Médecins e d n o M u de magazine des donateurs
N° 121 16 Hiver 2015-20 trimestriel 0,60 € — 1FS
L
Focus /
France Mal logé, mal soigné En images / Manille : recycler sans danger Vie de l'association / La santé en milieu rural
soigne aussi l'injustice
rencontre
haïti
Marie-Lucia Infirmière en Haïti
Marie-Lucia Tanis a 30 ans. Après le séisme qui frappe Haïti en janvier 2011, elle décide de rejoindre Médecins du Monde et de venir en aide aux victimes dans son département, la Grand'Anse. Pourquoi j'y suis ? « Avant le tremblement de terre, j'effectuais mon service social à la maternité de l'hôpital SaintAntoine de Jérémie. L'aide apportée par Médecins du Monde aux déplacés m’a profondément touchée. Lorsque j'ai appris qu’ils cherchaient à mettre en place des cliniques mobiles et recrutaient du personnel infirmier, j'ai tout de suite postulé. Quelques mois plus tard, l'épidémie de choléra s'est déclarée. J'ai alors décidé de continuer à servir les habitants de ma région, la Grand'anse. » Ce que je fais « Aujourd’hui, je coordonne le volet santé des actions que nous menons pour lutter contre le choléra. Je mets en place des formations du personnel soignant et assure une veille sanitaire. Au plus fort de l'épidémie, les centres de soins étaient débordés par l'afflux de patients. Nous avons construit des unités de traitement spécifiques que nous supervisons toujours. En cas de flambée, nous sommes ainsi capables de soutenir les autorités sanitaires dans la prise en charge des malades. »
Rendez-vous sur notre site http://bit.ly/1QdwSkn
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« Chaque malade admis à temps et sauvé représente une victoire. » Marie-Lucia, infirmière en Haïti
© Benoît Guenot
Ce que je ressens « Je suis très heureuse de me consacrer à une organisation qui prend soin des gens. Sans Médecins du Monde, il serait impossible d’affronter une telle catastrophe car le vide sanitaire en Haïti est immense. Grâce à notre action auprès des communautés isolées, les habitants sont en mesure d’adopter les bons réflexes pour limiter la contagion et de signaler les cas suspects. Chaque malade admis à temps et sauvé représente une victoire. Et le recul de l’épidémie que nous constatons est synonyme d’espoir. »
opinions
hiver 2015 - 2016
, Editorial
Enthousiastes
Personne ne rêve de vivre loin des siens et de son pays.
Alors, comme nous l'avons dit le 17 octobre lors de la Journée mondiale du refus de la misère, « ouvrons les portes ». Dans nos centres de soins et nos actions mobiles en France pour protéger les mineurs isolés, comme en Somalie auprès des migrants yéménites, nous soignons sans discrimination ceux qui fuient les zones de conflit comme l'extrême pauvreté. Parce que ces crises ne seront pas résolues par des réponses purement humanitaires, nous sommes plus que jamais au premier plan pour défendre et mettre en œuvre une solidarité généreuse. Conscients d'être en train de vivre une page d'histoire où se jouent nos valeurs, nous interpellons sans cesse sur l'accès aux droits et aux soins de ceux dont j'ai pu moi-même constater le courage. Dans leur quête d’une vie meilleure, ils doivent trouver chez nous un accueil digne. Ils ont besoin de tout votre soutien.
« Début octobre, j'ai pu participer aux Journées des Missions France de Médecins du Monde à Lyon. Rencontrer d'autres bénévoles m'a permis de raconter mon expérience des maraudes auprès des sans-abris et de découvrir les programmes menés partout en France. J’ai été particulièrement sensible à ce temps d'échange et de partage. » Jeanine, bénévole
émus
« En octobre, j'ai vu la très belle exposition de Médecins du Monde place de la République à Paris. J'ai été particulièrement touchée par les témoignages des personnes qui ont dû quitter leur pays, leur maison, leur passé, leur famille. C'est une douleur inimaginable. Il est important de leur ouvrir nos portes. C'est un message de solidarité très fort. » Djamila, donatrice
Outrés !
