Ross : la question sahraouie sur «le bon chemin»
Lire en page 24
N° 4263 Prix 10 DA France 0,80 C
Quotidien national d'information
Jeudi 25 juin 2009
EN PLUS DE LA PROCHAINE MISE À NIVEAU DES COOPÉRATIVES AGRICOLES
De nouvelles mesures d’octroi de crédits aux agriculteurs Par
Photo : S. Zoheir
Ziad Abdelhadi
création d’une filière spéciale des semences au sein de l’Office national algérien interprofessionnel
des céréales (OAIC). Selon l’APS qui rapporte l’information, le ministre a aussi avisé les agriculteurs
que l’octroi des subventions accordées par l’Etat pour encourager la production céréalière se
Kosovo : une indépendance au goût inachevé
La défense ouvre une brèche pour requalifier l’affaire en correctionnelle
De notre envoyée spéciale au Kosovo Mekioussa Chekir
POUR le deuxième jour consécutif, les plaidoiries se sont poursuivies tout au long de la journée d’hier. Me Mahmoudi, l’avocat de Medjadji Omar, l’ex- chef du service portefeuille de l’agence BNA de Bouzaréah, a ouvert le bal. Le défenseur s’est perdu dans une longue plaidoirie basée sur des références coraniques pour démontrer qu’un employé a obligation d’exécuter les ordres de ses responsables. «Vous avez entendu l’ex-directrice de l’agence, Akila Mezghani, elle disait bien ‘‘mon agent’’ en parlant de mon client et vous savez pour quelle raison elle utilisait ce terme ? Parce qu’effectivement, elle exerçait une autorité sur lui, elle
SORTI d’une guerre sanglante, le Kosovo, l’un des sept Etats issus de l’ex-Yougoslavie, tente de se reconstruire après avoir proclamé, en février 2008, son indépendance de la Serbie. Les quelque 2 millions de personnes qui composent sa population, savourent aujourd’hui les bienfaits d’une liberté retrouvée mais endurent aussi de pénibles conséquences. Le pays n’en a, par ailleurs, pas fini vraiment avec les rancunes entretenues depuis de longues années par les deux communautés, albanaise et serbe. Aussi, l’indépendance du Kosovo peut-elle paraître, à bien des égards, inachevée. M. C. Lire reportage en pages 7-8 et 9
Photo : DR
Par Hasna Yacoub et Faouzia Ababsa
avait de l’ascendant.» Donnant l’air de plaider en désespoir de cause, Me Mahmoudi dira même : «Si un responsable se donne le droit de payer un client dont le compte est à découvert, l’employé doit exécuter l’ordre, sinon c’est l’anarchie dans une banque!» Suite en page 4
ACTUALITÉ
LE PAYS EST À LA CROISÉE DES CHEMINS
ELLE INVOQUE LES CONTRADICTIONS CONTENUES DANS LA LOI
ENTREPRISE : La communication,
maillon faible des institutions algériennes . . . . . . . . . . . .p2
COOPÉRATION : Algérie-UE : cinq projets
de jumelage seront signés en juin prochain . . . . . . . .p3
ÉDUCATION : Les taux de réussite aux
examens de 6ème et de BEM sont de 83,98 et de 58,98% . . . . . . . . . . . . . .p5 Photo : DR
PARMI les causes qui font que nos rendements en céréales sont encore faibles (une moyenne nationale de 10 à 15 q/ha), on peut citer, entre autres, et comme le soutiennent de nombreux céréaliers, le retard des livraisons des semences, des engrais de fond et désherbants. Des intrants qui ne doivent subir aucun retard d’épandage lors de la campagne de labour-semailles. Pour que cela ne se répète plus, Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement, a tenu à rassurer cette catégorie d’agriculteurs en annonçant lors d’une réunion de consultation avec des représentants de l’UNPA de la wilaya de Tiaret où il était dernièrement en visite de travail qu’il sera procédé, de fin août à début septembre, à la distribution d’engrais et de semences, à la faveur de la
fera dans les délais fixés. M. Benaïssa a également annoncé lors de cette réunion, dans le cadre de la préparation de la prochaine saison agricole, l’acquisition de 500 moissonneuses-batteuses du complexe industriel de Sidi Bel Abbès qui viendront s’ajouter aux 8 600 moissonneuses-batteuses déjà mobilisées pour l’actuelle campagne agricole. Par ailleurs, dans la perspective d’améliorer les rendements ou du moins assurer un minimum de production quel que soit le déficit pluviométrique, le ministre a informé que l’irrigation complémentaire, une technique qui a démontré toute son efficacité, sera étendue à une plus grande échelle, lors de la prochaine saison agricole. Le ministre a aussi fait savoir que l’important taux de pluviométrie enregistré, cette année, a permis de réaliser une production céréalière record. Suite en page 3
SUPP. CULTURE
Le livre pour enfant, l'Arlésienne de l'édition Lire pages 11 à 15
La Tribune
2
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 25 juin 2009
4èmes JOURNÉES MAGHRÉBINES DE DROIT À ORAN
Le rôle du partenariat public-privé mis en exergue Par
LE rôle du partenariat public-privé dans la réalisation de projets de développement et des besoins d’investissement revêt une importance particulière. C’est ce qu’ont souligné les spécialistes et les juristes qui ont animé les 4èmes Journées maghrébines de droit organisées mardi dernier à Oran. Lors de cette rencontre, initiée par l’Institut de droit de l’université d’Oran, qui s’est déroulée en présence de professeurs des universités algérienne, marocaine, tunisienne et française, les intervenants ont indiqué, en fait, que «le partenariat entre les administrations publiques et le secteur privé est devenu désormais un outil efficace favorisant la concrétisation des objectifs de développement durable». Dans ce sens, le Dr Naimi Faouzi de l’université de Sidi Bel Abbès a noté dans sa communication, reprise par l’APS, que la plupart des pays du monde ont opté pour la promotion de ce type de partenariat pour résoudre les problèmes entravant la concrétisation des projets de développement, notamment ceux liés aux aspects technique, financier et administratif. Il a, en outre, affirmé
Photo : S. Zoheir
Smaïl Boughazi
que la concrétisation des objectifs du développement durable, en offrant l’opportunité à toutes les parties de bénéficier des prestations publiques comme l’électricité, le gaz, l’eau et l’assainissement, «est un objectif commun à tous les pays nécessitant la participation du secteur privé». L’universitaire a expliqué, dans le même ordre d’idées, que le recours au secteur
privé à travers les différentes formules contractuelles dans le cadre d’un partenariat (contrats d’administration, contrats de location de structure publique, contrats d’excellence), a permis de faire face aux carences dans la prise en charge des services et au retard technique relevé en matière d’activité économique et de réduction des frais de réalisation.
Le principe à respecter dans les contrats de partenariat étant de parvenir à une contribution commune entre le secteur public et le privé conformément à des responsabilités définies, départageant les risques équitablement entre l’Etat, l’investisseur privé et le citoyen consommateur, appuiera le conférencier. Dans ce même sillage, le Dr Beltaif
Mustapha de la faculté de droit de l’université de Tunis a évoqué les paris de partenariat entre les secteurs privés et public qui ont été marqués par une évolution spectaculaire de par le monde durant les deux dernières décennies. De son côté, le Dr Mechrafi, de la faculté de droit de l’université de Rabat (Maroc) a axé sa communication sur les nouvelles formules de partenariat entre les secteurs privé et public en faisant référence dans ce contexte aux contrats d’excellence et d’administration, lesquels se présentent en tant qu’expression juridique nouvelle de «mondialisation appliquée» dans des secteurs économiques qui ont connu une recul en matière de production et de prestations au cours des dernières 20 années au Maroc. Parmi ces contrats partenariaux, le Dr Mechrafi a cité le secteur de la production électrique, les structures et travaux portuaires et l’irrigation agricole. D’autres communications ont été présentées lors de cette rencontre. Elles s’articulent autour du «partenariat public et privé dans le domaine du transport en Algérie», «le partenariat entre les secteurs public et privé dans le cadre du financement des travaux portuaires» et «le partenariat public et privé dans le secteur des télécommunications». S. B.
LES EXPERTS TIRENT LA SONNETTE D’ALARME
La communication, maillon faible des institutions algériennes Par Salah Benreguia
LES entreprises algériennes ne communiquent pas. Aucun plan de communication, aussi bien au niveau national que sectoriel, n’est établi. Les institutions n’échappent pas à cet état de fait et accusent, elles aussi, un manque flagrant en matière de communication. Cette situation n’est pas faite pour améliorer l’image de notre pays à l’étranger. C’est en tout cas le constat qui s’est dégagé hier lors d’une communication présentée par l’expert consultant Kamel Khelifa à l’auditorium d’Algex. La même source a indiqué, en effet, que le manque, voire l’absence d’un plan de
communication chez nos institutions et entreprises pénalisent nos activités commerciales. Et d’expliquer, d’emblée, que la communication, demeure le cordon ombilical entre toutes les parties intervenant dans la sphère économico-commerciale. Indiquant que l’Etat a un rôle à jouer dans l’encadrement, l’exécution, notamment à travers ses différentes institutions, il n’en demeure pas moins que la communication est du ressort des professionnels. «C’est aux professionnels d’établir des plans de communication et de se montrer très coopératives. S’isoler et s’enfermer n’est pas la meilleure voie pour se développer», ajoute la même source. A une question sur
le rôle que peut jouer nos ambassades dans la promotion du commerce extérieur, le représentant du département de Medelci, a mis en valeur l’apport considérable des ces organismes. Pour M. Khelifi, à côté des missions régaliennes traditionnelles, la promotion des exportations constitue également l’un des objectifs majeurs des ambassades de chaque pays établies à l’étranger. En effet, les diplomates peuvent jouer un rôle important dans la promotion du commerce extérieur. Dans le cas de l’Algérie, les pouvoirs publics ont installé dans chaque représentation diplomatique un chargé commercial. Et l’intérêt est immense, d’autant que la politique
actuelle de l’Etat est de développer notre économie, au demeurant mono-exportatrice. Diversifier les exportations et limiter le volume et la facture des importations ne peut se faire sans le concours de nos ambassades. Comment ? Les experts expliquent cela par le fait que le service commercial de chaque ambassade établit un plan de communication qui comporte toutes les informations nécessaires aussi bien pour les hommes d’affaires que pour les autres institutions concernées (Algex, CACI), qui aidera, à coup sûr, les autres acteurs intervenant dans ce processus. «On possède dans chaque ambassade un chargé commercial qui a pour rôle d’aider
les hommes d’affaires dans les opérations d’exportation et d’importation, et ce, par le biais de l’élaboration des annuaires des entreprises du pays étranger, ainsi qu’une carte concernant les secteurs d’activité qui pourraient les intéresser», explique plus loin la même source. Et de nier du revers de la main les informations faisant état que nos ambassades ne communiquent pas aux industriels et hommes d’affaires toutes les informations nécessaires dans les divers secteurs commerciaux. Et il en veut pour preuve la nomination de Mourad Medelci, économiste et formation, à la tête du ministère des Affaires étrangères. S. B.
zzz AU FIL DES JOURS
Effets d’annonce et réalités du terrain Par A. Lemili
LE chemin de l’enfer peut être pavé de bonnes intentions, dit-on. Dans le cas de figure suivant, le chemin auquel nous pensons est celui administratif auquel peuvent être confrontés les chefs d’entreprise et, mieux, si ces derniers sont porteurs de projets. Il relèverait dès lors du plus fort surréalisme de croire, ou, du moins, de feindre que celui-ci serait pavé de bonnes intentions. S’agissant ensuite de l’économie nationale et du secteur des petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI), il est indéniable également de souligner la volonté déclarée du ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement d’appeler au «changement de mentalités et d’accorder davantage d’intérêt aux ressources humaines pour lutter contre la fuite des compétences» pour peu que celui-ci ait une réelle idée de la situation qui prévaut sur le terrain et à laquelle sont confrontés régulièrement
capitaines d’industries, hommes d’affaires et investisseurs apparentés. En fait, les asynchronismes du discours officiel autour du sujet prêtent à équivoque et suscitent, ou encore plus précis, installent le doute jusqu’à confirmer l’omniprésence d’une amnésie ambiante, laquelle semble encourager, habiller, voire authentifier des déclarations dont les effets d’annonce prennent le pas sur la matérialisation des mesures annoncées. L’opportunité nous a été donnée de développer dans la Tribune (29 janvier 2009) que le discours en matière d’investissement et de sa promotion n’a pas évolué d’un iota depuis 2002 sans que les résultats palpables aient été ressentis sur le terrain. Heureusement ou malheureusement, c’est selon, Ahmed Ouyahia le chef du gouvernement dès son retour aux affaires, a confirmé les propos tenus, affirmant péremptoirement et dans la foulée, sa prise de fonction : «Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal. Elle a fait beaucoup plus l’objet de communications
que d’actions», soulignant alors que «la stratégie industrielle doit désormais être adaptée au papier millimétrique que sont les mesures prises par le chef de l’Etat que j’ai commencé à mettre en œuvre». Ainsi, la mise à niveau des entreprises, depuis exactement le début de l’année 2003, où le concept est entré dans le jargon économique officiel, n’arrête pas de prendre d’un pas allègre le rythme d’une rengaine resservie à chaque fois que l’opportunité s’y prête et, comble de l’ironie, également prise en charge avec une rare sincérité par l’ensemble des acteurs impliqués qui, à dessein ou involontairement, oublient superbement que tout a déjà été dit et qu’il ne manque plus que de mettre en application tous les engagements pris sinon rendre réalisables dans les faits les procédures retenues. Bien entendu, la nouveauté dans le discours a, à chaque fois, été accompagnée d’innovations comme les questions de dotations d’équipements de pointe à même de mettre… à niveau les
PME/PMI en faisant appel à de nouvelles technologies, mesures d’exonération d’impôts ou assouplissement de la fiscalité, etc. Là encore, Reda Hamiani, le patron des patrons, déclarait, il y a à peine une année : «Il y a eu trop de réformes qui se sont révélées sans effet et d’aucun impact sur les PME et PMI algériennes. Cela fait quinze ans que nous avons entamé ces réformes, qui semblent s’éterniser. Nous avons l’impression de nous installer dans une économie de rente et de léthargie ; ça ne nous convient pas». Incontestablement, un programme lucide et intelligent de création et de multiplication de PME-PMI ne peut que booster l’économie, relancer l’emploi, somme toute la pierre angulaire de choix économiques de base dans tout pays qui envisagerait de se stabiliser intérieurement, d’une part, et viser à une émergence à même de lui conférer une marge d’indépendance suffisante pour l’avenir. A. L.
La Tribune
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 25 juin 2009
PROGRAMME D’APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ASSOCIATION (P3A)
Cinq projets de jumelage seront signés en juin prochain Par Badiaa Amarni
CINQ fiches de projets de jumelage sont en cours de préparation en Algérie dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association (P3A). Les secteurs concernés sont, entres autres, le ministère de la Petite et moyenne entreprise et l’Artisanat pour le compte de l’ANART (Agence nationale de l’artisanat), le ministère des Ressources en eau pour le compte de l’ADE pour ce qui est de la qualité de l’eau, et le ministère des Finances pour les politiques budgétaires. C’est ce qu’a indiqué encore M. Zelmati Aïssa directeur de l’UGP (Unité de gestion du programme) accompagné d’experts, lors d’un point de presse sur la situation de ce programme lancé officiellement les 11 et 12 mai dernier à djenane el mithak. L’autorité chargée de la concurrence et celles chargées de l’accréditation et de la qualité sont aussi concernées par ce programme doté de 10 millions d’euros. Ces projets sont en maturation et seront signés d’ici une année, probablement au mois de juin prochain, explique le directeur de l’UGP, qui fera savoir aussi qu’un jumelage coûte un million d’euros, qui servent au déplacement des experts européens en Algérie mais aussi ceux des fonctionnaires et cadres algériens à l’étranger pour des formations. Des statistiques sur leur élargissement ont été avancées faisant état de 1403 jumelages au total engagés par l’UE depuis 1998 à ce jour. Pour ce qui est du TAIEX, l’autre instrument du P3A, une moyenne de 2 200 demandes ont été concrétisées en 2008. Sur les 6 716 opérations TAIEX accordées par l’UE, 14 ont concerné l’Algérie
l’année dernière contre 33 en 2009. Le conférencier a précisé que «ces opérations TAIEX ont été concrétisées non pas à la demande de l’Algérie -puisque le P3A a moins d’une année d’existence- mais sur invitation de la partie européenne. Néanmoins, et en vue d’un démarrage effectif du projet et à la demande des institutions, trois fiches ont été introduites au cours des mois de mai et juin. Ces opérations concernent l’accréditation d’un laboratoire d’étalonnage (Algerac), l’appui à la direction chargée de la prospective en matière de gestion
de l’information (ministère de l’Industrie) et l’investigation fiscale (ministère des Finances). 5 autres TAIEX sont en cours de lancement et concernent, entres autres, le contrôle sanitaire des produits de la pêche (ministère de la Pêche et celui de l’Agriculture), l’appui au centre de recherche et développement de la pêche et de l’aquaculture (MPORH). Le conférencier n’a pas manqué de souligner «la satisfaction des représentants des services de la commission européenne, en charge du programme, concernant l’état
L’étude d’impact de l’accord Algérie-UE sera prête à la fin de l’année Les résultats de l’étude d’impact de l’application de l’accord d’association avec l’Union européenne seront prêts d’ici la fin de l’année en cours. Une enveloppe financière de 200 000 euros est mobilisée pour la mener à bien. B. A.
d’avancement et l’évolution très positive du projet P3A dédié à l’Algérie». Ce point de presse, faut-il le signaler, est intervenu au retour de la délégation algérienne de Bruxelles qui y a séjourné les 11 et 12 juin. Cette même délégation, présidée par M. Zelmati a assisté au regroupement annuel des points de contact nationaux du jumelage et TAIEX. «Ces mêmes instruments ont chacun été concernés par une journée de débat au cours de laquelle les participants ont mis l’accent sur l’intérêt qu’ils apportent aux pays qui les adoptent», a expliqué M. Zelmati. Une autre délégation se rendra à Bruxelles les 1er et 2 juillet pour assister à une réunion sur la sécurité alimentaire, dans le cadre de l’instrument TAIEX. B. A.
