GRAndes des ÉmotioNs tout-petits
SOLÈNE BOURQUE
Les
* RecoNNAître et Nommer ses émotioNs * MAîtRiser ses puLsioNs * DéveLopper sA cApAcité À AtteNDre pour LA sAtisfActioN De ses DésiRs
* PeRsévéReR mALGRé Les Défis * DéveLoppeR soN empAthie * ENtReteNiR Des ReLAtioNs
HARmoNieuses Avec Les AutRes
Psychoéducatrice, auteure et enseignante, Solène œuvre dans les domaines de l’intervention et de l’éducation depuis plus de 25 ans. Après avoir longtemps travaillé en milieu communautaire, elle enseigne maintenant en éducation spécialisée au Cégep du Vieux Montréal. Elle signe fréquemment des articles pour différents magazines s’adressant aux parents et elle collabore au contenu pédagogique de divers médias. Elle est également consultante pédagogique sur des projets de séries jeunesse, dont la nouvelle mouture de la série Passe-Partout, diffusée depuis février 2019 à Télé-Québec.
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ÉDITIONS MIDI TRENTE www.miditrente.ca
9 782924 804445
Les grandes émotions des tout-petits
Voici donc un guide complet, très facile à consulter et rempli de stratégies concrètes pour accompagner le tout-petit de 2 à 6 ans dans ses apprentissages émotionnels.
Pour aider l’enfant à :
psychoéducatrice
COLLECTION
tout un village
Les
Tous les jours, l’enfant explore un tourbillon d’émotions, allant des plus heureuses aux plus difficiles. Les apprentissages émotionnels font partie intégrante de sa vie, mais il n’arrive pas encore à bien nommer tout ce que cela lui fait vivre ! Il est donc essentiel de l’aider à bien comprendre ce qui se passe dans sa tête, dans son corps et dans son cœur pour l’aider à se développer de manière harmonieuse et pour accroître sa confiance en ses capacités.
SOLÈNE BOURQUE,
GRAndes ÉmotioNs des tout-petits Comprendre et soutenir les apprentissages émotionnels chez les 2 à 6 ans
SOLÈNE BOURQUE, psychoéducatrice
Les
GRAndes ÉmotioNs
des tout-petits
À 4 ANS
Persévérer malgré les défis L’enfant de 4 ans peut se montrer motivé à relever de nouveaux défis ou encore à persévérer dans une activité puisqu’il a davantage confiance en ses capacités. Il a acquis de l’expérience dans les essais et erreurs au fil des dernières années et possède davantage de moyens pour mener à terme un projet. C’est un âge où les constructions, les bricolages, les châteaux de sable et toute forme de création imaginaire suscitent un bon intérêt chez l’enfant. Ses habiletés lui permettent de mieux arriver au résultat attendu dans ce qu’il produit, par exemple de réussir à faire un dessin pour son grand-papa, et il en est fier ! C’est également l’âge où il apprend à persévérer dans certains défis moteurs : il commence par exemple à faire des mouvements de natation, à pédaler sur un vélo avec des roues stabilisatrices ou à maîtriser un peu mieux le découpage avec des ciseaux. Quand il vit un succès après avoir persévéré, il reconnaît ses forces et partage sa fierté avec grand bonheur (« Regarde papa, je suis un champion du vélo ! »). Toutefois, lorsqu’il est confronté à l’échec, l’enfant peut avoir encore le réflexe d’abandonner l’activité en cours en verbalisant que c’est trop difficile pour lui ou encore de se dévaloriser en disant qu’il n’est pas bon. 68
DEUXIÈME PARTIE LE DÉVELOPPEMENT AFFECTIF DE L’ENFANT DE 2 À 6 ANS
Même s’il a plus de facilité à contenir sa peine, sa déception ou sa frustration qu’avant, votre soutien lui sera d’une grande aide. Si vous soulignez ses bons coups, il réalisera mieux le chemin parcouru et il trouvera la motivation nécessaire pour continuer ou pour recommencer. Il faut donc trouver le juste équilibre pour l’aider à persévérer : lui permettre de faire de nouveaux apprentissages, tout en lui offrant des défis à sa mesure, dans lesquels il vivra plus de réussites que d’échecs.
