A l'orée des ruines - Mémoire de PFE - Cuillerat Mickael - Charmette Vianney - Delsignore Aurélia

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REMERCIEMENTS Le projet architectural regroupe toujours une multitude d’acteurs, et ce, dès l’Êcole. La contribution de chacun lui permettent d’Êvoluer et de s’enrichir considĂŠrablement. Ainsi, nous tenons Ă remercier chaleureusement l’Êquipe pĂŠdagogique qui nous a encadrĂŠ pendant cette annĂŠe : Christian Marcot, Ă–zlem Lamontre-Berk, Brigitte Sagnier-Minguet et Pascal Rouaud, ainsi que les autres intervenants du domaine d’Êtude : François Tran, Vincent Veschambre, Suzanne Monnot, Philippe 'XÂżHX[. Merci Ă Jacques VergĂŠly pour son aimable participation aux ateliers de projet et rendus. Un grand merci Ă Hugues Savay-Guerraz, conservateur du musĂŠe Gallo-Romain de Lyon, ainsi que Laurent Chopard, mĂŠdiateur, et toute leur ĂŠquipe, qui nous ont fait dĂŠcouvrir le site archĂŠologique et son musĂŠe. Nous remercions Christophe Monnet, directeur adjoint du centre multimĂŠdia Erasme, qui a acceptĂŠ de nous rencontrer pour nous parler de MuseoLab. (QÂżQ PHUFL DX[ AFT sĂŠrie 2013-2014, pour les Princes de LU et les dĂŠlires, Ă Romain pour VD FXOWXUH GH SRW GH Ă€HXU j nos parents pour leurs petites mains, Ă Phil Collins, pour avoir accompagnĂŠ nos longues nuits, et spĂŠcial dĂŠdicace Ă William Hayet, qui a tant marquĂŠ nos esprits Ă tous les trois.

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Merci Ă ma mère, mes frères et mes soeurs, wohoooh... et plus spĂŠcialement Ă mon père, qui m’a tant soutenu, suivi et aidĂŠ ces cinq dernières annĂŠes. Sans oublier bien sĂťr mes deux collègues. A l’heure oĂš j’Êcris ces lignes on n’a pas encore eu nos dernières engueulades de charrette (du FRXS MÂśHQ SURÂżWH DYDQW GH OHV GpWHVWHU SRXU GH bon), mais je les aime quand mĂŞme, pour tout ce TXÂśLO PÂśRQW DSSRUWp HW SOXV VL DIÂżQLWp Vianney

Merci à mes parents qui m’ont soutenu durant cette annÊe et toutes celles qui ont prÊcÊdÊ, et sans qui beaucoup de choses n’auraient pas ÊtÊ possibles. MickaÍl

Merci Ă mes camarades de projet et Ă mes parents Ă qui je dois beaucoup. AurĂŠlia


AVANT PROPOS /H SURMHW GH ÂżQ GÂśpWXGHV HVW OÂśDFFRPSOLVVHPHQW GH cinq annĂŠes d’apprentissage de l’architecture, de ses pensĂŠes, de ses problĂŠmatiques, de ses idĂŠaux, de ses savoir-faire. En tant qu’Êtudiants nous devons ĂŞtre capables de conduire le processus de projet de façon cohĂŠrente et dĂŠmonstrative, depuis un questionnement sur un site et un programme, jusqu’à des rĂŠponses techniques dĂŠtaillĂŠes. Nous devons, Ă travers ce dernier projet d’Êtudiants qui s’Êtend sur toute une annĂŠe scolaire, prouver nos compĂŠtences. ÇD FÂśHVW OD GpÂżQLWLRQ SpGDJRJLTXH

Nous espÊrons qu’entre les lignes se liront QRV UpÀH[LRQV HW SHQVpHV VXU OH GHYHQLU GH FH patrimoine. Merci pour votre lecture.

Pour autant, nous avons tous les trois abordĂŠ le sujet qui nous a ĂŠtĂŠ donnĂŠ pour ce qu’il est avant tout, Ă savoir une question posĂŠe Ă Lyon : que faire de son riche patrimoine antique ? Oublions un instant les dĂŠtails au 1:10ème, les accès pompiers et les plans fonctionnels, car nous nous sommes attachĂŠs Ă plus pour cette ville que nous avons appris Ă connaĂŽtre et Ă aimer en cinq ans d’Êtudes. Ce PFE ÂŤArchitecture, Formes, TransformationsÂť a ainsi ĂŠtĂŠ l’occasion de s’interroger sur le passĂŠ, le prĂŠsent et le futur de cette nouvelle mĂŠtropole française qui regorge littĂŠralement de traces historiques, dont l’hĂŠritage concerne autant les historiens que les habitants. Notre rĂ´le, en tant TXH IXWXUV DUFKLWHFWHV HVW DLQVL GH UpĂ€pFKLU DX[ liens entre ces habitants et leur patrimoine, de donner un cadre de dĂŠcouverte, et peut-ĂŞtre aussi d’appropriation, adaptĂŠ Ă une spatialitĂŠ (un site et son urbanitĂŠ) et Ă une temporalitĂŠ (contexte sociĂŠtal et technologique) en constante ĂŠvolution. Notre dĂŠmarche a ainsi dĂŠbutĂŠ par un travail d’analyse et de comprĂŠhension du contexte. Cette ĂŠtude a bien entendu portĂŠ sur patrimoine liĂŠ au site mais ĂŠgalement sur Lyon, ses habitants, de VRQ SURÂżO XUEDLQ HWF /H WKqPH GH QRWUH VXMHW GH PFE s’y prĂŞtant fort bien, l’analyse a ainsi durĂŠ près d’un semestre entier, ce qui donne une idĂŠe de son importance. De cette phase de lecture sont ressorties un ensemble de problĂŠmatiques qui nous ont tout particulièrement interpellĂŠs et Ă partir desquelles nous avons pu dĂŠvelopper des intentions puis aborder la phase d’Êcriture. 'pÂżQLWLRQ GÂśXQ SURJUDPPH HVTXLVVHV j OÂśpFKHOOH urbaine, imagination d’ambiances et solutions techniques, tous les attendus d’un PFE y sont passĂŠs.

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SOMMAIRE

Avant propos Introduction

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CONTEXTE & ENJEUX Valeur historique et patrimoniale du site Dimension sociale et usages Morphologie urbaine Un paysage unique à revitaliser Les enjeux du musée de Zehrfuss

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PROGRAMME Un site à valoriser Le musée de la civilisation gallo-romaine L’archéolab, un espace de recherche inédit Le café-spectacle Le parc antique

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STRATÉGIE & PARTI PRIS Un projet de site, un projet de quartier Intégration patrimoniale et paysagère

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ECRITURE ARCHITECTURALE, PAYSAGÈRE ET URBAINE Les réserves La Chaufferie L’archéolab L’extension du musée gallo-romain Nouvelle scénographie du musée Le parc antique

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CONCLUSION Synthèse Retour critique sur un patrimoine vécu

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ANNEXES Entretien Temporalité du parc

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INTRODUCTION UN SITE PATRIMONIAL IMPORTANCE POUR LYON

DE

PREMIĂˆRE

La colline de Fourvière se partage avec la colline de la Croix-Rousse le dĂŠnivellĂŠ lyonnais et domine la ville grâce Ă son imposante basilique. Lorsque l’on se retrouve au sommet du plateau, on dĂŠcouvre un quartier mĂŠlangeant indiffĂŠremment architecture de l’Êpoque Renaissance, immeubles des annĂŠes 60, murs en pierre de 2m de haut, populations âgĂŠes et collĂŠgiens en rĂŠcrĂŠation. $X ERXW GÂśXQH UXH HQWUH XQ SDUNLQJ HW XQ pGLÂżFH en bĂŠton soignĂŠ, on aperçoit une vĂŠgĂŠtation gĂŠnĂŠreuse, vraisemblablement un parc. En s’avançant un peu plus, on surplombe un bel escalier, puis en descendant, le regard dĂŠcouvre HQÂżQ GH YDVWHV UXLQHV " ,FL " 0DLV DORUV SRXUTXRL FHV VWUXFWXUHV PpWDOOLTXHV DX PLOLHX " 2Q WRXUQH la tĂŞte, et en bas de l’escalier dĂŠrobĂŠ se trouve l’entrĂŠe sombre du musĂŠe gallo-romain.

En surplomb du site, le musĂŠe, dĂŠdiĂŠ Ă l’histoire gallo-romaine de Lyon, est une oeuvre majeure de l’un des architectes modernes français les plus reconnus, Bernard Zehrfuss. Bien qu’oubliĂŠ au milieu du plateau de Fourvière, le site antique se rĂŠvèle ĂŞtre d’une importance majeure au niveau patrimonial. La basilique qui le domine un peu plus loin n’a en effet rien a lui envier.

SAÔNE RHÔNE CROIX-ROUSSE

FOURVIĂˆRE

S’agirait-il d’un site patrimonial de première LPSRUWDQFH " &ÂśHVW SHX GLUH GHYDQW QRXV VH trouvent les vestiges des thÊâtres romains de Lugdunum, l’ancĂŞtre de Lyon, et qui fut la capitale de la Gaule romaine durant près de deux siècles. Ce ne sont pas les seules traces de cette ĂŠpoque glorieuse, et surtout fondatrice, de la ville de Lyon, mais ce sont les plus imposantes visibles aujourd’hui. Depuis plus de 50 ans, ces thÊâtres sont utilisĂŠs tous les ĂŠtĂŠs pour les Nuits de Fourvière, un festival d’ampleur internationale qui rassemble concerts, thÊâtre et cirque.

Site gallo-romain

PRESQU’ÎLE

Localisation du site de projet dans la gĂŠographie de Lyon

Localisation du parc antique de Fourvière au milieu des monuments historiques de Lyon (en bleu)

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UN PROJET DE RÉNOVATION La politique de mise en valeur patrimoniale menĂŠe par la ville de Lyon au dĂŠbut des annĂŠes 90 a permis la rĂŠalisation d’un grand nombre de chantiers patrimoniaux et culturels, tels que la rĂŠnovation de la Manufacture des Tabacs ou de l’OpĂŠra de Lyon. C’est dans ces annĂŠes-lĂ que la citĂŠ a pris conscience de l’importance de son hĂŠritage historique et de la possibilitĂŠ de l’intĂŠgrer dans une dĂŠmarche d’Êvolution. Depuis, Lyon est GHYHQX XQH ÂżJXUH LPSRUWDQWH GDQV OD SROLWLTXH patrimoniale. &RPPHQW H[SOLTXHU TXÂśDXMRXUGÂśKXL OH VLWH antique de Fourvière ne vit essentiellement qu’à travers les spectacles des Nuits de Fourvière ? De l’autre cĂ´tĂŠ de la rue, l’Antiquaille, un ancien HQVHPEOH KRVSLWDOLHU D EpQpÂżFLp GÂśXQH EHOOH FXUH de jouvence qui est peut-ĂŞtre en train d’initier un renouvellement urbain. Pourra-t-il entrainer le VLWH DUFKpRORJLTXH GDQV XQH QRXYHOOH YLH "

ArrivÊe sur le site depuis la Basilique de Fourvière : un souci de mise en valeur.

Le sujet ainsi proposĂŠ aux ĂŠtudiants de l’ENSAL est tout d’abord parti d’une demande du musĂŠe gallo-romain, qui dĂŠsirait reprendre la scĂŠnographie de son exposition permanente (qui QÂśD SDV ERXJp GHSXLV DQV DÂżQ GÂśDWWLUHU GH nouveaux visiteurs. La question s’est ĂŠlargie Ă tout le site des thÊâtres antiques, indissociable du musĂŠe, qu’il s’agit de remettre en valeur Ă l’Êchelle urbaine. UNE PROBLÉMATIQUE PLURIELLE Le site de projet interroge de nombreux enjeux architecturaux, urbains et paysagers. ,O LPSOLTXH une diversitĂŠ de patrimoines, très ĂŠloignĂŠs dans le temps et dans leur expression, dont font partie le parc archĂŠologique de trois hectares classĂŠ monument historique (qui intègre notamment les deux thÊâtres gallo-romains) et le musĂŠe dessinĂŠ par Bernard Zehrfuss (non protĂŠgĂŠ, uniquement labellisĂŠ ÂŤPatrimoine du XXè siècleÂť). &HV GHX[ KpULWDJHV DX SUHPLHU UHJDUG WUqV diffĂŠrents, sont en fait fortement liĂŠs entre HX[ En effet, l’architecture de Zehrfuss a ĂŠtĂŠ HQWLqUHPHQW SHQVpH DÂżQ GH PHWWUH HQ YDOHXU OH parc.

Un site, deux patrimoines : les ruines antiques et le musÊe moderniste (semi-enterrÊ, à droite de l’image).

Le site a ĂŠgalement une importance urbaine

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indĂŠniable. Son emprise dans le quartier lui donne un rĂ´le d’articulation et de centre de vie, TXL QÂśHVW DXMRXUGÂśKXL SDV HIÂżFDFH 6DQV RXEOLHU OD dispersion des vestiges gallo-romain sur le plateau de Fourvière, pour lesquels le parc archĂŠologique serait un site fĂŠdĂŠrateur. Est-il possible de faire de ce lieu le point de dĂŠpart d’une identitĂŠ Ă l’Êchelle du quartier ? De plus, la dimension paysagère du site est primordiale. L’importance du parc Ă l’Êchelle du quartier, et mĂŞme de la ville, est telle qu’on ne peut ĂŠviter les questions de points de vue, de parcours, d’ambiances paysagères, de liaisons entre diffĂŠrents lieux, de relations vĂŠgĂŠtal/minĂŠral, ou encore d’intĂŠgration dans l’environnement urbain. (QÂżQ OD QpFHVVLWp SRXU OH PXVpH GÂśpYROXHU HW GH mieux intĂŠgrer les nouveaux besoins et moyens culturels pose une vaste question programmatique, qui intègre aussi le parc archĂŠologique et qui touche par consĂŠquent ĂŠducation, culture, spectacle et vie quotidienne. Tous ces diffĂŠrents niveaux de lecture, qui eux-mĂŞmes en impliquent encore davantage, nous ont conduits Ă adopter un regard le moins limitĂŠ possible. Nous avons alors dĂŠgagĂŠ la problĂŠmatique globale suivante :

mĂŞme entre le site WHO TXÂśRQ D SX OÂśLGHQWLÂżHU HW son environnement urbain et paysager. La frange que nous voulons requalifer, et qui actuellement est proche de ce que l’on pourrait appeler un no man’s land, nous a semblĂŠ ĂŞtre la marge oĂš se concentraient les principales problĂŠmatiques prĂŠcĂŠdemment ĂŠnoncĂŠes. Ce terrain d’intervention, bien que limitĂŠ en pratique, est en rĂŠalitĂŠ riche en potentiel. Le but est d’en faire un système d’interfaces permettant une meilleure intĂŠgration de cet ĂŠcrin patrimonial incroyable dan son environnement urbain immĂŠdiat et de favoriser les ĂŠchanges entre les deux. Mais l’intĂŠgration d’un site dans son environnement VLJQLÂżH W HOOH QpFHVVDLUHPHQW XQH SOXV JUDQGH ouverture sur la ville ? Pas forcĂŠment, et une UpĂ€H[LRQ IRUPHOOH PRLQV FDULFDWXUDOH VÂśDYqUH donc nĂŠcessaire. Le projet que nous allons vous prĂŠsenter est ainsi composĂŠ de trois interventions : des architectures interfaces en bordure du site, des points de fuites et connexions vers les diffĂŠrents secteurs importants du quartier, et un amĂŠnagement paysager autour des ruines, Ă l’intĂŠrieur du parc.

Comment retrouver un lien perdu entre un coeur paysager, riche d’un patrimoine Ă la fois antique et moderne, et le quartier, le plateau, la ville ? Dès le dĂŠbut nous dĂŠsirions apporter un rĂŠponse FRPSOqWH j WRXWHV FHV TXHVWLRQV PDLV VXIÂżVDPPHQW ÂżQH HW XQLWDLUH SRXU QH SDV DOWpUHU OH VLWH HW VRQ identitĂŠ Ă grande ĂŠchelle. UNE RÉPONSE GLOBALISÉE, ARCHITECTURE ET PAYSAGE

ENTRE

$ÂżQ GÂśREWHQLU OD FRKpUHQFH QpFHVVDLUH DX site, nous avons pris le parti d’une rĂŠponse DUFKLWHFWXUDOH HW SD\VDJqUH DX[ LPSODQWDWLRQV multiples, Ă chaque endroit du site qui nous semblait dĂŠcisif. De cette façon, en se laissant porter par le lieu HW OHV UpĂ€H[LRQV TXÂśLO QRXV LQVSLUDLW nous avons choisi d’intervenir essentiellement Ă la frontière

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A l’orÊe des ruines, schÊma de principe


N Basilique de Fourvière

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Conservatoire de musique

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Musée gallo-romain

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L’Antiquaille

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Quartier du Vieux Lyon La Chaufferie de l’Antiquaille in N

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Couvent de la Visitation

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Plan de situation du site de projet

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1 CONTEXTE & ENJEUX


VALEUR HISTORIQUE ET PATRIMONIALE DU SITE LE PALIMPSESTE DE FOURVIĂˆRE Le plateau de Fourvière, au sommet de la colline du mĂŞme nom, a une importance toute particulière pour la ville de Lyon, puisque c’est lĂ qu’a ĂŠtĂŠ fondĂŠe la citĂŠ, qui s’appellait alors Lugdunum, en -43 avant J.C. A partir de cette date, l’endroit a subi de nombreuses transformations Ă travers les siècles et accumulĂŠ une grande quantitĂŠ d’ÊlĂŠments historiques, d’Êpoques diverses. Dans les annĂŠes 1930, de nombreuses fouilles sont entreprises et ont rĂŠvĂŠlĂŠ les thÊâtres romains, d’anciens thermes, la citerne de la Grotte BĂŠrelle, les ruines de ce qui serait un ancien palais d’Agrippa ou un Temple dĂŠdiĂŠ Ă Cybèle, des vestiges d’aqueducs et de murs de soutènement, ainsi que des voies pavĂŠes. Avec les vestiges de l’amphithÊâtre des Trois Gaules sur la colline de la Croix-Rousse et d’autres ĂŠlĂŠments moins notoires autour de Fourvière, ce sont aujourd’hui les seules traces de cette ĂŠpoque pour Lyon. Ces traces ont ĂŠtĂŠ ĂŠtudiĂŠes très attentivement par l’archĂŠologue Amable Audin. Durant le moyen-âge, la ville se dĂŠplaça en bas de la colline, plutĂ´t sur la presqu’Île. Fourvière vit la majeure partie de son hĂŠritage antique littĂŠralement disparaĂŽtre (pour une raison encore inexpliquĂŠe) et n’accueillera d’autres monuments que très tard, avec les diffĂŠrentes implantations religieuses du XVème siècle. Fourvière attira ensuite de nouveau la population lyonnaise et se dĂŠveloppa considĂŠrablement. L’HĂ´pital de l’Antiquaille, un vaste ensemble issu d’un couvent GH 9LVLWDQGLQHV VH FRQVWUXLVLW DX ÂżO GHV VLqFOHV Le funiculaire apparut en 1878. Le collège JeanMoulin et le bâtiment de l’actuel lycĂŠe St-Just furent construits dans le mĂŞme temps, ĂŠgalement Ă la place d’anciens couvents (les Minimes et les Ursulines).

Plan des monuments historiques de Lyon, 2013 : Fourvière concentre l’essentiel des vestiges gallo-romains de Lyon (en jaune)

Outre ces nombreux monuments, classĂŠs ou non, la morphologie mĂŞme du quartier est marquĂŠe par cette succession d’Êpoques, parfois en continuitĂŠ, souvent non. Les bâtiments courants mĂŠlangent ainsi architecture Renaissance (une remontĂŠe du 9LHX[ /\RQ EkWLVVHV GH FDPSDJQH GX ;,;qPH immeubles modernes caractĂŠristiques du XXème.

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CONTEXTE & ENJEUX


Palais d’Agrippa/ Temple de Cybèle

Amphithéâtre Odéon Musée gallo-romain

Jardin Magnéval Voie romaine Chaufferie de l’Antiquaille Antiquaille

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Musée gallo-romain

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Vestiges gallo-romains

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Plan des éléments patrimoniaux du site de projet

Chaufferie de l’Antiquaille

Valeurs patrimoniales véhiculées par chaque entité / architecture historique du site CONTEXTE & ENJEUX

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Ainsi, contrairement à la plupart des quartiers historiques de Lyon, le plateau de Fourvière est marquÊ par une construction en palimpseste, en couches superposÊes, qui ont pour consÊquence de faire de ce quartier un lieu très riche, mais aussi très hÊtÊrogène.

rĂŠcemment en hĂ´tellerie et logements de luxe, et agrĂŠmentĂŠ d’espaces publics divers. De nouveaux ORJHPHQWV GHYUDLHQW ELHQW{W YHQLU GHQVLÂżHU XQ SOXV OH VLWH /H EkWLPHQW GH OD FKDXIIHULH pGLÂżFH remarquable en bĂŠton (mais non protĂŠgĂŠ), est l’oeuvre d’un ĂŠlève de Tony Garnier, Pierre Bourdeix.

UN SITE, PLUSIEURS PATRIMOINES

Tous ces ĂŠlĂŠments n’ont pas forcĂŠment la mĂŞme valeur historique objective. Une partie de l’analyse, portĂŠe sur la reprĂŠsentation sociale du site par ses usagers (habitants ou touristes), a ĂŠgalement montrĂŠ que l’appropriation de ces GLIIpUHQWV OLHX[ QÂśHVW SDV IDFLOH ELHQ TXH OH site possède clairement un grand potentiel de ce cĂ´tĂŠ-lĂ . Leurs valeurs d’usage et de mĂŠmoire sont ainsi mises en dĂŠfaut Ă cause de la situation marginalisĂŠe par rapport au reste de la ville.

