Miguel Pinilla
ECOLE SOCIALE VENTAGLIERI
VOLUME I
MASTER D’ARCHITECTURE DOMAINE 1
Matérialités Contemporaines, Art, Paysage
Responsable de l’unité d’enseignement :
Marie Clément - Architecte-enseignante École Nationale Supérieure d’architecture de Saint-Étienne Eric David - Architecte-enseignant École Nationale Supérieure d’architecture de Saint-Étienne
Directeur d’étude :
Silvana Segapeli - Architecte enseignante chercheur École Nationale Supérieure d’architecture de Saint-Étienne
TABLE DE MATIÈRES 8
INTRODUCTION
LA VILLE DE NAPLES
Napoli Géomorphologie Calate Ville «soumise»
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Evolution spatiale Naissance du parc Morphologie du parc Passage Accès Deroulement du chantier Accès Quartier associatif Etat aujourd’hui
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L’école Potentiels du site Tests Programme et intentions
54 58 60 62
QUARTIER AVVOCATA
INTENTIONS
“Il territorio è una risorsa. Ovunque, anche alle Piagge o a Montesanto. È necessario individuare le risorse ambientali, urbanistiche, storiche, umane e lavorare su quelle per svilupparne le potenzialità. La città è un organismo vivo, non esistono territori perduti. Gli abitanti contribuiscono a trasformare il quartiere ma devono essere coinvolti nella progettazione. Se gli spazi collettivi non vengono pensati insieme a loro e in funzione dei loro bisogni non verranno mai usati e rimarranno luoghi vuoti e inutilizzati”. Giancarlo Paba
« Le territoire est une ressource. Partout, même à la plage ou à Montesanto. Il est nécessaire d’identifier les ressources de l’environnement, de l’urbain, de l’histoire, de l’humanité et de les travailler afin de développer leur potentiel. La ville est un organisme vivant, il n’y a pas de territoires perdus. Les habitants contribuent à transformer le quartier mais ils doivent être impliqués dans sa conception. Si les espaces collectifs ne sont pas conçus avec eux et en fonction de leurs besoins, ils ne seront jamais utilisés et ils resteront des lieux inutilisés et vides. » Giancarlo Paba*
*Enseignant en architecture à l’Université de Florence
INTRODUCTION Le Parc Ventaglieri est le résultat des choix divers qui composent un paysage urbain singulier. Son identité, l’aspect hétérogène de ses composants et son côté délabré, rendent ce lieu unique. Il est le patchwork de différents équipements : une école, des jardins, un amphithéâtre, un bâtiment abritant des escalators électriques et une place. Le choix de développer mon projet de fin d’études sur ce lieu naît de mon intérêt pour l’espace public. Par une approche sensible du lieu, ainsi qu’une analyse des usages, des cheminements, des habitudes et des besoins, j’ai cherché à questionner le site dans son ensemble.
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Trois points principaux ont émergé : 1. La connexion entre le quartier haut, le quartier intermédiaire et le quartier bas ; 2. Une relation avec le grand paysage ; 3. Suite au questionnement sur l’avenir de l’école, proposer une nouvelle structure à l’échelle du parc. Le projet cherche à répondre de manière cohérente aux points évoqués précédemment.
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NAPOLI La ville de Naples est aujourd’hui loin de ses moments de gloire. Un contrôle de la ville par les mafias, un chômage élevé et le travail informel font partie des bémols de cette ville. Naples est le résultat d’un multiculturalisme qui a déterminé son développement urbain. Naples évoque le palimpseste, car il s’agit d’une ville qui non seulement s’étale sur le territoire, mais qui se reconstruit sur ses ruines. En effet, Naples fut victime de violentes éruptions du Vésuve, ainsi que des tremblements de terre, des tsunamis, etc., enterrant la ville et créant des nouvelles couches (heureusement fertiles). C’est pourquoi la ville de Naples se présente à moitié sous terre.
