107 Médecins Le journal destiné aux donateurs de médecins du monde France et suisse Trimestriel - n° 107 juin/juillet/août 2012 0,60 € - 1 FS www.medecinsdumonde.org
du Monde
LAOS
Donner la vie sans la risquer 1
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1 GRAND ANGLE |p. 2-4 Laos : Donner la vie sans la risquer 2 EN DIRECT DE… |p. 5-9 Syrie, Sahel, France, Corne de l’Afrique, Madagascar, Égypte 3 rendez-vous |p. 10 Campagne et partenariat 4 rencontre |p. 11 Abdur Raheem Rezaï 5 médias |p. 12 Migrants et J.O. de Londres 2012
NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU
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GRAND ANGLE / laos
Santé sexuelle et reproductive
donner la vie sans la risquer Dans ce petit pays enclavé qui s’étire sur les rives du Mékong, les femmes sont fortement touchées par la fragilité du système de santé. Améliorer la qualité des soins qui leur sont dispensés est l’objectif de MdM au travers d’un projet pilote.
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© Lâm Duc Hiên
e Laos détient l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés d’Asie du Sud-Est, avec 580* décès pour 100 000 naissances vivantes. L’accès aux soins, particulièrement celui des femmes, y est très dif ficile, comme le confirme une enquête menée par Médecins du Monde en mars 2011 à Soukhouma et Mounlapamok, deux districts du sud du pays, où travaille MdM. En effet, au manque d’infrastructures opérationnelles et de personnel médical compétent s’ajoutent les difficultés de transport mais surtout le faible niveau
de connaissance des femmes sur la maternité. « 97 % des villageoises interrogées ne connaissaient aucun risque lié à la grossesse, indique Aude Morille, sage-femme en poste depuis un an dans la région.
L’éducation à la santé, une priorité
L’éducation à la santé et la formation du personnel de santé sont donc apparues comme des priorités d’action. » La majeure partie des femmes et leur famille vivent dans des zones rurales et isolées. Ainsi, dans les districts de Mounlapamok et de
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Soukhouma, qui regroupent respectivement 50 et 62 villages, l’accès aux structures de santé reste difficile en raison de leur éloignement et de l’absence d’infrastructures routières. 90 % des villageoises accouchent donc à domicile. Afin de les inciter à venir consulter dans les centres, il était indispensable d’améliorer leurs connaissances des risques liés à la grossesse. Pour cela, Médecins du Monde a formé dans chaque district un travailleur communautaire chargé d’organiser des sessions d’éducation à la santé. Vong, 23 ans, se rend chaque jour dans deux villages pour donner des conseils aux femmes et leur
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Photos sur le web
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1 et 2_ Grâce à la mise en
place de « chèques-santé » financés par MdM pour les femmes enceintes, la fréquentation des centres de soins a nettement augmenté. Les premiers accouchements y ont déjà eu lieu.
3_ Lors des deux consultations prénatales prises en charge, les femmes sont pesées. L’absence de prise de poids ou au contraire une surcharge pondérale étant des signes de grossesse à risque.
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4_ Chaque jour, un travailleur communautaire formé par MdM à l’éducation à la santé se rend dans deux villages pour donner des conseils aux femmes enceintes et répondre à leurs nombreuses questions.
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apprendre à repérer les signes de danger. Aujourd’hui, les explications débutent à Huay Yang devant une assemblée attentive d’une cinquantaine de personnes. Outre les femmes en âge de procréer, cœur de cible de cette présentation, des hommes sont venus y assister ainsi que plusieurs grands-mères, maillon indispensable à l’amélioration des pratiques. En s’appuyant sur une série d’illustrations, un jeu de questions-réponses s’engage pendant plus d’une heure dans une ambiance joviale : « Que mangez-vous lorsque vous êtes enceintes ? Pourquoi est-il préférable d’accoucher dans un centre de santé ? Comment repérer les risques durant la grossesse ou après l’accouchement… ? », interroge Vong, appuyée dans sa démarche par Chanheung, responsable du service mère-enfant de l’hôpital de district. L’expérience de cette dernière en tant que sage-femme et sa connaissance parfaite des us et coutumes des habitants de la région permettent d’assurer une bonne coordination des ses-
sions d’éducation à la santé. Son rôle est complété par l’implication de près de 150 villageois volontaires formés par MdM pour assurer la promotion de la santé maternelle au sein de leur village.
