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MÉDECINS DU MONDE
LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE, BELGIQUE ET SUISSE TRIMESTRIEL - N° 99 JUIN/JUILLET/AOÛT 2010 0,60 % - 1 FS WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG
HAÏTI, DIFFICILE RECONSTRUCTION 1
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1 GRAND ANGLE |P. 2-4 Haïti après le séisme 2 EN DIRECT DE... |P. 5-9 Sahel, Mayotte, Égypte, Darfour Yémen, Tanzanie, France 3 RENDEZ-VOUS |P. 10 La vie de l’association 4 RENCONTRE |P. 11 Michel Brugière 5 MÉDIAS |P. 12 « Non-assistance à mère en danger »
NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU
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GRAND ANGLE / HAÏTI
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HAÏTI APRÈS LE SÉISME
DIFFICILE RECONSTRUCTION En touchant de plein fouet la capitale, le séisme du 12 janvier a ravagé un pays déjà fragilisé, le plus pauvre d’Amérique latine. Si l’urgence aigüe est passée, les besoins humanitaires restent colossaux. Présent depuis vingt ans sur l’île, MdM poursuit son action auprès des sinistrés et s’engage sur le long terme.
i les routes de Port- auPrince ont été dégagées, les maisons conservent la forme que leur a donnée le séisme et commencent à peine à être déblayées. Sur chaque parcelle de terrain libre, dans les rues, les jardins, les stades ou sur les places, des milliers de minuscules tentes sont sorties des décombres. Des tentes, souvent construites de bâches ou de draps qui protègent du soleil mais pas de la pluie. La majorité des 700000 sans-abri de la capitale s’y entassent, regroupés dans des camps improvisés où tout relève de la survie. Et c’est sans compter la
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saison des pluies qui aggrave leur précarité. Lorsque les premières pluies se sont abattues, l’eau et la boue se sont déversées dans les camps situés au flanc des collines. « Avec l’arrêt progressif de l’aide internationale d’urgence engagée par les États et la saison des pluies, nous avons augmenté le volume de nos activités », souligne Marc Van der Mullen, coordinateur du programme d’urgence.
CINQ MOIS APRÈS LE SÉISME MdM dispense quotidiennement des soins gratuits dans 8 quartiers de Port-au-Prince. « Tous nos dis-
pensaires sont situés au cœur des quartiers les plus touchés, chacun couvrant entre 10000 à 15000 personnes », précise Marc.
Chaque équipe d’Haïtiens assure plus de 5 500 consultations par semaine. Sous de grandes tentes, chaque équipe d’une dizaine d’Haïtiens assure la vaccination des enfants et plus de 5 500 consultations par semaine. « Nous soignons surtout des diarrhées ou des infections respiratoires et cutanées comme la gale, liées aux conditions de vie, à la promiscuité et au manque d’hygiène. Je suis très inquiet, avec la saison des pluies, les inondations augmentent le nombre de cas », confie le Dr Dorvil Oldolph. L’arrêt de l’aide alimentaire risque également d’augmenter les cas de malnutrition. « Dans chaque dispensaire, nous avons donc mis
© Sophie Brändström
Suite du reportage sur le web
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1_ FoK Nou Pale ! En créole « Il faut parler ! », alerte Magna, l’une des 8 crieurs de MdM qui sillonne les camps. « Ne négligez pas votre santé ! » répète-t-elle dans son mégaphone.
2 et 4_ Le séisme du 12 janvier a provoqué la mort de plus de 220 000 personnes, blessé 300 000 autres et laissé 1 300 000 sans-abris. 3_ Dans les camps, les cas
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© Sophie Brändström
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© Sophie Brändström
© Sophie Brändström
de violences sexuelles sont très fréquents. Les animateurs de MdM sensibilisent la population aux viols et accompagnent les victimes vers des structures de prise en charge.
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En avril 2010, MdM France a reçu plus de 5 M€. Près de 1,5 M€ ont été dépensés sur la 1ère phase d’urgence. Le réseau international de MdM a collecté 10,8 M€.
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EN DIRECT DE… NIGER ET TCHAD
LE CHANTIER DE LA SANTÉ MENTALE La population est et sera durablement affectée. « Les Haïtiens ne doivent pas seulement faire le
deuil de leurs proches, mais aussi le deuil collectif de leur vie, de leur pays d’avant », observe Marion De Saint Blancart, en charge du volet psychosocial. À chaque réplique ressurgissent la peur, les insomnies et les crises d’angoisses. Traumatisés, les sinistrés souffrent de dépressions et ressassent leurs souvenirs. Et l’avenir ? « Ils ne l’envisagent même pas. Ils vivent au jour le jour dans l’angoisse de l’arrêt de l’aide humanitaire », déplore Marion. Pour les soutenir, les animateurs
de MdM, tous Haïtiens, se rendent chaque jour dans les camps pour animer des ateliers de jeux pour les enfants. Ils peuvent ainsi exprimer ce qu’ils ressentent via des dessins ou des chansons.
