L' OUD et LA MUSIQUE CLASSIQUE DE L'ORIENT
Khaled Benyahia En concert
Septembre 2008 Médiathèque Simone-de-Beauvoir
Dans le cadre de la journée consacrée à l'oud et à la musique classique de l'orient : •
A 17 h : à la médiathèque Simone de Beauvoir concert avec l'oudiste Khaled Benyahia (entrée libre)
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A 20 h : au Ciné-lumière documentaire «Le Blues de l'orient» (tarif réduit et thé à la menthe offert)
LE BLUES DE L'ORIENT réalisé par Florence Strauss (2006) Florence Strauss remonte aux sources de cet art, en suivant les traces de sa propre histoire. Le film rend hommage aux musiciens et poètes qui incarnent et perpétuent l'Orient fraternel. La réalisatrice nous invite à un voyage musical porteur de tolérance et d'humanité. La terre du Moyen-Orient, qui voit les hommes se déchirer depuis des siècles... La musique arabe classique, que se partagent juifs chrétiens et musulmans... Les mains des musiciens, jouant sur les instruments millénaires... Les voix des chanteurs si proches d'une langue à l'autre... Les pas des danseurs entre transe et extase...
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1) L’oud
p. 5 L’instrument Sélection de CD à l’espace musique
2) Khaled Benyahia
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Biographie
3) L’oud et le jazz
p. 11
Anouar Brahem Rabih Abou - Khalil 4) Sources documentaires
p. 13
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1 ) L’OUD
Symbole de la musique arabe savante ancienne et moderne, l’oud (luth oriental) est apparu sous différentes formes en Arabie, en Perse, en Chine. Il trouve son berceau en Babylonie et il est présent chez les Assyriens (peuple du nord de la Mésopotamie). Il apparaît en Égypte où on le retrouve dans la tombe d’Harmosis (1500 avant J.-C.) ; pendant la première civilisation pharaonienne, il est utilisé pour les cérémonies et pour les fêtes. Après que l’islam se fut implanté en Iran, l'instrument s'est propagé dans tout le MoyenOrient et le Maghreb, faisant de ces pays le berceau du luth oriental : l’oud. Plus tard, la ville de Médine (Arabie Saoudite) fut un lieu de rencontre de tous les musiciens et luthiers. L’oud y acquiert une réputation éminente, il est considéré comme le prince des instruments de la musique arabe. Grâce au oudiste Ziryab (décédé vers 852), l’instrument voyage jusqu'en Europe, transitant par l'Andalousie. Sous domination mauresque, celle-ci est devenue la capitale de la musique arabo-andalouse. C'est d’ailleurs un des instruments majeurs de cette musique. L'oud a pris définitivement sa forme actuelle au début du IXème siècle, (la chanson de Roland fut sans doute jouée sur un luth arabe). Son nom vient de l'arabe al-oud (le bois), transformé en Europe en laute, alaude, laud, liuto, luth.
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Le luth évolue durant la Renaissance et la période baroque. Il devient vraiment polyphonique grâce à l’ajout de frettes * en boyau, nouées autour du manche (le luth oriental classique est dépourvu de frettes). À la fin du XVIème siècle, une nouvelle forme de luth à 12 cordes apparaît en Italie servant plus à l'accompagnement qu'à la mélodie (théorbe, puis chitarrone). Jusqu’au XVIIIème siècle, le luth a sans cesse évolué par l’ajout de cordes graves. A l'inverse du luth ou de la guitare, on ne joue pas d'accord sur l’oud ; les notes ne sont pas jouées en même temps, mais dans une succession très rapide. Par ailleurs, de nombreux oudistes enlèvent les deux dernières cordes, les plus aiguës, afin de faciliter le jeu. Mounir Bachir a la particularité de mettre la corde grave en bas des autres. Instrument soliste par excellence, l'oud est aussi employé comme basse mélodique ou rythmique dans les ensembles instrumentaux, sauf quand il accompagne un chanteur. Chaque pays du monde arabe a une rythmique qui le caractérise, avec des nuances dans l’interprétation de maqamat *. C’est aussi un instrument très populaire qui se prête à tout le répertoire folklorique. * Frettes : Ce sont de petites barres généralement métalliques placées perpendiculaires aux cordes, subdivisant la touche en demi-tons. On les trouve sur le luth dit “tunisien” ( courant en Tunisie, en Libye et dans l’est algérien). * Maqamat ( maqam au singulier) : Ce sont des formules d’improvisations mélodiques qui se jouent selon des règles fondamentales de la musique arabe savante. Chaque maqam possède son propre contenu affectif, et son exécution a lieu dans une ambiance émotionnelle particulière.
