Quatre regards pour une vision d'avenir

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TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

Introduction .............................................................................................................................................. 4

Le développement du Luxembourg à l'horizon 2010 .............................................................................. 8

Regard 1 : maîtrise et équilibres du développement ................................................................................ 10

Regard 2 : capacité de maintien de services d'intérêt public, accessible à tous ......................................... 12

Regard 3 : organisation des acteurs et capital géographique .................................................................... 14

Regard 4 : synthèse de l'authenticité et de la modernité, par la qualité et l'image ................................. 16

Synthèse .................................................................................................................................................. 19

Les restitutions aux élus provinciaux et locaux ........................................................................................ 22

Annexe .................................................................................................................................................... 24

3


INTRODUCTION

INTRODUCTION INTRODUCTION Depuis mai 2001, les acteurs de la province de Luxembourg ont décidé de s’associer afin de dégager une stratégie coordonnée de développement sur leur territoire pour les années à venir et ce, à partir de la consultation et de l’implication des forces vives du Luxembourg. C’est la démarche Luxembourg 2010 !

1.

UN TERRITOIRE EN FORMATION

Le paysage politique, économique, social se recompose à l’échelle mondiale, européenne, belge, régionale. Les lieux de pouvoir se déplacent, s’éloignent. De plus en plus souvent européens ou mondiaux - que l’on songe aux directives européennes, aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce -, les choix politiques échappent à l’influence et au contrôle des collectivités locales, alors même qu’ils en conditionnent fortement la nature et les formes du développement. Cette évolution entraîne un ajustement variable des aires géographiques de développement, qui ne correspondent plus exactement aux zones anciennes, figées administrativement. Les notions de " territoire " 1, de " bassin de vie " 2 tendent ainsi à se substituer dans les schémas de développement à celles de région, province, ou commune. Cas particulier, le Luxembourg belge demeure une unité de mesure, une référence mentale et géographique importantes, pour ses habitants, les acteurs 3 de son développement, comme pour les interlocuteurs extérieurs. Il a évidemment toujours présenté un profil particulier dans le paysage belge : profondément rural, organisé autour de petites villes nombreuses mais dispersées, étendu mais faiblement peuplé, éloigné des axes et zones de développement industriel. Mais en quelques décennies il a fort évolué, même si l’image qu’il a de lui-même et qu’il colporte est restée figée. Il a su, au prix de gros efforts et d’un consensus résolu, se " désenclaver ", essentiellement en s’équipant et en se dotant d’infrastructures. Il s’est aussi trouvé engagé dans un processus de transformation profonde de ses secteurs d’activité. L’agriculture et la sylviculture vivent un état de crise permanent, la mono-industrie sidérurgique a fait place à un tissu industriel plus diversifié, le secteur tertiaire, public puis privé, explose. Consécutivement, la société qui l’habite s’est elle-même transformée et ses demandes ont évolué. Celles-ci concernent aujourd’hui le cadre et la qualité de vie, le respect de l’environnement, l’accès aux services publics. Fait marquant supplémentaire, l’exode rural fait place désormais à un apport de population. La notion même de développement s’en trouve enrichie, mais compliquée.

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1

" Territoire " désigne un espace géographique essentiellement circonscrit par le sentiment d'appartenance de la collectivité humaine qui l'habite, lui confère une personnalité particulière, lui affecte des usages, entend l'administrer, l'aménager, bref l'organiser en fonction de ses besoins et représentations.

2

Un " bassin de vie " correspond à une aire géographique d’importance variable, non définie par des limites administratives, incluant une petite ville et perçue comme un territoire cohérent par les habitants. Cette identité est liée à la présence sur ce territoire des principaux services et équipements répondant aux besoins de la population et d’un certain dynamisme, propice à la construction de projets. Ces caractéristiques font du bassin de vie un pôle d’attraction. 3

Toute personne physique ou morale, toute institution ou organisme (politique, administratif, associatif,...) qui contribue, par son action ou ses décisions, au développement du territoire.


2.

EMPRISE SUR LE FUTUR

Déterminer et maîtriser les paramètres du développement du Luxembourg impose de faire preuve de volonté et de réalisme d’abord, d’imagination, d’innovation, d’anticipation, de coopération ensuite. Appréhender les évolutions futures relève de la prospective 4 ; c’est aujourd’hui une préoccupation partagée par de nombreux acteurs, institutionnels comme industriels et associatifs. L’Europe s’est ainsi dotée dès 1999 d’un Schéma de Développement de l’Espace Communautaire (SDEC), définissant les objectifs politiques et des principes généraux de développement spatial en vue d’assurer un développement durable équilibré du territoire européen. La Région Wallonne dispose quant à elle d’un Schéma de Développement de l’Espace Régional (SDER) et du Contrat d’Avenir pour la Wallonie Actualisé (CAWA). Le premier définit objectifs généraux et mesures particulières relatifs aux questions d’aménagement du territoire. Le second remplace la traditionnelle déclaration de politique régionale ; établi pour dix ans, conçu comme un programme de développement de projets, il définit des groupes de mesures prioritaires dans lesquelles s’inscrivent progressivement des actions particulières. Ces programmes ont nécessairement une incidence sur le développement du Luxembourg, puisqu’ils y sont d’application. Mais, pour coller au plus près aux réalités et besoins spécifiques des zones rurales, ils nécessitent d’être précisés et complétés. Ainsi, à son tour et à son échelle, Le Luxembourg a décidé de s’engager dans une démarche de prospective et de projet : Luxembourg 2010. L’entreprise a du sens, car, au travers d’une série d’acteurs privés et publics, le Luxembourg conserve une capacité d’initiative dans les domaines politique, économique, culturel, social. Il jouit en outre d’une identité et d’une image particulières, d’un pouvoir d’attraction confirmé, d’un positionnement géographique particulier en Europe, de ressources propres, d’un potentiel de développement certain, de voisinages importants, qui, renforcés, exploités intelligemment, ne peuvent que l’entraîner vers l’avenir et la nouveauté. 2010 n’est pas une échéance. C’est un horizon, suffisamment proche pour que la réflexion s’enracine dans le terreau des probables, suffisamment éloigné pour qu’elle ne s’embourbe pas d’emblée dans les ornières des problèmes immédiats.

3.

LE PROJET, AU CARREFOUR DES ÉVOLUTIONS

L’objectif de Luxembourg 2010, c’est de construire un projet de territoire, qui soit fondé sur une vision du futur à 10 ans adoptée par ses acteurs et les citoyens, qui s’incarne dans la réalisation d’actions fédératrices inscrites sur des axes stratégiques majeurs. Il s’agit donc de tracer les lignes de force, de construire les références de développement du Luxembourg, à inscrire dans une perspective wallonne et européenne, à articuler avec les références des autres régions ou pouvoirs. Il s’agit aussi de mobiliser le consensus luxembourgeois, en l’investissant d’un sens et d’une mission forts, et de se départir d’une attitude traditionnellement défensive. Ce projet, ces valeurs et axes stratégiques seront consignés dans une charte du territoire. Aux différents niveaux de pouvoir, elle offrira les ressources d’une aide à la décision. Aux porteurs de projets particuliers, elle offrira les ressources d’une référence légitime pour la construction de leurs actions. Elle ne pourra être contraignante. Son poids sera celui du consensus et de l’appropriation par l’ensemble des acteurs et citoyens du Luxembourg.

4

La prospective est un outil d'intelligence collective qui permet de définir une vision du futur, laquelle génère des objectifs à atteindre pour une organisation donnée, entreprise, Etat ou collectivité territoriale. Elle peut se décliner en projet d'entreprise ou de territoire, matérialisé par des politiques bien définies. Elle permet ainsi d'élaborer des stratégies cohérentes et d'améliorer la qualité de la décision à prendre.