« Beaucoup ont peur que cela recommence. » « La terre a tremblé, les autres nations sont arrivées et nous devons maintenant lutter pour
À PETIT ET GRAND-GOÂVE, L’ACTION DE MDM SUISSE, ESPAGNE ET BELGIQUE Située à 30 km de l’épicentre du séisme, la région de Petit-Goâve a été très affectée. Pour faire face à l’urgence, MdM Suisse, présent depuis treize ans dans la région, a renforcé et étendu à 10 sites son programme de prise en charge des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition sévère. À Grand-Goâve, l’équipe appuie 4 dispensaires, notam-
ment sur l’approvisionnement en médicaments. Enfin, un volet de santé communautaire permet de développer des activités de prévention et de promotion de la santé auprès des populations les plus éloignées. À Petit-Goâve, MdM Espagne développe un projet de santé sexuelle et reproductive et assure un soutien psychosocial
aux associations haïtiennes et au personnel sanitaire, très affectés par le séisme. Enfin, MdM Belgique et Espagne soutiennent la maternité et la pédiatrie de l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve. Au total, 7 délégations de MdM sont mobilisées en Haïti (Belgique, Canada,Espagne, France, Grèce, Portugal et Suisse).
reconstruire notre pays et reprendre notre vie », improvise l’un des garçons. Pour les adultes, des entretiens individuels ont été mis en place. « Beaucoup ont peur que cela recommence et je pense que ces séquelles vont durer », analyse Mendelson, l’un des 50 animateurs. À côté, Catherine mène des groupes de parole « pour partager et extérioriser les angoisses, explique-t-elle. Beaucoup souffrent de troubles de la mémoire. Ils se souviennent de chaque détail du 12 janvier mais plus de ce qu’ils ont fait les premiers jours. »
ET DEMAIN ? Pour désengorger la capitale et la reconstruire, le gouvernement a lancé un plan de relocalisation. Le but : déplacer les sinistrés vers des camps situés hors de la ville, souvent à plus de dix kilomètres. « Mais ils sont totalement isolés et dépendants de l’aide humanitaire. À cela s’ajoute la peur de perdre, en s’éloignant, le terrain où était construite leur maison. Et pour le moment aucune solution ne leur est proposée », constate Dominique Curis, chargée du volet protection de MdM. L’association reste vigilante aux expulsions forcées qui menacent des millions de sinistrés et aux conditions de relocalisation. En fonction des besoins, MdM pourrait être amené à y assurer un suivi. N
Dans la région de Tahoua au Niger, le nombre de cas de malnutrition aigüe a triplé en un an.
nement et les Nations unies estiment que deux millions de personnes au Tchad sont menacées de famine par la crise alimentaire actuelle, soit 18 % de la population actuelle. »
IMPLIQUER L’ÉTAT ET LES POPULATIONS © Isabelle Eshraghit
en place un dépistage nutritionnel », explique Catherine Vang, infirmière. Enfin, des consultations gynécologiques, pré et postnatales permettent d’accompagner « des femmes qui, pour la majorité, n’étaient pas suivies avant le séisme car tout était payant », selon Vanessa Pini, sage-femme.
PROGRAMMES NUTRITIONNELS
SAHEL : INS CURIT ALIMENTAIRE
Face à la menace de famine sur la région du Sahel, MdM vient de lancer des programmes nutritionnels au Niger et au Tchad.
Algérie
Libye NIGER TCHAD
Mali TAHOUA
MAO
Soudan
Burkina
© Sophie Brändström
5_ Trois mois après le séisme, des milliers de sinistrés sont expulsés, souvent avec force, de terrains privés ou semi-privés, sans qu’aucune alternative ne leur soit proposée. MdM s’inquiète particulièrement de cette situation ainsi que de ses conséquences sanitaires.
