109 Médecins Le journal destiné aux donateurs de médecins du monde France Trimestriel - n° 109 décembre 2012/janvier/février 2013 0,60 € - 1 FS www.medecinsdumonde.org
du Monde
côte d’ivoire Soins gratuits pour les mères et les enfants
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1 GRAND ANGLE |p. 2-3 Côte d’Ivoire : soins gratuits 2 EN DIRECT DE… |p. 4-9 Sahel, Europe, Syrie, Madagascar 3 rendez-vous |p. 10 Legs et partenariat 4 rencontre |p. 11 éric Gazeau 5 campagne |p. 12 MdM Espagne : le droit de soigner
NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU
GRAND ANGLE / côte d’ivoire © Sébastien Duijndam
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Vidéo sur le web
Femmes enceintes dans la salle d’attente du centre Henriette-Konan-Bédié, à San Pédro.
Santé sexuelle et reproductive
soins gratuits pour les mères et les Enfants Depuis septembre 2012, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, dans les régions de San Pédro, Nawa et Gboklé, MdM pilote un projet d’amélioration de la qualité des soins à destination des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, en appui à la politique nationale de gratuité ciblée. MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
Vidéo sur le web
à
l’hôpital de Guéyo, le Dr Bénié attend la livraison du pick-up de MdM avec impatience. Le stock de médicaments frôle la rupture, en raison d’une affluence toujours plus importante de patients. « La
pharmacie de santé publique (PSP) ne répond pas toujours aux besoins des patients depuis la mise en place de la gratuité, ce qui crée des frustrations. Sans compter que je suis le seul médecin pour 111 000 habitants, dont près de 29 000 femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans* », soupire le médecin, également directeur de la structure.
Gratuité : un réel progrès malgré les fausses notes
La mesure de gratuité totale décrétée en avril 2011, puis ciblée en février 2012, est un soulagement pour la population malgré quelques ratés. La plupart des structures appliquent la gratuité pour les consultations, mais ne disposent pas de médi-
www.medecinsdumonde.org caments, que les patients sont contraints d’acheter dans des officines privées, à des coûts élevés. Certains centres sont hostiles à cette mesure en raison de la perte des revenus issus de la vente des médicaments et des prestations de soins qui couvraient les frais de fonctionnement. « Même si les choses vont mieux depuis le recentrage de la gratuité sur les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, concède le Dr Bénié, le soutien de Médecins du Monde reste capital en raison des pénuries chroniques. »
Assurer une couverture complète et globale de 45 centres de santé
Projet de transition
Supervision conjointe avec les districts
bien formé à leur prise en charge. Des activités pilotes sont également prévues dans le cadre du projet, notamment pour améliorer les capacités de transport des centres de santé vers les hôpitaux de référence des parturientes dont l’accouchement présente des complications. Ne pouvant payer les frais d’évacuation pouvant aller jusqu’à 150 euros, encore trop de femmes décèdent sans avoir accès aux soins nécessaires. Enfin, avec d’autres organisations, MdM accompagnera le gouvernement pour capitaliser les réussites et travailler sur les échecs de la mise en œuvre de la gratuité ciblée et fera le plaidoyer nécessaire pour continuer à lever les barrières financières à l’accès aux soins de qualité pour les plus vulnérables. n
Le Dr Bénié continuera cependant de recevoir la visite des équipes de MdM. En effet, une dizaine de spécialistes (sagesfemmes, pharmaciens, infirmiers) ont été recrutés ou reconduits pour « superviser » les activités des structures de santé communautaires et publiques. Une gageure pour le Dr Joseph Zahiri, le coordinateur médical de Médecins du Monde : « La supervision suppose une réelle implication de notre personnel. Chacun doit dépasser sa spécialité d’origine pour accompagner ou soutenir le personnel des structures de santé dans la prise en charge des patients ; mais aussi entretenir d’étroites relations avec les responsables locaux du ministère de la Santé, Guillaume Plassais à qui nous remonterons les don- * Selon les dernières estimations de nées collectées sur le terrain. » l’Institut national des statistiques. Exemples de dysfonctionnements déjà identifiés : la faiblesse de l’accueil et de considération des bénéficiaires dans les maternités, le manque d’eau, Mali Burkina Faso d’électricité, d’hygiène… Autant de raisons qui poussent nombre de femmes à accoucher chez Guinée elles ou dans une clinique où le côte personnel n’est pas toujours d’ivoire
© Sébastien Duijndam
« Forts des résultats positifs et de la satisfaction des autorités, explique Pascale Blanchetière, coordinatrice générale en Côte d’Ivoire, nous avons lancé un nouveau programme depuis septembre pour accompagner la politique de gratuité ciblée. Ce projet de transition est le prolongement naturel du précédent, mis en place après la crise post-électorale dont a souffert le pays en 2011. » L’ambition est de soutenir la politique de santé nationale jusqu’à la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU) prévue à l’horizon 2014. Dans le cadre du nouveau projet, les médicaments et intrants (consommables) ne sont plus donnés directement aux structures sanitaires par MdM mais suivent désormais le processus prévu par l’état. Cette approche permettra à la fois d’assurer une couverture complète et globale de 45 centres de santé, contre 17 auparavant, et de renforcer le système étatique.