A une ĂŠchelle plus rĂŠduite, le site des thÊâtres gallo-romains de Fourvière s’avère très dense en constructions que l’on peut considĂŠrer aujourd’hui comme marquĂŠes d’un fort caractère patrimonial. D’abord, il y a bien sĂťr tous les vestiges antiques reconstituĂŠs durant les fouilles : l’OdĂŠon, l’AmphithÊâtre, le Palais d’Agrippa (ou Temple GH &\EqOH SXLVTXH OÂśLGHQWLÂżFDWLRQ GH FHV YHVWLJHV QÂśD WRXMRXUV SDV pWp FRPSOpWHPHQW FHUWLÂżpH DLQVL que les bouts de voies romaines ou d’anciennes domus. Ce parc est classĂŠ monument historique, et est protĂŠgĂŠ en tant que zone URP-Pa dans le PLU de l’agglomĂŠration. Tous ces ĂŠlĂŠments font aujourd’hui partie d’un vaste ensemble paysager, au bord duquel est venu s’installer le musĂŠe galloromain. Le musĂŠe en question est une oeuvre en bĂŠton brut de l’architecte français Bernard Zehrfuss, inaugurĂŠe en 1975, avec lequel il convient de travailler. Le programme et l’architecture sont entièrement au service de ce passĂŠ gallo-romain dĂŠjĂ bien visible sur le site des thÊâtres. La collection regroupe d’anciennes pièces venues essentiellement du palais Saint-Pierre de Lyon, et d’un peu partout dans la ville voir d’au-delĂ . (QÂżQ VXU XQH SDUWLH GX SDUF HVW LQVWDOOp XQ MDUGLQ au tracĂŠ classique dont on ne sait que très peu de choses, si ce n’est qu’il appartenait Ă un ancien domaine, du nom de ÂŤMagnĂŠvalÂť, qui daterait du ;9,,,ème siècle, et aujourd’hui disparu. Ce jardin n’a fait l’objet d’aucune protection, mais participe Ă l’histoire des lieux. Un autre patrimoine particulier existe Ă l’intĂŠrieur du site : le patrimoine vert. Que ce soit certains arbres centenaires ou bien la composition en terrasses de Zehrfuss qui recouvre son musĂŠe, ce paysage vĂŠgĂŠtal reprĂŠsente ĂŠgalement une certaine valeur patrimoniale, peut-ĂŞtre moins ĂŠvidente que celle des constructions en dur. (QÂżQ j SUR[LPLWp LPPpGLDWH GX VLWH j OÂśHVW VH trouve l’ensemble de l’Antiquaille, reconverti très

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Cette accumulation de patrimoines de diffĂŠrentes QDWXUHV UHQG DX ÂżQDO SDUWLFXOLqUHPHQW GLIÂżFLOH XQH intervention sur le site. Le projet doit en effet tenir compte de tous ces ĂŠlĂŠments du passĂŠ, aussi forts les uns que les autres. TRACES ANTIQUES Une des particularitĂŠs notoires des vestiges antiques de Lugdunum est qu’il ne nous en est parvenu que très peu, et souvent de façon incomplète. LĂ oĂš des villes italiennes ou, plus proche de nous, des citĂŠs comme Vienne, jouissent d’une certaine abondance d’oeuvres antiques, Lyon s’est, elle, retrouvĂŠe en dĂŠfaut. Les archĂŠologues ont appris Ă travailler avec des fragments pour reconstituer l’histoire de ce qui s’est pourtant avĂŠrĂŠ ĂŞtre l’une des citĂŠs les plus importantes de l’histoire galloromaine. La collection du musĂŠe de Fourvière en a largement pâti, puisqu’elle rassemble principalement des ĂŠpitaphes (inscriptions sur pierre) et possède seulement une dizaine d’oeuvres remarquables. (OOH SURÂżWH KHXUHXVHPHQW GH GpFRXYHUWHV supplĂŠmentaires depuis l’inauguration du musĂŠe ainsi que de nombreux prĂŞts d’autres musĂŠes. /HV WKpkWUHV HX[ PrPHV VRQW HQ IDLW XQH anastylose, c’est-Ă -dire une vaste reconstitution qui a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠe Ă partir de pierres retrouvĂŠes lors GHV IRXLOOHV &HOD VLJQLÂżH TXH WRXW FH TXL FRQVWLWXH les thÊâtres aujourd’hui, et les quelques ruines alentours, n’est pas forcĂŠment d’origine. CONTEXTE & ENJEUX


Ce paradoxe autorise un regard critique visĂ -vis des vestiges qui se trouvent sur le site et OHXU VLJQLÂżFDWLRQ 2Q HQ YLHQW j FKHUFKHU DXWUH chose que la pure valeur historique, qui n’est DX ÂżQDO j )RXUYLqUH HQFRUH SOXV TXH QXOOH SDUW ailleurs, qu’une superposition de multiples interprĂŠtations. Le rapport Ă l’homme, Ă son regard, sa mĂŠmoire et son imagination est par consĂŠquent très important. Et ça l’a toujours ĂŠtĂŠ, puisqu’une partie des ruines de l’OdĂŠon et de l’aqueduc rue Roger-Radisson ĂŠtaient dĂŠjĂ visible bien avant les fouilles, comme on a pu le voir sur le plan scĂŠnographique de la ville datant de 1550 et sur quelques images de 1850. Ces ruines font depuis bien longtemps dĂŠjĂ partie de l’imaginaire collectif. Valeurs esthĂŠtique, de mĂŠmoire, d’ambiance et d’usage sont ainsi devenues essentielles pour nous. En outre, cela nous a amenĂŠ Ă chercher une reconstitution Ă ĂŠchelle globale de ce passĂŠ et de cette mĂŠmoire gallo-romaine, pour laquelle le PXVpH QÂśHVW SDV VXIÂżVDQW /H SODWHDX SRVVqGH ELHQ d’autres vestiges dispersĂŠs autour du site, qu’il FRQYLHQW DORUV GÂśLQWpJUHU GDQV OD UpĂ€H[LRQ VXU OD ]RQH GÂśLQĂ€XHQFH GX SURMHW OHV UHVWHV GH OÂśDTXHGXF du Gier rue Roger-Radisson, les thermes derrière un immeuble de la rue des Farges, la citerne dans la Grotte BĂŠrelle, et la fontaine du Taurobole Ă Saint-Just.

ElĂŠments gallo-romains du plateau de Fourvière, inscrits dans la mĂŠmoire collective depuis longtemps : vestiges des thermes (en haut), de l’aqueduc (au centre, datĂŠ de 1850), de la grotte BĂŠrelle (en bas).

CONTEXTE & ENJEUX

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DIMENSION SOCIALE ET USAGES UN SITE EN MARGE MalgrĂŠ les efforts qui ont ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠs pour rendre le parc antique de Fourvière attractif, il est encore loin d’être un lieu de vie important pour le quartier. Sur le plan touristique, les vestiges gallo-romains n’attirent que très peu de monde comparĂŠ Ă la basilique de Fourvière, qui ne se trouve que 400 mètres plus loin. Heureusement, le site se situe sur le tracĂŠ de plusieurs parcours touristiques de la ville de Lyon. La marginalitĂŠ du site peut s’expliquer, en partie, par un manque de visibilitĂŠ et de mise en valeur GHV DFFqV /HV GHX[ SULQFLSDX[ QH SURÂżWHQW SDV des meilleurs traitements : en plus de se trouver Ă cĂ´tĂŠ de parkings, ce sont Ă chaque fois des accès ĂŠtroits, peu attrayants, et surtout sans signalĂŠtique H[SOLFLWH ,O HQ HVW GH PrPH SRXU OÂśHQWUpH GX musĂŠe, quasi-invisible et en bas d’un escalier qui donne surtout Ă voir le parc archĂŠologique. Ainsi, malgrĂŠ une situation Ă la croisĂŠe de plusieurs chemins Ă travers le quartier et parfaitement accessible, que ce soit en mode doux (Ă pied, vĂŠlo, bus, mĂŠtro) ou en voiture, on constate que le parc antique se trouve rĂŠellement en marge. 3DUDGR[DOHPHQW VÂśLO QÂśDWWLUH SDV EHDXFRXS OHV YLVLWHXUV pWUDQJHUV OHV ORFDX[ OÂśLQYHVWLVVHQW avec plaisir quotidiennement. PIQUE-NIQUE HISTORIQUES

SUR

DES

MONUMENTS

Rares sont les monuments historiques que l’on ne protège pas au point de condamner tout usage. Les ruines antiques de Lyon ont cette qualitĂŠ singulière d’être laissĂŠes libres au public. Ceci participe forcĂŠment Ă leur reconnaissance par la population. Parmi les touristes qui viennent seulement en visite, on peut ainsi observer de jeunes gens s’amuser au milieu des ruines ou se reposer entre les cours, des moins jeunes venir prendre leur dĂŠjeuner au calme, faire un peu de course Ă pied, ou passer un moment en amoureux. La pratique quotidienne, banale, a presque dĂŠpassĂŠ la valeur historique que reprĂŠsente ce patrimoine.

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Les ruines sont rÊgulièrement investies par des visiteurs

Et c’est un ĂŠlĂŠment important que nous avons voulu exploiter. Pour la rĂŠnovation de l’Antiquaille, le projet avait mis en avant l’envie de rendre cet ensemble historique Ă la population. Mais le caractère haut de gamme et très privatisĂŠ du programme qui a investi les lieux a clairement limitĂŠ cette ouverture. C’est cet ĂŠcueil que nous tenterons d’Êviter pour les thÊâtres antiques. En prĂŠservant les qualitĂŠs de calme et de sĂŠrĂŠnitĂŠ caractĂŠristiques de l’ambiance actuelle, on pourrait ajouter une activitĂŠ permanente, qui participerait Ă faire du site un lieu de vie dynamique dans le quartier. N’oublions pas non plus la dimension ĂŠvènementielle qu’assure chaque ĂŠtĂŠ le festival GHV 1XLWV GH )RXUYLqUH ,O FRQVWLWXH XQH RFFDVLRQ unique pour les thÊâtres de retrouver leur fonction d’origine. Et bien que l’on puisse condamner certains aspects gĂŞnants et nuisibles pour le voisinage, adopter de façon plus rĂŠgulière un usage historique de spectacle semble ĂŞtre une perspective prometteuse. (Q VRPPHV LO IDXW DJLU HQ SURIRQGHXU DÂżQ GH montrer que tout ce patrimoine n’est pas lĂ uniquement pour ĂŞtre contemplĂŠ, mais qu’il est capable d’accueillir des fonctions utiles Ă la population.

CONTEXTE & ENJEUX


MORPHOLOGIE URBAINE STRATIFICATION ET HÉTÉROGÉNÉITÉ : Ă€ LA RECHERCHE D’UNE IDENTITÉ Au fur et Ă mesure de l’accumulation des couches historiques du plateau, c’est tout le visage de OÂśHQYLURQQHPHQW XUEDLQ TXL VÂśHVW FRPSOH[LÂżp L’analyse attentive de cartes historiques ont permis d’esquisser une ĂŠvolution plausible de cette urbanitĂŠ depuis l’Êpoque de Lugdunum. On peut retenir certaines constantes ou certains grands changements. Par exemple, nous n’avons rien gardĂŠ de l’urbanisation romaine, exceptĂŠ quelques axes fondateurs (le decumanus et une parallèle au cardo originel) et un point encore de nos jours majeur, Ă savoir l’implantation de la basilique de Fourvière, qui se serait faite sur l’ancien forum de Lugdunum.

typiques (domaines agricoles, domaines religieux, immeubles Renaissance, tissu de IDXERXUJ HW JUDQGHV EDUUHV PRGHUQHV Ă€HXULVVHQW LQGpSHQGDPPHQW GHV PRQXPHQWV GHV pGLÂżFHV publics et un ensemble hospitalier. Aucune hiĂŠrarchisation dans la trame viaire, aucun bâtiment repère, aucun style architectural dominant, ni aucune structure particulièrement forte n’ont survĂŠcu Ă la FRPSOH[LWp WRSRJUDSKLTXH HW j OD VXFFHVVLRQ des ĂŠtapes d’urbanisation Ă ĂŠchelle restreinte. Le parc antique n’est qu’une zone parmi les autres qui se situe Ă un carrefour, et qui en subit ainsi la ÂŤcacophonieÂť alentour. Aucune identitĂŠ VSpFLÂżTXH DX TXDUWLHU QH VHPEOH DYRLU SX naĂŽtre.

Perdus au milieu de multiples schĂŠmas urbains

Datation du bâti autour du site de projet CONTEXTE & ENJEUX

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EXPLOITER LA TOPOGRAPHIE S’il y a une constante réellement structurante de l’urbanisme du quartier, c’est sans conteste la topographie. Sur les balmes de Fourvière il a WRXMRXUV IDOOX V¶DGDSWHU FRPPH SRXU OD &URL[ Rousse, dont l’urbanisation s’est en revanche faite de façon plus tardive et plus homogène. Les domus gallo-romaines étaient déjà structurées selon les courbes de niveaux, découpées par WHUUDVVHPHQWV /HV WKpkWUHV RQW PrPH SUR¿Wp GX SUR¿O HVFDUSp GX VLWH SRXU rWUH FRQVWUXLWV Cet aspect saute également aux yeux lorsque O¶RQ REVHUYH OH ÀRULOqJH GH PXUV GH VRXWqQHPHQW qui longent les routes et marquent les limites parcellaires. Les systèmes constructifs sont étagés dans le sens de la pente, ce qui donne d’ailleurs de nombreux et très beaux points de vue, comme ceux que l’on trouve tout le long du parcours du Parc des Hauteurs. Cette topographie complexe maintient de plus, une faible densité, à cause des nombreux versants inconstructibles, ce qui rend le quartier très ouvert, très aéré. Ce rapport à la pente s’est perdu durant la seconde moitié du XXème siècle, avec les grands ensembles, dont l’échelle dépasse de loin celle du dénivellé, non exploité. Le site antique n’est qu’une réduction de ce qui se passe à grande échelle sur toute la colline. C’est le dénivellé qui limite les vides, guide les chemins et offre les points de vue. C’est aussi OXL TXL UHQG GLI¿FLOH O¶REWHQWLRQ G¶XQ VFKpPD d’ensemble cohérent. Les relations entre les différentes parties du parc sont imposées, et

F¶HVW FH TXL SURYRTXH OD FRQ¿JXUDWLRQ SOXULHOOH G¶DXMRXUG¶KXL A nous de savoir en faire bon usage, comme a su le faire Bernard Zehrfuss avec son musée. PATRIMOINE ET RENOUVELLEMENT URBAIN /HV QRPEUHX[ pGL¿FHV SDWULPRQLDX[ TXL entourent le site auraient pu laisser craindre une PXVpL¿FDWLRQ GX TXDUWLHU /HV UpFHQWV SURMHWV GH la ville et l’étude du zonage du PLU ont montré qu’il n’en est rien. La réhabilitation de l’ensemble de l’Antiquaille HQ HVW XQ SDUIDLW H[HPSOH ,O D EpQp¿FLp j OD IRLV d’une refonte programmatique (on est passé d’un hôpital désuet à de l’hôtellerie de luxe, des bureaux et des logements) mais également d’importants remaniements formels, toujours dans un respect total de l’existant. Si le dynamisme de la vie de quartier n’est pas vraiment au rendez-vous pour l’instant, notamment à cause du manque cruel de commerces de proximité, on attend encore de voir la deuxième phase, située un niveau plus bas. En tout cas dans la forme, la rénovation de l’Antiquaille est exemplaire, et ce malgré les restrictions d’une zone de protection patrimoniale URP. Ce n’est pas le seul projet concret dans le quartier, puisque de nouveaux bâtiments contemporains devraient émerger dans les prochaines années, au milieu du tissu de bourg ancien (zone UC). Toutes ces opérations montrent que le quartier HVW HQ SOHLQH PXWDWLRQ HW TX¶XQ SURMHW DX QLYHDX du parc antique est parfaitement à propos.

Coupe sur la rue Cléberg et expression de la topographie

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CONTEXTE & ENJEUX


La topographie dicte la composition des vides du site

Projet de réhabilitation de l’ensemble de l’Antiquaille, Ateliers Thierry Roche CONTEXTE & ENJEUX

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UN PAYSAGE UNIQUE Ă€ REVITALISER UN PAYSAGE PALIMPSESTE Les couches historiques qui se sont empilĂŠes sur le site ne sont pas que construites. La dimension paysagère des lieux rĂŠsulte ĂŠgalement d’une longue histoire. Plusieurs caractĂŠristiques paysagères sont LVVXHV GH OÂśpSRTXH DQWLTXH /D FRQÂżJXUDWLRQ gĂŠographique escarpĂŠe ĂŠtait dĂŠjĂ dĂŠterminante pour l’installation des deux thÊâtres. En revanche, leurs murs de scène n’offraient pas la mĂŞme ouverture aux vues sur Lyon qu’aujourd’hui. Seul le palais d’Agrippa / Temple de Cybèle, qui dominait les thÊâtres, devait dĂŠjĂ Ă l’Êpoque jouir d’un beau panorama. De plus, devant les thÊâtres se trouvaient de grandes esplanades entourĂŠes d’un portique, dont le vide devant l’odĂŠon est un lointain descendant. Avec l’Êvolution des fouilles, au dĂŠbut desquelles le jardin MagnĂŠval avait dĂŠjĂ la forme qu’il a aujourd’hui, puis la construction du musĂŠe (et de son parking), beaucoup de choses ont encore changĂŠ. L’oeuvre de Zehrfuss, dont l’insertion paysagère est la première qualitĂŠ, ĂŠtablit un dialogue très intĂŠressant de cachĂŠ/montrĂŠ, oĂš l’Êmergence supĂŠrieure, qui surplombe une butte en terrasses envahie par une vĂŠgĂŠtation arbustive, sert Ă asseoir le paysage du site. Le sous-bois au sud-ouest du site est ĂŠgalement apparu Ă cette ĂŠpoque lĂ . Les scènes de chaque thÊâtre ont ĂŠtĂŠ DPpQDJpHV HQ ERLV HW HQÂżQ GH OÂśKHUEH D SRXVVp entre les ruines. De la mĂŞme manière que le quartier s’est constituĂŠ de façon hĂŠtĂŠrogène, le paysage du site accuse une certaine dissonance qui ne met pas forcĂŠment bien en valeur tout l’ensemble de ses traces historiques et patrimoniales, vecteurs de son identitĂŠ. UN PAYSAGE CACOPHONIQUE A cause de sa gĂŠographie particulièrement prononcĂŠe, on peut distinguer sur le site plusieurs espaces, avec chacun leurs propres ambiances. Par exemple, ĂŞtre dans l’amphithÊâtre ne relève pas des mĂŞmes sensations que lorsque l’on se trouve dans l’odĂŠon, ou dans le sous-bois au-dessus. Le

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L’architecture de Zerhfuss joue avec le paysage

premier est marquĂŠ par une majestuositĂŠ due Ă son envergure et Ă sa minĂŠralitĂŠ omniprĂŠsente. Le deuxième est plus petit, et donc tout de suite plus intime. Pour autant, c’est le seul des deux TXL EpQpÂżFLH GÂśXQH YXH IURQWDOH VXU OHV WRLWV GH OD ville de Lyon. Quant au troisième, son caractère arborĂŠ le dĂŠconnecte de son environnement. Sans ses quelques vues sur la ville, on pourrait croire Ă une vraie forĂŞt de campagne. La pluralitĂŠ est marquĂŠe par des relations très complexes entre chacun des lieux. Et comme toute complexitĂŠ mal gĂŠrĂŠe, cela a conduit Ă un manque cruel de relations entre les espaces. Par exemple entre les deux thÊâtres, plusieurs chemins se croisent indiffĂŠrement selon des directions divergentes et des matĂŠriaux de sol diffĂŠrents. Si bien que l’espace d’entre-deux apparait plus comme une coupure confuse que comme un axe XQLÂżFDWHXU Cela vaut de mĂŞme pour les nombreuses espèces vĂŠgĂŠtales prĂŠsentes. Une approche par thĂŠmatique gĂŠnĂŠrale et variations permettrait sĂťrement de trouver un semblant d’harmonie Ă l’Êchelle du parc. Les diffĂŠrents niveaux topographiques empĂŞchent ĂŠgalement d’avoir une bonne vision d’ensemble. Par exemple, il n’existe que très peu de points de vue sur le site depuis lesquels on peut voir les deux thÊâtres ensemble. Bien entendu, sur le strict plan historique, cela n’est pas nĂŠcessaire, puisqu’à l’Êpoque de Lugdnunum les thÊâtres ĂŠtaient fermĂŠs l’un Ă l’autre. Mais aujourd’hui,

CONTEXTE & ENJEUX


L’analyse minérale montre des traitements paysagers trop différenciés, d’où un manque d’harmonie à l’échelle du parc

sur les lieux, LO IDXW UpÀpFKLU j XQ QRXYHDX paysage d’ensemble et détaché d’une véracité historique, si cela permet d’aller dans le sens de ce que ce patrimoine peut devenir. UN PAYSAGE DE RUINES Puisque l’on est contraint par une topographie très présente et des éléments historiques immuables, il faut peut-être trouver la cohérence de ce site plutôt dans l’expression du passé au sein du paysage. Pour cela, nous pouvons nous arrêter un instant sur la notion de sublime, qui a marqué les peintures

paysagères et les aménagements pittoresques du ;,;ème, parce que cette notion est importante pour décrire ce que le paysage du site a à offrir. Le sublime place l’homme face à une force qui le dépasse, et qu’il ne peut que contempler. C’est ce qui est capable « d’étonner l’âme » selon Diderot. /H SD\VDJH FRPSOH[H GX SDUF DQWLTXH de Fourvière est une situation contemporaine qui place l’homme face à un passé, à une histoire subissant les affres du temps malgré lui. Cette histoire s’exprime autant à travers les ruines antiques émergeant de terre qu’avec les vues imprenables sur la ville de Lyon et ses continuelles transformations.

Certaines zones du site sont particulièrement confuses dans leur matérialité (à gauche les ruines en-dessous du parking, à droite la séparation entre les deux théâtres) CONTEXTE & ENJEUX

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«Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure.» D. DIDEROT, Salon de 1767

Le musée a beau être là pour expliquer les origines de ces ruines, il plane au-dessus d’elles tout un nuage d’incertitutdes, qui ne peuvent au bout d’un moment que titiller l’imagination. Ce ne sont, rappelons-le, que des reconstitutions d’un état supposé. Des reconstitutions incomplètes, des fragments, des traces. Pourquoi ne pas assumer ce PDQTXH " Dans cette perspective, le coeur paysager du site pourrait laisser clairement apparaitre ces traces sublimes. Une vue satellite du site nous a permis de lire ce contraste entre végétal et minéral déjà présent, mais pas appréhendable directement. C’est peut-être grâce à une radicalisation de la composante végétale du paysage que O¶RQ SRXUUD FHUQHU DX PLHX[ VD FRPSRVDQWH historique. Expressions de la ruine : La Grande Galerie du Louvres en ruines (Hubert Robert, 1796), et entrée d’une canalisation romaine sur le site de projet.

Schématisation d’une vue satellite du site de projet : la végétalisation du site permet de lire les traces du passé en négatif

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LES ENJEUX DU MUSÉE DE ZEHRFUSS UNE Ĺ’UVRE ARCHITECTURALE MAJEURE Le musĂŠe de la civilisation gallo-romaine de Fourvière a ĂŠtĂŠ construit de 1972 Ă 1975, sous le mandat du maire Louis Pradel, et grâce l’impulsion d’Amable Audin, historien lyonnais passionnĂŠ de Lugdunum. Le bâtiment est l’œuvre d’un architecte français moderne reconnu Ă l’Êpoque : Bernard Zehrfuss. Admirateur des travaux de Perret et du Corbusier, Zehrfuss s’applique, durant la pĂŠriode des ÂŤTrentes *ORULHXVHVÂŞ j PDJQLÂżHU OHV SUpFHSWHV PRGHUQLVWHV de ses aĂŽnĂŠs dans des rĂŠalisations diverses Ă travers le France. Les exploits techniques caractĂŠristiques GX &1,7 GHV HQVHPEOHV GH ORJHPHQWV HW GX PXVpH de Lyon ont permis Ă Zehrfuss d’être reconnu comme l’un des plus talentueux architectes du bĂŠton, aussi appellĂŠe ÂŤ la pierre pauvre Âť, matĂŠriau qui a une place toute particulière au-dessus des ruines antiques de Fourvière. Depuis l’extĂŠrieur, le musĂŠe est très discret. On ne voit de lui qu’une ĂŠmergence en bĂŠton de taille modeste. L’entrĂŠe depuis la rue se situe en bas d’un bel escalier, sous le porte-Ă -faux de la terrasse. CĂ´tĂŠ parc archĂŠologique, la longue façade grise assoit le paysage, qui est marquĂŠ sous le musĂŠe par une vĂŠgĂŠtation luxuriante et riche en couleurs, percĂŠe par deux ÂŤ canons Ă lumière Âť donnant sur l’intĂŠrieur du musĂŠe. Le parti pris de Zehrfuss ĂŠtait que les ruines et leur environnement soient OHV SUHPLHUV JDUDQWV GH OD TXDOLWp GX VLWH ,O D DLQVL complĂŠtement enterrĂŠ la collection du musĂŠe. A l’intĂŠrieur, l’architecture se veut ĂŞtre la

SDUIDLWH H[SUHVVLRQ GH OÂśDOOpJRULH GH OD FDYHUQH de Platon. L’accueil, au premier niveau, dessert l’auditorium et l’administration, ainsi que l’incroyable escalier de bĂŠton qui descend tout droit dans les entrailles du musĂŠe, oĂš se fait la visite. Les espaces d’expositions thĂŠmatiques se succèdent le long d’une rampe hĂŠlicoĂŻdale qui descend jusqu’au niveau -4, oĂš se situait Ă l’origine une sortie directe vers le parc antique, aujourd’hui condamnĂŠe. On a ainsi le choix entre un chemin direct Ă cĂ´tĂŠ de la visite, ou un parcours très libre entre les pièces exposĂŠes. L’Ênorme structure en bĂŠton armĂŠ brut de dĂŠcoffrage (coulĂŠe sur place ou prĂŠfabriquĂŠe) rythme le parcours, qui ondule sous la colline comme dans une vraie caverne. La ÂŤ pierre pauvre Âť prend part Ă la mĂŞme histoire que la pierre dorĂŠe de la faste Lugdunum. Quelques rares ouvertures ponctuent ce cheminement du savoir, parmi lesquelles les deux canons de lumière qui PDJQLÂżHQW OD YXH VXU OHV WKpkWUHV DQWLTXHV Zehrfuss avait ĂŠnormĂŠment misĂŠ sur le rapport de l’architecture aux Ĺ“uvres exposĂŠes. Comme Ă l’extĂŠrieur, il dĂŠsirait que celle-ci s’efface le plus possible. Ainsi, le bĂŠton s’exprime dans son plus simple appareil et laisse la place Ă la blancheur dorĂŠe du calcaire gallo-romain. Plusieurs amĂŠnagements, comme des trĂŠmies dans le sol, les hauteurs de certains plateaux ont ĂŠtĂŠ pensĂŠs pour mettre en scène la dĂŠcouverte des pièces majeures de l’exposition, complĂŠtement sacralisĂŠes. Certains n’hĂŠsitent d’ailleurs pas Ă parler du ÂŤCastelvecchio lyonnaisÂť. Rien n’est laissĂŠ au hasard. Vitrines, socles et cimaises sont adaptĂŠes Ă la condition de chacune des pièces et au parcours de tous les visiteurs. Tout cela contribue Ă faire de ce bâtiment l’un des plus beaux exemples de l’architecture PRGHUQH IUDQoDLVH GÂśR XQH YDOHXU SDWULPRQLDOH SOXV RIÂżFLHXVH TXÂśRIÂżFLHOOH PDLV TXL UHVWH ELHQ prĂŠsente dans les esprits. Le musĂŠe est aussi un ĂŠlĂŠment qui participe Ă la mise en valeur du passĂŠ gallo-romain de Lyon. Zehrfuss a donnĂŠ au site des directions dans la continuitĂŠ desquelles nous dĂŠsirons nous inscrire.

