printemps kurde

SAMEDI 9 ET DIMANCHE 10 AVRIL 2011 N 84 ➥ 144 O

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L’ E S S E N T I E L , A U T R E M E N T.

BUSINESS DE LA GUERRE

La mise au pas manquée des armées privées Alors que les sociétés de mercenariat prolifèrent, la Confédération et le CICR ont conduit soixante d’entre elles à signer un «code de bonne conduite». Ses critiques le jugent «hypocrite». éditorial PAULINE CANCELA

DROIT INTERNATIONAL À LA CARTE

a Suisse s’engage dans la régulation des mercenaires. La belle affaire! Le projet unit un document international rappelant aux Etats qu’ils devraient, éventuellement, faire respecter les droits humains, et un code de «bonne» conduite, dûment signé par soixante entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP). Les lobbies du mégabusiness de la guerre ne manquent d’ailleurs pas de s’en vanter. Mais rien ne garantit que le code sera plus respecté que les innombrables chartes éthiques dont ces compagnies se sont déjà dotées.

En prime, une législation nationale est à l’étude. Le Conseil fédéral a soudain décidé de serrer la vis, alors qu’il avait renoncé en 2008 à légiférer. L’implantation à Bâle d’un holding lié à Aegis Defense Services, active en Irak et en Afghanistan, a provoqué ce retournement de veste.

L

Ces propositions helvétiques vont certes dans le bon sens, mais d’un pas timide. Le projet de loi fédérale visant à réguler l’établissement des EMSP en Suisse offrirait à la Confédération un «rôle précurseur» en la matière. Elle a bon dos, elle qui n’a pas voulu s’engager en faveur des experts onusiens chargés d’élaborer une convention internationale juridiquement contraignante. C’est que les grandes puissances occidentales ont émis des réticences à l’Assemblée générale. «Mercenaire», le mot serait trop fort… et dans ce cas, notre belle nation ne tranche pas, mais se dédouane admirablement.

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2•3

Déjà au XIVe siècle, les chiens de guerre suscitaient le mépris du Florentin Nicolas Machiavel. L’homme politique en redoutait l’usage pour leur manque de patriotisme et leur paresse guerrière. L’analyse fait sourire. Aujourd’hui, ils se battent avec un zèle vénal, encouragés par leurs employeurs à faire couler le sang là où un militaire «classique» coûterait politiquement trop cher à l’Etat qui l’emploie.

Toujours «affreux» – ainsi qu’on les a historiquement nommés –, ces guerriers n’ont disparu que pour mieux se réinventer. En échappant par la même occasion au droit international. La privatisation de la violence n’est pas, dans l’absolu, une idée nouvelle, mais sa mutation en mégabusiness est une conséquence directe du néolibéralisme ambiant. Les anciens hauts gradés devaient bien s’offrir une retraite dorée avec leurs nouvelles sociétés.

Au Sud, les grandes multinationales exploitent la faiblesse des institutions afin de réprimer ceux qui oseraient s’opposer à l’expropriation des terres à des fins mercantiles. Les «agents de surveillance» côtoient désormais les phalanges étasuniennes en Afghanistan ou en Irak. Quand ils ne sont pas recrutés par un tyran pour mater la révolution. Se cachant sous la bannière du soutien logistique militaire, ces nouvelles forces gorgent à discrétion les effectifs des armées officielles, limités parfois comme il se doit par les pouvoirs législatifs. La Suisse et ses alliés seraient-ils soudain frappés d’une cécité hypocrite?

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ACTUEL • REPORTAGE À DIYARBAKIR OÙ S’EXPRIME LE RENOUVEAU PRÉCAIRE DE LA CULTURE KURDE.

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EXPOSITION • «AUTOFICTIONS ET MYTHOLOGIES PERSONNELLES» ARPENTE LE TERRITOIRE DE L’INTIME

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DANSE • L’ESTHÉTIQUE SATURÉE ET CAPTIVANTE DU DERNIER SPECTACLE DU CHORÉGRAPHE GILLES JOBIN

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CINÉMA • WIM WENDERS APPROCHE L’ŒUVRE DE LA CHORÉGRAPHE PINA BAUSCH DE FAÇON INÉDITE

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INTERVIEW • L’ALBUM «MARBLE SON» OFFRE D’INTENSES POUSSÉES DE FIÈVRE ET CONFIRME JESSE SYKES

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PARTENARIAT

orienTales 13 et 14 avril 2011 – 20 h ALHAMBRA – GENÈVE Réservations : 079 467 22 21

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FOCUS

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

SOLIDARITÉ

BUSINESS DE LASÉCURITÉ: COMMENTMUSE MERCENARIAT • Les nouveaux soldats privés se déploient partout dans le monde, bénéficiant d’un vide juridique problématique au vu des violations dont ils sont parfois coupables. Un processus de promotion du droit international a été lancé par la Suisse. Mais l’expert de l’ONU taxe la démarche d’«hypocrite».

PAULINE CANCELA

Le mercenariat au sens strict est interdit depuis deux décennies. Pourtant, les sociétés militaires privées profitent à loisir d’un trou juridique béant, que ce soit en Irak, en Afghanistan, pour le compte d’un Etat ou d’une multinationale. Certaines sont tristement célèbres pour leurs violations des droits humains. Alors que l’urgence d’une convention internationale se fait sentir au sein des Nations Unies, presque soixante compagnies de néomercenaires – dont Xe (ex-Blackwater), Aegis Defence Services, DyncCorp – ont paraphé, de leur côté, un «Code de bonne conduite»1, chapeauté par la Confédération helvétique.

Taxé de «vaste opération de relations publiques» par l’Espagnol José Luis Gómez del Prado, expert à l’ONU, l’événement marquait le complément logique d’un processus international initié en 2005 par la Suisse et le CICR. Appelé «Initiative suisse», le projet a engendré deux textes: en 2010, le Code de bonne conduite qui s’adresse au secteur privé de la sécurité, et, en 2009, le «Document de Montreux», sorte de vade-mecum rappelant aux Etats leurs obligations existantes dans le droit international humanitaire.

Coordonné par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), le processus helvétique a négligé l’expertise onusienne sur la question, d’après José Luis Gómez del Prado. Président du Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires, il réfléchit à l’élaboration d’une convention internationale depuis six ans. Dans le cadre de l’Initiative suisse, déplore-t-il, «il n’y a pas eu de débat, alors que nous avons étudié des cas concrets de violations». Auteur de plusieurs rapports d’enquête – dont celui révélant les crimes de Blackwater en Irak –, l’expert estime que le projet suisse, sans être complètement stérile, n’en est pas moins «hypocrite». «L’Initiative suisse n’a pas su, ou n’a pas voulu, traiter le vide juridique existant dans la régulation internationale», écrit-il dans son dernier ouvrage2.

Code de conduite «hypocrite» Les entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP), rappelle-t-il, sont systématiquement impliquées dans des actes criminels, que ce soit dans le cadre de conflits armés ou lors d’opérations de surveillance. Alors que la Suisse se targue d’être une figure de proue en matière de régulation, ses nouveaux instruments légaux ne sont pas juridiquement contraignants. Ceci a suscité le scepticisme de M. Gómez del Prado, dont la connaissance du sujet est encyclopédique.

En substance, le Code de conduite s’inspire de chartes dont se sont dotées certaines entreprises comme Aegis. «Des règles éthiques élaborées depuis dix ans, qui ne sont jamais appliquées», précise-t-il. De fait, le Code ne fait que «reconnaître la légalité du marché de la sécurité et son objectif premier est clairement la préservation des intérêts des clients». La

TRAFIC D’INFLUENCE ET QUELQUES CHIFFRES > Xe (US): Blackwater jusqu’en 2009.

Rebaptisée à la suite des scandales en Irak. D’après un article de The Nation, datant du 15 septembre 2010, Xe aurait été rachetée par...Monsanto1. Cette information n’est toutefois pas confirmée. Signataire du Code. > Aegis Defence Services (UK): Fondée en 2004 par l’ancien lieutenantcolonel britannique Tim Spicer. Ce dernier dirigeait la SMP Sandline, qui a cessé ses activités la même année.

Connue pour ses exactions en Sierra Leone, «affaire Sandline» en 1998. Vient d’installer une succursale à Bâle. Signataire du Code. > MPRI (US): Military professionnal ressources Inc. Fondée par des anciens généraux du Pentagone. Achetée par L-3 Communications, accusée d’avoir violé les droits humains dans la prison d’Abu Ghraib. > KBR (US): Filiale de l’entreprise parapétrolière Halliburton jusqu’en 2007. L’ancien vice-président des EtatUnis Dick Cheney fut le PDG de 1995 à 2000. Principal fournisseur de support logistique du Pentagone. N’a pas signé le code. > Forza (PE): Plus grande entreprise de sécurité du pays. Impliquée dans des exactions dans le nord du Pérou pour l’exploitation minière. Fondée par l’actuel vice-président péruvien. Une des 600 filiales de Securitas international Suède (100 000 employés) depuis 2007. Protectas en Suisse. La maison mère n’a pas signé le code. PCA 1

Mercenaires de Xe (ex-black Water) intervenant en Irak. La société américaine ainsi que près de soixante compagnies de néomercenaires ont paraphé le Code de bonne conduite chapeauté par la Confédération helvétique. Une convention taxée de «vaste opération de relations publiques» par José Luis Gómez del Prado, expert à l’ONU. KEYSTONE preuve que le «très puissant» lobby de la sécurité a su «jouer son rôle».

Selon l’analyse du spécialiste onusien, ce sont d’abord et avant tout les Etats qui devraient porter la responsabilité des activités de ces entreprises.

Ce que le Document de Montreux, quant à lui, ne garantit pas puisqu’il n’est pas contraignant.

Andrew Clapham, professeur de droit international et expert dans le cadre de l’Initiative suisse, reconnaît que le Document de Montreux est insuffisant. Il souligne, en revanche, que la nécessité d’une législation internationale de l’ONU n’empêche pas le Code de conduite d’être utile. «Ce sont deux armes complémentaires.

Les Etats ont déjà des obligations, qu’ils ne respectent pas.

Il faut donc également responsabiliser les entreprises.» A terme, l’intérêt de la charte réside donc dans son apposition automatique à toute transaction liant une EMSP à un Etat ou à une multinationale. «S’il y a violation du Code, il y aura violation des termes du contrat», poursuit le juriste.

Reste que la portée juridique de l’Initiative suisse est trop restreinte. Une «lacune intentionnelle» que M. Gómez del Prado attribue au «fait que [l’Initiative suisse], depuis le début, n’a pas été l’objet d’un large processus de consultation (...). Au contraire, le processus a été lancé par le club des Etats au sein desquels réside et opère la nouvelle industrie de la sécurité: le groupe des pays occidentaux.»

Pas de système de contrôle Pour sa part, le politologue Xavier Renou (lire interview en page 3) pointe «un paradoxe hypocrite»: «L’ONU et le HCR font eux-mêmes appel à des mercenaires. Ce faisant, ils introduisent des armes très sophistiquées dans les zones de guerre.» Il estime dès lors que toute tentative de législation est forcément une campagne de communication: «La raison d’être de ces entreprises est justement de contourner le droit», souligne-t-il. En clair, elles exécutent le sale boulot que ni les Etats ni les multinationales ne peuvent assumer politique-

ment, «mais veulent continuer de pouvoir faire».

Les intéressés s’en défendent: selon le porte-parole du DFAE, Pierre-Alain Eltschinger, le Document de Montreux et le Code de conduite demeurent les premiers instruments de portée internationale. Le premier est certes un «pensebête qui ne réinvente pas la roue», mais néanmoins essentiel, note quant à lui Marçal Izard, porte-parole du CICR. D’après la Confédération, en effet, l’Initiative suisse, soutenue par une trentaine de gouvernements (occidentaux surtout), se veut «une contribution pratique et réaliste dont le seul but est de promouvoir le droit international humanitaire».

Or tout l’intérêt de la chose, qui est aussi son aspect le plus problématique, reste à faire: déterminer un système de contrôle. Comment s’assurer en effet que les contractants respectent le droit humanitaire sur le terrain? Les parties prenantes se sont donné dix-huit mois à compter de novembre 2010 pour élaborer et mettre en marche un tel dispositif.

De son côté, Amnesty aurait participé aux premiers travaux helvétiques, mais aurait vite quitté le navire. Signe que le projet est faible? S’il ne peut confirmer, le porte-parole Alain Bovard indique néanmoins que «cette Initiative doit être louée puisqu’il n’existe à ce jour aucune législation directement applicable à ces sociétés». Mais l’ONG regrette sa portée non contraignante, qui le cas échéant, aurait permis de poursuivre en justice les auteurs des exactions.

Un objectif que la Suisse ne poursuit visiblement pas pour le moment. Car si la Confédération ne figure pas parmi les Etats réticents à l’avancée du groupe de travail à l’ONU – parmi eux les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne –, elle s’est tout de même abstenue de voter sur le sujet lors de l’assemblée générale.

Officiellement, «la Suisse n’est pas opposée à un dialogue entre Etats sur l’élaboration d’un instrument au sein des Nations Unies, mais il doit se baser sur une large approbation internationale», indique Pierre-Alain Eltschinger.

UN FLOU STRATÉGIQUE Entre le «chien de guerre» enrôlé dans les plus obscures conditions et la très respectueuse recrue conscrite, il y a the contractor (l’agent contractuel). Ni combattant ni civil, ce soldat qui n’en est pas un, mais qui en a les apparats, échappe à toute définition. Ils se comptent pourtant par centaine de milliers dans les régions sensibles ou en conflits autour du globe. Plus d’un homme armé sur deux au Moyen-Orient est issu d’une firme privée, d’après le politologue Xavier Renou.

Depuis la guerre en Irak, la sécurité privée rapporte de gros bénéfices – M. Renou estime le marché à plus de 1000 milliards de dollars. Mais il est difficile d’obtenir des chiffres fiables, tant le secteur est opaque et se développe en pleine approximation éthique.

Le secteur ne tombe pas non plus sous le coup de la définition du mercenariat contenue dans la convention de l’ONU de 1989. En partie parce qu’elle est ou trop exhaustive, ou trop floue,

explique l’expert José Luis Gómez del Prado, mais également car le texte onusien ne dit rien sur les entreprises privées. Avec l’imprécision du droit, le minimum d’intrusion étatique dans les affaires du libre-échange rend le contrôle de leurs activités presque impossible. D’autant plus que ces sociétés sont fondées et gérées, dans leur grande majorité, par d’anciens généraux ou politiciens, dont les relations avec les gouvernements sont restées privilégiées. PCA

www.thenation.com/article/154739/bl ackwaters-black-ops

> Pour plus d’informations: www.business-humanrights.org/ .

En réalité, le DFAE verrait surtout d’un mauvais œil l’acharnement de M. Gómez del Prado dont la pratique serait trop agressive, d’après une source interne à l’administration. C’est donc un souci d’efficacité qui aurait conduit le département à promouvoir une démarche plus «soft».

N’empêche que M. Gómez del Prado remet en question toute la sincérité du projet. Notamment en vertu du fait que le gouvernement suisse était au courant que la société sud-africaine Meteoric, chargée de protéger l’ambassade à croix blanche de Bagdad, était impliquée dans un coup d’Etat en Guinée équatoriale. Et ce, bien avant l’éclatement du scandale en 2004. Ou au vu du nombre considérable d’EMSP connues pour leurs violations et signataires du code.

Et de mentionner le réseautage infini entre EMSP, gouvernements et multinationales: «Le Pentagone, confie-t-il, paye une entreprise comme Xe pour ses services en Irak, elle-même dirigée par d’anciens généraux.

Avec cet argent, les agents privés payent les rebelles pour obtenir divers avantages. En fin de compte, l’argent du Pentagone sera investi par les talibans dans l’achat d’armes, qui serviront, en dernier recours, à tuer des soldats américains... Et à qui achètent-ils les armes?»

Face à ce cercle vicieux, les nouveaux instruments légaux ont plutôt l’allure d’un «droit à la carte». I 1 Lire également nos éditions des 19 août et 9 novembre 2010.

2 José Luis Gómez del Prado & Helena Torroja Mateu, Hacia la regulación de las empresas militares y de seguridad privadas, Marcial Pons, Ediciones Jurídicas y Sociales, Madrid, 2011. (Trad. PCA)

LE COURRIER

FOCUS

SAMEDI 9 AVRIL 2011

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SOLIDARITÉ

SELER LES NOUVEAUXCHIENS DE GUERRE? Témoignage: victime de l’«Opération du Diable» Il a été espionné pendant des années, et il le serait encore, par une de ces fameuses Entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP). Alors qu’il luttait contre l’une des plus grosses entreprises minières d’Amérique latine, le leader écologiste péruvien Marco Arana a subi avec ses camarades, dit-il, une opération de surveillance digne des services secrets les plus organisés. C’était entre 2004 et 2006. D’après les victimes, la société militaire Forza (lire ci-dessous) aurait dirigé la mission, orchestrée par la compagnie d’extraction aurifère Yanacocha elle-même– dont les principaux actionnaires sont la Newmont Mining Corporation et la Banque mondiale.

Or ni les menaces de mort ni les promesses de pots-de-vin n’ont découragé cet ancien prêtre, aujourd’hui figure du parti écologiste national Tierra y Libertad, et son groupe d’activistes. Ils ont mis sur pied leur propre contre-offensive. L’histoire a fait l’objet d’un documentaire, The devil operation, présenté au Festival des droits humains à Genève1. De passage, le «père Arana» a confié au Courrier cette troublante expérience.

Manifestation le 20 août 2010 contre l’installation à Bâle de la société britannique Aegis Defence Services. En 2005, le marché de la sécurité s’évaluait à 100 milliards de dollars, rappelle le politologue Xavier Renou. «Il a forcément explosé depuis l’Irak et l’Afghanistan.» KEYSTONE

«Le mercenariat moderne sert à contourner les contre-pouvoirs» Aucune régulation internationale ne peut enrayer le phénomène des néomercenaires. C’est l’avis du politologue et militant français Xavier Renou, auteur de La privatisation de la violence*. Selon lui, l’émergence des entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP) prend en partie racine dans l’avènement du néolibéralisme dès les années 1970. Mais pas seulement. Outre le fait qu’il fallait donner au marché de nouveaux domaines de rentabilité, ce serait surtout la nécessité de contourner le droit qui a favorisé l’explosion de Blackwater, DynCorp ou encore Securitas AB. Entretien.

un personnel dont ils ont souvent euxmêmes financé la formation.

Je rappelle aussi que la compagnie Halliburton (qui détenait une filiale de sécurité KBR, ndlr) a été condamnée à trois ou quatre reprises pour surfacturation1.

Cela dit, privatiser les dépenses signifie privatiser les profits. Ce qui engrange d’énormes bénéfices... pour quelques-uns.

En 2005, le marché de la sécurité s’évaluait à 100 milliards de dollars. Il a forcément explosé depuis l’Irak et l’Afghanistan.

Vous ne croyez donc pas en l’utilité d’une convention internationale.

Les tentatives de légiférer ne sont pas forcément vaines, mais dépendent des rapports de force. Il est illusoire de vouloir contrôler le marché de la sécurité: plus il y aura de contre-pouvoir démocratique, plus il y aura une privatisation de tous les sales boulots que les gouvernements veulent continuer à pouvoir faire.

Privatiser certains services militaires ou de surveillance, en quoi est-ce un problème?

Xavier Renou: Lorsqu’un gouvernement envoie son armée nationale en guerre, il doit en assumer la responsabilité politique, et le droit peut s’exercer. Le recours aux EMSP introduit une distance entre le donneur d’ordres et les combattants, ce qui dilue cette responsabilité.

L’appel au secteur privé a clairement pour objectif de contourner les contrepouvoirs (le droit, les journalistes, les ONG, ndlr). Le contournement des décisions du Sénat aux Etats-Unis, par exemple. De cette manière, le Pentagone assure une présence militaire dans plusieurs zones, alors que le nombre de soldats réguliers mobilisables est limité. Pourquoi un Etat devraitil recourir à ces agents privés, si ce n’est précisément pour permettre qu’un travail non assumable soit fait?

D’après les partisans des EMSP, les normes actuelles sont d’ailleurs suffisamment contraignantes...

Oui, et l’avènement des contrats entre EMSP et clients témoignerait en outre d’une plus grande transparence.

En parallèle, le marché se régulerait de lui-même: les sociétés militaires «pourries» seraient écartées, car les plus gros clients sont des Etats démocratiques ou des multinationales dont les clients sont issus de pays démocratiques, condamnant de facto les pratiques illégitimes.

... pour réduire les dépenses publiques?

C’est le discours officiel. Or la plupart des agents de sécurité sont des anciens militaires qui cherchent dans le privé un meilleur salaire. En les contractant, les Etats payent en réalité deux fois plus cher

Une défense hypocrite?

Evidemment. Le contre-pouvoir peut facilement être intimidé, voire tué. La disparition inexpliquée du journaliste qui enquêtait sur l’ex-président de Polynésie française Gaston Flosse en est un exemple2.

Même les juges ont un pouvoir relatif, quand ils ne sont pas corrompus. Il leur faut une police compétente pour enquêter.

Quelle police internationale peut faire ça?

Quant aux forces du marché, elles n’ont pas empêché Coca-Cola d’assassiner des syndicalistes en Colombie3. La seule contrainte imposée est effectivement une plus grande transparence, qui se traduit par... davantage de dissimulation.

La segmentation de l’activité en est une conséquence. Ceci permet aux Etats et aux multinationales de faire des choses abominables sous couvert de multiples sous-traitants.

Quelle est la responsabilité des Etats quand les employeurs sont des multinationales?

Les gouvernements sont toujours impliqués, soit parce qu’ils sont fragiles, soit parce qu’ils sont complices. C’est toujours l’Etat qui décide d’autoriser ou pas la présence des agents contractuels sur son territoire.

En l’occurrence, les EMSP sont très actives dans les pays du Sud. Leur personnel chasse les contestataires, essentiellement pour permettre l’exploitation des sols par des compagnies comme Elf, Total, Chiquita... PROPOS RECUEILLIS PAR PCA *Xavier Renou (avec Philippe Chapleau, Wayne Madsen et François-Xavier Verschave), La privatisation de la violence, Mercenaires & sociétés militaires privées au service du marché, Agone, Dossiers Noirs, 2006, Paris.

1

Lire aussi Le Courrier du 4 mars 2006.

2

Le journaliste haïtien Jean-Pascal Couraud, dit JPK, a disparu en 1997. Juste avant sa mort, il aurait été étroitement surveillé par le Groupement d’intervention de la Polynésie.

3

Huit leaders syndicaux ont été assassinés en Colombie par des paramilitaires à la fin des années nonante.

Si les syndicats accusent l’entreprise Coca-Cola, celle-ci n’a pas été condamnée à ce jour.

Nord du Pérou, département de Cajamarca. Nom de code: «Opération du Diable». Cible: «l’enfer». But: mater la contestation. Le diable, c’est lui, Marco Arana. L’enfer? Son ONG environnementale Grufides, ainsi qu’il l’apprendra plus tard dans la presse.

«L’entreprise minière recourt aux paramilitaires depuis ses débuts en 1992», se souvient El cura, comme ils disent là-bas.

A l’époque déjà, le père Arana s’était battu contre l’expropriation des terres par Yanacocha.

Quand les problèmes liés à la pollution de l’eau surgissent en 2000, il lance une nouvelle lutte.

C’est à ce moment là que l’espionnage commence. «Ils ne m’ont jamais pardonné d’avoir soutenu les collectivités rurales», analyse le militant.

«A chacune de nos réunions, ils savaient où nous étions et de quoi nous avions parlé. L’entreprise nous surveillait complètement.» Jusqu’au jour où «ils» décident d’envoyer à nouveau des hommes armés, en septembre 2004, virer les activistes qui bloquaient l’accès à la mine. Une répression violente a suivi.

L’affaire reçoit alors un écho national. Mais les menaces de mort se succèdent, de plus en plus oppressantes: appels anonymes, lettres, filatures... Marco Arana dépose une première plainte au Ministère public pour persécution. En vain, faute de preuves.

Un policier est dépêché, «pour la forme». Soit! Le leader et son

Le leader écologiste péruvien Marco Arana. JPDS groupe décident de récolter des preuves par eux-mêmes: «Le risque était grand, mais nous n’avions pas le choix.»

Tout bascule en novembre 2006, lorsqu’ils bloquent un de leurs agresseurs. Une enquête officielle est ouverte.

«Lors de la perquisition, ils ont trouvé des tonnes de photos de nous, des copies de vidéos.» Et plusieurs rapports destinés à un certain «Pato», qui serait le directeur des opérations de l’entreprise de sécurité Forza, (un certain Aldo Schwarz2). Sur les murs, des codes militaires.

«C’est le même mode opératoire qu’avait utilisé l’Etat contre Abimael Guzmán3!» s’exclame Marco Arana.

Mais l’investigation s’arrête, «faute de preuves, encore une fois». Et de rappeler la corruption des autorités. «Une mine d’or, des politiciens importants, la Banque mondiale et des riches propriétaires... c’est la combinaison parfaite pour commettre des abus!»

A l’heure actuelle, les deux compagnies nient avoir été impliquées. Reste que le cas est pendant à la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), qui examine la responsabilité de la République du Pérou dans cette affaire.

Marco Arana, contraint à une vigilance de tous les instants, demeure confiant: «Nous avons pu lever le voile sur le plus grand réseau d’espionnage du pays. Sans moyens!» Il est croyant aussi: «Leur pouvoir réside dans le maintien de l’obscurité. C’est la lutte de David contre Goliath, mais Goliath ne gagne pas...» PCA 1 The devil operation, Stéphanie Boyd (Canada/Pérou 2010) 2

Cas répertorié sur le site http://www.business-humanrights.org

3 Leader de la guérilla maoïste arrêté en 1992.

La Fédération genevoise de coopération (FGC), qui regroupe une cinquantaine d’organisations de solidarité www.fgc.ch Nord-Sud, soutient financièrement, avec l’appui de la Ville de Genève, la rubrique «Solidarité internationale». Le contenu de cette page n’engage ni la FGC ni la Ville de Genève.

LIAISONS DANGEREUSES La société de sécurité Forza a été rachetée en 2007 par la multinationale Securitas AB, basée en Suède. Interrogée sur l’affaire, cette dernière répond que «selon notre enquête interne et les processus externes, il est prouvé que Forza n’est impliquée dans aucune violation». Par ailleurs, Securitas n’a pas souhaité signer le Code de bonne conduite, puisqu’elle «traite essentiellement avec des acteurs privés». Elle ne s’estime donc pas liée pareillement que Dyncorp ou Blackwater au droit international. En Suisse, Securitas AB détient la filiale Protectas. Celle-ci n’a pas voulu répondre à nos questions. PCA

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LE COURRIER

RÉGION

SAMEDI 9 AVRIL 2011

Des locataires congédiés en raison de loyers trop bas GENÈVE • Des habitant des Pâquis contestent la résiliation des leurs baux jugés dépassés par le bailleur.

«Votre bail ne correspond plus aux critères actuels du marché pour des objets similaires», telle est la raison évoquée par l’agence immobilière Alain Bordier & Cie SA dans la lettre de congé envoyée, le 29 mars, aux locataires des 5 et 7 rue de Zurich.

En clair: le loyer de ces habitants des Pâquis est trop bas, ils sont donc invités à quitter les lieux avant le 31 mars 2014.

Bien décidés à ne pas se laisser faire, les locataires d’une dizaine d’appartements ont déjà interpellé l’Association suisse des locataires (Asloca) pour contester cette demande de congé.

«Il s’agit d’un monstre juridique: la question du loyer est mélangée à celle de la résiliation des baux», déclare Christian Dandrès, avocat à l’Ascloca. Alors que la régie met en avant le motif des loyers trop bas pour justifier la résiliation des baux, aucune hausse du montant demandé n’est envisagée. Comment expliquer une telle contradiction?

Pour Christian Dandrès, la réponse est claire: le bailleur cherche à profiter d’une pirouette juridique. «Les congés économiques sont acceptés par le Tribunal fédéral pour autant que les nouveaux loyers proposés correspondent aux montants demandés par d’autres bailleurs pour des objets similaires. Le problème est que le Tribunal fédéral tranche sur des loyers cibles qui ne sont pas forcément respectés lors de la

contraction des nouveaux baux!» explique l’avocat de l’Asloca. En d’autres termes, par une telle procédure le bailleur évite une vérification dans les faits des montants demandés.

Christian Dandrès relève en outre que le propriétaire minimise les risques de conflit de loyer avec des nouveaux locataires: «Il y a environ cinq fois moins de contestation initiale qu’en cours de bail.» En cas de victoire du bailleur et sans contestation des nouveaux habitants, le loyer d’un trois pièces à la rue de Zurich pourrait ainsi passer de 800-900 francs à près de 3000 francs par mois.

Lancée à Genève il y a moins de cinq ans par la Zurich assurance, la pratique des congés économiques ne semble cependant pas s’être généralisée sur le canton. D’autant plus que la bataille n’est pas gagnée d’avance pour les bailleurs. «Il est très difficile de trouver des exemples de comparaison qui justifient un congé économique», signale Christian Dandrès. Résultat: l’Asloca a pratiquement gagné toutes ses contestations, à savoir plusieurs dizaines.

Les locataires des 5 et 7 rue de Zurich devraient envoyer leur requête à la commission de conciliation en matière de baux et loyers avant Pâques.

Hier, le responsable du dossier à l’agence immobilière Alain Bordier & Cie SA était injoignable. CÉLINE GARCIN

EN BREF ANTISÉMITISME

La Cicad reste vigilante Les actes antisémites en Suisse romande se sont montés à 104 pour l’année 2010, soit 50 de moins qu’un an auparavant. La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) reste toutefois inquiète pour l’année 2011, qui compte déjà deux cas graves. La grande majorité des cas recensés en 2010 (99) consiste en cas dits «préoccupants» selon la terminologie du Cicad. Il s’agit avant tout d’écrits sur internet, a indiqué hier l’organisation dans son rapport annuel. La Cicad a aussi comptabilisé cinq cas «sérieux», soit des actes tels que l’envoi de courriers d’insultes ou des graffitis visant les juifs. Enfin, aucun cas «grave» – des atteintes à l’intégrité des personnes ou des biens – n’a été recensé en 2010. Toutefois, la Cicad rappelle que deux actes «graves» ont déjà été commis depuis le début de l’année 2011. ATS

Sami Kanaan: un candidat qui met du vert dans sa rose CONSEIL ADMINISTRATIF (X) • Ecologiste convaincu, le candidat socialiste en Ville de Genève ne «s’est pas pour autant trompé de parti».

PHILIPPE BACH

Il est né au Liban, il a eu une scolarité cosmopolite et il a atterri au bout du lac un peu par hasard, en raison de son cursus universitaire. «Bref, je suis un vrai Genevois», sourit Sami Kanaan. Agé de 47 ans, le socialiste tente de se faire élire à l’exécutif municipal pour la première fois.

On dit parfois que les personnes qui n’ont pas un patronyme fleurant bon le terroir éprouvent de la peine à se faire élire?

«Pour ma part, j’ai toujours fait de très bonnes élections, sauf lorsque je me suis présenté pour la première fois au Conseil municipal; mais objectivement je n’étais alors guère connu et je manquais d’implantation associative.»

Sami Kanaan a accompli une double – et peu habituelle – formation universitaire. Il est diplômé en physique du Poly de Zurich et, en 1995, il a terminé une seconde formation en obtenant un DES en sciences politiques à l’université de Genève. Pourquoi ce double cursus? Pour deux raisons au moins. Tout d’abord, par atavisme scientifique: «A Zurich, lorsque je me suis engagé en politique, je me suis trouvé quelques lacunes en la matière; assez naturellement, j’ai eu un réflexe de physicien et je me suis tourné vers l’université pour les combler.» Ce qui l’a mené à Genève, où les cours étaient les plus adaptés à ses attentes.

Engagement et ténacité La seconde raison est plus politique. En physique, on est vite happé par l’industrie de l’atome, ce qui allait à l’encontre de ses convictions antinucléaires. Car, de fait, Sami Kanaan est un socialiste très vert. Il a notamment présidé la section genevoise de l’Association transports et environnement de 2003 à 2007. Et si on le retrouve dans de nombreuses associations à but social – le Groupe sida, notamment – ou défendant les droits humains – Amnesty –, c’est sur le dossier de l’environnement et des transports qu’il s’est fait une réputation de sérieux, d’engagement et de ténacité. Jusqu’à cofonder avec le radical Gabriel Barrillier le groupement interpartis Pro-Ceva.

