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Février 2012 | économie & finance
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3 édito
Par mégarde… Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne
La volonté du gouvernement était louable : renforcer la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Seulement, au lieu d’être renforcé, le texte de loi a été… allégé, sans que personne ne semble s’en rendre compte. Ce fut finalement un juge qui souleva le lièvre mi-janvier, relayé par Le Quotidien qui s’interrogea, savoureusement et perfidement, sur les intentions réelles du gouvernement en la matière… Pris de court, le ministre de la Justice s’est fendu d’un interminable communiqué de presse, vantant les bienfaits du texte de loi – voté le 28 juin 2011 ! –, avant de pondre ces incroyables lignes : « Quant aux dispositions que la peine de prison sera de cinq à dix ans si l’enfant est mineur de 11 ans, le ministre de la Justice constate qu’elles ont effectivement disparu par mégarde du Code pénal, et ce malgré les nombreuses consultations et discussions, tant lors de la phase préparatoire au projet de loi que lors de la phase législative. » On croit rêver. Voilà des dispositions d’un texte de loi qui disparaissent, « par mégarde ». Et personne, « malgré les nombreuses consultations et discussions », ne le remarque ensuite. Ni les fonctionnaires chargés de préparer et coordonner les textes, ni les institutions et organes qui ont avisé le projet, ni surtout les députés qui ont finalement voté un texte de loi qui se trouve exactement à l’opposé de leur volonté affichée. Le ministre a beau déclarer qu’il entend – nul n’en doute – « redresser cette erreur », le texte de loi est bel et bien en vigueur depuis des mois. Et est de facto d’application pour des faits qui se seraient produits depuis lors... L’histoire revêt un côté surréaliste. Dans le cas présent, il s’agit d’une reconsidération d’un crime en délit. Mais il faut s’imaginer les conséquences d’autres omissions pouvant survenir en plein processus législatif. Imaginez, par exemple, une manipulation erronée de l’indexation automatique des salaires, dédouanant des députés qui auraient « par mégarde » voté une loi qu’ils croyaient autrement formulée. Ou encore le vote d’un nouveau statut des fonctionnaires, amputé « par mégarde » des passages les plus contestés par les syndicats ? Imaginez un texte, adopté « par mégarde », prolongeant le système scolaire actuel, alors que la ministre souhaite des réformes profondes. Ces cas de figure semblent improbables tant les enjeux sont importants et les parties prenantes très regardantes sur chaque virgule. Mais si la mégarde s’en mêlait ? Qu’une loi soit votée dans une mouture contraire à l’exposé des motifs est, a priori, chose improbable aussi. Pourtant, c’est arrivé. Et que cette loi reste ensuite d’application depuis presqu’une année, cela devient hallucinant. Et scandaleux. Le travail et le contrôle législatifs, fournis au Grand-Duché, ne sont-ils pas censés inspirer confiance ?
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SUR LE FIL
Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg entre le 08.12.2011 et le 18.01.2012.
24 Politique
Fin de récréation Enseignement, sécurité sociale, pensions, fonction publique… Après l’accalmie des fêtes, les signes de grogne se multiplient et la cohésion sociale a tendance à s'effriter. Le printemps risque d'être chaud.
Perspectives
Il suffira d’un cygne… 2012, l’année de tous les dangers ? Pour nous, des chroniqueurs financiers imaginent un « black swan » (« cygne noir »). Il ne s’agissait pas de livrer un pronostic consensuel, mais de développer un scénario alternatif et inattendu, qui pourrait tout de même se réaliser. Décapant !
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56 CDCL
Reprise en mains En même temps qu’elle a changé de nom et d’identité visuelle, l’ancienne CDC privilégie une nouvelle approche métier. Elle nourrit de nouvelles ambitions sur un marché de la construction de plus en plus concurrentiel et très sensible aux aléas de la crise économique.
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Le cheval de Troie danse la samba Bradesco pose un hub chez Clearstream, qui s’ouvre à de nouveaux marchés. Le partenariat win-win du back-office passe par Luxembourg. Et le boum économique brésilien donne des idées.
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Grand Prix paperJam – RH 2012
Le savoir-faire est communicatif Les candidatures pour la deuxième édition du Grand Prix paperJam – RH sont lancées. Le processus, assorti de nouveautés, s’achèvera le 27 juin. Les gagnants de 2010 ont bien prolongé l’expérience.
Indexation
Finance et IT
Automobile
À la vitesse de croisière
Mettre le doigt dans l’engrenage L’indexation et ses mécanismes plus ou moins automatiques sont les stars de débats animés. Encore faut-il parler de la même chose. Et évaluer tous les scénarios, entre modulations et modifications. Une des pistes est d’appliquer un « index santé », qui retire des biens du panier de référence. Les prix des carburants sont aussi en ballottage.
Le marché automobile connaît une dynamique positive, qui ne devrait pas être freinée en 2012. L’Autofestival en est le meilleur indicateur. paperjam | Février 2012 | économie & finance
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Cocktail - Party · Wednesday, February 1st · Marx Bar
marks it’s first anniversary. Be among the first to get a copy of Delano’s first edition of 2012 and celebrate with us at a soirée hosted by paperJam Business Club. There will be a happy hour open bar and free pizza courtesy of Mama Loves You. Time: 18:00-23:30 · Dress Code: Cool Britannia · RSVP at www.club.paperjam.lu Drop off your business card to enter a draw to win 1 of 3 return flights to London City. www.delano.lu
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100 Coverstory
Femme à la croisée des chemins
Médiateur
Une Err nouvelle Après le premier mandat de huit ans de Marc Fischbach, Lydie Err devient « médiateure ». Pas question pour elle de remettre en question les acquis. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir imprimer son propre style.
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Internet
.à la ligne La mise en vente des noms de domaine génériques de premier niveau est une petite révolution de l’e-économie. Les entreprises luxembourgeoises sont à l’affût, prêtes à profiter des dispositions fiscales et des infrastructures.
18 TVA à 3 %
Le taux se resserre sur l’e-book 26 Avocats
La guerre de Bonn n’aura pas lieu 30 Innovation
La société Medentic a les crocs L’architecte Françoise Folmer est la lauréate du « BIL Woman Business Manager of the Year Award ». Femme leader, elle s’est fortement impliquée, tout au long de sa carrière, pour aider des femmes à mettre le pied à l’étrier et acquérir la confiance en elles nécessaire au « grand saut ». Les finalistes du prix livrent aussi leur vision de l’entrepreneuriat au féminin. Quant au « serial entrepreneur » Xavier Buck, il évoque son rôle de mentor d’une jeune créatrice d’entreprise.
66 Étude Digital Life-TNS-Ilres
Multiplication des écrans mobiles
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Hyundai va de l’avant.
Conditions Autofestival. Hyundai ne tient pas en place. Nous débordons en effet d’idées et nous nous posons quelques questions. Pourquoi l’innovation et le luxe seraient-ils réservés à quelques happy few ? Et pourquoi la proverbiale sécurité asiatique ne pourrait-elle pas s’associer au design européen le plus récent ? Ce ne sont là que quelques questions. Mais de bonnes questions. C’est tout du moins ce qui ressort du succès de la ix35. Alors que la i40 recueille tous les suffrages, tant de la part des amateurs de voitures que des journalistes spécialisés. Et avec la nouvelle i30, nous continuons sur notre lancée. Découvrez-la ainsi que toutes les nouvelles Hyundai à l’Autofestival du 28 janvier au 6 février 2012.
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CO2 (g/km): 97 - 200
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SOMMAIRE 84
Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 9 décembre 2011 au 18 janvier 2012
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Un caviste victime d’une folle arnaque au Luxembourg Article lu 2.897 fois
SÉRIE DIVERSIFICATION (21)
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Arcelormittal.com piraté
Cash pooling : la cerise sur le gâteau Travailler sur le cash pooling peut s’avérer un élément déterminant à la marge dans la stratégie de headquartering. Mais le promouvoir n’est pas chose aisée.
Article lu 1.612 fois
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Le CFO de Cargolux placé par Qatar Airways Article lu 1.511 fois
4
La guerre de Bonn n’aura pas lieu Article lu 1.445 fois
5
Ogier ouvre un bureau au Luxembourg Article lu 1.353 fois
SÉRIE START-UP (15) Jimmy’s : sex on the drink Pour lancer leur société spécialisée dans les cocktails « prêts à boire » sans alcool, deux jeunes Luxembourgeois misent sur une campagne de communication tous azimuts jouant de ressorts bien connus. De son succès dépendra celui de la start-up.
+ ECONOMIST CLUB
PAPERJAM MANAGEMENT
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management Février 2012 www.paperjam.lu
michèle Detaille management - leaDership - entrepreneurship
fréDéric favart business aDministration - finance - legal
Dimitri Davreux human resources
laurent seve communication - marketing
Jean-pierre Jeusette ict & innovation
Jean-Claude Weidert
Dans le cahier « Management » de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines du management, du business administration, des ressources humaines, de l'IT et du marketing-communication. En dossier central : Banque privée
dossier banque privée
workshop
L’immobilier est-il cher au Luxembourg ? Dossier : banque privée
L’Economist Club se veut espace de débats. Un de ses membres éminents prête sa plume à l’analyse d’une thématique ciblée.
case study datacenters christophe lo giuDice keynote speaker
françois thiry corporate social responsibility
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actualité Indexation
Mettre le doigt dans l’engrenage L’indexation et ses mécanismes plus ou moins automatiques sont les stars de débats animés. Encore faut-il parler de la même chose. Et évaluer tous les scénarios, entre modulations et modifications. Alain Ducat
L’année politique et sociale 2012 a commencé comme 2011 avait fini, dans une ambiance à la fois morose et volontariste. Le Grand-Duché de Luxembourg fait encore partie du petit train des pays cotés triple A, mais rien n’est acquis ad vitam æternam. La devise du pays, Mir wëlle bleiwe wat mir sinn (Nous voulons rester ce que nous sommes), résonne avec une acuité nouvelle. Car, pour garder son statut, le Luxembourg doit s’adapter. C’est tout le sel du débat sur la compétitivité du pays : des changements semblent s’imposer, mais le changement fait toujours l’objet de résistances, surtout quand on ne s’entend pas sur les choses à changer… L’indexation est, à cet égard, le sujet le plus délicat. Rimant avec crispation, elle a focalisé les commentaires, a fait à elle seule capoter la Tripartite et n’a sans doute pas fini de conditionner les rebonds de la vie politique luxembourgeoise. L’adaptation automatique des revenus à la hausse du coût de la vie est ancrée dans le paysage – elle a pratiquement 100 ans ! Elle est aussi ancrée que le modèle de décision tripartite, unique au Grand-Duché, auquel elle fait battre de l’aile. Mais ce système d’indexation automatique peut paraître exotique, aux yeux d’observateurs européens et mondiaux : seuls deux pays le pratiquent, la Belgique et le Luxembourg. L’indexation automatique est d’ailleurs assez controversée en Europe. Prédécesseur de Mario
Draghi à la tête de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet avait en son temps déjà émis de sérieuses réserves à l’égard d’une pratique qui, selon lui et bon nombre d’analystes macroéconomiques, risque d’alimenter l’inflation et de menacer l’emploi à terme. À cela, d’autres répondent par une vision qui se focalise moins sur les dangers de l’inflation que sur les risques de baisse d’activité. L’actuel président italien de la BCE est manifestement davantage porté sur le levier de la croissance, à ne pas sacrifier sur l’autel de la lutte contre l’inflation.
Le choix discrétionnaire des paramètres Cela peut sembler éloigné des préoccupations luxembourgeoises. Et pourtant : à l’échelle globale, sur le palier européen ou à hauteur de marche luxembourgeoise, tout est question de points de vue, de politique (plus ou moins sociale ou néolibérale), d’influences contraires et de choix à poser, pour actionner les leviers idoines. Ainsi, dans le débat sur la compétitivité, le choix des indicateurs de référence est un premier enseignement. Au Luxembourg, l’Observatoire de la Compétitivité s’appuie sur un tableau communément admis, qui s’articule en 10 grandes séries d’indicateurs : les performances macroéconomiques, l’emploi, la productivité et le coût du travail,
le fonctionnement des marchés, le cadre institutionnel et réglementaire, l’entrepreneuriat, l’éducation et la formation, l’économie de la connaissance, la cohésion sociale et, enfin, l’environnement. « En parlant de compétitivité, il faut dire que tout le monde ne parle pas de la même chose, écrivait le (désormais ex-) ministre de l’Économie Jeannot Krecké dans le préambule du Bilan Compétitivité 2011 du Luxembourg (octobre 2011). Le concept de compétitivité au sens large utilise des éléments de soutenabilité structurelle à long terme prenant en compte un large éventail d’indicateurs économiques, sociaux et écologiques. Dans les discussions qui nous préoccupent actuellement, le gouvernement, tout comme certains partenaires sociaux, se réfère le plus souvent à ce concept. En revanche, les entreprises s’intéressent fort légitimement à la compétitivité-coûts à court terme. » La productivité et le coût du travail sont, donc, au cœur de la question de l’indexation, puisque des salaires indexés gonflent la colonne « coûts » des entreprises. Si la compétitivité – au sens large – du pays, ne s’est pas vraiment dégradée, l’économie luxembourgeoise clignote sur des feux que soulignent les entrepreneurs et sur lesquels appuie aussi le ministère de l’Économie : l’augmentation plus rapide du coût de production par rapport à la productivité. « Les classements établis par certaines grandes institutions internationales mesurant la compétitivité, même s’ils peuvent prêter le flanc à la critique puisqu’ils
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actualité
Une des pistes évoquées est de retirer le coût des carburants du panier de référence.
dépendent d’un choix discrétionnaire des paramètres pris en compte, doivent également être suivis de près car les décideurs économiques les scrutent attentivement, concluait Jeannot Krecké. Et pour un pays, toute détérioration de tels indicateurs nuit à son attractivité en tant que terre d’accueil des investisseurs. » À chaque étape de l’analyse, le choix des critères utilisés pour établir des indicateurs et les mettre en perspective s’avère à la fois subjectif et déterminant. Il faut encore, ensuite, équilibrer les plateaux de la balance. Par exemple, au critère « coût de production » ne répond pas nécessairement « productivité ». Et à la compétitivité des entreprises, les défenseurs des salariés répondent volontiers par le maintien du pouvoir d’achat. Car le salarié est aussi consommateur. Au Luxembourg ou dans son pays de résidence, ce qui n’émeut pas les responsables politiques de la même façon… « Le pouvoir d’achat, c’est la notion centrale, clame Jean-Claude Reding, à la fois por-
teur de la casquette rouge de leader du syndicat OGBL et président de la Chambre des Salariés. Le franchissement d’une tranche indique qu’il y a un retard à rattraper entre le coût de la vie tel qu’il est mesuré et le niveau des revenus. On est dans le registre de la compensation par rapport à un fait établi. » Tout est donc dans l’établissement du fait…
Les scénarios les plus divers Au Luxembourg, l’établissement d’indices des prix à la consommation a débuté au début des années 20, au siècle dernier. L’indice national actuel (IPCN), entré en vigueur en janvier 1997, se conforme à la réglementation communautaire concernant l’indice des prix à la consommation harmonisé sur le plan européen (IPCH). Il se distingue de ce dernier par le seul fait qu’il est pondéré, en excluant les dépenses de consommation des non-résidents sur le territoire luxembour-
geois, alors que depuis l’année 2000, l’IPCH les inclut. L’indice est établi mensuellement. Il se présente sous forme d’indice-chaîne, dont la pondération est ajustée tous les ans afin de tenir compte des modifications dans les habitudes de consommation des ménages. L’indice est établi sur base d’un panier reprenant les principaux biens et services. Schématiquement, si les prix montent, l’indice grimpe. Et si l’indice dépasse les 2,5 % d’augmentation, les salaires sont automatiquement majorés d’autant. C’est simple. Et pervers à la fois. Chaque donnée peut jouer sur le taux d’inflation, sur la valeur absolue des échanges commerciaux, sur les tranches d’imposition des salariés, sur les recettes fiscales de l’État... Et c’est plus ou moins marqué selon le panier considéré. En fait, les scénarios peuvent être extrêmement variés. Il existe d’ailleurs, dans les tiroirs du Statec, des simulations détaillées et chiffrées. L’institut statistique a identifié huit différents types } 12
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La Chambre des Salariés est à la pointe du combat pour le maintien du système actuel. Tous les secteurs sont évidemment concernés.
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{ de modulation, allant du changement de la com-
position du panier de référence servant à déterminer l’IPCN jusqu’au plafonnement du système d’indexation globale par l’introduction d’une tranche indiciaire maximale, en passant par la neutralisation de certaines hausses de prix ou taxes, l’introduction d’un décalage temporel entre l’échéance d’une tranche indiciaire et son application aux salaires, l’introduction d’un délai minimum entre deux tranches, l’introduction d’un seuil d’exclusion des produits pétroliers, ou une suspension temporaire du mécanisme. L’un dans l’autre, le Statec disposait, dès 2010, d’un total de 152 scénarios de modulations… Cela étant, les statisticiens officiels en étaient arrivés à la conclusion que les différences entre les variantes de modulation du système d’indexation sont assez faibles… Néanmoins, le gouvernement luxembourgeois s’intéresse, entre autres hypothèses, à la logique de « l’indice santé » : cet autre agrégat est obtenu par la soustraction, du panier de référence, des boissons alcoolisées, du tabac et des carburants. En Belgique, depuis janvier 1994, l’indice santé est déduit de l’indice des prix à la consommation. Mais les carburants, par exemple, peuvent aussi être scindés, entre combustibles domestiques et énergie automobile.
Positions, oppositions Alors ? Il reste les convictions des différents camps. En ce début d’année 2012, avant le vote de la proposition gouvernementale soumise aux députés, toutes les parties se sont exprimées. Les syndicats ont parfois des termes forts, voire des approches catastrophistes, en imaginant de lourdes pertes sur
les salaires, que les simulations ne prédisent pas à ce point. Globalement, les positions ne se sont pas vraiment rapprochées, même si, ici ou là – dans le discours de l’UEL par exemple –, on a pu ressentir quelques accents moins aigus, moins focalisés sur la seule question de l’indexation en l’occurrence. Il va falloir passer aux décisions. Le gouvernement en a déjà pris, avec prudence. Ce n’est pas fini : il va falloir avancer, déterminer une ligne et s’y tenir. La ligne devra tenir compte de tous les paramètres. L’économie globale a ses règles, selon lesquelles jouent des multinationales, comme ArcelorMittal : la compétitivité et la concurrence ne se mesurent pas seulement d’un pays à l’autre, mais d’un site à l’autre. Entre secteurs, les visées peuvent être très différentes aussi. Les PME – la majorité du tissu économique grand-ducal – ont des perceptions encore différentes, souvent plus immédiates en termes de besoins de trésorerie, de lutte contre la crise, d’embauche ou de développement. Les salariés sont tous concernés, mais pas tous à la même échelle. En outre, comme il y a les résidents et les non-résidents, il y a les électeurs et ceux qui ne votent pas au Luxembourg, ce qui n’est pas anodin dans un débat éminemment politique. Les décideurs doivent aussi tenir compte de bien d’autres paramètres, chiffrés et potentiellement indexables, comme le salaire minimum, les allocations sociales, les pensions… Bref, toutes les positions sont respectables et l’équation est difficile. Tous les chiffres ont leur poids et chaque virgule compte. Même si l’index n’est pas, pour toutes les phalanges actives dans le microcosme luxembourgeois, l’élément majeur du débat, mettre le doigt dans l’engrenage peut faire mal.
Économies
Vers 2014 et au-delà… Le projet de loi 6378, concocté par le gouvernement Juncker-Asselborn à la mi-décembre 2011, entend proposer « un élément qui contribuera à donner un certain répit aux entreprises et accessoirement aux finances publiques et qui permettra aussi de mettre en place, jusqu’en 2014, une protection contre les chocs salariaux inflationnistes ». La modulation introduite reporte la tranche indiciaire initialement prévue en mars 2012 à octobre 2012. Puis prévoit au maximum une indexation par an, en octobre, puis en 2013 et 2014, avant un éventuel retour au système automatique. Autant dire que les réformes futures seront à prendre par le prochain gouvernement. En attendant les effets macroéconomiques indirects, les inflexions de fin 2011 auront produit des effets comptables. Selon une fiche financière jointe au document parlementaire, « la réduction du coût salarial réalisée par la modulation du système d’indexation des salaires, traitements, pensions et rentes à l’indice du coût de la vie se chiffre, avec un retard supposé de sept mois par rapport à la situation non modulée en 2012 ainsi que la modulation à intervenir au cours des années 2013 et 2014, à 443 millions d’euros dans le chef de l’ensemble des employeurs ». Dont 79 millions seraient « épargnés » par le secteur public. A. D.
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Journées de l’Économie 2012
Au chevet de l’industrie La situation de la politique industrielle au Luxembourg et dans la Grande Région servira de fil rouge aux désormais traditionnelles deux demi-journées de conférences et de tables rondes organisées début février.
Photo : Luc Deflorenne (archives)
Tout comme l’année dernière, la salle de conférence de la Chambre de Commerce affichera encore complet, début février, à l’heure de se pencher sur les stratégies industrielles à mener dans le contexte économique actuel.
Jean-Michel Gaudron
Le mercredi 8 (après-midi) et le jeudi 9 février (matin), la Chambre de Commerce accueillera l’édition 2012 des Journées de l’Économie, événement désormais incontournable, organisé par l’Observatoire de la Compétitivité, la Chambre de Commerce et la Fedil et mis en musique par PwC Luxembourg. Forts de l’expérience d’une édition 2011 placée sous le thème de la compétitivité et de la croissance économique, et qui avait été critiquée pour la mollesse et le peu de valeur ajoutée des débats, les organisateurs entendent bien redresser la barre cette année, autour du thème porteur des stratégies industrielles dans le contexte économique actuel que l’on connaît. Ce sera l’occasion, notamment, de présenter le groupe de réflexion initié par la Fedil sur les questions de réindustrialisation, au cours d’une table ronde modérée par l’ancien ministre de l’Économie et des Transports, Henri Grethen. L’occasion aussi, pour Étienne Schneider, de prononcer son premier discours officiel depuis sa
prise de fonction, une semaine plus tôt, au poste de ministre de l’Économie et du Commerce extérieur. « L’exportation et l’innovation seront au cœur des débats, prévient Luc Henzig, associé chez PwC Luxembourg, qui présidera ces deux demi-journées aux côtés de Serge Allegrezza, directeur du Statec et de l’Observatoire de la Compétitivité. C’est bien beau de dire qu’il faut de l’innovation, mais pour l’instant, on a surtout l’impression que cela représente davantage un centre de coûts que de profits pour les entreprises. La question se pose de savoir si les efforts placés dans l’innovation verront des effets positifs à moyen terme. »
Pour de nouveaux modèles L’exportation, elle, s’impose comme une évidence, compte tenu de l’absence de véritable marché domestique au Luxembourg. Or, la situation économique est, dans les pays voisins, assez précaire également. « Plus de 40 % des exportations de produits et de services sont localisés dans la Grande Région et les pays limitrophes, en particulier en
Allemagne, et 80 % dans la zone euro, rappelle Serge Allegrezza. Avec les économistes qui seront présents lors de ces journées (en particulier JeanPaul Nicolaï, du Centre d’analyse stratégique et Jean Pisani-Ferry, directeur de l’Institut Bruegel, ndlr.), nous souhaitons aller plus loin dans la réflexion et les inciter à nous faire part de nouveaux modèles de fonctionnement de mise en œuvre de politiques industrielles… Pour l’heure, beaucoup d’industries choisissent de produire en Chine. Mais peutêtre est-il possible de produire davantage à proximité. Ce mouvement pourrait, par exemple, aider à réindustrialiser le Luxembourg. » En évoquant la désindustrialisation, le directeur de l’Observatoire de la Compétitivité entend l’affaiblissement de la part de la valeur ajoutée créée par les entreprises manufacturières au regard de la production de services. Et c’est encore plus flagrant en ces temps de quasi-récession, marqués par un effondrement de la production industrielle. Or, l’un des dommages collatéraux de cette situation est la mise en danger immédiate, à l’échelle nationale, des efforts de recherche, sachant que ceux-ci sont essentiellement concentrés sur un petit nombre d’entreprises. « Une politique industrielle bien menée doit faire en sorte que ces inves tissements immatériels ne souffrent pas trop, note M. Allegrezza. L’État doit faire des efforts pour stimuler, faciliter et favoriser la R&D dans les entreprises. La part qu’il consacre à la recherche est de 0,3 % du PIB, alors que celle des entreprises est entre cinq et six fois supérieure, mais avec 80 % de ce total produit par 10 % des entreprises. Cela montre toute la fragilité du système d’innovation et la faiblesse du système public de recherche. Il est temps de remobiliser ces politiques qui sont un peu complaisantes et nombrilistes. »
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Médiateur
Une Err nouvelle Une page se tourne, avec la prise de fonction du nouveau médiateur, qui prend le relais après le premier mandat de huit ans de Marc Fischbach. Pas question pour Lydie Err de remettre en question les acquis. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir imprimer son propre style à la médiation institutionnelle.