© Sébastien Duijndam
D’août 2011 jusqu’à aujourd’hui, l’hôpital de Guéyo a ainsi bénéficié de l’aide en médicaments et en matériel de MdM, comme 16 autres structures de santé dans trois districts de 400 000 habitants, dont 20 200 femmes enceintes et plus de 58 000 enfants de moins de 5 ans*. Parmi ces établissements, 14 maternités, dont celle du Dr Bénié, ont aussi été réhabilitées par MdM. En parallèle,
des formations ont été proposées au personnel de santé, notamment des modules de formation-recyclage en soins obstétricaux et néonataux d’urgence (Sonu).
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Ghana Liberia
san pedro
abidjan
Nos objectifs Améliorer l’accès aux soins des femmes et enfants de moins de 5 ans par l’accompagnement à la mise en œuvre de la gratuité ciblée. Nos activités Supervision des équipes des structures de santé, formationsrecyclage du personnel de santé sur la qualité des soins, la gestion des médicaments, la gestion des données sanitaires ; équipement des centres de santé ; projet pilote sur le référencement ; collecte et analyse de données pour le plaidoyer.
L’équipe d’expatriés a été réduite au profit d’un renforcement des équipes nationales.
La maternité de San Pédro a été réhabilitée par MdM.
Nos moyens 1 coordinatrice générale, 1 coordinateur médical, 1 coordinateur site, une dizaine de personnels médicaux et une dizaine en support.
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4 en direct de…
SAHEL / Crise alimentaire
accèder aux populations en danger La crise politique qui sévit dans le nord du Mali depuis le début de l’année 2012 est venue aggraver la situation alimentaire et sanitaire des populations, déjà en grande difficulté. Grâce à sa présence dans la région, Médecins du Monde a pu agir rapidement auprès des personnes réfugiées. Algérie
mali Mauritanie
kidal Niger
Djibo Sénégal
• Programme auprès des migrants à Bamako. • Prise en charge des fistules obstétricales à Mopti.
Bamako burkina faso
Guinée
Côte d’Ivoire
Ghana
Bénin Togo
Mali Espérance de vie : 51,4 ans IDH : 0,359 Nos activités MdM France • Soins de santé primaires dans le district de Koro.
MdM Belgique • Soins de santé primaires à Kidal et Gao. Burkina Faso Espérance de vie 55,4 IDH : 0,331 Nos activités MdM France • Soins de santé primaires et programme nutrition à Djibo. • Aide aux réfugiés maliens à la frontière.
été interrompus quelques semaines avant de reprendre leur cours. à Mopti, la fréquentation reste plus faible, car les femmes se déplacent plus difficilement. »
« La crise actuelle a un impact sur le système de santé local, déjà faible » Enfin les programmes auprès des populations directement touchées par le conflit dans le Nord, à Gao et Kidal, se poursuivent, même si l’accès des équipes internationales y est plus limité.