«Mais je ne me suis pas trompé de parti, précise-t-il. J’aurai pu aller chez les Verts, mais lorsque je suis entré en politique dans les années quatre-vingt, ceux-ci n’existaient pas en l’état à Zurich, et surtout, sur le plan social, je me sens vraiment à ma place au PS, j’ai une fibre verte mais je suis d’abord socialiste.»

Ses premiers engagements politiques ont été en lien avec le conflit libanais et la création des Jeunesses internationales pour la paix à l’âge de 15 ans. «J’ai été profondément marqué par l’absence de service public au Liban», résume-t-il pudiquement. La vision de l’Etat de Sami Kanaan est relativement éloignée de celle des Verts, davantage séduits par une vision plus ré-

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SWISS PRESS

Le photographe du «Courrier» Jean-Patrick Di Silvestro primé La Fondation Reinhardt von Graffenried a décerné à Jean-Patrick Di Silvestro, photographe du Courrier, le prestigieux Prix Swiss Press Photo dans la catégorie «Portraits». C’est un cliché de Dunja Stanic et Robin Girod publié le 4 juin 2010 dans nos colonnes qui a été primé. Le tandem a monté une association – Rock This Town – qui se démène en Suisse romande pour la cause du rock.

CO/JPDS

Sami Kanaan, un homme de dossier un brin austère? «Je suis aussi et avant tout un homme du terrain», rétorque le candidat socialiste au Conseil administratif. JPDS gulatrice de l’économie que celle qui donne à l’Etat un rôle moteur en la matière.

A droite, si on reconnaît à Sami Kanaan et que l’on loue même ses qualités d’écoute ou de gestionnaire, on est évidemment critique sur le plan politique. «En tant que conseiller municipal, il était ouvert, mais on nous dit qu’en tant que magistrat il pourrait être davantage ancré à gauche», relève Jean-Marc Froidevaux, conseiller municipal libéral, qui se refuse toutefois à faire un procès d’intention et conclut par «on verra bien» teinté de mansuétude.

Un homme de l’ombre Après ses études, il a œuvré d’abord dans l’administration universitaire puis au sein d’une entreprise qui réalise des audits de collectivités ou de politiques publiques.

Il en résulte une image un peu technocratique du candidat socialiste. «J’ai aussi siégé dix ans à la Maison de quartier des Eaux-Vives», rétorque du tac au tac l’intéressé. «Je suis effectivement quelqu’un de méthodique, mais je suis aussi et avant tout un homme du terrain, il faut allier les

deux approches.» Et il a de l’humour: sur sa page Facebook, on trouve une caricature commise par Aloys qui ironise sur son charisme digne «d’une éponge». Depuis 2005, il est le bras droit de Manuel Tornare au Département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports. Un homme de l’ombre, donc. Même s’il a su redevenir un politicien en démissionnant de son poste à temps pour pouvoir mener en toute liberté sa campagne. Ce qui lui vaut le soutien de Maria Perez, conseillère municipale d’Ensemble à gauche: «Il est à la fois politique et à l’écoute, c’est quelqu’un que j’apprécie pour sa droiture.» De fait, il fait preuve d’une grande loyauté à l’égard de Manuel Tornare: «Dans les grandes décisions qu’il a prises, j’aurais agi de la même sorte».

En tous les cas, Sami Kanaan espère apporter un regard neuf. «Je me sentirai à l’aise dans plusieurs départements, explique-t-il, celui où j’ai travaillé mais aussi l’aménagement, même si je sais que Rémy Pagani devrait y rester, ou encore la culture, qui serait un défi que je me sens de relever.» I

LE COURRIER

VAUD

SAMEDI 9 AVRIL 2011

Jean-Claude Mermoud part à l’assaut du Conseil des Etats

LES ÉPINGLÉS

DANS LE TERRAIN

UDC • Elu ou pas à Berne, le ministre vaudois de l’Economie quittera le gouvernement. La majorité s’expose à un renversement par la gauche.

ON NÉGOCIERA POUR LE CONSEIL DES ÉTATS

Avec Jean-Claude Mermoud (à gauche) et Guy Parmelin, l’UDC présente un ticket destiné à attaquer les deux conseillers aux Etats rose-vert. ARC/JEAN-BERNARD SIEBER JÉRÔME CACHIN

Fédérales

Jean-Claude Mermoud déboule dans la course des 23 octobre é l e c t i o n s f é d é rales. A 58 ans, le conseiller d’Etat en charge de l’économie brigue un siège au Conseil des Etats, lors des élections d’octobre.

Jeudi soir, à la gare de Lausanne, le congrès de l’UDC vaudoise a opté pour un ticket composé de JeanClaude Mermoud et du conseiller national Guy Parmelin, par 78 voix contre 21 et 3 abstentions.

Attaquer la gauche «Ce ticket est celui de l’attaque de la gauche», explique le président Fabrice Moscheni avant le vote.

«Rassembleur, il a une chance certaine de ravir un siège à la gauche», celui du Vert Luc Recordon ou celui de la socialiste Géraldine Savary, élus tous deux au Conseil des Etats en 2007. La direction avait tranché

pour cette variante par 11 contre 5, précise le président face à la centaine de délégués réunis. L’autre variante présentée par la direction est un ticket avec Guy Parmelin et un candidat au National, à désigner: «une logique de nouveauté, pour profiler des candidatures» et «tirer la liste».

Le débat n’a presque pas lieu.

Un jeune délégué demande au ministre, dont l’arrivée au Gouvernement vaudois remonte à 1998, pourquoi il n’est pas aussi candidat au National. Réponse: «Comme membre d’un exécutif depuis de nombreuses années, j’ai une façon de faire de la politique qui correspond plus au Conseil des Etats.»

Deux locomotives Puis Gérald Nicod, blochérien affirmé, tente de lui faire une sévère remontrance, sur sa politique du logement. «Il a dit une énormité en proposant un «droit d’atteinte raisonnable à la propriété»

et j’aimerais qu’il s’en explique, parce que c’est le début du collectivisme!», lance Gérald Nicod sous les réprobations bruyantes d’une partie de la salle. «Parmi la liste importante de mesures pour augmenter le nombre de logements, celle-là serait la dernière à être appliquée, et à des conditions extrêment rigoureuses», réplique le ministre, placide. «Pour gagner le combat, il nous faut deux locomotives», reprend le député Laurent Chappuis en soutien au ticket Mermoud-Parmelin.

On est pressé, minuit approche. Le dépouillement des votes pour départager les 21 prétendants (pour 18 places) au Conseil national a pris plus d’une heure. Alors, quand Fabrice Moscheni propose ensuite un vote à bulletins secrets pour la question de la liste aux Etats, c’est toute la salle qui peste bruyamment, réduisant le président à accepter le vote à main levée. I

5

Dans la course aux Etats, le ticket UDC est en concurrence avec le ticket libéral-radical. «Nous partons à deux UDC pour ne pas provoquer un gaspillage des voix UDC qui, sinon, auraient pu se porter ailleurs, expliquait jeudi soir Jean-Claude Mermoud. L’objectif est de provoquer un ballottage au 1er tour et nous pourrons discuter pour le 2e tour. Je n’exclus pas de discuter dès maintenant déjà. Nous devons nous attaquer à nos adversaires politiques, pas entre nous.»

«Il est évident que nous allons entrer en négociation, comme nous l’avons toujours fait», réagit Catherine Labouchère.

«Sur le principe, il faudra bien trouver un terrain d’entente. On ne va pas se disputer à l’intérieur de la droite. Et puis, la politique est faite de surprises et de rebondissements; c’en est un et il y en aura d’autres», déclare la présidente des libéraux.

Emotion intense au congrès des libéraux, mardi soir à Morges. En plein discours de candidat aux Etats, le vétérinaire Jean-Marie Surer s’adresse soudain à l’ancien conseiller national Serge Beck, paysan: «Serge, tu te souviens, il y a quatre ans, un dimanche soir à dix heures, une brebis met la matrice

dehors. On s’est retrouvés tous les deux à pousser cette matrice ensanglantée de brebis. On s’est regardés droit dans les yeux. On a dit: «Ça, c’est de la politique! On reste dans le terrain!» S’ils se mettent à draguer l’électorat ovin, c’est sûr qu’ils vont pouvoir y passer tout leur temps, «dans le terrain». JC

L’ÉNERGIE D’UN EXPERT

Conçue pour limiter le siphonage de l’électorat du PLR par les Vert’libéraux, la liste «ECO2» a été présentée par Markus Reinhart devant le congrès de Morges, mardi. Le vice-président du Parti libéral a ainsi pu expliquer que «ce n’est pas après Fujikoma que cette liste a été créée». Ou encore: «Fujikoma est arrivé au mois de mars, mais nous avons prévu de longue date de faire cette liste.» Et la centrale de Mühlgereb, il en pense quoi? JC

SOUS LE PAVÉ, L’ATOME La sortie du nucléaire sera l’un des thèmes phares de la 2e Université de printemps de Solidarités. Avec, en point d’orgue, un déplacement pour la manifestation du dimanche 22 mai à la centrale argovienne de Beznau.

La veille, l’atome et ses dangers seront déjà au cœur d’un atelier consacré au lien entre capita-

lisme, productivisme et catastrophes. Le nucléaire vient même contaminer les débats consacrés aux luttes sociales, avec ce conférencier que le programme nous présente comme «réacteur» d’un journal espagnol. En son absence, sa rédaction évitera-t-elle la surchauffe?

AC

EN BREF CONTRE-PROJET

Oui au suicide assisté en EMS Le Gouvernement vaudois va obliger les EMS à accepter la pratique de suicides assistés dans leurs murs. Le contre-projet transmis hier au Grand Conseil instaure des limites précises à l’intervention des associations d’assistance au suicide dans ces établissements. Le contre-projet sera soumis aux électeurs en même temps que l’initiative d’Exit. Déposée en février 2009 munie de 14 000 signatures, elle demande que les résidents d’EMS recevant des subventions publiques puissent solliciter l’assistance au suicide. Le Conseil d’Etat estime que le texte d’Exit «tend à banaliser un geste grave dans un environnement sanitaire où le personnel se dédie à la protection de la vie» de ses résidents. Il propose au parlement de la rejeter et d’approuver une révision de la Loi sur la santé publique (LSP) en tant que contre-projet. ATS

JC/AC

PC FAMILLES

Les opposants en campagne

ANALYSE

La bataille pour 2012 est amorcée JÉRÔME CACHIN ET ARNAUD CREVOISIER

Si Jean-Claude Mermoud réussissait son entrée à la Chambre des cantons, il devrait quitter le Gouvernement vaudois, car la Constitution cantonale interdit un tel cumul. C’est une élection complémentaire qui se profilerait alors pour le remplacer au Château. Chef des députés UDC au parlement, Pierre-Yves Rapaz s’est d’ores et déjà déclaré «à disposition du parti» devant le congrès jeudi soir: il a retiré sa candidature au Conseil national pour confirmer sa volonté de succéder à Jean-Claude Mermoud.

Mais l’annonce du député Rapaz peut aussi valoir dans un autre cas de figure.

Car si Jean-Claude Mermoud ne décroche pas un siège de sénateur, il ne sera plus candidat au Conseil d’Etat: «Aujourd’hui, mon choix m’oblige à annoncer la fin de mon mandat au Gouvernement vaudois, expliquait-il après le congrès. C’est un vrai choix de carrière ou de fin de carrière. Si les Vaudois ne veulent pas de moi au Conseil des Etats, je vois mal comment ils changeraient d’avis pour le Conseil d’Etat.

Il y a encore un ou deux mois, je ne pensais pas à une candidature aux Etats: la réflexion portait sur un renouvellement de ma candidature au Conseil d’Etat vaudois ou bien, simplement, un arrêt de ma carrière politique.»

En quittant le Château, il est conscient du risque de fragiliser la majorité actuelle. «Dans une élection partielle, il n’est jamais évident de convaincre la majorité des électeurs de conserver l’équilibre existant. Mais cette question aurait pu aussi se poser lors des élections générales ou quelques mois après, puisque je n’envisage pas de passer le reste de ma vie au Conseil d’Etat. Il se pourrait que le parti passe par une période de disette.»

Que le départ de Jean-Claude Mermoud intervienne cet automne ou après les élections cantonales du printemps 2012, le risque est en effet réel pour l’UDC de perdre son unique siège au gouvernement cantonal. Elu pour la première fois en 1998, l’agriculteur d’Eclagnens est devenu un des piliers du Conseil d’Etat.

Aux dernières élections cantonales, il fut l’un des trois ministres, avec Pascal Broulis et Pierre-Yves Maillard, à être réélu dès le 1er tour. Toute la question est désormais de savoir si l’UDC pourra se doter d’un candidat au profil aussi rassembleur.

L’annonce de ce retrait place également les libéraux-radicaux dans l’incertitude pour 2012. Tenteront-ils, comme en 2007, de reconduire une liste à quatre comprenant un candidat UDC, même si celui-ci

n’est pas aussi populaire que Jean-Claude Mermoud? Ou au contraire lanceront-ils quatre candidats issus de leurs rangs?

Pour l’heure, on se refuse à tout pronostic du côté du PLR. «On ne va pas prendre des décisions hâtives et faire des déclarations superficielles. Il faut qu’on étudie tous les tenants et aboutissants dans les discussions avec nos partenaires, déclare Catherine Labouchère, présidente des libéraux.

L’objectif sur lequel tout le monde est d’accord, c’est de garder le canton à droite. A partir de là, on va bâtir une stratégie.»

Une chose est sûre, la droite devra jouer serré. Car le départ du poids lourd UDC peut être l’occasion pour la gauche de conquérir la majorité qu’elle convoitait déjà en 2007. «Avant, on était dans une équation assez difficile à résoudre. Maintenant, vu ce qui se passe à droite, une brèche s’est ouverte», estime Cesla Amarelle, présidente du PSV. «C’est une opportunité qui s’ouvre ici et nous souhaitons bien d’une manière ou d’une autre pouvoir en profiter», confirme Yves Ferrari, président des Verts.

Eprouvée lors des élections communales, une stratégie compacte PS-Verts pour 2012 est d’ores et déjà plébiscitée de part et d’autre. Des discussions auront lieu pour en déterminer les modalités. I

Libéraux, radicaux, UDC et milieux économiques ont lancé hier leur campagne contre les PC familles, soumises à votation le 15 mai. Ils estiment que cette nouvelle prestation sociale rate sa cible et dénoncent l’«impôt sur le travail» destiné à la financer. Les référendaires contre la Loi sur les prestations complémentaires cantonales pour familles et les prestations cantonales de la rentepont (LPCFam) ne contestent pas la rente-pont AVS pour les chômeurs âgés en fin de droit. Ils critiquent en revanche vertement l’introduction de versements mensuels aux familles de travailleurs pauvres. ATS

HÔPITAL RIVIERA-CHABLAIS

Un projet neuchâtelois retenu Un bureau neuchâtelois a remporté le concours d’architecture pour l’Hôpital intercantonal Riviera-Chablais Vaud-Valais. Il a été choisi parmi dix projets. Le nouvel établissement sera construit à Rennaz, près de la sortie d’autoroute de Villeneuve. Le jury a désigné «Soins et grand paysage», présenté par l’équipe pluridisciplinaire Geninasca Delefortrie - Groupe 6, à une majorité de trois quarts, a annoncé l’hôpital hier. Ce projet a été choisi pour «sa correspondance aux exigences fonctionnelles, économiques, écologiques, urbanistiques et esthétiques souhaitées». ATS

LAUSANNE

Fillette renversée par la police Une voiture de police a renversé hier une fillette de 4 ans et demi dans une rue piétonne du centre de Lausanne.

Elle roulait à basse allure, en urgence, sirène et feux bleus enclenchés, indique la police. La fillette, accompagnée de sa maman, a été légèrement blessée. ATS

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RELIGIONS

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

Viret,réformateur injustement méconnu LAUSANNE • Deux ans après les 500 ans de Calvin à Genève,Vaud fête le jubilé de son réformateur, qui a plus marqué son siècle que la postérité. On le dit proche de Calvin.Vraiment? Portrait historique. les thèses réformées et catholiques s’affrontent et la suprématie des premières est démontrée. «Les dés étaient bien sûr pipés», commente Karine Crousaz, rappelant notamment que l’évêque avait déjà fui.

Elle souligne le rôle primordial de Viret dans cette dispute alors qu’il n’avait que 25 ans. Il est bien «le» réformateur de Lausanne. Il assumera de 1537 à 1559 la charge de «premier pasteur» de la ville.

S’il fallait ne retenir qu’un élément de ces longues années, c’est peut-être son conflit avec les autorités bernoises qui ont mené à la démission de sa charge puis à son bannissement de Lausanne, répond Karine Crousaz. Car Viret rêve d’instaurer la même discipline sociale et religieuse qu’à Genève. Il a participé avec Calvin à la rédaction des ordonnances ecclésiastiques. L’Eglise genevoise peut aller jusqu’à excommunier les pécheurs et ceux qui contreviennent aux mœurs, jugés indignes de participer à la cène.

Bannissement

Pierre Viret, cuivre, tiré de: «Théodore de Bèze, Icones, Genève 1580, Bibliothèque cantonale vaudoise». DR RACHAD ARMANIOS

Les Genevois connaissent mal Calvin, pourtant le plus célèbre des réformateurs: tel était du moins le leitmotiv durant son jubilé en 2009, avec en toile de fond l’enjeu identitaire consistant pour les protestants à casser le «cliché» d’un personnage austère. Deux ans plus tard, un canton à côté, il ne s’agit pas de redresser l’image du réformateur Pierre Viret à l’occasion des 500 ans de sa naissance, mais déjà de le faire connaître. «Si tout le monde avait au moins une vague idée de Calvin, Viret me semble très méconnu des Vaudois», commente Karine Crousaz, maître assistante à la section d’histoire de l’Université de Lausanne, qui a consacré une thèse sur Viret et l’Académie lausannoise, ancêtre de l’Université.

«Au XVIe siècle, ce réformateur était connu dans toute la Suisse et la France. Ami de Calvin, il a été important pour la diffusion de la Réforme et ses œuvres ont été traduites dans plusieurs langues, dont l’anglais, l’allemand, l’italien et le néerlandais», poursuit la chercheuse. Mais ses livres ont quasiment cessé d’être réédités dès le XVIIe siècle.

Sa biographie la plus complète, celle de Jean Barnaud, a été publiée en 1911, pour le 400e anniversaire de sa naissance... «S’il a été oublié, c’est parce que, contrairement à Calvin et d’autres penseurs, il a moins cherché à élaborer une théologie systématique faite pour perdurer qu’à écrire pour ses contemporains, analyse Karine Crousaz. L’histo-

EN BREF

MGR HUONDER OBTIENT LE SOUTIEN DU PAPE COIRE Malgré la crise au sein du diocèse de Coire, Mgr Vitus Huonder bénéficie de l’entière confiance de Benoît XVI. C’est du moins ce qu’il déclare après s’être entretenu avec le pape. Conservateur, l’évêque de Coire est fortement contesté par les Eglises catholiques cantonales. «Le Saint-Père souhaite de la continuité dans le service» que Mgr Huonder accomplit, a indiqué hier l’évêché de Coire. Et d’ajouter que l’évêque est prêt à poursuivre sa mission épiscopale «aussi longtemps que Dieu et la santé le permettent». ATS

riographie l’a donc laissé dans l’ombre des Calvin, Zwingli, Farel ou Bullinger. L’un des enjeux du jubilé sera donc de mieux cibler la pensée de ce personnage, que l’on a classé peut-être un peu trop définitivement dans la ligne de Calvin (lire ci-contre).

Dans le même mouvement, l’attention des spécialistes de la Réforme se portera sur Lausanne, rétablissant un certain équilibre avec Genève qui a beaucoup été privilégiée.

Né à Orbe d’une famille modeste, Pierre Viret se destine à la prêtrise et part étudier à Paris, qu’il devra fuir, soupçonné d’être luthérien. De retour chez lui, il devient ministre en 1531, aidé par le Neuchâtelois Guillaume Farel tandis que la Réforme s’installe progressivement. On le retrouve ensuite à Neuchâtel, Payerne et Genève, chargé par les autorités bernoises de diffuser la nouvelle religion.

La dispute, moment clé En 1535, il participe avec Calvin à la Dispute de Rive qui fait basculer Genève dans le camp réformé.

Il remet ça un an plus tard lors de la Dispute de Lausanne, plutôt une répétition de celle de Berne en 1528, toutes deux s’étant découpées en dix thèses.

Le contexte historique est celui de la conquête bernoise du Pays de Vaud. Le commandant de l’armée bernoise occupe et annexe ces terres du Duc de Savoie alors que ses troupes partent défendre Genève contre les Savoyards. Berne imposera alors la Réforme en territoire conquis. Du 1er au 8 octobre 1536,

À TEMPS ET À CONTRE-TEMPS

Laïcité à la genevoise GUY MUSY*

Je viens de lire dans Le Courrier les propos d’un évêque catholique égyptien craignant que dans son pays le printemps arabe soit ravi aux jeunes qui l’ont fait naître. «On vit dans un pays qui veut écraser l’avenir», écrit-il. Et de dénoncer les «vieux» religieux tentés de rétablir leur pouvoir au détriment des forces vives, ouvertes à un réel changement. «C’est pourquoi, poursuit-il, je le dis, bien que je sois évêque, il faut séculariser la société.»

C’est le même refrain que je crois percevoir des minorités religieuses de notre pays. Elles ne souhai-

Mais les autorités civiles bernoises ne veulent pas de ce modèle en Pays de Vaud, fortes de la doctrine zwinglienne de l’Eglise d’Etat. Selon celle-ci, les magistrats gardent la haute main sur l’Eglise, le consistoire (il réunit des religieux et des laïcs) ne saurait donc exclure des fidèles de la cène. Le conflit a un grand retentissement puisqu’une grande partie des pasteurs vaudois et des professeurs de l’Académie démissionnent et quittent le territoire en signe de protestation contre le bannissement de Viret.

«Le réformateur est prêt à imposer ses vues quitte à en payer le prix fort, cet épisode est révélateur de son caractère volontaire et courageux», selon Karine Crousaz. Déjà avant l’adoption de la Réforme en pays de Vaud, il se forge de solides inimitiés, car ses prédications sont très sévères à l’égard des pratiques des prêtres. Au point d’être la victime de deux tentatives d’assassinat. S’il n’a pas la langue dans sa poche, ses contemporains disent pourtant qu’il est calme et doux de tempérament et qu’il a un grand talent de prédicateur.

Il est aussi un auteur prolifique et à succès, soucieux de vulgariser son propos pour le plus large public. S’abreuvant aux sources de l’histoire antique et des auteurs païens, il écrit en français quand beaucoup de théologiens préfèrent encore le latin, et recourt à des dialogues de même qu’à la satire, par exemple dans les Disputations Chrestiennes. «Son but est de convaincre les catholiques de se convertir et les réformés de mener une meilleure vie», explique Karine Crousaz. L’auteur développe également une virulente critique sociale (lire ci-contre).

A Lausanne, Viret joue un rôle crucial dans le développement de l’Académie, notamment en parvenant à ce que Théodore de Bèze y enseigne.

L’Académie, qui attire de nombreux étudiants et forme de nombreux pasteurs, fait de la ville un important centre de diffusion de la Réforme.

La seconde partie de sa vie est encore moins documentée que la première, selon Karine Crousaz.

Banni de Lausanne, il séjourne deux ans à Genève où il profite de publier de nombreux ouvrages. Puis il s’installe dans le sud de la France pour y exporter le modèle réformé genevois. En 1567, il s’établit à Pau, en Béarn, et devient le principal conseiller ecclésiastique de la reine de Navarre. Durant cette période française, il fut aussi président du Synode de l’Eglise réformée, preuve de l’importance de son rang institutionnel. En 1569, à l’occasion d’une guerre contre la souveraine du Béarn, il est fait otage, puis libéré. Il décède en 1571, probablement de la peste, peut-être à Pau. «On ne sait même pas où il a été enterré», conclut Karine Crousaz. I

tent pas qu’un statut particulier privilégie les Eglises dites historiques. Elles demandent que toutes les dénominations puissent vivre en paix, sur un pied d’égalité, dans un même espace démocratique. Le premier pas à faire en ce sens serait de supprimer toute discrimination. A commencer par celle dont souffrent les musulmans de Suisse, un pays dont la majorité de citoyens contestent la construction des minarets.

Pour avoir pris part aux travaux d’une commission réfléchissant sur un projet de la future Constitution genevoise, j’ai été agréablement surpris que mon Eglise adopte le point de vue de Mgr Qolta, l’évêque égyptien cité plus haut. Dans ses propositions aux constituants genevois, l’Eglise catholique romaine ne remet pas en question la laïcité de l’Etat qui doit permettre à tous les habitants de ce canton de professer librement leurs croyances et même de les exprimer publiquement. Pour autant, bien sûr, qu’elles respectent l’ordre public et les droits fondamentaux inscrits dans la Charte des Droits de l’Homme. Tout au plus, elle demande que

Charge contre les inégalités sociales «Pierre Viret était révolté, scandalisé par les injustices sociales», rapporte l’historienne Karine Crousaz. Parmi les traits particuliers de la pensée du réformateur vaudois, sa conception des questions économiques et sociales est remarquable.

D’une part parce qu’elle le distingue de Calvin, montrant par là que les historiens l’ont peut-être trop vite catégorisé dans la ligne fidèle du réformateur de Genève. Et d’autre part, parce que la radicalité de son discours résonne de façon étonnante dans un XXIe siècle où les écarts entre riches et pauvres ne cessent de se creuser.

Pour Viret, la cupidité et le désir d’accumuler des richesses sont la racine de tous les maux de la société. Selon lui, la conséquence des disparités économiques est la destruction de l’ensemble du corps social, riches compris. Dans Le Monde à l’Empire et le monde demoniacle, livre clé pour comprendre les attentes de Viret à l’égard des autorités civiles, l’auteur rappelle que les richesses d’Asie ont fini par détruire l’Empire romain.

Puisant encore dans l’Antiquité, il loue les lois somptuaires interdisant de dépenser ostensiblement son argent. Elles empêchent les gens de se ruiner tout en réduisant l’attrait d’accumuler des richesses. Leur concentration dans les mains de quelques-uns et l’appauvrissement consécutif du reste de la collectivité sont ainsi évités. Viret a des attentes très grandes envers les autorités civiles pour qu’elles contrôlent le train de vie de leurs sujets. Or des lois somptuaires existent en Pays de Vaud depuis 1536, mais ne sont pas appliquées, s’énerve Viret, qui y voit le signe de la corruption et de la cupidité des magistrats civils. Viret attaque aussi les nombreux impôts qui écrasent le «pauvre peuple», en particulier la dîme.

Plus généralement, Viret critique les valeurs de ses contemporains qui glorifient les riches et déshonorent les pauvres.

Pourtant, être riche est en soi malhonnête: il devrait sauter aux yeux de n’importe qui qu’il est impossible d’accumuler des biens considérables sans écraser ou tromper autrui, avance-t-il. Les richesses sont ensuite dangereuses et mauvaises parce qu’elles corrompent leur possesseurs.

Viret, qui oppose richesses spirituelles et matérielles, loue la pauvreté volontaire.

Aue contraire de Calvin. Pour lui, Dieu distribue les richesses matérielles. Le croyant ne doit pas s’opposer au plan divin. RA

Source: Karine Crousaz, «Le rôle des autorités politiques dans la création des inégalités sociales.

Le Monde à l’Empire de Pierre Viret (1561)», dans Richesse et pauvreté dans les Républiques suisses, Actes du Colloque international tenu à Lausanne du 23 au 25 novembre 2006, André Holenstein, Béla Kapossy, Danièle Tosato-Rigo et Simone Zurbuchen (éd.), Genève: Slatkine, 2010, pp. 21-32.

Pour le programme du jubilé, lire Le Courrier du 22 mars ou: http://pierreviret.com/

l’Etat puisse établir un partenariat avec les Eglises et autres associations religieuses, comme il le fait déjà avec certains partenaires sociaux. Ces groupes d’inspiration religieuse ou spirituelle peuvent favoriser la paix citoyenne et subvenir aux besoins de la collectivité quand l’Etat n’est pas en mesure de les satisfaire.

Nous n’avons donc aucune intention de nous référer à notre histoire pour afficher dans l’ordre public une quelconque suprématie religieuse. Même si les statistiques pouvaient nous donner quelque raison d’agir ainsi. Certains d’entre nous expriment même de sérieuses réticences à la perspective d’introduire dans nos établissements scolaires officiels des cours de science religieuse. Tant ils sont soucieux de la qualité et de l’objectivité de cet enseignement.

Ce qui ne signifie pas que l’école ne doit pas lutter contre toutes les formes d’analphabétisme religieux.

Mais avec respect et compétence.

Vive donc la laïcité positive, ouverte et intelligente!

A la genevoise? I *Frère dominicain. Retrouvez sa prochaine chronique le 14 mai.

LE COURRIER

SUISSE

LA LIBERTÉ • SAMEDI 9 AVRIL 2011

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Edipresse et Tamedia réunis dès 2011 PRESSE ÉCRITE • Prévue au début 2013, la fusion Edipresse-Tamedia sera finalement bouclée cette année.

Une accélération justifiée notamment par un «potentiel conflit d’intérêts».

PATRICIA MICHAUD

Investir immédiatement Profitant du fait que, «pour la dernière fois, les résultats en Suisse figurent au bilan d’Edipresse» – dès 2012, ils seront communiqués par Tamedia –, le directeur Tibère Adler a tenu à louer les nouvelles formules mises en place par plusieurs titres du groupe, et tout particulièrement «Le Matin Dimanche». Dès le mois prochain, le seul journal dominical romand sera d’ailleurs enrichi d’un troisième supplément magazine, nommé «Lifestyle». A l’avenir, Edipresse se concentrera sur les magazines, internet et l’immobilier. La société a déjà prévu le lancement de nouveaux périodiques en Russie, en Pologne et en Asie, selon M. Adler.

Revenant pour sa part sur l’accélération du rachat de son entreprise par Tamedia, le président d’Edipresse a expliqué qu’elle était justifiée par la crainte d’«un potentiel conflit

TROIS QUESTIONS À...

Thierry Mauron > La publication des résultats 2010 d’Edipresse intervient deux jours après celle du groupe Ringier – qui a triplé son bénéfice – et quatre jours avant celle de Tamedia.

L’occasion de faire un bilan intermédiaire de l’état de la presse avec Thierry Mauron, le nouveau directeur du groupe St-Paul, qui édite «La Liberté».

CHARLES ELLENA

Coup d’accélérateur dans le rapprochement Edipresse-Tamedia: le groupe de presse alémanique bouclera le rachat de son concurrent romand cette année déjà, alors que la reprise des 49,9% restants était initialement prévue pour le 1er janvier 2013. Les synergies entamées en 2009 se sont développées «mieux et plus vite que prévu», a souligné hier à Lausanne le président de l’entreprise qui édite notamment «Le Matin» et «24 heures». «D’ailleurs, nous pouvons déjà constater leurs retombées positives sur les résultats», a poursuivi Pierre Lamunière, qui dévoilait devant la presse les chiffres 2010.

Alors qu’en 2009, année à marquer d’une pierre noire pour la presse européenne et mondiale, il avait enregistré une perte de 32 millions de francs, le groupe a bouclé le dernier exercice annuel sur un bénéfice net de 30,6 millions. Même si leur sortie du rouge était prévue, M. Lamunière a estimé que ces chiffres constituent «une bonne nouvelle». Avant de préciser que la hausse est confirmée par tous les indicateurs économiques. Le chiffre d’affaires du groupe – hors activités conjointes avec Tamedia – s’est ainsi hissé à 180,2 millions (+1%) et la marge opérationnelle (EBITDA) est passée de 55 000 à 12,2 millions de francs. Quant à l’endettement net, qui atteignait 166,3 millions en 2009, il a chuté «à zéro» (2 millions pour être précis), a précisé le président.

1. Les résultats de Ringier et Edipresse reflètent-ils la santé de la presse suisse?

La situation s’est en effet améliorée l’année passée, notamment grâce à la reprise des volumes publicitaires. Les bons chiffres sont aussi à mettre sur le compte de la rationalisation des économies industrielles, qui portent enfin leurs fruits. Le prix du papier a par exemple baissé. Chez St-Paul, nous entamons donc 2011 très confiants. La suite est plus difficile à prévoir, vu la volatilité ambiante...

2. Edipresse et Tamedia accélèrent leur Le président d’Edipresse Pierre Lamunière (à gauche) et son directeur Tibère Adler profitent d’un très bon résultat 2010 pour accélérer le rachat de leur entreprise par Tamedia. KEYSTONE d’intérêts» entre les deux groupes. En cas de finalisation de la transaction au début 2013 seulement, le prix de rachat de la troisième et dernière tranche du romand aurait été lié à sa rentabilité en 2012. «Or nous voulons avoir la possibilité d’investir dès maintenant dans des projets porteurs à long terme», qui pourraient avoir des impacts négatifs sur la marge à court terme, a précisé M. Lamunière.