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S’adapter au terrain La géomorphologie de Naples est particulière pour une ville côtière. Partagée entre la mer et les collines, son évolution fait preuve d’une ingéniosité faces aux besoins ponctuels. Tout d’abord, le port et des forteresses du Partenope (nom donné par les grecs au VIII av. J.-C.) ont été construites sur la colline de Pizzofalcone. L’implantation entre la colline et la côte permet de surveiller la mer et de se protéger en cas d’attaque. La Neapolis (507-506 av. J.-C.) instaure un schéma de planimétrie orthogonal (Cardo/Decumanus) à l’intérieur de la ville. En parallèle, l’organisation sociale et spatiale dépend des terrains agricoles : les séparations et les cheminements suivent la morphologie du terrain. Un mélange culturel entre commerçants, artisans et paysans constitue l’hétérogénéité de la culture napolitaine d’aujourd’hui.
I T A L I E Naples
C A M
A N
Naples
P
I E 11
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Dominations Par la suite, et par son souhait de s’étendre vers des terres plus fertiles, Naples connait une série de dominations : grecs, romains, barbares, aragonais, français, autrichiens, allemands... Ces dominations laissent des traces. La construction et la destruction de bâtiments publics indispensables et privés furent la tendance de chaque période. Des projets de grande envergure s’ajoutent au tissu existant. Le gabarit des places et des rues change suivant le style de chaque culture au pouvoir. Chaque domination a laissé à Naples un grand héritage culturel et ethnique, qui se voit confronté à une topographie complexe. Parallèlement à l’influence des dominations, les catastrophes naturelles ont créé une stratification accentuant le rapport dessous/ dessus entre la ville et les terres agricoles.
Caractère napolitain Naples est une ville connue pour son chaos, son informalité et son désordre, ainsi que par sa relation aux souterrains, nous y voyons des foules excessives et toute sorte de moyens de transport circuler dans les ruelles... Les marchés sont le cœur et la vie des quartiers, occupant l’espace public pendant la journée, et le libérant la nuit, comme si rien ne s’était passé. Cette relation à l’espace public n’est pas toujours positive. Les habitations comme les commerces s’étendent sur l’espace public, mais cette appropriation ne connait pas de limites. Et, lorsque quelqu’un veut revendiquer son droit sur l’espace public, il se retrouve dans une impasse. Les napolitains sont devenus un peuple permissif, soumis au désordre et à l’absence de l’Etat. Aujourd’hui, la ville malheureusement est sous le contrôle des mafias.
Pqge de gauche Carte du Partenope et de la Neapolis
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1572 1680
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1775 1835
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GEOMORPHOLOGIE Naples a des particularités géomorphologiques certaines. Entre la mer et les collines, l’implantation de cette ville s’est faite en plusieurs étapes. Le territoire est composé de plusieurs périmètres distincts possédant chacun leur propre centre. Certains sont en relation avec la mer, d’autres en relation avec les collines. Ces périmètres créent une dualité entre le dessus et le dessous. Cellesci créent une typologie particulière dans la ville, puisqu’il est nécessaire de maîtriser la mer et les collines. Nous voyons donc deux secteurs séparés par une falaise, par un grand escalier, des bâtiments superposés ou encore des toits plats. Port et centre agricole important pendant plusieurs siècles, Naples est une ville de contrastes. Nous y trouvons des constructions avec des typologies diverses au sein d’un périmètre réduit. Des bâtiments 16
nobles et des logements délabrés peuvent partager la même rue. Ville en constante expansion, le besoin de construire altère l’existant et modifie le paysage. L’extraction du tuf volcanique, (issu du Vésuve), s’accroît et transforme la ville. Les collines changent de forme et de couleur, des grottes apparaissent. De plus, la dualité dessus dessous est augmentéé par la ville en soussol présente depuis l’antiquité. Jusqu’au XVIII siècle, la division de la ville suivait les données géomorphologiques du terrain. Ce découpage séparait les habitants de la ville et ceux de la campagne. Au XIX siècle, une nouvelle division par quartiers suivant les bâtiments réligieux est imposée. Cela a un effet immédiat sur le territoire. Les terrains agricoles se transforment en parcelles et l’on contraint un nombre égal d’habitants par quartier.