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Sélection de CD à l'espace musique Al ol / Yaïr Dalal L'Art du oud : musique traditionnelle de l'Irak / Munir Bachir Caravanseraï / Istanbul Oreintal Ensemble Ces vagues que l'amour soulève / Thierry « Titi » Robin La Clef de Grenade : musique arabo-andalouse / Saïd Chraïbi Entre Nil et Gange : musique traditionnelle de l'Egypte et de l'Inde / Hussein El Masry Le Foundou de Bechar / Alla Ila hounak / Amine M'raihi Kanza / Adel Salameh Adel Salameh est considéré comme un des plus grands virtuoses contemporains du oud. Ses compositions sont basées sur la musique arabe qu’il teinte d’influences jazz, turques, méditerranéennes. Dans cet album il est accompagné de sa femme, la chanteuse algérienne Naziha Azzouz ainsi que d’un clarinettiste turc et d’un percussionniste marocain. Un moment de grande émotion. Majâz / Trio Joubran Le Trio Joubran, c'est la complicité de trois frères unis par une même passion pour la musique en général et pour le oud en particulier. Pour ce second album, les trois musiciens nous emmènent chez eux, en Palestine, dans un répertoire entre compositions personnelles et improvisations. Ils s’approprient la musique traditionnelle et lui donnent leur propre sonorité. Une musique captivante, chargée d'émotion.
Munir Bachir en concert à Paris : musique traditionnelle d’Irak / Munir Bachir Musique andalouse d’Alger / Nassima Nawah / Françoise Atlan ; Moneim Adwan Juive séfarade à la voix magique, Françoise Atlan a baigné dans un univers de musiques orientales. Moneim Oudwan, palestinien de Gaza, dompteur de luths à la voix chaude et profonde, a cristallisé les univers musicaux du Proche-Orient. Entre improvisations savantes, airs traditionnels, textes liturgiques et poèmes d'Espagne médiévale, le duo s'épanouit dans une parfaite connivence musicale.
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Nouba ghrib, andalou algérois / Nourredine Aliane Oriental voyage / Abaji Les Orients du luth (vol. 1 et vol. 3) : musique arabo-andalouse / Marc Loopuyt Le Paris Bagdad : musique traditionnelle d’Irak / Fawzi Al-Aiedy Raoui / Souad Massi ; Hamid Djouri Rhapsodie pour luth / Yousra Dhahbi Saïd Chraïbi : musique traditionnelle du Maroc : Maroc oud / Saïd Chraïbi Silan / Yaïr Dalal Songs for sad women / Rabih Abou – Khalil Compositeur et joueur d'oud, Rabih Abou Khalil est un musicien de jazz d'origine libanaise. Ses compositions s'entendent comme une mélopée aux confins de l'orient et de l'occident, du jazz et de la tradition musicale arabe, du présent et du passé. Dans ce quartet, on retrouve Michel Godard qui souffle ici dans un serpent (cor ancien), et un virtuose de duduk, Gevorg Dabagian. Un album hommage aux femmes libanaises.
