Les musiques brésiliennes

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QUANDO ? et les musiques brésiliennes

MEDIATHEQUES DU PAYS DE ROMANS ESPACE MUSIQUE

OCTOBRE 2012


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I) Quando ? : présentation du groupe

Chanteuse franco-portugaise, Lula Maria (Anne-Marie Ferreira) sillonne depuis plus de 20 ans les routes des musiques du monde avec le groupe vocal féminin « EVASION » : Bourges, les Francofolies de La Rochelle et de Montréal, l’Olympia, etc…C’est naturellement qu’elle s’évade, de temps en temps, avec QUANDO ?. Autour de la voix colorée de Lula Maria, ça tourbillonne ! 3 musiciens sont du voyage : Nicolas Musso (guitare, chœurs), Richard Gault (basse, chœurs) et Lucas Mege (batterie, chœurs). http://fr.myspace.com/quando26 Après « Canção do Brazil », voici déjà leur 2ème album « O fio » ce qui signifie : le fil. Dans ce dernier opus, QUANDO ? a tissé sa toile, mais toujours aux couleurs du Brésil : de la saudade, de la poésie, des chansons d’hier et d’aujourd’hui… Inspiré par la richesse de la culture musicale du Brésil, le groupe nous offre un regard vivant et actuel sur cette musique aux racines africaines, qui transparaissent à travers la rythmique et les textes. Une couleur bien à eux, teintée d’émotions et à l’énergie débordante : aux rythmes endiablés de la samba, la bossa nova, du funk et de la soul ! Bem Vindo ! Bienvenue au pays de QUANDO ? Tantôt le groupe rend hommage aux plus grands : Elis Regina, Joao Bosco, Djavan, Gilberto Gil,… Tantôt il nous raconte un Brésil à sa façon. Que la musique commence ! Que les âmes et les corps se laissent porter ! Tissons la toile vers les étoiles ! Sans rides et sans paillettes ! Au bon plaisir de faire la fête ! 4


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II ) Les musiques brésiliennes La naissance d’une musique spécifiquement brésilienne est liée à l’histoire de son métissage. Elle apparaît d’abord comme une aventure collective, dont la dimension politique et sociale s’impose comme une clef de lecture indispensable. La musique populaire brésilienne naît de la rencontre des traditions amérindienne, européenne (essentiellement portugaise) et africaine. Trois civilisations, trois univers sonores mais surtout des hommes (indiens, colons ou esclaves) dont l’histoire croisée est à l’origine des rythmes du Brésil. La musique brésilienne est d’une grande richesse et diversité, chaque région possède une tradition et une culture musicale qui lui est propre. La radio, le cinéma et la télévision, le carnaval, les fêtes à caractère religieux, les marchés.… constituent autant de modes de diffusion d’une musique qui devient dès lors strictement brésilienne, non plus nordestine ou carioca (habitant de Rio de Janeiro). Outre Heitor Villa-Lobos, de nombreux brésiliens font partie des grands noms de la musique du XXème siècle, comme Antonio Carlos Jobim, Joao Gilberto, Baden Powell, Vinicius de Moraes, ou encore Gilberto Gil.

1) Les différents courants de la musique traditionnelle  L'Aboio est un chant en rythme libre, développé par les vaqueiros. Les vachers se déplacent le long de la côte du Nordeste du Brésil, c'est pourquoi l'on retrouve ce genre dans de nombreuses régions, de Bahia au Maranhão. Les techniques vocales utilisées, voix rauque, criée, longues tenues, imitent les cris du bétail. L'aboio a inspiré de nombreuses compositions et chansons, y compris de Caetano Veloso, Gilberto Gil, Luiz Gonzada, sans parler du répertoire populaire.  Le Choro est une musique instrumentale née à la fin du XIXème siècle dans la classe moyenne et métisse de Rio de Janeiro. Très populaire, il devient un genre à part entière au début du XXème siècle. Il se caractérise par une formule rythmique proche du tresillo cubain et la part essentielle accordée à l’improvisation. Le cavaquinho (petite guitare à 4 cordes), le pandeiro (instrument de percussion) et la guitare à 7 cordes font partie de l'instrumentation du choro. Les musiciens se nomment Benedito La Cerda, Pixinhuinta, Joaquim Callado, Ernesto Nazareth, Rafael Rabello...

