Journal Médecins du Monde - Numéro 108

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108 Médecins du Monde

Le journal destiné aux donateurs de médecins du monde France Trimestriel - n° 108 septembre/octobre/novembre 2012 0,60 € - 1 FS www.medecinsdumonde.org

kenya

Rétablir l’accès aux soins

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1 GRAND ANGLE |p. 2-4 Kenya : rétablir l’accès aux soins 2 EN DIRECT DE… |p. 5-9 RDC, France, Burkina Faso Birmanie, Grèce 3 rendez-vous |p. 10 événement et partenariat 4 rencontre |p. 11 Dr Kamel Mohanna 5 événement |p. 12 Thierry Brigaud, le nouveau président de MdM

NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU


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GRAND ANGLE / Kenya

Rénovation de l’hôpital de dadaab

rétablir l’accès aux soins L’hôpital de Dadaab, inauguré le 17 juillet 2012, a été rénové afin de répondre aux besoins médicaux des populations locales fortement affectées par la dégradation du contexte sécuritaire.

L

e soulagement et la satisfaction étaient palpables lors de l’inauguration de l’hôpital de Dadaab le 17 juillet dernier. Après dix mois de travail, l’équipe de Médecins du Monde voit enfin se concrétiser le volet logistique d’un programme réalisé dans des conditions difficiles, pendant un an. La ville de Dadaab se trouve dans le nord-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie. La population y est essentiellement d’origine somalienne. La région de Dadaab accueille l’un des plus grands camps de réfugiés au monde, avec plus de 450 000 Somaliens répartis dans plusieurs camps autour de la ville.

L’hôpital le plus proche était situé [...] à plus de 80 km soigner les populations locales

Au moment de la mission exploratoire, réalisée en 2011, de nombreuses ONG étaient déjà actives dans les camps de réfugiés. Paradoxalement, la population locale avait peu accès aux soins et était même amenée à se rendre dans les camps pour se soigner, l’hôpital le plus proche étant situé à Garissa, à plus de 8 0  k m . L e p ro g r a m m e d e Médecins du Monde a donc concentré son attention sur l’hôpital de district de Dadaab, qui,

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démuni, fonctionnait comme un centre de santé. « Notre projet initial prévoyait plusieurs volets : le premier comprenait la réhabilitation et l’extension de l’hôpital de Dadaab », explique Philippe Durand, coordinateur général de MdM au Kenya. « Le deuxième prévoyait d’offrir des services de santé maternelle et infantile afin de réduire la mortalité et la morbidité des femmes enceintes et des enfants. C’est notre parten a i r e Wo m e n A n d H e a l t h Alliance International (Waha) qui prenait en charge cet aspect. Enfin, le troisième volet visait à réaliser des actions dans les centres de santé du district situés entre 20 et 80 km de Dadaab : appui en termes de formation, approvisionnement en matériel et médicaments et petites rénovations. »

© Sophie Brändström/MdM/Picturetank

Vidéo sur le web

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© Sophie Brändström/MdM/Picturetank

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© Sophie Brändström/MdM/Picturetank

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1 et 2_ MdM et l’ONG Waha (Women and Health Alliance International) ont décidé de faire face à l’une des plus graves crises alimentaires survenues dans la Corne de l’Afrique, en réhabilitant l’hôpital du district de Dadaab, qui compte près de 152 000 personnes. Une attention particulière est portée aux femmes enceintes, aux enfants et aux réfugiés installés dans les camps situés à proximité. 3_ L’association Waha est chargée de gérer les activités médicales de l’hôpital, y compris la formation du personnel, qui assure désormais l’ensemble des consultations médicales. 4_ L’hôpital de Dadaab, remis à neuf, dispose à présent de plusieurs salles d’opération, d’hospitalisation, d’une maternité et d’une salle d’accouchement assurant la prise en charge des prématurés.

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GRAND ANGLE / KENYA

conditions de sécurité précaires

Notre partenaire prend le relais

L’hôpital est aujourd’hui doté d’une capacité de 60 lits, avec une salle pour les urgences, une salle d’accouchement, une banque de sang, un bloc opératoire, une salle postopératoire et une maternité. Il propose des services en pédiatrie, gynécologie, chirurgie, dépistage VIH, vaccinations, consultations prénatales… Médecins du Monde a dirigé les travaux, et c’est l’association partenaire Waha qui a été chargée du recrutement et de la formation du personnel médical. Waha gère désormais l’hôpital avec le ministère de la Santé

© Sophie Brändström/MdM/Picturetank

Malheureusement la situation s’est rapidement détériorée quelques mois après le démarrage du programme. Située à seulement 75 km de la frontière somalienne, la région est toujours sous tension et les affrontements se sont intensifiés entre les rebelles islamistes somaliens Al Shebab et l’armée kényane : kidnappings, vols, attentats à l’explosif et attaques armées visant les autorités locales et les convois d’ONG. Dès décembre 2011, les équipes ont jugé la situation trop critique pour pouvoir mener à bien la remise en état des centres de santé à l’extérieur de la ville de Dadaab, qui nécessitait des déplacements dans des zones à risque. « Il a fallu repenser complètement notre approche, se rappelle Philippe Durand. Nous avons dû mettre de côté l’idée

de sortir de la ville. Le budget alloué a donc été entièrement reporté sur les travaux de l’hôpital pour un projet devenu du coup plus ambitieux avec des équipements et des services médicaux plus diversifiés. »