Gratuité des soins maternels et formation du personnel
Bordant les rives du Mékong se dessine, blanche et verte, la bâtisse de l’un des six centres de soins du district de Mounlapamok. Longtemps déserté par les habitants de la région, pour qui la santé est un luxe qu’ils ne peuvent s’offrir, le dispensaire de Nadee a vu son taux de fréquentation nettement augmenter en octobre 2011 avec l’instauration par MdM d’un système de « chèques-santé » permettant aux femmes enceintes d’être prises en charge gratuitement. Tounoula, sage-femme communautaire qui les accueille chaque matin, le confirme : « Les femmes viennent plus volontiers en consultation prénatale et je suis plus souvent appelée lors
d’un accouchement. » Et pour cause, l’accouchement, quatre consultations prénatales, deux postnatales et les frais de transport jusqu’au centre de santé sont désormais remboursés sur une base forfaitaire.
Améliorer la qualité des soins impose également la formation du personnel médical
mètres sera prochainement raccordé au lavabo du centre », précise-t-elle. Améliorer la qualité des soins impose également la formation du personnel médical à tous les niveaux du système de santé. Dans chaque dispensaire, une sage-femme communautaire sera donc, comme Tounoula, formée pendant un an à l’école de Paksé, la capitale de la province. « L’enseignement dispensé est supervisé par MdM », indique Maëlle Riaud, coordinatrice médicale du projet. Enfin, un suivi des consultations est assuré chaque semaine au sein des centres comme de l’hôpital par un membre du personnel formé par MdM. La force de ce programme est de créer un lien entre les villageois, les centres de soins et l’hôpital, en améliorant les connaissances sanitaires de chacun afin de s’inscrire dans la durée et d’élargir à terme la couverture aux jeunes enfants et le référencement vers l’hôpital. n
« MdM assure la mise en application effective d’un décret instituant la gratuité, en faisant le lien entre le ministère de la Santé et les autorités de santé de la province et en en finançant le coût dans deux districts », souligne Isabelle Decout, la coordinatrice du programme. à cela s’ajoutent le financement d’une réhabilitation légère des centres et leur approvisionnement en matériel obstétrical. « La salle d’accouchement de Nadee a été carrelée hélène valls et équipée de moustiquaires, et * Source FNUAP (fonds des Nations un puits creusé à une dizaine de unies pour la population) 2010
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Soutien de l’AFD L’Agence française de développement (AFD) appuie MdM dans sa volonté de renforcer la thématique de santé sexuelle et reproductive (SSR) sur ses projets internationaux, en développant un programme de promotion sur quatre ans. L’objectif général est d’améliorer la qualité des soins délivrés et de faciliter leur accès. Ainsi, l’AFD cofinance 9 projets : Burkina Faso, Mali, Niger (2 projets), Liberia, Laos, Haïti, Guatemala, Mexique, et un volet d’actions transversales pour un budget global de 5,1 millions d’euros (2010-2014).
5 MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
5_Les consultations sont également gratuites pour les enfants de moins de 5 ans qui peuvent être vaccinés et soignés. En cas de malnutrition, le personnel donne des conseils nutritionnels aux mères venues consulter.
5 en direct de… JAPON
France / Hébergement d’urgence
un toit en toute saison Le 31 mars dernier s’achevait le plan grand froid et avec lui les solutions temporaires d’hébergement mises en place pour les plus précaires pendant l’hiver. L’occasion pour MdM de publier son enquête sur l’hébergement d’urgence et de dénoncer la gestion saisonnière du dispositif.
Vidéos sur le web
C © Virginie de Galzain
o m b i e n d e p e rsonnes ou familles ont été signalées cet hiver, combien ont obtenu un hébergement, quelles ont été les raisons de refus de la part du 115 ? C’est pour répondre à ces questions que Médecins du Monde a lancé une enquête en début d’année, dans sept villes de France. Parmi les 213 personnes signalées au 115, 58 % n’ont pas été hébergées. Ce sont 74 % des familles, 58 %
Tournée mobile auprès des SDF de Nice, toute l’année.
des enfants et 43 % des personnes malades qui sont restés à la rue cet hiver, sans solution d’hébergement. Aucune des sept femmes enceintes rencontrées n’a pu être logée. Si l’absence de places disponibles reste la raison majeure du nonhébergement (23 %), il faut également souligner que le 115 refuse les personnes pour d’autres raisons (17 %) : dépassement du quota de nuits, problème de comportement, alcoolisme, présence d’un chien… Dans 18 % des cas, ce sont les personnes elles-mêmes qui refusent de se rendre dans les lieux d’hébergement, car la solution proposée n’est pas adaptée à leurs besoins (pro-
miscuité, lieux non adaptés pour les familles, peur d’y aller seule, violences…). Un constat inquiétant pour Médecins du Monde, qui considère que le principe d’inconditionnalité de l’hébergement n’est pas respecté.
