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avons un programme de construction d’un aéroport moderne. Pour aller vite, une entreprise exécuta les travaux de la piste, une autre l’aérogare. La réhabilitation de l’Hôpital général de référence de Mwangeji est aussi à l’ordre du jour, de même que l’équipement de tous les hôpitaux des territoires en scanners et IRM modernes, l’encadrement des généralistes et le renforcement du corps académique de notre université. Sur le plan des infrastructures routières, nous les avons réhabilitées et le programme se poursuit, pour des bâtiments, des infrastructures scolaires à Kolwezi, à Mutshatsha, à Sandoa, à Musumba, à Lubudi, et réglé des problèmes d’eau potable à Mukabe Kasali. La population nous a renouvelé sa confiance, les élus mêmement. Le plus important est que la population est convaincue de notre bonne foi. M S Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confronté ? Le gouvernement de l’époque avait RM suggéré la diversification de l’économie. Parce qu’on venait de se rendre compte que nous sommes restés longtemps dépendants du seul secteur des mines, et quand il y avait des fluctuations, l’économie vacillait et les difficultés étaient évidente M S En construisant un édifice monumental abritant les services du gouvernorat de la province, est-ce l’indice de l’ambition de grandeur de la province ? R M Nous venons de doter la province d’un nouvel édifice, l’Hôtel du Gouvernorat. Nous l’avons voulu moderne quoiqu’une certaine opinion, sans ambition, le juge excessif. Nous estimons quant à nous que, 60 ans après l’indépendance, nous accusons du retard et qu’il faille afficher nos ambitions sans fausse modestie. Le prochain édifice sera le siège de l’Assemblée provinciale. M S Avez-vous une oreille attentive auprès de Monsieur Félix Tshisekedi comme vous avez bénéficié de celui du Président Joseph Kabila ? R M Je l’ai rencontré trois fois déjà et je sens la même dynamique qu’avec le Président Kabila et je me sens à l’aise. Il appréhende le contexte de la décentralisation et n’ignore pas qu’il ne peut réaliser sa vision NO116 Juillet - Septembre 2019

qu’en commençant à la base, à travers les gouverneurs. Je fais miennes ces préoccupations. MS

RM

MS

RM

Quelles orientations et assurances avezvous donné aux entreprises minières du Lualaba pour minimiser les inquiétudes du changement au sujet du nouveau Code minier ? Il y a eu quelques agitations au départ mais presque tous ont accepté sa mise en oeuvre. Mais je sentais déjà l’ouverture avec le Président Kabila qui essayait de trouver des formules de rapprochement à travers le règlement minier. Le Président Tshisekedi m’a reçu et a répété la même chose. Au prochain rendez-vous minier, des contacts auront lieu pour voir ce qui doit être aménagé pour que tout le monde finisse par adhérer de manière consensuelle à ce grand projet qui a rapporté beaucoup d’innovation en termes de gain pour les communautés vivant dans les espaces miniers. Le dialogue est permanent. Y a-t-il des projets de transformation de certains minerais sur place pour une plusvalue aux minerais du Lualaba ? Qu’il s’agisse du Chef de l’Etat, du ministre national et des intervenants à travers les ateliers, il est question des unités de traitement, de transformation pour une plus-value de nos mines. Il est gênant que nous continuions à exporter aujourd’hui encore nos matières premières à l’état brut, tandis que les produits finis nous reviennent cher, et que le prestige revienne aux pays qui fabriquent ces batteries, ces voitures électriques ou ces téléphones dont la matière première provient de chez nous. J’encourage le gouvernement central à poursuivre cette ambition légitime. Nous continuerons, quant à nous, notre action de sensibilisation pour que les entreprises qui s’activent dans ce secteur sachent que désormais pour nous, c’est une priorité. qui s’activent dans ce secteur sachent que désormais pour nous, c’est une priorité.


LE GOUVERNORAT DU LUALABA, UN ÉDIFICE À LA DIMENSION DES BÂTIMENTS D’ETAT, UN MONUMENT TOURISTIQUE MONTRANT LA GRANDEUR DES AMBITIONS D’UNE PROVINCE

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M S Comment comptez-vous partager les dividendes de la province avec la population ? R M Nous recevons des plaintes de nos compatriotes employés chez les expatriés sur la modicité des salaires et la maltraitance qu’ils leur font subir. Les enquêtes parlementaires approfondies sont diligentées pour que la justice soit rendue. Nous mettons en place une société où règne l’équité, visant l’amélioration de l’environnement pour que l’homme retrouve sa dignité. Il faut mettre un terme à la corruption et à la fraude minière. Il n’est pas normal que l’Etat manque des moyens quand des potentialités existent, alors que les individus s’enrichissent. Il faut endiguer ce paradoxe honteux. Un tour dans nos territoires vous révélera la pauvreté extrême. Il faut vaincre ce contraste criant entre l’immensité des richesses et la précarité de nos populations. Si j’étais dans cette sphère-là, je me tairais parce que c’est scandaleux. Les anciens dirigeants se targuent des fortunes, lesquelles n’ont aucune autre histoire que les richesses de cette province et de l’espace katangais. C’est même gênant. Si on a été gouverneur, si on est chrétien, si on a le sens de l’autre, on doit parler peu quand on s’est enrichi derrière cette misère. MS

RM

Quelle place accordez-vous à l’agriculture, non seulement pour l’autosuffisance alimentaire mais aussi et surtout pour préparer l’après mine ? Sur le plan de l’Agriculture, nous avons décidé de susciter de l’intérêt une nouvelle fois pour cette activité. Nous avons constaté que la population était tournée vers les mines. Quand on n’était pas agent des entités minières, on était dans l’exploitation artisanale.

M S Alors comment encadrez-vous ces exploitants artisanaux ? L’exploitation artisanale est légale chez RM nous. C’est de notre compétence d’ailleurs de l’organiser. Nous avons arrêté des stratégies pour sortir de l’anarchie qui régnait dans le secteur de la petite mine. Nous avons mis en place un centre de négoce pour que toutes les transactions NO118 Juillet - Septembre 2019

LE COMPLEXE SCOLAIRE HEWA BORA, RÉHABILITÉ APRÈS UN INCENDIE, FAIT LA FIERTÉ DE KOLWEZI. CE QUI EST VISÉ ICI CE N’EST PAS DE BEAUX BÂTIMENTS SCOLAIRES, MAIS LE MEILLEUR NIVEAU DE L’ENSEIGNEMENT

s’y effectuent. On pourra évoluer vers une bourse et réguler la production, de même que l’exportation, pour éviter au cours de nos minerais des fluctuations intempestives. Nous avons essayé d’organiser la petite mine pour récupérer certains exploitants artisanaux, sous forme de réforme : la création de petites mines. L’expérience est probante, à Kasulo et il nous appartient à la repiquer sur d’autres sites miniers, une quarantaine, en organisant la prospection, la découverture et la mise à disposition. Nous avons l’obligation d’encadrer plus de 150 000 creuseurs, d’ennoblir cette occupation.


MS

RM

Quelle politique de la jeunesse avezvous mis en place du fait du baby boom ? Avez-vous pensé à constituer un fonds souverain, qui sera un matelas financier pour les générations futures ? Les besoins de l’encadrement de la jeunesse se posent avec acuité. Il faut sensibiliser, permettre aux jeunes de voyager pour voir comment les autres s’organisent. Il faut créer un fonds, nouer des contacts avec des banques pour créer des facilités de façon à encourager les initiatives et l’avènement de l’entrepreneuriat dans les milieux des jeunes, créer des écoles de métier pour récupérer ces enfants perdus au milieu des mines. Il est inadmissible que les Indiens et les Chinois viennent faire

le maçon, le charpentier ou le menuisier ici. Sur le plan de l’éducation, une agence pédagogique nous fournira des matériels didactiques, en vue d’améliorer la qualité de notre enseignement et rendre nos enfants compétitifs pour prendre notre relève. Concernant les sports, après avoir réhabilité le stade Diur, nous avons trouvé un espace pour construire, avec l’aide des privés, un nouveau stade moderne. Kolwezi veut retrouver son statut de pépinière de grandes équipes dans l’espace katangais, pourquoi pas national.

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Le Pullman Grand Hôtel Kinshasa a un challenge à relever : redevenir une oasis où les Kinois et autres voyageurs à Kinshasa convergent. Il ne manque pas d’atouts pour cela car sa cuisine attire de plus en plus du monde.

INTERVIEW AVEC

MICHAËL BERTHELOT

IL FAIT CHANTER LES PLATS AU PULLMAN La palme revient à maître Michaël Berthelot, animateur de cette cuisine. Sorti de grandes écoles de France, maître Michaël Berthelot fait danser les plats et ses clients ont retrouvé le plaisir… de manger. Il fait voyager les hôtes avec une majorité de produits locaux congolais ou africains sur l’ensemble des trois restaurants et des cartes, où on peut passer de la pizza à une broche de kossa-kossa royal (crevettes) marinée à l’ail. On peut manger aussi un tartare de thon au lait de coco, une étuvée de légume et de pomme de terre servie avec des cubes de saumon à la plancha. Le nem vietnamien au porc et aux crevettes


Il fait voyager les hôtes avec une majorité de produits locaux congolais ou africains sur l’ensemble des trois restaurants et des cartes, où s’ajoutent la pizza à une broche de kossa-kossa royal marinée à l’ail, étuvée de légume et de pomme de terre servie avec des cubes de saumon à la plancha, le nem vietnamien au porc.

QUI EST AU JUSTE LE CHEF MICHAEL BERTHELOT : DANS VOTRE PARCOURS, PRIVILÉGIEZ-VOUS LA TOUCHE D’UN ARTISTE OU CELUI DE DÉFENSEUR DU

‘‘BIEN MANGER’’ ? L’un ne va pas sans l’autre. Je suis originaire de la Touraine, dans le Centre de la France. Mes premières expériences ont été dans la restauration traditionnelle et gastronomique.

La côte d’Azur m’a permis d’affiner ma cuisine, d’y trouver le côté artistique. C’est pourquoi je défends ces deux touches, artistique et artisanale.

C’est une région avec une très forte identité culinaire, avec les produits du terroir, les saveurs de la chasse, de la forêt, des vins extraordinaires. On peut dire que c’est une région où le « bien manger» est une vérité. Je suis ensuite allé sur Paris, avec d’autres chefs, tel que Patrice Hardy.

J’ai tendance à dire que la cuisine est quelque chose de simple. La connaissance des produits permet d’en respecter son identité, et par la suite, son utilisation et sa transformation. Apprendre et transmettre comment on doit travailler une viande ou un légume, savoir comment ils réagissent par rapport à la cuisson, s’il faut les manger cuits ou crus, ou s’il est préférable de choisir un bon produit du marché local ou d’importation, qui a passé quelques semaines dans le frigo… La cuisine c’est simple, il ne faut pas trop en faire. J’aime dire à mon équipe ‘‘faites-moi chanter vos plats. Il faut que ça chante, que le plat crépite, que ça brille, qu’il y ait de la couleur…’’.

Puis la Côte d’Azur, à l’Hôtel Martinez avec monsieur Christian Willer avec qui j’ai vraiment eu l’apprentissage du goût et des saveurs provençales et des richesses de la cuisine méditerranéenne. Je suis resté quelques années sur la Côte d’Azur, où j’ai pu continuer ma formation à travers les différents palaces et restaurants entre Monaco et Mandelieu.

‘‘FAITES-MOI CHANTER VOS PLATS. IL FAUT QUE ÇA CHANTE, QUE LE PLAT CRÉPITE, QUE ÇA BRILLE, QU’IL Y AIT DE LA COULEUR…’’

PULLMAN LANCE UNE OPÉRATION DE CHARME À L’ENDROIT DE SA CLIENTÈLE PAR SA CUISINE. QUE REPRÉSENTE POUR VOUS UN CLIENT LORSQU’IL FRANCHIT LE SEUIL DE VOTRE RESTAURANT ? Il n’y a pas si longtemps, les cuisiniers restaient dans l’ombre. J’essaie maintenant d’avoir un accueil privilégié, une attention particulière, afin de lui permettre de passer un bon moment avec ses amis autour d’un repas qui les rapproche. Pour nous, un client est une occasion de faire découvrir nos espaces de restauration ou de loisir, décontractés ou plus chics, et de partager avec lui notre savoir-faire QUE SIGNIFIE ‘‘MANGER’’ POUR UN CHEF ? Manger reste toujours un plaisir. C’est quelque chose de simple, de naturel, qui doit avoir un goût, des saveurs. Donner à manger à quelqu’un, c’est y mettre du coeur et de l’attention. Le fait de cuisiner et de préparer des mets pour quelqu’un, reste un acte de générosité, de bienveillance.

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SELON LES NOUVEAUX CONCEPTS DU PULLMAN, QUELLES SONT LES PRINCIPALES OPTIONS DE LA DIVERSITÉ QUE L’HÔTEL PROPOSE DANS SA CUISINE ? QUELS SONT LES DIFFÉRENTS MENUS ?

QUE RECHERCHE, DE VOTRE POINT DE VUE, UN GOURMET DANS UN RESTAURANT DE MAÎTRE ? Le gourmet va chercher quelque chose d’authentique. Il est en recherche de saveurs et de produits. Un client cherche un moment privilégié autour d’une table de renommée, avec un service attentionné, une vaisselle originale.

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Sur l’ensemble des trois restaurants et les bars, nous avons une gamme hétéroclite. On peut passer de la pizza à une broche de kossa-kossa royal (crevettes) marinée à l’ail. On peut manger aussi un tartare de thon au lait de coco, une étuvée de légume et de pomme de terre servie avec des cubes de saumon à la plancha. Le nem vietnamien au porc et aux crevettes sera une recette qui va vraiment être authentique et savoureuse, et qui fera voyager nos hôtes. Sur l’ensemble des cartes, je travaille avec une majorité de produits locaux congolais ou africains. J’ai dû importer quelques produits pour la clientèle internationale, et aussi pour faire plaisir aux gourmets congolais. J’importe quelques incontournables produits internationaux. Ainsi la soupe Ramen, qui est notre plat phare qui va cartonner ici. C’est un plat japonais, exquis, fait avec les véritables pates Ramen japonaises, qui est à la fois traditionnel et moderne. Parce que manger les soupes Ramen de nos jours au Congo, c’est quand même os C’est un plat millénaire qui a


des adeptes, il y a des clients qui, depuis qu’il est à la carte, viennent deux fois par semaine pour manger ce plat-là. Nous proposons une cuisine avec des saveurs chinoises, et une grande influence congolaise. Nous avons les mbinzo (chenilles noires), des jarrets et de la chikwangue, ces garnitures traditionnelles congolaises. Le pondu et le fufu font aussi partie des plats qui sont servis tous les jours au restaurant. PARLEZ-NOUS EN DÉTAIL DU PRODUIT ‘‘EXPRESS LUNCH’’ PROPOSÉ PAR PULLMAN ? Cela consiste à servir nos clients business en 15 minutes. C’est pour le client qui travaille et qui doit retourner au bureau. Nous proposons ce service avec un beau plateau en bois

fait spécialement par des artisans locaux. C’est un menu qui sera composé d’une salade tendance, d’un plat copieux au choix poisson ou viande, servi en même temps, pour que le client ait le temps de déguster un dessert et un café.


L’HYPER ACTIVITE D’UN CRÉATIF

Bilili Award 4ème édition célébre une icône. Le faiseur des rois, le communicateur des grandes marques a été fait roi. Plébicité pour l’ensemble de ses oeuvres, particulièrement dans le domaine publicitaire, Jean-Claude Eale Balangy a dédié cette distinction ‘‘Bilily Icône’’ à son défunt père assassiné sous la Deuxième République alors qu’il n’avait que 12 ans. Sans haine, il a promis de venger son géniteur en produisant du parfait boulot. Un des plus grands experts en communication d’Afrique a été honoré. Respect au maître d’une grande école : CMCT !