Le CNIT en chantier, de Bernard Zehrfuss. CONTEXTE & ENJEUX

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Croquis de Zehrfuss : un musée enterré, un volume émergent au sommet du paysage

Croquis de Zehrfuss : une caverne dans laquelle on chemine jusqu’au savoir

Détails sur l’escalier de l’accueil

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4XHOTXHV RHXYUHV EpQp¿FLHQW G¶XQH SODFH SDUWLFXOLqUH GDQV l’architecture même

CONTEXTE & ENJEUX


UN CRUEL BESOIN DE RENOUVELLEMENT Malgré toutes ses qualités, le musée gallo-romain est très loin d’être exempt de défauts, et le bâtiment nécessite aujourd’hui une rénovation importante. Tout d’abord, la discrétion du bâtiment est autant essentielle qu’elle est un problème. En effet, on a énormément de mal à trouver le musée, qui passe pour un simple logement depuis la rue Cléberg. Cela est autant préjudiciable pour le musée que pour le parc archéologique. Les deux méritent donc une intervention visible et qui interpelle. La terrasse supérieure, qui offre une vue exceptionnelle à la fois sur les ruines, le quartier et les toits de l’agglomération, souffre également de cette discrétion volontaire. Bien qu’accessible, elle est actuellement bien souvent délaissée. Plus que l’intégration au site, c’est la scénographie GH OD FROOHFWLRQ SHUPDQHQWH TXL SRVH SUREOqPH ,O faut bien comprendre qu’elle n’a pas bougé depuis 40 ans ! Dépassé face aux nouveaux besoins de la société et aux nouvelles façons de transmettre le savoir, le musée gallo-romain cherche à évoluer pour attirer de nouveaux visiteurs. D’une part, c’est dans la légitimité même de la collection qu’une question se pose : doit-on tout montrer ? Depuis l’origine, la collection O\RQQDLVH VXELW VD SURSUH VSpFL¿FLWp ,O HVW WUqV GLI¿FLOH GH IDLUH HQ VRUWH TXH OHV JHQV V¶LQWpUHVVHQW à l’épigraphie, qui implique de parcourir près de 4000m² de pierres gravées en latin... Avec des évènements récents, tel que le Muséomix, qui ont réussi à utiliser de façon originale le numérique et d’autres moyens modernes pour faire revivre la collection permanente, l’administration du musée s’est engagée dans une revalorisation dynamique de sa collection. Elle en est venue à considérer une approche plus qualitative que quantitative : montrer moins mais montrer mieux.

«Le musée impose une mise en question de chacune des expressions du monde qu’il réunit, une interrogation sur ce qui les réunit. Au plaisir des yeux, la succession, l’apparente contradiction des écoles ont ajouté la conscience d’une quête héroïque, d’une récréation de l’univers en face de la Création.» A. MALRAUX, 1947, Le Musée Imaginaire

Moins d’œuvres présentées n’est pas synonyme de collection moins riche. André Malraux, lorsqu’il défendait l’idée d’un « musée imaginaire », disait que c’était au niveau du contexte propice à la confrontation entre les œuvres que se jouait toute la qualité d’un musée. Avant l’invention de la photographie, les oeuvres d’arts ne pouvaient être confrontées entre elles que dans notre esprit et nos souvenirs. Les nouveaux instruments numériques, qu’il ne tient qu’à l’architecture d’intégrer, sont une des réponses possibles au musée imaginaire CONTEXTE & ENJEUX

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de Malraux. Le musĂŠe de Fourvière pourrait s’inscrire en partie dans cette tendance. D’autre part, c’est au niveau du rapport entre architecture et scĂŠnographie que se joue l’avenir de la collection permanente. Les prĂŠceptes de Zehrfuss lui ont plus ou moins ĂŠchappĂŠ, au fur et Ă mesure des nouvelles exigences de monstration et de conditions de visite. D’une, on ne ressent plus qu’une sĂŠparation claire et nette entre les ĂŠlĂŠments de musĂŠographie et l’architecture, dont le succès participe aussi Ă la frĂŠquentation du musĂŠe. Outre deux-trois ĂŠvènements scĂŠnographiques qui fonctionnent encore (les canons de lumière ouverts sur les thÊâtres et les trĂŠmies donnant sur OHV PRVDwTXHV LO HVW GLIÂżFLOH GÂśDIÂżUPHU TXH VRQW intĂŠgrĂŠs Ă l’architecture les cimaises blanches, les vitrines brillantes et les socles, tous très souvent posĂŠs indĂŠpendamment de la structure de l’espace dans lequel ils se trouvent. De plus, la lumière diffuse issue des innombables projecteurs place au mĂŞme niveau jaune-orangĂŠ l’architecture de bĂŠton et les oeuvres prĂŠsentĂŠes. La place de contenant TXH OÂśDUFKLWHFWH DYDLW GRQQp j VRQ pGLÂżFH D ainsi ĂŠtĂŠ en partie oubliĂŠe, faisant perdre le caractère si particulier de l’ambiance initiale.

Architecture / scĂŠnographie : des espaces confus, une ambiance perdue

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Mais le pire reste sans doute le traitement de la rampe. ElĂŠment majeur dans la composition de Zehrfuss, elle a ĂŠtrangement ĂŠtĂŠ rejetĂŠe de cĂ´tĂŠ, subissant la hauteur des cimaises qui sĂŠpare trop souvent les espaces d’exposition de cet espace de circulation principal. On en vient Ă dĂŠriver au milieu des innombrables pièces antiques sans SOXV VDYRLU R OÂśRQ VH WURXYH GDQV OÂśH[SRVLWLRQ ,O manque Ă la libertĂŠ laissĂŠe aux gens un ĂŠlĂŠment guide, pour la pleine maĂŽtrise de leur visite. Pour rĂŠsumer, la scĂŠnographie hĂŠritĂŠe semble manquer de hiĂŠrarchie, que ce soit entre l’architecture et les oeuvres ou entre les oeuvres elles-mĂŞmes. On parcourt le musĂŠe en perdant rapidement ses repères et donc son attention. La valeur d’usage de ce patrimoine moderne souffre DX ÂżQDO GÂśXQ PDQTXH GH Ă€H[LELOLWp TXL D ÂżJp l’exposition. Il faudrait adapter cette dernière DX[ DWWHQWHV GHV YLVLWHXUV GH WRXV KRUL]RQV WRXW en maintenant en vie les qualitĂŠs premières de l’architecture de Bernard Zehrfuss.

Dichotomie rampe / espaces d’exposition

CONTEXTE & ENJEUX


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2 PROGRAMME

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UN SITE À VALORISER

Panorama du site archÊologique depuis les ruines du palais d’Agrippa

DYNAMISER ET RECONNECTER LE SITE Le site gallo-romain de Fourvière est actuellement en marge du dynamisme de la ville de Lyon. EloignĂŠ de la Presqu’Île, il est peu frĂŠquentĂŠ par les touristes ou les habitants de l’agglomĂŠration. De plus, le musĂŠe, inaugurĂŠ en 1975 n’a jamais renouvelĂŠ son exposition permanente et a donc perdu de son attractivitĂŠ auprès des Lyonnais. Le site archĂŠologique possède cependant un IRUW SRWHQWLHO OH SURMHW YLVH GRQF j UHG\QDPLVHU le site et Ă le reconnecter pour en faire un lieu d’Êmulsion culturelle et sociale.

VALORISER SON ASPECT PITTORESQUE ET PAYSAGER Les ruines gallo-romaines sont situÊes dans un site exceptionnel de par sa topographie et sa vÊgÊtation. ,PSODQWp DX F°XU GX 3DUF GHV +DXWHXUV TXL IDLW OH tour de la colline de Fourvière, il pourrait donc être une Êtape majeure de la promenade. Le site gallo-romain de Fourvière ne serait donc pas seulement un parc archÊologique mais pourrait aussi offrir un vÊritable parc urbain au quartier et à la ville.

Le parc des hauteurs est une promenade panoramique sur les limites du plateau, qui passe par le site archĂŠologique.

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PROGRAMME


EXTENSION RÉNOVATION RESERVES

PARC ARCHÉOLOGIQUE

Musée

Parc archéologique

VALORISER LE SITE FAIRE ÉVOLUER LE SITE

Spect acle

CAFÉ-CONCERT LOCAUX DES NUITS DE FOURVIÈRE

Recherche

ARCHÉOLAB

DE LA VALORISATION A L’ÉVOLUTION /H SURJUDPPH D GHX[ YLVpHV SULQFLSDOHV valoriser le site et le faire évoluer. Dans un premier temps cela consiste à répondre DX[ SUREOpPDWLTXHV OLpHV j O¶H[LVWDQW ,O V¶DJLW SDU exemple d’accompagner les volontés du musée gallo-romain qui sont de construire une extension pour une exposition temporaire, de multiplier sa surface de réserves et de refondre son exposition SHUPDQHQWH 2Q LGHQWL¿H DXVVL GHV SDWULPRLQHV RX des usages à mettre en avant, comme le caractère de parc urbain du site des théâtres antiques. Une intervention architecturale dans un site patrimonial comme celui-ci se doit également de répondre à des problématiques d’avenir et GH GpYHORSSHPHQW GH OD YLOOH ,O V¶DJLW GRQF GH IDLUH pYROXHU XQ VLWH ¿Jp GHSXLV SRXU OH placer à nouveau dans une dynamique positive et étroitement liée au reste de la ville de Lyon. Un espace de recherche s’installera sur le site, et une nouvelle dynamique culturelle sera mise en place via l’installation d’un café-spectacle. PROGRAMME

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LE MUSÉE DE LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE Alors que le musĂŠe des Beaux-Arts de Lyon accueillait en 2013 plus de 331 000 visiteurs, le musĂŠe gallo-romain de Fourvière en recevait seulement 76 000, derrière son voisin de SaintRomain-en-Gal avec 82 000 visiteurs. En dĂŠcembre GHYUDLW RXYULU OH PXVpH GHV &RQĂ€XHQFHV avec 500 000 visiteurs attendus par an. Face Ă ce musĂŠe au rayonnement national voire international comment le musĂŠe gallo-romain de Fourvière pourra-t-il rester un pĂ´le attractif de tourisme et GH FXOWXUH " &RPPHQW DSSRUWHU DX PXVpH XQH QRXYHOOH YLH j OÂśqUH GX ;;,qPH VLqFOH " 4XHOOHV sont les activitĂŠs complĂŠmentaires pouvant nourrir OD SURJUDPPDWLRQ GÂśXQ WHO PXVpH " /D TXHVWLRQ VH pose aussi bien au niveau de la collection actuelle : FRPPHQW PLHX[ FRPPXQLTXHU " &RPPHQW PLHX[ H[SRVHU OD FROOHFWLRQ GX PXVpH " Le premier choix a ĂŠtĂŠ celui de dissocier deux temporalitĂŠs dans le musĂŠe : les expositions temporaires et les expositions permanentes. L’EXTENSION TEMPORAIRE

POUR

L’EXPOSITION

/HV H[SRVLWLRQV WHPSRUDLUHV SURÂżWHURQW GÂśXQ nouvel espace qui leur sera dĂŠdiĂŠ. Elles seront prĂŠparĂŠes avec les fonds du musĂŠe et les prĂŞts d’autres institutions lyonnaises, rĂŠgionales ou nationales. /H EXW GH OÂśH[SRVLWLRQ WHPSRUDLUH est de nourrir l’intĂŠrĂŞt du public pour ce musĂŠe en le faisant ĂŠvoluer continuellement, en approfondissant rĂŠgulièrement des thèmes diffĂŠrents, selon des musĂŠographies variĂŠes. Cette extension vise Ă ouvrir l’ensemble du musĂŠe sur la ville. En effet, le musĂŠe de Bernard Zehrfuss souffre aujourd’hui d’un manque total de communication avec l’extĂŠrieur. Demain, on aura Ă la fois une exposition permanente enfouie dans la topographie et une exposition temporaire reliĂŠe Ă la ville et au parc pour mieux interagir avec ses habitants. LA REFONTE DE LA MUSEOGRAPHIE DES COLLECTIONS PERMANENTES Pour rĂŠpondre aux attentes de la direction du musĂŠe gallo-romain mais aussi pour satisfaire les nouveaux visiteurs du musĂŠe, la scĂŠnographie et

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le programme musĂŠographique seront revus. En effet aujourd’hui, les collections souffrent d’une rigiditĂŠ dues Ă une scĂŠnographie lourde et vieille de 40 ans, qui ne met plus en valeur les Ĺ“uvres comme Bernard Zerphuss l’aurait souhaitĂŠ. De plus, le musĂŠe doit s’Êmanciper de son image ĂŠlitiste et devenir un lieu adaptĂŠ aussi bien au public de connaisseurs qu’au jeune public, personnes âgĂŠes et autres non initiĂŠs Ă l’histoire gallo-romaine. La diversitĂŠ des visiteurs du musĂŠe impose DORUV XQH UpĂ€H[LRQ VXU OD IDoRQ GH WUDQVPHWWUH l’histoire, le contenu et le sens des Ĺ“uvres. Dans cette optique, la scĂŠnographie devient donc un point essentiel de la rĂŠnovation du musĂŠee. Pour cela, le musĂŠe connaĂŽtra une cure de MRXYHQFH OXL SHUPHWWDQW GH UHQRXHU DYHF OH ;;,ème siècle et ses nouveaux outils technologiques. Les PDTXHWWHV SRXUUDLHQW SURÂżWHU GH OD SURMHFWLRQ SRXU devenir des objets interactifs. Les projections permettraiennt d’illustrer certaines Ĺ“uvres du musĂŠe en proposant des reconstitutions numĂŠriques, des vidĂŠos et des animations. Des cartels numĂŠriques prĂŠsenteront les Ĺ“uvres avec diffĂŠrents contenus. L’idĂŠe est de s’intĂŠgrer dans l’ère des nouveaux musĂŠes qui font la part belle au numĂŠrique, en ĂŠvitant de tomber dans l’excès. A ce niveau le MuCEM est une rĂŠussite : il sait allier Ĺ“uvres et technologie sans que cette dernière n’aliène les premières. Une Ĺ“uvre s’apprĂŠcie DXVVL SDU XQH PLVH HQ VFqQH VLPSOH HW HIÂżFDFH sans avoir besoin que le musĂŠe ne devienne boĂŽte Ă technologie. Cette place faite au numĂŠrique poursuit le travail rĂŠalisĂŠ pendant le MusĂŠomix de 2013. Chaque annĂŠe le MusĂŠoLab (centre de recherche sur les technologies adaptĂŠes Ă la musĂŠographie) de la rĂŠgion, rĂŠalise un workshop dans un ou plusieurs musĂŠes pour remixer les collections grâces aux outils numĂŠriques. Ainsi dans le musĂŠe, les ÂŤ musĂŠomixeurs Âť ayant participĂŠ au workshop avaient proposĂŠs des maquettes interactives, des projections vidĂŠos sur lapidaires, des courses de chars... Ayant compris l’intĂŠrĂŞt de ces interventions, mais aussi ses limites, le MusĂŠe avait demandĂŠ au MusĂŠoLab de dĂŠvelopper certaines intervention comme la projection de discours ayant rapport avec les droits des peuples

PROGRAMME


« Scriptomix », animation sur les Tables Claudiennes

Maquette intéractive, MuséoMix 2012

Une des 16 barques découvertes à Saint-Georges, Lyon, dont 4 d’époque gallo-romaine PROGRAMME

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sur les Tables Claudiennes, des animations sur le lapidaires pour traduire les inscriptions... Sur le plan spatial, l’intervention visera Ă rendre plus lisible et homogène l’espace architectural pour obtenir autre chose que plusieurs salles thèmatiques deconnectĂŠes. En parallèle, certaines Ĺ“uvres seront sorties du musĂŠe et conservĂŠes dans les rĂŠserves. Le musĂŠe est aujourd’hui trop encombrĂŠ et vise Ă rĂŠduire le nombre d’oeuvres exposĂŠes, comme l’a fait son voisin et partenaire de Saint-Romain-en-Gal. Elles seront ainsi plus adaptĂŠes aux diffĂŠrentes thĂŠmatiques du musĂŠe proposĂŠe par la direction. Si certaines Ĺ“uvres migrent dans les rĂŠserves, d’autres rĂŠcemment dĂŠcouvertes pourront rejoindre la collection permanente, telles que les barques retrouvĂŠes dans des fouilles du quartier Saint-Georges. UNE NOUVELLE PROGRAMMATION $ÂżQ GH SURSRVHU XQH QRXYHOOH G\QDPLTXH DX PXVpH GpMj DVVXUpH SDU OH UHGpÂżQLWLRQ GX programme des expositions permanentes, le programme hors collections sera ĂŠtoffĂŠ, notamment grâce Ă l’extension. En effet, aujourd’hui dĂŠjĂ le musĂŠe propose une offre de visite et d’animation intĂŠressante pour les enfants, les scolaires reprĂŠsentant la majeure partie des visiteurs du musĂŠe. Aujourd’hui, les visites scolaires permettent d’apprĂŠhender rapidement et succinctement la vie romaine et cherchent Ă donner l’envie aux enfants de revenir avec les parents pour approfondir. Des dossiers pĂŠdagogiques sont d’ailleurs dĂŠjĂ disponibles pour OHV FODVVHV DÂżQ GH SUpSDUHU RX FRQWLQXHU OD YLVLWH du site et du musĂŠe Ă l’Êcole. Dans la continuitĂŠ de ces dĂŠmarches, des ateliers pourraient ĂŞtre mis en place pour approfondir la connaissance d’un sujet parallèle aux collections du musĂŠe, comme l’Êpigraphie. Les parcours de visite pourront ĂŠgalement ĂŞtre ĂŠtendus hors des murs, et mieux intĂŠgrer le parc, mais aussi les futures rĂŠserves, espaces de recherches, et surtout les autres vestiges du quartier (thermes de la rue des Farges, aqueducs, etc). Le site archĂŠologique deviendrait un immense musĂŠe Ă ciel ouvert, en plein cĹ“ur de la ville.

nocturnes, dĂŠdiĂŠes Ă des confĂŠrences thĂŠmatiques prĂŠcises et souvent originales, animĂŠes par des mĂŠdiateurs du musĂŠe, des chercheurs et autres spĂŠcialistes de chaque thĂŠmatique. Ces ĂŠvènements dĂŠjĂ mis en place dans les musĂŠes du Louvre de Paris et Lens, ont rencontrĂŠ un franc succès. LES RESERVES DU MUSÉE Le musĂŠe gallo-romain souffre actuellement d’un grand manque de place face Ă son importante collection. Les Ĺ“uvres ne pouvant pas toutes ĂŞtre exposĂŠes au grand public, les rĂŠserves du musĂŠe nĂŠcessitent une grande surface de stockage DÂżQ GÂśHQWUHSRVHU OH UHVWH GH OD FROOHFWLRQ 'H nombreuses Ĺ“uvres sont ainsi stockĂŠes aujourd’hui Ă l’extĂŠrieur du site archĂŠologique. Dans l’idĂŠal, il faudrait une surface de rĂŠserves de 6000 m² de plein-pied environ, selon l’estimation de l’Êquipe du musĂŠe. De plus, le musĂŠe expose actuellement un nombre trop important de pièces et souhaiterait s’accorder Ă la politique du ÂŤ moins exposer, PLHX[ H[SRVHU ÂŞ DÂżQ GH YDORULVHU FHUWDLQHV SLqFHV aujourd’hui noyĂŠes dans la multitude d’objets qui jalonnent le parcours du visiteur. L’espace de rĂŠserves sera plus qu’un simple espace de stockage et se rapprochera des centres de conservation et de ressources FRQVWUXLWV FHV GHUQLqUHV DQQpHV ,O DOOLHUD j la conservation des Ĺ“uvres, des systèmes de protection adaptĂŠes Ă certaines Ĺ“uvres, mais aussi des espace de valorisation (prise de vue, scanner), de travail (laboratoire d’analyse) et de restauration (traitement, nettoyage...). Les rĂŠserves font aujourd’hui partie intĂŠgrante du musĂŠe et de son ouverture au public. /H FKRL[ VHUD donc fait de pouvoir ouvrir les rĂŠserves, que ce soit visuellement pour le passant (mise en valeur des Ĺ“uvres depuis l’extĂŠrieur) ou physiquement avec des visites par petits groupes . Les rĂŠserves seraient comme une vĂŠritable partie du musĂŠe et permettraient au public de comprendre le processus de conservation, de dĂŠcouvrir le fond des collections, le travail des chercheurs, restaurateurs et des employĂŠs de l’ombre qui favorisent la conservations des Ĺ“uvres.