En finir avec la gestion saisonnière de l’hébergement d’urgence
Si le bilan est atténué par la mise en place du plan grand froid en février, débloquant des places d’hébergement supplémentaires, la gestion saisonnière de l’hébergement d’urgence reste quant à elle inadéquate, confirmant l’idée que seul le froid
atteint les personnes à la rue. Seule la pérennisation des places d’hébergement apparaît comme le moyen d’accompagner durablement ces personnes vers l’autonomie. C’est pourquoi Médecins du Monde recommande la création de structures ouvertes toute l’année, en nombre suffisant et conçues pour répondre aux besoins des personnes qui y ont recours, particulièrement pour celles souffrant de maladies chroniques, d’addictions ou de pathologies mentales.
58 % des personnes pour lesquelles un signalement au 115 a été fait n’ont pas été hébergées « La crise de l’hébergement d’urgence ne s’est pas atténuée, explique le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde, et il n’est pas acceptable aujourd’hui que des personnes soient prises en charge de manière discontinue en fonction de la température. » Le Dr Corty rappelle également que « la mortalité liée aux dangers de la rue est aussi importante en été qu’en hiver. » Si un étalement d e s f e r m e t u re s e s t p ré v u jusqu’au mois de juin, ce sont 19 000 places d’hébergement supplémentaires liées au dispositif hivernal qui seront fermées, laissant autant de personnes sans solution d’hébergement. Jusqu’à l’hiver prochain. n Agnès Varraine Leca N° 107 | Juin/Juillet/Août 2012
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en direct de…
mali niger Bamako
burkina faso
Niamey
tchad
Ouagadougou
nos objectifs Améliorer l’accès aux soins de santé primaires et le suivi des cas de malnutrition, dans les districts de Keïta, (Niger), Koro (Mali) et Djibo (Burkina Faso). Nos moyens Une équipe nationale de 36 personnes et 7 internationaux. L’important travail de planification familiale mené au Niger participe à la prévention de la malnutrition.
Sahel / renforcement des actions
malnutrition et d placement des populations
Nos activités Remise à niveau des centres de santé et des hôpitaux de district, appui aux équipes mobiles et consolidation des systèmes de transports sanitaires. Renforcement des capacités de gestion des structures ; appui aux supervisions par les équipes cadres des districts sanitaires ; implication des populations et des organisations locales (associations, comités de gestion, municipalités…).
La région sahélienne fait face à un problème chronique alimentaire et nutritionnel, aggravé par les déplacements de population liés aux conflits dans la zone. Malgré cette instabilité, MdM renforce son action pour améliorer l’accès aux soins.
Vidéos sur le web
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lus grave encore cette année » : Isabelle Bruand, responsable du programme Sahel au sein de MdM, l’assure. La crise nutritionnelle sévissant dans cette région est particulièrement aigüe en 2012. Au Niger, selon une enquête nationale, plus de cinq millions de personnes sont en insécurité alimentaire et, depuis le 17 janvier 2012, le
conflit dans le nord du Mali entraîne des mouvements de population qui aggravent une situation sanitaire déjà préoccupante. Pour faire face à cette crise, Médecins du Monde a renforcé son action de soins de santé primaires, en appui aux autorités sanitaires et aux structures locales, dans les districts de Keïta (Niger), Koro (Mali) et Djibo (Burkina Faso). « Nous mobilisons plus de moyens financiers, développons nos équipes et renforçons la prévention ainsi que la prise en charge hospitalière des cas les plus graves », explique Isabelle Bruand.
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Les mouvements de population aggravent une situation déjà préoccupante Déplacements des populations
Dans ce cadre, Médecins du Monde a acheminé 5 tonnes de matériel médical dans le Nord du Mali. Un dispensaire a été mis en place dans le camp d’Inhamzil, dans la région de Kidal. Un autre a ouvert à Ménaka avec des équipes médicales mobiles parcourant les camps de déplacés autour de Ménaka.