Développer son empathie Comme les relations avec les autres prennent de plus en plus d’importance pour l’enfant, il est également plus sensible à ce qu’ils peuvent vivre. À 4 ans, il est donc capable d’observer la peine d’un ami et d’aller poser un geste de réconfort sans que vous ayez à le lui demander. Toutefois, il se réfère encore beaucoup à sa propre expérience pour comprendre ce que les autres ressentent. Il pourrait donc avoir de la difficulté à comprendre l’ampleur de la peur d’un enfant devant un gros chien s’il est lui-même à l’aise avec les animaux. Si on lui explique ce que l’autre enfant vit en lui rappelant que lui aussi peut avoir certaines peurs, il pourra mieux comprendre le malaise vécu par l’autre enfant et avoir des mots et des gestes rassurants à son égard.
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À 4 ANS Dans sa capacité à mieux percevoir ce que les autres vivent ou ressentent, il arrive également à mieux saisir qu’un geste qu’il a posé a pu provoquer la peine ou la colère d’un autre. Dans ces situations, avec votre soutien, il sera capable d’aller présenter ses excuses ou encore de poser une action destinée à apaiser l’ami qu’il a peiné ou fâché. Il est également capable de poser de façon consciente des gestes de réparation s’il sent qu’il vous a déçu. Il peut par exemple aller chercher un balai pour ramasser la terre du pot de fleurs qu’il a accroché et dont le contenu s’est répandu par terre. Sa motivation dans ce genre de situation demeure tout de même centrée sur son souhait de vous faire plaisir ou encore d’éviter une réprimande, plus que par une réelle compréhension de la peine que vous ressentez si c’était un objet précieux. Son empathie se développe donc à petits pas, mais reste encore superficielle lorsqu’il ne peut pas rattacher une situation à son vécu personnel.
Entretenir des relations harmonieuses avec les autres À 4 ans, l’enfant démontre de l’attachement envers ses amis et il accorde plus d’importance à la bonne entente avec eux. Il apprécie les moments de complicité, les jeux de rôle avec les autres enfants et il est affecté lorsque des conflits surviennent. La subtilité n’est pas encore présente dans ses relations avec les autres : dans les moments de mésentente, il est fréquent qu’un enfant dise à un autre qu’il « n’est plus
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DEUXIÈME PARTIE LE DÉVELOPPEMENT AFFECTIF DE L’ENFANT DE 2 À 6 ANS
[son] ami ! ». Heureusement, à cet âge, les réconciliations sont aussi rapides que l’éclosion des conflits ! Toutefois, l’enfant peut, dans un moment de peine ou de colère, avoir plus de difficulté à exprimer calmement son désaccord ou à entrevoir des solutions. Il a donc besoin de votre soutien pour bien verbaliser ses émotions, explorer les différentes possibilités de résolutions du conflit, et imaginer un compromis. En contrepartie, dans les moments de calme et de bonne humeur, il est capable de comprendre un peu mieux le concept de partage et peut même offrir spontanément à un autre enfant un jouet avec lequel il joue. On peut ainsi observer l’enfant prêter une pelle ou un seau au parc à un enfant qui joue près de lui, négocier pour faire des échanges (« Je te prête ma pelle si tu me prêtes ton râteau, d’accord ? ») et cela facilite grandement l’harmonie dans ses relations avec les autres. Il est capable d’interactions harmonieuses avec les autres enfants, de coopérer dans une activité commune et de comprendre des règles sociales, comme de demander avant de prendre un objet qui ne lui appartient pas. Avec ses parents, de même qu’avec les adultes significatifs pour lui, il pose plusieurs gestes d’affection et d’appréciation. Il adore d’ailleurs leur préparer des surprises et il est très fier d’observer que vous êtes heureux de ses petites attentions !
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À 4 ANS
Pistes d’observation - chez l’enfant de 4 ans -
Reconnaître et nommer ses émotions
Reconnaître plusieurs émotions de base (joie, peine, peur, colère, fierté).
IL EST MAINTENANT CAPABLE DE...