La tranche d’âge 18-30 ans est une autre cible Ă privilĂŠgier. Certains musĂŠe proposent des

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L’ARCHÉOLAB, UN ESPACE DE RECHERCHE INÉDIT LE MUSÉE PLURIDISCIPLINAIRE 2Q SHXW FODVVLÂżHU OHV PXVpHV GX SDWULPRLQH de notre ĂŠpoque en trois grands types, comme l’explique Marc Terrisse dans sa thèse sur les musĂŠes de sites archĂŠologiques 1. /H SUHPLHU W\SH HVW FHOXL GHV PXVpHV GX ;,;qPH siècle, avec une musĂŠographie traditionnelle, peu accessible au public et rĂŠservĂŠ Ă une ĂŠlite intellectuelle conquise d’avance par ce qu’elle va observer. Le deuxième type regroupe les musĂŠes et centres du patrimoine pensĂŠs comme de vĂŠritables parc d’attractions. A l’opposĂŠ des prĂŠcĂŠdents, ils sont dĂŠdiĂŠs au tourisme et au loisir, et leur visĂŠe ĂŠducative et didactique VH WURXYH PLQRUpH DX SURÂżW GX VSHFWDFOH HW GX divertissement proposĂŠ. Ces musĂŠes sont attractifs et rentables mais l’enseignement apportĂŠ est trop restreint. On pourrait citer comme exemple l’archĂŠodrome de Beaune, parc-musĂŠe ouvert en PDLV ÂżQDOHPHQW IHUPp HQ SDU PDQTXH de frĂŠquentation. Le troisième type semble rĂŠussir Ă trouver un compromis entre les deux approches prĂŠcĂŠdentes. A mi-chemin entre le tourisme et la culture, elle conçoit le patrimoine comme un objet ÂŤ identitaire et esthĂŠtique Âť, pour lequel le tourisme est une chance de mieux enseigner et transmettre un message. Le musĂŠe n’est pas isolĂŠ mais fait partie d’un ensemble interdisciplinaire et culturel plus large, nĂŠcessaire Ă son intĂŠgration dans le territoire local. &HWWH FODVVLÂżFDWLRQ LOOXVWUH ELHQ OHV QRXYHDX[ HQMHX[ GHV PXVpHV GX ;;,ème siècle. L’explosion du tourisme au cours du XXème siècle a entraĂŽnĂŠ une première ĂŠvolution très importante dans ces institutions. Le musĂŠe se doit dĂŠsormais d’être didactique et accessible Ă tous les âges, toutes les cultures et nationalitĂŠs. De lĂ proviennent les problĂŠmatiques fondamentales du musĂŠe : quels VDYRLUV WUDQVPHWWUH FRPPHQW " $ OÂśKHXUH R OD tĂŠlĂŠvision est la pratique culturelle prĂŠfĂŠrĂŠe des Français2, comment intĂŠresser le public avec GHV SLqFHV SDWULPRQLDOHV SDUIRLV ELHQ PXHWWHV " Comment rendre ludiques et interactives des H[SRVLWLRQV " 1 - TERRISSE Marc, 2011. Les musĂŠes de sites archĂŠologiques apprĂŠhendĂŠs en tant que vecteurs de dĂŠveloppement ORFDO j WUDYHUV WURLV pWXGHV GH FDV SUpÂżJXUDQW OD PLVH HQ valeur opĂŠrationnelle du site de Chellah. Thèse de doctorat en histoire. UniversitĂŠ du Maine. p 76.

PROGRAMME

LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DES MUSÉES D’HISTOIRE Ces diffĂŠrentes problĂŠmatiques, ĂŠgalement au cĹ“ur de notre projet, avec l’extension du musĂŠe gallo-romain pour une exposition temporaire, nous ont beaucoup interpellĂŠs. Aujourd’hui, de plus en plus d’Êtudes sont rĂŠalisĂŠes sur les innovations technologiques au service de l’exposition. Nos recherches nous ont tout d’abord menĂŠes jusqu’aux MuseumLabs de Paris (Louvre) et de Tokyo qui s’intĂŠressent aux diffĂŠrentes façons de regarder et d’apprĂŠcier une Ĺ“uvre d’art, nouvelles technologies Ă l’appui. A une ĂŠchelle plus locale, nous avons dĂŠcouvert le MuseoLab. C’est un espace de maquettage et d’expĂŠrimentation autour du numĂŠrique et de la musĂŠographie, actuellement implantĂŠ au centre Erasme, dans les monts du Lyonnais, mais bientĂ´t dĂŠplacĂŠ au sein du musĂŠe GHV &RQĂ€XHQFHV j /\RQ GDQV XQ YDVWH HVSDFH dĂŠdiĂŠ aux workshops, aux expĂŠrimentations et aux dĂŠmonstrations. Le MusĂŠoLab a aujourd’hui permis la rĂŠalisation de systèmes de communication et de musĂŠographie comme les tables MultiTouch (tables taciles interactives utilisables par plusieurs usagers), le PaperZoom (plan interactif qui permet de remonter le temps pour visionner des cartes anciennes)... De plus, d’après les chiffres 2013 du ministère de la Culture et de la Communication, on dĂŠnombrait en 2012, 1218 musĂŠes de France (au sens de la loi du 4 janvier 2002) et il existerait presque autant d’Êtablissements dirigĂŠs par des organismes privĂŠs. Or, environ 500 000 entitĂŠs archĂŠologiques sont recensĂŠes sur le territoire national. De plus, selon un sondage sur les pratiques culturelles des français en 2008, seuls 9% des français interrogĂŠs sont allĂŠs sur un site archĂŠologique, un chantier de fouilles au cours des 12 derniers mois. Ces donnĂŠes mettent en ĂŠvidence, d’une part la richesse archĂŠologique prĂŠsente en France, et d’autre part, la faible frĂŠquentation des sites dĂŠdiĂŠs. &HFL SHXW rWUH G€ j OD GLIÂżFXOWp GH PHWWUH HQ SODFH des moyens de transmission sur chaque site, que ce soit des musĂŠes, des centres d’interprĂŠtation, des ateliers pĂŠdagogiques ou mĂŞme des parcours 2 - Ministère de la culture et de la communication, 2013. Chiffres clĂŠs, statistiques de la culture.

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explicatifs. Ces problématiques ne sont pas propres à la seule discipline de l’archéologie, mais concernent également les sites naturels, paléontologiques, géologiques, etc. Notre rencontre avec le directeur adjoint du centre (UDVPH D FRQ¿UPp FHV K\SRWKqVHV FI LQWHUYLHZ en annexes). Bien que travaillant davantage sur les nouvelles technologies au service de la muséographie, ils reçoivent énormément de sollicitations de la part de collectivités et d’organismes privés disposant d’un site d’intérêt culturel ou naturel et souhaitant l’exploiter pour l’ouvrir au public. Animation sur lapidaire, MuséoMix 2012

UN CENTRE DE RECHERCHE POUR LES NOUVEAUX OUTILS MUSÉOGRAPHIQUES De cette importante demande a découlé l’idée de créer une structure annexe au MuséoLab, nommée ArchéoLab et dédiée aux thématiques patrimoniales, archéologiques, géologiques, naturelles. Installé au sein du parc archéologique gallo-romain de Lyon, et en relation directe avec lui, l’ArchéoLab sera un centre de recherches HW G¶H[SpULPHQWDWLRQV QXPpULTXHV GHVWLQpHV j tous les centres d’interprétation possibles.

PaperZoom, en bas la carte actuelle de Lyon En haut, sur la feuille les plans anciens.

Fonctionnant en workshop, ce programme a pour but de mettre en relation différents intervenants autour d’un même sujet, d’une commande privée ou d’une collectivite. Au gré des recherches, ingénieurs, historiens, designers cotoieront artistes, informaticiens... L’ArchéoLab est une force de proposition et d’innovation autour de la question de l’archéologie. La structure qui accueillera ce centre de recherche inédit nécessitera une structure semblable à celle GX 0XVpR/DE j VDYRLU GHV YROXPHV ÀH[LEOHV SRXU des workshops, et des espaces de bureaux. Dans la volonté d’une image de marque du département du Rhône en terme d’innovation associée à la question contemporaine du patrimoine, un espace de showroom et de conférence permettra de communiquer les travaux de l’ArchéoLab.

Workshop MuseoMix 2012

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PROGRAMME


LE CAFÉ-SPECTACLE Et si les ThÊâtres Gallo-Romains renouaient avec OD FXOWXUH GX VSHFWDFOH TXL IXW OHXU UDLVRQ GÂśrWUH " UNE DIMENSION SUPPLÉMENTAIRE : ARTS DU VIVANT Dans l’optique d’offrir un lieu de vie culturel ouvert aux habitants, capable de dialoguer avec son quartier, un cafĂŠ-spectacle viendra s’installer j SUR[LPLWp LPPpGLDWH GX VLWH GH SURMHW ,O QÂśHVW pas un ĂŠlĂŠment de complĂŠment mais bien un espace clĂŠ du fonctionnement pluriel du site dans toutes ses composantes culturelles. L’idĂŠe est de faire du succès des Nuits de Fourvière un ĂŠlĂŠment de valorisation et de dynamisme du site. $ÂżQ GH FUpHU XQH LQWHUDFWLRQ DYHF OÂś$QWLTXDLOOH la Chaufferie aujourd’hui inutilisĂŠe est le volume idĂŠal pour rĂŠpondre aux attentes urbaine, architectural, d’usage et de programme.

d’artistes. De jeunes talents pourront s’y produire Ă moindre frais tout en ĂŠtant parrainĂŠ par les Nuits de Fourvière. Fonctionnant comme un espace ouvert Ă tous, la salle de spectacle sera mixĂŠe avec un cafĂŠ. Ce dernier viendra en complĂŠment du restaurant du musĂŠe pour ainsi ĂŠtoffer l’offre de restauration du quartier. La salle de spectacle SURÂżWHUD GX YROXPH LQWpULHXU GH OD FKDXIIHULH dont les dimensions se trouvent ĂŞtre parfaitement adaptĂŠes Ă la variĂŠtĂŠ de programmation envisagĂŠe. Le cafĂŠ-spectacle deviendrait, on l’espère, OÂśLPSXOVLRQ FXOWXUHOOH GX VLWH 3URÂżWDQW GH l’ouverture nocturne du parc antique de Fourvière, des spectacles d’ÊtĂŠ pourront se tenir dans l’odĂŠon ou le grand thÊâtre. L’idĂŠe est de faire cohabiter dans un mĂŞme site patrimoine, culture musĂŠale et culture vivante.

RÉINTÉGRER LES NUITS DE FOURVIĂˆRE Les organisateurs des Nuits de Fourvière sont installĂŠs près du conservatoire de musique de Fourvière, dans des locaux ne correspondant plus au rayonnement du festival et Ă son image. La Chaufferie leur permettra de retrouver la proximitĂŠ des thÊâtres et une possible pĂŠrennisation de leur activitĂŠ. Ainsi les artistes, partenaires seront reçus dans de nouveaux locaux plus adaptĂŠs Ă l’image de marque du festival. Le but ĂŠtant de faire des Nuits de Fourvière non plus un acteur de l’ombre de la programmation culturelle du quartier mais bien l’incubateur d’une culture du spectacle, programme qui permit il y a plus de 2000 ans de YRLU OÂśpGLÂżFDWLRQ GHV WKpkWUHV JDOOR URPDLQV Actuellement, les Nuits de Fourvière ne fonctionnent que pendant le mois de juillet. Pendant cette pĂŠriode s’installe dans le jardin MagnĂŠval une structure temporaire nommĂŠ ÂŤ Village des Nuits de Fourvière Âť. On y retrouve des stands de mĂŠcĂŠnats d’entreprises. Souhaitant s’appuyer sur la force du mĂŠcĂŠnat d’entreprises pour lancer des jeunes artistes ou groupes musicaux, comĂŠdiens, humoristes... les Nuits de Fourvière pourront pĂŠrenniser ce système de mĂŠcĂŠnat en faisant de la Chaufferie un lieu de spectacle annuel fonctionnant comme une pĂŠpinière PROGRAMME

Le Village des Nuits de Fourvière Êdition 2012

Le volume intÊrieur de la Chaufferie (ici occupÊe lors de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon 2013) est idÊal pour une salle de spectacle

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LE PARC ANTIQUE Central par rapport Ă toutes les entitĂŠs urbaines d’intĂŠrĂŞt pour ce projet, le parc antique de Fourvière nĂŠcessite une intervention ambitieuse pour devenir le liant nĂŠcessaire aux composantes du site. UNE DIVERSITÉ D’USAGES DÉJĂ€ PRÉSENTE Le parc antique de Fourvière est merveilleux, de par ses qualitĂŠs historiques et paysagères. Mais Ă l’inverse de nombreux autres site archĂŠologiques utilisĂŠs aujourd’hui uniquement pour ce qu’ils ĂŠtaient Ă l’origine, comme les thÊâtres antiques d’Orange et de Vienne, Fourvière est devenu de IDoRQ VSRQWDQpH XQ OLHX WUqV RXYHUW DX[ XVDJHV publics les plus divers. C’est tout d’abord un parc très prisĂŠ des habitants du quartier, qui viennent chaque jour pique-niquer sur les ruines, chanter en amateurs sur l’une des deux scènes des thÊâtres, ou jouer dans les espaces verts. C’est ensuite un lieu instructif, en lien ĂŠtroit avec le musĂŠe de la civilisation gallo-romaine, qui SURÂżWH GX PHLOOHXU H[HPSOH FRQFUHW SRVVLEOH SRXU montrer aux gens le passĂŠ glorieux de la ville. (QÂżQ FÂśHVW UHVWp un lieu de spectacle, investi chaque ĂŠtĂŠ par le festival des Nuits de Fourvières,

qui mĂŠlange habilement tous les arts du vivant possibles : musique, thÊâtre, cirque, cinĂŠma, etc. Nous avons donc dĂŠjĂ tous les ingrĂŠdients sur place. Malheureusement, chaque type d’usage prĂŠsente ses propres lacunes, dues Ă une mise en valeur inĂŠgale de ce site exceptionnel. VALORISER TOUTES SES PRATIQUES Ayant compris qu’ils ne nĂŠcessitaient pas plus, nous dĂŠsirons uniquement dĂŠvelopper chacune GH FHV SUDWLTXHV GHV OLHX[. Cela permettrait GÂśLQYLWHU OHV KDELWDQWV j YHQLU SURÂżWHU GH OÂśXQ GHV rares sites romains de cette envergure ouverts librement au public en France, en faisant toutefois attention de ne pas le noyer sous d’innombrables IRQFWLRQV VXSHUĂ€XHV L’aspect parc public sera donc valorisĂŠ Ă l’aide de divers amĂŠnagements (gradins enherbĂŠs, chemins, bassins, etc.) destinĂŠs Ă amĂŠliorer le confort en toute saison, mais ĂŠgalement grâce Ă GHV LQWHUYHQWLRQV VXU OD Ă€RUH HW VXU OH WUDLWHPHQW des accès. De plus, un ÂŤ plan lumière Âť Ă l’Êchelle du site autorisera, comme c’est le cas au parc de Gerland ou au parc de la Villette, une ouverture OD QXLW DÂżQ GH GpFRXYULU OHV UXLQHV VRXV XQH DXWUH lumière.

Les arts vivants ont une place toute particulière au parc antique

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PROGRAMME


La fonction ĂŠducative passera, elle, par la multiplication des panneaux informatifs et par de nouveaux chemins permettant de venir voir de plus près les traces historiques de Lugdunum. Une nouvelle sortie du musĂŠe gallo-romain en bas, au pied de sa butte, permettra, quant Ă elle, une liaison plus directe au site et dans la continuitĂŠ de la visite intĂŠrieure. L’ouverture du bâtiment de l’archĂŠolab et de ses expĂŠrimentations directement sur le parc jouera ĂŠgalement un rĂ´le certain dans la dĂŠcouverte du site et de son histoire.

diffĂŠrentes parties du parc, en accord avec la politique de la ville pour la valorisation nocturne de ses espaces publics, et en amĂŠnageant des garde-corps autour des ruines les plus dangereuses. Spectacles spontanĂŠs auront ainsi de nouveau leur place dans les deux thÊâtres, et le restaurant du musĂŠe de Zehrfuss ou les ballades nocturnes autour du Palais d’Agrippa, avec vue imprenable sur la ville de Lyon illuminĂŠe, deviendront une nouvelle promesse du parc archĂŠologique de demain.

(QÂżQ OD GLPHQVLRQ VSHFWDFOH VHUD SpUHQQLVpH sur toute l’annĂŠe (en tout cas sur les pĂŠriodes propices aux reprĂŠsentations extĂŠrieures). La relation ĂŠtroite que le parc pourrait entretenir avec la Chaufferie et sa salle de spectacle a pour but de favoriser l’appropriation des deux scènes par toutes sortes de troupes et d’artistes. D’ailleurs, les amĂŠnagements de scène de l’amphithÊâtre et de l’odĂŠon pourront faire l’objet d’une conception particulière. UN PARC DIURNE & NOCTURNE La temporalitĂŠ de ce programme triple est une question très importante. Que se passe-t-il le MRXU TXH VH SDVVH W LO OD QXLW " Actuellement, le parc n’est ouvert après 20h que pour les Nuits de )RXUYLqUH ,O HVW VLQRQ FO{WXUp SRXU GHV UDLVRQV ĂŠvidentes de sĂŠcuritĂŠ. Nous avons ainsi la volontĂŠ de changer cela, jusqu’à une certaine heure de la nuit, en installant une mise en lumière des

Les cartels explicatifs dĂŠjĂ prĂŠsents sur les ruines pourraient ĂŞtre dĂŠveloppĂŠs en relation ĂŠtroite avec le musĂŠe

Le parc est frĂŠquemment investi de visiteurs en tout genre PROGRAMME

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3 STRATÉGIE & PARTI PRIS

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UN PROJET DE SITE, UN PROJET DE QUARTIER L’analyse nous ayant amenĂŠs Ă considĂŠrer l’ensemble du site antique de Fourvière comme une partie primordiale de la vie du quartier, notre SURMHW VH YHXW rWUH DXWDQW XQH UpQRYDWLRQ patrimoniale qu’un nouvel ensemble urbain. DiffĂŠrents moyens sont ainsi envisagĂŠs Ă la pĂŠriphĂŠrie pour rĂŠintĂŠgrer tout le parc Ă l’Êchelle du plateau de Fourvière.

TRAITEMENT DES LIMITES Actuellement, le site est mal dĂŠlimitĂŠ, avec GHV IURQWLqUHV Ă€RXHV HW VDQV TXDOLWp VSDWLDOH Au nord, un parking s’implante au niveau d’un large belvĂŠdère. A l’est, un grand mur soutient un jardin dĂŠlaissĂŠ et au sud-est un parking de voiture accompagne l’arrivĂŠe des visiteurs depuis les transports en commun. Veiller Ă la qualitĂŠ de l’arrivĂŠe sur un site patrimonial et gĂŠrer les interactions que ce dernier a avec son environnement proche sont deux principes nĂŠcessaires pour valoriser un tel espace. C’est pourquoi ce projet sera en premier lieu un travail sur les limites du site. Les deux parkings et le jardin portĂŠ par le mur de soutènement seront donc nos trois principales zones d’intervention. GÉRER LES CONNEXIONS Il s’agit ensuite de connecter le site archĂŠologique avec le reste du quartier DÂżQ GH crĂŠer un ensemble dynamique et de mieux gĂŠrer FKDFXQ GHV GLIIpUHQWV Ă€X[ $ OÂśHVW OH QRXYHDX quartier de l’Antiquaille et son large belvĂŠdère sur la ville reprĂŠsentent un nouvel espace attractif. Une forte connexion entre les deux sites contribuerait ainsi Ă un enrichissement mutuel. De plus, l’arrivĂŠe du funiculaire des Minimes tourne aujourd’hui le dos au site archĂŠologique. Le projet proposera de retrouver un lien direct DYHF OHV WUDQVSRUWV HQ FRPPXQ ,O VH UHFRQQHFWHUD aussi Ă diffĂŠrentes entitĂŠs avoisinantes qui sont aujourd’hui sĂŠparĂŠes, comme le collège Jean Moulin et, au sud, les ruines des anciens thermes de Lugdunum. ARTICULER LES ESPACES ENTRE EUX A l’intĂŠrieur du site, comme Ă l’extĂŠrieur, diffĂŠrents espaces sont parfois dĂŠconnectĂŠs les uns des autres et crĂŠent ainsi un site morcelĂŠ, sans unitĂŠ ni qualitĂŠ d’ensemble. Le projet visera donc Ă mettre en lien des espaces qui se tournent le dos, dans l’optique de crĂŠer un grand parc urbain.

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STRATÉGIE & PARTI PRIS


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Métro « Les Minimes »

QUALIFIER LES LIMITES Communiquer avec l’urbain

CONNEXIONS ET ARTICULATIONS Lier les espaces entre eux et connecter le site à la ville et au quartier

STRATÉGIE & PARTI PRIS

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INTERFACES ARCHITECTURALES Le travail proposé sur les limites n’a pas pour visée première de séparer des espaces, ni même de les ouvrir entièrement les uns aux autres. Au contraire, il s’agit d’instaurer des interactions entre ces derniers : les limites deviennent ainsi des interfaces. Elles seront pensées comme des liens à la fois spatiaux, culturels mais aussi sociaux entre le site archéologique et la ville. On travaillera donc sur des porosités, des communications visuelles, des éléments attractifs, des belvédères, des passages, etc. Ces élements joueront sur la perception des gens pour mettre en scène la découverte de ce site historique riche et complexe, qu’on ne peut de toute façon embrasser d’un coup d’oeil dans son intégralité. NŒUDS PRINCIPAUX On distingue quatre entrées principales sur le site, dont trois sont des nœuds essentiels pour le SURMHW XUEDLQ : les deux entrées actuelles (celle du musée de Zehrfuss et celle face à l’Antiquaille) et celle au niveau du funiculaire des Minimes. La quatrième établit une liaison avec le Couvent de la Visitation à l’ouest. Tous ces noeuds constituent des points de départ dirigés vers l’extérieur et les autres points d’intérêt du quartier (Antiquaille, parc des hauteurs, vestiges, ...). EXPLOITER LA TOPOGRAPHIE Du fait de sa géographie, le site dispose de QRPEUHX[ GpQLYHOpV HW PXUV GH VRXWqQHPHQW SRXYDQW rWUH H[SORLWpV SRXU LQVpUHU GHV bâtiments dans le terrain et le paysage ,O QH s’agira pas de disparaître totalement dans la topographie mais bien de choisir précisément les endroits où l’architecture doit être présente ou au FRQWUDLUH GLVSDUDvWUH DX SUR¿W GHV UXLQHV RX GX paysage naturel.

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STRATÉGIE & PARTI PRIS


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POROSITÉ DES LIMITES Créer des interactions

INSERTION PAYSAGÈRE Exploiter la topographie

STRATÉGIE & PARTI PRIS

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IMPLANTATIONS ÂŤ A L’ORÉE DES RUINES Âť 7RXWH OD VWUXFWXUH GX SURMHW HVW HQ VRPPH dĂŠterminĂŠe par le rapport entretenu entre le coeur paysager du site et son environnement urbain immĂŠdiat. L’intervention bâtie vient par consĂŠquent occuper la frange entre le quartier et parc antique. Plusieurs points stratĂŠgiques sont plus particulièrement dĂŠveloppĂŠs. Dans la partie haute, au nord, le musĂŠe et son extension viennent redessiner la limite avec la rue Roger Radisson et la rue ClĂŠberg. Le parking situĂŠ Ă proximitĂŠ de l’entrĂŠe du musĂŠe est supprimĂŠ et les places sont relocalisĂŠes entre un nouveau parking situĂŠ Ă l’Antiquaille (pour les visiteurs) et un parking situĂŠ au sud du couvent de la Visitation (Ă la place d’une zone de stockage des agents communaux). La rue est elle aussi redessinĂŠe pour intĂŠgrer une dimension paysagère et vĂŠgĂŠtale aujourd’hui peu valorisĂŠe. Par exemple, des places de stationnement sur sol vĂŠgĂŠtalisĂŠ sont rajoutĂŠes au trottoir. L’entrĂŠe du musĂŠe est traitĂŠe de manière Ă lier le paysage et l’architecture, sur un escalier intĂŠgrĂŠ dans la pente vĂŠgĂŠtalisĂŠe. La limite nord, occupĂŠe par les volumes de l’extension, devient un paysage Ă arpenter pour dĂŠcouvrir le site. Dans la partie basse, Ă l’est, les deux interventions TXH VRQW OHV UpVHUYHV HW OÂś$UFKpR/DE PRGLÂżHQW le visage de la rue de l’Antiquaille. Le parking existant et quelques bâtiments qui la bordaient disparaissent pour laisser place Ă une intervention entre architecture et paysage, qui vient jouer avec OH SURÂżO WRSRJUDSKLTXH GH OD UXH SRXU PHWWUH HQ

scène l’arrivĂŠe sur le site. Des porositĂŠs entre la rue et le parc attisent le regard du passant, cadrent des ouvertures et dĂŠvoilent l’intĂŠrieur des bâtiments. A l’ouest, l’accès piĂŠton intimiste, par les bois, est FRQVHUYp ,O UHOLH OH SDUF DX MDUGLQ GX &RXYHQW GH la Visitation et au nouveau parking des employĂŠs du site. Au sud, dans l’axe de la scène de l’odĂŠon, un nouvel accès est ouvert pour connecter le site aux chemins piĂŠtonniers des scolaires et aux thermes de la rue des Farges. Si les interventions bâties se concentrent en pĂŠriphĂŠrie du parc, c’est pour mettre en valeur et sublimer son cĹ“ur paysager et archĂŠologique. En effet, riche d’un patrimoine sublimĂŠ par la prĂŠsence de la vĂŠgĂŠtation, le parc ne nĂŠcessite pas d’intervention lourde. L’idĂŠe est simplement d’introduire une cohĂŠrence vĂŠgĂŠtale et de proposer des amĂŠnagements lĂŠgers destinĂŠs Ă valoriser l’apentage du site. Des circulations vĂŞtues de bois, rĂŠnovĂŠes ou complĂŠtement nouvelles, permettront de relier les HQWLWpV GX VLWH HW GH FUpHU GHV SDUFRXUV GLYHUVLÂżpV au sein des ruines, en essayant de trouver une relation avec ces dernières. Un travail plus gĂŠnĂŠral sur les sols est rĂŠalisĂŠ DÂżQ GÂśDSSRUWHU XQH FRKpUHQFH HW XQH FODUWp j l’ensemble paysager.