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3.

NI CHIMÈRE, NI AVENTURE

Les enjeux du développement du Luxembourg sont bien réels et spécifiques. Seul un cadre de référence général, hiérarchisant des objectifs précis, peut permettre de les relever tous. Il doit définir le mode d’inscription du territoire dans une aire de développement aux contours redéfinis et variables, fixer des bases claires pour des partenariats et synergies avec des régions voisines, éclaircir les relations avec les autres niveaux de pouvoir, offrir une image véridique de la province, susciter des actions cohérentes, plus fortes, intégrées. Il doit donner au développement de la province un sens et des valeurs qui soient largement partagés par ses habitants, ses visiteurs, les décideurs, les entrepreneurs, les porteurs de projet, les administrations, les associations, les institutions d’ici et d’ailleurs. Bref par tous les acteurs du développement. Prendre la décision de faire sa vie dans la province doit pouvoir être, pour le jeune Luxembourgeois, un choix qui résulte non pas d’un sentiment spontané d’appartenance à une province mythique et glorieuse mais bien d’une stratégie délibérée de localisation dans une province réelle et intéressante. Il doit pouvoir articuler son appartenance et sa stratégie professionnelle dans son projet existentiel 5. Mais pour quel Luxembourgeois n’est-ce pas vrai ?

4.

DANS L’ATELIER

Luxembourg 2010, c’est un cheminement méthodique, avec des étapes, des partenaires et des moyens bien précis. Un Comité de pilotage, présidé par le Gouverneur de la Province, s’est constitué sur le mode du consensus luxembourgeois, avec des représentants mandatés des forces vives politiques, économiques, sociales, administratives, associatives et universitaires présentes dans la province. Il a mis en place une équipe technique pluridisciplinaire coordonnée par Idelux, composée de personnes-ressources issues de diverses institutions et associations. Cette équipe technique a construit une démarche de travail spécifique 6 et rigoureuse, en mobilisant certains experts extérieurs, comme l’Institut Jules Destrée 7, en conduisant certaines recherches, comme l’étude sur le sentiment d’appartenance des jeunes Luxembourgeois. La méthodologie adoptée privilégie l’approche ascendante (dite " bottom-up ") et participative, puisqu’il s’agit de faire surgir d’une large consultation publique les grands enjeux et un certain nombre de projets fédérateurs pour le développement du Luxembourg à l’horizon 2010. A cet effet, et après identification, environ 270 acteurs 8 représentatifs de la vie provinciale ont été interviewés par l’équipe technique. Les choix méthodologiques retenus veulent conférer à la démarche rigueur, légitimité, ouverture, approche globale et transversale. Ils ont pour conséquences inévitables une certaine lenteur, liée au travail de consultation et de restitution, ainsi qu’un impossible classement sectoriel des thèmes et enjeux identifiés, vu l’étendue et la mouvance du champ d’analyse. Quant au diagnostic, point de départ traditionnel des projets de développement, il apparaît ici en filigrane ; dans une perspective de construction d’un projet collectif, une approche par les représentations, soucis et motivations exprimés par les acteurs a été préférée à un diagnostic statistique désincarné. Ceci explique pourquoi certains secteurs apparaissent plus clairement que d’autres. Leur absence n’est qu’apparente. Cela ne signifie pas qu’ils ne participent pas au développement. Dans la suite de la démarche, le recours à un diagnostic de facture classique pourra cependant se révéler utile pour fonder la pertinence d’actions particulières. Et les restitutions à venir doivent être l’occasion de débats susceptibles d’enrichir le document.

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5

Daniel Bodson, Sentiment d’appartenance des jeunes, in Luxembourg 2010 n°1, p.37

6

Les détails et étapes de la démarche figurent dans un document repris en annexe.

7

Centre d’étude et de recherche non gouvernemental, l’Institut Jules-Destrée oeuvre à l’identification de la population wallonne à un projet régional construit au départ de la société civile organisée en réseaux, confrontant acteurs et décideurs régionaux dans un même effort. Cette ASBL est partenaire et référent de nombreux exercices de prospectives en Région Wallonne (www.destree.org). La liste de ces acteurs figure dans le document repris en annexe.

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5.

L’INVITATION AU DÉBAT

Les grands enjeux du développement du Luxembourg à l’horizon 2010, mis en lumière par la synthèse et l’analyse des interviews, sont organisés en quatre regards présentés ci-après. Ces regards portés sur le Luxembourg à l’horizon 2010 sont autant de points de vue d’une même réalité ; ensemble ils composent et soutiennent une seule vision globale de ce territoire en devenir. Actuellement, ces regards, cette vision sont le coeur de Luxembourg 2010, objets d’un premier dialogue, d’un premier niveau d’accord et d’engagement. Ils sont soumis à la lecture critique des personnes et institutions qui ont été rencontrées au cours de l’enquête. Ils sont également soumis à la lecture critique d’autres acteurs et citoyens, au cours de réunions de restitutions. Ils ne sont pas à confondre avec les conclusions rigides d’une enquête statistique. Leur destin est de s’enrichir et de s’affiner. Luxembourg 2010 passe ainsi des opinions aux enjeux, puis au diagnostic sur ces enjeux, pour déterminer ensuite les principes et objectifs du développement, constitutifs de la charte de territoire, cadre de référence de projets de développement fédérateurs.

6.

UN PROJET QUI A DU SOUFFLE

Toute démarche interactive et participative court le risque de voir les contours de son objet s’estomper dans la brume de débats et discours contradictoires. Luxembourg 2010 n’échappe pas à ce danger. Chacun doit se convaincre que Luxembourg 2010 n’est pas une démonstration mathématique de " ce qu’il faut faire ", n’est pas une déclaration de politique provinciale, n’est pas un refuge pour projets sans abri, n’est pas une opération marketing pour marier avantageusement la " vierge luxembourgeoise ", n’est pas une liste fermée d’actions à vendre, ni une liste de critères de subventionnement d’actions. Luxembourg 2010 se veut instrument de mobilisation et de réflexion au service d’un développement maîtrisé, partagé, encadré du territoire. Il formule une ambition et un dessein puissants : construire un projet de territoire pour le Luxembourg !

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LE DÉVELOPPEMENT DU LUXEMBOURG À L’HORIZON 2010 LE DÉVELOPPEMENT DU LUXEMBOURG À L’HORIZON 2010 REGARDER, ENTRER EN ACTION QUATRE REGARDS PORTENT UNE VISION Vous entamez ici la lecture de ce qui, à ce moment de la démarche Luxembourg 2010, en constitue le document de référence. Il expose quatre regards sur le devenir du Luxembourg à l’horizon 2010. Quatre regards qui ne s’excluent ni se hiérarchisent, mais se complètent pour composer ensemble une vision globale d’un devenir possible, désiré et solidaire. A rebours, ils projettent une lumière forte, instructive, sur la situation actuelle. Maîtriser et équilibrer le développement, maintenir des services d’intérêt public de qualité accessibles à tous, s’ouvrir et s’organiser pour profiter des opportunités géographiques, préserver l’authenticité tout en entrant dans la modernité, tels sont les enjeux forts autour desquels se construisent les regards. Volontairement, l’accent est mis sur les questions cruciales, les défis majeurs à relever. Si la vision proposée dépasse l’exercice de prospective - consacré à l’examen des futurs probables et possibles -, elle n’engage pas pour autant, à ce stade de la démarche, une programmation d’actions concrètes. Et comme elle se veut globale, elle n’envisage pas de traitement sectoriel des enjeux. Car ce document a pour ambition d‘ouvrir le débat, non de le fermer. Référence pour les porteurs de la démarche Luxembourg 2010, il est soumis à l’analyse des acteurs luxembourgeois pour parvenir à fonder un projet de territoire commun, porté solidairement et fait d’actions concrètes inscrites dans un cadre solide, explicite et légitime. Sont ici décrits et organisés les éléments constitutifs de ce cadre. Regards et vision se veulent ainsi des outils évolutifs au service d’un développement maîtrisé et partagé du Luxembourg. Considérez-les en tout cas comme une invitation, au voyage, au dialogue.