Laurent Moyse (texte), Luc Deflorenne (photo)
À la suite de l’entrée en vigueur, en août 2003, de la loi instituant un médiateur au Luxembourg, la désignation du premier titulaire causa d’im portants remous politiques. La nomination, en décembre 2003, de Marc Fischbach, ancien minis tre chrétien-social et juge à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, fut critiquée avec virulence par une partie de la classe poli tique. Le tintamarre ne surprit guère l’intéressé, rompu aux épanchements du microcosme. Il s’étonna toutefois du contenu : « À ce moment-là, explique M. Fischbach, j’avais déjà quitté la politique nationale depuis cinq ans et j’étais à Strasbourg. Aussi n’ai-je pas compris en quoi mon indépendance n’était pas une garantie puisque j’avais déclaré que je me retirais complètement de la politique nationale. » Il n’aurait pas été surpris d’un tintamarre simi laire après la désignation, fin décembre, de Lydie Err, directement promue au poste de médiateur depuis ses fonctions de députée et de membre actif du parti socialiste. « Or, constate-t-il, on voit que le vent a tourné, car on a compris qu’à un tel poste, il est nécessaire de faire appel à une personne connaissant bien les rouages du pays. C’était mon cas puisque j’ai été pendant presque 10 ans ministre de la Fonction publique, et qu’il est important qu’un médiateur dispose d’une notoriété à l’extérieur, d’une crédibilité auprès des instances publiques. »
« Un bilan excellent » Premier médiateur de l’histoire du Luxembourg, Marc Fischbach a, évidemment, essuyé quelques plâtres. « C’était un défi ! J’avais des idées précises pour créer une telle institution ex nihilo et la faire vivre avec du contenu. J’avais déjà éprouvé ce défi en ma qualité de juge de la Cour européenne des droits de l’homme, car j’étais occupé tous les jours avec les intérêts du citoyen de façon à les jauger avec les limites qu’exigent l’ordre public et l’intérêt général. » De son côté, Lydie Err, déjà candidate en 2003, se souvient de sa déception d’alors, déplorant que l’argument décisif n’ait pas été le profil du candi dat et sa capacité à bien faire le travail. Son master
européen en médiation, obtenu en 2001, lui confé rait, en la circonstance, un atout non négligeable. « J’ai eu l’impression que la carte du parti était déterminante », estime-t-elle. Ce n’était que partie remise. Huit ans après, c’est bel et bien elle que les députés ont choisie, haut la main, le 15 décembre dernier, pour pren dre la succession de Marc Fischbach. Elle devient « médiateure », appellation féminine contrôlée par la lauréate, et prend ses fonctions ce 1er février. Au moment d’aborder cette charge, elle estime que ses motivations ne sont plus tout à fait iden tiques à celles de 2003. Soulignant qu’elle avait lancé l’initiative de la mise en place d’un média teur au Luxembourg, elle regrette que le « gouvernement n’était pas disposé à aller aussi loin que ce que j’avais proposé ». Elle précise qu’elle aurait utilisé une autre méthode que celle du médiateur sortant, « mais je vais voir comment mes idées se laisseront concilier avec ce qui a été réalisé ». Lydie Err reconnaît volon tiers que « le bilan de Marc Fischbach est excellent : je ne conteste absolument pas les résultats qu’il a obtenus et l’image qu’il a donnée à la fonction. Je crois que tout le monde la connaît et il a entrepris des choses très intéressantes. » Ce bilan est en effet loué par un grand nombre d’observateurs. M. Fischbach ne manque pas de souligner que, sur les 45 recommandations géné rales qu’il a formulées au cours des huit années de son mandat, deux tiers ont été appliquées en droit interne. Et certaines ont un impact sociopo litique non négligeable, telles les recommanda tions sur la réforme de l’agence pour l’emploi, celles préconisant la création d’un conseil supé rieur de la justice ou celles portant sur la réforme du système pénal. Sur ce dernier point, le minis tre de la Justice, François Biltgen, s’est d’ailleurs intégralement basé sur ces recommandations. Un autre point positif que retient Lydie Err sont les remarques que le médiateur sortant a formulées dans son dernier rapport dans le domaine de la santé. « Je trouve que dans un pays qui investit tant d’argent dans la santé, il n’est pas normal que le nombre de gens insatisfaits soit si élevé. Lorsqu’on voit dans quelles conditions les malades sont installés dans les cliniques au Luxembourg et qu’on fait la comparaison avec les condi-
tions régnant à l’étranger, on sait que l’insatisfaction des gens ne tient pas à la volonté de l’État. Cela dépend alors forcément de l’attitude du corps soignant, mais je ne sais pas à quel niveau. Je sais à travers ce que j’ai vécu que les gens sont très peu satisfaits de la manière dont on les traite. Non pas sur un plan purement médical mais avant tout au niveau de l’information, du suivi, des explications, de la nécessité de prendre du temps, etc. C’est d’ailleurs un problème récurrent et Marc Fischbach l’a évoqué aussi pour d’autres professions indépendantes, architectes, avocats ou huissiers. Je pense qu’ils sont étroitement liés aux administrations de l’État. Et il est inacceptable qu’on n’essaie pas d’améliorer la satisfaction des usagers de ces services. » Le médiateur se heurte parfois à la délimi tation de son champ d’action, confirme Marc Fischbach. Il est compétent pour toute réclama tion du citoyen dirigée contre une administration de droit public : l’État, les communes, mais aussi les établissements publics à l’exception de ceux qui exercent des activités financières, commer ciales ou industrielles. Or, en matière de santé publique, s’il peut intervenir dans le cadre d’une réclamation adres sée, par exemple, au Centre hospitalier (hôpital de droit public), il ne peut traiter une affaire simi laire concernant l’hôpital du Kirchberg, établisse ment de droit privé. La même réflexion vaut pour des réclamations dirigées contre des instances internes, comme l’Or dre des avocats ou le Conseil médical. « C’est la raison pour laquelle j’ai suggéré d’instituer un organe qui jette un regard extérieur sur le fonctionnement interne, explique Marc Fischbach, non pour remettre en question le fond de la décision, mais pour s’assurer que les gens reçoivent une réponse circonstanciée par rapport à ce qu’ils ont demandé. » Selon lui, cha que plainte doit être suivie d’une position claire ment motivée et d’explications dans un délai raisonnable, afin que les citoyens n’aient pas à deviner l’attitude de l’instance compétente. « Pour moi, c’est très clair : la transparence et l’objectivité sont les fondements d’une bonne démocratie. » Lydie Err approuve : « Je crois que le but de la médiation est la bonne gouvernance. Elle améliore le fonctionnement démocratique d’un État. Voilà pourquoi j’estime que c’est un honneur pour un
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« La médiation améliore le fonctionnement démocratique d’un État »
Lydie Err, ici avec le médiateur sortant, Marc Fischbach
État de disposer d’un médiateur, car cela démontre que les institutions sont prêtes à introduire plus d’équité et plus de transparence. »
Bien ancré dans les mœurs La médiation institutionnelle semble être défi nitivement ancrée dans les mœurs. « Sur base de ce que je vois et de ce qu’on me rapporte, je crois que l’institution de l’ombudsman, au bout de huit ans, est
devenue indispensable, affirme Marc Fischbach. Le nombre de réclamations que je réceptionne en fait foi, ainsi que les demandes des gens qui attendent de l’ombudsman qu’il les informe, les conseille voire les réoriente dans leurs démarches administratives. » L’ancien juge et ministre précise : « Le médiateur est en premier lieu un conciliateur, qui clarifie un conflit entre le citoyen et l’administration et qui essaie de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. » Selon lui, l’accès, le droit à l’infor
mation, la volonté d’aider, le fait que les fonction naires doivent aller à la rencontre des citoyens sont des principes qui doivent les guider mais qu’on ne trouve pas dans les textes législatifs. C’est cette soft law que le médiateur doit faire appliquer, ayant pour devoir d’exercer un contrôle de qualité de l’administration. « C’est un contrôle d’autant plus exigeant que j’ai constaté que nombre de conflits ont lieu non sur base d’arguments légaux mais en rapport avec le comportement de l’administration publique », conclut-il.
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Fiscalité
Le taux se resserre sur la lecture numérique Le Luxembourg applique une TVA à 3 % sur les e-books. Une bonne affaire que la Commission européenne pourrait remettre en cause. Le Luxembourg peut espérer une issue favorable, pour autant que les e-books rejoignent finalement la liste des produits à TVA réduite.
Alain Ducat et Nicolas Raulot
Le 12 décembre 2011, l’administration de l’Enregistrement et des Domaines émettait une circulaire alignant le taux de TVA applicable aux ventes de livres électroniques (e-books), en l’occurrence 3 %, sur celui du livre papier. Selon Erwan Loquet, associé au département fiscalité de BDO, le changement peut se voir dans le prolongement de la communication de la Commission européenne du 6 décembre dernier, sur l’avenir de la TVA : « Elle prévoit que des biens et services similaires devraient être soumis au même taux de TVA. Le progrès technologique devrait être pris en considération à cet égard. » La France avait ouvert la voie en décidant d’appliquer un taux réduit (7 %) aux e-books dès le 1er janvier 2012. Le Luxembourg a proposé mieux… De quoi confirmer sans doute la volonté de positionner le pays comme place stratégique de développement d’activités dans le e-commerce. Toutefois, en ces temps de ralentissement économique où les États veillent jalousement sur leurs recettes fiscales, la cause n’est pas entendue. Car la Commission européenne a aussi son
mot à dire. « Dans la directive TVA, il y a une liste de biens et services auxquels les États membres sont autorisés à appliquer un taux réduit de TVA, explique un porte-parole de la Commission. Si un bien ou un service n’y figure pas, les États ne peuvent pas appliquer un taux réduit. Les livres numériques ne sont pas sur la liste. La Commission n’est donc pas d’accord, selon les règles actuelles, avec l’application d’un taux réduit sur les livres numériques, en France et au Luxembourg. » Bruxelles souhaite simplement éviter les distorsions de concurrence : « Un État membre peut appliquer un taux réduit pour attirer les entreprises hors des frontières d’un autre État. »
Une égalité de traitement Certains soupçonnent aussi le Luxembourg de vouloir satisfaire les sociétés comme Amazon, qui a fait du Grand-Duché son quartier général européen, pour bénéficier du taux plancher (15 %) de l’Union. Comme, à partir de 2015, en matière de commerce électronique, la TVA due sera celle du pays du client final, et non plus celle du pays
du prestataire, la TVA (très) réduite sur les e-books serait une compensation… Le gouvernement luxembourgeois conteste cette lecture et détaille d’autres arguments dans sa (désormais fameuse) circulaire 756. « Étant donné que la notion de ‘livres’ ne fait pas l’objet d’une interprétation unanime au sein des États membres de l’UE, le gouvernement a décidé, pour des raisons de neutralité, qu’il y a lieu d’accorder une acception large à ce terme (…), en ce sens qu’à identité de fonction, une distinction entre support physique et support numérique ne s’impose pas. » Le commissaire européen chargé de la concurrence, Algirdas Semeta, a présenté une stratégie en vue d’une révision fondamentale des taux réduits. « Des principes spécifiques sont énoncés pour évaluer chaque taux réduit individuellement, pour déterminer s’il est justifiable, pratique et équitable », détaille le porte-parole de la Commission. La bataille d’experts promet d’être farouche. Le Luxembourg peut espérer une issue favorable, pour autant que les e-books rejoignent finalement la liste des produits à TVA réduite. En attendant, le Luxembourg s’est placé. Et cela s’est su très vite. Quelques jours après l’émission de la circulaire TVA, Ernst & Young publiait une note vantant les mérites du Luxembourg comme siège des activités d’édition électronique. La suite sera à lire, en version papier ou en ligne, mais avec attention.
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sur le fil Photo : archives paperJam
Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg. Entre le 109.12.2011 & le 18.01.2012
Banque centrale
Moyens renforcés Publié le 09.12.2011
Alors que la crise de la dette perdure, le gouvernement renforce sa présence sur la place financière. Outre l’annonce d’une prise de participation de 10 % dans le capital de la BIL (ancienne filiale de Dexia) pour 100 millions d’euros, l’État va renforcer les fonds propres de la Banque centrale du Luxembourg (BCL). Production industrielle
Recul Publié le 12.12.2011
Il fallait s’y attendre : la production industrielle luxembourgeoise a reculé au troisième trimestre. Sur la période et par rapport au trimestre précédent, l’indice de la production du secteur industriel luxembourgeois mesuré par le Statec, corrigé des variations saisonnières, a diminué de 1,4 %. « Ce résultat est plus mauvais que celui calculé pour l’Union européenne dans son ensemble
(+0,7 %) ou pour la zone euro (+0,9 %). Il est d’autant plus faible que la sidérurgie luxembourgeoise a connu une activité élevée au troisième trimestre, et surtout au mois d’août 2011 », commente l’office statistique. Au troisième trimestre, l’indice de la production sidérurgique a en effet progressé de 12,9 % pendant que l’industrie hors sidérurgie fléchissait de 3,2 %. « En moyenne, la production est restée 13 % en dessous de celle des trois premiers trimestres de 2008 », poursuit le Statec. Aide aux étudiants frontaliers
Le tribunal attend Publié le 12.12.2011
Le tribunal administratif de Luxembourg, qui a reçu plus de 500 dossiers de plaintes, individuelles ou collectives, ne s’est pas encore prononcé dans le dossier des bourses et allocations d’études non accordées aux frontaliers. Ce lundi, quatre affaires ont été plaidées, représentant les grands soutiens des plaignants, l’OGBL, le LCGB, l’Aleba et le GEIE (groupement européen d’intérêt économique) Frontaliers Européens au Luxembourg (FEL). Le tribunal décidera
soit de trancher directement le litige au plan national et, partant, transfrontalier, pour les milliers de familles concernées, soit de se tourner vers la justice européenne, pour poser une question préjudicielle. Philharmonie / OPL
Fusion sans bémol Publié le 12.12.2011
Préparée depuis plusieurs mois, la fusion entre l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et la Salle de concert GrandeDuchesse Joséphine-Charlotte devrait suivre un cours favorable depuis que la commission de la Culture à la Chambre des députés, présidée par Martine Mergen (CSV), a entériné le projet de loi. L’objectif de cette fusion est d’initier des synergies tant au niveau de la communication et du marketing qu’au niveau de la programmation, de la qualité et de l’organisation interne. Le budget de la nouvelle entité, qui comprendra 98 musiciens et 67 employés, est augmenté et porté à quelque 20 millions d’euros. Matthias Naske, à la tête de de la Philharmonie, en sera le directeur. Stefan Rosu, l’actuel
administrateur général et président du comité de direction de l’OPL, est désormais directeur général adjoint. Alliance
Fuchs + Xeon = Xifo Publié le 12.12.2011
Fuchs & Associés Finance et Xeon International ont conclu une alliance stratégique dans le domaine du family office et de la gestion de fortune, afin d’offrir à des familles internationales une solution de gestion innovante et sur mesure, combinant des investissements en private equity et un « dynamic asset allocation process » (DAAP). Université du Luxembourg
André Prüm vers la sortie Publié le 12.12.2011
André Prüm, le doyen de la faculté de Droit, d’Économie et de Finance de l’Université du Luxembourg, a décidé de passer le relais à la fin de l’année académique. Il occupe cette fonction depuis le 1er octobre 2005 et a été réélu pour un second mandat en juillet 2010.
Il avait, à l’époque, prévenu ses collègues qu’il n’irait sans doute pas au bout d’une nouvelle période de cinq ans, mais qu’il acceptait de prolonger sa mission pour avancer encore sur plusieurs projets en cours et pour préparer une succession en douceur. « Je suis intimement convaincu que la gouvernance d’une faculté doit rester essentiellement collégiale pour asseoir, dans la durée, son dévelop pement sur une dynamique collective », indique-t-il pour expliquer son choix. Il est prévu l’organisation d’élections pour désigner le nouveau doyen au cours du mois de janvier, afin d’assurer une transition en douceur d’ici à sa prise de fonction définitive en septembre 2012. « J’aurai alors à nouveau le temps et la liberté pour me consacrer à mon véritable métier de professeur de droit, qui constitue aussi ma passion », explique M. Prüm. (voir aussi l’interview d’André Prüm sur www.paperjam.TV)
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Trois questions à Boris Pfeiffer
En marge du premier Online Gaming Forum organisé par Lu-Cix, le managing director de Kabam Europe revient sur son fulgurant développement au Luxembourg ces neuf derniers mois.
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Photo : Charles Caratini (archives)
« Une entreprise fun » 20
Affaire Madoff
Deminor interpelle Luxembourg
Photo : Kabam
Publié le 13.12.2011
Boris Pfeiffer (Kabam) : « Cela ne gênait personne de déménager au Luxembourg. »
Interview par Nicolas Raulot, publiée le 13.12.2011 Monsieur Pfeiffer, pourquoi avez-vous choisi le Luxembourg comme siège de vos activités européennes ? « Pour deux raisons. D’abord, nos jeux sont très populaires en Europe. Nous voulions fournir à nos clients le meilleur service possible en termes de support et de gestion des produits. Le Luxembourg nous convenait, car nous y trouvions un personnel polyglotte et international. Ensuite, notre équipe de management provenait de divers horizons, Londres, l’Espagne, l’Italie… Nous avons cherché un endroit qui convienne à tout le monde. Et cela ne gênait personne de déménager au Luxembourg. D’autres raisons vous ont-elles convaincus ? Fiscales, par exemple ? « Nous sommes en train d’examiner la possibilité d’exonération de 80 % des revenus de propriété intellectuelle, mais nous ne l’utilisons pas encore. Ce qui nous a attirés ici, c’est l’aspect international et multiculturel, pas la fiscalité. De toute façon, il ne faut pas prendre la décision de s’implanter quelque part en fonction de ce type de considérations, car la fiscalité est susceptible de changer tout le temps. En revanche, depuis que nous sommes ici, nous avons découvert l’implication et la disponibilité du gouvernement pour nous aider, nous conseiller. Cela constitue un autre avantage certain. C’est vraiment unique pour une petite société comme la nôtre. Je suis allemand et je peux vous dire qu’en Allemagne, il faut au moins s’appeler Siemens ou avoir 5.000 salariés pour mériter une telle attention. Comment s’est déroulée votre implantation ? « Nous sommes installés ici depuis mars 2011. Nous employons déjà 40 personnes occupées principalement à la gestion des produits, au support clients. Notre personnel est très diversifié en termes de nationalités. C’est utile pour les différents pays que nous couvrons. Nous allons continuer d’embaucher en fonction de notre croissance, à un rythme toutefois moins rapide que jusqu’à présent. Cela a été très facile de les recruter, car nous sommes une société très attrayante, une entreprise fun. Nous n’avons pas de code vestimentaire particulier, pas d’horaires fixes. On fournit de la nourriture et des boissons gratuitement, des déjeuners pour tout le monde. Notre environnement de travail (rue Thomas Edison à Strassen, ndlr.) est très agréable. Nous avons des consoles de jeu Xbox, PS3... Nous sommes une entreprise californienne très relax. C’est une offre vraiment unique pour les gens au Luxembourg. » Lire aussi l’article sur le Online Gaming Forum en page 70
Deminor, le cabinet de conseil aux actionnaires, a écrit au ministre Luc Frieden, au nom de plus de 700 investisseurs floués dans l’affaire Madoff. Les signataires « comptent plus que jamais sur les autorités luxembourgeoises, qui ont une grande responsabilité, mais également une opportunité de démontrer que la protection optimale des investisseurs qu’elles mettent en avant auprès de la communauté des investisseurs n’est pas une coquille vide. » Plusieurs fonds Madoff opéraient depuis le Luxembourg. Et certains tribunaux étrangers, notamment en France, refusent de trancher les litiges, tant que les juridictions luxembourgeoises ne l’ont pas fait.
LCGB
Dury a son équipe Publié le 13.12.2011
Réuni lundi, le comité central du LCGB a doté le nouveau président national par intérim, Patrick Dury, d’une nouvelle « garde rapprochée ». Marcel Goerend a été renouvelé au poste de secrétaire général adjoint et deux autres secrétaires généraux adjoints ont été nommés : Francis Lomel et le Belge Vincent Jacquet, qui était secrétaire syndical et s’occupait notamment des salariés de la place financière, désormais en en charge de la politique du LCGB en faveur des travailleurs frontaliers. Le comité central du LCGB a, en outre, décidé que le poste de secrétaire général (ancien poste de Patrick Dury) ne serait pas pourvu pour l’instant. Le prochain comité national est programmé pour 2014.
Patrick Dury (LCGB)
1,2,3 Go
Parcours social Publié le 13.12.2011
Depuis le 1er décembre et jusqu’au 30 avril 2012, les inscriptions sont ouvertes pour inégrer le nouveau parcours 1,2,3 Go Social piloté par Business Initiative. Ce parcours, qui s’adresse à des entrepreneurs avec des projets à finalité sociale ou solidaire, propose un coaching gratuit dans l’élaboration du plan d’affaires ainsi que la participation à des workshops et événements-networking. En fin de parcours, les lauréats peuvent bénéficier d’un soutien financier ainsi que d’une visibilité médiatique accrue. Tout comme son « grand frère » 1,2,3 Go, ce parcours d’affaires fera l’objet d’un concours qui évaluera la qualité des dossiers. Une soirée de clôture aura lieu en novembre 2012 pour récompenser les meilleurs plans d’affaires. Fusion
Deutsche Börse et NYSE Euronext lâchent du lest Publié le 13.12.2011
NYSE Euronext et Deutsche Börse ont indiqué avoir fait de nouvelles propositions à la Commission européenne, dans le cadre du processus de fusion entre les deux opérateurs devant donner naissance à une entité intercontinentale puissante, unissant notamment les places financières de New York, Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne (NYSE Euronext), à Francfort et Luxembourg (Deutsche Börse). Pour répondre aux exigences de Bruxelles, pour l’heure défavorable à cette
fusion, les deux opérateurs ont indiqué avoir notamment accepté le principe de céder davantage d’actifs dans le domaine des produits dérivés et permettre un accès plus large au service de la chambre de compensation Eurex Clearing et à la plate-forme d’échange de dérivés Eurex. La Commission européenne devrait achever son examen de la fusion le 9 février. Private equity
Être plus qu’un back office Publié le 13.12.2011
L’industrie du private equity était au cœur de la table ronde organisée par Savoirs Partagés, ce lundi, en partenariat avec paperJam. Autour de la thématique « Être plus qu’un back office du capital investis sement », trois invités de choix sont revenus sur les enjeux et les opportunités qu’a le Luxembourg pour le développement d’une industrie de pointe en la matière. (lire l’article page 74) ING
Meilleure banque M&A du Benelux Publié le 13.12.2011
Le bureau de recherches indépendant Mergermarket a élu ING meilleure banque du Benelux en matière de fusions et acquisitions en 2011. Lors de la remise des « European M&A Awards 2011 » qui a eu lieu le jeudi 8 décembre, ING s’est vu décerner le titre de « Best Financial Advisor Benelux ».
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Politique
Fin de récréation Enseignement, sécurité sociale, pensions, fonction publique… Après l’accalmie des fêtes, les signes de grogne se multiplient et la cohésion sociale a tendance à s’effriter. Le printemps risque d’être chaud.
Laurent Moyse
« Nous ne pouvons pas continuer ainsi », s’est exclamé le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, lors de la réception du nouvel an qu’organisait son parti à Strassen. Il faisait allusion à l’affrontement sans merci que se livrent les partenaires sociaux, fragilisant de ce fait un peu plus le modèle tripartite luxembourgeois. Le malaise est perceptible, d’autant que la crise économique mondiale a accentué la pression sur les décideurs politiques. Le gouvernement paie sans doute pour n’avoir pas su aborder les défis structurels en temps utile, à une période où l’embellie économique lui laissait une plus grande marge de manœuvre. À présent, la mise en route des réformes s’avère plus compliquée. Scrutant un horizon voilé d’incertitudes, les diverses composantes de la société freinent des quatre fers devant la volonté réformatrice des ministres. On en eut déjà un aperçu en automne 2010 avec l’action de protestation des médecins et médecins-dentistes, qui entamèrent un simili de grève pour contrer les mesures que voulait introduire le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo. Depuis, ce dernier n’a plus la cote au sein du corps médical. Pourtant, le ministre n’a pas le choix : la sécurité sociale ne parvient à équilibrer ses comptes que grâce au surplus des caisses de pension, dont les réserves s’épuiseront dans une vingtaine d’années si rien ne change. Mars Di Bartolomeo est donc contraint d’ouvrir un deuxième gros chantier, à savoir la réforme du système de financement des pensions. Depuis quelque temps, avec la prudence qui le caractérise, il martèle son message général en attendant d’entrer dans le vif du sujet. Ce message se résume de la façon suivante : si l’on souhaite que le niveau des pensions reste le même à l’avenir, il faudra tra-
vailler plus longtemps. Le problème est que le gouvernement, confronté à une hausse continue du chômage, soutient tacitement les entreprises qui recourent à des mesures telles que la préretraite, de façon à amortir le choc dans les secteurs subissant un ralentissement conjoncturel notable. Désireux de limiter les déséquilibres du budget de l’État dans le climat économique peu serein en Europe, le gouvernement tente de freiner les ardeurs des partenaires sociaux, qui eux sont décidés à défendre leurs intérêts bec et ongles. Le bras de fer est programmé, comme le montre la négociation conflictuelle avec le principal syndicat de la fonction publique.
Négociation conflictuelle À la suite de laborieuses discussions, les ministres François Biltgen et Octavie Modert avaient trouvé un compromis avec la CGFP au début de l’été 2011, donc à temps pour que ce boulet n’empiète pas sur la campagne précédant le scrutin communal d’octobre. Les points litigieux portaient surtout sur la réduction des salaires d’entrée dans la fonction publique et l’introduction d’un système d’évaluation des fonctionnaires. Si le compromis paraphé n’esquissait que les grandes lignes de la réforme de la fonction publique, chacune des parties pensait avoir fait une partie du chemin, quitte à en définir ultérieurement les modalités précises. Et l’annonce de la suppression de l’impôt de crise constituait de ce point de vue la cerise sur le gâteau. Or la cerise est restée en travers de la gorge des autres syndicats, qui n’ont guère apprécié le fait d’avoir été mis à l’écart. L’encre de l’accord était à peine sèche que la direction de la CGFP devait encaisser des premières critiques, le Syprolux estimant que les leaders syndicaux de la fonction
publique avaient un peu trop facilement cédé aux exigences du gouvernement. Quand ce dernier présenta fin octobre son avant-projet de réforme, approuvé en conseil des ministres, les protestations dans le camp syndical se multiplièrent, forçant la CGFP à muscler son discours. Dans un premier communiqué (10 novembre), elle exigea que la réforme soit appliquée « conformément à ce que le gouvernement et la CGFP ont négocié au milieu de l’année ». Douze jours plus tard, elle enjoignait au gouvernement de ne pas verser dans la précipitation et affirmait que l’avantprojet ne correspondait pas à l’accord négocié. La mobilisation syndicale s’amplifia avec la grogne des enseignants, et le 5 janvier dernier, à la suite d’une réunion de son comité national, la CGFP lança au gouvernement un dernier avertissement, critiquant les mécanismes de correction que le gouvernement prévoit sur le plan salarial, de même que l’introduction du système d’évaluation. Moins de 15 jours plus tard, elle décida de saisir la commission de conciliation, n’excluant pas d’aller plus loin si le gouvernement maintenait sa position… Dans le même temps, la CGFP disputait aux autres syndicats le prix de la combativité, en dénonçant fermement la décision du gouvernement de moduler le système d’indexation des salaires, c’est-à-dire de limiter le déclenchement des tranches indiciaires à une seule hausse par an jusqu’en 2014. L’échec de la négociation tripartite oblige patronat et syndicats à faire monter la pression. Ce qui se disait à huis clos est exprimé sur la place publique. D’où la surenchère. Les représentants patronaux ne sont pas en reste, allant jusqu’à exiger une désindexation générale de l’économie, ainsi qu’une plus grande flexibilité en matière de temps et de contrats de travail. Les syndicats craignent par conséquent un démantèlement progressif des acquis sociaux… On assiste à une
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La tendance étantà la grogne, doit-on s’attendre à de grandes manifestations et à des drapeaux hérissés ?
bataille de chiffres, chacun mettant la loupe grossissante sur ce qui l’arrange. Mais tout cela porte avant tout sur des questions matérielles. Or l’avenir du pays dépend beaucoup de sa matière grise. Et sur ce plan aussi, le mécontentement enfle. Après avoir lancé tant bien que mal la réforme du système d’enseignement primaire – on dit école fondamentale désormais –, la ministre de l’Éducation nationale s’attaque au cycle secondaire. La bronca dans le camp enseignant n’a pas tardé : Mady DelvauxStehres est de nouveau acculée à une posture défensive, certains des syndicats enseignants demandant carrément le retrait du projet. Parmi
les points contestés figurent le passage automatique des élèves de la septième à la sixième, la suppression des sections actuelles au profit de deux filières principales d’orientation et l’introduction de critères de compétence.
