Jean Jacques Milteau et l'harmonica blues

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JEAN-JACQUES MILTEAU

& l’harmonica blues Espace musique Médiathèque Simone de Beauvoir Décembre 2006


Jean-Jacques Milteau est né à Paris, près de la Porte d'Italie dans une famille modeste. Il découvre l'harmonica dans les années 1960 en écoutant des artistes de la mouvance folk et rock (Bob Dylan, les Rolling Stones...). L'instrument convient au voyageur et à l'autodidacte. Jean-Jacques Milteau et l’Amérique Un voyage aux Etats-Unis lui permet de se confronter au blues américain. Il se lance alors vraiment dans sa carrière musicale. Quand, en 1970, je suis arrivé aux Etats-Unis pour la première fois, c’était très émouvant. J'avais une double image de l'Amérique. D'abord celle du baby-boomer, étant né en 1950, j'avais un a priori plutôt favorable. Et puis, à l’adolescence , j’ai découvert un monde insoupçonné, celui du blues. Grâce à des artistes comme Bob Dylan, qui mentionnaient leurs sources, j’ai pu trouver des disques de référence dont j’ai dévoré la musique et les notes de pochette... Ce que j'ai vu, c'est un pays très vivant, très excessif, dans le bon et dans le mauvais sens du terme. Le blues aujourd'hui aux Etats-Unis pour Jean-Jacques Milteau : Il y a le monde des bluesmen classiques. Il a ses vedettes comme Little Milton, celui des bluesmen rock qui se situent dans la lignée des Fabulous Thunderbirds et Stevie Ray Vaughan. On les trouve du côté d'Austin, au Texas. Et oui, j'ai l'impression qu’une autre scène est en train de naître. Elle réunit des musiciens, nouveaux, comme Mighty Mo Rodgers, ou anciens comme Taj Mahal.


Jean-Jacques Milteau, artiste sideman et soliste Il obtient une première reconnaissance comme instrumentiste, accompagnateur, jouant avec Yves Montand, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier, Barbara, Charles Aznavour. Il assure les premières parties de Michel Jonasz et Eddy Mitchell. Sa virtuosité lui permet ainsi d'aborder des styles différents, allant du blues au jazz comme Stevie Wonder à ses débuts, en passant par le musette (Albert Raisner), et d'autres formes de musiques populaires. Initié à la musique par le blues, il intègre à la sienne des influences colorées, souvenirs de voyages réels ou imaginés, des pubs d'Irlande aux fais-dodo de Louisiane, de la savane Zoulou au cinéma de quartier, de Juarez à Saint-Ouen... Il joue et parle avec humour et entousiasme de l'instrument le plus quotidien, le plus intime, le plus populaire : l'harmonica. En 1989, il sort son premier album solo « Blues harp », avec des compositions personnelles, puis en 1990 « Explorer » accompagné de Jean-Yves D’Angelo aux claviers, Manu Katché aux percussions et de la chanteuse Carole Fredericks.

Depuis 1989, il mène avec succès sa carrière personnelle, enchaînant de nombreuses tournées, accompagné de Manu Galvin à la guitare. Il écrit également des méthodes d'apprentissage de l'harmonica, dont « 10 thèmes de blues pour harmonica diatonique » (partition disponible à l'Espace musique).

En 1993 il enregistre un album « Live ». Cette même année, on peut également citer le compact-disc destiné aux enfants « Léo découvre le blues » paru aux éditions du Chant du Monde où il apparaît aux côtés de Manu Galvin et Richard Bohringer .


Son C-D « Routes » paraît en 1995, suivi de « Bastille blues » en 1999.

En 2001, Jean-Jacques Miteau enregistre "Memphis », salué unanimement par la presse musicale. Sur ce disque, il a le plaisir de collaborer avec des musiciens du blues américain comme Mighty Mo Rodgers ou Little Milton. « Memphis » est aussi une collection de titres qui donne la parole, et le souffle, à Sonny Boy Williamson et James Cotton, deux figures majeures de l'harmonica blues. Il recevra d'ailleurs en 2003 une Victoire de la musique récompensant le meilleur album blues de l'année. C'est là que se sont matérialisées les musiques que j’aime : le blues, le rock , la soul et on y joue aussi de la country et un peu de jazz. Memphis est un carrefour où se sont rencontrées toutes ces musiques. Nous avons travaillé au studio Royal où ont enregistré pas mal de soulmen, comme Al Green.

Jean-Jacques Milteau a aussi tourné avec le musicien de blues Mighty Mo Rodgers. Le blues m'a donné envie de faire de la musique et c’est l’idiome sur lequel je m'appuie pour exprimer des choses personnelles. Mais je ne me considère pas comme un bluesman, je ne me suis jamais raconté que je faisais du blues. Je suis atypique.


Jean-Jacques Milteau, les voyages, les rencontres : Jean-Jacques Milteau nous souffle l’influence de ses voyages, de la Chine à l’Afrique du Sud en passant par l’Irlande et la Louisiane, les mains dans ses poches pleines d’harmonicas comme autant de cartes postales. Quand on est musicien, on ne reste jamais très longtemps sur place. On collectionne des instantanés comme si la mémoire se transformait en un album photo. En 2002, Le Grand Prix Jazz de la Sacem vient récompenser la carrière et le parcours professionnel de l’artiste. Toujours aux Etats-Unis, il enregistre en 2003 " Blue 3rd " en compagnie de Gil Scott-Heron et Terry Callier.