6HXOV TXHOTXHV EkWLVVHV VXSHUĂ€XHV GHV LPPHXEOHV GpODEUpV HW GHV HVSDFHV YLGHV SDUNLQJV VTXDUH VRQW GpWUXLWV VXU OH VLWH

46

STRATÉGIE & PARTI PRIS


m

12.5

25

Plan de masse du parc archĂŠologique

N


Extension

Coupe paysagère depuis le Couvent de la Visitation jusqu’aux plus hautes parties du Vieux Lyon

Couvent de la Visitation

Musée Gallo-Romain

Réserves ArchéoLab

Rue de l’Antiquaille

Chaufferie

Antiquaille


Extension du musée

Rénovation du musée

Réserves du musée

ArchéoLab

La Chaufferie café-spectacle

Repérage des interventions architecturales

STRATÉGIE & PARTI PRIS

49


INTÉGRATION PATRIMONIALE ET PAYSAGĂˆRE Si l’on s’attarde sur l’analyse des valeurs vĂŠhiculĂŠes par l’ensemble du site, on remarque que l’usage, la cohĂŠrence d’ensemble et l’importance des lieux dans la mĂŠmoire des habitants sont des problĂŠmatiques majeures, qui nous intĂŠressent tout particulièrement. La projet vise Ă corriger le manque observĂŠ, pour l’ensemble comme pour chaque partie. TRANSFORMER DANS LA CONTINUITÉ 1RWUH UpĂ€H[LRQ FKHUFKH GÂśDERUG j PHWWUH PLHX[ HQ valeur l’existant. La stratĂŠgie Ă l’Êchelle urbaine ayant ciblĂŠ plusieurs zones d’interventions potentielles, se pose alors le problème d’intervenir de partout sans s’imposer ni nuire Ă l’intĂŠgritĂŠ GX SDWULPRLQH EkWL HW YpJpWDO GpMj WUqV SOXULHO.

de Zehrfuss, la comprĂŠhension des ambiances qui rĂŠgissent l’ensemble paysager et historique du site nous a ainsi conduit Ă une approche dans la continuitĂŠ. Le dessin des diffĂŠrentes interventions architecturales en pĂŠriphĂŠrie, notamment de leur volumĂŠtrie et de leur façades, dĂŠveloppe pour chacune une ĂŠcriture qui leur est propre, en accord avec ce qui les entoure, que ce soit cĂ´tĂŠ parc ou cĂ´tĂŠ ville. (QÂżQ OH SD\VDJH GX SDUF HVW UHSULV DÂżQ TXÂśLO SXLVVH agir comme un vĂŠritable liant entre les diffĂŠrentes constructions, et garantir par consĂŠquent une certaine harmonie. LA RUINE COMME INSPIRATION

L’intĂŠgration discrète, Ă la manière de Zehrfuss Ă son ĂŠpoque, n’a plus lieu d’être aujourd’hui, puisque le site a besoin de visibilitĂŠ.

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identitĂŠ globale

,O IDXW GDYDQWDJH SULYLOpJLHU XQH DSSURFKH GDQV la continuitĂŠ d’une relation bâti-paysage, oĂš les problèmes sont rĂŠsolus au cas par cas, avec des solutions adaptĂŠes qui rĂŠpondent chacune d’une cohĂŠrence formelle gĂŠnĂŠrale. L’Êtude prĂŠcise des idĂŠes qui constituent l’essence de l’architecture

?

usage

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mĂŠmoire

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le

esthĂŠtique

Valeurs patrimoniales vĂŠhiculĂŠes par chaque entitĂŠ / architecture historique du site

50

ÂŤ L’architecture, c’est ce qui fait les belles ruines Âť. La maxime d’Auguste Perret a souvent ĂŠtĂŠ ĂŠvoquĂŠe Ă tort et Ă travers. Devenue un poncif de l’architecture, elle n’en reste pas moins une expression simple et essentielle traduisant XQH UpĂ€H[LRQ SURIRQGH VXU OD WHPSRUDOLWp HW OD matĂŠrialitĂŠ architecturale. /HV WUDYDX[ GH /RXLV .DKQ ÂżJXUHQW GÂśDLOOHXUV parmis les plus aboutis sur ce sujet. Dans ses projets les plus inspirĂŠs par cette idĂŠe de la ruine, on peut citer1 l’extension jamais construite du Salk ,QVWLWXWH HQ &DOLIRUQLH OH SDODLV GX 3DUOHPHQW j Dhaka, le palais des congrès de Venise, ou encore le plus emblĂŠmatique de tous, la Synagogue de Hurva Ă JĂŠrusalem. Le gĂŠnie de l’amĂŠricain a WRXMRXUV UpXVVL j H[SULPHU OD VHQVLELOLWp VSpFLÂżTXH aux ruines pittoresques, dĂŠpeintes par de grands maĂŽtres tels qu’Hubert Robert ou Piranèse, grâce Ă une abstraction gĂŠomĂŠtrique de la structure et de la matière. Un moyen dĂŠtournĂŠ pour faire de l’architecture moderne avec des images hĂŠritĂŠes de l’antiquitĂŠ. La richesse des crĂŠations de Kahn se joue aussi dans l’imagination de ses spectateurs, et dans le rapport qu’ils entretiennent avec ces nouvelles ruines, souvent monumentales. Les ruines du plateau de Fourvière ont cependant 1 Cette liste non exhaustive est issue de l’Êtude de A. de la Foye et de C. Marchiaro, disponible Ă l’adresse suivante : http://194.199.191.5/taiga_ftp/cours/2011/101587/ Kahn_non_construit.pdf STRATÉGIE & PARTI PRIS


Dessin d’Êtude pour l’ArchÊoLab

leur propre poĂŠtique, diffĂŠrente des monuments antiques qu’affectionnait Kahn. Elles sont caractĂŠrisĂŠes par leur ĂŠchelle, qui varie entre le grand amphithÊâtre et l’ancien petit mur d’une domus, et par leur matĂŠrialitĂŠ. Nous avons lu les ruines du site comme des ĂŠmergences minĂŠrales qui entretiennent un rapport très ĂŠtroit avec leur sol et le vĂŠgĂŠtal qui \ SRXVVH SDUIRLV HQWUH OHV SLHUUHV ,O QÂś\ D DXFXQH structure aĂŠrienne en pierre massive, comme celle GH OÂś,WDOLH HW GH OD *UqFH DQWLTXH TXL RQW LQVSLUp Le Corbusier, mais plutĂ´t des soubassement en petites pierres, des chemins en dalles calcaires, des escaliers et des murs en bĂŠton accolĂŠs Ă la pente. La topographie ainsi marquĂŠe par les lignes minĂŠrales des ruines mĂŠlangĂŠes au contours vĂŠgĂŠtaux sinueux est sans conteste ce qui nous a le plus marquĂŠ dans le paysage. Et c’est avec ce paysage lĂ , dans lequel s’inscrit dĂŠjĂ l’Êmergence de Zehrfuss, que nous avons voulu composer nos architectures. /D FRQFHSWLRQ IRUPHOOH GH QRV pGLÂżFHV D GRQF ĂŠtĂŠ guidĂŠe par l’imaginaire d’une minĂŠralitĂŠ intemporelle ĂŠmergeant au milieu d’un paysage vĂŠgĂŠtal en perpĂŠtuel mouvement.

STRATÉGIE & PARTI PRIS

Perspective pour le projet non rÊalisÊ de la synagogue d’Hurva à JÊrusalem, 1968 et esquisse pour le projet d’extension du Salk Institute, n.d., par Louis Kahn

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52


4 ECRITURE ARCHITECTURALE, PAYSAGÈRE ET URBAINE

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LES RÉSERVES INTÉGRATION DANS LE SOL La question première pour la conception des rĂŠserves ĂŠtait de savoir comment installer une surface de rĂŠserves de 2500m² dans le site archĂŠologique. La zone d’implantation choisie est celle situĂŠe entre le Jardin MagnĂŠval et la rue de l’Antiquaille. Les rĂŠserves seront enterrĂŠes dans le dĂŠnivelĂŠ qui sĂŠpare l’actuel jardin MagnĂŠval de OD UXH GH OÂś$QWLTXDLOOH QH PRGLÂżDQW TXH WUqV SHX la topographie actuelle et le visage du site. COMPOSER UN JARDIN SUSPENDU AUJOURD’HUI Un square intime mais souvent dĂŠsert

Ce projet est avant tout un amĂŠnagement destinĂŠ Ă valoriser le Jardin MagnĂŠval, Ă le reconnecter au reste du site et Ă le remettre dans une ĂŠchelle paysagère adĂŠquate. Ainsi, le projet se love sous terre et propose une toiture entièrement accessible au public dans la continuitĂŠ du MDUGLQ H[LVWDQW La toiture se dĂŠcompose en deux grandes ĂŠtendues vĂŠgĂŠtales qui viennent continuer la trame du jardin. &HV ]RQHV YpJpWDOLVpHV VH VRXOqYHQW DÂżQ GH VH tourner vers le cĹ“ur du Jardin et les ThÊâtres, et permettent de dĂŠvoiler l’intĂŠrieur des UpVHUYHV GHSXLV OÂśH[WpULHXU. Accessibles, leur limite haute est plantĂŠe d’une vĂŠgĂŠtation dense, qui intègre les garde-corps de sĂŠcuritĂŠ.

CONCEPT CrÊer un lieu attrayant à l’Êchelle du Jardin MagnÊval

Les espèces choisies ici sont dans la continuitÊ GH OD EXWWH FRPSRVpH SDU =HKUIXVV D¿Q GH reconnecter tout le jardin MagnÊval au reste du parc. Ce jardin est un patrimoine qui confère au site sa nature si particulière de palimpseste DUFKLWHFWXUDO SD\VDJHU HW XUEDLQ ,O HVW YDORULVp et les nouvelles interventions dialogue avec lui. La tonnelle, les arbres et le bassin central sont conservÊs.

DEMAIN Le jardin se soulève pour laisser voir l’intĂŠrieur des rĂŠserves

54

PROJET

LES RÉSERVES


LAISSER VOIR LES RÉSERVES Le cĹ“ur du jardin est destinĂŠ Ă devenir un vĂŠritable espace de dĂŠtente, alors que la pĂŠriphĂŠrie se place plus dans une logique de promenade, qui permet d’offrir des vues plongeantes sur le projet souterrain. Une paroi vitrĂŠe dĂŠvoile ainsi les rĂŠserves depuis l’espace de circulation qui cerne le jardin. L’idĂŠe n’Êtait pas de montrer que l’ensemble du stockage, espace composĂŠ d’Êtagères sans grand intĂŠrĂŞt. Cependant, directement visibles derrière le vitrage et situĂŠes sur une plate-forme en prolongation de l’espace de circulation, se trouvent des Ĺ“uvres exposĂŠes issues des rĂŠserves. Ces mini-expositions pourraient ĂŞtre un vecteur destinĂŠ Ă donner aux visiteurs l’envie de se rendre au musĂŠe. C’est une SURORQJDWLRQ H[WUD PXURV du musĂŠe : installer des Ĺ“uvres hors les murs MXVWLÂżH OD IRQFWLRQ GH PXVpH GH VLWH HW YDORULVH le parc archĂŠologique, qui devient en partie XQ MDUGLQ URPDQWLTXH. Et derrière ces oeuvres, on pourra voir en arrière plan les rĂŠserves et leur fonctionnement, offrant un aperçu sur l’invisible du site, sur la mĂŠcanique du parc archĂŠologique sans que cela ne nuise Ă la valorisation et la mise en scène du patrimoine archĂŠologique.

La circulation pĂŠriphĂŠrique, le ÂŤ chemin de ronde Âť contemporain, permet aussi de proposer une diversitĂŠ d’espace dans un mĂŞme lieu, adaptĂŠes Ă diffĂŠrents usages, diffĂŠrentes temporalitĂŠs. Le long de ce chemin se trouvent des espaces de SDXVH SHUPHWWDQW GH SURÂżWHU GH YXHV VXU OH VLWH HW sur Lyon. Ces alcĂ´ves sont amĂŠnagĂŠes de façon privilĂŠgiĂŠe : des arbres offrent un peu d’ombre et un mobilier en bois vient se dĂŠrouler le long des garde-corps. Le sol est traitĂŠ de façon Ă distinguer cet espace atypique, du ÂŤchemin de rondeÂť Ă proprement parler. Les dalles enherbĂŠes, dans une idĂŠe d’intrication vĂŠgĂŠtal / minĂŠral, se diffĂŠrencient de la circulation rĂŠalisĂŠe en sablĂŠ stabilisĂŠ, matière permĂŠable que l’on va retrouver sur la plupart des grands axes de circulation du site.

COUPE PERSPECTIVE SUR LES RÉSERVES ET LE JARDIN DES ANTIQUITÉS Les rÊserves enterrÊes sont dÊvoilÊes à travers le jardin PROJET

LES RÉSERVES

55


EXCAVATION S’enfouir en contrebas du jardin Magnéval

CONTINUITÉ Créer un sous-bassement en continuité des murs de soutènement de la colline

STRUCTURE Caractériser une architecture caverneuse, proche de la conception de Zehrfuss

UNE ARCHITECTURE PAYSAGE Un jardin topographique

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PROJET

LES RÉSERVES


«Chemin de ronde» autour du jardin Magnéval et des réserves

Laboratoire

Ateliers et salle de prise de vue

Accueil

Stockage (réserves)

Locaux techniques et déchargement

Organisation intérieure des réserves. Des espaces de stockages et d’études sous un jardin paysager PROJET

LES RÉSERVES

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ORGANISATION INTÉRIEURE

UNE AUTRE ALLÉGORIE DE LA CAVERNE

L’entrĂŠe se fait dans un renfoncement de la façade sud. Un accueil permet de crĂŠer une interaction avec les visiteurs du site, curieux de comprendre le fonctionnement des rĂŠserves. On y retrouve alors un espace d’exposition temporaires, dans OD ORJLTXH GÂśXQH VWUXFWXUH TXL GpP\VWLÂżH OH processus de conservation des Ĺ“uvres. Au-dessus de l’accueil, on trouve en mezzanine, quelques bureaux du personnel.

S’enterrant sous le jardin, le projet est comparable à une grotte. La structure est massive, rÊalisÊe en bÊton teintÊ rappelant la colorimÊtrie de la terre et des poteaux de grande dimension proposent une composition alÊatoire. &HV SRWHDX[ SHUPHWWHQW en plus d’Êvoquer un univers souterrain, de proposer des volumes de terre pour planter des DUEUHV DX QLYHDX GX MDUGLQ

Les rĂŠserves se dĂŠcomposent ensuite en deux espaces distincts. A l’est, une grande halle de stockage, et Ă l’ouest des locaux destinĂŠs au traitement des Ĺ“uvres, Ă leur entretien, ĂŠtude... La halle est composĂŠe d’espaces de stockage variĂŠs et adaptĂŠs aux diffĂŠrentes Ĺ“uvres (mosaĂŻques, lapidaires, objet domestiques...). La hauteur sous plafond de 6 m permet d’avoir des ĂŠtagères de grande dimension. La rĂŠpartition des ĂŠtagères de stockage est faite de telle sorte qu’un chariot ĂŠlĂŠvateur standard puisse accĂŠder aux Ĺ“uvres en hauteur. Au nord, ĂŠloignĂŠ de l’accueil des visiteurs, se WURXYH XQ YROXPH GpGLp j OÂśHQVHPEOH GHV Ă€X[ techniques, qui cĂ´toie la zone de livraison pour les camions, dont la rampe donne directement sur la rue de l’Antiquaille. Le plan libre autorise aussi l’utilisation de surfaces pour le dĂŠballage, le stockage au sol, etc.

(Q VRXWHUUDLQ OD KDOOH GH VWRFNDJH SURÂżWH GH la lumière disponible par le soulèvement des toitures vĂŠgĂŠtalisĂŠes pour ĂŠclairer les zones de stockages des objets de moyennes et grandes dimensions, tels que les lapidaires volumineux ou les mosaĂŻques. Pour les stockages d’objets plus rĂŠduits, un ĂŠclairage naturel proviendra de la façade sur rue par des petits percements ainsi que par un ĂŠclairage zĂŠnithal le long de la façade. Pour complĂŠter l’Êclairage naturel, des spots ponctuels et discrets seront intĂŠgrĂŠes dans la dalle du plafond. En ce qui concerne les espaces situĂŠs dans l’aile ouest des rĂŠserves, on retrouve des locaux destinĂŠs au traitement des Ĺ“uvres, Ă leur ĂŠtude, mais aussi des studios de prises de vues, aujourd’hui essentiels dans le dĂŠveloppement du numĂŠrique pour la diffusion du patrimoine et des Ĺ“uvres. Un axe de circulation permettra de connecter l’ensemble de ces espaces Ă la halle de stockage, et surtout de proposer une sortie directe vers l’extĂŠrieur et l’accès bas du musĂŠe, pour faciliter l’acheminement des oeuvres.

m

2.5

5

Coupe des rĂŠserves, une structure caverneuse

58

PROJET

LES RÉSERVES


Intérieur de la halle de stockage

N Livraison

Stockage lapidaire

Stockage volumineux

Laboratoires

Atelier

Stockage mosaïques

Stockage petites dimensions

Prises de vue Accueil + exposition

Plan de rez-de-chaussée des réserves

PROJET

LES RÉSERVES

m

12.5

25

59


Façade est - rue de l’Antiquaille

Façade sud - parc antique

m

5

10

La rue de l’Antiquaille est enserrée entre les murs de soutènement et de clôture en pierre

Détail de façade

60

m

2.5

Les pierres mémorielles du Ningbo History Museum de Wang Shu, 2008, Chine PROJET

LES RÉSERVES


UNE ENVELOPPE MÉMORIELLE

(accès nord), soit de relier le haut du jardin avec le parc archĂŠologique ou la rue de l’Antiquaille.

Essentiellement enterrĂŠ, le projet n’est que très peu visible par son architecture hormis en toiture. En ce qui concerne les façades, qui sont situĂŠes au sud et Ă l’est, l’idĂŠe n’Êtait pas de donner Ă voir une architecture. Dans une logique d’insertion paysagère, la façade devient - ou plutĂ´t reste - un mur, une paroi de soutènement semblable Ă celles qui marquent le dĂŠnivellĂŠ Ă travers toute la colline. On l’a vu, ces murs de soutènement constituent un patrimoine Ă part entière de la colline de Fourvière. Les projets de transformation de diffĂŠrents secteurs de la colline, comme celui de l’Antiquaille, risquent de progressivement faire disparaĂŽtre une grande partie de ses murs de pierres qui forment le paysage de la colline. Nous proposons de rĂŠcupĂŠrer les pierres des murs dĂŠtruits aux alentours de notre site et de les rĂŠutiliser pour crĂŠer l’enveloppe contemporaine des rĂŠserves. Une telle dĂŠmarche vise Ă maintenir la mĂŠmoire de ces lieux, qui aujourd’hui tendent Ă disparaĂŽtre. Elle se rapproche des thĂŠories conceptuelles de l’architecture chinois Wang Shu, qui dĂŠfend une autre idĂŠe du dĂŠveloppement durable, oĂš la rĂŠutilisation de la matière issue des destructions subies par de nombreuses populations tient autant du recyclage que de la prolongation d’une mĂŠmoire collective. D’autre part, l’intĂŠrieur des rĂŠserves ne s’ouvre pas qu’en toiture. Le passant pourra aussi le dĂŠcouvrir depuis la rue de l’Antiquaille, Ă travers des ouvertures similaires Ă celles que l’on trouve aujourd’hui sur les murs de la colline et qui permettent entre autre l’Êvacuation des eaux pluviales. Ces ouvertures, situĂŠes Ă hauteur d’homme, seront traitĂŠes comme des microdĂŠtails architecturaux, rĂŠutilisant au possible des pierres de tailles et natures diffĂŠrentes pour crĂŠer allèges, linteaux. La façade sud des rĂŠserves sera pour sa part protĂŠgĂŠe par une plate-bande vĂŠgĂŠtalisĂŠe et arborĂŠe, permettant ainsi de dissimuler en partie le mur et de focaliser le regard du visiteur sur le patrimoine antique du cĹ“ur du site. Ce mur sera percĂŠ de plus larges ouvertures, plus adĂŠquates pour les fonctions qui se trouvent derrière (les laboratoires). (QÂżQ OÂśHQVHPEOH GHV Š SOLV ÂŞ GH OD IDoDGH permettent soit d’entrer Ă l’intĂŠrieur des rĂŠserves (accès sud), soit de dĂŠgager des accès techniques

PROJET

LES RÉSERVES

61


LA CHAUFFERIE Sans se trouver au coeur du projet du site antique de Fourvière, la Chaufferie de l’Antiquaille, oeuvre de Pierre Bourdeix, reprĂŠsente tout de mĂŞme un ĂŠlĂŠment important pour l’interaction urbaine du projet avec le reste du quartier, et notamment avec cet ensemble historique qui le cĂ´toie, l’Antiquaille. UNE TRANSFORMATION ESSENTIELLE

SIMPLE

ET

De par sa morphologie, son volume imposant et sa haute cheminĂŠe, elle sert de repère dans le quartier. De par sa situation, elle sert de lien direct entre le site des thÊâtres et celui de l’Antiquaille. De par sa fonction, elle sert de nouvel ĂŠpicentre culturel Ă l’Êchelle de la ville. &RPPH LO QH OXL PDQTXDLW DX ÂżQDO TXH OD FDSDFLWp Ă accueillir sa nouvelle fonction de cafĂŠ-spectacle

et de QG des Nuits de Fourvière, l’intervention TXL OD FRQFHUQH HVW UHVWUHLQWH DÂżQ GH QH SDV DOWpUHU la conception de Bourdeix. Le volume principal, d’une surface de 280 m² et d’une hauteur de 11,5m, qui accueillait hier les machines, abritera demain une salle de spectacle de dimensions modestes (capacitĂŠ d’accueil de 500 personnes maximum). Le public entre dans la salle par l’intermĂŠdiaire d’un sas, contenu dans la structure porteuse de la façade, donnant directement sur le passage nord, sous un auvent. La scène et l’arrière-scène prennent place au centre d’un premier grand volume. La structure est mise Ă nue, dĂŠbarassĂŠe GHV IDX[ SODIRQGV HW DXWUHV pOpPHQWV VXSHUĂ€XV DÂżQ de pouvoir installer tous les ĂŠlĂŠments techniques nĂŠcessaires. Tout autour de la scène se dĂŠploient les tables et le bar. Le stockage, les vestiaires, les loges et le local technique prennent place au rezde-chaussĂŠe du second volume.