L’AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA À ALGER :
«La lutte de libération algérienne est notre référence» Par Amar Rafa
LE groupe parlementaire d’amitié algéro- vénézuélien a été installé hier au siège de l’APN, lors d’une cérémonie présidée par le vice-président de la chambre basse du Parlement, Seddik Chiheb, et en présence de l’ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela en Algérie, Michel Mujica, et du président de la commission des affaires étrangères et de la coopération et des membres du groupe, composé de 18 membres. Seddik Chiheb a, lors de sa présentation des membres de ce groupe, présidé par MohamedEl Mehdi El Kacimi-El Hassani, a particulièrement focalisé l’attention sur Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, dont «le choix est un signe de l’engagement envers les causes justes que mènent les pays frères et amis», en précisant que la lutte que mène le peuple vénézuélien s’est avérée juste».
Il a ajouté que «l’Algérie des 1,5 million de martyrs restera toujours aux côtés des causes justes». Selon lui, «le groupe parlementaire d’amitié vise à consolider les liens d’amitié et de coopération entre les institutions parlementaires et à développer la solidarité entre les peuples et nations». Pour sa part, l’ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela, Michel Mujica, a d’abord, lors de sa dernière visite à l’APN dans le cadre de la solidarité avec la population de Ghaza, qu’il qualifie de «moment très émouvant», mis en relief cette initiative qui fait partie de «petits pas très importants». Il évoquera, dans ce sens, la solidarité de l’Algérie qui a accueilli, au sein des complexes pétroliers à Arzew et Skikda, des groupes d’étudiants vénézuéliens comptant parmi les plus démunis du pays. L’ambassadeur rappellera, en outre, l’aide présentée par l’Algérie au gouvernement vénézuélien en 2002, à la suite du crash pétrolier qu’a connu ce pays,
réduisant sa production à un millier de véhicules par jour. «Nous avons pu survivre grâce à l’aide qui nous a été fournie par l’Algérie», malgré, dit-il, l’attaque au cocktail Molotov dont l’ambassade d’Algérie à Caracas a fait l’objet de la part des groupes d’extrême droite», révéla-t-il. «La lutte de
libération algérienne était la nôtre, et constitue une référence pour nous», a affirmé l’ambassadeur du Venezuela, avant d’ajouter par ailleurs que «la création du groupe parlementaire d’amitié entre les deux pays doit être une référence sur les plans politique et parlementaire». A. R.
3
POUSSÉE DES STOCKS D’ESSENCE AUX ÉTATS-UNIS
Repli des cours du pétrole Par Youcef Salami
LES marchés pétroliers réagissent à l’annonce des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), les stocks d’essence se sont accrus de 3,87 millions de barils et ceux des stocks de produits distillés, qui incluent notamment le fioul domestique, ont progressé de 2,08 millions de barils. Les stocks de brut ont eux baissé. Les statistiques de l’EIA ont fait que les cours se sont repliés et dans des proportions relativement sensibles. Sur le NYMEX, le baril américain WTI livraison juillet a ainsi affiché un recul de 0,8% à 68,7 dollars. Il y a trois jours, le baril de brut a atteint 72 dollars. Un seuil raisonnable ? Pas tout à fait. L’OPEP veut un prix à soixante-quinze dollars. De quoi permettre des investissements rentables dans le secteur pétrolier. L’Organisation pétrolière estime qu’un cours trop bas empêche les investissements dans les nouveaux gisements. Dans un communiqué qu’elle a rendu public mardi dernier, elle a prévenu qu’en cas d’impossibilité de développer de nouvelles capacités d’exploitation «les cycles de bulles/effondrements pourraient se perpétuer». La bulle de 2008 pourrait se reproduire si des réformes du système de régulation, notamment une meilleure transparence, ne sont pas effectuées dans le cadre d’une refonte globale du secteur financier mondial, écrit de son côté l’Union européenne dans un communiqué publié à Vienne, au terme d’une réunion avec l’OPEP. L’UE ajoute que les participants à la réunion ont reconnu que le rôle de la spéculation dans les marchés financiers «n’avait pas été réglé». Le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs a estimé qu’un cours de 70 dollars ne serait, quant à lui, pas néfaste. Nous avons également estimé durant notre réunion qu’un cours de 70 dollars le baril, soit le niveau actuel, ne nuisait absolument pas à la reprise économique, a-t-il dit. Mardi dernier, l’OPEP a souligné qu’elle est prête à mettre sur les marchés tout le pétrole dont peut avoir besoin l’économie mondiale. Aujourd’hui, la reprise, fût-elle timide, dans certains pays émergents tire vers le haut la demande en pétrole. Et c’est sur cette demande que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole est attendue. Y. S.
De nouvelles mesures d’octroi de crédits aux agriculteurs Suite de la page 1 Il a aussi signalé des projets de production et de stockage pour une période de trois ans, de produits consacrés à l’alimentation du bétail (son) pour assurer le fourrage au bétail et réduire les terres arides, en les exploitant dans la culture des fourrages. Notons que, lors de cette réunion de consultation entre le ministre et les représentants de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), il a été examiné le système des coopératives, organismes qui offrent des prestations de service, et auxquelles Benaïssa a indiqué : «Certaines n’appartenaient plus aux fellahs, alors que d’autres sont négligées», et de signaler : «Elles connaissent de grosses difficultés financières et auxquelles le gouvernement tente de trouver des solutions.» Dans cette optique, le premier responsable du secteur a déclaré que le gouvernement entamera
bientôt une opération de mise à niveau de 1 000 coopératives pour ensuite faire l’objet de concession au profit des paysans, comme l’autorise la loi d’orientation agricole. Toujours au sujet des coopératives, le ministre a révélé : «Les services de mon département œuvreront pour la relance de l’activité coopérative, une condition sine qua non pour la réussite de la politique du secteur.» Rachid Bennaissa s’est aussi prononcé en fin de consultation sur le crédit «Rfig» sans intérêts mis en place en 2008 au profit des agriculteurs et des éleveurs de bétail. Annonçant à ce sujet que de nouvelles mesures vont être introduites en vue d’améliorer et de rendre plus souples les conditions d’octroi de crédit «Rfig». Autant d’initiatives qui s’inscrivent dans la stratégie du renouveau agricole lancé par le ministère depuis exactement un an. Z. A.
4
La Tribune
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 25 juin 2009
Suite de la page 1 Citant la lettre anonyme qui a déclenché toute cette affaire de dilapidation, l’avocat affirme que le fait que l’enquête ait été déclenchée sur la base d’une lettre anonyme rend «l’accusation nulle et non avenue». Quant à l’expertise judiciaire faite par l’inspecteur Imam, l’avocat s’interroge si une personne a le droit d’être «juge et partie. Il nous a présenté une expertise sur mesure pour se disculper. Pourquoi n’a-ton pas fait appel à l’IGF pour assurer la neutralité ?». M e Mahmoudi tentera, enfin, de s’appuyer sur le droit pour démonter les chefs d’inculpation contre son client et, en priorité, l’association de malfaiteurs. Ce sera Me Sellini, l’un des avocats de Settouf Djamel (beau-frère d’Achour Abderrahmane), qui réussira à «brouiller les cartes» du ministère public et poser une «colle» au tribunal. Le bâtonnier commence par s’attarder sur les jurisprudences dans le code français de procédure civile, lesquelles seront comparées aux jurisprudences dans le code algérien. Une comparaison qui vise, à n’en pas douter, à démontrer que, si l’esprit du code algérien est inspiré du code français, il n’en demeure pas moins que certaines lois promulguées sont contradictoires. Ce qui ouvre une brèche à la défense pour demander la disqualification de l’affaire de la criminelle en une affaire correctionnelle.
Rajout d’un chef d’inculpation pour justifier la prorogation de la détention provisoire Me Sellini a expliqué que le chef d’inculpation d’«association de malfaiteurs» qui a été greffé sur les autres inculpations n’a pour but que de permettre à l’accusation de prolonger le délai de détention provisoire. «Nous savons tous que, dans le cas de délit, la détention provisoire ne saurait dépasser les huit mois. Avec ce nouveau chef d’inculpation, cette détention pouvait être prolongée à 16 mois. Il est inadmissible qu’une telle accusation soit greffée aux inculpés alors même qu’aucune nouvelle preuve n’est venue la corroborer», dit Me Sellini avant d’ajouter : «Je défie quiconque de me présenter une nouvelle circonstance citée dans l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation qui permet l’ajout du chef d’inculpation d’association de malfaiteurs. Je dirais mieux, ce même arrêt de renvoi a mentionné l’extinction des poursuites contre certains inculpés.» Citant les affaires de la BADR et de la BCIA, où des dilapidations ont été commises, M e Sellini se demande : «Ces affaires similaires à celle d’aujourd’hui ont été jugées en correctionnelle et devant le tribunal d’Alger, on décide d’incriminer notre affaire ?». Le mot de la fin de M e Sellini ouvrira la brèche pour une éventuelle requalification. «Mon client est poursuivi devant un tribunal criminel d’association de malfaiteurs, cela implique que tous les délits qui lui sont reprochés doivent avoir une peine minimale de 5 ans, c’est la loi. Il se trouve qu’il est accusé du délit de détournement et la loi de 2006 contre la corruption prévoit une peine minimale de 2 ans ! De ce fait, il y a contradiction et mon client devra être poursuivi en correctionnelle. Et si le législateur n’a pas prévu l’association de malfaiteurs dans la nouvelle loi contre la corruption, ce n’est sûrement pas, par oubli !» Si l’affaire venait à être requalifiée en correctionnelle, cela impliquerait que tous
Photo : Riad
La défense ouvre une brèche pour requalifier l’affaire en correctionnelle
les inculpés d’association de malfaiteurs seront poursuivis selon la nouvelle loi contre la corruption qui prévoit une peine maximale de 10 ans et auront même droit à la grâce puisqu’il s’agit de délits. Me Sellini et après avoir démontré cette contradiction, lit l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation et dans lequel le passage relatif à l’association de malfaiteurs, le nom de son client n’est pas cité. «Je défie quiconque de démontrer que mon client connaissait les cadres de la banque ou de prouver qu’il y avait collusion. Mon client ne peut être inculpé juste parce que son beau-frère est mis en cause dans une affaire de dilapidation. Devait-il prévoir qu’il allait le faire ?»
La presse a bon dos Pour des raisons évidentes d’empêchement majeur, Me Ksentini, l’un des défenseurs de Achour Abderrahmane a demandé à plaider en premier lors de la séance de l’après-midi. D’entrée de jeu, le bâtonnier s’en prendra à la presse, en mettant tous les organes dans le même sac, en lui imputant la responsabilité d’émettre des jugements avant même que le tribunal ne prononce le verdict et même d’attenter à la dignité des accusés. «Les journalistes viennent assister au procès avec des préjugés ». Il fera remarquer que l’affaire en cours concerne le détournement de 2 100 milliards de centimes et non pas 3 200 milliards de centimes. «Or, la presse l’a surnommée l’affaire des 3 200 milliards de centimes. A vous de juger de l’effet psychologique que cela peut avoir sur le simple citoyen», indiquera-t-il encore. Comme si la différence de 1 000 milliards allait réduire de l’importance du détournement. Car, faut-il le signaler, il s’agit de deniers publics. Mieux, les neuf jours d’audience n’ont pas encore révélé où est allé cet argent. Revenant au fond de l’affaire, Me Ksentini dira au tribunal qu’il ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre l’affaire de la BNA et celles de Digimex (détournement de 1 200 milliards de dinars de la BDL) et celle de la BCIA (3 000 milliards de dinars). Pour les mêmes chefs d’accusation, elles ont été traitées en correctionnelle et auxquelles on a appliqué les dispositions de la loi de 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. «Dans l’affaire qui nous concerne, le chef d’inculpation d’association de malfaiteurs a été
rajoutée. Ce n’est pas normal», estime le bâtonnier. «Mon client n’a qu’une seule et unique revendication, celle d’avoir droit à un procès juste et équitable». Il reviendra sur la demande d’extradition qui ne comportait nullement l’accusation d’association de malfaiteurs. «Or, il y a eu violation de la convention algéromarocaine ratifiée par l’Algérie en 1969. Cette accusation, aux termes de ladite convention, est non seulement irrecevable mais illégale.» Abordant le deuxième chef d’inculpation, à savoir l’escroquerie, M e Ksentini fera remarquer au tribunal que les éléments constitutifs de l’accusation ne sont pas réunis. La condition sine qua none pour porter cette accusation résiderait dans «le fait que mon client s’est donné un statut». En plus clair, il s’est escroqué lui-même, puisque toutes les opérations se faisaient pour le compte des sociétés qui lui appartiennent. Pour l’accusation d’émission de chèques sans provisions, le défenseur insistera sur la non remise de ces 1957 chèques à la défense. «Nous avons à maintes reprises demander à voir ne serait-ce que les photocopies, mais en vain. Même l’expert n’a eu droit qu’aux copies. De plus, Abderrahmane Achour est le tireur en tant que propriétaire de National A + au profit de ses autres sociétés. Il n’a jamais déposé plainte». Et comment en serait-il autrement puisqu’il en est le bénéficiaire. «La banque n’est pas bénéficiaire, s’il y a eu escroquerie, c’est au seul profit ou préjudice de mon client». D’autre part, pour démontrer que les entreprises que possède Abderrahmane Achour ne sont pas des sociétés fictives, M e Ksentini informera le tribunal que pendant sa détention, son client a été destinataire d’une correspondance des services du fisc lui demandant de s’acquitter de 6 000 milliards de centimes comme impôts. «Pensez-vous que l’on aurait demandé cela à des sociétés qui n’activent pas ?» Et l’avocat d’ajouter : «Le chiffre d’affaires des sociétés de Abderrahmane Achour dépasse de très loin la somme du détournement.» Il conclura sa plaidoirie en affirmant que cette affaire n’est pas un scandale financier mais un scandale judiciaire, en rappelant les vices de procédures. Me Laceb lui succédera pour le compte du même client. Il commencera pas démentir les accusations de fuite que la justice lui avait adoubée. «Mon client a quitté le pays le 5 février 2005,
c’est-à-dire huit mois avant que l’affaire n’éclate. S’il avait réellement commis des malversations, ne pensez-vous pas qu’il aurait organisé sa fuite en vendant tous ses biens pour s’installer de l’autre côté des frontières ?» A l’instar de son confrère qui l’a précédé, Me Laceb reviendra sur les activités des entreprises de Abderrahmane Achour. Mais curieusement, il s’appuiera uniquement sur National + et Transport bleu. La deuxième louait des engins à la première. «Les deux sociétés emploient 750 travailleurs. La somme globale du matériel de ces entreprises représente l’équivalent de 2 000 milliards de centimes. Cela veut dire qu’elles ont une activité jusqu’à présent. Sinon comment expliquer que le magistrat instructeur ait ordonné le séquestre judiciaire ?» Il insistera lui aussi sur la non présentation par le tribunal des 1 957 chèques «pour les comparer avec les extraits de comptes. Il invoquera dans ce sens l’article 302 du code de procédure pénale. Lequel dispose que «dans le cas ou à la suite de l’interrogatoire de l’accusé ou des dépositions des témoins, le président fait présenter, s’il est nécessaire à l’accusé directement ou sur sa demande ou celle de son conseil, les pièces à conviction ou le procèsverbal de saisie ou de reconnaissance. Il les fait également présenter s’il y a lieu aux témoins, aux experts et aux assesseurs.» Me Laceb tentera d’introduire le doute sur l’existence même de ces documents bancaires. «On pensait les voir sortir de ces boîtes d’archives sur le pupitre, mais il n’en est rien. Aucune d’elle n’a été ouverte. Elles ne font que cacher à moitié la tête de l’un des jurés». Le conseil de Abderrahmane Achour se demandera si «ce n’est pas une manière de faire imputer au principal accusé le ‘‘trou’’ de 4 000 milliards de centimes de la BNA en cachant les chèques, dont on parle aujourd’hui par pur euphémisme. La banque transmettait régulièrement des extraits de comptes à mon client. Il se trouve qu’aucun de ces comptes n’était débiteur». Hassiba Merarni a été défendue successivement par M e Bouchachi et M e Biskri. Les deux avocats sont revenus sur l’accusation d’association de malfaiteurs, sur le parcours professionnel de leur cliente et ont tenté de démonter un à un les chefs d’inculpation. H. Y./F. A.
