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Balanza / Herreria / Rosales
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TORREĂ“N DE LOZOYA Sala de las Caballerizas Octubre/Noviembre 2008
Atilano Soto Rรกbanos Presidente de Caja Segovia
“Croiser” est un terme qui peut drainer dans son sillage, selon les circonstances, des idées réellement contrastées, voire opposées: frontière, rencontre, croisée, intersection, embranchement, limite, bifurcation, invasion, confluence, agression…
“Cruzar” es un término que puede llevar aparejado, dependiendo de la circunstancia, ideas realmente dispares y hasta incluso opuestas: frontera, encuentro, encrucijada, intersección, empalme, límite, bifurcación, invasión, confluencia, agresión…
Cette année où nous commémorons le Second Centenaire de la Guerre d’Indépendance —Ségovie s’associe à cette commémoration avec un vaste programme d’activités—, peut de mon point de vue, s’avérer aussi un moment propice à la réflexion. Le legs le plus précieux que nous a laissé l’Histoire est sans le moindre doute l’expérience, et il ne tient qu’à nous d’utiliser cette grande leçon du passé pour affronter comme il se doit le présent et le futur.
Este año, en el que celebramos el Segundo Centenario de la Guerra de la Independencia —al que Segovia se ha unido con un gran programa de actividades—, pienso que también es un momento propicio para la reflexión. El más preciado legado que quizá nos haya dejado la Historia es sin lugar a dudas la experiencia y de nosotros depende utilizar esa gran lección del pasado para afrontar debidamente el presente y el futuro.
Il y a deux cents ans, “croiser” s’est avéré un drame aux conséquences terribles, qui a creusé un abîme énorme entre deux systèmes, deux manières de penser. Aujourd’hui nous voulons que «croiser» offre dans ces Salles de las Caballerizas del Torreón de Lozoya sa version la plus positive; que ce soit une rencontre, une conjoncture parfaite afin de faire confluer l’expérience de trois artistes de deux nationalités —française et espagnole— réfléchissant à l’essence d’événements dont nous n’avons peut-être pas su tirer toutes les leçons. Comme Francisco Goya le fit en son jour, José Carlos Balanza, Michel Herreria, et Carlos Rosales savent éviter la véhémence nationaliste —si souvent irrationnelle— pour se focaliser sur l’aspect humain et universel, dont chacun peut se rapprocher sans préjugé aucun. Je remercie et félicite ces trois artistes, ainsi que le commissaire de cette exposition Ángel Achútegui, de nous permettre de partager une expérience aussi enrichissante.
Hace doscientos años “cruzar” se convirtió en un drama de terribles consecuencias que abrió un tremendo abismo entre dos naciones, dos sistemas, dos formas de pensamiento. Hoy queremos que “cruzar” ofrezca en estas Salas de las Caballerizas del Torreón de Lozoya su lado más positivo; que sea un encuentro, una coyuntura perfecta para hacer confluir la experiencia de tres artistas de dos nacionalidades —francesa y española— reflexionando sobre la esencia de unos acontecimientos de los que quizá no hemos sabido extraer todas sus lecciones. Como Francisco de Goya hiciera en su día, José Carlos Balanza, Michel Herreria y Carlos Rosales saben evitar la vehemencia nacionalista —tantas veces irracional— para concentrarse en el aspecto humano y universal, al que cualquiera puede acercarse sin prejuicio alguno. Agradezco y felicito a estos tres artistas y al comisario de la presente exposición, Ángel Achútegui, por permitirnos compartir tan enriquecedora experiencia.
テ]gel Achテコtegui Galar Comisario de la Exposiciテウn
Croiser pourrait signifier relier avec le fil d’une fine réflexion deux époques distantes de 200 ans . Depuis qu’un 3 mai Goya eut immortalisé la résistance armée à la domination française, qu’est ce qui a changé dans l’art de la guerre ou dans la guerre de l’art? Qu’est ce qui a changé dans l’indépendance du territoire? Temps, mémoire absence, mort, peuvent-ils effacer le passé?