UNE DÉMARCHE SE CONSTRUIT

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La vision proposée est le fruit de la synthèse des opinions exprimés par l’ensemble des 273 acteurs interrogés - internes et externes au territoire -, complétées par des informations issues de sources documentaires et de travaux de recherche, regroupées en 200 idées fortes, elles-mêmes condensées en quatre regards. Par leurs fonctions, leur parcours, leur rôle, tous les acteurs rencontrés disposent d’une connaissance fine de l’une ou l’autre réalité du Luxembourg et d’une certaine capacité à sentir les évolutions et les aspirations de leur secteur. Cette connaissance et cette capacité ont permis de conjuguer diagnostic et prospective pour aboutir à une vision résolue de l’avenir. Les quatre regards ont subi une analyse identique, rigoureuse, méthodique. Chaque enjeu a ainsi été examiné à la lueur de différentes variables : évolutions globales extra-territoriales par rapport à l'enjeu et dynamiques externes au territoire (opportunités et menaces exogènes), potentialités internes et jeu des acteurs du territoire (atouts et faiblesses endogènes), échelle de territoire permanente, variables à activer en priorité pour amplifier les effets positifs et atténuer les effets négatifs de l'enjeu. Cette méthode de travail a permis de mettre en évidence, pour tous les regards, des valeurs et des principes à respecter et, pour chacun, des évolutions espérées ou redoutées, des ressources mobilisables, des rôles à investir et responsabilités à assumer, des synergies à activer, des espaces à explorer. Ces regards examinent un même domaine - le Luxembourg à l’horizon 2010 -, mais empruntent des voies d’accès distinctes ; inévitablement, ils se croisent. Ce qui peut alors paraître redondant est en fait l’indice de la présence d’une interrogation, d’un enjeu fort, d’un nœud du développement.


UNE DÉMARCHE SE PARTAGE Une équipe s’est investie dans Luxembourg 2010. Mise en place par le Comité de pilotage, composée de " techniciens " issus de diverses institutions, elle a construit et éprouvé une méthode de travail, rencontré et interrogé les acteurs, produit des analyses, rédigé des synthèses. Elle a échangé, débattu, commenté, proposé. Elle a ainsi appris à pratiquer, à son échelle et sans en être toujours consciente, la démarche que Luxembourg 2010 veut initier globalement : dialoguer au-delà des lignes de partage habituelles entre acteurs, prendre conscience d’un enjeu global qui dépasse chacun, construire un projet d’équipe qui ait du sens pour tous, s’organiser pour le réaliser ensemble. Luxembourg 2010 engage le débat. Les regards sont désormais tournés vers les acteurs du territoire.

Interviews de 273 acteurs 183 comptes-rendus + autres réflexions menées dans la province

200 idées fortes (8-10 par technicien)

Regroupement en 8 items principaux

Extraction de mots-clés

4 regards majeurs, approfondis suivant 6 variables et illustrés

Une synthèse sous forme d’une image : une vision, des moyens, des domaines d’action et des principes

Restitution vers les acteurs

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1.

1.1

REGARD 1 : Maîtrise et équilibres du développement

EQUILIBRER LE DÉVELOPPEMENT

" Développement " est à prendre au sens large. Il doit être global, se fonder sur les ressources propres du territoire - secteurs d’activité déjà présents, savoir-faire, culture, géographie - et profiter à tous ses habitants. Sa dimension économique est affirmée, mais elle n’est pas unique. Le développement doit être " intégré " : il englobe d’autres secteurs tels que le social, le culturel, l’environnemental. En particulier, la culture est à considérer à la fois comme une ressource à valoriser et comme une méthode de développement. Développement économique et environnement vont de pair. Dans cette perspective, il y a lieu d’organiser une implantation judicieuse des entreprises, qui ne défigure pas la physionomie du territoire, qui respecte les équilibres naturels. Le développement est également une affaire d’équilibre entre rural et urbain. La situation est ambivalente : faut-il tenter un développement de l’ensemble des communes petites et/ou grandes du territoire, au risque de se disperser ? Ou faut-il concentrer les efforts sur l’un ou l’autre de ses pôles urbains, afin qu’il atteigne une taille critique suffisante pour s’assurer de l’installation pérenne de certains services d’intérêt public, au profit des citoyens et des entreprises ?

1.2

MAÎTRISER LE DÉVELOPPEMENT

Le territoire de la province de Luxembourg est vaste, à faible densité de population, sans pôle urbain important. Un de ses atouts principaux pour attirer de nouvelles entreprises et de nouveaux habitants réside dans la qualité du cadre de vie qu’il offre. Environnement vert, espace, tranquillité et sécurité fondent cette qualité et séduisent. Son tissu économique, composé de grandes, moyennes, petites et très petites entreprises, participe pleinement à ce développement. Les entreprises et secteurs d’activités dont le territoire fournit les ressources - sylviculture, tourisme, agriculture - jouent un rôle tout particulier dans la dynamique de développement. Leur caractère pluri-fonctionnel, dans le sens d’une conception élargie de leurs fonctions productives et sociales, doit être davantage affirmé. L’importance et la nature des ressources propres conduisent aussi à souhaiter l’émergence ou l’installation de pôles de compétence dans le Luxembourg, en partenariat avec ses voisins. Renforcer l’organisation autour de bassins de vie, nécessairement mouvants, constitue une première réponse aux considérations et soucis exposés ci-avant. Pareil schéma de développement permettra d’assurer un accompagnement dynamique des entreprises, dans leurs attentes et besoins, de les mettre en réseau, de créer des interfaces entre les différentes régions au sein du territoire, mais également avec des territoires extérieurs. En tout cas, il faut assurer des équilibres qui permettent à toutes les catégories de la population et à tous les bassins de vie d’accéder au développement et aux services d’intérêt général 9, dans le respect et par la valorisation des spécificités de chaque endroit. Cet effort d’organisation dépend essentiellement de la volonté des acteurs de la province - Communes, Province, Intercommunales, etc. - et de leur capacité à " vendre " et à valoriser, à l’extérieur comme à l’intérieur, une image du territoire qui corresponde mieux à ses réalités et rende caduque la vieille représentation désobligeante ou unidimensionnelle. Maîtriser un développement intégré, c’est encore prendre en compte le poids particulier et le schéma de développement du Grand Duché de Luxembourg, dont l’attractivité transcende les frontières administratives. Ce voisinage engendre sur notre territoire des conséquences, positives et négatives, en termes de services et de logements, d’activités et de population, comme en témoigne l’évolution de la partie Sud-Est du Luxembourg. Dans le même esprit, il faut prendre en compte l’attractivité de Liège et de Namur, même si son ampleur et ses conséquences sont moindres. Clairement, quiconque vit ou souhaite s’établir dans le Luxembourg est concerné par ces équilibres et cette maîtrise du développement, au-delà des seules entreprises.

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9

" Services d’intérêt général " désigne des services d’intérêt public, qu’ils soient fournis par des sociétés publiques ou privées : services administratifs et publics, services à l’enfance et la jeunesse, services de santé et de secours, services de transports collectifs, fourniture et distribution d’électricité, technologies de l’information et de la communication.