Chiffres noirs et matière grise La polémique porte sur le futur d’un système dont le coût est un des plus élevés parmi ceux des pays de l’OCDE mais dont les résultats sont mitigés. En outre, confronté à un nombre croissant d’élèves fréquentant l’école ainsi qu’à une population hété-
roclite, le ministère a décidé de s’attaquer au problème du taux d’échec scolaire, très élevé en comparaison avec d’autres pays. Si diverses mesures ont permis de réduire la proportion d’élèves interrompant leur cursus, certains observateurs estiment qu’elles ne font qu’accélérer la baisse du niveau de l’enseignement. Aussi le débat n’est-il pas près de se clore. Entre ceux qui dénigrent le système actuel et ceux qui ne veulent surtout pas qu’on y apporte le moindre changement, entre les réflexes corporatistes profondément enracinés et les projets pilotes sans véritable fil conducteur, le citoyen lambda qui se préoccupe de l’avenir de ses enfants a de quoi y perdre son latin.
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26 actualité Avocats
La guerre de Bonn n’aura pas lieu L’implosion du cabinet d’avocats d’affaires Bonn, Schmitt et Steichen a donné naissance à deux nouvelles sociétés qui tentent de ne pas attiser la braise entre elles. L’exercice est périlleux. Le site de Bonn, Schmitt & Steichen porte encore les stigmates du divorce de l’été dernier.
Pierre Sorlut
La guéguerre des communiqués pour annoncer les naissances officielles et les perspectives des cabinets d’avocats Bonn & Schmitt et Bonn, Steichen & Partners remet sur le devant de la scène « la révolution arabe » décrite dans les colonnes du Lëtzebuerger Land en juillet 2011. La métaphore illustrait alors le départ, à grand fracas, de sept associés (sur 10) réunis autour d’Alain Steichen, d’un des plus grands cabinets d’affaires du Luxembourg : Bonn, Schmitt et Steichen (BSS). La raison invoquée par les mutins : une méthode de gouvernance hors d’âge des deux associés historiques de la société, Alex Schmitt et Guy Arendt. En 1999, Me Steichen avait rejoint les deux associés fondateurs de ce cabinet, lancé en 1988 avec Alex Bonn. L’été dernier, la rubrique people de la place judiciaire luxembourgeoise fut donc alimentée par ce divorce volontairement médiatisé. Il avait même nécessité l’intervention du Conseil de l’Ordre des avocats. L’épisode, inhabituel dans ce milieu généralement feutré, lui faisait mauvaise presse, d’autant que l’élection du bâtonnier approchait. L’un des enjeux était la garde de l’appellation
« Bonn », du nom d’Alex Bonn, avocat à l’origine de BSS et figure emblématique du droit luxembourgeois qui a exercé au barreau pendant plus de 75 ans. Au moment de la séparation, le nom constituait un actif incorporel garant de la continuité et de la crédibilité des nouvelles sociétés. Il s’agissait de jouir de l’aura d’un cabinet qui avait, entre autres, conduit l’OPA de Mittal sur Arcelor, puis la fusion des deux géants de l’acier. Il avait également dirigé, d’un point de vue juridique, l’intégration de Fortis dans BNP Paribas.
Bâton de Damoclès Puis, parmi ses plus récents faits d’armes, BSS s’était chargée de l’acquisition de 35 % des parts de Cargolux par Qatar Airways. Bref, les transactions à neuf zéros constituaient quasiment leur pain quotidien. Luc Frieden, aujourd’hui ministre des Finances, y a en outre fait ses classes.L’appellation « Bonn » revenait in fine aux deux parties. Bonn & Schmitt s’adjugeait le domicile de Clausen. Le clan Steichen déménagera en mars dans ses nouveaux locaux à Howald.
À l’occasion de la présentation à la presse de la nouvelle structure de Bonn & Schmitt, début janvier, il a clairement été question de ne pas remettre de l’huile sur le feu. Alex Schmitt s’est tout simplement déclaré, au nom de tous les associés de la nouvelle structure présents (Guy Arendt, Alain Grosjean, Marcus Peter et Lionel Noguera), « très fier d’être là sous l’ancienne bannière ». Son nouveau cabinet souhaite s’agrandir vite via une politique de recrutement résolument active. Trois avocats arrivent en janvier, trois autres suivront en février et ils seront 60 ou 70 à la fin 2012, selon les plans de la nouvelle équipe dirigeante. Le cabinet en compte aujourd’hui une quarantaine. BSS en regroupait environ le double. Le cabinet de l’étage du bas, Bonn, Steichen & Partners regroupe, lui, à l’heure actuelle, 51 avocats. Une quinzaine a rejoint les rangs des sécessionnistes depuis le divorce de l’été dernier. Le staffing sera moins intense durant l’exercice. Alain Steichen s’avoue à l’heure actuelle « très confortable », mais ne ressent pas le besoin de recruter intensément. Il jugera en fonction de la charge de travail. Le Conseil de l’Ordre, lui, a demandé la plus grande mesure dans les propos de chacun pour ne pas subir les conséquences des luttes intestines de BSS. Sa traditionnelle quiétude de façade avait explosé l’an passé lors de l’élection du bâtonnier, qui avait vu Guy Harles succéder à Gaston Stein. Le vice-bâtonnat n’avait pas échu au seul candidat, Alex Schmitt. La bataille de la jeune contre la vieille école avait contaminé l’ordre et la majorité absolue n’avait pu être atteinte. Il n’y a donc, pour la première fois en deux siècles, pas de vice-bâtonnier à Luxembourg cette année.
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Internet
.à la ligne La mise en vente des noms de domaines génériques de premier niveau est une petite révolution de l’e-économie. Les entreprises luxembourgeoises sont à l’affut, prêtes à profiter des dispositions fiscales et des infrastructures.
Pierre Sorlut
Le 20 juin 2011, le Financial Times indiquait que la décision prise par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) de permettre aux organisations la création et l’acquisition de nouvelles extensions dans le protocole Internet, constituait le « plus grand chambardement dans le système des noms de domaine depuis la création du .com en 1995 ». L’autorité internationale chargée de l’attribu tion et de la gestion des noms de domaines génériques de premier niveau va donc « offrir » la possibilité de remplacer les .com, .org, .net et compagnie par des marques (ou des appellations), pour former des .canon, .hitachi ou .sap, entreprises qui ont déjà annoncé leur candidature. « L’un des buts de l’ICANN est de donner plus de choix au consommateur et d’introduire plus de compétition dans le secteur », explique Rod Bekstrom, président de l’organisme. Une porte vers une nouvelle dimension économique est par conséquent ouverte ; ou plutôt entrouverte.
Montrer patte blanche Car, d’abord, la période de souscription est courte. Après sept années de discussions dans les couloirs de l’organisation basée à Marina Del Rey en Californie, les autorités ont décidé de n’accorder que quatre mois pour postuler, à partir du 12 janvier. Le 13 avril 2012, il sera trop tard et aucune date de réouverture des extensions n’est prévue. Ensuite, le ticket d’entrée n’est pas donné. Il y a 16 ans, se procurer l’appellation « point com » coûtait une centaine de dollars pour deux ans. Aujourd’hui, l’achat d’un generic Top Level Domain
(gTLD) – idiome éminemment jargonneux pour désigner les labels figurant après le dernier point de l’adresse Internet – coûte 185.000 dollars. Et ce n’est pas tout. Par la suite, il faudra à l’heureux propriétaire du « .machin » débourser annuellement entre 25.000 et 50.000 autres billets verts pour l’entretenir. Pourquoi un tel coût ? Pour éviter, autant que possible, le cybersquatting, ou l’occupation de noms de domaines par des individus ou des organisations mal intentionnés. En sus, pour l’acquisition de l’extension, le candidat doit faire parvenir un cahier des charges faisant mention de la stratégie envisagée et de l’organisation de la gestion technique du suffixe, ainsi que les garanties financières apportées pour la viabilité du projet. Comme l’ICANN l’explique, posséder un suffixe « implique un certain nombre de responsabilités importantes vu que l’opérateur d’un nouveau gTLD dirige une des pièces de l’infrastructure visible de l’Internet ». Pour acheter un nom de domaine, les organisations doivent adresser leur candidature directement à l’organisme international. Le circuit pour l’obtention d’une adresse Internet s’en trouve du même coup chamboulé. Jusqu’à aujourd’hui, le « gouvernement » du web cède seulement la gestion des noms de domaines de premier niveau, génériques (22) ou géographiques (environ 250), à des sponsors ou des registres. Ces entités, sous la forme de société ou d’association, organisent, administrent et gèrent ces extensions. Au Luxembourg, DNS-LU, dépendant de la fondation Restena (organisme public) est responsable de l’extension « pounkt ellou ». Sa mission inclut la maintenance des bases de données et des services de recherche publics, l’accréditation des bureaux d’enregistrement, l’enregistrement des noms de domaine demandés par les bureaux accrédités et l’exploitation des
serveurs. En échange, le registre perçoit une redevance fixe sur chaque nom de domaine déposé dans son extension. La partie commerciale est, elle, assurée par les registraires. Ces derniers, autrement appelés registrars ou bureaux d’enregistrement, rétrocèdent les noms de domaine : ils alimentent un véritable marché en les vendant à des registrants. 54 registraires sont accrédités auprès de DNS-LU. On compte, entre autres, parmi les principaux luxembourgeois : Crossing Telecom, ArianeSoft, e-Biz Solutions, root ou encore Web Technologies. En permettant l’acquisition des gTLD, l’ICANN passe outre les registres et les registrars. Mais en théorie seulement, car certains bureaux d’enregistrements et leurs excroissances spécialisées dans l’administration des noms de domaines s’accaparent un rôle dans la redistribution des cartes. Comme les nouvelles extensions permettront aux entreprises de mettre leur marque et leur image au premier plan de l’Internet, de mieux protéger leurs droits de propriété intellectuelle ou de vendre des noms de domaine (à des distributeurs par exemple), alors une activité sera potentiellement générée, en interne ou en externe.Au Luxembourg, les sociétés de conseil et de gestion de noms de domaines se placent. C’est le cas de Deloitte, eBrand Services et OpenRegistry avec leur produit « time2dot ». Elles préviennent les organisations des risques qu’elles encourent en ne souscrivant pas à l’appel d’offre sur les gTLDs. Les enjeux de sécurité sont importants. Ne pas acquérir le nom de domaine de sa marque, c’est laisser l’occasion à son concurrent ou à des cybersquatteurs de jouer avec son identité.Ces sociétés promeuvent également l’initiative en faisant part des éventuels bénéfices à tirer, pour leurs clients, de l’acquisition d’un gTLD. Lutz Berneke,
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Un simple point pour beaucoup d’enjeux. Voilà à quoi pourrait ressembler l’adresse Internet de paperJam en janvier 2013.
CEO de EuroDNS et de eBrand Services, se mue en conseiller communication pour vendre la possibilité de faire le buzz lors du lancement de l’extension éponyme. De nouveaux business models peuvent également être dégagés ; en louant « l’enseigne » à des sociétés exploitantes, par exemple.
Partage de dot Bref, les déclinaisons du suffixe alimentent les fantasmes et, selon M. Berneke, entre 500 et 1.500 groupes devraient postuler. « La marge d’erreur est grande, car certaines préfèrent rester sous le radar. » Et le Luxembourg doit devenir leur terrain de jeu. Les gestionnaires de noms de domaines comme eBrand Services usent des
traditionnels arguments commerciaux pour vendre le Grand-Duché : la stabilité politique et fiscale, un vaste réseau de traités de non-double imposition pour rapatrier les profits, des directives européennes ne taxant pas les dividendes intra-groupes au sein de l’UE, des autorités facilement accessibles... Ils comptent en fait convaincre les groupes internationaux de créer une filiale au Luxembourg, sans forcément de substance, afin de gérer leurs intérêts liés à l’utilisation du nom de domaine. Mais le suivi sera en réalité effectué par le gestionnaire et le cabinet de conseil qui empaquettent le tout dans un concept de one stop shop. Les sociétés sœurs d’EuroDNS, eBrandServices et OpenRegistry ont recruté respectivement 10 et cinq personnes, et visent une augmentation du
chiffre d’affaires de 30 %. Des start-up émergent également. C’est le cas de .Dotsport qui, depuis le Luxembourg, souhaitera se rapprocher des registraires d’un maximum de pays pour vendre un gros volume de noms de domaines, finissant par .sport, que la société eschoise aura au préalable achetés. Ainsi ce trimestre revêtira une importance majeure pour le gouvernement luxembourgeois qui a beaucoup misé sur les nouvelles technologies, notamment via la loi du 19 décembre 2007 qui accorde une exonération fiscale de 80 % aux revenus acquis par l’usage ou la concession de noms de domaine. L’ouverture de ce nouveau marché signale le début d’un nouveau paragraphe de l’e-économie dont le Luxembourg aimerait écrire quelques lignes.
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Innovation
Medentic a les crocs Établie à Wasserbillig, la société travaille sur la mise au point d’un appareil révolutionnaire dans le domaine de la prise d’empreinte dentaire.
« Nous avons un produit qui peut apporter quelque chose au Luxembourg »
Fritz Schmitt (Medentic)
ur
Jean-Michel Gaudron et Neel Chrillesen (texte), Christian Wilmes (photo)
Le Luxembourg, terre d’accueil d’une technologie qui pourrait révolutionner le monde médical, en particulier l’orthodontie ? Peut-être. Le projet iTray, développé par la société Medentic, établie à Wasserbillig depuis 2006, se profile en tous les cas comme une incroyable avancée dans le domaine de la conception d’implants et de prothèses dentaires. À son origine, Fritz Schmitt, un inventeur en série allemand, qui a déjà déposé une vingtaine de brevets au cours du dernier quart de siècle. Technicien dentaire de formation, il connaît les besoins à la fois des patients et des professionnels, mais aussi les freins que ses inventions peuvent susciter. « Je me suis aperçu que si ces produits bousculent la logique économique existante, alors l’in dustrie n’en veut pas, explique-t-il. Maintenant, j’ai un certain âge et l’iTray, c’est mon bébé. Je veux le voir implanté, car le marché attend un tel produit. » La conception de prothèses ou d’appareils dentaires se base généralement sur un moulage de la mâchoire dans une matière à mi-chemin entre la pâte à modeler et le plâtre, que le patient doit mordre pendant de longues minutes. Puis est
venue la digitalisation directe des données au moyen de scanners ou de caméras numériques, nécessitant une formation spéciale et ne garan tissant pas un résultat systématiquement optimal compte tenu des nombreuses imperfections de la matière photographiée. iTray, c’est un porte-empreinte classique en apparence, mais truffé de micro-caméras digitales, qui peuvent directement mesurer et enregistrer la forme des dents, puis transmettre ces informations à un ordinateur qui transforme le tout en images 3D. « Pour le patient, c’est plus confortable, et pour le professionnel, c’est facile, car l’utilisation de l’appareil ne nécessite qu’une très courte formation. Et le résultat obtenu est fiable », assure M. Schmitt.
À la recherche de fonds Présenté il y a trois ans au salon professionnel IDS à Cologne, dans un petit stand de quelques mètres carrés, le concept théorique a été développé et en est arrivé à la phase prototype. L’instant est crucial pour Medentic, confrontée à l’étape charnière de l’appel de fonds pour passer
à la vitesse supérieure. « Nous avons trouvé beaucoup de gens qui soutiennent notre produit et qui nous accompagnent, que ce soit le ministère ou Luxinnovation. Mais le volet financier, l’appel aux investisseurs, c’est en revanche plus compliqué. » Au ministère de l’Économie, Mario Grotz, conseiller de direction à la DG Développement économique, industrie et entreprises, suit en effet le dossier de près. « Nous attendons encore les derniers éléments pour savoir si ce dossier est éligible pour une aide à la recherche et au développement ou s’il répond davantage au régime cadre des jeunes entreprises innovantes, explique-t-il. Une fois tous les éléments réunis, l’octroi de l’aide peut être décidé endéans quatre semaines, en général à hauteur d’un tiers des besoins exprimés. » Fritz Schmitt souhaite pourvoir retourner, en 2013, au salon IDS de Cologne pour présenter iTray en mode démonstration. Il espère aussi et surtout poursuivre cette aventure au Grand-Duché. « Nous avons un produit qui peut apporter quelque chose au pays. Nous avons envie d’y développer une politique de niche, de créer des emplois, d’apporter un nouveau secteur, une diversification. » Ce n’est pas Jacques Hornbeck qui dira le contraire. Fondateur d’Alkom Digital au Luxembourg, société spécialisée dans la digitalisation et l’usinage d’implants et de prothèses dentaires, il a rencontré M. Schmitt il y a trois ans au salon IDS et garde un œil attentif sur l’évolution de ce projet : « On utilise souvent le terme ‘révolutionnaire’ de manière exagérée. Mais si iTray va au bout de son développement, ce sera vraiment le cas. Car tous les systèmes de caméra digitale intra- buccale existants pourront être directement jetés à la poubelle. »
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Perspectives
Il suffira d’un cygne…
2012 est-elle bien l’année de tous les dangers ? Pour tenter d’y voir plus clair sur ce qui nous attend, nous avons demandé aux chroniqueurs financiers qui interviennent chaque jeudi sur paperJam.TV de décrire un scénario dit « black swan » (« cygne noir », pour reprendre la théorie de Nassim Nicholas Taleb sur « la puissance de l’imprévisible »). Il ne s’agissait donc pas de livrer un pronostic consensuel, mais de développer un scénario alternatif et inattendu qui, selon eux, a tout de même de bonnes chances de se réaliser.
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Photo : Étienne Delorme (archives)
actualité
Jacques Chahine (Président – Chahine Capital)
Scénario catastrophe
Scénariosan » « Black sw
Nous entamons l’année 2012 avec les mêmes incertitudes qu’en 2011. La crise des subprimes de 2008 s’est transformée en crise de la dette des États avec des sommes en jeu qui n’ont rien de comparable. Un schéma de Ponzi à l’échelle planétaire a fini par éclater. Depuis des décennies, les pays développés ont vécu au-dessus de leurs moyens en accumulant les dettes. À chaque échéance, on empruntait de l’argent pour payer le principal et les intérêts. Et on levait des capitaux supplémentaires pour financer les dépenses sociales et celles promises aux électeurs. Les banques européennes ont été les plus grands prêteurs aux États car cela ne leur coûtait rien en termes de fonds propres. Une partie de leurs profits venait d’une martingale sans risque où l’on empruntait l’argent à la banque centrale à court terme et où on le replaçait à long terme en empochant des profits substantiels. La martingale est terminée depuis que la Grèce a explosé en vol en laissant la première ardoise. Le niveau des marchés actions est exécrable et anticipe le pire. Malheureusement, si rien n’est fait, le pire reste
encore à venir sous forme d’un choc systémique d’une ampleur inégalée dans l’histoire. Les banques de la zone euro ont perdu 78 % de leur valeur en moyenne sur cinq ans et sont au niveau d’après la faillite de Lehman Brothers. Plusieurs ont déjà fait faillite, la dernière en date étant Dexia, et beaucoup sont maintenues sous coma artificiel. Le puissant Crédit Agricole vaut 10 milliards en Bourse alors que ses fonds propres comptables sont de 46 milliards. Commerzbank vaut 6,4 milliards en Bourse pour 28 milliards de fonds propres. Du fait de leur bilan chargé en emprunts d’État « zéro risque », les fonds propres des banques de l’eurozone représentent 4,6 % du total du bilan contre 8,8 % pour les États-Unis. Comme les emprunts de plusieurs États sont devenus de vrais actifs à risque, la prise en compte d’une décote mettrait ces fonds propres à zéro. Les compagnies d’assurance vie sont également gorgées de ces emprunts d’État toxiques devenus peu liquides. Les craintes sur les banques et les assurances vont accélérer les retraits déjà perceptibles des gros patrimoines et des trésoreries d’entreprises vers des
pays et des placements plus sûrs. Le Luxembourg en fait partie. Depuis quelques mois, les retraits dépassent largement les dépôts dans l’assurance vie en France et les établissements mettent parfois un à deux mois pour remettre leur argent aux épargnants. L’accélération du mouvement mettrait rapidement une suspension à ces retraits faute de liquidité sur le marché. Des sicav monétaires ou obligataires subiraient le même sort. Tous ces acteurs chercheraient à vendre leurs actifs devenus « toxiques » sans trouver de contrepartie et d’acheteur de dernier ressort. Les taux d’emprunt des États faibles grimperaient en flèche, y compris ceux de la France, et certains États, ne pouvant lever les capitaux, ne pourraient pas rembourser leurs anciens emprunts. L’activation des CDS (Credit Default Swaps) à une échelle massive ferait exploser en vol les émetteurs de ces mêmes CDS. Les banques devenues insolvables propageraient la crise à l’ensemble du système monétaire mondial, entraînant un désordre monétaire sans précédent. Les crédits des banques à l’économie seraient gelés et les faillites s’ensuivraient, entraînant une récession qui n’aurait rien à envier à la dépression de 1929. La Grèce sera le premier pays à quitter la zone euro, faute d’être capable de respecter le plan d’assainissement et de collecter les impôts. Sa nouvelle devise est dévaluée instantanément de 25 à 50 % et les créances en euros du secteur privé ne pourront pas être honorées en plus de celles de l’État. Les banques étrangères implantées dans le pays verront leurs provisions s’envoler. La sortie de l’Italie suivra avec un défaut sur sa dette pour la bagatelle de 1,9 trillion d’euros, entraînant des faillites sur toute la planète. Sur le plan géopolitique, la crise iranienne tournera en un affrontement armé entre l’Otan mené par les États-Unis avec l’entrée en guerre de l’armée israélienne pour se défendre contre une nuée de missiles tirés à partir de l’Iran, de la Syrie et du Liban. Une rupture dans l’approvisionnement du pétrole, suivie d’une flambée des cours, mènera à une grave récession mondiale. Ce scénario catastrophe suppose que les acteurs majeurs, que sont les banques centrales et les États, assistent impuissants à l’écroulement du système monétaire mondial. Sauront-ils intervenir à temps ? Et si le pessimisme était exagéré.
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André Birget (chief investment officer – Foyer)
Si en 2011 nous avons fait de grandes avancées dans l’identification des problèmes et bonnes résolutions prises in extremis, le succès en 2012 et années suivantes des traitements par « purges et saignées » et réformes structurelles reste à prouver. Le ciel est obscurci par des nuages de « black swans » – aléas à faible probabilité en engrenages catastrophiques –, certains y voient même déjà les vautours… Les grands risques et aléas que nous percevons actuellement tournent autour de la géopolitique, certaines échéances électorales et – bien-sûr – la gestion de l’euro, liée à la gestion des dettes souveraines et à la stabilité des banques. La géopolitique du Moyen-Orient, et donc l’offre pétrolière, apparaît comme particulièrement instable actuellement. Vide de leadership crédible, immaturité politique des peuples, jeunesse désespérée, islamisme rampant ou galopant, nucléaire, conflits ethniques : le risque majeur de soubresauts et de décisions irrationnelles est extrême. Un prix du pétrole – déjà très tendu malgré la demande en régression des pays développés – passant vers les 200 USD, creuserait encore déficits et dettes, altérerait chômage et croissance des pays en ajustement structurel, au point de créer des ruptures. Le calendrier politique 2012 – France, USA, spécialement – est par nature source d’instabilité, car à issue « digitale ». La France est un pays pivot dans la délicate dynamique du dialogue entre pays vertueux et « à problème » de l’euro : une alternance politique à la dérive – enfoncée par les maléfiques agences de rating – pourrait faire dérailler le processus d’ajustement (traité euro plus, etc. poussé par « Merkosy ») et provoquer une crise majeure. L’architecture de sauvetage de l’euro pourrait également voler en éclats par la non-acceptation par le marché des émissions du FESF et de sa structure biscornue ; nombreux sont ceux qui
Photo : Foyer
Black swans à gogo
estiment que si la BCE n’étend pas son rôle (Draghi y travaille énergiquement), si le FESF ne devient pas institution financière pouvant interagir avec la BCE (l’Allemagne travaille contre), le mécanisme va se gripper. Autre risque : que le FMI, assez euro-centré actuellement, se trouve bloqué dans sa capacité d’agir, si les États-Unis – par exemple suite à un changement d’administration – sonnent la fin de la récréation : un pion essentiel du sauvetage de l’euro disparaîtrait. Le processus politique américain recèle également des dangers : les blocages institutionnels entre présidence, Sénat et Chambre risquent de perdurer audelà de novembre. La sphère politique se trouvant paralysée, la partie agissante se limite au Fed de Bernanke, qui n’a pas de vrai mandat populaire. Si jamais la Fed baisse les bras – ou est muselée, selon les vœux de proches du « Tea party » ou Ron Paul –, le blocage sera complet et les États-Unis ne pourront plus reculer leur moment de vérité fiscale, à l’instar de la zone euro. Le sys-
tème bancaire pourrait d’ailleurs en être ébranlé. Le vrai « black swan » serait le cumul de plusieurs de ces événements : des dirigeants, se situant sur d’autres « planètes » en termes d’analyse de la réalité globale, suivant les impulsions idéologiques et émotionnelles, refusent de prendre des « responsabilités » ou d’actionner les mécanismes qui seuls évitent les cassures et les dominos dans un système devenu très interdépendant. Les conséquences seraient terribles : effondrement du commerce international et des systèmes de paiement, dépression dans les pays faibles – comme c’est quasiment le cas pour la Grèce actuellement – dont le repli vers le « chacun pour soi » accompagné de défauts de paiement face au monde extérieur. Heureusement, tout cela n’aura pas lieu, et le retour au mieux viendra par épuisement des champions du pessimisme et par la faillite des hedge funds souhaitant construire leur bonheur sur notre ruine…
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35 actualité Guy Ertz (chief investment advisor, Wealth Management – BGL BNP Paribas)
Et si le pessimisme était exagéré ? d’accepter plus de contrôles. Au fil des engagements des différents pays, la BCE pourrait intervenir plus agressivement pour normaliser les taux obligataires. Il y a certes des limitations dans son mandat, mais elle pourrait invoquer un risque de déflation (qui ne doit pas être négligé), voire un risque systémique. Dans une optique « d’esprits animaux », il est fondamental que les agents économiques retrouvent la confiance dans leurs autorités publiques et dans les engagements de celles-ci de faire tout ce qui sera nécessaire pour assurer des besoins fondamentaux, comme la stabilité de la monnaie, la survie du système financier et l’efficience dans le domaine de la gestion publique. L’enjeu est à la hauteur du potentiel d’amélioration, c’est-à-dire énorme. Le pessimisme quant à la croissance économique reste lui aussi important. L’Europe et les États-Unis ont adopté des politiques assez différentes. À court terme, les autorités américaines ont mis l’accent sur la croissance économique tandis que l’Europe mise sur la réduction de la dette. Ces choix contribuent tous deux à réduire le poids relatif de la dette (ratio dette sur produit intérieur brut), mais ce qui nous semble le plus fondamental, c’est le rétablissement de la confiance et les deux choix vont dans le bon sens. Aux États-Unis, l’objectif sera de réduire plus activement la dette dans un contexte d’amélioration écono-
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mique tandis qu’en Europe, il sera nécessaire de réfléchir à des mesures de stimulus économique coordonnées au niveau européen, dès que les pays se seront engagés fermement dans une voie de contrôle budgétaire. Le scénario consensuel est aujourd’hui de prévoir une croissance économique positive mais faible aux États-Unis, tandis que l’Europe retombe en récession (deux trimestres consécutifs de croissance négative). Il est toutefois important de noter que dans la phase de reprise après la crise financière en 2008, l’amélioration au niveau des composantes cycliques de l’économie (l’investissement des entreprises, l’immobilier, etc.) a été très médiocre. Un regain de faiblesse économique durable apparaît donc peu probable. La santé financière des entreprises des deux côtés de l’Atlantique est très bonne et le frein principal quant à une reprise forte de l’investissement est au niveau de la confiance. Une amélioration durable de celle-ci via des engagements clés dans le processus européen ainsi qu’un plan long terme de réduction de dette aux États-Unis pourraient avoir un effet de levier très important. Une dépréciation plus forte de l’euro pourrait aussi représenter un support clé pour l’économie européenne. Ce scénario optimiste reste un scénario alternatif vu le nombre d’éléments conditionnels mais ne doit certainement pas être sous-estimé.