Cruzar podría ser unir con hilo de fina reflexión dos épocas distantes entre sí 200 años. Desde que un 3 de Mayo Goya inmortalizara la resistencia armada a la dominación francesa, ¿qué ha cambiado en el arte de la guerra o en la guerra del arte?, ¿qué ha cambiado respecto a la independencia del territorio?. Tiempo, memoria, ausencia, muerte, ¿pueden borrar el pasado?
Avec des visions conceptuelles différentes, mais avec la même aiguille, et presque toujours sans dé à coudre, deux artistes espagnols et un artiste français, sans brandir un autre drapeau que celui de l’art broderont une proposition peut-être transgressive , qui ne réduit pas l’art au drame de la guerre, mais qui réinvente au travers d’un discours commun, construit à partir des différentes architectures de leurs propres pensées.
Desde distintas visiones conceptuales, pero con la misma aguja y casi siempre sin dedal, dos Artistas españoles y uno francés, sin enarbolar otra bandera que no sea la del arte, bordarán una propuesta quizás transgresora, que no reduce el arte al drama de la guerra, sino que se reinventa a través de un discurso común, construido desde las diferentes arquitecturas de sus propios pensamientos.
Balanza, Herreria et Rosales ont décidé de croiser, à partir de supports bien différents, sans priver le travail artistique de l’attrait de l’énigme.
Balanza, Herreria y Rosales han decidido cruzar, desde soportes bien distintos, sin privar al trabajo artístico del atractivo de lo enigmático.
Travailler la perception, observer des relations suspendues dans l’espace temps, réfléchir au travers du geste artistique, à l’apparente indépendance de l’envahisseur …...c’est la lutte de “l’intérieur” de José Carlos Balanza .
Trabajar la percepción, observar relaciones suspendidas en el espacio-tiempo, reflexionar a través del gesto artístico sobre la aparente independencia del invasor… es la lucha desde “dentro” de José Carlos Balanza.
Retrouver la mémoire sous le tapis du passage du temps, sous notre propre passage, sous notre propre temps. Théâtraliser la réalité humaine, démystifier des airs de liberté, d’égalité et de fraternité …...c’est l’expression du sens artistique de Michel Herreria.
Recobrar la memoria bajo el tapiz del paso del tiempo, bajo nuestro propio paso, bajo nuestro propio tiempo. Teatralizar la realidad humana, desmitificar aires de libertad, igualdad y fraternidad… es la expresión del sentido artístico de Michel Herreria.
Exposer des terres dérobées, avec leurs cartes d’identité peutêtre falsifiées. Dessiner des frontières portables. Questionner signifiants et signifiés, empreintes, silences brisés …...C’est l’objet du travail du poète des pierres, Carlos Rosales.
Exponer tierras robadas, con sus DNI quizás falsificados. Diseñar fronteras portátiles. Cuestionar significantes y significados, huellas, silencios rotos… es el objeto del trabajo del poeta de las piedras, Carlos Rosales.
C’est là la proposition de trois artistes qui exposent — s’exposent— nus, montrent leurs valeurs les plus intimes.
Esta es la propuesta de 3 Artistas que exponen —se exponen— desnudos, mostrando sus valores más íntimos.
De cette salle de Caballerizas del Torreón de Lozoya, avec nos remerciements à Caja Segovia pour son engagement aux côtés de l’art et de la société en général, nous brandissons nos drapeaux aux couleurs de la frontière que nous espérons croiser
Desde esta Sala de Caballerizas del Torreón de Lozoya, con el agradecimiento a Caja Segovia por su compromiso con el arte y con la sociedad en general, ondeamos nuestras banderas del color de las fronteras que esperamos cruzar.
Paisible guerre déjà consommée……
Silente guerra ya gastada… Août 2008
Agosto de 2008
JosĂŠ Carlos Balanza
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M i c h e l H e r re r i a
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Carlos Rosales
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José Carlos Balanza Vive y trabaja en Logroño. España
Les divers éléments qui composent “impénétrable” sont en apparence indépendants. C’est cette indépendance qui va permettre d’établir entre eux les relations qui les conduiront à un but commun, où chacune de ces parties connaîtra une continuité dans le nouvel objet créé.