Assistance aux réfugiés
MdM renforce son action de soins de santé primaires.
pays ou franchi les frontières des pays voisins pour rejoindre des camps de réfugiés. Vidéo sur le web
L
es conflits armés déclenchés au début de l’année par les rebelles touaregs puis relayés par les groupes djihadistes dans le nord du Mali ont profondément aggravé la situation des populations de la région, déjà fortement menacées par l’insécurité alimentaire qui touche le Sahel. Plus de 400 000 personnes ont fui vers le sud du
Les programmes au Mali se poursuivent
Médecins du Monde soutient plusieurs programmes de développement au Mali. « à Bamako, le projet auprès des personnes migrantes fonctionne normalement, explique Isabelle Bruand, responsable de desk Afrique. Le projet d’appui au district de santé de Koro, dans la région de Mopti, et celui sur la prise en charge des femmes souffrant de fistules ont
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Actuellement, plus de 268 706 Maliens sont réfugiés dans les pays voisins. Au Burkina Faso, ils sont plus de 100 000 répartis sur plusieurs camps. Présent dans la province du Soum, MdM a ainsi pu soutenir les autorités sanitaires dans l’organisation de l’aide d’urgence sur deux camps, celui de Mentao, tout près de Djibo, et celui de Damba, qui accueillent 15 000 réfugiés, un chiffre stable depuis plusieurs mois. « En cas d’urgence humanitaire, on préfère agir là où nous sommes déjà présents plutôt que de s’implanter sur une nouvelle zone, précise Isabelle Bruand. à Djibo, nous connaissons bien le district et les autorités locales. Nous avons mis en place trois centres de santé qui accueillent les réfugiés comme la population hôte. Les équipes travaillent en proximité avec les bénéficiaires. »
MdM développe également des actions de prévention du VIH, ainsi que des consultations materno-infantiles, préventives et curatives, menées par des infirmières et des sages-femmes.
L’avenir incertain des populations
Avec l’intervention armée envisagée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sous l’égide de l’ONU, le déploiement de troupes afin de reconquérir la région du Nord, contrôlée par les groupes islamistes, risque d’exposer davantage encore les populations civiles. Dans ce contexte, MdM cherche à évaluer en permanence les besoins et à y ajuster ses actions. Une mission exploratoire a ainsi eu lieu en septembre dans la région de Mopti, frontalière de la région du Nord. « La crise actuelle a un impact sur le système de santé local, déjà fragile, analyse Isabelle Bruand. La question est de savoir si l’on pourra intervenir dans les conditions de sécurité actuelles. Il s’agirait avant tout de venir en aide aux centres de santé déjà existants, voire de mettre en place des cliniques mobiles pour aller au-devant des personnes pour lesquelles l’accès aux soins est de plus en plus compliqué. » n Catherine Legras
Erratum : Dans l’article sur le Sahel du n° 107, nous avons indiqué que l’hôpital de Mopti avait été inactif pendant quelques mois. Or il a toujours fonctionné, nous nous excusons pour cette erreur.
© Véronique de Viguerie
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1 Plus de 400 000 Maliens sont déplacés ou réfugiés.
Trois questions à Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde Vous revenez du Mali. Que pouvezvous nous dire de l’action de MdM dans la région ? Les projets long terme de MdM reprennent les thématiques d’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables et de levée des barrières financières au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Dans ce dernier pays les autorités locales sont même d’accord pour inscrire dans leur budget
les frais de santé pour faciliter l’accès aux soins des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. C’est un vrai changement. Quant à l’action dans les camps de réfugiés, un système de garde médicale permanente a été mis en place avec l’aide de MdM. Nous adapterons nos actions dans l’avenir. Comment l’association réagit face à la crise au Mali ? Les équipes sur place, maliennes pour l’essentiel,
continuent d’assurer les soins et les intrants en médicaments, mais la situation reste encore incertaine. Plutôt que d’envoyer des équipes expatriées, nous avons décidé de renforcer les équipes nationales sur place. Il s’agit toujours d’évaluer le service rendu à la population et les risques que nous prenons. La situation reste très imprévisible. Quelles sont les perspectives dans ce contexte ? Nous souhaitons pouvoir agir
dans les zones où les postes de santé ont été désertés par les médecins nationaux qui se sentaient en danger. Ces postes de santé auront besoin d’appui en cas de nouveaux déplacements de population. Il faut réadapter la réponse tous les jours. Nous tentons en même temps de garder une ligne de fond d’appui au système de santé à long terme. L’enjeu est de pouvoir faire les deux, mais les conditions de sécurité se dégradent.
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6 © Lahcène Abib
en direct de…
Salle d’attente comble au centre d’accueil, de soins et d’orientation de Saint-Denis.
europe / crise
Les nouveaux exclus de la santé
Partout en Europe, ce sont les plus vulnérables qui paient la crise au prix fort, sur le plan social et médical. En France, migrants et précaires sont de plus en plus nombreux à s’adresser à MdM.