Souffle d’Orient / André Msane Tamaas : musique traditionnelle de Palestine / Samir Joubran ; Wissam Joubran Taqasim / Marcel Khalife La Tradition du hejâz : musique traditionnelle d’Arabie Saoudite / Mohamed Aman Voyageur / Ilyès ; Lyad Haïmour Wameed / Kamilya Jubran ; Werner Hasler Kamliya Jubran a commencé par le répertoire arabe classique. Entre 1982 et 2002 , elle intègre le groupe Sabreen ; elle explore ensuite de nouveaux horizons.Wameedd est né de la rencontre entre 2 cultures : l'électronique et la musique du Moyen-Orient. La voix pure, les mots arabes et le oud de Kamilya Jubran, croisent les sons et les rythmes électro de Werner Hasler. Ils créent ainsi un univers musical harmonieux et envoûtant et nous invitent à un voyage passionnant. Wild serenade / Duoud Zahra / Alla 8
2 ) KHALED BENYAHIA
Né en 1963, Khaled Benyahia a fait des études musicales au Conservatoire de Tunis où il reçoit les enseignements des plus grands professeurs de luth oriental, dont Mohamed Saâda. En parallèle, il joue au sein d’El Fen-El-Arabi, une des rares formations instrumentales de l’époque. L’école des luthistes virtuoses de Tunis a été rendue célèbre en France par Anouar Brahem. C’est une sorte de succursale de l’Ecole de Bagdad dont l’initiateur est Munir Bachir. Outre la discipline d’exercices techniques que la tradition arabe ne connaissait pas, Munir Bachir a procédé à un collectage systématique des modes des régions d’Irak pour constituer un nouveau répertoire de oud. Luthiste… j’ai commencé au lycée, dans un club… mon père étant un mélomane averti. J’ai ensuite rejoint le Conservatoire et, mon baccalauréat en poche, j’ai continué en accumulant un certain nombre de distinctions : 1er prix du festival de musique pour les jeunes en 1985, 1er prix de musique arabe en 1987, 1er prix du festival de Mahdia en 1990. Sorti du Conservatoire de Tunis en 1987, il joue et écrit des musiques pour différents artistes libanais, marocains, tunisiens, avant de donner ses propres récitals en solo. Et de revenir comme professeur de luth au Conservatoire de Tunis en 1990. Cette année-là il est invité à jouer au sein de « Rachidia », le plus ancien groupe de musique traditionnelle tunisien : fondé en 1934 (et dirigé par Mohamed Saâda), Rachidia œuvre à la conservation et la valorisation de la musique arabo-andalouse. Choisi parmi les 5 meilleurs luthistes tunisiens, il compose et orchestre en 1992 la musique du film « La Reine de Djerba » réalisé par Jean-Paul Roux. Souhaitant alors approfondir ses recherches musicales, il s’installe à Lyon l’année suivante afin d’étudier l’harmonie au Conservatoire national de la région.
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En 1996, il participe à la compilation « Musiciens du Maghreb à Lyon » réalisée par le Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes, mettant à profit son séjour en France pour revisiter plus librement la tradition. Je cherche à perturber, à renouveler le style classique tout en restant fidèle à l’âme du oud. La musique classique arabe est l’expression des multiples influences que le Maghreb a connu durant les différentes périodes de son histoire. Mes compositions s’inspirent donc autant du malouf, une musique classique arabo-andalouse, que de divers autres maqams. Toutefois la musique bouge, elle évolue, elle fait des rencontres... J’avais envie de connaître d’autres formes musicales. C’est pourquoi je suis venu au conservatoire de Lyon afin de me familiariser avec la pratique musicale occidentale. Tombé quelque peu en désuétude avec l’arrivée des instruments amplifiés occidentaux, le oud revient en force sur la scène musicale au début des années 80, notamment par le biais des récitals solo. J’aime particulièrement la formule du récital en solo, car elle permet une grande part d’improvisation. Je travaille actuellement avec des musiciens d’origines très diverses, sur la mise en forme musicale d’une rencontre entre le Maghreb et l’Occident. (Entretien in « Lettre d’info Musiques traditionnelles) En 1998, il participe à la Biennale de la Danse de Lyon et donne un concert à l’Opéra avec Lofti Bouchnak. S’ensuit une carrière solo en concert, Khaled Benyahia jouant aussi bien des pièces du répertoire traditionnel que ses propres compositions. Tout ce travail alimente son 1er album « Wissal » en 2003. CD « Wissal » (cote FR RHO 021.1 TUN) Khaled Benyahia est d’origine tunisienne. Ce maître du oud, enseignant et compositeur, a donné de nombreux récitals avant d’être reconnu comme un spécialiste des musiques savantes. En 1992, il vient en France « pour découvrir les techniques d’harmonies et d’analyse ». En 2003, il sort son premier album « Wissal », où il alterne les improvisations longues (taqsims, où il excelle) et d’autres plus structurées, mesurées, mais toujours en virtuose. Tout en restant fidèle à la nature du maqam, j’aime m’amuser, ornementer, embellir mes compositions d’ambiances empruntées au soufisme, de teintes jazzy et de soudainetés personnelles. Dans mon phrasé, certains reconnaîtront l’esprit de grands maîtres égyptiens comme Mohamed Abdel Wahad. Je n’utilise en aucun cas les mélodies telles quelles mais en les réinterprétant suivant mes humeurs éphémères et mes émotions instantanées. Tout le CD relate mon va-et-vient entre Lyon et Tunis, le fait de vivre entre deux cultures… En 2004, il monte « Tesmine », une création inspirée par les rythmiques et l’esthétique du jazz contemporain avec le violoniste Bechir Selmi, et Lassad Hosni à la derbouka et au bendir. La même année, il se produit en duo avec la chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani en France, au Maroc et en Turquie). Il commence également à travailler avec le collectif de jazz « La Tribu Hérisson » à Lyon, dont le projet consiste à mélanger la musique arabo-andalouse et le jazz contemporain, et qui se matérialise par la sortie de l’album Plain Sud en 2007. 10
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L’ OUD ET LE JAZZ
Né en Perse il y a 1500 ans, l'oud a traversé les continents, rayonnant dans les émirats araboandalous, les palais impériaux d'Asie, les Cours d'Italie et de France. Mais au XVIIème siècle, remplacé par des instruments au son plus puissant, l'oud perd sa suprématie et tombe dans l'oubli. Depuis une quinzaine d'années, il resurgit et suscite l'engouement de musiciens de tous styles et de tous pays. On le trouve dans le rock et la chanson (chez Sting, Peter Gabriel, JJ Goldman, Serge Teyssot-Gay de Noir Désir, ou Robert Plant ex Led Zeppelin), le raï (Khaled) et la musique cubaine. Ses cordes résonnent sous les doigts du maître du flamenco Paco De Lucia ou sous la baguette de Jordi Savall... L'oud se retrouve aussi dans le jazz avec de talentueux solistes notamment Anouar Brahem et Rabih Abou – Khalil.