Photo : Julien Becker
Les scénarios économiques avancés pour 2012 sont devenus de plus en plus pessimistes, surtout pour le continent européen. Une question centrale d’après nous est aujourd’hui de se demander à quel point ces facteurs d’inquiétude ne pourraient pas incorporer un risque de surprises positives. En effet, les économies sont aujourd’hui plus que jamais sujettes à des phénomènes d’anticipations auto-réalisatrices et la stabilisation de la confiance des agents économiques pourrait entraîner un phénomène de dynamique économique et de prise de risque tel que décrit par Keynes comme animal spirits (esprits animaux). Nous pouvons regrouper les facteurs d’incertitude en éléments politiques et économiques. La crise de la zone euro est probablement le facteur principal d’incertitude aujourd’hui et les investisseurs doutent d’une résolution rapide de celleci. Les accords européens récents à ce sujet vont dans la direction d’un contrôle budgétaire accru et devraient permettre aux pays d’aller vers une intégration économique plus importante. La mise en pratique des accords reste un facteur clé d’inquiétude à court terme mais à un horizon d’un an pourrait être la source d’un regain important de confiance. La Banque centrale européenne (BCE) n’a pas de motivation à ce stade d’intervenir plus fortement sachant que ceci réduirait grandement l’incitant pour certains pays
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36 actualité Hervé Burger (stratégiste – Fuchs & Associés)
Et si le cygne noir était un flamant rose ? failli, l’Italie voit à l’été son taux d’emprunt à 10 ans revenir vers 5 %. La stratégie du président de la BCE (Banque centrale européenne) a été payante : par d’habiles opérations de monétisation des dettes des pays périphériques via la BCE et les banques, une certaine dose de confiance est revenue. Même les Allemands se sont laissé amadouer par M. Draghi et jouent le jeu. Certes, la croissance sera modeste en 2012 dans la zone euro (1,5 %) mais le scénario du pire a été évité, l’objectif ultime étant de gagner du temps afin que la croissance nominale du PIB diminue progressivement le fardeau des stocks de dette. Ben le sait bien et il peut sourire, ce scénario rose lui permettra de sauver sa tête, quel que soit le résultat des élections américaines. Lui, le grand théoricien de la crise de 1929 et des ravages de la déflation sur le système financier, peut être soulagé, le démon des années 30 ne le rattrapera pas. Il passera pour le sauveur et la postérité lui ouvre les bras. Mais il se rappelle aussi que dans sa fonction de président de la Fed, la roche Tarpéienne est proche du Capitole. Demandez donc à M. Greenspan, surnommé le maestro au début des années 2000 et qui passe maintenant pour le principal responsable de la crise des subprimes : coupable d’avoir laissé les taux courts américains à des niveaux trop bas pendant trop longtemps, et fautif dans sa mission de supervision des risques pris par les acteurs financiers.
Mais Ben est aussi inquiet : la crispation sur son visage reflète une appréhension. Sa politique depuis août 2008 a entraîné une multiplication par plus de trois et demi de la taille du bilan de la Fed. Ses assistants lui confirment que la masse monétaire M3 est maintenant en hausse de 15 % en glissement annuel (statistique que la Fed ne divulgue plus) grâce à une forte reprise du crédit bancaire. Le multiplicateur monétaire joue à plein. Après avoir vaincu la menace déflationniste grâce à son action volontariste, l’inflation n’est-elle pas son prochain ennemi ? Celui qu’on surnommait jadis Helicopter Ben, suite à un discours de novembre 2002 dans lequel il proposait l’usage massif de la planche à billet, va-t-il se faire rattraper par une spirale inflationniste et finalement rester dans l’histoire comme le roi du debasement du dollar ? Que faire ? Monter les taux de 75 points de base lors du prochain meeting de la Fed en septembre, mais au risque de casser cette embellie ? Ne rien faire, quitte à laisser se développer une dérive inflationniste ? Big Ben a déjà pris sa décision : ce sera une politique graduelle de remontée du taux des fonds fédéraux pour finir l’année à 1 %. Cette politique progressive de remontée des taux se poursuivra en 2013. À quel niveau culmineront les taux courts américains dans ce nouveau cycle de resserrement monétaire initié à l’automne 2012 ? C’est une autre histoire, mais nous espérons que le flamant rose pourra con tinuer son vol le plus longtemps possible.
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Photo : Julien Becker
Vendredi 7 septembre 2012, il est 8 h 31 à Washington D.C.. Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine, entouré de sa garde rapprochée, affiche un sourire crispé dans son bureau de l’Eccles Building. Les chiffres de l’emploi viennent de tomber comme un coup de tonnerre : 350.000 créations et un taux de chômage revenu sous les 7 %. Il est vrai que depuis la fin 2011, les statistiques favorables se sont accumulées, avec en particulier une hausse régulière de la confiance des ménages américains et un meilleur moral des promoteurs immobiliers. À l’approche de l’automne, une croissance annuelle de 3 % de l’économie américaine semble à portée. Même le secteur financier se redresse vigoureusement, le S&P 500 Financial Sector progressant de plus de 15 % depuis le début de l’année : il faut dire que la pente de la courbe des taux aux États-Unis a permis aux banques, mois après mois, de se refaire une santé. Outre-Pacifique, le ralentissement marqué de l’économie chinoise, annoncé en 2011 par les meilleurs experts, n’est jamais venu et c’est bien vers une croissance de 8,5 % en 2012 que se dirige l’empire du Milieu. Outre-Atlantique, même si la zone euro a toujours le statut de vilain petit canard, la situation s’améliore doucement : M. Draghi, en habile technicien, a procédé à deux baisses de 25 points de base du principal taux de la BCE qui est ainsi revenu à 0,50 %. Si la Grèce n’a pas pu échapper à son destin de pays
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Photo : Julien Becker (archives)
actualité
Yves Wagner (Directeur – BCEE Asset Management)
Le Black Swan avale le Dragon
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De nombreux indicateurs précurseurs indiquent que l’économie européenne risque d’entrer en légère récession en 2012 en raison de divers plans d’austérité visant à réduire les dettes publiques, tandis que la croissance américaine resterait positive en raison de la poursuite de politiques monétaires et fiscales expansionnistes, mais très faible. La croissance mondiale serait néanmoins garantie une fois de plus par une poursuite des expansions exceptionnelles dans les marchés émergents, avec, en tant que moteur principal, la Chine. Les déséquilibres dans les économies avancées se résorberaient progressivement sur les années à venir grâce à ces moteurs de croissance mondiale actifs essentiellement en Asie. Le scénario alternatif consiste à envisager les conséquences d’éventuels accidents qui pourraient bouleverser ce consensus, en particulier celui sur la croissance de l’économie chinoise qui comporte en effet certains risques. Ces derniers sont à la fois économiques
(efficacité douteuse de la croissance), financiers (endettements en hausse, inflation) et sociaux (chômage et inégalités sociales croissantes). Un « printemps arabe à la chinoise » n’est pas à exclure, une large partie de la population étant aujourd’hui laissée à l’écart du développement fulgurant d’une Chine où les inégalités augmentent au rythme des hausses du chômage. Les mouvements sociaux se multiplient avec les voix et protestations antigouvernementales. Un « Occupy Wall Street » à l’asiatique n’est pas à exclure. D’un point de vue fondamental, la politique très keynésienne des dernières années de dépenses gouvernementales commence également à avoir ses répercussions sur le taux de l’endettement de la Chine ou de ses entreprises financières, sans parler des investissements réalisés dans le cadre de cette politique qui n’ont pas toujours été très efficients dans une perspective de rentabilité à long terme. F. Hayek (prix Nobel d’économie 1974)
avait déjà démontré que les politiques keynésiennes pouvaient avoir des effets désastreux, notamment en fonction du type de dépenses effectuées. Les réajustements de déséquilibres économiques et sociaux feraient éclater un certain nombre de bulles spéculatives, en premier lieu dans le domaine des investissements immobiliers, et conduiraient la Chine au bord de la récession économique. Une telle situation économique aurait des effets désastreux d’abord sur les tigres asiatiques de la région qui dépendent directement de la santé du géant voisin, mais aussi sur des économies avancées, parmi lesquelles l’Australie figurerait en première place. Un effet de domino mondial ne tarderait pas à pousser les économies mondiales vers une grande dépression, toutes les économies occidentales avancées étant déjà aujourd’hui près de l’effondrement avec des demandes finales insuffisantes, des marchés de capitaux qui ne fonctionnent plus et des décideurs politiques dépourvus d’outils de relance efficaces. Dans un tel scénario, les conséquences sur les marchés des capitaux nationaux et internationaux seraient désastreuses. Des corrections des bourses mondiales devraient dépasser les 50 % pour les actions. Les marchés obligataires, déjà aujourd’hui caractérisés par un manque de liquidité inquiétant, verraient le volume des transactions converger vers zéro, tandis que le marché des crédits aurait cessé toute activité depuis un certain temps déjà. On assisterait à une disparition des marchés des capitaux internationaux qui mettrait en péril la survie de la quasi-totalité des grandes entreprises. Conformément à la théorie du « black swan », ce scénario a une probabilité de réalisation très faible mais non nulle, et des conséquences dramatiques. Un gestionnaire prudent base certes ses allocations d’actifs sur des scénarii à forte probabilité, mais ne devrait pas exclure ce que les spécialistes appellent les « fat tails ». Une bonne diversification est une réponse partielle à cette problématique ; la recherche d’investissements liquides, une autre.
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Ressources humaines
Objectiver les acquis Le nouvel outil d’évaluation des acquis techniques pour les métiers des fonds mis en place chez Citibank, en collaboration avec l’IFBL et l’Alfi, doit permettre l’établissement d’une meilleure politique de formation. Cette approche est vantée comme étant une vraie source de motivation pour tous les collaborateurs de Citi et de cohésion au sein du groupe.
Sébastien Lambotte (texte), David Laurent/Wide (photo)
Citibank Luxembourg et l’IFBL, en collaboration avec l’Alfi, ont mis au point de nouveaux outils destinés à mieux cibler les besoins techniques utiles aux métiers des fonds de l’organisme financier et, partant de là, à mieux orienter la formation du personnel en la matière. « L’industrie des fonds et les produits avec lesquels nous travaillons sont devenus de plus en plus complexes, commente Catherine Prieur, responsable RH chez Citibank à Luxembourg. Le client est devenu plus exigeant. Il désire que l’on justifie la formation et les qualifications de nos employés en la matière. Mais, jusqu’ici, nous n’avions pas d’outils pour objectiver les acquis de notre personnel vis-à-vis du client. » Sur base de l’expérience Fit4Job – ce programme mis en œuvre au cœur de la crise pour mettre à niveau et redonner un emploi à des travailleurs du secteur financier (lire page 32 du Cahier « Management ») –, l’institution financière et l’organisme de formation ont uni leurs compétences pour développer un outil de diagnostic des acquis techniques. « L’objectif était de disposer d’un moyen clair et rationnel d’établir de manière objective les acquis techniques de chaque employé dans les différents
métiers liés aux fonds, poursuit Mme Prieur. Jusqu’à aujourd’hui, dans toutes les institutions, le choix des formations se faisait à la demande du management ou du personnel. Et non forcément sur des bases précises, en fonction des acquis et des besoins des métiers. » Ce nouvel outil s’avère être aussi un moyen d’améliorer la politique des ressources humaines, au niveau de la formation et de la gestion de carrière de chacun des employés. L’IFBL et Citi ont, dans le même temps, développé 13 programmes de cours, sur base de la cinquantaine de modules proposés par l’Alfi.
Outil de motivation Ils permettront d’acquérir les qualifications requises pour évoluer dans chacun des secteurs concernés par le projet. « Nous disposons d’énormément de ressources au sein de l’IFBL, explique Ben Lyon, consultant en formation et chef de projet au sein de l’Institut. Le catalogue de formations est imposant et il n’est pas toujours simple, pour un responsable des ressources humaines, de s’y retrouver. Le contexte dans lequel évolue une banque est par ailleurs important pour mieux cibler les besoins
du personnel. Grâce à cet outil et au travail accompli, nous avons pu mettre en œuvre des plans de formation adaptés à chaque métier. » Chaque employé, à partir de son diagnostic et des différents programmes de formation définis, dispose aussi d’une meilleure vue sur ses possibilités de carrière au sein de la banque et sur les acquis techniques dont il a besoin pour avancer. « Cet outil a permis de valider les acquis de nos employés, jeunes et moins jeunes, diplômés ou non. Il se révèle par ailleurs une vraie source de motivation pour tous nos collaborateurs et de cohésion au sein du groupe », constate Marc Virtt, senior HR generalist chez Citi Luxembourg. À l’issue de chacun de ces 13 programmes de formation, l’employé pourra décrocher un label « CitiPass for Financial Market » qu’il pourra faire valoir en interne, comme à l’extérieur. Car ces programmes sont accrédités par l’IFBL et l’Alfi. « C’est un outil qui est à disposition de l’employé. Il lui appartient d’envisager son propre plan de formation en fonction de ses résultats personnels et confidentiels et d’en discuter avec nous, poursuit Mme Prieur. Notre principal atout, pour le développement de notre business et celui de la Place, reste la qualification de ses acteurs. Nous n’avons pas le choix : pour rester compétitifs, nous devons jouer la carte de la formation et du développement de compétences. »
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Yves Mersch (BCL)
« Le pays s’appauvrit » À l’occasion de la publication du dernier bulletin émis par la BCL, son directeur a de nouveau tiré le signal d’alarme devant l’immobilisme du gouvernement face à la dégradation de la situation économique.
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Photo : David Laurent / Wide (archives)
Crise de la dette
Juncker dit non à la règle d’or Photo : Luc Deflorenne (archives)
Publié le 14.12.2011
Yves Mersch (BCL) : « Le Luxembourg se caractérise par une posture de déni des réalités économiques. »
Par Jean-Michel Gaudron, publié le 14.12.2011 Quelques semaines après la révision à la baisse des indicateurs de croissance nationaux par le Statec, la Banque centrale du Luxembourg (BCL) y est allée de son discours assez critique sur la situation économique actuelle et la façon dont le gouvernement gère la crise… ou ne la gère pas. « Le Luxembourg se caractérise par une posture de déni des réalités économiques, aucune mesure d’envergure n’ayant été mise en œuvre depuis 2008 », note ainsi Yves Mersch, le directeur de la BCL, qui rappelle que « les données conjoncturelles montrent pourtant sans ambiguïté que l’immobilisme n’est plus une option ». Selon les dernières projections macroéconomiques de l’institution, le PIB en volume du Luxembourg sera à peine plus élevé en 2012 qu’en 2007. Autrement dit, l’économie grand-ducale aura pratiquement stagné au cours de ces cinq dernières années. Or, dans le même temps, la population est toujours en forte expansion, de sorte que, selon la BCL, le PIB réel par habitant s’est contracté de quelque 8 % au cours de cette période 2007-2012, le PIB réel par actif diminuant encore davantage. « Notre pays s’est donc sensiblement appauvri, non seulement en termes relatifs, mais également dans l’absolu », estime M. Mersch.
L’écart grandit avec l’Allemagne La Banque centrale met également en avant d’autres indicateurs inquiétants, comme la comparaison avec la croissance allemande, qui reste, dans bien des cas, un benchmark pertinent. Avant la crise de 2007, Yves Mersch rappelle que la croissance luxembourgeoise avait en moyenne été supérieure de 3,4 % par an à la croissance allemande. Or, pour la période 2011-2013, cette croissance luxembourgeoise devrait être pratiquement égale à celle de son voisin d’outre-Moselle. « Le décrochage est plus sensible encore en termes de PIB réel par habitant, note M. Mersch. Selon les projections, cet indicateur accuserait en effet pour le Luxembourg un recul cumulé de l’ordre de 5 % par rapport à l’Allemagne sur la période 2011-2013. » Même son de cloche sur le front de l’inflation, qui apparaît systématiquement plus élevée au Grand-Duché qu’en Allemagne. « Le différentiel d’inflation en défaveur du Luxembourg devrait atteindre près de 1 % par an en moyenne par rapport à notre voisin allemand de 2011 à 2013. Un mode de fixation des salaires déconnecté de l’évolution de la productivité n’est pas étranger à ce résultat. »
Le Premier ministre JeanClaude Juncker, par ailleurs président de l’Eurogroupe, s’est prononcé clairement ce mercredi devant la Chambre des députés, contre la fameuse « règle d’or ». Il a expliqué qu’il ne voyait pas l’intérêt d’inclure de nouvelles règles dans la constitution du pays, estimant que cela serait contraire à la philosophie de ladite constitution. En revanche, il a estimé que les règles prônées par l’Europe afin de pousser au retour à l’équilibre budgétaire devraient faire l’objet d’une « loi spéciale », devant être votée par les députés à la majorité qualifiée des deux tiers. Jean-Claude Juncker, notent les observateurs, a ainsi rejoint l’avis d’Alex Bodry, le leader du LSAP, partenaire de coalition au gouvernement luxembourgeois. Ce dernier avait qualifié la règle d’or de « règle de dupes » et a jugé toute révision constitutionnelle « inutile, voire dangereuse ». Fiscalité
L’e-book à 3 % de TVA Publié le 14.12.2011
Ce lundi 12 décembre, cela n’a pas fait la une. Mais l’administration de l’Enregistrement et des Domaines a émis une circulaire qui précise le taux de TVA applicable aux ventes de livres électroniques (e-books). Il est désormais aligné sur le taux de la version papier, en l’occurrence 3 %. Erwan Loquet, associé au département Fiscalité de BDO, voit, dans cette décision du ministère des Finances luxembourgeois, la confirmation d’une volonté de « positionnement du Luxembourg comme place stratégique de développement d’activités dans le commerce électronique. Elle complète les
importants efforts d’infrastructures, en datacenters et ultra haut débit notamment, ainsi que le cadre juridique et fiscal favorable dont s’est doté le pays ». (lire aussi l’article page 18) Keytrade Bank
Un compte d’épargne à 1,60 % Publié le 14.12.2011
Keytrade Bank Luxembourg annonce le lancement d’un compte d’épargne assorti d’une rémunération attrayante de 1,60 % et dépourvue de frais de gestion, de retrait ou d’extraits de compte. Dans le même temps, Keytrade annonce également son partenariat avec Equiduct, la plate-forme de négociation paneuropéenne (actions Euronext, UK, Xetra) offrant l a meilleure exécution pour le marché retail, en réponse à la mise en œuvre des normes européennes MiFid.
Tripartite sidérurgique
ArcelorMittal investira sous conditions Publié le 14.12.2011
Dans le cadre de la tripartite sidérurgique de ce mercredi et face à l’insistance des syndicats et de membres du gouvernement, qui souhaitent voir le sidérurgiste mondial s’impliquer davantage et marquer son intérêt pour les outils et pour la maind’œuvre de la région, les représentants d’ArcelorMittal ont promis un plan d’investissement
pour les sites luxembourgeois. Pas de chiffres ni d’engagements formels, mais la promesse d’étudier toutes les opportunités pour moderniser des sites viables, dans les trois ans. Le plan doit être proposé avec davantage de précisions pour mars 2012, moment où une nouvelle tripartite sidérurgique est d’ores et déjà programmée. ArcelorMittal émet quelques conditions. Le plan ne pourra se baser que sur un tour complet de chaque site, afin d’en déterminer la productivité et la rentabilité. Et pour développer certaines activités, notamment à Schifflange, ArcelorMittal insiste sur le fait qu’il a un besoin vital d’une alimentation électrique renforcée. Le groupe juge donc indis pensable la mise en service de la fameuse ligne Sotel, à très haute tension et à très haute valeur polémico-environnementalo-juridique. En outre, ArcelorMittal a signé la prolongation de l’accord Lux2011 pour préserver l’emploi dans l’industrie sidérurgique luxembourgeoise. Cet accord sera valable jusqu’à la fin du mois de mars 2012. Gaming
Les acteurs se rencontrent Publié le 14.12.2011
Le premier Online Gaming Forum organisé par LU-CIX, ce mardi à Luxembourg, fut un succès à tout point de vue. Et a prouvé que le pays suscite un vif intérêt au niveau des sociétés actives dans le développement de jeux en ligne. (lire l’article page 70).
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Publié le 15.12.2011
Avec quelque 260.000 visites et un peu plus de 567.500 recherches par mois, le site monster.lu confirme sa grande popularité et poursuit son développement. « Le nombre de CV ne cesse d’augmenter chaque mois. Cela s’est même exprimé par un nombre record en octobre 2011 avec 11.558 CV en ligne », a précisé Patrick Duarte, sales manager de monster.lu. Du côté des employeurs, monster.lu constate que la catégorie comptabilité / finance est celle sur laquelle le plus d’offres ont été placées (41 %). En outre, Monster a développé l’application BeKnown, qui tourne depuis six mois sur Facebook. « Nous aidons ainsi les personnes à la recherche d’un emploi à élaborer une image de marque personnelle afin d’augmenter leurs chances. Il est également possible d’y intégrer un profil entreprise qui permet de mettre en avant une marque et d’attirer de nouveaux talents. BeKnown occupera une place centrale dans notre stratégie au cours des prochaines années », explique M. Duarte.
Médiateur
Lydie Err décroche son graal Publié le 15.12.2011
Elle a patienté plus d’une décennie. Mais Lydie Err a enfin décroché le poste qu’elle convoitait depuis les années 2000 et pour lequel elle s’était activement formée. À l’origine d’une proposition de loi en faveur de la création du médiateur, passerelle entre les citoyens et les administrations, mais aussi observateur de la vie sociale, Mme Err avait été coiffée au poteau par l’ancien ministre de la Justice, le chrétien-social Marc Fischbach, nommé par la Chambre des députés en décembre 2003. Elle a été élue par les députés, avec 44 voix en sa faveur sur 54 exprimées, face à un seul autre candidat, Roy Reding
Immobilier
Un répit pour le prix des appartements Publié le 15.12.2011
Le Statec vient de mettre à jour les données statistiques sur les prix de vente des appartements, basées sur les prix déclarés dans les actes notariés et déposés auprès de l’administration de l’Enregistrement et des Domaines. L’office national de statistique constate un « répit pour les prix des appartements », qui perdent en moyenne 1,6 % de valeur sur le marché, entre le 2e et le 3e trimestre 2011. Fin septembre, un appartement ancien s’échange à 3.700 euros/m2, contre 4.300 euros/m2 pour un appartement neuf. Ce mouvement trimestriel à la baisse corrige la forte hausse du trimestre précédent (+2,8 % entre le 1er et 2e trimestre 2011), précise le Statec. Cependant, les appartements sont 1,9 % plus chers qu’au 3e trimestre 2010, avec un léger recul des prix du neuf (-0,8 %) qui ne compense pas la hausse de l’ancien (+3,4 %). Leopard Trek
Un grand prix du design pour Minale Publié le 15.12.2011
L’agence de design Minale Design Strategy a été récompensée par deux prix pour la création de l’identité de l’équipe cycliste Leopard Trek dans le cadre du prestigieux concours Super Design, initiative de l’ADC (Association Design Conseil) à Paris. Elle a été récompensée dans la catégorie « Identité visuelle » et a également reçu un prix complémentaire pour « l’audace de la stratégie et de la création ». Ces distinctions ont été attribuées sur la cohérence de l’univers de style, mais valorisent aussi les résultats obtenus. Des résultats qui ont dépassé les
attentes, puisque les Léopard ont explosé le record des ventes de maillots sur le Tour de France. En outre, l’équipe a aussi réussi le pari d’attirer deux nouveaux sponsors RadioShack et Nissan. Et Minale Design Strategy poursuit évidemment sa collaboration avec cette « nouvelle » formation RadioShack Nissan Trek.
Grand-Duché en faveur d’une Europe spatiale affermie et apporterait une visibilité accrue aux activités et ambitions spatiales du Luxembourg.
BIL
Le sigle reste, sa signification évolue. L’Adem était l’administration de l’emploi. Elle devient l’Agence pour le développement de l’emploi. Le projet de loi est voté. C’est toute une réforme que le nouveau texte est censé mettre en œuvre, même si, dans les rangs politiques, les avis sont partagés sur la portée réelle de la présente mouture. L’objectif premier est d’apporter un réel encadrement des demandeurs d’emploi et une meilleure collaboration avec les entreprises qui ont des postes à offrir. La réforme met aussi en place une forme différente de gestion, davantage axée sur le management. Une nouvelle équipe dirigeante aura cette
Surveillance négative Publié le 15.12.2011
L’agence de notation Moody’s a annoncé ce jeudi avoir abaissé d’un cran la note à long terme de Dexia Crédit local (France) et Dexia BIL. La note A3 devient Baa1. Si la note de Dexia Crédit Local n’est plus qu’à trois crans de la catégorie spéculative, la BIL, en attente de cession à un fonds du Qatar avec l’appui de l’État luxembourgeois, doit la dégradation de sa note aux incertitudes qui demeurent dans le calendrier de cette opération de sortie du groupe Dexia en démantèlement.
Adem
Autrement, pour mieux encadrer Publié le 16.12.2011
charge prioritaire. L’agence montre l’exemple en recrutant aussi : les « placeurs » – on dit désormais « conseillers professionnels » – seront une quarantaine de plus, afin que le nombre de dossiers par conseiller diminue et qu’il se crée donc une plus grande proximité pour une plus grande efficacité, entre le conseiller et le « client » demandeur d’emploi. On notera que l’opposition n’est pas aussi enthousiaste que les partenaires LSAP et CSV, qui se félicitent de l’aboutissement de la loi. Le DP juge les changements trop cosmétiques pour aller au fond du problème, qui nécessiterait un changement de culture de la part de l’établissement public. Les Verts ironisent quant à eux sur le fait que, sans l’intervention d’un bureau d’experts qui a passé l’Adem au crible, le changement aurait été purement d’étiquette.
