Muslim

Page 1

Question 1 : Qu'est-ce que les menstrues ? Quelle est leur quantité, quelle est leur durée la plus courte ?

Réponse : Al-hayd (menstrues, règles), signifie "écoulement". Étymologiquement, les arabes disent : " L'arbre est en menstruation, s'il dégage du mucilage " et " La rivière est en menstruation, si elle coule".

En jurisprudence, la menstruation est l'écoulement périodique du sang provenant de la surface de la muqueuse utérine. Les menstrues sont provoquées par des réactions naturelles à des moments déterminés, mais qui varient d'une femme à l'autre, d'un cycle à l'autre. Quant à la durée minimale de la période menstruelle, elle est d'un jour et une nuit en continu ; cela signifie que la durée entre le début de l'écoulement du sang et la purification est supérieure à un jour et une nuit. Si elle lui est inférieure, c'est un cas de ménorragie (istihâda). La femme doit alors accomplir les prières antérieures, correspondant à cette période.

La durée maximale des règles est de quinze jours, nuits comprises même si le sang ne s'écoule pas de façon continue. Ce qui importe c'est quinze nuits, même si la femme n'est pas sûre que le saignement constaté le premier jour n'est pas en fait apparu la nuit précédente. Par exemple, lorsqu'elle constate la perte de sang à son réveil.


Quant à l'avis qui dit « La durée minimale des menstrues est de trois jours et celle maximale de dix jours », ceci est un avis faible. Dans la majorité des cas les menstrues durent six jours. Professeurs Hamza et Mâjid.

Question 3 : Est-il licite de manger avec une femme en état de menstruation ou de lochies ?

Réponse : Rien n'interdit de manger le repas préparé par une femme qui a ses menstrues, ni de boire dans le même verre qu'elle.

Anas

rapporte que, chez les Juifs, les hommes ne mangent pas avec leurs

femmes quand celles-ci ont leurs menstrues et s'abstiennent aussi d'avoir des rapports sexuels avec elles. Mais, ils cohabitent dans les mêmes demeures.

Les Compagnons du Prophète suite

à

quoi

ont interrogé celui-ci à propos de cette question, Dieu

lui

a

révélé

:

" Tenez-vous à l'écart des femmes pendant les menstrues" (Sourate 2, verset 222).

L'Envoyé de Dieu

a dit alors : " Faites tout sauf les rapports sexuels " (rapporté par

Mouslim).

Aïcha [Qu'Allah soit satisfait d'elle] a dit : " Je buvais alors que j'avais mes menstrues et

je donnais à boire au Prophète miennes" (rapporté par Mouslim).

qui buvait, posant ses lèvres là où j'avais mis les


'Abdallâh Ibn Mas'oûd

a dit : J'ai interrogé l'Envoyé de Dieu

au sujet de

se mettre à table avec sa femme quand elle a ses menstrues. Il a dit " Mange avec elle" (rapporté par at-Tirmidhî et Ahmad).

Question 4 : Quels sont les actes illicites pour une femme en état de menstruation et de lochies ?

Réponse : A cause des menstrues et de l'accouchement, huit choses sont illicites :

1 - La prière ainsi que la prosternation lors de la lecture du Coran pour remercier Dieu.

Le Prophète les

a dit : " Si les menstrues arrivent, renonce à la prière" (rapporté par

deux

2

-

cheikhs

Le

3

jeûne

-

8

Faire

Entrer la

tournée

-

le

Mouslim).

ou

surrérogatoire.

du

Coran.

moushaf

(Coran).

lecture

le dans

processionnelle

Avoir

et

obligatoire

Toucher

-

soit

Porter -

6

al-Boukhârî

La

5

7

qu'il

-

4

-

des

autour

moushaf

une de

la

rapports

mosquée. Ka'ba

(at-tawâf). sexuels.

Professeurs Hamza et Mâjid

Question 5 : Est-il autorisé à l'homme d'avoir des rapports sexuels avec sa femme pendant les menstrues ?


Réponse : Ce que l'on entend par menstrues ici c'est le sang qui provient de l'utérus de la femme, alors qu'elle n'est pas atteinte d'une maladie qui provoquerait cet écoulement. Les règles apparaissent normalement à la puberté. Leur couleur est noire, rouge ou jaunâtre. Il y a normalement un cycle par mois. Le sang des menstrues est reconnaissable pour une femme.

Il est interdit au mari d'avoir des rapports sexuels avec sa femme pendant ses menstrues.

Cela a été décrété dans le Coran et la pure tradition prophétique. Dans la sourate al-

Baqara (la vache) Allah

dit : " Ils t'interrogent sur les menstrues, dis : c'est un mal.

Tenez-vous à l'écart des femmes pendant leur menstruation ; ne les approchez pas, tant qu'elles ne sont pas pures. Lorsqu'elles sont pures, allez à elles, comme Dieu vous l'a ordonné. Dieu aime ceux qui reviennent sans cesse vers lui, Il aime ceux qui se purifient" (Sourate 2, verset 222).

Il est permis au mari de jouir de sa femme pendant sa menstruation s'il le désire, en dehors de l'acte conjugal. On a interrogé Aïcha [Qu'Allah soit satisfait d'elle] sur ce qui est permis à l'homme de faire avec sa femme quand elle a ses menstrues. Elle a répondu : " Tout, sauf l'acte sexuel ". Docteur Ahmad Charabâsî

Question 6 : Que penser de la femme dont la période habituelle de menstruation est de 6 à 7 jours et qui se prolonge à 10 jours, ou plus, mais dont l'écoulement de sang s'interrompt durant une seule nuit puis reprend ensuite ! Doit-elle se laver et faire sa


prière ou doit-elle attendre jusqu'à sa purification totale étant donné qu'elle a dépassé sa période habituelle, se trouvant alors en situation de ménorragie ?

Réponse : Si la réalité est conforme à ce qui a été dit - arrêt des menstrues une seule journée ou une seule nuit durant la période de menstruation - elle doit se laver et une fois purifiée, accomplir les prières qu'elle a manquées. Ceci parce que Ibn 'Abbâs

a

dit : " Si elle constate que le sang est bien celui des règles, elle ne prie pas, et si elle constate qu'il s'est arrêté durant une heure, qu'elle se lave ".

Il a aussi été rapporté que si l'état de pureté dure moins d'un jour, on ne le prend pas en compte car Aicha [Qu'Allah soit satisfait d'elle] a dit : " Ne vous pressez pas jusqu'à ce que vous constatiez que la serviette (ou le morceau de coton) soit blanche".

Comme le sang coule en discontinuité, l'état de pureté ne s'établit pas par un arrêt qui dure moins d'une heure. Tel est le choix de l'auteur du livre "Moughnî al-Hanbali". Cheikh 'Abd al-'Azîz Ibn Bâz

Question 7 : Que penser de la perte de sang en dehors de la période de menstruation

Réponse : L'écoulement du sang en dehors de la période de menstruation et de lochies indique une ménorragie, dont on se purifie en accomplissant les petites ablutions avant chaque prière. S'il est plus abondant on le considère comme de l'incontinence urinaire. La règle de purification des menstrues dans ce cas est la même que celle de l'impureté mineure ; les ablutions sont annulées dès que l'écoulement se produit avant la prochaine prière. Dans le cas contraire, cela est considéré comme une incontinence urinaire


excusable,

ne

nécessitant

pas

de

refaire

les

ablutions.

Cheikh Moûsâ Sâlih Charaf

Question 8 : Qu'est-ce que la ménorragie ? Quelles sont ses règles ?

Réponse : La ménorragie est une perte de sang - due à une affection - qui provient de la rupture des petits vaisseaux sanguins qui tapissent le bas de l'utérus, ceci suite aux menstrues, à l'accouchement, etc.

D'ordinaire, on ne qualifie de ménorragie que le sang qui suit les menstrues. Elle engendre les obligations suivantes :

1 - La femme atteinte de ménorragie doit faire sa toilette intime avant d'accomplir ses ablutions avec de l'eau ou du sable, si elle pratique les ablutions pulvérales (tayammoum). Ensuite elle se protège d'une serviette, de tampons, etc. Comme c'est une purification nécessaire, elle doit faire ses ablutions juste avant d'accomplir sa prière.

2 - Elle doit renouveler ses ablutions à chaque prière obligatoire et même pour accomplir des prières surrérogatoires. Elle peut faire autant de prières qu'elle le désire.

3 - Elle doit changer de serviette à chaque prière obligatoire.

4 - Son mari peut avoir des rapports sexuels avec elle, même si les saignements persistent.

5 - Sa règle est la même que celle des femmes non atteinte de ménorragie. Elle prie, jeûne, peut effectuer une retraite spirituelle à condition de ne pas souiller la mosquée.


Elle peut lire le Coran, toucher le moushaf, et accomplir toutes les adorations. Professeurs Hamza et Mâjid

Question 9 : Quelles sont les règles des lochies ?

Réponse : Les lochies (an-nifâs) sont l'écoulement du sang suite à l'accouchement. Elles l'accompagnent, le suivent ou le précèdent de deux ou trois jours avec les douleurs. Cheikh al Islâm Ibn Taymiyya a dit: " C'est ce qu'elle constate au moment où commencent les douleurs de l'accouchement. Telles sont les lochies ". Les deux ou trois jours ne sont pas posés comme condition. Cela désigne simplement les douleurs qui précèdent la naissance, sinon ce ne serait pas une perte de sang liée à l'accouchement.

Les savants ne sont pas d'accord au sujet de sa durée minimale. Ibn Taymiyya a dit : " Le sang des couches n'a pas de durée maximale ou minimale. S'il arrive qu'une femme constate qu'elle perde du sang à plus de quarante, soixante ou soixante-dix jours puis qu'il cesse, c'est un "sang" de couches. Mais s'il continue à s'écouler, c'est un saignement pathologique. La durée du sang de couches est fixée, selon le consensus, à quarante jours.

A mon avis, si l'écoulement du sang dépasse quarante jours et qu'elle a l'habitude de constater que le sang ne coule pas de façon continue, elle doit attendre jusqu'à son arrêt complet. Sinon, elle se lave après quarante jours, sauf si cela coïncide avec la période de ses menstrues, dans ce cas elle doit attendre la fin de ses menstrues. Le moment de l'arrêt du saignement doit être considéré comme une règle personnelle dont la femme doit tenir compte ultérieurement. Si le sang continue à couler, alors elle est en ménorragie. Elle doit appliquer les règles relatives à cela, et qui ont déjà été évoquées.


Si l'écoulement du sang s'arrête avant la fin des quarante jours, elle doit se laver puis prier ; elle peut jeûner et avoir des rapports sexuels avec son mari. Si l'arrêt a duré moins d'un jour, cette règle ne s'applique pas.

L'enfantement ne s'affirme que si elle accouche de ce que l'on peut considérer comme une créature humaine. Si elle accouche d'un embryon dont on ne peut distinguer la forme humaine, son sang n'est pas considéré comme des lochies mais comme un saignement pathologique. On applique alors la règle de la femme atteinte de ménorragie. La période la plus courte pour considérer le foetus comme créature humaine est de quatre vingt jours à partir de la constatation de la grossesse. Souvent, cette période est de 90 jours.

Ibn Taymiyya a dit : " Si elle constate l'apparition de sang avant les douleurs elle ne doit pas en tenir compte. Si c'est après, elle doit cesser de faire la prière et de jeûner. Mais si, après l'accouchement, il s'avère que le sang qui les a précédées n'était pas celui des lochies, elle doit rattraper ce qu'elle n'a pas accompli. Sinon, la femme purifiée n'a rien à rattraper". Cheikh Mohammad Sâlih al-'Outhaymin

Question 10 : Quelle est la récompense de la femme décédée en couches ?

Réponse : 'Oubâda Ibn as-Sâmit

rapporte que l'Envoyé de Dieu

a dit : "

Qui considérez-vous comme martyr ? " On a répondu : " Celui qui combat et meurt dans la voie de Dieu ".


L'Envoyé de Dieu

a répondu: "Alors les martyrs de ma communauté ne sont pas

nombreux ! Le mort dans la voie de Dieu est un martyr. Celui qui a été poignardé est un martyr, celui qui est décédé d'un mal de ventre est un martyr, la femme décédée en couches est une martyre".

Selon une autre version, 'Oubâda Ibn as-Sâmit

rapporte que l'Envoyé de Dieu

a dit : " Celui qui est mort dans la voie de Dieu est un martyr, à cause d'un mal de ventre est un martyr, noyé est un martyr, la femme morte en couches est une martyre ». Cheikh Ibn al-Jawei

Question 11 : Quelles sont les causes qui nécessitent de faire les grandes ablutions ? Réponse : 1. La production de sécrétions suite à un acte sexuel ou par désir. Si ces sécrétions sortent suite à une maladie, les grandes ablutions ne sont pas nécessaires. Par contre, si cela se produit pendant un rêve érotique, il est nécessaire de faire les grandes ablutions. 2. La pénétration du gland de la verge dans le vagin même si elle est incomplète (lors des rapports sexuels entre époux).


3. La conversion d'un incroyant à l'Islam. 4. La mort d'un croyant ou d'une croyante (toilette du mort). Ces causes sont communes aux femmes et aux hommes. Trois autres sont spécifiques aux femmes : 

Les menstrues

Les couches

L'enfantement.

Cheikh Ibn al-Jawzî.