Dans la région de Mopti, c’est l’hôpital, inactif depuis les attaques du 18 février dernier, qui a été remis en service. MdM a également ouvert au Nord du Burkina Faso un programme d’urgence à Djibo. Dans les deux camps de réfugiés de la région, l’association vient en appui à la mise en place de centres de soins de santé primaires. Depuis un an, MdM a renforcé son dispositif de sécurité. Si les risques sécuritaires sont faibles au Burkina Faso, ils sont plus importants au Nord du Niger et du Mali. n Louise Tesse
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en direct de…
Corne de l’Afrique / urgence
r pondre l’urgence dans un contexte difficile Deux années de sécheresse ont plongé la Corne de l’Afrique dans une crise alimentaire de grande ampleur. MdM, présent depuis 2007 au Kenya et en Somalie, s’adapte au contexte pour venir en aide aux populations les plus vulnérables. Diaporama sur le web
Soudan
NOS OBJECTIFS Favoriser l’accès aux soins et réduire la mortalité maternelle et infantile.
érythrée Djibouti
NOS moyens Au Kenya : 1 expatrié, 5 membres du personnel kényan dédiés au projet et personnel de l’association partenaire Waha. En Somalie : 2 expatriés kényans et une équipe nationale d’une cinquantaine de personnes.
ÉTHIOPIE
SOMALIE
Ouganda
A
u Kenya, le camp de Dadaab, le plus grand du monde, accueille les réfugiés frappés de plein fouet par la crise alimentaire. Une soixantaine d’ONG sont présentes pour aider le demi-million de personnes en situation précaire.
© Pino Gonzalez
KENYA
NOS activités Au Kenya : réhabilitation de l’hôpital de Dadaab, formation et supervision du personnel médical sur la santé sexuelle et reproductive, la santé infantile et la nutrition. En Somalie : approvisionnement en médicaments essentiels, en vaccins, en équipement médical et renforcement des capacités des équipes médicales.
MdM intervient auprès des 50 000 déplacés à Bossaso MdM a constitué une équipe mobile pour dispenser des soins médicaux au sein du camp puis a construit un centre de santé afin de garantir les services de santé auprès de ces populations.
Au kenya, aux abords des camps
C’est pourquoi, depuis septembre 2011, Médecins du Monde a mis en place, aux abords du camp et non à l’intérieur, un projet de réhabilitation de l’hôpital de district de Dadaab, apportant ainsi un soutien aux populations locales et aux déplacés. En partenariat avec l’ONG Women and Health Alliance International (Waha), MdM assure l’extension de l’hôpital, son ravitaillement en matériel médical (notamment la salle d’accouchement, le bloc opératoire et les urgences) et en médicaments ainsi que des formations pour le personnel médical, sur la santé
les 50 °C », souligne Philippe Durand, coordinateur général en Somalie. D a n s l a v i l l e p o r t u a i re d e Bossaso, MdM a ouvert et gère quatre centres de santé pour que les nombreux déplacés qui fuient vers une zone plus calme ou qui tentent d’atteindre le Yémen puissent accéder aux soins. Mais un grand nombre d’entre eux ont été chassés. Ils se sont alors réfugiés à l’est de la ville, formant ainsi le camp de Bariga Bossaso, dont la population a triplé depuis juillet 2011.
Les enfants sont suivis pour prévenir la malnutrition infantile.
sexuelle et reproductive et en nutrition. Une banque du sang va également être mise en place. MdM devait par ailleurs soutenir les centres de santé du district (réhabilitation, équipement, formation), mais cette intervention n’a toujours pas vu le jour jusqu’à présent en raison des difficultés liées au contexte sécuritaire.
en somalie
« Alors que l’attention et les financements de la commu-
nauté internationale se focalisent sur les grands camps de réfugiés comme Dadaab au Kenya ou Mogadiscio en Somalie, MdM est la seule organisation médicale à intervenir auprès des 50 000 déplacés à Bossaso, dans le nord-est de la Somalie. Pourtant, ces personnes vivent dans des conditions extrêmement précaires, sous des abris de fortune, dans une zone où il n’est pas rare que les températures dépassent
Prévenir la crise nutritionnelle
Pour prévenir une détérioration de la situation nutritionnelle en période de soudure (transition entre saison sèche et saison des pluies, de mai à septembre), MdM a lancé un programme de nutrition en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans les camps de Bossaso. Il s’adresse aux populations les plus vulnérables, les femmes enceintes et les enfants de moins de 3 ans. n audrey Thurin N° 107 | Juin/Juillet/Août 2012
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syrie / urgence
Interventions aux frontières syriennes Face à la situation dramatique de la population syrienne, MdM s’est positionné aux frontières en Jordanie et au Liban pour apporter un soutien médical et psychologique aux réfugiés. pouvaient accéder aux victimes dans les zones de répression. Plus d’infos sur le web
D
epuis mars 2011, la Syrie est le théâtre de sanglants affrontements entre l’insurrection, qui réclame la démission de Bachar elAssad, et le régime. L’espoir du cessez-le-feu demandé par l’ONU en avril 2012 a été de courte durée, et les violences s’intensifient avec comme première victime la population syrienne, qui prend la route de l’exil vers les pays voisins. Présent en Syrie depuis 2008, Médecins du Monde s’était retiré en novembre 2011 au terme d’un projet de soins de santé primaires, car les équipes ne
Beaucoup de gens sont stressés, ont vécu des choses atroces, ont perdu des proches La dégradation de la situation et l’impossibilité d’entrer officiellement dans le pays ont conduit MdM à effectuer une mission exploratoire aux frontières syriennes en Jordanie et au Liban en février dernier. Cette évaluation a permis de préciser trois axes d’intervention et leur mise en œuvre.