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Agence spatiale européenne
Luxembourg for president? Publié le 16.12.2011
La Suisse, membre fondateur de l’Agence spatiale européenne (ASE), et le Luxembourg, qui en est un des plus jeunes membres, se proposent de joindre leurs forces en vue de reprendre conjointement, après l’Italie, la présidence de l’ASE au niveau ministériel pour la période allant de 2012 à 2015. Cette période constitue une phase cruciale pour l’évolution de l’Europe spatiale en amont de l’établissement des nouvelles perspectives financières de l’UE de 2014 à 2020. Une telle présidence conjointe, inédite, permettra de combiner les points forts des deux pays, à savoir le « corporate knowledge » de la Suisse concernant l’ASE et la compétence du Luxembourg en matière de démarche communautaire avec son expérience de plusieurs présidences à l’UE. Cette présidence conjointe à l’ASE constituerait par ailleurs un signal politique fort du
Photo : LSAP
Nouveau portail pour l’emploi
(ADR). Mme Err prendra ses fonctions en février prochain, pour un mandat de huit ans. (lire aussi en page 16)
Lydie Err prendra ses fonctions de mediateure en février.
Photo : Luc Deflorenne (archives)
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42 actualité Réglementation
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Aviation
plus complexe. Les conséquences pourraient peser sur la croissance.
Sparinvest
New Headquarters in Luxembourg
Photo : Clifford Chance
Publié le 16.12.2011
Frédérick Lacroix (Clifford Chance) : « Si les États ne sont plus à même de financer l’économie réelle, qui va pouvoir le faire? »
Par Pierre Sorlut, publié le 15.12.2011 La mise en application future des objectifs définis par Bâle III, à travers l’entrée en vigueur prochaine de la quatrième version de la Capital Requirement Directive (CRD IV), soulève encore de nombreuses questions au cœur du secteur bancaire. « Cet instrument européen reprend les mesures préconisées par Bâle III, à savoir un capital réglementaire plus important et de meilleure qualité, une meilleure gestion de la liquidité et la limitation de l’effet de levier », a expliqué Frédérick Lacroix, associé du cabinet d’avocats Clifford Chance, à l’occasion d’une présentation faisant le point sur l’avancée de cette directive. Le projet de texte européen va plus loin que les objectifs de Bâle III, puisqu’il prévoit également le renforcement du mode de supervision bancaire en Europe, ainsi qu’un certain nombre de dispositions visant à renforcer la gouvernance des banques et à unifier le régime des sanctions administratives en les rendant dissuasives. « Il s’agit d’une réglementation nécessaire qui s’appuie sur des cas d’école révélés par la crise. Bâle III apporte donc une réelle réponse à la crise financière, précise M. Lacroix. Toutefois, dans le contexte actuel de la crise de la dette souveraine qui génère déjà aujourd’hui une pression importante et inattendue sur les banques, la mise en application de cette nouvelle réglementation tombe au mauvais moment. Pour bien faire, il faudrait probablement faire une pause pour permettre aux banques de reprendre leur souffle. »
Effets sur l’économie réelle Au lieu de ça, le projet de texte européen a pour effet involontaire d’accentuer considérablement la pression. À un point tel que les banques, devant augmenter leurs fonds propres réglementaires et disposer de plus de liquidités pour couvrir tant les risques à court terme que leurs engagements à long terme, risquent par ailleurs de se désengager de certaines activités comme les financements de projets ou d’infrastructures. « Les banques qui ont de l’argent aujourd’hui sont tentées de se transformer en véritables coffres-forts pour faire face, explique l’avocat. À tel point que cela risque d’avoir un effet sur l’économie réelle et la croissance à long terme. Car, si les États comme les banques ne sont plus à même de financer l’économie réelle, qui va pouvoir le faire ? » Le sujet, au cœur du secteur, reste problématique. Toutefois, parce qu’elles n’ont pas le choix, elles se lancent dans l’implémentation de ces mesures. Elles le font d’autant plus rapidement que les marchés les évaluent dès à présent à l’aune des nouveaux standards imposés par Bâle III. Mais avec quels effets ?
Celebrating the tenth anni versary of its operations in Luxembourg, the Danish asset manager, Sparinvest has announced that it has transferred the domicile of its parent company, Sparinvest Holdings SE, from Denmark to Luxembourg. « We have now operated out of Luxembourg for exactly a decade and it has become increasingly obvious that this is the ‘intelligent’ domicile for an asset management company with long-term international ambitions », the CEO Per Noesgaard stated. In July of this year, Sparinvest became one of the first management companies to achieve UCITS IV authorisation from the Luxembourg legal authority, the Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF). In September of this year, the fund vehicle Sparinvest Sicav was also declared UCITS IV compliant. (voir aussi l’interview page 73 et le picture report en page 85) Delitraiteur
Premier point de vente à Strassen Publié le 16.12.2011
Delitraiteur, l’enseigne belge de magasins d’alimentation spécialisée dans les repas « prêts à l’emploi » et disposant également d’un espace de consommation, accroît son expansion en cette fin d’année 2011 avec une première ouverture au Grand-Duché de Luxembourg, plus précisément à Strassen. Ce point de vente est ouvert 7/7 jours, de 7 h 30 à 22 h, y compris les jours fériés. La chaîne Delitraiteur, créée en 1990, fait partie du groupe Louis Delhaize (Match, Cora). L’enseigne connaîtra en 2011 un chiffre d’affaires estimé à 57 millions d’euros, soit une progression de 7 %.
Concurrence sur GenèveLuxembourg Publié le 19.12.2011
Selon le magazine Air Journal, à partir du 30 janvier 2012, la compagnie suisse Darwin Airline opérera deux vols par jour en semaine et un le dimanche entre Genève et Luxembourg. Darwin est un peu considérée comme une « super low-cost », plus orientée service que les discounters du ciel, mais moins coûteuse dans ses prestations que les opérateurs classiques. Les vols prévus par Darwin Airline entre les deux places financières, qui ne manqueront pas d’intéresser les businessmen, seront opérés à bord de Saab 2000, pouvant emporter 50 passagers. Selon Yves Hoffmann, directeur de la communication de la compagnie nationale luxembourgeoise, Luxair n’a appris la venue de Darwin que vendredi dernier… « Depuis nous essayons de voir comment réagir », dit-il. Mobilité
Le frontalier prend moins sa voiture Publié le 19.12.2011
« Voiture ou transports en commun ? Comment les frontaliers se rendent-ils au travail en 2010 ? », l’étude menée par le CEPS / Instead en collaboration avec l’Université de Strasbourg fait apparaître un enseignement
majeur : l’augmentation significative du recours aux transports en commun comme moyen principal de déplacement domiciletravail. Ce choix gagne 5 points, 2 points pour le train et 3 points pour le bus. Ces proportions restent loin en dessous de l’usage de la voiture mais elles évoluent. Ainsi, en 2010, la part des frontaliers utilisant principalement les transports en commun représente 14 %. Cette hausse de l’utilisation des transports en commun est plus importante chez les frontaliers résidant en France (+ 6 points) et en Allemagne (+ 5 points) que chez ceux résidant en Belgique (+ 1,5 point). Les chercheurs y voient une relation avec les efforts importants – mais pas équivalents selon les pays ou les régions limitrophes – de développement des réseaux de transports en commun. La voiture conserve néanmoins une majorité écrasante, puisqu’en moyenne, 86 % des frontaliers utilisent ce mode de déplacement prioritaire. Luxaviation
Cap sur la Géorgie Publié le 19.12.2011
La société Luxaviation a décidé de développer géographiquement ses activités en s’implantant à partir du 15 janvier prochain en Géorgie. Dès lors, trois avions de sa flotte seront basés à Tbilisi, la capitale, afin d’y servir le marché régional.
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Photo : Luc Deflorenne (archives)
Bâle III accentue xxxx les pressions xxxxx Dans un contexte de crise de la dette souveraine, xxx la mise en œuvre de la directive européenne s’avère
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44 actualité Finance et IT
L’autre version du cheval de Troie Bradesco veut se développer depuis un hub placé chez Clearstream. Laquelle s’offre une ouverture vers de nouveaux marchés porteurs. Le partenariat win-win du back-office passe par Luxembourg.
Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photos)
Luxembourg, capitale financière internationale et hub IT d’envergure mondiale, le tout dans un même projet. Cela ne manque pas d’allure a priori. L’affaire prend d’autant plus tournure lorsque, dans un partenariat assez unique en son genre, plusieurs métiers différents cohabitent, collaborent et tirent le parti de synergies qui ne sont pas de façade. C’est encore plus interpellant lorsque ce partenariat, encadré par des acteurs locaux dynamiques, place deux poids lourds des marchés financiers dans une position d’ouverture vers des horizons ciblés par leur développement respectif. Ce deal existe, à Luxembourg. Ses deux acteurs principaux sont Bradesco, le géant bancaire brésilien, et Clearstream Services. Cette division de Clearstream International, présente au Luxembourg depuis 1970, aujourd’hui intégrée au groupe Deutsche Börse, emploie quelque 500 spécialistes IT au Grand-Duché. Et ils ne font pas que gérer l’infrastructure de la célèbre chambre de compensation. Depuis 2004, avec l’agrément PSF, Clearstream Services propose des solutions d’externalisation de technologies dédiées au secteur financier international. Et c’est un secteur d’activité que l’entité luxembourgeoise entend développer. Fin 2011, Clearstream Services annonçait deux nouveaux « hostings IT » pour les acteurs bancaires belge, BKCP, et brésilien, Banco Bradesco. Et ce dernier contrat, surtout, vaut son pesant d’originalité, qui rime avec opportunité.Bradesco « est une des 15 plus grandes banques ‘ boursables’, avec une valeur de marché estimée à plus de 70 milliards de dollars US », précise Jean-Philippe Leroy, directeur gérant de Banco Bradesco Europa (Luxembourg), présente sur la Place depuis une dizaine d’années. One stop shop au Brésil, où elle revendique un impressionnant portefeuille de clients, un million de sociétés travaillant avec elle, Banco Bradesco souhaite clairement intensifier sa présence dans le monde, notamment en servant de tête de pont pour une ouverture à l’international de grandes sociétés latino-américaines. « Nous avons besoin d’un support fiable et performant pour nos activités, poursuit Jean-Philippe Leroy. Nous sommes de gros consommateurs de solutions, nous investissons 2 milliards par an dans l’IT. Et nous étions à la recherche de partenaires internationaux,
stratégiques, dans le private banking et le data hosting notamment. » La quête d’une infrastructure en outsourcing a mené Bradesco – et cela relève davantage de l’étude de marché que du hasard prospectif – vers la solution made in Luxembourg. Hébergée chez Cleartream en l’occurrence. Mais dans une configuration qui va bien au-delà de la simple mise à disposition d’infrastructure. Un acteur IT local, Real Solutions, a, dans cette approche globale, joué une carte fondamentale, en se positionnant en intégrateur, véritable boîte à outils. Alain Meulemans, directeur technique, explique : « Déjà partenaires de Bradesco Europa à Luxembourg, nous avons proposé un ensemble de services, centrés sur les capacités de Clearstream et les connaissances et besoins métier de chacun. On a proposé à Bradesco d’aller beaucoup plus loin que l’utilisation d’un datacenter. On est, au fond, partis d’une demande de garage pour un véhicule en location et on a proposé une limousine, avec chauffeur, full options. »
Bien plus loin que le datacenter La vision est totalement orientée « service » : plutôt qu’un investissement matériel lourd dans ses propres ressources, mieux qu’une simple location d’espace et de matériel, le client paie pour un service dédié, dans une infrastructure de premier plan qui lui est réservée. « Rien n’est immobilisé, tout est souple et efficace », résume Alain Meulemans. Dans la logique du « one stop shop » appliquée au provider IT, le partenariat stratégique, voulu comme flexible et durable à la fois, fait de Clear stream Services le véritable hub IT de tout ce qui est « non-America » de Bradesco. Un rôle sur mesure qui réjouit Yves Baguet, CIO de Clear stream Services. « Le rôle est complet : construire et mettre en place les infrastructures, faire tourner les opérations quotidiennes avec un monitoring permanent, assurer les services en mode ‘mission critical’ 24 heures sur 24. C’est une prestation IT externe et mondiale au départ de Luxembourg. » Clearstream apporte ainsi une valeur ajoutée, par la mise en place de cette infrastructure baptisée
Flexcube (lire encadré), par son réseau sécurisé pourvu de plusieurs points de connexion à travers le monde. « Les service levels très ambitieux de Bradesco sont très similaires à ceux de Clearstream. L’ensemble des partenaires se retrouvent dans le deal. Et rien n’aurait été possible sans une communion d’objectifs et de visions. Il y a un véritable cultural fitting entre les partenaires », insiste le CIO. Car l’affaire se distingue par l’ampleur du défi et des objectifs assignés, autant que par un délai
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Structure
Performance permanente
de mise en œuvre plutôt serré – les débuts réels remontent à septembre 2011, l’infrastructure est disponible depuis la mi-novembre et la mise en production est prévue pour mi-2012. Il a fallu aussi gérer la complexité juridique, pour monter une structure où chacun garde son indépendance, dans la flexibilité contractuelle, avec des garanties de services et de sécurité, le tout étant PSF compatible… Le trinôme BradescoClearstream-Real Solutions a pu s’appuyer sur le
conseil juridique de Me Thierry Reisch (Reisch & Reisch), dans la rédaction d’un contrat triangulaire pas évident à ordonner : « La formulation originale permet un montage qui offre une flexi bilité réelle et toutes les garanties au client final, Bradesco. Si une des parties se trouvait ‘en échec’, on pourrait l’adapter, voire le stopper… », souligne Jean-Philippe Leroy. Deloitte Luxembourg a également apporté sa pierre à l’édifice, en encadrant le partenariat de } 46
Flexcube s’articule sur une infrastructure Oracle et Solaris (ce système d’exploita tion Unix développé à l’origine par Sun Microsystems est devenu Oracle Solaris depuis l’union des compétences d’Oracle et de Sun). Yves Baguet (Clearstream Ser vices) décrit l’ensemble comme « un pack age software back-office qui permet de très gros volumes d’opérations, sur base du backbone de Deutsche Börse-Clear stream. On est sur un réseau ségrégé, à quatre points de connexion internationale, mais qui peut être aisément étendu selon les besoins futurs. » Un autre atout majeur du système est son automatisation, sur base d’outils performants et ultra sécuri sés, assortis d’une « infrastructure de monitoring unique en Europe, un IT ser vice management qui permet d’optimiser en temps réel la disponibilité et la performance permanente de chaque maillon technique de la chaîne ». Le tout rencontre les standards ISO internationaux de quality management et IT service management. Le projet, dédié à Bradesco chez Clearstream, est bel et bien sorti du virtuel. Il se décline en trois grandes étapes. La première phase, finalisée, a vu Flexcube implémenté par Clearstream et intégré par Real Solutions, pour être la plate-forme de communication entre les entités de Bra desco. Dans la phase suivante, il devient l’outil private banking dédié à Bradesco Europe et ses partenaires. Et dans la troi sième phase, toutes les entités feront leur migration sur le système. CQFD, comme « ce que Flexcube développe » ? A. D.
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« Il y a un véritable ‘cultural fitting’ entre les partenaires » Yves Baguet (Clearstream Services), entre Alain Meulemans (Real Solutions) et Jean-Philippe Leroy (Banco Bradesco Europa)
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{ ses conseils d’expert. « Leurs spécialistes ont
notamment préparé une présentation devant la CSSF. Il fallait évidemment l’agrément, afin que toute la transparence et la sécurité requises, notamment par des acteurs PSF, soient assurées », révèlent les signataires du deal autour de Flexcube. Celui-ci met en exergue la complémentarité des partenaires et a donc exigé pour sa mise en place un travail en profondeur. Même si Real Solutions faisait office de Petit Poucet dans cette aventure. « Dans notre apport d’intégrateur, note Alain Meulemans, nous avons été considérés comme un partenaire à part entière alors que nous sommes l’acteur le plus modeste, le plus local à la base. Nous avons ainsi pu mettre en place des conditions de travail des équipes qui soient équivalentes au Brésil et au Luxembourg. Quand nous sommes allés là-bas, ils n’ont pas regardé autre chose que nos compétences et nous ont fait confiance. » C’est, de toute évidence, une illustration supplémentaire d’une opération en synergie qui donne un win-win. Car Bradesco veut étendre ses activités dans une stratégie internationale renforcée et opérera
tout le « non-américain » depuis Luxembourg. Le pôle luxembourgeois est vu comme un hub européen avec de grosses passerelles vers, notamment, l’Europe de l’Est, les places asiatiques, le Moyen-Orient. Ce seront ainsi, au quotidien, des transactions énormes, des paquets de milliards, qui transiteront par Luxembourg…
Un exemple pour la promotion Clearstream, dans sa croissance internationale (avec ou sans impact de la fusion Deutsche Börse – NYSE Euronext qui attend le verdict des autorités européennes ces jours-ci), se voit, par sa collaboration active, ouvrir grand une porte sur le Brésil et les marchés potentiels importants qu’il peut entraîner dans sa suite. C’est, en outre, un assez bel exemple de crédibilité et de savoir-faire made in Luxembourg, dans la liaison « business-IT » – deux pôles de compétences mis en avant par la politique de diversification et la stratégie de développement –, dotée
de tous les niveaux de sécurité, sur le plan légal, des infrastructures, du haut débit, du contrôle par le régulateur officiel… « Ce hosting IT se concrétise dans un véritable hub opérationnel, qui devient un exemple majeur à mettre en exergue pour la prospection à l’étranger, via des missions économiques ou des organes comme Luxembourg for Finance, argumente Yves Baguet. Imaginons toutes les retombées positives possibles pour plusieurs acteurs et métiers de la Place, dans le cadre d’une politique proactive tournée vers l’Amérique latine par exemple. » Car les perspectives sont alléchantes. Et le Brésil n’est pas le genre de partenaire que l’on peut négliger vu ses perspectives et ses ambitions (lire aussi page 48), surtout par les temps économiques difficiles qui courent. Autant le cheval de Troie viral peut rapidement devenir un cauchemar numérique, autant la version de l’antique tactique grecque adaptée à l’IT du 21e siècle peut avoir encore de beaux jours devant elle. Notamment pour mettre le pied, d’égal à égal, dans une stratégie économique globale, voire homérique.
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Luxembourg-Brésil
La samba des milliards Banco Bradesco veut s’étendre en passant par le Kirchberg. Banco Itaú a préféré migrer vers la Suisse. Mais le boum de l’économie brésilienne fait briller bien des yeux, dans tous les secteurs.
Alain Ducat
Le cas de Bradesco, géant bancaire brésilien qui s’appuie sur Clearstream pour créer un hub de gestion de ses transactions internationales à Luxembourg, est sans doute emblématique. Et, dans l’entité grand-ducale du groupe Deutsche Börse, plus d’un se frotte les mains à l’idée que cette puissante tête de pont latino-américaine serve de passerelle vers d’autres échanges fructueux. C’est que l’économie brésilienne, dans le contexte morose, fait pour beaucoup figure de phare dans la brume. Devenu, selon les classements internationaux de référence, la 6e économie du monde, le Brésil est perçu par bien des analystes comme un pays qui ne sera pas vraiment affecté par la crise mondiale. Bien moins que d’autres, en tout cas. Comme la Place le fait au demeurant vis-à-vis de toutes les économies émergentes, le Luxembourg regarde, avec un intérêt gourmand, les liens tissés avec le plus lusitanien des pays outreAtlantique. Certains ont sans doute découvert sur le tard qu’il avait d’autres charmes en dehors de l’exotisme de ses plages ensoleillées, de filles bronzées comme un pain de sucre, de ses talents footballistiques ou des airs musicaux peuplant des rêves de carnaval réputé… Pourtant, fin 2010, on constatait déjà à Luxembourg un entrain de conquistador dirigé vers le Nouveau Monde. Le marché sud-américain était alors ostensiblement visé par une de ces missions économico-politiques dont la place financière, en particulier, est friande et sait, le plus souvent, tirer parti. Chili, Argentine, Uruguay et Brésil étaient au programme. Et l’ancienne colonie portugaise focalisait une attention ciblée de la part des acteurs. L’industrie des fonds se sent toujours singulièrement concernée par ce nouvel Eldorado. Et le Luxembourg se positionne en amont pour bénéficier de
l’activité des intermédiaires financiers brésiliens. Depuis lors, les initiatives n’ont pas toujours rebondi de façon spectaculaire. Les contacts entrepris poursuivent leurs discrets cheminements. Mais il y a au moins deux acteurs brésiliens qui, bien placés sur le sol grand-ducal depuis des années, ont choisi de sortir du bois… dans des directions opposées.
Directions opposées, stratégies complémentaires Fin septembre dernier, Banco Itaú Europa Luxembourg, filiale du groupe brésilien spécialisé dans la banque privée, confirmait son départ progressif, étalé sur deux ans, et assorti d’un plan social pour ses 60 salariés. Exit Luxembourg, où Itaú était depuis 1995. Direction la Suisse, pour toutes les activités, essentiellement de la gestion de fortune. « La décision est intervenue au plus haut niveau de direction du groupe », confirmait alors à paperJam Dimitri Oliveira Barbosa, managing director de la banque brésilienne installée avenue de la Porte-Neuve. « L’environnement mondial a amené à une réflexion stratégique. Les places européennes ont été mises en balance. Le Luxembourg et la Suisse ont toutes deux des avantages certains et elles sont très compétitives. Mais elles étaient en concurrence pour nos affaires. La décision est tombée. La banque ne se détourne pas du Luxembourg. Mais elle choisit la Suisse pour recentrer ses activités. » Inexorablement, cet acteur carioca, qui prévoyait de lancer de nouveaux produits depuis le Luxembourg en cette année 2012, a finalement misé sur Zurich, y installant Banco Itaú Suisse pour le private banking et le wealth management. Et il invite ses clients à le suivre, pour la gestion
de leur patrimoine, sous les cieux helvètes… Devant ce petit camouflet concurrentiel subi par Luxembourg, les choix stratégiques posés par Banco Bradesco résonnent, au contraire, comme un cri de victoire. Et c’est dans le mariage entre la finance de haut vol et l’IT structuré et sécurisé en conséquence qu’a été enfantée une nouvelle piste de décollage. Jean-Philippe Leroy, managing director de Banco Bradesco Europa, rappelait, en officialisant le partenariat technologique avec Clearstream Services, sa profession de foi envers le Luxembourg, « endroit idéal pour y héberger un datacenter, avec de hauts standards techniques, un environnement bien régulé et des niveaux de coûts très compétitifs ». Dans le même temps, M. Leroy avouait appuyer la stratégie du groupe brésilien sur la plaque tournante luxembourgeoise. « Le Brésil est devenu un modèle économique de référence. La croissance reste énorme. Et il s’y révèle des milliers de nouveaux millionnaires chaque année, souligne-t-il. On prévoit des investissements énormes, de la part de personnes physiques fortunées et de sociétés à vocation internationale. » Comme une promesse de juteuses opérations, le directeur du pool européen de Banco Bradesco à Luxembourg glisse : « La stratégie d’expansion à l’international est vraiment ambitieuse. Aujourd’hui, 10 % de nos actifs sont hors Brésil ; on vise environ 20 %, avec un attrait particulier pour l’Asie, Hong Kong, Tokyo, Singapour... » Le crochet par Luxembourg est d’autant plus attrayant… Il y a donc, pour le secteur bancaire et l’industrie des fonds (surtout les fonds de fonds au demeurant), alliées aux capacités de jouer les bases techniques de premier plan, des perspectives tout à fait intéressantes. Aux enjeux des administrateurs de fonds luxembourgeois rêvant notamment d’enregistrer plus d’entrées d’investisseurs brésiliens dans leurs OPC, répon-
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Photo : Thomson Reuters
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Désormais 6e économie du monde et doté de valeurs sûres, le Brésil est bon sur plusieurs terrains.
dent les stratégies d’expansion des grands acteurs de la finance latino-américaine (Bradesco a notamment lancé des Sicav en equities et en fixed income, largement distribuées à l’international grâce à la licence acquise auprès de la CSSF).
Real politique L’attrait du Brésil et d’une économie bancarisée sur le tard mais avec une efficacité redoutable, n’est certes pas une panacée se suffisant à ellemême. Mais, surtout dans un Luxembourg où l’importante communauté lusophone a un poids culturel et historique évident, des acteurs multiples pourraient marcher sur les traces de gros pion-
niers industriels, comme Cargolux, ArcelorMittal, Paul Wurth ou encore Cebi, qui ont depuis longtemps tissé des liens solides avec le pays du Real, monnaie qui sonne plus qu’elle ne trébuche… Car le Brésil est bon sur plusieurs terrains. Remis en selle par des politiques — volontaristes pour les méthodes et charismatiques pour les personnes qui les ont mises en œuvre —, il dispose de matières premières variées, d’un sol riche, il s’est hissé parmi les producteurs de pétrole dotés de gisements encore très prometteurs (l’écart avec le Venezuela se resserre dans la hiérarchie mondiale). Le pays est doté d’une industrie qui produit généreusement et emploie quatre actifs sur dix. Leader en Amérique latine, l’industrie brésilienne a aussi des fleurons prisés, comme Embraer, troi-
sième constructeur aéronautique mondial, déjà fournisseur de la flotte de jets Luxair. Très complet, le tissu économique brésilien mise encore sur les énergies, les hautes technologies, le domaine spatial… Des domaines qui peuvent, vu du Luxembourg, être soit concurrents, soit sources de synergies. Il y a des résultats côté Brésil en tout cas : parti d’une dette publique abyssale, le pays a jugulé l’inflation, conquis une place enviable en maintenant une croissance cadencée et, à côté du 6e dossard mondial, peut aligner un PIB de 2.510 milliards de dollars en 2011. Si tout n’est pas rose au pays ‘auriverde’, il y a une samba des milliards qui se joue des mauvaises notes. Et qui peut se danser là où l’on connaît la musique.
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Arnaque
In Vino Piratas Croyant avoir affaire à Yaya Touré, le joueur ivoirien de Manchester City, le marchand de vin Gildas Royer (In Vino Gildas) a envoyé 30 grands crus à Londres sans jamais recevoir l’argent. La valeur des bouteilles « perdues » dépasse les 26.000 euros.
Photo: Olivier Minaire (archives)
Une caisse de vin a été retrouvée. Elle contenait six bouteilles de Ausone 2007.