Question 12 : La femme, qui a fait un rêve érotique (qui a eu une pollution nocturne), doit-elle faire ses grandes ablutions ? Réponse :

'Omar Ibn Thâbit rapporte que 'Aïcha

« Oumm Soulaym

a dit :

est venue voir le Prophète

et lui a

demandé : " Si la femme se touche la nuit (suite à un rêve érotique) et constate de l'humidité, doit-elle faire ses grandes ablutions ? " J'ai serré ma robe contre moi et j'ai dit : " Les femmes honnêtes ont des sueurs froides tellement elles ont honte " ; elle a répondu : " Par Dieu, je n'ai pas honte de la vérité. Par Dieu, je lui poserai la question ". Le Prophète m'a réprimandée en disant : " Tais-toi " et lui a dit : " Que


dis-tu ? " Elle a répété : " Ceci et cela " ; Le Prophète

a dit

: " S'il y a humidité, alors lave-toi".

Zaynab bint Oumm Salama

Soulaym

rapporte d'après sa mère qu'Oumm

a demandé au Prophète

: " Dieu n'a pas

honte de la vérité, est-ce que la femme qui a rêvé doit faire ses grandes ablutions ? Il a répondu : " Oui, si elle a constaté de l'humidité ". Cheikh Ibn al-Jawel.

Question 13 : Y a-t-il une différence entre les grandes ablutions de l'impureté (suite à l'acte sexuel) de l'homme et de la femme? La femme doit-elle défaire ses cheveux ? Quelle différence y a-t-il entre les grandes ablutions de l'impureté des menstrues et de l'accouchement ? Réponse : Il n'y a pas de différence entre les grandes ablutions de l'impureté de l'homme et de la femme, aucun d'eux n'a à défaire ses cheveux. Il suffit de verser trois fois le contenu du creux de la main sur la tête puis de verser abondamment l'eau sur le corps tout entier, comme le précise le dire rapporté par Oumm

Salama

qui avait demandé au Prophète

: "Je suis une

femme qui se coiffe, dois-je défaire mes cheveux pour faire les grandes ablutions de l'impureté ". Il a dit : " Non, il te suffit de verser sur ta tête trois fois le contenu du creux de ta main et tu es purifiée." [ Rapporté par Mouslim ]


Si l'homme ou la femme porte un couvre-tête ou quelque chose d'autre qui empêche l'eau d'atteindre la peau, l'enlever est obligatoire. Mais s'il est léger et permet à l'eau de s'infiltrer, on peut le garder. Les avis divergent quant à l'obligation de défaire les cheveux de la femme qui fait ses grandes ablutions à la fin de ses menstrues ou de ses lochies. En vérité, elle n'est pas obligée de le faire. Mais, par précaution, et pour éviter les désaccords, il est préférable qu'elle défasse ses cheveux. Cheikh 'Abd al-'Azîz Ibn Bâz

Question 14 : Que doit faire la femme qui, après avoir fait ses grandes ablutions, constate que le sang a coulé de nouveau ? Réponse : Si ce qui s’écoule, après les grandes ablutions, est de couleur jaunâtre ou trouble, il ne faut pas lui accorder d'importance. Sa règle est la même que celle qui s'applique à l'urine. Mais, si c'est du sang rouge, alors il est considéré comme menstrues. Il faut, dans ce cas, refaire les grandes ablutions. Cela est

fondé sur les propos sûr tenus par Oumm 'Atiyya Compagnons du Prophète

faisant partie des

qui a dit :

" On n'accordait pas d'importance aux sécrétions de couleurs jaunâtre survenues après les grandes ablutions ".


Cheikh 'Abd al-‘Aziz Ibn Bâz

Question 15 : Est-ce que la femme peut célébrer la prière collective à la mosquée ? Réponse : Il est permis à la femme de se rendre à la mosquée et d'assister à la prière collective, à condition d'être ni provocante ni séductrice (par sa façon de s'habiller, de se parer et de se parfumer). L’Envoyé de Dieu

a dit

: " N'interdisez pas aux femmes de se rendre à la mosquée. Toutefois, prier chez elles est préférable ".

Le Prophète

a dit encore :

" Si vos épouses vous demandent l'autorisation de se rendre, de nuit, à la mosquée, donnez-leur l'autorisation".


A mon avis, ce qui est préférable et plus honorable pour la femme c'est de prier

chez elle. Il a été rapporté qu'Oumm Hâmid as-Sa'idiya chez le Prophète

s'est rendue

et lui a dit :

"O Envoyé de Dieu, j'aime faire la prière avec toi" ; il a répondu : "Je le savais, mais prier dans ta maison est meilleur que prier dans la mosquée de ton clan et prier dans la mosquée de ton clan est meilleur que de prier dans la mosquée collective". Cheikh Moûsâ Sâlih Charaf

Question 16 : La femme peut-elle accomplir la prière en portant des vêtements courts qui dévoilent des parties intimes de son corps et en étant maquillée ? Réponse : Pour que sa prière soit correcte, il est nécessaire que la femme couvre ses parties intimes ('awra). Dans la prière, les parties intimes de la femme considérées comme 'awra, c'est le corps tout entier, sauf le visage et les mains. L’habit de la femme doit être non transparent et ne doit pas dessiner les formes de son corps. Il ne doit pas ressembler aux vêtements des hommes. Si la couleur de la peau apparaît sous le vêtement, la prière de celle qui le porte n'est pas valable. A mon avis, l'exhibition des charmes de la femme est illicite. La femme, véritablement musulmane, a une morale et une religion qui la distinguent des


autres femmes. La religion islamique lui impose la réserve, la retenue et la pudeur. Quant aux femmes incroyantes, leur morale ressemble plutôt à l'exhibition et la séduction. Celle qui considère que l'exhibition est licite est comme une incroyante. Si la femme qui exhibe ses charmes prie dans un état qui ne respecte pas les règles précédentes, sa prière est caduque. Cheikh Moûsâ Sâlih Charaf

Question 17 : La femme peut-elle être imam (guider la prière) des autres femmes ? Réponse : Oui, il n'y a aucun mal à cela. Il a été rapporté des propos tenus par 'Aicha,

Oumm Salama et Ibn 'Abbâs

qui vont dans ce sens. L'imam des femmes

se tient debout au milieu d'elles au premier rang. Elle récite le Coran à haute voix dans les prières dans le cas où cela doit être ainsi. Cheikh 'Abd al-'Aeiz Ibn Bâz

Question 18 : Est-il permis à la femme de célébrer la prière du mort, dans la mosquée ou ailleurs ? Réponse :


Si elle assiste à un convoi funèbre, la femme, tout comme l'homme, doit prier sur le mort. Elle obtient la même récompense que lui parce que les textes cités à ce propos sont généraux et n'excluent personne. Les historiens parlent des Musulmans qui prient sur le Prophète , les hommes et derrière eux les femmes. Il n'y a aucun mal à cela. Il est même souhaitable, si elle est présente au convoi funèbre, de célébrer la prière du mort avec les hommes. Cheikh Mohammad Ibn Sâlih al-Outhayrnin

Question 19 : Est-il autorisé à la femme enceinte de prier assise ? Réponse : Parmi les rites de la prière, il y a ceux qui doivent être célébrés debout quand on en est capable. Dans le cas contraire, il est permis de prier assis. D'après le dire rapporté par imrân Ibn Housayn

:

"Je souffrais d'hémorroïdes et j'en ai parlé à l'Envoyé de Dieu (BSDI-) qui a dit : "Prie debout, si tu en es incapable, prie assis, si tu en es incapable, prie allongé sur le côté." [ Rapporté par Boukhârî. Dans sa version, an al-Nasâ'î a ajouté : " Si tu en es incapable, prie allongé sur le dos ; Dieu n'impose à un homme que ce qu'il peut supporter ".]

Ar-Rafi'î

a dit : "On ne désigne pas par "incapacité" seulement

l’impossibilité d'accomplir la prière debout, mais aussi la peur du danger, de la


noyade, de l'aggravation de la maladie, la peur de souffrir d'énormes difficultés, du vertige pour celui qui est sur un bateau ». A ces dangers il faut ajouter la peur de perdre un foetus.

Ach-Châfi'î

a dit : "C'est l'incapacité de se tenir debout si ce n'est avec

un effort insupportable. Celle qui a peur pour elle-même en faisant d'énormes efforts afin de se tenir debout, ou qui a peur pour son foetus, est autorisée à prier assise. Sa récompense n'est pas inférieure à celle de celui ou celle qui a prié debout, car elle a une excuse. Professeurs Hamza et Mâjid

Question 20 : La femme qui a ses menstrues ou qui vient d'accoucher doit-elle faire la prière et le jeûne des jours qu'elle a manqués ? Réponse : La femme qui a eu ses menstrues ou qui a accouché doit rattraper les jours de jeûne qu'elle a manqués, mais ne doit pas rattraper ses prières, comme l'a

rapporté 'Aïcha

:

"Lorsqu'on avait nos menstrues, il (le Prophète

) nous

ordonnait de rattraper les jours de jeûne manqués". Le consensus des savants ('ijmâ'a) est total sur cette question, dans le sens où la prière s'accumule et qu'il y a alors difficulté à l'accomplir, contrairement au


jeûne. Dieu Exalté dit : " Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion " [ Sourate 22 - Verset 78 ] Toutefois, il faut savoir que :

Si la femme a eu ses menstrues une fois que l'heure de la prière est arrivée alors qu'il reste une durée suffisante pour accomplir la prière avant l'heure de la prière suivante, mais qu'elle ne l'a pas accomplie, cette prière reste due et elle doit la rattraper.

Si elle s'est purifiée et qu'il reste un temps suffisant pour prononcer takbîratou al-ihrâm, elle doit accomplir la prière du moment.

Si les règles se sont arrêtées à l'heure de la prière de 'asr, la femme doit célébrer la prière de dhohr, ou à l'heure de 'ichâ', elle doit accomplir la prière de maghrib. Professeurs Hamza et Mâjid

Question 21 : Quels sont les actes qui différencient l'homme de la femme dans l'accomplissement de la prière ? Réponse : Il y a plusieurs actes qui différencient l'homme de la femme dans l'accomplissement de la prière:


1 - Les parties intimes de l'homme se situent entre son nombril et ses genoux. Pour la femme c'est tout son corps, sauf visage et ses mains. On désigne par parties intimes ('awra), les parties du corps qui, si elles sont découvertes, annulent la prière. 2 - Il est souhaitable que l'homme écarte les coudes de son corps quand il est en position de prosternation, car le Prophète

le faisait. La femme

doit les rapprocher, car c'est plus pudique. 3 – L’homme éloigne son ventre de ses cuisses quand il est en position de prosternation car le Prophète

, "quand il est en prosternation,

écarte ses genoux de son ventre" [ Rapporté par Mouslim ]. Dans une version rapportée par Aboû Dâwoûd : "Quand il est prosterné, si un animal le voulait, il passerait (sous son ventre)". La femme, quant à elle, rapproche les parties de son corps. 4 – L’homme récite à haute voix, lorsque cela doit être ainsi. La femme, quand elle est imam des autres femmes ou quand elle prie seule, récite à haute voix, s'il n'y a pas d'hommes étrangers présents, cependant à voix moins haute que celle de l'homme. Elle récite à voix basse, si des étrangers sont présents. 5 - Quand l'homme veut attirer l'attention de l'imam ou alerter un aveugle, il dit "soubhâna Allâh". Quant à la femme, elle tape dans ses mains. Le Prophète a dit :


"Celui à qui il arrive quelque chose durant sa prière qu'il glorifie Dieu, car quand il prononce le tasbîh, l'imam y prête attention. Taper des mains est réservé aux femmes" [ Rapporté par al-Boukhârî ]

Dans une autre version rapportée par al-Boukhârî

:

"Celui qui a été touché par quelque chose durant sa prière qu'il dise : Gloire à Dieu (soubhâna Allâh) dans le but de rappeler ou d'alerter. Taper des mains pour les femmes consiste à taper avec la paume de la main droite sur le dos de la main gauche". Il n'y a aucun mal à répéter cela si les causes se renouvellent, de la même manière que le tasbîh. Professeurs Hamza et Mâjid

Question 23 : Est-il autorisé à la femme enceinte et à celle qui allaite de ne pas jeûner durant le mois de Ramadan ?

Réponse : Il est permis à la femme enceinte et à celle qui allaite de ne pas jeûner durant le mois de Ramadan, si elle a peur pour elle-même ou pour son enfant. Elle est même obligée de manger, si elle craint de perdre son enfant.


Lorsque la femme enceinte ou celle qui allaite ne jeûne pas parce qu'elle craint, pour elle-même, qu'une maladie ne se déclare à cause du jeûne - comme cela pourrait en résulter pour un malade - elle doit seulement jeûner les jours qu'elle a manqués (qadâ'). Mais, si elle ne jeûne pas, uniquement parce qu'elle a peur pour son bébé, par exemple lorsque la femme enceinte a peur de perdre son foetus ou qu'elle allaite et a peur de manquer de lait et que le bébé périsse, elle doit non seulement jeûner les jours manqués (qadâ') mais aussi donner une compensation (fidya). Cette compensation, de nos jours, équivaut à une quantité de nourriture ou à une somme d'argent qui permet à une personne d'avoir un repas convenable. Si une femme veut allaiter un bébé (qui n'est pas le sien) qui a besoin de son lait, pour Dieu, sans percevoir de salaire, il lui est autorisé de rompre le jeûne. [ Professeurs Hamza et Mâjid ]

Question 24 : Est-il permis à la femme de mettre du khôl pendant le mois du Ramadan alors qu'elle jeûne ?