Soutien médical et psychosocial
Le premier volet concerne la
Turquie
nos objectifs Renforcer le soutien médical et psychosocial en Jordanie et au Liban. Nos moyens • 1 référent santé mentale • 2 coordinateurs généraux : 1 en Jordanie et 1 au Liban • 1 responsable logistique • 1 responsable médical • 1 administrateur Nos activités En Jordanie : réhabilitation de structures de santé, ouverture d’un centre de santé à Ramtha, approvisionnement en médicaments, consultations médicales et psychosociales. Au Liban : approvisionnement en équipement et médicaments, consultations médicales et psychosociales.
prise en charge des réfugiés syriens, dans le camp de Ramtha en Jordanie et dans la région de la Bekaa au Liban. à Ramtha, comme l’explique Ewelina Gasiorowska, responsable du programme au siège, un soutien psychologique est apporté à la population. « Il y a de gros besoins en santé mentale. Beaucoup de gens sont stressés, ont vécu des choses atroces, ont p e rd u d e s p ro c h e s e t s e retrouvent parachuter dans ce camp. » Une structure de santé a également été réhabilitée et MdM l’approvisionne en médicaments. Un centre de santé destiné à la population syrienne a été récemment ouvert dans le camp, en coopération avec le ministère de la Santé et la ville de Ramtha. Le but est d’offrir des soins de santé primaires et un
mer Méditerranée SYRIE région de la Bekaa Liban Irak
DAMAS
Israël
Camp de Ramtha
Jordanie
Arabie saoudite
soutien psychologique de qualité dans le camp mais aussi dans la ville de Ramtha, où certains réfugiés sont accueillis dans des familles jordaniennes. Au Liban, MdM intervient avec l’association Amel, son partenaire historique. MdM apporte un appui technique, logistique et financier à deux centres de santé de l’association dans la Bekaa. « Les soins sont payants au Liban, il est donc important de prendre en charge les Syriens et de leur offrir des soins gratuits », précise Ewelina Gasiorowska. MdM soutient également un autre centre associatif à Elka.
Offrir des soins de santé et un soutien psychologique Prépositionnement et formation médicale
Le prépositionnement aux frontières est le deuxième volet de l’intervention de MdM. Du matériel, des équipements et des médicaments sont stockés aux frontières syriennes afin d’être acheminés rapidement dans le pays lorsque cela deviendra possible. Enfin, MdM va renforcer la prise en charge des urgences médicales et chirurgicales en Syrie par la formation de soignants aux premiers secours. « Les Syriens sont en demande, cette formation manque dans le pays, déclare Ewelina Gasiorowska. Une fois formés, ils pourront former eux-mêmes aux premiers secours. » n nolwenn roussier
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9 EN BREF…
Madagascar
Une r ponse rapide et efficace au cyclone Giovanna
© DR/MdM
Giovanna, un violent cyclone, a traversé l’île d’est en ouest dans la nuit du 13 au 14 février 2012. MdM est intervenu, en partenariat avec Medair, pour répondre aux besoins sanitaires de la population sinistrée du district de Vatomandry. en rafales ont durement frappé les districts de Brickaville et de Vatomandry en catégorie 4 (la catégorie 5 étant la plus puissante). Le nombre de sinistrés s’élève à près de 250 000 personnes. D’autres organisations prenant en charge le premier district, MdM est intervenu dans le second en partenariat avec Medair, une ONG suisse.
Prise en charge gratuite des sinistrés La plupart des habitations ont été détruites.