Page de droite Dessus / dessous napolitain
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CALATE Calata Descente, abaissement. Ville à la fois côtière et collinaire, son expansion oblige les habitants à concevoir un système de connexions entre le port, les quartiers d’habitations, les forteresses et les zones agricoles. Ces connexions se traduisent par un système d’escaliers, de rampes et de sentiers. Suivant les routes d’eau pluviales des collines, les habitants ont construit des vastes gradins permettant la descente et la montée. Calata, Salita, Rampa, Scala..., ces escaliers font part du développement urbanistique de la ville, créant des connexions entre des quartiers qui, par leur morphologie, étaient séparés du reste de la ville.
des lieux de rencontre. Les terrasses, disposées ça et là, permettent d’observer comment les passants s’immergent dans les entrailles de la scène napolitaine. Les napolitains vivent dans la rue, et par conséquent, dans les escaliers. Chacun vient s’approprier d’une partie de la Calata : madame qui passe le balai, monsieur y étend le linge, la maison s’y rallonge... Dal borgo al mare Du bourg à la mer ~
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Ce sont des chemins étroits, escarpés et pittoresques deviennent
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Page de droite Salite, Calate dans le quartier d’Avvocata et Montecalvario
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MER MEDITERRANEE
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Différents types Calate à Naples
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VILLE «SOUMISE» La ville de Naples est malheureusement victime d’une domination par les mafias. Sa relation avec l’Etat étant faible, ce sont ces groupes puissants qui décident, instaurent les règles, organisent le commerce, modifient le paysage… Ce constat oblige les napolitains à se débrouiller pour avancer. Néanmoins, cela engendre une pauvreté dans la notion de citoyenneté. Procédant sans foi ni loi, les habitants oublient le grand impact que cela peut avoir sur la communauté. Ce phénomène, souvent vu comme forme de désobéissance civile, allant au-delà du respect, est finalement le résultat d’un besoin personnel, d’une acceptation de la part de l’autre, d’une permission des forces de l’ordre, voir parfois d’une union populaire.
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Cette culture individuelle fonctionne par des actions individuelles non coordonnées. Aucune règle n’est respectée : les uns cherchent à s’emparer de tout l’espace tandis que les autres veulent pouvoir rentrer chez eux. C’est bien le cas des marchés, dont l’espace pour circuler est minimal. L’absence de l’Etat crée trois scenarii caractéristiques à Naples : 1. Le développement d’un système de participation et d’auto construction autonome et indépendant ; 2. La prise de décisions par la mafia sans consultation citoyenne concernant la mise en œuvre des constructions ; 3. Une recherche de la part les habitants à s’intégrer dans les processus de construction et / ou rénovation de la ville.
Page de droite Deblaiement des gravats d’un chantier privé
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Lendemain d’une foire commerciale
Extension des maisons sur l’espace public
QUARTIER AVVOCATA Evolution spatiale Le quartier d’Avvocata est né au XIX siècle sur des terres agricoles.
se transforme rapidement dans un quartier urbain.
A l’origine, la ville de Naples était divisé en Seggi, mot napolitain pour définir un quartier. Celles-ci étaient divisés par rapport à la morphologie du terrain. De plus, des subdivisions appelés Ottine, classaient les gens par leur condition sociale. Le quartier est né d’un nouveau découpage spatial dans la ville dû à des enjeux politiques. En effet, la monarchie voulait éliminer toute alliance entre les habitants des Ottine. Leur stratégie consistait à obtenir le même nombre d’habitants dans chaque quartier. Pour cela, les terrains avant dédiés à l’agriculture sont devenus des terrains de construction. Ce quartier agricole N
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Page de droite Evolution de la densité du quartier Avvocata
1775 Aujourd’hui
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Contexte Historiquement, ce quartier est le point d’arrivée de nombreux citoyens étrangers. Pendant longtemps, il subit une activité criminelle intense et de la prostitution. Dans les années 1980, l’Avvocata était considéré comme un quartier très sensible. Pour affronter les problèmes du quartier, un réseau de solidarité s’est mis en place. Les habitants, avec l’aide de l’église catholique, mènent des initiatives pour créer des nouvelles activités sportives et culturelles permettant l’intégration sociale. La mixité sociale est l’élément fort du quartier : un collage de styles, un mélange de matériaux et de cultures et une nette différence entre les subquartiers.
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Morphologie napolitaine La morphologie du quartier scinde l’espace en trois grands niveaux. Le plus haut (+75/+90m) contient des édifications résidentielles, le deuxième (+55/+75m) est majoritairement populaire et le niveau plus bas (+45/+55m) est le plus populaire. Toutes ces différences de niveau cohabitent et se superposent. Tout d’abord, la gestion de la pente se fait par terrassement. L’extraction du tuf volcanique modifie la forme des collines. Créant des ruptures dans le paysage, des ouvertures et des impasses, tout cela induisant de nouveaux usages. Les liens entre les différentes parties du quartier se font par des Calate.