Le pandeiro

Le cavaquinho

 La Samba est née au début du XXème siècle sous la forme de couplets et refrains accompagnés par les battements de mains et les ensembles de percussion (batuque) qui constituaient alors l'essentiel des musiques de divertissement et de danse des classes populaires et afro-brésiliennes. Elle arrive à Rio à cette époque avec les immigrants provenant de l'état de Bahia. Le terme vient probablement du quimbundo, dialecte afrobahianais d'origine bantoue. La base rythmique est assurée par une batterie de percussions, la partie mélodique par des instruments à cordes et des chanteurs. La samba est un terme générique qui regroupe de multiples genres musicaux dont la samba Batucada (musique jouée pour les parades et carnavals), la samba de breque (qui comporte des passages parlés), cançao (ballade), gafiera (instrumentale)... 6


Les instruments de la samba sont : la viola (guitare à 5 cordes ou plus), le pandeiro (tambourin), le cuica (petit tambour), le cavaquinho, le reco-reco (instrument de percussion en bambou ou métal qu'on frotte avec une baguette), le surdo (le plus gros tambour de la samba qui marque le tempo), le tamborim (petit tambourin qui se joue avec une baguette).

Le reco – reco

Le surdo

 Le Baião constitue un grand courant de la musique populaire brésilienne. De ce rythme naîtra l’ensemble des musiques traditionnelles rurales du Nordeste, terre de la faim, des grands seigneurs et des caboclos (métis de blancs et d’Indiens). La musique y rythme la vie des hommes, elle anime les bals, accompagne le travail, égaye les marchés quand les repentistas, héritiers des troubadours du Moyen-Âge, improvisent des récits historiques au son de la viola. Longtemps ignorées du reste du pays, ces musiques parviennent sur le devant de la scène brésilienne dans les années 1940 grâce à Luiz Gonzaga.  Cantoria ce sont des joutes poético-musicales exécutées par les repentistas.  La Capoeira est une musique rituelle (d'origine africaine, Angola et Zaïre), une sorte de danse martiale interprétée par les populations d’origine africaine de Bahia. Le berimbau (arc musical) est le symbole de la capoeira. Les musiciens, les combattants (capoeiristes) et les spectateurs se placent autour d’un cercle.

Le berimbau

 Le Forró est le style le plus populaire du Nordeste brésilien. C'est une musique simple et dansante. Dans sa forme traditionnelle, le Forró se joue avec un accordéon, un triangle et une percussion. Dans sa forme plus moderne, il utilise toujours l’accordéon, mais avec guitares, basse, batterie et clavier. Le Forró doit sa naissance au métissage des européens, des chants indiens et des rythmes africains. Les textes parlent de la vie de tous les jours, du travail, d’amour.  La Bossa nova « fille de la samba » vient des quartiers chics de Rio et elle fréquente les clubs de jazz. Dans les années 1940 les musiques brésiliennes se font connaître aux EtatsUnis. Des artistes brésiliens sont invités à se produire sur la scène nord-américaine. Ary Barroso compose dans les studios Walt Disney la musique des dessins animés tandis que la chanteuse Carmen Miranda tourne à Hollywood de nombreux films musicaux. La découverte de la bossa nova par les jazzmen nord-américains au début des années 1960 rompt avec l’image hollywoodienne de la musique brésilienne en proposant une esthétique feutrée, intimiste et résolument moderne.

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C'est ainsi que Stan Getz, Gerry Mulligan inscrivent la bossa nova à leur répertoire. L’essor de la bossa nova est indissociable de la présidence de Juscelino Kubitschek (1956-1960). Le style musical défendu par Tom Jobim, João Gilberto et Vinicius de Moraes répond à la vague d’espoir qui soulève alors le Brésil.

Tom Jobim

João Gilberto

Vinicius de Moraes

2) La MPB (Musica Popular Brasileira, ou Musique Populaire Brésilienne) La musique brésilienne non classée dans les genres suivants : bossa nova, forro, samba, rock, rap, l'électronique...est dite MPB. En général un groupe de MPB interprète des chansons de compositeurs populaires, et il est accompagné par un chanteur ou une chanteuse de renom à la voix puissante accompagné(e) de plusieurs musiciens. La MPB est née dans les années 1960 d'une tentative de revivifier les styles brésiliens traditionnels. On considère qu'elle est née en 1965 au cours d'un show diffusé dans tout le pays, le Festival de Musica Popular Brasileira. Elis Regina y interpréta une chanson «Arrastao», composée par Vinicius de Moraes et Edu Lobo. Cette chanson remporta un tel succès qu'elle contribua à populariser le genre, et de nombreux artistes suivirent le phénomène.