« Je ne comprends pas pourquoi les conditions de vie des migrants sur le terrain vague de Calais sont toujours aussi lamentables. Le gouvernement annonce des mesures pour améliorer la situation mais rien ne bouge. Il fait froid, il pleut ici. C’est inhumain de laisser ces gens vivre dans des tentes. Heureusement que des bénévoles comme ceux de Médecins du Monde leur viennent en aide. Bravo à eux ! » Michel, habitant de Calais
Dr Françoise Sivignon
Vous aussi, réagissez ! magazine@medecinsdumonde.net
Présidente de Médecins du Monde
Au sommaire du N° 121 / hiver 2015-2016
Qui fait le journal ? Médecins du Monde — Journal trimestriel publié par Médecins du Monde France — 62, rue Marcadet, 75018 Paris – Tél. : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – Service donateurs : 0800 014 014 (N° gratuit) – Directeur de la publication France : Dr Françoise Sivignon – Rédacteur en chef : Thomas Flamerion – Maquettiste : Aurore Voet – Comité éditorial : Benoît Duchier, Luc Evrard, Alexandre Jalbert, Hugo Tiffou, Stéphanie Derozier – Rédaction : Thomas Flamerion – Ont collaboré à ce numéro : le Comité des Donateurs, les desks urgence, Afrique, Amérique latine, Asie, Europe de l'Est, Moyen-Orient, la direction des opérations France – Secrétariat de rédaction : Pauline De Smet – Crédit photo de couverture : Guillaume Pinon – Création maquette : Citizen-Press – www. citizen-press.fr – Tél. : 01 77 45 86 86 – Copyright : toute reproduction doit faire l'objet d'une demande écrite préalable. Ce numéro est tiré à 270 000 exemplaires et envoyé aux donateurs de Médecins du Monde, GC (Grande Cause) – ISSN 2429-2370 – Commission paritaire N° 1008H84740 — Fabrication : Koryo – 42, rue Pierre Valette 92 240 Malakoff – Imprimé sur papier 100 % PEFC.
Précarité P. 6
Manille P. 8
Délégation P. 10
10-31-1904
Médecins du Monde N° 121 — 3
panorama
L'image
en bref
France / En appui à son combat pour un accueil digne des migrants, Médecins du Monde a présenté l'exposition Ouvrons les portes à Paris. Vingt-cinq membres de la société civile – historiens, artistes, bénévoles, réfugiés – photographiés par Samuel Lugassy partagent leur expérience et leur savoir. Prouvant que la vie est plus belle, plus riche et plus humaine quand les portes s’ouvrent à l’autre.
En chiffres Durant les trois mois d’été 2015, les équipes de Médecins du Monde à Calais ont vu :
5 168
personnes en consultation médicale, infirmière ou de kinésithérapie.
602
960
personnes lors des maraudes organisées sur le camp.
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© Olivier Papegnies/Collectif Huma
personnes dans le cadre d’un accueil psycho-social.
Calais / Des droits pour les migrants
Côte d'Ivoire / Le droit des femmes
La situation sanitaire des quelque 6 000 migrants de Calais demeure extrêmement préoccupante. C’est pourquoi Médecins du Monde s'est joint au Secours Catholique pour déposer un recours devant le tribunal administratif de Lille, aux côtés de requérants soudanais, érythréens, irakiens, afghans, syriens. La Justice a reconnu la situation d'urgence dans le bidonville de Calais et les réponses insuffisantes apportées par les autorités publiques. Elle a contraint l'État à prendre des mesures rapides pour améliorer les conditions de vie de ces femmes, hommes et enfants exilés.
Lutter contre les inégalités de genre et les barrières sociales qui limitent l’accès à l’interruption de grossesse même dans les cas où la loi l'autorise. Permettre à chaque femme d'être suivie et soignée après un avortement à risque. Faire évoluer la législation pour éviter ces pratiques dangereuses... Autant de problémes évoqués lors d'un atelier réunissant à Abidjan les acteurs de nos programmes de prévention et de prise en charge des grossesses non désirées de Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Burkina Faso et Haïti. L'occasion d’échanger sur les difficultés rencontrées dans des contextes différents et de renforcer les compétences de nos équipes dans ce combat pour la liberté des femmes.