Réponse : Il n'y a aucun mal à ce que la fernme mette du khôl, même si elle sent son

goût dans la gorge. Al-Bayhaqî rapporte que le Prophète

se mettait du khôl,

de l'antimoine (ithmid), alors qu'il jeûnait. [ Professeurs Hamza et Mâjid ]

Question 25 : Est-il licite que la femme utilise des pilules pour retarder ses menstrues durant le mois du Ramadan ?

Réponse : Il n'y a pas à se sentir coupable de faire cela, vu l'intérêt que peut tirer la femme à jeûner durant le mois de Ramadan avec l'ensemble de la communauté et à


ne pas avoir à l'accomplir seule ultérieurement. Encore faut-il que ces pilules ne produisent pas d'effets secondaires sur la femme. [ Cheikh 'Abd al-'Azîz Ibn Bâz ]

Question 26 : La production de sécrétions involontaires pendant le sommeil annulet-elle le jeûne ?

Réponse : Les sécrétions involontaires pendant le rêve n'annule pas le jeûne, car cela fait partie de l'inconscient du jeûneur.

Mais il doit faire ses grandes ablutions pour se purifier, s'il aconstaté la présence de sécrétions. Il n'y a pas de mal à ce qu'il retarde ses grandes ablutions jusqu'à la prière de dhohr au cas où il a rêvé après al-fajr. Il en est de même s'il a eu des rapports intimes avec son épouse et qu'il ne s'est purifié qu'après al-fajr. Il a été

confirmé que lorsque le Prophète

se réveillait le matin après avoir eu un

rapport intime avec l'une de ses femmes durant la nuit, il se purifiait et jeûnait ; il en est de même pour les femmes en état de menstrues ou qui viennent d'accoucher, si leur période impure s'est terminée la nuit et qu'elles n'ont fait leurs grandes ablutions qu'après al-fajr, il n'y a aucun mal à cela. Leur jeûne est valable, mais elles ne doivent pas retarder leurs grandes ablutions ou la prière jusqu'au lever du soleil. Il est recommandé à l'homme de se hâter de faire ses grandes ablutions afin d'assister à la prière collective d'al-fajr. [Cheikh 'Abd al-'Azîz Ibn Bâz

Question 27 : Est-il autorisé de ne pas jeûner le mois de Ramadan et de ne pas le faire ultérieurement pour cause de maladie ?


Réponse : Il est autorisé au malade qui est incapable de jeûner de ne pas faire le

Ramadan. Une fois guéri, il doit l'accomplir. Allah

dit - "Celui qui est malade

ou celui qui voyage jeûnera ensuite le même nombre de jours" [ Sourate 2, verset 185 ]. Il n'y a aucune culpabilité à ne pas faire le Ramadan tant qu'on est malade,

car ne pas faire le Ramadan est une autorisation que Allah

accorde aux

malades et aux voyageurs. Dieu, qu'Il soit glorifié, aime qu'on use de Ses autorisations, comme Il n'aime pas qu'on use de Ses interdictions. On ne doit

aucune offrande expiatoire (kaffara). Mais, une fois que Allah

a guéri celui qui

n'a pas jeûné, ce dernier doit accomplir son devoir. [ Cheikh 'Abd al-'Azîz Ibn Bâz ]

Question 28 : Que doit faire celle qui boit ou mange alors qu'elle jeûne pendant le mois de Ramadan ?

Réponse: L’Envoyé de Dieu

a dit : "Celui qui a oublié qu'il jeûnait, et a

mangé ou bu, qu'il continue son jeûne car c'est Dieu qui lui a donné à manger et à boire" (rapporté par Aboû Hourayra, Sahîh al-jâmi’ p. 795).

Le Prophète

n'a pas fait de différence entre le jeûne obligatoire et le jeûne

surérogatoire (at-tatawwou'). [ Professeurs Hamza et Mâjid ]


LE GRAND PELERINAGE Question 29 : Comment la femme se prépare-t-elle pour le pèlerinage et comment l'accomplit-elle ? Réponse : Si la femme décide d'aller au pèlerinage, elle doit tout d'abord demander pardon à ceux qu'elle a offensés, puis payer ses dettes et faire la prière de la consultation (istikhâra). Elle doit anticiper son voyage pieux en faisant des efforts dans le bien et l'observance des règles de la sounna. Arrivée à l'endroit de la sacralisation rituelle, elle se lave et porte l'ihrâm (entre dans l'état de sacralisations, puis prononce la prière de satisfaction (at-talbiya) et dit :

Labbayka

allâhoumma

labbayka,

labbayka

charîka

laka

labbayka,

inna al-hamda wa an-ni'mata laka wa al-moulk lâ charîka laka, Ce qui signifie : "Je T'obéis, ô Seigneur, je T'obéis, Tu n'as pas d'associé, je T'obéis sûrement, les louanges et le bien viennent de Toi, et la souveraineté est Tienne, Tu n'as pas d'associé".


Contrairement à l'homme, elle n'a pas à porter de vêtements non cousus. Elle peut porter des robes, des pantalons et des mules (al-khouff). Il ne lui est pas autorisé de se voiler le visage, de porter des gants ou des voilettes. Si elle veut cacher son visage, qu'elle laisse tomber ce qui recouvre sa tête, sans que cela touche la peau. Elle doit faire at-talbiya d'une voix telle que seul celui qui l'accompagne puisse l'entendre. Elle doit éviter de se parfumer, de couper ses cheveux, de couper ses ongles, de chasser ou d'indiquer le gibier. Quand elle rentre dans la mosquée (à la Mecque), qu'elle emprunte la porte de Banî Chayba en disant : " Seigneur ! Tu es Paix, de Toi provient la paix ; salue-nous, notre Maître par la paix. Seigneur ! Ajoute à cette demeure glorification et honorabilité. Louange à Dieu qui m'a guidée jusqu'à Sa demeure et m'a jugée digne de cela". Elle accomplit la tournée processionnelle de l'arrivée au pèlerinage (at-tawâf alqoudoûm) en commençant par la pierre noire (al-bajar al-aswad) qu'elle touche et en accomplissant la rotation autour de la Ka'ba, la laissant sur sa gauche. Elle dit en touchant la pierre : "Bismi Allâh, Allâhou akbar, Allâhoumma imanan bika wa tasdiqan bi kitâbika wa it-tibâ'an li sounnati nabiyyika Muhammad ". "Au nom de Dieu, Dieu est Grand, Seigneur, accorde-moi la foi en Toi et la croyance

en

Ton

Livre

et que je suive la tradition de Ton Prophète Muhammad ." Elle fait le tour de la Ka'ba sept fois (at-tawâf) sans se dépêcher ni dénuder ses bras. Elle accomplit une prière de deux cycles (deux raka'ât) derrière al-marqâm (lieu qui


porte les empreintes des pieds d'Abraham, paix de Dieu sur lui). Une fois la prière terminée, elle se rend à l'angle de la pierre noire pour la toucher. Elle sort par la porte d'as-Safâ. Elle s'arrête à la colline d'as-Safâ sans l'escalader, en exaltant par trois fois Dieu (takbîr) et dit : "Al hamdou lillâh 'alâ mâ hadânâ ilayhî, lâ ilâha illa Allâh wahdahou lâ charîka lahoû. Sadaqa wa'dah wa nasara 'abdah wa hazama al-ahzâba wahdah." " Louange à Dieu pour ce à quoi Il nous a guidés. Il n'y a d'autre dieu que Dieu, Il n'a pas

d'associé.

Il a tenu Sa promesse, a fait triompher Son adorateur et a vaincu "les coalisés" tout seul ". Puis, elle prononce at-talbiya et demande à Dieu tout ce qu'elle désire. Son parcours entre as-safâ et al-Marwa doit être accompli en marchant. Le jour de 'Arafât, la majorité de ses paroles doit être : "Lâ ilâha illa Allâh wahdah lâ charîka lahou, lahou al-moulkou wa lahou al-hamdou wa houwa 'alâ koulli chay'in qadîr." " Il n'y a d'autre dieu que Dieu, Il n'a pas d'associé. Il a le pouvoir et la louange. Il a pouvoir sur tout." Mais elle ne doit pas faire entendre ses invocations aux hommes. Arrivée à Mina, elle commence par jamarât al-'Aqaba vers lequel elle jette sept cailloux, en prononçant le takbîr avec chaque cailloux, en prenant garde qu'ils atteignent chacun bien leur but. Elle interrompt at-talbiyya avec le premier cailloux jeté. Elle les jette après le lever du soleil. Elle immole une offrande, si elle en a une


avec elle. Elle coupe un peu de ses cheveux. Elle se rend aux trois jamarât les trois jours après la fête de l’ ‘aîd al-adhâ l'après-midi. A chaque jamarât, elle jette sept cailloux. Elle commence par le premier jamarât qui est le plus éloigné de la Mecque. Elle suit la mosquée al-Khif et se met à sa gauche. Elle se met en face de la qibla en invoquant Dieu longuement. Puis elle jette sept cailloux au second jamarât de son côté droit. Enfin, elle jette sept cailloux au jamarât al'Aqaba qu'elle laisse à sa droite, et ne s'y arrête pas. Celle qui n'est pas partie le second jour avant le coucher du soleil doit y passer la nuit et recommencer le jet le lendemain. Il est souhaitable de boire abondamment de l'eau de Zamzam. Pour le tawâf d'adieu autour de la Ka'ba, celle qui ne l'a pas fait, doit égorger une offrande, sauf si elle quitte la Mecque en état de menstrues. Quand elle quitte la demeure sacrée (al-bayt), elle s'arrête entre le coin (de la pierre noire) et la porte en disant : "Seigneur c'est Ta demeure et moi je suis Ton adoratrice. Tu m'as facilité mon voyage vers Ta demeure, Tu m'as fait bénéficier de Ton bien, Tu m'as aidée à accomplir mes dévotions. Si Tu étais satisfait de moi, sois-le encore plus, dès maintenant, avant que je ne m'éloigne de Ta demeure. Le moment de mon départ est arrivé, si Tu me l'autorises, sans T'échanger Toi et Ta demeure, ne me détournant ni de Toi ni de Ta demeure. Seigneur rassemble-moi le bien des deux demeures". Si elle a ses menstrues pendant l'adieu, qu'elle récite cette invocation en dehors de la Mosquée.


LE PETIT PELERINAGE

Al-'oumra est le petit pèlerinage ou visite pieuse. Pour le faire, une fois que le pèlerinage est accompli, la femme doit quitter l'enceinte sacrée de la Mecque puis être de nouveau en état de sacralisation (ihrâm). Elle revient à la mosquée et accomplit la tournée processionnelle autour de la Ka'ba, fait le parcours entre asSafâ et al-Marwa. Une fois le parcours terminé, elle coupe un peu de ses cheveux. Ainsi prend fin l'accomplissement de al-'oumra. Ensuite, elle part à Médine (elle raccourcit ses prières parce qu'elle est en voyage).

Arrivée à Médine, elle visite la tombe du Prophète

ou elle invoque

Dieu autant qu'elle peut. Elle fait la prière dans la partie de la mosquée réservée aux femmes. Sur le chemin de retour, elle dit : " 'A-ïboun, tâ-iboun, 'abidoun li-rabbînâ hamidoun." " Nous retournons chez nous en repentis et adorateurs de Dieu que nous louons." Cheikh Ibn al-Jawzî

Question 30 : Est-il possible que la femme accomplisse le pèlerinage pour le compte de son mari décédé? Réponse :


Il est possible à la femme d'accomplir le pèlerinage pour le compte de son mari décédé, ou atteint d'une maladie incurable, ou encore atteint par la vieillesse. L’argument est tiré du fait qu'une femme de Khath'am est venue dire : " Ô Envoyé de Dieu ! Le devoir du pèlerinage (hajj) a été décrété pour les croyants quand mon père a atteint la vieillesse. Il est incapable de se tenir sur sa monture. Puis-je accomplir le pèlerinage à sa place ?" Il a dit: "Oui". [Rapporté par les deux Cheikhs ] Les juristes sont unanimes à ce propos : la femme peut accomplir le pèlerinage pour le compte d'un homme : 

Si son mari meurt sans accomplir le pèlerinage, alors qu'il s'était promis de le faire.

Si son mari est décédé sans accomplir le devoir du pèlerinage, elle peut le faire à sa place. Mais, elle doit s'acquitter tout d'abord des droits de Dieu, comme l'héritage, même s'il n'a pas laissé de testament et à condition qu'elle ait déjà accompli elle-même le pèlerinage.

Professeurs Hamza et Mâjid


Chère soeur musulmane En raison de la multitude des questions qui parviennent aux savants sur les dispositions légales relatives aux pratiques religieuses de la femme en période de menstrues, il nous est apparu utile de regrouper les questions qui se répètent en permanence. Cette présentation est sous-tendue par un souci de clarté et de simplification afin que ce guide soit aisé et à la portée du lecteur, car la compréhension de la jurisprudence est capitale pour une pratique cultuelle intelligente et correcte. Que paix et prière soient sur le Prophète Mohamed et sur les siens.