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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
Bénin
Nigeria Cameroun
’insécurité alimentaire au Niger est chronique. Elle s’est aggravée avec l’irrégularité des pluies en 2009 qui a entraîné un déficit de production alimentaire et fourragère majeur. Les populations pauvres n’ont pas les moyens d’acheter les denrées alimentaires dont elles ont besoin, d’autant que les prix ont augmenté avec la pénurie », explique Joël Le Corre, responsable de la mission Niger. Selon le programme des Nations unies pour le développement, le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. 65 % de la population vit avec moins de 1 € par jour. Comme son voisin tchadien, la population du Niger est à dominante rurale, concentrée sur une faible partie du territoire et connaissant une forte vulnérabilité aux variations climatiques. Un Nigérien sur deux serait touché par la famine. Côté tchadien, la situation est particulièrement inquiétante dans
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Suite du reportage sur le web
FLORENCE PRIOLET
MERCI AUX ENTREPRISES QUI SOUTIENNENT L’ACTION DE MÉDECINS DU MONDE À HAÏTI. Retrouver la liste complète de nos partenaires, sur le site internet : medecinsdumonde.org
MdM qui mène des actions depuis plusieurs années dans ces deux pays vient de mettre en place des programmes nutritionnels. Au Tchad, MdM appuie actuellement 5 centres de santé et l’hôpital de Mao sur les thématiques de la consultation prénatale, de la prévention des fistules et de la prise en charge chirurgicale des accouchements. « Au cours de cette nouvelle intervention, la stratégie de MdM va reposer sur l’intensification de l’intégration de nos actions dans les structures de santé étatiques, complétée par une approche communautaire afin d’impliquer et de responsabiliser les populations sur les la région du Grand Kanem. « Avec problèmes de la malnutrition et cette dégradation de la situation sur leur prise en charge », précise alimentaire, les bénéficiaires poten- le même rapport. tiels, enfants de moins de 5 ans, Au Niger, MdM a démarré en mai femmes enceintes et femmes une mission pour contribuer à la allaitantes, sont de plus en plus réduction de la morbidité et la nombreux à se présenter aux mortalité liées à la malnutrition portes des structures de prise en chez les moins de 5 ans dans charge nutritionnelle. 3 districts sanitaires (DS) de la région de Tahoua, et renforcer les capacités des acteurs locaux Au Tchad, 2 millions et des structures de santé des de personnes sont 3 DS pour la prise en charge menacées de famine. médico-nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans. Comme le souligne Echo, finanLes chiffres alarmants des enquêtes ceur de ces deux programmes : nutritionnelles d’Action contre la Faim, les perspectives de dégra- « La crise dans la région du Sahel (principalement Burkina Faso, dation de la situation alimentaire Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) et nutritionnelle dans les prochains est aussi considérée comme mois ont convaincu MdM au Tchad de mener une évaluation de la “oubliée”, car la région souffre d’une série de chocs externes situation en terme de prise en (peu de pluies, instabilité politique, charge médicale des pathologies prix alimentaires élevés, épidéassociées aux cas de malnutrition mies, etc.) aggravant une situation aiguë dans les structures sanitaires du Kanem, indique le rapport trans- déjà fragile sans pour autant attirer l’attention des médias. » N mis par Éric Peterman, responsable de la mission Tchad. Le gouver- MARIE-PIERRE BUTTIGIEG
Rép. Centrafricaine
NIGER Bénéficiaires attendus : 12 010 enfants de 0 à 5 ans atteints de malnutrition aiguë globale, 1 747 malnutris sévères et 349 malnutris sévères avec complications. TCHAD Projet dans la région du Kanem, dans l’ouest du pays. Il viendra en complément des actions menées par les acteurs en charge de la malnutrition aiguë. L’action portera sur un maximum de 20 centres de santé. Bénéficiaires directs : enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et allaitantes du district sanitaire de Mao qui suivront un traitement curatif.
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6 EN BREF...
EN DIRECT DE… MAYOTTE
DROIT À LA SANTÉ
ENFANTS DES RUES DU CAIRE
LES SANS-PAPIERS PRIV S DE SOINS
ACCÈS AUX SOINS EN ÉGYPTE
Plus d’infos sur le web
Tanzanie Comores
MAYOTTE OCÉAN INDIEN
Mozambique
Madagascar
Maurice
La Réunion
NOS OBJECTIFS Améliorer l’accès aux soins de proximité des enfants,
NOS MOYENS 4 permanents :
1 coordinateur, 1 médecin, 1 traductrice, 1 travailleur social, une trentaine de bénévoles
qui se relaient.
ayotte est le théâtre, depuis quelques années, de graves atteintes au droit à la santé. Aucune protection maladie n’est prévue pour les étrangers en situation irrégulière et leurs enfants, qui représenteraient pourtant près d’un tiers de la population. Privés de tout accès gratuit aux soins, à
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© Jobard / MdM / Sipa
et l’accès à ces droits.