5 millions de femmes souffrent de complications suite à un avortement non médicalisé et
50 000 en meurent chaque année.
Yémen / Des soins malgré le conflit
Présent en République centrafricaine depuis le début du conflit, Médecins du Monde étend son action et appuie deux nouveaux centres de santé. Ce sont en tout six centres qui bénéficieront du soutien de nos équipes - trois à Bangui, la capitale, et trois dans des zones rurales. Outre l'accès aux soins de base et au suivi des grossesses, l'accent est mis sur l'aide aux victimes de violences sexuelles, particulièrement nombreuses en temps de guerre. Le personnel de santé est formé à identifier ces victimes, à les soigner et à les orienter vers une prise en charge juridique. Des campagnes de sensibilisation des communautés sont également menées à travers des messages radio, de l'affichage ou du théâtre de rue pour mettre fin à ces atrocités.
Durement affectée par les affrontements entre les rebelles houthis et la coalition qui appuie le gouvernement, la population yéménite a besoin de soins d'urgence. MdM lui vient en aide en appuyant trois hôpitaux ruraux du district de Sanaa, à l'ouest du pays. L'association fournit des équipements médicaux ainsi que des panneaux solaires pour pallier les problèmes d'électricité. Dans un contexte sécuritaire tendu, une base arrière a été ouverte à Djibouti, de l'autre côté du golfe d'Aden, afin d’acheminer par bateau des médicaments au Yémen.
© Valentin Fougeray
Le saviez-vous ?
La France compte près de 500 bidonvilles abritant 17 500 personnes.
© Sébastien Duijndam
Centrafrique / Lutter contre les violences
Le tweet
@20Minutes Médecins du Monde tire la sonnette d'alarme sur le manque de soins des migrants
Source : Rapport de l’Observatoire de l’accès aux soins en France, édition 2015 En savoir plus : http://bit.ly/1GeywPm
© Bruno Fert
Madagascar / Anticiper les catastrophes
Des sessions de formation permettent de diffuser les bons réflexes à adopter en cas catastrophe naturelle.
Les cyclones et les inondations sont très fréquents à Madagascar, où la population voit régulièrement ses habitations et ses récoltes détruites. Pendant six ans, Médecins du Monde a mené un programme de réduction des risques liés aux catastrophes naturelles dans le district de Vatomandry. L'association a ainsi participé à la formation d'un réseau d'une centaine de secouristes et d'une équipe d'urgence capable de porter secours aux victimes. Elle a également travaillé à renforcer la surveillance épidémiologique et la gestion des stocks de médicaments. Les cas de sous-alimentation, déjà fréquents dans certains villages de l'île en temps normal, se multiplient avec les pertes agricoles dues aux aléas climatiques. Avec les autorités locales, Médecins du Monde a donc mis en place un système de dépistage et de prise en charge des personnes souffrant de malnutrition.
Ukraine / Renforcer le système de santé
Depuis le début de la crise en Ukraine, la situation humanitaire à l'est du pays demeure alarmante, dans les zones contrôlées par le gouvernement comme dans les zones pro-russes. La région de Louhansk a accueilli plus de 200 000 personnes déplacées dont la majorité, âgées et handicapées, sont vulnérables et sensibles aux maladies chroniques. La population a besoin d'un soutien médical et psychologique. C’est pourquoi Médecins du Monde a décidé de fournir des médicaments et de mettre en place des cliniques mobiles pour appuyer les centres de santé qui sont débordés. Médecins du Monde N° 121 — 5
focus
précarité
L'essentiel La situation :
france /
Afin de venir en aide aux personnes non ou mal logées, les équipes de Médecins du Monde mènent différents programmes de proximité et les reçoivent dans nos centres d'accueil, de soins et d’orientation. Elles proposent des consultations médico-sociales et informent les personnes qui vivent à la rue, en squat, en bidonville ou les migrants en transit de leurs droits en matière de santé et d’hébergement. Elles témoignent également des difficultés rencontrées par les personnes en situation de précarité : épuisement, stress, mauvaise alimentation, problèmes d’accès à l'hygiène et de suivi des traitements, addiction, troubles mentaux, etc.
nos actions :
•
20 centres d’accueil, de soins et d’orientation en France.