Pour mémoire, lorsque les deux groupes se sont mis d’accord, il y a deux ans, sur leur rapprochement, ils ont convenu du calendrier suivant: acquisition en 2010 par Tamedia de 49,9% du capital-actions de la société PPSR (qui gère l’essentiel des activités médias d’Edipresse en Suisse), puis augmentation de 0,2% au début 2011 de cette participation. Au total, ces deux tranches ont coûté 207 millions. La troisième tranche, elle, sera payée partiellement en espèces – entre 270 et 330 millions de francs en fonction de l’évolution de PPSR – et

partiellement en actions nominatives, à hauteur de 250 000, «soit une valeur totale de 30 millions au cours actuel», selon Pierre Lamunière.

Les syndicats veillent Très complet lors de son exposé des montants impliqués dans la transaction, le président de la société vaudoise s’est montré moins disert en ce qui concerne la mise en pratique concrète et les conséquences de cette fusion. Pour l’instant, les deux groupes se contentent d’annoncer vouloir réaliser de nouvelles synergies dans le domaine des services, investir dans de nouveaux médias et développer les médias existants. Le président de Tamedia Pietro Supino indique ne pas non plus pouvoir donner de détails sur un calendrier. Mais les choses pourraient bien s’éclaircir mardi prochain déjà, lorsque le groupe alémanique réunira à son tour la presse pour lui révéler ses résultats 2010.

Dans l’intervalle, les syndicats Impressum et Syndicom avertissent: ils ne toléreront pas une vague de licenciements telle qu’en a connue Edipresse en 2009. Des craintes que tente d’apaiser M. Supino. «Il faut faire la différence entre les activités de terrain, où il y aura plutôt des créations de postes liées aux créations de nouveaux médias, et les activités administratives; là, il y aura plutôt des réductions de postes liées aux synergies. Au final, il faut plutôt compter sur une augmentation du nombre d'employés, y compris en Suisse romande.»

Et du côté des chefs? S’il a souligné que le patron d’Edipresse Suisse Serge Reymond, le directeur éditorial Eric Hoesli et lui-même conserveraient des fonctions dirigeantes, Pierre Lamunière n’a pas évoqué le sort de Tibère Adler. Tous les yeux se tournent donc vers la conférence de presse de mardi, qui pourrait réserver son lot de surprises. I

fusion, cinq journaux romands lancent un cahier commun; quid de la diversité?

Si ces cinq journaux régionaux utilisaient uniquement des dépêches d’agence, la diversité serait encore moins grande! Quant au rapprochement Edipresse-Tamedia, je ne pense pas qu’il posera un problème de diversité, car les centres d’intérêts ne sont pas du tout les mêmes à Lausanne ou à Zurich! Par contre, il est clair que de telles fusions entraînent la création de pools publicitaires puissants, ce qui pourrait déstabiliser les journaux indépendants tels que «La Liberté».

3. A propos d’indépendance, justement: sera-t-il possible pour «La Liberté» de la conserver durablement?

La conservation de cette indépendance est un axe prioritaire de notre stratégie. Nous ne prévoyons pas l’intégration dans un grand groupe de presse! La situation financière de St-Paul est saine, donc nous ne sommes pas dans une situation d’urgence.

A moyen terme, nous devrons néanmoins trouver les moyens d’assurer la pérennité du groupe grâce à de nouveaux partenaires.

Nous privilégions la piste fribourgeoise.

PROPOS RECUEILLIS PAR PMI

Le rehaussement du barrage contesté

GRIMSEL • La surélévation du barrage de 120 à 143mètres suscite des oppositions.Pour les organisations écologistes,elle ne sert pas à produire plus de courant mais à faire gagner davantage d’argent à l’exploitant.

PIERRE-ANDRÉ SIEBER

Mises sous pression depuis la catastrophe de Fukushima, les organisations écologistes qui s’opposent au rehaussement du barrage du Grimsel persistent et signent. Comme elles l’ont fait savoir hier, elles refusent la surélévation du barrage de 120 à 143 mètres que souhaite l’exploitant de l’ouvrage, les Forces motrices de l’Oberhasli (KWO).

«Nous sommes opposés à cette surélévation car elle ne sert pas à produire plus de courant, ce qui est mentionné dans le rapport des KWO», explique à «La Liberté» Urs Eichenberger, président du groupe d’opposition Grimselverein et natif de la région. «On ne va donc pas

remplacer une centrale nucléaire avec ça! Mais aussi parce qu’augmenter le volume du lac contrevient aux normes de protection de la zone jugée d’importance nationale.»

Mais n’est-ce pas important d’accroître la capacité de manière à pouvoir turbiner davantage quand la demande en courant électrique se fait sentir?

«C’est surtout une volonté de faire plus d’argent qui motive les KWO», rétorque M. Eichenberger. «Leur but est de pouvoir turbiner quand le prix du courant est élevé.» S’il y a opposition à la surélévation du barrage, les deux autres projets ont l’heur de plaire au Grimselverein. Le premier – baptisé Tandem – vise à aménager deux

centrales souterraines supplémentaires à Innertkirchen et Handeck, ce qui augmenterait la puissance de 150 et 90 MW. Tandem en est à la demande de concession et n’a pas suscité d’opposition. Le second (Grimsel 3) consiste à aménager une installation de pompage – turbinage vers les lacs de Räterichsbodensee et Oberaarsee.

Gain de puissance: 600 MW. Là aussi, pas d’opposition au stade de la demande de concession.

«Ce sera au Grand Conseil d’octroyer trois concessions distinctes, une par projet de modification», précise Christian Albrecht, secrétaire général de la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie du canton de Berne.

«Si les oppositions à la surélévation du barrage ne sont pas justifiées, alors commencera le chemin juridique, avec recours au Tribunal cantonal puis au Tribunal fédéral.»

A noter que la Direction des travaux publics, des transports et de l’énergie donnera une information la semaine prochaine sur les oppositions. Celles-ci ne sont pas encore dans ses mains, le délai de recours s’éteignait en effet hier soir à minuit. C’est la commune de Guttannen, où les KWO ont leur siège, qui doit les transmettre au canton.

Si l’effet Fukushima n’a pas pesé sur la décision du Grimselverein et des autres associations opposées, il semble qu’il

en va autrement pour le Parti socialiste ainsi que les Vert’libéraux bernois qui voient d’un œil favorable le triple projet des KWO. Les Verts seraient aussi bien disposés. Si les trois demandes de PUBLICITÉ

concession aboutissent, l’énergie gagnée atteindra 70 GWh, soit l’équivalent des trois quarts du parc éolien suisse. Ou de quoi alimenter 8750 ménages équipés d’un boiler électrique. I

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SUISSE

LE COURRIER

LA LIBERTÉ • SAMEDI 9 AVRIL 2011

Le chômage des jeunes en net recul ASSURANCE-CHÔMAGE • La conjoncture aidant, le nombre de chômeurs a sensiblement diminué en mars.

La statistique ne tient pas encore compte des personnes arrivées en fin de droit à la suite de la révision de la loi.

Serge Gaillard

Daniel Lampart

> chef de la Direction du travail au seco

> économiste en chef de l’USS

Le recul du chômage est sensible. Est-ce un phénomène purement saisonnier?

Pas seulement. Le bâtiment et les agences de travail temporaire réagissent toujours positivement à l’arrivée du printemps, mais près de la moitié de la diminution du chômage est due à la bonne conjoncture.

Preuve en est que le nombre de places de travail vacantes continue à augmenter. La révision de la loi sur l’assurance-chômage a pu jouer un certain rôle dans le fort recul du chômage chez les jeunes. Depuis le 1er avril, les moins de 25 ans ne peuvent plus toucher que 200 indemnités journalières contre 400 par le passé. Ils ont donc été soumis à une forte pression pour trouver un emploi rapidement.

Justement. Quelque 15 000 chômeurs viennent d’arriver en fin de droit à cause de la révision. Se dirige-t-on vers une baisse artificielle du taux en avril?

La conjoncture continuera à jouer un rôle positif en avril. Indépendamment de ce phénomène, il est vrai que la diminution du taux de chômage sera amplifiée par l’augmentation subite du nombre des personnes en fin de droit. Je rappelle néanmoins que les personnes en fin de droit peuvent continuer à bénéficier du soutien des conseillers en placement au sein des ORP. Comment va évoluer la situation au cours de ces prochains mois?

Nous pensons que la croissance va s’affaiblir cet été à cause de l’appréciation du franc qui exerce une forte pression à la restructuration sur les entreprises. Il faut aussi s’attendre à un affaiblissement du tourisme. En ce qui concerne le taux de chômage, nous tablons sur une stabilisation à 3,2% cette année et une légère remontée à 3,3% en 2012. CIM

EN BREF

LA FIN D’UNE MESURE DISCRIMINATOIRE ITALIE-SUISSE L’Italie a levé une mesure discriminatoire à l’égard de la Suisse dans le domaine des marchés publics, a annoncé hier le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). Le Conseil fédéral s’est félicité de cette décision. En vertu d’une mesure décidée en 2000, les sociétés de pays considérés comme des «paradis fiscaux», dont la Suisse, étaient obligées de demander une autorisation auprès du Ministère italien des finances pour participer à un marché public dans la Péninsule. ATS

PLAIDOYER POUR LES LIGNES SOUTERRAINES PAYSAGE Les lignes à haute tension devront être enfouies lorsqu’elles traversent des paysages dignes de protection, même s’ils n’ont qu’une valeur «moyenne». Le Tribunal fédéral donne un signal dans ce sens en approuvant un recours de la commune de Riniken (AG). ATS

Le recul du chômage va-t-il atténuer les effets de la révision de la loi?

Ce recul est essentiellement saisonnier et il touche très peu les chômeurs de longue durée, c’est-à-dire les personnes qui ont perdu leur emploi depuis plus d’une année.

Leur niveau est historiquement élevé. Ils sont plus de 30 000, ce qui correspond à près d’un quart de l’ensemble des personnes inscrites au chômage. Or ces chômeurs de longue durée seront les premières victimes de la nouvelle loi puisqu’elle réduit la durée du versement des indemnités journalières. On en verra les effets dans la statistique qui sera publiée le mois prochain.

Le 1er avril, plus de 15 000 personnes ont perdu leurs droits aux indemnités. PHOTOS KEYSTONE CHRISTIANE IMSAND

«Nous avons eu de la chance de faire entrer en vigueur la révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI) pendant une période aussi favorable», s’exclame Serge Gaillard, chef de la Direction du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). La situation du marché du travail s’est en effet sensiblement améliorée. Selon les chiffres publiés hier par le seco, le taux de chômage est passé de 3,6% en février à 3,4% en mars. La baisse a touché l’ensemble des cantons. Elle est particulièrement marquée dans les cantons romands ainsi que chez les jeunes de 15 à 24 ans. On note un recul de 9,2% du nombre de chômeurs dans cette catégorie d’âge.

Les exclus du 1er avril Ces données ne tiennent pas encore compte des chômeurs arrivés en fin de droit à la suite de la révision de la LACI, appliquée depuis le 1er avril. Plus de 15 000 personnes ont perdu du jour au lende-

main leurs droits aux indemnités.

Cela se traduira, le mois prochain, par une baisse extraordinaire mais purement statistique du taux de chômage. Une partie de ces personnes vont recourir à l’aide sociale, mais il faut noter que les données sur les chômeurs en fin de droit sont très lacunaires.

Selon le seco, 2388 personnes sont arrivées en fin de droit à la fin janvier. A la fin du mois de mars, 312 avaient retrouvé un emploi tandis que 648 étaient toujours inscrites à un Office régional de placement (ORP). A Fribourg, on avance un total de 245 chômeurs arrivés en fin de droit début avril. Dans le canton de Vaud, on les estime à 3000, dont 1000 à 1100 qui seraient passés à l’aide sociale.

Les chiffres sur le chômage sont plus précis. A la fin du mois de mars, la Suisse comptait 134 905 chômeurs, soit 8420 de moins que le mois précédent. Ce recul se manifeste différemment selon les régions. Genève est toujours le canton le plus touché avec un taux de

chômage de 6,6% (–0,2% par rapport à février) tandis que Fribourg se situe nettement au-dessous de la moyenne nationale avec un taux de 2,8% (–0,3). Le Valais (–0,7%) enregistre le plus fort recul de toute la Suisse, ce qui réduit son taux de chômage à 3,9%. Neuchâtel a un taux de 5,6% (–0,3), Vaud 5,2% (–0,3) et le Jura 4,2% (–0,4).

Mieux que les pays voisins Le chômage a baissé dans tous les secteurs et toutes les branches.

En raison de facteurs saisonniers, le recul est particulièrement important dans les secteurs de l’agriculture et du bâtiment, mais on note aussi une baisse sensible dans le domaine des machines et des professions commerciales.

En comparaison européenne, la situation helvétique est favorable puisque l’UE a un taux de chômage de 9,5%. Bémol: si la Suisse établissait sa statistique selon les mêmes modalités que l’UE, son taux de chômage serait plus élevé d’environ 1%, note Serge Gaillard. I

La réduction du nombre des jeunes chômeurs n’est-elle pas une bonne nouvelle?

Bien sûr, mais ce recul est un phénomène normal au printemps. Cela étant, ce sont les travailleurs âgés qui posent le plus gros problème. Leur nombre s’est aussi réduit, mais sur un tempo beaucoup plus lent. Ce sont eux qui sont le plus menacés par la baisse des prestations. Or l’amélioration conjoncturelle actuelle est tout à fait temporaire.

C’est insensé de réduire les prestations quand on sait que le franc fort va provoquer la suppression de nombreux emplois.

Quelles sont vos intentions?

Nous avons tenté en vain de faire repousser l’entrée en vigueur de la loi. Le Conseil fédéral n’a rien voulu savoir. Nous allons donc tirer un premier bilan avant la pause estivale. D’ici là, ce sont les cantons qui seront mis à contribution puisqu’ils sont responsables de l’aide sociale. La situation est particulièrement critique dans les cantons romands et les grandes villes. Si le problème des fins de droit s’aggrave, nous réfléchirons à des mesures permettant d’agir sur les coûts. CIM

CONFLIT SOCIAL

Zurich face à une grève des amendes ARIANE GIGON, ZURICH

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe hier matin au bord de la Limmat. L’Association des employés de police de la ville (PBV) a décidé de ne plus distribuer d’amendes pour «des infractions de faible gravité» à partir du 15 avril, et cela pour une durée de trois mois. C’est une des mesures de lutte «possibles» contre les économies adoptées par le législatif municipal.

soustraire à ses engagements.»

Daniel Leupi rappelle que les économies ont été adoptées contre l’avis de l’exécutif mais qu’il faut «respecter les décisions démocratiques». Les économies en question prévoient des coupes dans certaines prestations et le renoncement à des hausses de salaire pour tous les employés de la ville.

«Mais les salaires ont été adaptés au renchérissement le 1er avril», a-t-il rappelé.

«Tout le monde nous en parle, dit, avec un sourire, ce policier du poste d’Altstetten, un quartier de la ville. Contrairement à Genève, ce sera une première, pour nous. Mais nous devons garantir la sécurité: si une voiture est tellement mal parquée qu’elle met en danger le trafic ou les piétons, nous interviendrons quand même.» De plus, ajoute-t-il, la majorité des contraventions est distribuée par des contractuels.

De son côté, la police réclame notamment des hausses de salaires et la création de quinze postes supplémentaires. «Nous avons de la compréhension pour la charge de travail toujours croissante au front, a encore déclaré Daniel Leupi.

Nous continuons à chercher des solutions pour améliorer les conditions de travail. Mais les mesures de lutte annoncées ne permettront pas d’atteindre ces objectifs.» I

Pourra-t-on parquer à l’œil sans risquer l’amende à Zurich? KEYSTONE Si les policiers ont reçu le soutien du Syndicat des services publics, qui annonce une manifestation mercredi prochain, le municipal en charge de la police, le Vert Daniel Leupi, et le commandant de la police Philipp Hotzenköcherle ont

dit leur déception lors d’une conférence de presse. «Nous avons discuté avec le PBV mardi et jamais il n’a été question de mesures de lutte, a-t-il relevé. La police prête serment pour garantir l’ordre et la sécurité publique et elle ne peut se

Olivier Guéniat. KEYSTONE

NEUCHÂTEL ET JURA

Vers une police unique Une police unique pourrait voir le jour d’ici à 2015 dans l’Arc jurassien. Les cantons du Jura et de Neuchâtel étudient la fusion de leurs corps de police.

Ce projet unique en Suisse a été confié à Olivier Guéniat qui assumera également le commandement de la police jurassienne, par intérim.

«On ouvre une nouvelle page de l’Arc jurassien», a estimé hier le ministre jurassien Charles Juillard. «Nous franchissons une nouvelle étape dans la collaboration entre les deux cantons», a renchéri le conseiller d’Etat neuchâtelois Jean Studer. ATS

LE COURRIER

INTERNATIONAL

LA LIBERTÉ • SAMEDI 9 AVRIL 2011

Derrière les grilles,ils rêvent de France ITALIE • Beaucoup de migrants tunisiens de Lampedusa ont été transférés dans des

centres d’accueil de la Péninsule. Ils n’attendent plus que leurs visas pour la France.

ERIC JOZSEF, REPORTAGE EN CAMPANIE

«Ils ne sont ni prisonniers, ni internés.»

A l’entrée de l’ancienne caserne, Ezio Andolfato de Santa Maria Capua Vetere, l’officier de police en veut pour preuve le portail grand ouvert au-dessus duquel flottent les drapeaux européen et italien. «Formellement, les immigrés ne sont pas retenus, ils sont dans un centre d’accueil», poursuit-il.

Dans cette ancienne structure militaire, située le long de la via Appia, à quelques kilomètres de Capoue et de Casal di Principe – la terre de «Gomorra» – la précision est de rigueur mais bien inutile.

Derrière les murs d’enceinte d’environ six mètres de haut et ornés de tessons de bouteille, les 1001 Tunisiens transférés en deux vagues depuis Lampedusa au cours de la semaine dernière sont à l’isolement.

Alors que leurs compatriotes qui avaient débarqué avant eux, en février et début mars, sur la petite île au sud de la Sicile ont pu assez facilement remonter la Péninsule vers le nord et notamment la frontière française, les migrants de Santa Maria n’ont pas eu la même chance non plus que leurs compagnons de traversée qui ont été emmenés la semaine dernière dans le Depuis la mi-janvier, plus de 25 000 migrants, surtout des Tunisiens mais aussi des Africains venus de Libye, ont débarqué camp passoire de Manduria, dans les en Italie. KEYSTONE Pouilles. Là, les immigrés, tous de jeunes hommes entre 17 et 30 ans, sont quasiment gardés comme des ser a fait retomber la tension. «Au dé- autres immigrés et les leur revendent avec le nouveau pouvoir.» Les autres? petits mafieux. but, on percevait une certaine inquié- respectivement 1 et 5 euros. Mais on «Ils iront en France», pronostique un tude», reconnaît Giovanni P. Bravant le les a déjà identifiés et on ne les laisse- responsable des carabiniers. «C’est Un permis de séjour risque et l’obstacle, neuf Tunisiens ont ra pas sortir. Ils seront renvoyés en Tu- clairement ce qu’ils désirent pour la A Santa Maria Capua Vertere, cer- d’ailleurs tenté l’évasion. Ils ont tous nisie, conformément aux accords plupart.» © LIBÉRATION tains policiers venus en renfort de été repris au bout de quelques heures, Rome circulent en uniforme anti- certains présentant des fractures aux émeutes dans le camp strictement in- chevilles après leur saut inconsidéré terdit aux journalistes. Seuls les opé- depuis le mur de la caserne. rateurs de la Croix-Rouge ont le droit Les ministres français et italien de de pénétrer. Ainsi que quelques orga- «Ils iront en France» sources minimales étaient néces«La situation est sous contrôle», l’Intérieur ont aplani hier à Milan leur nisations humanitaires locales qui saires. Mais, alors que les tensions ont apporté des vivres, des vêtements résume un gradé «même s’il y a par- désaccord sur la décision de Rome avec la France s’apaisaient, l’Alleet des cigarettes. En principe, d’ici au fois des rixes. On a repéré entre 50 et 70 d’accorder des permis de séjour temmagne a à son tour critiqué hier la 21 avril, tous les migrants recevront délinquants. Ils appartiennent à trois poraires aux migrants tunisiens. Ils se décision italienne d’accorder des visas un permis de séjour valable six mois bandes distinctes de Tunis. Ils s’af- sont notamment entendus sur le fait temporaires à des Tunisiens. Elle la frontent notamment pour s’emparer qu’avec ces permis «Schengen», un dans la zone Schengen. juge contraire à «l’esprit de SchenDans le camp, la perspective de re- du petit marché des cigarettes et des document de voyage et des resgen». ATS/AFP/REUTERS cevoir prochainement un laissez-pas- couvertures. Ils les confisquent aux

APAISEMENT ENTRE PARIS ET ROME

EN BREF NIGERIA

Explosion lors du scrutin Une explosion apparemment due à une bombe a tué au moins cinq personnes hier, à la veille des élections législatives, dans un bureau électoral près de la capitale du Nigeria Abuja.

Un troisième report du scrutin a par ailleurs été décidé dans une circonscription sur sept en raison de l’absence de matériel de vote. «Il n’a pas été possible d’imprimer assez de bulletins de vote», a expliqué le chef de la Commission électorale, Attahiru Jega. Ce report concerne» 15 circonscriptions sénatoriales sur 109, et 48 circonscriptions sur les 360 qui élisent des députés à la Chambre des représentants. Le marathon électoral d’avril aurait dû débuter samedi dernier avec les législatives, mais celles-ci ont dû être reportées au 4 puis au 9 avril, en raison de l’absence de matériel électoral et de personnel dans nombre de bureaux de vote. La présidentielle a été reportée au 16avril et l’élection des assemblées et gouverneurs au 26 avril. Ces élections générales sont considérées comme un test décisif quant à la capacité du premier pays producteur de pétrole africain à organiser des scrutins crédibles. ATS/AFP

YÉMEN

Sayeh inflexible Le président contesté du Yémen Ali Abdallah Saleh a rejeté vendredi un plan de sortie de crise des monarchies du Golfe. Deux manifestants ont été tués à Sanaa et deux autres par les tirs des forces de l’ordre à Taëz, au sud de la capitale, un épicentre de la contestation de son régime.

Dans une brève intervention devant ses partisans à Sanaa, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a dénoncé «l’ingérence flagrante» des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et s’en est pris nommément au Qatar, se disant toutefois prêt à passer la main mais dans le cadre d’une transition ordonnée avant le début 2012.

Les pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) avaient proposé leur médiation le 3 avril.

Le président Saleh s’est exprimé devant ses partisans qui ont marché de la place Tahrir, dans le centre de Sanaa, à une place proche du palais présidentiel. A l’autre bout de la ville, des milliers de protestataires continuent de camper pour exiger son départ.

Deux manifestants ont été tués par balle, portant à au moins 23 le nombre de personnes tuées cette semaine lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, selon un témoin. A Taëz, deux manifestants ont été également tués par les tirs des forces de l’ordre et des dizaines d’autres blessés, selon un témoin.

Les Etats-Unis qui ne semblent plus écarter un départ d’Ali Abdallah Saleh ont par ailleurs été prévenus en 2009 par un dirigeant de l’opposition yéménite de l’existence d’un complot visant à renverser le président Saleh via l’organisation de manifestations, selon une note diplomatique révélée par le site WikiLeaks.

Un homme d’affaires, avait expliqué à que des manifestations seraient déclenchées contre le président Saleh si le chef de l’Etat ne «garantissait» pas l’organisation d’élections législatives libres en 2011, selon un câble diplomatique d’août 2009, publié vendredi par le quotidien «Washington Post». ATS/AFP

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Sanglantes manifestations en Syrie Au moins 22 manifestants ont été tués vendredi dans trois villes de Syrie, selon l’Organisation nationale des droits de l’homme. A Deraa, les médias officiels ont parlé de pertes parmi les forces de l’ordre. Des milliers de personnes ont manifesté dans d’autres villes, notamment dans le nord.

«Nous avons la liste nominative de 17 manifestants tués à Deraa (l’épicentre de la contestation contre le pouvoir du président Bachar al-Assad) et nous avons été informés de la mort de deux manifestants à Homs et de trois autres à Harasta», une localité à 12 km au nord de Damas, a déclaré le président de cette ONG, Ammar Qourabi.

Des images diffusées par la télévision syrienne montraient des hommes cagoulés ouvrant le feu sur des manifestants ainsi que sur des policiers déployés à Deraa (sud). L’agence officielle de presse SANA a fait également état de coups de feu dans cette ville, les attribuant à des «vandales». Des témoins ont affirmé, eux, que les forces de sécurité avaient tiré à balles réelles sur le cortège.

De nombreux manifestants redoutent de plus d’être arrêtés s’ils sont admis dans un hôpital.

Dans le nord du pays, à majorité kurde, près de 7000 personnes ont manifesté dans six localités de cette région, selon un militant kurde des droits de l’homme. Ces manifestations ont lieu au lendemain d’un décret du chef de l’Etat Bachar al-Assad qui a mis fin à un contentieux d’un demi-siècle en naturalisant des dizaines de milliers de Kurdes.

Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté dans la ville portuaire de Banias et un millier d’autres à Tal, à 20 km au nord de Damas, a indiqué Abdel Karim Rihaoui.

Plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans la répression des manifestations et des dizaines d’autres ont été arrêtées à travers le pays, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. La Syrie est le théâtre depuis la mi-mars d’un mouvement de contestation sans précédent du régime de Bachar al-Assad. ATS/AFP/REUTERS

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TÉLÉVISION

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

SAMEDI+DIMANCHE SAMEDI

TSR1

TSR2

TF1

France 2

France 3

M6

F5

7.30 Santé 8.00 Toute une histoire 9.00 Millie #

9.55 Grand Prix de Malaisie Formule 1. Essais qualificatifs.

En direct.

11.05 Svizra Rumantscha 11.30 Quel temps fait-il ?

12.05 tsrinfo 12.35 Motorshow 13.05 Life on Mars 13.50 Life on Mars 14.30 Tandoori & hamburgers 14.55 Burn Notice Pacte avec le diable.

15.40 Moi et mon public La nuit des possibilités.

16.05 Nouvo 16.25 MusicOmax 17.45 Lausanne/ Servette Genève Football. Championnat de Suisse Challenge League. En direct.

20.00 Banco

6.00 6.30 8.10 8.55 9.45 10.15 12.00

6.15 Freddie 7.00 Télématin 9.35 Thé ou café

8.10 10.30 11.05 12.00 12.50 13.25 14.30 15.00 15.25

6.00 6.30 8.00 10.40 10.50 11.50

9.40 10.15 11.05 12.00

Film.

11.20 Fourchette et sac à dos

Viêtnam.

12.15 Construire la Suisse 12.30 Pique-assiette 12.45 Le journal 13.10 Faut pas croire 13.40 La boîte à musique 14.20 Docteur véto 15.15 The Middle 15.45 Columbo Film TV. Policier.

Le livre témoin.

17.00 Alerte Cobra 18.45 Coquelicot & canapé 19.15 Météo régionale 19.20 Swiss Lotto 19.30 Le journal 20.10 Identités

Tabaluga TFou Shopping avenue matin Téléshopping Télévitrine Tous ensemble Les douze coups de midi 12.45 Tout info 13.00 Journal 13.15 Reportages 14.35 Le Pacte de grossesse Film TV. Drame. EU. 2010. Réal.: Rosemary Rodriguez. 1 h 35.

Avec : Thora Birch, Madisen Beaty, David Clayton Rogers.

16.10 Covert Affairs 17.50 Tous ensemble 18.45 50mn Inside 19.50 Du clic à la réalité 19.52 F1 à la Une 20.00 Journal

Invitée: Tatiana de Rosnay.

10.50 Réveillez vos méninges 11.20 Les z'amours 11.55 Tout le monde veut prendre sa place 13.00 Journal 13.15 13h15, le samedi...

13.55 Envoyé spécial : la suite 14.45 ADN 15.35 US Marshals, protection de témoins 16.30 Perpignan/Toulon Rugby. Coupe d'Europe. Quart de finale. En direct.

18.20 Le 4e duel 18.55 Mot de passe Invités: Marie Drucker, Eric Naulleau.

20.00 Journal

16.20 16.50 17.00 17.30 18.00 18.35 18.55 20.00 20.10

Samedi Ludo Côté maison Magazines régionaux 12/13 30 millions d'amis Les grands du rire Côté jardin En course sur France 3 Documentaires de votre région Magazines de votre région Expression directe Slam Des chiffres et des lettres Questions pour un champion Avenue de l'Europe 19/20 Tout le sport C'est pas sorcier

M6 Music M6 Kid M6 boutique Cinésix Les experts... c'est vous D&CO, une semaine pour tout changer 13.40 C'est ma vie Magazine. Société.

3 volets.

17.30 Accès privé Magazine. Show-biz. Prés.: Virginie Guilhaume. 1 h 15.

18.45 Un trésor dans votre maison 19.45 Le 19.45 20.05 Scènes de ménages Les conflits du quotidien de trois couples d'âges différents, Marion et Cédric, Liliane et José et Huguette et Raymond.

ARTE

C'est notre affaire Silence, ça pousse !

La maison France 5 Les escapades de Petitrenaud 12.30 C à vous 13.35 7 minutes pour une vie Bhopal.

14.05 Mon corps ce héros La vue.

15.10 Un viking en Afrique du Sud Le fleuve Tugela.

16.05 Les amants du lac Lugu 16.55 Empreintes Michel Onfray.

17.00 L'homme-guépard 17.55 Cinémas-magazine 19.00 Arte journal 19.15 Arte reportage 19.55 360°, GEO

20.45 FILM

20.05 SPORT

20.45 DIVERTISSEMENT

20.35 DIVERTISSEMENT

20.35 FILM T V

20.45 SÉRIE

20.40 DOCUMENTAIRE

Madame Irma #

National League A

Le grand quiz du cerveau

Les stars du rire

Pour ma fille

NCIS : Los Angeles

L'Egypte des dieux

Comédie. Fra. 2006. 1 h 45.

Avec : Didier Bourdon, Arly Jover. Licencié sans ménagement, un quadragénaire cherche un moyen simple et rapide de nourrir sa famille.

Hockey sur glace. En direct. Si un 5e match est nécessaire entre les Kloten Flyers et le HC Davos, nul doute que les deux clubs vont délivrer un beau spectacle.

Prés.: Carole Rousseau et Benjamin Castaldi. Testezvous en famille!Avec Sandrine Quétier, Armelle, JeanLuc Reichmann, M Pokora, Antoine Duléry...

Humour. Prés.: Patrick Sabatier. 2 h 10. Invités: Laurent Gerra, Anne Roumanoff, Chevallier et Laspalès, Anthony Kavanagh, Chantal Ladesou, Manu Payet, Willy Rovelli.

Drame. Fra. 2009. Avec : Isabelle Candelier, Judith Magre, Lionnel Astier, François Feroleto. Réal.: Claire de La Rochefoucauld. 1 h 30.

Policière. EU. 2010. Inédit.

Avec : Chris O'Donnell, Daniela Ruah. Au champ d'honneur.Des documents confidentiels du Pentagone sont en ligne sur un blog.

Civilisation. Inédit. Monté sur le trône vers 1350 avant J.-C., Amenhotep IV rompt le clergé d'Amon, prend le nom d'Akhenaton et impose le culte d'Aton.

22.30 Endiablé #

Film. Comédie. EU - All. 2000.

Réal.: Harold Ramis. 1 h 35.

Avec : Brendan Fraser, Elizabeth Hurley, Frances O'Connor, Miriam Shor.

Un employé de bureau pactise avec le Diable afin de séduire la femme qu'il aime secrètement.

0.05 Dracula ## Film.

22.35 Sport dernière 23.10 Le journal 23.40 Bones

23.15 New York,

22.50 On n'est pas couché Laurent Ruquier et ses chroniqueurs passent en revue l'actualité culturelle et politique, en compagnie de nombreux invités. Ceux-ci se succèdent aux côtés du maître de cérémonie pour parler de leurs dernières oeuvres.

1.55 Dans les yeux d'Olivier Les mères célibataires.

22.05 La Louve

Film TV. Policier. Fra. 2008.

Réal.: Bruno Bontzolakis.

Laurence Louve est mutée à Lyon, où elle est obligée de faire équipe avec un policier brutal, Alexis Attar. Tous deux enquêtent sur la disparition de Barbara Santini, riche héritière d'une quarantaine d'années.