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NAISSANCE DU PARC VENTAGLIERI Origine Après le tremblement de terre de l’Irpinia en 1980, de nombreux immeubles se voient affectés et doivent être démolis. La ville de Naples en profite pour créer un programme de construction résidentielle extraordinaire, (Programma Straordinario di Edilizia Residenziale REFP), ainsi qu’un programme de parcs urbains. En effet, le programme envisage une vaste opération de création de logements. Des parcs, des espaces verts et sportifs sont construits en priorité. Il s’agit d’un programme sans précédent dans l’histoire de Naples; dix-sept parcs de quartier ont été construits, ainsi que trois parcs urbains. Ces parcs se connectent avec l’existant à travers un système de services multifonctionnels.
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Dans ce cadre, le quartier d’Avvocata est choisi pour un projet de parc de quartier. Des usines à haut risque d’effondrement seront remplacées.
Cahier de charges 1985-1993 : - La démolition des bâtiments à risque ; - La rénovation de plusieurs bâtiments à des fins résidentielles et d’artisanat ; - La construction d’une école primaire; - La construction d’un parc ; - La réalisation d’une connexion dans le parc entre le quartier haut, intermédiaire et bas.
Un parc conçu avec les habitants Le parc Ventaglieri, conçu comme un parc-parcours, a été réalisé pour relier des zones urbaines socialement et économiquement diversifiées (Ventaglieri, Tarsia et Corso Vittorio Emanuele). La typologie d’interventions a été en partie suggérée par les citoyens. Réunis dans des conseils de quartier, c’est la première fois qu’une communauté travaille de manière unie et active.
Page suivante *Plans de situation (Naples - Quartier Avvocata) ** Photos du site avant interventions
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MORPHOLOGIE DU PARC Après la démolition des anciennes usines, le parc doit s’installer dans un système urbain hétérogène. Une falaise d’entre 22 et 28 mètres encercle le parc et le divise. En bas, au niveau +48m un plateau d’environ 200 mètres de long est à disposition. Une place et un terrain de football sont envisagés. Sur la falaise, des anciennes ruines romaines sont présentes, ainsi que des arches. Le tissu existant permettait de rejoindre les différents niveaux du parc. Après les démolitions, une coupure entre les quartiers reste à résoudre.
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Le futur parc Ventaglieri se présente comme un espace potentiel pour obtenir une respiration tout en créant des connexions dans un contexte très urbanisé.
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Vue du quartier haut et des ruines romaines depuis l’emplacement de la nouvelle place
Vue du quartier intermédiaire depuis l’emplacement de la nouvelle place
Page suivante Dessin en axonométrie de l’ensemble après les démolitions
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PASSAGE Phénomène récurrent à Naples, la relation entre le dessus et le dessous rentre en jeu. Historiquement, l’emplacement du parc a toujours joué un rôle de passage entre le quartier haut, le quartier intermédiaire et le quartier bas. Que cela soit pour rejoindre les hôpitaux, ou bien pour prendre le métro, les habitants utilisaient les anciens chemins pour aller d’un endroit à l’autre. Les parcours les plus empruntés avant la démolition des anciennes usines servent de guide pour les pour la création des nouveaux sentiers de connexion. Afin d’assurer cette connexion, un système d’escaliers est prévu entre l’école et la falaise.
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Vers Corso V. Emanuele Arrêts de bus Hôpital Gesù è Maria (Fermé)
Vers Funiculaire, Métro, Place Dante Hôpital Dei Pellegrini
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DEROULEMENT DU CHANTIER «En première instance les interventions sur le parc Ventaglieri comprenaient la construction d’un méga équipement pour la ville, mais les habitants, organisés en conseils de quartier, se sont rebellés, demandant des équipements principaux et primaires. Grâce à cette intervention, le projet a été transformé pour créer une école avec une bibliothèque pour le quartier, une salle de sport pour les enfants, (qui est aujourd’hui le bâtiment du centre associatif DAMM), des espaces verts et la construction du bâtiment avec des escalators électriques (Scale mobili), et celui devait inclure des ateliers d’artisanat. Le problème surgit lors de du passage entre une œuvre extraordinaire vers une gestion ordinaire, de sorte que les concepteurs de la ville ne savaient pas à qui attribuer ces chantiers et de quelle manière les démarrer. Ainsi, toutes les installations sont restées fermées jusqu’en 1997.» Grazia Pagetta Architecte - Coordinatrice Parc Ventaglieri
Les quartiers en question devaient bénéficier des impacts positifs de celles interventions. Elles ont été en partie suggérés par les citoyens qui, à travers des réunions de quartier, ont exprimé leur avis. Le cahier des charges sera modifié en fonction de la voix des habitants.