La Tribune
L ’ É V É N E M E N T AMÉLIORATION CONSIDÉRABLE PAR RAPPORT À L’ANNÉE 2008
Les taux de réussite aux examens du 6 et du BEM sont de 83,98 et de 58,98% ème
Jeudi 25 juin 2009
5
UN TAUX RECORD DE RÉUSSITE LORS DE LA PREMIÈRE SESSION
La seconde session presque éclipsée… De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
LE taux de réussite à l’examen de la fin du cycle primaire (ex-6ème) est de 83,98%. 5 points de plus par rapport à l’année dernière. Celui du brevet d’enseignement moyen (BEM) est de 58,68%. 10 points de plus par rapport au BEM 2008. Le taux d’admission en première année secondaire a atteint les 70,06%, soit un écart positif de près de 6 points en comparaison de l’année 2008. Ces chiffres définitifs des deux examens nationaux ont été donnés par deux responsables du département de Boubekeur Benbouzid, au cours d’une conférence de presse tenue hier au siège du ministère : Boubekeur Samir, directeur de l’enseignement secondaire et Abassi Brahim, directeur de l’enseignement fondamental. Les deux responsables relèvent que 69,91% des lauréats à l’examen de la fin du cycle primaire ont réussi avec mention (excellent, très bien, bien et assez bien). Les lauréats avec mention au BEM sont au nombre de 147 273, soit un taux de 45,77%. Parmi ces lauréats, 34 ont une moyenne supérieure à 19/20. L’année dernière, ils n’étaient que 10. Les filles, comme d’habitude, détrônent les garçons, avec un taux de 58,37% face à 41,63% (examen du BEM).
LA seconde session des examens de la 5ème a consacré hier prés de 1 500 écoliers pour tenter leur seconde chance d’admission. L’atmosphère était plutôt paisible aux alentours des centres d’examen de la wilaya dès lors qu’il n’ y a avait pas beaucoup de recalés ce qui a fait oublier la tenue de cette session du moins pour la population. En outre seulement deux centres implantés au chef-lieu ont accueilli les élèves appelés pour la circonstance. Les autres communes ont consacré un centre chacune. A vrai dire, la première session aura tout raflé puisque le pourcentage de réussite a atteint les 90,15% avec un 100% de réussite qui a touché 26 écoles, selon les statistiques fournies par le directeur de l’éducation. Il faut noter que la première session a vu le concours de 15 389 potaches dont 7 895 filles. Avec ce taux de réussite il est clair que le nombre des concernés par ce rattrapage n’excède pas les 1 600. Ils étaient répartis sur les 13 centres de la wilaya alors que lors de la session du 27 mai dernier 78 centres étaient mobilisés pour les épreuves. En somme, la direction de l’éducation attend à ce que la réussite de cette seconde session apporte un autre taux appréciable car les retardataires bambins, estime-t-on, ont eu plus de deux semaines pour se remettre… de leur premier ratage. N. H.
Photo : Riad
Par Karima Mokrani
Les représentants du ministère de l’Education nationale considèrent que ces résultats dénotent une amélioration quantitative et qualitative assez importante. Selon eux, cette réussite est le fruit de la bonne application des mesures introduites dans le cadre de la réforme du système éducatif. Entre autres mesures qui ont contribué à cette amélioration du rendement scolaire, ils citent «la formation et le perfectionnement des enseignants, ainsi que le recrutement d’enseignants
qualifiés depuis l’année 2005 qui a engendré 80 000 enseignants licenciés qui encadrent au niveau du cycle obligatoire», «la mise en place de nouveaux programmes et de manuels scolaires de qualité répondant aux normes universelles», «la remédiation pédagogique au profit des élèves présentant des difficultés d’apprentissage», «les cours de soutien et de perfectionnement dispensés gratuitement grâce à l’apport de l’administration et des associations des parents», etc.
Les deux responsables omettent de dire que les parents d’élèves ont dû débourser beaucoup de leur salaire médiocre pour aider à la réussite de leurs enfants. Les mesures citées par les deux responsables du ministère ne suffisent pas à elles seules pour amener le succès souhaité. Certains les rejettent même, jugeant qu’elles sont mal appliquées sur le terrain. Pour ce qui est de l’examen du baccalauréat, les résultats seront connus le 10 juillet prochain. K. M.
EXAMEN DE RATTRAPAGE DE FIN DE CYCLE PRIMAIRE
La dure épreuve du recalé Par Abderrahmane Semmar
LES recalés à l’examen de fin du cycle primaire ont passé hier l’examen de rattrapage, leur dernière et unique chance d’arracher le droit de passage au cycle moyen. Selon le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui a donné hier matin le coup d’envoi officiel de l’examen de rattrapage de fin du cycle primaire (ex-6ème), près de 100 000 élèves, ce qui représente 14% du nombre global des écoliers, sont concernés par ces épreuves qui portent sur l’arabe et les mathématiques dans la matinée et le français l’après-midi. «Nous avons organisé cet examen de rattrapage afin de donner une nouvelle chance aux élèves qui n’ont pas réussi lors des premières épreuves», a indiqué à ce sujet Boubekeur Benbouzid, au CEM Malek Bennabi (Alger) où il a donné le coup d’envoi officiel des examens. En rappelant que «tous les résultats seront annoncés le 6 juillet», Boubekeur Benbouzid a souligné que le ministère de
l’Education nationale «a mobilisé tous les moyens pour assurer un bon déroulement des épreuves». Des épreuves qui ne font tout de même pas l’unanimité parmi les parents d’élèves. Et pour cause, beaucoup de ces parents rencontrés hier devant les portes des centres d’examen nous ont confié leur incompréhension au sujet des affectations de leurs enfants dans des centres d’examen situés à plusieurs kilomètres de leurs lieux de scolarité. «Mon fils est inscrit dans une école primaire à El Madania et il doit passer son examen à Alger-centre. Trouvezvous cela normal ? J’ai dû l’emmener moi-même la matinée et je l’attends à midi car j’ai peur pour lui. Je ne peux pas le laisser tout seul dans un endroit qu’il ne connaît même pas», tempête une jeune mère qui longe le mur de l’école primaire Aïssat Idir en attendant la sortie de son enfant. Le cas de cette jeune maman est, malheureusement, loin d’être isolé. Si certains élèves ont bénéficié d’un bus mis à leur disposition par leurs communes respectives, d’autres n’ont pu
compter que sur la disponibilité de leurs parents. Et ceux qui ne sont pas véhiculés ont eu fort à faire pour conduire leurs enfants et arriver à l’heure aux centres d’examen. De leur côté, les élèves ont essayé de faire abstraction de ces conditions désagréables pour se concentrer davantage sur leurs épreuves. Des épreuves jugées
abordables par les élèves. Néanmoins, le français a donné des sueurs froides à certains élèves. «Le programme est très chargé. Nous n’avons pas pu réviser comme il se doit. De plus, les cours sont compliqués et dépassent notre niveau. C’est normal donc que l’examen soit difficile», commente le petit Nassim auquel il n’a manqué
qu’un demi-point pour décrocher «la sixième» lors de la première session. De nombreux parents dénoncent aussi la surcharge des programmes scolaires. Une surcharge qui est pour beaucoup dans l’échec de leurs enfants. Ce volet sera-t-il pris en charge par le département de Benbouzid ? Rien n’est moins sûr… A. S.
2 091 candidats à l’épreuve de rattrapage de l’examen de cinquième à Bouira De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche
LES épreuves de rattrapage prévues pour les candidats recalés après de l’examen de cinquième (ex-sixième) qui s’est déroulé, le 25 mai dernier, ont débuté hier au niveau de 21 centres d’examen répartis à travers la wilaya, selon le responsable de l’éducation, près de 2 091 candidats sont concernés par ces épreuves, considérées par la famille de l’éducation comme une deuxième chance donnée aux candidats qui n’ont pas pu accéder au cycle moyen, pour se
rattraper et réussir. Le coup d’envoi a été donné par le wali au niveau du CEM Doubaissi de Bouira et les responsables du secteur affirment avoir mis tous les moyens (matériels, humains et de restauration) pour permettre aux candidats de passer les épreuves dans un climat serein. Cette opération a été supervisée, selon les mêmes sources, par 21 observateurs et plus de 250 enseignants surveillants, venus des différentes localités de la wilaya. Il y a lieu de signaler qu’après le premier examen, auquel ont été convoqués 12 020 candidats, et l’évaluation
des résultats scolaires, la wilaya avait enregistré un taux de réussite de 82,6%, soit 20% de plus que les résultats de l’année dernière. Par ailleurs, le responsable a fait le constat que la majorité des candidats qui ont échoué à la première session de l’examen de sixième et issus des localités éloignées des grandes agglomérations, avaient eu des difficultés dans l’épreuve de langue française, face à cet état de fait. Ce même responsable préconise à l’avenir de renforcer les écoles primaires dans ces localités avec de nouveaux professeurs. N. H.
6
La Tribune
L’ É V É N E M E N T
Jeudi 25 juin 2009
ÉDITORIAL
Ne pas prendre les chiffres au mot
BEM À ANNABA
Un taux de réussite de 56,08% en attendant mieux De notre correspondant à Annaba
Par
Mohamed Rahmani
Lyès Ibalitène
LE taux de réussite à l’examen du brevet de l’enseignement moyen aenregistré une amélioration, passant de 53,11% en 2008 à 56,08% en 2009 avec un taux de passage en 1re année secondaire de 69,92%. Pourcentage sur lequel a beaucoup insisté M. Salim Benader, directeur de l’éducation de la wilaya de Annaba qui, au cours d’une conférence de presse tenue mardi dernier, a tenu à rappeler les circonstances qui ont caractérisé cet important examen qui sanctionne le second palier de l’école algérienne et qui ouvre les portes du lycée. Ainsi, on apprend que, sur les 10 091 candidats inscrits y compris ceux dits libres, 7 002 ont réussi et seront orientés vers le secondaire à la prochaine rentrée ; la grande majorité des recalés, près de 800, seront réintégrés, auront une scolarité normale et pourront se représenter l’année prochaine, le reste sera repris selon la disponibilité pédagogique et la direction réfléchit à la question de façon à éviter les déperditions scolaires. Sur ce point précis, M. Benander dira qu’avec la livraison des 6 CEM prévue en septembre 2009, il y aura certainement plus de places pédagogiques, ce qui règlera le problème. «Ces résultats, poursuit-il, sont le fruit d’efforts consentis par l’ensemble des personnels de l’éducation, cadres et enseignants, qui ont travaillé durant toute l’année en se conformant strictement aux instructions officielles du ministère tout en appliquant les réformes mises en place.» Ainsi, l’introduction des cours de soutien pédagogique, leur adaptation aux niveaux réels, les correctifs qui y ont été apportés, le recyclage et la formation des cadres et des professeurs aux nouvelles méthodes d’enseignement, l’évaluation continue et son impact sur l’avancement des programmes arrêtés, le
LA qualité de l’enseignement primaire et celle du moyen seraient en nette amélioration, si l’on en croit les responsables concernés au sein du ministère de l’Education nationale. Les résultats des examens de fin de cycle relatifs à ces deux paliers et les taux de réussite en évolution aidant, ces mêmes responsables ne tarissent pas d’éloges à propos de l’année 2008-2009 qu’ils créditent, à l’occasion d’un bilan détaillé, d’une mention honorable. Or, le bilan dont il est question, présenté hier par les directeurs de l’enseignement primaire et de l’enseignement moyen au niveau du ministère de tutelle, est aussi celui des années amorce des réformes opérées sur ces deux cycles. Autrement dit, et à suivre cette logique, le plus de succès au primaire et au moyen est le résultat d’un mieux de la qualité de l’enseignement qui est, lui aussi, le résultat des vertus de ces mêmes réformes. Si telle est réellement la situation de l’école algérienne aujourd’hui, c’est tant mieux. Plus d’élèves admis en première année moyenne et en première année secondaire, sur fond de taux de réussite record, c’est toujours un événement rassurant pour les parents, les enseignants, les responsables de l’éducation et, bien sûr, pour l’avenir du pays. Cela d’autant que le taux d’admission en première année moyenne est appelé à prendre davantage d’altitude avec la programmation des examens de rattrapage en faveur des recalés de la première session. En plus de l’examen de rattrapage, ces derniers auraient, ces derniers jours, «bénéficié de séances de soutien et de remédiation pédagogiques, encadrés par des enseignants sélectionnés à cet effet», précise-t-on au ministère de Benbouzid. Une belle initiative aussi à mettre sur le compte des réformes. Mais l’initiative aurait peut-être gagné à être plus que cela, c’est-àdire efficace et réellement porteuse, si les élèves touchés par la mesure avaient été identifiés en début d’année et, partant, pris en charge de manière à se présenter avec un maximum d’acquis dès la première session de l’examen d’accès au CEM. Mais, à ce niveau des options à prendre et de la démarche à adopter, il est clair que le souci des responsables est d’en finir avec l’ancien système et de commencer avec le nouveau système par le début. Mais encore faudrait-il que ce commencement par le début ne vienne pas reproduire les vieux reflexes et les fondamentaux démagogiques de la «défunte» et importée école fondamentale. Car, dans pareil cas de figure, ce serait encore une fois toute l’école algérienne qui passerait au rattrapage. Autant donc ne pas trop prendre les chiffres au mot. L. I.
Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribune-online.com
Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction A. Ghezali Directeur adjoint de la rédaction H. Gherab Administrateur T. Hadji
Rédaction : Publicité : e-mail: latribun@latribune-online.com e-mail: publatribune@yahoo.fr Tél.: 021.68.54.21/ 021.67.63.31 Alger : Tél./Fax: 021.68.54.24/23 021.66.02.60 /021.66.02.66 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Fax: 021.68.54.22 Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Impression : Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Mascara : Tél./Fax: 045.80.37.00 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.73.76.78 Sud : SARL TDS
CONSTANTINE ENREGISTRE UN TAUX DE PASSAGE DE 76,41%
Le directeur de l’éducation fait le point sur les résultats du BEM De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
600 ÉLÈVES ont obtenu le BEM, avec une note supérieure à 16,45 pour certains d’entre eux, dont deux garçons qui ont cartonné avec des 18. La lycéenne Talbi Aya, scolarisée à l’établissement Filali, est clasée première avec 18,96/20. Quant au taux de réussite, il a atteint 76,41% dans la wilaya de Constantine. Au cours d’un point de presse tenu mardi dernier en fin d’après-midi, le directeur de l’éducation de wilaya, M. Guellil, a détaillé les derniers résultats consacrés au BEM. «Jamais depuis l’indépendance, Constantine n’aura enregistré un tel taux de réussite», s’est-il félicité. En effet, avec un pourcentage global d’admissions estimé à 76,41% avec 10 990 nouveaux lycéens, la wilaya obtient une place honorable dans le classement général à l’échelle nationale. Il faut souligner cependant que 69,03% des élèves ont obtenu ce diplôme sans passer par les notes obtenues lors du cursus scolaire annuel. Pour mieux étayer son argumentaire d’évolution, le directeur de l’éducation a recouru aux trois dernières années où les réussites avoisinaient les taux de 70,41, 53,97 et 65,31% consécutivement aux années 2006, 2007 et 2008. L’établissement ayant brillé cette année est implanté dans la commune de Hamma Bouziane. Il s’agit du collège Ben Chaoui qui a enregistré un sans-faute, soit 100% de réussite. Les autres meilleures places sont perçues au chef-lieu. En parallèle de l’enseignement public, M. Guellil s’attardera sur les résultats obtenus par les trois établissements privés. «A l’exception de Chaima avec ses 40,43% de réussite, vous voyez que les deux autres écoles Merimeche et Ramses School sont en bas du classement avec 5 et 26,09%.» Une faiblesse qui est attribuée, selon le directeur de
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
l’éducation, au manque d’expérience régnant dans des établissements en raison d’un manque flagrant de formation et de recyclage. Les critères dans le recrutement des enseignants qui s’opèrent dans le privé sont aussi décriés. «Une fois de plus, l’enseignement public vient confirmer sa bonne santé à la faveur du changement et de la réforme judicieuse apportés par le ministère», a estimé M. Guellil. De ce point de vue, on apprend que la direction de l’éducation totalise 712 enseignants qui suivent des formations conformément à la circulaire ministérielle n°2420 du 31/12/2005. Un atout supplémentaire, dira-t-il, qui «confortera la qualité de l’enseignement». Poursuivant son intervention, le responsable attribue d’un autre côté la réussite aux efforts annuels consentis par tout l’ensemble du secteur de l’éducation. «Le suivi de proximité de la prestation des enseignants concourt d’une manière efficace au bon déroulement des cours. L’opération s’effectue par des inspecteurs au nombre de 23 qui encadrent 3 909 enseignants. Il a été procédé à l’inspection de 960 éducateurs.» Un autre point important sera soulevé au cours de cette conférence. Cette fois, on évoquera le suivi opéré par la direction en valeur absolue. «Notre organisme effectue des contrôles et visites inopinés dans toutes les structures scolaires et ce, durant toute l’année. Propre à notre wilaya, l’inspection s’enquiert du rendement fourni par chaque élément activant dans le secteur de l’éducation. Cela concerne les agents comme les directeurs d’école», a révélé le directeur. En matière d’infrastructures dans la perspective de la prochaine rentrée scolaire, il nous fera part de la réception de deux collèges au niveau des cités Boussof et El Gammas. «La wilaya est bien dotée en matière d’infrastructures, on en enregistre un excédent…» devait-il annoncer. N. H.