Plus d’infos sur le web
S
i la crise économique touche l’Europe à des niveaux divers, ses effets sur la santé sont d’ores et déjà flagrants au sud, et particulièrement en Grèce et en Espagne. « Au moment même où un nombre croissant de Grecs ont basculé dans la précarité, les filets sociaux se sont drastiquement réduits, déplore Nathalie Simonnot, adjointe du directeur du réseau international en lien avec les associations européennes de MdM. Il y a une très forte augmentation du nombre de gens qui viennent consulter chez nous, notamment le nombre de SDF. » Alors même que les frais à la charge du patient
ont augmenté, les salaires ont parfois été divisés par deux ainsi que les retraites et allocations chômage. Le financement de la santé grecque a été amputé de 3 milliards d’euros et devrait connaître une nouvelle coupe de 800 millions d’euros. Le nombre d’hôpitaux publics devrait être diminué d’un tiers, rendant l’accès aux soins encore plus difficile, pour répondre aux pressions de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).
Dans les 21 Caso, MdM note une augmentation de 17 % de son activité entre 2008 et 2011 « Résultat, les personnes que nous voyons n’arrivent plus à
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payer leurs médicaments, et on voit même arriver à MdM des gens qui se plaignent en premier lieu d’avoir faim », analyse Nathalie Simonnot.
Horizon incertain en Espagne et au Portugal
Appliqué depuis le 1 er septembre, le décret supprimant l’accès à la couverture maladie en particulier aux patients sans titre de séjour a provoqué une levée de bouclier dans tout le secteur de la santé espagnol. Cette mesure discriminatoire fait partie des nombreuses tentatives de réductions budgétaires menées par le gouvernement. Au Portugal, le secteur de la santé est aussi le premier visé par les mesures d’austérité gouvernementales, alors même que le pays avait enfin rattrapé ses
trente années de retard sur ses voisins. Réductions dans le remboursement des médicaments, doublement du ticket modérateur, coupes dans le budget des hôpitaux, autant de mesures qui font craindre le pire pour l’année à venir.
En France, face à la crise, protéger les plus pauvres
Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux soins en France de MdM, dans les 21 centres d’accueil, de soins et d’orientation, MdM note une augmentation de 7,6 % de son activité entre 2010 et 2011 et de 17 % depuis 2008. Les consultations ont fait un bond de 22 % entre 2008 et 2011 avec un accroissement du nombre de mineurs (+ 48 %). De manière générale, les médecins de MdM constatent chez plus d’un tiers des patients un retard de recours aux soins, ce qui entraîne à la fois des pathologies plus graves mais également, in fine, un coût supplémentaire pour la société. La conclusion du rapport est sans appel : la santé des exclus ne cesse de se dégrader. Médecins du Monde appelle donc à la solidarité et à des mesures politiques pour protéger les plus pauvres. n Mathilde GOANEC
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en direct de…
syrie / urgence
« Nous, Médecins du Monde, refusons… »
Face aux violences en Syrie, MdM a lancé début août un appel pour rappeler qu’il existe des règles de droit international que tous les acteurs d’un conflit se doivent de respecter.
Diaporamas et vidéo sur le web
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Aide d’urgence aux réfugiés fuyant le conflit
Alors que les violences s’intensifient, la population n’a d’autre choix que de fuir. Aujourd’hui, ce sont environ 300 000 Syriens qui se sont réfugiés dans les pays frontaliers.
© Sacha Petryszyn
n raison de la recrudescence des violences qui affectent la population civile mais également les blessés, le personnel médical et les structures de soins, MdM a réaffirmé, au travers de son appel diffusé en français, anglais et arabe*, l’importance, en toutes circonstances, des principes de l’action humanitaire et notamment la prise en charge impartiale des victimes, majoritairement civiles. Aujourd’hui, en Syrie, la médecine est instrumentalisée, et parfois même utilisée comme une arme. Les professionnels de santé sont emprisonnés, assassinés et torturés ; les hôpitaux
sont désanctuarisés et inaccessibles aux blessés, qui craignent des représailles ; transporter des médicaments clandestinement est devenu un crime et l’aide médicale dans les hôpitaux et les zones bombardées et assiégées est régulièrement entravée. Devant ce terrible constat, et alors même que l’accès aux victimes reste limité, il est du devoir de MdM de dénoncer cette situation intolérable avec force et de mettre tous les acteurs du conflit face à leurs responsabilités.