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la seule évocation de ‘‘CMCT TCG’’, label du monde de la communication, monte à l’es¬prit l’image de JeanClaude Eale, Président Directeur-général d’Eale’s Group. JeanClaude Eale évite de désigner ‘‘clients’’ ses partenaires, lesquels se recrutent dans tous les secteurs de la vie nationale, couvrant les entreprises privées, celles du secteur public voire des personnalités politiques. La ré¬putation du Groupe l’a précédé en Afrique centrale (CongoBrazzaville, Denis Sassou Nguesso mars 2016), en Afrique australe (Zimbabwe, Robert Mugabe, 2008 et 2013), à Dubaï, aux USA et en Europe, où il recense des attaches dans un monde aujourd’hui globalisé. et prendre part à la maîtrise des nouvelles technologies.


Coach de certains politiques, JCE a fait ses preuves en participant à la campagne de Joseph Kabila Kabange en 2006 avec le concept ‘‘Gagnons ensemble avec Joseph pour un Congo uni’’ ou en 2011 avec ‘‘Na Rais 100% sûr’’ et dernièrement celle d’Emmanuel Ramazani Shadary : ‘‘On gagne et on gagne’’. Analyste politique, il a participé aux concepts ‘‘Révolution de la Modernité’’ ou ‘‘Rupture innovation développement’’. Conseiller dans divers ministères, il est président de la LIDA¬KIN, président de la Commission nationale de Communication de la FEC, vice-président de la Fédération de Sports pour tous et membre du Comité Olympique du Congo. Homme affable, hyper-dynamique et à l’esprit alerte, c’est un philanthrope, membre fondateur du groupe Telema Ongenge et de la mutuelle

de santé du même nom pour la dignité et l’autonomi¬sation des personnes vivant avec handicap. Le must de ses campagnes est la commu¬nication du 14è Sommet de la Francophonie tenue à Kinshasa en octobre 2012 : ‘‘Mbote Souriez’’ ! On ne peut oublier ‘‘VODACOM, très, très fort’’, l’UNICEF ‘‘j’aime mon enfant, je le soigne et l’inscris à l’Etat-civil’’ ou Nestlé, la Banque centrale du Congo, l’Hôtel de ville de Kinshasa. Eale a toujours manifesté un vif intérêt pour la politique où il oeuvre sans titre dans les plus hautes sphères. Passionné par le business, il travaille régulièrement sur des projets ambitieux dont ses tiroirs sont remplis et n’hésite pas à oeuvrer dans la facilitation des projets d’amis et anonymes.

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CMCT TCG PREMIERE AGENCE INTEGREE DE LA RDC Jean-Claude Eale a su donner à son groupe une envergure telle que tous se l’arrachent. CMCT TCG, apocope de communication et TCG (The Communication Group), l’agence mère, garde, depuis plus de deux décennies, une ap¬proche globale en offrant des solutions à 360° dans la communication et le marketing. Plus proche du noyau apparaît Pictogramme Sarl : studio graphique professionnel-design et une maison de publication-print. Pictogramme gère aussi le volet stratégie et planning me¬dias avec ses trois principaux titres édités, à savoir Force des fans (Sports et musique), Visà-vis (Politique et people), le célèbre Kin la capitale (Vie à Kinshasa) et Mbote Souriez, le Magazine Premium des capitaines d’in¬dustries, des décideurs, des politiques, de l’intelligentsia friands d’idées nouvelles. Black Box propose des solutions événementielles et la production audiovisuelle. Fox, meilleur studio photo de Kinshasa, s’est spécialisé dans la production des articles publicitaires et cadeaux d’affaires. Digital Images ou l’im¬pression grand format des affiches. ZX, le partenaire incontournable des événements indoor et outdoor (structures, sonorisation et décoration) et location de matériels événe¬mentiels. Puissance Pub, régie publicitaire et commercialisation des espaces publicitaires. Agence Media Afrik (AMA), spécialisée dans le monitoring et l’archivage de l’information, Congolia, l’incubateur et Zig zag, le petit dernier, radio à thème. Eale Group a créé plus de 200 em¬plois directs et indirects. ‘‘CMCT TCG’’ est représentée à travers le pays avec un grand pôle à Lubumbashi, à Kolwezi et en Afrique avec un bu¬reau de Johannesburg.

DISCIPLINE ET RIGUEUR La gestion de l’agenda de Jean-Claude Eale relève d’une précision mathématique réglée par une Patek Philippe. A cela, Il ajoute discipline et opiniâtreté. Debout à 5 heures 00, séance de home training, douche, lecture des mails et infos matinales, sortie à bord de sa Panamera, rituel d’informations sur toutes les principales plateformes, 6 heures 30, messe quotidiènne à l’Eglise Sainte Anne de la Gombe dont il est membre du Conseil paroissial, bureau. C’est à 7heures 5 qu’il se pointe au bureau. Samsung Galaxy Note 9 édition spéciale et tablette Mac Book Pro Touch Bar en main, il met à jour son agenda, consulte les notes de la journée. Commence alors le marathon du signataire, orientation des tâches, lecture du rapport financier et organisation des réunions de travail. Ni alcool, ni tabac, ni viande, ni féculent,

ADRÉNALINE LE TRAVAIL PASSION L’EXCELLENCE

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Jean-Claude Eale s’est mis à l’eau, aux fruits, aux légumes et au poisson. Il a discipliné son être. Dirigeant sportif, passionné des sports mécaniques et de belles voitures, il fait la marche, le squash. Amoureux de la lecture, il dévore livres et magazines, qui constituent ses sources d'inspiration. Pour lui, tout est source d'inspiration. Sa journée se termine généralement autour de 22 heures...

UNE BOUSSOLE ‘‘L’être humain ne peut s’accomplir que par le travail’’, énonce-t-il, en vue de parvenir à l’équilibre familial, physique et psychique. Il offre à ses enfants le meilleur héritage qui est l’éducation en leur inscrivant dans les meilleures écoles du pays ou à l’extérieur. Jean-Claude Eale aime son travail et y met tout son génie. Son adrénaline c’est le travail, sa passion l’excellence. A l’image de la vie de son patron, la démarche de l’Agence se fonde sur la notion de perpétuelle remise en question. Aujourd’hui, Eale’s Group a bousculé les codes du «déjà établi». Etudes de marché, publicités médias et hors médias, activités événementielles, etc., CMCT est à la quête de la perfection, repoussant les limites du faisable. Group CEO de CMCT TCG, Chef des travaux à l’IFASIC et Doctorant, avec 35 ans de métier, Jean-Claude Eale sert de boussole aux jeunes générations. Son bonheur est de voir des jeunes, qui ont bénéficié de son encadrement, aussi bien sur le plan académique que professionnel, émerger et devenir des références dans son domaine de prédilection.

JEAN-CLAUDE EALE, L’ÉTERNEL ADO ! Par Toussaint Mika On lui donnerait facilement la trentaine tant son regard de jeunesse brille en complément de son sourire juvénile. Ses discrets cheveux grisonnants couplés à une barbe poivre sel rappellent le parcours envieux d’un professionnel de la Com ayant traversé les âges du métier. Anti cravate notoire et portant rarement de veste, ce dépositaire de la marque Façonnable est un bourreau du travail. Quand vous participez à une réunion à laquelle il est convié, vous êtes surpris par son air absent. Et distrait. Pire, il se met à dessiner ou à gribouiller des trucs sur son calepin. Mais quand il prend la pa¬role, vous êtes surpris par la pertinence de son intervention. Il enregistre donc les interventions des autres en gribouillant. C’est en fait un gros malin qui joue dans la diversion du genre. Puissant patron de CMCT, une pieuvre publicitaire qui étend ses longs et langoureux tentacules partout ; il est présent dans son business passion à travers Kinshasa et les pro¬vinces. L’homme est simple. Voire dis¬cret. Si pas invisible. Mais tout le monde l’aborde et il parle à tous. Le jeune frère de Jean Pierre Eale Ikabe est un monstre froid du job. Mais un chaleureux ami et frère. Un gars cool que je fréquente de¬puis des lustres. Avec qui on s’engueule en rigolant. Je suis toujours son opposant dans les réunions... Et il me redoute.

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Emmanuel Makila

RAWSUR SA SIGNE SON ENTRÉE DANS LE MARCHÉ DES ASSURANCES

La RDC a entrepris des réformes de sa législation pour mettre fin au monopole d’état, ouvrir le secteur aux capitaux privés, mettre en conformité ses institutions financières avec les normes internationales et inscrire ses structures d’assurance dans les standards et normes mondiales. La libéralisation du marché des assurances illustre clairement cette dynamique. La Rawbank, une institution financière et qui travaillait par le passé avec la Sonas Sa, alors en situation de monopole. Elle annonce aujourd’hui avoir intégré le monde des assurances avec Rawsur Sa, une société sœur. Elle couvre une panoplie de risques qu’encourent au quotidien les particuliers et les entreprises. MboteSouriez vous produit en exclusivité l’entretien qu’il a eu avec Zain Rawji, son Directeur général.

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Quelle est la mission de la Rawsur SA en RDC ? Notre mission est de donner les moyens à nos clients de vivre mieux et en sécurité, de protéger les personnes et les entreprises contre les pertes imprévues, de s’engager tous les jours auprès de nos clients pour réaliser leurs projets en toute sérénité et confiance, d’aider les assurés frappés par une catastrophe à se remettre sur pied, en payant les sinistres dans des délais très courts, d’offrir des produits et services de qualité à des prix compétitifs mais également de communiquer et sensibiliser la population Congolaise sur les avantages de l'assurance. Quels produits projetez-vous de développer ? Notre gamme de produits est riche et variée : l’assurance Automobile avec une déclinaison d’offres allant d’une simple assurance Responsabilité Civile à une Tous Risques couvrant tous les dommages subis par le véhicule assuré ; l’assurance Multirisques Habitation ou Multirisques professionnelle permettant aux citoyens et aux entreprises de se prémunir contre l’incendie, le vol, les dégâts des eaux,

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les dommages électriques, la perte d’exploitation… ; l’assurance Voyage qui couvre l’assuré lors de son voyage dans le monde entier pour les frais médicaux, les pertes de bagages, la responsabilité civile, la livraison de médicaments, …. Et d’autres prestations 24h/24 et 7j/7 ; l’assurance maladie couvre les frais médicaux engagés pour l’assuré et ses dépendants ; Risques Divers, nous assurons également d’autres risques tels que l’aviation, les risques liés à la violence politique ainsi que d’autres risques sur mesure et adaptés aux besoins des entreprises. Nous avons fait en sorte de répondre dès notre démarrage au mieux aux différents besoins du citoyen congolais. MS ZR

S’agit-il des secteurs où vous avez enregistré préalablement des réels besoins d’assurance ? Vous savez, dans un système économique donné, tous les opérateurs ont besoin d’une assurance. Partant du particulier qui a besoin d’une protection personnelle au quotidien pour sa personne ainsi que pour ses biens jusqu’aux petites, moyennes ou grandes entreprises pour la protection de leurs biens et leurs personnels, tous secteurs confondus.


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Quels sont les canaux de distribution que vous comptez utiliser pour vous étendre dans le reste du pays ? Une compagnie d’assurance ne peut pas s’appuyer sur son propre réseau d’agences pour toucher toute la population cible, surtout lorsqu’elle se trouve dans un pays aussi important en superficie comme la RDC. Classiquement, le réseau de distribution est axé autour de courtiers en assurance agréés par l’ARCA, d’agents généraux représentant exclusivement la compagnie d’assurance ou le réseau bancaire. A Rawsur Sa, nous sommes convaincus que l’apport du réseau des courtiers et du réseau bancaire est indispensable à la couverture géographique de nos clients. Le mode de distribution est devenu disruptif et de plus en plus orienté sur le digital. Pensez-vous que la législation congolaise soit assez souple pour recourir aux avancées technologiques : digital, réseaux sociaux, etc. ? Nous vivons actuellement à l’ère du digital en perpétuelle transformation numérique, des applications smart, des réseaux sociaux et de la Blockchain. Il y a lieu de penser dès à présent à des solutions digitales pour la distribution de nos produits d’assurances. Néanmoins, ceci devra être accompagné par une flexibilité règlementaire et juridique pour la reconnaissance et l’acceptation des transactions numériques. Etant donné la libéralisation tardive du secteur des assurances en RDC, avez-vous rencontré des difficultés à recruter une main d’œuvre locale spécialisée ? Nous avons compris qu’il y a de la bonne matière grise et de multiples compétences en RDC qu’il faudrait former et accompagner

Zain Rawji D.G RAWSUR S.A NO131 Juillet - Septembre 2019


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afin de les monter en compétences sur les techniques des assurances. Notre vision en matière de ressources humaines est construite sur le principe de l’adéquation des compétences et de l’excellence opérationnelle. Nous ne pourrons y arriver qu’avec un plan de formation et d’accompagnement continu de nos employés. Commet décrirez-vous le marché congolais des assurances ? Nous pouvons dire que le marché des assurances en RDC est à l’état embryonnaire, tout reste à faire dans ce domaine très vaste. L’économie du pays a tout à gagner de cette libéralisation avec l’arrivée d’opérateurs privés offrant une panoplie de produits d’assurance dans un cadre compétitif profitant au citoyen congolais. Quels sont les défis du secteur de l’assurance-risque en RDC ? Les conditions politiques et économiques favorables à l’essor de l’assurance en RDC sont néanmoins soumises à la levée de plusieurs défis. D’abord au niveau de l’Etat, à travers la bonne gouvernance publique, la sécurité juridique, le contrôle permanent des couvertures d’assurances obligatoires notamment automobile, incendie, importation, à travers également l’incitation et la promotion d’un véritable marché financier permettant aux compagnies d’assurance d’employer, de diversifier et de fructifier leurs actifs financiers, tout en répondant aux exigences règlementaires en matière de couverture

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des provisions techniques. Au niveau de la banque centrale à travers notamment, Le contrôle du respect de la loi notamment en ce qui concerne l’obligation d’assurer les risques localement et éviter les transferts illicites des primes d’assurance à l’étranger, l’exigence des certificats d’assurance émanant des entreprises d’assurances agréées avant la délivrance des certificats d’importation des biens. Au niveau des sociétés d’assurance ellesmêmes, pour l’amélioration continue de leur professionnalisme, de leur solvabilité et leur solidité finan¬cière. Mais il faut également tenir compte du rôle prépondérant du régulateur l’ARCA dans l’accompagnement des compagnies d’assurance via un cadre règlementaire et juridique adapté aux réalités du marché congolais, le contrôle du respect des assurances obligatoires par la mise en place de synergies avec les autorités publiques, notamment la police (Auto), les services des douanes (importation), l’habitat (construction et incendie)…, la vulgarisation de l’assurance auprès des citoyens congolais, la sensibilisation des pouvoirs publics sur les différentes mesures fiscales incitatives pour les compagnies d’assurance, l’harmonisation des textes de lois notamment pour l’assurance maladie (mutuelles de santé régies par d’autres lois) et la régulation du marché de l’intermédiation (respect par les intermédiaires de la loi).