Bon déroulement de l’examen de rattrapage de fin du cycle primaire à Aïn Defla De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine
Kheïreddine Ameyar, membre fondateur, ancien directeur de la publication (1994-2000)
suivi et le contrôle permanent des inspecteurs ont fait que la situation s’est améliorée. «Et le sera encore plus dans les années à venir puisque ce programme, déclare le directeur, sera maintenu jusqu’à ce que les objectifs fixés par le ministère soient réalisés.» Commentant les résultats obtenus, le directeur rappellera le cas d’une élève, en l’occurrence Fatma-Zohra Oussaid du CEM «Aïssat Idir», qui a réussi à l’examen avec 19/20 de moyenne suivie de ses camarades au nombre de 35 dont la moyenne obtenue est de 18 et plus. «D’excellents résultats, dit-il, qu’il faut ajouter à ceux obtenus par le CEM “Omar Ibn El Khattab” qui a enregistré le plus fort pourcentage de réussites avec 98,39%, sur 12’ candidats inscrits, 122 ont eu leur BEM !» Pour ce dernier établissement, M. Benader annoncera que ses services s’y intéressent déjà pour découvrir le secret de cette réussite qui dure depuis 3 ans. «Nous allons y mettre nos meilleurs pédagogues qui plancheront sur cette question et nous ferons profiter tous les autres établissements des résultats qu’on aura obtenus ; d’ailleurs nous suivrons de près le devenir au niveaudes lycées des 122 élèves qui ont réussi.» Evoquant le système des demi-pensions, surtout en zone rurale, le directeur apprendra à l’assistance que certains CEM qui n’en étaient pas dotés enregistraient de mauvais résultats parce que les élèves étaient obligés de faire des kilomètres avant d’arriver chez eux ou au CEM. Avec le système de demi-pension, ils peuvent désormais se restaurer sur place et gagner du temps pour réviser leurs cours. Pour illustrer cela, le responsable du secteur citera un CEM qui était à la traîne en matière de résultats et qui, aujourd’hui, occupe une meilleure place dans le classement général. A la fin, le directeur a tenu à remercier les services de sécurité pour leur collaboration ainsi que leur mobilisation tout au long des examens. M. R.
L’EXAMEN de rattrapage de fin du cycle primaire a débuté hier dans de bonnes conditions au niveau de la wilaya de Aïn Defla. En effet, les 3 840 candidats inscrits à cet examen de rattrapage ont été répartis à travers 31 centres d’examen couvrant l’ensemble du territoire de cette wilaya. L’encadrement a été assuré par
576 surveillants et 210 autres remplaçants, 31 observateurs ont été désignés pour veiller au bon déroulement de ces épreuves permettant d’accéder au palier moyen. Il est à noter que 15 567 candidats ont participé le mois dernier à l’examen ordinaire de ce cycle. Le taux de réussite a atteint 56%. Pour cet examen de rattrapage toutes les dispositions ont été prises par la direction de l’éducation afin de garantir son bon déroulement, y compris en matière de restauration. M. A.
La Tribune
R E P O R T A G E
Jeudi 25 juin 2009
7
LE PAYS EST AUJOURD’HUI À LA CROISÉE DES CHEMINS
Devenu l’un des 7 Etats issus de la décomposition de l’ex-Yougoslavie, le Kosovo est aujourd’hui à la croisée des chemins. Ayant décidé, il y a plus d’une année, de proclamer de manière unilatérale son indépendance de la Serbie, il en savoure aujourd’hui les bienfaits. Mais la population locale doit gérer les revers de la liberté retrouvée. Après avoir pris part à un workshop organisé à Genève par le réseau suisse Média 21 sur la thématique de la guerre et de la paix, des journalistes de divers pays ont été conviés à visiter le Kosovo. Ce pays qui sort d’une guerre relativement courte mais sanglante, peine encore à se reconstruire en dépit d’une forte assistance internationale, mais ne désespère pas d’y arriver. Auparavant, il devra assainir les sensibilités qui altèrent encore, par endroits, la cohabitation entre Albanais et Serbes
Photo : DR
Le Kosovo : une indépendance au goût inachevé
De notre envoyée spéciale au Kosovo Mekioussa Chekir
«WELCOME and thank you !» C’est par des encarts publicitaires frappés de son portrait et qui sont déployés dans les principales avenues de la capitale kosovare, Pristina, que la population locale a souhaité la bienvenue au vice-président américain, Joe Biden, le 21 mai 2009. Ce dernier s’y est rendu dans le cadre d’une tournée effectuée dans la région des Balkans. L’accueil chaleureux dont ce haut responsable américain a été gratifié par les Kosovars n’a d’égal que la dimension de la reconnaissance que ces derniers témoignent à l’égard de l’administration américaine dont le pays a été le premier à reconnaître l’indépendance du Kosovo proclamée unilatéralement par le Parlement le 17 février 2008. «Il est prioritaire pour les Etats-Unis de voir le Kosovo indépendant réussir. Votre indépendance est irréversible !» a-t-il soutenu, dans un discours devant le Parlement kosovar, par ailleurs très applaudi par les députés. M. Biden conviera, à l’occasion, les autorités kosovares à «construire une société véritablement multiethnique». Lorsqu’on sait à quel point les Kosovars tiennent à leur indépendance, on comprend combien de tels propos peuvent être réconfortants pour eux. Un tel soutien émanant de la première puissance mondiale a provoqué, on s’en doute, le courroux des autorités serbes et les habitants du Kosovo issus de cette communauté ont tenu à bien l’exprimer au représentant de l’administration d’Obama. Un millier de Serbes avaient
manifesté contre cette visite dans le nord du pays en scandant des slogans hostiles aux Etats-unis. «L’Amérique n’est pas notre amie !» avait lancé Radovan Nicic, l’un de leurs responsables. C’est que les quelque 100 000 personnes qui composent cette minorité du pays refusent, dans sa globalité, de reconnaître l’indépendance de ce territoire qui compte quelque 2 millions d’Albanais et qui faisait partie de l’ex-empire yougoslave. Devenue depuis 1918 une province dépendant de la Serbie (Belgrade), sa majorité albanaise a fini par vouloir s’en séparer à la faveur de la désagrégation de l’ex-Yougoslavie au début des années 1990. Les actions offensives entreprises dès 1997 par l’Armée de libération du Kosovo contre les Serbes donnèrent le prétexte au président serbe, Slobodan Milosevic, de mener en 1998 une expédition punitive contre les Albanais, voire un génocide qui ne prit fin qu’avec l’intervention des forces de l’OTAN en 1999 qui contraignirent Milosevic à se retirer du Kosovo. La région fut placée, la même année, sous l’administration des Nations unies. Depuis juin 1999, les forces de maintien de la paix de l’OTAN (KFOR) veillent aussi à la sécurité du Kosovo. Près d’un million d’Albanais qui avaient fui les milices serbes vers le Monténégro, la Macédoine et l’Albanie sont, depuis, rentrés progressivement au pays. Autorités serbes et albanaises ont entrepris alors des négociations pendant quelques années sur le statut de ce territoire. Devant l’impossibilité de parvenir à un accord, les Serbes proposant aux Albanais une autonomie sous leur bannière et
ces derniers tenant à leur entière indépendance, cette option a fini par s’imposer. A ce jour, 60 pays ont reconnu le Kosovo indépendant, dont 22 des 27 pays de l’Union européenne (UE). Le 14 octobre 2008, les Emirats arabes unis ont été le premier pays arabe à le faire, en octobre 2009. Soutenu par Moscou, Belgrade se refuse à valider une indépendance qu’il considère comme une violation de l’unité de son territoire et tente de sensibiliser tous les Serbes en faveur de cette option.
Mitrovica : le pont de la division Il faut se rendre à Mitrovica, à moins de 100 km au nord de Pristina pour réaliser l’étendue du clivage qui caractérise cette population et que matérialise le pont qui divise la ville en deux : les Albanais d’un côté et les Serbes de l’autre. Les éléments de la Kfor, soutenus par la police locale, veillent en permanence au mouvement des citoyens. Des brigades immobiles sont érigées des deux côtés du pont. C’est la première fois, depuis notre arrivée au Kosovo, que nous constatons un tel déploiement de forces de sécurité. En raison des frictions qui subsistent, à la limite du palpable, nos accompagnateurs nous déconseillent de passer de l’autre côté du pont, vers la partie serbe. La présence parmi nous d’une journaliste soudanaise voilée pourrait susciter la colère de cette population qui ne tolère quasiment aucune présence albanaise. Cette dernière s’abstient de prendre des risques. Quelques journalises franchissent la limite «déconseillée». Nous rencontrons, attablé dans le premier café, un ex-policier
serbe, Boban 32 ans. Il se confie à nous en toute franchise sur les ressentiments des uns envers les autres. «Nous sommes contre cette indépendance, le Kosovo est notre pays plus que les Albanais. Nous sommes nés ici. Nous vivons ici entre Serbes mais quand les Albanais viennent ici, ils sont en sécurité, aucun mal ne leur arrive !» Notre interlocuteur peste contre l’arrivée des forces de la Kfor qui, selon ce dernier, lui ont «confisqué» un travail qu’il a effectué pendant 15 ans, contre un salaire de 200 euros par mois. «Après avoir remis les armes, je me retrouve à présent sans travail. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne fait pas appel à nous. Il y a à peine 22 Serbes qui travaillent dans la police kosovare !» s’indigne-t-il. Quand on lui demande comment ils font pour reconnaître les Albanais qui viennent «chez eux», Boban rétorque en ces termes : «Ici, nous nous connaissons tous même si les Albanais s’arrangent pour rentrer à bord de voitures auxquelles ils ont auparavant enlevé la plaque d’immatriculation, nous savons qu’ils ne sont pas des nôtres !» Cela étant, nous apprend-il, le peu d’Albanais qui viennent dans cette partie de Mitrovica sont motivés par les affaires, car il y a tout de même un échange entre les commerçants. C’est que l’économie kosovare reste grandement dépendante de la Serbie : 70% de la marchandise qui y est écoulée provient de cet Etat. D’où le besoin de certains Albanais de s’approvisionner chez l’autre communauté. «Le Kosovo, c’est nous !» nous dit un Albanais qui tient un kiosque à tabac à quelques dizaines de mètres de l’autre côté de la ligne de démarcation. Suite en page 8
8
La Tribune
R E P O R T A G E
Jeudi 25 juin 2009
Le Kosovo : une indépendance au goût inachevé Suite de la page 7 Lui aussi tient le même langage que l’ex-policier serbe. «Lorsqu’il arrive que l’un d’eux vienne ici, nous ne lui faisons aucun mal mais lorsque l’un des nôtres se rend chez eux, il peut avoir de désagréables surprises. La plupart du temps, ils reçoivent une pluie de pierres sur leurs véhicules. Dieu merci, il y a rarement des actes plus graves, mais la tension est permanente entre nous !» Un adolescent de 11 ans nous sert de traducteur. Il a appris le français en côtoyant les Français qui font partie des forces de la Kfor. Il est fier non seulement de parler cette langue qu’il trouve «belle» mais aussi d’arborer l’accent nonchalant propre à certains Français. Plus fréquemment qu’à Pristina, nous croisons souvent dans cette partie musulmane de la ville des femmes et des jeunes filles voilées. Cette communauté qui a longtemps été interdite par les autorités serbes de pratiquer publiquement sa religion (prière, port du voile…) retrouve avec joie la liberté de culte.
ensemble mais certains sont victimes de manipulations et subissent des pressions.» Zoren Palij est un Serbe né à Gilan. Il nous raconte comment la cohabitation a de tout temps été concevable avec les Albanais, aussi bien avant qu’après la guerre. «L’armée militaire serbe avait tué beaucoup d’Albanais d’ici. En tant que Serbe, j’ai tout fait pour que mes amis et voisins albanais ne se fassent pas tuer. Je leur prenais le thé et le sucre. Les Serbes qui ont dirigé cette commune à la fin de la guerre ne me l’ont pas pardonné puisque je n’ai reçu aucune aide. Ma maison a été détruite et ma voiture volée et je n’étais pas en mesure de travailler alors que j’ai 4 enfants en charge !» Avec l’arrivée d’un maire albanais, Zoren a pu travailler en tant qu’agent de sécurité à la mairie. Bien qu’il ait eu une aide de 150 euros, il se plaint que cette
se permettent d’aller au restaurant. Tout cela s’explique par le fait que pratiquement chaque famille ici a un proche à l’étranger qui lui envoie de l’argent. Autrement, peu de personnes s’en sortiraient tant la vie est dure !» nous explique Bessim Morina, un jeune serveur dans l’un des restaurants de la capitale. Lui-même perçoit un salaire de 200 euros. Ce montant représente la moyenne de ce que perçoivent les Kosovars et qui suffit tout juste à subvenir aux besoins élémentaires, comme l’affirme Mervah, 22 ans, serveur dans un bar. Ce jeune révolté, à l’instar de nombreux de ses semblables, n’a qu’une idée en tête : quitter le pays. «Je ferai tout pour partir, il n’y a rien à faire ici, aucun avenir. Ce gouvernement est corrompu, le Parlement, les médias, la justice… Tout le monde fait des affaires et seul le peuple d’en bas
Dans le village de Gilan, distant de 28 km de Pristina, 90% des habitants sont Albanais. Le maire, Brajram Mulaku, se prépare à organiser les futures élections municipales (locales) pour lesquelles il se réjouit de recevoir beaucoup de candidatures de la part de la communauté serbe. Ils sont 4 000 à cohabiter avec la majorité d’Albanais dans cette région réputée pour être la plus conservatrice du pays. «C’est un bon signe qu’il y ait autant de candidatures serbes et nous allons respecter toutes les propositions. Nous comptons sensibiliser les citoyens à l’importance de ces élections !» déclare la représentante de l’Organisation internationale civile (ICO) à Gilan, Kai Müller-Berner. Selon cette dernière, l’ICO tente d’intervenir pour le maintien de la stabilité politique du pays et l’encouragement de son intégration à l’Union européenne (UE). Dans cette paisible et agréable mairie d’environ 105 000 habitants, Serbes et Albanais cohabitent en paix aux côtés des Roms qui représentent 1%. Avant la guerre, les premières communautés étaient quasiment à égalité en termes de nombre. Après celle-ci, les Serbes sont devenus moins nombreux étant donné qu’un pourcentage non négligeable d’entre eux avaient quitté le pays. Le maire explique à la délégation de Média 21 qu’il a accueillie dans son bureau les efforts qu’il a consentis pour le retour progressif de ces derniers. Il en veut pour preuve de sa bonne volonté le fait que son institution emploie 14 Serbes, dont 2 directeurs de départements importants. Sur les 100 demandes d’emploi qu’il compte actuellement sur son bureau, 70% émanent des Serbes. La première route qui a été rétablie ici est celle d’un village serbe. Sur les 22 maisons restaurées, 18 appartiennent aux Serbes. «Il y a des pressions sur cette communauté du Parlement à Belgrade pour les monter contre les Albanais mais elle arrive à passer outre. Les ONG internationales nous aident à faire comprendre aux citoyens que nous sommes là pour leur bien. A Gilan, les gens ne veulent plus entendre parler de la guerre. C’est cela la différence avec ce qui se passe à Mitrovica. Je suis convaincu que les habitants de cette ville auraient aimé vivre en harmonie
Photo : DR
Gilan, là où la cohabitation est possible
somme soit loin d’être conséquente pour la restauration de sa demeure. Mais Zoren est conscient au moins de pouvoir vivre en paix avec la communauté albanaise, ce qui n’est pas le cas partout ailleurs. «Je n’ai pas peur de vivre ici. Le seul inconvénient, c’est que les enfants serbes et albanais vont dans des écoles séparées qui enseignent dans la langue de chaque communauté, ce qui peut poser des problèmes de communication», conclut-il.