1.3

ORGANISER LE DÉVELOPPEMENT

Pour valoriser le territoire dans une perspective de développement des activités, il est recommandé d’adopter un principe et une attitude, de saisir une opportunité et d’ouvrir un chantier : Un principe : promouvoir la qualité, laquelle est devenue, dans tous les domaines d’activité, une exigence et une référence. Des efforts doivent donc être consentis dans des proportions significatives, notamment en matière de Recherche et Développement, pour atteindre à un niveau de qualité réel, situé au-delà des seules croyances. Une attitude : jouer la carte de l’unité, pour se faire entendre et construire des projets à différents niveaux : régional, provincial, mais aussi transcommunal en veillant à rapprocher les Communes sur des actions partagées. Une opportunité : profiter de la situation géographique stratégique, car, situé au cœur de l’Europe, le Luxembourg offre aux entreprises et aux citoyens l’ouverture sur le marché des pays voisins ; cette proximité permet aussi de mobiliser des aides européennes en matière d’aménagement et développement territorial pour des projets d’importance transfrontalière. Un chantier : travailler sur l’image, afin de faire savoir que sur notre territoire, tout s’y trouve et avec une grande qualité : qualité des services aux entreprises, offre culturelle, réussite scolaire des jeunes, mais également qualité combinée du cadre de vie et du patrimoine paysager, qualité d’un environnement favorisant un mode de vie plus ouvert, propice aux manifestations de la sociabilité.

CE PREMIER REGARD SE CONDENSE EN L’EXPRESSION SUIVANTE :

La volonté de maîtriser un développement intégré en tenant compte des spécificités infra-territoriales.

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2.

2.1

REGARD 2 : Capacité de maintien de services d’intérêt public, accessibles à tous.

MENACES SUR LES SERVICES D’INTÉRÊT PUBLIC

La garantie d’un accès pour tous à des services d’intérêt public 10 de qualité concerne toute la population luxembourgeoise. Cet enjeu majeur est actuellement battu en brèche par la libéralisation des services et la mondialisation de l’économie. La plupart des fournisseurs de services publics perdent leur monopole et entrent dans des logiques de marché et de rentabilité financière. En conséquence, les prestataires de services (Energie, Transport, Télécoms, Soins de Santé, Poste, etc.), soucieux de la rentabilité de leurs investissements, traitent désormais différemment les espaces urbains et ruraux. Cette évolution porte en germe d’importants risques de fractures, sociale, technologique et territoriale, entre zones urbaines et zones rurales, comme l’expose le Livre Vert sur les SIG (Services d’Intérêt Général) publié par la Commission Européenne. D’autres dangers menacent l’offre de services d’intérêt public sur le territoire luxembourgeois. En effet, les opérateurs qui y organisent les services sont de plus en plus souvent basés à l’extérieur. Quant à l’autorité provinciale, elle voit chaque jour s'échapper de ses compétences la maîtrise de ses politiques actuelles et futures. Dès lors, par son éloignement des centres de décisions wallons, belges et européens, son faible poids politique au sein de ces instances décisionnelles, le potentiel de réponse endogène du territoire provincial s’amenuise de plus en plus.

2.2

FORCE DES PARTENARIATS

Dans ce contexte, l’émergence d’une nouvelle forme de partenariat entre les autorités communales et provinciales, rassemblant l’ensemble des acteurs politiques du territoire, apparaît comme garante du maintien, et même du renforcement, d’une capacité politique réelle. Pareille " gouvernance locale 11 ", consciente des spécificités rurales et luxembourgeoises, pourra se poser en interlocuteur éclairé, privilégié et de référence, en matière de services d’intérêt public. En outre, les rapprochements transfrontaliers, déjà en cours dans les domaines des soins de santé et de la culture, constituent des pistes alternatives intéressantes, pour peu qu’ils soient intensifiés et étendus à d’autres types d’actions liées aux services d’intérêt public. La politique d’aide de l’Union Européenne en matière de développement régional, les fonds qu’elle engage et son intérêt pour des programmes sociaux et les actions transfrontalières doivent permettre aux zones rurales, comme la nôtre, de s’associer dans une démarche dynamique autour d’un projet global tel que la Grande Région 12. Les offres locales de services s’en trouveront renforcées et leur accès facilité. Enfin, la qualité de la vie en société est de tradition chez nous. L’esprit de consensus, le souci d’instituer et d’entretenir des relations très fortes entre une série d’acteurs, la volonté de travailler en réseau et de développer une politique de proximité, caractérisent et animent le territoire. La personne, donc les services à la personne, doit demeurer au cœur des réflexions de la gouvernance locale. Gagner le pari du maintien de services d’intérêt public de qualité accessibles à tous implique ainsi une mobilisation importante des différentes composantes de la gouvernance locale - responsables politiques et forces vives -, le développement de synergies et coopérations entre tous les acteurs locaux, et la capacité à déterminer l’échelle territoriale pertinente pour le développement de projets (commune, bassin de vie, territoire provincial, espace transfrontalier). En effet, pareil défi doit être relevé dans le cadre d’un " optimum dimensionnel ", composé des territoires de la province et de ses proches voisins inscrits dans la dynamique de la Grande Région. C’est dans ce creuset en constitution que le Luxembourg belge peut s’affirmer en tant qu’acteur majeur et moteur au sein de la Région wallonne. 10

12

" Services d’intérêt public " désigne les services à la population, qu’ils soient fournis par des sociétés publiques ou privées : services administratifs et publics, services à l’enfance et la jeunesse, services de santé et de secours, services de transports collectifs, fourniture et distribution d’électricité, technologies de l’information et de la communication.

11

" Gouvernance " désigne le processus de coordination d’acteurs, d’institutions politiques locales qui produit des compromis, des consensus politiques permettant d’atteindre des buts propres, définis collectivement.

12

Espace de coopération transfrontalière réunissant le Luxembourg, la Lorraine, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, la Région wallonne, la Communauté germanophone de Belgique, la Communauté Wallonie-Bruxelles et oeuvrant au développement d’un Espace citoyen commun et à l’amélioration du bien-être de la population qui y vit.


2.3

RELEVER LE DÉFI

Maintenir des services d’intérêt public de qualité et garantir leur accès à tous les citoyens nécessitent de vouloir et promouvoir : • un effort d’imagination et de créativité, pour dépasser les limites territoriales, administratives et culturelles existantes, pour proposer une nouvelle organisation de ces services ; • un renforcement et un encouragement des réseaux d’acteurs et des partenariats existants ; • une adaptation aux spécificités rurales des normes relatives à l’implantation et au maintien des services d’intérêt public ; • une offre de services qui prenne en compte les conditions de vie locale et les besoins réels des citoyens des territoires ruraux, à l’inverse d’une offre figée qui conditionne et détériore leur mode de vie ; • un renforcement de la mobilisation des politiques en tant que garants de la cohésion sociale et territoriale face aux logiques de marché.

CE DEUXIÈME REGARD SE CONDENSE EN L’EXPRESSION SUIVANTE :

La capacité de la gouvernance à permettre l’accès aux services d’intérêt public, en associant créativité, ouverture et dynamique de réseau.

13


3.

3.1

REGARD 3 : Organisation des acteurs et capital géographique

DYNAMIQUE D’OUVERTURE ET ACCÉLÉRATION DES ÉCHANGES

Le progrès de la société, donc le développement d’un territoire, ne se produit de façon durable que si les échanges augmentent, si les barrières entre acteurs tombent, si une dynamique d’ouverture imprègne les mentalités. La construction de l’Union Européenne, basée sur la libre circulation des idées, des personnes, des biens et des services atteste de cette réalité. La méfiance à l’égard du changement, attitude fréquente chez des Luxembourgeois, n’est plus de mise. Il y va du développement de leur territoire, de leur avenir.