Anouar Brahem Anouar Brahem est né en 1957 à Tunis. A 10 ans il commence son initiation à la musique, et à l'oud, au Conservatoire de musique de Tunis avec le maître Ali Sriti. Celui-ci lui transmet l'art du «maqam» (système des modes de la musique savante arabe) et du «taqsim». Progressivement, il élargit son écoute à travers d'autres expressions musicales autour de la Méditerrannée, vers l'Iran et l'Inde... puis vers le jazz. Interrogé sur son inspiration, Anouar Brahem évoque l'image de «l'arbre qui, tout en s'élevant du sol et en élargissant son espace, continue à développer et approfondir ses racines». C'est ainsi qu'il a ouvert sa musique aux autres : Jan Garbarek, Richard Galliano, John Surnam, Dave Holland... Le «Voyage de Sahar» paru en 2006 (oud, piano, accordéon) est un magnifique hommage aux musiques qui ont fait vibrer cet instrument. CD disponibles à l'Espace Musique : Le pas du chat noir, 2002 Astrakan café, 2000 Thimar, 1998 Khomsa, 1995
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Rabih Abou - Khalil Rabih Abou - Khalil est né en 1957 à Beyrouth. Compositeur et joueur de oud ainsi que musicien de jazz, il a étudié la musique arabe et orientale à l'Académie des Arts de Beyrouth. En 1978, il part pour Munich où il étudie la flûte traversière. Cependant son instrument principal demeure l'oud dont il joue depuis l'âge de cinq ans. Geoff Dyer (journaliste et écrivain anglais) a écrit au sujet de Rabih Abou - Khalil « il n'expérimente pas, il cherche ». C'est une recherche mue par le rythme et nourrie de tradition. Ou plus exactement par plusieurs traditions : musique arabe, jazz, blues». Le fondement de son jeu est la tradition musicale arabe dont il fait un genre musical moderne grâce à ses improvisations qu'il place dans un contexte de jazz. Il travaille avec des musiciens qui mélangent les genres comme le Kronos Quartet, l'Ensemble Modern, les jazzmen Kenny Wheeler, Joachim Kühn ou Ellery Eskelin. Depuis le début des années 1990, il apparaît sur les scènes d'importants festivals de jazz dans le monde entier. En 2002, il a obtenu un prix en Allemagne pour l'ensemble de son oeuvre. Depuis 2003, il joue en formation avec Michel Godard (tuba), Gabriele Mirabassi (clarinette) et Jarrod Cagwin (batterie). C-D disponibles à l'espace musique : Songs for sad women, 2007 (voir p. 8 ) Journey to the centre of an egg, 2005 Morton's foot, 2003 Cactus of knowledge, 2001 Yara, 1998
The Sultan's picnic, 1994 Tarab, 1993 Al-Jadida, 1991 Bukra, 1989
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Sources documentaires
Les instruments de musique dans le monde de François-René Tranchefort (Seuil, 1980) Dictionnaire thématique des musiques du monde d’ Etienne Bours (Fayard, 2002)
Sites internet fr.wikipedia.org www.musicbis.com www.myspace.com/khaledbenyahia khaledbenyahia.music.free.fr www.anouarbrahem.com www.lexpress.fr www.lesdnj.com
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