Yashwin Hawoldar D.G. RAWSUR Life

RAWSUR LIFE INNOVE AVEC DES PRODUITS D’ASSURANCE FUNÉRAIRE La libéralisation du marché des assurances en Rdc, après un demi-siècle de monopole de la Sonas Sa, société étatique, a motivé divers acteurs maîtrisant ce secteur et qui n’attendaient qu’à montrer leur savoir-faire. Rawsur Life SA affiche réellement ses ambitions et semble prête à affronter la concurrence. Rawsur Life SA est une société d’assurance agréée par l’Autorité de régulation et de contrôle des Assurances (ARCA) pour exercer en RDC les opérations d’assurances liées à la Vie humaine, notamment en cas de décès. MboteSouriez a rencontré son Directeur général, Yashwin Hawoldar, qui donne en primeur des opportunités à saisir et des divers produits innovants sur le marché.

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Rawsur Life SA est un nouvel acteur qui promet des produits innovants dans le secteur. Lesquels projetez-vous de développer en premier et sur quelle zone de couverture comptez-vous vous étendre ? Les produits disponibles sur le marché sont Kimia, un produit d’assurance funéraire pour une personne, et Kimia Famille, un produit d’assurance funéraire pour toute la famille. Il s’agit de deux produits d’assurance pour les individus. Pour les entreprises, nous proposons une couverture en cas de décès ou perte totale et irréversible d’autonomie de leur agent. Ceci pour donner aux entreprises la possibilité d’assurer le décompte final des agents auprès de la Rawsur Life Sa. Quant à la zone de couverture, nous nous déployons aujourd’hui au niveau de Kinshasa et, très bientôt, à travers la République. S’agissant des canaux de distribution, notre modèle ou plan stratégique pour l’assurance-vie en RDC est basé principalement sur le marché retail. Nous orientons nos produits en direction de la grande masse, c’est-à-dire le peuple congolais. Pour la partie banqueassurance, nous comptons travailler avec les banques bien implantées sur le territoire national. Nous voulons les utiliser comme distributrices de nos produits auprès de la population.

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S’agit-il des secteurs où vous avez enregistrez préalablement des réels besoins d’assurance ? Tout-à-fait ! En fait, la plus grande problématique lors du décès d’une personne est le temps mis entre la mort et l’inhumation de la personne. La famille doit se cotiser pour enterrer son membre décédé. Il s’agit de l’une des préoccupations majeures de la famille éprouvée. Que répondez-vous en fait à une certaine opinion qui affirme que seuls les Congolais de la diaspora qui commencent d’ailleurs à rentrer au pays présentent une cible de prédilection pour sa connaissance de l’assurance ? Quelle stratégie avezvous mise en place ou des produits qui s’adaptent à cette catégorie de clients ? Je ne partage pas cette opinion pour une raison simple. Lorsque vous êtes de la diaspora, vous prenez déjà votre assurance à l’extérieur. Par contre, il serait plus intéressant que ces personnes considérées comme de la ‘‘diaspora’’ souscrivent une police d’assurance auprès de Rawsur pour leurs parents et autres proches dans le pays. Elles peuvent ainsi le faire pour leurs dépendants restés en RDC.


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Quel regard portez-vous sur le marché congolais des assurances ? Premièrement, la RDC a connu le monopole d’une société étatique du secteur des assurances durant cinquante ans. En somme, il existe bien une certaine expérience de l’assurance dans le pays. Deuxièmement, le marché congolais de l’assurance a enregistré la domination des courtiers agréés et non agréés qui développaient souvent les affaires à l’extérieur du pays. Aujourd’hui, il y a un net intérêt de consacrer une grande partie du temps à l’éducation de la population et des entreprises. Il est important de leur faire connaitre les textes réglementaires pour les aider à se conformer au Code des assurances. Par ailleurs, nous proposons des assurances adaptées aux réalités locales. Le secteur des assurances en RDC présente de nombreux défis. Quels sont, selon vous, les plus grands d’entre eux ? Pour ma part, le plus grand défi est sans aucun doute de changer l’ancienne perception. En effet, beaucoup de personnes pensent malheureusement que l’assureur finit toujours par ne pas payer ou ne pas indemniser l’assuré en cas de sinistre. C’est le premier message que nous adressons aux assurés. Rawsur Sa ou Rawsur Sa life sont deux sociétés qui ont les plus gros réassureurs au monde comme partenaires. Et nous sommes bien une société qui paie les sinistrés. Notre deuxième message vise à convaincre progressivement les clients à se conformer au Code des assurances pour toutes les couvertures disponibles sur le marché local. S’il faut résumer mes propos, nous dirons : éducation, éducation et éducation.

Les sociétés qui entrent dans un secteur autrefois concerné par le monopole peuvent buter à de nombreuses difficultés. Comment l’Etat congolais et le régulateur comptent-ils les accompagner pour leur expansion ? Nous voulons surtout d’un accompagnement au niveau de la communication. Il est indispensable de faire comprendre à la population l’actuelle réforme de l’assurance qui a abouti à la libéralisation du secteur. Un marché ‘‘libéralisé’’ veut juste dire l’absence d’une quelconque contrainte dans le choix de l’assureur et de la police d’assurance. Dans un second temps, il faut informer également les autorités à différents échelons de l’Etat congolais de la libéralisation du marché de l’assurance. Par conséquent, nos sociétés doivent nécessairement être reconnues comme des véritables sociétés d’assurance en République démocratique du Congo. En cas de délivrance d’un certificat, cette couverture est reconnue d’office par le pays. Enfin, les assurés ne sont plus limités aux arrangements d’assurance comme auparavant. Rawsur SA signe son entrée dans le marché des assurances La RDC a entrepris des réformes de sa législation pour mettre fin au monopole d’état, ouvrir le secteur aux capitaux privés, mettre en conformité ses institutions financières avec les normes internationales et inscrire ses structures d’assurance dans les standards et normes mondiales. La libéralisation du marché des assurances illustre clairement cette dynamique. La Rawbank, une institution financière et qui travaillait par le passé avec la Sonas Sa, alors en situation de monopole. Elle annonce aujourd’hui avoir intégré le monde des assurances avec Rawsur Sa, une société sœur. Elle couvre une panoplie de risques qu’encourent au quotidien les particuliers et les entreprises. MboteSouriez vous produit en exclusivité l’entretien qu’il a eu avec Zain Rawji, son Directeur général.

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Tour d’horizon des sites de rêve et d’escapades paradisiaques. Virée au cœur de la Réserve de faune d’Epulu, où règne l’uniquement congolais Okapi, à Kahuzi Biega, un parc paradisiaque où vous contemplerez le gorille, cousin non lointain de l’homme, pour s’évader chaque weekend afin d’oublier, sinon, formater le train train quotidien et le stress d’une semaine de travail.

On tarde à grandir, on ne tarde pas à mourir


OKAPI, UNIQUEMENT CONGOLAIS

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ndémique à la RDC et à la forêt équatoriale de l’Ituri dans laquelle il vit et où il a été découvert en 1901, l’Okapi est un mammifère ruminant d’une espèce qui n’est pas sans rappeler le zèbre ou l’âne ou surtout quelques traits morphologiques avec la girafe. D’où son surnom de «girafe des forêts». Comme celle-ci, son corps est court et ses pattes arrières sont plus courtes que celles de devant. Il mesure environ 1,80 m au garrot et pèse au maximum 200 à 230 kg. Son pelage est de couleur marron foncé, avec des rayures noires et blanches sur les pattes et l’arrière-train, ainsi qu’une coloration blanche sur les joues. Ses larges oreilles lui confèrent une excellente ouïe lui permettant de détecter rapidement les prédateurs et de prendre rapidement la fuite au moindre bruit suspect. L’Okapi est exclusivement herbivore et se nourrit de feuilles, de plantes, de bourgeons, de branches tendres, de fruits, de champignons et de fougères. La reproduction a lieu de mai à juillet. Après une gestation de 15 mois environ, la femelle donne naissance à un seul petit d’environ 75 cm au garrot et pesant environ 20 kg. Pendant les deux premiers mois qui suivent sa naissance, il va rester caché dans un fourré, nourri régulièrement par sa mère. Après cela, il sera apte à la suivre dans ses déplacements. Le sevrage a lieu entre 6 et 10 mois. A l’état sauvage, l’Okapi vit de 18 à 20 ans. En captivité, sa durée de vie est de 30 ans. L’Okapi est surtout un animal extrêmement discret et solitaire, et donc très difficile de l’étudier dans son milieu naturel. Les Okapis vivant à l’état sauvage dans ce biotope spécifique du Nord-Est du Congo seraient estimés à 20 000 individus. L’Okapi est devenu l’ambassadeur de la conservation au Congo, l’animal symbole du pays et de ses richesses naturelles qui ne vit uniquement qu'en RDC et nulle part ailleurs. LE SANCTUAIRE La Réserve de Faune à Okapi, d’une surface de 13 700 km², a été créée en 1992 dans le but d’œuvrer à la conservation de cette espèce menacée et d’empêcher la destruction de son habitat dans la forêt primaire de l’Ituri, réservoir unique de la biodiversité en Afrique et dans le monde. Elle est protégée en tant que Patrimoine Mondial par l’Unesco (depuis 1996). La station de capture d’Epulu sert aujourd’hui de quartier général aux équipes de l’ICCN. NO139 Juillet - Septembre 2019


TOURISME ECOLOGIQUE

KAHUZI BIEGA, 3ÈME MEILLEURE DESTINATION D'AFRIQUE

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Le «prix de la troisième place africaine des meilleures destinations du tourisme écologique du monde» a été décerné le 6 mars 2019 au parc national de Kahuzi Biega situé au Sud-Kivu. Le parc de Kahuzi Biega vient en troisième position après l’île de Félicité des Seychelles et le parc de Tchumbi en Tanzanie. Ils sont tous les trois classés aussi dans le top 100 des meilleures destinations écologiques au monde. Très ravi, le Directeur provincial de l’Institut congolais pour la conservation de la nature au Sud-Kivu et chef de site du parc national de Kahuzi Biega a présenté ce prix à la presse de Bukavu le samedi 6 avril 2019. De Dieu Byaombe a dédié ce prix à tous les touristes qui fréquentent le parc national de Kahuzi Biega pour la visite des gorilles. Il s’est engagé à travailler davantage pour la promotion de cette réserve naturelle. « Même si ce prix n’est pas doté d’une somme d’argent, il encourage les efforts fournis par le gestionnaire du parc, les agents, les pisteurs, les éco gardes et les localisateurs. C’est une marque de reconnaissance pour un travail qui porte ses fruits », a-t-il déclaré. Pour rappel, le parc national de Kahuzi Biega, d’une superficie de 600. 000 hectares, est classé comme un site du patrimoine mondial de l’Unesco. Il est présenté comme le dernier refuge des gorilles de plaine de l’Est, sur la planète terre.

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Découvrez les balises qui permettent de circuler l’esprit tranquille et de mater les grandes villes rd-congolaises et du monde. Comme un petit futé, quelques hôtels indicatifs pour poser les valises, des visites pour se rincer l’œil et choisir ses cadeaux à la Symphonie des Arts, à l’Espace Texaf Bilembo ou dans les ateliers et les galeries d’art de l’Académie des Beaux-Arts avant, l’appétit venant en marchant, de terminer à Coco Jambo qui vous accueille chaleureusement au cœur de ses néons pour vivre des instants de rêve à Kinshasa by night, la ville qui ne dort pas.

L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli.


PULLMAN

GRAND HOTEL KINSHASA

LE CONFORT DU LUXE HÔTEL 5 ÉTOILES DE RÉFERENCE Le Pullman cadre à la décoration raffinée vous propose un séjour de détente au coeur de Kinshasa. En plus de ses 190 chambres avec lit King Size, salle de bain privée et accès wifi, il possède une piscine extérieure, une salle de fitness, un centre de bien-être avec sauna et hammam, des terrains de tennis, 3 restaurants et 3 bars, dont un avec vue sur le fleuve Congo. Pour l'organisation de vos réunions d'affaires, congrès et séminaires, le Pullman compte aussi 9 salles de conférence entièrement équipées.

4 Avenue Batetela, 9535 KINSHASA République démocratique du Congo NO144 Juillet - Septembre 2019

(+243)81 5553002


HÔTEL MEMLING Le Memling est l’hôtel cinq étoiles de référence au centre ville de Kinshasa. Il offre 180 chambres et suites de luxe ainsi qu’une infrastructure complète pour l’organisation de tout type d’événement. L’hôtel est le lieu idéal pour un séjour d’affaires dans la capitale congolaise. Il offre un cadre sophistiqué et confortable, un service exigeant et toutes les commodités nécessaires. L’hôtel comprend deux restaurants, un bar, cinq salles de conférence, un lobby bar, une piscine, un centre de fitness, une galerie commerçante et un parking privé sécurisé. Hotel Memling (CGHA) Avenue du Tchad 5B Kinshasa / Gombe République démocratique du Congo Hotel Memling , Gombe , Kinshasa +243 81 555 77 00 / +243 99 603 70 00

HÔTEL SULTANI ho tel & l odges

L’Hôtel Sultani vous accueille dans un cadre élégant et chaleureux. 57 chambres standard, sept suites junior, une suite présidentielle, un restaurant, un bar, une salle de fitness et différentes salles de conférence sont mis à disposition pour les séjours d’affaires et privés. Vous séjournez en toute sécurité dans une zone résidentielle, calme et centrale. Un emplacement rêvé et un accès aisé aux commerces mais également au centre économique de la ville. Le Golf de Kinshasa, le nouvel Hôtel du gouvernement, la Maison communale de la Gombe et la Cour suprême de Justice sont très facilement accessibles depuis l’Hôtel. Avenue de la Justice 30, 3630 Kinshasa République démocratique du Congo

(+243)89 7000113

KEMPINSKI HÔTEL Le Kempinski Hôtel Fleuve Congo offre une parfaite fusion entre le luxe européen et l’hospitalité congolaise. Il se trouve dans le quartier d’affaires et d’ambassades de Kinshasa-Gombe. Situé à quelques pas du Palais présidentiel, l’hôtel est idéalement situé dans le quartier le plus sûr de la ville. C’est le seul hôtel construit sur les rives du majestueux Fleuve Congo. Avec 237 chambres et suites, dont la plupart offrent des vues spectaculaires sur le fleuve, l’hôtel est le choix idéal pour les voyageurs d’affaires et de loisirs. Kempinski Hotel Fleuve Congo Kinshasa , Colonel Tshatshi 119, Kinshasa Democratic Republic of Congo / +243 82 55 55 619

BEATRICE HÔTEL

Un des hôtels du groupe TLM, Béatrice Hôtel est un hôtel super quatreétoiles, situé en diagonale de la gare centrale, Kinshasa-Gombe.

Avenue Isiro, Commune de la Gombe Place du 30 Juin (Gare centrale), Gombe , Kinshasa.

(+243)81 2 535 000

• LÉON HÔTEL

• HÔTEL INVEST

• HÔTEL VOYAGEUR

Croisement Avenues Luambo Makiadi (ex Bokassa) et Bas-Congo, commune de la Gombe

Cité de la Voix du peuple, RTNC, avenue Kabinda, commune de Lingwala.

Avenue Ngongo Lutete, Kinshasa Gombe.