Le nouveau conflit qui secoue le Yémen pèse lourdement sur le système de santé.
En 2009, MdM a mené une vaste campagne de vaccination auprès des enfants non scolarisés.
l’exception de certaines situations d’urgence, ils sont également nombreux à ne plus oser se rendre dans un centre de soins, effrayés par les incessantes interpellations et une politique de l’immigration très répressive. En 2009, 19 000 expulsions ont été réalisées. « En métropole, les étrangers en situation irrégulière peuvent bénéficier de l’Aide médicale de l’État (AME), indique Marie-Pierre Auger, responsable de la mission à Mayotte. Ici, ils n’ont rien ou presque. Seulement des“ coupons-enfants ”, peu connus de la population, sont distribués dans le centre hospitalier .»
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En quatre mois, plus de 1 000 enfants sont venus se faire soigner au centre de MdM. Cette situation, catastrophique d’un point de vue sanitaire, dure depuis 2005, date à laquelle les soins sont devenus payants pour toutes les personnes non affiliées à la Sécurité sociale. « Les sanspapiers, souvent très démunis, n’ont pas les moyens de se payer une consultation chez le médecin ou des soins adaptés à leur état de santé », remarque la responsable de mission. En témoigne le
Les collectifs Migrants Mayotte et Migrants Outre-mer, dont est membre MdM, avaient saisi en 2009 la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), qui leur a donné raison le 1er mars 2010. La Halde demande ainsi aux autorités de « mettre en place l’AME ou une couverture équivalente à Mayotte […] sans attendre la départementalisation ». Elle demande aussi en urgence « une circulaire à destination du centre hospitalier de Mayotte et de l’ensemble des structures de soins », permettant un accès effectif aux soins, en particulier pour tous les enfants mineurs et les femmes ayant besoin de soins pré et postnataux. Mais deux mois après la délibération de la Halde, les étrangers en situation irrégulière et les associations attendent toujours… N TIPHAINE POIDEVIN
coordinatrice du projet de MdM. Mais nous avons constaté que la prise en charge médicale et l’accès aux soins étaient lacunaires. Or la vie dans la rue les expose à la violence et à la maladie ; nous avons donc installé chez nos 5 partenaires une unité de soins dont nous avons formé le personnel. »
UNE CLINIQUE DÉDIÉE Depuis peu, un pas a été franchi grâce à l’ouverture d’une clinique dédiée aux enfants des rues au
YÉMEN
OUVERTURE DE PROGRAMMES epuis le mois d’août 2009, le nord du Yémen est le théâtre d’une reprise du conflit entre les rebelles houthistes et le gouvernement de Sanaa. En février dernier, les combats ont déplacé plus de 250000 personnes. Présent depuis 2004 au Yémen, Médecins du Monde mobilise depuis cette date des équipes médicales dans les gouvernorats de Hajjah et de Saada afin d’offrir un accès aux soins aux personnes
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déplacées et aux populations autochtones dans un pays où les services de santé sont structurellement faibles. Dans le gouvernorat de Hajjah, outre les équipes médicales mobiles qui se rendent dans les campements de déplacés, MdM soutient les unités de santé dans les villages où ils se sont regroupés : approvisionnement en médicaments, consultations, formation des personnels, et prévention sur l’hygiène, les femmes enceintes, la vaccination. N
ANNABELLE QUÉNET
SOUDAN, DARFOUR
SUSPENSION DES ACTIVITÉS in février, suite à une dégradation des conditions de sécurité dans le Djebel Marra, région du Darfour dans l’ouest du Soudan, Médecins du Monde a été contraint d’y suspendre ses activités médicales. Présent depuis 2008, MdM intervenait auprès des populations du Djebel Marra pour favoriser l’accès aux soins de santé primai-
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DÉNONCER LES DISCRIMINATIONS
la prévention et l’éducation à la santé dans les quartiers défavorisés ; renforcer la connaissance des droits des bénéficiaires
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commente Ibrahim Wafie, directeur de ce centre d’accueil pour les enfants des rues, géré par Caritas. Derrière une porte vitrée parviennent les échos d’une leçon d’anglais. Peinture, informatique, travail du bois et du verre font partie des activités proposées aux enfants. « Nous essayons de leur apprendre un métier », poursuit le responsable. « Nombre d’organisations travaillent auprès des enfants des rues du Caire », explique Marika Macco,