Bureaux des Nuits de Fourvière

Bar et locaux divers

Salle de spectacle

ORGANISATION INTÉRIEURE DE LA CHAUFFERIE Un respect du volume de Bourdeix

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PROJET

LA CHAUFFERIE


Ce dernier, d’une surface d’environ 140m² au sol, peut ĂŞtre exploitĂŠ sur toute sa hauteur par deux pWDJHV TXL VXIÂżVHQW HQVHPEOH SRXU OD UpJLH HW les bureaux destinĂŠs aux organisateurs des Nuits de Fourvière et aux gestionnaires du mĂŠcĂŠnat de OD VDOOH GH OD &KDXIIHULH /HV EXUHDX[ SURÂżWHURQW DLQVL GÂśXQ YXH ÂżOWUpH VXU OH SDUF DUFKpRORJLTXH HW d’un surplomb sur la scène.

dessinĂŠ par les Ateliers Thierry Roche. Ainsi, la Chaufferie se trouve totalement OLEpUpH HW SURÂżWH GÂśXQ YLGH SXEOLF QpFHVVDLUH SRXU DUWLFXOHU OHV GHX[ HQVHPEOHV KLVWRULTXHV qui se font face de chaque cĂ´tĂŠ de la rue.

AMÉNAGEMENT DES ABORDS Pour redonner une place prĂŠpondĂŠrante dans le quartier Ă la Chaufferie et notamment pour lui permettre de faire le lien entre le site gallo-romain et le reste du plateau de Fourvière, sa façade ouest est libĂŠrĂŠe du mur en pierre de 3 m de haut qui longe tout le trottoir de la rue de l’Antiquaille. Son YROXPH LPSRVDQW HW VD IDoDGH HQ EpWRQ ÂżQHPHQW dessinĂŠe retrouveront alors naturellement leur place dans la rue. Tout autour du parallĂŠlĂŠpipède se dĂŠploie un espace public, pavĂŠ de dallettes calcaire, qui continue jusqu’au coeur de l’Antiquaille. Un nouveau belvĂŠdère Ă l’est offre une vue imprenable au visiteur. Ces amĂŠnagements s’inscrivent en continuitĂŠ du projet urbain de l’Antiquaille

N

PLAN DE REZ-DE-CHAUSSÉE

m

5

10

COUPE EST/OUEST Le volume de la Chaufferie est consacrÊ au spectacle. Les bureaux des Nuit de Fourvière se logent dans les Êtages PROJET

LA CHAUFFERIE

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L’ARCHÉOLAB UNE LIMITE Ă€ CONSTRUIRE L’implantation et l’architecture de l’ArchĂŠoLab naissent de la volontĂŠ d’occuper la limite sudest du site pour faire la transition entre le bâti urbain et l’arrivĂŠe sur notre site paysager.

AUJOURD’HUI Un site qui donne presque directement sur la rue

Cette arrivĂŠe, notamment depuis le funiculaire des Minimes, est mise en scène Ă l’Êchelle des visiteurs. Alors qu’aujourd’hui le site archĂŠologique et l’odĂŠon s’offrent complètement et soudainement au visiteur, avec pour premier plan un parking et une clĂ´ture, le projet propose une dĂŠcouverte plus progressive, avec une vue qui se dĂŠgage au fur et Ă mesure que l’on s’approche de l’entrĂŠe principale. La pente douce de la rue SHUPHW HQ HIIHW j OD SDUWLH EDVVH GH OÂśpGLÂżFH GH SHX Ă peu disparaĂŽtre dans le sol. Cette limite constitue ĂŠgalement une protection pour l’esplanade situĂŠe devant l’odĂŠon. Cette immense respiration, plane et enherbĂŠe, pourrait ĂŞtre encore plus agrĂŠable si elle ne subissait pas la pollution sonore et visuelle de la rue adjacente. L’implantation de l’archĂŠolab entre l’esplanade et la rue permettra de protĂŠger cet espace de la circulation mais aussi d’apporter une activitĂŠ en bordure et donc de nouveaux usages. CĂ´tĂŠ esplanade de verdure, l’implantation est limitĂŠe par la prĂŠsence de traces d’une ancienne voie romaine, parallèle Ă l’actuelle rue de l’Antiquaille, que l’on vient mettre Ă jour le long de l’ArchĂŠoLab.

CONCEPT Faire dĂŠcouvrir le site progressivement. Lier la ville et le paysage.

Vue depuis l’OdĂŠon, l’ArchĂŠoLab constituera un lien ĂŠtroit entre la ville et le paysage : le vĂŠgĂŠtal du parc archĂŠologique se poursuivra jusque sur OH WRLW GX EkWLPHQW DÂżQ GH VRXOLJQHU OH SD\VDJH urbain lointain. L’architecture de l’ArchĂŠoLab, qui fait directement face aux imposantes ruines de l’odĂŠon, est pensĂŠ comme une rĂŠinterprĂŠtation de la ruine avec l’apparition de la structure comme seul ĂŠlĂŠment fondateur et immuable de son architecture. Les façades vitrĂŠes et le vĂŠgĂŠtal qui court entre les poutres n’apparaissent que comme du remplissage, en perpĂŠtuel mouvement.

DEMAIN Une architecture qui dialogue avec les ruines et le paysage.

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PROJET

L’ARCHÉOLAB


Bureaux

Accueil et showroom

Halle d’expérimentation

Amphi

Archivage

Organisation volumétrique de l’Archéolab

DES ESPACES DÉDIÉS À L’EXPÉRIMENTATION ET À LA TRANSMISSION L’ArchéoLab, centre de recherche sur les nouvelles techniques de muséographie appliquées à l’archéologie, VH GpFRPSRVH HQ GHX[ JUDQGHV entités : une partie recherche, conception, expérimentation où auront lieu des séances de travail et de workshop, surmontée d’un étage de bureaux ainsi qu’une partie monstration, communication, dédiée à la diffusion des connaissances vers les professionnels et le grand public, grâce à un showroom et une salle de conférences.

PROJET

L’ARCHÉOLAB

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Rue de l’Antiquaille En arrière-plan les nouvelles réserves du musée

FAÇADE EST SUR RUE DE L’ANTIQUAILLE L’architecture lie l’échelle urbaine et paysagère a travers une architectre de pierre et de béton Le parc archéologique se dévoile progressivement

COUPE/FAÇADE NORD SUR PARC

FAÇADE OUEST SUR PARC Largement ouvert à l’ouest, l’ArchéoLab dialogue avec le site

66

m

PROJET

5

10

L’ARCHÉOLAB


Entrée rue de l’Antiquaille

UNE INTERFACE FORMELLE Chacune des deux entités de l’ArchéoLab a la possibilité de prolonger ses espaces vers O¶H[WpULHXU, exprimant davantage le lien étroit entre la fonction de l’ArchéoLab et son implantation au sein d’un parc antique. En particulier, l’espace d’expérimentation peut s’ouvrir complètement en façade ouest, offrant la possibilité aux chercheurs et artistes de travailler directement en plein air, immergés dans les ruines gallo-romaines. En continuité avec l’idée d’interface, la structure apparente s’organise selon un système de poutres orientées est-ouest, pénétrant vers le site et accompagnant le regard vers l’odéon. A la fois intérieures et extérieures, elles supportent la toiture de l’archéolab et se transforment en couverture pour encadrer l’entrée secondaire, qui se fait au niveau de la sortie de métro. L’espace d’entre-deux ainsi obtenu est abrité, et il permet une liaison pratique entre les deux parties de O¶$UFKpR/DE ,O SHXW DXVVL pYHQWXHOOHPHQW permettre d’effectuer des animations extérieures spéciales, capable d’interpeller le visiteur et de l’inviter à venir découvrir le site.

de la façade rattrapent le gabarit urbain du front bâti auquel il s’accole et d’une partie basse qui fonctionne selon une logique de soubassement, dans le prolongement des murs de soutènement de la colline et en particulier de celui des réserves. Elle vient également assoir l’odéon situé en arrière-plan. La matérialité de la façade s’inscrit en continuité des réserves mais assume le fait qu’elle ne découle pas d’un patrimoine existant. Elle présente donc une esthétique plus contemporaine. La même pierre est donc réutilisée mais selon des appareillages différents et plus réguliers pour se distinguer des murs de soutènement existant en opus incertum ou mixte. Si la façade côté ville se veut comme une entité massive, elle se découvre au contraire côté parc en s’ouvrant sur l’esplanade avec des façades transparentes et la possibilité de nombreuses interactions.

La volumétrie de l’ArchéoLab cherche elle aussi j VLJQL¿HU XQH WUDQVLWLRQ HQWUH OD YLOOH HW OH SDUF archéologique. Le bâtiment se compose d’une partie haute, dont les dimensions et le rythme PROJET

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Bureaux

Accueil / Showroom

Halle d’expérimentation

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Plan de rez-de-chaussée et R+1

Coupe longitudinale

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Détail technique sur la loggia des bureaux

Détails techniques sur la façade

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Accueil et showroom ouverts sur l’esplanade de l’odéon

La grande salle d’expérimentations de l’Archéolab

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L’EXTENSION DU MUSÉE GALLO-ROMAIN

UNE EXTENSION DANS LA CONTINUITÉ DU MUSÉE ANCIEN La limite nord du site est occupée par l’extension du musée de Zehrfuss. Le bâtiment se veut être un bâtiment intégré dans le paysage, jouant avec la topographie, dans la continuité de celui existant mais sans être dissimulé complètement par le végétal. Actuellement, le musée gallo-romain est trop peu visible depuis la rue, si bien que le visiteur cherche l’entrée du site et découvre en premier lieu un parking en belvédère. L’architecture de l’extension du musée gallo-romain aura ainsi deux rôles principaux : DFFXHLOOLU OHV H[SRVLWLRQV temporaires et apporter plus de visibilité à l’ensemble du musée. Le concept consiste à travailler sur une limite poreuse qui accompagnera la descente vers les théâtres et sera sources d’interactions avec le quartier alentour. Cette limite se compose d’un soubassement en incision dans la colline et d’émergences qui sortent de terre pour venir chercher le niveau de la rue. Ce parti formel est directement dans le prolongement de la morphologie du musée de Zehrfuss, dont on reprend le gabarit du soubassement et de son émergence. L’ensemble est lié par une promenadebelvédère qui chemine depuis la terrasse existante au-dessus du soubassement, et amène le visiteur directement sur le site archéologique.

AUJOURD’HUI Une entrée trop discrète et une vue potentielle sur les théâtres.

CONCEPT Créer une limite poreuse et accompagner la descente vers le parc archéologique.

UN BÂTIMENT SCULPTÉ DANS LE PAYSAGE A l’échelle du paysage, les émergences, séparées par des failles, se lisent comme des entités monolithiques, simples et épurées qui semblent tout droit sorties de la colline. On y lit des verticales soutenues par un ensemble privilégiant l’horizontalité. A l’échelle du passant, les émergences imposent un ensemble pleins / vides qui deviennent des invitations à la découverte, créant des espaces interstitiels avec des usages différents et multipliant les parcours, les surprises, et les manières d’aborder le site. DEMAIN Un soubassement dans la continuité du musée. Des émergences taillées dans la colline et visibles..

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L’EXTENSION DU MUSÉE

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SOUBASSEMENT S’inscrire en continuité de celui du musée de Zehrfuss

INTÉRIEUR Possibilité de scinder l’espace muséal avec des cloisons amovibles au droit des lignes porteuses

ÉMERGENCES Dilatation de 4 volumes au dessus de l’espace muséal. La structure fonctionne par des murs-poutres latéraux.

UNE ARCHITECTURE PAYSAGE Le musée semble émerger d’une colline verdoyante

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PROJET

L’EXTENSION DU MUSÉE


N Vo l u m e d’entrÊe

Restaurant

BelvÊdère

PLAN R+1 Le visiteur peut accĂŠder au volume d’entrĂŠe, Ă la brasserie sur la terrasse du musĂŠe de Zehrfuss ou descendre jusqu’aux thÊâtres gallo-romains.

Logistique

Auditorium Accueil Exposition temporaire

Introduction exposition permanente Administration + Archives

PLAN REZ DE JARDIN 800 m² d’exposition temporaire en continuitĂŠ du niveau d’accueil du musĂŠe existant

ORGANISATION SPATIALE Parmi les ĂŠmergences, un bloc se distingue par sa morphologie particulière : plus haut cĂ´tĂŠ rue, OpJqUHPHQW ELDLVp F{Wp VLWH DÂżQ GH UDWWUDSHU le gabarit du musĂŠe existant et possĂŠdant une ouverture sur le belvĂŠdère, il correspond au volume d’entrĂŠe. On peut y accèder directement depuis le niveau de la rue, la promenade-belvĂŠdère, ou encore depuis l’intĂŠrieur du soubassement. Le noyau de circulation vient en effet chercher OH YLVLWHXU j FKDTXH QLYHDX DÂżQ GH OÂśDPHQHU DX niveau de l’actuel accueil. Ce volume permet ainsi de desservir Ă la fois l’exposition temporaire et l’exposition permanente du musĂŠe de Zehrfuss.

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12.5

25

Le projet comprend ĂŠgalement le rĂŠamĂŠnagement de la grande terrasse du musĂŠe existant. Le QLYHDX OH SOXV KDXW GH OÂśpGLÂżFH HVW DORUV WUDQVIRUPp en restaurant, d’une capacitĂŠ d’environ 80 couverts en intĂŠrieur et 50 couverts en extĂŠrieur. ,O HVW DFFHVVLEOH GLUHFWHPHQW GHSXLV OH EHOYpGqUH en bas de l’escalier principal. L’amĂŠnagement du restaurant privilĂŠgie le belvĂŠdère et offre la possibilitĂŠ Ă chaque table d’avoir une vue sur le parc archĂŠologique. Le prolongement Ă l’est devient un grand espace de contemplation.

Les autres Êmergences constituent de grandes dilatations dans l’espace musÊal intÊrieur avec des volumes toute hauteur, de parfois plus de 10m.

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COUPE TRANSVERSALE Succesion des ĂŠpaisseurs, depuis le mur de soutènement jusqu’au dĂŠgagement sur le paysage

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2.5

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EXPRESSION DU MINÉRAL

SUSCITER LA CURIOSITÉ

La matĂŠrialitĂŠ de l’extension s’inscrit elle aussi en continuitĂŠ avec le musĂŠe existant. Les façades sont revĂŞtues d’un parement de pierres de type quartzite de Vals, inspirĂŠ des thermes de Peter Zumthor. Leur rugositĂŠ et leur couleur, entre brun HW JULV DQWKUDFLWH FRQIqUHQW j OÂśpGLÂżFH une teinte j OD IRLV VXIÂżVDPPHQW SURFKH GH FHOOH GX EpWRQ de Zehrfuss et aussi susceptible d’Êvoquer la minĂŠralitĂŠ du sol auquel elles se raccrochent. A l’Êchelle du paysage, on obtiendra alors un ensemble homogène et discret, mĂŞlĂŠ Ă la vĂŠgĂŠtation. Au contraire, au toucher, la façade EpQpÂżFLHUD GÂśXQH SDOHWWH ULFKH GH WHLQWHV HW GH textures, bien plus proche de l’Êchelle humaine.

ArrivĂŠ depuis le mĂŠtro de Fourvière, le visiteur descend la rue Roger Radisson Ă la rencontre du parc archĂŠologique. En face de lui, marquant la frontière entre la ville et le site gallo-romain, se dessine une arĂŞte sinueuse, poreuse, cadrant des vues, offrant des panoramas et invitant le visiteur Ă la dĂŠcouverte. En s’approchant, le visiteur comprend ensuite l’existence d’un socle, bâtiment insĂŠrĂŠ dans la topographie mais venant se lier au paysage par ses arĂŞtes dĂŠcoupĂŠes.

Façade sud - sur parc antique

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L’EXTENSION DU MUSÉE


UNE ARCHITECTURE INTÉGRÉE AU PAYSAGE Vue de l’extension du musée depuis les ruines du palais d’Agrippa.

Façade nord - rue Roger Radisson

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SÉQUENCE - DE LA RUE ROGER RADISSON À L’ENTRÉE Architecture et perspectives sur le site archéologique se dévoilent au gré des parcours

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L’EXTENSION DU MUSÉE


LE BELVÉDĂˆRE Une promenade longeant les ĂŠmergences du musĂŠe et amenant aux thÊâtres gallo-romains.

INTERACTIONS AVEC LA VILLE La principale Êmergence du socle, par sa VXUpOpYDWLRQ SHUPHW GH VLJQL¿HU OD QRXYHOOH entrÊe du musÊe. Cette Êmergence borde un patio ouvert sur la ville, première interaction entre le musÊe et le citadin. De là -bas, ce GHUQLHU SRXUUD YRLU OœDI¿FKH GHV H[SRVLWLRQV et Êvènements en cours sur le site, observer ce TXœLO VH SDVVH j OœLQWpULHXU GX PXVpH HW SUR¿WHU des premières vues sur le parc archÊologique.

Après une descente baignĂŠe de lumière jusqu’au niveau d’accueil commun, le visiteur peut accĂŠder d’un cĂ´tĂŠ Ă l’exposition temporaire, ou de l’autre Ă l’exposition permanente.

En de multiples endroits, des ouvertures permettent au visiteur de regarder les expositions temporaires en cours. Le musĂŠe ici s’observe autant depuis OÂśH[WpULHXU TXH GH OÂśLQWpULHXU. Similaire Ă celui des rĂŠserves et Ă celui que l’on dĂŠsire appliquer avec les ruines du parc, ce principe instaure un autre rapport de l’homme Ă la culture et Ă l’histoire. PARCOURS $ÂżQ GÂśDFFpGHU j OÂśLQWpULHXU GX PXVpH OH YLVLWHXU descend soit parmi les failles, soit plus directement par l’escalier principal situĂŠ entre le musĂŠe existant et son extension. S’offre alors Ă lui un large belvĂŠdère, reliĂŠ Ă la terrase de Zehrfuss, qui donne sur les thÊâtres gallo-romains et l’ensemble du parc. L’entrĂŠe du musĂŠe se dĂŠroule de façon discrète autour du volume principal. Le visiteur peut alors soit continuer son parcours vers le site, soit rentrer directement dans le musĂŠe.

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L’EXTENSION DU MUSÉE

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LE VOLUME D’ENTRÉE Un grand vide mettant en scène la descente dans l’espace muséal, et en bas duquel se trouve un accueil commun aux deux parties du musée (exposition permanente et exposition temporaire)

La galerie sud, un espace ouvert sur le site archéologique et desservant les expositions temporaires

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L’EXTENSION DU MUSÉE


FLEXIBILITÉ DE L’ESPACE MUSÉAL Ă€ l’intĂŠrieur de l’extension, les ĂŠmergences engendrent des dilatations de l’espace musĂŠal, mais ne le cloisonnent pas systĂŠmatiquement en plusieurs salles. En effet, la structure porteuse du bâtiment a ĂŠtĂŠ pensĂŠe de façon Ă pouvoir libĂŠrer l’espace intĂŠrieur sur toute la surface du niveau. Ainsi, selon les expositions temporaires, les conservateurs pourront dĂŠcider d’agencer l’espace selon leurs besoins avec des cloisons sĂŠparatives amovibles qui, ouvertes, offrent un espace continu dans lequel se succèdent dilatations et contractions. On imagine qu’avec le dĂŠveloppement des nouvelles technologies au sein des musĂŠes et le nombre important de scolaires, une exposition temporaire nĂŠcessitera des espaces cloisonnĂŠs pour des projections vidĂŠos, animations 3D ou des ateliers. $ÂżQ GH IDFLOLWHU OH UHQRXYHOOHPHQW GHV H[SRVLWLRQV temporaires (qui peuvent ĂŞtre le fruit d’un prĂŞt d’autres musĂŠes ou des pièces issues des rĂŠserves), un monte charge situĂŠ dans le volume d’entrĂŠe relie directement le niveau de la rue avec le niveau d’exposition.. DU SOL VERS LA LUMIĂˆRE La galerie sud est largement ouverte vers le paysage du site grâce Ă une longue façade vitrĂŠe continue. Pour la libĂŠrer des poteaux, les murspoutres dirigĂŠs transversalement soutiennent le belvĂŠdère en porte-Ă -faux. Dans la continuitĂŠ du niveau actuel de l’accueil, l’espace est très bas de plafond, incitant le visiteur Ă SURÂżWHU GX GpJDJHPHQW H[WpULHXU YHUV OH SDUF RX LQWpULHXU YHUV OHV VDOOHV GÂśH[SRVLWLRQ. Lorsqu’il entre dans les salles d’exposition temporaires, le visiteur est hapĂŠ par le volume lumineux qui s’Êlève. Les ĂŠmergences assument

Les salles d’exposition temporaires, cloisonnÊes entre elles ou appartenant à un espace commun

XQH GLVVRFLDWLRQ HQWUH XQ VRFOH HQ EpWRQ VWDWLÂżp ĂŠvocateur d’une matĂŠrialitĂŠ sous-terraine, audessus duquel viennent s’Êlever ces volumes de bĂŠton plus lumineux. Chaque paroi nord est lĂŠchĂŠe par une lumière rasante venue du toit. Les trois autres faces de ces ĂŠmergences sont ponctuĂŠes de quelques ouvertures en tableaux, qui cadrent des vues vers la partie sur rue du bâtiment et sur le ciel.