Les conditions dans lesquelles ils ont quitté leur pays et leur précarité actuelle les rendent d’autant plus vulnérables. « Dans les zones que j’ai visitées, les blessés ont des pathologies extrêmement graves », témoigne le Dr Gérard Pascal, chirurgien et membre du conseil d’administration de retour des frontières syro-jordaniennes.
Il faut stocker du matériel pour que le moment venu on puisse intervenir à l’intérieur de la Syrie En Jordanie, les équipes de MdM interviennent depuis plusieurs mois dans le camp de Zaatari et dans la région de Ramtha, dans un camp et un centre de santé. « Dans le camp de Zaatari, nous faisons de la consultation classique de soins de santé primaires et nous prenons en charge les pathologies principales que l’on trouve dans les camps de réfugiés (problèmes respiratoires, digestifs…), explique Gilbert Potier, directeur des opérations interna-
tionales. Trois quarts des consultations concernent des femmes et des enfants. Des psychologues reçoivent également les personnes ayant été victimes de violences au cours de leur exode. » Au Liban, des milliers de Syriens ont trouvé refuge dans le nord du pays et dans la plaine de la Beqaa. MdM soutient et approvisionne en médicaments trois centres de santé en partenariat avec l’association libanaise Amel. Des consultations gratuites et des soins de santé primaires sont assurés pour les réfugiés syriens et pour les Libanais les plus démunis. Des visites sont également réalisées dans les villages où les réfugiés sont installés. MdM soutient également matériellement des médecins syriens qui, eux, se rendent en Syrie. En parallèle, les équipes restent prévoyantes pour un futur retour dans le pays. Pour Gérard Pascal, « il faut garder du personnel local, stocker du matériel pour que le moment venu on puisse intervenir à l’intérieur de la Syrie. » n Dorothée De Coux * http://appelsyrie.medecinsdumonde.org
Turquie
Nos objectifs Renforcer le soutien médical et psychosocial en Jordanie et au Liban Nos moyens 1 référent santé mentale 2 coordinateurs généraux 1 responsable logistique 1 responsable médical 1 administrateur les associations partenaires locales
MdM renforce sa présence aux frontières, dans les camps, dans l’attente d’une issue au conflit.
Nos activités Soutien et approvisionnement en médicaments aux réfugiés et aux réseaux des médecins en Syrie, consultation médicales et psychosociales.
plaine de la Beqaa
SYRIE
Liban Irak
Israël Camp de Ramtha
Jordanie
Arabie saoudite
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Madagascar / accès aux soins
humanisation des conditions de détention
En décembre, Médecins du Monde a en partie remis les rênes de son programme prison aux associations locales, en lien avec les autorités malgaches et des ONG internationales. Retour sur sept années de travail.
à
14 heures, dans la cour de la prison d’Antsirabe, les 467 hommes détenus attendent en file indienne devant les marmites de manioc. C’est l’un des deux repas de la journée. Une fois terminé ce second repas de la journée, ils retournent à leurs occupations habituelles : jouer aux dominos, aux cartes, cuisiner les aliments apportés par les familles, faire des broderies, que la communauté des Petites Sœurs de l’Évangile leur achète et revend à l’extérieur, participer aux cours d’alphabétisation, aux groupes de prières… ou attendre. à 18 heures, ils rejoignent leurs dortoirs dont ils ne sortiront qu’à 7 heures le lendemain. L’un des dortoirs est surnommé le Titanic (à cause de sa forme de bateau) par les 229 détenus qui le partagent. Des planches de bois pour lits, quelques douches et toilettes, une faible ampoule, aucune intimité. Mais l’établissement d’Antsirabe est parmi les mieux équipés que MdM visite, certains n’ayant pas de sanitaires ou d’électricité dans les chambres. Quand Médecins du Monde a réalisé une mission exploratoire dans les prisons malgaches il y a sept ans, le constat était inquié-
De graves problèmes sanitaires
La première urgence consistait à prendre en charge la malnutrition. Un protocole spécial a été mis au
point et les infirmiers des prisons ont été formés pour l’appliquer. « Aujourd’hui, il n’y a quasi plus de détenus malnutris dans les établissements où nous intervenons, précise Hasina Rakotoniriana, médecin pour MdM. Les seuls que nous devons encore soigner sont ceux qui arrivent malnutris dans la prison. » La deuxième urgence à traiter relevait du manque d’hygiène. Tous les murs ont été blanchis à la chaux pour éviter les punaises, les puces et autres parasites. Les problèmes d’hygiène entraînant les problèmes de santé, MdM a réhabilité beaucoup d’infirmeries, ou en a construit, et
canal de mozambique Ambanja
Antananarivo Ambatolampy Antsirabe
madagascar océan indien
les a approvisionnées en médicaments ainsi qu’en équipements. à Antsirabe, une convention a été signée avec les Petites Sœurs de l’Évangile, qui interviennent régulièrement dans l’établissement. MdM leur fournissait les médicaments et finançait l’achat de produits d’hygiène et d’intrants nutritionnels que l’infirmier de la prison leur commandait.