•
34 programmes mobiles auprès des personnes en situation de précarité, non ou mal logées.
•
30 500 contacts réalisés au cours de ces actions de proximité en 2014.
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Difficile, lorsque l'on vit à la rue, de prendre rendez-vous chez le médecin, de consulter un dentiste ou de suivre un traitement. Et pourtant. Les violences, l'insalubrité, le manque de sommeil, la faim et le froid pèsent lourdement sur la santé des sans-abri. À Paris, où cette précarité augmente de manière alarmante, les salariés et les bénévoles de la mission SDF leur offrent soins, écoute et conseils.
U
n soir de novembre, dans le xie arrondissement. La camionnette de Médecins du Monde quitte le centre d'accueil, de soins et d'orientation (Caso) de Paris. À bord, deux médecins, une logisticienne, une assistante sociale et une accueillante. « Nous sommes nombreux aujourd'hui », sourit le docteur Paul Zylberberg, responsable bénévole de la mission. En temps normal, ils sont trois à assurer ces tournées, quatre soirs par semaine. « Il y a toujours au minimum un médecin dans l'équipe, ajoute-t-il, c'est essentiel. » À ses pieds, une trousse de médicaments de base, quelques kits d'hygiène, mais aussi trois thermos – de la soupe, du café et du thé – et quelques sandwichs « pour la convivialité ». Assurer un suivi médical Première étape de la tournée, la camionnette s’arrête devant le Panthéon. Assis près d’une grille d'aération, face au monument à la coupole fraichement rénovée, Philippe, 60 ans, s'étonne de revoir Médecins du Monde. C’est pour lui rappeler son rendez-vous d'ophtalmologie que l'équipe est passée. Handicapé suite à un accident vasculaire cérébral, Philippe souffre de très nombreux problèmes de santé, dont une cataracte. « Pour descendre du trottoir je suis obligé
© Jérôme Sessini/Magnum photos/MdM
Mal logé, mal soigné
de sonder le caniveau avec mon parapluie. Je n'ai qu'une jambe qui fonctionne alors il ne faut pas que je la casse. » Brandissant son ordonnance, il décrit le trajet qu'il empruntera le lendemain pour se rendre à l'hôpital. La camionnette repart, direction le sud de la capitale. Dans les cas les plus complexes, un bénévole de la mission peut accompagner le malade pour s'assurer qu'il bénéficie des soins dont il a besoin. Car il n'est pas rare qu’une personne sans domicile oublie son rendez-vous ou qu'un événement la contraigne à y renoncer. « Dans la rue, l'environnement est extrêmement perturbant. Il faut vivre avec l'agressivité, les bruits de circulation, les mauvaises conditions climatiques », explique Paul Zylberberg. Un milieu hostile, dangereux, où se développent et s'aggravent les troubles psychologiques. Un sans-abri sur trois en souffrirait.
Il n’est pas rare qu’une personne sans domicile oublie son rendez-vous ou qu’un événement la contraigne à y renoncer.
Chiffres 150 000
personnes sans domicile fixe en France dont 30 000 mineurs 89 % des sans-domicile reçus dans nos centres de soins n'ont pas de couverture maladie, quand 76% y auraient droit
43 % présentent un retard de soins 1/5 renonce à se faire soigner L'espérance de vie d’une personne sans abri se situe
entre 40 et 50 ans
Te, moignage Les conditions de vie extrêmement précaires exposent les personnes sans domicile à un fort risque de complications médicales.