23.40 Soir 3 0.00 Tout le sport

21.35 NCIS 3 épisodes.

Toute l'équipe du NCIS est sous le choc. Gibbs se sent responsable de la mort de Kate. Chacun tente à sa façon de faire face à cette disparition.

0.00 Numb3rs Série.

1.55 100% Poker Jeu. 2.55 M6 Music

22.15 Suite noire 2 épisodes.

Dès sa première enquête, Corbucci, détective privé d'origine corse et ivoirienne, ne choisit la facilité.

0.15 Metropolis 1.00 Philosophie Courage.

1.30 Tracks 2.20 Pontypool Film.

Série. Policière. EU. 2 épisodes.

Avec : David Boreanaz, Emily Deschanel, Eric Millegan, Jonathan Adams.

Le corps d'un petit garçon a été retrouvé sur un terrain vague.

L'enquête de Brennan et Both est compliquée par le fait que l'enfant a été adopté.

section criminelle 3 épisodes.

Connor James, directeur du magazine «Inset», est retrouvé mort à son domicile. Tous les soupçons se portent sur un homme, Franck Bolinger, qui, la veille, s'est violemment disputé avec lui.

1.45 Grand Prix de Malaisie Formule 1.

TSR1

TSR2

TF1

France 2

France 3

M6

F5

8.25 9.00 9.25 10.20 11.15

6.30 9.15 9.30 9.50

6.30 TFou 9.45 F1 à la Une 9.55 Grand Prix de Malaisie

7.00 8.05 8.30 8.45 9.15 9.30

6.35 Ludo 8.30 Marathon de Paris 2011

7.00 Absolument stars 9.30 Accès privé 10.35 Un trésor

9.55 Vu sur Terre 10.25 Echappées belles 12.00 Les escapades

DIMANCHE

Sport dernière Coquelicot & canapé Les lions attaquent Dieu sait quoi Ramsès II le grand

voyage 12.00 12.15 12.30 12.45 13.10 13.40 14.05 14.35

Grand angle Géopolitis Ensemble Le journal Pardonnez-moi Modern Family Raising Hope Felicity, une jeune fille indépendante Film TV. 16.05 Monk 16.50 Rookie Blue 17.35 Hawaii Five-O 18.25 Sport dimanche 19.30 Le journal du dimanche 20.05 Mise au point

Mabule Pop-Corn Adrenaline Grand Prix de Malaisie Formule 1. Championnat du monde 2011. 2e manche. La course. En direct. A Sepang.

11.55 Santé 12.20 Signes 12.55 Paris - Roubaix 2011 Cyclisme. 258 km. En direct.

17.00 Motorshow 17.30 Au coeur du sport 17.55 Saint-Gall/ Neuchâtel Xamax Football. Championnat de Suisse Super League.

18.25 Faut pas croire 18.55 Pardonnez-moi 19.30 Le journal 19.55 Ensemble 20.05 T'es pas la seule !

Formule 1. Championnat du monde 2011. 2e manche. La course. En direct. A Sepang.

11.50 L'affiche du jour 12.00 Les douze coups de midi 12.55 Face à la mer 13.00 Journal 13.25 Du côté de chez vous 13.35 Walker, Texas Ranger 14.25 Monk 16.10 Dr House 2 épisodes.

17.55 Londres police judiciaire Le vice et la vertu.

18.50 Sept à huit Magazine. Société. Prés.: Harry Roselmack. 1 heure.

20.00 Journal

Thé ou café Rencontres à XV Sagesses bouddhistes Islam Judaïca Chrétiens orientaux : foi, espérance et traditions 10.00 Présence protestante 10.30 Le jour du Seigneur 12.05 Tout le monde veut prendre sa place 13.00 Journal 13.20 13h15, le dimanche...

14.10 Vivement dimanche 16.20 Home, histoire d'un voyage 17.15 Point route 17.30 Biarritz/Toulouse Rugby. Coupe d'Europe. Quart de finale. En direct.

19.15 Stade 2 20.00 Journal

Marathon. En direct.

11.35 La vie d'ici 12.00 12/13 12.50 Paris - Roubaix 2011 Cyclisme. 258 km. En direct.

Au menu des nouveautés, la course emprunte les secteurs d'Aulnoy-lez-Valenciennes et de Famars, avant le secteur de Millonfosse (1400 m) placé à 4,5 km de la sortie de la Trouée d'Arenberg.

17.00 En course sur France 3 Depuis Longchamp.

17.25 30 millions d'amis 17.55 Questions pour un super champion 18.55 19/20 20.00 Tout le sport 20.10 Zorro

dans votre maison 11.50 Sport 6 11.55 Turbo 13.15 Météo 13.20 Maison à vendre 14.10 Top chef 17.20 66 Minutes 18.45 D&CO 19.45 Le 19.45 20.05 E=M6

Physique, intelligence: qu'héritons-nous de nos parents?

Au sommaire: «L'intelligence est-elle héréditaire?». - «Pourquoi ne ressemblons-nous pas forcément à nos parents?». «Calvitie, daltonisme: comment sont-ils transmis?».

20.30 Sport 6

ARTE

de Petitrenaud 12.35 Médias, le magazine 13.40 L'univers

La météo des planètes.

14.45 La mine du diable 15.45 L'aventure amazonienne A la conquête de l'or.

16.45 Mordus de serpents 17.40 C politique 19.00 Arte journal 19.15 Bartok et Kodaly Concert. Classique. 45 minutes.

Inédit. Direction musicale: Christian Arming.

20.00 Karambolage 20.10 Contre-attaque, quand l'art prend l'économie pour cible

21.00 SÉRIE

20.40 DOCUMENTAIRE

20.45 SÉRIE

20.35 FILM

20.35 FILM T V

20.45 MAGAZINE

20.40 FILM

Les Experts : Miami

Kadhafi, notre meilleur ennemi

Les Experts

Saint-Jacques...

La Mecque #

Inspecteur Gently

Zone interdite

After Hours ##

Policière. EU. 2010. Inédit.

Avec : David Caruso, Emily Procter. Les experts épluchent le passé d'une star de la télé-réalité retrouvée morte.

Politique. Fra. 2010. 1 h 40.

Au cours des années 80, le colonel Mouammar Kadhafi était considéré comme l'un des principaux parrains du terrorisme international.

Policière. EU. 3 épisodes.

Avec : Laurence Fishburne, Marg Helgenberger, George Eads. Une fusillade dans une armurerie fait deux morts et un blessé.

Comédie. Fra. 2005. 1 h 44.

Avec : Muriel Robin, Artus de Penguern, Pascal Légitimus.

Policier. GB. 2009. Réal.: Daniel O'Hara. 1 h 30. 5/9. Inédit.

Avec : Martin Shaw, Lee Ingleby, Simon Hubbard, Sian Breckin. Un lieu de perdition.

Société. Vie privée, vie professionnelle: sommes-nous tous espionnés?Avec le développement de la technologie, surveiller des personnes est devenu un jeu d'enfant.

Comédie dramatique. EU. 1985. Réal.: Martin Scorsese.

1 h 35. Avec : Griffin Dunne, Rosanna Arquette.

22.45 Enquête exclusive Mafia, combines et corruption: les démons de Naples.

Naples a longtemps fait rêver les touristes. Aujourd'hui, le rêve tourne au cauchemar: entre réglements de comptes sanglants et trafics de déchets, l'emprise de la Camorra se fait sentir chaque jour un peu plus.

0.10 100% Foot 1.35 M6 Music

22.15 Nuit blanche, nuit noire Une expérience cosmique, biologique, intime.

Du crépuscule à l'aube, une virée nocturne de la France au Népal, à travers de nombreuses séquences qui s'égrènent en même temps que la nuit.

23.35 One Shot Not 0.30 Déjà vu Film TV.

21.50 Les Experts : Manhattan Série. Policière. EU. 2010. Inédit.

Avec : Gary Sinise, Sela Ward, Carmine Giovinazzo.

Do Not Pass Go. Les experts tentent de localiser un tueur en série, qui utilise la mère de l'une de ses victimes pour détruire des indices sur les scènes de crime.

22.35 Les Experts 23.25 Mad Men

22.20 Transsibérien #

23.15 Code Mercury #

Film. Thriller. GB - All - Esp. 2008. Réal.: Brad Anderson.

1 h 50. Avec : Woody Harrelson, Emily Mortimer, Eduardo Noriega, Ben Kingsley.

Un meurtre est commis à bord du Transsibérien Pékin-Moscou.

Un couple d'Américains, mêlé à une affaire de drogue, est soupçonné par la police russe.

0.10 Vacances en duo

Film. Policier. EU. 1998. Réal.: Harold Becker. 2 h 5.

Simon reconstitue un puzzle dans un magazine et appelle le numéro de téléphone obtenu. L'enfant autiste ne sait pas qu'il a percé un code secret et qu'il vient d'entrer en relation avec la NSA. 1.25 Le club de l'économie 2.00 Le blog politique

22.20 Faites entrer l'accusé Albert Foulcher, la vengeance de l'assureur.

Sur la route d'Albert Foulcher, il y a six cadavres. Le premier, en 1993, celui d'un assureur concurrent à qui il reprochait de l'avoir coulé.

23.40 Journal de la nuit 23.55 Histoires courtes 0.50 13h15, le samedi...

1.20 Thé ou café

22.10 Soir 3 22.40 Tout le sport 22.55 Elles, des femmes

dans la précarité La précarité des femmes est une réalité. 70% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes. Et cette précarité prend de multiples visages: travailleuses pauvres, mamans seules, femmes battues.

LE COURRIER

PARTENARIAT

SAMEDI 9 AVRIL 2011

11

IMPETUS FESTIVAL

LE ROMANDIE ET IMPETUS PRÉSENTENT

IMPETUS II FESTIVAL

CORONER E A RTH ° DEER HOOF ° EXTR A L IF E MON K EY3 ° HI PBON E SL I M M A STER M USICI A NS OF BU K K A K E DISCO

DOOM

N A D J A

°

°

LITURGY

S A B B A T H

°

HACRIDE

A S S E M B L Y

22-24 AVRIL MMXI LAUSANNE

É D I T I O N F R A N Ç A I S E D U 15 AU 2 0 AV R I L M M X I AIRE URBAINE BELFORT - MONTBÉLIARD - HÉRICOURT

ARTWORK BY BARBEE&DIEGOMEDIANO

IMPETUSFESTIVAL.COM

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PARTENARIAT

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

IMPETUS FESTIVAL

WARM-UP : MARDI 12 AVRIL – LE BOURG / PORTES 20H - ENTRÉE 15.-

21H00

HIPBONE SLIM& THE KNEETREMBLERS UK FEAT. MAMA ROSINCH

Pour chauffer les moteurs dix jours avant IMPETUS, petit hors-d’oeuvre exclusif au Bourg ! Fleuron de Voodoo Rhythm, étendard de tout ce que la scène garage compte de mauvais garçons, HIPBONE SLIM & THE KNEETREMBLERS en sont déjà à leur 5e méfait discographique. Et ce petit dernier est spécialement excitant, vu qu’il s’agit d’une collaboration avec nos amis MAMA ROSIN, fer de lance du rock cajun made in Geneva. Date inédite et exceptionnelle, donc : le set de Hipbone Slim, dont le rockabilly sale et méchant défrisera les bananes les mieux peignées, sera réhaussé du groove du bayou de Mama Rosin.

VENDREDI 22 AVRIL – LE ROMANDIE / PORTES 20H00 – ENTRÉE 23.- (15.- PLASTINIUM)

NADJA CAN

21H00

Nadja

Si la formation canadienne NADJA est bicéphale, une des deux têtes est connue : Aidan Baker, dont la discographie est plus longue qu’un titre d’album de Godspeed You Black Emperor. Avec sa moitié Leah Buckareff, sa boulimie de composition n’a fait que s’accroître : une douzaine d’albums, frénésie de production dont la constante est une lourdeur mi-douloureuse, mi-apaisante, à cheval sur métal doomesque, shoegaze et rock industriel. Un peu comme si Justin Broderick et les Swans tapaient le boeuf avec My Bloody Valentine.

LITURGY USA

22H00

John Peel définissait au début du siècle le black-metal comme « le seul genre de musique intense à être né depuis longtemps » - il aurait sans doute eu un plaisir redoutable à suivre l’évolution, 10 ans plus tard, de cette scène extrême, dont Xasthur, Sunn0))) ou Wolves in the Throne Room ont poussé les frontières jusqu’aux territoires de l’ambient et du shoegaze. LITURGY sont les petits derniers de cette scène black-metal moderne et cérébrale. Noir et sauvage, entre le post-rock à la Mono et la noise expérimentale new-yorkaise.

MONKEY3 CH

23H00

Monkey3

Un 3e album pulpeux sous le bras, plusieurs tournées européennes en poche (dont deux Roadburn et un Hellfest !) et un réputation de performances live plus euphorisantes que la plupart des narcotiques connus : MONKEY3 sont devenus un des produits d’exportation les plus prisés de la scène rock suisse. Et là où nombre de formations instrumentales stoner font s’assoupir même les hyperactifs, Monkey3 hypnotisent, en saupoudrant leur rock black-sabbathesque de références psychédéliques (Pink Floyd n’est jamais loin).

0H00 : AFTERSHOW DJ D’ABLE-IN

LE BOURG / PORTES 20H - ENTRÉE 12.- (5.- AVEC LE TAMPON DU ROMANDIE)

MASTER MUSICIANS OF BUKKAKE USA

00H00

Sous ce patronyme très raffiné se cache un collectif variable de sept expérimentateurs regroupés autour de deux Earth et d’un Burning Witch. Le ton est donné.

Le « prog-ambient » païen de MMoB mélange percussions tribales (deux batteries), fuzz enfumés, quasi-silences chamaniques, moogs cosmiques – et aussi des clochettes, tiens. Poussées de son assourdissantes et longues plages psychtropes: on imagine ici Sunn0))) en train de jouer le dernier album de Earth.

22H-0H & AFTERSHOW : DJS GOG ET MAGOG

LE COURRIER

PARTENARIAT

SAMEDI 9 AVRIL 2011

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IMPETUS FESTIVAL

SAMEDI 23 AVRIL – LES DOCKS / PORTES 20H – ENTRÉE 25.- / 30.-

HACRIDE F 21H00

Trois albums dévastateurs au compteur et une efficacité scénique saignante ont fait de HACRIDE une nouvelle tête de pont du metal « made in France », sur les traces de Gojira ou Loudblast. Derrière des polyrythmies métallurgiques d’inspiration Meshuggah, Hacride savent injecter des ambiances plus nuancées héritées de Cult of Luna ou Opeth.

CORONER CH

en collaboration avec le

22H00

Sur le podium des pères fondateurs de l’underground qualité suisse, CORONER sont assis à la gauche de Celtic Frost, à la droite des Young Gods, et inversément.

Emergé à Zurich au milieu des années quatre-vingts, le trio s’est forgé une réputation légendaire dans la scène metal, en virant d’un trash classique à un metal moderne qui inspirera Prong ou Voivod, ainsi qu’une ribambelle d’autres. Echoué au milieu des années 90, le trio se reforme cette année dont la première apparition depuis 1996 sera à Impetus le 23 avril !

Coroner

SAMEDI 23 AVRIL – LE ROMANDIE / PORTES 20H00 – ENTRÉE 23.- (15.- PLASTINIUM)

EXTRA LIFE USA 21H00

Groupe de scène ahurissant, EXTRA LIFE ont marqué les esprits au fer rouge lors de leurs précédentes tournées en Europe. Moulinant hardcore, math-rock et musique médiévale (!), le gang de Brooklyn a le cul entre une bonne demi-douzaine de chaises : des chants religieux chantés par Dillinger Escape Plan? Shellac jammant avec Dead Can Dance ? Battles ou Liars virant folk ésotérique?

DISCO DOOM CH 22H00

Forts de moult semaines de tournée US avec Built to Spill et Dinosaur Jr, les stakhanovistes de DISCO DOOM sont devenus, à force de kilomètres et d’acharnement, la référence à l’étranger du rock indépendant helvétique. Leur deuxième album Trux Reverb, longtemps attendu, enfonce le clou : sans concession aucune, leur indie-noise-rock se gausse des standards, tout en faisant état d’un talent de composition rare. Abrasif et intense.

Extra Life

DEERHOOF USA 23H00

Champion incontesté du rock hors-piste et du lancer de poil à gratter, DEERHOOF ont comme crédo de se poser là où on ne les attend pas vraiment. En presque dix albums et quinze ans de facéties rock-low-fi-expérimental, ils ont accédé des basfonds math-art-noise aux scènes pop des grands festivals, où ils ont unanimement la réputation de prestations live furibardes. En état de grâce zutiste, Deerhoof tricotent leur boucan d’inspiration parfois sonicyouthienne entre suavité dada, complexité feinte et intensité frétillante.

Deerhoof

0H00 : AFTERSHOW DJS FLUFFY A.N. DIMANCHE 24 AVRIL – LE BOURG / PORTES 20H – ENTRÉE 25.-

SABBATH ASSEMBLY USA 21H00

Vous ne connaissez sans doute pas feu la sémillante Eglise Occulte du Jugement Final, qui prêchait la réconciliation de Jesus et de Satan aux USA, n’est-ce pas?

Séance de rattrapage avec SABBATH ASSEMBLY, formé par des membres de Lichens ou Wooden Wand, qui ont ressorti les classiques Gospel composés par cette bande d’illuminés post-hippies des années 70. Entre les Swans période folk, les divagations « stupéfiantes » de Timothy Leary et des cantiques incantatoires psycho-sixities.

EARTH USA 22H00

Rares sont les groupes légendaires de la fin des années 80 à avoir accompli une (r)évolution tout en restant un référence de la scène indépendante. EARTH en fait partie. Pionnier d’un rock instrumental mi-stoner, mi-expérimental, le bourru Dylan Carlson, alias Earth, a inventé le drone, mais aussi influencé les plus grands groupes rock des vingt dernières années (citons au hasard Nirvana ou Kyuss / Queens of the Stone Age ?). Depuis ses premiers assauts noise / doom, Earth a digressé vers un rock décharné et fantômatique, qui évoque les vestiges de l’Ouest américain autant que la modernité urbaine.

23H30 : AFTERSHOW DJ OBSESSION

Earth

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LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

IMPETUS FESTIVAL

WARM-UP : MARDI 12 AVRIL – LE BOURG

HIPBONE SLIM UK FEAT. MAMA ROSIN CH VENDREDI 22 AVRIL – LE ROMANDIE

MONKEY3 CH + LITURGY USA + NADJA CAN LE BOURG

MASTER MUSICIANS OF BUKKAKE USA SAMEDI 23 AVRIL – LE ROMANDIE

DEERHOOF USA + DISCO DOOM CH + EXTRA LIFE USA LES DOCKS

CORONER CH + HACRIDE F

DIMANCHE 24 AVRIL – LE BOURG

EARTH USA + SABBATH ASSEMBLY USA LE ROMANDIE

Pl. de l'Europe 1a +41 21 311 17 19 www.leromandie.ch LE BOURG

Rue de Bourg 51 +41 21 311 67 53 www.le-bourg.ch LES DOCKS

34 Avenue de Sévelin +41 21 623 44 44 www.lesdocks.ch Prélocations : Réseau Fnac, www.petzi.ch, Disc-A-Brac, Obsession.

Des pass pour le festival (65.-) sont en vente sur le Réseau Fnac et sur www.petzi.ch Infos : www.impetusfestival.com IMPETUS est soutenu par le Service de la Jeunesse de la Ville de Lausanne, l’Etat de Vaud et le Pour-Cent Culturel Migros. Merci à nos partenaires Heineken, le Courrier, Couleur 3, Rock Hard, Daily Rock, Fnac, le Hellfest, le Romandie, le Bourg et les Docks.

IMPETUS FRANCE – DU 15 AU 20 AVRIL – AIRE URBAINE BELFORT - MONTBÉLIARD - HÉRICOURT

THE YOUNG GODS ° DEERHOOF+ACTION BEAT ° EZ3KIEL VS HINT ° CANCER BATS+KRUGER ° ZONE LIBRE VS CASEY & B.JAMES...

WWW.IMPETUSFESTIVAL.COM

Les Docks - Lausanne - lesdocks.ch 25 & 26 MAI 2011 – LES DOCKS

EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN GER «THREE DECADES» A TWO NIGHT CELEBRATION - 30TH ANNIVERSARY SHOW Uniques dates en Suisse !

02 JUIN 2011 – LES DOCKS

THE JON SPENCER BLUES EXPLOSION USA + MAMA ROSIN CH 19 JUIN 2011 – LES DOCKS

ROB ZOMBIE USA 24 JUIN 2011 – LES DOCKS

JOHN MAYALL UK

Le Romandie rock club - Lausanne - leromandie.ch 27 AVRIL 2011 – LE ROMANDIE

AUCAN IT + WHERE ARE THE STARS FR/CH 5 MAI 2011 – LE ROMANDIE

JIM JONES REVUE UK 21 MAI 2011 – LE ROMANDIE

THEE OH SEES USA + THE ENTRANCE BAND USA 24 JUIN 2011 – LE ROMANDIE

UNSANE USA

LE COURRIER

INTERNATIONAL

LA LIBERTÉ • SAMEDI 9 AVRIL 2011

Gbagbo incrimine la France et refuse la «réconciliation»

EN BREF PORTUGAL

Une aide de 80 milliards d’euros Les ministres européens des Finances ont annoncé hier que le plan d’aide pour le Portugal devrait avoisiner les 80 milliards d’euros (près de 105 milliards de francs). En échange de l’aide financière, les ministres ont souligné que Lisbonne devrait s’engager à des mesures «strictes», qui devront être adoptées d’ici la mi-mai, pour assainir ses finances publiques et réformer son économie. ATS/AFP

CÔTE D’IVOIRE • Laurent Gbagbo a fait savoir qu’il ne «bougerait pas» et appelle au dialogue inter-ivoirien.

15

LIBYE

L’OTAN «regrette» une frappe fratricide L’OTAN a exprimé hier ses regrets pour les bombardements meurtriers de la veille contre des chars rebelles près d’Ajdabiya (est de la Libye). L’«incident», qui a provoqué la colère des rebelles, est intervenu jeudi dans la région de Brega, où se concentrent depuis plus d’une semaine les combats entre insurgés et forces loyalistes. Des avions de l’OTAN ont ouvert le feu sur une colonne de chars rebelles, faisant au moins quatre tués au total, six disparus et 14 blessés, selon le chef d’état-major des insurgés, le général Abdelfatah Younès.

Sur le terrain, hier après-midi, les forces loyalistes ont tiré plusieurs obus d’artillerie sur l’entrée ouest d’Ajdabiya, avant de refluer vers l’ouest, harcelant les insurgés, selon un journaliste de l’AFP sur place. Les rebelles ont été forcé de se replier dans le centre-ville, à 7 km de là. ATS/AFP

JAPON

Quatre morts et cent blessés Les forces françaises passent devant des troupes d’Alassane Ouattara. Hier, Gbagbo annonçait à nouveau qu’il ne «bougerait pas». KEYSTONE Le camp de Laurent Gbagbo a estimé hier que l’appel à la réconciliation nationale lancé la veille en Côte d’Ivoire par Alassane Ouattara est sans valeur.

Un proche affirme que le chef de l’Etat sortant, toujours dans son bunker, «ne bougera pas» de son poste et un autre appelle au «dialogue» inter-ivoirien. La résidence de France a par ailleurs été la cible de tirs hier.

«Sa réconciliation, pour nous, c’est du pipeau», a lancé Toussaint Alain, le conseiller à Paris de M. Gbagbo, au lendemain d’un appel en ce sens de M. Ouattara, reconnu président élu à l’issue du second tour de la présidentielle en novembre par la communauté internationale.

Vérité et Réconciliation «Ouattara n’est pas fondé à lancer un appel à la réconciliation. C’est un imposteur», a dit le conseiller. Ce discours, «est un message pathétique, irresponsable, celui d’un chef de guerre, d’un usurpateur qui veut signer la fin (d’une) tentative de coup de d’Etat», a-t-il aussi ajouté lors d’une confé-

rence de presse au côté de Jacques Vergès, avocat français proche de Laurent Gbagbo.

Le leader des «Jeunes patriotes» de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, a lui appelé à un «dialogue inter-ivoirien», dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. «En Afrique su Sud, il y a eu la Commission vérité et réconciliation», a déclaré M. Blé Goudé, ministre de la Jeunesse de M. Gbagbo et surnommé «le Général de la rue» pour sa capacité à mobiliser notamment les masses estudiantines. Il a laissé entendre que cette formule pourrait offrir une solution à la crise actuelle «au lieu de lyncher médiatiquement le président Laurent Gbagbo».

Jeudi, M. Ouattara avait lui aussi promis que «la lumière sera faite sur tous les massacres et tous les crimes, que nous condamnons avec la plus grande fermeté». «Nous avons constitué une commission nationale d’enquête, dont les résultats seront rendus publics», avait-il poursuivi.

Dans l’ouest du pays, plus de cent corps supplémentaires

ont été découverts ces dernières 24 heures par les équipes de l’ONU, a indiqué hier à Genève le porte-parole du Haut Commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville. Ils sont les victimes de violences interethniques. La Haut commissaire Navi Pillay a qualifié ces éléments d’horrifiants.

Résidence de France visée A Abidjan, la population est privée d’eau depuis quatre jours, a précisé de son côté le représentant du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) en Côte d’Ivoire, Carlos Geha. Des milliers de civils continuent de fuir les violences pour se réfugier dans les pays voisins, a indiqué hier le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Ils sont désormais plus de 150 000 à avoir quitté le pays, dont 135000 au Liberia.

Hier, le camp Gbagbo s’en est pris à nouveau au président français Nicolas Sarkozy et à la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI), alors que la force française Licorne a en-

gagé en début de semaine, aux côtés de l’ONUCI, des actions pour neutraliser les armes lourdes utilisées par le camp Gbagbo. «Nous dénonçons la complicité de ces deux forces (Licorne et ONUCI) (...) avec les rebelles», a dit M. Toussaint.

Un avocat français, Marcel Ceccaldi, a à ce titre annoncé qu’il déposerait une requête contre la France devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour violation de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU A Abidjan, l’ambassade de France a annoncé que «la résidence de France située dans la commune de Cocody a été la cible de deux tirs de mortier et d’un tir de roquette à partir de positions tenues» par des éléments des forces armées toujours loyales à M. Gbagbo hier à 16h00 (18h00 en Suisse). Le porte-parole de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello, a démenti «formellement» cette attaque.

Des hélicoptères français ont ensuite pilonné dans la soirée le secteur de la résidence de M. Gbagbo.

Quatre personnes ont été tuées et plus d’une centaine blessées après le séisme de magnitude 7,1 qui a frappé jeudi soir le nord-est du Japon, selon l’Agence de gestion des catastrophes et des médias. Le tremblement de terre s’est produit à une profondeur de 49 km, selon l’Institut de géophysique américain USGS. Son épicentre était situé dans l’océan Pacifique, à 66 km à l’est de la ville de Sendai (préfecture de Miyagi). ATS/AFP

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ATS/AFP/REUTERS

L’armée attaque un camp d’opposants iraniens IRAK •Le camp d’Achraf, composé d’opposants iraniens, a subi, hier, des attaques de la part de l’armée irakienne.

Une tuerie a commencé hier dans le camp d’Achraf, en Irak, qui abrite des membres de l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMDI), principal groupe d’opposition au régime de Téhéran. Des bataillons blindés et des commandos irakiens ont commencé l’attaque contre le camp hier matin à 4h45, heure de Bagdad.

Selon des témoins sur place, on comptait hier après-midi 30 morts et environ 300 blessés. Le Comité Suisse pour la défense d’Achraf a organisé hier une conférence de presse, avec la présence notamment du conseiller national Jean-Charles Rielle (PS) et de Christiane Perregaux, membre de la Constituante genevoise (Socialiste pluraliste), afin de dénoncer le «massacre» en cours. Le comité entend faire pression sur le Conseil fédéral pour voir intervenir la communauté internationale en Irak.

Situé à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad et à 80 km de la frontière

iranienne, la camp d’Achraf abrite environ 3400 personnes. Il a été construit dans les années 1980 par Saddam Hussein pour accueillir les membres de l’OMDI. Après le renversement du dictateur en 2003, les opposants iraniens ont bénéficié de la protection des USA en Irak. Depuis le retrait des troupes américaines en 2009, le camp subit constamment des attaques et de fortes pressions de la part des autorités irakiennes qui, sous la pression de l’Iran, veulent se débarrasser définitivement de l’OMDI, a expliqué hier le comité de soutien.

«La population d’Achraf est démilitarisée et protégée par le IVe convention de Genève. Si le comité international, et plus particulièrement les USA, n’interviennent pas, toute la guerre menée en Irak pour établir la démocratie n’aura servi à rien», s’est exprimé Jean-Charles Rielle. Leur moyen d’action? «Nous avons contacté Micheline Calmy-Rey pour qu’elle exhorte

le Conseil fédéral à demander une intervention internationale», a continué le conseiller national. Le comité a aussi écrit une lettre adressée directement au Conseil fédéral et à l’ambassade américaine en Suisse. «C’était presque un drame annoncé, s’est pour sa part émue Christiane Perregaux, beaucoup d’efforts ont été faits pour alarmer l’opinion publique sur la vulnérabilité d’Achraf, mais rien n’a été fait».

Le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé les forces de sécurité irakiennes à faire preuve de retenue et de cesser d’attaquer les habitants du camp. La présidente du Conseil national de résistance irakienne Maryam Radjav a demandé au gouvernement américain, en raison du blocus médical qui empêche les blessés d’être soignés à Achraf, que l’hôpital américain proche du camp accepte de soigner les blessés. QBN

Initiative pour une économie verte Les Verts, une longueur d’avance www.economieverte.ch

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MÉMENTO

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

THÉÂTRE/CONCERTS THÉÂTRE GENÈVE SLAMA ET COHEN, 20h30, 14.03.2011 23.05.2011.

Salle Centrale Madeleine, Genève ☎ 022 793 54 45

FEU FAIT LE FOU, sa 17h, di 11h et 17h, mer 15h, 19.03.2011 - 10.04.2011.

Théâtre des Marionnettes- TMG, Genève ☎ 022/418 47 77

YAKICH ET POUPATCHÉE, DE H. LEVIN, MaMe-Ve-Sa 20h, Je 19h, Di 17h, Relâche le lundi, 22.03.2011 - 10.04.2011.

Théâtre du Loup, Genève ☎ 022/301 31 00

PHÈDRE DÉ-RACINÉE, mardi, vendredi et samedi à 20h30, mercredi et jeudi à 19h00, dimanche à 17h00, relâche lundi, 25.03.2011 - 10.04.2011.

Casino-Théâtre, Genève ☎ 022/319 61 11

VIRTUAL 21 DE DOMINIQUE ZIEGLER, ma-ve 20h30, sa-di 19h, 29.03.2011 - 17.04.2011.

Alchimic, Carouge ☎ 022 301 68 38

GEORGES, OU TOUT CE QUI FILE ENTRE LES DOIGTS, du mardi au samedi 20h, dimanche 18h, 30.03.2011 - 17.04.2011.

La Traverse, Genève ☎ 022 909 88 99

DERNIÈRE PASSE, 20:30 sauf dimanche 17:00, 05.04.2011 - 16.04.2011.

Salle communale, Troinex

LE 20 NOVEMBRE DE LARS NOREN, 20h00, 06.04.2011 - 16.04.2011.

DU PAIN ET DES JEUX, 20h30, 08.04.2011 09.04.2011.

YANN LAMBIEL / AUX SUIVANTS !, 20h30, 07.04.2011 - 09.04.2011.

LA MESSE DE L’HOMME ARMÉ DE KARL JENKINS, 15h30, 10.04.2011.

Théâtre du Martolet, St-Maurice

Théâtre de la Colombe, Lausanne ☎ 021/653 25 97

Théâtre du Crochetan, Monthey ☎ 024/471 62 67

RETROUVAILLES PAR LA CIE. INTER-ACT M/S OTTO HUBER, 20h.30, 08.04.2011 - 09.04.2011.

LA BARONNE, ouvertures des portes 19h30 et spectacle à 20h30, 08.04.2011 - 09.04.2011.

Café-Th. de la Voirie, Pully ☎ 021 728 16 82 ou 076 335 34 51

P’tit Théâtre de la Vièze, Monthey ☎ 024 485 36 22

FEMMES DE PRÊTRE?, 20h30 et 17h30, 08.04.2011 - 10.04.2011.

L’Oxymore, Cully ☎ 021 799 44 19

AU HASARD DES RUES, ET ENSEMBLE NOUS ÉCOUTONS NOS PAS RÉSONNER TRANQUILLEMENT DANS LE VIDE QUI EST DÉJÀ LÀ, 19h je/sa, 20h30 ve, 07.04.2011-09.04.2011.