3.2

GÉOGRAPHIE DES OPPORTUNITÉS

Tout échange requiert deux interlocuteurs, lesquels doivent nécessairement comprendre et s’approprier les changements en cours chez l’autre. Cette vérité vaut pour les individus particuliers, mais également pour les sociétés et les institutions. Appréhender les changements en préparation ou en cours, qu’il s’agisse de tendances générales ou d’évolution des politiques des institutions, nécessite de mettre en place des dispositifs de veille, accessibles à tous les acteurs du territoire. Des opportunités, complémentaires, sont à saisir pour l’instant à deux niveaux-clés. D’une part, la recomposition des relations entre la Région wallonne et les acteurs du territoire, dont en premier lieu l’Institution provinciale. D’autre part, la construction de la Grande Région, au sein de laquelle les acteurs luxembourgeois peuvent jouer un rôle d’interface important avec la politique wallonne. Il faut tirer parti de la position géographique favorable du territoire luxembourgeois, notamment, dans le domaine économique, en développant des services aptes à capter la valeur ajoutée qui y transite. C’est la géographie des opportunités d’ouverture. En effet, avec la création du Marché Commun, le territoire provincial a cessé d’être le cul-de-sac de la Belgique, pour devenir progressivement la porte d’entrée sur des voisins européens auxquels le pays s’est associé, créant par là même les conditions de son développement. Les Luxembourgeois en ont majoritairement pris conscience. Cependant, un effort de communication est à consentir afin que cette réalité s’impose plus largement encore, en particulier dans le chef des jeunes luxembourgeois.

3.3

GÉOGRAPHIE DES CONTRAINTES

Par ailleurs, à l’heure de la standardisation des modes de vie, les services à la population doivent pouvoir être dispensés de façon équivalente pour tous. D’autant plus qu’ils sont souvent considérés comme des conditions du développement, conditions qui tendent aujourd’hui à devenir des objectifs de développement en soi. Désormais, le cadre et la qualité de vie ont pris autant d’importance que le niveau de vie. Vu les spécificités rurales du territoire (relief, massifs forestiers, faible densité et dispersion démographiques), ces contraintes obligent à trouver les économies d’échelle nécessaires, soit au sein du territoire, soit en ouverture sur l’extérieur. S’unir afin d’atteindre une masse critique suffisante aux niveaux wallon et transfrontalier doit rester un objectif permanent des Luxembourgeois. C’est la géographie des contraintes spécifiques.

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3.4

JEU ET SAVOIR-FAIRE DES ACTEURS

Au fur et à mesure, nombre d’acteurs du territoire ont appris à composer avec les opportunités et contraintes de la géographie du territoire. Ils ont construit, dans tous les secteurs d’activité, des projets mettant en œuvre des réseaux, des associations, des contrats avec des partenaires. Il importe de bien considérer la valeur de ce savoir-faire et de cette capacité organisationnelle, spécifiques du territoire, dans un schéma de développement. L’ouverture est un enjeu majeur qui concerne tous les acteurs. Pratiquement, le recours à des contrats d’objectifs 13 permet ici de déterminer les progrès à accomplir, puis d’évaluer les avancées réalisées. Davantage soumis à la géographie des contraintes, les acteurs déployant des activités tournées vers la population du territoire sont appelés à établir des synergies créatives. Mais les opportunités de la géographie leur offrent aussi la possibilité de puiser dans les coopérations transfrontalières des exemples de bonnes pratiques. Quant aux acteurs déployant des activités tournées vers les marchés extérieurs, comme les entreprises exportatrices, il leur faut tenter de capter des flux qui traversent le territoire. De ce point de vue, le Terminal Container d’Athus, " arrière-port sec d’Anvers ", constitue une référence intéressante. Au cœur du jeu des acteurs, l’autorité provinciale, démocratiquement élue et fiscalement autonome, se doit d’agir efficacement dans des limites négociées. Simultanément, cette institution peut entrer en dialogue et en partenariat officiel avec d’autres niveaux de pouvoir, des Communes à l’Europe, pour activer le principe généralisé de co-financement des projets de développement. Un vaste champ d’action propre s’ouvre donc à l’autorité provinciale. Il est attendu que sa légitimité et sa fiscalité favorisent les réseaux, les partenariats internes et externes entre acteurs, bref, servent à mettre en valeur les potentialités du territoire sur ce plan. Ce regard investit le traditionnel consensus luxembourgeois d’un sens actif et d’un poids neuf : il est indispensable au développement du territoire, du fait des contraintes et des opportunités particulières. Enfin, les jeunes luxembourgeois doivent être intensément sensibilisés à cet enjeu d’ouverture et de coopération. Car, si en 40 ans la réalité du territoire a fortement évolué, les jeunes, majoritairement, en conservent une perception figée.

3.5

PRIVILÉGIER OUVERTURE ET PARTENARIAT

Pour que les acteurs du territoire s’engagent ou persévèrent dans pareille dynamique de développement, il apparaît souhaitable de soutenir et encourager : • les projets et pistes de développement qui associent plusieurs partenaires ; • les projets et pistes de développement exploitant des niches d’activités, offertes par les opportunités de la géographie ; • l’émergence de structures intermédiaires ou de partage de coûts ; • le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication 14 (NTIC), réel outil de développement dans la mesure où : - elles rapprochent les acteurs et facilitent ainsi la formation de réseaux humains ; - elles traversent tous les secteurs, créant ainsi des conditions idéales de connexion entre eux.

CE TROISIÈME REGARD SE CONDENSE EN L’EXPRESSION SUIVANTE :

la mise en réseaux du territoire et de ses acteurs, dans une aire géographique à géométrie variable, pour dépasser les contraintes et saisir les opportunités.

13

Par " contrat d’objectif ", on entend un accord conclu entre des partenaires, par exemple transfrontaliers, issu de la nécessité absolue de partager des objectifs communs et donc de gérer le partenariat au moyen d’une méthode de gestion de projets, permettant le suivi et l’évaluation de l’atteinte des objectifs.

14

Les NTIC, nées de la convergence de l’informatique, des télécommunications et de l’audiovisuel, sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier, échanger, en quelque lieu que ce soit, de l’information, plus spécifiquement des données numérisées.

15


4.

4.1

REGARD 4 : Synthèse de l’authenticité et de la modernité, par la qualité et l’image.

PRÉSERVER L’AUTHENTICITÉ

Dans un monde de plus en plus ouvert et changeant, la population est en quête de racines, de lieux de référence et de stabilité, bref, de marques d’identité et d’authenticité. L’importance croissante accordée aux multiples formes du patrimoine d’un territoire - historique, architectural, naturel, paysager, mais également humain et culturel -, tout comme la multiplication des réglementations et projets relatifs à sa protection ou mise en valeur, traduisent entre autres ce souci et cette volonté. Le Luxembourg est naturellement bien doté pour rencontrer cette préoccupation générale. Il offre un patrimoine riche et diversifié, un caractère rural marqué, des activités traditionnelles et des savoirfaire préservés, des traditions villageoises vivantes. Le sentiment d’appartenance profond des habitants à leur territoire, partagé par toutes les générations, et le maintien d’un lien social fort témoignent de l’authenticité de cet ancrage identitaire.