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pour les années à venir. Bien sûr, Médecins du Monde reste en contact permanent avec ce partenaire pour assurer le financement et le suivi des actions lancées. « Nous sommes fiers d e ce q ue nous avons p u accomplir, car c’était un véritable défi de gérer des chantiers de cette importance dans un contexte aussi complexe », conclut Philippe Durand. « Même si une partie du projet n’a pas vu le jour, du fait de conditions de sécurité extrêmement difficiles, nous avons pu transférer nos ressources vers un projet plus ambitieux.

Avec ce programme, Médecins du Monde a pour la première fois mis en œuvre des activités sur le sol kényan – à l’exception d’interventions d’urgence, notamment en 2008 auprès des populations déplacées à la suite des violences postélectorales. Le bureau de Nairobi servait jusqu’alors de base arrière pour les actions visant la Corne de l’Afrique. n

C’est une région très sensible, peu de médecins acceptent d’y exercer

Nos activités La mission de dix mois a permis la réhabilitation et l’extension de l’hôpital de Dadaab. Le relais est aujourd’hui passé à notre partenaire Waha, qui assure le suivi médical.

Il appartient désormais à Waha de faire fonctionner cet hôpital et de développer des soins de qualité tout en persuadant les autorités d’employer plus de personnel. C’est une région très sensible, peu de médecins acceptent d’y exercer. Ils reçoivent le même salaire que dans d’autres régions plus paisibles. Tout le système économique est déstabilisé, les transports sont perturbés, les routes parfois minées. »

Catherine Legras Nos objectifs Réduire la mortalité et la morbidité materno-infantile en renforçant les services de santé dans le district de Dadaab.

Nos moyens Un coordinateur terrain expatrié, une équipe kényane : un logisticien spécialisé dans la construction (architecte), un logisticien général et un administrateur. De notre bureau à Nairobi : un coordinateur médical et un coordinateur logistique. La réhabilitation d’un hôpital reste une activité médicale en termes de construction et du matériel utilisés.

Chiffres Espérance de vie : 57,1 ans IDH : 0,509

© Sophie Brändström/MdM/Picturetank

Le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans est de 105/1 000, celui de la mortalité maternelle, de 1 200 pour 100 000 naissances vivantes. Les ratios personnel médical/ population sont très faibles. à titre d’exemple : alors que les ratios nationaux sont respectivement de 14 médecins/100 000 personnes et 119 infirmières/100 000 personnes, ils ne sont que de 1 médecin/100 000 personnes et 25 infirmières/100 000 personnes dans le district de Dadaab. Le taux de fertilité dans le district est de 7 enfants/femme, mais seulement 12 % de femmes enceintes bénéficient d’une consultation prénatale ; le taux d’accouchements en milieu hospitalier n’est que de 8 %.

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5 et 6_Dans ce contexte d’instabilité politique, la réhabilitation de l’hôpital est une première étape dans le renforcement des services de santé. L’objectif est, à terme, d’assurer le soutien des centres de santé périphériques.


5 en direct de… JAPON

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO / CONFLIT

Nouer des relations locales et durables Alternant depuis des décennies les périodes de conflits, la République démocratique du Congo entre dans une nouvelle phase de crise aiguë. MdM y a néanmoins tissé des partenariats opérationnels et destinés à durer avec la société civile congolaise. © Lâm Duc Hiên

pour objectif de renforcer la prise en charge psychologique des victimes de violences sexuelles.

Les Nations unies estiment à plus de 220 000 le nombre de déplacés

à Goma, MdM lutte contre le VIH et les violences faites aux femmes.

Vidéo sur le web

la frontière du Rwanda et de l’Ouganda, la région du Kivu en République démocratique du Congo est une zone sensible où les conflits restent latents. Malgré les accords de paix conclus en 2008 et 2009, la région est instable. Depuis plusieurs mois, les violences ont repris dans l’est du pays. « La contestation d’un accord d’intégration des ex-rebelles dans l’armée en 2009 a déclenché une crise ouverte avec les forces gouvernementales », explique Céline Beaudic, responsable du desk Afrique à MdM. Les déser-

teurs ont formé un nouveau groupe d’opposition militaire ; l’intensification des combats est à l’origine de nouveaux déplacements de population. Les Nations unies estiment à 220 000 le nombre de déplacés, un chiffre qui reste difficile à évaluer.