40 à 60% de chômage… Le chômage est l’un des plus graves fléaux du Kosovo. Selon le rapport de la Banque mondiale (BM), publié au début de mai dernier, le Kosovo, qui compte 2 millions d’habitants, est l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Le chômage touche 40% de la population active et 60% de la jeunesse. Le produit national brut (PNB) est de 1 800 dollars par tête d’habitant et la balance commerciale est très fortement déficitaire, disent les mêmes données. S’étalant sur 10 877 km², cette région, essentiellement montagneuse, n’a quasiment plus de production depuis la guerre. Tout ou presque est importé et rien n’est exporté, si ce n’est les vieilles voitures. La population locale se débrouille comme elle peut. Le plus souvent grâce à l’apport de leurs proches établis à l’étranger. «Vous devez vous étonner de voir autant de voitures neuves, que les jeunes s’habillent à la dernière mode et
souffre. Il y a trop d’injustice, si vous n’êtes pas épaulé par un proche ou un ami influent, vous ne pouvez pas réussir !» Bien que désabusé, Mervah est conscient qu’il vit mieux qu’une bonne partie de ses concitoyens. Ses deux parents travaillent et la famille n’est pas nombreuse. La cinquantaine bien entamée, Esmet est commerçant à Pristina. Il nous montre les étals de fruits qu’il vend pour nous dire que toutes les variétés exposées sont importées. «Vous avez combien d’habitants chez vous ?» nous demandet-il. Lorsqu’on lui explique que l’Algérie compte plus de 35 millions d’âmes et que sa superficie est de plus de 2 millions de mètres carrés, il siffle spontanément d’étonnement. Son regard se fait alors très expressif et trahit une nostalgie pour un pays jadis plus prospère. «Depuis l’indépendance, nous avons moins de bras pour travailler», renchérit-il. Pour autant, tous les Albanais n’en approuvent pas moins l’idée de retrouver une liberté confisquée, de longues années durant, par un pouvoir serbe oppresseur. Quel qu’en soit le prix à payer ! Mais si la communauté kosovare établie à l’étranger contribue fortement à réduite le mal-vivre des leurs restés au pays, certains d’entre ces derniers craignent que les effets de la crise financière mondiale ne les affectent trop. La présence de nombreuses organisations internationales au Kosovo est une réelle
aubaine pour les nombreux citoyens qui ont pu y être embauchés. Ils voient ainsi leur salaire passer du simple au double, voire beaucoup plus. Si un manque d’éducation important est à rattraper, occasionnant un déficit en compétences locales, la conjugaison de ces problèmes n’a pas fortement engendré une violence parmi la population. Seuls quelques incidents sont signalés par moments mais il est fort à craindre que le trafic et la consommation de la drogue, qui n’ont pas épargné la jeunesse kosovare, n’aient encore de beaux jours. La présence de l’Organisation internationale des migrations (OIM) permet de lever le voile sur l’une des conséquences dramatiques de la guerre et de la pauvreté : le trafic d’êtres humains. Le Kosovo étant devenu, ces dernières années, l’une des destinations et de transit privilégiées pour les trafiquants. Lequel trafic suppose une exploitation sexuelle qui pénalise beaucoup plus les femmes et les enfants. Durant l’année en cours, 600 Kosovars et 466 étrangers ont été assistés par l’OIM. Depuis 2003, une réduction constante du phénomène a été constatée. De l’aveu du représentant de l’OIM au Kosovo, la présence de la communauté internationale dans le pays a pu avoir pour effet l’encouragement de la prostitution. Des cas de kidnapping ont également été enregistrés pour les besoins du trafic. «L’indépendance du Kosovo est un succès relatif dans la mesure où tant qu’elle n’est pas reconnue par un plus grand nombre de pays, elle ne peut pas faire partie de la communauté internationale», nous déclarait l’ambassadeur de Suisse, Lukas Beglinger, qui a reçu notre délégation au siège de l’ambassade à Pristina. «Le Kosovo reflète une mauvaise image. C’est l’un des gouvernements les plus corrompus, la corruption est à tous les niveaux !» Cet aveu émanant d’un autre diplomate en poste à Pristina, ayant requis l’anonymat, conforte ce que beaucoup de citoyens pensent de leurs dirigeants. Beaucoup en viennent à regretter la disparition d’Ibrahim Rugova, le symbole de l’indépendance du pays et de sa résistance face aux Serbes. Ce dernier se demande comment ce pays peut prétendre attirer les investissements étrangers dans un environnement aussi peu propice aux affaires. Devant une économie aussi fragile, l’assistance étrangère s’est vite imposée. Les donateurs internationaux, pour la plupart les pays de l’UE, s’étaient engagés en juillet 2008 à hauteur de 1,2 milliard d’euros pour contribuer à la reconstruction de l’économie du Kosovo. Depuis la guerre, le montant des dons étrangers a été de l’ordre de 3 milliards d’euros. En janvier 2009, le président kosovar a annoncé la tenue de la prochaine élection présidentielle en 2011 alors que les locales sont prévues pour octobre prochain. La population locale et la communauté étrangère attendent ces rendez-vous électoraux avec beaucoup d’intérêt. Si les prochains scrutins réunissent les critères indispensables de transparence et de régularité, ils peuvent contribuer à faire avancer le pays dans une meilleure voie, celle de la démocratie et du progrès. Certains Kosovars veulent bien continuer à y croire. A ce moment-là, l’indépendance aura certainement un meilleur sens pour eux… M. C.
La Tribune
R E P O R T A G E
Jeudi 25 juin 2009
9
LES DEUX ORGANISATIONS SONT PRÉSENTES ET ACTIVENT SUR LE TERRAIN
DE 1999 à 2008, le Kosovo a enregistré un retour progressif, quoique lent, de ses habitants ayant fui la guerre vers d’autres pays de la région des Balkans mais également vers d’autres pays de l’Europe occidentale, des Etats-Unis d’Amérique et autres. Selon les statistiques qui illustrent ce retour et publiées par la représentation de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Kosovo, ils étaient 87 156 Kosovars à avoir quitté le pays en 1999 vers ces différentes destinations. En 2008, ils étaient 194 072 à faire le voyage inverse. Ce qui suppose que le retour a concerné même ceux qui sont partis avant la guerre… Vers l’Albanie, à titre d’exemple, ils étaient 7 937 Kosovars à immigrer lors du déclenchement de la guerre et ne représentaient que 4,1% de ceux qui sont retournés durant la période s’étalant de 1999 à 2008. 1,9 % des 2898 Kosovars ayant choisi d’émigrer aux USA sont rentrés chez eux. Idem pour les 3,3% sur un total de 3 435 ayant choisi la destination autrichienne pour fuir la guerre et 1,9% des 3 450 ayant préféré celle d’Australie. Mais la palme revient à l’Allemagne qui a accueilli pas moins de
Photo : DR
L’OIM et le HCR au chevet des réfugiés et autres migrants
18 408 Kosovars en 1999, dont 43,5% ont fini par revenir au bercail. Elle sera suivie de la Suisse qui a été le réceptacle de 15 997 Kosovars, dont 17,6% ont retrouvé les leurs, durant la même période. A noter que l’intervention de l’OIM est différente de celle du HCR dans le sens où la première s’intéresse plus au retour
des immigrés clandestins. L’assistance du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) au Kosovo est axée, quant à elle, sur le suivi du retour des réfugiés Kosovars au bercail. Essentiellement depuis les pays limitrophes, ce qui suppose une coordination avec les gouvernements des pays concernés. Le représentant du
HCR qui nous a reçu à Pristina nous précise que l’organisation entreprend également une étroite collaboration avec le gouvernement auquel elle prodigue des conseils en matière de prise en charge et du suivi du mouvement des migrants. Cette assistance va au-delà des ces aspects puisqu’elle cible aussi la
réintégration sociale de ces derniers (accès à l’école pour les enfants, à l’emploi pour les adultes…). Une prise en charge alimentaire leur est, par ailleurs, prodiguée pendant 6 mois. Pour l’année en cours, 3 000 Kosovars ont exprimé le souhait de rentrer chez eux. Les retours prennent deux formes : individuelle et collective (en familles). «Notre mandat n’est pas d’obliger les gens à retourner chez eux mais à les assister lorsqu’ils décident de le faire», tient à relever le représentant du HCR. Celui-ci, informe-t-il encore, collabore étroitement aussi avec le KFOR notamment pour sécuriser les zones d’habitation des candidats au retour à travers le déminage des terrains. Et d’ajouter qu’actuellement, ils sont encore 2 000 Kosovars à résider en Serbie ; entre 600 et 700 au Monténégro et 1700 en Macédoine. «Ces données restent approximatives dans la mesure où le dernier recensement effectué au Kosovo remonte à 1981», note notre interlocuteur. C’est le cas également pour les données de l’OIM qui demeurent incomplètes en raison de la difficulté de recenser toutes les personnes concernées par le mouvement. M. C.
FOURNISSANT UNE ASSISTANCE TECHNIQUE ET MATÉRIELLE AUX JOURNALISTES
Le réseau Irex en aide aux médias serbes. «Les citoyens serbes sont pénalisés par les médias. Il faudrait que les journalistes fassent quelque chose pour eux, Belgrade n’a pas de poids ici !» ose lancer un journaliste kosovar d’origine serbe, présent à la rencontre organisée par l’Irex, à notre intention. Nous apprendrons de la bouche d’un confrère albanais que la guerre a eu également un impact sur la corporation journalistique : «Dix ans après la fin de la guerre, nous avons des journalistes qui travaillent comme des débutants car les conditions de leur évolution n’existent pas et cela, c’est un sérieux problème qui concerne aussi bien les Albanais que les Serbes et qui affecte la qualité et la réputation de notre profession.» Un peu mieux que la majorité de leurs concitoyens, les journalistes perçoivent un salaire variant entre 300 et 600 euros. Une minorité, les meilleurs d’entre eux, perçoivent entre 1 000 et 1 300 euros pour leur collaboration dans des agences et autres médias étrangers. La question de la rémunération des journalistes est d’une extrême
importance, souligne-t-on ici, dans un pays où les frictions ethniques ne sont pas encore assainies malgré la séparation définitive de Belgrade décidée
Photo : DR
LE réseau international de soutien aux médias, Irex, fournit une assistance technique et matérielle aux journalistes kosovars. Les radios locales et les stations de télévision ont jusque-là surtout bénéficié d’importants financements. «L’intérêt étant de promouvoir l’indépendance de ces médias, nous-mêmes n’intervenons jamais dans les lignes éditoriales de ces derniers même si nous les finançons. De plus, toutes les minorités sont concernées par nos programmes», explique Andrew Clayton, le responsable de l’Irex au Kosovo. Outre l’appui de cette organisation, une grande école de journalisme a été fondée à Pristina par les Norvégiens pour venir en aide aux journalistes locaux. Un problème, et non des moindres, puisqu’il concerne l’accès de tous les Kosovars à l’information : seulement 3% des Serbes regardent la télévision albanaise, ils préfèrent capter les chaînes des télévisions serbes (depuis Belgrade). L’inverse est tout aussi valable : peu d’Albanais du Kosovo suivent les médias
par Pristina. Le traitement de l’information est une responsabilité d’autant plus grande qu’elle peut atténuer ouaggraver ces susceptibilités. D’où le souci
de certains médias de ne pas verser dans l’agressivité ou la provocation mais de tenter de promouvoir le dialogue intercommunautaire. M. C.
Culture CHER, MAL FAIT OU INDISPONIBLE
Le livre pour enfant, l’Arlésienne de l’édition U
Par Hassan Gherab
ARRET SUR IMAGE
Photo : S. Zoheir
n F e st i v a l i n t e r n a t i o n a l d e l a l i t t é ra t u re e t d u l i v re d e j e u n e s s e s e t i e n t à A l g e r e t d r a i n e g r a n d m o n d e . L e s a d u l t e s y v o n t d a n s l e s i l l a g e d e l e u rs e n f a n t s, p r e m i e r s c o n c e rn é s p a r l a m a n i fe s t a t i o n , q u i n e s a v e n t o ù d o n n e r d e l a t ê t e t a n t l e s n o m b r e u x é t a l s d ’e x p o s i t i o n d i s s é m i n é s s u r l ’e s p l a n a d e d e R i a d h E l F e t h d é b o r d e n t d e l i v r e s a u x d e s s i n s a t t ra y a n t s e t a u x c o u l e u rs c h a t o y a n t e s . Av e c d e t e l s a t o u r s, l e s h i st o i r e s q u i y s o n t c o n t é e s n e p e u v e n t q u ’ê t re b e l l e s . O n p re n d l e l i v r e , o n l e f e u i l l e t t e , m a i s l e re g a rd b ri l l a n t v i re v o l t e d u l i v re o u v e rt à c e u x e x p o sé s q u i o n t l ’ a i r t o u t a u ssi i n t é re s s a n t s . L e q u e l o u l e s q u e l s c h o i s i r ? Ce n ’ e st p a s t r è s so u v e n t q u e l e s e n fa n t s s e p o s e n t c e t t e q u e s t i o n , e t p o u r c a u s e , l ’ e m b a r r a s d u c h o i x q u i l a su sc i t e n ’e s t q u e c o n j o n c t u re l e t n e d u re ra q u e l e t e m p s d u f e st i v a l . I l n e r e st e e n e ff e t q u e t ro i s j o u rs p o u r l e s p a re n t s q u i v o u d ra i e n t fa i re p r o f i t e r l e u r s e n f a n t s d e c e t t e a u b a i n e l i v re s q u e . C a r, a p rè s l a c l ô t u re d u fe s t i v a l , p r é v u e l u n d i p r o c h a i n , t o u t r e d e v i e n d ra c o m m e a v a n t , c ’e s t -à -d i re q u a s i v i d e . L e s é t a l s e t l e s r a y o n s d e s l i b r a i r i e s c o n t i n u e ro n t à n e p ro p o s e r q u e l e s l i v re s b i e n c o t é s su sc e p t i b l e s d ’ ê t r e é c o u l é s o u c e u x v e n d u s e n d é p ô t . E t l e s l i v re s p o u r e n fa n t s e t jeunes ne s’inscrivent ni dans l’une ni dans l’autre des deux catégories. L e s q u e l q u e s o u v r a g e s e n v e n t e s o n t o u t ro p c h e rs p a rc e q u e i m p o rt é s o u d e m a u v a i se f a c t u r e . Ce s d e r n i e r s s o n t s o u v e n t p ro d u i t s l o c a l e m e n t e t l a q u a l i t é d e s d e ssi n s, d e l a sé l e c t i o n d e c o u l e u rs , d u p a p i e r, v o i re d u t e x t e m ê m e – o n a re l e v é d e s f a u t e s d ’ o r t h o g r a p h e d a n s c e rt a i n e s h i s t o i re s - l a i s s e n t s o u v e n t à d é s i re r. Il e s t v r a i q u e c e d é f a u t d e q u a l i t é e s t c o m p e n s é p a r l e p ri x . Ma i s ç a n e s u ffi t p a s p o u r faire de ces livres des petits-pains, en termes de vente. Aussi les éditeurs p r é f è r e n t - i l s i n v e st i r d a n s l e l i v re p a ra s c o l a i re , p l u s c o t é e t q u i s e v e n d m i e u x . I l e n e st d e m ê m e p o u r l e s l i b ra i re s q u i j o u e n t é g a l e m e n t l a c a rt e d e l a c o m m e r c i a l i t é . A i n si , l e l i v r e p o u r e n fa n t s e t j e u n e s n ’a q u ’u n e p e t i t e p l a c e d a n s l e u r s t o u r n i q u e t s, p r é se n t o i rs e t ra y o n n a g e s . Ce p e t i t c o n st a t m o n t r e l ’ a m p l e u r d u t ra v a i l q u i a t t e n d d ’ê t re a c c o m p l i pour redonner au livre du jeune lecteur la place qu’il mérite. Et le p r e m i e r t r a v a i l d o i t ê t r e a c c o m p l i p a r l ’é c o l e q u i a l a c h a rg e d ’é v e i l l e r c h e z l ’ e n f a n t l ’ i n t é r ê t p o u r l a l e c t u re . L e s p a re n t s o n t a u s s i l e u r p a r t . M a i s l e p l u s g r o s r e v i e n t a u x p o u v o i rs p u b l i c s q u i d e v ro n t e n c o u r a g e r l a p r o d u c t i o n d e l i v re s p o u r e n fa n t s e t j e u n e s e t soutenir, à travers des mesures incitatives, les éditeurs intéressés par ce genre de littérature et les i m p r i m e u r s q u i se r a i e n t d i sp o sé s à m o d e r n i se r l e u rs i n s t a l l a t i o n s e t à se mettre au diapason des nouvelles techniques d’impression… C’est tout un chantier e n f a i t q u i e st e n c o r e e n a t t e n t e d ’ê t re l a n c é . H . G.