Par Cheikh Mouhamed Saleh El Outheymine

Question 1 : Si la femme est purifiée de ses menstrues, juste après l’aube (fajr), doit-elle jeûner ce jour là ? Est-ce que ce jour là lui sera accordé ou doit-elle le rattraper ? Dans le cas où la femme constaterait la cessation des menstrues après l’aube, les savants émettent 2 avis en ce qui concerne le jeûne de ce jour là : Premier avis : Elle est tenue de s’abstenir de boire et de manger tout le reste de cette journée sans que celle-ci lui soit accordée comme un jour de jeûne ; elle devra


par conséquent la rattraper en jeûnant un autre jour. Il s’agit là de l’avis le plus répandu de l’école de l’imam Ahmad ibn Hanbal

(qu’Allah lui fasse

miséricorde). Deuxième avis : Elle n’est pas tenue de jeûner le restant de cette journée. En effet, c’est un jour au cours duquel le jeûne n’est pas valide pour elle car au début de cette journée, elle est indisposée (menstrues) et par conséquent ne fait pas partie des gens concernés par l’obligation du jeûne. Le jeûne n’étant pas valide, l’abstinence de manger ou de boire n’a alors aucune valeur, ni utilité. Ce court laps de temps compris entre l’aube et le moment où elle constate sa pureté n’est pas un temps au cours duquel elle est concernée par le devoir du jeûne. Au contraire, il lui est interdit de jeûner en ce début de journée, car le jeûne est, rappelons le, la renonciation dans un but d’adoration à tout ce qui est susceptible de rompre le jeûne (boire, manger, avoir des relations sexuelles etc.) de l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Ce deuxième avis comme tu le constates, est plus plausible que le premier qui stipule l’obligation de jeûner. Mais dans tous les cas, tous les avis s’accordent sur la nécessite de reprendre ce jour là.

Question 2 : Si une femme se trouve purifiée de ses menstrues et se lave rituellement après l’apparition de l’aube, puis accomplit la prière et complète le jeûne de cette journée, doit-elle rattraper ce jour là ? Si la femme indisposée, durant le mois de Ramadan, devient pure juste avant l’apparition de l’aube, ne serait-ce que d'une minute tout en étant sûre de sa


pureté, elle est obligée de jeûner ce jour-là, et il lui sera compté comme un jeûne valide, sans qu’elle soit obligée de le reprendre. Elle a en effet jeûné tout en étant pure et ce, même si elle n’a accompli ses ablutions rituelles qu’après l’apparition de l’aube. Il n’y a là aucune crainte. C’est comparable au cas d’un homme qui se réveille en étant impur suite à une relation sexuelle (licite) ou à une pollution nocturne, prend son repas du Sohour et jeûne mais ne se lave rituellement que bien après l’apparition de l’aube. Son jeûne est considéré comme valide et recevable. Je saisis l’occasion pour souligner un point fréquent chez les femmes lorsque les menstrues apparaissent chez ces dernières après qu’elles aient jeûné cette journée. Beaucoup d’entre elles pensent que si les menstrues apparaissent après la rupture du jeûne et avant la prière du Icha, cela annule le jeûne de la journée. Ceci est totalement faux et ne repose sur aucun fondement. Au contraire le jeûne est complet et valide même si les menstrues surviennent une minute seulement après le coucher du soleil.

Question 3 : La femme qui vient d’accoucher se doit-elle de jeûner et de prier avant la période de 40 jours, si elle constate la cessation de ses lochies ? Oui… dès que femme qui vient d’accoucher constate la cessation de ses lochies, c’est-à-dire la fin des écoulements de sang, elle doit jeûner si c’est au cours du mois de Ramadan ; de même, elle doit prier et il est permis à son époux d’avoir des rapports sexuels avec elle, car elle est pure et dépourvue de tout ce qui empêche


l’accomplissement du jeûne, de la prière ou des rapports sexuels.

Question 4 : Que doit faire la femme dont la durée habituelle des menstrues est de sept ou huit jours, mais qui constate à une ou deux reprises qu’elles se sont poursuivies au delà de cette durée ? Si une femme a des menstrues régulières de six ou sept jours, et que celles-ci se poursuivent au delà de cette période pour durer huit, neuf, dix ou onze jours, elle ne doit pas prier et doit attendre la cessation de ses menstrues.

Car le Prophète Allah

n’a jamais déterminé de limite à la durée des menstrues, et

a dit : { Et ils t’interrogent sur les menstrues. Dis : « c’est une source de mal… }

Ainsi, tant que l’écoulement du sang persiste, la femme est considérée comme indisposée et ce jusqu’à ce qu’elle constate la cessation de ses menstrues, se purifie et accomplisse la prière. Si en revanche le mois suivant, la durée des menstrues est plus courte, elle se purifie dès qu’elle constate la fin des écoulements même si elle a lieu plus tôt. En d’autres termes, la femme ne doit pas accomplir de prières tant qu’elle a ses menstrues, quelle qu’en soit la durée par rapport aux précédentes. Et elle reprend ses prières dès la cessation de ses menstrues.


Question 5 : La femme qui vient d’accoucher doit-elle automatiquement observer une trêve de 40 jours dans l’accomplissement des prières et du jeûne ou doit-elle tenir compte de la cessation des écoulements, c’est-à-dire qu’elle se purifie et reprend ses prières dès qu’il n’y a plus d’écoulement de sang ? Et quelle est la durée minimale pour recouvrer la pureté suite à un accouchement ? La femme qui vient d’accoucher n’a pas de durée minimale à attendre pour recouvrer sa pureté. Tant qu’elle a des écoulements de sang elle n’accomplit pas de prières, ni de jeûne, ni n’a de rapports sexuels avec son époux. En revanche si elle constate la cessation des écoulements, même si cela apparaît bien avant les 40 jours habituels, elle reprend ses prières, son jeûne et peut avoir des rapports avec son mari, même si les lochies n’ont duré que 10 ou 5 jours. L’important est que les lochies sont un phénomène concret et les règles à suivre sont liées à leur présence ou leur absence. Par conséquent tant que celles-ci sont présentes, leurs règles doivent être observées et dès que la femme s’en est purifiée, elle n’a plus à observer ces règles. Cependant si les lochies se prolongent au delà de 60 jours, la femme est alors atteinte de métrorragie, c’est-à-dire d’hémorragies persistantes. Dans ce cas elle observe les préceptes liés aux menstrues pendant la période équivalente à la durée habituelle de son cycle menstruel normal, puis elle se lave et fait ses prières.

Question 6 :


Si une femme constate durant la journée du mois de Ramadan l’écoulement de légères gouttes de sang, qui se poursuit tout au long du mois du Ramadan alors qu’elle jeûne, son jeûne est-il valide ? Oui son jeûne est valide. Quant à ces gouttes, ce ne sont pas des menstrues parce qu’elles proviennent des veines. L’Imam Ali Ibn Abî Taleb

a dit : « Ces

petites taches semblables aux saignements de nez ne sont pas des menstrues. »

Question 7 : Quand une femme en état de menstrues ou une femme qui vient d’accoucher retrouve sa pureté avant l’apparition de l’aube et ne fait ses grandes ablutions qu’après l’aube, son jeûne sera-t-il valide ou pas ? Oui le jeûne de la femme dont les menstrues ont cessé avant l’aube est valide, même si elle ne s’est lavée qu’après l’aube. C’est aussi le cas pour la femme qui a les lochies car dès lors, elle fait partie des gens qui doivent jeûner. Elle est semblable à celui qui se réveille après l’aube en état d’impureté majeure (janâba) son jeûne reste valide conformément à la parole d’Allah

:

{…Cohabitez donc avec elles maintenant, et mangez et buvez jusqu'à

ce

que

se

distingue,

pour vous, le fil blanc (la clarté) de l’aube du fil noir (l’obscurité de la nuit). }


Si Allah

, qu’Il soit exalté, a autorisé les rapports sexuels jusqu’à l’aube cela

implique que la toilette rituelle ne peut avoir lieu qu’après l’aube. Ceci est par ailleurs corroboré par le Hadith de Aïcha - qu’Allah soit satisfait d’elle - qui dit : « Le Prophète se levait le matin en étant impur suite à un rapport avec l’une de ses épouses et il observait le jeûne ». Cela signifie qu’il ne se lavait de cette impureté qu’après l’aube.

Question 8 : Si une femme sent la présence du sang menstruel ou éprouve les douleurs habituelles des menstrues et que le sang ne s’écoule pas avant le coucher du soleil. Son jeûne ce jour là est-il valide ou doit-elle le reprendre ? Si une femme pure sent le déclenchement de la menstruation ou éprouve les douleurs caractéristiques des menstrues et que l’écoulement du sang ne se produise qu’après le coucher du soleil, son jeûne est valide et elle n’est pas tenue de le rattraper s’il s’agit d’un jeûne obligatoire. S’il s’agit d’un jeûne surérogatoire sa récompense ne sera pas pour autant annulée.

Question 9 : Quand la femme constate un saignement, mais n’est pas certaine s’il s’agit du sang des menstrues ou pas, son jeûne est-il valide ? Oui son jeûne est valide car la règle générale est l’absence des menstrues jusqu'à


leur apparition et leur identification de manière sûre.

Question 10 : Il arrive parfois que la femme trouve des traces légères de sang ou de très petites taches tout le long de la journée. Tantôt elle constate ces traces dans la période habituelle de menstruation sans que celle-ci ait lieu et tantôt elle les constate en dehors de la période de menstruation. Qu’en est-il du jeûne de cette femme dans les deux cas ? La réponse à une question semblable vient d’être donnée. Néanmoins, il reste que si la femme constate la présence de ces traces de sang durant la période habituelle de son cycle menstruel normal et qu’elle considère cela comme faisant partie des menstrues qu’elle connaît, dans ce cas, il s’agit des menstrues.

Question 11 : La femme en période de menstrues et celle qui a les lochies, peuvent-elles manger et boire durant la journée du mois du Ramadan ? Oui elles peuvent manger et boire durant la journée du mois du Ramadan. Cependant il vaut mieux qu’elles observent une certaine discrétion notamment si elles se trouvent en présence d’enfants dans la maison, car cela pourrait susciter chez ces derniers des interrogations problématiques.


Question 12 : Si la femme en période de menstrues ou qui a les lochies se purifie à l’heure de la prière de Asr, doit-elle faire à la fois les prières de Dzhor et de Asr ou uniquement celle de Asr ? L’avis le plus plausible sur ce sujet est qu’elle n’est tenue de faire que la prière de Asr, parce qu’il n’existe aucun argument stipulant l’obligation de faire la prière de Dzhor et le principe de base est qu’on est déchargé de toute obligation jusqu’à

preuve de contraire. Le Prophète

a dit :

« Celui qui rattrape une Rak’a de la prière de Asr avant le coucher du soleil, aura rattrapé la prière de Asr ».

On peut remarquer que le Prophète

n’a pas mentionné que cette personne

aura rattrapé la prière de Dzhor également. En effet, si la prière de Dzhor était

obligatoire dans ce cas, le Prophète

l’aurait souligné.

Et aussi parce que si une femme a ses menstrues après l’arrivée de l’heure de la prière de Dzhor, elle ne sera obligée de rattraper que la prière de Dzhor lorsqu’elle se trouvera purifiée de ses menstrues. Elle ne rattrapera pas pour autant la prière de l’Asr bien que la prière du Dzhor se groupe avec celle de l’Asr. Ce cas-là est similaire à celui évoqué dans la question. En conséquence, l’avis le plus plausible est que cette femme ne doit accomplir que la prière de Asr comme l’ont prouvé les textes prophétiques et l’analogie


(présentée ci-dessus). Il en sera de même d’ailleurs pour la femme qui se purifie avant l’expiration du temps de prière de Icha : elle n’aura à effectuer que la prière de Icha et ne sera pas tenue d’accomplir celle de Maghrib.

Question 13 : Il y a 2 cas de femmes qui font de fausses couches : Le cas de la femme qui fait une fausse-couche avant que l’embryon ne soit constitué et celui de la femme qui fait une fausse-couche alors que l’embryon a déjà les premiers rudiments de la forme humaine nettement différenciés. Qu’en est-il du jeûne de cette femme le jour de sa fausse-couche et durant les jours suivants caractérisés par l’écoulement du sang? Si l’embryon n’est pas encore formé, le sang écoulé n’est pas un sang d’accouchement. Elle doit donc continuer à jeûner et prier et son jeûne reste valide. En revanche si l’embryon est nettement formé, le sang écoulé fait partie des lochies, elle ne doit pas jeûner ni accomplir de prière pendant toute la période de l’écoulement. La règle générale sur cette question c’est de voir le résultat de l’avortement : s’il s’agit d’un embryon formé, le sang écoulé fait partie des lochies, et du coup il est interdit à cette femme tout ce qui est interdit à la femme qui vient d’accoucher. Mais s’il s’agit d’un embryon non formé, le sang écoulé ne fait pas partie des lochies et n’entraîne donc aucune interdiction.


Question 14 : L’écoulement du sang d’une femme enceinte durant le jour du mois de Ramadan, affecte-t-il son jeûne ? L’écoulement du sang des menstrues d’une femme en état de jeûne annule son

jeûne, comme le confirme le Hadith du Prophète

:

« N’est-ce pas que la femme qui a ses menstrues n’accomplit pas de prières ni de jeûne ».