0811 076 773

081 700 50 70

0998237477

NO145 Juillet - Septembre 2019


ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS L’architecture moderne de l’actuel complexe, signée par l’architecte Auguste Van Laarhoven (1953), auteur de la Clinique Kinoise, contraste avec le style régionaliste de l’avant-projet conçu par l’architecte Vander Meeren (1951-1953). Les formations de peinture et de sculpture seront supervisées par le Frère Marc-Stanislas, artiste et ancien élève de l’Ecole Saint-Luc à Liège, qui arrive au Congo en 1939. La réforme de l’Enseignement Supérieur et Universitaire au Zaïre, l’ordonnance loi n°01-170 du 7 octobre 1981, intègre l’Académie des Beaux-Arts dans l’ensemble des Instituts supérieurs techniques nationaux. Elle a formé d’illustres anciens élèves : Lufwa, Liyolo, Lema, Mavinga, Botembe, pour ne citer que ceux-là. L’ABA, c’est aussi un parc arboré où sont exposées de nombreuses œuvres en plein air et où il fait bon flâner, une salle d’exposition-vente ouverte quotidiennement au public. L’ABA entretient aussi le Musée National de Kinshasa qui y décentralise et expose en effet une partie de ses œuvres depuis quelques années. Des expositions temporaires y sont organisées. Elle est située dans la commune de la Gombe, à cheval entre l’avenue de la Libération, l’avenue de la Science, l’avenue de RENAPI.

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Créée en 1933 à Matadi (Ecole Saint-Luc à Gombe-Matadi dans le Kongo-Central par le missionnaire belge Marc Wallend, l’Académie des BeauxArts (ABA) est un institut d’enseignement des arts visuels et des arts appliqués : Arts plastiques c’est-à-dire la peinture et la sculpture, la céramique, l’architecture d’intérieur, la communication visuelle, le métal battu et l’art graphique. En 1949, l’école est transférée à Kinshasa (Léopoldville) et renommée Académie des Beaux-Arts en 1957.


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Coco Jambo HAUTEMENT COLORÉ

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ESPACE

Emmanuel Makila

TEXAF BILEMBO Centre culturel et éducatif, l’Espace Texaf Bilembo rapproche tous les thèmes en lien avec l’identité, l’environnement, le savoir-faire et le savoir-être en RDC, hier et aujourd’hui. L’espace propose des expositions permanentes et temporaires, des ateliers pratiques, des séminaires ou formations, des ateliers parascolaires ainsi qu’un Café-librairie. La visite comprend la découverte de l’espace, les ateliers sur l’identité culturelle et l’environnement, les expositions permanentes et temporaires. Le Café - Librairie allie la convivialité des échanges autour d’une boisson avec le plaisir de la lecture et des relations avec les livres et l’écriture. Une librairie se combine avec une bibliothèque d’ouvrages sur l’avenir de la planète et le culturel. Un espace Moi et les autres est ouvert. Il traite du développement personnel, de la diététique, du tourisme, de l’éducation, de l’agriculture et du développement spirituel personnel. Un magasin présente une sélection d’œuvres d’art, de sculptures, de peintures et d’objets d’art congolais, ainsi que des produits du terroir et une épicerie fine. L’espace Texaf Bilembo est ouvert du mardi au samedi, 10h à 16h30 et le dimanche de 11h à 14h. Adresse : Nouvelle concession UTEX, rue MarieAnge Lukiana, au niveau du 372 avenue Colonel Mondjiba, Kinshasa, Gombe. 0818785072 christine.decelle@gmail.com

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Sous le Haut Patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo

Ministère Provincial des Affaires Foncières, Agriculture et Développement Rural

NOURRIR LA POPULATION ET EXPORTER Un évènemet Signé

Un évènement signé


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Mise en exergue du Congo de l’excellence, ici ou ailleurs et surtout après un mois de mars dédié chez nous à la Femme. MbotéSouriez s’est permis d’entrer dans l’intimité de Benita Murekatete, Miss Zaïre 1985, Deuxième dauphine de Miss Monde, Reine de beauté d’Afrique et Miss photogénique mais aussi de Barbara Kanam, la diva congolaise qui répand pour vous son grand cœur. Nous avons découvert pour vous un génie des mathématiques, le Congolais Jonathan Mboyo Esole, Prix Next Einstein qui a mérité une chaire au Harvard, à Boston, comme dans les plus prestigieuses universités des EtatsUnis.

À mouton tondu, Dieu mesure le vent NO151 Juillet - Septembre 2019


BENITA MUREKATETE

"LE SACRIFICE, CLÉ DE LA LA REUSSITE"

Miss Zaïre en 1985, Deuxième dauphine de Miss Monde l’année suivante, Reine de beauté d’Afrique et Miss photogénique, Benita Mukaratete y a participé à l’idée qu’elle n’était pas belle. Elle a postulé pour gagner de quoi résoudre sa ‘‘laideur’’ décriée dans le quartier où elle a grandi. Et la vocation est venue de se battre pour les droits de la femme légalement mariée victime des divorces, ceux de la jeune fille bafouée qui porte l’enfant d’un homme marié .... Et avec l’ONG IBeM, elle a utilisé sa personne et sa voix pour lutter contre la morbidité toujours croissante de la malaria, fléau qui a failli l’emporter début 90’ aux USA. Pour elle, toutes les femmes peuvent réussir, seulement il y a des sacrifices à faire.

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Quels étaient vos projets de Miss et qu’estce qui vous a aiguillée sur l’humanitaire ? Quelle autre miss vous a fascinée et dans quel domaine intervient-elle ? Je n’ai jamais participé au Concours Miss Zaïre parce que quelqu’un m’a fascinée. Les Miss d’avant moi – ni même celles d’après – n’ont jamais attiré mon attention pour une quelconque action d’éclat qu’elles auraient posée. De toutes les façons, j’ai participé à l’idée que je n’étais pas belle et j’espérais faire entrer un peu plus d’argent dans le portefeuille de la fille de 17 ans que j’étais, car il y avait 2 000 dollars dans la cagnotte, pour gagner de quoi m’acheter du lait et me faire belle. Dans le quartier où j’ai grandi, j’ai porté tous les surnoms de la laideur : tarmac pour mon front, girafe pour mes longues jambes, dindon pour mon long cou mince, zèbre pour l’eczéma dont je souffrais. C’était ensuite pour me battre sur les droits de la femme, surtout les victimes des divorces sans accompagnement financier. Les droits des femmes légalement mariées, ceux de la jeune fille qui porte l’enfant d’un homme marié et qui n’est pas pris en charge sont bafoués.

les nettoyer, évacuer les immondices et remettre des pédiatries dans les normes hygiéniques d’un hôpital… J’ai donc choisi les femmes enceintes. Je vends donc une rose à 5 dollars pour intervenir dans tout ce qui concerne la facture de la femme enceinte qui, dès le test de grossesse, est atteinte de malaria. MS BM

Outre les activités liées à la santé, sur quelles autres domaines IBeM intervientelle ? Je visite des enfants abandonnés, dans les centres d’adoption, des enfants dont personne ne voudra car malades. Donc on peut les envoyer chez les Petites sœurs de Calcutta, à la 15è rue Limete. J’invite d’ailleurs les bénévoles à déposer leurs dons, d’un centime à un dollar, etc., sont indispensables. Ça servira de la santé à l’alimentation et à l’habillement. Je prends également du temps pour visiter nos vieillards, passer un moment avec eux, leur apporter le sourire, payer quelques unes des factures concernant leur hospice. Je m’occupe également des enfants de rue et des artistes en formation à l’Académie des Beaux-Arts en achetant leurs œuvres, une façon de les aider à payer les frais académiques. On essaie de faire de notre mieux, mais on ne peut pas tout faire.

A part votre expérience de malade aux Etats-Unis, qu’est-ce qui a milité à la création de votre ONG IBeM ? Quand j’ai été aux USA, début 90’, la malaria a failli m’emporter. Je me suis dit : j’ai peut-être eu de la chance, pourquoi pas militer sur ce problème parce que je peux utiliser ma voix et ma personne pour lutter contre la morbidité de ce fléau. Quel apport les femmes bénéficientelles d’IBeM, et dans quels domaines précisément ? Les femmes enceintes bénéficient des actions d’IBeM. Comme la malaria est un fléau multisectoriel, il faut se focaliser sur tel ou tel autre secteur puis faire le tour des secteurs, entre autres l’environnement, l’assainissement du milieu, secourir les enfants dans les pédiatries car distribuer les moustiquaires ne suffit pas. Il faut ensuite

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Avez-vous des projets sur l’encadrements des jeunes enfants, filles ou garçons, défavorisés ? Une jeune dame artiste-musicienne dont je tais le nom s’occupe de l’éducation, des collectes de livres et encourage les dons de livres. Elle encourage les élèves et les étudiants à la lecture. Je m’associe à elle pour l’épauler à faire des appels au dons de livres, faire beaucoup de récoltes de livres et créer de petites bibliothèques pour les démunis. J’ai toujours cru qu’un enfant sans bagage intellectuel n’a pas d’avenir, comme un enfant en mauvaise santé ne peut étudier et ne peut bien manger. Quelles sont vos difficultés et les satisfactions que vous avez ressenties dans vos activités ? Il n’y a pas de soutien du tout. Personne ne veut te soutenir pour une bonne cause s’il n’a rien en retour. Mais il y a une grande satisfaction que je ressens cependant ! Si j’arrive à faire une chose par jour, si au moins une personne a pu manger, a pris sa cure contre la malaria, cela me suffit. Après une expérience de plusieurs années dans le show-biz, qu’est-ce que pour vous la beauté ? La beauté, c’est l’amour qui se reflète par le visage. La beauté c’est vivre simplement, humblement, ne pas avoir une opinion

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négative auprès des gens. Je conseille souvent aux femmes de prendre leur destin en main au lieu de se plaindre et dire ‘‘ebongela bango kuna’’… Non, ebongela tout le monde, seulement il y a des sacrifices à faire et se lever et aller là où ça va mieux. MS BM

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Une femme qui a participé à des concours de beauté de haut niveau, est-elle encore une bonne mère ? Oui, elle a intérêt. On naît avant tout mère, c’est la meilleure production. Ma couronne, depuis que je suis née, depuis que je suis dans les affaires, c’est la naissance de mes enfants. C’est un chantier tous le temps en construction, en démolition, … un chantier qui ne finit pas. De toutes les façons, j’étais d’abord mère avant d’être reine de beauté. Une personne qui perd la partie mère en soi aura vraiment un quotidien difficile. Après avoir fréquenté le monde du showbiz, quelle lecture faites-vous des études pour les femmes ? Une femme est née avec un don du ciel, c’est l’intuition. Etudier est une façon de l’approfondir. Une femme étudie parce qu’il doit éduquer ses propres enfants. On prépare sa vieillesse à l’âge scolaire, pour être indépendante financièrement parlant… pour se prémunir des caprices des hommes en cas de divorce.



Jenny Kabemba & GaĂŤl Pezo

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BARBARA KANAM

LA DIVA AU GRAND COEUR MbotéSouriez vous fait redécouvrir la diva de la musique congolaise, Barbara Kanam, qui a reçu nos reporters dans sa villa huppée du quartier Binza Ozone, Ngaliema. Fraiche, jeune et toujours d’une beauté envoûtante, sa maîtrise des codes de la communication explique son aisance devant les crépitements des flashs. Elle est tombée dans la marmite de la chanson tôt par sa grand-mère, par son père qui la voyait col blanc et qui ne permettait pas qu’elle embrasse la carrière musicale… Mais sans forcer le destin, son diplôme en poche, elle revenue au galop pour mener une carrière de rêve. Et la succession d’opus n’est que tout naturel. Artiste musicienne, chanteuse, productrice, ambassadrice culturelle, Barbara Kanam est mariée, maman d’un garçon et une femme comblée. Elle a pour modèles : Miriam Makeba, Nina Simone, Winnie Mandela, Michel Obama, Abeti Masikini, M'pongo Love.

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Vous êtes maintenant une star internationale. Quelles sont les grandes étapes de votre carrière musucale? Cela fait près de 18 ans que j’ai embrassé la carrière de chanteuse et ‘‘Non, je ne regrette rien’’, comme chantait Edith Piaf. J’ai eu le privilège de découvrir des artistes sud-africains tels que Lucky Dube, Brenda Fassie ou Yvonne Chaka Chaka, quand je suis allée poursuivre mes études universitaires en Afrique du Sud et, là, je suis tombée amoureuse de la musique. En 1994, j’ai annoncé à mes parents mon intention d’être chanteuse. Moins qu’un scandale, ce fut un très grand choc pour mon père, attaché aux valeurs, à la scolarité et à l’éducation. En 1995, la famille emménage pour la Côte d’ivoire où je reprendrai le chemin de l’université, reprise à Lubumbashi. En 1996, je rencontrerai Alpha Blondy qui flaira en moi le talent d’artiste. Mon diplôme en Commerce international en main, je signai enfin mon premier contrat en 1998. Mon premier album ‘‘Mokili’’ sort en 1999-2000,

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ensuite suivirent ‘‘Teti’’, ‘‘Karibu’’ et ‘‘Zawadi’’. A quand remonte cette passion de la musique ? Ma passion de la musique est innée mais cette passion a éclos au pays de Nelson Mandela, où le peuple sait utiliser la voix. Ma voix, mon premier instrument a touché les gens. Quelle chanson vous a propulsée ? ‘‘Mokili’’ qui m’a révélée au monde extérieur puis ‘‘Bibi Madeleine’’ un peu plus pop, ensuite la chanson ‘‘Teti’’, un folklore du Lualaba. Comment voyez-vous l’avenir des artistes féminines en RDC ? J’espère qu’elles se mettront en valeur. On n’a pas de promoteurs, aucune structure qui nous permette de nous mettre en valeur. La visibilité n’est pas toujours évidente dans notre pays. C’est en persévérant qu’on y arrive. L’Université de Miami en Floride (USA) et L’Observateur africain viennent de vous décerner le titre de docteur honoris causa. Quel sentiment en éprouvez-vous ? C’est un combat pour toutes les femmes du monde, un sentiment de fierté. Ce titre honorifique est décerné à une personne qui défend et qui prône des valeurs et qui lutte pour la paix, par rapport à mes œuvres, aux objectifs de ma lutte depuis des années. Vous aviez postulé aux dernières législatives, quel message avez-vous apporté en tant que femme ? Ce fut tout un symbole, c’est un message fort que je tenais à lancer à mon pays. Faire la politique c’est une façon d’être la voix des sans voix. Les gens viennent me voir et je vais vers eux. Il y a là énormément de talents dans le Lualaba, pas que les minerais. Avez-vous beaucoup voyagé ? Quelles sont vos destinations préférées en Afrique comme dans le monde ? Israël m’a beaucoup marquée mais j’aime beaucoup le Kivu et l’Afrique du Sud, l’Afrique du Sud, le Brésil et le Cuba… Mais j’ai une de ces phobies pour l’avion. Quelle est votre restaurant préféré ? Je suis gourmande… des mets africains. C’est beaucoup plus convivial et agréable. J’aime du Ntaba, le pondu, les bananes plantains, les sauterelles, bref tout ce qui est africain Quel est votre hôtel préféré ? J’aime beaucoup Pullman Grand Hôtel Kinshasa, Kempisky Fleuve Congo Hôtel. Votre couleur préférée ? Le noir Quel message pouvez-vous transmettre aux femmes ? Qu’elles ne baissent pas les bras. Qu'elles continuent à être des superwomen à la maison, avec leurs maris, des bonnes mères et des bonnes employées.