4.2

ENTRER DANS LA MODERNITÉ

Parallèlement, certaines tendances lourdes sur le plan mondial et européen sont porteuses de perspectives nouvelles de développement des territoires : technologies nouvelles (biotechnologies, NTIC), Recherche et Développement, développement de réseaux, de filières, de clusters 15, développement durable (énergies alternatives), etc. Saisir les plus pertinentes de ces évolutions pour un territoire demande une ouverture d’esprit particulière et l’adoption de méthodes de travail nouvelles : dispositifs de veille, démarches prospectives, marketing territorial. L’enjeu consiste à définir une politique qui appréhende les grandes évolutions technologiques, sociétales ou économiques, de manière à en capter les avancées les plus intéressantes pour le développement d’un territoire particulier. Le Luxembourg dispose d’atouts indéniables pour s’inscrire dans cette modernité. Assurément, sa position d’interface constitue un élément fort : il est au carrefour des mondes rural et urbain, il est proche de zones urbaines parmi les plus développées d’Europe, il occupe une situation frontalière stratégique au coeur de l’Europe et s’inscrit activement dans la Grande Région. Il adopte progressivement une attitude prospective, destinée à fonder une politique de développement éclairée. C’est l’ambition des démarches " Luxembourg 2010 ", à l’échelle du territoire provincial, " Wallonie 2020 ", à l’échelle de la Région wallonne et " Vision 2020 ", à l’échelle de la Grande Région. Enfin, avoir " échappé " à l’industrialisation, contrairement à d’autres territoires voisins, laisse le terrain (espace physique et représentations mentales) relativement vierge pour y attirer et développer des activités innovantes, qui en respectent le caractère rural et la capacité du tissu économique, s’accotent au savoir-faire local, investissent les niches d’activité les plus pertinentes pour le Luxembourg.

16

15

Un " cluster " est un groupement d’entreprises à haute valeur ajoutée autour d’un thème précis.


4.3

CONCILIER AUTHENTICITÉ ET MODERNITÉ

La recherche d’authenticité peut rapidement se muer en volonté de figer le territoire, par crainte qu’il " perde son âme ", que cadre et qualité de vie disparaissent avec le développement d’activités nouvelles, comme en atteste l’apparition fréquente du réflexe " nimby " 16. Même les activités traditionnelles, comme l’agriculture, pourtant profondément liées aux racines rurales, sont tiraillées entre une identité héritée et une certaine modernité imposée par les orientations mondiales et européennes de la politique et du commerce. Quant aux touristes, à l’instar de nombreux habitants, ils cherchent prioritairement dans le Luxembourg une authenticité, un cadre de vie, un espace préservés, renforçant ainsi l’évolution du territoire en une direction unique. Existe cependant une volonté affirmée de transcender cette apparente dichotomie entre respect de l’authenticité d’une part, inscription dans la modernité d’autre part. La recherche constante de qualité et la transmission d’une image cohérente du Luxembourg servent cette volonté.

4.4

RECHERCHER ET ATTEINDRE UNE QUALITÉ GLOBALE

Les besoins primaires de la population, essentiellement d’ordre quantitatif, sont aujourd’hui globalement satisfaits. La demande porte désormais, de manière croissante et dans tous les domaines, sur le bien-être qualitatif : qualité du cadre de vie, de l’environnement, qualité des produits, des services, etc. Les processus de production et de management cherchent également à atteindre des standards de qualité élevés. La généralisation du recours à la contractualisation (cahiers des charges, travail par objectifs) et à la normalisation des références qualité (normes ISO, EMAS, etc.) le prouve à suffisance. Il est vrai que la qualité est devenue un outil de marketing puissant, qui permet de se distinguer de la concurrence. Les différents niveaux de pouvoir, de la Région à l’Europe, adoptent une " démarche qualité " comparable. En témoignent les efforts d’évaluation des politiques, d’écoute du citoyen, de mise en oeuvre de programmes et législations concourant à la recherche de qualité dans les actes : Code wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (CWATUP), Code de l’environnement, Natura 2000, etc. En matière de qualité, le Luxembourg dispose d’un capital important. Qualité de son patrimoine, dans ses différentes formes, et de son cadre de vie d’abord. Ce que confirment la reconnaissance de près d’un quart du territoire en zone " Natura 2000 " et son attrait touristique, jamais démenti. Qualité d’un savoir-faire local en matière de production alimentaire ensuite. Un savoir-faire reconnu, mis en exergue par plusieurs labels importants dont l’aura profite à d’autres produits. Qualité d’une image globale enfin. Le grand public associe spontanément les appellations " Ardenne ", " Luxembourg ", et qualité. Peaufinée et authentifiée, cette image peut servir de tremplin pour promouvoir la qualité. Ainsi, le secteur agro-alimentaire, traditionnellement associé aux spécificités et à l’image de marque du Luxembourg, présente un profil indiqué pour le développement d’une filière qualitative. Mais pour que Luxembourg et qualité soient indissociables, chacun a un rôle à jouer : de l’habitant qui soigne les abords de sa maison à l’organisme ou l’entreprise qui adopte une démarche qualité. Dans cette perspective, le rôle des responsables politiques locaux consiste à prendre des décisions, choisir des orientations qui intègrent, promeuvent et privilégient systématiquement le souci qualitatif. En résumé, la maîtrise de la qualité - des produits comme des processus de production - dépend bel et bien de la volonté et de l’engagement des acteurs du territoire. Tous les niveaux de décision doivent s’en convaincre.

16

“Not in my backYard” - “pas dans mon jardin” – désigne le refus érigé en principe de voir se développer certains types d’activité, pour des raisons de proximité personnelle.

17


4.5

CONSTRUIRE ET DIFFUSER UNE IMAGE COHÉRENTE

Dans notre société, régentée par la concurrence et la communication, savoir " se vendre " est devenu une nécessité et un art, pour les entreprises et les institutions, mais aussi pour les territoires. Force est de constater que le Luxembourg pâtit d’une image ambiguë, en interne et en externe. Il apparaît comme un territoire vécu et vivant, incarnant cadre et qualité de vie, porté par le symbole du sanglier, le slogan " une ardeur d'avance ", le label " Ardenne ", l’expression " province verte ". Mais, à l’inverse, il est aussi perçu comme un territoire sans enjeu, un " trou perdu ", une terre sans emplois, un coin pour les seules vacances, une région peuplée " d’anciens Belges ". De manière inquiétante, les jeunes Luxembourgeois font facilement leur cette image négative, partant l’amplifient. Pour parler du Luxembourg, il convient évidemment de s’appuyer sur son image positive, mais également de convaincre les habitants de la réalité nouvelle et des potentialités du territoire, pour augmenter leur capital confiance en son développement. Comme pour la qualité, la maîtrise de l’image du Luxembourg appartient aux acteurs locaux. Il s’agit d’initier dans le chef de chaque acteur luxembourgeois un réflexe permanent de communication positive à propos de la province, qui aboutisse à faire passer une image contemporaine et véridique du Luxembourg 17. La définition et la mise en oeuvre d'une communication territoriale cohérente, structurée et partagée, s’imposent en tout cas comme enjeu majeur. Pour être efficace, la diffusion de l’image doit viser un public varié et être adaptée à chaque public-cible : • Les habitants et acteurs du territoire, en particulier les jeunes ; • Les personnes et groupes extérieurs au territoire, qui participent à son développement : touristes, investisseurs, futurs habitants, acteurs du développement, etc. ; • Les acteurs dotés d’un pouvoir de décision, de l'Europe à la Région wallonne et de la Province aux Communes ; • Les consommateurs, internes et externes, des productions du territoire, qu’elles soient matérielles ou immatérielles.

CE QUATRIÈME REGARD SE CONDENSE EN L’EXPRESSION SUIVANTE :

la capacité de mener un développement harmonieux du territoire, entre authenticité et modernité, basé sur la recherche d’une qualité globale et traduit en une image interne et externe cohérente

18

14

Daniel Bodson, Luxembourg 2010.be n°1, Sentiment d’Appartenance des Jeunes, p.38.


SYNTHÈSE

SYNTHÈSE SYNTHÈSE

1.

LE PROJET

Pour rappel, l’objectif de la démarche consiste à construire un projet de territoire, qui soit fondé sur une vision du futur à moyen terme adoptée par ses acteurs et les citoyens, qui soit tracé dans une perspective wallonne et transfrontalière et qui s’incarne dans la réalisation d’actions fédératrices inscrites sur des axes stratégiques majeurs. La réussite de la démarche repose sur sa capacité à forger une volonté collective, forte de valeurs partagées, d’atteindre cet objectif.