C’est pour cette raison que la menstruation est considérée comme un facteur annulant le jeûne, il en est de même des lochies ; l’écoulement du sang des menstrues ou des lochies gâte le jeûne. Si l’écoulement du sang de la femme enceinte durant la journée du mois de Ramadan est le produit d’une menstruation, il est pareil à la menstruation de la femme non enceinte et en tant que tel, il affecte le jeûne et l’annule. S’il n’est pas le résultat d’une menstruation, il n’a sur aucun effet son jeûne. La menstruation qui peut se produire chez une femme enceinte est un écoulement de sang régulier qui ne s’est pas arrêté depuis qu’elle a conçu et qui survient à sa période habituelle des menstrues. D’après l’avis le plus plausible, il s’agit-là des menstrues et la femme doit observer les règles juridiques des menstrues. En revanche, si l’écoulement du sang s’interrompt et qu’ensuite, elle recommence à voir un sang qui n’est pas l’écoulement habituel, cela n’affecte nullement son jeûne parce qu’il ne s’agit pas des menstrues.


Question 15 : Si une femme constate, durant la période habituelle de sa menstruation, un écoulement de sang qui dure toute une journée, et que le lendemain elle n’en constate pas de toute la journée, que doit-elle faire ? Visiblement cette apparente pureté constatée en pleine période de menstruation fait partie du cycle menstruel normal et ne saurait être considérée comme un signe de pureté définitive. Par conséquent elle s’abstiendra de faire tout ce dont la femme qui à ses menstrues est astreinte de s’abstenir. Certains savants affirment que si une femme constate un jour du sang et un autre jour pas de sang de manière alternative, il faut considérer le sang comme étant issu des menstrues et les jours sans sang comme une pureté, et ce jusqu'à ce qu’elle atteigne 15 jours. Au delà de cette limite, c’est-à-dire des 15 jours, la femme sera considérée comme atteinte de métrorragie (hémorragies persistantes chez les femmes). Tel est l’avis qui est répandu chez les Hanbalites.

Question 16 : Si dans les derniers jours de menstruation et avant la purification, la femme ne voit aucune trace de sang, doit-elle jeûner ces jours-là, alors qu’elle n’a pas encore vu le liquide blanc qui est le signe de l’arrêt de l’écoulement de sang? Si elle n’a pas l’habitude de voir ce liquide blanc comme c’est le cas avec certaines femmes, elle jeûne. Mais si elle est habituée à constater l’écoulement de ce liquide blanc, elle ne doit pas commencer à jeûner avant de le voir.


Question 17 : Est-ce que la femme qui a ses menstrues et celle qui vient d’accoucher peuvent lire ou réciter le Coran en cas de nécessité, notamment si elles sont étudiantes ou enseignantes par exemple ? Il n’y a aucun péché à ce qu’une femme qui a ses menstrues ou qui vient d’accoucher lise ou récite du Coran en cas de nécessité, comme c’est le cas d’une étudiante ou d’une enseignante par exemple, qui doit réciter son chapitre quotidien du Coran. Quant à la récitation et la lecture du Coran avec l’intention d’acquérir la récompense de la psalmodie, il vaut mieux qu’elle l’évite car beaucoup de savants, voire la grande majorité d’entre eux, pensent qu’il n’est pas licite que la femme qui a ses menstrues lise le Coran.

Question 18 : Est-ce que la femme qui a ses menstrues est obligée de changer ses vêtements après sa purification, même s’ils n’ont pas été atteints par le sang ni par une autre souillure ? Elle n’est pas obligée de les changer, car les menstrues ne souillent pas le corps de la femme, mais uniquement les parties qui ont été en contact avec le sang. C’est

pourquoi le Prophète

a ordonné aux femmes, lorsque leurs habits sont tâchés

par le sang des menstrues de laver ce sang et de prier avec ces habits.


Question 19 : Une femme n’a pas jeûné 7 jours du mois de Ramadan en raison des lochies. Elle n’a pas pu les rattraper jusqu'à ce que le Ramadan suivant arrive. Au cours de ce deuxième Ramadan, elle était encore en train d’allaiter et a une fois de plus manqué de jeûner 7 jours qu’elle n’a pas rattrapés à cause de la maladie. Que doit-elle faire alors que le 3ème Ramadan s’annonce déjà ? Si cette femme est vraiment malade comme elle l’affirme, et n’est pas en mesure de rattraper ses jours, elle est excusable. Elle les rattrapera quand son état de santé le lui permettra, même si le Ramadan suivant arrive. En revanche si elle n’a pas de motif valable et qu’elle ne fait que cacher sa négligence sous de faux prétextes, il ne lui est pas licite de retarder la compensation ou la reprise des jours manqués du mois du Ramadan jusqu’au Ramadan suivant. Aïcha -qu’Allah soit satisfait d’elle, a dit : « Il m’arrivait d’avoir des jours de Ramadan à rattraper et je ne pouvais le faire qu’au cours du mois de Chaâbane ».

Par conséquent cette femme doit se juger elle-même, si elle n’a pas vraiment de raison valable, elle est en train de commettre un péché et doit se repentir à Allah et s’empresser de s’acquitter de sa dette de jeûne. Mais si elle a une excuse, il n’y a pas de reproche à lui faire, même si elle retarde la compensation de son jeûne d’une ou deux années.


Question 20 : Certaines femmes commencent le jeûne du mois de Ramadan alors qu’elles n’ont pas encore rattrapé les jours manqués du Ramadan précédent. Que doivent-elles faire ? Elles doivent se repentir à Allah pour une telle négligence, car il n’est pas licite à celui qui a une dette de jeûne du Ramadan de la retarder jusqu'au Ramadan suivant sans raison valable. Ceci est confirmé par ce dire de Aïcha -qu'Allah soit satisfait d'elle- : « Il m’arrivait d’avoir des dettes de jeûne du Ramadan, et je ne pouvais les acquitter qu’au mois de Chaâbane ». Ceci prouve qu’on ne peut retarder le rattrapage du jeûne manqué au delà du mois de Ramadan suivant. Cette femme est donc obligée de se repentir et de reprendre les jours de jeûne manqués après le deuxième Ramadan Question 21 : Si les menstrues d’une femme surviennent à une heure de l’après-midi par exemple alors qu’elle n’a pas encore accompli la prière de Dzhor, doit-elle reprendre cette prière une fois purifiée de ses menstrues ? Il y a une divergence entre les savants à ce sujet : Certains affirment qu’elle ne doit pas reprendre cette prière car elle n’a commis aucun péché ni négligence, dans la mesure où elle a le droit de retarder la prière jusqu'à la limite de son temps légal. D’autres savants préconisent le rattrapage de

cette prière et ce en vertu du Hadith du Prophète

qui dit : « Celui qui retrouve

une Rak’a de la prière aura retrouvé la prière ». Il convient donc par mesure de précaution, que cette femme rattrape cette prière


unique qui ne requiert aucun effort, ni gêne.

Question 22 : Si la femme enceinte constate des saignements un ou deux jours avant son accouchement, doit-elle suspendre son jeûne et ses prières à cause de cela ? Si la femme enceinte voit du sang accompagné de douleurs et de contractions, il s’agit alors de lochies. Elle doit à cet instant suspendre son jeûne et ses prières. Si le sang n’est pas accompagné de douleurs, il ne s’agit que d'un saignement anormal qui ne doit pas être considéré et n’empêche pas l’accomplissement du jeûne et des prières.

Question 23 : Que pensez-vous de la prise de médicaments afin de retarder le cycle menstruel dans le but de pouvoir jeûner le mois de Ramadan (dans son intégralité) en même temps que le reste des gens ? Je mets en garde contre cela… car ces médicaments ne sont pas dépourvus d’effets secondaires très néfastes d’après ce qui m’a été certifié par des médecins. Il faudrait dire à la femme que les menstrues sont une chose naturelle qu’Allah a destinée à toutes les filles d’Adam qu’Allah

et qu’elle doit accepter ce

lui a destiné. Qu’elle jeûne tant qu’elle n’a pas d’empêchement ;


quand celui-ci survient, il faut qu’elle arrête son jeûne, marquant ainsi une soumission et une satisfaction par rapport aux décrets divins.

Question 24 : Après deux mois de mariage, une femme a commencé à trouver de petites traces de sang après la fin de son cycle menstruel. Doit-elle suspendre son jeûne et ses prières ou que doit-elle faire ? Les problèmes féminins relatifs aux menstrues et aux relations intimes sont innombrables. Parmi leurs causes, il y a la prise des comprimés pour empêcher les grossesses et les règles. Les gens ne connaissaient pas ce genre de difficultés. Il est

vrai, des difficultés ont toujours existé depuis l'envoi du Messager

voire

depuis que les femmes existent. Mais leur multiplication actuelle qui plonge l'homme dans la perplexité face à la résolution de ces problèmes est vraiment regrettable. Toutefois, la règle générale est que lorsque la femme devient pure et s’assure de sa purification, -j’entends par là l’observation du liquide blanc que les femmes connaissent bien - ce qui survient après cette purification et qui peut prendre la forme d’un liquide de couleur terne ou jaune, des taches ou une certaine moiteur ne

fait

plus

partie

des

règles.

Par

conséquent,

cela

n’empêche

pas

l’accomplissement des prières, du jeûne, ou des rapports sexuels avec l’époux parce qu'il ne s'agit pas des règles. D’ailleurs, Oummou Atiyya a dit : « Nous ne considérions pas l’écoulement jaune


ou trouble comme faisant partie de nos menstrues » [Rapporté par Al Boukhari. Et Abû Dawud a ajouté: « …après la purification » et sa chaîne de rapporteurs est authentique.] A partir de là, on peut affirmer que toutes ces choses qui se produisent après la purification

constatée

avec

certitude

par

la

femme,

n’empêchent

pas

l’accomplissement de la prière, du jeûne, ou des rapports sexuels avec l’époux. Il faut tout de même qu’elle ne se précipite pas, jusqu’à ce qu’elle soit sûre de sa pureté. Car certaines femmes s’empressent de se laver dès que l’écoulement du sang s’interrompt, sans prendre la peine de constater la purification définitive.

C’est pourquoi les femmes des Compagnons

du Prophète

y envoyaient

à Aïcha, la Mère des croyants - qu’Allah soient satisfait d’elle -, des morceaux de coton tachés de sang pour lui demander son avis. Elle leur répondait : « Ne vous hâtez pas, attendez de voir le liquide blanc. »

Question 25 : Certaines femmes ont tantôt des saignements continus et tantôt ils s’interrompent un ou deux jours avant de reprendre. Quelles sont les dispositions légales concernant les pratiques religieuses, notamment le jeûne et la prière, dans ce cas-là ? De l'avis de beaucoup de savants, la femme qui a un cycle menstruel régulier, se lave à la fin de son cycle et reprend sa prière et son jeûne ; et ce qu’elle pourrait voir après deux ou trois jours comme traces de sang n’est pas considéré comme menstrues, car la durée minimale de la pureté selon ces savants est de 13 jours.


D’autres savants soutiennent que tant que la femme voit du sang, elle doit considérer ce sang comme un sang de menstrues. Et dès qu’elle constate la cessation des menstrues, elle est considérée comme purifiée même s’il n’y a pas un intervalle de 13 jours entre les deux cycles menstruels.

Question 26 : Durant les nuits du Ramadan, est-il mieux pour la femme de faire ses prières chez elle ou d’aller à la mosquée, surtout s'il y a des prêches et des exhortations. Quels conseils prodiguez-vous aux femmes qui prient dans les mosquées ? Il vaut mieux qu’elle fasse la prière chez elle ; et ce conformément au Hadith du

Prophète

: « Leurs maisons sont mieux pour elles ».

Par ailleurs, la sortie des femmes n’est pas exempte de tentations dans la plupart des cas. Par conséquent, il vaut mieux qu’elle reste chez elle au lieu de se rendre à la mosquée pour prier. Quant aux prêches et aux exhortations elle peut les suivre à partir d’une cassette… Je recommande à celles qui sortent prier dans les mosquées d’observer une tenue vestimentaire pudique et de ne pas se parfumer.

Question 27 : Quel est l’avis juridique au sujet de la femme qui goûte la nourriture qu’elle prépare


le jour du Ramadan alors qu’elle est en état de jeûne ? Il n’y a aucun problème parce qu'elle le fait par nécessité. Il faut cependant qu’elle recrache ce qu’elle a goûté pour ne pas l’avaler.