Elis Regina

L’émergence de la MPB Entre 1960 et 1964, sous les présidences de Joao Goulart et de Janio Quadros, alors que les droits des travailleurs ruraux sont développés, les étudiants se politisent. Par peur d’une ouverture vers le communisme, les militaires prennent le pouvoir par un coup d’état le 1er avril 1964. La dictature militaire durera jusqu’en 1985. Les activistes étudiants de gauche sont traqués, les syndicats de travailleurs ruraux du Nordeste brisés. La répression s’étend à tous les opposants qui subissent arrestations, persécutions et torture. Le pouvoir favorise surtout les classes moyennes et bourgeoises. La télévision occupe une place de plus en plus prépondérante. Dans le milieu musical, les bossa-novistes les plus politisés se sentent concernés par les thèmes défendus par la gauche, avec des textes de chansons engagés face au totalitarisme. C’est l’avènement de la MPB.

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Le tropicalisme Gilberto Gil et Caetano Veloso inventent une musique psychédélique qui mixe rock et musique traditionnelle brésilienne : le tropicalisme. « Je mélange le chewing-gum avec les bananes », déclara Gilberto Gil. Le coup d’État de 1964 instaure un régime autoritaire au Brésil : les opposants politiques sont poursuivis et la censure est à l’ordre du jour. Dans un premier temps, la musique populaire semble y échapper. Elle devient une prise de parole en faveur de la démocratie lors de festivals de la chanson organisés par les chaînes de télévision. Les premières années de la dictature sont paradoxalement une époque d’innovation musicale. Tout en conservant ses racines, la Musique Populaire Brésilienne s’ouvre aux horizons pop et rock. En 1968 naît l'œuvre originelle du Tropicalisme, le disque-manifeste collectif : Tropicália ou Panis et Circencis. Dans le même temps, Caetano enregistre Tropicalia, l'autre disque fondateur du Tropicalisme. Un chef d'œuvre de sensualité.

Le tropicalisme de Caetano Veloso, Gilberto Gil, Gal Costa et Tom Zé prône une certaine esthétique de la citation ; l’heure est à l’exubérance, signe de résistance et de liberté. Le mouvement se brise en décembre 1968, lorsque les militaires imposent le 5ème acte institutionnel qui suspend les droits civiques et renforce le pouvoir du général-président. Caetano Veloso et Gilberto Gil sont emprisonnés puis contraints à l’exil, alors que Chico Buarque mène le combat du verbe contre les censeurs. L’année 1984 marque la fin de la dictature. Le combat reprend pour que le retour à la démocratie se fasse à travers des élections directes. Et à nouveau, les musiciens s’engagent. Chico Buarque, Martinho da Vila, Fagner, João Bosco... mettent leur voix, leurs chansons, leur notoriété au service de cette cause. Gilberto Gil sera ministre de la Culture sous le gouvernement Lula da Silva de 2003 à 2008.

Caetano Veloso et Gilberto Gil

Tom Ze

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III) La nouvelle scène musicale brésilienne 1) Sélection d’artistes des années 2000 CEU

Céu est née Maria do Céu Whitaker Poças, elle a délesté son nom pour ne garder que Céu, qui veut dire « le ciel ». En seulement deux disques, elle a trouvé sa place dans les charts brésiliens et américains… en même temps que dans le cœur des critiques les plus difficiles. Son père est un compositeur, arrangeur et musicologue et c'est grâce à lui qu'elle découvre les compositeurs de musique classique brésiliens, en particulier Heitor Villa-Lobos, Ernesto Nazaré et Orlando Silva. Ses chansons révèlent ses nombreuses influences, qui comprennent la samba, la valse, le choro, la soul, le rhythm and blues, le hip hop, l'afrobeat et l'electrojazz. « Je ne réfléchis pas en termes de style, je réfléchis en terme de son » dit-elle. Céu est une chanteuse bien dans sa voix et bien dans sa génération. Elle mélange avec bonheur les influences jamaïcaines et éthiopiennes aux sons électro et à cette subtilité rythmique typique du Brésil.