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JONATHAN MBOYO ESOLE

PRIX NEXT EINSTEIN C’est l’histoire d’un garçonnet connu pour ses problèmes de développement et ses difficultés d’expression. Originaire de Kinshasa, en RDC où il né en 1977, Jonathan Mboyo Esole est passé par l’université Northeastern, à Boston et à Harvard aux Etats-Unis. ‘‘J’avais des problèmes de croissance. J'ai même été déclaré cliniquement mort. J’étais incapable de me servir de mes mains et de parler correctement. Je ne pouvais pas prononcer mon propre nom. J’ai réussi à le faire à l’issue d'un grand combat, avec l’aide de mes parents et du personnel médical », rappelle Jonathan Mboyo Esole Sans se laisser abattre par ces épreuves de sa prime enfance, il en tira une grande force intérieure : « J’ai remporté une victoire sur moi-même. L’échec fait partie de la vie, mais il faut se relever pour essayer d’aller de l’avant et atteindre l’excellence ». Il entame sa scolarité au collège Boboto, où il obtient son diplôme d’Etat. Dans les années 1990, il est inscrit à l’Université libre de Bruxelles (Belgique) où son son père a étudié plusieurs années auparavant. Ses efforts sont couronnés par le prix du meilleur mémoire en Licence en Sciences mathématiques, de la bourse Wiener-Anspach. Il décroche ensuite son diplôme d’Advanced Studies in Mathematics à Cambridge, au Royaume-Uni. Il soutient ensuite une thèse de doctorat à l’Université de Leiden, aux Pays-Bas. Il vogue de succès en succès et des prix, il les ramasse à la pelle car ses travaux et ses publications dans des revues spécialisées retiennent l’attention de la communauté scientifique mondiale. Il reçoit le Prix Next Einstein Fellow, distinction qui récompense, tous les

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deux ans, les jeunes Africains qui se distinguent dans les sciences et les technologies. Après un passage à Harvard, un poste de professeur lui est attribué à l’Université Northeastern située dans la même ville de Boston. A Harvard, il commence comme chercheur postdoctoral au département de physique. Après avoir résolu un problème important sur la théorie des cordes, on lui décerne le ‘‘Benjamin Peirce Fellow’’, un prestigieux statut accordé à d’éminents chercheurs en mathématiques de cet établissement.


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Survol des faits marquants de l’actualité et zoom sur les personnalités qui tiennent le haut du pavé. MbotéSouriez a suivi son Coordonnateur Guylain Tshibamba à Kinshasa puis Dubaï qui a convolé en justes noces avec Eunice Olangi, sa dulcinée. Infos drônes reviennent sur les 50 ans de Zaïko Langa-Langa à travers le portrait de Belobi Méridjo qui a le mérite d’avoir donné du rythme à ce groupe mythique, lequel fait danser l’Afrique, les Caraïbes et toute la diaspora culturelle, mais aussi à la découverte d’une reine qui tient un salon de beauté à Kinshasa, Josépha Mutund, pour apporter une nouvelle fraicheur. Nous vous introduisons dans Les délices du monde, où le Couple Ndinga vous donnera la clé de leur cave à vins pour les déguster avec modération, bien sûr.

Le bœuf ne se vante pas de sa force devant l'éléphant.


Justes noces


Ce que Dieu a uni, nul ne peut le sĂŠparer. Guylain Tshibamba et Eunice Olangi. Il ĂŠtait une fois, une rencontre, un regard, une parole, une relation, un engagement, un amour, un mariage, un couple



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ujourd’hui, une union pour la vie, la célébration de l’amour. Kinshasa, Paris, Munich, Bruxelles, New York, Johannesburg, aucune distance n’a pu dissuader les deux amoureux. Les années s’en sont également mêlés, avec elles l’usure du temps, mais rien n’a pu vaincre le sentiment qui a habité l’un et l’autre. Le 18 avril 2019, à la résidence familiale, sise avenue des Orateurs, à Kinshasa-Gombe, les Olangi ont reçu les Tshibamba venus verser la précieuse dot comme l’exige la coutume (les ancetres). C’était le mariage coutumier qui a été suivi, de 16 heures à 22 heures, par une soirée dansante organisée sur les lieux, honorée par la présence des amis et connaissances des deux familles. Avant d’unir leurs cœurs devant le Seigneur, les deux tourtereaux se sont rendus devant l’officier de l’état civil de la commune de Gombe, Madame Kabangu, déclarer leur amour et leur volonté de vivre ensemble jusqu’à leurs vieux jours. Ce même 19 avril, Kempinsky Fleuve Congo Hôtel a servi de cadre pour la soirée dansante. Les convives ont sablé le champagne jusqu’à l’aube. Voyage de noces à Dubaï Et cerise sur le gâteau, Guylain et Eunice ont amené des amis et membres de famille à Dubaï, aux Emirats arabes unis, pour leur voyage de noces organisé après la bénédiction nuptiale le 24 mai par le Pasteur Michael Efezino de l’église Glory and Peace Church international. La soirée dansante a eu lieu au 14è niveau de Five Palm Jumeirah. La lune de miel s’est passée à Jumeirah, à Atlantis Hôtel Dubai où les deux tourtereaux ont construit leur nid d’amour deux semaines durant. Et le serment de Guylain est resté légendaire : ‘‘Eunice, pouvoir t’avoir comme femme aujourd’hui est mon souverain bonheur. Je t’aime, je t’aime encore et encore. Merci du privilège parce que l’on est unique, parce que tu es unique’’.


Bélothy Eale & Gaël Pezo

JOSÉPHA MUTUND UNE PETITE TOUCHE DE FRAICHEUR Elle respire la jeunesse, la fraicheur et la beauté… Elle a créé un salon de beauté et donne au maquillage le pouvoir de la beauté et de la fraicheur. Josépha Mutund, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a pris comme échec son retour au pays, d’Afrique du Sud où elle étudiait. Mais elle a su transformer cet échec en réussite. Sa passion, elle l’a apprise dans le tas. Josépha Cosmétique vise plus haut et plus large, comme une marque africaine de maquillage de standard international. En plus, elle porte à cœur d’œuvrer dans le social des femmes.


Josépha Mutund est un nom que les Kinois apprennent à connaître. Qui êtes-vous et dans quel domaine évoluezvous ? Ma vision était d’apporter quelque chose à mon pays. Aujourd’hui je suis rentrée au pays et je vis à Kinshasa ou j’ai créé un salon de beauté, Josépha Cosmétique, ma plus grande réussite jusquelà, premier du genre dans la capitale qui a pu réunir tout les services de beauté avec les normes internationales prix et qualité, respect de la clientèle et toutes les petites attentions qui vont avec. Je pense qu’on est parmi les meilleurs sur la place de Kinshasa. J’ai arrêté mes études en Gestion des Entreprises à Cap Town, en Afrique du Sud, poursuivies à mon retour à Kinshasa. Je ne me voyais pas à Kinshasa, je ne m’étais pas préparée à rester à Kinshasa, pour investir dans quelque domaine que ce soit, ce qui était considéré comme un grand échec, mais j’y étais contrainte. Cependant, j’ai transformé cet échec en réussite. Quelle est votre cible ? Les femmes en général, de tout âge, de la petite fille à la jeune dame, à la maman. Mon salon reçoit également des hommes et à qui nous offrons aussi des soins du corps..

Le maquillage, c’est une de vos spécialités. Pensez-vous que le maquillage est indispensable à la femme ? Pas du tout, c’est juste un accessoire qui nous sublime. De toutes les façons, toutes les femmes sont belles. Le maquillage, on peut s’en passer mais c’est toujours bien d’avoir une petite touche de maquillage et de fraicheur. Une passion ? Oui, que j’ai appris dans le tas. On n’arrête pas de se former. Je compte encore me former plus sur l’entretien de la peau que le maquillage étant donné que les soins de la peau sont à la base. Quelle est votre astuce beauté ? C’est de se démaquiller tout le soir, avoir un visage toujours propre, parce qu’il faut protéger la peau. Bien tenir sa peau. Qu’est ce qui, d’après vous, empêche les jeunes femmes à réaliser leur rêve ? C’est la peur de se lancer. Le manque de persévérance, de courage à prendre des risques d’entreprendre. Je les invite d’être battantes, de ne pas aimer la facilité. De toutes les façons, rien n’est facile, de ne pas baisser les bras, ne pas se fonder uniquement sur la célébrité ou la beauté mais de croire en ses rêves et de se battre pour leurs objectifs fixés et beaucoup bosser.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre parcours ? Oui, des difficultés on en rencontre toujours. Ce n’est pas facile d’entreprendre mais on se maintient tout de même. Rester quatre ans dans le même standing, c’était pénible. Il y a beaucoup des choses qui entrent en compte. C’est difficile, je pense que le fait d’y croire et d’être visionnaire par rapport à tout ce que je fais me permet de garder le cap. Et Josépha Cosmétique dans cinq ou dix ans ? J’entrevois Josépha Cosmétique dans plusieurs pays, comme la prochaine marque africaine de maquillage de la même norme que toutes les autres à l’international. J’aimerai en outre investir dans le social. C’est quelque chose que je porte à cœur. Je compte participer au développement social des femmes. Je nourris de nombreux projets que je n’ai pas encore mis en œuvre. QUIZ MBOTE Votre destination préférée en Afrique et au monde ? Les Seychelles me fascinent ! Je ne m’y suis pas encore rendue mais je compte le faire un jour. J’aime aussi Cap Town, une ville magnifique et belle. Votre compagnie d’aviation ? Afrique Airways Votre restaurant préféré ? Caf’conc Repas préféré ? Saumon fumé avec de l’avocat Votre hôtel préféré ? Aajan Kin Plazz Rotana, quand je suis à Kinshasa et le site de Palm Jumeirah, à Dubaï.

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LES DELICES DU MONDE UNE CAVE À VINS ET SPIRITUEUX Une équipe du Magazine MbotéSouriez a eu le plaisir de sonder les secrets de la cave à vins logée dans le luxueux complexe commercial CTC, érigé non loin du Beach Ngobila, dans la commune de Gombe. LES DELICES DU MONDE a eu l’idée de transposer une partie du monde ici dans le pays en ce qui concerne les vins, les champagnes, le cognac. Le couple Ndinga nous a présenté les 5 premiers crus de la classification de France, notamment le Château Margaux. Et en particulier, le Schramsberg, la bulle préférée de la Maison Blanche, aux Etats-Unis, mais aussi divers vins (blancs, rosés, rouges, de dessert, du Cognac et des cigares), etc. Mais son ambition est d'amener la population locale à connaître et apprécier le vin pour le consommer avec modération. A cet effet, il a fait un partenariat avec un restaurateur local pour des dîners d'initiation à l'oenologie. Au cours de ces dîners douze à vingt convives dégustent des mets succulents et copieux, tout en ne parlant que des vins et des champagnes. Les DELICES DU MONDE produit aussi ses propres vins comme le GRAVITAS et ses variétés, un vin produit en Californie. La Cave à vin organise aussi des séminaires de différents degrés pour tout apprendre sur le vin, le Champagne, le Cognac.

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Halte nécessaire avant de poursuivre un voyage plus ou moins long. Ici, l’architecture est au service de la beauté, pour habituer l’œil du voyageur au miroir d’un pays ou d’une ville, sa première porte d’entrée qu’est son aéroport : Escale donc à Marrakech par l’aéroport Marrakech-Ménara, à Baku par l’aéroport international de Baku Heydar en Azerbaijan, à Singapour par l’aéroport de Changi. MbotéSouriez vous familiarisera à certaines compagnies aériennes à savoir Singapore Airlines et Qatar Airways.

Le singe qui ne voit pas son derrière se moque des autres singes.


AÉROPORT INTERNATIONAL MARRAKECH MENARA MAROC

L'aéroport de Marrakech-Ménara, (code AITA : RAK • code OACI : GMMX), est un aéroport international situé dans la ville de Marrakech, au Maroc. C'est le deuxième aéroport du Maroc en termes de trafic après l'Aéroport Mohammed V - Nouasser. La capacité annuelle d'accueil de l'aéroport est de 4 millions de passagers. L'aéroport

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dispose de deux terminaux ; Terminal 1 : complètement réaménagé, il ressemble à un palais marocain du XXIe siècle, avec des motifs géométriques islamiques et naturels qui s'inscrivent dans un réseau de diamants géants en béton. Terminal 2 et 3 avec une capacité d’accueil à 8 millions de passagers par an.


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AÉROPORT INTERNATIONAL DE BAKU HEYDAR AZERBAIJAN

L'aéroport international Heydar Aliyev de Bakou, est un aéroport domestique et international desservant la ville de Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan. Auparavant dénommé aéroport international Bina d'après une banlieue de Bakou, il a été renommé le 10 mars 2004 en l'honneur du président azéri Heydar Aliyev

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AÉROPORT DE CHANGI SINGAPOUR L'Aéroport de Changi est désigné « meilleur aéroport du monde » depuis cinq ans Skytrax (le site de référence pour les consommateurs qui voyagent en avion) classe Changi meilleur aéroport du monde depuis cinq ans. C’est facile à comprendre. Il fonctionne avec efficacité et offre des commodités et des services de luxe. Les voyageurs qui transitent par cet aéroport peuvent aussi s’émerveiller de son architecture étonnante et presque irréelle. Vous n’en croirez pas vos yeux Si vous avez fait l’expérience d’une longue escale, d’un retard insensé ou d’un vol de nuit épuisant, vous trouvez probablement les aéroports désespérants. Mais celui de Singapour est en train de changer cette perception. Les rénovations de l’aéroport international Changi ont commencé en 2014; le projet dépasse déjà 1,7 milliard de dollars. Nous avons jeté un œil à l’intérieur. Le résultat est inouï!

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Si l’A.V.I.O.N. est un Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel, l’on ne peut pas parler des compagnies aériennes sans évoquer Icare. Ce héros mythique avait fabriqué des ailes immenses, ensuite il est monté sur une tour avant de se jeter dans le vide. En battant ces ailes artificielles, il a pu voler un certain temps. Seulement, il avait collé ces ailes avec de la cire. Et, le soleil au zénith fit fondre la cire et les ailes se détachèrent. Dépourvu d’ailes, Icare fut rattrapé par la loi de la pesanteur et chuta lourdement pour s’écraser au pied de la tour. Son sacrifice a été nécessaire pour construire le rêve de voyager par les airs. Voyageurs modernes, nous sommes tous tributaires de ce lointain ancêtre de l’humanité.

Si tu vois une chèvre dans le repaire d'un lion, aie peur d'elle.

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LE LUXE ENCORE PLUS LUXUEUX

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SERVICE D'ACCUEIL PERSONALISÉ À L'AÉROPORT

L'environnement luxueux des Suites vous offre l'espace idéal pour célébrer un voyage d'exception, l'intimité de la classe Affaires vous permet d'allier travail et détente. Dans toutes les classes de voyage, appréciez comment chaque attention dans le service devance vos attentes

CHAQUE VOYAGE EST UNE EXPÉRIENCE PERSONNELLE

NOS PLATS

SINGAPORE AIRLINES SERT UN TRÈS BON CHARLES HEIDSIECK EN CLASSE AFFAIRES Très rapidement, la table est dressée. Néanmoins, il est tout à fait possible de choisir l’heure de son déjeuner puisque l’équipage prend la commande et l’heure souhaitée du repas au sol. Le service commence par des brochettes Satay de poulet et de boeuf à la mode de Singapour.

notre service d'accueil personalisé, pourvu d'un transfert en buggy, vous permettra d'économiser du temps et de l'effort

Singapore Airlines est une compagnie aérienne basée à Singapour, considérée comme une des meilleures du monde depuis quelques années. La compagnie a été élue 2e Compagnie de l'Année au World Airline Awards de Skytrax derrière Qatar Airways en 2015. Selon Skytrax encore, Singapore Airlines est au 1er rang mondial au "Best Business Class Award" 2015. Elle est membre de la Star Alliance et dessert 64 villes dans 35 pays à travers tous les continents et depuis peu, l’Amérique du Sud.