Question 28 : Suite à un accident, une femme au début de sa grossesse, a eu une importante hémorragie qui lui a fait faire une fausse couche. Peut-elle suspendre le jeûne ou doit-elle le poursuivre ? Et si elle l’arrête, aura-t-elle commis un péché? Nous disons que la femme enceinte ne règle pas comme l'a dit l’Imam Ahmad Ibn Hanbal

. Au contraire, les femmes réalisent, qu’elles sont enceintes grâce à

l’interruption du cycle menstruel. Allah

a créé les règles pour un but et une

sagesse ; comme le disent les scientifiques, il s'agit d'un processus de nutrition de l'embryon dans le ventre de sa mère. Ainsi, en cas de grossesse, les règles s'arrêtent. Cependant pour certaines femmes, la menstruation peut se poursuivre normalement comme cela se passait avant la grossesse. Dans un tel cas, la femme est considérée comme effectivement ayant ses menstrues, car ses menstrues se sont poursuivies et n’ont pas été affectées par la grossesse. De telles menstrues priveront cette femme de tout ce dont les menstrues d’une femme non enceinte privent. Elles l’astreindront à toutes les obligations d’une femme qui a ses menstrues et la dispenseront de tout ce dont les menstrues normales dispensent. En résumé, les saignements d’une femme enceinte sont de deux types :


1. Un premier type jugé comme menstrues ; c’est le saignement qui s’est poursuivi pendant la grossesse de la même façon et au même rythme qu’auparavant. Cela veut dire que la grossesse n’a pas affecté le cycle menstruel et il s'agit donc bien des menstrues. 2. Un deuxième type de saignement qui arrive à l'improviste suite à un accident, au port d’une charge lourde ou à une chute. Dans ce cas, les saignements ne sont pas considérés comme des menstrues mais du sang des veines. Par conséquent ils n’empêchent pas la femme de prier, ni de jeûner. Elle est considérée comme une femme purifiée. Mais si avec cet accident, il y a un embryon qui tombe de l’utérus, il faut se fier à la nature du corps ainsi expulsé comme le disent les savants. S’il s’agit d’un embryon dont les formes humaines sont bien différenciées, les saignements produits seront considérés comme du sang de lochies ; la femme doit alors suspendre le jeûne, la prière et les rapports sexuels avec son époux. En revanche, si l’embryon n’a pas encore les formes humaines caractérisées, les écoulements qui résultent de la fausse couche ne sont pas considérés comme du sang de lochies, mais seulement comme du sang anormal qui n’entraîne pas d’interdiction de prière, de jeûne ou d’autres choses. D’après les savants, la durée minimale pour que les formes humaines soient nettement constituées et identifiées est de 81 jours et ce conformément au Hadith

du Prophète

rapporté par Abdullah ibn Mas'oud

:

« Chacun d’entre vous demeure d'abord 40 jours à s'agglomérer dans le ventre de sa mère. Puis pendant un temps d'égale durée, il est adhérence. Puis, pendant 40 autres jours, il devient un embryon. Ensuite un Ange lui


est envoyé avec l'ordre d'écrire quatre mots relatifs à la part de biens de l'homme, au terme de sa vie, à sa conduite et ses actes et à sa destinée malheureuse ou heureuse ». [Rapporté par Al Boukhari et Mouslim.]

Il n'est donc pas possible que la forme humaine se constitue avant ce temps là. En général, la forme humaine ne peut apparaître nettement que 90 jours après la conception comme l'ont affirmé certains savants.

Question 29 : J’ai fait une fausse couche à mon troisième mois de grossesse, il y a un an de cela. Je n’ai pas prié jusqu’à ce que je me sois purifiée. On m’a dit qu’il aurait fallu que je prie. Que dois-je faire alors que je ne connais pas le nombre exact de jours ? Ce qui est connu chez les savants, c’est que la femme qui a fait une fausse couche au troisième mois de sa grossesse ne fait pas de prières ; car lorsque la femme avorte d’un embryon dont les formes humaines sont nettement constituées, le saignement qui se produit est celui des lochies et elle ne doit pas prier dans cet état. Les savants soutiennent qu’après 81 jours de grossesse, l’embryon peut être nettement formé. Cette durée est inférieure au trois mois dont vous parlez. Si vous êtes donc certaine que vous avez fait une fausse couche à votre troisième mois de grossesse, il s’agit alors d’un sang de lochies et vous n’avez ni à prier, ni à jeûner. Mais si vous avez fait la fausse couche avant le troisième mois et avant les 81 jours sur lesquels s’accordent les savants, les saignements qui en ont résulté ne sont que du sang anormal et n’entraînent donc pas de suspension de jeûne et de prières. En conséquence, vous devrez rattraper les prières non accomplies. Si vous ne


connaissez pas le nombre exact de jours, vous devez faire un effort d'approximation et rattraper toutes les prières qu'il vous semble très probablement que vous n'avez pas accomplies.

Question 30 : Une femme jeûne le mois de Ramadan depuis l’âge légal du jeûne. Mais elle n’a jamais repris les jours de jeûne manqués en raison de son cycle menstruel car elle ignore le nombre de jours de jeûnes manqués. Elle aimerait avoir des conseils sur ce qu'elle doit faire actuellement ? Il est vraiment regrettable que ce genre de situation se passe parmi les femmes croyantes. Ce délaissement, je veux dire le délaissement du rattrapage du jeûne manqué peut résulter soit de l’ignorance, soit de la négligence. Dans les deux cas, il demeure un fléau dont la solution est la quête du savoir et le questionnement. En ce qui concerne la négligence, son remède est la crainte permanente d’Allah et de Son châtiment ainsi que le fait de s'empresser de faire ce qui attire Son agrément. Cette femme doit donc se repentir à Allah

et implorer Son pardon

pour ce qu’elle a fait. Elle doit s'efforcer d'évaluer autant que faire ce peut, ses jours de jeûne manqués et les rattraper de façon à s’acquitter de sa dette. Nous espérons qu’Allah

agréera son repentir.


Question 31 : Quel est l’avis juridique au sujet d’une femme dont les menstrues surviennent après le commencement du temps de prière ? Doit-elle la rattraper après sa purification ? Et si elle se purifie avant l’expiration du temps de la prière, doit-elle l’effectuer ? Premièrement : Si la femme a ses menstrues après le commencement du temps de la prière, elle doit, une fois purifiée, rattraper la dite prière (c'est-à-dire celle à l'heure de laquelle étaient survenues ses règles) si elle ne l'avait pas accomplie

avant le début de ses règles ; et ce conformément au Hadith du Messager

qui

dit : « Celui qui retrouve une Rak’a de la prière aura retrouvé la prière ».

Ainsi, si ses règles commencent alors que l'heure de la prière est arrivée et qu'il s'est déjà écoulé un temps suffisant pour accomplir au moins une Rak'a de la prière, elle est obligée de rattraper cette prière si elle ne l'avait pas faite avant le début des règles. Deuxièmement : Si elle se purifie de ses menstrues avant l’expiration du temps de la prière, elle se doit de l’effectuer. Ainsi, si elle se purifie avant le lever du soleil d’un temps suffisant pour accomplir une Rak’a, elle doit effectuer la prière de l’aube. Si elle se purifie avant le coucher du soleil d’un moment équivalent à l’accomplissement d’une Rak’a, elle est tenue d’accomplir la prière de Asr. Et si elle se purifie avant le milieu de la nuit, d’un moment équivalent à l’accomplissement d’une Rak’a, elle est tenue de faire la prière de Icha. Par contre, si elle recouvre sa pureté après le milieu de la nuit, elle n’est pas tenue de


faire la prière de Icha, mais seulement celle de l’aube le moment venu. Allah dit : { Puis lorsque vous êtes en sécurité accomplissez la Salat (normalement), car la Salat demeure pour les croyants une prescription à des temps déterminés }

C’est-à-dire que la prière est une obligation à temps fixe qu’on ne peut différer au delà de son heure ou anticiper avant l'arrivée de l'heure.

Question 32 : Mes menstrues sont survenues alors que j’étais en train de prier. Que Dois-je faire ? Dois-je rattraper les prières manquées durant toute la période de mes menstrues ? Si les menstrues surviennent chez la femme après le commencement du temps de prière, c’est-à-dire par exemple une demi-heure après que le soleil ait dépassé son zénith, elle devra une fois purifiée reprendre cette prière dont le temps a commencé alors qu’elle était pure et ce conformément à ce verset coranique : { Car la Salat demeure pour les croyants une prescription à des temps déterminés }

En revanche, elle n’est pas tenue de reprendre les prières manquées durant la

période des menstrues et ce conformément au Hadith du Prophète

dans


lequel il dit entre autres : « (…) n'est-ce pas que quand la femme a ses menstrues, elle ne prie pas et ne jeûne pas. »

De même, les savants sont unanimes sur le fait qu’elle n’ait pas à rattraper les prières manquées en période de menstrues. Mais dès qu’elle se purifie et qu’elle a un temps suffisant pour accomplir au moins une Rak’a de la prière du moment avant la fin de l'heure, elle est obligée d’accomplir cette prière. Car le Prophète a dit : « Celui qui retrouve une Rak’a de la prière de Asr avant le coucher du soleil aura retrouvé la prière de Asr ».

Si elle recouvre sa pureté durant le temps de Asr ou avant le lever du soleil et qu’il reste avant le coucher du soleil ou avant son lever un temps permettant d'accomplir une Rak’a, elle doit faire la prière de Asr ou celle de l’aube selon le cas.

Question 33 : J’ai une mère âgée de 65 ans. Cela fait 19 ans qu'elle n'a plus accouché, mais elle a des saignements qui durent depuis trois ans. Il semble qu’il s’agit d’une maladie qu’elle a contractée au cours de cette période-là. Que doit-elle faire alors que nous sommes au seuil du mois de Ramadan ? Et que doivent faire les femmes dans son cas s'il vous plaît ?


Dans un tel cas, la femme atteinte d’hémorragies doit suspendre ses prières et son jeûne pendant la période habituelle de ses règles avant cette hémorragie. Si par exemple ses règles apparaissaient au début de chaque mois et duraient 6 jours, elle doit, au début de chaque mois, rester pendant une période de 6 jours sans jeûner, ni prier et ensuite elle se lave et reprend ses activités de jeûne et de prière. Pour les femmes qui souffrent de cette contrariété, l’accomplissement des prières se fera de manière particulière. Avant de faire ses petites ablutions, la femme devra faire une toilette intime complète en veillera à employer des serviettes hygiéniques après la toilette afin d'empêcher les écoulements. Ensuite elle fait ses ablutions. Elle fait cela aux heures de la prière obligatoire et chaque fois qu’elle veut faire des prières surérogatoires en dehors des heures des prières obligatoires. Cependant pour simplifier la gêne que lui occasionne le renouvellement de toute cette toilette et des ablutions à chaque prière, elle a le droit de grouper la prière de Dzhor avec celle de Asr et celle de Maghrib avec celle de Icha. Ainsi, elle aura à faire sa toilette intime et ses ablutions une fois pour la prière de Dzhor et de Asr, une fois pour la prière de Maghrib et de Icha et une fois pour la prière de l’aube ; c’est-à-dire 3 fois au lieu de 5. Je réitère et j’insiste : quand elle veut se purifier, elle doit bien se nettoyer le vagin et utiliser immédiatement des serviettes hygiéniques pour empêcher et limiter les écoulements. Juste après, elle fait ses ablutions et ses prières. Elle fera quatre Rak’a pour la prière de Dzhor, quatre Rak’a pour la prière de Asr, trois Rak’a pour la prière de Maghrib, quatre Rak’a pour la prière de Icha et deux Rak’a pour la prière de Sobh ; c’est-à-dire qu’elle ne doit pas raccourcir les prières,


comme certains le pensent. Elle a le droit par contre de grouper la prière de Dzhor avec celle de Asr et la prière de Maghrib avec celle de Icha. Le groupement peut se faire soit en avançant les deux prières en question (à l'heure de la première), soit en les retardant (à l'heure de la deuxième). Et elle peut aussi, si elle le désire, faire avec ses mêmes ablutions des prières surérogatoires.

Question 34 : Est-ce qu’une femme qui a ses menstrues peut rester dans la Mosquée sacrée de la Mecque pour écouter les Hadiths et les sermons ? Il n’est pas permis à la femme qui a ses menstrues de rester dans la Mosquée sacrée de la Mecque ni dans une autre mosquée. Cependant elle peut passer dans une mosquée pour récupérer un bien ou un objet quelconque. Ceci est confirmé

par le Hadith du Prophète

quand il demanda à son épouse Aïcha d’aller lui

chercher un tapis de prière. Elle lui répondit qu’il se trouvait à l’intérieur de la Mosquée alors qu’elle avait ses menstrues. Il lui dit alors : « Tes menstrues ne sont pas dans tes mains ! ».

Par conséquent, si la femme qui a ses menstrues passe dans la Mosquée en étant sûre que ses saignements n’atteignent pas la mosquée, il n’y a aucun problème à ce qu’elle y entre. Mais il lui est interdit de s’asseoir et d’y rester. Ceci est par ailleurs confirmé par


le Prophète

quand il ordonna à toutes les femmes et jeunes filles, y compris

celles qui avaient leurs menstrues de sortir de leurs demeures pour assister à la prière de l’Aïd dans un grand lieu de prière en plein air. Il recommanda cependant aux femmes qui avaient leurs menstrues d'éviter le lieu de prière. Ceci prouve que la femme qui a ses menstrues n’a pas le droit de rester dans une mosquée pour écouter un Hadith ou un sermon.

Quelques règles sur la purification dans la prière

Question 35 : Les pertes qui s’écoulent de la femme, qu’elles soient blanches ou jaunes, sont-elles pures ou souillées ? De tels écoulements nécessitent-ils des ablutions ou pas, tout en sachant qu’ils sont continus ? Quel est l’avis juridique quand ces écoulements sont discontinus, d’autant que la majorité des femmes instruites considèrent cela comme une moiteur naturelle qui ne nécessite pas les ablutions ? Après avoir fait des recherches, il me semble que lorsque ces sécrétions ne proviennent pas de la vessie mais de l’utérus, elles sont pures. Mais elles annulent quand même les ablutions en dépit de leur pureté. En effet, ce qui annule les ablutions ne doit pas nécessairement être une impureté, comme c’est le cas par exemple des gaz évacués par l’anus qui n'ont pas un corps et qui entraînent tout de même l’annulation des ablutions.