Soigner et orienter Boulevard Auguste-Blanqui, sous les lignes aériennes du métro, une dizaine de personnes vivent dans des tentes. Ils sont originaires de Transylvanie. Alina, l'accueillante bénévole, parle roumain et assure la traduction. Selon les demandes, les médecins auscultent sur place, prennent la tension de l'un, donnent du paracétamol à un autre, distribuent des produits d'hygiène. « Je leur délivre des antalgiques simples, parfois un traitement antibiotique court pour les grosses angines par exemple, et du savon pour nettoyer les plaies », indique Patrick Bouffard, médecin bénévole. Les personnes qui souffrent de pathologies plus lourdes ou plus spécifiques sont orientées vers la permanence d’accès aux soins de santé (Pass) d'un hôpital, un dispositif dédié aux personnes en situation de précarité. C’est le cas d’un homme de 50 ans qui a mal aux dents. Faute de domicile et donc d'adresse, alors qu'il vit en France depuis 5 ans, il ne peut bénéficier de l'aide médicale d'État à laquelle il a droit. Il devra donc se rendre à la Pass bucco-dentaire de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. On lui remet une recommandation médicale pour faciliter son accueil. Elle permet également d’avoir un retour sur les soins prodigués. Il est presque minuit quand la camionnette
passe avenue du Maine, dans le xive arrondissement. Près de la gare Montparnasse, un jeune couple et leur bébé somnolent sur un matelas. Ils ont tous les deux 20 ans, la fillette un an et demi. Solveig Mattei, l'assistante sociale de la mission SDF, leur explique où et comment ils peuvent être aidés avant d'appeler le 115 pour leur trouver une solution d'hébergement d'urgence. Malgré le lancement du plan hivernal, ils resteront à la rue cette nuit. « Les places pour les familles sont rares. » Sur la fiche de suivi, Solveig note qu'il faudra repasser les voir. Après quelques heures de tournée, l'équipe regagne le Caso parisien. Une autre prendra la relève le lendemain, pour continuer à soutenir et accompagner ceux que, commente Paul Zylberberg « l'on voit tous les jours mais qui restent transparents. » Thomas Flamerion
Compléments web Retrouvez le rapport de l'Observatoire de l’accès aux droits et aux soins de la Mission France de Médecins du Monde : http://bit.ly/1WM4IMo
Hannah Yous,
co-responsable de la mission Bidonvilles en Seine-Saint-Denis
« L'errance forcée prive de suivi médical » « Longtemps considérés comme résorbés, les bidonvilles réapparaissent en France il y a 25 ans. Depuis, leur existence est niée par l'État qui préfère qualifier cette forme d'habitat indigne de campements illicites. Des personnes y vivent pourtant, au rythme des expulsions à répétition. Cette politique sécuritaire anéantit leurs efforts d'intégration et aggrave leur état de santé. Nos équipes ont rencontré un homme diagnostiqué pour une tuberculose. Il a vécu trois expulsions successives avant de pouvoir enfin commencer son traitement, six mois plus tard. Malgré la gravité de sa maladie, l'errance forcée le privait d'un suivi médical. En voulant disperser la misère et rendre invisibles les bidonvilles, c'est la vie de leurs habitants que mettent en danger les pouvoirs publics. » Médecins du Monde N° 121 — 7
focus focus
en images
, Une act ion ciblee ,
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Une meilleure prise en charge
familles En parallèle de son soutien auxMonde de démanteleurs, Médecins du s de illeur sensibilise et forme les trava des centres santé et le personnel médical de soins.
Rebuts des pays riches
Parmi les déchets électroniques ateurs, démantelés : téléviseurs, ordin stéréo s portables, systèmes hone télép 08 — www.medecinsdumonde.org … et home cinema, réfrigérateurs
t Médecins du Monde intervien au sein des communautés de recycleurs dans 4 zones urbaines pauvres de Manille.