Travailler avec la société civile

Présent dans le pays depuis 1999, MdM appuie les politiques de santé, la lutte contre les violences faites aux femmes, et favorise l’accès aux soins des populations vulnérables. à Kinshasa d’abord, l’association soigne les jeunes filles des rues grâce à un programme de réduction des risques sexuels. Dans la province du Nord-Kivu, ensuite, elle lutte contre le VIH, et mène un autre programme ayant

« Ces trois programmes long terme ont une caractéristique commune, remarque Céline Beaudic, le partenariat avec les organisations locales. Pour ces trois initiatives, elles ont d’emblée été identifiées comme partenaires du projet, et ce dès le stade de l’évaluation. » L’engagement long terme de ces programmes a permis de construire des relations de confiance, stables, essentielles pour un travail efficace, plaçant les populations bénéficiaires au cœur des actions développées.

Évaluer la situation locale

Alors que le pays connaît une nouvelle période de crise, des inquiétudes ont émergé. « Avec la recrudescence du conflit, nous avions des indications selon lesquelles les violences sexuelles avaient augmenté », explique Céline Beaudic. Afin d’évaluer la situation sur le terrain, Cristina Thévenot, coordinatrice des urgences, s’est rendue dans le Nord-Kivu appuyer l’équipe du projet de lutte contre les violences sexuelles. « Sur les zones visitées, nous n’avons pas constaté à ce stade d’augmentation du nombre de cas de violences liées au genre avec la

crise, y compris à Rubare, où se trouvent de nombreux déplacés », raconte-t-elle. L’association poursuit ses programmes actuels, reste en alerte et envisage aussi dans l’avenir une mission exploratoire pour évaluer la situation sanitaire dans les zones urbaines en périphérie de Kinshasa, où la population a significativement augmenté ces dernières années et où les conditions d’hygiène et d’accès aux soins restent largement insuffisantes. n Louise Tesse

le comité des donateurs en rdc En mai, le comité des donateurs s’est rendu à Kinshasa et Goma. « Nous avons été très impressionnés par l’effondrement du pays et la pauvreté généralisée », témoignent Isabelle Félix et Marc Chabert. L’équipe « de grande qualité », essentiellement congolaise, a noué des partenariats avec les associations et autorités locales, destinés à durer. « Nombre de bénéficiaires ont rappelé combien la contribution apportée par les donateurs est essentielle, voire vitale, ajoutent-ils, qu’il s’agisse de l’action auprès des jeunes filles des rues à Kinshasa ou de la lutte contre le sida et contre les violences sexuelles à Goma. »

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6 en direct de…

France / Migrants

un toit pour les migrants © Sarah Alcalay

défenseur des droits

L’hiver, des poêles à bois peuvent être installés dans les abris pour lutter contre le froid.

Au printemps dernier, des abris solides ont été construits dans les « jungles » entre Dunkerque et Calais pour accueillir les migrants de passage vers l’Angleterre. Un semblant de maison pour manger, dormir et attendre.

Webdoc sur le web

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ans la jungle de Norrent-Fontes, des abris de bois ont remplacé les tentes faites de bric et de broc. Au milieu de champs de blé, entre une ligne à haute tension et des éoliennes, quatre abris de 25 m² accueillent des Érythréens et des Soudanais. L’un sert de cuisine, les autres de dortoirs. Des duvets sont étalés par terre, des vêtements pendent aux poutres de la charpente, les chaussures attendent, dehors, la nuit pour aller courir derrière les camions. Une citerne d’eau côtoie des conteneurs à ordures, les sanitaires sont à quelques pas.

Démontables, déplaçables

à mi-chemin entre Calais et Lens,

la commune de Norrent-Fontes héberge 1 500 habitants et une cinquantaine de migrants. « Le but de ces abris est d’apporter des conditions de vies décentes aux migrants, explique Franck Doens, logisticien à Médecins du Monde. Après la destruction de la jungle en novembre 2011, le maire a fait le choix de reconstruire. » Ce dernier, Marc Boulnois, a été à l’initiative de la création du Réseau des élus hospitaliers en avril dernier, en partie pour trouver des fonds permettant de construire les abris solides que lui proposaient Médecins du Monde. Ceux-ci sont fabriqués puis montés par une équipe de 4 ou 5 personnes, en une semaine. Pas besoin d’engins de chantier, juste de quelques outils et de bras. « La base, c’est un lit de parpaings pour isoler des remontées d’humidité, un lit de palettes, puis le sol en bois, des panneaux de bois pour les murs, la charpente et le toit en tôle, en bâche

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ou en tuiles », précise Franck Doens. Il y a même des gouttières. Les abris, qui peuvent être agrandis ou réduits, sont démontables et ont une durée de vie d’une dizaine d’années.