S
i elle est touchée par trois ou quatre cyclones chaque année, la Grande Île n’avait pas été frappée de façon aussi puissante depuis 1994. Geralda avait alors
fait près de 200 morts et 40 000 déplacés dans le nord-est du pays. En 2008, Ivan avait fait plus de 80 victimes et laissé 200 000 personnes sans abri. Entrés par la façade est de Madagascar, des vents soufflant à plus de 270 km/h
Médecins du Monde a ciblé son intervention sur 5 des 19 communes rurales du district de Vatomandry les plus touchées par le passage du cyclone, avec près de 38 000 personnes sinistrées. Après identification des besoins, sept centres de santé de base de ces communes ont été pris en charge par MdM et
approvisionnés en médicaments pendant trois mois. Ainsi, les habitants sinistrés des communes ciblées ont pu bénéficier d’une prise en charge gratuite pour les pathologies courantes.
Réhabilitation de l’hôpital
Parallèlement, MdM a réhabilité l’hôpital de référence du district, fortement endommagé. La toiture, les fenêtres et portes de trois bâtiments ont été remplacées tandis que les latrines, totalement détruites, ont été reconstruites. Forte de vingt ans d’expérience sur l’Île rouge, l’association, en lien avec les ONG présentes, a pu rapidement rétablir l’accès aux soins des populations sinistrées et limiter l’impact négatif du cyclone. n hélène valls
Égypte
enfants des rues : des acteurs locaux formés
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ntre 2009 et 2012, MdM a appuyé l’action de six associations égyptiennes au Caire ou en périphérie, afin de renforcer leurs capacités médicales et psychosociales. Au cours de formations, les travailleurs sociaux ont appris à identifier les pathologies courantes des enfants des rues (problèmes dermatologiques, affections respiratoires…) et à mesurer la gravité d’une situation dans le but de les orienter vers une prise en charge
familiale ou un centre de soins de santé primaires du quartier. Le personnel médical et paramédical de ces centres a également été formé pour l’accueil et la prise en charge des enfants des rues. Des actions éducatives ont aussi été menées dans les foyers tandis que des soins directs étaient proposés aux enfants grâce à une clinique mobile gérée par un hôpital universitaire. Ainsi, une soixantaine de travailleurs sociaux ont été formés, 3 000 consultations ont
été effectuées et les associations sont en capacité d’opérer avec les centres publics et la Basma clinic (CHU).
Une nouvelle orientation
Lors de la « révolution du 25 janvier », de nombreux enfants étaient présents place Tahrir et aux alentours lors des très violents affrontements. Des soins spécifiques ont été mis en place, car beaucoup présentaient des signes de traumatisme. Les tra-
vailleurs sociaux ont également reçu un soutien pour faire face à cette situation. Le programme s’est terminé en avril 2012, mais le travail de plaidoyer demande à être poursuivi. MdM cherche désormais à travailler avec les autorités de santé et les ONG égyptiennes, notamment dans le domaine de la santé mentale, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise d’intégrer dans les soins de santé primaires. n julie chansel N° 107 | Juin/Juillet/Août 2012
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RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L’ASSOCIATION…
campagne
Sans T, rien ne va plus ! blicaines de fraternité et de solidarité », a déclaré le président de MdM, Olivier Bernard. En parallèle, plus de 5 000 internautes ont manifesté virtuellement autour de la place de la Bastille grâce à la cyber-manif lancée le 4 avril dernier sur le site de MdM. Au total, plus de 10 000 personnes ont choisi de replacer la santé dans la campagne électorale. MdM a complété son action par une vidéo réalisée par les militants dans les rues de Paris. L’objectif était de recouvrir d’un autocollant les T des plaques de rues, de métro ou de professionnels de santé pour jouer sur la phrase « Sans T, rien ne va plus ! ». n
Partenariat
© DR/MdM
OUEST-FRANCE SOLIDARITÉ soutient MdM AU PAKISTAN
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inancée par la générosité des lecteurs du journal Ouest-France, l’association Ouest-France Solidarité a pour objectif de porter assistance aux personnes en difficulté et soutient notamment les actions de Médecins du Monde au Pakistan.