sein d’un grand hôpital universitaire du Caire. La clinique Basma, (Sourire en arabe), reçoit plus de 200 enfants tous les mois. « Il a fallu batailler pour la faire accepter ; les autres services ou les agents d’accueil craignaient que ces enfants créent des troubles », raconte le Dr Hana Abu el-Ghar, sa responsable. « Mais aujourd’hui, la structure fonctionne. De plus, elle constitue un premier partenariat avec les autorités de santé qui renforce beaucoup notre crédibilité », conclut Marika Macco. N
res, améliorer la santé maternoinfantile et diminuer la malnutrition. Ces derniers événements ont provoqué la fuite de la population et porte entre 60000 et 100000 le nombre de déplacés sur la zone. MdM espère pouvoir redéployer rapidement ses activités dans le Djebel Marra et une opération d’urgence sera lancée lorsque les conditions le permettront. N © MdM
nombre de patients accueillis au centre de soins pédiatriques ouvert par MdM dans le bidonville de Koungou dans le nord de l’île en décembre 2009. « Plus de 1 000 enfants de moins de 18 ans sont venus se faire soigner en l’espace de quatre mois », selon Marie-Pierre Auger. Les principales pathologies rencontrées étant la bronchiolite, les affections respiratoires, la diarrhée, les problèmes de peau, les plaies, etc. Et pour répondre à un besoin grandissant, « il n’est pas exclut que le centre s’ouvre aux adultes », conclut la responsable. A cela s’ajoute la peur des arrestations et des contrôles aux frontières, qui engendrent souvent un renoncement aux soins.
e rayon de soleil qui se faufile au travers des fenêtres conforte l’impression de calme qui se dégage de ce petit immeuble de Gizeh, faubourg de la capitale égyptienne, célèbre pour ses pyramides que l’on aperçoit au loin. La frénésie de la mégalopole du Moyen-Orient n’arrive pas jusqu’ici ; quelques enfants s’affairent patiemment sur leurs travaux de broderie. « Cela favorise la concentration »,
© Jean-Baptiste Lopez
Les étrangers en situation irrégulière ne bénéficient à Mayotte d’aucune protection maladie. Une situation catastrophique d’un point de vue sanitaire, qui a conduit Médecins du Monde à ouvrir un centre de soins pédiatriques fin 2009.
Former et sensibiliser la communauté médicale contribue à créer au sein de la société égyptienne une empathie pour les enfants des rues.
Les déplacements font craindre une hausse de la malnutrition chez les enfants. N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010
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8 EN DIRECT DE‌ TANZANIE Š Olivier Dubuquoy
Š MdM
NANTES
RÉDUCTION DES RISQUES
SANS JUGEMENT, NI TABOU Depuis dix ans, le Funambus parcourt les rues nantaises pour aller Ă la rencontre des personnes se prostituant. En 2004, la mission a complĂŠtĂŠ cette action en offrant un accueil de jour. Nous les ĂŠcoutons sans jugement,
2_ À Kikomakoma, le centre de soins et de traitement, construit par MdM, a ÊtÊ inaugurÊ en janvier 2010.
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TĂŠmoignages sur le web
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PRISE EN CHARGE DU VIH/SIDA
DIX-SEPT ANS D’INITIATIVES POUR COMBATTRE LE SIDA PrÊsent depuis 1992, dans la rÊgion de Kagera en Tanzanie, sur un programme de lutte contre le sida, MÊdecins du Monde vient de passer le relais aux autoritÊs sanitaires locales. Diaporama sur le web Ouganda Kenya Rwanda
KAGERA
Burundi OCÉAN INDIEN
TANZANIE RĂŠp. DĂŠmocratique du Congo
Zambie Malawi Mozambique
ans la salle d’attente du dispensaire de Murgwanza, Ewasta patiente pour sa consultation mensuelle. Elle vient chercher son traitement et contrôler son Êtat
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BILAN DE NOS ACTIVITÉS Aujourd’hui, dans la rĂŠgion de Kagera : Ĺ? FHQWUHV GH VDQWĂ’ assurent la prĂŠvention de la transmission de la mère Ă l’enfant, Ĺ? FHQWUHV GH VDQWĂ’ proposent le dĂŠpistage volontaire, Ĺ? ODERUDWRLUHV effectuent des analyses, Ĺ? FHQWUHV GLVWULEXHQW des traitements antirĂŠtroviraux, Ĺ? SDWLHQWV sont actuellement sous antirĂŠtroviraux.