Ces abris apportent des conditions de vie décentes aux migrants Tomorrow to London…

Le premier a été construit par Médecins du Monde, puis les plans ont été donnés à l’association Terre d’errance, qui a fabriqué les trois autres. Quelques migrants ont donné un coup de main pour les monter, aujourd’hui ils en prennent soin. Pour Dawit, « la vie est moins difficile grâce aux abris, on se retrouve, on mange ensemble, on discute ». Dans les camps de Téteghem et de Grande-Synthe,

Le 31 mai dernier, Médecins du Monde a interpellé le défenseur des droits, Dominique Baudis, sur la violation de droits fondamentaux des populations rroms à Marseille. Politique de harcèlement, destruction systématique des lieux de vie, expulsions du territoire collectives et infondées, absences ou ruptures de soins : des vagues d’expulsions et de violences à l’encontre des populations rroms ne cessent de dégrader leurs conditions de vie, d’accès aux soins et au logement à Marseille. Les équipes de MdM ont constaté et recueilli de nombreux témoignages faisant état de ces discriminations. Dans ce contexte, MdM demande au gouvernement et aux collectivités locales et territoriales l’arrêt des expulsions sans proposition de relogement acceptable. MdM rappelle également que le maintien des mesures transitoires qui affectent Roumains et Bulgares en matière d’accès à l’emploi est une entrave supplémentaire à l’accès aux droits et aux soins de ces personnes. c’est la communauté urbaine de Dunkerque qui a construit les abris d’après les plans de MdM. Il n’y a pas de fenêtre pour éviter les bris de verre et il y a deux portes ouvrant sur l’extérieur pour pouvoir sortir plus facilement en cas d’arrivée des forces de l’ordre. En attendant de réussir à passer en Angleterre, les migrants profitent des abris pour se reposer et espèrent un tomorrow to London. n Nolwenn Roussier


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en direct de…

France / Lutte contre les hépatites

Aller plus vite sur le d pistage

Comme pour le VIH, MdM veut alerter l’opinion publique sur l’urgence de mettre en place un dépistage rapide des hépatites B et C. Ces deux maladies toucheraient 500 000 personnes en France.

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i nous voulons lutter contre la maladie, il faut déjà savoir où sont les malades », rappelle MarieDominique Pauti, médecin chargée du projet de prévention des hépatites et du VIH à MdM. En France, une personne sur deux atteinte de l’hépatite B ou C ignore qu’elle est porteuse du virus. « Au total, ce sont 100 000 personnes pour la C et 150 000 pour la B qui ignorent qu’elles sont infectées par une hépatite virale, ce qui représente une ville telle que Grenoble pour l’hépatite B ou Nancy pour l’hépatite C », estime la fédération SOS Hépatites dans un rapport publié cette année.

70 % des toxicomanes de 40 ans et plus ont été contaminés par le VHC La marge de progression pour un meilleur diagnostic est donc immense, notamment au sein des populations les plus fragiles. Ce sont elles qui sont les premières touchées, notamment par l’hépatite C, contre laquelle il n’existe pas de vaccin. Car si un quart des hépatites C actuelles sont dues aux transfusions de produits sanguins réalisées avant 1992, c’est au sein de la population des usagers de drogues que l’on retrouve aujourd’hui le plus

De grandes chances de guérison est bien différente dans le cas d’une hépatite B : chez les adultes, l’organisme va éradiquer le virus spontanément dans 90 % des infections. Mais chez près d’une personne sur dix, l’hépatite B va persister et devenir chronique. La guérison est alors quasi impossible et la maladie exige des traitements à vie.

Dépisté et traité à temps, il est tout à fait possible de guérir d’une hépatite C, grâce à un traitement antiviral qui permet de guérir dans 50 % à 80 % des cas selon le génotype du virus. Pourtant, SOS Hépatites rappelle que 2 600 personnes décèdent encore en France d’une hépatite C, faute d’un traitement efficace. L’évolution

© DR/MdM

Plus d’infos sur le web

gros foyer de contamination. Selon l’enquête Coquelicot réalisée en 2004 par l’Institut de veille sanitaire, 70 % des toxicomanes de 40 ans et plus ont été touchés par le VHC, virus responsable de l’hépatite C, alors que la prévalence dans la population générale est de 0,64 % seulement. La population carcérale ainsi que les migrants et les personnes les plus fragiles socialement (bénéficiaires de la CMU ou des minimas sociaux) sont eux aussi plus enclins à développer la maladie. « Ils ont moins accès que les autres aux systèmes de prévention, à l’information, et certains viennent également de pays où le système de don sanguin est défaillant », explique Marie-Dominique Pauti. « Tout cela fait le lit de la transmission, sachant que le VHC peut rester actif plusieurs jours, à la différence du VIH, et se transmettre par du petit matériel, comme un s i m p l e m o rc e a u d e c o t o n souillé de sang. »

Journée « sauvage » de dépistage

Fort de ce constat, MdM a organisé, en mai dernier, une journée « sauvage » de lutte contre les hépatites virales B et C, en utilisant des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod), qui permettent d’obtenir le statut sérologique du patient en trente minutes. Autorisés depuis novembre 2010 pour la détection du VIH, ces fameux Trod restent illégaux pour la détection des hépatites, tant qu’un arrêté spécifique n’aura pas été pris par le gouvernement. « Plusieurs autorités sanitaires doivent

MdM milite pour l’autorisation des Trod, tests rapides d’orientation diagnostique, dans la détection des hépatites.