DA CRUZ

Da Cruz est une jeune chanteuse qui a commencé sa carrière dans des clubs assez obscurs de Campina et de Sao Paulo en chantant de la Bossa Nova et autre Musique Populaire Brésilienne. Les aléas de la vie l’ont ensuite conduite à Lisbonne, elle devient à cette époque, l’attraction musicale d’un pub irlandais au port de Lisbonne. C’est ici que Mariana Da Cruz (de son vrai nom) rencontre le producteur Suisse, Ane H. (Swamp Terrorists) alors à la recherche d’un chanteur pour débuter un nouveau projet. Ce dernier a instantanément été conquis par la voix de la jeune femme et très rapidement, il décide de retourner en Suisse travailler sur un album complet. Da Cruz mélange la musique brésilienne avec des styles de musique électro, latino, breakbeat, ou encore pop internationale. Et selon l’artiste elle-même : « Au final, on fait de la pop… de l’électro-acoustique avec une soul brésilienne et un rythme aussi précis qu’un rouage d’horloge suisse. Et si vous écoutez bien, vous entendez même quelques clochettes suisses à l’arrière-plan ».

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LENINE

Figure de chantre de la Musique Populaire Brésilienne depuis 1982, il enregistre son premier opus, « Baque Solto », qui provoque un séisme régional mais aussi international puisqu'il est amené à faire plusieurs tournées françaises et japonaises. Peter Gabriel lui ouvre son studio pour l'enregistrement de son deuxième album, « Falange Canibal ». En 2004, Lenine remplit l'auditorium de la Cité de la Musique, et de ce concert naissent un DVD et un CD, tous deux intitulés « Lenine InCité », désormais illustres. Cet artiste insatiable se nourrit, au rythme de ses voyages, de sonorités et d'influences musicales bigarrées. De ce travail naît « Acustico », nouvel avatar musical qui reprend un répertoire traditionnel et populaire accompagné d'une section de cuivres importante et spectaculaire. Lenine continue de renouveler ses influences avec le très éclectique « Labiata » (2008), pour s'affirmer comme un virtuose de la musique du Brésil et d'ailleurs.

LUCAS SANTTANA

Chanteur, compositeur, producteur… Homme aux multiples facettes, la révélation Lucas Santtana s'inscrit dans la lignée des génies brésiliens tels que Caetano Veloso, Seu Jorge ou Lenine. Sa créativité, sa dynamique et sa soif d'expérimentation l'ont propulsé sur les scènes de la planète entière et amené à jouer pour les amoureux de musique novatrice, sincère et authentique. Son talent lui permet de se réapproprier et de transmettre, avec une configuration de scène pourtant minimaliste, le riche héritage musical de son pays et de ses racines. Son quatrième album, « Sem Nostalgia », est le premier à paraître de ce côté de l'Atlantique. Il est le premier artiste signé sur le label londonien Mais Um Discos, qui s'est fixé pour but de publier des artistes brésiliens qui fusionnent les styles, méprisent les genres et irritent les puristes. Utilisant les techniques modernes, chantant parfois en anglais, il redonne un nouveau souffle au traditionnel voz e violao (voix-guitare), hérité de João Gilberto.

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TULIPA RUIZ

Chanteuse, compositeur, un peu dessinatrice, Tulipa se destinait pourtant au monde merveilleux de la communication, qu’elle étudia à l’Université de São Paulo après avoir vécu 13 ans dans la capitale pauliste, puis quelques années dans le Minas Gerais. Sur le campus, elle se lie avec de nombreux musiciens, chante avec des groupes, mais à sa sortie elle entre tout de même dans une agence de com. Jusqu’à un petit concert amateur au Pochete Set où elle est remarquée par Ronaldo Evangelista, un journaliste spécialisé qui la pousse à se produire en solo. Elle se met à écrire des chansons que son frère Gustavo, lui-même guitariste, enregistre sur home studio, et publie sur MySpace… Tulipa Ruiz fait partie de cette nouvelle vague de chanteuses paulistes qui ont rénové la MPB. Avec sa voix claire qu’elle manie avec brio, elle interprète des compositions personnelles d’une grande originalité.

SILVERIO PESSOA

Dans les années 90, c’était le leader du groupe brésilien Cascabulho. Il les quitte en 2000 et part seul explorer les rythmes de chez lui : le Nordeste brésilien. Son truc à lui, c’est de revisiter les classiques comme Jackson do Pandeiro et Jacinto Silva, et de réinventer les rythmes forró, coco… dans un style urban pop - voire hip hop - qui n’appartient qu’à lui. Né au cœur du Pernambouc, là où le forró rythme la vie des habitants, Silvério Pessoa a passé son enfance et son adolescence parmi les coupeurs de canne partageant leur joie comme leurs peines au son des trios d’accordéons, de zabumba et de triangle. C’est dire si il connaît son peuple et la culture qui le porte. Le travail artistique de Silvério Pessoa s’accompagne d’un engagement politique fort. Aux côtés des coupeurs de canne et des Paysans Sans Terre, il défend la diversité d’une culture, qui comme beaucoup d’autres, est destinée à disparaître sous les à-coups répétés de la globalisation.