de santÊ.  La première fois que je suis venue, je pesais 37 kg. Je ne me sentais vraiment pas bien. On m’a fourni un traitement antirÊtroviral. Aujourd’hui, je pèse 50 kg, c’est bon signe , racontet-elle. Entre cet espoir et l’arrivÊe
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de MdM en Tanzanie, dix-sept ans de combats contre le sida. L’histoire dÊbute en 1992, le taux de prÊvalence du VIH de la rÊgion de Kagera est alors l’un des plus ÊlevÊs du pays. L’hôpital de Bukoba est confrontÊ à un afflux d’orphelins du sida. Chaque mois, près de 400 enfants franchissent le seuil du service pÊdiatrique ; une charge que l’hôpital n’est pas en mesure d’assurer seul. MdM dÊcide donc d’apporter son soutien à la rÊhabilitation du service.  Il a fallu reconstruire des bâtiments, mettre des lits et assurer la formation de mÊdecins, d’infirmiers , se souvient le Dr Callixte, premier coordinateur. Au fil des annÊes, le renforcement des capacitÊs du personnel soignant permet à MdM de rÊorienter ses activitÊs. En 1995, les Êquipes mettent en place un programme communau-
NOS OBJECTIFS Promouvoir la santĂŠ et les droits des personnes se prostituant selon les principes ĂŠthiques et opĂŠrationnels de la rĂŠduction des risques.
taire de prĂŠvention, de dĂŠpistage et de soins Ă domicile Ă Bukoba. Deux ans plus tard, plusieurs membres du personnel national de MdM crĂŠent Tadepa, une ONG locale qui reprendra ces actions. ÂŤ Nous menons des activitĂŠs autour de la sensibilisation communautaire, du dĂŠpistage volontaire et du traitement des infections opportunistes Âť, prĂŠcise le Dr Steven, directeur de Tadepa.
DES PROJETS INNOVANTS En 2000, MdM lance un projet ciblÊ sur la prÊvention de la transmission de la mère à l’enfant. L’objectif est de rÊduire les risques liÊs à la transmission du virus pendant la grossesse et l’accouchement. À la même Êpoque, après plusieurs annÊes de lutte, les premiers antirÊtroviraux (ARV) deviennent enfin
accessibles en Afrique. MdM mènera de 2004 à 2008 un programme d’accès à ces ARV au sein de l’hôpital de Bukoba.
La possibilitÊ d’accèder à un traitement en milieu rural est une vÊritable chance. En 2007, MdM dÊmarre un programme de dÊcentralisation et d’intÊgration des activitÊs liÊes au VIH/Sida dans les soins de santÊ primaires dans trois districts de la rÊgion. Il s’agit de rendre accessible la prÊvention mais aussi les traitements en milieu rural.  Il y a quelques annÊes, c’Êtait inimaginable de donner des ARV dans un dispensaire , se remÊmore Pierre, coordinateur. La possibilitÊ d’accÊder à un traitement dans les zones reculÊes est une vÊritable chance.  Avant d’obtenir mes ARV, je ne pouvais rien faire , tÊmoigne Sindimo, sous traitement depuis 2008. Maintenant, je vais de mieux en mieux. Je sais que sans cela, je ne serai dÊjà plus là .  À l’heure oÚ MdM quitte la rÊgion, les autoritÊs sanitaires locales promettent de poursuivre ce travail essentiel de dÊcentralisation. N LAURE ANTOINE
NOS MOYENS 2 salariÊs (1 coordinatrice technique, 1 Êducatrice spÊcialisÊe), 21 bÊnÊvoles (infirmières, mÊdecins gÊnÊraliste, gynÊcologues, autres professions‌). NOS ACTIVITÉS TournÊes nocturnes bihebdomadaires, accompagnement social, mÊdical, administratif et juridique, formation des membres de l’Êquipe.
MdM mène 4 autres programmes auprès des personnes se prostituant, notamment à Rouen.
c’est pour cela qu’elles nous parlent sans tabou , remarque ElÊonore, Êducatrice spÊcialisÊe.  Il ne suffit pas d’avoir des rÊponses mÊdicales, le relationnel joue Êgalement un rôle très important. Il s’agit de discuter ensemble des prises de risques, d’Êvoquer les solutions existantes, mais ne jamais rien imposer. Il est essentiel de laisser le libre choix et de partir de leurs pratiques pour s’adapter , ajoute Irène, coordinatrice de la mission.