Le foot et la culture Les deux victoires de l’équipe nationale de foot et surtout les manifestations de masse qui ont suivi ont été de puissants révélateurs pour celui qui se donne la peine de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux sur les attentes de la jeunesse, sur leurs pulsions et surtout sur les déficits dans les champs de la culture, des loisirs, de la saine mixité qui fonctionne dans la majorité écrasante des pays qui font un monde où les croisements sont une tendance lourde et les frilosités, des survivances archaïques qui alimentent des rentes sonnantes et trébuchantes et de situation. L’énorme gifle qui a été envoyée aux fondamentalistes hard ou soft par des femmes jeunes et moins jeunes, des familles au grand complet durant des heures et des heures à travers des cortèges pleins de communion, de musique et de chants, constitue une leçon à faire fructifier, à arroser dans les sphères de la création, de toutes les expressions artistiques que peuvent générer des industries culturelles. Les milliers d’Algériens sur le territoire national ont fait œuvre de création pour
celui qui s’est payé un bain de foule, de voitures et d’embouteillages monstres, en vivant une fête grandiose à moindre coût. Ils l’ont fait spontanément, sans aucun signal donné par une quelconque tutelle ou une «famille» organisée qui planifie et gère de gros budgets. On a tout dit et écrit sur le foot. C’est une drogue, une «religion», une passion dévorante. Il est aussi marqueur d’un stade de développement au niveau des sports par le nombre de médailles arrachées dans des compétitions internationales, lors de tournois de sports collectifs aux quatre coins du monde. Le foot indique de façon pertinente des évolutions civilisationnelles quant à la relation filles/garçons. Les folles nuits d’Algérie ont démontré que des jeunes filles pouvaient se peindre le visage aux couleurs nationales et accompagner des hommes dans une fiesta haute en couleur et saine. Le travail culturel essentiel qui reste à faire consiste à ce que ces splendides Algériennes aillent au stade, dans des salles de cinéma,
Par Abdou B.
de jour comme de nuit, au théâtre, au concert, au ballet, etc. La participation des femmes, leur visibilité dans l’espace public aux côtés des hommes participent du développement culturel et humain. Cependant, le risque serait que le foot demeure la seule agora refuge pour des millions d’Algériens, et éventuellement se transforme en alibi pour détruire lorsque des rencontres sont perdues et que des qualifications ne sont pas obtenues. Le foot à lui seul ne peut remplacer «l’impératif culturel» et il serait régressif, sinon dangereux qu’il détienne le monopole d’une consommation de masse ou collective. Dans les stades, il inscrit par «défaut» l’absence de la femme et il peut engendrer des violences par excès lorsque la jeunesse ne participe pas au rythme de production d’industries culturelles et qu’elle n’en constitue pas, par son nombre, le premier consommateur. Le foot, c’est bien, mais tout seul, il peut exclure sans aucunement remplacer «les grand-messes» culturelles. A. B.
14
La Tribune
culture
Jeudi 25 juin 2009
HOMMAGE
UN COLLOQUE LUI SERA CONSACRÉ DÉBUT JUILLET
Fanon, toujours actuel Par Mohamed Bouhamidi
I - Un révolutionnaire radical Quarante-huit ans après sa mort des suites d’une leucémie dans un hôpital américain et quarante-sept ans après notre indépendance, qu’il n’a pas eu le bonheur de vivre -ou qu’il a eu le bonheur de ne pas voir comme, à propos des chouhada, le disent crûment aujourd’hui d’authentiques et sincères moudjahiddine- le statut de Fanon sur la terre de l’Algérie indépendante est plombé dans l’oubli le plus opaque et dans des dénis de ses apports scientifiques dans la compréhension de la souffrance mentale comme dans la compréhension des processus politiques et historiques. Ni vraiment honoré, ni vraiment reconnu, ni vraiment enseigné, ni vraiment référence des études et analyses sur les tournants sociaux et politiques pris par les différents régimes après 1962, ni même évoqué sur la question de la conscience malheureuse, de l’aliénation et de la violence dont nous avons vécu les pires manifestations et pour la compréhension desquelles il apportait un éclairage précieux et de l’intérieur. Même en psychiatrie, pour laquelle son message semblait plus évident et immédiat, son enseignement, ses conceptions, ses méthodes et ses pratiques restent sans effets malgré l’engagement militant de nombre de psychiatres algériens pour prolonger ses ouvertures. Engagement rendu difficile et chaotique par le maintien d’une organisation administrative tout entière héritée de la période coloniale et prisonnière des mandarins, organisation qui reflète une psychiatrie coloniale raciste à l’envi et entièrement tournée vers le maintien de l’ordre colonial dont la défense prévalait sur les souffrances conjointes des familles et des malades. Mohamed Lakhdar Maougal notait déjà dans sa préface à l’édition algérienne de Peau noire, masques blancs (ENAG1993) et à propos d’une commémoration : «Déjà, lors de cette commémoration et de cet hommage, il nous a été donné d’entendre des choses sur Fanon qui poussent à la révolte. Des discours savants traitaient le texte fanonien de “pipi de chat” ou encore de “subtil
bricolage” quand d’autres discours, quelque peu chauvins, laissaient penser que le texte fanonien n’était qu’un “écho” de textes algériens réalistes mais de contexture romanesque.» Il avait noté auparavant : «Un ‘‘douctour’’ que j’avais rencontré lors de journées d’étude me prit à témoin pour me gagner à l’idée qu’il fallait de toute urgence débaptiser certaines grandes artères de notre capitale et les algérianiser en les islamisant. “Et pourquoi gardons-nous Guevara, Fanon, Audin et tous ces communistes, me dit-il, n’y a-t-il pas suffisamment de martyrs de notre cause nationale et de l’Islam ? Que diront nos enfants dans cinq ou dix ans”» Le «douctour» ne savait peut-être pas que Fanon avait apporté, au plan africain et auprès d’intellectuels du monde entier, à la révolution algérienne un capital sympathie inestimable grâce à sa capacité de poser le problème de la décolonisation de l’Algérie dans le langage qu’ils entendaient, celui de la philosophie et des questions de l’être et de la conscience.
Ce «douctour» ignorait totalement, j’en suis sûr, qu’à son premier contact avec l’Algérie, à Bougie plus précisément, Fanon avait constaté en 1944 : «Il y a de cela une dizaine d’années, nous fûmes étonnés de constater que les Nord-Africains détestaient les hommes de couleur. Il nous était vraiment impossible d’entrer en contact avec les indigènes. Nous avons laissé l’Afrique à destination de la France, sans avoir compris la raison de cette animosité. Cependant, quelques faits nous avaient amenés à réfléchir. Le Français n’aime pas le juif, qui n’aime pas l’Arabe, qui n’aime pas le nègre…». (Peau noire, masques blancs). Cette dégradation du racisme en sousracisme nous était familière si nous mobilisons nos souvenirs sans mauvaise foi. Et ce sous-racisme rend déjà un peu compte de la réaction du «douctour» sans épuiser d’autres motivations ou explication. L’intérêt de cette citation reste tout entier dans le paradoxe que ces réactions de déni sont déjà analysées par Fanon. Mais ces réactions vulgaires, relevant du sous-racisme, de la volonté d’hégémonie sur le butin de la victoire que Fanon expliquera dans les Damnés de la terre, ne sont pas les seules. A un niveau plus politique et plus élaboré, en Algérie même Fanon fut traité de «paysaniste», de prêtre de la violence et de partisan systématique de son usage. Peu importe que Peau noire, masques blancs s’ouvre presque par une citation de Marx : «Il ne s’agit plus de connaître le monde, mais de le transformer» (p-11 éditions ENAG) et qui aurait dû inciter à plus de prudence quant à la fréquentation par Fanon des textes marxistes que par cette citation il fait siens, au moins en partie. Cet étiquetage de Fanon a plus de poids et de conséquences que les idioties rapportées par Mohamed Lakhdar Maougal, parce qu’il est institutionnel, émanant de cercles périphériques ou de l’appareil même du courant marxiste organisé en Algérie, héritier du PCA. En étiquetant un discours, tout le monde le sait, on rend son écoute ou sa lecture inutile. Pour se fatiguer à le faire quand
on l’a placé dans une case explicative et donc rassurante que l’on pourra répéter comme une vérité apprise en classe ? La classification de la pensée et du discours le désactive et l’exorcise. La classification joue l’homme pas le ballon, comme disent les footballeurs. Les idées et les analyses se délitent dans la classification. Le déni par le silence, le déni par l’anathème, le déni par l’oubli, le déni par le doute sur son rôle, le déni par le voile jeté sur son message psychiatrique finissent par peser lourdement. Seules des raisons profondes, essentielles, peuvent explique ce poids des dénis et les efforts harassants que fournissent ses amis pour remettre en lumière ses apports et sa toujours actuelle perspicacité théorique. Encore que ces efforts et les colloques, pour intéressants et nécessaires qu’ils soient ne sont pas eux-mêmes exempts d’une tendance au cadrage de la pensée fanonienne, à sa normalisation dans les critères académiques et universitaires ; ne sont pas exempts d’une tentation de la «totémisation» du penseur, de l’exorcisme d’une pensée qui ne peut être refoulée au vu de sa pertinence, de son aura, de son actualité, de son prestige mais dont il faudrait quand même, pour la bonne conscience de beaucoup, couper les griffes, anesthésier le caractère radical, aveugler le regard qu’elle a porté sur nos conduites post-indépendance. Sur notre incessante poussée vers le blanc, à devenir blanc sous les maques les plus divers et peut-être sous le masque de l’étude fanonienne elle-même.
La première expérience de la domination et du racisme Pour nous-mêmes, nous ne pouvions ignorer la question de ces dénis. Comprendre Fanon ne peut se faire sans la reproduction de l’acte fondateur de sa pensée : se regarder d’abord soi, s’analyser d’abord soi en tant que noir ou que colonisé, les deux vivent la même condition, se saisir en renvoyant sur le blanc, le colon, le dominant, notre propre regard. D’abord Fanon ne doit rien à la révolution algérienne. En revanche, elle lui doit
La Tribune
Jeudi 25 juin 2009
culture 15 HOMMAGE
quelque chose ; en tout cas, son travail pour en formuler les buts et la nécessité dans un langage entendu universellement : celui de la philosophie. Intellectuel radical, militant politique, psychiatre en rupture avec les conceptions dominantes, écrivain engagé et baroudeur volontaire contre l’Allemagne nazie ; il a été tout cela bien avant son retour en Algérie en 1953 et bien avant 1954. Reprenons. Il naît en Martinique, alors possession française, en 1926, dans une famille aisée de ce que l’on peut appeler la bourgeoisie locale. Son enfance est un vrai problème racial. Sa mère est d’origine alsacienne d’où le prénom de Frantz mais surtout il est le plus noir de tous les enfants de cette famille métissée, dans une société où être plus clair que les autres valorise et rapproche du blanc. Question secondaire pour les dominants qui sont tous blancs ou pour les pauvres qui sont plutôt noirs mais qui se moquent de la dominante blanc ou noir, mais question presque dramatique pour les couches moyennes tentées de ressembler aux Blancs et de confirmer un statut social fragile. Pour les plus vieux d’entre les Algériens et qui ont bonne mémoire, cette conduite sociale ne nous est pas tout à fait étrangère. Aussi bien sur le plan de l’esthétique que sur le plan du langage, la couleur noire et le métissage étaient dévalorisants en tout cas dans les milieux urbains. Les femmes et les hommes étaient beaux d’autant plus qu’ils étaient blancs et de préférence blancs. Les termes de aabid, de kh’dim et de hartani opposés à celui de horr désignaient les différents statuts (liés d’ailleurs à la couleur de la peau) de l’esclave, de l’esclave domestique et de l’esclave libéré. Bref, Fanon, tout noir, vivait dans son entourage et a contrario de sa famille ce statut d’inférieur du seul fait de la couleur de sa peau. Etre noir était déjà en soi un problème. Mais Fanon en connaîtra vraiment le racisme massif, pur et dur avec l’arrivée des troupes vichystes menées par l’amiral Robert. Pour les métropolitains, les Antillais sont noirs, en gros quelles que soient les dominantes. Très vite, Fanon voudra comprendre ce racisme. Il en cherchera les racines et les causes. Dans l’île déjà, Aimé Césaire, fondateur avec Senghor de la notion de négritude, animait des rencontres et encourageait les Martiniquais à s’exprimer sous les formes de la création littéraire et poétique. Aimé Césaire prendra aussi sa part du combat politique de l’île. Il pensait la revendication d’indépendance irréaliste mais la transformation de l’île en département français le décevra plus tard par ses résultats. Fanon vit donc dans un milieu travaillé par la politique. En 1943, il voudra combattre les nazis sous un drapeau séparé ou sous le drapeau français. Il quitte la Martinique pour l’île de la Dominique pour rejoindre les Forces françaises libres (FFL), gaullistes, et reviendra avec elles pour passer ses examens de fin d’année. Tout de suite après il s’engage dans les FFL pour aller combattre en France. Il passera par Bougie dont il retiendra cette impression que je vous ai livrée dans la citation plus haut. Il participe aux combats en France. Il est blessé et décoré de la Croix de guerre par une citation de son commandant des tirailleurs sénégalais qui s’appelle… Raoul Salan. Au cours de cette guerre, il découvre de nouvelles facettes du racisme blanc. Il découvre surtout les facettes des sousracismes entre Noirs antillais et Noirs africains. Il n’oubliera rien de ces
manifestations qu’il évoquera plus tard dans son analyse dans Peau noire, masques blancs. Ses observations confirment un trait dominant de son caractère : Fanon observe les moindres détails et ne fuit aucune réalité. Il est d’une droiture et d’une intégrité morale absolues dans l’examen des faits. En fait il est radical dans cette observation, cette soif de comprendre, cette soif de se libérer de la conscience fausse du monde qui habite les cerveaux de ses congénères. Il n’en ratera rien : ni le Blanc dans son racisme ni le Noir dans ses aliénations. Se dévoile un deuxième trait de son caractère dans cette démarche pratique et de première approche théorique : la conséquence. Fanon est un homme conséquent qui va jusqu’au bout et qu’anime un volonté de récupérer son être et de se libérer totalement et d’abord au prix de la mort dont il dit dans Peau noire, masques blancs qu’elle peut devenir la condition de la libération. Homme violent ? Peut-être, mais ce n’est pas sûr. Il retient de la vision nietzschéenne qu’une des exigences de la réalisation de soi est d’avancer avec la maîtrise de sa force et de ses pulsions. Conséquent et cohérent, c’est sûr.
La quête de la conscience et de l’être Sa blessure lui vaut un retour en Martinique et l’obtention d’une bourse pour reprendre ses études. En 1946, il s’engage dans la campagne électorale au profit d’Aimé Césaire. Le plus grand poète de la négritude lui inspire respect mais pas une adhésion totale. Pour Fanon, déjà hanté par la question d’une libération totale, l’île ne se prête pas ou pas encore ou ne prête plus à une tentative de décolonisation. Mais par Césaire, il est déjà en contact avec les notions de négritude et avec les tentatives de Présence africaine de pousser à une réflexion et à une action culturelle pour la décolonisation même si Présence africaine s’interdit toute intrusion politique. Cette notion, née dès 1935 dans les textes de Senghor et de Césaire, peut-être aussi de Diop, ne renvoyait pas qu’à une réalité coloniale africaine ou antillaise. Elle brassait des problèmes planétaires, notamment ceux que posait le mouvement noir américain d’émancipation. Ce qui explique que Fanon dans sa quête était aspiré dans le maëlstrom des luttes mondiales et d’une naissance à la conscience politique des élites noires. Il a été littéralement poussé à penser les problèmes à un niveau universel. Il quittera l’île pour aller faire chirurgie dentaire en France, à Lyon, puis bifurquera vers la médecine se spécialisera en psychiatrie, option qui le mènera vers un prof en pleine réflexion sur les concepts et les méthodes de prise en charge de la souffrance mentale. C’est à Saint Alban où il fera son stage qu’il deviendra interne. Fanon participe à la vie politique des étudiants. Il est rédacteur en chef d’une revue ronéotypée d’étudiants. Il participe à leurs débats. Mais sa grande passion reste le décryptage du racisme. Il lit Hegel, Heidegger, Jaspers, Kierkegaard, mais se passionne pour l’existentialisme et la phénoménologie. Il lit Sartre et découvre dans sa Question juive des éléments qui éclairent puissamment sur la condition des noirs. Il comprend surtout que c’est le Blanc qui fait le Noir comme l’antisémite fait le juif. Dans le campus, un ami lui procure les textes de la IVe internationale car il s’intéresse aussi à Trotski, à Lénine, à Marx, donc il a repris cette fameuse pétition que la philosophie n’a fait jusqu’à présent qu’interpréter le
monde et qu’aujourd’hui il s’agit de le transformer. Il ne pouvait, s’il connaissait cette pétition de principe, ignorer son corollaire dans le même texte de Marx que le temps est venu de «passer des armes de la critique à la critique par les armes». Il suivra attentivement les éditions des Temps modernes comme celles de Présence africaine. Dans cette période il quêtera avec passion l’essence de la relation du Blanc et du Noir chez Hegel et dans sa dialectique du maître et de l’esclave comme chez Sartre et sa dialectique du regard qui fait exister l’autre. Cette quête se terminera par la publication de Peau noire, masques blancs en 1952. Ce livre est une vraie parole de Noir qui opère une intrusion dans la pure parole
des Blancs, la philosophie et les questions de l’être et de la conscience. Enfin, une parole de Noir dans l’univers calfeutré de la philosophie blanche. Il entre par le plus haut de la philosophie occidentale pour affirmer sa propre démarche. Ce n’est pas la moindre manifestation de son radicalisme et de son caractère de révolutionnaire. Fanon n’était qu’un baroudeur puis un militant. Il devient un intellectuel de haute stature dont cette première œuvre continue de faire école. Voilà l’homme qui arrivera un an plus tard à Blida : un homme d’action, un homme de pensée, un psychiatre en rupture des regards ethnographiques et ethnologiques. Un homme considérable, quoi ! Qui avait déjà presque tout. M. B.