Ce partenariat s’est concrétisé en 2010 – et se poursuit depuis – à la suite des inondations qui ont touché la province du Khyber Pakhtunkhwa (KPK) dans le nord-ouest du Pakistan et qui ont fait plus de 14 millions de sinistrés. L’action de MdM auprès des personnes déplacées vise à assurer un accès à des services de soins de santé primaires de qualité, qui comprennent notamment le soutien nutritionnel des enfants et la santé sexuelle et reproductive. Avec un soutien de près de 400 000 euros sur 3 ans, OuestFrance Solidarité a notamment permis à MdM de mener près de 100 000 consultations générales et de vacciner plus de 9 000 enfants. n
MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS
revue humanitaire
L’adoption internationale en question
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’adoption internationale ne relève pas à proprement parler de l’action humanitaire, mais elle croise souvent sa route. Que ce soit après le tsunami de 2004 en Asie, à l’occasion de l’affaire de l’Arche de Zoé en 2007 ou à la suite du séisme en Haïti en 2010, l’actualité n’a pas manqué de susciter des amalgames. Médecins du Monde, seule ONG humanitaire en France accréditée en tant qu’Organisme autorisé pour l’adoption, a décidé d’ouvrir le débat sur l’avenir de l’adoption internationale. Celle-ci est en effet en pleine mutation : les profils des enfants changent, les stratégies des États d’origine évoluent au rythme de leur propre développement, le cadre légal national ou international peine à prendre acte de ces mutations.
© DR/MdM
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e mars à juin, la caravane MdM a traversé 15 villes françaises pour lancer l’appel « votez santé ». Cette exposition itinérante a permis de sensibiliser le public et d’inviter les représentants politiques à se poser une question : le système de santé français est-il toujours le meilleur au monde ? Dans chaque ville, le public a pu voter « santé » grâce à des cartes électorales MdM. Plus de 4 000 participants ont ainsi inséré leurs bulletins dans l’urne. « Avec cette action, nous avons voulu mettre en avant les valeurs répu-
© DR/MdM
Pour dénoncer l’effritement du système de santé en France, MdM a lancé sa campagne « 2012, votez santé » pour susciter le débat public et interpeller les candidats aux élections.
S’appuyant sur les interventions et contributions d’acteurs et d’observateurs, ce dossier propose de mieux comprendre les difficultés et enjeux actuels de l’adoption internationale. n Revue Humanitaire, L’adoption internationale en pleine mutation, n° 31, avril 2012 Informations et accès libre : http://humanitaire.revues.org ; revue.humanitaire@medecinsdumonde.net
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RENCONTRE
© DR
Comité des donateurs
Aux côtés de Médecins du Monde
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ous avons rejoint la mission SDF-Paris qui effectue des maraudes, chaque soir, quand l’isolement est maximal pour les plus fragiles. Nous avons touché de près ce qu’est la vie dans la rue et surtout son impact sur la santé et l’espérance de vie : 44 ans pour les femmes et 56 ans pour les hommes… Ce soir-là, un camp de Rroms avait été démantelé en banlieue et plusieurs mères, avec leurs enfants en bas âge, s’étaient regroupées à la Bastille. L’équipe dut leur trouver un hébergement et leur apporter soins et réconfort. Deux familles furent abritées pour quelques jours. Une femme, enceinte, fut hébergée par le Samu social. Un autre soir, nous avons rejoint le « Lotus Bus », qui développe des actions de soins et de prévention auprès des personnes chinoises se prostituant. Grâce aux bénévoles parlant le mandarin, le bus est une parenthèse dans leur quotidien. Elles s’y sentent en confiance. L’une d’elles, âgée de
questions de donateurs Quelle est la politique de Protection des données de MdM ?
La question de l’échange d’adresses entre organismes revient souvent dans les courriers des donateurs. Nombre d’entre vous s’interrogent sur l’usage qui en est fait et craignent d’être « inondés » de demandes
45 ans, nous confie « habiter » dans un box de parking qu’elle loue 300 euros par mois. Bannies d’un pays où la prostitution est taboue, elles sont ici sujettes à des arrestations permanentes. Par la présence régulière du bus, MdM distribue des préservatifs et donne des conseils de prévention à ces femmes. Lorsque avec les équipes de MdM nous rencontrons « ceux que le monde oublie peu à peu », la tâche nous semble insurmontable. Pourtant, chaque aide apportée apparaît comme essentielle, transformant en victoire chacun de ces combats contre la détresse. n Paule Champetier de Ribes et Jérôme Sauvage
Compte rendu complet sur www. medecinsdumonde. net, rubrique Comité des donateurs. Le comité des donateurs regroupe des bénévoles qui exercent, en toute indépendance, une critique bienveillante sur les activités de l’association. Il témoigne de la relation forte de MdM avec ses donateurs. Son président assiste au CA. diverses en raison de leur soutien à une association. Parce que nous pensons que nous n’avons pas à communiquer ces informations, et parce que votre soutien nous est précieux, Médecins du Monde a fait le choix depuis plusieurs années de ne pas communiquer les coordonnées de ses donateurs. Vos adresses ne sont donc jamais échangées ou louées à d’autres organismes quels qu’ils soient. Toutes les informations vous concernant, c’est-à-dire vos coordonnées et votre historique de dons, sont utilisées exclusivement pour la gestion des appels à dons, l’émission des reçus fiscaux et l’envoi d’informations comme le Journal des donateurs.
