Observatoire de l'accès aux droits et aux soins 2019 de Médecins du Monde

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3. D E LA PRÉVENTION PRIMAIRE ET SECONDAIRE

POUR AGIR EN FAVEUR DE LA SANTÉ

L'organisation mondiale de la santé (OMS) pose comme principe fondamental le droit de toute personne, et en particulier de celles en situation de vulnérabilité, de bénéficier d’actions de promotion de la santé et de services de prévention d’accès inconditionnel. Cependant, l’offre de soins est rarement adaptée aux besoins spécifiques des populations en situation de précarité (accueil, interprétariat, médiation en santé, information, manque de formation des professionnels sur les conséquences de la précarité). Ce constat vaut aussi dans le domaine de la prévention primaire63 comme dans celui du dépistage des maladies infectieuses. En 2019, dans le cadre du programme transversal de prévention, les équipes de MdM ont abordé diverses thématiques en promotion de la santé, que ce soit en consultation (médicale ou non) ou en atelier collectif. Les thèmes abordés ont concerné la nutrition, l’activité physique, l’hygiène, les maladies chroniques (comme l’hypertension artérielle ou le diabète), la santé et l’environnement, la santé buccodentaire, le soutien psychosocial, la vaccination ou encore les maladies transmissibles et les addictions (usages de drogues, tabagisme, alcoolisme). Un focus particulier est porté sur la santé et les droits sexuels et reproductifs ainsi que sur le dépistage du VIH, hépatites B, C et tuberculose.

SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS : UNE PRÉCARITÉ LOURDE DE CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ DES FEMMES

LES P O INTS ESSENTIEL S

En 2019, 89 % des femmes en âge de procréer ne disposent d’aucune contraception lors de leur première visite au Caso. 81,8 % des femmes âgées de 25 à 65 ans n’ont jamais réalisé de frottis au cours de leur vie. 59,9 % des femmes enceintes sont hébergées par des proches, un organisme ou une association, 22,8 % sont à la rue et 7,7 % vivent en squat ou bidonville.

Parmi les femmes enceintes, 36,6 % présentent un retard de suivi de grossesse selon les médecins64 et seule la moitié ont eu des soins prénataux.

L’accès des femmes en situation de précarité aux soins de santé sexuelle et reproductifs (SSR) et l’exercice de leurs droits sont encore problématiques en France et renforcent de fait leur exclusion. Si le cadre politique et légal en matière de SSR est relativement favorable, son effectivité reste entravée par de nombreux obstacles. Ainsi, l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs rencontre de nombreuses barrières, tant juridiques et morales qu’au niveau de l’offre de services. Ces entraves concernent tout autant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la contraception (dont la contraception d’urgence), le dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU), notamment pour les femmes migrantes et/ou précarisées.

(63)  La prévention primaire est un ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population et à réduire les risques d’apparition ; sont ainsi pris en compte la prévention des conduites individuelles à risque comme les risques en terme environnementaux et sociétaux (OMS). (64)  On considère qu’il y a un retard de suivi de grossesse au-delà de 12 semaines d’aménorrhée.

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