rendre leur avis, mais nous sommes dans l’urgence sanitaire, notamment au sein des populations accueillies par MdM », assure Marie-Dominique Pauti. « Les Trod n’ont pas vocation à remplacer le dépistage classique, mais constituent un très bon outil, bien adapté à des populations qui sont souvent éloignées des soins, et qui parfois, comme les migrants, ont peur de se

déplacer dans les structures de santé classiques. Nous avons procédé de la même manière pour le VIH, en mettant en place, avant l’arrêté, des tests de dépistage rapides à Cayenne. » Le but est clair : jouer le rôle d’aiguillon pour avancer dans la lutte contre les hépatites, et faire de cet enjeu de santé publique une priorité nationale. n Mathilde GOANEC

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8 EN DIRECT DE…

BURKINA FASO / Accueil des réfugiés maliens

Améliorer l’accès aux soins de sant primaires À la suite des affrontements dans le nord du Mali depuis le début de l’année, de nombreux civils de la région ont dû fuir leur pays. MdM intervient auprès d’eux au Burkina Faso, dans deux camps de réfugiés situés dans la province du Soum, proche de la frontière.

district de djibo Mali Niger Ouagadougou BURKINA FASO

Côte d’Ivoire

Bénin Ghana

Togo

nos objectifs Soins de santé primaires, détection et prise en charge de la malnutrition, santé sexuelle et reproductive. Nos moyens • 1 médecin coordinateur • 2 sages-femmes • 4 infirmiers • des agents communautaires Nos activités Mise en place de deux unités de soins, campagnes de vaccination, consultations préventives et curatives, prise en charge de la malnutrition, référencement et développement des activités communautaires.

Renforcement de l’accès aux soins pour les réfugiés

Deux unités de soins ont été mises en place dans chaque camp. La première est dédiée aux soins de santé primaires (paludisme, infections respiratoires aiguës, maladies de la peau, etc.) et à la prise en charge de la malnutrition pour les femmes et les jeunes enfants. La seconde est axée sur la santé sexuelle et repro-

ductive : santé maternelle et infantile, planification familiale, prévention de la transmission mère-enfant du VIH, consultations pré et postnatales et prise en charge des accouchements.

Le Burkina Faso accueille plus de 61 500 réfugiés, dont 14 500 dans la province du Soum Par ailleurs, un mécanisme de prise en charge des réfugiés vivant avec le VIH/sida est en cours d’élaboration en lien avec le HCR et les autorités nationales. Des activités de prévention et de suivi des maladies à potentiel épidémique (rougeole, poliomyélite, etc.) sont également menées à Mentao et Damba. En complément de toutes ces actions, un impor-

tant travail de référencement e s t e ff e c t u é a v e c l e CMA (centre médical avec antenne chirurgicale) de Djibo.

Un conflit qui s’installe

Afin d’assurer une meilleure prise en charge des réfugiés et le fonctionnement général des camps, MdM travaille en coordination avec Plan-France, Oxfam, la Croix-Rouge burkinabée, l’équipe cadre du district sanitaire (autorité sanitaire provinciale) de Djibo et les responsables communautaires de chaque camp. En l’absence d’une issue au conflit, les populations n’envisagent pas de retour dans l’immédiat et l’urgence s’installe dans la durée. C’est pourquoi MdM envisage de prolonger de six mois supplémentaires ses actions. n Julie Chansel © MdM

Plus d’infos sur le web

ment dans le district de Djibo. Présent depuis 2010 dans cette région, Médecins du Monde a pu réagir rapidement pour assurer des soins à cette population. Aujourd’hui, une équipe constituée de soignants burkinabés intervient dans les camps de Mentao et Damba, accueillant respectivement environ 10 000 et 5 000 personnes.

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in janvier 2012, des groupes armés (indépendantistes touareg en rébellion contre Bamako depuis plusieurs années et d’autres se revendiquant d’AlQaïda) ont lancé une offensive contre l’armée malienne et ont rapidement pris le contrôle du nord du pays. Un coup d’état militaire à Bamako, en mars, a achevé de déstabiliser le pays. Des milliers de réfugiés ont afflué au Burkina Faso, notamMÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

Les réfugiés maliens attendent une issue au conflit pour rentrer chez eux.


9 EN BREF…

Birmanie

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n dépit de la tenue d’élections législatives partielles en avril 2012 et de la libération d’Aung San Suu Kyi, l’ethnie minoritaire kachin est toujours victime du conflit qui sévit dans l’État du Kachin, dans le nord du pays. Les violences, qui ont repris au mois de juin 2011 à la suite de l’interruption du cessez-le-feu en vigueur depuis dix-sept ans, ont provoqué un déplacement important des populations locales. Cet hiver, les combats qui opposaient les forces armées birmanes au groupe séparatiste de « l’armée indépendante du kachin » ont privé 60 000 personnes d’un

© Sophie Brändström

Malgré l’ouverture, des conflits persistent accès aux besoins les plus élémentaires (eau, nourriture, habitation). Elles ont fui en direction de la frontière chinoise, située à l’extrême nord de la Birmanie, et se sont installées dans des campements de fortune.