FLOTTE Appareils A380 Boeing 777

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NOS FILIALES Une expertise de l'intérieur Que se passe-t-il dans le ventre d'un avion? Que se passe-t-il dans une turbine? En ce qui concerne les services liés à l'aviation, le groupe Singapore Airlines possède plus de 20 filiales avec tous les experts nécessaires. Que ce soit pour les passagers, les avions ou les marchandises

SIA Engineering Company En tant que chef de file dans l’entretien, la réparation et la révision d'aéronefs (MRO), la SIA Engineering Company s'occupe des avions de plus de 80 compagnies aériennes autour du monde. Grâce à des entreprises communes, l'aide des fabricants ES d'équipement n'est UVELL S O N qu'à quelques minutes SUITE des hangars. Les clients bénéficient ainsi de délais d'exécution plus rapides à moindre coût.

SUITES

UN SIÈGE QUI S'ADAPTE À VOUS Des tons chauds aux accents somptueux aux portes coulissantes et aux stores, votre suite dégage une impression de luxe et d’intimité. Détendez-vous sur un lit autonome avec une couette moelleuse et une literie très douce, ou détendez-vous dans un siège séparé revêtu de cuir pleine fleur, vous serez bien reposé tout au long de votre voyage.

A380

LA FLOTTE SINGAPORE AIRLINES BUSINESS REWARDS DE SINGAPORE Business Rewards vous permet d’acquérir et d’échanger des miles de différentes manières Vous pouvez échanger vos miles contre des primes de vol vers plus de 1000 destinations dans plus de 170 pays avec Singapore Airlines et ses partenaires aériens. Vous avez également la possibilité de convertir vos miles KrisFlyer en TapForMore Points, que vous pouvez utiliser pour obtenir des récompenses autres que des vols.

PREMIÈRE CLASSE NOTRE TOUCHE PERSONNELLE REND LE LUXE ENCORE PLUS LUXUEUX. Votre thé préféré bien chaud. Le petit-déjeuner au lit, même à trois heures du matin. Un espace tranquille pour travailler. Des moments de calme pour vous détendre. Et quelqu’un à appeler à tout moment. Ou pas du tout. Chaque instant en Première Classe vous offre le luxe de profiter de toutes les choses dont vous avez envie. Et le luxe suprême Vous n’avez même pas à demander.

VOTRE EXPÉRIENCE DE VOYAGE REDÉFINIE. Explorez le monde avec nous et vivez un voyage incomparable dans certains des avions les plus confortables et les plus spacieux au monde. Quelle que soit votre destination avec Singapore Airlines, vous volerez à bord de l’un des avions les plus modernes, dans l’une des flottes les plus économiques sur le plan énergétique. Nous vous invitons à embarquer et profiter de notre service chaleureux et impeccable. Votre voyage sera aussi appréciable que votre destination.

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MEILLEURE COMPAGNIE AERIENNE 2019 ( SKYTRAX° )


LA MEILLEURE CLASSE AFFAIRE AU MONDE


QATAR AIRWAYS SURCLASSE LES COMPAGNIES AÉRIENNES EN 2019 Le classement de l’organisme Skytrax place la compagnie Qatar Airways en première position du classement 2019 des meilleures compagnies aériennes du monde, c’està-dire la compagnie aérienne avec laquelle on vole le mieux. Skytrax a interrogé 21,65 millions de passagers de plus de 100 nationalités différentes entre septembre 2018 et mai 2019 : qualité du service en cabine, qualité du vol (confort du siège, qualité des repas, choix des programmes audiovisuels, etc.), expérience avant et après le vol (facilité de réservation en ligne, temps d’attente, livraison des bagages, etc.). Et c’est Qatar Airways qui arrive en tête cette année (elle était 2ème en 2018). Un palmarès qu’établit l’organisme de consultation Skytrax chaque année depuis 1999. NO188 Juillet - Septembre 2019

UNE SUITE PRIVÉE CONFORTABLE EN PREMIÈRE CLASSE

LES FLOTTES QATAR AIRWAYS AIRBUS A350-1000 À Qatar Airways, nous cherchons toujours à dépasser vos attentes en donnant à votre voyage un niveau d'innovation supérieur. En tant que précurseur mondial dans l'utilisation du nouvel A350-1000, nous tenons notre engagement à être la première compagnie aérienne au monde à exploiter la flotte d'appareils la plus avancée technologiquement.

L'AIRBUS A380 DE QATAR AIRWAYS Avec sa configuration en trois classes (Première, Affaires et Économique) réparties sur deux ponts, l'Airbus A380 de Qatar Airways est le plus grand avion de transport de passagers au monde.

LE BOEING 787 DREAMLINER DE QATAR AIRWAYS Véritable chef-d’œuvre d'ingénierie aéronautique, le Boeing 787 Dreamliner de Qatar Airways, réputé pour son sens raffiné de l'hospitalité à bord, vous offre une expérience de vol sans égal.


CLASSE AFFAIRES

INFORMATIONS SUR LES BAGAGES

LA MEILLEURE CLASSE AFFAIRES AU MONDE, CONÇUE POUR VOUS

CLASSE ECONOMIQUE

Rendez-vous dans les destinations les plus intéressantes qui soient en commençant par un voyage inoubliable à bord de la Meilleure Classe Affaires au monde, une distinction accordée par Skytrax lors des World Airline Awards 2019.

BAGAGE CABINE

50 KG

BAGAGE AUTORISE

1 BAGAGE

Max. 300 CM

LARGEUR MAXIMALE (I)

36 CM

LONGUEUR MAXIMALE (L)

56 CM

Vous pouvez également emporter un petit bagage à bord de l’appareil. Il peut s’agir d’un petit sac à main, d’une sacoche pour ordinateur portable, d’un petit sac à dos, d’un étui d’appareil photo ou d’une mallette.

BAGAGE SOUTE

DESTINATIONS ET AÉROPORTS EUROPE / AFRIQUE ALLEMAGNE

NIGERIA

Départ

17 JUIL 24 JUIL

ALLEMAGNE

RWANDA

Départ

KIGALI (KGL)

17 JUIL 24 JUIL

FRANCE

TANZANIE

Départ

BELGIQUE

RDC

ZURICH (ZRH) PARIS (CDG)

BRUXELLES (BRU)

(VOLS VERS/ AU DÉPART DE L’AMÉRIQUE )

1 BAGAGE - 23 KG

(HONG KONG VERS/AU DÉPART D’AUCKLAND/ CHRISTCHURCH VOLS DIRECTS)

Aller-Retour

Des limites de taille et du nombre de bagages sont applicables.

PREMIÈRE CLASSE

Aller-Retour

HAUTEUR MAXIMALE (H)

17 JUIL 24 JUIL

15 KG

Départ

1 BAGAGE

Aller-Retour

17 JUIL 24 JUIL

KINSHASA (FIH)

ASIE

2 BAGAGES - 23 KG CHACUN

BAGAGE CABINE

DAR ES SALAAM

CHINE - CONTINENTALE, REGIONS DE HONG KONG, MACAO ET TAIWAN

(SUR LA PLUPART DES VOLS)

Aller-Retour

LAGOS (LOS)

ZURICH (ZRH)

2 BAGAGES - LE POIDS COMBINÉ 30 KG

INDE/MOYEN ORIENT

ACEANIE

AMERIQUE

23 CM

LARGEUR MAXIMALE (I)

36 CM

LONGUEUR MAXIMALE (L)

56 CM

BAGAGE SOUTE 3 BAGAGES - LE POIDS COMBINÉ 50 KG

(SUR LA PLUPART DES VOLS)

2 BAGAGES - 32 KG CHACUN

(VOLS VERS/ AU DÉPART DE L’AMÉRIQUE )

ASSURANCE VOYAGE Assurez vos projets de voyage et partez l'esprit tranquille grâce à notre assurance voyage. Travel Guard®, pour Qatar Airways, a été conçue afin de vous protéger des dépenses et des désagréments que peuvent générer des situations d'urgence ou des circonstances imprévues. Vous pouvez souscrire à une assurance voyage pour votre vol en utilisant l'option "Gérer ma réservation", une fois votre réservation effectuée. L'assurance voyage est disponible aux résidents des pays suivants : Allemagne, Espagne, France, Italie, Koweït, Norvège, Qatar, Royaume-Uni et Suède. NO189 Juillet - Septembre 2019


Mes paiements et transferts d’argent faciles et sécurisés

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Nos envies d’évasion au cœur de la beauté de la nature nous ont conduit à l’île vierge du Paradis de Dubaï, à Saint-Tropez de la Turquie, c’est-à-dire à Bodrum au bord de la mer Egée et au Nord-Ouest de l’Empire du Milieu pour contempler les merveilles de la ‘‘Grande muraille’’ de Chine, 6 259,6 km, seul objet construit des mains d’homme, avec les pyramides d’Egypte, visibles à l’œil nu à partir de la lune. Vous découvrirez enfin Ouarzazate, ville au Sud des montagnes du Haut Atlas marocain, connue comme étant la porte du désert du Sahara. Son énorme Kasbah de Taourirt, abritant un palais du XIXe siècle, offre une vue sur le paysage rocailleux des environs, qui apparaît dans plusieurs films.

Deux lions ne peuvent régner sur une même vallée.


DUBAÏ LE MAGNIFIQUE Superficie : 4114 km²

Île vierge avec un sens aigu de la conservation de la nature, célébrée pour sa beauté naturelle et son éloignement

Lieux d'intérêt:

• American University in Dubai • Dubai Mall • Burj-al-Arab • Burj Khalifa • Abou Dabi

Meteo:

25° 12 18 nord, 55° 16 11 est

Populations:

3,137 millions Ville du luxe et de la démesure, Dubaï cultive ses traditions tout en se projetant dans le futur. Dépaysant et inoubliable, le voyage de Dubaï transporte au cœur d’attractions à couper le souffle ou des structures gigantesques, sans oublier de dévoiler la gastronomie locale, NO192 Juillet - Septembre 2019

un mélange de cultures. Diversifiez votre séjour touristique en visitant les immenses centres commerciaux, les clubs de nuit ou les centres de loisirs. Parmi les bars et les discothèques les plus cotés, retrouvez le Barasti situé à quelques pas de la zone littorale ou Garage qui vous

invite à vous installer dans des voitures ou des autobus entièrement réaménagés. N’oubliez pas de faire une halte à la galerie marchande Deira City Centre Mal lest, la plus grande du Proche Orient.


Vols avec correspondance Kinshasa - Kenya - Dubaï Départ: Mercredi 13:25 FIH

Kinshasa-N'Djili

Arrivée:

15:45 JO

Jomo Kenyata

Mercredi 04:30 DBX

Aéroport de Dubaï •TripAdvisor.com •Booking.com Hotels

NO193 Juillet - Septembre 2019


BODRUM

LE SAINT TROPEZ DU BOSPHORE Superficie : 650 km²

Lieux d'intérêt:

•Mausolée d'Halicarn • Château Saint-Pierre • Kara Ada • Zeki Muren Arts Museum • Bodrum Museum Of Underwat..

Metéo

26 °C, vent à 5 km/h, 62 % d'humidité 3 % précipitations

Populations

88 075 hab. (2009)

Souvent comparée à Saint-Tropez pour son esthétique de cité balnéaire posée entre deux baies et pour sa vie nocturne incomparable en Turquie, Bodrum mérite plus qu'une simple escale dans la région côtière de la Mer Egée. Sa situation géographique entre mer et montagnes donne aux plages de la baie de Bodrum, des coulisses exceptionnelles alors NO194 Juillet - Septembre 2019

que la plongée sous marine révèle des fonds exceptionnels du Golfe de Kos. Sa presqu'île s'avançant majestueusement dans une eau turquoise est autant d'invitations à la baignade sur les nombreuses plages qui la parsèment. Les fêtards qui se seront couchés au premier appel du muezzin, pourront s'y reposer de leurs nuits animées et goûter à une douceur de vivre

toute méditerranéenne. Car, Bodrum, contrairement à d'autres villes bétonnées de la région, a su préserver son identité en dépit du cosmopolisme de sa clientèle touristique, jet set stambouliote comprise. Charmeuse de jour comme de nuit, Bodrum sait se rendre attachante. Elle a su accueillir des intellectuels résistants turcs comme les artistes bohêmes et les hippies des années 60'.


Vols sans escale Kinshasa - Turquie Départ: Dimanche 23:50 FIH

Kinshasa-N'Djili

08:55 IST

Direct

Aéroport d'Istamboul

•TripAdvisor.com •Booking.com Hotels

NO195 Juillet - Septembre 2019


LA GRANDE MURAILLE Superficie :

GIGANTESQUE OEUVRE DE LA DYNASTIE MING

8 851,8 km dont 6 259,6 km de murs, 359,7 km de tranchées et 2 232,5 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières.

Lieux d'intérêt:

•Dans la même journée, visitez la section Mutianyu, l’une des plus belles portions de la Grande Muraille de Chine, et découvrez en bus les tombeaux des Ming et le mausolée Ding.

Metéo

19 °C, vent SE à 11 km/h, 18 % d'humidité Populations

District de Huairou

265 215 habitants Populairement, on désigne sous le nom de « Grande Muraille » la partie construite durant la dynastie Ming qui part de Shanhaiguan sur le territoire de la ville de Qinhuangdao dans la province du Hebei à l’Est pour arriver à Jiayuguan dans la province du Gansu à l’Ouest. Sa longueur varie selon les sources. Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 259,6 km2. En raison de sa longueur, elle est surnommée en chinois « La longue muraille de dix mille li », le li étant

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une ancienne unité de longueur chinoise et dix mille symbolisant l’infini en chinois. Ce surnom peut cependant être pris dans son sens littéral par approximation, 6 700 km faisant 11 632 li dans sa valeur généralement considérée de 576 m ou 13 400 li dans sa valeur actuelle d’exactement 500 m. En moyenne, la muraille mesure 6 à 7 m de hauteur, et 4 à 5 m de largeur. En avril 2009, l'Administration d'État chargée du patrimoine culturel, ayant utilisé des technologies de mesure plus récentes, révise cette

mesure et déclare une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6 km de murs, 359,7 km de tranchées et 2 232,5 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières. Le même service a publié en juin 2012 une mise à jour de son étude, et estime désormais à 21 196,18 km la longueur totale de la Grande Muraille 4,5. Cette nouvelle estimation prend en compte des parties actuellement détruites.


Vols avec correspondance Kin - Addis - Guang-Zu Départ: Samedi

13:25 FIH

Arrivée: Dimanche

14:55 GZ

Kinshasa-N'Djili

1955 ADD

Aéroport de Bolé

Aéroport de Gwang-Zu

•TripAdvisor.com •Booking.com Hotels

NO197 Juillet - Septembre 2019



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Flash-back sur Flashback les grandssur événements les événements de l’année marquants dont lade disparition l’année. de trois de nos icônes. LeLa Sphinx Foirede Agricole Limete, Internationale Etienne Tshisekedi de Kinshasa décédé a le marqué 1er février les esprits 2017 à Bruxelles, le poètedès Lutumba sa première Simaro, édition le prophète en 2016, quiMakutano a consigné s’est sonimposé testament comme dansunses tubes d’anthologie rendez-vous et a tiré fédérateur sa révérence et àinnovant Paris le d’entrepreneurs 30 mars 2019 etet Maître Vodacom LiyoloaLimbe, le ‘‘Magister Atrium’’ qui viréaau battu, rouge taillé, pour poli bien le bronze marquer comme son territoire. un orfèvre pour faire vibrer les cœurs. Il s’est effondré le 1er avril 2019 à Vienne, en Autriche.