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Modification du cahier de charges - L’école est la priorité. Elle aura une bibliothèque ; - Une salle de sport ; - Des espaces verts ; - La construction des escaliers et la création d’ateliers pour les artistes et artisans. Un problème surgit alors. La ville de Naples ne savait pas à qui confier les projets, ni comment organiser la voix des habitants. Ainsi, les
bâtiments déjà construits demeurent fermées jusqu’en 1997 à cause d’un manque d’organisation. Après la construction de ces installations, sous un cadre social et logistique difficile, l’histoire du parc depuis 1993 est caractérisée par une gestion floue de la part des institutions. L’école a commencé à fonctionner à partir de septembre 1993, mais les installations prévues restantes telles que la bibliothèque, la salle de sport ou les ateliers ne seront jamais réalisés. Le parc devient un lieu étrange dans la ville un refuge pour les minorités marginalisées et un repère pour les micro-trafiquants.
Page suivante En rouge, les équipements prévus En noir, le fonctionnement actuel
Parking sauvage dans la place avant le début du chantier
L’école en 1996, le parc est encore en chantier
Ruines romaines
École primaire +
Bibliothèque +
Ateliers d’artisanat Salle de musculation
Escalier public
Amphithéâtre
Centre social DAMM Salle de sport
Escaliers de connexion
Parc Ventaglieri
Bâtiment Scale mobili
Place Ventaglieri
ACCES A l’est
A l’ouest
Depuis le quartier bas (à +48m), à partir de la rue Vico Lepri ai Ventaglieri on accède à la place du parc. Cette entrée connecte le parc avec le métro, le funiculaire et les trains régionaux ;
La première entrée commence dans le Corso Vittorio Emanuele, puis par la Rampa Montemiletto, (à +94m) et suivie une série d’escaliers dans les ruines romaines arrivant au niveau +78m ;
L’accès supérieur se fait depuis la rue Via Avellino e Tarsia (+72m).
La deuxième se fait en continuant la Rampa Montemiletto jusqu’à la Salita Ventaglieri (Calata) jusqu’au niveau +58m.
Dans le parc, ces deux entrées sont connectées par le bâtiment Scale mobili, une construction contenant à l’intérieur une série d’escalators électriques (disponible depuis l’été 2014) pour relier le quartier intermédiaire et bas.
L’école L’accès à l’école se fait au niveau +48. Une série d’escaliers et de rampes donnent accès à l’institution.
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QUARTIER ASSOCIATIF Dans les années 1990, suite à des problèmes liés au chantier, le parc a instauré une démarche associative auto-gérée. Il est d’ailleurs reconnu aujourd’hui comme une véritable source sociale. Au cours de la dernière décennie, il a été l’objet de la part des associations autogérées, à vocation sociale, culturelle et artistique. Parallèlement, des interventions institutionnelles se développent, mais de manière sporadique. La connexion de différents acteurs et le développement des stratégies à long terme sont encore absents.
Associations autour du parc Ventaglieri Forum Tarsia - Association culturelle créée dans l’objectif de moderniser le quartier. Projet Fondation Fabozzi - Service social et éducatif destiné aux enfants en difficulté ; Informa Giovani - Agence socioéducative pour les enfants ; Centre Social Diego Armando Maradona Montesanto (Damm) - Centre social autogéré situé à l’intérieur du parc ; Projet social Chance - Association qui met en place d’activités éducatives et sociales visant à l’intégration des enfants ayant abandonné leur scolarité ; Centre EtaBeta - Laboratoire artistique dédié aux enfants du quartier.