Abdur Raheem Rezaï
Éducateur pair et leader communautaire
Né à Kaboul en 1962, Raheem est salarié du programme de RdR de MdM, fondateur de l’Afghan Drug Users Group (Adug), membre du Réseau international des personnes utilisant des drogues (Inpud) et un des acteurs majeurs de la société civile afghane dans le combat pour l’accès aux droits et aux soins des usagers de drogues.
Suite de l’interview sur le web
Quel est votre p a rc o u r s depuis que vous avez fui l’Afghanistan ? A.R.R. : Comme beaucoup d’Afghans, j’ai fui l’invasion soviétique pour me réfugier en Iran. J’y ai vécu plusieurs années, loin de ma famille, et j’ai commencé à consommer de la drogue, au début des années 1990, j’avais 30 ans. Je suis rentré à Kaboul en 2004, où j’ai vécu dans des conditions très précaires parmi les nombreux usagers de drogues de la capitale. En 2007, j’ai rencontré les équipes de MdM et j’ai découvert la réduction des risques (RdR) et le drop in center, où les usagers peuvent se rendre et bénéficier de traitements, que ce soit des antirétroviraux ou encore de la méthadone.
Quel est votre rôle au sein du programme de MdM ? De l’Adug ? A.R.R. : J’ai d’abord travaillé en tant qu’éducateur pair sur le programme en 2008. Après avoir découvert la RdR, j’ai voulu m’impliquer et aider les usagers de drogues dont la situation en Afghanistan est dramatique. Beaucoup sont sans abri, porteurs du VIH, souvent maltraités par la police et embarqués de force dans des centres de désintoxication où le seul traitement existant est une douche froide. Pour améliorer leurs conditions de vie et lutter contre les discriminations dont ils sont victimes, l’Adug a été créé. Les activités de plaidoyer sont essentielles pour faire exister et reconnaître les droits des usagers de drogues, et l’utilisation de la méthadone comme traitement en Afghanistan. n propos recueillis par Alain Forgeot et Agnès Varraine Leca N° 107 | Juin/Juillet/Août 2012
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Médias
les migrants face aux Jeux olympiques 2012
Sur le littoral de la mer du Nord, les migrants sont toujours là. À l’occasion des Jeux olympiques de Londres cet été, Médecins du Monde alerte sur leurs conditions de vie et d’accès aux soins.
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u 27 juillet au 12 août, les Jeux olympiques investiront la ville de Londres et sa périphérie. Des athlètes du monde entier gagneront le Royaume-Uni pour accéder à de précieuses médailles. à Calais et Dunkerque, des migrants du monde entier tentent, tous les jours, de gagner ce pays pour accéder à de meilleures conditions de vie que chez eux. Médecins du Monde leur apporte une aide médicale depuis 2006. En 2011, un logisticien a rejoint l’équipe pour concevoir et organiser la construction de sanitaires, de dispositifs d’accès à l’eau, de gestion des déchets… Début 2012, le premier abri semi-solide et démontable conçu par l’équipe
© Spike Johnson
MdM a été construit. En une semaine de montage, 25 m² sont disponibles pour sept à huit personnes. Le prototype, très simple d’emploi, a plu, et plusieurs maires de petites villes environnantes ont demandé à MdM de venir construire ces abris avec l’aide de bénévoles pour les migrants installés sur leurs communes.
Alerter et témoigner
Médecins du Monde va s’appuyer sur les Jeux olympiques pour alerter sur l’accès aux soins et les conditions de vie des migrants dans le Nord-Pasde-Calais, mais aussi ailleurs en Europe. L’exposition « Exil, Exit ? Vivre sans papiers en Europe » sera installée à Calais ou à Dunkerque (lieu à confirmer), en juillet, à côté d’un des
nouveaux abris semi-mobiles et le travail photographique de Sandra Calligaro autour de portraits de migrants, en quelque sorte « athlètes » de leur vie à travers leur parcours difficile y sera également présenté. Les équipes de Médecins du Monde
seront présentes pour informer et sensibiliser le public. n Nolwenn Roussier
Retrouver toutes les informations, dates et lieux de l’exposition sur le site inter net de Médecins du Monde. www.medecinsdumonde.org
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