22h30, comme chaque jeudi, une Êquipe de MdM charge le bus qui servira à la tournÊe de nuit. PrÊservatifs masculins, fÊminins, gels lubrifiants sont autant d’outils de prÊvention qui seront distribuÊs. Lors des maraudes nocturnes, 90 % des personnes rencontrÊes sont des femmes. NigÊrianes, Êquatoriennes, roumaines, elles sont en grande majoritÊ migrantes. Cette nuit-là , certaines passent rapidement pour obtenir des prÊservatifs, d’autres prennent le temps de se poser quelques minutes dans le camion afin d’Êchanger. Autour d’un thÊ, d’un cafÊ, elles se livrent sur leurs pratiques sexuelles, mais aussi sur leurs conditions de vie, les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien.  Il faut vraiment crÊer un lien de confiance dans la durÊe.
ÉCOUTER ET ACCOMPAGNER
Š Elisabeth Rull
1_ L’ONG Tadepa mène des activitÊs communautaires dans 8 districts de la rÊgion de Kagera.
J., NigÊriane, a fait un test de dÊpistage du VIH il y a six mois :  Tout Êtait normal mais je voudrais faire de nouveau une prise de sang pour vÊrifier que c’est encore ok.  ElÊonore en profite pour lui parler des hÊpatites et de l’intÊrêt de la vaccination.  C’est parfois complexe. Il faut expliquer le principe des vaccins : se situer dans une dÊmarche prÊventive plutôt que curative, aller chez le mÊdecin alors que l’on n’est pas malade, prÊvenir une maladie que l’on pourrait peut être attraper‌  reconnaÎt l’Êducatrice. Pour G., jeune Roumaine, c’est l’ouverture de ses droits à la SÊcuritÊ sociale qui pose souci vu l’imbroglio administratif. ElÊonore lui propose de venir dès la semaine prochaine à la permanence de jour afin de l’accompagner dans ses dÊmarches. L’objectif est de les rendre autonomes.  MdM doit être un relais pour les amener dans le système de droit commun, en aucun cas nous devons nous y substituer , conclut Irène. N LAURE ANTOINE N° 99 | Juin/Juillet/AoÝt 2010
RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L'ASSOCIATION…
A cette occasion, Médecins du Monde a choisi d’illustrer ses actions avec une nouvelle campagne presse conçue par l’agence Saatchi & Saatchi. Vous, donateurs, êtes au centre de cette campagne. A travers vos dons, vous agissez.
n 1980, une équipe de médecins bénévoles recueille sur la goélette « l’Ile de lumière » des boat people vietnamiens au large de la mer de Chine. Ils sont accompagnés d’une équipe de journalistes et de photographes. Soigner et témoigner : les principes fondateurs de Médecins du Monde sont déjà là.
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2010 : 30 ans après, les médecins militants de MdM agissent dans 60 pays avec plus de 150 program-
« On est tous Médecins du Monde » MdM a donc choisi de mettre en avant ses combats et ceux qui les portent : les donateurs et les
acteurs de l’association autour d’une même idée : « On est tous Médecins du Monde ». Le 7 juin, l’association lance une nouvelle campagne destinée aux 25/40 ans. Celle-ci met en avant le donateur, soutien essentiel de l’association et à travers lui l’action de MdM en France et à l’international. Avec un ton volontairement provocant, les visuels évoquent la prévention du sida, les violences faites aux femmes, l’aide aux migrants et l’action d’urgence et induisent une fausse piste autour du donateur / acteur.
Une campagne optimiste, qui combat l’idée reçue d’un monde devenu égoïste, replié sur luimême, où les individus et notamment les plus jeunes n’auraient aucune idée de la solidarité. « Ils sont médecins du monde » : médecins volontaires, éducateurs locaux en santé, voltigeurs d’urgence….Ils ont aujourd’hui 30 ans, agissent pour MdM et témoignent de cette aventure. N Téléchargez les visuels de la campagne et découvrez les portraits en ligne sur le site internet.
À LIRE
ALTERMONDES « LA SANTÉ N’A PAS DE PRIX » onstruit en étroit partenariat avec Médecins du Monde, le dernier numéro d’Altermondes , la revue trimestrielle de solidarité internationale, est consacré au renforcement des systèmes de santé dans les pays du Sud. Riche en témoignages d’acteurs de terrain, ce dossier démontre que pour garantir le droit à la santé pour toutes et pour tous, il est urgent de mettre en place des politiques ambitieuses en matière de gratuité de l’accès aux soins, de formation des personnels de santé et de financement global des systèmes de santé. N
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© Sophie Brändström
MDM FÊTE SES 30 ANS : UN ANNIVERSAIRE LUCIDE mes. Mais pour eux, il ne s’agit pas de « célébrer » cet anniversaire : en France comme à l’étranger, dans un contexte de crise sociale et économique, les populations vulnérables sont toujours les plus touchées par le non-accès aux soins. Difficile de se réjouir.