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SEU JORGE

Seu Jorge, de son vrai nom Jorge Mário da Silva, est né dans les quartiers pauvres de Rio De Janeiro. Livré à lui même, il apprend seul à jouer de la guitare et se passionne pour le théâtre. Son premier groupe Farofa Carioca au début des années 90 rencontre un bon succès dans la jeunesse brésilienne et lance sa carrière. En 2001, il enregistre son premier album solo « Samba Esporte Fino ». Le succès n'est pas immédiat, mais Seu Jorge joue l'année suivante dans le film « La Cité De Dieu » qui lui apporte la reconnaissance du public. En 2004, avec son album « Cru », il s'attaque au marché européen sans pour autant délaisser son pays d'origine où il est devenu une star nationale. Depuis, il est considéré comme le renouveau du son samba-pop brésilien. Il enregistre en 2005 un album live avec la chanteuse Ana Carolina « Ana & Jorge ». En 2007 sort l’album « América Brasil », entre deux enregistrements de ses concerts toujours mythiques au festival de Montreux …

BEBEL GILBERTO

Bebel Gilberto est la fille de João Gilberto et de Miucha, chanteuse et sœur de Chico Buarque… Autant dire qu’elle a été bercée très tôt par ce qui se fait de mieux en matière de musique brésilienne. Dès ses plus jeunes années, elle apprend à poser sa voix puis monte sur scène. Il faut attendre l'année 1986 pour que Bebel sorte un premier album, aidée par son ami Cazuza, compositeur rock. Un succès relatif qui ne dépasse pas les frontières du Brésil. En 2001, « Tanto Tempo » voit enfin le jour. Un album où les sonorités électro viennent se mêler à une douce bossa sans en trahir l'esprit. En 2004, sort un album à son nom, suivi de nombreuses nominations : BBC World Music, Grammy Award, etc. Son statut d'icône de la bossa électro pop se confirme. Son troisième opus « Momento », sort en 2007. Son dernier album « All in One » a été nominé dans la catégorie « Meilleur album international de musique contemporaine » en 2009.

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CIBELLE

Cibelle (Cibelle Cavalli Bastos, née en 1978 à São Paulo), est une artiste d'origine brésilienne. Elle fait paraître un premier album portant son nom en 2003, qui la place comme l'une des jeunes artistes les plus imaginatives issues du Brésil. Son mélange de musique brésilienne teintée de rock, folk et électro séduit le public européen. La chanteuse installée à Londres se révèle très active dans le milieu artistique et expose régulièrement ses oeuvres multimédia (collages, animations vidéo, performances live). Sur le plan musical, Cibelle poursuit avec son deuxième album « The Shine of Dried Electric Leaves » (2006) dont elle compose la majorité des titres, outre ses reprises de Caetono Veloso, Antonio Carlos Jobim ou Tom Waits. Très impliquée dans la scène artistique à travers ses participations à différents collectifs, Cibelle espace ses apparitions musicales. Ses EP (albums courts) « Green Grass » (un million de vues sur YouTube) et « White Hair » sont suivis en 2010 de l'exotique « Las Vênus Resort Palace Hotel ».

CRIOLO

Criolo est issu d'une famille nordestine originaire de Grajaú, à la périphérie de São Paulo. Après vingt ans dans le rap underground, il s'est ouvert à d'autres styles musicaux (samba, afrobeat, reggae) mais toujours en gardant l'esprit hip hop. La carrière de Criolo a littéralement explosé avec le lancement (en téléchargement gratuit) de son deuxième album « Nó na Orelha ». Depuis, Criolo arpente les scènes brésiliennes et remplit les salles. Admiré des plus grands ( Chico Buarque, Caetano Veloso), Criolo vient de remporter coup sur coup à peu près tout ce qui se fait au Brésil en matière de récompenses. Meilleur album pop-rock-hip hop, meilleur chanteur, révélation de l’année : Criolo a fait carton plein aux « Victoires de la Musique » brésiliennes.