2.

LA VISION

Luxembourg 2010 pose un premier jalon important. Il expose quatre regards constitutifs d’une vision globale du Luxembourg à moyen terme. Ces regards appartiennent aux acteurs du territoire. En synthèse, ils voient et désirent le Luxembourg comme un territoire réussissant le pari d’un développement : • harmonieux, combinant le respect de son authenticité et l’insertion dans la modernité ; • basé sur l’application des principes de qualité, d’équité et de transversalité, sur la stimulation et le soutien de la créativité, de la capacité d’innovation et d’expérimentation ; • investissant des domaines porteurs soigneusement sélectionnés ; • engageant la construction d’une image positive, l’ouverture vers l’extérieur, l’organisation et la mise en réseau des acteurs, le développement d’un sentiment d’appartenance commun. Bref, un développement choisi, maîtrisé et mobilisateur.

19


3.

2004

Les regards portés par les acteurs interviewés sur le Luxembourg à l’horizon 2010 fourmillent d’éléments de diagnostic des forces et faiblesses du territoire aujourd’hui, qui conditionnent les orientations d’un développement choisi. En quelques décennies, le Luxembourg a résorbé son retard de développement économique. Parallèlement, les Luxembourgeois ont pris conscience que la richesse de leur territoire est avant tout naturelle : l’eau, la forêt, le calme, une pollution réduite. Leur souci prioritaire va à la préservation de ce cadre et de cette qualité de vie. Le Luxembourg jouit en outre d’une position géographique privilégiée au sein de la Grande Région. Ses faiblesses principales sont liées à sa nature profondément rurale : faible densité de population, dispersion géographique, absence de grands pôles urbains, problèmes de mobilité, effritement des services publics. Il souffre aussi d’une faible représentation politique, ce qui importe apparemment peu aux pouvoirs centraux. Il ressort encore de l’analyse que le Luxembourg, tel qu’il apparaît aujourd’hui, est un territoire vécu, ce dont attestent, entre autres choses, un attachement profond des habitants, une authenticité reconnue, une histoire et un patrimoine marquants ; un territoire vivant, qu’animent une qualité de vie en société certaine et un sentiment d’appartenance pleinement assumé ; et un territoire perçu, à l’image ambivalente. Il est aussi, de plus en plus, un territoire à géométrie variable. Si la défense de secteurs d’activité précis se conçoit et se justifie encore à l’échelle du Luxembourg, le développement d’autres secteurs nécessite de se concentrer sur des bassins de vie ou, à l’inverse, de s’ouvrir aux autres provinces, au Grand Duché de Luxembourg, ou à la Grande Région.

4.

2010

Clairement, les acteurs consultés veulent un développement harmonieux du Luxembourg, qui soit la synthèse du maintien de l’authenticité et de la personnalité du territoire - sentiment d’appartenance, qualité de la vie en société, cadre de vie de valeur, patrimoine riche, environnement naturel - et de l’insertion assumée et réussie dans la modernité - mise en réseau et mobilité des acteurs, centres d’excellence, diversification dans des secteurs porteurs, valorisation des ressources endogènes. Réussir cette synthèse implique, pour le Luxembourg, l’adoption de stratégies efficaces. Il doit ainsi parvenir à déterminer soigneusement les territoires d’action les plus pertinents pour ses différentes ambitions. De ce point de vue, les collaborations transfrontalières semblent indiquées pour des matières comme les soins de santé, l’éducation, l’enseignement, la culture et la mobilité. Il doit aussi investir dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Cellesci sont un réel outil de développement, porteur de valeur ajoutée, qui permet notamment de répondre aux problèmes de distance et de mobilité en milieu rural. Elles sont un maillon important de la constitution de ces réseaux qui caractérisent la société de la connaissance et sont vecteurs de développement. Quant aux secteurs aujourd’hui en difficulté, tels l’agriculture et la sylviculture, la qualité de leur avenir dépend étroitement de la redéfinition de leurs fonctions, sur base du concept de pluri-fonctionnalité.

20


5.

L’ACTION

Une approche globale et transversale a été préférée à une analyse sectorielle et statistique parce que l’ambition de la démarche est de parvenir à déterminer des projets fédérateurs, transsectoriels. Les champs d’action qui focalisent les regards et attentes des acteurs rencontrés sont les services d’intérêt public, le développement des entreprises, le tourisme, la valorisation des ressources naturelles, l’agroalimentaire, le patrimoine, les produits culturels, l’expérience du travail en réseau des acteurs. Ils appellent à une approche transversale et au respect des principes de qualité et d’équité, sociale et territoriale, dans la conception et la mise en oeuvre d’actions de développement, quel qu’en soit le champ d’action. Ils encouragent également à oser investir dans la créativité, l’innovation et la capacité d’expérimentation. Le développement ainsi conçu doit pouvoir s’appuyer sur des outils à construire, en particulier : • • • • • • • •

une image cohérente et actuelle du Luxembourg ; un sentiment d’appartenance renforcé et partagé ; une envie et une capacité d’ouverture sur l’extérieur ; le développement de réseaux, humains et physiques ; une mobilisation et un consensus des acteurs ; un positionnement clair qui nécessitera une réelle ingénierie d’organisation territoriale ; la formalisation du nouveau projet dans un document territorial – schéma d’orientation la formation de la population et de ses représentants.

Il doit aussi mobiliser des ressources. De ce point de vue, la mise en réseau et un développement de partenariats privé-public-associatif, de partenariats plus intenses avec les territoires voisins, avec la Région wallonne, la Communauté française, l’Etat fédéral, le transfrontalier et la Grande Région, résumés par l’appellation " nouvelle gouvernance ", constituent une voie incontournable pour générer les ressources nécessaires, partant concrétiser la démarche " Luxembourg 2010 ". La première des ressources à mobiliser, c’est la volonté collective de réussir ce développement ; le premier outil à mettre en place, la charte de territoire. La première des ressources à mobiliser, c’est la volonté collective de réussir ce développement ; le premier outil à mettre en place, la charte de territoire.

CETTE VISION N’EST PAS UNE ILLUSION. UNE EXPRESSION LA RAMASSE ET VAUT DEVISE :

Valorisons ensemble notre potentiel endogène et ouvrons-nous sur l’extérieur !

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LES RESTITUTIONS

LES RESTITUTIONS AUX ÉLUS PROVINCIAUX ET LOCAUX LES RESTITUTIONS AUX ÉLUS PROVINCIAUX ET LOCAUX

Au cours du dernier semestre 2004, la démarche Luxembourg 2010 est entrée dans une nouvelle phase de son développement, caractérisée par un effort de restitution aux élus du territoire et de communication vers le grand public.

1.