Nicolas Raulot
Les grands vins ont pris une telle valeur qu’ils intéressent désormais les professionnels de l’escroquerie. Gildas Royer, propriétaire de In Vino Gildas, dont la boutique se trouve au 105, avenue du X Septembre, à Luxembourg-ville, l’a appris à ses dépens. Son préjudice : 26.100 euros en considérant la valeur marchande actuelle des grands crus classés qui lui ont été habilement soutirés. L’affaire remonte à novembre. Gildas Royer est joint au téléphone par un homme qui prétend être Yaya Touré, célèbre milieu de terrain ivoirien de Manchester City, élu meilleur joueur africain de l’année en décembre 2011 (salaire annuel : 13,8 millions d’euros). C’est un mercredi. Il dit vouloir acheter des grands bordeaux pour une fête avec des Ivoiriens de Londres qui va se dérouler le samedi. Parmi les participants de cette « party » : Didier Drogba, le non moins célèbre avant-centre de Chelsea. « Yaya Touré » promet au passage au sommelier qu’il va l’inviter à Londres pour assister à un match de Champions League et qu’il va lui présenter d’autres joueurs. De belles promesses de développement commercial en perspective…
Son (faux) agent, Marc Bolane, confirme la commande par email pour 30 bouteilles. Il assure que l’argent sera versé en temps et en heure sur le compte bancaire du caviste, en tout cas avant l’envoi des bouteilles. Gildas Royer, qui songe un moment à l’escroquerie, n’a plus de doute quand il est contacté par un (faux) collaborateur de la Barclays Bank à Londres. Il prend soin de rappeler lui-même le banquier et tombe sur une annonce d’accueil plus vraie que nature, avec une musique de l’établissement financier britannique.
Emballage discret Les escrocs ont le sens du détail vraisemblable. Le faux Yaya Touré, qui se dit musulman, demande au caviste d’adresser les caisses dans un emballage discret et neutre pour que son entourage ne puisse pas le soupçonner de boire de l’alcool et pour ne pas être victime des paparazzis. Également une manière de s’assurer que leur butin ne leur sera pas dérobé en cours de route. Le prétendu banquier privé de la Barclays Bank adresse quatre fax à In Vino Gildas. « Chaque document atteste du transfert d’argent du compte
de Touré sur mon compte. Tout avait l’air vrai », témoigne Gildas Royer. Mais la banquière du caviste n’est, bien sûr, pas en mesure de confirmer le versement. « Le (faux) banquier de Barclays m’appelle une fois de plus. Il me soutient que la conversion des livres sterling en euros nécessite un jour de délai supplémentaire, que l’argent est bloqué à Bruxelles avant un transfert imminent. Il ajoute que le vin doit tout de même être envoyé tout de suite pour arriver à Londres avant le samedi soir. J’ai alors décidé d’envoyer le vin, mais je n’ai jamais reçu l’argent », peste M. Royer. Dans les caisses envoyées à Londres : 10 bouteilles de Ausone 2006, six bouteilles de Ausone 2007, trois bouteilles de Château Latour 2005, sept bouteilles de Château Latour 2004, deux bouteilles de Château Lafite 2008, une bouteille de Château Margaux 2005 et une bouteille de Pétrus 1976. Autant de vins qui se renchérissent chaque année. « J’ai essayé de rappeler mille fois. Mes appels n’ont jamais abouti. J’ai envoyé une lettre recommandée à la Barclays qui m’a répondu que les numéros de compte utilisés étaient faux. L’adresse où j’ai envoyé le vin était un salon de coiffure black du quartier turc du sud de Londres. La police ne s’y déplace même pas. » Gildas Royer a déposé plainte au Tribunal de Luxembourg. Son avocat a écrit aux clubs de Manchester City et de Chelsea pour expliquer que certains fraudeurs utilisaient le nom de leurs joueurs. Depuis, une caisse de vin a été retrouvée. Contenant six bouteilles de Ausone 2007 (valeur marchande : environ 1.000 euros pièce), elle a été achetée en décembre à une personne privée par un marchand de vin de Londres. « Cela va peut-être nous permettre de remonter jusqu’aux auteurs de l’escroquerie », espère le patron de In Vino Gildas.
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52 actualité Automobile
À la vitesse de croisière Le marché automobile connaît une dynamique positive, qui ne devrait pas être freinée en 2012. L’Autofestival en est le meilleur indicateur. Sébastien Lambotte (texte), David Laurent/Wide (photo)
Du 28 janvier au 6 février, l’Autofestival battra son plein. Partout dans le pays, les concessionnaires luxembourgeois accueilleront les clients attirés par de nombreuses remises et avantages proposés à cette occasion. Le festival en est à sa 48e édition et reste un moment très important pour l’ensemble des acteurs du monde automobile luxembourgeois. « On sait que les premiers mois de l’année sont les plus importants. Sur janvier et février, nous réalisons entre 25 et 30 % du volume de vente annuel, commente Ernest Pirsch, président de la Fédération des garagistes du Grand-Duché de Luxembourg (Fegarlux). Aucun concessionnaire ne peut se permettre de manquer son festival. » À l’aube de l’événement, Ernest Pirsch et son confrère Michel Braquet, président de l’Association des distributeurs automobiles luxembourgeois (ADAL) sont relativement optimistes. Comme ils le sont pour l’ensemble de l’année 2012. « 2011 n’a pas été une mauvaise année. Au niveau des nouvelles immatriculations, on constate une hausse de 0,55 % », explique M. Pirsch. « On peut dire que, par rapport à l’année précédente, le résultat est globalement neutre, précise Michel Braquet. Mais, depuis la chute que nous avons connue suite à la crise financière, les résultats s’améliorent d’année en année. Même si nous ne sommes toutefois pas encore revenus aux chiffres de 2008. » En 2009, le secteur devait encaisser une chute de près de 9 % des ventes. En 2008, 56.228 véhicules avaient été immatriculés (voitures particulières, voitures à usage mixte et camionnettes). On en a compté 53.304 en 2011.
Indicateurs au vert, primes aussi Le marché automobile luxembourgeois reste cependant dynamique. Le parc ne cesse de croître. Certains segments, plus que d’autres, ont connu un certain succès. « On a constaté, en 2011, une reprise de la demande au niveau des entreprises en général, demande qui avait fortement faibli suite à la crise, poursuit Michel Braquet. Cela se traduit notamment par une hausse de 10 % des ventes au niveau des utilitaires. »
Pour les véhicules particuliers, l’année dernière, le consommateur a eu tendance à préférer des véhicules de haut de gamme. Un phénomène qui s’explique en partie par la disparition des primes à la casse, très intéressantes pour l’achat de véhicules plus modestes. Le nombre de transactions de véhicules d’occasion est lui aussi en hausse, fortement même. En 2011, près de 3.500 véhicules de ce type de plus que l’année précédente ont été immatriculés. Le nombre d’immatriculations de voitures de seconde main (48.272), atteint presque celui des voitures neuves. « L’occasion, aujourd’hui, est une vraie alternative à l’achat d’une voiture neuve. C’est d’autant plus vrai avec un parc automobile jeune comme le nôtre, pour lequel la moyenne d’âge des véhicules est de cinq ans, précise Michel Braquet. L’offre en véhicules intéressants est importante. Depuis 2009, et la crise, les prix des véhicules d’occasion ont aussi fortement diminué. S’ils ont aujourd’hui tendance à augmenter légèrement, ils restent très intéressants et permettent parfois de faire de grosses économies. » L’ADAL et Fegarlux l’ont bien compris. En mai prochain (du 10 au 14), ils organiseront un nouveau festival dédié cette fois à la voiture d’occasion. « Cette tendance constatée, nous voulons aussi pouvoir en profiter. Et montrer aux clients l’intérêt d’acheter leur véhicule d’occasion chez un professionnel, de bénéficier des services qu’il est à même de proposer », ajoute Ernest Pirsch. L’année 2012, selon les présidents des deux associations, devrait être dans la lignée de 2011, malgré un sentiment d’incertitude prégnant, lié à cette interminable crise de la dette européenne. Mais Ernest Pirsch et Michel Braquet ne s’attendent pas à un phénomène comparable à celui rencontré lors du repli de 2009. Le secteur paraît avoir retrouvé une vitesse de croisière. Et les indicateurs semblent au vert. La première bonne nouvelle est que les primes écologiques CAR-e ont été maintenues et adaptées. « C’est une très bonne chose pour le secteur, commente Ernest Pirsch. Même si certaines marques doivent encore faire des efforts pour développer des moteurs plus écologiques afin de permettre à leurs clients d’accéder aux primes. » Le seuil d’émission de CO2 pour pouvoir en bénéficier, en effet, a été revu à la baisse. Au niveau des moteurs essence ou diesel, la prime sera de 750 euros pour les véhicules émettant moins de 100 gram-
mes de CO2 au kilomètre (160 g/km pour les familles nombreuses, les personnes invalides et les voitures hybrides fonctionnant au gaz). Elle sera de 1.500 euros pour les voitures dont les émissions de CO2 ne dépassent pas 90 g/km. Enfin, le montant de la prime CAR-e est augmenté à 5.000 euros pour les voitures complètement électriques, pour peu que leur bénéficiaire souscrive à un contrat de fourniture en électricité provenant à 100 % de sources renouvelables. Michel Braquet ne manque d’ailleurs pas de souligner la pertinence de ces primes, que certains ont pourtant eu tendance à décrier. « Ces primes sont tout ce qu’il y a de plus efficace, explique-t-il. On constate que, depuis leur mise en application, la diminution des émissions moyennes des voitures s’est accélérée. Ces primes, adaptées aux objectifs européens en matière d’émission de CO2, encouragent les citoyens à changer de voiture et à choisir des véhicules plus verts et qui, par la même occasion, consomment moins. » Ernest Pirsch note toutefois que, pour la voiture électrique, malgré les efforts des politiques pour la promouvoir et des constructeurs pour la rendre accessible, il faudra encore quelques années avant de la voir se répandre sur le marché.
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53 actualité Le marché a repris pour les entreprises. Et le consommateur a eu tendance à préférer des véhicules haut de gamme.
Voitures
Top allemand, flop français
Tous ces éléments démontrent que, dans un marché de l’automobile dynamique comme l’est celui du Grand-Duché, il peut être intéressant de changer régulièrement de véhicule : pour profiter des primes, parce que le marché de l’occasion permet de bons prix de revente, pour rouler avec des véhicules moins polluants, donc moins taxés et qui consomment moins…
Faire la différence Les ventes réalisées lors de l’Autofestival devraient une nouvelle fois donner le la du marché. Avec, toutefois, de grosses différences d’une marque à l’autre, a priori. « L’auto devient de moins en moins l’objet d’une catégorie sociale, explique Michel Braquet. La voiture est davantage considérée d’un point de vue pratique ou au niveau affectif. Le client veut refléter sa personnalité. Pour cela, les constructeurs doivent adapter l’offre. Certains y arrivent mieux que d’autres. » Pour surprendre et créer de la valeur affective, ils s’appuient sur les équipementiers, autre segment du secteur automobile qui, au Luxembourg, emploie directement 9.000 personnes. « La recher-
che et le développement, c’est un facteur très important. Aujourd’hui 75 % de la valeur créée au sein d’une voiture provient des fournisseurs et équipementiers, précise Paul Schockmel, président de l’asbl Industrie luxembourgeoise des équipementiers de l’automobile (ILEA). Les opportunités, pour le secteur, se trouvent dans la technologie, le développement de nouveaux produits et solutions attachés à la sécurité du véhicule ou au développement durable. Le secteur automobile est, en Europe, celui qui mobilise le plus de ressources en R&D. L’innovation est actuellement bien soutenue par les pouvoirs publics. C’est important, parce que c’est grâce à cela que nous pouvons rester compétitifs. » Les équipementiers, s’ils ne se plaignent pas, dépendent beaucoup des résultats des constructeurs à travers le monde. « Les Allemands, aujourd’hui, ont le vent en poupe, explique Paul Schockmel. Leurs véhicules connaissent un succès croissant dans les pays de l’Est ou encore en Asie. Pour les constructeurs français ou du sud de l’Europe, la situation est plus difficile. Ils ont du mal à s’imposer sur de nouveaux marchés et à aller chercher la croissance. Le marché européen, dans sa globalité, est quant à lui en attente. »
Selon les données du Statec, 49.881 nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte neuves ont été recensées en 2011, soit une hausse de 0,3 % par rapport à 2010. Volkswagen reste, de loin, la marque ayant le plus de succès et enregistre même une progression spectaculaire, avec 7.222 nouvelles immatriculations, soit plus de 8 % en un an. Deux autres marques allemandes complètent le podium : Audi (4.566, +3,2 %) et BMW (4.367, -1,3 %). Curiosité statistique : le total cumulé des trois premières marques est exactement le même d’une année sur l’autre, avec 16.155, soit un tiers du marché. Le grand perdant de l’année est Renault. Deuxième en 2010, la marque au losange glisse en quatrième position. Elle n’a immatriculé que 3.940 véhicules en 2011, soit un recul de 22 %. De quoi motiver Frédéric Maillard qui vient de prendre la tête de Renault Luxembourg. Recul également pour Peugeot, qui n’a pas confirmé la spectaculaire progression (+16,5 %) de l’année précédente. Avec 3.466 immatriculations, elle s’affiche en baisse de plus de 7 %. Même tendance pour l’autre marque française, Citroën, qui enregistre un repli de 3 % (2.994 immatriculations). Parmi les plus fortes progressions du top 20, on note surtout Volvo (1.452, +45 %), Nissan (1.176, +31 %), Dacia (656, +31 %) et Mini (775, +25 %). À l’inverse, les 12 derniers mois ont été plus difficiles pour Skoda (1.499, -7,5 %), Toyota (855, -9 %) et surtout Seat (1.069, -14 %) et Fiat (1.019, -15,5 %). J.-M. G.
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Le marché en chiffres Combien de nouvelles immatriculations en 2011? Quelles sont les marques les plus prisées? Réponses...
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Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte neuves 2007-2011
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56 actualité
CDCL
Reprise en mains En même temps qu’elle a changé de nom et d’identité visuelle, l’ancienne CDC privilégie une nouvelle approche métier. Elle nourrit de nouvelles ambitions sur un marché de la construction de plus en plus concurrentiel et très sensible aux aléas de la crise économique.
Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)
C’est une fusée à plusieurs étages. Un processus entamé par la société de construction CDC et qui a abouti, en ce début d’année, à un changement de nom – la société s’appelle désormais CDCL, avec un L destiné à mieux marquer son ancrage luxembourgeois – et d’identité visuelle, plus colorée et dynamique. Quand on est une des principales sociétés de construction du pays (avec plus de 530 employés et quelques chantiers de référence tels que la Banque de Luxembourg, l’Atrium Business Park de Bertrange, la Cité judiciaire ou encore l’espace Pétrusse avec ArcelorMittal et les hôtels Sofitel et Novotel), existant depuis plus de 30 ans, un tel changement ne passe évidemment pas inaperçu. Mais il aurait aussi très bien pu ne jamais avoir lieu. Car c’est de l’existence même de la société dont il fut question lorsqu’en 2009, CDC avait pris un pre-
mier virage en abandonnant son statut de société en commandite simple pour celui de société anonyme. « Cela était devenu une nécessité par rapport au fonctionnement global de la société et de sa pérennité », explique Daniel Hein, directeur général de la société, arrivé en 2009, en même temps que fut mis en place un nouveau conseil d’administration présidé par Marc Assa. « Nous avons instauré un système de contrôle des coûts et des flux financiers. Cela a constitué le déclencheur d’une nouvelle ère pour nous et nous avons alors décidé de prendre un nouvel élan. »
Être à Élise Le premier étage de la fusée fut alors de programmer le déménagement des locaux historiques – mais devenus un peu vieillots – de la place de Strasbourg. Cela s’imposait à plus d’un titre : outre la mise en adéquation du siège social avec
la nouvelle image voulue par la direction, il s’agissait également de penser différemment l’aménagement interne, compte tenu de la refonte de l’organisation même de l’entreprise. « Indépendamment de notre outil de travail, il nous fallait évoluer mentalement », indique M. Hein, conscient – étude de marché à l’appui – que si les valeurs intrinsèques de la société étaient reconnues, elles n’étaient pas du tout exploitées en termes de communication. « Nous étions assis sur nos lauriers, acquis au fil des ans, mais nous n’étions pas capables de nous en relever. Il nous a donc fallu mener une profonde autocritique qui nous a fait réagir positivement. Notre but premier était que l’ensemble de l’entreprise se rende compte que nous étions en mouvement et capables de nous projeter dans le futur. » Un nouvel élan que Jean-Marc Kieffer, administrateur délégué de CDCL, a évidemment porté dès ses prémices. « Pour exister demain, il faut gagner la bataille de la préférence, est-il persuadé. La
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« C’est en contexte de crise qu’il faut bouger et aller de l’avant » Daniel Hein, ici à droite avec Jean-Marc Kieffer (CDCL)
mutation de notre nom a appuyé nos mutations morales et physiques. Cela a été initié par notre développement en Grande Région, puis concrétisé dans notre nouveau siège social. » Ainsi est né Élise, immeuble grand standing construit à Leudelange, dans un projet de 22 millions d’euros (terrain compris) mené avec les frères Henri et Michel Goedert. Commencés fin 2010, les travaux sont sur le point de s’achever et, début mars, CDCL y emménagera pour occuper 2.500 m2 sur les 6.500 m2 disponibles au total. « Il s’agit à la fois d’une opération de prestige, avec un produit labellisé de qualité environnementale (le bâtiment est certifié Valideo, ndlr.) ayant une valeur sur le marché, et d’une opération financière, explique Daniel Hein. Nous allons trouver des locataires pour compléter l’espace disponible et ensuite vendre le tout à un investisseur, avec un taux de rentabilité entre 5,5 et 6 %. Mais cela nous permet également de montrer que nous sommes aussi compétents en tant que contractants généraux. » Nouvelle identité visuelle, mise en musique avec le consultant français Meanings (qui a travaillé aussi, en son temps, avec la Banque de Luxembourg), et nouveaux locaux : c’était le minimum pour accompagner le développement d’une nouvelle stratégie, fruit des réflexions et de la remise en cause sur l’avenir de la société, et d’une communication adaptée. Le choix s’est tout naturellement porté sur la Grande Région, avec une prise de participation majoritaire dans la société thionvilloise CEP et sa filiale A2P (devenue, cette année, CDCL Lorraine). Pas question, donc, pour CDCL, de s’être laissé emporter dans les remous de la crise. C’est même grâce à la crise, presque, que la société a entrepris le mouvement salvateur qui lui a permis de passer le cap, ce que d’autres n’ont pas réussi à faire. « Certaines personnes, au sein de notre entreprise, restaient sur cette attitude de léthargie et disaient qu’il ne fallait pas bouger à cause de la crise, se souvient M. Hein. Or, c’est justement en contexte de crise qu’il faut bouger et aller de l’avant. C’est cette mobilité qui nous a permis de passer cette crise du bon côté. De toute façon, des crises, dans le secteur du bâtiment, il y en a régulièrement, toutes les décennies en moyenne. Il est important de ressortir plus fort de celle-là, car il y en aura d’autres. » Cet élargissement des compétences de la société apparaissait, aux yeux du directeur général de CDCL, comme la seule issue possible pour
ne pas prêter le flanc aux aléas du marché. « Sans cela, nous ne serions sans doute que des exécutants qui ne dépendraient que des seuls appels d’offres publics et nous serions peut-être parmi ceux qui ont disparu. La politique des marchés publics est destructrice d’emploi et dans le marché privé, la grosse peur est de ne pas être payé. Si bien qu’on s’accompagne aussi de plus en plus de services juridiques. C’est aussi une nouvelle réalité de notre métier. »
De nouveaux métiers En attendant, CDCL a terminé l’année 2011 avec un chiffre d’affaires consolidé de 90 millions d’euros, en progression de 4 %, et table sur une croissance de 5 % pour 2012. À cela s’ajoutent les 11 millions d’euros consolidés réalisés par CEP et CDCL Lorraine (qui emploient quelque 55 personnes à elles deux). « Nous visons évidemment de nouveaux marchés, en particulier sur le segment du tout corps d’état qui a progressé de 30 % l’année dernière et qui représente aujourd’hui 40 % de notre activité. » Cette croissance programmée, elle devra s’appuyer sur du personnel hautement qualifié, cible
principale des recrutements à venir. Car le métier de la construction exige, aujourd’hui – et encore plus demain, sans doute – des compétences de plus en plus pointues. Sans compter l’émergence et la quasi-généralisation des normes environnementales (Leed, Breeam, DGND, HQE…) qui demandent dès à présent une adaptation des modes de fabrication. « Il est temps, aujourd’hui, de voir le bâtiment de façon différente, mais aussi de voir la ville de façon plus moderne en généralisant l’intégration des aspects de contraintes climatiques et de gestion des ressources », conclut M. Kieffer. La superposition de triangles vert, rouge et noir de sa nouvelle identité visuelle symbolise, pour CDCL, une vibration, un mouvement qui s’inscrit dans une nouvelle dynamique. Elle lui donne, en tous les cas, une nouvelle visibilité après laquelle elle semblait courir depuis quelque temps. « Au cours de ces trois dernières années, nous avons peut-être été ceux dont on a le moins parlé, mais aussi ceux qui en ont le plus fait et qui ont réalisé tout ce qui a été annoncé, s’enorgueillit Daniel Hein. Les résultats sont là. Nos employés nous ont suivis. Ils ont adhéré. Ils sont costauds. La crise ne nous fait pas peur. »
Marché
Savoir grandir Sur ces dernières années, les sociétés actives dans le domaine de la construction n’ont pas toutes eu la même approche, constate Daniel Hein… Et, du coup, ces sociétés n’ont pas connu le même sort. Il y a celles qui ne se sont posé aucune question sur leur avenir et ont continué à se baser sur une gestion patriarcale, sans anticiper leur avenir immédiat. « Ce n’est pas forcément un mauvais choix, mais un choix personnel », commente M. Hein. Il y a celles qui ont été accompagnées, dès le milieu des années 2000, dans un processus de réflexion et qui ont entamé une démarche de modernisation de leurs outils de production. « Mais elles ont parfois pris des décisions de consolidation qui n’ont pas toujours été comprises et elles se sont un peu essoufflées avant que survienne la crise. C’est pour cela qu’elles ont explosé avec la crise. » Les cas des faillites de Socimmo ou de Pedinotti, même s’ils sont évidemment différents, rélèvent néanmoins, selon le directeur général de CDCL,
d’une même mécanique : « Elles ont connu une politique d’expansion trop rapide, qui aurait pu réussir s’il n’y avait pas eu le contexte de crise. C’étaient des sociétés de qualité, avec des outils de production et du personnel de qualité, mais qui ont manqué de recul au niveau directionnel. Elles ont disparu, mais il y en a d’autres qui sont mal en point et qui vont sans doute disparaître. L’arrivée tardive de l’hiver leur laisse un peu de répit. » Et puis il y a celles, comme CDCL, qui ont choisi de s’affranchir du modèle familial qui les a menées durant de longues années et de privilégier un accompagnement professionnalisé de leur expansion par des organismes bancaires fiables. « Nous avons la chance d’être dans ce contexte de crise, explique M. Hein. Cela nous permet de ne pas seulement être obnubilés par notre chiffre d’affaires, mais aussi par la réussite de notre mutation. À ce titre, 2012 sera une année de stabilisation pour nous. » J.-M. G.
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Politique
BCL
Le gouvernement prend des mesures, sans supprimer l’indexation mais en modifiant le panier de référence et en freinant le côté automatique.
Publié le 19.12.2011
Photo : Luc Deflorenne (archives)
Juncker dit pouce à l’index
Le Premier ministre regrette que les syndicats aient décidé de bouder la table des négociations.
Par Alain Ducat, publié le 16.12.2011 Comme promis, le gouvernement a tranché. Faute de Tripartite, boycottée par les syndicats, Jean-Claude Juncker a pris les devants et a confirmé ce qui n’était jusqu’alors que des rumeurs, notamment concernant l’indexation automatique des salaires. Ainsi, le franchissement d’un palier indiciaire, qui aurait dû intervenir en mars selon les évolutions de la conjoncture et les données recueillies sur le coût de la vie, est reporté, au plus tôt, à octobre 2012. Ce sera le seul pour l’année à venir, puisque le gouvernement a décidé, pour les trois prochaines années, la limitation à une tranche indiciaire par année civile. Ce coup de frein se double d’un coup politique puisqu’il donne de facto une forme de garantie de maintien du système, pour les trois années à venir. L’indexation des salaires sur les prix sera aussi mesurée et contrôlée différemment. Les alcools et le tabac seront retirés du panier de référence. Et les carburants aussi ? Pas dans l’immédiat. Et, le cas échéant, selon une distinction qui pourrait séparer les produits pétroliers domestiques des carburants pour véhicules. Jean-Claude Juncker, qui regrette que les syndicats aient décidé de bouder la table des négociations, souhaite rediscuter de cela en tripartite. Mais, prévient-il, si cette négociation-là n’a pas lieu, l’affaire reviendra sur le tapis des décisions politiques en mars.
Les syndicats s’insurgent Parmi les mesures confirmées, une augmentation du salaire minimum doit intervenir début 2013. Avant cela, dès mars 2012 sans doute, les salariés qui étaient ouvriers avant le statut unique auront une revalorisation de traitement de l’ordre de 1 %. Quant à l’impôt des sociétés, il doit baisser de 2,5 %, également en mars 2012. On ne s’attend pas à une volée de commentaires dans l’immédiat, de la part du front syndical, l’OGBL et le LCGB ayant implicitement signalé qu’ils n’interviendraient pas à chaud sur ces sujets. La CGFP (fonction publique) a toutefois diffusé un communiqué qui s’indigne du fait que l’UEL fasse porter le chapeau de l’échec tripartite aux seuls syndicats. Le commentaire regrette aussi, en substance, que des coups de canif soient donnés dans le contrat social autour de l’indexation. Quant à l’Aleba, elle, s’est prononcée à l’unanimité contre ces mesures qualifiées d’« antisociales ». Le syndicat des banques et assurances « critique particulièrement la nouvelle manipulation de l’index (au moins jusqu’en 2015) ainsi que la réforme des pensions, qui prévoit de substantielles dégradations pour les futurs retraités ».