Nommer et d’exprimer ses émotions verbalement plutôt que physiquement. Nommer assez justement la cause d’une émotion. Comprendre les émotions des autres en se référant à son propre vécu.
MAIS IL LUI ARRIVE ENCORE DE...
Trouver difficile de verbaliser une émotion dans une situation nouvelle si c’est une émotion plus subtile (p. ex. la timidité).
Maîtriser ses pulsions
IL EST MAINTENANT CAPABLE DE...
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Mieux évaluer l’impact de ses gestes (par exemple, démontrer du regret à la suite d’un comportement impulsif). Démontrer de la réceptivité pour explorer les solutions possibles après une action impulsive.
DEUXIÈME PARTIE LE DÉVELOPPEMENT AFFECTIF DE L’ENFANT DE 2 À 6 ANS
Cacher momentanément une émotion plus difficile, pour éviter de déplaire ou de faire de la peine.
Requérir la présence de l’adulte pour appliquer les solutions discutées. MAIS IL LUI ARRIVE ENCORE DE...
Présenter une capacité de contrôle limitée.
Développer sa capacité à attendre pour la satisfaction de ses désirs
Tolérer des délais un peu plus longs. Faire preuve d’autonomie durant les moments d’attente (s’occupe seul un court instant). IL EST MAINTENANT CAPABLE DE...
Distinguer un peu mieux les besoins immédiats de ceux qui sont moins urgents. Comprendre certaines notions temporelles simples (avant, après, tantôt).
Réagir vivement dans les moments où il sent qu’il a besoin de vous rapidement (crie, pleure, pousse). Manifester de l’impatience lorsque plusieurs enfants vous sollicitent. MAIS IL LUI ARRIVE ENCORE DE...
Verbaliser et d’exprimer un sentiment d’injustice. Requérir des repères concrets pour les moments d’attente plus longs.
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À 4 ANS
Stratégies de prévention -------------------------Voici quelques stratégies qui peuvent aider à prévenir les comportements plus difficiles chez les enfants de 4 ans : Lorsque l’enfant demande votre attention ou votre soutien, l’aider à prendre conscience de certains besoins plus importants que d’autres (p. ex. il est plus important et urgent de l’aider à aller à la toilette que de l’aider à placer les pièces d’un jeu). Cela lui permettra de mieux comprendre et de tolérer certains délais que vous lui imposez. Faire des jeux de rôle : faire semblant d’être fâché, heureux, triste, tout en mimant avec justesse les manifestations de ces émotions (faire semblant de pleurer si le personnage a de la peine, par exemple). L’aider à enrichir sa compréhension des émotions à l’aide d’images ou de livres dans lesquels il peut les observer : « Regarde ! L’enfant est excité de voir sa grand-maman ! » Discuter avec l’enfant de sa journée à la garderie ou à l’école en lui posant des questions ouvertes et en faisant des liens avec ses émotions, par
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Psychoéducatrice, auteure et enseignante, Solène œuvre dans les domaines de l’intervention et de l’éducation depuis plus de 25 ans. Après avoir longtemps travaillé en milieu communautaire, elle enseigne maintenant en éducation spécialisée au Cégep du Vieux Montréal. Elle signe fréquemment des articles pour différents magazines s’adressant aux parents et elle collabore au contenu pédagogique de divers médias. Elle est également consultante pédagogique sur des projets de séries jeunesse, dont la nouvelle mouture de la série Passe-Partout, diffusée depuis février 2019 à Télé-Québec.
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Les grandes émotions des tout-petits
Voici donc un guide complet, très facile à consulter et rempli de stratégies concrètes pour accompagner le tout-petit de 2 à 6 ans dans ses apprentissages émotionnels.
Pour aider l’enfant à :
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Tous les jours, l’enfant explore un tourbillon d’émotions, allant des plus heureuses aux plus difficiles. Les apprentissages émotionnels font partie intégrante de sa vie, mais il n’arrive pas encore à bien nommer tout ce que cela lui fait vivre ! Il est donc essentiel de l’aider à bien comprendre ce qui se passe dans sa tête, dans son corps et dans son cœur pour l’aider à se développer de manière harmonieuse et pour accroître sa confiance en ses capacités.
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