L’Epicentre, Collonge-Bellerive ☎ 022 855 09 05

Théâtre du Moulin-Neuf, Aigle ☎ 024 466 54 46

FIANCÉS EN HERBE + PAR LA FENÊTRE, JE-VESA à 20H30 / DI à 17h, 08.04.2011 - 16.04.2011.

Théâtre des Trois-Quarts, Vevey

FIANCÉS EN HERBE ET PAR LA FENÊTRE, JEVE-SA à 20H30 / DI à 17H, 08.04.2011 16.04.2011.

Théâtre des Trois-Quarts, Vevey

REPAS MEURTRES ET MYSTÈRES : LE CRIME DU PULLMAN EXPRESS , 19h30 / retour à Montreux à 22h45, 09.04.2011.

LES 3 AMIS, 2 représentations: 14h30 et 16h, 09.04.2011.

«LA PETITE PIÈCE EN HAUT DE L’ESCALIER», DE CAROLE FRÉCHETTE, 20h30 mercredi, jeudi, vendredi, samedi, 17h15 dimanche, relâche lundi et mardi, m.e.s. Michel Favre, 23.03.201121.04.2011.

Cologny, Théâtre du Crève-Coeur (16, chemin de Ruth), 022 786 86 00, www.theatreducrevecoeur.ch

LA PETITE FILLE DE MONSIEUR LIHN, D’APRÈS LE ROMAN DE PHILIPPE CLAUDEL, 20h30 ve, 18h di, 08.04.2011 - 10.04.2011.

Grand-Lancy, salle La Plage, Centre Marignac, 28 avenue EugèneLance, 022 788 1202

DEUXIÈME BRUNCH MAXIMALISTE DE LA VILLA BERNASCONI, 13, 14, 15, 16, et 17h, 10.04.2011.

Villa Bernasconi, Grand-Lancy

VAUD

GENÈVE ESTELLE REVAZ, VIOLONCELLE, DAMIEN BACHMANN, CLARINETTE, FRANÇOIS-XAVIER POIZAT, PIANO, 20h, Rachmaninov, Nino Rota et Brahms, 09.04.2011.

ORCHESTRE DES JEUNES DE LA SUISSE ROMANDE. 17h. Grieg et Vivaldi. 10.04.2011.

Veyrier, salle communale, www.veyrier.ch

ENSEMBLE GIOACCHINO, 20h, Mozart et Von Dittersdorf, 09.04.2011.

Grand-Lancy, église de la Sainte-Trinité (2, avenue Eugène-Lance), www.concertsdelancy.ch

FESTIVAL D’ORGUE, FRANÇOIS DELOR, 17h, entrée libre, 09.04.2011.

Temple de la Fusterie

ALLEMAGNE BAROQUE - SUISSE CONTEMPORAINE, 17 heures 15, 10.04.2011.

Le Grenier Culture, Moudon

Eglise, Corsier

CAVEMAN VERSION FRANÇAISE, samedi 20h30, dimanche 17h00, 09.04.2011 17.04.2011.

MARC-ANTOINE CHARPENTIER, FRANÇOIS ESTIENNE, MICHEL-RICHAR DELALANDE, 17h00, 10.04.2011.

Eglise St-Germain, Genève

CAVEMAN VERSION ANGLAISE, Samedi 20h30, dimanche 17h00, 09.04.2011 17.04.2011.

L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE GENÈVE CONCERT D’ABONNEMENT N°6 - QUAND UN QUATUOR À CORDES VIENT À LA RENCONTRE D’UN ORCHESTRE..., 20h30, 11.04.2011.

Théâtre Funambule, Nyon ☎ 022/361 70 34

Victoria Hall, Genève ☎ 0800 418 418

NEUCHÂTEL LE NOIR TE VA SI BIEN, 20h30, 04.02.2011 08.05.2011.

La Passade, Boudry ☎ 032 841 50 50

NOS DÉSIRS SONT DÉSORDRE, MAUD PFISTER, JEAN-FRANÇOIS CHAPUISAT, 20h30, dès 15 ans; entrée libre, chapeau, 09.04.2011.

Peseux, salle de spectacles, 4 rue Ernest-Roulet

VALAIS T’AS PAS VU MA FEMME? (DE ALEXIS GIROUD, D’APRÈS UNE IDÉE ORIGINALE DE PHILIPPE ABBET), 20h30, 04.03.2011 - 16.04.2011.

Théâtre du Casino de Saxon, Saxon ☎ 027 / 743 20 00

LES BELLES-SOEURS D’ERIC ASSOUS, 20h30 (dimanches à 17h), 25.03.2011 - 17.04.2011.

Salle du Roxy, St-Maurice ☎ 024/485 18 48

PIÈCES DÉTACHÉES, DE JEAN-MICHEL RIBES, 20h30, dim 17h, 30.03.2011 - 09.04.2011.

Théâtre Kléber-Méleau, Renens ☎ 021/625 84 29

Les Halles, Sierre

VAUD LE CHANT DU DÉSERT, Je 19h / ve 20h / di 17h, 07.04.2011 - 10.04.2011.

Espace Culturel des Terreaux, Lausanne ☎ 021 320 00 46

Bar King, Neuchâtel ☎ 032/724 27 07

VAUD ENSEMBLE VOCAL EUTERPE, VIVALDI, ARVO PÄRT, 20h15, 09.04.2011.

Temple Saint-Paul, Lausanne, 021 329 02 33

IMPROPÈRES DU VENDREDI-SAINT, 20h30, 09.04.2011.

Temple, Lutry ☎ 021 / 793 15 55

SOCIETE DE MUSIQUE CONTEMPORAINE LAUSANNE, 19h.00 et 20h.15, 11.04.2011.

Grotte 2, Lausanne ☎ + 41 (0)21 321 35 20

LES CONCERTS DES QUATRE SAISONS, 20h.15, 09.04.2011.

Château, St-Barthélemy

Eglise, Le Lieu

VOIX HUIT - OCTUOR VOCAL, 17h00, 10.04.2011.

LES CONTES DU MERCREDI AU MUSÉE MONÉTAIRE, 15h30-16h00, 20.10.2010 13.04.2011.

Café du Cerf, Neuchâtel ☎ 032 724 27 44

Musée Monétaire cantonal, Lausanne ☎ 021/316 39 90

CHANSON / VARIÉTÉ GENÈVE COMIKÌSSIMO, Dès 20h en dîner spectacle 23h30 au Bar Cabaret., 05.04.2011 - 25.05.2011.

Palais Mascotte, Genève ☎ 079 820 33 33

Temple du Bas, Neuchâtel ☎ 032 717 79 07

L’HARMONIE DES CADETS DE LAUSANNE, 17h00, 10.04.2011.

NICOLAS FRAISSINET & ALIOSE LIVE @ MÀD GENEVE, 20H30 à 05H00, 09.04.2011 10.04.2011.

TISTOU LES POUCES VERTS DE MAURICE DRUON PAR LE THÉÂTRE EXTRAPOL (PORRENTRUY), 17h, 09.04.2011.

Eglise St-Etienne, Moudon

VALAIS CONTES ET MUSIQUES DU MONDE, 20h30, 09.04.2011.

Maison des Contes et Légendes d’Outre-Rhône, Dorénaz ☎ 079 431 60 80

MUSIQUE CONTEMPORAINE NEUCHÂTEL PENDULUM CHOIR, ORATORIO POUR CHOEUR, MÉCANIQUE ET INFORMATIQUE, 20h30, 07.04.2011-09.04.2011.

La Chaux-de-Fonds, Temple Allemand, 032 967 90 43

POP / ROCK VAUD BLUE JAM , Portes 21 h - Jam dès 21.00 h - Entrée libre, 05.04.2011 - 26.04.2011.

VERONIC DICAIRE, 17h00, 10.04.2011.

Théâtre du Léman, Genève

VAUD PASCAL RINALDI/PRESQUE OUI, Ve/sa: 20h30; Di: 17h, 08.04.2011 - 10.04.2011.

IL ÉTAIT UNE FOIS JOE DASSIN, 20h30, 09.04.2011.

Patinoire de Malley «Espace Odyssée», Prilly

THÉ DANSANT AVEC LES SPLENDIDES, Dès 15h, 10.04.2011.

DIVERTIMENTO CHORAL 2011, rideau 20h15; portes 19h30, 09.04.2011.

Grande salle, Montagny-près-Yverdon

CHANTÉE DE PRINTEMPS DU CHŒUR MIXTE D’ARNEX, 20:00, 09.04.2011.

Salle communale, Arnex-sur-Orbe

ELECTRICITY IN OUR HOMES (UK), 22H30, 08.04.2011 - 09.04.2011.

Salle polyvalente, Yens

FESTIVAL 9/10 - MARK KELLY, 21h, 09.04.2011.

Maison de Quartier de Chailly, Lausanne ☎ 021 653 28 83

THIS IS TIGERR PRESENTS LIVE : WALLACE VANBORN (BE), Portes 20.30 h - Concert dès 21 h - Entrée fr. 18.-, 09.04.2011.

Bleu Lézard, Lausanne ☎ 021 321 38 30

BONAPARTE (F) , 21h, 09.04.2011.

Les Docks, Lausanne ☎ 021 623 44 44

APOCALYPTICA (FIN) , 20h30, 10.04.2011.

Les Docks, Lausanne ☎ 021 623 44 44

Les Anciennes Prisons, Moudon

GENÈVE WD GVA LAUNCH PARTY, Dès 18h. 09.04.2011.

Petite Reine, rue de Montbrillant

COFFINS + SOURVEIN + AGUIRRE, Portes 20h00, concerts à 20h30 précises!, 10.04.2011.

Le Kab de l’Usine, Genève ☎ 022/781 40 57

NEUCHÂTEL SPIRALDOGMA (F), HIGHPEAKS (CH), 21h30 02h00, 08.04.2011 - 09.04.2011.

Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90

BROKEN FINGAZ PARTY, 23h, 08.04.2011 09.04.2011.

La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56

SOCIÉTÉ DE MUSIQUE DE LA CHAUX-DEFONDS, SAISON 2010/2011, 13h, 17h, 20h15, 28.09.2010 - 29.04.2011.

Dans le canton de Neuchâtel, NE

PENDULUM CHOIR, 20h30, 07.04.2011 09.04.2011.

Temple Allemand, La Chaux-de-Fonds

LES CHAMBRISTES METTENT FRANÇOIS PANTILLON À L’AFFICHE, Dimanche 11h15, 10.04.2011.

Maison du Concert, Neuchâtel ☎ 032.724.21.22

VALAIS HEURES MUSICALES 1,2,3,MUSIQUES NICOLE COPPEY, après-midi, 18.12.2010 - 14.05.2011.

Totem, Sion ☎ 027/ 322.60.60

Bikini Test, La Chaux-de-Fonds ☎ 032 967 89 90

ROCK GARAGE, 18h30, 10.04.2011 - 11.04.2011.

La Case à Chocs, Neuchâtel ☎ 032 721 20 56

JAZZ

BRUNCH ET CONCERT, 9h à 13h, 10.04.2011.

DANSE GENÈVE CIE GILLES JOBIN, SPIDER GALAXIES, 20h30; Di 18h (relâche lundi et mardi), 06.04.2011 17.04.2011.

ADC - Salle des Eaux-Vives, Genève ☎ 022 320 06 06

VÔS VENDREDIS SOIRS, Coktail, repas dès 20h00 - Ouverture de la danse à 22h30, 18.02.2011 - 15.04.2011. Ô TroisChêne , Chêne-Bougeries ☎ 022 348 76 15

LA TENTATION D’ EVE, 20h30, 08.04.2011.

NEUCHÂTEL

«PIMENT GLACÉ» VAUD FIFOG, FESTIVAL DU FILM ORIENTAL DE GENÈVE, 18h ve et sa, «Je suis chrétien» d’Ali Mouzaoui, Algérie, «Tamurt Idurar» (Le pays de la montagne), docu de Rabah Bouberras, Canada/Suisse, vo; ve 20h «Libanais en colère». - Sa dès 18h, sa 19h «Les oubliés de l’histoire» de Hassan Benjelloun, Maroc, 20h «Libanais en colère» de Zeina Daccache, ,sa 21h «Ni sauvage ni barbare» de Roger Cantin, Maroc/Canada, vo 08.04.2011-09.04.2011.

Lausanne, Pôle Sud, 3 av. Mercier, Flon, www.polesud.ch

LECTURES GENÈVE LAST&LOST, «ATLAS D’UNE EUROPE FANTÔME», 12h samedi, 09.04.2011.

Librairie Le Parnasse, 6 rue de la Terrassière, 022 736 27 26

FÊTE GENÈVE

Le Vent des Routes, 50 rue des Bains, 022 800 33 81, www.vdr.ch

VAUD YAKSU EXIT NUMBER 9, CONCEPTION & CHORÉGRAPHIE MARIE-CAROLINE HOMINAL (CH), Me, ve 20h30; Je 19h, 06.04.2011 08.04.2011.

Théâtre Arsenic, Lausanne ☎ 021/625 11 36

CIRQUE VAUD CIRQUE HELVETIA, ve:20h; sa:15h ; Di: 15h, 08.04.2011 - 10.04.2011.

Près Centre sportif, Oron-la-Ville

PETITES VIRTUOSITÉS VARIÉES, 17h00, 10.04.2011.

Octogone - Théâtre de Pully, Pully ☎ 021/721 36 20

ENFANTS / TOUT PUBLIC GENÈVE LE PARADIS DES CHATS, OPÉRA POUR ENFANTS DE VLADIMIR KOJOUKHAROV, D’APRÈS UN CONTE POPULAIRE JAPONAIS, 19h ve, 14h30 et 17h sa, 11h et 14h30 di, 08.04.2011-10.04.2011.

Collonge-Bellerive, L’Epicentre, 16 chemin de Mancy, www.opera-theatre.ch

MAMIE OUATE EN PAPOÂSIE, 17h sa et di, 19h ma 12 avril, 15h me 13 avril, 09.04.201113.04.2011.

Am Stram Gram Le Théâtre, 56 route de Frontenex, loc. Service culturel Migros Genève rue du Prince 022 319 61 11

VAUD

Café du Cerf, Neuchâtel ☎ 032 724 27 44

123Musique, Sion

Théâtre du Léman, Genève

LE RÊVE BLEU, mercredis à 15h et samedis à 11h et 16h, 26.03.2011 - 11.06.2011.

NEUCHÂTEL

VALAIS EDUCATION MUSICALE : PORTES OUVERTES / COURS PUBLICS 1-2-3-MUSIQUES, PROF.NICOLE COPPEY, dès 16h45, 29.03.2011 14.04.2011.

BALLET « LE BOLÉRO DE RAVEL «, 20h30, 09.04.2011.

VAUD

FRIDAY 8TH - LIVE MUSIC SAM SEALE , 21.30h, 08.04.2011 - 09.04.2011.

Montreux, l’Ange Boiteux, 22 rue du Pont, 021 963 23 67, www.emouvementisme.ch

FÊTE, PARUTION DU GUIDE «L’ARC LÉMANIQUE À VÉLO», 11h-12h sa; avec l’auteure Delphine Klopfenstein et le cyclonaute Claude Marthaler, 09.04.2011.

Théâtre du Léman, Genève

FESTIVAL 9/10 - KRONIKS : 1, 20h, 09.04.2011.

Maison de Quartier de Chailly, Lausanne ☎ 021 653 28 83

VAUD CLAIRE CALAME, CONTES POUR TOUS, 18h, PIANO LIVE AVEC SANDRO RUSSO. Dès 20h, chapeau à la sortie pour les artistes. 09.04.2011.

L’Esprit Frappeur, Lutry ☎ 021 / 793 12 01

Bleu Lézard, Lausanne ☎ 021 321 38 30

GRAND PIANORAMAX (CH / USA), 21h30 02h00, 09.04.2011 - 10.04.2011.

NEUCHÂTEL

Théâtre du Pommier, Neuchâtel ☎ 032/725 05 05

Moulin à Danses - MAD, Genève ☎ 022/ 329 85 87

Undertown, Meyrin ☎ 022/989 34 60

Temple, Nyon

NEUCHÂTEL LABYRINTHE LUMINEUX ET MÉDITATIF, 17h20h chaque jour, 07.04.2011 - 09.04.2011.

Eglise évangélique, Grand-Lancy

CONCERTS METAL, portes:21h, 09.04.2011.

CONCERT «MUSIQUE À L’ÉGLISE» - ENSEMBLE «LES VOCALISTES ROMANDS», DIR. RENAUD BOUVIER / MUSIQUE ORTHODOXE POUR LE TEMPS DE CARÊME, 17 heures, 10.04.2011.

CPO, Croix d’Ouchy, Lausanne ☎ 021/616 26 72

CONCERT THEOZED, 20h00, 09.04.2011.

RÉCITAL DE PIANO CÉDRIC PESCIA - ANNULE !!!, Dimanche 10 avril 2011 à 17h. - ANNULE !!!, 10.04.2011.

Abbaye de Bonmont, Chéserex ☎ 022/361 62 61

ATELIERS DE MUSIQUE CREATIVE POUR ENFANTS, de 14h à 15h30, 12.01.2011 - 08.06.2011.

Salle de spectacle, Renens

Eglise Protestante de St-Prex, St-Prex

CONCERT DE BONMONT - LE MADRIGAL DU LANDERON DIRECTION LOUIS-MARC CRAUSAZ – FLORILÈGE DE COEUR., 17 heures, 10.04.2011.

Salle Métropole, Lausanne

CONCERT ANNUEL DE LA FANFARE LA CLÉ D’ARGENT, DE RENENS, 20h00, 09.04.2011.

MUSIQUE CELTIQUE, 21h00-3h00, 09.04.2011.

CONCERT «LE CHANT DES CORDES» PAR LE QUATUOR DOHNÁNYI DANS BACH, MOZART, MENDELSSOHN, 17h30, 10.04.2011.

LE JARDIN MUSICAL DE L’OCL : VIV(R)E LES CONCERTS DU DIMANCHE, DÈS 4 ANS !, 11h15 Billetterie sur place et ouverture des portes : une heure avant le début du concert, 12.09.2010 17.04.2011.

LIVE MUSIC - ROD BARTHET WITH SAX @21.30H , 21.30h, 09.04.2011 - 10.04.2011.

Le Bourg, Lausanne ☎ 021 311 67 53

L’Estrée, Ropraz ☎ 021/903 11 73

PARTENARIAT

Victoria Hall, Genève ☎ 0800 418 418

Café du Cerf, Neuchâtel ☎ 032 724 27 44

THE FIVE BLIND BOYS FROM THE PARISH, 21H45, 09.04.2011.

Maison de Quartier de Chailly, Lausanne ☎ 021 653 28 83

Théâtre Funambule, Nyon ☎ 022/361 70 34

LE GARDIEN, Ma-je 19h, ve, sa 20h30, di 17h30, 16.03.2011 - 10.04.2011.

PARTENARIAT

CLASSIQUE

Théâtre Montreux-Riviera (TMR), Montreux ☎ 021/963 43 25

FEU LA MERE DE MADAME, 21h00, repas dès 19h00, 07.04.2011 - 16.04.2011.

Théâtre de la Parfumerie (chemin de la Gravière), Acacias, 022 341 21 21, www.laparfumerie.ch

BFM - Bâtiment des Forces Motrices, Genève ☎ 022/418 31 30

LES DEUX SONT TOMBÉS SUR LA TÊTE, Ma+sa 20h30, Me+je+ve 19h, Di 17h, 05.04.2011 - 17.04.2011.

MOLLY À VÉLO DE GENEVIÈVE DAMAS, je, sa 19h; ve 20h; di 17h, 07.04.2011 - 17.04.2011.

GENÈVE MARIZA - LA DIVA DU FADO, 20h30, 09.04.2011.

PUNCH AND JUDY, 20h (17h le dimanche), 01.04.2011 - 19.04.2011.

LE PARADIS DES CHATS, ve:19h / sa14h30 et 17h / di: 11h et 14h30, 08.04.2011 - 10.04.2011.

A la Gare - Voie 6, Montreux

«LA GUERRE OU L’AMOUR», D’APRÈS «LYSISTRATA» D’ARISTOPHANE, 19h mardi et mercredi, 20h30 jeudi, vendredi et samedi, 18h dimanche. Par la Compagnie Théâtre des Intrigants de Kinshasa (RDC, République démocratique du Congo), samedi 9 avril soirée de soutien aux Intrigants, portes 21h30. 22.03.2011 10.04.2011.

GENÈVE

Grange de Dorigny, Lausanne, 021 692 21 24, www.grangededorigny.ch

Maison de quartier Jonction, Genève ☎ 022 708 11 70

Hôtel Calvy, Genève ☎ 022/700 27 27

OPÉRA

MUSIQUE DU MONDE

FRIDAY 8TH - LIVE MUSIC @ - SAM SEALE 21.30H , 21.30h, 08.04.2011 - 09.04.2011.

Théâtre des Lutins, Lausanne ☎ 021.323.34.43

LE VIOLON DU FORGERON, me 15h sa 17h di 11h et 15h, 06.04.2011 - 10.04.2011.

Aula des Bergières, Lausanne

SOUFFLE D’ANGES, Me 17h, sa 15h et 19h, ve 19h, di 17h, 07.04.2011 - 10.04.2011.

Le petit théâtre, Lausanne ☎ 021/323 62 13

CONCERT DE LA PASSION - MUSIQUE SACRÉE, 15:30, 10.04.2011.

LLIVE MUSIC - OLIVIER VUILLE - @ 18.0020:00H , 18.00h, 08.04.2011 - 09.04.2011.

TÊTE EN LUNE, CIE TAMIÉRO, 15h et 17h, 09.04.2011.

Théâtre du Martolet, St-Maurice ☎ 024 485 40 40

Café du Cerf, Neuchâtel ☎ 032 724 27 44

Maison de quartier de Chailly

Administration et rédaction à Genève: 3, rue de la Truite, CP 238, 1211 Genève 8 Réd. ☎ 022/809 55 66 fax: 022/329 42 74 Adm. ☎ 022/809 55 55 fax: 022/809 55 67 Bureau neuchâtelois: 3, avenue de la Gare, 2000 Neuchâtel Réd. ☎ 032/724 60 50-51 fax: 032/724 60 58 Bureau vaudois: 1, place Grand Saint-Jean, CP 6772, 1002 Lausanne Réd. ☎ 021/683 08 85 fax: 021/683 08 86 E-mails: Abonnements: abo@lecourrier.ch Rédaction: redaction@lecourrier.ch Corédacteurs en chef: Rachad Armanios, Benito Perez, Samuel Schellenberg.

Editeur: Nouvelle Association du Courrier (NAC), Genève. Président: Florio Togni.

Collaboration rédactionnelle avec La Liberté, Le Monde diplomatique, La Quinzaine littéraire, Il Manifesto, La Revue Durable et Pages de gauche.

Imprimeur: Atar Roto Presse, Genève.

Tirage contrôlé REMP 2010: 8389.

LE COURRIER

MÉMENTO

17

SAMEDI 9 AVRIL 2011

Pour, finalement, te dire Adieu

Alex NIERING 10 avril 2011

à 14 heures au Jardin du Souvenir de Saint-Georges, Genève Mt. 12-31/32

Tes amis-es

Service du feu Police secours Urgences sanitaires, ambulances La Main tendue (24h24) sos enfants

% 118 % 117 % 144 % 143 % 147

GENÈVE

Brian MICHE Elève de 1ère année de l’ECG Jean Piaget

Il exprime à sa famille ses sentiments de profonde sympathie.

Charles Beer Conseiller d’Etat chargé du Département de l’instruction publique, de la culture et du sport

La direction de l’ECG Jean Piaget a la grande tristesse de faire part du décès de

Brian MICHE Elève de 1ère année

Les enseignants, l’ensemble des collaborateurs et les élèves témoignent à la famille toute sa sympathie.

Ils garderont de Brian un souvenir lumineux.

CONVOIS FUNÈBRES 9 avril VALAIS

Marguerite Papilloud, messe en l’église de Vétroz à 10h.30. Simon Dayen, cérémonie au Centre funéraire de Platta à 12h.30. Maria Lucia Raccio-La Porta, messe en l’église du Bouveret à 14h.

11 avril GENÈVE

Daniel Boulaz, culte en la chapelle du Centre funéraire de SaintGeorges à 15h.15. Marianne Savigny, messe en l’église de Perly à

10h.

VAUD

Augusta Hofstetter-Sachot, cérémonie au Centre funéraire de Montoie, chapelle B, à 11h. Françoise Andres-Rouge, culte au temple du Prieuré à Pully à 14h.30. Marcel Junod, cérémonie en l’église SainteAmédée, rte du Pavement à Lausanne, à 15h.

JURA

Eliane Perret, messe en l’église de Saint-Germain de Porrentruy, à 14h.

Remise des avis mortuaires et de naissances: LE COURRIER-publicité en semaine: pub@lecourrier.ch fax: 022/809 55 67 week-end: poly@lecourrier.ch fax: 022/329 42 74 PARTENARIAT

024 463 22 25 (pharmacien(ne) Pharmacie du Centre, Aigle Médecin de garde,☎ 024 468 86 88

LAUSANNE

Pharmacie ouverte jusqu’à 22h :

A la Gare, pl. de la Gare 9, ☎ 021 324 20 20

Pharmacies de garde jusqu’à 23h:

Pharmacie Arca (les Stroumpfs), 41 rue Louis-Favre, 022 734 33 33 Pharmacie du Pont-d’Arve, 27 bd du Pontd’Arve, 022 320 52 16

Livraison urgente de médicaments:

Le Département de l’instruction publique, de la culture et du sport fait part avec une vive émotion du décès de

MOTS CROISÉS NO 1937

APPELS D’URGENCE

week-end + chaque nuit de 19h à 8h: appelez le 144 ou 1818 Médecine : ☎ 022 372 33 11 ou téléphone ☎ 022 382 33 11. Hôpital cantonal, Rue Micheli-du-Crest 24, 24h24

SOS Médecins à domicile:

☎ 022 748 49 50. 24h24, SOS Infirmières: ☎ 022 420 24 64. 24h24 Maternité: ☎ 022 382 42 36, (Obstétrique/accouchements) ☎ 022 382 68 16 (Gynécologie) Bd de la Cluse 32. 24h24 Pédiatrie: ☎ 022 382 45 55 , Hôpital des enfants, rue Willi-Donzé 6 24h24 Lu-ve de 18h à 24h, week-end et jours fériés de 08h à 24h (téléphone obligatoire): ☎ 022 305 04 58 ,Clinique des Grangettes, ch. des Grangettes 7, Chêne-Bougeries ☎ 022 719 61 00, Hôpital de la Tour, av. J.-D. Maillard 3, Meyrin Psychiatrie : ☎ 022 305 41 11.

Belle-Idée, 2 ch. Petit-Bel-Air, Chêne-Bourg. 24h24.

Dentiste: ☎ 022 346 64 44 Permanence Champel, ch. Malombré 5 ☎ 022 346 64 44 Permanence Servette, av. Wendt 60 ☎ 022 733 98 00 Lu-Ve 8h-19h, Sa 8h-17h Les Di & jours fériés 9h-17h Champel ou Servette en alternance

VAUD

Pharmacie ouverte jusqu’à 24h : 24 SA, av. de Montchoisi 3, ☎ 021 613 12 24

Urgence médicament de 23h au matin :

☎ 021 213 77 77 Médecine: ☎ 02 /345 22 22.

Policlinique médicale universitaire, rue du Bugnon, ☎ 021/314 60 60 Urgences: ☎021 314 66 66 (entrée rue du Bugnon 44) 24h24 Médecins de garde: ☎ 021/213 77 77. 24h24 Maternité: ☎ 021/314 35 05, (Obstétrique/accouchements), av. Decker 24h24 Pédiatrie: ☎ 021 627 28 29, Hôpital de l’enfance, Montétan 16, 24h24 Psychiatrie: ☎ 021 643 61 11.

Hôpital de Cery, Prilly. 24h24.

MONTREUX

Pharmacie de garde: Lu-Ve jusqu’à 20h Sa jusqu’à 19h Di & fériés 10h-12h & 17h-19h

Information et Urgence avec ordonnance en dehors des heures, ☎ 021 962 77 00 (police) Médecin de garde: ☎ 021/963 63 22

Pharmarcie de garde: Lu-Ve jusqu’à 20h Sa jusqu’à 18h Di & fériés 11h-12 & 18h-19h

Information et Urgence avec ordonnance en dehors des heures, ☎ 021 801 22 17 (police) Médecin de garde: ☎ 021/803 44 44

Pharmacie de garde:

AUBONNE & ROLLE dimanche de 10h à 12h & de 17h à 18h : Pharmacies d’Aubonne ou du Marché à Aubonne ou Pharmacie de l’Ile à Rolle.

Renseignements ☎ 079 301 27 28 Médecin de garde, Aubonne ☎ 0848 877 987 Médecin de garde, Rolle ☎ 021 822 11 11

AIGLE & BEX/VILLENEUVE

Pharmacie de garde:

dimanche de 11h à 12h & de 17h à 18h Pour les urgences exclusivement, en dehors de ces heures, appelez le

en dehors des heures, ☎ 024/423 66 66 (police)

Médecin de garde ☎ 021/623 02 70 NEUCHÂTEL LA CHAUX-DE-FONDS

Pharmacie de garde:

Lu-Sa jusqu’à 19h30, Di & fériés 10h-12h30 & 17h-19h30

Information et Urgence avec ordonnance en dehors des heures, ☎ 032/913 10 17 (police)

NEUCHÂTEL

Pharmacie de garde: Lu-Sa jusqu’à 20h, Di & fériés 10h-12h30 & 17h-20h

Information et Urgence avec ordonnance en dehors des heures, ☎ 032/722 22 22 (police)

VALAIS MONTHEY

Pharmacie urgence 24h24:

Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 9h30-12h & 17h-19h Sunstore Placette, 21 av. Europe, 024/471 51 13

Pour les urgences exclusivement,

en dehors de ces heures, appelez le Médecins de garde, ☎ 0900/558 144

MARTIGNY

MORGES

NYON

Pharmacies urgence 24h24

Di & fériés 10h-12h & 17h-20h

Information et Urgence avec ordonnance

Pharmacie urgence 24h24:

Lu-Sa jusqu’à 18h30, Di 10h-12h & 17h18h30

Pour les urgences exclusivement,

en dehors de ces heures, appelez le Pharmacie Centrale, 022 722 20 32

Médecins de garde, ☎ 0900/558 144 SIERRE

Lu-Sa jusqu’à 19h30 Di & fériés 10h30-13h & 17h-19h30

Pharmacie urgence 24h24:

en dehors des heures, ☎ 022 361 16 21 (police)

Pour les urgences exclusivement,

Information et Urgence avec ordonnance

Lu-Sa 20h-21h, Di 10h-12h, 16h30-18h30, 20h-21h

70 jusqu’à 22h

☎ 0848 133 133

Médecins de garde, ☎ 0900/558 144

☎ 0848 133 133 Hôpital ☎ 022/994 61 61

Pharmacie de garde: Lu-Sa jusqu’à 21h,

Médecin de garde, district de Nyon Médecin de garde, Terre Sainte, Coppet, YVERDON

Pharmarcie de garde: Lu-Sa jusqu’à 20h

MÉTÉO Prévision pour la Suisse romande et le Valais, jusqu'à mercredi:

Aujourd’hui: ensoleillé. En montagne, vent de nord-est faible à modéré. Faible bise sur le Plateau. Dimanche: temps ensoleillé.

Quelques voiles de nuages élevés. Maximum 25°. Lundi: temps bien ensoleillé. Quelques rares voiles de nuages élevés et quelques cumulus sur les reliefs. Faible tendance à la bise sur le Plateau. Maximum 22°, en Valais 24°. Mardi: temps en partie ensoleillé, passages nuageux principalement au nord des Alpes. Quelques averses probables.

Maximum 20° à 22°. Mercredi: ciel changeant, averses probables.

Maximum 15 à 17°.

Suisse alémanique, le Nord et Centre des Grisons:

Aujourd’hui: ensoleillé et chaud. En montagne, vent faible à modéré de secteur nord à nord-est. Faible bise sur le Plateau. Dimanche:

VERTICALEMENT 1. Courber l’échine. 2. Manager de poids lourds. Accord de Yalta.

3. Mener en bateau. Passe sans rien dire. 4. Bande japonaise. Bien eu. 5. Désaccord de Camp David. Sont souvent au bord de la ruine.

6. Jouerons un fort vilain rôle. Groupe de 27. 7. Ouvres de vers.

8. Arrivées dans la vie. L’iris lui doit son parfum. 9. On s’y pend par amour. Personnel. Terme de jeu de belote. 10. Répondit à l’invitation. Les plus sauvages évitent le gavage.