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Scalzabanda
Forum Tarsia EtaBeta Bâtiment Scale mobili
Centre Social DAMM
École Élémentaire Mazzini
Salle de musculation Institut Fabozzi
Informa Giovani
Projet Chance
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ETAT AUJOURD’HUI Peur = barrières
Fermeture à 19h
L’insécurité du quartier, les microtrafics et la peur des habitants vis-àvis du parc se sont traduits par des fractures spatiales :
Le manque d’éclairage public et les problèmes d’insécurité obligent la ville à installer des clôtures pour éviter l’accès de nuit.
1. Au niveau +48, un muret de 50 centimètres avec grillage encercle le city-stade ;
Quand le parc ferme, les connexions se ferment.
2. Clôtures autour de l’ascenseur pour éviter l’invasion des salles désaffectées ; 3. Au niveau du quartier intermédiaire, le centre social a été coupé du parc pour y éviter les intrusions nocturnes; 4. Les ruines romaines ont été coupées par le quartier haut (création d’un parking) et par le quartier bas (par l’installation d’une porte au rez-de-chaussée de l’école). Aujourd’hui, les ruines ne sont pas accessibles.
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Un parc, un fonctionnement individuel Les éléments du parc ne sont pas connectés. En effet, les rampes donnant accès à l’école sont disponibles seulement pour les élèves et/ou parents. Le centre social, ainsi que les passants sont privés du parc à partir de 19h. Le bâtiment des escalators électriques ferme à 21h ; il est sous vidéosurveillance. Le jardinage est pris en compte par une entreprise privée. Le reste est inaccessible.
Vue du parc depuis le quartier intermédiaire Extrait du film «Senza cancelli»
Murets au niveau bas du quartier
Aujourd’hui, le centre social mène ses activités à l’extérieur du parc
«Ce qui se passe à l’extérieur du bâtiment ne nous concerne pas» - Parole du vigile, bâtiment Scale mobili
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L’ECOLE A l’origine, le bâtiment de l’école devait accueillir des ateliers, une bibliothèque et un parking. Les toitures-terrasse devaient être à disposition des habitants, un escalier extérieur devait assurer un lien entre le quartier haut et le quartier bas. Typologie La typologie de l’école évoque le terrassement utilisé dans les anciennes zones agricoles à Naples. Ses formes, concaves, rappellent les mouvements de la falaise. Le bâtiment est entièrement en béton armé. Sur sept niveaux, le programme devait trouver son espace. Les vastes toitures-terrasse devaient assurer un lien avec le grand paysage. Que s’est-t-il passé ? La disposition du bâtiment, combiné à une série de problèmes sociaux ont empêché le bon déroulement du projet. De plus, son implantation nie le contexte urbain : 54
- L’espace entre le bâtiment et la falaise est très étroit. Des problèmes d’eclairage naturel sont évidents. - Au niveau le plus bas, un «jardin» surélevé coupe l’école de l’ensemble du parc, faisant du bâtiment une entité à part entière. Cette division empêche la lisibilité et la visibilité du parc. - Le volume imposant du bâtiment sur sept niveaux obstrue entièrement la falaise. L’insécurité du quartier a également des répercussions sur l’école : -Le directeur de l’école a installé des portes en haut et en bas pour éviter la présence des trafficants. Ainsi, l’école est encore plus coupée du parc, et les ruines romaines la surplombant sont laissées à l’abandon. - De la même manière, l’ascenseur n’a jamais été mis en route. Seule l’école utilise les installations. Les trois-quarts du bâtiment sont à l’abandon. La mairie et les associations du parc se préoccupent de l’avenir du bâtiment...