« J'ai commencé par le recyclage des bouteilles avant de me mettre aux déchets électroniques parce qu'il y en avait de plus en plus. C'est le seul moyen pour nourrir la famille. » Samy, recycleur
Manille
Recycler sans danger
, Matieres toxiques Ces déchets ont des conséquences désastreuses sur la santé. Ils provoquent des maladies respiratoires, cutanées ou neurologiques et des cancers.
Chaque année, notre monde produit plusieurs millions de tonnes de déchets électroniques et électriques, les e-waste. Les Philippines en accueillent une grande partie, issus principalement du Japon et de Corée du Sud. C'est une source de revenus importante pour ce pays où 45 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour. Mais avec seulement deux centres de traitement, beaucoup de ces déchets sont pris en charge de manière informelle par « les recycleurs de Manille », sans qu’aucune législation protectrice n’encadre leur démantèlement. En manipulant des substances chimiques toxiques et des métaux lourds dangereux comme le mercure, ces personnes mettent en danger leur santé et celle de leur famille. Depuis 2012, Médecins du Monde intervient à Manille pour réduire les risques de contamination. Notamment en appuyant la création d’associations de démanteleurs au sein desquelles sont proposées des formations sur les dangers et les moyens de se prémunir. Masques, lunettes, gants et manchettes de protection sont également distribués et des aires dédiées au démantèlement sont ouvertes pour isoler les pratiques les plus dangereuses. Reportage photographique de Lâm Duc Hiên
Médecins du Monde N°121 — 09
de vous à nous
en bref
, A lire ! L'Adieu à l'humanitaire ? De Boris Martin, éditions Charles Léopold Mayer
Un plaidoyer pour que les ONG humanitaires défendent les spécificités qui font d'elles l'un des derniers contrepouvoirs à la puissance de l'État et de l’économie de marché.
, A voir !
Centrafrique : sortir de l'abîme Un webdocumentaire de RFI pour comprendre les enjeux de la guerre civile en Centrafrique, où Médecins du Monde travaille à rétablir l’accès aux soins.
Site : http://rfi.my/1LBB4Iq
Un regard sur l'épidémie Ebola Lauréat du prix Pulitzer du photoreportage 2015, l'Australien Daniel Berehulak a couvert la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest pour le New York Times.
france rhône-alpes auvergne
Délégation Rhône-Alpes Auvergne / La santé en milieu rural
L'enquête menée par Médecins du Monde dans les Combrailles, en Auvergne, auprès de plus de cent agriculteurs exploitants a révélé une détresse psychologique importante qui peut augmenter le risque de suicide. En cause : la surcharge de travail et des conditions de vie difficiles qui provoquent une anxiété importante et des insomnies. La pression administrative est également facteur de mal-être. Les contraintes pour obtenir les subventions sans lesquelles leurs exploitations ne pourraient pas s'en sortir financièrement sont énormes. « C'est un stress parce qu'on ne sait jamais comment il va falloir s'organiser pour tomber dans les clous », explique une agricultrice. Bien que relativement bonne, la santé des agriculteurs reste fragile. Parce qu'ils consacrent l'essentiel de leur temps à leur cheptel ou parce qu'ils sous-estiment leurs problèmes, certains d'entre eux tardent à se faire soigner. C'est pourquoi Médecins du Monde considère qu'il est urgent de renforcer la prévention, la détection et la prise en charge de la souffrance psychologique chez ces exploitants.
En chiffres 75 %
des agriculteurs déclarent que leur travail est fatigant nerveusement et 85 % affirment qu’il est fatigant physiquement.
6,5 jours
travaillés chaque semaine pour les agriculteurs rencontrés pour seulement 3,5 jours de congés par an en moyenne.
45 %
préfèrent attendre avant de rencontrer un médecin lorsqu'ils sont malades.
Coordonnées MdM Rhône-Alpes Auvergne 13, rue Sainte-Catherine 69001 Lyon / Tél. : 04 78 29 59 14 rhone-alpes@medecinsdumonde.net
Site : http://bit.ly/1zDnF8Z
Agenda 8 mars
© MdM
Journée internationale des femmes Médecins du Monde milite pour le droit à la santé de toutes les femmes et défend leur liberté de décider de leur vie, contre les inégalités de genre.
