Rôle des Grands Projets

Rôle des Grands Projets Plaidoyers pour des technologies alternatives et diversifiées

Pourquoi des projets de grande échelle ?

Dans la logique de cette économie de marché, dont le développement tarde, nous le croyons possible de poursuivre l’objectif de produire en masse pour satisfaire des besoins de masse : déjà 10.5 millions d’habitants à nourrir, éduquer, vêtir et loger… et par-dessus tout, dans le cœur duquel faire renaitre l’espoir du bien-être individuel et collectif.

Comment? Il faut s’industrialiser à divers échelons, nous convenons bien. En sus ou en parallèle aux idées et projets de développement à faible coût et sur échelle réduite (du type « Small is beautifull» ou «Small is possible », tel que décrit dans la littérature sur le succès des initiatives individuelles et communautaires dans les pays en développement, et même aux Etats-Unis ; (E. Friedrich Schumacher, 1962)), peut-on miser sur des projets d’envergure?

S’agissant des questions d’industrialisation dans un pays en développement comme le nôtre—un PMA de surcroit– se pose la question du niveau approprié de technologie pouvant nous permettre d’aborder, voir résoudre les problèmes : chômage de plus de 70%, revenu par tête dérisoire, faible niveau de vie, migration de la main d’oeuve rurale, développement excessif des espaces urbains, etc.

Quel en est l’intérêt ?

•Pour leur apport en emplois et salaires rémunérateurs : absorber une bonne partie de la main d’œuvre que les autres secteurs ne sont en mesure d’employer ; •Pour les profits et possibilités de réinvestissement, dans la mesure où le climat d’investissement se consolide sans cesse et se dynamise ; •Pour l’apprentissage et le transfert de savoir-faire, surtout si une politique de formation se développe en parallèle, favorisant la diffusion rapide des acquis ; •Pour répondre aux besoins de nos villes qui se développent à un rythme que les services publics ne suivent pas.

Un regard rapide sur (la technologie et) les besoins des secteurs dits porteurs L’agriculture : Faiblesse séculaire des techniques de production; désaffection; migration.

Besoin: une technologie intermédiaire qui répond mieux aux besoins et qui soient mieux adaptés aux modes de vie du milieu agricole haitien.

Et l’environnement : Lutter pour conserver et préserver l’équilibre écologique, c’est indispensable pour la survie et la croissance du secteur agricole. Il l’est aussi pour la pérennité des investissements en infrastructures économiques ; et pour garder vivace l’affection des populations vivant de la terre ; garder l’équilibre homme-espace ambiant, homme-espace vert.

La construction et le logement La politique compte et peut servir de soutien à redynamiser le secteur.

Le choix d’une technologie devrait aller en adéquation avec une logique de production domestique. Par exemple, le choix d’utiliser l’asphalte au lieu des adoquins pour construire certaines routes urbaines fait du tort à une industrie locale qui emploie des milliers de gens. La construction des bâtimebts publics?

Le tourisme : Des projets sont lancés. Des investissements de taille en cours de réalisation. Des programmes d’appui et d’encadrement sont en cours d’éxécution pour revigorer le secteur. Les résultats restent encore mitigés ; des efforts doivent se poursuivre pour fournir un environnement plus serein à son essor. Le coût et la qualité des services fournis à la clientèle laissent à désirer. Serait-il plus avantageux pour le secteur de promouvoir des technologies alternatives, moins coûteuses, et plus adaptées à la demande?

Le textile et l’assemblage : Employant actuellement quelques 30000 travailleurs, le secteur n’avance pas au rythme escompté. Il apporte pourtant une contribution appréciable, indéniable à l’économie.

Cependant, les grands espoirs miroités et évoqués dans les documents élaborés sur le relèvement et la reconstruction du pays après le séisme de janvier 2010, tardent à se matérialiser. Pourtant la technologie est simple et largement appropriée. Estce la dynamique Economique globale ou à cause de l’existence de freins structurels ?

La dynamique des grands projets L’accent sur les projets d’envergure, loin de négliger les autres efforts, vise à insuffler une dynamique d’oxygenation à l’économie. En quoi consiste une telle dynamique ?