SOLUTIONS DU N° 1936

en dehors de ces heures, appelez le ☎ 027/455 10 74 (pharmacien(ne) Centrale, Noës/Sierre, 027 4551521,

Médecin de garde p/enfants ☎ 022/318 50

HORIZONTALEMENT 1. On l’obtient en étant patient. 2. Vêtement unisexe. Se plaisait dans les jupons. 3. Groupe amérindien du Brésil. Héroïne légendaire. 4. Indien d’Amérique du Nord. Enfant de cours. 5. Succès bouf. Titre de propriété. 6. Europe de l’Est. Condamnée à l’exil.

7. Enflammer les sens. 8. Ceux qui sont à moi. Sommet des Alpes glaronaises. 9. Lieu de résidence d’un couple célèbre. Lichen des souches. 10. Marque de correction. Lentille sauvage.

HORIZONTALEMENT 1. PLAIDOIRIE. 2. RANDONNEUR. 3. OPTER. NULS. 4. TOISER. NÉE. 5. ENA. RÉMI. 6. CIÉNAGA. SU. 7. TÉRA. RIRE. 8. ICTÈRE. 9. USER. TIPER. 10. RÊNES. ESSE.

SION Di 10h-12h & 16h-21h. en dehors de ces heures, appelez le 144 Médecins de garde, ☎ 0900 558 144.

VERTICALEMENT 1. PROTECTEUR. 2. LAPONIE. SE. 3. ANTIAÉRIEN. 4. IDES. NACRE. 5. DORERA. 6. ON. REGRET. 7. INN. MAIRIE. 8. RÉUNI. REPS. 9. IULE. SE. ES. 10. ERSEAU. PRÉ.

COURS DES MONNAIES Cours USA Europe RoyaumeUni Japon

7 avril 2011 Devises Achat USD 0.9015 EUR 1.2975 GBP 1.4680 JPY 1.0490

Vente 0.9510 1.3400 1.5600 1.1360

Cours USA Euro RoyaumeUni Japon Or Argent

Billets USD EUR 1£ JPY 1 kg 1 kg

Vente 0.9715 1.2775 1.5175 1.1985 43’098 1171.00

Achat 0.9035 1.2175 1.3975 1.1065 42’848 1159

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temps ensoleillé. Formation de cumulus en montagne. Maximum 23°.

Lundi: temps assez ensoleillé malgré des passages nuageux. Maximum 22°. Mardi: augmentation de la couverture nuageuse par l'ouest et quelques averses en 2ème partie de journée. Maximum 20°.

Mercredi: ciel changeant, un peu de pluie probable. Maximum 15°.

Sud des Alpes et Engadine:

Aujourd’hui: ensoleillé et toujours très chaud. En montagne, vent modéré du nord. Dimanche: généralement ensoleillé. Tendance au foehn. Maximum 27°. Lundi: généralement ensoleillé. Maximum 25°.

Mardi: généralement ensoleillé. Maximum 23°. Mercredi: seulement en partie ensoleillé, possibilité de quelques brèves averses. Maximum 17°. Météosuisse PUBLICITÉ

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CINÉMAS

LE COURRIER SAMEDI 9 AVRIL 2011

GENÈVE CAROUGE IMPUNITY. De Juan José Lozano.

VO sam/dim/lun/mar 21:10 (16/16) 85 min NEL GIARDINO DEI SUONI. De Nicola Bellucci.

VO sam/dim/lun/mar 19:30 (12/7) 85 min PIANOMANIA. De Lilian Franck, Robert Cibis, Frank Lilian. VO sam/dim/lun/mar 16:10 (12/7) 93 min LES RÊVES DANSANTS, SUR LES PAS DE PINA BAUSCH. De Rainer Hoffmann, Anne Linsel. VO sam/dim/lun/mar 14:30 (12/7) 89 min RIO SONATA. De Georges Gachot.

VO sam/dim/lun/mar 17:50 85 min MA PART DU GÂTEAU. De Cédric Klapisch.

VF sam/dim/lun/mar 16:15 (12/10) 109 min LE MAGICIEN D’OZ. De Victor Fleming. VF sam 10:30 (10/10) 101 min NEL GIARDINO DEI SUONI. De Nicola Bellucci.

VO sam/dim/lun/mar 14:15 (12/7) 85 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VO sam/dim/lun/mar 18:40 21:00 (14/12) 110 min

PINA 3D. De Wim Wenders. VO sam/lun/mar 19:15. VO dim 10:40 19:15 (16/7) 103 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 13:00 15:05 17:10 21:30 (10/7) 88 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 13:40 15:50 18:00 20:10 22:20. VF sam 13:40 15:50 23:00. VF dim 11:30 13:40 15:50 18:00 20:10 22:20 (10/7) 88 min PAUL. De Greg Mottola. VF sam/dim/lun/mar 13:05 17:45 (14/10) 144 min SANS IDENTITÉ. De Jaume Collet-Serra.

VF sam/dim/lun/mar 15:20 20:00 (14/14) 113 min WORLD INVASION: BATTLE LOS ANGELES. De Jonathan Liebesman. VF sam/dim/lun/mar 22:20 (14/14) 116 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 13:00 (12/7) 107 min SCREAM 4. De Wes Craven. VF mar 21:00 (16/16) 108 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF lun 13:00 15:25 20:05 22:30. VF sam/dim 15:25 20:05 22:30. VF mar 13:00 15:25 (16/14) 110 min

A NOS LECTEURS: En raison des changements liés à la mise en place de notre nouvelle formule, la publication du programme des cinémas dans Le Courrier se fait désormais deux fois par semaine, le mercredi et le samedi. Les programmes paraissant le mercredi sont valables jusqu'au vendredi, et ceux paraissant le samedi jusqu'au mardi suivant. Nous vous invitons donc à conserver le mémento chaque mercredi et chaque samedi pour avoir le programme des jours suivants.

Nous vous remercions pour votre compréhension.

Rue du Port-francs 16 ☎021 614 33 33

BIO

47 Rue Saint-Joseph ☎022 301 54 43

GENÈVE PINA 3D. De Wim Wenders. VO 16:15 18:30 21:00 23:30. VO sam 14:00 16:15 18:30 21:00 23:30.

VO dim 14:00 16:15 18:30 21:00. VO lun/mar 16:15 18:30 21:00 (16/7) 103 min RABBIT HOLE. De John Cameron Mitchell. VO 16:30 18:45 21:00. VO 16:30 18:45 21:00 23:10 (12/10) 92 min 17 rue de la Corraterie, Genève ☎022 566 11 00

ASTOR FILM LOUNGE

TOUS LES SOLEILS. De Philippe Claudel.

VF sam/dim/lun/mar 14:00 16:15 18:30 20:45 (12/7) 105 min CENTRAL

23, Chantepoulet ☎022 908 04 30

LE MAGICIEN D’OZ. De Victor Fleming. VF mar 16:45 (10/10) 101 min Vieux-Chemin-d’Onex 9, Petit-Lancy ☎022 388 43 93/66

CINÉ-SAUSSURE

DES HOMMES ET DES DIEUX. De Xavier Beauvois. VF sam/dim 16:30 (16/10) 123 min LE NOM DES GENS. De Michel Leclerc.

VF sam/dim/lun/mar 18:45 (16/14) 103 min REVENGE - IN A BETTER WORLD. De Susanne Bier. VO sam/dim/lun/mar 20:45 (16/14) 119 min 8, Boulevard de Saint-Georges ☎022 329 45 02

CINÉLUX

JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF sam/dim/lun/mar 14:30 16:30 18:30 20:30 (16/12) 98 min 3, Pl. des Eaux-Vives ☎022 736 89 20

CITY

6ÈME FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ORIENTAL DE GENEVE (FIFOG). VF lun 16:30.

VF mar 14:30 UN BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE. De Rithy Panh. VO sam 21:30. VO lun 21:00 (16/12) 115 min BENDA BILILI !. De Renaud Barret, Florent De La Tullaye. VO sam 18:15 (14/7) 85 min LA DENTELLIERE. De Claude Goretta. VO dim 15:30. VO mar 21:00 110 min FIX ME. De Raed Andoni. VO 19:15. VO sam 15:00 21:00. VO dim 17:15. VO lun/mar 19:00 (16/16) 98 min GABRIELLE. De Patrice Chéreau. VO dim 19:15 (16/14) 90 min HOME. De Ursula Meier. VO dim 21:00 (16/12) 105 min LES INDIENS SONT ENCORE LOIN. De Patricia Moraz. VO 21:00. VO mar 17:00 90 min MA MERE. De Christophe Honoré. VO 21:15 (18/18) 110 min MERCI POUR LE CHOCOLAT. De Claude Chabrol. VF 15:30. VF lun 15:15 (16/12) 102 min LA PIANISTE. De Michael Haneke. VO 17:00 (18/18) 130 min LES SOEURS FACHÉES. De Alexandra Leclère.

VO mar 15:00. VO sam 17:00. VO dim 19:00 (14/12) 93 min LA VIE PROMISE. De Olivier Dahan. VO sam 19:00 (12/16) 93 min VILLA AMALIA. De Benoit Jacquot. VO sam 15:30. VO lun 17:00 (12/10) 97 min WHITE MATERIAL. De Claire Denis. VO 17:30 19:00. VO dim 20:45 (16/16) 104 min 16 rue du général Dufour ☎022/ 320 78 78

LES CINÉMAS DU GRÜTLI

BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VO sam/dim/lun/mar 20:45 (14/14) 103 min LES COULEURS DE LA MONTAGNE. De Carlos César Arbeláez. VO sam/dim/lun/mar 18:35 (12/10) 90 min LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VO sam/dim/lun/mar 16:00 20:30 (12/7) 118 min LUMIÈRE. De Peter-Arthur Straubinger.

VO sam/dim/lun/mar 16:45 (14/12) 90 min LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie Chuat, Véronique Reymond. VF sam/dim/lun/mar 14:00 18:30 (14/10) 87 min PINA. De Wim Wenders. VO sam/dim/lun/mar 14:30 18:50 21:00 (16/7) 103 min TINGUELY. De Thomas Thümena.

VO sam/dim/lun/mar 16:30 (16/16) 88 min UNE VIE DE CHAT. De Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. VF sam/dim/lun/mar 14:45 (7/7) 70 min 23rue des Eaux-Vives ☎022 736 04 22

LES SCALA

INCENDIES. De Denis Villeneuve.

VO sam/dim/lun/mar 16:15 20:45 (14/14) 130 min MÊME LA PLUIE -TAMBIEN LA LLUVIA. De Iciar Bollain. VO lun/mar 18:45. VO sam/dim 14:15 18:45 (12/12) 103 min Rue de la Servette 78 ☎022 733 19 00

NORD-SUD

L’AGENCE . De George Nolfi.

VF sam/dim/lun/mar 17:35 19:55 22:15 (12/10) 106 min HOP. De Tim Hill. VF sam/dim/lun/mar 13:10 15:25 95 min PAUL. De Greg Mottola. VO dim 10:40 (14/10) 144 min L’AGENCE . De George Nolfi. VO dim 10:45 (12/10) 106 min PHILIBERT. De Sylvain Fusée.

VF sam/dim/lun/mar 13:15 15:30 17:45 20:00 22:20 (10/7) 103 min ARRIETTY LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS. De Hiromasa Yonebayashi. VF sam 13:00. VF dim 10:45 13:00 94 min JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF lun/mar 12:45 15:10 17:20 19:30. VF sam/dim 15:10 17:20 19:30 (16/12) 98 min WORLD INVASION: BATTLE LOS ANGELES. De Jonathan Liebesman. VF sam/dim/lun/mar 21:45 (14/14) 116 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky. VF lun/mar 12:30 14:45 19:30. VF dim 19:30 (14/14) 103 min GNOMEO ET JULIET 3D. De Kelly Asbury. Avec Michael Caine, Jason Statham, Maggie Smith.

VF sam/dim 15:00 84 min HELL DRIVER - 3D. De Patrick Lussier.

VO sam/dim/lun/mar 22:00 (16/16) 105 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF sam 19:30 (10/7) 88 min LES VOYAGES DE GULLIVER 3D. De Rob Letterman. VF sam/dim 13:00 (7/7) 87 min YANOOSAK. De . VO 20:00 YOGI L’OURS 3D. De Eric Brevig. VF dim 10:40 80 min

LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VF sam/lun/mar 16:15 21:20. VF dim 11:00 16:15 21:20 (12/7) 118 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen. VF sam 23:50 (14/12) 110 min HOP. De Tim Hill. VO dim 11:00 95 min LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF dim/lun/mar 16:00 21:00. VF sam 16:00 21:00 23:40 (14/10) 116 min PAUL. De Greg Mottola. VF sam/dim/lun/mar 13:45 18:30 (14/10) 144 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 14:00 16:30 19:00 21:15. VF sam 14:00 16:30 23:00.

VF dim 11:00 14:00 16:30 19:00 21:15 (10/7) 88 min LE MYTHO. De Dennis Dugan. VO dim/lun/mar 18:30. VO sam 18:30 23:45 (14/10) 116 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim/lun 13:45 16:10 21:15. VF mar 13:45 16:10 (12/7) 107 min RIO 3D. VF dim 10:45 SCREAM 4. De Wes Craven. VF mar 21:00 (16/16) 108 min PINA 3D. De Wim Wenders.

VO sam/dim/lun/mar 20:00 (16/7) 103 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 15:30 (10/7) 88 min RANGO. De Gore Verbinski. VO dim 10:30 (12/7) 107 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon.

VF sam/dim/lun/mar 12:45 15:05 19:50 (10/7) 109 min SANS IDENTITÉ. De Jaume Collet-Serra.

VF sam/dim/lun/mar 17:25 22:10 (14/14) 113 min RIO 3D. De . VF dim 11:45 TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF sam/lun/mar 12:45 15:00 17:15 19:30 22:00. VF dim 15:00 17:15 19:30 22:00 (10/7) 88 min LE RITE. De Mikael Hafstrom.

VF sam/dim/lun/mar 22:00 (16/14) 114 min TOUS LES SOLEILS. De Philippe Claudel.

VF sam/dim/lun/mar 13:00 15:15 17:30 19:45 (12/7) 105 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF sam/dim/lun/mar 12:30 14:50 19:40 (16/14) 110 min 27, Av. Louis-Casaï ☎0901 30 20 10 (80 ct l’appel, 80 ct/min

PATHÉ BALEXERT

LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF lun/mar 13:15 15:30 17:45 20:00 22:15.

VF sam/dim 15:30 17:45 20:00 22:15 (10/7) 104 min HOP. De Tim Hill. VF sam/dim 13:15 95 min PINA 3D. De Wim Wenders. VO lun/mar 13:00 17:30. VO sam 22:30. VO dim 17:30 (16/7)103 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 15:15 19:50 22:00. VF sam 13:00 15:15. VF dim 13:00 15:15 19:50 22:00 (10/7) 88 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 13:30 15:45 18:00 20:10 22:15 (10/7) 88 min Rue de la confédération 8 ☎0901 30 20 10 (80 ct l’appel,80 ct/min

PATHÉ REX

L’AGENCE . De George Nolfi. VO lun/mar 13:00 15:10 20:10 22:25. VO sam/dim 15:10 20:10 22:25 (12/10) 106 min ARRIETTY LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS. De Hiromasa Yonebayashi. VF sam/dim 13:10 94 min AU-DELÀ. De Clint Eastwood.

VO sam/dim/lun/mar 17:25 (14/12) 129 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VO sam/dim/lun/mar 13:00 18:15 (14/14) 103 min THE FIGHTER. De David O. Russell.

VO sam/dim/lun/mar 15:45 21:00 (14/14) 115 min LE DERNIER VOYAGE DE TANYA. De Aleksei Fedorchenko. VO sam/dim/lun/mar 15:35 17:15 21:45 (16/16) 75 min VINCERE. De Marco Bellocchio.

VO sam/dim/lun/mar 13:00 19:00 (16/16) 118 min LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VO lun/mar 13:30 16:00 21:15. VO sam/dim 16:00 21:15 (12/7) 118 min MADE IN DAGENHAM. De Nigel Cole.

VO sam/dim/lun/mar 18:30 (14/7) 113 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 13:30 (12/7) 107 min MA PART DU GÂTEAU. De Cédric Klapisch.

VF lun/mar 13:00 15:45 18:15 21:00. VF sam/dim 15:45 18:15 21:00 (12/10) 109 min RANGO. De Gore Verbinski. VO sam/dim 13:00 (12/7) 107 min NO STRINGS ATTACHED. De Ivan Reitman.

VO sam/dim/lun/mar 13:05 22:00 (14/12) 108 min LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie Chuat, Véronique Reymond. VF sam/dim/lun/mar 15:30 (14/10) 87 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon.

VF sam/dim/lun/mar 17:30 (10/7) 109 min WINTER’S BONE. De Debra Granik. (14/14) 100 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 13:15 15:20 17:35 19:40 (10/7) 88 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VO sam/dim/lun/mar 21:45 (14/12) 110 min Bd James-Fazy 33 ☎0901 302 010

PATHÉ RIALTO

LA BM DU SEIGNEUR. De Jean-Charles Hue. VO sam/mar 21:00. VO dim 18:00 (16/16) 84 min 11 rue de la Coulouvrenière ☎022 328 09 26

SPOUTNIK

VERSOIX AU-DELÀ. De Clint Eastwood. VO sam 20:30 (14/12) 129 min LE CHOIX DE LUNA. De Jasmila Zbanic. VO 20:30 (16/16) 103 min LES EMOTIFS ANONYMES. De Jean-Pierre Ameris. VF dim 17:30 (12/7) 80 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF 16:30. VF sam 18:30. VF dim 15:30 (10/7) 88 min Route de Saint Loup ☎022 755 27 18

CINEVERSOIX

VAUD AIGLE L’AGENCE . De George Nolfi. VF dim/lun/mar 20:30. VF sam 20:30 23:00 (12/10) 106 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim/lun/mar 18:10 (10/7) 104 min HOP. De Tim Hill. VF sam/dim 13:50 95 min PAUL. De Greg Mottola. VF sam/dim 15:50 (14/10) 144 min ARRIETTY LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS. De Hiromasa Yonebayashi. VF sam/dim 14:00 94 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 16:00 (12/7) 107 min SANS IDENTITÉ. De Jaume Collet-Serra.

VF sam/dim/lun/mar 18:15 (14/14) 113 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF dim/lun/mar 20:40. VF sam 20:40 23:00 (16/14) 110 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 18:30 20:45. VF sam 14:00 16:15 18:30 20:45 23:00.

VF dim 14:00 16:15 18:30 20:45 (10/7) 88 min Chemin de Novasalles ☎024 467 99 99

COSMOPOLIS

AUBONNE LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ . De Peter Weir.

VO sam 17:30. VO dim/mar 20:30 (14/12) 133 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen. VF sam 20:30. VF dim 17:30 (14/12) 110 min REX

25, Grand-Rue ☎021/808 53 55

BEX LES ENFANTS SONT PARTIS. De Daniel Burman. VO mar 20:00 (16/16) 92 min MADE IN DAGENHAM. De Nigel Cole. VO sam 18:00. VO dim 20:00 (14/7) 113 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF 20:30. VF sam 15:00 20:30. VF dim 17:00 (10/7) 88 min Société coopérative Le cinéma de Bex Avenue de la Gare 4A ☎024 463 14 92 GRAIN D’SEL

LAUSANNE LUMIÈRE. De Peter-Arthur Straubinger.

VO sam/lun/mar 18:30. VO dim 14:00 18:30 (14/12) 90 min MÊME LA PLUIE -TAMBIEN LA LLUVIA. De Iciar Bollain. VO sam/dim 16:00 (12/12) 103 min REVENGE - IN A BETTER WORLD. De Susanne Bier. VO sam/dim/lun/mar 20:30 (16/14) 119 min 4, Route Aloys-Fauquez ☎021 647 46 42

BELLEVAUX

LE NOM DES GENS. De Michel Leclerc.

VF sam/dim/lun/mar 15:45 (16/14) 103 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VF sam/dim/lun/mar 20:45 (14/12) 110 min UNE VIE DE CHAT. De Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli. VF sam/dim 14:00 (7/7) 70 min VINCERE. De Marco Bellocchio.

VO sam/dim/lun/mar 18:00 (16/16) 118 min

PATHÉ FLON

ARRIETTY LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS. De Hiromasa Yonebayashi. VF sam/dim 13:30 94 min LES COULEURS DE LA MONTAGNE. De Carlos César Arbeláez. VO sam/dim/lun/mar 15:40 19:50 (12/10) 90 min THE FIGHTER . De David O. Russell.

VO sam/dim/lun/mar 21:50 (14/14) 115 min MADE IN DAGENHAM. De Nigel Cole. VO dim 11:00 (14/7) 113 min LE SENTIER DES VACHES. De Jean-Théo Aeby.

VF lun/mar 13:30 17:40. VF sam/dim 17:40 (16/16) 90 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VO sam/dim/lun/mar 19:00 (14/14) 103 min LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie Chuat, Véronique Reymond. VF sam/dim/lun/mar 12:40 17:00 (14/10) 87 min LES RÊVES DANSANTS, SUR LES PAS DE PINA BAUSCH. De Rainer Hoffmann, Anne Linsel. VO dim 10:30 (12/7) 89 min WINTER’S BONE. De Debra Granik.

VO sam/dim/lun/mar 14:45 21:30 (14/14) 100 min CARANCHO. De Pablo trapero. VO sam/lun/mar 22:25. VO dim 10:50 22:25 (16/16) 107 min TOUS LES SOLEILS. De Philippe Claudel.

VF sam/dim/lun/mar 13:05 15:35 17:50 20:10 (12/7) 105 min LES CHEMINS DE LA LIBERTÉ . De Peter Weir.

VO dim 10:30 (14/12) 133 min UNE PURE AFFAIRE. De Alexandre Coffre.

VF sam/dim/lun/mar 21:45 (14/14) 88 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 13:15 15:15 17:30 19:40 (10/7) 88 min LE DERNIER VOYAGE DE TANYA. De Aleksei Fedorchenko. VO sam/dim/lun/mar 15:05 18:50 (16/16) 75 min MA PART DU GÂTEAU. De Cédric Klapisch.

VF sam/dim/lun/mar 12:45 20:45 (12/10) 109 min NEL GIARDINO DEI SUONI. De Nicola Bellucci.

VO dim 10:40 (12/7) 85 min TINGUELY. De Thomas Thümena.

VO sam/dim/lun/mar 16:50 (16/16) 88 min LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hoop.

VO sam/dim/lun/mar 13:20 16:00 21:20 (12/7) 118 min DES HOMMES ET DES DIEUX. De Xavier Beauvois. VF dim 10:45 (16/10) 123 min INCENDIES. De Denis Villeneuve.

VO sam/dim/lun/mar 18:35 (14/14) 130 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim/lun/mar 13:00 15:30 17:45 20:00 (10/7) 104 min LAST NIGHT. De Massy Tadjedin. VO dim 10:50 (16/10) 92 min SENNENTUNTSCHI. De Michael Steiner.

VO sam/dim/lun/mar 22:15 (16/16) 122 min JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF sam/dim/lun/mar 13:35 15:50 20:20 (16/12) 98 min LA LIGNE DROITE. De Regis Wargnier. VF dim 11:20 (12/7) 102 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VO sam/dim/lun/mar 18:00 22:30 (14/12) 110 min 27, rue du Petit-Chêne ☎021.614.33.33

CAPITOLE

PATHÉ LES GALERIES

BUONGIORNO, NOTTE. De Marco Bellocchio.

VO 15:00 (16/10) 105 min CITIZEN KANE. De Orson Welles. VO sam 21:00 115 min L’ÉTÉ DE MES 27 BAISERS. De Nana Djordjadze. VO dim 15:00 (16/16) 92 min L’HOMME DE L’OUEST. De Anthony Mann.

VO lun 21:00. VO mar 15:00 (12/10) 100 min IL ETAIT UNE FOIS UN MERLE CHANTEUR. De Otar Iosseliani. VO lun 18:30 (16/12) 85 min MARIAGE TARDIF. De Dover Kosashvili. Avec Lior Ashkenazi, Ronit Elkabetz. VO sam 18:30 (16/16) 100 min LE METTEUR EN SCENE DE MARIAGES. De Marco Bellocchio. VO sam 15:00 (16/12) 100 min MONSIEUR X, ANGE AMATEUR. De Jean Brocher. VO mar 18:30 (12/12) LA NUIT DU CHASSEUR. De Charles Laughton.

VO dim 18:30 ORDRE SECRET AUX ESPIONS NAZIS. De Samuel Fuller. VO dim 21:00. VO lun 15:00 (14/14) 93 min SIR ARNE’S TREASURE. De Mauritz Stiller. VF 20:30 (14/12) SORELLE MAI. De Marco Bellocchio. VO mar 21:00 (16/12) 105 min

UN ARCHITECTE DANS LE PAYSAGE. De Carlos Lopez. VF sam/dim/lun/mar 20:00 (16/16) 60 min BOUTON. De Res Balzli. VF sam/dim/lun/mar 16:00 (14/7) 78 min FIX ME. De Raed Andoni. VF sam/dim/lun/mar 14:00 18:00 22:00 (16/16) 98 min IMPUNITY. De Juan José Lozano.

VO sam/dim/lun/mar 16:00 20:00 (16/16) 85 min INDICES. De Vincent Glenn.

VF sam/dim/lun/mar 22:00 71 min RIO SONATA. De Georges Gachot.

VO sam/dim/lun/mar 14:00 18:00 85 min

6, Avenue du Théâtre ☎021 312 51 32

3 allée E. Ansermet ☎021 315 21 70

CINÉMATHÈQUE SUISSE

DIRTY PARADISE. De Daniel Schweizer. VF 19:00 (16/16) ZAMBIE: À QUI PROFITE LE CUIVRE?.

De Audrey Gallay, Alice Odiot. VF 21:00 (16/16) Avenue de France 9 ☎078 795 36 61

OBLO

L’AGENCE . De George Nolfi. Avec Florence Kastriner. VF dim/lun 19:50 22:15. VF sam 22:15.

VF mar 19:50 (12/10) 106 min HOP. De Tim Hill. VF sam/dim/lun/mar 13:05 15:15 95 min LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF sam 19:50 (14/10) 116 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VF sam/dim/lun/mar 17:30 (14/14) 103 min PINA 3D. De Wim Wenders.

VO sam/dim/lun/mar 15:20 (16/7) 103 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon. VF sam/lun 13:00 19:45. VF dim 19:45. VF mar 13:00 (10/7) 109 min RIO 3D. VF dim 11:45 LE RITE. De Mikael Hafstrom. VF sam/dim/lun 22:05 (16/14) 114 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF mar 20:05 22:30 (16/14) 110 min THE FIGHTER . De David O. Russell. VF 23:15.

VF sam 22:40 (14/14) 115 min LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF 15:40 18:15 20:45. VF sam 15:40. VF dim 15:40 18:15. VF lun 13:10 15:40 18:15 20:45. VF mar 13:10 15:40 18:15 (14/10) 116 min RIO 3D. VF dim 10:45 TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF sam 18:15 20:20 (10/7) 88 min HELL DRIVER - 3D. De Patrick Lussier. VO sam 23:30 (16/16) 105 min

ZINEMA

Rue du Maupas 4 ☎021 311 29 30

LAUSANNE-PRILLY L’AGENCE . De George Nolfi. Avec Florence Kastriner. VF sam/dim/lun/mar 17:00 19:00 21:15 (12/10) 106 min LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VF sam/dim/lun/mar 18:30 (12/7) 118 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. VF sam/dim/lun/mar 18:45 (10/7) 104 min HOP. De Tim Hill. VF lun/mar 15:00. VF sam/dim 13:00 15:00 95 min LE MYTHO. De Dennis Dugan.

VF sam/dim/lun/mar 16:15 20:45 (14/10) 116 min RANGO. De Gore Verbinski. VF lun/mar 15:15 18:00. VF sam/dim 13:00 15:15 18:00 (12/7) 107 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (10/7) 109 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF lun/mar 16:15 18:45 21:00. VF sam/dim 14:00 16:15 18:45 21:00 (16/14) 110 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 15:00 17:00 18:00 20:00 21:00. VF sam/dim 14:00 15:00 17:00 18:00 20:00 21:00 (10/7) 88 min 1, Chemin du Viaduc ☎021 621 88 20

CINÉTOILE

MONTREUX HOP. De Tim Hill. VF sam/dim 16:00 95 min LE MYTHO. De Dennis Dugan.

116 min VO sam/dim/lun/mar 18:15 (14/10) SANS IDENTITÉ. De Jaume Collet-Serra.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14) 113 min PINA 3D. De Wim Wenders.

VO sam/dim/lun/mar 18:30 (16/7) 103 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 20:45.

VF sam/dim 16:15 20:45 (10/7) 88 min Grand-Rue 92 ☎021 965 15 62

HOLLYWOOD

MORGES ANOTHER YEAR . De Mike Leigh. VO lun/mar 16:30 (16/10) 130 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim 20:30. VF lun/mar 16:00 20:30 (10/7) 104 min HOP. De Tim Hill. VF sam/dim 14:15 95 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 16:30 (12/7) 107 min

TINGUELY. De Thomas Thümena.

VO sam/dim/lun/mar 18:45 (16/16) 88 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim/lun/mar 20:45 (10/7) 88 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF lun/mar 18:30.

VF sam/dim 14:00 16:15 18:30 (10/7) 88 min ODÉON

place Charles Dufour 4 ☎021/802 47 01

EDEN

83, rue de la Serre ☎0900 900 920

TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF 16:00 18:00 20:15 22:45. VF sam 14:00 16:00 18:00 20:15 22:45. VF dim 14:00 16:00 18:00 20:15.

VF lun/mar 16:00 18:00 20:15 (10/7) 88 min

NYON FESTIVAL VISION DU RÉEL. VF sam/dim/lun/mar 12:00 5, rue Neuve ☎022/566.30.71

LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim/lun/mar 17:45 (10/7) 104 min HOP. De Tim Hill. VF lun/mar 15:45. VF sam/dim 13:45 15:45 95 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF sam 20:30 23:00. VF dim/lun/mar 20:30 (16/14) 110 min

CAPITOLE

ORON-LA-VILLE 127 HEURES. De Danny Boyle. VF sam/dim 20:00 (14/14) 94 min LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie Chuat, Véronique Reymond. VF sam/dim 17:00. VF lun/mar 20:00 (14/10) 87 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF lun/mar 20:00.

VF sam/dim 17:00 20:00 (10/7) 88 min D’ORON

Le Bourg 13 ☎021 907 73 23

PAYERNE L’AGENCE . De George Nolfi. VF sam/dim 18:30 (12/10) 106 min ARRIETTY LE PETIT MONDE DES CHAPARDEURS. De Hiromasa Yonebayashi. VF sam 16:20. VF dim 11:10 16:20 94 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 13:40 (12/7) 107 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF sam/dim/lun/mar 21:00 (16/14) 110 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/14) 103 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim 18:00 (10/7) 104 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon. VF sam/dim 14:10 (10/7) 109 min LE SENTIER DES VACHES. De Jean-Théo Aeby.

VF dim 11:20 (16/16) 90 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF 18:20 20:45.

VF sam 13:50 16:10 18:20 20:45. VF dim 11:00 13:50 16:10 18:20 20:45. VF lun/mar 20:45 (10/7) 88 min APOLLO

6, Grand Rue ☎026 660 28 43

Rue de la Serre 68, La Chaux-de-Fonds ☎0900 900 920PLAZA

L’AGENCE . De George Nolfi.

VF sam/dim/lun/mar 20:15 (12/10) 106 min JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF sam/dim/lun/mar 15:15 17:45 (16/12) 98 min LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF lun/mar 15:00 20:15. VF sam/dim 20:15 (14/10) 116 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 15:00 (12/7) 107 min SENNENTUNTSCHI. De Michael Steiner.

VO sam/dim/lun/mar 17:30 (16/16) 122 min PINA 3D. De Wim Wenders.

VO sam/dim/lun/mar 15:30 18:00 20:30 (16/7) 103 min SCALA

52, rue de la Serre ☎0900 900 920

JURA DELÉMONT MA PART DU GÂTEAU. De Cédric Klapisch.

VF sam 21:30. VF dim 17:00. VF lun 20:30. VF mar 18:00 (12/10) 109 min LES PROPHÈTES DU TEMPS. De Thomas Horat. VO sam 16:30 (16/16) 98 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam/dim 14:00.

VF lun 16:30 (10/7) 88 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF sam 19:00.