En “impenetrable” aparentemente hay una independencia entre los diferentes elementos que la componen. Esta independencia es la que va a permitir establecer entre ellos, las relaciones que los conduzcan a un fin común, donde cada una de estas partes tenga continuación en el nuevo objeto creado.
Si durant le temps d’application d’un concept, son contraire reste à la marge; ce qui pénètre, dans ce cas pendant qu’il pénètre, doit conserver la qualité de l’impénétrabilité afin de ne pas être pénétré. Je fais ainsi allusion à l’impénétrabilité comme une aiguille capable de pénétrer et d’envahir, une aiguille qui réalise le travail du concept; par conséquent les relations entre l’envahisseur et l’envahi seront la conséquence de cette action. l’aiguille continuera d’avancer imparable, pénétrant et nouant, laissant derrière elle une trame réticulée d’où surgiront omnidirectionnels les fils qui enfermeront peu à peu l’envahi.
Si durante el tiempo de aplicación de un concepto queda al margen su contrario; lo que penetra, en este caso, mientras penetra, debe mantener la cualidad de la impenetrabilidad para no ser lo penetrado. De este modo aludo a la impenetrabilidad como una aguja capaz de penetrar e invadir, una aguja que oficia la labor del concepto; luego las relaciones entre invasor e invadido serán la consecuencia de aquella acción. La aguja seguirá avanzado imparable, penetrando y anudando, dejando tras ella una trama reticulada en nodos desde donde surgirán omnidireccionales los hilos que irán encerrando lo invadido.
Dans ces nouveaux états, tracés par les filets tissés par l’outil envahisseur, surgissent deux situations: l’envahie et l’envahisseuse; ce qui était déjà là et le tout juste arrivé, et il s’instaure ainsi une relation nouvelle qui produira une autre réaction, la dépendance entre eux qui va produire un effet: le besoin qu’ont les éléments indépendantistes des “occupationistes” et vice versa, pour réaffirmer leurs concepts: la nécessité de s’imposer de l’un et de l’éviter de l’autre.
En estos nuevos estados, los acotados por las redes tejidas por la herramienta invasora, surgen dos situaciones: la invadida y la invasora; lo que ya estaba y lo recién llegado, estableciéndose una nueva relación que producirá otra reacción, la de dependencia entre ellos y esto va a traer un efecto: la necesidad que tienen los elementos independentistas de los ocupacionistas y viceversa, para reafirmar sus conceptos: la necesidad de imponerse de uno y de evitarlo del otro.
Le résultat final sera toujours différent de la situation de départ, et que l’indépendance aie été instaurée ou non, la nouvelle réalité sera façonnée par tout ce qui se sera passé.
El resultado al final siempre será otro de lo que fue en un principio y tanto si se ha producido la independencia como si no, la nueva realidad estará conformada por todo lo ocurrido.
Dans “impénétrable” la dernière partie du travail, le tissu brodé, rassemble tout le processus de l’œuvre et c’est là qu’apparaît le concept unificateur: se faire un , agglutiner, amalgamer tout ce qui est intervenu dans le processus, qui en s’incorporant de l’extérieur conserve à l’intérieur les clés de son origine.
En “impenetrable” la última parte del trabajo, la tela bordada, recopila todo el proceso de la obra y es donde aparece el concepto unificador: hacerse uno, aglutinar, amalgamar todo aquello que ha intervenido en el proceso, que incorporándose desde fuera, dentro mantiene las claves de su origen.