LA MISE EN DÉBAT DES 4 REGARDS

Une démarche ascendante et participative comme Luxembourg 2010 exige, après analyse et synthèses des opinions collectées, de retourner auprès des acteurs de terrain pour qu’ils réagissent aux orientations prises par le projet de territoire. Les quatre Regards et la Vision furent ainsi exposés une première fois, en septembre, aux élus provinciaux. Cette rencontre préalable s’imposait puisque c’est au sein du Conseil provincial qu’a germé Luxembourg 2010 et que les Regards insistent sur le rôle attendu de cette Institution dans le développement du territoire. En novembre et décembre 2004, ce sont les élus des quarante-quatre communes de la province (Bourgmestres, Echevins, Conseillers, Conseillers CPAS) qui furent invités à prendre connaissance des prémisses du futur projet de territoire. Plus de deux cents d’entre eux ont participé aux trois réunions de restitution organisées à Habay le 17 novembre pour les Arrondissements d’Arlon et Virton, à Bertrix le 14 décembre pour l’Arrondissement de Neufchâteau et à La Roche le lendemain pour les Arrondissements de Marche et Bastogne. Il s’agissait de rendre publique et de vulgariser la démarche, de sensibiliser les acteurs locaux aux enjeux qui la sous-tendent, de la mettre en débat et de l’enrichir des suggestions, réflexions et critiques des élus locaux, en prévision du passage à une phase davantage opérationnelle. Car, pour aboutir à des projets concrets et à des résultats tangibles, Luxembourg 2010 requiert l’adhésion et l’engagement d’un maximum d’acteurs du territoire, parmi lesquels s’inscrivent naturellement les communes, espace de proximité, premier palier de la démocratie représentative et relais privilégié avec les acteurs individuels et associatifs. Ces restitutions ont donné lieu à des débats enrichissants. Les élus y ont confirmé leur intérêt pour ce type de processus et marqué leur adhésion au projet d’un Luxembourg fort, ouvert, solidaire et moteur.

22


2.

LES GRANDS ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE CES RESTITUTIONS

D’une part, certaines interventions ont conforté les Regards quant à l’identification de besoins prioritaires : ¸ la redéfinition de l’image de la province, en interne et en externe, notamment dans la perspective transfrontalière (tourisme intégré, embellissement des villages, valorisation culturelle…) ; ¸ le maintien de services d’intérêt général de qualité prenant en compte la spécificité des zones rurales ; ¸ la nécessaire mise en réseau des acteurs, et notamment une coopération accrue entre communes afin de mener des actions plus efficaces et plus percutantes. A contrario, certaines considérations ont mis le doigt sur des aspects insuffisamment pris en compte par la démarche : • le défi de la jeunesse : notre province est celle dont la population est la plus jeune, il faut prendre en compte ces jeunes et leur avenir ; développer des projets qui les ciblent prioritairement (apprentissage des langues, formation, sentiment d’appartenance…), leur insuffler l’enthousiasme et l’esprit d’initiative, leur offrir des perspectives de vie et de carrière intéressantes en province de Luxembourg…; • le secteur associatif (volontariat, bénévolat…) est une richesse à ne pas sous-estimer en province de Luxembourg. C’est un secteur dynamique, souple, autonome et proche du citoyen. Il faut s’appuyer sur les structures existantes et leur donner des outils adéquats permettant une assise plus professionnelle ; • une prise en compte plus affichée des problèmes sociaux (soins de santé, publics en difficulté, logement) au travers notamment des services à la population.

3.

LE SOUTIEN DE LA RÉGION WALLONNE

Ces moments privilégiés ont aussi permis l’expression, par la présence ou la représentation des deux Ministres luxembourgeois, de l’intérêt constant témoigné à la démarche par la Région Wallonne. Celle-ci a ainsi rappelé son engagement à soutenir de manière prioritaire les projets de qualité émanant de Luxembourg 2010, mais a aussi reconnu le caractère pilote de Luxembourg 2010 et l’opportunité de l’inscrire dans le Fonds d’Impulsion du Développement Economique Rural (FIDER). Il apparaît en outre que la démarche est en adéquation avec la Déclaration de politique régionale et le nouveau Contrat d’Avenir pour la Wallonie, lesquels prônent le développement de contrats d’avenir locaux (Communes – Provinces).

23


ANNEXE

ANNEXE ANNEXE

ETAPES DE LA MÉTHODOLOGIE

PHASE 1 : initier la démarche

SUIVI DES ÉTAPES

Début lors de la première réunion du Comité de pilotage le 21 mai 2001 (validation de la méthodologie) Première réunion de l’équipe technique le 28 janvier 2002

PHASE 2 : identifier les acteurs et intervenant à impliquer • Identification, en plusieurs temps, des acteurs à consulter sur base d’un tableau à double entrée

De avril 2002 à décembre 2002

• Elaboration d’un guide d’entretien comportant 3 grands volets :

Validation par le CP le 17 avril 2002

identification de l’acteur, vision de l’acteur sur son secteur d’activités, vision de l’acteur sur le territoire provincial

24

Début le 28 janvier 2002

Clôture lors de la réunion du Comité de pilotage du 18 mars 2003


ETAPES DE LA MÉTHODOLOGIE

PHASE 3 : consulter les acteurs et intervenants pour identifier les grands enjeux à maîtriser et les projets fédérateurs • Interview de plus de 270 acteurs, dont des acteurs institutionnels, des personnes qualifiées et les administrations wallonnes • Retranscription des résultats

PHASE 4 : hiérarchiser les grands enjeux • Identifier les enjeux et les projets fédérateurs - émergence de +- 200 idées sur base des interviews • Les hiérarchiser - groupement de ces idées en 8 items principaux (macro-enjeux) • Les sélectionner regroupement des 8 macro-enjeux en 4 regards majeurs + élaboration d’une vision commune de l’avenir

PHASE 5 : produire un diagnostic sur les enjeux et projets • Description et objectivation des enjeux et projets : - approfondissement des 4 regards suivant 6 angles de vue - fusion da la phase 5 " diagnostic " avec l’approfondissement des enjeux, vu la richesse de l’information de base

SUIVI DES ÉTAPES

Début en juin 2002

Clôture lors de la réunion du Comité de pilotage du 18 mars 2003

Début en avril 2003

Juillet/août 2003 Septembre/octobre 2003

Octobre/novembre 2003 Clôture lors de la réunion du Comité de pilotage du 08 décembre 2003

Début en Avril 2003

Clôture lors de la réunion du Comité de pilotage du 08 décembre 2003

25


ETAPES DE LA MÉTHODOLOGIE

SUIVI DES ÉTAPES

PHASE 6 : confronter les acteurs aux conclusions du diagnostic • Adaptation de la présentation des regards pour une meilleure diffusion vers les acteurs et le grand public • Identification et analyse, à titre d’exemple, de quelques pistes de projets fédérateurs en vue d’entamer le dialogue avec les acteurs • Restitution des résultats à différents publics d’acteurs (restitution aux élus) • Adaptation de la phase 6 au nouveau contexte : " Passer de la réflexion à l’action (voir ci-dessous)

Janvier/juillet 2004 Janvier/juillet 2004 A partir de septembre jusqu’à décembre 2004

Passer de la réflexion à l’action : publications • Rédaction de différents documents et diffusion : - du cahier n° 3 " les 4 regards " et de la synthèse des restitutions - de la charte de territoire (cahier n°4)

Validation par le Comité de Pilotage le 03 mai 2005

Passer de la réflexion à l’action : événements • Accompagnement des marcheurs luxembourgeois aux 20 km de Bruxelles • Tenue des Assises : - validation de la charte - création du réseau d’acteurs du développement, - concrétisation de la mise en chantier de projets fédérateurs

26

Le 29 mai 2005 Le 04 juin 2005


ETAPES DE LA MÉTHODOLOGIE

SUIVI DES ÉTAPES

Passer de la réflexion à l’action : réseau • Organisation et animation du réseau des acteurs du développement • Outillage de ces acteurs • Répertoire et mise en chantier de projets • Rédaction du Contrat d’Action Luxembourg 2010

Suite aux Assises du 04 juin 2005

Passer de la réflexion à l’action : évaluation • Evaluation de la première année du Contrat d’Action, ajustements et amplification

Début 2006

ETAPES PARALLELES • Analyse des discriminations rurales • Analyse du sentiment d’appartenance des jeunes 2 thèmes abordés dans le cadre du projet Interreg III A – WLL " Echanges d’expériences "

Résultats présentés en mai 2003

27


NOTES ...............................................................................................................................

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