Il n'y a rien qu'on puisse faire avec le droit d'aînesse que de taquiner le plus jeune que soi


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LE POÈTE EST MORT, VIVE LE POÈTE ‘‘Mabele’’, ‘‘Ebale ya Zaïre’’, ‘‘Mandola’’, ‘‘Affaire Kitikwala’’, ‘‘Verre cassé’’, ‘‘Trahison’’, ‘‘Diarrhée verbale’’, ‘‘Eau bénite’’, ‘‘Kadima’’, ‘‘Na lifelo, bisengo bizali te’’, ‘‘Maya’’ et j’en passe, et des meilleures, opus chantés en lingala, sa langue poétique de prédilection, tels des tonnes de ‘‘C’est avec une grande sagesse et de philosophie, on pouvait y décrypter le testament tristesse que j’ai appris de Lutumba. Dans la nuit de samedi 30 mars 2019, le tonnerre le décès du Poète Simaro n’a cessé de gronder à Kinshasa, accomplissant une de ses Lutumba, cet artiste prophéties consignées dans ‘‘Mabele’’ : ‘‘Ma mort sera saluée talentueux. Une perte par des coups de tonnerre’’. Auparavant, dans la matinée, immense pour le pays et les Kinshasa, avec elle toute l’Afrique, s’est réveillée dans la mélomanes’’, a twitté torpeur de cette nouvelle qui est tombée comme un couperet : Félix Tshisekedi. un baobab est tombé, une bibliothèque a brulé, une icône de la musique a disparu, Simon Lutumba Ndomanueno dit Simaro Masiya, guitariste et auteur de chansons d’anthologie, a tiré sa révérence. Le message était viral sur les réseaux sociaux.

LA TECHNIQUE D’UNE MACHINE À TUBES Comme un orfèvre, Lutumba travaillait ses chansons dans la praxis. ‘‘Nous avons fait l’art pour l’art, et non pour l’argent. Si c’était pour l’argent, peutêtre que je ne me serais jamais fait un nom’’, affirmait Lutumba. La sortie de ses œuvres était un événement. C’est ce qui a fait de lui le meilleur auteur de la musique congolaise de son époque, par la beauté de l’écriture, la sensibilité, la profondeur de ses chansons. Lutumba remettait toujours en question ses succès. Et pour se relancer, il faisait chaque fois appel à une vedette en vogue pour interpréter chaque nouveauté.

LE PARCOURS D’UN KINOIS PUR SANG Simaro Masiya est né le 19 mars 1938 dans la commune de Lingwala (ex-Saint Jean), à Kinshasa. Il tombe dans l’art d’Orphée dès le bas âge. Guitariste rythmique, il débute dans l’orchestre Micra Jazz. Il intègre l’OK Jazz en 1961. Cet orchrestre a été créé le 6 juin 1956 par Luambo Makiadi Franco. Il y restera jusqu’à la disparition de son initiateur. ‘‘Je crois avoir suffisamment contribué au nom de l' OK Jazz’’. L’OK Jazz ne survit pas à son initiateur. Il fonda Bana OK et s’amusait à dire : ‘‘j’ai vendu toute une vache sans rien gagner, mais en vendant sa peau, j’ai pu engranger des bénéfices’’. Effectivement, c’est avec les bénéfices de la vente de ‘‘Diarrhée verbale’’ qu’il a pu s’acheter une maison.

MORALISTE ET PHILOSOPHE Sage, Lutumba s’essayait à merveille à cet exercice. Dans ‘‘Affaire Kitikwala’’, Simaro Masiya désapprouve qu’on raille la dépouille de mort, surtout des célébrités, si elle est exposée sur ce grabat (Kitikwala). Cette chanson a joué un rôle déterminant dans l’organisation des obsèques. Par un euphémisme dont seul il avait le secret, il ne s’émeut guère, dans ‘‘Tala merci ba pesa na mbwa’’, des coupsbas des amis, si déjà dans la famille on le vit (Si les cheveux avec lesquels je suis né me détestent, quoi de surprenant si les dents que j’ai eues dans ce monde me rejettent ?). Dans un réquisitoire sévère dressé dans ‘‘Mandola’’, il révèle la peur de la mort dans le chef des personnes du troisième âge qui remplissent les églises ou des patrons qui ne reçoivent plus leurs amis alors que dans leur jeunesse ou quand ils étaient pauvres. NO201 Juillet - Septembre 2019


IL AVAIT L’UN DE CES COUPS DE CISEAU D’UNE PRÉCISION ARTISTIQUE. Le monument vivant de la sculpture congolaise s’est effondré. Il a fait des émules dans la pratique des arts plastiques, particulièrement la sculpture. Me Alfred Liyolo Limbe Mpuanga faisait figure de pionnier. ‘‘Magister Atrium’’ de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en Autriche en 1969, bat, taille, polit et fait vibrer nos cœurs.

MAITRE ALFRED LIYOLO

L'ASTRE COURONNÉ DES ARTS S'EN EST ALLÉ Ce maître de culture et de l’art, lentement dans le bronze, cinquante années durant, jusqu’au delà des frontières de la RDC, a su faire jaillir l’heureuse brillance de notre richesse culturelle : les chants de nos terroirs, les bruissements de nos ruisseaux, le torrent impétueux de nos rivières et de notre fleuve, les cris de joie et de douleur de nos mères, l’élégance de nos danseuses, la vigueur de nos chasseurs.

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‘‘SCULPTONS NOS RÊVES’’ Orpheline de ce Maître qui a su imposer respect et amour pour l’art, la RDC a perdu une icône. La nouvelle de sa disparition était à prendre avec des pincettes, ce 1er avril 2019, jour de poisson d’avril. Mais la réalité était dure à admettre : Me Liyolo a tiré sa révérence à l’âge de 76 ans, à Vienne en Autriche, patrie de son épouse, où il résidait avec sa famille.

LES OEUVRES

Il est célèbre pour ses monuments historiques qui ornent plusieurs places publiques tant à Kinshasa que dans l’arrière-pays. Sa réputation précède celle de ses œuvres : le monument de l’Unité, à la place des Artistes, au Rond-point Victoire, Franco l’immortel et le buste de Laurent Désiré Kabila, au Rond-point de l’indépendance à Kolwezi, les bustes de tous les premiers ministres qu'a connus la RDC et le buste de Simaro Lutumba, au croisement des avenues Nyangwe et Libération dans la commune de Lingwala. Mais il y a aussi ses œuvres anciennes : ‘‘Le pêcheur’’, 1962, exposé à l’ABA, ‘‘Visage d’un poète’’, ‘‘Le militant’’ devant lequel Mohammed Ali a posé à N’sele, ‘‘Le bouclier de la Révolution’’, ‘‘Flambeau’’ (exposé à la Sozacom), ‘‘La nymphe’’ ou ‘‘Paix et bénédiction’’ offerte au Pape Jean-Paul II par le Président Mobutu lors de son voyage en RDC, etc., et plus récentes : ‘‘Mélodie’’, ‘‘Le tir’’, ‘‘Passiflore’’, ‘‘Protection’’, ‘‘Le Mirage du fleuve’’, ‘‘La penseuse’’, ‘‘Le Flûtiste’’, ‘‘Le Taureau’’, ‘‘Le Torse’’, ‘‘Le Couple’’, ‘‘Le cri de l’éléphant’’, ‘‘Mère et enfant’’, ‘‘La Cantatrice’’, ‘‘L’Humanitaire’’, et plus récemment ‘‘Lumumba’’, un monument de 4,50 m de haut au jardin de la Primature à Kinshasa et ‘‘La maraîchère’’, au triangle By Pass/Kimwenza à Kinshasa.

STATUE-LUAMBO

PLACE DES ARTISTES ROND POINT VICTOIRE

AVEC LE BRONZE, IL PRODUIT LE CHARME DES FORMES Prof. Kambayi Buatsha

LE MAÎTRE DU FEU ET SA PASSION BRONZE ‘‘Le style de Liyolo, on pourrait le qualifier de néoclassicisme contemporain avec ce que cela comporte de paradoxe, d’atypique, de magique, entre une stylisation et une monumentalisation puissante’’, dixit Yoka Lye Mudaba, le Directeur de l’Institut National des Arts.

ROND POINT VICTOIRE

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Infos, formalités et opportunités pour investir à bon escient ou tout simplement optimiser son voyage d’affaires. En RDC, le Guichet Unique de Création d’Entreprise (GUCE) est un centre unique d’accomplissement rapide des formalités essentielles de création d’entreprises. Il participe de l’amélioration du climat des affaires.

Qui prend garde à chaque nuage ne fait jamais voyage. Proverbe italien ; Les sentences et proverbes italiens (1683) NO205 Juillet - Septembre 2019


LA MONTÉE EN PUISSANCE DU RESEAU MAKUTANO Créé, il y a 5 ans par Nicole Sulu, le Sultani MAKUTANO est en passe de venir l’incontournable rendez-vous des affaires de la RDC. D’année en année, les stars du business congolais, africain et mondial se retrouvent à Kinshasa pour explorer les voies et moyens de contribuer de manière significative au développement du grand Congo.

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a 5ème Edition de MAKUTANO, confirme la montée en puissance de ces rencontres conviviales et économiques avec la présence des personnalités de premier rang à l’instar du Chef de l’Etat congolais, FelixAntoine Tshisekedi Tshilombo, le président Issouphou du Niger, les présidents honoraires Johnson Sirleaf du Liberia et Mahama du Ghana. Des célèbres milliardaires aussi sont annoncés : le français Xavier Niel, PDG de Illiad (Free télécom) et le nigérian, Tony Elumelu, PDG de UBA, le Burkinabé Simon Tiemtore, DG d’un des plus grands fonds d’investissement africain, Edem Adzogenu d’AfroChampions. Pierre Atepa, l’architecte sénégalais de renom international. L’une des attractions de ce MAKUTANO 5 n’est rien d’autre que Samuel Eto’o, l’icône planétaire du ballon rond, qui n’éclipsera pas les très célèbres antiquaire belge, d’ascendance congolaise, Didier Claes, voire le plus grand collectionneur d’œuvres d’art africain, Sindika Dokolo.

L’ANCRAGE PROACTIF DU MAKUTANO DANS LES PROVINCES Mme Nicole Sulu a précisé que parmi les temps forts de cette 5ème Edition de MAKUTANO, un panel réunissant cinq gouverneurs dont celui de Lualaba, Ituri, Kinshasa, Kasaï Central et Nord-Kivu marquera l’ancrage proactif du Makutano dans les provinces : « Nous avons entamé un programme de visite dans les provinces afin de mieux comprendre le terrain et d’en tirer des enseignements. Notre visite récente à Goma, par exemple, nous conforte dans le fait que nombre de solutions viendront de l’Intérieur », a-t-elle déclaré.

NO206 Juillet - Septembre 2019

ème

édition


L’ART CONTEMPORAIN S’INVITE AU KEMPISKI Christine Desselle, créatrice de bijoux et gérante d’une Galery d’art, milite pour des investissements stratégiques dans les oeuvres de l’art contemporain africain. Elle lance un cri de coeur pour inciter les Congolais à “la connaissance et l’amour de la production artistique locale”. “Achetons les oeuvres de nos artistes” est son leitmotiv, “car l’artiste transmet ce qu’il vit dans le quotidian, souligne-t-elle.

BOOSTER LA COMPÉTITIVITÉ ET LA CROISSANCE EN RDC Le thème de cette Edition sur laquelle tous les regards seront tournés est : « Booster la compétitivité et la croissance en RDC : Leviers innovants ». Cela passe par l’identification des filières d’activités peu explorées, avec un focus particulier sur le développement durable et les leviers de financements innovants pour l’Etat. Nécessairement, il faudrait se pencher sur les écueils qui bloquent le développement de certaines filières, parmi lesquelles le « sport business » ou le marché de l’art, sans oublier les enjeux numériques ainsi que les delicates questions d’équité, de transparence, du respect des conventions, de la sécurité juridique et de la fuidité des transactions, qui concourent à instaurer un sain climat des affaires.

CMCT-TCG : SPONSOR DIAMANT Du haut de son quart de siècle d’existence, l’agence de communication CMCT TCG, partenaire historique de l’institution MAKUTANO a décidé de hisser d’un cran son engagement vis-à-vis de MAKUTANO. Mobilisant ses départements et régies publicitaires, CMCT confére à cette 5ème Edition de MAKUTANO une aura conforme au panel des têtes couronnées qui y sont conviées. Bus brandés sillonant la ville, camionsécrans placés à des lieux et carrefours stratégiques de la ville de Kinshasa, affiches, walking leds… Cerise sur le gâteau, Mbote Souriez le magazine Premium en guise sésame

NO207 Juillet - Septembre 2019



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Partage esthétique des émotions suscitées par un bel objet ou un événement particulier à des prix défiant toute concurrence, d’un chien de compagnie aux œuvres d’art les plus convoitées d’Afrique.

La parole est comme l'eau : une fois versée, tu ne peux plus la ramasser NO209 Juillet - Septembre 2019


12 MILLIONS DE YUANS, SOIT 1,4 MILLION €

LE DOGUE DE TIBET LE CHIEN LE PLUS CHER DU MONDE

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De riches Chinois sont prêts à débourser des sommes folles pour s'offrir un chien de la race mastiff tibétain, la plus chère du monde. Un riche promoteur immobilier chinois n'a pas hésité à débourser 12 millions de yuans, soit 1,4 million d'euros, pour s'offrir le chien le plus cher du monde le 19 mars 2014. Ce mastiff tibétain pesant plus de 90 kilos a été vendu lors d'une foire canine dans la province orientale du Zhejiang en Chine. Cette race, aussi appelée dogue du Tibet, est très prisée dans le pays. Certains Chinois fortunés n'hésitent pas à dépenser des sommes folles pour s'offrir ce molosse à l'allure de lion.

En 2011, un magnat du charbon avait déjà payé 10 millions de yuans (1,2 million d'euros à l'époque) pour acheter Big Splash, un mastiff rouge tibétain. Un prix astronomique dû également à sa couleur rouge, censée porter bonheur en Chine. S'il était possible de s'offrir un mastiff tibétain pour 5 000 yuans (environ 550 euros) il y a quelques années, les prix ont flambé, rapporte l'AFP, car les Chinois ayant fait fortune aiment exhiber cet animal comme un signe extérieur de richesse. Ce marché n'a pas tardé à attirer les trafiquants de tous poils. Certains éleveurs n'hésitent pas à ajouter des poils d'autres chiens pour renforcer la crinière des mastiffs, ou injectent du glucose dans leurs pattes pour leur donner une silhouette plus massive. En France, les élevages sont heureusement plus sérieux et vendent des chiots pour 1 000 à 1 500 euros environ. A l'origine élevé par les bergers de l'Himalaya, le mastiff tibétain souffre en outre d'un caractère instable, et s'avère "peu sociable" et "agressif". Une femme a été violemment attaquée en Chine par un tel chien et en août, une petite fille de six ans avait été tuée. Il est en plus de santé fragile et dépasse rarement l'âge de 11 ans.

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Actualités du tout connecté.

S'asseoir sans rien faire n'ôte pas l'épine du pied


LA PREMIÈRE TÉLÉVISION «ENROULABLE» AU MONDE SIGNÉE LG CES 2019 - La marque sud-coréenne a présenté un téléviseur qui peut se rétracter dans sa barre de son, pour être utilisée comme une enceinte ou afficher des notifications.