Les combats ont privé 60 000 personnes de l’accès aux besoins les plus élémentaires Une présence et un soutien

Présent dans le pays depuis 1994, Médecins du Monde suit de très près cette situation, ce

Les violences de 2011 au Kachin ont provoqué un déplacement des populations.

qui lui a permis de lancer dès l’automne 2011 un programme médical d’urgence dans six camps de déplacés. En collaboration avec deux organisations locales, KMSS (Karuna) et KBC (Kachin Baptist Church), MdM a mis en place des actions permet-

tant d’améliorer l’accès aux soins de 15 000 personnes déplacées. Les activités comprennent la formation du personnel médical, un accès aux soins prénataux et obstétricaux et la réhabilitation de cliniques au sein des camps. n Audrey Thurin

© DR/MdM Grèce

Grèce

La santé, victime de la crise Médecins du Monde se mobilise face aux politiques d’austérité qui touchent de plein fouet le secteur de la santé. Salle d’attente de la polyclinique d’Athènes

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es plans de sauvetage de la Grèce font, depuis de nombreux mois, la une des médias, des centaines de milliards d’euros sont injectés pour éviter la faillite économique. Le secteur de la santé est lui aussi gravement atteint. Ainsi, le financement des hôpitaux publics a été réduit de 40 %, et la Troïka (Banque centrale européenne, FMI et UE) impose une mesure qui oblige dorénavant les patients qui viennent consulter à l’hôpital à s’acquitter d’un forfait de 5 euros.

Cela peut sembler dérisoire, mais ce sont une fois de plus les plus démunis qui sont directement affectés par cette mesure.

La sous-alimentation fait son apparition

Alors que les polycliniques de Médecins du Monde recevaient jusque-là essentiellement des m i g r a n t s , a u j o u rd ’ h u i , l e s équipes sur place constatent une augmentation de 30 % du nombre de patients grecs venant s’y faire soigner. Il n’est pas rare non plus que certains patients

demandent, tout simplement, de quoi manger. Les médecins rencontrant des cas de sous-­ alimentation pour la première fois, MdM est intervenu pour organiser, dans les supermarchés, des collectes de produits alimentaires et de première nécessité.

Les consultations multipliées par deux

Les équipes de Médecins du Monde ont constaté qu’en un an le nombre des consultations avait doublé. Mais pour que tous, Grecs et migrants, aient un droit effectif à la santé, MdM poursuit son action en

Grèce et dénonce les effets néfastes, pour les plus pauvres, des politiques d’austérité. n Luce Michel Médecins du Monde en Grèce • 4 polycliniques : à Athènes, à côté du Pirée, à Thessalonique et en Crète. • 4 antennes mobiles (soins dentaires, soins ophtalmologiques, auprès des migrants à Patras, auprès des SDF à Athènes). • 2 programmes auprès des Rroms en banlieue d’Athènes et de Thessalonique, avec suivi médical et vaccination des enfants. • 1 programme auprès des usagers de drogues à Athènes.

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RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L’ASSOCIATION…

exposition

Palestine, dans le regard des enfants

revue humanitaire

Cartographie humanitaire : un moyen, pas une fin

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epuis quelques années déjà, la cartographie et les Systèmes d’information géographique (SIG) ont fait leur entrée dans l’humanitaire. Au-delà de la vocation traditionnelle des cartes, en quoi l’arrivée de l’outil cartographique influence-t-elle le travail des acteurs humanitaires ? Entre la réalisation très concrète des cartes, leur interprétation, l’aide à la décision qu’elles peuvent

© DR/MdM

photographes viennent rappeler le quotidien, l’occupation subie, les angoisses. Ces témoignages sont le résultat d’ateliers photographiques organisés par MdM dans le cadre de son projet psychosocial au sein du district de Naplouse, avec le soutien de l ’ o ff i c e h u m a n i t a i re d e l a Commission européenne (Echo) et du ministère palestinien de l’Éducation. L’initiation et la pratique de la photographie sont une des approches promues par MdM afin d’aider les enfants à exprimer leurs émotions et leurs expériences dans un environnement meurtri. Avec l’aide de son partenaire israélien, Physicians for Human Rights-Israel, MdM a pu, le jour du vernissage, faire venir deux des jeunes photographes à Tel Aviv. Ahmad veut montrer aux autres

apporter jusqu’aux représentations du monde qu’elles peuvent véhiculer, les ONG ont sans aucun d o u t e e n c o re b e a u c o u p à apprendre. Mais n’ont-elles pas aussi leur mot à dire, maintenant qu’elles sont actrices de ce que certains appellent la « bataille des cartes » ? Peut-être également doivent-elles prendre garde à ce que, quel que soit l’apport indéniable de la cartographie en humanitaire, jamais la carte ne devienne plus intéressante que le territoire et les hommes qui l’habitent… n

MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

enfants du monde comment il vit. Shaza espère un jour être libérée de l’occupation : « Voici qui nous sommes. Nous appartenons à ce lieu. » Patrick David, membre du conseil d’administration de MdM, a rappelé que les enfants, où qu’ils soient dans le monde, doivent rester des enfants. Selon lui, continuer à favoriser de tels projets est un véritable enjeu pour MdM et ses partenaires. n

questions de donateurs

Julie chansel Que puis-je léguer à Médecins du Monde ?