La branche réplique le réticule et coud dans l’air la liberté apprise au combat
La rama replica la retícula y cose en el aire la libertad aprendida en la lucha
Título:
Impenetrable
Técnica:
Vídeo (3 Canales), Tela 235 x 150 cm. Metal y agujas
Medidas:
Variables
Año:
2008
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TĂtulo:
Impenetrable Fragmentos de vĂdeo
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TĂtulo:
Impenetrable Detalle
Detalle
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Título:
Rama y red
Técnica:
Fotografía y metal
Medidas:
150 x 113 x 4 cm.
Año:
2008
20
Títulos:
Dibujos
Técnica:
Mixta
Medidas:
50 x 35 cm.
Año:
2008
22
Títulos:
Dibujos
Técnica:
Mixta
Medidas:
50 x 35 cm.
Año:
2008
24
Títulos:
Dibujos
Técnica:
Mixta
Medidas:
50 x 35 cm.
Año:
2008
Michel Herreria Vive y trabaja en Burdeos. Francia Representado por Jean-Franรงois Dumont
Construire un sol, une géographie, une collection d’images pour se frotter à des évènements historiques.
Construir un suelo, una geografía, una colección de imágenes para frotarse con unos acontecimientos históricos .
L’objet de ce projet est de faire appel à l’histoire de deux pays qui ont tenté pendant des années de redessiner les frontières de la souveraineté de leur territoire.
El objeto de este proyecto es referirse a la historia de dos países que durante años intentaron volver a dibujar las fronteras de la soberanía de su territorio.
A ce jeu des tristes guerres, je ne souhaite garder que le croisement des peuples foulant les icones de notre histoire.
De este triste juego de guerras, sólo deseo guardar el cruzamiento de pueblos pisando los iconos de nuestra historia.
A Ségovie au “Torreón de Lozoya” sous l’ impulsion d’Angel Achutegui je réalise des parterres de tapis de peintures révélant sous le pas des spectateurs une mémoire de circonstance.
En Segovia, en el “Torreón de Lozoya”, bajo el impulso de Ángel Achútegui realizo unos parterres de tapices de pintura que revelan bajo los pasos de los espectadores, una memoria de circunstancia.
Elaborés à partir de recherches historiques, les tapis produits par Jean-François Dumont sont des petites peintures d’histoire. Je les transforme en un ensemble de plaques tectoniques construisant une croûte stratifiée matière/histoire dont les possibles déplacements génèrent des niveaux de lecture différents. Travailler dans ce lieu entraîne des “chocs” immédiats avec mes racines, avec ma culture et donc indirectement avec “los tapices de Goya”.
Elaborados a partir de unas investigaciones históricas, los tapices producidos por Jean-François Dumont son unas pequeñas pinturas de historia. Los transformo en un conjunto de placas tectónicas construyendo una corteza estratificada materia/historia cuyos posibles desplazamientos generan diferentes niveles de lectura. Trabajar en este lugar provoca unos “choques” inmediatos con mis raíces, con mi cultura, y por consiguiente indirectamente con los tapices de Goya.
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Carnet de dibujos preparatorios Colección Jean-François Dumont Año:
2008
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39 Tapices Pruebas de colores y texturas Medidas:
102 m.
A単o:
2008
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Título:
Tapiz nº 3
Técnica:
PIntura digital
Medidas:
200 x 400 cm.
Año:
2008
34
Título:
Tapiz nº 14
Técnica:
PIntura digital
Medidas:
120 x 190 cm.
Año:
2008
36
Título:
Tapiz nº 16
Técnica:
PIntura digital
Medidas:
200 x 200 cm.
Año:
2008
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Título:
Tapiz nº 39
Técnica:
PIntura digital
Medidas:
120 x 200 cm.
Año:
2008
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Prueba de organizaci贸n de los tapices
Carlos Rosales Vive y trabaja en Logro単o. Espa単a
Le 2 mai, une date chargée d’histoire, mais 2008 dans mon cas, j’ai débuté un voyage dans les Pyrénées entre la France et l’Espagne. Durant ce voyage j’ai réalisé quelques pas sur la frontière et j’ai constaté combien il m’était aisé de changer de pays sans que personne ne se préoccupe vraiment de savoir pour quelles raisons ni dans quel but je le faisais. Un voyage insignifiant en apparence mais avec la vocation de raconter une petite histoire .