Depuis notre départ, le niveau de progrès est acceptable, certaines choses perdurent. © Virginie de Galzain
Diaporama sur le web
tant : malnutrition sévère, problèmes d’hygiène, surpopulation carcérale. En partenariat avec le ministère de la Justice, des ONG internationales et des organisations de la société civile (OSC), MdM a lancé son programme d’humanisation des conditions de détention. D’abord à Ambanja et Diego Suarez dans le nord de l’île, puis dans vingtquatre établissements du Nord, de l’Est et du Centre.
Diego suarez
Les détenus ont deux repas par jour, le plus souvent du manioc et, pour certains, ce que leur apporte leur famille.
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Les réfugiés maliens attendent une issue au conflit pour rentrer chez eux.
© Virginie de Galzain
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Les détenus s’entassent à 30, 50, 100 dans les dortoirs, sans aucune intimité.
Un appui juridique nécessaire
Réduire la surpopulation carcérale est un objectif du ministère de la Justice, mais depuis la crise politique de 2009, son budget a été réduit de 48 %, le nombre d’incarcérations n’a cessé d’augmenter, malgré les efforts des administrations pénitentiaire et judiciaire pour proposer des peines alternatives (liberté provisoire, conditionnelle…). L’appui juridique de MdM est alors bienvenu, comme l’explique Antoine-Roland Randriamalala, directeur de l’établissement d’Ambatolampy, à 70 km au sud d’Antananarivo : « Il y avait 350 détenus avant l’arrivée de MdM en 2010. Aujourd’hui, ils sont 214, car les dossiers ont avancé. » Le personnel pénitentiaire et les associations intervenant dans les prisons ont reçu des formations sur les droits de l’homme et sur la réglementation afin d’améliorer les droits des détenus
et le traitement des dossiers. « Avec les OSC, je suis les demandes de libération conditionnelle, je vérifie que personne n’est détenu arbitrairement ou aurait dû être libéré, je ramène les nouvelles notes de réglementation… », explique Saholy Pamphile, juriste pour Médecins du Monde. Des boîtes de doléances ont également été mises à la disposition des détenus, dans certains établissements, pour tenter de trouver des solutions à leurs problèmes quotidiens.
Une passation plutôt réussie
Fin décembre 2012, MdM s’est désengagé du programme, mais une première phase de retrait de 14 établissements du Nord avait débuté en 2010. L’équipe a suivi la continuité de ses actions, intervenant seulement en cas d’urgence. « La volonté des chefs d’établissement et des OSC est
là, se réjouit Nadège Chassaing, la coordinatrice du programme. Depuis notre départ, le niveau de progrès est acceptable, certaines choses perdurent, il y a des médicaments, la malnutrition sévère a diminué et le nombre de décès est resté stable. » Le travail de formation et d’accompagnement proposé par MdM a porté ses fruits, le personnel pénitentiaire a pris conscience des problèmes, des actions ont été mises en place, le
lien entre l’administration et les associations s’est renforcé. Mais au regard de la situation économique actuelle, les OSC auront des difficultés à trouver les fonds pour continuer l’approvisionnement en nourriture, médicaments et produits d’hygiène. Peut-être que les élections prévues en 2013 permettront un retour des bailleurs, dont l’Union européenne, pour soutenir le gouvernement malgache. n Nolwenn Roussier
le programme GRC continue La saison des cyclones a débuté à Madagascar, l’occasion pour les populations d’éprouver les outils mis en place avec Médecins du Monde dans le cadre de son programme de réduction des risques liés aux catastrophes. Aujourd’hui, la phase de ren-
forcement des capacités et de transfert de compétences aux acteurs locaux est en cours afin qu’ils puissent être autonomes quant aux actions à mener à l’annonce d’un cyclone, pendant et après, en termes de soins et de reconstruction.