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IV) Compact-discs et vidéos disponibles à l’espace musique 1) Les musiques populaires brésiliennes A Arte de Elis Regina par Elis Regina (1988) The Birth of bossa avec Antonio Carlos Jobim, Vinicius Moraes, Joao Gilberto (2009) Bossa Nova avec Chico Buarque, Bebel Gilberto, Joao Gilberto, Baden Powell (2004) Choro 1906-1947 avec Ernesto Nazareth, Pixinguinha (1999) Nordeste Brasil : musique populaire du Brésil (1990) Orfeu (bande originale du film) avec Caetano Veloso, Vinicius Moraes, Antonio Carlos Jobim (1999) Songbook 3 avec Gilberto Gil, Caetano Veloso, Paulinho Da Viola, Moraes Moreira (1992)

2) Artistes brésiliens des années 2000 : - CD

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Oi ! a nova musica brasileira ! : compilation de musique brésilienne actuelle (2010) Quelle bonne idée que cette compilation de musique brésilienne contemporaine ! Grâce à elle vous allez découvrir une variété de styles musicaux « made in Brésil » qui méritent d’être connus tout autant que la bossa ou la samba. Vous écouterez du manguebeat, du punk forró, du tropicalia, du carimbo… Bref un voyage musical très plaisant et très varié ! Prenez le temps d’écouter ces nouveaux musiciens !

Bebel Gilberto : Bebel Gilberto (2004)

Céu : Caravana sereia bloom (2011) Après un important travail de relecture de la samba originelle (qui lui a valu une reconnaissance internationale), Céu explore cette fois une multitude de sonorités issues du Nordeste du Brésil : la cumbia, la lambada, le carimbo mais aussi le ska. Ce « road trip » musical vous transportera dans des ambiances délicieusement rétros et modernes à la fois. Embarquez sans hésiter pour ce voyage à travers le Brésil ! Dépaysement garanti !

Cibelle : Cibelle (2003)

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Criolo : No na orelha (2012) Connu dans le milieu du hip-hop brésilien, Criolo est LA révélation musique 2012 dans son pays avec « Nó na Orelha ». Cet album d’une incroyable variété de styles nous emmène tout d’abord vers la Colombie avec un son afrobeat très dansant. On entend ensuite du hip-hop, du fado portugais, du reggae, du funk, de la samba… Après avoir écouté tout ça, un voyage au Brésil nous semble indispensable ! Un régal ! Da Cruz : Corpo elétrico (2009) Lénine : O dia em que faremos contato (1999) Lucas Santtana : Sem nostalgia (2011) Lucas Santtana redonne un nouveau souffle au traditionnel voz e violao (voixguitare), hérité de João Gilberto. Il a d’ailleurs signé sur le label londonien « Mais Um Discos », qui œuvre pour la mise en valeur d’artistes hors normes. Dans cet album il mélange les genres, fusionne les styles et crée un univers bien à lui ! On écoute l'album de bout en bout sans se lasser ! Maria Gadu : Maria Gadu (2009) Cette jeune brésilienne de 25 ans est épatante. Elle nous promène de la MPB au reggae, du blues au rock. Accompagnée par une guitare fluide, la voix fraîche et caressante a un charme indéniable. La chanteuse reprend « Ne me quitte pas » de Jacques Brel dans une version dépourvue de tristesse et pleine de sensibilité. Elle souhaite visiblement partager avec nous son plaisir et ses émotions. Et ça marche ! Seu Jorge : Cru (2004) Silverio Pessoa : Bate o manca (2003) Tulipa Ruiz : Efêmera (2011) ''Efêmera'' est le 1er album de Tulipa, jeune chanteuse issue de la nouvelle scène brésilienne. Tulipa retient l'attention par son phrasé limpide, sa spontanéité, la façon dont elle met son âme musicale fièrement à nu.

- DVD Antonio Carlos Jobim, Vinicius de Moraes, Toquinho et Miucha : An intimate performance (2011) Caetano Veloso : Cê, multishow ao vivo le 12 juin 2007 (enregistrement public à Rio de Janeiro) Maria Bethânia : Musica é perfume (2005) Ce film est une invitation à découvrir l'univers de Maria Bethânia, la célèbre chanteuse brésilienne. D’abord muse de la contre-culture, puis reine des ballades romantiques, Maria Bethânia se raconte elle-même et retrace son parcours musical en écho avec l'évolution de la société brésilienne et de sa musique.

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V) Sources documentaires  Berçeuse électrique, blog des musiques du monde Berceuse.électrique.over-blog.com  Mondomix www.mondomix.com  Afro-Sambas : Au cœur des musiques du Brésil www.afro-sambas.fr  Pour découvrir la nouvelle scène musicale brésilienne www.amusicoteca.com.br  Wikipedia fr.wikipedia.org

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