El día dos de mayo, una fecha histórica, pero de 2008 en mi caso, emprendí un viaje por los Pirineos entre Francia y España. En aquel viaje, realicé unos cuantos pasos por la frontera y comprobé lo fácil que me resultaba cambiar de país sin que nadie se preocupase de porqué ni para qué lo hacía. Un viaje aparentemente insignificante pero con la vocación de contar una pequeña historia.
Par mon passage, j’ai essayé de laisser une empreinte très ténue, une trace que certainement nul ne pourrait parcourir ni reconnaître postérieurement puisqu’elle ressemble un peu au tracé par exemple d’une frontière: une ligne invisible mais qui se transforme en la plus évidente et la plus abrupte aussi de toutes les lignes du paysage.
Con los pasos de mi recorrido, pretendí dejar una levísima huella, un rastro que, seguramente, nadie podría recorrer ni reconocer posteriormente ya que se parece en poco al trazado, por ejemplo, por una frontera: una línea invisible pero que se convierte en la más evidente y también en la más abrupta de entre todas las líneas del paisaje.
Avec ma trace j’ai dessiné une nouvelle ligne, invisible aussi, qui se superposait à celle de la frontière historique. Ce dessin sans histoire a créé en moi un souvenir beaucoup plus persistant et reconnaissable que celui de la frontière . Un dessin arbitraire pour quiconque mais qui a satisfait ma paisible intention d’assembler, d’unir mentalement d’un geste dans le paysage ce que le tracé de la frontière semblait seulement séparer.
Con mi rastro dibujé una nueva línea, también invisible, que se superponía a la de la frontera histórica. Ese dibujo sin historia, ha creado en mí un recuerdo mucho más persistente y reconocible que el de la frontera. Un dibujo arbitrario para cualquiera pero que ha cumplido con mi tranquila intención de zurcir, de unir mentalmente con un gesto en el paisaje lo que el dibujo de la frontera parecía sólo separar.
Six fois j’ai croisé la frontière et une seule fois on m’a demandé de m’identifier comme citoyen espagnol bien que l’on ne m’aie pas obligé à déclarer ce que je transportais dans mon bagage. Dans ma valise, et à chaque passage, je transportais toujours sur moi le fruit de mes voyages dans les Pyrénées: un butin obtenu par le larcin perpétré à chacun de ces passages. Un vol innocent mais aussi légèrement intrigant.
Por seis veces crucé la frontera y sólo en uno de los pasos fronterizos me pidieron que me identificase como ciudadano español aunque no me obligaron a declarar lo que llevaba en mi equipaje. En mi maleta, y en cada paso, siempre llevaba conmigo el fruto de mis andanzas por los Pirineos: un botín obtenido con el pequeño saqueo perpetrado en cada uno de esos pasos. Un robo inocente pero a la vez ligeramente intrigante.
Chaque fois que je changeais de pays, j’emportais des pierres françaises et des pierres espagnoles pour les déposer en territoire étranger. Ces pierres se trouvaient à l’endroit où je les découvrais bien avant la création du concept d’Espagne ou de France, moi je les ai faites migrer et maintenant elles se sont chargées d’un sens différent, je suppose, bien qu’elles continuent d’être bien entendu seulement quelques pierres. J’ai pu les déplacer sans que personne ne s’inquiète de savoir dans quel but ni avec quelle intention. Et moi, à cet instant, je ne sais si elles sont délogées, si elles sont différentes, ni même si cette partie du monde où je les ai déposées est toujours identique à ce qu’elle était avant que je n’y réalise ce petit changement.
Cada vez que cambiaba de país, me llevaba piedras francesas y piedras españolas para dejarlas en territorio extranjero. Esas piedras estaban en el lugar donde las encontré desde antes que se creara el concepto de España o Francia, yo las he migrado y ahora se han cargado de un significado diferente, supongo, aunque siguen siendo, por supuesto, sólo unas pocas piedras. He podido desplazarlas sin que nadie se haya preocupado de porqué o para qué. Y yo, ahora mismo, no sé si están desubicadas, si son diferentes o ni tan siquiera si esa parte del mundo donde las he dejado, sigue siendo igual que antes de que hiciera este pequeño cambio en él.