Le directeur du Trésor, Georges Heinrich, a confirmé sur les ondes de la radio socioculturelle 100,7 que le processus de recapitalisation de la Banque centrale (BCL) était en bonne voie. Le texte législatif est pratiquement prêt pour un passage devant le conseil de gouvernement. Le projet de loi serait examiné au cours des toutes premières semaines de 2012. Dans un processus accéléré – en tout cas a priori pas retardé par les avis de chambres ou du Conseil d’État –, le parcours pourrait alors être validé rapidement par les députés, de sorte que la recapitalisation puisse être effective au cours du premier trimestre encore. Depuis mars 2011, on parle officiellement de cette nouvelle mise de fonds, que réclame avec insistance la Banque centrale. La chose n’a du reste jamais semblé poser de problème aux instances politiques. Mais le gouverneur de la BCL, Yves Mersch, a plusieurs fois exprimé une certaine impatience face aux « blocages » de la procédure. Cargolux
Le CFO placé par Qatar Airways Publié le 20.12.2011
Richard Forson devrait prendre la place de David Arendt en 2012 au poste de chief financial officer du leader européen Cargolux. Entre 2003 et 2005, il avait occupé les mêmes fonctions chez Qatar Airways, aujourd’hui propriétaire de 35 % de la compagnie luxembourgeoise. Frank Reimen, CEO de Cargolux, a beau répéter qu’il « ne faut pas surestimer les changements à attendre au niveau de la gouvernance suite à l’entrée de Qatar Airways dans le capital » de la société qu’il dirige, il deviendra de plus en plus difficile pour lui de convaincre les observateurs. Difficile de savoir si l’envoyé de Qatar Airways est une concession faite par l’État, représenté au capital de Cargolux par son
Photo : Olivier Minaire (archives)
Recapitalisation en bonne voie
Daniel Schneider (Tenzing Partners)
premier actionnaire Luxair, pour protéger l’actuel CEO, ou si la mainmise de l’État sur la société est en train de s’effondrer totalement. Cargolux, en tout cas, n’a pas démenti l’information, se bornant à indiquer que la « question du CFO figurera à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration de Cargolux qui se tiendra le 24 janvier ». Enovos
Des éoliennes en France Publié le 20.12.2011
Cinq turbines pour 10 Méga watts de production. C’est la future ferme éolienne de Souilly, près de Verdun dans le département de la Meuse. Ce sera le deuxième gros investissement du genre, en France, pour Enovos Luxembourg. Ce site, prévu d’être opérationnel pour septembre 2012, devrait fournir 20 millions de kWh par an, de quoi rencontrer la consommation de quelque 5.500 ménages, soit environ une ville de la taille de Verdun.
Tenzing Partners
Welcome in the Globalscope network Publié le 21.12.2011
After five years of existence in the world of mergers & acquisitions, fundraising and corporate finance, Tenzing Partners has joined the Globalscope Corporate Finance Advisers network (www.globalscopepartners.com). As mentioned by Daniel Schneider, one of the founding partners of Tenzing Partners, « this strategic move will acceler-
ate our speed of execution whereas a cross-border approach makes sense. » Conjoncture
Le chômage augmente encore Publié le 21.12.2011
Le taux de chômage au Luxembourg atteint 6,1 % avec 15.164 chômeurs. C’est le troisième mois consécutif qu’il croît de la sorte. Il augmente de 0,1 % et traduit la perte absolue de 312 emplois pour les résidents entre fin octobre et fin novembre. En comptant les bénéficiaires d’une mesure pour l’emploi, le nombre total provisoire de demandeurs enregistrés s’élève à 19.457 hommes et femmes, soit 374 de plus qu’au début du mois de novembre. CSSF
Avertissement pour Premier Partners Publié le 21.12.2011
La Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) avertit le public des activités d’une entité dénommée Premier Partners qui prétend être établie à l’adresse Tour La Porte I, place de l’Europe, Plateau de Kirchberg, à Luxembourg (site Internet : www.premier-partners.com). Selon les informations dont dispose la CSSF, cette entité propose aux personnes contactées des services d’investissement et de conseil en investissement. La CSSF informe le public que Premier Partners ne dispose pas de l’agrément nécessaire à la prestation de services financiers au ou à partir du Luxembourg.
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60 actualité Réforme de l’audit
Les doutes de l’IRE
Photo : David Laurent/Wide (archives)
Photo : Olivier Minaire (archives)
L’Institut des Réviseurs d’Entreprises est sceptique quant à la pertinence des mesures envisagées par la Commission européenne et inscrites dans son projet de réforme.
Pierre Krier (IRE) : « Il faut deux ans, en moyenne, à un auditeur pour bien connaître les rouages d’une entreprise. »
Par Michael Peiffer, publié le 16.12.2011 Publiées par la Commission européenne le 30 novembre dernier, les propositions de réforme de la profession de l’audit ne font pas l’unanimité au cœur du métier, loin de là. L’Institut des Réviseurs d’Entreprises (IRE) à Luxembourg a ainsi fait part de ses doléances relatives aux enjeux de cette réforme. « Nous regrettons que ces propositions n’aient pas pris en compte les remarques émises lors d’une consultation préalable des acteurs, entreprises régulateurs ou encore auditeurs », a indiqué Pierre Krier, président de l’IRE. L’institut déplore une vision qui ne va pas contribuer au renforcement du rôle sociétal des auditeurs externes, à la qualité des audits et à la protection des investisseurs, en dépit de certains points positifs comme le renforcement du rôle des comités d’audit ou encore l’élargissement de la coopération entre les autorités de supervision publique de la profession de l’audit. Mais à ses yeux, d’autres mesures envisagées pourraient bien peser sur la qualité des audits à moyen et long terme, être préjudiciables aux entreprises et avoir un impact non négligeable sur des acteurs de la place luxembourgeoise comme les fonds d’investissements. L’exigence d’une rotation obligatoire des cabinets de révision dans les entreprises est, ainsi, visée.
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Bitburg Airport
Lamparski Group sans base à Luxembourg Publié le 21.12.2011
La société en commandite par actions Lamparski Bitburg Airport Group, qui pilote le projet de développement de l’aéroport de Rhénanie-Palatinat, s’est vu dénoncer son siège social de Luxembourg. Il manque une base pour le décollage…
Impact sur les coûts « Des études ont démontré que les risques de nondétection d’une anomalie significative ou d’une fraude sont plus importants lors des premières années d’un mandat, explique Pierre Krier. Il faut deux ans, en moyenne, à un auditeur pour bien connaître les rouages d’une entreprise. Aussi, nous jugeons la période de rotation prévue de six ans trop courte pour réduire les risques à un niveau acceptable. » Autre souci : la volonté de séparer les activités audit et non-audit, en interdisant à une société exerçant le contrôle légal des comptes de prester d’autres services. Selon Pierre Krier, « cette proposition va à l’encontre des besoins des entreprises de bénéficier d’un audit de qualité, qui nécessite le recours à des experts pointus dans le domaine de la fiscalité, de l’évaluation ou des systèmes informatiques. Et les sociétés d’audit n’arriveront à les attirer que si elles sont à même de leur proposer autre chose que des activités d’audit pur. » L’IRE regrette par ailleurs que la proposition d’élargissement de la notion d’intérêt public (devant se soumettre à des audits légaux) aux institutions de paiement, de monnaie électronique, mais aussi aux fonds d’investissement et aux fonds alternatifs n’ait pas donné lieu à une évaluation de son impact sur les coûts.
Marché de Noël
Polémiques sous le sapin Publié le 21.12.2011
Le marché de Noël de la place d’Armes est l’objet d’un conflit larvé entre une association des forains qui privilégie le statu quo et l’administration communale qui souhaiterait lui offrir une nouvelle dimension. Le camp des forains, et son porte-voix Roger Pelzer (également président de l’association du marché de Noël) estime que « le marché va très bien ». Selon lui, seule une mauvaise météo nuit à son chiffre d’affaires qui restera secret. « Les gens des bureaux sont contents de nous trouver le midi et le soir. »
S’il accepte bien volontiers l’arrivée de commerces traditionnels de saison, il s’oppose frontalement à un éventuel agrandissement du marché, idée qui chemine dans les esprits de la municipalité, laquelle travaille sur le rétablissement d’une nouvelle image de ce marché, jugée « déplorable » par le nouveau bourgmestre DP, Xavier Bettel. Ce dernier a demandé à Marc Weydert, responsable du service des Fêtes de la Ville, de plancher sur l’extension du marché sur plusieurs places du centreville, ainsi qe sur une diversification de l’offre. On évoque ainsi un investisseur prêt à injecter 300 à 400.000 euros dans une animation. Une patinoire et un manège seraient également dans les cartons. « Après, cela devient une fête foraine », rétorque le président de l’association des forains. La municipalité n’en a cure. « Les gens veulent autre chose », répond Marc Weydert. Les débats sont ouverts. Luxair
Rebond sur Genève Publié le 22.12.2011
L’annonce de l’arrivée de Darwin Airline au Findel pour opérer sur la route Luxembourg-Genève a très vite fait
réagir Luxair. La compagnie luxembourgeoise, qu’opère cette liaison depuis 40 ans, renforce son offre pour préserver un créneau rémunérateur. Dès le 23 janvier prochain, au lieu de trois vols par semaine, Luxair en proposera trois par jour, du lundi au vendredi, avec des heures de départ dans l’après-midi « substantiellement améliorées », « des prix plus attrayants et une structure tarifaire plus flexible », assure la compagnie. Eurefi
Partenariat stratégique avec Amiquar Publié le 22.12.2011
Le fonds transfrontalier de capital développement Eurefi investit dans Amiquar, holding industrielle française, à hauteur de 350.000 euros et noue ainsi un partenariat stratégique de long terme. Historiquement implantée dans l’Est (ChampagneArdenne, Alsace et Lorraine) depuis près de 20 ans, Amiquar contrôle actuellement un ensemble diversifié d’une vingtaine de sociétés industrielles, articulées autour de trois trois grands pôles : l’emballage technique, l’injection plastique et la mécanique-hydraulique.
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Le LuxX chahuté en 2011 Publié le 02.01.2012
Au cours de l’année 2011, l’indice LuxX de la Bourse de Luxembourg a perdu 26,39 %, en clôturant à 1.135,10 points. Le niveau le plus haut avait été atteint le 17 février 2011 à 1.532,61 points avant une dégringolade qui devait le conduire jusqu’à un point bas de 1.036,91 points. L’indice LuxX a été très affecté par le recul des valeurs cycliques (Aperam, ArcelorMittal) et bancaires (Dexia, KBC) dans un environnement de ralentissement économique brutal et de crise de la dette. La chute est encore plus spectaculaire que celle du Dax (-15 %), du CAC 40 (-17 %) et du BEL 20 (-19,2 %). À elle seule, l’action Dexia a perdu 88 % de sa valeur en un an. Ce 2 janvier, celle-ci a néanmoins disparu du panier servant de base au calcul LuxX en raison du démantèlement du groupe franco-belge. Dans ce contexte, l’activité d’admission de valeurs internationales a enregistré un certain tassement avec 9.045 nouvelles valeurs, contre 9.350 en 2010 (-3,26 %). En revanche, sur le segment des certificats d’actions, la Bourse de Luxembourg a conforté une position forte : en juillet, le cap des 250 émetteurs étrangers de tels certificats a été franchi. Au niveau international, 9 % des capitaux levés en 2011 par l’intermédiaire de ces instruments provenaient de titres cotés à Luxembourg. Nouvel An (1)
4 millions de SMS pour LuxGSM… Publié le 02.01.2012
Sur les deux journées du 31 décembre et du 1er janvier, le nombre total de SMS ayant transité par le réseau LuxGSM a été de 4.186.368, soit 12,5 % de plus que lors du passage de 2010 à 2011. « Le réseau LuxGSM n’a pas rencontré de problèmes de saturation particuliers », indique le communiqué de l’opérateur.
Publié le 03.01.2012
Durant la nuit de la SaintSylvestre, les clients Tango ont eux aussi battu un nouveau record et ont envoyé plus de 3,6 millions de SMS afin de souhaiter une bonne année à leurs proches. Un chiffre en augmentation de 13,2 % par rapport à l’an dernier. « Nos équipes ont fait tout le nécessaire pour garantir à nos clients que leurs vœux ont été envoyés à temps », confirme Luis Camara, directeur marketing de Tango. Université du Luxembourg
Nouveau master en comptabilité et audit Publié le 03.01.2012
L’Université du Luxembourg annonce de nouveaux programmes et de nouveaux diplômes, dès l’année académique 20122013. Parmi eux : le Master’s degree programme in accounting and auditing, lancé à l’automne par la faculté de Droit, d’Économie et de Finance. Placé sous la direction du Pr Anke Müssig, professeur associé à l’Université du Luxembourg, mais aussi à Innsbrück (Autriche) ou SaintGall (Suisse), il sera dispensé en langue anglaise au long de quatre semestres (120 unités) et pourra admettre 25 étudiants par année, pour 1.600 euros par semestre. http://maaccounting.uni.lu Avenue de la Liberté
Sur le podium Publié le 03.01.2012
Photo : David Laurent/Wide (archives)
Bourse de Luxembourg
… et 3,6 millions pour Tango
ronnement très soigné de ses points de vente et l’accueil », indique le communiqué de presse. Le shopping sur l’avenue de la Liberté y est qualifié d’« agréable ». La Confédération luxembourgeoise du Commerce, qui ignorait totalement l’existence de cette enquête internationale, se réjouit, avec une certaine prudence, de ce résultat : « Je me félicite que ce soit une rue du quartier de la Gare qui soit ainsi distinguée, alors que la Ville Haute est généralement associée à une image plus prestigieuse », commente, sur paperjam.lu, Thierry Nothum, son directeur. L’importance du classement doit évidemment être relativisée au regard de la rareté des commerces installés avenue de la Liberté (Namur, Chaussures Léon, Golden Tulip Hotel Central…).
Photo : Olivier Minaire (archives)
Nouvel An (2)
Telindus
Premier VMware Partner Publié le 03.01.2012
Telindus Luxembourg is now a VMware Premier partner, making it the first full Luxembourgish entity offering customers the highest levels of knowledge and support in datacentre networking, storage and virtualisation in Luxembourg. “This achievement of the Premier Partnership level is in line with our ‘Everything as a Service’ strategy and our commitment to evolve towards a dynamic, highly efficient and responsive datacenter adapted to the business needs of our customers”, says Christian Haux, marketing and sales director of Telindus Luxembourg.
Le Luxembourgeois Jean-Marc Gales est le nouveau président de Clepa.
poste en mars 2009 après avoir été directeur des ventes mondiales de Mercedes-Benz. PSA n’a pas expliqué ce départ autrement qu’en évoquant des raisons personnelles. JeanMarc Gales restera deux mois supplémentaires membre du directoire du groupe. Ce mercredi, Clepa (European Association of Automotive Suppliers) a annoncé que le Luxembourgeois deviendrait son nouveau président à compter du 2 avril 2012. Faillites
Curieux palmarès que celui établi par la société d’études spécialisée Presence. Sur la base d’enquêtes de « clients mystères », elle a classé 30 des principales avenues du monde en fonction de l’accueil et de la qualité de service de leurs commerces. Surprise : l’avenue de la Liberté figure sur le podium, en deuxième place derrière l’Orchard Road à Singapour et devant Amsterdam. Loin devant Paris et l’avenue des ChampsÉlysées (16e) « Luxembourg remporte la palme pour l’envi-
Record battu Publié le 04.01.2012
PSA
Départ surprise de Jean-Marc Gales Publié le 04.01.2012
Jean-Marc Gales quitte PSA Peugeot Citroën, où il occupait le poste de directeur général des marques. Son départ surprise a été annoncé ce mercredi par le groupe automobile français. Il avait été nommé à ce
Avec un total de 961 faillites (données : Creditreform), un nouveau record a été établi au Luxembourg. Leur nombre a crû de plus d’un tiers depuis le début de la crise dite des subprimes. Les secteurs de la finance et de l’immobilier sont les plus durement touchés. En 2011, parmi les faillites les plus coûteuses socialement, il y a celle de l’entreprise de construction Socimmo
(470 employés). Parmi les plus commentées : celle d’Events & More, en juillet dernier, à la suite de laquelle d’aucuns prédisaient l’imminente faillite de sa spin-off Luxembourg & More… finalement déclarée le 22 décembre (lire aussi en page 62). Mais pour prendre encore un peu plus de recul et mieux appréhender l’état de l’économie luxembourgeoise, le nombre de faillites peut être rapporté à celui d’entreprises actives. « Ainsi, depuis 1998, en pourcentage du nombre d’entreprises actives, le ratio le plus élevé a été observé en 2001 avec 3 %, contre 2,9 % en 2010 », signale Mike Hartmann, chef d’unité au Statec. Relevons toutefois que le PIB peut continuer de croître si la hausse d’un tel ratio est compensée par une croissance, dans une mesure au moins similaire, de la richesse produite par les entreprises encore actives.
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Bonne année !
Nouvel An (3)
Nouvelles têtes officielles, nouveaux tarifs, nouvelles lois, nouvelles communes…
Publié le 04.01.2012
Étienne Schneider, nouveau ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, entrera en fonction le 1er février.
Par Alain Ducat, publié le 02.01.2012 La vie quotidienne au Grand-Duché de Luxembourg connaît (ou va connaître) quelques changements en 2012. Quoi de neuf sur les revenus, les impôts et compagnie ? Bien que la crise n’ait pas disparu, la contribution de crise est supprimée (0,8 %). En revanche, les pensions et rentes accident augmentent de 0,95 % dès le 1er janvier, conformément à ce qui avait été décidé en 2010.Pour ce qui est de l’indexation automatique des salaires, même si une tranche indiciaire aurait dû être franchie en mars 2012, les dernières décisions prises par le gouvernement la renvoient, au plus tôt, au mois d’octobre. Il en sera de même pour 2013 et 2014, avant un retour « à la normale » attendu à partir de 2015. 2012 apporte aussi du concret pour les transports. Avec notamment la prolongation de la « prime CARe » à l’achat d’un véhicule émettant peu de CO2 : entre 750 et 5.000 euros selon le niveau d’émissions. Sur le front de la santé, la principale nouveauté est l’entrée en vigueur du concept de médecin-référent. Chaque assuré à la sécurité sociale pourra (ce n’est pas encore une obligation) désigner un médecin traitant, lequel pourra suivre et coordonner le parcours médical du patient.
Dix communes de moins En outre, dans les pharmacies, on proposera systé matiquement un médicament générique. Si le patient préfère s’en tenir à la prescription initiale, plus chère, il ne sera pas remboursé du surplus par sa caisse. À noter aussi l’abolition de la participation forfaitaire personnelle de 2,50 euros qui était due en cas d’admission en polyclinique. Enfin, en politique, un nouveau ministre de l’Économie et du Commerce extérieur entrera en fonction le 1er février. Étienne Schneider succédera à Jeannot Krecké, démissionnaire. Au 1er février également, le poste de médiateur passera des mains de Marc Fischbach à celles de Lydie Err, qui reprend le mandat jusqu’en 2020. Quant au paysage luxembourgeois, il connaît un découpage différent depuis cette nouvelle année : le pays a « perdu » 10 communes (de 116 à 106), suite à la fusion d’entités. Clervaux, Munshausen et Heinerscheid forment la nouvelle commune de Clervaux. Hosingen, Hoscheid et Consthum deviennent Parc Hosingen. Medernach et Emsdorf forment Aerenzdall. Heiderscheid, Esch/Sûre et Neunhausen fusionnent en Esch-sur-Sûre. Bascharage et Clemency sont unies sous la bannière de Käerjeng. Et, enfin, l’emblématique commune de Schengen s’est agrandie en accueillant Bumerange et Wellenstein.
2,8 millions pour Orange Troisième opérateur de téléphonie mobile, Orange Luxembourg a également été le 3e à communiquer ses chiffres de SMS envoyés lors du Nouvel An : plus de 2,8 millions de SMS. Auxquels s’ajoutent également quelque 2 millions transmis à Noël. « Nous avons eu un taux de réussite d’envoi supérieur à 95 %, ce qui est exceptionnel pour cette période », cite Patrick Ittah, directeur général d’Orange à Luxembourg. Statec
Répit relatif sur l’inflation Publié le 04.01.2012
L’indice des prix à la consommation mesuré par le Statec est resté quasiment stable (-0,05 %), fin décembre, par rapport à novembre. L’inflation sur 12 mois passe de 3,56 % à 3,18 %, mais le taux d’inflation moyen pour l’année écoulée est de 3,4 % contre 2,3 % en 2010.
Vidéos
Voyageurs d’affaires : Be Safe ! Publié le 04.01.2012
Le ministère de l’Économie et Luxembourg for Business ont commandé deux films pour sensibiliser les voyageurs d’affaires au risque de vol d’informations. Ces deux vidéos, produites et réalisées par Remedia, appuient le programme de formation Be Safe ! lancé il y a un an. Il s’agit de fournir un savoir-faire spécifique aux entreprises en matière de prévention des risque de pertes ou de vols d’informations sensibles lors de voyages d’affaires. « Les gens ne se rendent pas compte de leur vulnérabilité quand ils représentent les intérêts de leur entreprise à l’étranger. La formation est basée sur des cas réels que nous avons vécus », explique André Kemmer, un commissaire de police détaché au ministère, en charge de ce programme.
Photo : Luxembourg for Business
Photo : Luc Deflorenne (archives)
Ce qui change en 2012
La campagne d’information Be Safe ! est basée sur des cas réels.
Jean-Claude Juncker
Solidarité et solidité Publié le 04.01.2012
À l’occasion de la traditionnelle réception de Nouvel An donnée par le Premier ministre devant les représentants des divers médias luxembourgeois, Jean-Claude Juncker a souhaité que l’on continue à promouvoir et défendre les valeurs cardinales qui sont à la base de l’économie sociale de marché, à savoir la solidarité, « un mot qui ne doit pas devenir un mot sans contenu », et la solidité, qui ne doit pas être « mal interprétée en faisant sans cesse référence à l’austérité ». Il a, en outre, souligné le besoin de replacer les événements de l’actualité dans un contexte historique, afin de mieux cerner leur ampleur et leur portée politique. Et d’indiquer que « l’échec de la Tripartite ne signifie pas la fin du dialogue social », se référant aux échecs des années 80 qui se sont accompagnés d’une modulation de l’indexation et d’une grève générale. Faillite
Luxembourg & More jette aussi l’éponge Publié le 04.01.2012
Luxembourg & More, société active dans la promotion du Grand-Duché en tant que destination européenne de tourisme d’affaires, a été déclarée en faillite fin décembre 2011. Elle avait été constituée en janvier 2010, conjointement par Stéphane Mockels et
Björn Kurda, par ailleurs associés dans Events & More. Les deux sociétés étaient donc pour le moins étroitement liées, jusqu’en avril 2011, où par cessions de parts réciproques, chacun a repris ses billes : M. Mockels est redevenu associé unique d’Events & More et M. Kurda de Luxembourg & More. En juillet, Events & More était déclarée en faillite, avec quelque 830.000 euros de dettes. Six mois plus tard, Luxembourg & More est donc tombée. « Je n’ai pas encore eu le moindre contact avec les administrateurs de la société. Je les ai convoqués pour cette semaine. On verra bien », a expliqué à paperJam.lu Christian Steinmetz, le curateur de cette faillite. Celui-ci n’a pas souhaité communiquer le montant du passif de Luxembourg & More. Estimations
Le PIB en légère progression Publié le 05.01.2012
Le Statec a publié ses premières estimations du produit intérieur brut pour le troisième trimestre 2011 : la hausse a été de 0,6 % par rapport au trimestre précédent et de 1,1 % par rapport au troisième trimestre 2010. Certaines estimations précédentes ont dû être corrigées. Ainsi, l’évolution annuelle du PIB en volume pour le quatrième trimestre 2010 passe de +4,2 % à +3,9 %. L’estimation du premier trimestre 2011, qui était de +2,9 %, reste inchangée. Le deuxième trimestre 2011 passe lui de +1,9 % à 0,5 %.
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Plus modeste, mais pas fait
Photo : Laurent Antonelli / Blitz (archives)
Le promoteur du dossier de Livange accepte de redimensionner le volet commercial lié à l’enceinte sportive. Mais il reste des inconnues, quelques hypothèses. Et des étapes à franchir.
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TVA réduite
Polémique pour les e-books Publié le 05.01.2012
La Commission européenne conteste au Luxembourg l’application d’un taux de TVA réduit sur les livres numériques. Sûr de son bon droit, le GrandDuché persiste et conteste vouloir favoriser Amazon. Une refonte des taux de TVA réduits est en cours à Bruxelles. (lire l’article page 18) RTL Group
Le dossier du stade national ne semble pas encore entrer dans la dernière ligne droite vers Livange.
Par Alain Ducat, publié le 04.01.2012 Le futur stade national, prévu à Livange dans un partenariat public-privé, a repris sa place dans l’actualité. Qu’il occupe avec une belle régularité depuis, au moins, juillet 2011. Une rencontre entre les représentants du gouvernement et les promoteurs, Flavio Becca et consorts, a abouti à un probable redimensionnement du projet. Le centre pour magasins d’usine pourrait être raboté, histoire de calmer le jeu. Initialement, le projet prévoyait, autour d’un tout nouveau stade national, des surfaces commerciales de quelque 76.000 m2. Emporté dans un tourbillon médiatico-politicojuridique, au moment des élections communales d’octobre dernier, mettant notamment en cause le promoteur ainsi que certains élus, ce projet a été suspendu par le ministère de l’Intérieur et se voit lié au résultat d’un référendum promis par la nouvelle équipe municipale et auxquels seront soumis les habitants de la commune. À quel stade se retrouve-t-on aujourd’hui ? Au terme de son entrevue avec des représentants du gouvernement, le promoteur « accepte de réduire l’envergure de la surface de vente » et s’engage à « proposer un nouveau projet sous peu ».
Exit Greek broadcasting market Publié le 05.01.2012
RTL Group today announced that it will sell its 70 % majority shareholding in Alpha Media Group to the Greek entrepreneur Dimitris Contominas. As Mr Contominas currently owns a minority stake of 30 per cent in Alpha Media Group, he will become again the sole owner of the company, while the current management will continue to be involved in the operating management of the channel. Gerhard Zeiler, CEO of RTL Group, says: “Given the heavy and on-going economic and financial crisis in Greece, we have eventually decided to exit the Greek market.”
Banques
SocGen épargnée au Grand-Duché Publié le 05.01.2012
clients, le tout au plus haut niveau d’excellence, comme ses membres l’ont toujours fait depuis 25 ans », indique-t-il. Séparation (2)
… et Bonn Steichen & Partners aussi
Ce mercredi, la direction de la Société Générale a annoncé s’être entendu avec les organisations syndicales sur « un plan de départs volontaires » qui touchera environ 1.580 personnes au sein de la banque de financement et d’investissement (BFI). 880 postes en France et 700 à l’étranger sont concernés. Forcément, au Luxembourg, où le groupe détient cinq filiales dont SGBT qui à elle seule compte plus de 1.000 employés), on s’inquiète. Mais selon Patricia Mari, responsable de la communication de SGBT, les effectifs luxembourgeois ne sont que « très marginalement » liés à la BFI au Luxembourg.