VF dim/mar 20:30 (10/7) 88 min LA GRANGE

Rue des Granges 13 ☎032 422 11 29

HOP. De Tim Hill. VF sam/dim/lun/mar 17:00 95 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (14/12) 110 min LIDO

rue Pré-Guillaume 2 ☎032 422 27 10

VEVEY

LE NOIRMONT

JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF dim/lun/mar 18:30 (16/12) 98 min MET - LE COMTE ORY. De . VO sam 19:00 LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF lun/mar 20:45.

VF sam 22:15. VF dim 16:00 20:45 (14/10) 116 min

BLACK SWAN. De Darren Aronofsky. VF dim 20:30. VF sam 20:45 (14/14) 103 min

ASTOR

17, rue de Lausanne ☎021 923 87 87

L’AGENCE . De George Nolfi. VF sam 20:45 23:15.

VF dim/lun/mar 20:45 (12/10) 106 min BAMAKO. De Abderrahmane Sissako. VO dim 11:00 (14/7) 118 min HOP. De Tim Hill. VF lun/mar 16:00. VF sam/dim 14:00 16:00 95 min REVENGE - IN A BETTER WORLD. De Susanne Bier. VO sam/dim/lun/mar 18:15 (16/14) 119 min LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VO sam/dim/lun/mar 18:00 (12/7) 118 min PAUL. De Greg Mottola. VF sam 20:45 23:15.

VF dim/lun/mar 20:45 (14/10) 144 min RANGO. De Gore Verbinski. VF sam/dim 13:45 (12/7) 107 min REVENGE - IN A BETTER WORLD. De Susanne Bier. VO dim 11:00 (16/14) 119 min TINGUELY. De Thomas Thümena.

VO sam/dim/lun/mar 16:00 (16/16) 88 min LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/lun/mar 18:15. VF dim 15:45 18:15 (10/7) 104 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF sam/dim/lun/mar 20:45 (16/14) 110 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF 16:15 18:30 20:45 23:00. VF sam 14:00 16:15 18:30 20:45 23:00.

VF dim 11:00 14:00 16:15 18:30 20:45.

VF lun/mar 16:15 18:30 20:45 (10/7) 88 min REX

6, rue Jean-Jacques Rousseau ☎021 925 88 99

LEYSIN LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie Chuat, Véronique Reymond. VF sam/dim 17:00 (14/10) 87 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VO sam/dim 20:00 (14/12) 110 min Classic Hôtel ☎024 493 06 06

LE REGENCY

NEUCHÂTEL NEUCHÂTEL

APOLLO

Faubourg du Lac 21 ☎0900 900 920

TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF 16:00 18:00 20:30 22:45. VF sam 14:00 16:00 18:00 20:30 22:45. VF dim 14:00 16:00 18:00 20:30.

VF lun/mar 16:00 18:00 20:30 (10/7) 88 min ARCADES

TOUS LES SOLEILS. De Philippe Claudel.

VF sam/dim/lun/mar 15:15 17:45 20:15 (12/7) 105 min 27, fbg du Lac ☎0900 900 920

BIO

L’AGENCE . De George Nolfi. VF sam 20:15 23:00.

VF dim/lun/mar 20:15 (12/10) 106 min LES COULEURS DE LA MONTAGNE. De Carlos César Arbeláez. VO sam/dim/lun/mar 15:45 17:45 (12/10) 90 min fbg de l’ Hôpital ☎ 0900 900 920

REX

LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/dim/lun/mar 15:30 18:00 20:30 (10/7) 104 min 7, fbg du Lac ☎0900 900 920

STUDIO

LA CHAUX-DE-FONDS DIETER ROTH. De Edith Jud. VO dim 16:00 118 min LE QUATTRO VOLTE. De Michelangelo Frammartino. VO sam/dim 18:15 (16/16) 88 min TOUS LES JOURS LA NUIT. De Jean-Claude Wicky. VO mar 19:00 (7/7) 60 min TRUE GRIT. De Joel Coen, Ethan Coen.

VO dim/lun/mar 20:45. VO sam 16:00 20:45 (14/12) 110 min rue du coq 11 ☎032 967 90 42

CINELUCARNE

PORRENTRUY TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF 20:30. VF sam 17:00 20:30. VF dim 15:00 20:30 (10/7) 88 min COLISÉE

Rue du Jura 29 ☎032 466 25 92

TRAMELAN THE FIGHTER . De David O. Russell. VF 20:30.

VF sam 18:00. VF lun 20:00 (14/14) 115 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF sam 15:00. VF mar 17:00 (10/7) 88 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF dim 17:00.

VF sam 21:00 (10/7) 88 min WINTER’S BONE. De Debra Granik. VO dim/mar 20:00 (14/14) 100 min LE CINÉMATOGRAPHE

Cinéma 1 ☎0324874561

VALAIS CRANS-MONTANA LE MYTHO. De Dennis Dugan. VO sam 18:00.

VO dim 21:00 (14/10) 116 min TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF 21:00. VF sam 15:00 21:00. VF dim 15:00 18:00 (10/7) 88 min Crans-Montana ☎027 481 11 12

ABC

CINÉCRAN

MARTIGNY LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF sam/lun/mar 20:30. VF dim 15:30 20:30 (10/7) 104 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF sam/dim 18:00 (16/14) 110 min Av. de la Gare 17 ☎027 722 17 74

CASINO

L’AGENCE . De George Nolfi. VF dim 20:30 (12/10) 106 min BLACK SWAN. De Darren Aronofsky.

VO sam/dim 17:45 (14/14) 103 min TITEUF, LE FILM. De Zep. VF 18:00. VF sam 15:30 20:30. VF dim 15:30. VF lun/mar 20:30 (10/7) 88 min Av. Gd St Bernard 32 ☎027 722 26 22

HOP. De Tim Hill. VF dim/lun/mar 15:00 95 min RIEN À DÉCLARER. De Dany Boon.

VF dim/lun/mar 18:15 (10/7) 109 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder. VF 20:30 23:15. VF sam 23:15. VF dim/lun/mar 20:30 (16/14) 110 min HOP. De Tim Hill. VF sam 15:00 95 min JE N’AI RIEN OUBLIÉ. De Bruno Chiche.

VF sam/dim/lun/mar 17:45 (16/12) 98 min LE MYTHO. De Dennis Dugan.

VF sam/dim/lun/mar 20:15 (14/10) 116 min RANGO. De Gore Verbinski. A. VF dim/lun/mar 15:15 (12/7) 107 min LE RITE. De Mikael Hafstrom. VF sam 22:30 (16/14) 114 min PINA 3D. De Wim Wenders. VO sam 15:30 18:00 20:15 22:45. VO dim/lun/mar 15:30 18:00 20:15 (16/7) 103 min

Faubourg de l’Hôpital 5 ☎0900 900 920

Rue de la Rauracie 13a Le Noirmont ☎032 953 11 57

CORSO

MONTHEY PAUL. De Greg Mottola. VF sam 17:00. VF dim 14:30 (14/10) 144 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (16/14) 110 min Rue du Coppet 1 ☎024 471 22 60

MONTHÉOLO

LE DISCOURS D’UN ROI. De Tom Hooper.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (12/7) 118 min LA PETITE CHAMBRE. De Stéphanie huat, Véronique Reymond. VF sam 18:00. VF dim 17:00 (14/10) 87 min Place Centrale 7 ☎024 471 22 61

PLAZA

SIERRE LES FEMMES DU 6E ÉTAGE. De Philippe Le Guay. VF lun/mar 20:30. VF sam 17:30 20:30.

VF dim 17:00 20:30 (10/7) 104 min 1, Av. Max-Huber ☎027 455 01 18

BOURG

TITEUF, LE FILM. De Zep. VF lun/mar 20:30.

VF sam/dim 15:30 18:00 20:30 (10/7) 88 min 19, Av. Général-Guisan ☎027 455 14 60

CASINO

SION TITEUF, LE FILM - 3D. De Zep. VF 18:15 21:00.

VF sam 15:30 18:15 21:00. VF dim 14:30 17:00 20:00. VF lun 17:45 20:00. VF mar 20:00 (10/7) 88 min Rue des cèdres 10 ☎027 322 32 42

ARLEQUIN

L’AGENCE. De George Nolfi.

VF sam/dim/lun/mar 20:30 (12/10) 106 min HOP. De Tim Hill. VF sam 16:00. VF dim 15:30 95 min LARGO WINCH 2. De Jérôme Salle.

VF sam/dim/lun 18:00 (14/12) 119 min Rue des cèdres 10 ☎027 322 32 42

CAPITOLE

LE MYTHO. De Dennis Dugan. VF sam/lun/mar 20:45. VF dim 16:00 20:45 (14/10) 116 min SOMEWHERE. De Sofia Coppola. Avec Michelle Monaghan, Elle Fanning, Lala Sloatman.

VO sam/dim/lun 18:30 (16/12) 98 min Rue des cèdres 10 ☎027 322 32 42

LES CÈDRES

ANOTHER YEAR . De Mike Leigh. VO sam/dim 17:45 (16/10) 130 min SUCKER PUNCH. De Zack Snyder.

VF sam/lun/mar 20:15. VF dim 15:15 20:15 (16/14) 110 min rue des cèdres 10 ☎027 322 32 42

LUX

leMag rendez-vous culturel du Cour rier

ACTUEL Après des décennies de répression, les Kurdes de Turquie peuvent enfin exprimer leur culture.

Théâtre, littérature ou art contemporain: le renouveau est précaire et insatisfaisant, mais il touche tous les domaines. Reportage à Diyarbakir.

Photo.

La troupe de théâtre de la municipalité de Diyarbakýr, en pleine répétition d’une pièce tragi-comique en langue kurde.

NICOLAS BRODARD

Printemps culturel kurde CLÉMENT GIRARDOT

our à tour autoritaire et emphatique, Erkan Özgen, 39 ans, dispense des cours de technologie pour les enfants kurdes de 11 à 13 ans, dans une école primaire de la banlieue moderne de Diyarbakir. Plus grande métropole du Kurdistan turc avec quelque 850 000 habitants, Diyarbakir est aussi depuis des décennies le cœur de la contestation kurde contre l’Etat central.

L’image du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk est omniprésente dans les écoles publiques, où tous les cours sont dispensés en turc et visent à inculquer aux enfants les valeurs patriotiques. Chaque matin, les élèves doivent déclamer le refrain suivant dans la cour de l’école: «Je suis Turc, je suis intègre, je suis travailleur. Mes principes: protéger les petits, respecter les anciens, aimer ma nation et ma patrie du plus profond de mon être.»

«C’est une idéologie fasciste et nationaliste, commente Erkan Özgen, pas seulement pour les Kurdes, pour tout le monde en Turquie. Les enfants lisent dans les livres d’école: ‘Je suis Turc’ et à la maison ou sur les télévisions kurdes le message est inverse, ça les rend dépressifs.»

Lui-même avoue enseigner par obligation, pour gagner sa vie. Après l’école, il échange son cos-

T

tume de professeur de la République turque contre celui d’artiste contemporain dont l’ironie s’en prend à l’idéologie militaire et nationaliste (lire en page suivante). Depuis la proclamation de la République turque en 1923, l’Etat tente de nier la spécificité des Kurdes qui représentent environ 20% de ses citoyens, que ce soit par des campagnes militaires, par la falsification de l’histoire, par des politiques d’assimilation ou les déplacements forcés de populations.

FRANC SUCCÈS DU THÉÂTRE Dans la ville de Diyarbakir, certains affichages de la municipalité se font désormais en kurde. L’usage de la langue, assimilée à du séparatisme, a été très longtemps proscrite en public.

Il a fallu attendre 1991 pour la levée de l’interdiction et le début des années 2000 pour observer une plus grande liberté d’expression en kurde, après l’adoption de plusieurs réformes visant à satisfaire les critères de droits humains dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne. La levée de l’état d’urgence dans les provinces du Sud-Est de la Turquie en 2002 a aussi permis aux activités culturelles de se développer dans un climat relativement serein.

La mairie de Diyarbakir est tenue depuis 1999 par un parti pro-kurde et le maire actuel Osman Baydemir est un des leaders du BDP, le

parti de la paix et de la démocratie, qui entend promouvoir la culture kurde: « Le but de la municipalité est à la fois de faire vivre la culture contemporaine et de faire redécouvrir aux gens la culture kurde disparue», affirme Muharrem Cebe, le responsable de la culture et du tourisme pour la métropole de Diyarbakir.

Avec le soutien de la municipalité, deux conservatoires artistiques viennent d’ouvrir leurs portes à la rentrée 2010, pour enseigner aux jeunes le théâtre, la danse folklorique, la musique, les arts plastiques ou le cinéma – le tout en langue kurde. Une grande première en Turquie.

En froid avec le ministère de la culture, la ville a développé sa propre politique culturelle et veut se positionner comme un centre culturel au niveau international: «Le travail effectué depuis dix ans est destiné à tous les Kurdes, affirme Muharrem Cebe. Lors de notre festival annuel, nous invitons des artistes et écrivains kurdes d’Iran, d’Irak ou de Syrie, mais aussi de la diaspora européenne.» Pour le responsable municipal, le dynamisme de la culture kurde à Diyarbakir a été permis grâce au rapport de force politique avec Ankara: «L’Etat a dû faire des concessions en raison de l’essor du mouvement kurde.»

Une des institutions dont il tire le plus de fierté est le théâtre municipal. Entre 1994 et 1999, l’ancien maire issu du parti islamiste Refah

– le parti de la prospérité, interdit en 1999 – l’avait fermé et avait limogé son personnel.

Après sa réouverture, le théâtre a commencé à jouer des pièces en kurde dès 2001, avec un franc succès auprès du public local mais aussi lors de tournées en Turquie et à l’étranger. Le répertoire de la troupe est très large: il inclut aussi bien les œuvres turques et kurdes que les classiques de Shakespeare ou des pièces modernes de Brecht.

NOMBREUSES TRACASSERIES Mais le seul théâtre public de Turquie jouant des pièces en kurde fait face à de nombreux défis.

«Vu que tous les conservatoires d’Etat sont en turc, nous avons des difficultés de recrutement: les acteurs n’ont pas un niveau suffisant pour jouer en kurde, confie Rüknettin Gün, le directeur artistique. Nous avons aussi toujours des tracasseries avec les forces de l’ordre. Nous devons parfois envoyer le texte de la pièce en kurde à la police avant de nous produire dans certaines villes. Et l’année dernière, nous voulions faire jouer pour la première fois une pièce pour enfants en kurde dans le district, mais la direction de la sécurité de Diyarbakir a ordonné à toutes les écoles de n’envoyer aucun de leurs élèves.»

La période noire du conflit armé des années 1990 semble révolue. Mais si les activités culturelles se développent localement, •••

LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 9 avril 2011• 19

une

àla

Erkan Özgen, l’art de l’ironie

•••

le gouvernement AKP (parti de la justice et du développement, centredroit) de Recep Tayyip Erdogan au pouvoir depuis 2002 louvoie entre le nationalisme turc dominant et des tentatives d’ouverture: «C’est une situation un peu ironique, analyse Rüknettin Gün. D’un côté il est possible de parler sa langue, d’ouvrir des cours privés de kurde mais pas d’étudier dans sa langue maternelle.

En 2009, ils ont inauguré TRT 6, une chaîne publique en kurde, mais le jour où un député a parlé en kurde ils ont coupé sa voix sur la chaîne parlementaire. La situation est très incertaine et il n’y a aucune garantie légale concernant le droit d’utiliser le kurde.»

Un avis que partage l’écrivain et éditeur Kâwa Nemir, très actif dans la bouillonnante scène littéraire kurde: «Ce sont seulement des paroles: ‘Vous êtes libres de publier en kurde’, mais aucune loi n’a été votée. Dans le cas où le parti nationaliste MHP remplace l’AKP au pouvoir, tout peut être remis en cause.»

Erkan Özgen, 39 ans, est un des principaux artistes contemporains kurdes. Il réside à Diyarbakir où il travaille aussi comme professeur. Il commence sa carrière en 1995 et effectue sa première exposition internationale huit ans plus tard à Kassel, en Allemagne, suivie par de nombreuses autres. En 2003, avec son compère Sener Özmen, il réalise la vidéo Road to Tate Modern, un remake de Don Quichotte dans les montagnes kurdes où nos deux artistes cherchent le chemin du temple de l’art contemporain à dos de mulets. Plus récemment, Köken (Origine, 2008) montre des migrants africains qui marchent au pas et scandant le slogan nationaliste: «Heureux celui qui se dit Turc», un pied de nez à la propagande nationaliste et une parabole sur l’absurdité de l’idéologie identitaire des Etats nations.

CGT

CRÉER, C’EST MILITER

Image.

Erkan Özg et Sener Özmen, Road to Tate Modern (2003).

DR

Si au niveau légal, voire constitutionnel, la reconnaissance officielle des droits culturels des kurdes est inexistante, il semble toutefois difficile de revenir en arrière, estime Övgü Gökçe: «Nous sommes à présent dans un processus irréversible, dans la vie quotidienne et sociale au moins. Les kurdes vivent leur vie comme ils l’entendent et c’est plutôt un sentiment positif pour les artistes.» Pour la coordinatrice du Centre artistique de Diyarbakir, ouvert sur une initiative de la société civile en 2002, cette ville «est toujours le centre d’une résistance. C’est aussi un endroit très marqué par l’histoire récente, mais comme le problème n’est toujours pas résolu, la dynamique contestataire est encore très forte.»

A Diyarbakir, créer c’est aussi souvent militer. Les voix des artistes kurdes se font de plus en plus entendre au niveau national. Dans un nouveau centre culturel parrainé par la municipalité, une exposition rassemble une quarantaine d’artiste turcs et kurdes autour d’un message explicite: «La paix à 100%.» Pour faire enfin cesser le conflit qui ensanglante la Turquie depuis 30 ans.

Quelques dates

Newroz versus Nevruz e Newroz, célébré en mars le premier jour du printemps, est le nouvel an kurde ou persan. Dans la mythologie, la fête commémore la rébellion de Kawa le forgeron contre le tyran assyrien Zohak, qui marquerait la fondation du peuple kurde. Traditionnellement, on danse et on saute au-dessus d’un feu. La fête, symbole de la lutte du peuple kurde, a longtemps été interdite et réprimée jusqu’à ce que l’Etat turc tente de la récupérer à son compte au milieu des années 1990.

Pour l’historien Etienne Copeaux, cette tentative de récupération se place dans une stratégie qui entend désamorcer la rébellion en démontrant par des

L

théories pseudo scientifiques que les kurdes viennent d’Asie centrale et seraient donc turcs, de même que la fête du Newroz. «En même temps qu’il réprime les célébrations de Newroz, le régime tente de prouver, entre 1996 et 1998, qu’il s’agit d’une fête remontant au plus lointain de l’histoire turque et essaie de l’officialiser», note le chercheur. Cependant, rebaptisée Nevruz, en raison de l’absence du W dans l’alphabet turc, la fête turque officielle est, année après années, un échec populaire, alors que les kurdes se rendent en masse aux célébrations du Newroz organisées par les partis kurdes.

CGT

1923: création de la République Turque, sur un modèle très jacobin.

1925, 1930, 1937-38: répression par le pouvoir de révoltes kurdes.

1960, 1971, 1980: coups d’Etat militaires, accentuation de la répression.

1978: création du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan, marxiste), organisation illégale en Turquie et accusée de terrorisme.

1984: début du conflit armé entre le PKK et l’État turc.

1999: arrestation au Kenya du dirigeant du PKK, Abdullah Öcalan. L’organisation abandonne l’objectif d’un Kurdistan indépendant mais ne dépose pas les armes.

2007: formation d’un groupe parlementaire pro-kurde DTP (parti de la société démocratique) à l’assemblée nationale.

2009: dissolution du parti pro-kurde DTP par la cour constitutionnelle, remplacé par le BDP (parti de la paix et de la démocratie).

12 juin 2011: élections législatives. CGT

CONTEMPORAIN Au Kunstmuseum de Berne, une expo de groupe raconte les décalages qui entravent le Chili.

Auscultation des grands écarts chiliens te l’histoire de son pays à l’aide de documents d’archives, classés chronologiquement. Ceux de l’ambassade étasunienne datés de l’été 1973, alors que se prépare le putsch du général Pinochet du 11 septembre suivant, sont particulièrement intéressants... Tout comme lors de leur exposition dans trois librairies de Santiago, les livres peuvent être emportés: il suffit d’avertir par écrit où l’on compte les entreposer.

SAMUEL SCHELLENBERG

L’expo.

Kunstmuseum de Berne, 8 Hodlerstrasse, jusqu’au 19 juin, ma 10h-21h, me-di 10h17h. Fermé le vendredi saint; Pâques (14-15 avril), 1er mai, Ascension et Pentecôte (12-13 juin): 10h-17h. ☎031 328 09 44, www.kunstmuseumbern.ch www.dislocacion.cl

C

’est dans le champ lexical de la désarticulation, du déracinement ou du déplacement que l’artiste helvético-chilienne Ingrid Wildi Merinos a puisé la matière pour «Dislocación», à voir au Kunstmuseum de Berne. Montré l’an dernier à Santiago, le projet était une commande de l’ambassade de Suisse au Chili, à l’occasion des 200 ans de l’indépendance du pays filiforme.

Doté de pièces pour la plupart produites pour l’occasion – c’est suffisamment rare pour être signalé –, le résultat est éminemment politique; et ma fois très réussi.

«Le terme de ‘dislocation’ vient du jargon médical, rappelle Ingrid Wildi Merino. D’une manière métaphorique, l’exposition pose des questions sur les problèmes locaux chiliens, mais aussi globaux, provoqués par une forme de désarticulation.» On observe cette dernière dès la première salle avec l’imposant pick-up Ford Made in Tunnel of Politics (2010) de Thomas Hirschhorn. Rouge et d’un modèle très apprécié des classes supérieures chiliennes, il a été coupé en deux et recollé au gros scotch.

L’avant et l’arrière sont toutefois décalés: la dislocacíon est passée par là.

UNE HISTOIRE DU CHILI

Photo.

Alfredo Jaar, La Cordillera de los Andes (CB) (2010).

ALFREDO JAAR

Pas loin, Alfredo Jaar, artiste chilien établi à New York, présente des portraits photo de Clotario Blest (18991990), réalisés dans les années 1980. Syndicaliste, figure de l’engagement politique non-violent doté d’une profonde éthique chrétienne, il a vertement critiqué l’Eglise catholique et ses accointances douteuses. «Il n’est pas possible de percer en totalité la dignité et la réussite du travailleur chilien Clotario Blest, a expliqué Alfredo Jaar.

Il fait partie intégrante de notre paysage social, au même titre que les Andes qui dominent notre pays font partie intégrante de notre paysage urbain.» D’où le titre de l’œuvre, La Cordillera de los Andes (CB) (2010).

Superbe, l’installation vidéo d’Ingrid Wildi Merino, Arica y Norte de Chile – No lugar y lugar de todos (2010),

20 • LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 9 avril 2011

PICK-UP VS LOGEMENT

comprend quant à elle de long travellings autour de la ville d’Arica, au Nord du Chili, dans une zone désertique proche des frontières péruvienne et bolivienne. Sur un second écran, la plaque tournante économique Arica est analysée par de nombreux observateurs – autorités locales, économistes, sociologues ou anthropologues.

Dans la salle suivante, Ursula Biemann voyage dans un autre désert: celui de l’Afrique du Nord. Sahara Chronicle (2006-2010) réactualise un projet curaté par l’artiste en 2007 au Centre d’art contemporain de Genève, «The Maghreb Connection». Il y est question de l’exode africain vers l’Europe et des cartographies qu’il implique, via des vues du ciel, des enregistrements radio et autres sons divers.

A l’ère virtuelle de Wikileaks, Voluspa Jarpa propose une Biblioteca de la No-Historia de Chile (2010) tout ce qu’il y a de plus tangible. Dans 608 ouvrages, elle racon-

Plus loin, dans une œuvre certes belle formellement mais aux ficelles dramatiques trop visibles, Camilo Yánez fait tourner deux caméras dans le Stade national de Santiago, là où la junte a exécuté 3000 personnes. Les images sont accompagnées d’une chanson du chanteur engagé Víctor Jara. Ailleurs, on ne manquera pas le très bel essai vidéo de Sylvie Boisseau et Frank Westermeyer, Nouveaux frères (2010), autour du conflit territorial des indiens mapuches avec les immigrants européens, dans le Sud du Chili. A voir aussi, l’installation Decreto publico no habitable (2010) du collectif d’architectes 000 Estudio, présente le logement social tel qu’il se construit au Chili aujourd’hui. Deux constantes: la très mauvaise facture des bâtisses et la taille minuscule des logements, illustrée à Berne par une cahute de 12 m2 – elle semble plus petite que le pick-up d’Hirschhorn! –, dans laquelle une famille moyenne de cinq personnes est supposée s’entasser.

Au fait: l’ambassade de Suisse au Chili s’attendait-elle à une exposition aussi explicitement politique? Pas vraiment, confie Ingrid Wildi Merino, d’où des rapports parfois un brin tendus avec les fonctionnaires helvétiques...

Mais la caution donnée par le Ministère chilien de la culture, autre soutien de l’exposition, a permis de faire passer la pilule. A noter que l’événement était accompagné d’une campagne d’affichage: à Santiago, de nombreux placards montraient le portrait de l’économiste étasunien Milton Friedman, qui fit du Chili le laboratoire du néolibéralisme, avec la bénédiction de Pinochet. Sous sa frimousse, onze lettres: Dislocacíon.

culture

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EXPOSITION A Forum Meyrin, «Autofictions et mythologies personnelles» réunit sept artistes qui arpentent le territoire de l’intime en mots et en images. Histoire de s’inventer un destin.

Jeux de l’identité ANNE PITTELOUD

Expo.

«Autofictions et mythologies personnelles», me-sa de 14h à 18h et les soirs de spectacle, jusqu’au 28 mai à Forum Meyrin, 1 place des CinqContinents, Meyrin (GE). www.forum-meyrin.ch En résonance.

• La Vie errante d’Yves Bonnefoy par Claude Thébert, jusqu’au 17 avril à Forum Meyrin.

• Atelier d’écriture autobiographique, sa 16 avril de 10h à 17h30, infos et inscriptions: ☎ 022 989 34 00.

• La Dernière leçon, mise en scène de Gérald Châtelain d’après le livre de Noëlle Châtelet, ma 3 et me 4 mai à 20h, Forum Meyrin.

Rencontre avec l’auteure après la représentation.

Jean Le Gac expose également à la Galerie Lignetreize sa série «La Vie aquarellée». A voir jusqu’au 20 mai, 15 rue Ancienne, Carouge.

Lecture.

«Que faites-vous dans la vie?» Ma 12 avril à 18h30, lecture de Valérie Mréjen dans le cadre du cycle «Voix off» au Mamco, 10 rue des Vieux-Grenadiers, Genève.

Photos.

Haut: l’une des Grandes bibliothèques de Jean Le Gac © HERVÉ BEUREL / LES CAHIERS 1968-1971: COLLECTION DU FOND RÉGIONAL D’ART CONTEMPORAIN DE BOURGONE, DIJON Bas: le Petit manuel de minéralogie prophétique de Marcel Miracle © THIERRY RUFFIEUX

gie basique, qui pour moi est poésie. L’inanimé est animé, le cristal est la base du vivant.» Il se réfère au poète et peintre mauricien Malcolm de Chazal, qui a senti sa vie basculer quand il a eu le sentiment qu’une fleur le regardait: «Ce n’est plus toi qui est le centre de l’univers... Je suis lié à cette pensée. Les objets nous regardent.

Avec les pierres et les cristaux, il se passe pour moi quelque chose de l’ordre de la rencontre.»

La romancière, plasticienne et vidéaste française Valérie Mréjen, elle, présente à Meyrin ses Portraits filmés (2004). «Elle fait parler les autres, les filme en plans fixes en train de raconter un souvenir et mélange à ces récits sa propre histoire, brouillant les frontières», commente Véronique Philippe-Gache. Où des souvenirs banals prennent une dimension fictionnelle et basculent vers le mythe. Dans ces textes rigoureusement écrits, dits avec distance, on retrouve sa quête d’une certaine forme de neutralité: dans son œuvre, Mréjen explore le territoire de l’intime avec des stratégies d’écriture qui évitent le pathos et interrogent les modalités de l’énonciation.

A

utofiction? Le terme est habituellement associé à la littérature. A Forum Meyrin, il se décline à travers le dessin, la vidéo, l’animation et la photo, dans des œuvres à mi-chemin entre autobiographie et invention pure, où le texte n’est d’ailleurs pas forcément absent. L’exposition «Autofictions et mythologies personnelles» s’est en effet construite à partir de l’œuvre de Jean Le Gac qui associe étroitement l’écrit et l’image. Autour de lui, six artistes transposent le quotidien, questionnent les contours mouvants de l’identité et jouent avec leur propre image. «Leurs œuvres sont un miroir tendu, une mise en scène de soi où le ‘je’ devient jeu», relève Véronique Philippe-Gache commissaire de l’exposition avec Thierry Ruffieux. Fautil être un autre pour devenir soi-même?

«Ces auteurs se façonnent une identité artistique en se prenant comme objet de leur œuvre, pour s’inventer un destin et élaborer une autre représentation de soi». Visite.

FICTION ET CONFESSION C’est tout d’abord la délicieuse impression d’avoir rétréci et d’être plongé dans le monde de l’enfance qui saisit le visiteur au milieu des livres géants de la série des Grandes bibliothèques de Jean Le Gac. Sur les immenses dessins, les volumes alignés côtoient des figures de héros aux prises avec divers dangers tout droit surgis de romans d’aventure. Au centre de la pièce, des vitrines montrent une sélection des cahiers de textes et photos de l’artiste français né en 1936. On y découvre l’élaboration d’une œuvre entre fiction et confession, qui met en scène un personnage de peintre dans diverses aventures stéréotypées à travers le dessin, la photo, le texte et des objets. Dès les années 1960 en effet, face à la remise en question radicale de la peinture dans sa dimension figurative et narrative, Le Gac déclare renoncer à toute ambition picturale classique: il imagine alors la carrière du peintre qu’il aurait pu être et se fait «reporter artistique» des activités de ce double. A l’époque, sa réaction est partagée par d’autres artistes qui réintroduisent la dimension narrative dans leurs œuvres – ainsi de Christian Boltanski et Annette Messager, qui figurent à ses côtés dans la section «Mythologie personnelle» inaugurée par la Documenta V de Kassel en 1972.

«Je ne suis pas peintre, écrit Le Gac dans le catalogue de l’exposition de sa Grande bibliothèque à Caen en 2007. J’ai abandonné définitivement cette idée il y a très longtemps. J’assume un personnage: le ‘peintre’. Je fais des œuvres pour lui. Je suis sa petite main, rien de plus. Aussi je peux (...) dessiner des bibliothèques géantes avec l’intention de cacher sur les rayons un polar, Le Peintre a disparu. Entre nous, il n’y

PARUTION • JEAN-PIERRE OTTE

Eloge de la lecture et des échanges d’idées Drôle et savant, le dernier livre du prolifique JeanPierre Otte célèbre... les livres. Intitulé Un Cercle de lecteurs autour d’une poêlée de châtaignes, l’ouvrage mêle goût du partage, érudition et gastronomie pour faire l’éloge d’un cercle littéraire qui se réunit tous les mois dans la campagne française. Le tout en présence du narrateur devenu membre de cette confrérie turbulente.

Le rituel est simple: une poêlée de châtaignes, le bruit des bouteilles qu’on débouche, quelques mets du cru, et la discussion à bâtons rompus peut reprendre là même où on l’avait laissée le mois précédent. Au fil de ce récit composé de chapitres formant chacun une anecdote, souvent pittoresque, Jean-Pierre Otte aborde notamment le thème de son propre travail, la création littéraire:

MASQUES ET JOURNAUX

a rien dans ce livre au-delà d’un titre de la collection Le Masque. Je ne l’ai pas choisi pour son contenu.» Ce polar fictif côtoie des titres de Borges, Perec, Gracq ou du Nouveau Roman, dont le rapport à l’autobiographie a influencé Le Gac.

MIRACLE ET LA PENSÉE GRAPHIQUE Autre artiste à convoquer la littérature, le Lausannois Marcel Miracle expose à Meyrin son Petit manuel de minéralogie prophétique (2010), qui dévoile en 37 planches les fragments de sa propre genèse. Né à Madagascar, géologue de formation, Miracle met en résonance mots, objets et images comme autant de signes, dans une tentative d’organiser le chaos en cosmos. «C’est mon alphabet, je n’arrive pas à séparer le visuel de l’écriture, dit-il.