Son neuvième album « Fragile » paru en 2005 prend un chemin différent aux tonalité plus soul-folk, et va chercher des harmonies et des mélodies plus retenues, pour signifier une époque qui avance sur un fil toujours prêt à se rompre. Après « Memphis » où il conviait les virtuoses de la Mecque du blues, Milteau revient avec deux chanteuses américaines, Demi Evans et Michelle Shocked "affectueusement" invitées sur « Fragile ». Un album somptueux qui génère l'imaginaire, le rêve, les voyages aux sources même du blues, et la poésie à fleur de peau. Un univers feutré, doux/amer, parfois mélancolique

Son nouveau compact-disc « Bon temps rouler » vient de sortir aux éditions Harmonia Mundi. Il a tourné avec la chanteuse de blues Demi Evans au Festival de la Côte d'Opale en novembre 2006. Il se produit, toujours avec elle, samedi 2 décembre à Romans à la salle Jean Vilar accompagné de Manu Galvin et de Demi Evans. L'harmonica est un objet à rêver, c'est l'instrument du voyageur, de l'errant... Il génère un imaginaire qui va bien au-delà des possibilités qu'on lui prête.


COMPACT-DISCS DE JEAN-JACQUES MILTEAU DISPONIBLES A L'ESPACE MUSIQUE Blues harp (Chant du monde, 1989) Explorer (Saphir, 1990) Live (Saphir, 1993) Routes (Quelques notes, 1995) Bastille blues (Wagram music, 1999) Memphis (Universal, 2001) Blue 3rd (Universal, 2003) Fragile (Universal, 2005) Bon temps rouler (Harmonia Mundi, 2006) Pour les réserver Artistes avec lesquelles Jean-Jacques Milteau a joué Demi Evans : Why do you run (Iris musique productions, 2006) Michelle Shocked : Captain swing (Phonogram, 1989) Kind hearted woman (BMG, 1996)

Au Secteur jeunesse : Léo découvre le blues (éditions du Chant du Monde, 1997)


HARMONICA BLUES Les premiers harmonicistes s’expriment dans le cadre des spectacles populaires itinérants. Les instruments à cordes (violon et banjo) dominent les premiers orchestres de blues qui jouent dans les pique-niques, les marchés, les bals. Mais les bluesmen préfèreront vite la guitare au banjo. Et un autre instrument commence à sortir du rang : l’harmonica. La formation basique des groupes de blues (harmonica, guitare, basse, batterie) prend forme. Grâce à quelques génies tels que Aleck Rice Miller également connu sous le nom de Sonny Boy Williamson (1899-1965), Sonny Terry (1911-1986), Little Walter (1930-1968) qui sauront en tirer des effets étonnants, cet instrument rudimentaire s’impose : de simple instrument d’accompagnement il devient en fait une pièce maîtresse du blues. De l’après-guerre aux années 60, l’électrification révolutionne le blues. L’harmonica est alors fixé sur un micro, libérant ainsi plus de puissance et de profondeur jusqu’à presque mimer le son du saxophone.

Nés en pleine révolution industrielle , aux confins d’un lourd passé rural et d’un obscur avenir urbain, complices dans leur apparente simplicité, le Blues et l’harmonica gémissent et jubilent de concert jusqu’à nos jours. Le « pocket piano » est arrivé aux Etats-Unis au moment même où le Blues naissait. (…) Entre l’harmonica originaire d’Europe centrale et le Blues aux racines africaines, la sauce a pris dans le creuset américain. Le « mouth organ » ou « french harp » ne va pas tarder à devenir le « Mississippi saxophone » J.-J. Milteau



COMPACT-DISCS DISPONIBLES A L’ESPACE MUSIQUE Anthologie Harmonica blues 1927-1941 : anthologie (Frémeaux et associés, 1995)

Harmonica Carey Bell : Deep Brown (Warner, 1995) John Cephas : Homemade (Alligator, 1999) David Herzhaft : Herzhaft special (Blues n’Trad, 2000) Little Walter : Boss blues harmonica (Charly records, 1988) Toots Thielemans : Footprints (Phonogram, 1990) Toots Thielemans : For my lady (Emarcy, 1991) Sonny Boy Williamson : The Best of Sonny Boy Williamson (Vogue, 1986)

Harmonica et voix Benoit Blue Boy : Benoît Blue Boy en Amérique (Frémeaux et associés, 2001) James Cotton : Harp attack ! (Alligator, 1991) Big George Jackson : Big shot (Black & Tan, 2001) Buddy Moss : Buddy Moss : 1930-1941 (Travelin’man, 1990) Charlie Musselwhite : Sanctuary (Virgin, 2004) Robert Nighthawk : Prowling with the nighthawk (Document records, 2004)


Jimmy Reed : The Best of Jimmy Reed (Vogue, 1987) Sugar Blue : In your eyes (Inakustik, 1996) Sonny Terry : Pawnshop blues (Snapper music, 2004) Texaco (Jonathan Callet : voix et harmonica) : Dust my blues (Ville de Romans, 2005) Texaco (Jonathan Callet : voix et harmonica): Gazoline for the blues (Ville de Romans, 2004) Junior Wells : Better off with the blues (Telarc, 1993)

Harmonica, voix et guitare Slim Harpo : I’m a king bee (Flyright, 1976) Taj Mahal : The Best of Taj Mahal (Sony, 2000) Taj Mahal : Dancing the blues (BMG, 1993)

Sources bibliographiques Le Blues de Stéphane Koechlin (Hachette, 1996) Dictionnaire du jazz de Hugues Panassié et Madeleine Gautier (Albin Michel, 1987) Livret du C-D « Harmonica blues 1927-1941 : anthologie» : préface de J-J. Milteau Sites internet http://jjmilteau.free.fr/bio.htm www.rfi.fr/musiquefr/articles/075/article_16137.asp www.routard.com/mag_invite/id_inv/168/jean-jacques_milteau.htm http://jjmilteau.com


JJ MILTEAU & TERRY CALLIER

JJ MILTEAU & GIL SCOTT-HERON


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