10 — www.medecinsdumonde.org
Vos questions Luce R., à Aurillac
© Benoît Guenot
Je viens de faire un don en ligne via le site de Médecins du Monde.
Comité des donateurs / L'accès aux soins en Seine-Saint-Denis Lundi matin, le comité des donateurs arrive au bidonville de Sarcelles. Livia, responsable de mission, et Myrina, médiatrice-interprète, nous accueillent et nous présentent les familles Roms. Celles que Médecins du Monde accompagne dans la prise en charge de leur santé. Parmi elles, un jeune homme atteint de tuberculose qu'il faut convaincre de poursuivre son traitement. Un peu plus loin, une jeune femme enceinte de jumeaux. La famille s'est opposée à l'IVG et, depuis, la grossesse n'est plus suivie. Livia appelle l'hôpital. Elle obtiendra une consultation d'obstétrique. Plus tard, au centre d'accueil, de soins et d'orientation (Caso) de Saint-Denis, c'est Nathalie, la coordinatrice, qui nous accueille. Son équipe reçoit 6 500 personnes par an. Nous admirons l'organisation et le grand professionnalisme des entretiens médicaux et sociaux. L'effort porte chaque fois sur l'ouverture des droits à une couverture santé et sur l'aiguillage vers les dispositifs publics de soins. Nathalie souligne le rôle essentiel des bénévoles dans le fonctionnement du centre. Elle insiste pour que nous fassions savoir que le Caso en manque…
Paule Champetier de Ribes, Sophie de Juvigny, Daniel Schlosser En savoir plus : http://www.journeedonateursmdm.org
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responsable du service donateurs
Partenariats/ La solidarité à portée de clic avec Lilo Médecins du Monde s'associe à Lilo, un moteur de recherche solidaire qui permet de soutenir financièrement des associations en leur reversant une partie des revenus générés par la publicité. En remplaçant votre moteur de recherche classique par Lilo, vous pouvez régulièrement distribuer le fruit de vos recherches en ligne sous la forme de « gouttes d'eau » aux projets humanitaires de votre choix. Les gouttes d'eau sont ensuite converties en euros. Sur Lilo, vous pouvez dès maintenant choisir de soutenir Médecins du Monde dans son com-
bat pour les migrants. Nos équipes leurs viennent en aide de l'Algérie à la Grèce, d'Istanbul à Calais. Elles se mobilisent pour leur offrir des soins, un soutien psychologique et les informer de leurs droits en matière de santé et d’accueil. Pour que votre prochaine recherche en ligne soit solidaire, rendez-vous dès maintenant sur lilo.org.
Posez votre question, Hélène Granville vous répondra ! donateurs@medecinsdumonde.net – 0 800 014 014 Médecins du Monde – Service donateurs 62, rue Marcadet 75018 PARIS
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Médecins du Monde N° 121 — 11
Monde tous médecins du
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FAIRE PLEURER UN ENFANT, CA PEUT LUI SAUVER LA VIE.
age pourquoi je m’eng
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Pour combattre ensemble l'injustice
Geneviève Remy, Remy vit et travaille Infirmière, Geneviève Nordeste, au Brésil, où depuis 44 ans dans lee congrégation religieuse elle est membre d'un Mulheres Brasileiras et de l'Articulação de participe à une mission (AMB). En 2007, elle de Médecins du Monde avec les volontaires s, et continue depuis Argentine à Buenos Aire on. iati soc l'as ir de souten
© Nicolas Moulard
« Au fil des ans, j'ai observé Médecins du ité Monde dans la multiplic de ses actions de n prévention, d'informatiole et de soins partout dansion monde, avec une attent spéciale envers les on femmes. Je confirme m engagement auprès des acteurs de cette association de solidarité internationale, dans leur combat contre toute forme d'injustice, pour la dignité et les droits i humains, et j'en tiendra compte au moment de » rédiger mon testament.
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