Publicité
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LA DEFENSE NATIONALE DIRECTION DU SERVICE NATIONAL
COMMUNIQUE La Direction du Service national porte à la connaissance des citoyens de la classe 2007 (nés en le 01 janvier et le 31 décembre 1987) et de ceux retardataires des classes antérieures, ayant achevé ou abandonné leurs études au 31 décembre 2006, qu’ils sont appelés à se rapprocher auprès des Centres du Service national de rattachement, en vue de procéder à la régularisation de leur situation vis-à-vis des obligations du Service national selon le calendrier de passage suivant : - Du 23 mai au 04 juin 2009 pour ceux nés entre le 01 janvier et le 31 mars. - Du 06 juin au 18 juin 2009 pour ceux nés entre le 01 avril et le 30 juin - Du 20 juin au 02 juillet 2009 pour ceux nés entre le 01 juillet et le 30 septembre - Du 04 juillet au 16 juillet 2009 pour ceux nés entre le 01 octobre et le 31 décembre Les citoyens concernés sont appelés à fournir les pièces suivantes : - Un extrait de naissance n°12 - Copie d’une pièce d’identité - Deux (02) photos d’identité - Copie du diplôme ou de l’attestation d’abandon des études La Tribune du 25/06/2009/ANEP n° 764 852
La Tribune
M O N D E
Jeudi 25 juin 2009
LES VIOLENCES ARMÉES EN AFGHANISTAN ONT REDOUBLÉ D’INTENSITÉ
Les Américains veulent changer de stratégie de lutte contre les talibans Les violences armées des rebelles talibans en Afghanistan ont redoublé d’intensité depuis quelques mois et à l’approche des élections présidentielle et provinciales qui auront lieu le 20 août prochain. De son côté, l’armée américaine a multiplié ses bavures contre les civils à cause de ses raids aériens. La maîtrise de la situation devient de plus en plus ardue pour les forces internationales Par Lyes Menacer
SEPT civils ont été tués et quatre autres blessés hier par l’explosion d’une mine posée par des rebelles talibans dans le sud de l’Afghanistan, a annoncé le ministère l’Intérieur dans un communiqué. «Sept civils sont morts dans l’explosion d’une mine posée par des ennemis au passage de leur véhicule» près de Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand, lit-on dans le texte, précisant aussi avoir enregistré quatre blessés, rapporte l’AFP. De son côté, un responsable afghan a annoncé que vingt-trois rebelles ont été tués lors d’un raid mené par les forces afghanes et de l’OTAN contre un repaire taliban dans le sud de l’Afghanistan.
«L’opération a eu lieu la nuit dernière dans la zone de Chinarto. Nous avons localisé un repaire taliban et tué 23 combattants», dont un commandant taliban local, a affirmé le général Sher Mohammad Zazai. Le général afghan a précisé que ses troupes avaient reçu le soutien aérien de l’OTAN lors de l’assaut, cité par l’APS. Cet entrecroisement des bilans du nombre de morts et de blessés, notamment civils, en Afghanistan témoigne de l’ampleur des violences armées dans ce pays réputé pour être le cimetière des grandes civilisations ayant «osé» mener une guerre sur ce territoire de l’Asie du Sud. Dans un entretien accordé à l’AFP, le nouveau commandant des forces militaires internationales, le général américain Stanley McChrystal, a admis que la situation est «grave» en
Afghanistan. Il dit s’attendre à une «rude» année face à une «insurrection islamiste» dont les violences atteignent des records absolus depuis la chute des talibans à la fin de 2001, ajoute encore l’AFP. «La situation sécuritaire est grave, […] il y a des zones où les insurgés talibans ont réussi à infiltrer les structures de gouvernance […] Ils peuvent ainsi […] intimider la population, limiter l’influence du gouvernement et modifier le tissu social», a-t-il averti, gardant toutefois un brin d’optimisme de gagner la guerre contre les talibans. Stanley McChrystal a aussi expliqué que les raids aériens contre les talibans sont inefficaces. Selon le New York Times, repris par l’AFP, le général McChrystal a déclaré en s’adressant à ses officiers que «la puissance aérienne contient les graines de notre propre destruction si nous ne
l’employons pas de manière responsable. Nous pouvons perdre ce combat […]». Les bombardements aériens américains et de leurs alliés ont causé au mois de mai dernier la mort de 140 civils. A long terme, ces bavures risquent de faire basculer des villages entiers dans le camp des talibans, a-t-il rappelé. L’arrivée de nouvelles troupes terrestres américaines sur le sol afghan présente une occasion de changer la donne. A l’approche des élections présidentielle et provinciales, la mission des forces internationales pour la sécurisation et la stabilisation des zones sensibles s’annonce des plus difficiles. La guerre en Afghanistan n’est pas en phase de se terminer. Elle vient juste d’opérer un nouveau virage qui s’avère déterminant pour l’avenir sécuritaire de ce pays. L. M.
Téhéran-Londres : le ton monte Par la
LA crise iranienne perdure. Les autorités ont multiplié les arrestations hier dans le camp de l’opposant Mir Hossein Moussavi et durci le ton face à l’Occident, en accusant la CIA américaine d’implication dans les manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a aussi affirmé que Téhéran envisageait de diminuer le niveau de ses relations avec Londres. Les relations avec la Grande-Bretagne semblent s’envenimer au lendemain de l’annonce que Londres et Téhéran expulsaient chacun des diplomates de l’autre pays. Selon le ministre des Renseignements Gholamhossein
Nucléaire nord-coréen : Pékin veut la résolution du problème par le dialogue
La Chine a prôné hier le «dialogue et la consultation» pour la résolution du dossier nord-coréen, tandis que les Etats-Unis plaident pour une attitude plus ferme à l’encontre de Pyongyang. «Nous avons parlé sérieusement du problème de la Corée du Nord […] Nous espérons et pressons les parties concernées de prendre toute mesure pour contrôler la situation et résoudre le problème par le dialogue et la consultation», a déclaré le chef d’état-major adjoint de l’Armée populaire de libération de Chine, Ma Xiaotian, à l’issue de consultations sur la défense avec une délégation américaine à Pékin. De son côté, Washington souhaite que la Chine «utilise toute son influence sur la Corée du Nord pour la convaincre de changer d’attitude» et se souscrire au droit international. Après son séjour en Chine, la délégation américaine doit ensuite se rendre à Tokyo le 25 juin, pour des discussions avec des responsables japonais de la défense portant notamment sur la question nucléaire nord-coréenne.
Togo : la peine de mort abolie
L’IRAN ACCUSE LES BRITANNIQUES D’INGÉRENCE
Rédaction internationale
17
Mohseni-Ejei, certains porteurs de passeports britanniques ont joué un rôle dans les émeutes. Sur le terrain, la situation semblait calme en l’absence de manifestations depuis lundi dernier, alors qu’elles étaient quasi quotidiennes après l’annonce, le 13 juin, des résultats de la présidentielle donnant à Ahmadinejad une large victoire face à son principal concurrent, l’ancien Premier ministre Moussavi. Le mouvement de contestation populaire, sans précédent depuis la révolution de 1979, accuse les autorités de fraude et réclame en vain une annulation du scrutin. Mais le pouvoir a rétorqué qu’il ne céderait pas à la pression de la rue, comme le guide suprême Ali Khamenei l’a rappelé hier. «Lors des récents incidents concernant l’élection, j’ai insisté
[sur la nécessité] d’appliquer la loi et je continuerai d’insister làdessus. Ni le système ni le peuple ne cèderont à la force», a-t-il lancé. Les autorités ont ainsi maintenu la pression sur le camp Moussavi en arrêtant quelque 25 journalistes et membres du personnel du quotidien Kalemeh Sabz, lancé pour soutenir sa campagne électorale puis interdit de paraître. La police a annoncé avoir effectué une descente dans «le siège de campagne d’un des candidats», selon l’agence Irna. Ce lieu n’est autre que le journal de Moussavi. Selon la police, l’endroit servait à mener «des activités pour organiser les récentes manifestations et émeutes […] et des actions contre la sécurité nationale». La presse ultraconservatrice s’en est violemment prise à
Moussavi. «Vague populaire pour demander à Moussavi des comptes sur le sang versé», écrit en une le quotidien Kayhan. Durant les manifestations, au moins 17 personnes sont mortes et plus d’une centaine ont été blessées, selon un bilan officiel. Les autorités ont continué d’accuser les Occidentaux de se mêler à la contestation et de pousser à la confrontation. «De nombreux émeutiers ont des liens avec les Etats-Unis, la CIA et ont reçu une aide financière de leur part», a soutenu le ministre de l’Intérieur Sadegh Massouli, cité par l’agence Fars. La veille, le président américain Barack Obama avait évoqué de «sérieuses questions» sur la légitimité de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, mais avait réfuté toute ingérence dans la crise iranienne. R. I.
La peine de mort a été abolie au Togo après l’adoption d’une loi au Parlement convertissant en prison à vie les peines capitales déjà prononcées et non exécutées, ont rapporté des médias. Selon cette loi adoptée mardi soir à l’unanimité par les députés togolais, les condamnations à mort prononcées par les juridictions compétentes, mais non encore exécutées à la date d’entrée en vigueur de ce texte, sont «converties de plein droit en peine de réclusion perpétuelle». La séance du Parlement s’est déroulée en présence du chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, en visite au Togo où il a eu un entretien avec le président Faure Gnassingbé. «Le Togo vient de franchir un grand pas. C’est un événement historique pour ce pays, car la peine de mort est considérée aujourd’hui comme un châtiment inhumain et dégradant», a affirmé M. Zapatero devant des députés togolais.
Diplomatie : Obama va envoyer un ambassadeur en Syrie
Le président américain Barack Obama se prépare à ordonner le retour d’un ambassadeur américain en Syrie après quatre années d’absence dans ce pays, a rapporté hier le New York Times. «Il y a beaucoup de travail à faire dans la région et où la Syrie peut jouer un rôle. Cela aidera d’avoir sur place une ambassade avec un staff complet», a déclaré au journal un haut responsable de l’administration américaine. Depuis son entrée en fonction en janvier 2009, la nouvelle administration de Barack Obama a engagé des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie, décrite par George W. Bush comme un «Etat voyou». La reprise du dialogue politique syro-américain, notamment sur l’Irak, a été marquée par la visite mi-juin à Damas de l’émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell. Commentant cette visite, le quotidien gouvernemental syrien Ath-Thawra a estimé qu’il y a aujourd’hui «un véritable optimisme car les deux parties ont réalisé l’importance d’améliorer leurs relations pour aboutir à une paix globale».
La Tribune
19
S P O R T S
Jeudi 25 juin 2009
DÉBUT DEMAIN DE LA 16E ÉDITION DES JEUX MÉDITERRANÉENS (PESCARA, ITALIE)
Faire mieux que lors des Jeux d’Almeria
La seizième édition des Jeux méditerranéens, qui aura lieu à Pescara, en Italie, débute demain. La délégation algérienne, composée de 118 athlètes représentant 16 disciplines, s’est envolée hier à destination de cette ville italienne. Les premiers à entrer en lice sont les lutteurs et les haltérophiles
La sélection algérienne dames de football a écrasé son homologue de Tunisie mardi sur le score de 4 à 0 (mi-temps 20), à l’occasion du premier match du tournoi international des 2 Rives de Toulon (Sud de la France). Les buts de la rencontre ont été marqués par Boumrar (25’), Zerrouki (32’), Moussaoui (50’) et Imloul (80’). Les protégées de l’entraîneur Azzedine Chih joueront leur 2é rencontre jeudi face à la France (A’) à 18h00. La sélection algérienne prépare les qualifications de la prochaine Coupe d’Afrique des nations 2011 prévue en Afrique du Sud.
FAF : les sélections nationales à l’ordre du jour de la réunion du 13 juillet
Par Abdelghani Aïchoun
LA délégation algérienne s’est envolée hier à destination de Pescara, en Italie, pour prendre part à la seizième édition des Jeux méditerranéens qui débutera demain pour se terminer le 5 juillet prochain. Sous la conduite de Mohamed Azzoug et composée d’environ 118 athlètes représentant 16 disciplines sportives, celle-ci a comme objectif de réaliser les meilleurs résultats possibles. C’est les lutteurs et les haltérophiles qui entameront les premiers la compétition. Le lendemain, vendredi, ce sera le tour de la boxe, de la natation, du tennis de table et du handball. Bien évidemment, les espoirs sont placés dans les sports qui ont l’habitude de rapporter des médailles à l’Algérie. On citera, à titre d’exemple, le judo, la boxe, l’athlétisme et quelquefois la natation. Dans les sports collectifs, seules les équipes de handball messieurs et de volleyball dames ont pris part à ces jeux. Une mission qui s’annonce,
d’ores et déjà, difficile pour les deux étant donné que quelquesunes des meilleures équipes du monde, dans les deux disciplines, seront présentes à Pescara. En somme, c’est le judo qui est le plus représenté avec 13 athlètes, dont 6 filles. Un sport qui est censé confirmer sa réputation, notamment suite aux deux médailles d’argent et de bronze décrochées respectivement par Amar Benikhlef et Soraya Haddad aux jeux Olympiques de Pékin. Seul hic : cette dernière sera absente lors de ces JM. «Nos judokas, qui sont habitués à se frotter à la crème du judo mondial, sont
prêts pour ces joutes méditerranéennes et essaieront de défendre au mieux les couleurs nationales», a indiqué le directeur technique national, Nasser Ouarab. Les disciplines de boxe (11 pugilistes) et de karaté (10, dont 5 filles) sont également assez bien représentées en termes de nombre. La natation algérienne va, quant à elle, participer aux compétitions avec sept nageurs, dont une fille, en l’occurrence Fella Bennaceur. Sofiane Daïd et Nabil Kebab vont tenter de monter sur le podium même si, il faut le dire, le niveau de ce sport devient, au fil du temps, de plus en plus
élevé. La mission s’annonce également tout aussi difficile pour l’athlétisme. En tout cas, l’Algérie espère faire mieux que lors de la dernière édition d’Almeria (Espagne) en 2005, durant laquelle nos athlètes avaient récolté 25 médailles (9 or, 5 argent et 11 bronze). Le record en la matière (32 médailles) a été réalisé aux JM de Tunis 2001 avec 10 médailles d’or, 10 en argent et 12 en bronze. En dernier lieu, il est utile de signaler que cette seizième édition des JM va réunir plus de 4 000 participants, entre athlètes et officiels, venus de 23 pays. A. A.