COUPE LONGITUDINALE Succesion des volumes d’exposition et cloisons amovibles entre chacun PROJET

L’EXTENSION DU MUSÉE

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NOUVELLE SCÉNOGRAPHIE DU MUSÉE RÉNOVATION PERMANENTE

DE

L’EXPOSITION

Après une exposition d’introduction au niveau de l’accueil, qui cherche Ă faire remonter le temps Ă ses spectateurs jusqu’à la prĂŠhistoire, ceux-ci sont plongĂŠs dans le monde gallo-romain que dĂŠcrit le musĂŠe via le grand escalier, sacralisĂŠ sous un puit de lumière. Cette idĂŠe de plonger dans un tout autre univers ĂŠtait voulue par Zehrfuss, qui voyait son escalier comme une descente dans la sombre caverne, oĂš le visiteur pourrait trouver WRXW OH VDYRLU OXL SHUPHWWDQW j OD ÂżQ GH UHVVRUWLU Ă la lumière. 8Q Š¿O GÂśHDXÂŞ GH FRQQDLVVDQFHV DX VHLQ GH OD FDYHUQH

Le parti pris est de retrouver cette conception originelle, dans laquelle l’architecture Êtait un contenant, et les oeuvres antiques le contenu. Aujourd’hui, les rôles sont ambigus, parfois inversÊs, parfois sur un même pied d’ÊgalitÊ. Un travail sur les ambiances et sur la clartÊ de la visite permettra de revenir à une musÊographie hiÊrarchisÊe et cohÊrente. CLARIFIER LE THÉMATIQUES

DÉROULEMENT

DES

En bas de l’escalier, la première salle constitue une mise en ambiance. Ses murs courbes de bĂŠton serviront Ă la projection d’images et de vidĂŠos destinĂŠes Ă vĂŠritablement immerger les visiteurs dans l’univers gallo-romain. Ainsi, l’arrivĂŠe de l’escalier ne sera plus un lieu Ă l’acoustique très mauvaise oĂš les guides du musĂŠe peinent Ă introduire la collection permanente. Cette collection du musĂŠe, actuellement divisĂŠe en 17 parties, sera rĂŠorganisĂŠe en 12 grandes thĂŠmatiques, qui suivent le programme dĂŠsirĂŠ par

le conservateur du musĂŠe. Elles intègreront les nouvelles pièces dĂŠcouvertes rĂŠcemment, comme les barques de Saint-Georges. LE ÂŤFIL ROUGEÂť $ÂżQ GH PLHX[ FRPSUHQGUH OÂśHQFKDvQHPHQW GH chaque thème, le parcours du visiteur suivra GDQV OD ŠFDYHUQHÂŞ XQ Š¿OÂŞ XQ ÂżO GÂśHDX XQ ÂżO GÂś$ULDQH XQ ÂżO OXPLQHX[ EUHI XQ Š ÂżO URXJH ÂŞ une entitĂŠ pensĂŠe comme un mobilier musĂŠal et architectural guidant la visite et maintenant Ă vif l’intĂŠrĂŞt du spectateur &H ÂżO GH UpIpUHQFH pour toute la visite longera la rampe, actuellement dĂŠconnectĂŠe des espaces d’exposition, en prĂŠsentant succinctement le sujet de chaque espace, posant des questions dont les rĂŠponses se trouveront dans la salle pour susciter la curiositĂŠ des plus jeunes comme des adultes, proposant des ĂŠquipements interactifs mais ĂŠgalement des LQVWDQWV GH UHSRV GDQV OD YLVLWH /D ÂżQDOLWp HVW GH

/H SDUWL SULV UHSRVH VXU OœLGpH GœXQH FODUL¿FDWLRQ GH OD YLVLWH HW GH OD VXFFHVVLRQ GHV WKqPHV JUkFH j XQ Š¿O URXJHª

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PROJET

LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE


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LES THÈMES ACTUELS 1 - Préhistoire et protohistoire 2 - La fondation 3 - Urbanisme 4 - Le sanctuaire fédéral des 3 Gaules 5 - L’administration de Lugdunum 6 - La présence impériale 7 - L’armée 8 - Les religions 9 - Théâtre et odéon 10 - Les jeux du cirque 11 - Céramiques 12 - Autres artisanats 13 - Les commerçants 14 - La place de Lugdunum dans l’Empire 15 - La vie domestique 16 - Le culte des morts 17 - L’arrivée du christianisme en Gaule

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! LES THÈMES DEMAIN 0 - Lyon remonte le temps 1 - La fondation 2 - Urbanisme 3 - Le sanctuaire des 3 Gaules !! - Découvrir l’épigraphie 4 - La cité et l’Empire 5 - L’armée 6 - Jeux et spectacles !! - L’architecture de Zehrfuss 7 - Les religions 8 - La vie domestique !! - Ateliers divers 9 - Le culte des morts 10 - Lugdunum pôle économique 11 - L’eau dans la ville 12 /D ¿Q GX PRQGH URPDLQ !! - Pour continuer dehors

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Allégement de l’organisation thématique de la collection permanente

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LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE

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chercher un parcours linéaire, durant lequel on est libre de s’attarder au milieu des thèmes qui nous intéressent, plutôt qu’un parcours très confus et en quelque sorte subi entre les cimaises, qui rallonge la visite et fait rapidement diminuer l’attention du visiteur. L’implantation de ce meuble longiline se fera en parallèle d’un décloisonnement général de l’espace muséal. La suppression des inombrables cimaises libérera les vues et redonnera à l’espace de Zehrfuss toute sa puissance symbolique de JURWWH DUWL¿FLHOOH ,O VHUD DORUV SOXV DLVp GH VH repérer et d’apprécier l’espace architectural continu. De la même façon, la main courante de OD UDPSH VHUD DOOpJpH D¿Q GH PHWWUH HQ YDOHXU OD rambarde en « pétales de béton ». REDESSINER LES ESPACES D’EXPOSITION La dissociation des thématiques du musée passera également par des dispositions muséographiques évoquant à chaque fois des univers particuliers. Par exemple, la thématique de l’amphithéâtre des Trois Gaules pourrait replacer la fresque de l’autel en face de gradins disposés en hémicycle, VXJJpUDQW DLQVL OD FRQ¿JXUDWLRQ RULJLQHOOH GH FHWWH fresque. Le grand nombre de lapidaires appartenant actuellement à la thématique du sanctuaire fédéral pourrait également être présenté comme un champs de ruines, dans lequel on déambulerait librement et s’imprégnerait de l’atmosphère que peuvent dégager toutes ces pierres. EXPLOITER LES VIRAGES $¿Q GH SUpVHUYHU O¶DWWHQWLRQ GX YLVLWHXU MXVTX¶HQ bas, son parcours sera ponctué de pauses, situées dans les virages du musée, qui sont aujourd’hui sous-exploités. Ces pauses sont pensées comme des évènements durant la visite, et traiteront de thématiques volontairement hors collection permanente, dans lesquelles les visiteurs seront libre de se plonger ou non, pour en apprendre plus sur un sujet en particulier. Les sujets envisagés sont les suivants : - l’historique des recherches archéologiques et de la constitution de la collection du musée - qu’est-ce que l’épigraphie et pourquoi elle est LQWpUHVVDQWH "

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- l’architecture du musée de Bernard Zehrfuss - l’actualité des collections - les vestiges antiques du plateau de Fourvière Ces virages seront aménagés en fonction de leur contenu. S’il s’agit de projections vidéo, ils pourront en partie être fermés par une déformation GX PHXEOH ¿O URXJH HW SDU O¶XWLOLVDWLRQ GH ULGHDX[ opalescents, qui viendront alors protéger ces HVSDFHV YLVXHOOHPHQW HW SKRQLTXHPHQW ,OV pourront aussi, dans d’autres cas, être entièrement ouverts. FINIR LA VISITE À L’EXTÉRIEUR Le visiteur terminera son parcours par le dernier niveau du musée, traitant en partie de l’importance de l’eau dans la ville, où il pourra observer, depuis la rampe ou juste à côté, la grande barque découverte à Saint-Georges en 2004. Puis le visiteur sera amené à comprendre le déclin de l’empire romain, l’arrivée du christianisme et le début du monde qui a conduit au nôtre. Avant de sortir à l’air libre, juste devant le grand théâtre, un dernier évènement servira à présenter les vestiges qu’il pourra découvrir en continuant sa visite à l’extérieur. Le visiteur pourra sinon décider de remonter via les ascenseurs jusqu’au niveau d’accueil. LE JUSTE POIDS DU MULTIMÉDIA AU SEIN DU MUSÉE $¿Q G¶LQWpJUHU OH PXVpH GDQV XQH G\QDPLTXH culturelle contemporaine ultra-connectée, le multimédia poursuit la voie ouverte par le musée depuis l’opération MuséoMix. La plupart des nouveaux outils numériques que le PXVpH SRXUUD DFTXpULU VH FRQFHQWUHUD GDQV OH © ¿O d’eau » qui irrigue le musée. Plus qu’un gadget, ce meuble deviendrait une interface interactive capable d’apporter une nouvelle dimension au musée, où les oeuvres sont mises en relation de façon plus évidente. Autrement, des maquettes interactives sur lesquelles seront projetées diverses informations (pour expliquer l’urbanisme romain par exemple) pourront devenir de véritable objets communicant. De même, certaines vidéos présenteront les fouilles archéologiques réalisées pour retrouver les pièces exposées, d’autres serviront à la mise en PROJET

LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE


COUPE SUR LA PREMIÈRE SALLE RÉNOVÉE L’interaction entre les différentes parties de l’espace architectural (rampe, plateaux d’exposition, belvédères, etc.) est retrouYp JUkFH j O¶RXYHUWXUH GHV HVSDFHV HW j O¶DI¿UPDWLRQ G¶XQH QRXYHOOH DPELDQFH JpQpUDOH

Mise en ambiance «cathédrale d’images»

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Fondation

Maquette

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« Champs de ruines » et mise en perspective des tables claudiennes

La fresque de l’autel

Virage « découvrir l’épigraphie »

Plan détaillé sur la première salle rénovée (Fondation Urbanisme, le Sanctuaire des 3 Gaules et premier virage Découvrir l’épigraphie)

PROJET

LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE

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parallèle des oeuvres du musĂŠe gallo-romain avec celles d’autres institutions du monde, un vaste ÂŤ musĂŠe imaginaire Âť permis par le multimĂŠdia, que certains conservateurs continuent de craindre. S’il peut y avoir la peur de perdre ces oeuvres de SLHUUH TXL VH WRXFKHQW HW VH UHVVHQWHQW DX SURÂżW d’applications qui donnent la part belle au ludique, nous restons persuadĂŠs qu’il existe un juste milieu riche de potentiel. AMBIANCE ARCHITECTURALE EXPOSITION DES OEUVRES

ÂŤ Le multimĂŠdia est alors moins un outil de communication effective, qu’un outil organisateur, un instrument de mise en forme qui exploite Ă cette ÂżQ WRXW j OD IRLV OÂśDUERUHVFHQFH OÂśH[KDXVWLYLWp HW le croisement de critères [‌] Âť LE MAREC JOĂ‹LLE, Le multimĂŠdia dans les musĂŠes, valorisation du singulier et reprĂŠsentation du tout, 1997.

ET

Quant au traitement des ambiances, les lumières et l’acoustique seront entièrement remaniĂŠes Ă l’intĂŠrieur du musĂŠe. Actuellement, la couleur du sol et les spots contribuent Ă une atmosphère jaunâtre qui nuit beaucoup Ă la colorimĂŠtrie des pièces exposĂŠes. De plus, la lumière très diffuse dĂŠnature complĂŠtement le rapport entre l’architecture et les oeuvres. Par consĂŠquent, exceptĂŠ depuis les rares ouvertures qui font entrer la lumière naturelle, l’Êclairage ne viendra plus de l’architecture, mais directement des oeuvres, soit par l’intermĂŠdiaire de spots de lumière blanche très dirigĂŠs, soit depuis les supports-mĂŞmes, socles et vitrines. Le clair-obscur ainsi instaurĂŠ, suggĂŠrant la symbolique de la caverne que l’on voudrait retrouver, aidera Ă crĂŠer une ambiance plus forte et plus en accord avec les idĂŠes initialement proposĂŠes pour l’architecture du musĂŠe. Cette dernière redeviendra ainsi une enveloppe VXIÂżVDPPHQW HQ UHWUDLW SDU UDSSRUW DX[ H[SRVLWLRQV, permettant au regard de se focaliser sur les oeuvres. Cette ambiance sera appuyĂŠe par un nouveau traitement de sol en rĂŠsine sombre et par un autre design de mobilier d’exposition. Ce dernier dĂŠlaissera les cimaises et les socles massifs enduits de blanc pour des ĂŠlĂŠments en corian noir, parfois complĂŠtĂŠs d’une protection en verre, inspirĂŠs par les vitrines de Zehrfuss que l’on gardera. De plus, la rĂŠverbĂŠration sonore très gĂŞnante pourra ĂŞtre limitĂŠe grâce Ă l’utilisation de panneaux poreux intĂŠgrĂŠs au mobilier et de rideaux opalescents dans les virages, selon les besoins formels des thĂŠmatiques traitĂŠes. Le visiteur aura moins le sentiment de dĂŠranger dès qu’il souhaite s’exprimer, pour plus ĂŠchanger sur ce qu’il voit et apprend.

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/H PHXEOH JXLGH VH YHXW rWUH XQ Š ÂżO GÂśHDX ÂŞ GRQW OD OXPLqUH continue ondule sur la partie supĂŠrieure, support d’informations complĂŠmentaires PROJET

LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE


Le musée souffre aujourd’hui d’un manque de clarté dans sa relation architecture muséographie. Tout est au même niveau, ce qui rend l’ensemble confus.

Un jeu de clair-obscur pour retrouver la symbolique de la caverne désirée à l’origine par Zehrfuss

Un nouveau dessin pour la muséographie, réadaptée aux exigences des visiteurs ultra-connectés du XXIè siècle.

Pause à un virage PROJET

LA RÉNOVATION SCÉNOGRAPHIQUE DU MUSÉE

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LE PARC ANTIQUE ,QYHVWL GHV IRQFWLRQV GH SDUF SXEOLF GH FXOWXUH historique et d’Êmulsion des arts du vivant, le parc est un ĂŠlĂŠment essentiel pour l’harmonie de l’ensemble du projet. RELATIONS Ă€ LA PÉRIPHÉRIE Une refonte complète de la hiĂŠrarchie des accès au site est mise en oeuvre, dans l’idĂŠe toujours de mettre en scène l’arrivĂŠe sur les lieux. L’accès principal est dĂŠsormais clairement DIÂżUPp j OÂśHVW HQWUH OHV UpVHUYHV HW OÂś$UFKpR/DE L’axe prĂŠexistant n’est plus clĂ´turĂŠ Ă la limite du parc, mais pleinement libre de se prolonger vers l’Antiquaille avec une matĂŠrialitĂŠ continue. Près de l’entrĂŠe, la toiture de l’ArchĂŠoLab qui se trouve Ă une hauteur d’un mètre seulement par rapport au sol, permet au regard de s’Êchapper vers les ruines de l’odĂŠon. La seconde entrĂŠe importante se trouve au nord. L’escalier du musĂŠe descend entre l’Êmergence d’origine et celles de la partie contemporaine, dont il reprend la matĂŠrialitĂŠ en pierre. La pente de la rue permet d’intĂŠgrer une rampe dĂŠdiĂŠe aux personnes Ă mobilitĂŠ rĂŠduite. La base des grands YROXPHV pFRUFKpV HVW ODUJHPHQW YpJpWDOLVpH DÂżQ de donner le sentiment que tout ceci rĂŠsulte d’un seul et mĂŞme paysage. Le belvĂŠdère, dans la continuitĂŠ, alterne pavage en dur et bandes enherbĂŠes, un système inspirĂŠ par le travail de Renzo Piano Ă Amiens.

composĂŠ de SOXVLHXUV OLHX[ j OÂśH[SUHVVLRQ divergente, qui s’intersectent parfois de IDoRQ WUqV FRQIXVH DX[ ]RQHV FOHIV GX SDUF. De nouveaux traitements, essentiellement au sol, sont envisagĂŠs pour FODULÂżHU OHV HVSDFHV HW KLpUDUFKLVHU OHV GLIIpUHQWV D[HV HW SDUFRXUV. Fini le bĂŠton dĂŠsactivĂŠ autour des ruines en SLHUUHV ÂżQL OHV FKHPLQV HQ DVSKDOWH YLRODFp ÂżQL le stabilisĂŠ isolĂŠ... DĂŠsormais chaque traitement rĂŠpond Ă une logique correspondant Ă la vision esthĂŠtique qui gouverne notre dĂŠmarche, Ă savoir la poĂŠtique des ruines. On n’aurait donc plus que la pierre pour les ruines, le vĂŠgĂŠtal pour les zones Ă caractère pittoresque, du bois pour les parcours et amĂŠnagements divers, et le stabilisĂŠ pour les chemins et zones principales en dur. Chacune de ces matĂŠrialitĂŠs est ensuite dĂŠclinĂŠe selon les besoins, suivant un principe de thème et variations. MultipliĂŠs aux quatre coins du parc et en particulier tout autour des ruines, selon des tracĂŠs GpMj pSURXYpV SDU OHV XVDJHUV, les parcours de seconde importance sont donc dessinĂŠs en bois. Parfois plein, par exemple au-dessus des ruines, ou en ÂŤ pas japonais Âť, lorsqu’il ne s’agit que de suggĂŠrer des chemins au milieu des arbres, le bois sert aussi aux amĂŠnagements de confort, bancs et gradins. La signalĂŠtique et les panneaux d’informations dissĂŠminĂŠs un peu partout sur le site par le musĂŠe gallo-romain sont eux traitĂŠs en mĂŠtal clair, une exception de matĂŠriau motivĂŠe par simple souci

Au-delĂ de la simple question des accès, c’est tout un pourtour qui est traitĂŠ de manière Ă crĂŠer des relations physiques et visuelles subtiles entre le quartier et le parc. Chaque architecture entretient un rapport particulier avec le paysage intĂŠrieur, que ce soit les poutres vĂŠgĂŠtalisĂŠes de l’ArchĂŠoLab, la dimension romantique des rĂŠserves ouvertes sur le jardin MagnĂŠval, les canons Ă lumière de Zehrfuss ou bien encore les masses paysagères et l’entaille basse de l’extension. ÉPURER L’EXPRESSION MATÉRIELLE DU PARC L’analyse a pointĂŠ du doigt un ensemble paysager

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Variations adaptĂŠes des matĂŠriaux pierre, bois, mĂŠtal, vĂŠgĂŠtal et sablĂŠ

PROJET

LE PARC ANTIQUE


GH SpUHQQLWp HW GH YLVLELOLWp $ÂżQ GH QH SDV WURS dĂŠnoter, tout un travail est Ă effectuer sur le suivi des lignes des ruines, autour desquelles ces panneaux pourront venir se plier. Quant au sablĂŠ, c’est un matĂŠriau de rĂŠfĂŠrence pour l’amĂŠnagement des espaces publics du *UDQG /\RQ ,O HVW pJDOHPHQW GpMj WUqV SUpVHQW dans le jardin MagnĂŠval. L’un des aspect pratique des sablĂŠs est qu’on peut soit les stabiliser mĂŠcaniquement, soit Ă l’aide d’une rĂŠsine, bien plus rĂŠsistante sur le très long terme. Un mĂŞme matĂŠriau, adaptĂŠ Ă deux usages diffĂŠrents. Deux dernières matĂŠrialitĂŠs prennent place au sol uniquement en pĂŠriphĂŠrie : la pierre de quartzite SRXU OÂśH[WHQVLRQ HW OH SDYDJH FDOFDLUH TXL VLJQLÂżH au niveau de la rue de l’Antiquaille la prĂŠsence du parc. La teinte du sablĂŠ utilisĂŠ Ă l’intĂŠrieur du parc est d’ailleurs similaire Ă celle de ce pavage. L’IMMUABLE ET LE MOUVEMENT /ÂśLPSODQWDWLRQ GH QRXYHDX[ pGLÂżFHV D UHPLV HQ question l’identitĂŠ vĂŠgĂŠtale de certaines parties, et nĂŠcessite donc de reprendre, Ă l’Êchelle de tout le parc la conception des espaces verts, dans le but de retrouver une force d’ensemble tout en respectant les particularitĂŠs de chaque lieu. Nous nous sommes intĂŠressĂŠs Ă la relation entre la pierre des ruines et le vĂŠgĂŠtal. Sur un dessin de Zehrfuss pour son projet de musĂŠe, on comprend clairement que la partie supĂŠrieure de son musĂŠe

ĂŠmerge de la colline et de son paysage. Notre imaginaire personnel de la ruine amenĂŠ une autre vision, inverse, oĂš le vĂŠgĂŠtal reprendrait ses GURLWV HW SRXVVHUDLW GDQV OHV FUHX[ GX EpWRQ HQWUH OHV MRLQWV GHV SLHUUHV. Gilles ClĂŠment, paysagiste français, a beaucoup thĂŠorisĂŠ sur cette notion de paysage sauvage, de Š MDUGLQ HQ PRXYHPHQW ÂŞ. Estimant que ÂŤle paysage est un palimpseste ouvert, ĂŠvolutif, tributaire des cultures et des individusÂť, Gilles ClĂŠment dĂŠfend l’idĂŠe d’une conception et d’une gestion laxiste des espaces verts qui laisse toute sa place au hasard des vents, aux surprises de la nature. Cette philosophie qu’il a approfondie ensuite avec d’autres concepts, tel que le TiersPaysage Ă Saint-Nazaire, dont nous nous VRPPHV LQVSLUpV UHGpÂżQLW OD SODFH GH OÂśKRPPH face Ă la biodiversitĂŠ. Le dĂŠveloppement par VWUDWLÂżFDWLRQ GHV HVSqFHV YpJpWDOHV GÂśXQ MDUGLQ HQ PRXYHPHQW UHMRLQW pJDOHPHQW SDU DQDORJLH la dimension patrimoniale du site, sur lequel se superposent de nombreuses couches historiques. Nous nous sommes alors tout particulièrement intĂŠressĂŠs Ă l’idĂŠe de replacer les ruines antiques dans ce processus. Le temps joue ici un rĂ´le primordial. La PXVpLÂżFDWLRQ GH FH VLWH QÂśDXUDLW SDV GH VHQV HW une ĂŠvolution dans la durĂŠe est dĂŠjĂ assumĂŠe sur FKDFXQH GHV LQWHUYHQWLRQV DUFKLWHFWXUDOHV ,O VÂśDJLW donc uniquement d’envisager la vĂŠgĂŠtalisation du parc Ă partir d’une conception de dĂŠpart RXYHUWH DX[ GpULYHV YpJpWDOHV TXL DUULYHURQW

Coupe paysagère au sud, depuis le sous-bois jusqu’à l’odĂŠon PROJET

LE PARC ANTIQUE

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ensuite. On conçoit une première phase, un instant 0, Ă partir duquel de nouveaux rapports LQVRXSoRQQpV HQWUH UXLQHV HW Ă€RUH VH GpYHORSSHURQW d’eux mĂŞmes, et oĂš le seul contrĂ´le serait celui permettant d’Êviter la friche. Au milieu de l’ensemble vĂŠgĂŠtal foisonnant se rĂŠvĂŠleront ainsi les traces historiques, de la mĂŞme manière qu’elles se sont rĂŠvĂŠlĂŠes aux archĂŠologues 80 ans plus tĂ´t. ([SORLWHU OH FDUDFWqUH IUDJPHQWDLUH TXL OLH OHV UXLQHV H[WpULHXUHV DX[ pSLJUDSKLHV j OÂśLQWpULHXU du musĂŠe permettra, on l’espère, d’obtenir l’identitĂŠ globale dont le site a besoin. VARIATIONS VÉGÉTALES

Inversement du paysage imaginĂŠ par Zehrfuss

ÂŤâ€˜Faire le plus possible avec, le moins possible contre’ rĂŠsume la position du jardinier du Jardin en Mouvement. [...] Comme tous les espaces animĂŠs d’êtres vivants - plantes, animaux, humains - le Jardin en Mouvement se trouve soumis Ă l’Êvolution rĂŠsultant de leur interaction dans le temps.Âť G. CLÉMENT, 1984, La friche apprivoisĂŠe, ĂŠd. Sens et Tonka.

$ÂżQ GÂśDERUGHU DX PLHX[ FHV TXHVWLRQV QRXV sommes tout d’abord passĂŠ par une phase de zonage vĂŠgĂŠtal. Derrière ce nom barbare se cache OD YRORQWp GH FODULÂżHU OHV OLPLWHV GH FKDTXH ]RQHV du projet - qui disparaitront peut ĂŞtre dans trente DQV HW OHXUV TXDOLWpV IRUPHOOHV DÂżQ GÂśXWLOLVHU OD Ă€RUH SRXU UHQGUH OH VLWH DJUpDEOH WRXWH OÂśDQQpH (cf. calendrier en annexes), dans la continuitĂŠ du patrimoine vĂŠgĂŠtal prĂŠsent. Voici quelques exemples. L’esplanade entre l’odĂŠon et l’ArchĂŠoLab est un vide essentiel dans la complexitĂŠ du site tout entier, qui se distingue par sa pelouse uniforme. LaissĂŠ tel quel, cet espace sera juste mis en valeur par le traitement de ses limites. Par exemple au sud, des arbres permettront de rythmer le grand mur aveugle qui nous sĂŠpare du lycĂŠe Jean Moulin. Concernant la toiture vĂŠgĂŠtale de l’ArchĂŠoLab, elle est la pure concrĂŠtisation de cette idĂŠe de UHQFRQWUH HQWUH OH PLQpUDO DUWLÂżFLHO HW OH YpJpWDO naturel. Entre les poutres de bĂŠton pousseront ainsi, et dĂŠborderont peut-ĂŞtre, des plantations composĂŠes de graminĂŠs, d’orpins et de plantes grimpante, toutes adaptĂŠes Ă une utilisation en toiture vĂŠgĂŠtale. De certains points de vue sur le site, cette toiture marquera une ligne d’horizon forte soulignant les toits de la ville de Lyon vus au ORLQ $LQVL OHV HVSqFHV RQW DXVVL pWp FKRLVLHV DÂżQ d’être en accord avec la colorimĂŠtrie caractĂŠristique de ce paysage urbain : la dominance des graminĂŠs, de teintes très claires, sera parcemĂŠe de points de couleurs vives dans les tons rouges, ocres et jaunes fournies par le jasmin en hiver et par les orpins tout le reste de l’annĂŠe. Au-dessus du jardin MagnĂŠval se trouve la butte de Zehrfuss, contituĂŠe d’espèces arbustives touffues et persistantes, Ă la colorimĂŠtrie ĂŠtendue.