Par conséquent, si la femme ressent ces sécrétions alors qu’elle a les petites ablutions elle les perd et doit les renouveler. Dans le cas où ces sécrétions seraient continues et permanentes, elles n’annulent pas les ablutions ; mais, la femme ne doit dans ce cas faire ses ablutions que lorsque le temps de la prière arrive, et à ce moment, elle peut faire les prières obligatoires et surérogatoires et peut aussi réciter le Coran ou faire tout ce qu'elle veut parmi les choses qui lui sont permises avec ces ablutions-là. Les savants ont dit la même chose concernant les gens atteints d’une incontinence urinaire. C'est donc là les dispositions légales relatives à ces sécrétions : Du point de vue de la pureté, elles sont pures, et du point de vue de l'annulation des ablutions, elles annulent les ablutions, sauf dans le cas où elles coulent en permanence ; si elles sont permanentes, elles n'annulent pas les ablutions, toutefois, la femme ne doit faire ses ablutions pour la prière qu'après l'arrivée de son heure et se protéger. Mais si ces sécrétions sont discontinues et qu’elles s’interrompent habituellement aux heures de prière, elle devra retarder la prière pour l'accomplir au moment de leur interruption en veillant à ce que le temps légal de la prière n’expire pas. Si elle craint l'expiration de son temps, elle doit alors faire ses ablutions, se protéger (de ces sécrétions) et accomplir sa prière. Que ces sécrétions soient abondantes ou infimes importe peu, dès lors qu’elles sont évacuées par les voies naturelles. Elles annulent les ablutions dans les deux cas de figure, contrairement à ce qui pourraient sortir du reste du corps, tel le sang (d’une blessure), et le vomi qui, eux, n’annulent pas les ablutions, qu’ils soient en


grande ou en petite quantité. Quant à l’opinion courante chez certaines femmes selon laquelle de telles sécrétions n’annulent pas les ablutions, elle ne repose à ma connaissance sur aucun fondement, à l’exception d’un avis d’Ibn Hazm

-qu'Allah lui fasse

miséricorde- qui affirme que cela n’annule pas les ablutions. Mais il n’apporte aucune preuve pour justifier cela. S'il y avait une preuve du Coran, de la Sunna ou des avis des Compagnons pour appuyer cette opinion, cela aurait été un argument (pour la considérer).

La femme doit donc craindre Allah

et bien veiller à sa purification, car la

prière n’est pas agréée sans purification, même si l’on prie une centaine de fois. Certains savants estiment même que la prière sans purification (ablutions) est une forme d’hérésie dans la mesure où c'est une manière de se moquer des versets du Coran.

Question 36 : Quand la femme qui a des sécrétions vaginales continues fait ses ablutions pour une prière obligatoire, peut-elle avec ces mêmes ablutions faire autant de prières surérogatoires qu'elle désire et réciter du Coran jusqu’à la prière obligatoire suivante ? Si la femme fait ses ablutions pour une prière obligatoire dès l’entrée en vigueur du temps de celle-ci, elle peut prier autant de prières obligatoires et surérogatoires


qu'elle désire ou réciter le Coran jusqu’à la prière obligatoire suivante.

Question 37 : Est-ce que cette femme-là peut faire la prière du Doha (après le lever du soleil) avec ses ablutions de la prière de l’aube ? Elle ne peut pas faire cela car la prière du Doha a un temps fixe. Il faut renouveler les ablutions pour cette prière à son heure. En effet, cette femme se trouve dans la même situation que la femme atteinte de métrorragie ; et le Prophète

ordonna à cette dernière de renouveler les ablutions à chaque prière : 1. Le temps de Dzhor : à partir du moment où le soleil commence à quitter son zénith jusqu’au temps de Asr. 2. Le temps de Asr : du début de Asr jusqu’au moment où le soleil commence à jaunir, et en cas de force majeure, jusqu’au coucher du soleil. 3. Le temps du Maghrib : du coucher du soleil jusqu’à la disparition du rougeoiement crépusculaire (c’est-à-dire la tombée de la nuit). 4. Le temps de Icha : à partir de la disparition du rougeoiement crépusculaire jusqu’à la fin de la première moitié de la nuit.

Question 38 :


Est-ce que cette femme-là peut faire des prières surérogatoires après la première moitié de la nuit avec les ablutions de la prière de Icha ? Non. Au delà de la première moitié de la nuit, elle doit renouveler ses ablutions. D’autres disent qu’elle n’est pas obligée de renouveler ses ablutions et cet avis est peu plausible.

Question 39 : Quelle est la limite du temps légal de la prière de Icha ? Et comment le savoir ? La fin du temps légal de Icha est le milieu de la nuit. On peut le déterminer en divisant en deux le temps compris entre le coucher du soleil et l'apparition de l’aube. Le temps légal de la prière Icha prend fin avec la fin de la première moitié de la nuit. La deuxième moitié n’est pas un temps de prière (obligatoire) mais un simple intervalle entre la prière de Icha et celle de l’aube.

Question 40 : Si une femme atteinte d’écoulements discontinus fait ses ablutions mais que ses écoulements reprennent juste après ses ablutions et avant qu’elle ne fasse sa prière, que doit-elle faire dans ce cas ? Si les écoulements sont discontinus elle doit attendre le moment de leur interruption. Mais s’ils sont très irréguliers, elle fait ses ablutions, une fois l’heure de prière venue, et elle fait normalement sa prière, sans être redevable de rien.


Question 41 : Que faut-il faire si le corps ou les habits sont atteints par ces écoulements ? Si ces écoulements sont purs, il ne faut rien faire. Mais s’ils sont souillés, c’est-à-dire s’ils proviennent de la vessie, il faut les laver.

Question 42 : Dans le cas des ablutions à la suite de tels écoulements, peut-on se contenter de laver uniquement les membres concernés par les ablutions (sans faire la toilette intime) ? Oui, on peut se contenter de cela tant que ces écoulements sont purs, c’est-à-dire qu’ils proviennent de l’utérus et non pas de la vessie.

Question 43 : Qu’est-ce qui explique qu’il n’y ait eu aucun Hadith du Prophète affirmant l’annulation des ablutions par un tel écoulement, alors que les femmes de l’époque posaient beaucoup de questions sur tout ce qui était lié à leurs pratiques religieuses ? Parce que ce n'est pas chez toutes les femmes que ce type d’écoulement existe.

Question 44 : Quand une femme n’accomplit jamais les ablutions, et ce par ignorance, quel est


l’avis juridique dans ce cas ?

Elle doit se repentir à Allah

et interroger les savants dans ce domaine.

Question 45 : Certains vous attribuent l’avis selon lequel ce type d’écoulement ne nécessite pas le renouvellement des ablutions. Celui qui m’attribue cet avis se trompe. Il semble que quand je dis que cet écoulement est pur, il comprend qu'il n’annule pas les ablutions.

Question 46 : Il arrive que des petites sécrétions troubles, apparaissent chez la femme, un jour avant ses règles ou plus d'un jour auparavant ou moins. Ces sécrétions prennent parfois la forme de légers filaments noirâtres ou brunâtres qui peuvent aussi apparaître parfois après les menstruations. Quel est l’avis juridique dans ces cas- là ? Si ces sécrétions sont des préliminaires aux menstrues elles sont alors considérées comme menstrues. On peut reconnaître cela par les douleurs spécifiques au cycle menstruel. Si ces sécrétions surviennent après les menstrues il faut attendre jusqu'à ce quelles disparaissent parce que ce genre de sécrétions qui surviennent dans le prolongement des règles font partie des règles. Aïcha -qu'Allah soit satisfait d'elle- disait dans pareils cas, aux femmes des Compagnons : « Ne vous


hâtez pas, attendez jusqu'à ce que vous voyiez le liquide blanc ». Et Allah

sait

mieux.

Les dispositions légales du pèlerinage et de la ‘Umra en période de menstrues.

Question 47 : Comment fait la femme qui à ses menstrues pour accomplir les deux Rak’a de la mise en état de sacralisation (Al-Ihram) ? Peut-elle réciter le Coran à voix basse ? Premièrement : Il faut savoir que la mise en état de sacralisation rituelle ne requiert pas de prières, car il n’y a aucune référence stipulant que le Prophète

a institué à sa communauté la prière de mise en état d’Ihram, ni par ses dires, ni par ses actes, ni par ses approbations. Deuxièmement : Cette femme qui, avant de se mettre en état de sacralisation, a eu ses menstrues, peut bien le faire tout en ayant ses menstrues car le Prophète

ordonna à Asma bint Oumeice, épouse de Abû Bakr, le jour où elle accoucha à Dzoul Houlaifa (qui est un Miqat, c’est-à-dire un endroit fixé pour se mettre en état d’Ihram), de se laver et de se protéger avec un habit ou un tissus, puis de se mettre en état d’Ihram. Il en est de même pour la femme qui à ses menstrues, elle doit rester en état de sacralisation jusqu'à ce qu’elle se purifie, ensuite elle fait les processions rituelles autour de la Kaâba (Tawaf) et le parcours entre les monts As-


Safa et Al-Marwa. Quant à la récitation du Coran, elle est permise. La femme qui à ses menstrues a en effet le droit de réciter le Coran en cas de besoin ou d’intérêt, mais si elle veut juste le réciter avec une intention d’adoration il vaut mieux qu’elle l’évite. Question 48 : En partant pour le pèlerinage une femme eut ses menstrues cinq jours après son départ. Quand elle arriva au Miqat (limite du territoire au delà duquel le pèlerin doit être en état de sacralisation) elle fit ses ablutions rituelles et se mit en état d’Ihram alors qu’elle n’était pas encore purifiée de ses menstrues. Quand elle arriva à la Mecque elle demeura à l’extérieur de la Mosquée sacrée et n’accomplit aucun rite de pèlerinage (Hadj) ou de la ‘Umra (le petit pèlerinage). Elle demeura également deux jours à Mina avant de recouvrer sa pureté. Elle se lava alors, et accomplit tous les rites de la ‘Umra tout en étant purifiée. Mais les saignements reprirent de nouveau pendant qu’elle accomplissait la circumambulation al-Ifada du pèlerinage. Cependant par pudeur et par gêne, elle poursuivit l’accomplissement des rites du pèlerinage, et ne prévint son tuteur qu’après être rentrée dans son pays. Quel est le jugement de l’Islam dans ce cas ? Si les saignements qu’elle a eus durant la circumambulation al-Ifada correspondent bien à ceux des menstrues qu’elle connaît habituellement par leurs natures et leurs douleurs, alors cette circumambulation n’est pas valide. Elle doit retourner à la Mecque pour la refaire ; elle devra pour cela se mettre en état de sacralité pour une ‘Umra et ce, depuis le Miqat et accomplir alors sa ‘Umra qui comprend une circumambulation (Tawaf), un parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa, et une coupe de cheveux. Ensuite elle accomplira la circumambulation


al-Ifada du pèlerinage. Par contre si les saignements ne correspondent pas au sang typique des menstrues, mais seraient dus uniquement à la pression des bousculades ou à un choc émotionnel, ces circuits sont considérés comme valides, d’après l'avis des savants qui n’exigent pas la purification pour ce rite. Si dans le premier cas elle ne peut pas retourner à la Mecque parce qu'elle habite dans un pays lointain, son pèlerinage est valide car elle ne peut pas faire mieux que ce qu'elle a fait.

Question 49 : Une femme arrive en état de sacralisation pour une ‘Umra, et dès qu’elle atteint la Mecque ses menstrues surviennent. Son Mahram (conjoint ou tuteur légal) est obligé de repartir immédiatement et elle ne connaît personne à la Mecque. Que doit-elle faire ? Elle doit repartir avec lui tout en restant en état de sacralisation. Ensuite elle revient une fois purifiée de ses menstrues, s’il s’agit d’une personne qui habite le Royaume d'Arabie Saoudite. Car le retour ne requiert pas d’efforts ni de formalités administratives contraignantes. Mais si c’est une étrangère qui ne peut revenir qu'avec beaucoup de peine, qu'elle se protège (du saignement) puis qu’elle fasse sa circumambulation et son parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa et termine sa ‘Umra durant ce voyage là. Son Tawaf à ce moment-là est un cas de force majeure, or le cas de force majeur autorise les interdits.


Question 50 : Quel est l’avis juridique dans le cas d’une femme dont les menstrues surviennent durant les jours de son pèlerinage ? Est-ce que ce dernier est valide ? On ne peut répondre à cette question tant que l’on ne sait pas exactement quand cette personne a eu ses menstrues, car certains rites du pèlerinage ne sont pas prohibés en état de menstruation et d’autres le sont. Elle ne peut en effet accomplir la circumambulation qu'en état de pureté. Quant au reste des actes du pèlerinage, ils peuvent être effectués, même en état de menstruation.

Question 51 : J’ai accompli le devoir du pèlerinage l’année dernière et j’ai effectué tous les rites du pèlerinage à l’exception la circumambulation al-Ifada et celle d’adieu (Tawaf AlWada’) que je n’ai pu faire pour une raison légale. Je suis revenue chez moi à Médine dans l’intention de retourner un jour pour faire ces deux rites. Comme j’ignorais les prescriptions religieuses à ce sujet, je me suis désacralisée (Tahalul) et j’ai fait tout ce qui m’était interdit en état de sacralisation (Ihram). Je me suis renseignée concernant mon retour afin de faire les rites non accomplis et l’on m’a dit qu’il n’est plus la peine que je refasse la circumambulation car elle n’est plus valide du moment que j’ai annulé mon pèlerinage et que je dois le refaire intégralement l’année suivante tout en immolant une vache ou une chamelle à titre de compensation. Est-ce que cela est correct ? Est-ce qu’il y a une autre solution ? Si oui laquelle ? Est-ce que mon pèlerinage est effectivement annulé ? Dois-je le refaire ?