FINALE DE LA COUPE D’ALGÉRIE DE BASKET-BALL (MESSIEURS)
ASPTT Alger - GS Pétroliers : sous le signe de la revanche L’ASPTT Alger, fraîchement parée du titre de champion d’Algérie, le premier de son histoire obtenu vendredi dernier devant le GS Pétroliers (84-81), tentera de récidiver, aujourd’hui devant le même adversaire à l’occasion de la finale seniors messieurs de la Coupe d’Algérie de basket-ball. Cette finale, qui aura un goût de revanche, clôturera la saison 2008-2009, caractérisée par l’élimination de l’équipe nationale de la phase finale du Championnat d’Afrique des nations qu’abritera la Libye en août prochain. Aujourd’hui donc, le public local et certainement les fans des deux finalistes, découvriront cette équipe des «PTT» qui a osé écorcher l’orgueil des «Pétroliers» que personne n’attendait concéder leur première défaite de la saison, une défaite lourde de conséquences à cinq jours de la finale. Ceux qui avaient assisté à «l’exploit de Hydra» ont reconnu le mérite des hommes du duo SaiakChebani qui ont pris à la gorge leurs homologues du GSP, leur
Tournoi de Toulon (football) : l’EN algérienne féminine écrase la Tunisie (4 à 0)
permettant de s’assurer un écart conséquent jusqu’au 3e quart-temps. Sans doute que le staff technique reconduira la même équipe en appliquant la devise bien connue : «On ne change pas une équipe qui gagne.» Pour y parvenir, les anciens éléments du MC Alger, Chikhi Lyès, Amine Benramdane et Ali Benhocine, seront avec un certain Belkhodja, l’homme du match de vendredi dernier, ainsi que Saïdi et Behloul, les principaux atouts de l’ASPTT Alger. Côté GSP, encore sous le choc de la défaite, l’heure est à la revanche. La formation de Loubachria Ahmed, grande dominatrice de la compétition avec 32 victoires en 32 matches, n’a pas encore digéré sa défaite, surtout qu’elle a largement dominé la 2e phase du championnat en aller et retour. Les joueurs terminent une saison harassante avec un programme surchargé lors des deux derniers mois avec, à la clé, les tournois de Salé, Beyrouth avec leur club et Rabat avec le cinq national.
Cette finale sera prise très au sérieux et les erreurs commises en finale du championnat ne seront pas reproduites, a t-on assuré du côté de l’ex-formation du MC Alger, recordman de victoires avec 10 trophées, dont le dernier a été obtenu en juillet dernier devant le NB Staouéli (89-68). Les deux formations vont se retrouver également chez les «dames» où les données sont complètement différentes. L’ASPTT Alger, actuelle détentrice du doublé, part nettement favorite même si les filles du GSP, entraînées par l’ex-coach national du cinq féminin,
Smaïl Bendjennad, semblent décidées à relever le défi et, surtout, effacer la défaite concédée lors de la finale 2008 devant le même adversaire (41-67). D’ailleurs, le coach du GSP estime que son équipe ne cesse de progresser au fil des matches et qu’elle reste la seule à avoir battu son adversaire de vendredi, lors du championnat régional, et ce après avoir concédé deux défaites. Le GSP et l’ASPTT sont appelés également à se rencontrer le week-end prochain en phase finale du championnat féminin, en compagnie du MO Constantine et du CR Hussein-Dey.
Programme des finales (toutes catégories) Jeudi 25 juin : 09h30 HS Annaba - ASPTT Alger (minimes F) 11h00 WA Boufarik - MT El-Eulma (minimes G) 13h00 NA Hussein-Dey GS Pétroliers (cadets) 15h00 ASPTT Alger - GS Pétroliers (seniors messieurs)
Vendredi 26 juin : 9h30 OM Jijel - CR Hussein-Dey (cadettes) 11h00 EC El-Biar - CR Hussein Dey (juniors F) 15h00 AU Annaba - GS Pétroliers (juniors G) 17h00 ASPTT Alger - GS Pétroliers (seniors dames)
Les sélections nationales de football et les modalités d’accession et de rétrogradation pour l’ensemble des championnats seront parmi les points à l’ordre du jour de la réunion du bureau fédéral de la Fédération algérienne de football (FAF), prévue le 13 juillet prochain. Cette réunion, qui sera présidée par le premier responsable de l’instance fédérale, Mohamed Raouraoua, se penchera également sur les dispositions réglementaires et la Coupe d’Algérie, saison 20092010. Le rapport des différentes commissions et les affaires administratives seront les autres points inscrits à l’ordre du jour de la réunion du 13 juillet.
CM-CAN 2010 : la Zambie effectuera un stage au Maghreb
La sélection nationale de Zambie effectuera un stage dans un des pays du Maghreb en vue de son match face à l’Algérie prévu le 6 septembre à 22h00 au stade du 5 Juillet pour le compte de la quatrième journée des qualifications jumelées de la Coupe du Monde et Coupe d’Afrique, a annoncé mardi la Fédération zambienne de football (FAZ). Selon le vice-président de la FAZ, Emmanuel Munaile, son instance prendra très au sérieux la rencontre retour face à l’Algérie. «Le pays nord- africain qui accueillera les Chipolopolo pour le stage de préparation n’est pas encore choisi», a-t-il déclaré à la presse locale. Lors du match aller disputé samedi dernier au Konkola stadium à Chililabombwe, l’Algérie s’était imposée sur le score de 2 à 0, rappelle-t-on. La Zambie avait préparé en Afrique du Sud ses deux précédents matches de qualification face respectivement au Rwanda et l’Algérie. Les Verts occupent la tête du groupe C avec 7 points devant la Zambie (4 points), tandis que l’Egypte et le Rwanda, qui s’affronteront le 5 juillet au Caire en match en retard de la 3e journée, ferment la marche avec un seul point.
LNF : le championnat national juniors débute le 6 août
La Ligue nationale de football informe les clubs de la division une que le championnat national juniors sera effectivement mis en œuvre dès le début de la nouvelle saison 2009/2010 dont la première journée est fixée au 6 août 2009. Les rencontres du championnat national juniors seront programmées autant que possible en ouverture des rencontres seniors.
www.latribune-online.com
LE REBELLE ÉTAIT ASSASSINÉ LE JEUDI 25 JUIN 1998
Il y a 11 ans, Lounes Matoub... Par Ali Boukhlef
IL faisait un temps chaud, ce jeudi 25 juin 1998. Une tension était perceptible dans le ciel lourd de la ville de Tizi Ouzou. Et soudain, une information avait provoqué chez tous une panique indescriptible : à 13 h 30 min, le chanteur kabyle le plus populaire du moment était assassiné par balle à Tala Bouinane, à quelques kilomètres de la ville des Genêts, sur la route de Beni Douala, sa région natale. Il était accompagné de sa femme, Nadia, et de ses deux sœurs. Elles sont toutes les trois vivantes. C e l a f a i t exactement onze années jour pour jour. Si le chanteur rebelle est enterré quelques jours après sa mort dans l’une des cérémonies funèbres les plus émouvantes et certainement la plus impressionnante de l’Algérie indépendante, les auteurs et les raisons de son assassinat ne sont toujours pas connus. Mais une chose est sûre : le chanteur engagé reste une icône pour des générations de jeunes et de moins jeunes et sa popularité n’a jamais fléchi malgré le poids des ans. Plus que cela, Matoub est devenu, en l’espace de quelques années, un mythe. Mais, comment un chanteur a-t-il suscité autour de lui autant de sympathie et de popularité ? En réalité, la popularité de Matoub n’est pas fortuite. Car, dès sa tendre enfance, ce natif
de Taourirt Moussa, à Beni Douala, un 26 janvier 1956, avait déjà montré des signes de rébellion. C’est ce qu’il raconte dans son livre autobiographique, le Rebelle, édité en 1995. Sa prise de conscience identitaire a commencé tôt. Très tôt même. Au collège déjà, il avait commencé à s’intéresser à tout ce qui touche à la revendication iden-
titaire. Au même moment, Lounes Matoub découvrait sa passion artistique. C’est ainsi qu’il enregistra son premier album, Ad cnugh ifennanen (je chante les artistes) en 1978. Le jeune artiste y rend hommage à quatre de ses aînés : Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Idir et… Lounis Aït Menguellet. Un premier album et un premier succès. D’autres suivront à un rythme effréné, le plaçant toujours en haut des hitparades, réussissant à lui faire un chemin malgré la présence de l’indétrônable Aït Menguellet. «Ula d nek tegla yissi, taluft n
tuber t-teqqes» (Même moi, je n’étais pas épargné par la douloureuse affaire d’Octobre) avait chanté l’artiste, dans Regard sur l’histoire d’un pays damné en 1991. Il aborde, bien entendu, le soulèvement d’octobre qui marque un tournant dans la vie et l’œuvre d e L o u n e s M a t o u b . Le poète, qui était en mission de distribution de tracts appelant au calme à Aïn El Hammam, avait été blessé par 12 balles tirées par un… gendarme. Un autre événement tragique avait marqué la vie du Rebelle. En octobre 1994, Matoub était enlevé par un groupe terroriste à Takhoukht, à mi-chemin entre Tizi Ouzou et les Ouacifs. C’était en pleine crise. Puisque, en plus des attentats terroristes qui faisaient rage dans le pays –le chanteur venait d’éditer un album intitulé Kenza, en hommage aux intellectuels assassinés-, la Kabylie était en pleine grève de cartable. Mobilisation générale de la population et de la classe politique. Après trois semaines de captivité, l’aède est finalement libéré. Parti en France, il ne tarda pas à revenir sur la scène publique avec un livre, le Rebelle. Malgré sa mort, ses portraits, stèles et statues ornent les quatre coins de la Kabylie, et au-delà. «Xas yedja ldjehd ighallen-iw, mazal sewt-iw a-d ibaâzeq, a-s-d slen…», (Même si mes forces sont affaiblies, ma voix se fera entendre, partout), chantait-il au début des années 1990. Un poète peut-il mourir ? A. B.
Bouteflika adresse un message de condoléances à la famille de Cherif Belkacem LE PRÉSIDENT de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille du défunt moudjahid Cherif Belkacem, décédé mardi dernier à Paris à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie dont voici la traduction : «Le destin a voulu que le moudjahid et compagnon d’armes Cherif Belkacem nous quitte aujourd’hui. Le défunt Cherif Belkacem comptait parmi les enfants braves et vaillants de la patrie. Etudiant déjà, il s’intéressa à la lutte pour la libération du pays et à l’éveil du sens révolutionnaire parmi l’avant-garde estudiantine. Membre actif au sein de l’Union des étudiants musulmans, il rejoint la glorieuse Révolution de Novembre dans la Wilaya V historique. Sa foi inébranlable, ses
convictions profondes, sa loyauté indéfectible envers le message libérateur et sa compétence avérée dans la conduite des Hommes lui ont permis d’assumer plusieurs responsabilités jusqu’à devenir membre dans la gestion des opérations en sa qualité d’officier supérieur. Au lendemain de l’indépendance, et grâce aux grands sacrifices consentis, le défunt Cherif Belkacem devient membre de l’Assemblée nationale avant d’être nommé ministre de l’orientation nationale, ministre des Finances et, enfin ministre d’Etat chargé du Conseil national économique et social outre sa qualité de membre du Conseil de la Révolution. Le défunt a accompli ses missions avec abnégation et a toujours été soucieux du bien-être de son peuple jusqu’à ce que Le Tout Puissant décide de le rappeler auprès de
Lui. Que Dieu lui accorde miséricorde et clémence et l’accueille en son vaste paradis aux cotés des martyrs, des moudjahidine et de ses pieux serviteurs. Avec sa disparition, je perds un compagnon de la longue marche. L’Algérie perd en la personne de ce haut cadre, militant et moudjahid, un des ses valeureux fils qui lui a témoigné fidélité et dévouement. Grande est notre peine que ne saurait apaiser que la résignation devant la volonté de Dieu et la perpétuation de son legs. Nous prions Dieu Le Tout Puissant d’accorder au défunt sa miséricorde, de l’accueillir en son vaste paradis aux côtés de ceux qu’Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle et d’assister sa famille, ses compagnons et ses amis en cette douloureuse épreuve.» APS
Ross : la question sahraouie sur «le bon chemin» La recherche d’une solution, par les Nations unies, au conflit du Sahara occidental est sur le «bon chemin», a affirmé hier à Alger l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, M. Christopher Ross. «Je crois que nous sommes sur le bon chemin pour procéder à la prochaine étape dans la
recherche d’une solution à cette grande question», a déclaré à la presse M. Ross à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en présence de M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines. L’envoyé personnel
du secrétaire général de l’ONU, qui a qualifié de «très bonnes» ses discussions avec le président de la République, a ajouté que «beaucoup d’aspects liés à la situation dans la région, y compris, bien évidemment, la question du Sahara occidental», ont été abordés lors de ces discussions.
TRIBUNEMETEO PRÉVISIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Jeudi 25 juin CENTRE Ensoleillé OUEST Ensoleillé
MAX. 29° MIN.
17°
MAX. 30° MIN.
17°
EST
Ensoleillé
MAX. 28°
SUD
Ensoleillé
MAX. 42°
MIN. 11° MIN. 26°
Source : http://fr.weather.yahoo.com
UPM : réunion ministérielle sur l’environnement à Paris
Prélude au dégel imminent de l’Union pour la Méditerranée (UPM), une réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur l’environnement se tiendra aujourd’hui à Paris, a-t-on appris de source officielle égyptienne. Le ministre égyptien de l’Industrie, Rachid Mohamed Rachid, dont le pays est co-président avec la France de l’UPM, a gagné mercredi Paris pour assister à cette réunion, a indiqué le ministère de l’Industrie à l’AFP. «Des projets sur l’infrastructure, l’environnement et les énergies renouvelables seront examinés et approuvés», a-t-il précisé, avant cette réunion présidée par M. Rachid et le ministre français de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo. Fin mai, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, avait indiqué à l’AFP que cette réunion aurait lieu afin de «réactiver» l’UPM, en berne depuis l’agression contre Ghaza du 27 décembre au 18 janvier.
Biskra : 10 ans de prison pour deux fonctionnaires d’Algérie Poste
Deux fonctionnaires d’Algérie Poste ont été condamnés hier par le tribunal criminel de Biskra à 10 ans de prison pour «détournement de deniers publics», tandis que trois coaccusés ont écopé de 5 ans. L’affaire remonte au mois d’avril 2004 lorsqu’ avait été découvert un «trou financier» de 130 millions de dinars dans le bureau d’Algérie Poste de la commune de Aïn Zaatout (Biskra). L’enquête menée par les services de la Gendarmerie nationale avait donné lieu à l’inculpation de 12 personnes, dont le coordinateur de wilaya des unités d’Algérie Poste ainsi que le receveur de bureau de Aïn Zaatout pour «détournement de deniers publics», «utilisation de deniers publics à des fins personnelles et au bénéfice de tiers» et «participation à un détournement de deniers publics»
Collectivités : plus de 530 communes sont cadastrées
Quelque 531 communes sur les 1 541 que compte le pays ont été cadastrées à ce jour et 233 autres sont «en voie de l’être», a indiqué mercredi à Guelma un directeur central de l’Agence nationale du cadastre (ANC). Ce résultat représente un taux de réalisation d’environ 50%, soit 5 millions d’hectares d’une superficie globale à cadastrer de près de 11 millions d’hectares, a précisé M. Abderrezak Boudjemaa, en marge d’un atelier régional d’évaluation organisé à Hammam Ouled Ali. Cet atelier vise, selon le même responsable, à «évaluer l’étape de mise en œuvre d’un plan général du cadastre», et permettra de «débattre des moyens humains et matériels susceptibles de renforcer l’action entreprise en vue d’achever cette opération d’ici fin 2014».
Sport : fantasia nautique internationale du 4 au 9 juillet à Tamentfoust
La Fédération algérienne de voile (FAV) organise une fantasia nautique internationale du 4 au 9 juillet à Tamentfoust (Alger-Plage), indique hier la Fédération. Cette manifestation sportive est organisée par la FAV dans le cadre de son programme compétitif de la saison sportive 2008-2009. Outre la sélection algérienne et les clubs affiliés à la FAV, cette édition verra la participation des équipes nationales de Tunisie, du Maroc et du Koweit, ajoute la même source. Les courses sont programmées les 5, 6, 7 et 8 juillet, entre 11h et 17h.
Laghouat : plus de 50 sites historiques classés
Un total de 54 sites historiques recensés dans différentes communes de la wilaya de Laghouat sont classés, a-t-on appris hier de la direction de la culture de la wilaya du secteur. Cette opération concerne les sites et monuments préhistoriques, gravures rupestres, et ceux de l’ère islamique, notamment les vieux Ksour disséminés à travers les régions de Tedjmout, Tadjrouna, Aïn Madhi et Touiyala, selon la même source. Six autres sites, des gravures et sculptures rupestres notamment, proposés à la classification par la direction de la culture font l’objet d’étude par la commission ad hoc, a-t-on ajouté.
Droits de l’Homme au Maroc : écart entre discours officiel et pratique
La situation des droits de l’Homme au Maroc «se caractérise par l’écart existant entre le discours officiel et la pratique réelle des appareils de l’Etat», a affirmé mercredi l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante). Dans son rapport annuel consacré à 2008, l’AMDH souligne que la justice demeure «la cause des violations quotidiennes des droits des citoyen(ne)s». «La politique de l’Etat connaît une rétrogradation vis-à-vis des acquis», ajoute le rapport de l’AMDH, la plus ancienne des organisations de défense des droits de l’Homme au Maroc. «De nombreuses affaires, citées dans notre dernier rapport, persistent en 2008 et notamment l’enlèvement, la torture [...], les arrestations arbitraires, les procès politiques, de la presse et la répression des libertés», ajoute le document, rendu public au cours d’une conférence de presse à Rabat.