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PROJET

LE PARC ANTIQUE


PROJET

LE PARC ANTIQUE

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ARBRES érable charme frêne

GRIMPANTES pervenche vigne vierge

VIVACES hibiscus

ARBRES cyprès stricta d’Italie

GRAMINÉS canche cespiteuse imperata red baron

ARBUSTES lavande thym

VIVACES hibiscus

Situation des différentes interventions végétales

ARBUSTES viorne troène forysthia...

ARBUSTES viorne troène forysthia...

ARBUSTES lavande thym

GRIMPANTES pervenche vigne vierge

HERBES pelouse achilée millefeuilles lin

GRAMINÉS festuca glauca canche cespiteuse imperata red baron

VIVACES aubrieta rue officinale rose de Noël

HERBES pelouse achilée millefeuilles

GRIMPANTES vigne vierge glycine

HERBES pelouse achilée millefeuilles

HERBES pelouse achilée millefeuilles

GRIMPANTES clématite bignone jasmin d’hiver

ORPINS orpin blanc sedum rouge orpin âcre

GRAMINÉS canche cespiteuse imperata red baron

Aménagements anciens conservés

Aménagements nouveaux ou rénovés

ARBRES platane

ARBUSTES ciste pourpre arbousier tamarix

ARBRES cyprès stricta d’Italie érable marronnier

GRAMINÉS canche cespiteuse imperata red baron

GRIMPANTES pervenche vigne vierge

ARBRES À FLEURS poiriers

VIVACES hibiscus

ARBUSTES viorne troène forysthia...


Cette ÂŤ cascade vĂŠgĂŠtale Âť sera laissĂŠe en l’Êtat. Les plantations seront mĂŞme utilisĂŠes Ă d’autres endroits du parc, et surtout continuĂŠes jusqu’à l’extension. Cette homogĂŠnĂŠisation de la colline permettra de mettre en valeur l’idĂŠe de bâtiments ÂŤpaysagesÂť qui en ĂŠmergent. (QÂżQ DXWRXU GHV UXLQHV OHV VFKpPDV GÂśLQWHUYHQWLRQ varient selon la situation et la sensibilitĂŠ. Les ruines pourront ĂŞtre remplies d’herbe, entourĂŠes d’espèces arbustives adaptĂŠes Ă la rocaille (lavande, thym), ou marquĂŠes par des arbres tout en verticalitĂŠ (cyprès sur les ruines entre les deux thÊâtres). Une seule règle : aucune espèce capable de mettre Ă mal les ruines sur le long terme. VARIATIONS NOCTURNES /H SDUF VHUD RXYHUW OD QXLW DÂżQ GH IDLUH dĂŠcouvrir les traces historiques du site d’une nouvelle façon.

praticables mĂŞme Ă la nuit tombĂŠe. Chaque thÊâtre sera illuminĂŠ d’une couleur propre. Une teinte bleu fumĂŠ permettra d’accentuer la majestuositĂŠ du grand thÊâtre, tandis que des tons plus chauds favoriseront une ambiance intime et chaleureuse adaptĂŠe Ă la dimension rĂŠduite de l’odĂŠon. 4XDQW DX UHVWH GHV UXLQHV HOOHV EpQpÂżFLHURQW de PRGHV GÂśLOOXPLQDWLRQ GLYHUV HW QRQ ÂżJpV, mais toujours censĂŠs souligner leur morphologie particulière. A titre d’exemple, les ruines supĂŠrieures de l’amphithÊâtre pourraient ĂŞtre pFODLUpHV SDU SDOLHUV VXFFHVVLIV DÂżQ GH PHWWUH HQ ĂŠvidence leur rapport Ă la pente. Pour les ruines de taille moindre, elles pourraient jouer de gammes chromatiques ĂŠlargies complĂŠmentaires aux couleurs des plantes ĂŠgalement illuminĂŠes. 'H QRPEUHXVHV LQWHUYHQWLRQV VRQW DX ÂżQDO envisageables, et pourraient ĂŞtre rĂŠgulièrement changĂŠes pour faire vivre le site la nuit.

A l’extĂŠrieur du site, une intervention sur le sommet de la cheminĂŠe de la Chaufferie pourrait marquer un nouveau repère dans la ville. A l’intĂŠrieur, la mise en lumière se concentrera essentiellement sur les ruines et sur les scènes des thÊâtres, en plus d’un ĂŠclairage lĂŠger destinĂŠ Ă rendre les parcours

Plan lumières pour le parc antique

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PROJET

LE PARC ANTIQUE


5 CONCLUSION

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SYNTHĂˆSE UN SITE AUX PROBLÉMATIQUES COMPLEXES Les contraintes historiques imposĂŠes par les ruines du parc archĂŠologique nous ont dès le dĂŠbut obligĂŠs Ă revoir notre notion d’intervention patrimoniale. ExceptĂŠ le travail adjacent au musĂŠe de Zehrfuss, aucune de nos interventions architecturales n’a eu Ă traiter directement avec un monument ancien Ă proprement parler. Le site proposĂŠ n’intĂŠgrait en effet aucune des problĂŠmatiques habituelles liĂŠes Ă des projets en site historique. Patrimoine paysager, parc archĂŠologique public, scĂŠnographie originelle, fragments du passĂŠ, environnement urbain historique hĂŠtĂŠrogène... Bref, aucune ĂŠvidence possible. ,O D GRQF IDOOX UpĂ€pFKLU SRXU OD SUHPLqUH IRLV GH notre cursus Ă ces questions et ainsi concevoir non pas juste un bâtiment, mais un ensemble pluriel Ă grande ĂŠchelle. Les dĂŠfauts de fonctionnement actuels du site nous ont poussĂŠ Ă intervenir de façon ĂŠlargie, sur toute la frange non mise en valeur qui fait le lien entre la ville et le site, autant qu’au coeur mĂŞme du parc. Un projet ainsi ĂŠclatĂŠ nĂŠcessitait forcĂŠment un parti pris global, essentiel pour trouver la cohĂŠrence vecteur d’intĂŠgration, d’esthĂŠtique d’ensemble et, surtout, d’identitĂŠ. DEUX PRINCIPES DIRECTEURS On peut rĂŠsumer ce projet avec deux partis pris principaux. Tout d’abord, la structure mĂŞme d’intervention s’est faite en limite du site, ÂŤ Ă l’orĂŠe des ruines Âť. Le projet cherche en effet Ă ĂŞtre autant un projet patrimonial qu’un projet urbain. Chaque installation programmatique est ainsi destinĂŠe Ă rĂŠtablir et dynamiser un lien perdu entre la ville et les ruines gallo-romaines. Les crĂŠations architecturales qui en rĂŠsultent utilisent chacune leurs propres moyens, adaptĂŠs Ă chaque situation gĂŠographique. Toutefois, elles le font toutes selon une volontĂŠ de mise en scène de la dĂŠcouverte des lieux. Une ouverture visuelle totale entre les deux parties du quartier aurait ĂŠtĂŠ caricaturale, et aurait forcĂŠment conduit Ă une clĂ´ture physique inadaptĂŠe (comme c’est dĂŠjĂ le cas sur une partie du site). MĂŠnager les vues, attiser la curiositĂŠ, inviter Ă se GpSODFHU DXWRXU GHV pGLÂżFHV j GpFRXYULU OHV WUDFHV archĂŠologiques de façon progressive rĂŠsultent de

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l’envie d’entretenir un rapport plus ĂŠtroit entre l’homme et ce site qui prĂŠsente son histoire. Nous considĂŠrons que cette structure du projet inscrite dans la durĂŠe, et qui concerne tout le quartier, est la base fondamentale de notre rĂŠponse au site. Ensuite, dans l’Êcriture architecturale, c’est un SDUWL SULV IRUPHO TXL D VHUYL GH JXLGH ,VVX GÂśXQH lecture particulière du site qui nous a touchĂŠs, il cherche Ă mettre en ĂŠvidence une relation profonde et sensible entre la minĂŠralitĂŠ du sol, des ruines, et la vĂŠgĂŠtation. L’objectif et de respecter, intĂŠgrer voire mĂŞme valoriser le paysage du site, entre valeur historique et beautĂŠ sublime, sans en altĂŠrer toutes les qualitĂŠs. Et nous avons choisi pour cela une architecture qui ose plutĂ´t qu’une architecture qui ne cherche qu’à s’effacer. En somme, que ce soit au sein des espaces pittoresques du parc ou sur OD VWUXFWXUH GHV pGLÂżFHV GHV EDVHV IRUPHOOHV VRQW SURSRVpHV j SDUWLU GHVTXHOOHV DX ÂżO GX WHPSV HW de façon imprĂŠvisible, les perpĂŠtuelles ĂŠvolutions de la nature sauront faire vivre les ĂŠlĂŠments immuables qui structurent le site. FAVORISER L’APPROPRIATION /D ÂżQDOLWp HVW GH SDUYHQLU j FH TXH OH SDUF archĂŠologique de Fourvière soit rĂŠintĂŠgrĂŠ Ă son environnement urbain, comme s’il ne s’en ĂŠtait jamais dĂŠtachĂŠ. Rendre ce patrimoine aux habitants du quartier, de la ville, d’au-delĂ , les LQYLWHUD RQ OÂśHVSqUH j YHQLU SURÂżWHU WRXMRXUV plus de ces lieux exceptionnels, qui donnent la part belle Ă leur histoire. Peut-ĂŞtre pourront-ils y jouer, y pique-niquer, s’y reposer, y apprendre, s’y divertir, s’y ĂŠmerveiller... Peut-ĂŞtre pourront-ils alors s’y attacher, et mieux, s’en souvenir.

CONCLUSION


L’esplanade devant l’Odéon De nouveaux usages pour le parc archéologique

© /D YLOOH GH GHPDLQ YD W HOOH Gp¿QLWLYHPHQW reléguer les villes du passé au musée du patrimoine historique ? N’est-il pas possible, au contraire, d’intégrer villes, centres et quartiers anciens dans la vie quotidienne de l’ère électronique, de les rendre à des usages qui ne soient pas ceux de l’industrie culturelle ? » Françoise CHOAY, dans la préface de L’Urbanisme face aux villes anciennes,Giovannoni Gustavo, 1998, Paris, Editions du Seuil.

CONCLUSION

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RETOUR CRITIQUE SUR UN PATRIMOINE VÉCU UN PROJET Ă€ L’ÉPREUVE DU TEMPS Le site archĂŠologique et la variĂŠtĂŠ des patrimoines qui le compose appellent une temporalitĂŠ dans l’usage de l’architecture, indissociable du projet. Cette architecture, intemporelle en partie, propose un lien entre la ville et le patrimoine, entre le paysage et le bâti, entre des composantes aussi hĂŠtĂŠrogènes que celles qui marquent le visage de Fourvière.

diffÊrente de tout ce que l’on a dÊjà pu Êtudier a du rWUH WURXYpH D¿Q GœpYLWHU OHV ULVTXHV TXH SUpVHQWH une intervention sur ce genre de patrimoine inhabituel. Pour le valoriser et le faire vivre, il a fallu chercher le bon Êquilibre entre architecture contemporaine et parc archÊologique. LE PATRIMOINE, VECTEUR DÉVELOPPEMENT DURABLE

DE

$ OÂśKHXUH GX ;;,qPH VLqFOH HW GH VRQ global warming, la reconversion du patrimoine occupe une place essentielle dans le renouvellement XUEDLQ HW OD UHTXDOLÂżFDWLRQ GHV HVSDFHV SD\VDJHUV

Dans ses usages, le projet propose un scĂŠnario autour de la question du savoir et de sa transmission, et de l’Êmulsion artistique et culturelle. Ces deux composantes correspondent aujourd’hui Ă un ĂŠtat d’usage du site qui lui permettra de fonctionner et de s’ouvrir sur la ville. 0DLV TXÂśHQ VHUD W LO GDQV DQV " /HV QRXYHOOHV technologies rendront peut ĂŞtre obsolètes les travaux de l’ArchĂŠoLab. Le musĂŠe, qui se dĂŠveloppera peut-ĂŞtre considĂŠrablement, pourra se servir du bâtiment des rĂŠserves comme d’une annexe d’exposition ou d’ateliers pĂŠdagogiques. Les thÊâtres retrouveront-il une programmation FXOWXUHOOH TXRWLGLHQQH " /H WHPSV UpVHUYHQW GHV VXUSULVHV OHV XVDJHV QH SHXYHQW rWUH GpÂżQLV VXU le long terme.

La colline de Fourvière prend la forme d’un palimpseste exceptionnellement riche. Aujourd’hui la notion de rĂŠemploi et d’intĂŠgration de l’existant dans le renouvellement des espaces urbains nous incite Ă nous rĂŠapproprier le patrimoine, qu’il soit dĂŠlaissĂŠ ou non. Leur architecture a rĂŠsistĂŠ Ă l’Êpreuve du temps, de nouveaux usages sont certainement Ă trouver.

,O IDXW GRQF SHQVHU j FH TXÂśLO UHVWHUD GH l’architecture. Le temps aura posĂŠ sa patine, les structures contemporaines deviendront ruines. L’architecture ne doit pas cĂŠder Ă un effet de mode. A la manière de l’intervention rĂŠussie de =HKUIXVV UHVWHU ÂżGqOH DX SDWULPRLQH HW DX FDUDFWqUH pittoresque de la colline est une gageure pour son intĂŠgritĂŠ Ă long terme. La pierre et le bĂŠton, les pleins et les vides, tout cela assure une identitĂŠ pĂŠrenne que le temps ne pourra que renforcer. Si en plus ces structures abritent des espaces VXIÂżVDPPHQW Ă€H[LEOHV j OÂśLPDJH GH OD &KDXIIHULH de Bourdeix, l’architecture saura rĂŠsister aux annĂŠes. L’organisation de l’ArchĂŠoLab ou des rĂŠserves, pensĂŠe pour s’adapter Ă d’autres usages, s’inscrit donc elle aussi dans la durĂŠe.

De plus, rÊsister aux annÊes qui passent, Êviter les structures ÊphÊmères, agir dans le temps rejoint parfaitement notre volontÊ de proposer une architecture inscrite dans la durÊe.

LE PAYSAGE, UN PATRIMOINE À HABITER

La notion de dĂŠveloppement durable n’est pas uniquement assimilable Ă l’Êcologie et aux ĂŠconomies d’Ênergie. Elle implique aussi des ĂŠvolutions sociales et communautaires, oĂš l’identitĂŠ ĂŠtablie grâce Ă un hĂŠritage commun est essentielle. Dans notre cas, l’approche durable ne concerne pas une rĂŠhabilitation patrimoniale, mais plutĂ´t la pĂŠrennitĂŠ du parc archĂŠologique dans la ville contemporaine.

Finalement, les analogies entre patrimoine et dĂŠveloppement durable sont nombreuses. L’un comme l’autre sont amenĂŠs Ă agir de concert, Ă s’aider mutuellement. Ce projet nous a permis de prendre conscience de cette dimension un peu particulière, que l’on espère pouvoir dĂŠvelopper dans des projets futurs.

Si le site abrite divers patrimoines bâtis, son coeur HW OHV UXLQHV TXL OH PDUTXHQW IRQW SOXV RI¿FH GH SD\VDJH ,/ HVW GLI¿FLOH GœLQYHVWLU XQ VLWH SDUHLO sans en altÊrer le caractère sublime. Une approche

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CONCLUSION


6 ANNEXES

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ENTRETIEN NOTES D’UN ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE MONNET, DIRECTEUR ADJOINT DU CENTRE ERASME, LE 11 FÉVRIER 2014 À LYON.

Le Centre Erasme a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ en 1997 et s'est installĂŠ en milieu rural Ă l'ĂŠpoque oĂš la rĂŠgion O\RQQDLVH GpYHORSSDLW OD ÂżEUH HW GpPRFUDWLVDLW ,QWHUQHW ,O GpSHQG GX GpSDUWHPHQW GX 5K{QH ,O s'agit d'un centre de prospectives et d'innovations numĂŠriques appliquĂŠes aux services publics et en particulier Ă l'ĂŠducation, Ă la culture, aux seniors et DX[ VHUYLFHV WHUULWRULDX[ ,O IRQFWLRQQH FRPPH XQ Living Lab c'est-Ă -dire que ce sont les utilisateurs qui nourrissent les besoins et qui valident l'utilitĂŠ et l'intĂŠrĂŞt des rĂŠalisations et des innovations SURSRVpHV ,OV VRQW SHUVRQQHV j WUDYDLOOHU dans cette structure (ingĂŠnieurs, dĂŠveloppeurs, spĂŠcialistes des usages, administrateurs...) & HVW HQ TX D pWp FUpp OH 0XVpR/DE DÂżQ de travailler sur la place du numĂŠrique dans le musĂŠe, et en particulier sur le futur MusĂŠe des &RQĂ€XHQFHV /D TXHVWLRQ SRVpH pWDLW FHOOH GH savoir comment crĂŠer une exposition ĂŠvolutive en travaillant sur des concepts des rĂŠalitĂŠs augmentĂŠes, de tickets intelligents... Un atelier du centre Erasme de 200m² (sous 8m de plafond DÂżQ G H[SpULPHQWHU j JUDQGH pFKHOOH D pWp LQYHVWL L'ĂŠquipe du MusĂŠoLab souhaitait mettre en place des workshops avec des artistes, des designers, des chercheurs, des musĂŠographes. Leur mission est d'apporter des rĂŠponses aux musĂŠes dans leur dĂŠveloppement, reconversion ou encore refonte de leur musĂŠographie. Par exemple, les salles d'accueil de groupe du futur MusĂŠe des &RQĂ€XHQFHV RQW pWp UHSURGXLWHV SRXU SRXYRLU proposer un système d'accueil du public viable (correspondant au public, Ă l'architecture du musĂŠe, aux technologies existantes...) La structure ne fonctionne pas comme un prestataire PDLV FRPPH XQ DWHOLHU GH SURVSHFWLYHV ,O Q \ D pas de dĂŠpĂ´ts de brevets mais de marques et ils WUDYDLOOHQW DYHF GHV HQWUHSULVHV SDU FRQYHQWLRQV OHV FRQWUHSDUWLHV ÂżQDQFLqUHV SHUPHWWHQW GH IDLUH fonctionner le MusĂŠoLab. ,OV RQW GpMj GpYHORSSp SOXVLHXUV V\VWqPHV

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aujourd'hui utilisĂŠs dans des musĂŠes principalement de la rĂŠgion lyonnaise mais aussi dans l'ensemble du territoire français, comme en particulier des Tables MultiTouch (ces tablettes tactiles gĂŠantes pouvant ĂŞtre utilisĂŠes par plusieurs utilisateurs) ou encore les Paperzooms (feuilles Ă dĂŠplacer sur une carte et qui selon leurs positions et leurs hauteurs peuvent prĂŠsenter diffĂŠrentes ĂŠpoques)... Chaque annĂŠe le MusĂŠoLab organise l’ÊvĂŠnement MusĂŠomix. Pendant 3 ou 4 jours, il propose de remixer l'exposition d'un musĂŠe, ou plutĂ´t sa musĂŠographie. En effet une ĂŠquipe de plusieurs musĂŠomixeurs (plus de 400 sur les 6 musĂŠes choisis pour l’ÊvĂŠnement en 2013) s’attelle Ă faire vivre des objets, parler les vieilles pierres, faire participer les utilisateurs aux expositions. Les enjeux principaux pour le public ĂŠtaient de se sentir davantage pris en compte dans le musĂŠe et de pouvoir interagir avec les objets et Ĺ“uvres H[SRVpHV GH SURÂżWHU GHV QRXYHDX[ PR\HQV GH mĂŠdiations technologiques, ludiques, interactifs‌ ,O VÂśDJLW DXVVL GH PLHX[ WUDQVPHWWUH OD YDOHXU HW OD nature des collections. Toujours sur le modèle du LivingLab ce qui est aussi le plus important est la rĂŠception par le public : quelles sont ses rĂŠactions, qu'est ce qui fonctionne le mieux, mais aussi tester les limites de la technologie sur l’œuvre (quand est ce que le numĂŠrique est trop prĂŠsent, quand est ce que le visiteur s’intĂŠresse uniquement aux mĂŠdias avant de s’intĂŠresser au contenu) La structure actuelle va s'installer au MusĂŠe GHV &RQĂ€XHQFHV FH TXL SHUPHWWUD G DYRLU XQ ÂŤ showroom Âť de qualitĂŠ dans une structure musĂŠale et d'ĂŞtre au plus près de la culture HW GH VHV LQVWLWXWLRQV ,O UHVWH FHSHQGDQW XQH structure indĂŠpendante et fonctionnera toujours en workshop. L'atelier sera ouvert au public FRPPH DX[ SURIHVVLRQQHOV ,O VHUD O pTXLYDOHQW SHUPDQHQW GX 6,7(0 OH VDORQ GH OD WHFKQRORJLH dans les lieux de culture. Le MusĂŠoLab a pour vocation de se tourner vers l'ensemble des musĂŠes intĂŠressĂŠs et non pas uniquement vers le MusĂŠe GHV &RQĂ€XHQFHV Le MusĂŠoLab s'est aujourd'hui bien dĂŠveloppĂŠ et reçoit de nombreuses demandes, en particuliers de communes souhaitant valoriser un site archĂŠologique, souhaitant rendre visitable et attractive une grotte qu’ils ont dĂŠcouverte ou

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jamais ouverte au public, ou encore souhaitant mettre en place un centre d'interprétation pour un site patrimonial. Aujourd'hui la structure du MuséoLab n'est pas directement spécialisée dans ces domaines et il serait intéressant de se pencher sur ces questions de muséalisation et de valorisation par l'innovation technologique de ces sites.

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TEMPORALITÉ DU PARC

HIVER BUTTE ZEHRFUSS

Hibiscus Pervenche Vigne vierge Viorne Troène Forysthia Cotoneaster Tamarix

JARDIN MAGNÉVAL

Cyprès Erable Marronnier Ciste pourpre Arbousier Tamarix Canche cespiteuse Imperata red baron Pelouse Achillée millefeuilles Vigne vierge Glycine

TALUS

Pelouse Achillée millefeuilles Poirier à fleurs

PLAINE ODÉON

Pelouse Achillée millefeuilles Platanes

TOIT ARCHÉOLAB

Canche cespiteuse Imperata red baron Orpin blanc Sedum rouge Orpin âcre Clématite Bignone Jasmin d’hiver

RUINES

Aubrieta Rue officinale Rose de Noël Lavande Thym Festuca glauca Canche cespiteuse Imperata red baron Pelouse Achillée millefeuilles Lin

CASCADE RUINES

Lavande Thym Canche cespiteuse Imperata red baron Cyprès

SOUS-BOIS

PRINTEMPS

ÉTÉ

AUTOMNE

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Erable Charme Frêne

Gammes chromatiques offertes par l’ensemble des espèces du projet tout au long de l’année

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