ANCIEN DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MDM
Prix de vente : 5 € altermondes@altermondes.org 01.44.72.89.72 ww.altermondes.org
REVUE HUMANITAIRE
L’HUMANITAIRE A-T-IL UN AVENIR ? L’un des quatre visuels de la campagne consacré aux soins et à l’accompagnement des femmes victimes de violence. Campagne diffusée en presse quotidienne et magazine en juin et juillet.
Chacune à leur manière, l’association Médecins du Monde et la revue Humanitaire fêtent leur anniversaire ! Trente ans après la naissance de Médecins du Monde, des changements considérables ont accompagné le dévelop-
pement des « French doctors », du champ humanitaire en général. Mais qu’en est-il de l’avenir de l’humanitaire ? Sans lire dans la boule de cristal, quels scénarios réalistes est-il possible de construire pour ce futur incertain et complexe ? Ce sont ces questions auxquelles tente de répondre le 25e numéro de la revue (Info : revue.humanitaire@ medecinsdumonde.net). Née il y a maintenant dix ans, la revue Humanitaire reste attachée au format « papier ». Mais elle est désormais directement accessible sur le site : http://humanitaire.revues.org N
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Depuis octobre 2009, la revue Humanitaire a aussi son site.
MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
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RENCONTRE
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MICHEL BRUGIÈRE
VINGT-CINQ ANS AU CHEVET DU MONDE Suite de l’interview sur le web
Comment vous est venue l’idée d’écrire un livre ? M. B. : L’idée est née lors d’une discussion avec des membres de Médecins du Monde au sujet de ma retraite. Ils estimaient que j’avais la mémoire de l’association et l’un d’eux m’a dit : « Avant que tu partes, laisse-nous quelque chose. » J’ai alors décidé d’écrire ce livre. J’ai choisi des missions emblématiques et interrogé les personnes sur place à l’époque. L’éditeur que j’ai contacté, Le Cherche Midi, m’a proposé de travailler avec une journaliste qui a su apporter le ton humain, sans grandiloquence, que je souhaitais donner. Quelles sont les plus grandes avancées générées par Médecins du Monde ? M. B. : À mon avis, les avancées les plus importantes se situent en France. La principale innovation réside dans la créa-
tion de l’Observatoire de l’accès aux soins, qui donne la possibilité à MdM de vérifier chaque année si les décisions politiques sont réellement mises en application. Cet instrument de lien entre les lois et la réalité du terrain permet de s’appuyer sur des données concrètes pour solliciter les politiques. À l’international, MdM a développé des approches thématiques et transversales. La logistique et l’opérationnalité se sont améliorées au fil des années. L’axe vraiment nouveau reste celui du développement du partenariat. MdM s’est rendu compte qu’il était essentiel de s’appuyer sur des acteurs locaux de la société civile pour garantir l’efficacité et la pérennité de ses programmes à l’étranger. Les équipes expatriées ne peuvent pas agir seules. Ces partenariats sont aujourd’hui vraiment concrets et ramène MdM à une position d’appui et de soutien. N HÉLÈNE VALLS
Refuser le malheur des hommes Éditions du Cherche Midi N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010
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MÉDIAS / CAMPAGNE
LANCEMENT D’UNE CAMPAGNE ET D’UNE PÉTITION
e droit à la santé est un droit fondamental. Or, dans les pays du Sud, l’accès aux soins est loin d’être une évidence, surtout pour les femmes.En septembre 2010, l’ensemble des chefs d’État se réuniront à New York pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ces objectifs fixés en 2000 engagent la communauté internationale à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici à 2015. À ce jour, les deux objectifs relatifs à la santé maternelle et infantile accusent le retard le plus criant. Chaque minute dans le monde, une femme meurt à cause de
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NON-ASSISTANCE À MÈRE EN DANGER complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. 99 % de ces décès ont lieu dans les pays en développement. Oxfam France, Médecins du Monde, Action for Global Health et Avocats pour la Santé dans le Monde s’unissent pour mobiliser l’opinion publique à travers la signature d’une pétition qui demande aux responsables politiques français d’augmenter l’aide au développement en matière de santé mais aussi de la rendre plus efficace avec un renforcement des personnels de santé au Sud et un soutien aux politiques d’accès gratuit aux soins, en particulier pour les femmes et les enfants. Pour signer la pétition : www.santepourtoutes.org N
Legs, donations, assurances-vie S’informer, un premier pas pour offrir un geste d’amour… en héritage. DEMANDE D’INFORMATION LEGS, DONATIONS, ASSURANCES-VIE
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