A offrir des points du territoire, des zones où susciter et canaliser l’énergie des investisseurs nationaux et étrangers pour créer une ambiance économique de portée fabuleuse.

Accroitre l’intensité en capital et en énergie.

Amener la technologie au pays et appliquer une onde de choc : par effet de frottement, provoquer l’appropriation de nouvelles technologies et savoir-faire ; forcer les aptitudes à se développer par des méthodes intensives.

Les Exigences de Base •Un système d’éducation qui expose une proportion croissante des jeunes à l’éducation supérieure et au monde des idées; •Des politiques qui optimisent les actions des acteurs et investisseurs; •Le souci constant d’assurer la stabilité sociale et de maintenir un climat sécuritaire à tous les niveaux ; •Une administration qui débarasse des tracasseries et adopte une culture de services, qui mise sur le temps et la qualité.

•Une gouvernance économique qui projette et priorise le bien collectif et social comme motif essentiel du progrès ;

Les Contraintes Energie : En avons-nous la technologie appropriée ? Nous sommes encore tributaires et très dépendants de l’énergique thermique, qui coûte chère avec les prix sans cesse grimpants du pétrole sur le marché mondiale … et instables. Les subventions consenties par l’Etat, grèvent le budget national et sont insoutenables. La menace d’inflation et ses corollaires de pressions sociales et autres font frémir. Les sources d’énergie alternatives, non-renouvelables, requièrent des investissements initiaux exorbitants.

Politiques : sont-elles adéquates ? Sommes-nous conscients que des efforts concertés sont indispensables pour que la société grandisse ?

Que sans les changer rien ne pourra améliorer vers le développement rêver ? Ne faudrait-il pas bâtir ensemble un consensus, un complot pour le saut qualité du renouveau haitien ? Comment les adapter ?

Institutions : Des institutions stables, dans leur mode d’organisation et l’application effective des règles, qui fonctionnent régulièrement et fournissent les services accompagnateurs sans encombrement ni blocage. Des institutions qui facilitent le règlement des différends entre leurs acteurs économiques et sociaux.

Quel dispositif concevoir et mettre en place ?

Pouvons-nous utiliser les idées brillantes, novatrices et créatives et les mettre dans des machines moins coûteuses et plus adaptées à nos réalités de production?

Avons-nous la latitude de reculer un moment et de jeter un nouveau regard sur notre marche actuelle et nous demander s’il nous est possible d’établir un contre-poids technologique?

Pouvons-nous créer une organisation à la dimension de nos expectatives et du rythme d’absorption de nos capacités internes?

Quelle serait la nature d’une telle organisation ?

Certains prônent la création de centres d’excellence en région. D’autres suggèrent la création d’une université dans chacun des 10 Départements. Nonobstant ces centres et universités, nous sommes d’accord sur le point qu’il faut mettre en place des organisations capables de coder les différents niveaux de savoir technologique dans un langage adéquat, simple à comprendre et à assimiler ; des entités capables de s’approprier de la connaissance technique, des aptitudes professionnelles, et de transmettre le savoir technologique et l’information pertinente aux générations futures de manière ordonnée, stable et efficace.

Combler l’écart technologique, graduellement, et diffuser l’information aux acteurs.

Que faire en ce sens ?

Développer une politique consciente et déterminée d’appropriation des technologies, une politique dimensionnée à la taille et calée sur la capacité évolutive d’absorption des secteurs. Une politique de valorisation des ressources humaines, et d’assimilation de technologies diversifiées, qui cadre avec les ambitions, opportunités et attentes des secteurs porteurs.

Les grands projets, dans cette optique, serviront d’appoint pour aider à catalyser les efforts d‘appropriation qui se développent en parallèle, en même temps qu’ils activent et animent des espaces économiques qui attirent et occupent une partie de la main d’oeuvre.

Cependant, le gros des initiatives et efforts d’appropriation semblent privilégier des technologique mieux adaptées à la taille et aux contraintes actuelles des secteurs—au moins pour le démarrage du renouveau économique.