© DR/MdM

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alestine through my eyes », ce sont au départ 6 000 clichés en couleur et en noir et blanc, pris par 20 enfants alors âgés de 12 ans, originaires des villages d’Ureef et Einabous en Cisjordanie. Sur les 90 photos sélectionnées pour l’exposition, la nature est très présente : collines, chemins de pierre, oliviers, animaux… Mais également des maisons détruites, des fenêtres avec des barreaux, une clé suspendue, un intérieur figé, des bouts de barbelés, un terrain de jeux abîmé par des colons. Sont visibles aussi des moments plus heureux comme la cuisson du pain, des sourires, un drapeau palestinien fièrement tendu. Les légendes rédigées par les jeunes

© DR/MdM

Du 25 juin au 2 juillet, les 90 photos prises par des enfants des villages d’Ureef et d’Einabous ont été exposées à Tel Aviv, en Israël.

Revue Humanitaire, Cartographie humanitaire : nos représentations en question, n° 32, juillet 2012 http://humanitaire.revues.org ; revue.humanitaire@medecinsdumonde.net

Vous pouvez léguer à Médecins du Monde tout ce qui compose votre patrimoine : appartement, maison, terrain… œuvres d’art, meubles… comptes en banque, assurances-vie, comptes-titres… Pour cela, il est essentiel de rédiger un testament. En tant qu’association reconnue d’utilité publique, Médecins du Monde ne paie aucuns droits de succession sur votre legs, il aidera donc directement à soigner ceux que le monde oublie peu à peu. N’hésitez pas à en parler avec votre notaire ou à contacter directement le service legs de Médecins du Monde au 01 44 92 14 36. Johann Hoguin se fera un plaisir de répondre à toutes vos questions. Nous avons ici une pensée pour nos bienfaiteurs qui nous ont quittés et nous ont fait un legs.


RENCONTRE

11 © DR/Amel

Comité des donateurs

Le 12 mai, vous étiez nombreux…

L

e 12 mai se tenait à Paris la journée des donateurs : 250 participants pour un moment de rencontre et de partage. Beaucoup d’entre vous ont répondu à un questionnaire dont l’une des conclusions est que l’organisation de la journée fut jugée excellente. Certains la souhaitant plus brève, nous en resserrerons le rythme. La majorité d’entre vous a choisi le prélèvement automatique même si d’autres veulent rester au don ponctuel. Le journal, qu’il soit survolé ou lu en profondeur, est connu de tous. Mais le site web est moins fréquenté, alors qu’il offre des informations incontournables. La plupart des participants sont donateurs depuis

plus de deux ans et beaucoup depuis dix ans ou plus. Vos remarques : vous souhaitez connaître l’avenir des bénéficiaires après l’intervention de MdM ; vous voulez une meilleure communication sur nos valeurs ; vous vous inquiétez de l’impact de la crise sur les dons. Vous plébiscitez la gestion, mais restez vigilants sur les coûts de collecte. Vous souhaitez souvent devenir « donacteurs », en dépassant le don par d’autres actions. En fin de journée, nous nous sommes retrouvés autour d’un verre. Le contact avec les acteurs de terrain, les administrateurs, les salariés et le comité des donateurs a été riche. Ces rencontres furent empreintes d’émotion et d’intérêt pour les actions de MdM. n Paule Champetier de Ribes

Partenariat/opération sourire

redonner sourire et confiance

L © Catherine Henriette

e programme Opération Sourire de MdM a pour objectif de redonner le sourire aux enfants, atteints de pathologies congénitales ou acquises (pathologies crânio-faciales, de nomas, de brûlures aiguës ou séquelles de brûlures). Par cette action, MdM contribue à leur redonner confiance et à se réinsérer socialement. Depuis 2008, grâce au soutien

financier de la fondation d’entreprise L’Oréal, l’Opération Sourire s’est fortement développée. Le réseau international s’est joint à ce programme et, désormais, quatre associations Médecins du Monde (Allemagne, Japon, PaysBas, France) interviennent dans 11 pays : Bangladesh, Bénin, Burundi, Cambodge, Madagascar, Mali, Mongolie, Niger, Rwanda, Sierra Leone et Tchad. En 2011, 807 patients ont ainsi pu être pris en charge. n