«Un livre, commente le narrateur, vient de loin, bien avant son apparition sur la page.» Le parcours des livres jusqu’aux lecteurs constitue également un sujet d’étonnement ou de perplexité, qu’il s’agisse de ceux attirant aussitôt les lecteurs qui les aiment ou de ceux qui ne les atteindront jamais: ce dernier scénario est «fâcheux, car enfin, un livre n’existe que dès lors qu’un lecteur l’a recréé en luimême». Ailleurs, il est question de la difficulté, parfois, à finir, à quitter donc un ouvrage apprécié.

Quant à l’écrivain, il effectue une fermentation, il transforme ce qui a mûri en lui, au point que JeanPierre Otte ose un parallèle entre littérature et production de vin: «L’écrivain comme le viticulteur travaille autant à susciter l’ivresse qu’à rendre habitable ce monde», soutient-il.

Enfin, Un Cercle de lecteurs autour d’une poêlée de châtaignes est parsemé de références à divers romans et œuvres littéraires qui, pour la commodité du lecteur, se voient récapitulés en fin de volume: pêle-mêle, on y trouve Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, La Haute route du suisse

Les mots sont des présences pures, des formes au-delà du sens.» Il construit ainsi une «pensée graphique» qui invente les lieux de son «auto-mythologie». Les symboles – un récurrent «fil bleu», ligne d’horizon et brin de laine du nid d’un oiseau, ou cet homme-serrure – dialoguent, se frottent aux mots, créent des images oniriques, des liens inattendus, des vibrations de sens et de couleur. Le tout s’élabore en lien avec des œuvres littéraires (Breton, Perec, Borges ou Lowry, entre autres).

Les planches exposées à Meyrin sont «une façon de régler mes comptes avec la géologie», raconte Marcel Miracle. «On m’avait envoyé chercher du pétrole, ce qui n’a rien de poétique. Quand l’outil de forage se bloquait, j’allais me promener dans le désert. Je suis revenu à une géolo-

romand Maurice Chappaz, Des Monts célestes aux sables rouges d’Ella Maillart, Pantagruel de Rabelais, L’Odyssée d’Homère, et la liste n’est pas exhaustive. De cet ouvrage, le lecteur sort revigoré, surpris, confronté à des récits de vie aussi bien qu’à des confidences livresques (par exemple l’intervention d’une admiratrice de l’écrivain Julien Gracq qui en parle en l’appelant par son prénom) ou à maints échanges d’idées. Stimulant.

MARC-OLIVIER PARLATANO JEAN-PIERRE OTTE, UN CERCLE DE LECTEURS AUTOUR D’UNE POÊLÉE DE CHÂTAIGNES, ÉD. JULLIARD, 2011, 253 PP.

littérature suisse LES PRIX SCHILLER DÉCERNÉS Thomas Sandoz remporte l’un des quatre Prix Schiller dotés de 10 000 francs chacun. Le Neuchâtelois de 43 ans est récompensé pour son roman Même en terre (en lire un extrait sur www.lecourrier.ch/auteursCH), qui suit le parcours d’un gardien de cimetière ayant en charge le carré des enfants. Outre-Sa-

Chez les quatre autres artistes exposés, le texte est moins central. Pour la Genevoise Natalia Solo-Mâtine, il a surtout valeur de témoignage d’une expérience singulière: à partir de douze portraits de femmes trouvés aux puces, elle s’est métamorphosée en autant de femmes qu’elle a inscrites sur des sites de rencontres en ligne. Chacun de ses «profils» tient un journal des échanges tissés, douze carnets suspendus à un fil qui forment l’installation de La Femme que j’aurais pu être (2010), où se mêlent fantasmes, clichés et obsessions personnelles. Quant à Sébastien Laudenbach, il est le héros de Journal, court-métrage d’animation qui mêle crayon, aquarelle et collage pour dire son quotidien au jour le jour. La poésie surgit à la faveur de légers décalages entre l’image et une voix off d’un laconisme inattendu, qui ouvre soudain sur le rêve, tisse de fines associations. Dans son court-métrage A travers elle (2003), Chloé Micout vit par procuration en se glissant dans la peau de personnages télévisés: Buffy qui se bat contre un vampire, une star glamour, une participante de Loft Story, Britney Spears ou une présentatrice du JT...

Enfin, on savourera les clichés en noir et blanc du Français Gilbert Garcin, né en 1929, qui s’est lancé dans la photo à l’âge de 60 ans. On pense à Tati, Chaplin, Magritte pour la touche surréaliste. La figure de l’artiste, dans son éternel pardessus noir au milieu d’un décor géométrique dépouillé, devient son seul sujet. Icône démultipliée, neutre et familière, elle dit les multiples masques du «je» avec beaucoup de sensibilité et d’humour.

rine, deux auteurs ont été distingués. Le nonagénaire Kurt Marti reçoit le prix Schiller pour un recueil d’articles couvrant la période 1964-2007: Notizen und Details. Pedro Lenz, 45 ans, est récompensé pour son récit en suisse-allemand Der Goalie bin ig. En Suisse italienne, le prix Schiller est revenu à Fabio Pusterla pour Corpo stellare, tandis que Leta Semadeni a été récompensée pour In mia vita da vuolp/In meinem Leben als Fuchs ainsi pour que l’ensemble de son œuvre lyrique. La Genevoise Dona Loup, 28 ans, reçoit le Prix Découverte, doté de 5000 francs, pour son premier roman L’Embrasure. Les prix seront remis au début des Journées littéraires de Soleure, le 2 juin prochain. La Fondation Schiller valorise des auteurs des quatre régions linguistiques de Suisse, pour des livres parus l’année précédente.

L’année 2011 pourrait marquer la dernière édition du prix Schiller. Dès 2012, l’enveloppe budgétaire pour la culture 2012-2015 entre en vigueur. La Confédération devrait prendre le relais pour ce qui est de la remise de prix littéraires au niveau national. On en saura plus sur le sort de la Fondation Schiller en mai, a indiqué son porte-parole Pascal Steenken.

ATS/CO

LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 9 avril 2011 • 21

culture DANSE Dans une esthétique saturée captivante, «Spider Galaxies», le dernier spectacle du chorégraphe Gilles Jobin, triture l’espace et invite à passer dans une nouvelle dimension.

Particules envoûtantes DOMINIQUE HARTMANN

Spectacle.

Spider Galaxies, chorégraphie de Gilles Jobin, avec Susana Panadès Diaz, Isabelle Rigat, Louis-Clément da Costa, Martin Roehrich, jusqu’au 17 avril à 20h30, di à 18h, adc, salle des Eaux-Vives, rue des Eaux-Vives 82-84, Genève, rés. ☎ 022 320 06 06 ou resa@adc-geneve.ch

Photo.

Susana Panadès Diaz, Isabelle Rigat, Louis-Clément da Costa et Martin Roehrich dans Spider Galaxies.

GREGORY BATARDON Ci-dessous, Gilles Jobin JEAN MARMEISSE

Q

uel récit tirer du réel quant celui-ci explose à chaque seconde en une multitudes d’images, de faits et de sons? Plus aucun. D’ailleurs, ce n’est pas le rôle de la danse, rappelle le chorégraphe Gilles Jobin à l’issue de Spider Galaxies, présenté à Genève après Lausanne jusqu’au 17 avril.

C’est d’«abstractions figuratives» que se compose sa dernière pièce – créée en mars à Berne –, d’où naît, issue «de la fluidité du mouvement, de l’engagement du danseur» et de la musique live de Carla Scaletti et Cristian Vogel une extension magnifique des sensations. Et le sentiment rare d’être passé dans une autre dimension.

La pièce débute dans une lumière façon rayon vert, où s’immiscent aussitôt d’étranges loupiotes rouges surgies d’ailleurs, petites extra-terrestres taquinant les quatre danseurs. Qui se lancent alors à l’assaut d’abscisses et d’ordonnées d’un espace encore masqué, préoccupés chacun d’autres mémoires. Car chacun a travaillé à sa façon à partir d’images proposées par Gilles Jobin en une sorte de «méga-zapping halluciné», explique le chorégraphe, «comme si on pouvait visualiser d’une pièce toutes les informations que l’on reçoit tous les jours».

Il a choisi des images déterminantes dans son parcours – et les taira pour éviter la chasse à la ressemblance. Pièce de la mémoire, Spider Galaxies s’inspire aussi bien de l’actualité politique ou scientifique que de la culture pop, de la peinture ou de la danse post-moderne. A partir de ces photos, les danseurs ont créé des phrases, transformant les idées en mouvement.

Du coup, leurs rythmes et trajectoires se rejoignent parfois, comme ces particules qui réagissent pareillement à l’approche d’un champ magnétique. Dans la dernière pièce du chorégraphe vaudois, éloignée de toute narration, le corps n’est pas un personnage mais une butée où l’autre vient s’enrouler, un carrefour où l’on s’élance, une façon d’habiter l’espace un instant et de le traverser comme n’importe quel autre élément. Les étreintes et les baisers n’en sont pas, ou alors comme figurines où l’imaginaire du spectateur s’anime ou reste en berne. Le langage qui résulte de cette chorégraphie impresionnante de maîtrise est plein, saturé, soutenu. Et le mouvement s’étire sans fin – ininterrompu comme une respiration – même lorsque l’une ou l’autre danseuse s’échoue en brefs et superbes instants dans des jeux qui ressemblent à de l’abandon et de l’intimité.

LE CERN SOURCE D’INSPIRATION Le relief de la pièce doit beaucoup à la musique, composée par Carla Scaletti et Cristian Vogel et jouée en direct chaque soir. Ses sonorités monumentales, ses vibrations

et ses stridences ceignent la scène et claquent comme un vent de l’espace, contribuant à dilater celui-ci aussi efficacement que la parole aux mains d’un Claude Régy. La création musicale a puisé dans des données récupérées du LHC. Car Spider Galaxies s’inspire aussi de l’accélérateur de particules du CERN: «Le LHC captive tout le monde! Pour ma part, c’est justement le potentiel d’abstraction que ces processus nécessitent qui me fascine.»

La pièce marque une évolution dans la riche carrière du chorégraphe vaudois qui prend pour la première fois la responsabilité de fixer l’ensemble de sa pièce.

«Je crois que la gymnastique mentale qu’effectue le danseur se voit sur le plateau. La danse écrite a une efficacité que l’on ne retrouve pas dans l’improvisation.»

Il aura mis 15 ans et bien des pièces pour franchir cette étape. «J’avais besoin de maîtriser le domaine», dit-il simplement.

BD ADULTE • KAZUO KAMIMURA

BD • ULLI LUST

Séduction tragique

Se brûler les ailes

Elle s’appelle «Tsuru», la grue, en référence à sa manie de se tenir sur un pied à la façon de cet échassier. Vendue par ses parents à une maison de geisha, Tsuru va suivre le parcours initiatique qui fera d’elle une princesse de la nuit courtisée, admirée et, parfois seulement, aimée.

A travers un dessin hachuré, très porté sur les expressions des visages, le Japonais Kazuo Kamimura (décédé en 1984 et célèbre pour les triptyques Lorsque nous vivrons ensemble et Lady Snowblood, parus dans les années 1970) y dévoile les différents visages de l’apprentissage d’une geisha. Cet univers rigide, violent parfois, avec ses nombreux codes et conventions, est dépeint dans toute sa complexité et ses contrastes. On se retrouve pris entre un monde de luxe et d’extrême pauvreté, entre plaisir et douleur, entre pulsion d’amour et pulsion de mort.

Les Editions Kana poursuivent la traduction des œuvres majeurs de Kamimura avec ce roman graphique paru en 1974. Le livre est divisé en deux parties, où la première est particulièrement intéressante, qui traite de l’enfance et de l’apprentissage. Quand Tsuru atteint l’âge de devenir geisha, son histoire se limite finalement à une succession de relations interdites, donc éphémères, et tragiques.

Cette bande dessinée pour adulte illustre l’image du sexe féminin présenté en tant que joyau convoité, soumis et mis à disposition sans possibilité de s’exprimer. Tsuru, à l’instar de ses sœurs, reste à la recherche d’une véritable expression d’elle-même. Si son corps est considéré comme un trésor, la geisha aspire à choisir celui à qui l’offrir, au moins une fois sincèrement. Un voyage initiatique, rude et sévère, sur la réalité de ce milieu qu’on dissimule par convenance derrière le parfum de l’apparence et cette dénomination poétique de «monde des fleurs et des saules».

VINCENT GERBER

KAZUO KAMIMURA, L’APPRENTIE GEISHA, ÉD KANA, 2010, 350 PP.

Vivre chaque jour comme si c’était le dernier.

Pour Ulli Lust, alors jeune punk autrichienne de dix-sept ans, ce slogan fait figure de leitmotiv. Ou du moins est-ce l’un des prétextes avoués qui l’a décidée, en cet été 1984, à suivre son amie Edi sur les routes pour passer l’été en Italie. Sans passeport et sans un sou, les deux jeunes femmes vont apprendre à se débrouiller au jour le jour dans la rue. Un voyage qui les confrontera à la dure réalité d’une culture italienne machiste qu’elles subiront violemment et jusqu’à la nausée, comme le raconte l’auteure dans l’album Trop n’est pas assez.

L’amitié, l’entraide et la débrouille sont abordées dans ce récit autobiographique poignant avec le même regard, empreint de recul mais encore ardent, que celui porté sur la prostitution et le viol. La violence physique et symbolique des hommes vis-à-vis des femmes y est omniprésente, et présentée sous un trait faussement naïf. L’Italie conservatrice, misogyne, patriarcale et frustrée en forme le thème principal, obsessionnel, incompatible avec les idéaux alternatifs de la jeune femme.

Avec sa couverture rouge vif, cet imposant roman graphique – plus de 450 pages! – n’est pas passé inaperçu. Lauréate 2011 du Prix Artesima pour la bande dessinée féminine (lire notre édition d’hier) et consacrée «Révélation» à Angoulême, l’Autrichienne Ulli Lust livre avec Trop n’est pas assez un témoignage brûlant, drôle et affligeant, sur les rapports hommes/femmes. Le tout dans les yeux d’une adolescente pour qui, finalement, trop reste beaucoup trop.

VGR

OFFRIR LA PERMANENCE À L’INTERMITTENCE Mais l’exigence de Gilles Jobin ne s’arrête pas à l’esthétique. Le récent vote sur la loi sur le chômage, qui fragilise notamment les artistes, a changé sa façon de travailler. Et déterminé la demande qu’il dépose actuellement pour bénéficier d’une nouvelle convention de soutien de la Ville de Genève, du Canton et de Pro Helvetia: «Mon objectif est de pouvoir employer de façon permanente – même si c’est à temps partiel –, une dizaine de personnes, dont 5-6 danseurs.» Il s’agit pour lui d’augmenter la professionalisation des danseurs et d’allonger leur temps de travail, «en misant sur leur salaire plutôt que sur les décors, par exemple. Je vois l’artiste comme un entrepreneur à la tête d’une ‘entreprise artistique à but non lucratif’. Nous avons une responsabilité sociale.» Avec Spider Galaxies, il remplit en tout cas celle de l’artiste vis-à-vis de son public.

PARTENARIAT

ADMISSIONS 2011 BACHELOR ARTS VISUELS Art Action – Performance art/media/ Peinture-dessin ScIE – Sculpture Installation Espace Cinéma /cinéma du réel INSCRIPTIONS JUSQU’AU 29 AVRIL 2011 BACHELOR DESIGN Architecture d’intérieur / Design d’espace Communication visuelle Design Mode, Accessoires & Bijou INSCRIPTIONS JUSQU’AU 15 AVRIL 2011 MASTER HES-SO EN ARTS VISUELS Programme Master de recherche CCC – Critical Curatorial Cybermedia TRANS– Médiation Enseignement WORK.MASTER – Pratiques artistiques contemporaines MASTER HES-SO EN DESIGN Espaces et communication Media Design INSCRIPTIONS JUSQU’AU 13 MAI 2011

TROP N’EST PAS ASSEZ, ULLI LUST, TRAD. JÖRG STICKAN, ÉD. ÇA ET LÀ, 2010, 464 PP.

22 • LeMag rendez-vous culturel du Courrier du samedi 9 avril 2011

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cinéma SORTIE Avec «Pina», Wim Wenders exploite la stéréoscopie de façon inédite en danse filmée. Même si son approche de l’œuvre de la chorégraphe allemande disparue reste plus hagiographique que véritablement critique.

Le tombeau 3D de Pina B BERTRAND TAPPOLET

W

Photo.

Pina, de Wim Wenders.

LES FILMS DU LOSANGE

im Wenders s’est révélé cette dernière décade plus convainquant cinéaste d’un réel retravaillé qu’auteur de fiction. Dès lors son Pina aurait pu n’être que la tentative pompeuse d’un réalisateur parfois à bout de souffle et en quête de rédemption publique.

Or, malgré des témoignages concis, ténus et légèrement anecdotiques délivrés en plans fixes sous forme de luxueux caméos de danseurs prenant la pose – comme sous l’emprise d’une révérence funèbre à la disparue –, le film révèle un plasticien et un sémiologue de l’image hors pair. En modelant l’espace et les corps grâce à la stéréoscopie, de manière quasi inédite en danse contemporaine filmée, le cinéaste donne une dimension troublante de théâtralité affichée à des éclats filmés notamment de trois pièces signées Pina Bausch: Le Sacre du Printemps, Kontakthof et Vollmond. Wenders a aussi l’intelligence de rapatrier dans son scénario une part de la construction du film de Bausch, La Plainte de l’impératrice, dont le montage, comme celui du cinéaste allemand, accentue la dimension fragmentée des événements et historiettes en ouvrant sur une topographie des lieux où se fait le théâtre dansé de l’Allemande: à Wuppertal et dans le Bergisches Land environnant.

Le film saisit magnifiquement le motif poétique qui innerve Vollmond. L’eau, source de vie et de danse: eau de pluie ou de rivière filmée en décor naturel avec la danseuse, le visage posé sur une table en verre transparent. On rejoint plus loin, sur un chariot roulant, au détour d’un possible éclat de Bandonéon, Dominique Mercy en tutu de ballet romantique froissé, fatigué, reproduisant «un plié» avant de chuter, indéfiniment.

A l’instar d’une mélodie becketienne en sous-sol, c’est la danse comme impossibilité à danser, le signe emblématique du ballet classique romantique devenu mécanique obsolète d’automate cassé.

TOUCHER LA DANSE DU DOIGT La caméra multiplie les mises en abyme du spectacle: improvisations, solos exceptionnels, mouvements d’ensemble ou préparatifs scéniques sont ainsi cernés par la citation graphique de la salle – fauteuils vides, public vu de dos. Ailleurs, les danseurs de la Compagnie regardent un vieux film dévoilant Pina dans le mythique solo qui constitue Café Müller. La composition en plans successifs sait dire superbement les rituels et les différents rythmes telluriques à l’œuvre dans Le Sacre du Printemps mêlant traces, primitivisme sacrificiel et matières. La dimension haptique de la 3D, par laquelle on toucherait presque du doigt les corps maculés de terre et de sueur s’ébrouant au cœur d’une danse puissante, se déliant par vagues, fait merveille dans l’épisode où circule de mains en mains une étoffe rouge sang. Son ultime détentrice sera l’Elue. Wenders parvient à enraciner le spectateur dans l’effroi du supplice qui bouleverse cette femme et dont le groupe se fait le complice. On retrouve alors le constat de Wilhelm dans Faux Mouvement, l’un des plus beaux opus wendersien: il reconnaît n’avoir pas le sens de l’observation et être seulement

ÉTATS-UNIS • «SUCKER PUNCH»

Trash-pop-punk pudding L’affiche de Sucker Punch, avec son escouade de pin-ups armées jusqu’aux dents, ne ment pas sur la marchandise: amateurs de jolies filles et de gros calibres, vous êtes servis! On n’en attendait pas moins de Zack Snyder qui, pour son premier film d’«auteur» (il cosigne le scénario), persévère dans l’outrance formelle... et l’ambiguïté du propos.

On ne se donnera pas la peine de gloser sur la thématique du film (ode paradoxale au sacrifice et à la liberté), mais il faut reconnaître au réalisateur de

capable d’une sorte de regard érotique faisant de chaque paysage un état d’âme, où les sentiments personnels surpassent la réalité.

«Elle a changé ma vie»

PARLE AVEC ELLE

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Le vide que suscite le trop plein d’images est un leitmotiv du cinéma de Wenders; c’est en particulier l’argument de Jusqu’au bout du monde. Le problème vient de l’espace entre les images, de la discontinuité auxquels le cinéma comme la photographie sont soumis, mais qu’ils tentent de surmonter de manière contrastée. Le danseur et codirecteur artistique de la compagnie, Dominique Mercy, découvre ainsi sous forme d’une maquette en coupe animée un extrait de Café Müller. Il y évolue à l’échelle réelle dans un bouleversant duo manipulé par une sorte de montreur de marionnettes, manière de suggérer que la pièce est toute entière une affaire de contraintes. Sur la scène constellée de tables et de chaises de bistrot, deux danseuses, les yeux fermés et les bras tendus, titubent sur la musique de Purcell. Au fil de plans grand angulaires, la stéréoscopie leur donne l’apparence de silhouettes sous formes de quasi hologrammes, ce qui fait écho à la notion de maquette en 3D, transformant l’une des limites de la stéréoscopie en force scénaristique.

Ce qui manque néanmoins à ce film, c’est un vrai champ de profondeur critique. On chercherait ainsi souvent en vain une distanciation avec le genre possiblement hagiographique et le moindre éclaircissement sur les origines et desseins dramaturgiques des différentes pièces, leur contexte historique et dramaturgique. C’est tout ce travail de mise en lumière critique et de désacralisation qu’attendent à l’écran tant la vie de Pina que ses créations.

300 une belle virtuosité et un univers visuel qui détonne dans le paysage du divertissement hollywoodien. Parangon avec Tarantino d’un cinéma postmoderne innervé de culture populaire (comics, films de genre, etc.), l’Américain donne ici libre court à ses fantasmes cinématographiques les plus délirants, pour célébrer justement l’évasion par le rêve – en s’inspirant clairement de Brazil.

Adolescente enfermée dans un asile et promise à une lobotomie, Babydoll échappe à cette sinistre réalité en s’imaginant dans un bordel – idée qui semble plutôt sortie d’un cerveau masculin, mais passons... La jeune femme et ses camarades d’infortune y exécutent des numéros de cabaret

e passage à Zurich, le réalisateur allemand Wim Wenders revient sur sa longue amitié avec la chorégraphe Pina Bausch et le rêve qu’ils avaient de faire un film ensemble. Rencontre empreinte d’émotion avec le réalisateur de Paris, Texas et Les Ailes du désir.

Comment votre compréhension du mouvement, très présent dans votre cinéma, a-t-elle évolué au contact des chorégraphies de Pina Bausch?

– Les réalisateurs pensent qu’ils connaissent tout du langage corporel puisqu’ils dirigent des acteurs. En voyant l’interprétation intérieure et extérieure que fait Pina du mouvement, j’ai réalisé à quel point elle savait le décoder et le transformer en moyen d’expression. Nous, réalisateurs, sommes des analphabètes. Pina m’a ouvert les yeux sur cet univers simple, émotionnel, naturel et encore si mystérieux. Mais elle a aussi changé ma vie. Ses chorégraphies parlent de vous, de votre profond intérieur, de façon très physique et contagieuse puisque vous le ressentez dans tout votre corps.

Vous partagiez le rêve de faire un film ensemble; quelles étaient les intentions initiales de Pina Bausch?

pour les clients; mais lorsque la musique commence, la danse attendue fait place à l’action, les demoiselles se trouvant propulsées dans des mondes parallèles qui serviront de métaphores à un plan d’évasion.

Sucker Punch est dès lors rythmé par une succession de séquences d’action débridée, chacune dynamitant un genre différent: films de sabre et de kung-fu, de guerre et d’horreur, d’heroic fantasy ou encore de science-fiction. Si ces morceaux de bravoure entre clip et jeu vidéo – bande-son assourdissante, armes qui crépitent et jupettes au vent – offrent un plaisir purement régressif, le procédé finit toutefois par lasser. Car ces scènes, qui sont autant

– Elle espérait que nous trouverions le langage pour enregistrer et filmer son travail, le Tanztheater, afin que la scène survive à l’écran. Les quelques captations filmiques de ses œuvres l’avaient toujours déçue. A ses yeux, j’étais le réalisateur de la situation. Quelle responsabilité! Mon art m’a paru soudain très limité. Pour ma part, j’ai voulu observer son regard au travail et voir comment elle réalisait ses spectacles uniques. Nous avons préparé le film pendant deux ans et quelques semaines avant le début du tournage, Pina s’en est allée.

La volonté des danseurs de sa compagnie mais aussi la 3D vous ont aidé à reprendre ce projet.

– J’étais convaincu que la danse pouvait révéler tout le potentiel de la 3D qui, depuis qu’elle existe et mise à part dans Avatar, n’a jamais été pleinement exploité. Cette technologie pouvait traduire la magie du travail de Pina Bausch.

Face à vous, l’écran disparait et les êtres, les espaces ont un volume.

L’aura et la présence des personnages existent réellement alors qu’elles nous avaient toujours échappé au cinéma. La 3D nous amène dans l’espace et nous confronte à une nouvelle réalité.

PROPOS RECUEILLIS PAR MARC MENICHINI

d’épreuves avec monstres à tuer et objets-clés à récupérer, s’enchaînent sur un scénario tiré lui aussi d’un jeu vidéo... On peut certes encore s’amuser à disserter sur les diverses interprétations possibles d’un dispositif à plusieurs niveaux joliment alambiqué, mais il conviendrait plutôt de s’interroger sur la morale nébuleuse qui rampe sous tant de bruit et de fureur: la liberté n’est finalement pas au bout du rêve, mais du fusil – profession de foi d’un cinéaste inscrit à la NRA1.

MATHIEU LOEWER PRÉSIDÉE PAR L’ACTEUR CHARLTON HESTON DE 1998 À 2003, LA NATIONAL RIFLE ASSOCIATION (NRA) DÉFEND AUX ETATS-UNIS LE LIBRE COMMERCE DES ARMES À FEU.

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Jesse

ROCK Sa voix éraillée s’écarte du tout-venant country-folk. Son nouvel album, «Marble Son», s’offre d’intenses poussées de fièvre et confirme que l’auteure-compositrice a tout d’une grande.

SYKES Jeu de drames RODERIC MOUNIR

S

on nouvel album, le quatrième publié sous le nom Jesse Sykes & the Sweet Hereafter, dure près d’une heure et étire son spleen bluesy sur un lit d’épineuses distorsions, feedbacks et soli psychédéliques qui renvoient au Grateful Dead, à Jefferson Airplane, aux Doors et à Neil Young & Crazy Horse, entre autres gloires des années hippies. Le timbre polymorphe de Jesse Sykes, tutoyant les cieux pour mieux replonger dans la fange terreuse, y exprime une large palette d’émotion tout en préservant une sorte de retenue introspective. Peu d’artistes sont en mesure de s’approprier ce naturalisme pastoral sans céder au pastiche rétro, de puiser avec bonheur dans la tradition narrative de la chanson anglo-américaine (country, folk, blues) tout en se nimbant d’un mystère aux teintes gothiques, exsudant une spiritualité jamais feinte.

Elle est de ces voix intemporelles qui vous collent à la peau, échappent aux catégorisations et ne semblent générées par rien de vraiment réel, ni actuel. Qui est Jesse Sykes? Coup de fil à cette native de New York, où elle a vu le jour en 1967, aujourd’hui établie dans l’Iowa. De passage à Seattle, là où répète son groupe, elle réside chez sa mère, qui nous répond d’ailleurs dans un premier temps. «Je vis chez ma mère ces jours-ci, car je me suis ruinée pour enregistrer mon nouveau disque», explique Jesse Sykes à quelques jours d’embarquer pour une tournée européenne qui la conduira à l’Usine de Genève le 2 mai.

PUISSANCE ÉMOTIONNELLE Elle débutera le week-end prochain en Hollande sur les planches du Roadburn Festival, grand-messe des amateurs voraces de «stoner», «doom», «sludge» et autres décibels bruyants davantage affiliés à la scène metal qu’au registre country-folk qui l’a fait connaître. «Le public du Roadburn, je crois, est ouvert à diverses formes d’intensité. Et depuis ma collaboration avec SunnO))), des fans de metal et de rock psychédélique viennent à mes concerts.» C’est l’occasion de revenir sur cette collaboration, a priori surprenante, de Jesse Sykes avec les caverneux et expérimentaux SunnO))), aux côtés des Japonais Boris et de Dylan Carlson du groupe Earth, en 2006, sur un disque collectif baptisé Altar. «J’étais étonnée et intimidée lorsque Steve O’Malley et Greg Anderson (guitaristes et chevilles ouvrières de SunnO))), ndlr) m’ont sollicitée, confie-t-elle. Mais ils m’ont rassurée en affirmant que la puissance qui les intéressait était d’abord émotionnelle.»

Puissance émotionnelle. Gravité, douleur, mais aussi confiance et résilience sont les termes que nous inspire Marble Son. «Ce titre s’inspire notamment de l’état de prostration engendré chez Phil Wandscher par le décès de son père durant l’enregistrement». Véritable alter ego de Jesse Sykes, le guitariste revient souvent dans les propos de la chanteuse, qui souligne son rôle essentiel dans l’arrangement des titres – au point de le créditer pour une simple mélodie, selon elle aussi essentielle que sa propre voix. «Beaucoup de choses intenses se sont produites durant ces sessions, comme la fuite de pétrole BP dans le golfe du Mexique, face à laquelle je ressentais de la rage, de l’impuissance et de la tristesse. Ce que nous infligeons à la Terre est simplement révoltant. Mais il y a aussi eu des événements heureux, des naissances, bref, tout tout cela a produit une alchimie épique, que nous ne voulions en aucun cas brider. J’ai voulu retranscrire en musique ces turbulences.»

VIEILLE SORCIÈRE Injustement réduite dès ses débuts, vers 1998, à un énième avatar néo-folk, Jesse Sykes déploie au fur et à mesure des albums toute sa complexité, charriant ses émotions à la manière d’une Marianne Faithfull, avec fatalisme mais aussi force et empathie. «On m’a déjà comparé à elle, et je le prends comme un compliment. Sa voix raconte en soi une histoire. Elle était très belle, jeune, mais en prenant de l’âge sa voix a gagné en densité, adoptant cette tonalité de vieille sorcière vraiment unique. J’ai toujours eu le sentiment, plus jeune, que ma voix n’était pas capable de traduire les émotions que je recherchais. J’aime cet aspect-là dans le fait de vieillir.

En tant qu’artiste, j’ai parfois l’impression qu’être jeune aujourd’hui est synonyme de conformisme, contrairement aux sixties où la jeunesse incarnait le changement. Etre différent, douter, est vu comme une faiblesse, du moins aux Etats-Unis. Il faut être fonctionnel, et pourtant tout va de travers dans le monde! J’ai besoin d’être connectée à moi-même, à la nature et à une forme de spiritualité non religieuse, pas à Facebook ou Twitter.»

Jesse Sykes est intarissable sur la perte du sens critique, des références historiques et esthétiques. Elle digresse, de Susan Sontag aux Rolling Stones, pour étayer son propos. L’ébullition artistique de Jesse Sykes a tout du parcours initiatique. Ancienne étudiante en beaux-arts à la Rhode Island School of Design, elle s’est d’abord passionnée pour la photo – des tirages de ses portraits noir/blanc de strip-teaseuses, drag queen, bikers et couple atypiques, sont en

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vente sur son site Internet. «Etudier l’art m’a fait comprendre l’acte de créer, comment écrire avec une certaine discipline. Mais cela m’a pris du temps; je ne me décrirais pas comme précoce.» Interrogée sur ses songwriters préférés, Jesse Sykes cite Townes Van Zandt et Neil Young («les plus accomplis»), Nicolai Dunger («très sous-estimé») ou encore Led Zeppelin («cette capacité à déployer une créativité et une énergie absolues, notamment vocale») et de manière générale les groupes de la fin des sixties, «où la musique était si importante que sa durée ou sa catégorie étaient des données secondaires.»

Parmi les groupes récents, le cas de Black Mountain émerge dans la conversation. S’il

«Je venais de subir une opération. Je n’étais pas maquillée et n’avais aucune envie de poser. Une amie photographe m’a dit: ‘Essayons de créer l’image la plus dramatique possible.’ Ça a eu un effet libérateur.»

CHRISTINE TAYLOR

bénéficie d’une large reconnaissance, le rock des Canadiens, à la fois ultra référentiel et authentiquement inspiré, déploie aussi une superbe et puissante voix féminine, celle d’Amber Webber. «On a tourné ensemble, je les adore. Ils m’ont sans doute incitée à explorer davantage la puissance et le volume dans ma musique.»

Jesse Sykes & the Sweet Hereafter, Marble Son, Fargo/Irascible. www.jessesykes.com En concert le 2 mai à l’Usine, Genève. www.ptrnet.ch