Voici un autre cas qui illustre bien les drames que l’on peut vivre quand les gens s’enhardissent à délivrer des avis juridiques sans connaissance théologique nécessaire. Dans ce cas, vous devez retourner à la Mecque et effectuer la circumambulation al-Ifada seulement. Quant à la circumambulation d’adieu, vous en êtes dispensée dans la mesure où vous étiez en état de menstruation au moment où vous quittiez la Mecque. La religion dispense la femme qui à ses menstrues de la circumambulation d’adieu, conformément à ce Hadith d’Ibn Abbas

« Il

:

(le Prophète) a ordonné à ce que le dernier contact des gens

(pèlerins) soient avec la Maison sacrée (Kaâba) ; toutefois, il en a dispensé les femmes qui ont leurs menstrues. »

Dans une autre version rapportée par Abû Dawud

:

« … que leur dernier contact avec la Maison sacrée (Kaâba) soit la circumambulation. »

Et aussi parce que lorsque l’on informa le Prophète

que Safiyya avait déjà

effectué la circumambulation al-Ifada il a dit : « Qu’elle parte donc ! » Ceci montre bien que la femme qui a ses menstrues est dispensée de la circumambulation d’adieu (Tawaf al-Wada’), tandis qu'elle doit effectuer la circumambulation al-Ifada.


Etant donné que c'est par ignorance que vous avez commis tous les interdits du Ihram, cela ne porte pas préjudice à votre pèlerinage, car celui qui, par ignorance, commet des actes interdits par l’état de sacralisation (Ihram) n’est redevable de rien du tout conformément à cette parole d’Allah : { Seigneur ne nous châtie pas s’il nous arrive de commettre une erreur } [ Sourate 2 – Verset 286 ] Allah répondit alors dans un Hadith qodsi : « Je l’ai fait ». On peut lire également dans le Coran : { Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serrez blâmez) pour ce que vos cœurs font délibérément } Par conséquent tous les interdits divins imposés à l’individu en état de sacralisation, ne nécessitent rien s’ils sont transgressés par erreur, par oubli ou sous la contrainte. Mais dès que l’individu n’a plus d’excuse, il doit s’empresser de mettre fin à ces actes interdits. Question 52 : Si les lochies d’une femme débute le jour du At-Tarwiya (huitième jour du mois du pèlerinage) et qu’elle poursuive l’accomplissement des rites du pèlerinage, sauf la circumambulation et le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa. Ensuite elle constate qu’elle a en principe recouvré sa pureté après dix jours. Doit-elle se laver pour se purifier et accomplir le rite manquant à savoir la circumambulation du pèlerinage ? Elle ne doit pas se laver et faire la circumambulation tant qu’elle n’est pas sûre et certaine de sa pureté. Il apparaît d’après sa question où elle emploie le terme « en principe », qu’elle n’a pas constaté une pureté totale ; or elle doit constater une pureté totale du sang des lochies. Dès qu’elle est pure, elle fait ses ablutions rituelles et accomplit la circumambulation et le parcours entre les monts As-Safa


et Al-Marwa manquants. Il n’y a aucun problème si elle accomplit le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa avant la circumambulation car le

Prophète

fut interrogé durant son pèlerinage à propos de celui qui fait le

parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa avant la circumambulation, et il répondit : « Il n’y pas de reproche contre lui ».

Question 53 : Une femme s’est mise en état de sacralisation pour le pèlerinage depuis As-Sayl alors qu’elle avait ses menstrues. Quand elle est arrivée à la Mecque, elle est partie à Djedda pour ses affaires. Là, elle a recouvré sa pureté, a fait sa toilette rituelle et peigné ses cheveux, puis elle a terminé les rites du pèlerinage. Est-ce que son pèlerinage est valide ? Est-elle redevable de quelque chose ? Son pèlerinage est correct et valide et elle n’est redevable de rien du tout.

Question 54 : En partant pour la ‘Umra, je suis passée par le Miqat (endroit fixé pour se mettre en état d’Ihram) alors que j’avais mes menstrues. Donc je ne me suis pas mise en état de sacralisation, et je suis restée à la Mecque jusqu'à ce que j’aie recouvré ma pureté. Je me suis alors mise en état de sacralisation (Ihram) depuis la Mecque. Est-ce que cela est autorisé ? Dans le cas contraire que dois-je faire ? Cet acte n’est pas licite et n’est pas permis. La femme qui a l’intention de faire une


‘Umra ne doit pas aller au delà du Miqat sans se mettre en état de sacralisation. Même si elle a ses menstrues, elle doit se mettre en état de sacralisation et celle-ci

est effective et valide. La preuve de cela c’est la réponse que le Prophète

fit à

Asma bint Oumeice, femme d’Abû Bakr qui accoucha dans le convoi du Prophète pour le pèlerinage d’adieu alors qu’il avait campé à Dzoul Houlaifa (qui est le Miqat des pèlerins venant de Médine). Elle dépêcha quelqu’un auprès du Prophète

pour demander ce qu’elle devait faire. Il lui répondit : « Fais ta purification rituelle légale et protège-toi d’un tissu (serviette hygiénique) puis mets-toi en état de sacralisation. » Le sang des menstrues étant similaire au sang des lochies, je dis alors à cette femme qui arrive au Miqat ayant ses menstrues, qu’elle se purifie, et qu’elle se protège bien en appliquant des serviettes qui empêchent l’écoulement et qu’elle se mette en état de sacralisation que se soit pour le pèlerinage ou la ‘Umra. Mais si elle se met en état de sacralisation et qu’elle arrive à la Mecque, elle ne doit pas se rendre à la Maison sacrée (Kaâba) ni effectuer la circumambulation. Elle doit

attendre de retrouver sa pureté. C’est pour cela que le Prophète

dit à Aïcha -

qu’Allah soit satisfait d’elle-, lorsqu'elle eut ses menstrues durant la ‘Umra : « Fais donc tout ce que fait un pèlerin à l’exception de la circumambulation jusqu'à ce que tu recouvres ta pureté ». [Rapporté par Al Boukhari et Mouslim.] Dans Sahih Al Boukhari également, Aïcha [qu'Allah soit satisfait d'elle] mentionne qu’après sa purification, elle fit la circumambulation et le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa.


D’où une preuve supplémentaire que si une femme entre en état de sacralisation pour un pèlerinage (Hadj) ou une ‘Umra alors qu'elle a ses menstrues, ou si cellesci surviennent avant qu’elle n’ait eu le temps de faire la circumambulation, elle ne doit pas l’accomplir. Elle ne doit pas non plus faire le parcours entre les monts AsSafa et Al-Marwa jusqu'à ce qu’elle recouvre sa pureté et se purifie. Cependant si elle effectue la circumambulation tout en étant purifiée mais qu'à la fin de cette dernière ses menstrues surviennent, elle poursuit ses rites et fait le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa même en étant en état de menstrues. Elle se coupe les cheveux et termine ainsi sa ‘Umra. Car la purification n’est pas une condition nécessaire pour accomplir le parcours entre les monts AsSafa et Al-Marwa. Question 55 : Je suis venu de Yanba en compagnie de ma femme. A notre arrivée à Djedda elle eut ses menstrues. J’ai alors continué à faire la ‘Umra seul, sans ma femme. Quel est l’avis juridique pour le cas de ma femme ? Ta femme doit rester et attendre la cessation de ses menstrues, puis accomplir sa

‘Umra, car le Prophète

dit lorsque Safiyya eut ses menstrues au cours du

pèlerinage : « Celle-là va-t-elle nous bloquer ? ». On lui répondit qu’elle avait déjà fait la circumambulation (Tawaf Al-Ifada), il dit alors : « Qu’elle parte donc (avec nous) ! ».

Le fait que le Prophète

ait dit : « Celle-là va-t-elle nous bloquer ? », prouve

que la femme ayant eu ses menstrues avant la circumambulation Al-Ifada, doit


attendre le moment où elle va recouvrer sa pureté pour accomplir cette dernière. La circumambulation de la ‘Umra est pareille à celle de Al-Ifada, car c’est un pilier de la ‘Umra. Si donc la femme a ses menstrues pendant sa ‘Umra et avant la circumambulation, elle doit attendre sa purification et ensuite effectuer cette circumambulation.

Question 56 : Est-ce que le lieu du parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa fait partie de la Mosquée sacrée ? La femme qui a ses menstrues peut-elle s’en approcher ? Celui qui entre dans la Mosquée sacrée par le lieu du parcours entre les monts As-Safa et AlMarwa, doit-il faire deux Rak’a « prière de salutation de la mosquée »? Le lieu du parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa semble ne pas faire partie de la Mosquée sacrée. C’est pour cela d’ailleurs qu’un petit mur de séparation à été érigé entre les deux, ce qui est à l’avantage des gens. En effet, si le lieu du parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa, était inclus dans la Mosquée et en faisait partie, les femmes qui ont leurs menstrues après la circumambulation et avant le parcours ne pourraient accomplir ce dernier. Mon avis est que la femme ayant eu ses menstrues après la circumambulation et avant le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa accomplit quand même ce dernier car son site n'est pas considéré comme faisant partie de la Mosquée sacrée. Quant aux deux Rak’a de salutation de la mosquée, on peut préconiser à celui qui fait le parcours après la circumambulation et revient vers la Mosquée sacrée de les


accomplir. Mais s’il ne les fait pas, il n’aura commis aucun péché. Cependant il est préférable qu’il profite de l’occasion et fasse ces deux Rak’a, notamment en considération du mérite exceptionnel de la prière dans un tel endroit.

Question 57 : Une femme dit : « En faisant le pèlerinage j’ai eu mes menstrues. Mais par pudeur je n’ai osé le dire à personne. Je suis alors entrée à la Mosquée sacrée, j’y ai prié, j’ai accompli la circumambulation et le parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa. Que dois-je faire tout en sachant que mes menstrues sont survenues après les lochies ? Il n’est pas licite à une femme qui à ses menstrues ou ses lochies de faire la prière, que ce soit dans la mosquée Sainte à la Mecque, dans son pays, ou dans n’importe

quel endroit. En effet, le Prophète

dit à ce sujet : « N'est-ce pas que la femme

qui à ses menstrues n’accomplit ni jeûne, ni prières ? ». Et les musulmans sont unanimes pour dire qu'il n'est pas permis à la femme qui a ses menstrues de prier ou de jeûner.

Cette femme doit se repentir à Allah

et implorer Son pardon pour ce qu’elle

vient de faire. Sa circumambulation durant ses menstrues n’est pas valide, mais son parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa (Sa’y) reste valide, car l'avis le plus plausible autorise en effet l’anticipation du parcours entre les monts As-Safa et Al-Marwa par rapport à la circumambulation durant le pèlerinage. Par


conséquent elle doit refaire la circumambulation, car la circumambulation AlIfada est l’un des piliers du pèlerinage, et ce n'est qu'après l'avoir accomplie qu'on peut procéder à la deuxième désacralisation. En conséquence, cette femme-là, ne peut avoir de rapports sexuels avec son époux (si elle est mariée) jusqu'à ce qu’elle effectue la circumambulation. Et elle ne peut contracter d’acte de mariage (si elle n’est pas mariée) jusqu'à ce qu’elle fasse la circumambulation. Et Allah

sait mieux.

Question 58 : Si la femme a ses menstrues le jour de « Arafat » que doit-elle faire ? Si la femme a ses menstrues le jour de « Arafat », elle poursuit son pèlerinage et fait tout ce que les (autres) pèlerins font, hormis la circumambulation autour de la Kaâba qu’elle doit retarder jusqu'à sa purification.

Question 59 : Une femme a eu ses menstrues après avoir effectué le jet des cailloux au niveau de Jamarat Al-Aqaba et avant la circumambulation Al-Ifada. Elle et son mari se trouvent dans un convoi auquel ils sont liés. Que doit-elle faire sachant qu’elle ne pourra pas retourner aux lieux Saints après ce voyage ? Si elle ne peut pas revenir dans les lieux Saints après sa purification, qu'elle se protège et effectue la circumambulation Al-Ifada, car c’est un cas de force majeure et elle n’a aucun péché. Ensuite elle effectue le reste des rites du


pèlerinage.

Question 60 : Si la femme qui vient d’accoucher recouvre sa pureté avant la période de 40 jours, son pèlerinage sera-t-il valide ? Et si elle ne recouvre pas sa pureté que doit-elle faire tout en sachant qu’elle a l’intention d’effectuer le pèlerinage ? Si la femme qui vient d’accoucher recouvre sa pureté avant la période de 40 jours, elle fait sa toilette rituelle légale, fait ses prières ainsi que tous les actes que les femmes pures peuvent effectuer, y compris la circumambulation, car la durée des lochies n’a pas de limite minimale. Si elle n’en constate pas la pureté, son pèlerinage reste valide, mais elle ne doit faire la circumambulation autour de la Kaâba qu'après avoir recouvré sa pureté

car le Prophète

a interdit à la femme qui a ses menstrues et à celle qui a ses

lochies de faire la circumambulation dans ces états-là. Source :sajidine


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.