Dr Kamel Mohanna

Partenaire dans l’accueil et le soin

Partenaire historique de MdM au Liban, l’association Amel, que préside Kamel Mohanna, intervient auprès des réfugiés syriens depuis le début de la crise. tements et un volet prévention des maladies contagieuses. Le deuxième concerne les enfants Suite de l’interview sur le web qui sont soignés, nourris, habillés et pour lesquels nous prévoyons animation et éducation. Quelle est La santé mentale est le troila situation sième élément, pour aider des réfugiés ceux que le départ et le dérasyriens ? cinement ont traumatisé. Enfin, K.M. : Au Liban, on estime nous distribuons des vivres et leur nombre à 30 000. Ils sont nous avons mis en place une surtout dans le Nord et dans clinique mobile qui va dans les la région de la Beqaa, mais on régions où il n’y a pas de commence à les voir arriver centre de santé. dans le Sud et à Beyrouth. à n’importe quel moment, il peut Plus généralement, quel est arriver dix fois plus de réfugiés le rôle d’Amel ? syriens. Nos centres sont prêts à recevoir cet afflux, K.M. : Notre rôle en tant que membre de la société civile est d’abord dans la Beqaa, puis de soutenir les populations dans tout le Liban. démunies aux niveaux médical ou social et d’améliorer la Quelle est l’action d’Amel connaissance de leurs droits. En auprès de cette population ? lien avec MdM nous avons égaK.M. : Amel dispose de six lement pour objectif de renforcer centres de santé dans la région les capacités de nos centres de de la Beqaa. Un partenariat a santé afin qu’ils servent aussi à été élaboré avec les équipes de MdM, qui regroupe quatre élé- la population libanaise et pas seulement aux réfugiés. n ments. Le premier est une approche médicale, curative propos recueillis avec des vaccinations, des trai- par Léa Carniglia N° 108 | Septembre/Octobre/Novembre 2012


12

événement

© Agnès Varraine Leca

Thierry Brigaud, le nouveau président de Médecins du Monde à l’issue de l’assemblée générale du 2 juin, le Dr Thierry Brigaud a été élu à la présidence de MdM. Compagnon de longue date de l’association, sur le terrain puis au conseil d’administration, il succède au Dr Olivier Bernard.

C

e médecin du travail a u C H RU d e Montpellier s’engage dès 1988 aux côtés d e M d M à Ly o n . « J’étais encore étudiant, mais très préoccupé par la montée de la précarité en France », se souvientil. Il part ensuite une dizaine d’années avec l’ONG sur le terrain en Colombie, au Guatemala, au Mexique et à Cuba. à son retour,

il entre au conseil d’administration, devient vice-président puis trésorier de l’association. à 48 ans, ce nouveau président entend défendre un modèle humanitaire « associatif et militant » et renforcer l’indépendance opérationnelle et financière de Médecins du Monde.

Médecin et militant

Au premier plan de ses priorités : les personnes à la rue en France.

« La réponse actuelle est insuffisante, il faut sortir des réponses d’urgence et proposer des alternatives durables et adaptées aux personnes à la rue », insiste cet ancien coordinateur auprès des enfants des rues d’Amérique latine. En France comme en Europe, « il nous faut changer notre façon de voir la migration, qui peut être envisagée comme une opportunité et non comme un danger », plaide-t-il. « Nous devons nous opposer au discours de la peur. » Enfin, à l’in-

ternational, l’objectif du Dr Brigaud est de maintenir une présence forte de l’ONG sur les zones de conflits et les urgences, en Côte d’Ivoire, au Sahel, au Pakistan, au Yémen ou en Syrie. « Des interventions de plus en plus difficiles étant donné les conditions de sécurité qui réduisent nos possibilités d’action », explique-t-il. Lors de sa prise de fonctions, il a notamment dénoncé l’aggravation en Syrie des violences contre les civils et le personnel soignant. n florence priolet

Legs, donations, assurances vie

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Vous pouvez prendre contact avec François Rubio au 01 44 92 14 42 ou par courriel à legs@medecinsdumonde.net Médecins du Monde - Journal trimestriel publié par Médecins du Monde France - 62 rue Marcadet, 75018 Paris – Tél. : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – Directeur de la publication France : Dr Thierry Brigaud - Rédactrice en chef : Hélène Valls – Assistante de rédaction : Nolwenn Roussier – Maquettiste : Aurore Voet – Comité éditorial : Benoit Duchier, Pierre Salignon, Gilbert Potier – Rédaction : Laure Brogliolo, Léa Carniglia, Julie Chansel, Mathilde Goanec, Johann Hoguin, Catherine Legras, Boris Martin, Luce Michel, Florence Priolet, Louise Tesse, Audrey Thurin – Ont collaboré à ce numéro : le Comité des Donateurs, la direction des missions France, les desks urgence, Afrique, Amérique latine, Asie, Europe de l’Est, Moyen-Orient – Secrétariat de rédaction : Thérèse Benoit – Crédits photos de couverture : Sophie Brändström, DR/MdM, Catherine Henriette – Création maquette : Créapress BBDO – Tél. : 01 41 23 40 40 – Copyright : toute reproduction doit faire l’objet d’une demande écrite préalable. Ce numéro est tiré à 446 725 exemplaires et envoyé aux donateurs de Médecins du Monde, GC (Grande Cause) Commission paritaire N° 1008H84740 – Un dépliant d’information sur les legs est joint à ce numéro - Impression SEGO - 46 rue Constantin-Pecqueur – 95157 Taverny – imprimé sur papier 100 % PEFC, dont 85 % minimum de fibres recyclées.


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