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RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L’ASSOCIATION…
dons
legs : nous aider autrement
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vous conseillons de prendre contact avec le service legs, qui vous accompagnera dans votre projet. L’ensemble de l’équipe reste à votre entière disposition au 0 805 567 300 (appel gratuit). Nous en profitons pour vous inviter à visiter notre mur du souvenir, où nous rendons un dernier hommage à l’ensemble de nos bienfaiteurs sur www.murdusouvenir.medecinsdumonde.org. n Johann Hoguin
© DR/MdM
uel avenir souhaitezvous pour les générations futures ? En faisant un legs à MdM, vous contribuerez à un avenir de solidarité, de partage, d’accès aux soins pour tous. Grâce à vous, nous pouvons ouvrir de nouvelles missions et maintenir nos actions là où l’accès aux soins n’existe
pas, en France et dans le monde. Pour faire un legs à Médecins du Monde, il est nécessaire de rédiger un testament. Celui-ci peut prendre différentes formes : olographe, authentique… il est donc préférable d’en parler avec son notaire et de le faire enregistrer, cela afin d’éviter toute perte ou contestation. Si vous souhaitez dédier votre legs à une cause ou à une mission de MdM en particulier, nous
Partenariat
brunch humanitaire
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imanche 30 septembre, Jean Imbert, lauréat de Top Chef 2012, a exceptionnellement et gracieusement ouvert son restaurant L’Acajou, à Médecins du Monde. Autour d’un brunch créatif, Thierry Brigaud, Président, et Pierre Salignon, directeur, ont pu pré-
senter à plusieurs donateurs les actions de MdM et notamment celles pour répondre aux crises. L’objectif est de renforcer nos capacités de réponse et notre réactivité. L’argent ainsi collecté permet d’agir dans deux types de situations principalement : Lors de catastrophes, MdM doit pouvoir intervenir dans les premières heures en envoyant du personnel médical et des moyens
MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
matériels et médicaux importants. Face à d’autres crises oubliées, comme en République Démocratique du Congo, le soutien des donateurs nous permet de disposer de moyens financiers pour intervenir sur ces terrains délaissés et ainsi remplir pleinement notre rôle auprès des populations les plus vulnérables. 10 400 euros ont été collectés lors de ce brunch. n
© DR/MdM
En vingt ans, Médecins du Monde a reçu, grâce à la générosité de ses bienfaitrices et bienfaiteurs disparus, plus de 40 millions d’euros de legs.
revue humanitaire
Changer de regard sur les migrants Le discours général présente les migrants comme un « problème », un drame pour nos sociétés. Or une autre lecture du phénomène migratoire est possible. Parce qu’elles sont aux côtés des migrants, les ONG doivent désamorcer les fantasmes, déconstruire les discours « idéologiques » et participer au changement de regard en observant la migration comme une opportunité pour le migrant, son pays d’origine et celui d’accueil. Piloté par le Dr Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde, ce dossier rassemble des témoignages de militants associatifs – qu’ils soient de MdM, du Secours catholique ou du Gisti – et des analyses de chercheurs comme Smaïn Laacher ou Michel Wieviorka. Grâce à eux, et face au discours ambiant, il s’agit pour les ONG de se placer sur le terrain de la riposte et de refuser l’Europe des frontières. n Revue Humanitaire, Migration : une chance à saisir, n° 33, novembre 2012 http://humanitaire.revues.org ; revue.humanitaire@medecinsdumonde.net
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RENCONTRE
© DR/MdM
Comité des donateurs
Visite en RDC
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Marc Chabert et Isabelle Félix
© DR
out appelait une visite du Comité des donateurs en République Démocratique du Congo : l’urgence et le quotidien se confondent, les problèmes sont aigus – enfants des rues, femmes violées, victimes du VIH – les missions éloignées, l’engagement financier est important. Quand l’État congolais reste inapte à prendre le relais des aides externes, et que certains bailleurs se retirent, comment envisager de maintenir la présence de MdM ? Cette visite a pu avoir lieu en mai, malgré une nouvelle flambée de violences dans l’est du pays. Elle a confirmé la conviction du
Comité des donateurs que l’action de MdM est très utile dans ce pays effondré, et qu’elle a en outre un caractère pilote, notamment par le travail intégré avec les communautés. L’implantation ancienne, solide et reconnue de MdM dans cette région et la grande qualité des rapports entretenus avec son environnement doivent être valorisées. La coordination générale basée à Kinshasa permet le développement des actions, en accord avec les grandes thématiques fondant la stratégie actuelle de MdM, notamment la santé sexuelle et reproductive et la réduction des risques. n
éric Gazeau
Humanitaire et reconversion Cet ancien « french doctor » a créé, en 2002, Résonances humanitaires, une association proposant aux travailleurs de la solidarité internationale une aide au retour de mission.