Pour LG, il s'agit du «téléviseur de demain». À défaut d'être devin, on peut au moins convenir qu'il s'agit d'un appareil impressionnant. La marque sud-coréenne a présenté le LG Signature Oled TV R, un nom compliqué pour un concept étonnant: il s'agit d'une télévision enroulable. Concrètement, elle se présente sous la forme d'une barre de son (système audio frontal Dolby Atmos 4.2 canaux 100 W) surmontée d'un écran 4K de 65 pouces (environ 165 centimètres de diagonale), qui peut se déployer et se rétracter à volonté. On peut exploiter la télévision de trois manières différentes. Entièrement déployée, elle s'utilise de manière classique, pour regarder des séries, des films, etc. De la pression d'un bouton, l'écran s'enroule dans sa base, pour former une bande. Ce mode, baptisé “Line” par LG, permet d'afficher l'heure, les chansons d'une playlist, ou la météo. Enfin, la télévision peut complètement se rétracter. L'appareil peut alors être utilisé comme une enceinte classique. Le modèle bénéficie des fonctionnalités des téléviseurs de dernière génération de LG, comme la compatibilité avec AirPlay et HomeKit d'Apple ou la commande vocale via l'assistant Amazon Alexa.


VISION TOWARDS THE FUTURE HP Spectre x360 13 | HP Laptop

Samsung Galaxy S10 Galaxy S10e, S10 et S10+ sont le résultat de 10 années d'initiatives novatrices dans le domaine des technologies mobiles. Écran 6.4" QHD+ - Processeur Octo-Core - 12 Go RAM - 1 To Triple Capteur Photo 12 + 16 + 12 Mpx - microSD Android 9.0

• Écran tactile 13.3" LCD IPS 60 Hz • Résolution Full HD 1920 x 1080 pixels • Windows 10 Famille • Intel Core i5-8265U (4 coeurs x 3.90 GHz) • Intel UHD Graphics 620 • 8 Go DDR4 - 2400 MHz • 256 Go (SSD M.2 PCI-e 3.0 x4)

NOKIA MWC 2019 Durant la conférence HMD au MWC 2019, le groupe finlandais a présenté le nouveau flagship Nokia. Baptisé PureView, il se distingue par un nombre record de capteurs photo : cinq en tout. Mais pas de zoom ou d’ultra grand-angle au menu. Les capteurs supplémentaires sont là pour améliorer la luminosité et les contrastes des photos.

Beats by Dr. Dre Solo2 Casque Audio supraauriculaires - Nouvelle génération acoustique améliorant la qualité sonore - Design profilé pour améliorer le confort Durable avec son aspect compact et pliant facilitant le transport - Commande intégrée pour changer de plage, ajuster le volume et prendre les appels Matériaux des écouteurs aident à dissiper la chaleur et à minimiser les fuites acoustiques NO216 Juillet - Septembre 2019

Huawei P30 pro Le nouveau smartphone de Huawei a leaké, et ce n’est pas le nouveau smartphone portable qui sera presenté par Huawei, mais le nouveau téléphone mobile Huawei P30.


Apple 10.5" iPad Air MUUJ2LL/A B&H Photo Video Écran 10,5 "multi-touch pour la rétine Résolution d'écran 2224 x 1668 (264 ppi) Coprocesseur SoC + M12 Apple A12 64 bits Wi-Fi 5 (802.11ac), Bluetooth 5.0 Caméra FaceTime HD 7MP avant Caméra arrière 8MP Connecteur de foudre Prise en charge de Apple Pencil (1ère génération) iOS

Triple capteur photo, USB-C… Quelles nouveautés pour les iPhone 2019 ? Des appareils pour succéder aux iPhone XS, XS Max et XR Apple commercialisera trois modèles d’iPhone en 2019. Cette affirmation provient du célèbre analyste MingChi Kuo, généralement très bien informé et qui avait été l’un des premiers à prédire une baisse des livraisons d’iPhone au dernier trimestre 2018.

WD My Passport 4 To Jaune (USB 3.0) 4T Le My Passport du constructeur Western Digital est un disque dur externe doté d’un design compact et coloré. Aussi, l’esthétique de ses lignes le démarque significativement des aînés de la série. La prise en main pour sa part, se fait grâce à une panoplie complète de logiciels utilitaires. Niveau débits, le disque affiche des performances un peu moins élevées que plusieurs de ses concurrents. Un rapport qualité/prix tout de même plus que correct pour le dernier-né de Western Digital.

GoPro Hero4 Session, un cube pour hyperactifs, sauce californienne Chez GoPro, la Hero4 Session marque une triple rupture : par son format cubique, par son étanchéité native (ne nécessitant pas de caisson) et par son pilotage très dépendant de l'application GoPro App, la cubique actioncam californienne cherche à conquérir de nouveaux territoires où la compacité est essentielle.

Dix ans après son lancement, le MacBook Air s'offre une nouvelle jeunesse avec une version modernisée qui distingue par plusieurs nouveautés appréciables et quelques impasses regrettables. S'il garde le même design que son prédécesseur avec son profil élancé, le MacBook Air 2018 est un peu plus compact (30,4 x 21 cm contre 32,5x23 cm) et un peu plus léger (1,25 kg contre 1,35 kg) que l'ancien. Aujourd'hui réalisé en aluminium 100% recyclé, il est toujours aussi agréable à prendre en main et se décline désormais en trois coloris: argent, gris ou or (rose). NO217 Juillet - Septembre 2019


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Le Magazine Premium du Voyageur NO218 Juillet - Septembre 2019


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Envol méditatif sur les sujets scientifiques, littéraires, cosmogoniques, philosophiques, artistiques, etc. Chemin faisant, on ne manquera pas d’effectuer une halte dans la tradition bantoue pour essayer de discerner la quintessence du Tshibawu, du Tshibindi et du Lupemba, mécanismes de contrôle, de vérification de la pureté et de la fidélité de la femme mariée à la lecture des coutumes originales chez les Baluba. Nous nous essayerons à décrypter le mystère d’un trou noir pris récemment en photographie. Dans une tribune, Charles Tumba Kekwo revient sur le combat pour la réappropriation du patrimoine ancestral africain.

La violence du vent n'enlève pas les taches du léopard


Les premières théories esquissant les contours des trous noirs datent de la fin du XVIIIe siècle, avec les travaux de John Michell et PierreSimon de Laplace. Il faudra pourtant attendre le XXe siècle pour que les scientifiques les comprennent mieux, notamment grâce aux travaux sur la relativité générale. Un trou noir est un objet céleste qui possède une masse extrêmement importante dans un volume très petit. Comme si la Terre était comprimée dans un dé à coudre, ou comme si le soleil ne faisait plus que 6 km de diamètre, expliquait récemment à l’AFP Guy Perrin, astronome à l’Observatoire de Paris-PSL.

C’est une prouesse scientifique inespérée que de saisir par une vraie photographie puis de poser les yeux sur un trou noir. Cette capture d’image a été rendue possible grâce à la combinaison de huit télescopes répartis sur la surface du globe, créant un gigantesque télescope virtuel d’une dizaine de milliers de kilomètres de diamètre, soit presque la taille de la Terre. Le trou noir délimité par la matière qu’il aspire Selon la loi de la relativité généNO220 Juillet - Septembre 2019

rale établie en 1915 par Albert Einstein, qui permet d’expliquer leur fonctionnement, l’attraction gravitationnelle de ces ‘‘monstres’’ est telle que rien ne peut s’en échapper, ni la matière, ni la lumière, quelle que soit la longueur d’onde. On ne peut donc pas directement les observer. De plus, la force de gravité qui émane du trou noir est tellement phénoménale qu'on ne sait pas recréer un tel environnement en laboratoire. Sous l’effet de l’énorme attraction gravitationnelle, les étoiles trop proches sont aplaties,

étirées puis disloquées, le gaz porté à des chaleurs extrêmes. Gaz et morceaux d’étoiles tournent en spirale autour du trou noir pour finalement y plonger, en générant un sursaut brillant de lumière ultra-violette. C’est grâce à ce gaz et ces bouts d’étoiles que les astronomes ont finalement pu photographier un trou noir, au cœur de la galaxie M87. ‘‘C’est de la matière qui spirale vers le trou noir et qui en spiralant s’échauffe, et à force de s’échauffer, elle devient suffisamment lumineuse pour


TROU NOIR UN MYSTÈRE CACHÉ DE LA NATURE DÉVOILÉ DANS UN PREMIER CLICHÉ

qu’on la voie. Ça donne ce fond lumineux sur lequel on voit se découper la silhouette de cet objet qui serait totalement invisible’’, décrit sur notre antenne Alain Riazuelo, astrophysicien au CNRS-Institut d’astrophysique de Paris. Ce cliché d’un cercle orangé un peu flou, sur fond noir, modeste, est pourtant une prouesse technologique. ‘‘C’est un objet extrêmement petit qui, pour imager, nécessite de voir les mêmes détails qu’il faudrait pour voir les pas de Neil Armstrong sur la Lune’’, compare Alain Riazuelo. ‘‘C’est un tour de force optique et aussi informatique puisque pour voir cette image, il faut utiliser plusieurs instruments répartis un peu partout à la surface de la Terre et enre-

gistrer en direct le signal reçu par ces instruments avec des débits de données qui, je pense, se comptent en dizaines de gigaoctets par seconde’’, développe l’astrophysicien. Ce qui posait une limite physique, les scientifiques ne disposant pas jusqu’à récemment du matériel capable d’enregistrer une telle quantité de données. ‘‘Il y a eu un énorme effort de recherche et de développement pour fabriquer du matériel qui permettait de recueillir les données’’, rappelle Alain Riazuelo. Une technique appliquée à d’autres phénomènes ? Plusieurs pistes s’ouvrent maintenant. L’astrophysicien évoque ‘‘des retombées industrielles potentielles’’ grâce à ces nouveaux instruments. ‘‘Sur le plan

de l’astronomie, non seulement on voit de visu ces objets qui jusque là étaient invisibles, mais on va pouvoir utiliser ces techniques pour voir d’autres objets tout aussi difficiles à observer avec un niveau de détails considérablement meilleur’’, suggère-t-il. Par exemple, les disques protoplanétaires, les planètes en formation autour d’étoiles jeunes. ‘‘L’enjeu maintenant va être de réussir à définir la densité exacte de la matière qu’il y a autour du trou noir’’, ajoute l’astronome Frédéric Gueth, ‘‘de mieux comprendre le champ magnétique dont le rôle est phénoménal ou la façon dont la matière dans le disque tourne…’’

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Charles Tumba Kekwo, Critique d’art.

CHARLES TUMBA KEKWO

UNE TEMPÊTE DU PROGRÈS POUR HÉRITER DES VOIX DU PASSE Soixante ans après les indépendances, l’Afrique reste profondément traumatisée par une colonisation qui lui a été imposée, niant son histoire et sa culture. Les séquelles constituent des entraves considérables au développement du continent africain. Ainsi, il importe donc de réécrire cette histoire, de donner aux peuples africains une conscience aigüe de leur identité culturelle. C’est dans cette perspective qu’une tempête soulève des émotions, des intelligences et des gestes performatifs pour réclamer la restitution par les colonisateurs des œuvres d’art pillées et conservées dans les musées occidentaux portant sur leurs épaules le poids de la colonialité.

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a restitution de leur patrimoine culturel permettra aux Africains de nourrir leur imaginaire, de pénétrer la vie de leurs ancêtres et réveiller leur personnalité et leur créativité. Ce serait également une occasion pour eux d’appréhender la condition humaine de leurs ancêtres dans des temps forts comme la naissance, la joie, la tristesse, la force, la faiblesse, la spiritualité à travers la dynamique de l’histoire. La connaissance approfondie de l’héritage ancestral fait partie du processus de préservation et de conservation du patrimoine artistique africain. En serait-il autrement quand on sait que les visions, les représentations et les explications du monde, de même que les cultures et les langues des peuples actuels, par exemple ceux de RD Congo, paraissent être, aujourd’hui, l’aboutissement d’une longue histoire, façonnées par leurs relations avec les écosystèmes, dont ils tiraient tout ce dont ils avaient besoin pour vivre ? Comprendre comment un peuple a résolu les problèmes de son adaptation à l’environnement physique, qui se traduit par un certain système de technologie, serait

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d’un apport pour le monde contemporain africain qui est confronté à maints problèmes existentiels aux temps actuels. Ces technologies ont porté généralement sur l’agriculture, la chasse, l’alimentation, la cueillette et la pêche, pour les techniques de production. Pour les arts, on note les arts du corps, les techniques de conservation, la métallurgie, la sculpture, la céramique, le tissage, la vannerie et l’architecture qui font partie du savoir-faire africain conduisant à des nombreuses solutions aux problèmes de la vie. Ces objets naturels associés aux mythes, légendes, fables, proverbes, dictons, symboles, etc., ont toujours servi de véhicule de la pensée, de la mentalité, des idées et des vérités des peuples. Ils constituent le grand livre de la sagesse des populations. Ces croyances constituent, selon certains africanistes, une théorie de la personne, de l’univers, de la connaissance, etc. Malheureusement, ces connaissances produites par les hommes intelligents africains ont été spoliées et sont parfois d’accès difficile pour les chercheurs et les jeunes Africains, parce que conservées ailleurs, selon la vision euro-centriste de la domination coloniale.


LES LANGUES DES PEUPLES ACTUELS, PAR EXEMPLE CEUX DE RD CONGO, PARAISSENT ÊTRE, AUJOURD’HUI, L’ABOUTISSEMENT D’UNE LONGUE HISTOIRE, FAÇONNÉES PAR LEURS RELATIONS AVEC LES ÉCOSYSTÈMES. TUMBA KEKWO

C’est la raison pour laquelle, les intellectuels africains commencent à donner de la voix pour réclamer la restitution de ce patrimoine à leurs propriétaires (actuellement les Etats africains) pour permettre la jouissance par les populations africaines de leur culture dans leur contexte et servir au développement de ces peuples. C’est l’approche afro-centriste qui est privilégiée et qui recommande aux Africains de se ressourcer dans leurs savoirs millénaires pour trouver la créativité nécessaire au développement. Ce combat pour la réappropriation du patrimoine ancestral africain rencontre des résistances de la part des ex-colonisateurs. Ceux-ci usent des stratégies et des subtilités juridiques dans les conventions internationales signées dans l’aveuglement par ces pays africains pour leur faire croire à un aveu d’impuissance pour désinfecter l’odeur du parfum du père colonisateur qui continue à brouiller la conscience des peuples africains. Refusant une fausse identité imposée par le système de la colonialité avec ses zoos humains, ses villages nègres, ses expositions coloniales, ses musées, ses collectionneurs et marchands privés ainsi que les nouveaux

explorateurs, commissaires et détecteurs des talents de l’art contemporain, les Africains veulent arracher par les luttes verbales et les conduites d’opposition leur vraie identité et se réapproprier leurs trésors culturels. Car l’art a toujours permis à un individu de se reconnaître dans un projet de société, de se reconnaître comme homme ou comme femme participant à la marche d’une société, participant et partageant du sens. A défaut de faire contre ou en partenariat dans un faux dialogue ou conversation des musées comme il s’est passé récemment à Kinshasa et Bruxelles, de faire autrement ou l’alternative de la marge, l’Afrique doit s’engager et non pas se taire, pour éviter d’être complice d’une fable inventée ailleurs, en croyant à ses propres visions et narratifs. En s’engageant dans la bataille économique pour ne pas implorer une aide ou assistance mais racheter carrément comme le fait la Chine ses œuvres prises en otages en Occident. Car ‘‘les armes miraculeuses’’ de la négritude et du tiers-mondisme militant ne suffisent plus à cette époque de la mondialisation dominée par la logique économique, mettant l’Afrique horsjeu.

CE COMBAT POUR LA RÉAPPROPRIATION DU PATRIMOINE ANCESTRAL AFRICAIN RENCONTRE DES RÉSISTANCES DE LA PART DES EXCOLONISATEURS TUMBA KEKWO

NO223 Juillet - Septembre 2019



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