J’ai aussi dérobé de la terre sur cette même frontière. Tout d’abord côté français, et ensuite côté espagnol. Je l’ai emportée dans mon atelier et j’ai fabriqué avec elle quelque chose ressemblant à de petites lignes frontalières. J’ignore si cette terre conserve maintenant sa condition de limite de quelque chose. En ce qui me concerne, afin de constater ce qui se passe, j’ai déposé la terre française à certains endroits et l’espagnole à d’autres. Le résultat n’a rien d’inquiétant, et il semble que l’objet fabriqué n’aille pas au delà du sens poétique, si peu menaçant. Beaucoup sont morts en essayant de changer la nationalité de quelques pierres, ou en croisant ce type de lignes, surtout en des dates plus historiques que ce 2 mai de ma petite histoire. Malgré tout et en quelque sorte, ces grandes dates et ces grandes histoires font aussi peu à peu partie de la mienne. Des dates historiques qui étaient et sont réellement inquiétantes, et aussi réelles qu’une frontière ou quelques pierres, mais en ce qui me concerne, maintenant, après 200 ans, je voulais seulement m’en souvenir.
He robado, también, tierra de esa misma frontera. Primero en la parte francesa y después en la española. Me la he llevado a mi estudio y he fabricado con ella una suerte de pequeñas líneas fronterizas. No sé si esa tierra conserva ahora su condición de límite de algo. Yo, por ver qué ocurre, he puesto la tierra francesa en unos marcos y la española en otros. El resultado no es nada inquietante y no parece que el objeto fabricado posea algún significado que vaya más allá del poético, tan poco amenazador. Mucha gente ha muerto al intentar cambiar de nacionalidad unas piedras o mientras cruza ese tipo de líneas, sobre todo, si se hace en fechas más históricas que ese dos de mayo de mi pequeña historia. A pesar de todo y extrañamente, aquellas grandes fechas y aquellas grandes historias también van formando parte de la mía. Fechas históricas que eran y son realmente inquietantes y tan reales como una frontera o unas piedras, pero yo, ahora, después de 200 años, sólo quería recordarlas.
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Título:
Punto de vista 1
Técnica:
Grafito sobre papel
Medidas:
20 x 20 cm.
Año:
2008
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Título:
Punto de vista 2
Técnica:
Grafito sobre papel
Medidas:
20 x 20 cm.
Año:
2008
48
Título:
Tierra de frontera
Técnica:
Aluminio, madera y tierra francesa y española colocadas alternativamente
Medidas:
4 x 174 cm. cada una. (6)
Año:
2008
50
Título:
Territorio
Técnica:
Madera, cristal, brújula y tierra extranjera
Medidas:
20 x 20 x 5 cm.
Año:
2008
52
Título:
100 Piedras
Técnica:
Fotografía de piedras francesas y españolas alternativamente
Medidas:
20 x 20 cm. c.u.
Año:
2008
54
Título:
100 Piedras
Técnica:
Fotografía de piedras francesas y españolas alternativamente
Medidas:
20 x 20 cm. c.u.
Año:
2008
56
Título:
Botín
Técnica:
Fotografía
Medidas:
25 x 33 cm. cada una.
Año:
2008
CRUZAR: Balanza, Herreria y Rosales Organización y Producción: Caja Segovia. Obra Social y Cultural Comisario: Ángel Achútegui Coordinación: Rafael Ruiz Alonso Fotografía: José Carlos Balanza, Michel Herreria y Carlos Rosales Maquetación y Diseño: Balanza, Herreria y Rosales Impresión: Gráficas Isasa Textos: Sus autores Traducción: José Iriarte D.L: X ISBN: 978-84-92432-06-6