resonanceshumanitaires.org
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Qu’est-ce que Résonances humanitaires ? E. G. : Résonances humanitaires est une association fondée sur le bénévolat. Il s’agit d’un réseau de soutien et d’entraide composé d’anciens humanitaires et de consultants en gestion de ressources humaines, tous bénévoles. Ses valeurs sont sincèrement attachées à celles de la solidarité internationale. La culture de ce réseau permet de faciliter le repositionnement professionnel de celles et ceux qui seraient amenés à se réinstaller en France. Pourquoi avoir créé cette association ? E. G. : Chaque année, des milliers de volontaires partent en mission humanitaire. Pour eux, il s’agit d’une prise de risque physique, mais aussi sociale. Au retour, ils rencontrent souvent des difficultés pour se réinsérer. Notre but est de leur
venir en aide en mettant à leur disposition un réseau d’anciens humanitaires qui les encouragent et les soutiennent dans leurs démarches de reconversion. Nous proposons un lieu d’accueil, des bilans de compétences, des groupes de recherche… Quelles compétences un travailleur humanitaire peut-il valoriser ? E. G. : Quand ils reviennent du terrain, les volontaires ont un besoin d’engagement et d’investissement personnel très fort. Ils recherchent donc des postes à responsabilités et sont soucieux des contenus des projets ou de l’ambiance de travail. En plus de leurs capacités propres, leur engagement sur le terrain, souvent dans des environnements complexes et mouvants, les a dotés de qualités transversales : capacités d’animation, d’adaptation, esprit d’équipe et sens du dialogue. Ces compétences intéressent le secteur de l’économie sociale et solidaire ainsi que les grandes entreprises, comme le montre leur soutien à Résonances humanitaires. n propos recueillis par Audrey Thurin
N° 109 | Décembre 2012/Janvier/Février 2013
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campagne
MdM espagne : soigner sans discriminer
La branche espagnole de MdM a lancé la campagne « Derecho a curar » (« Le droit de soigner ») afin de protester contre la loi entrée en vigueur le 1er septembre, qui exclut du système public de soins de santé les personnes non assurées.
© DR/MdM Espagne
pour avoir droit à des soins gratuits dans les structures publiques. Seuls les femmes enceintes, les mineurs et les demandeurs d’asile continuent à y avoir un accès libre.
Une entrave au droit de soigner
par le gouvernement de Mariano Rajoy (actuel chef du gouvernement espagnol). Depuis le 1er septembre, les personnes non assurées, dont les étrangers sans titre de séjour, doivent payer 59 euros par mois s’ils ont moins de 65 ans et 155 euros au-delà
L
e nouveau décret qui supprime l’universalité du système de soins de santé en Espagne s’inscrit dans un ensemble de mesures d’austérité prises
à la suite du vote de cette réforme en avril 2012, MdM Espagne s’est mobilisé. Pour protester contre ces mesures discriminatoires et alerter l’opinion, l’association a lancé sa campagne « Derecho a curar » (« Le droit de soigner »). Dans une vidéo, des professionnels de la santé jurent l’un après l’autre de respecter la réforme tout en croisant leurs doigts derrière le dos, avant de préciser
ensemble leurs véritables intentions : « Nous jurons de soigner sans discriminer […] parce que soigner n’est pas seulement notre obligation, c’est aussi n o t r e d r o i t . » C e t t e v i d é o Juramento – qui signifie serment, allusion au serment d’Hippocrate – est visible sur le site internet de la campagne www. medicosdelmundo.org/derechoacurar/ qui propose également aux professionnels de santé et aux particuliers de se filmer pour témoigner de la même manière, d’imprimer des affiches, des autocollants… La vidéo a été vue plus de 145 000 fois sur Youtube et a été également reprise dans de nombreux blogs. n Audrey Thurin
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