Ruines romaines abandonnées
Distance entre la falaise et l’école au point le plus large
Séparation entre le quartier bas et l’école par le jardin (jamais utilisé)
Zones de fracture entre le parc et l’école
Emplacement des portes / barrières dans l’école Espace utilisé du bâtiment
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Plateaux publics non accesibles
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POTENTIEL DU SITE Un quartier multiquartiers Unique, le quartier Avvocata et son parc singulier baignent dans une ambiance multiculturelle, une intervention dans le parc pourrait fédérer des nouvelles activités entre les habitants, pour permettre ainsi une intégration ethnique et générationnelle. La dimension sociale est primordiale dans le quartier. Le parc doit être à disposition de la ville. La seule utilisation qui en est faite aujourd’hui est du football, entre 15 et 19h. Construire avec la falaise / avec le vide La falaise pourrait guider la forme d’un nouvel espace. Par un rapprochement ou un éloignement, il serait intéressant d’intéragir avec ce mur et le paysage. Exploiter les qualités du paysage A Naples, chaque changement de 58
rue induit une nouvelle perspective sur la ville. L’architecture peut, dans ce cas, jouer avec le rapport surprise par son orientation et sa typologie. Etant donné que le parc possède plusieurs entrées à différents niveaux, on pourrait imaginer y donner accès par une structure, ainsi seraient donnés à voir le quartier Avvocata et le vaste paysage napolitain. Transformer ce milieu par l’architecture L’intervention dans ce parc cherche à poser la première pierre d’une série d’actions qui pourraient y avoir lieu. L’espace du bas proposerait un lieu de rencontre offrant une respiration dans ce quartier surpeuplé. Il serait intéressant d’envisager une connexion avec le haut peut sortir les ruines de l’abandon. Ainsi, la place occupée aujourd’hui par un parking pourrait être réinvestie.
Espace disponible après la démolition de l’ancienne école
Retour aux origines
59 Vue de la ville depuis les ruines romaines
TESTS
Essais volumétriques en bloc
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Page de droite Essais volumétriques par plateaux
PROGRAMME ET INTENTIONS Dans quartier d’Avvocata, à haute densité, la présence d’un espace non bâti est l’opportunité pour créer une respiration, ainsi qu’un lieu de rassemblement pour les habitants. L’école actuelle ne permettant pas d’établir un lien ni avec le quartier, ni avec les habitants. L’idée est de concevoir une nouvelle école, tournée vers un tissage social. Cette école se fusionnera avec le parc, s’adaptera à la morphologie du site, connectera les différents quartiers pour s’ouvrir vers le grand paysage. Connecter les différents quartiers Trois niveaux sont à relier. +48m, +58, et + 76m. Afin de les connecter, l’Ecole Sociale Ventaglieri s’implantera sur plusieurs niveaux, en utilisant un système de plateaux. En parallèle, un réseau d’escaliers à la fois privé et public connectera le parc avec le quartier haut et le 62
quartier bas, à différents niveaux. Ce parcours, bordera l’école et offrira un panorama nouveau à chaque niveau. Ces escaliers renforceront également le lien entre deux points stratégiques de la ville : En bas, Montesanto (métro - funiculaire trains régionaux) ; en haut, le Corso Vittorio Emanuele. Construire avec la falaise Avant cachée par l’école, la falaise du parc Ventaglieri n’était pas entièrement perceptible. L’école cherchera à l’intégrer par le pivotement, l’éloignement et le rapprochement de chacun des plateaux. Les salles seront alors orientées vers la falaise ou le grand paysage. Intégrer la nouvelle école sociale au parc La typologie de l’Ecole Sociale Ventaglieri, sera compacte : surface au sol réduite et construction à la verticale. L’espace au sol libéré deviendra un espace public. De même, le gymnase situé au rezde-chaussée, est à disposition des associations quand l’école sera fermée.
Démolition de l’ancienne école
Héritage des plateaux de l’ancienne école
Principes de la nouvelle école Ventaglieri
Le bâtiment sera conçu suivant un système de plateaux qui s’ouvrent à la falaise, au parc et à la ville. Les grands escaliers relieront chacun des niveaux afin de les connecter entre eux. Ce système sera en opposition avec l’hermetisme classique des écoles primaires. En effet, le développement en hauteur permettra au bâtiment de s’ouvrir au maximum. Chaque plateau pivotera en fonction des éléments du site. Le dernier niveau sera aligné avec la mer.
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L’escalier public, lié au projet, aura comme objectif de lier le quartier haut et le quartier bas. l’escalier, indépendant, suivra la forme de l’école. Les premiers cinq mètres évoquent une Calata. A ce niveau-là, soit on accède au gymnase, soit on continue à monter jusqu’au niveau +58, où se trouve l’entrée de l’école. A ce niveau, le passant aura le choix de continuer ces escaliers derrière l’école (arrivant jusqu’aux ruines), ou de reprendre la Calata existante (Salita Ventaglieri).
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