Le 1er janvier 2012 marque également le départ officiel de l’étude Bonn Steichen & Partners, « un cabinet moderne, tourné vers l’avenir et mettant la priorité sur les besoins de sa clientèle multinationale, dans un souci constant de développement dynamique », note le communiqué de presse, qui précise que « les huit associés partagent aujourd’hui des valeurs communes collégiales et démocratiques qu’il n’a pas été possible d’imposer au sein de l’ancienne structure ». (lire l’article page 26)
Séparation (1)
Nouveaux visage et stratégie
Bonn & Schmitt est né… Publié le 05.01.2012
Depuis ce 1er janvier, le cabinet Bonn & Schmitt continue ses activités sous son ancienne dénomination, suite à la dissolution de Bonn Schmitt Steichen. « Sa priorité sera d’assurer le suivi des affaires en cours et de continuer les fructueuses relations de travail avec ses
Publié le 06.01.2012
CDC
Publié le 06.01.2012
Forte d’une expérience de plus de 30 ans au Luxembourg, CDC prend un nouvel élan en 2012. La compagnie de construction se déploie dans la Grande Région avec un nouveau nom : CDCL, Compagnie de Construction Luxembourgeoise. (lire l’article page 56) Suite en page
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Le Meco contre la forme et le fond
Photo : Luc Deflorenne (archives)
Qu’est-ce qui va changer au juste ? On peut imaginer des négociations entre le gouvernement, la commune (qui a les mêmes couleurs politiques) et le promoteur. On peut penser que le promoteur devra discuter avec ses partenaires commerciaux : on ne lance pas un tel projet sans avoir au préalable de solides contacts avec des enseignes. On peut même imaginer un avenir pour le projet ailleurs qu’à Livange, vu que l’opposition locale semble rester vivace, ce que le referendum à suivre dans la commune confirmera ou pas. Dans tous les cas, le stade national ne semble pas entrer vraiment dans la dernière ligne droite. Le Mouvement écologique a promptement réagi. Sa présidente, Blanche Weber, estime que la vraie question n’est pas de savoir si le promoteur « accepte » de revoir son projet. Mais elle trouve anormal que le gouvernement s’en tienne à un interlocuteur unique qui conserve l’initiative face au pouvoir politique. Selon Mme Weber, le vrai fond du problème est de savoir si l’ensemble du projet est adapté, s’il est d’une réelle utilité publique dans toutes ses facettes, s’il n’est pas nuisible – à l’environnement, aux habitants et au commerce de proximité – et s’il est raisonnable de ne l’envisager qu’à Livange.
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66 actualité
Internet
La multiplication des écrans mobiles La deuxième édition de l’étude Digital Life, menée par TNS-Ilres, fournit ses premiers résultats. L’utilisation de l’Internet mobile progresse encore, en complément aux médias traditionnels.
Vincent Ruck
Ce n’est pas une surprise, le Luxembourg est un pays qui aime et adopte la technologie. Plus de neuf ménages luxembourgeois sur 10 vont sur Internet aujourd’hui, plaçant le Grand-Duché dans le peloton de tête des pays connectés. Sans surprise, non plus, l’accès à domicile est le plus commun et tous les internautes ont accès à un ordinateur relié au réseau chez eux ou à l’extérieur. Le chiffre en hausse notable, c’est celui de l’Internet mobile, supérieur d’un tiers en 2011 à celui de 2010 : 38 % de la population résidente surfe à partir de son téléphone mobile. Et les tablettes numériques, apparues il y a peu de temps, ont déjà conquis 13 % des résidents. En outre, tous ces terminaux sont utilisés au quotidien : ils sont 71 % à utiliser au moins l’un d’entre eux chaque jour. C’est cette mobilité accrue qui marque la nouvelle manière d’utiliser le réseau. Qu’ils passent par la téléphonie ou par les différents hotspots wifi disponibles à travers le pays, les consommateurs multiplient la recherche d’informations à tout moment, en fonction de leurs besoins. En effet, un quart des internautes sont des utilisateurs « permanents », branchés du matin au soir, pour des usages très variés. Ils sont 51 % à se connecter en voyage, 30 % lorsqu’ils font des courses, et même 39 % alors qu’ils sont dans un magasin, pour rechercher des informations supplémentaires sur un produit. Les relations sociales In Real Life n’y échappent pas non plus : 35 % surfent d’une manière ou d’une autre alors qu’ils sont avec des amis ou de la famille, et 44 % utilisent leur connexion mobile lors d’une sortie en soirée. Les tablettes sont devenues des outils complémentaires, à l’usage intermédiaire entre celui de l’ordinateur et celui du téléphone mobile.
Tout cumulé, on arrive donc à 12 heures passées en moyenne par semaine pour une utilisation privée du réseau. Les jeunes de 16 à 24 ans sont des consommateurs encore plus intensifs, avec une durée moyenne de 18 heures par semaine – soit plus de deux heures et demie par jour ! Pour rappel, même si les chiffres sont soumis à caution, du fait de l’absence d’un système d’audiométrie au Luxembourg, le temps passé devant la télévision au Luxembourg est estimé aux alentours de 200 minutes, soit plus de trois heures quotidiennes…
Médias et terminaux complémentaires Si ces chiffres étaient directement cumulables, il y aurait certainement de quoi se demander quel est le temps restant disponible aux habitants du pays pour leurs activités sociales. En fait, les usages se cumulent : on peut regarder la télévision ou écouter la radio en surfant, tout comme l’on peut lire un magazine en écoutant de la musique en streaming sur Internet. Plus que de concurrence, il est alors nécessaire de parler de complémentarité. Un produit aperçu dans une publicité sur un média traditionnel sera recherché sur Internet par les deux tiers des internautes. Le web reste donc une source d’informations appréciée. Cette multiplication des usages est une piste intéressante pour les communicants nationaux, puisqu’un média peut servir un autre, et créer de véritables synergies. Autrement dit, dans le langage adapté, les modes d’accès à Internet ne sont pas substitutifs. Ils ne sont en effet que 15 % des utilisateurs d’Internet mobile – soit environ 6 % de la population totale – à déclarer que cela ne les dérangerait pas de surfer sur Internet exclusivement depuis leur mobile.
À la complémentarité des médias, il faut donc également ajouter, pour la souligner, la complémentarité des terminaux. Les consommateurs adoptent en fait le terminal le plus adapté à leur besoin en fonctionnalités et en usage. Les tablettes numériques, en pleine explosion il faut le rappeler, sont ainsi privilégiées pour la consommation de contenus multimédias, la navigation sur des sites de commerce électronique. Elles le sont également pour la préparation et la réflexion en ligne avant un achat : on recherche les avis d’autres consommateurs, on compare les fonctionnalités, on s’assure que les prix sont corrects… Le comportement des consommateurs est donc appelé à encore évoluer dans les mois prochains, au fur et à mesure que ces terminaux continueront de se diffuser dans les foyers, et que des applications véritablement adaptées se développeront. Pour Thomas Crépon, consultant senior chez TNS-Ilres, la bonne méthode est effectivement d’analyser les comportements des internautes selon deux axes : « Les consommateurs numériques se différencient selon leur consommation d’Internet, leur fréquence d’utilisation, les activités pratiquées, tout comme la fréquence et le nombre d’heures allouées à chacune d’elle. Ensuite, il y a leur implication et leurs attitudes. Il s’agit de la place que l’on reconnaît à Internet dans sa vie, son attitude sur les plates-formes de communication numériques, la contribution ou l’attention portée aux échanges sur Internet… » D’une année à l’autre, les grands groupes d’internautes ont évolué, sans pour autant disparaître. Ainsi, le groupe majoritaire au Luxembourg était les « functionals », pour lesquels le web et ses déclinaisons sont un outil. Avant tout, on y consulte les informations, et le but n’est pas l’expression. Certains biens ou services sont achetés en ligne, et la visite des sites d’actualité, de sport ou la météo en
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Usages en parallèle à la présence en ligne PC
Mobile
Tablette
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Trouver plus d’informations sur une publicité vue ailleurs
39 47
Synergie entre les médias (%)
31 28
Écouter la radio 22
28 36
Regarder la télévision
50 14 Lire un magazine / un journal
16 22 09 10
Jeu vidéo
29
Achat (hors Internet) 06
Activités offline faites tout en surfant (%)
Source : TNS-Ilres
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Selon l’étude, les usages se cumulent : on peut regarder la télévision ou écouter la radio en surfant, tout comme l’on peut lire un magazine en écoutant de la musique en streaming sur Internet.
sont les principaux usages. C’est également un groupe plutôt âgé et utilisateur aguerri du réseau.
Un outil de marketing numérique Le second groupe le plus important est constitué des « networkers ». Leur approche est tout autre. Pour eux, Internet est avant tout un moyen de nouer et de maintenir des liens tissés avec leurs relations sociales. Leur vie professionnelle et privée est très intense, et les réseaux sociaux sont en fait un moyen pour eux de réussir à rester en contact avec un maximum de personnes, même sans rencontre physique. De la même manière, ils sont prêts à rentrer dans un dialogue avec les marques pour béné-
ficier de bonnes affaires. Mais, malgré tout, ils restent discrets sur leurs opinions, comme les functionals… En 2010, ces deux groupes réunis représentaient sept internautes sur 10. En 2011, bien que les méthodes de calculs aient été affinées et rendent difficiles les comparaisons directes, ils représentaient peu ou prou la même proportion. Thomas Crépon précise : « Cette année, nous avons choisi de travailler sur l’étude, pour dépasser le stade de la simple photographie. C’est devenu un outil opérationnel, qui permet de structurer en profondeur son marketing numérique. L’étude permet de comprendre comment atteindre les internautes, comment construire une relation avec eux, comment trouver des relais en ligne, et enfin comment convertir cette relation en moyen de développer son activité. » paperjam | Février 2012 | économie & finance
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68 actualité Internet
Arcelormittal.com off line
Voilà la capture d’écran du résultat d’une recherche « ArcelorMittal » qui était visible en cache sur Google.com.
Photo : Muffet/licence CC
Photo : Maison Moderne Design
Le mouvement Anonymous a mis ses menaces à exécution et a piraté le site du géant sidérurgiste.
La branche laitière représente 30 % de l’agriculture luxembourgeoise.
Par Pierre Sorlut et Alain Ducat, publié le 06.01.2012 Le groupe Anonymous, mouvement de désobéissance civile ascendant anticapitaliste, avait annoncé, mardi 3 janvier, vouloir frapper le leader mondial de la sidé rurgie, en représailles aux licenciements collectifs annoncés par la filiale belge (à Cockerill notamment). Ce vendredi, la branche cyber-activiste belge a mis sa menace à exécution et piraté le site d’ArcelorMittal. Elle a revendiqué son succès sur la page arcelormittal. com visible en cache depuis Google : « Nous nous bat trons avec toute l’énergie et tous les moyens informa tiques dont nous disposons pour soutenir les oubliés de ce monde et les défendre contre leurs tortionnaires qui opèrent d’une façon sournoise qui nous est insupporta ble... Et ainsi nous continuerons sans relâche de châtier les organisations qui mettent à mal le bien-être des per sonnes innocentes qui aspirent à un monde meilleur pour leur famille et leur entourage. » Une vidéo expli cative des griefs émis à l’encontre du sidérurgiste est également visible par ce biais. Ironie du sort, ArcelorMittal avait externalisé l’ensemble de sa structure informatique européenne au groupe américain CSC en juillet 2011.
Quelles suites judiciaires ? Le groupe sidérurgique n’a pas communiqué officielle ment suite à ce piratage. Mais il a porté l’affaire devant la justice en déposant une plainte, contre X (Anonymous, par définition, avance masqué). On peut imaginer que l’enquête, puis la détermination des responsabilités réelles, ne seront pas nécessaire ment simples, dans le cyberespace. La traduction d’éventuels hackers démasqués en Belgique, devant une instance luxembourgeoise, relève probablement de la pure hypothèse. Néanmoins, le risque judiciaire existe pour le collectif. Car, comme le rappelle Cases, organe chargé de la sécurité informatique au ministère de l’Économie, « l’insécurité informatique n’entraîne pas uniquement des risques techniques et économiques, elle est égale ment une source de responsabilité civile et pénale pour les auteurs d’infractions ». En l’occurrence, dans ce cas-ci, il y aurait non seulement « accès illégal à un système », mais aussi « modification ou suppression de données », un vanda lisme informatique qui constitue une circonstance aggravante à l’accès illégal. L’amende peut aller jusqu’à 25.000 euros, assortie d’un peine de prison pouvant aller de trois mois à trois ans. La justice luxembourgeoise considère aussi l’associa tion de « malfaiteurs informatiques »…
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Agriculture
La branche laitière s’inquiète Publié le 06.01.2012
Les producteurs de lait luxem bourgeois s’inquiètent pour leur avenir. Leur association profes sionnelle (Fraïe Letzbuerger Baureverband ou FLB) s’est ouverte de ses craintes ce jeudi devant la commission de l’agri culture de la Chambre des députés en raison de la dispari tion programmée des quotas laitiers en 2015. Ce régime avait été mis en place en 1984 en Europe dans le cadre de la poli tique agricole commune (PAC) pour limiter la production laitière. Il ne se justifie plus aujourd’hui en raison de l’augmentation de la demande mondiale. « L’Association luxembourgeoise des agricul teurs indépendants ne s’oppose pas à la suppression des quotas laitiers dès 2015. Elle craint que les producteurs luxembourgeois aient des problèmes à s’adapter à la libéralisation du marché », explique la Chambre des dépu tés, alors que l’association ellemême n’hésite pas à parler de risque de crash. Se pose aux agriculteurs luxembourgeois un problème de taille critique, alors que 0,2 % du lait européen seu lement est produit au GrandDuché. Le FLB, qui compte 515 membres, voit mal com
ment augmenter fortement la production, la quantité de four rage nécessaire à l’alimentation des vaches, ainsi que les surfa ces de pâturages. L’enjeu est de taille. Selon l’assemblée parlementaire, la branche laitière représente 30 % de l’agriculture luxem bourgeoise et comprend pas moins de 800 exploitations. Conjoncture
Le consommateur reste méfiant Publié le 06.01.2012
La Banque centrale du Luxembourg publie son enquête de conjoncture mensuelle. En décembre, la confiance des consommateurs est restée au même niveau que lors des deux mois précédents : -8, soit au plus bas depuis le plancher touché en janvier 2010. Parmi les composantes de cet indice, l’indicateur relatif à la capacité d’épargner des ména ges s’est inscrit en nette baisse : à 40 en décembre, alors qu’il était remonté à 47 en novembre. En revanche, les anticipations des ménages concernant la situation économique globale du Luxembourg se sont « quel que peu éclaircies en décem bre, après six mois consécutifs de baisse ». L’éclaircie est réelle, mais pas spectaculaire. L’en quête fait en effet apparaître un indicateur à -23 en décembre. Il était à -28 en novembre, -25 en octobre, -22 en septem
bre. Il était encore positif en mai 2011… Échanges de vues
Frieden au Liechtenstein Publié le 06.01.2012
Le ministre des Finances Luc Frieden a eu vendredi après-midi à Vaduz un échange de vues avec le Premier minis tre et ministre des Finances du Liechtenstein, Klaus Tschütscher. Les entretiens ont porté sur la situation écono mique et monétaire de l’Europe et l’évolution du secteur finan cier européen. À Vaduz, le ministre Frieden a prononcé également un discours sur l’avenir de l’euro et de l’Europe. Éducation
Chers élèves Publié le 08.01.2012
Le coût moyen pondéré par élève est, au Luxembourg, bien au dessus de la moyenne. Il atteint 18.122 euros, contre 6.754 euros dans les pays de l’OCDE, ou encore 7.990 euros en France (chiffres de 2009). La rémunération du personnel enseignant occupe une grande place dans le coût total par élève : 63 % exactement, avec un coût salarial moyen annuel pour un élève de 11.502 euros. Nonobstant ces moyens, les dernières statistiques (20092010) font encore état d’un décrochage scolaire de 9 %.
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69 actualité Chemolux-McBride
Un œil en Normandie
« S’adapter à la crise du courrier »
Soludec
Changement de tête Publié le 09.01.2012
Changement en vue à la tête du groupe de construction et d’immobilier Soludec. L’actuel directeur général Joseph Baustert (qui aura 65 ans en 2013) laissera son siège début mars. Son successeur est connu. Il s’agit de Jacques Brauch, actuellement directeur des opérations de T-Comalux/Promobe. « J’aurai 50 ans en août et on dit que c’est une période de changements, explique l’intéressé. Il y a aussi une belle opportunité, comme un retour aux sources. Et puis surtout, je me sens entrepreneur. Je suis un ingénieur développeur, mais j’adore suivre les dossiers jusque dans la concrétisation, toute la phase de construction. La palette des métiers est plus vaste. » Le nouveau directeur général pourra conduire les différents axes stratégiques de Soludec, qui souhaite notamment développer les activités de project management, accroître ses parts de marché dans le domaine du génie civil et dans les activités de promotion immobilière.
Index annuel
Les syndicats en opposition Publié le 09.01.2012
Les syndicats ont réuni leurs comités de direction pour prendre position sur la modulation
Active dans le secteur du transport et la livraison express, Michel Greco fête ses 25 ans d’existence. État des lieux du secteur avec son fondateur.
Photo : David Laurent / Wide (archives)
Photo : Charles Caratini (archives)
Publié le 09.01.2012
Après la perte de son principal client, Henkel, l’usine Chemolux de Foetz craint de perdre la moitié de ses effectifs (encore environ 260 salariés) en ce début d’année. Dans le même temps, son propriétaire, le groupe McBride, annonce la délocalisation de l’activité de production de tablettes pour lave-vaisselle de son usine normande de Moyaux vers… le Luxembourg. Les syndicats attendent une prise de position officielle pour le 17 janvier.
Trois questions à Michel Greco
Patrick Dury (LCGB)
de l’indexation et l’annonce de son report au 1er octobre de chaque année en 2012, 2013 et 2014. Le verdict n’est pas surprenant après l’échec de la Tripartite : c’est non. L’OGBL et le LCGB viennent tous les deux de le faire savoir, avant le vote de la Chambre des députés, prévu à la fin du mois. Le LCGB, par la voie de son président Patrick Dury, a fait part de son « désaccord catégorique », compte tenu de l’évolution économique imprévisible du pays. L’OGBL, pour sa part, évoque des « mesures contreproductives » et trouve inacceptable que la perte de pouvoir d’achat occasionnée par ces mesures ne soit pas compensée par des mesures sociales, comme une revalorisation des allocations familiales. Hacking d’ArcelorMittal.com (1)
Un moindre mal Publié le 09.01.2012
À entendre un spécialiste des questions de cybercriminalité, l’attaque dont a été victime ArcelorMittal par le collectif Anonymous n’a rien de surprenant. « Tous les logiciels comportent des failles de sécurité. Plus de la moitié des applications web comportent même des failles graves qu’on pourrait comparer à une chatière trop large et mal conçue dans une maison. Il suffit de les trouver », explique-t-il. À ses yeux, il est possible que l’application qui a servi au hacking du site ait été écrite il y a des années par des informaticiens qui ne travaillent plus aujourd’hui au sein de l’entreprise. « La technique mise en œuvre par Anonymous est classique et très
connue : on envoie du ‘code exécutable’ au serveur pour lui faire faire des choses imprévues, par exemple remplacer des pages officielles par des images. Dans ce cas précis, Anonymous a aussi pu accéder à la base de données de mots de passe et la publier, simplement pour se moquer d’ArcelorMittal. » Infrastructures
Le vélodrome pour Schleck-City ? Publié le 10.01.2012
Le dossier du vélodrome national pourrait entrer dans le dernier tour de piste, après avoir tourné en rond et emprunté de fausses pistes durant de nombreuses années. C’est à Mondorf-les-Bains que, très vraisemblablement, l’infrastructure sportive se fera. Un accord entre le ministre des Sports Romain Schneider et le collège communal de Mondorf aurait été trouvé. Mondorf, cité thermale, est aussi la ville des frères Schleck, où Steve, le troisième de la fratrie, est échevin Déi Gréng. Et le patron des cyclistes, Flavio Becca, fondateur du team Leopard, pourrait, selon nos informations, porter le projet… ce qu’il a démenti avec force. L’infrastructure, dont le coût est estimé à 12 millions d’euros, devrait s’intégrer dans une vaste zone récréative, sportive et pédagogique, avec nouveau lycée, piscine, hall sportif, terrains de pétanque… Elle permettrait, en outre, le développement d’une vraie pépinière de talents cyclistes.
Suite en page
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Michel Greco (Michel Greco) : « À moyen terme, je pense que le créneau de la livraison des colis et la logistique restera porteur. »
Interview par Sébastien Lambotte, publiée le 10.01.2012 Monsieur Greco, en 25 ans d’existence, comment votre métier a-t-il évolué ? « Il a évolué à tous les points de vue. Il y a 25 ans, les livraisons se faisaient sans exigence particulière. On peut dire que c’était un métier relativement basique. Puis, au fil des années, les attentes de nos clients ont évolué. Ils ont exigé plus de valeur ajoutée. Des critères de sécurité, de confidentialité, par rapport aux documents qui nous étaient confiés, ont gagné en importance. Nous sommes passés d’un environnement basique à un métier de plus en plus technique. L’évolution technologique a contraint le métier à évoluer, pas toujours de manière favorable d’ailleurs. Les possibilités de transmettre des documents par voie électronique sont bien réelles et efficaces. Le transport physique du courrier connaît une crise structurelle que nous devons aujourd’hui contrer. Comment s’adapte-t-on à ces évolutions ? Comment luttez-vous face à cette crise structurelle ? « J’ai toujours veillé à développer une gamme de services complémentaires et développer une base de clientèle diversifiée. Il y a 25 ans, j’ai commencé seul. Aujourd’hui, la société compte 200 collaborateurs et dispose de 130 véhicules. Si le nombre de livraisons et l’activité au niveau du transport du courrier pour le secteur administratif ont diminué de manière conséquente, nous avons pu développer notre métier au niveau du transport de colis et de la logistique. On a pu développer de nouveaux créneaux, dans des secteurs spécifiques. Je pense notamment au transport de matériel médical. Voyez-vous votre activité perdurer durant les 25 années à venir ? « Vous m’auriez posé la question il y a 25 ans, j’aurais certainement répondu que non. Aujourd’hui, je ne serais pas aussi catégorique. Je ne sais pas. Peut-être. Mais pour poursuivre, il nous faudra continuer à sans cesse nous remettre en question, à nous adapter aux demandes du marché. À moyen terme, je pense que le créneau de la livraison des colis et la logistique restera porteur. Mais il faudra développer de nouveaux services, en amont et en aval de la livraison, comme nous l’avions précédemment fait pour le courrier avec l’impression ou la mise sous pli. On peut aussi améliorer des fonctionnalités de suivi des colis durant toute la durée de la livraison, n’importe où. Car si notre clientèle est basée principalement au Luxembourg et en Grande Région, nous pouvons, avec nos partenaires, acheminer des colis partout à travers la planète. Mais on peut aussi penser à d’autres services intéressants, comme des livraisons tardives ou le samedi. »
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70 actualité Gaming Online
Carrefour d’échanges Le succès du premier Online Gaming Forum, organisé en décembre par Lu-Cix, a confirmé l’intérêt que le pays suscite auprès des sociétés actives dans le développement des jeux en ligne. Conférence
Photo : Julien Becker (archives)
Éthique et marchés financiers
Claude Demuth (Lu-Cix) : « Pour attirer au Luxembourg des sociétés actives dans le gaming, il faut pouvoir y améliorer l’écosystème. »
Sébastien Lambotte
L’année 2011 a vu l’arrivée de plusieurs grands acteurs du gaming au Luxembourg. Une ruée qui a pleinement justifié l’organisation, par Lu-Cix (le carrefour d’échange commercial au Luxembourg pour le secteur de l’Internet), en décembre dernier, du premier Online Gaming Forum à destination des professionnels du secteur ICT. « C’est, à ma connaissance, le premier événement business du genre, a assuré Claude Demuth, le CEO de LuCix. C’était l’occasion pour nous de faire se rencontrer les acteurs du secteur, des sociétés de gaming, mais aussi des opérateurs en télécommunications, des hébergeurs au niveau des datacenters ou encore des services providers. » Avec plus de 250 personnes inscrites, le succès de cet événement a dépassé les attentes. « C’est significatif de l’intérêt porté à notre pays par les acteurs de cet univers, poursuit Claude Demuth. L’enjeu de cet événement était bien de démontrer que, désormais, le Luxembourg est une place aussi intéressante que Francfort ou Amsterdam pour localiser ces activités. Nous disposons désormais des infrastructures qu’il faut, de bons réseaux de télécommunications, d’un bon temps de latence pour délivrer des produits performants en la matière. » Ce forum a surtout permis un échange d’expériences, pour ceux qui ont choisi le Luxembourg
pour y développer tout ou partie de leur activité européenne. OnLive, Innova, Kabam, Zynga, Big Fish ou encore Nexon se sont ainsi révélés les meilleurs ambassadeurs du Grand-Duché auprès d’acteurs venant des quatre coins du monde. Au cœur de l’Europe, le Luxembourg est à même de leur offrir un cadre légal et fiscal intéressant, ainsi que des infrastructures adaptées au bon développement de leur activité. Ainsi, le travail entamé depuis quelques années par le gouvernement porte ses fruits. Même si, comme l’a reconnu Jeannot Krecké — qui parlait officiellement pour l’une des toutes dernières fois au monde de l’ICT en tant que ministre de l’Économie — « ce n’était pas aux acteurs du gaming spécifiquement que nous pensions quand nous avons commencé nos travaux dans le but de développer l’activité Internet chez nous ». Qu’à cela ne tienne, le gouvernement entend travailler à l’amélioration de l’environnement économique pour permettre à ces sociétés de se déployer au mieux depuis le Luxembourg. En leur donnant les possibilités de grandir, mais aussi d’innover, d’être performantes. « On se rend compte que, pour amener ici des sociétés actives dans le gaming, il faut pouvoir y améliorer l’écosystème. En attirant notamment d’autres grands opérateurs en télécommunications, ceux avec lesquels les grandes sociétés de gaming ont l’habitude de travailler par ailleurs », conclut M. Demuth.
L’asbl Tigfi (The Institute for Global Financial Integrity), présidée par Jacques Santer, a pour but de promouvoir de façon indépendante et impartiale l’excellence professionnelle et les normes commerciales, éthiques et pratiques au sein du secteur financier mondial. « Ses activités s’inscrivent dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises et des politiques, explique son directeur, Jed Grant. Notre volonté est de susciter un dialogue constructif au sein et en dehors du secteur financier mondial. » En partenariat avec paperJam, huit à 10 conférences seront organisées tout au long de l’année, associées à des ateliers « traitant des questions relatives à la gouvernance financière des entreprises et à l’intégrité du marché », poursuit Jed Grant. Robert Dennewald (Fedil), Louise Bang Jespersen (ambassadrice du Danemark) ou encore le Premier ministre Jean-Claude Junker figurent à l’agenda 2012. Le premier de ses conférenciers sera, le 15 février, René Karsenti, président de l’International Capital Market Association. J.-M. G. Informations et inscriptions : www.tigfi.org
Notation S&P
« Une connerie exemplaire » À l’occasion de la réception du Nouvel An de la Fedil (voir aussi le reportage photo en page 76), le Premier ministre Jean-Claude Juncker, qui a réaffirmé son attachement à l’indexation automatique des salaires, n’a pas manqué de fustiger l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a dégradé la perspective (de stable à négative) de la note AAA du Luxembourg. « Une connerie exemplaire », a-t-il indiqué, rappelant que le pays n’était endetté qu’à hauteur de moins de 20 % du PIB. J.-M. G.
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Bien-être et travail
Durcissement
Photo : David Laurent / Wide (archives)
Selon la Cour des comptes, l’Adem interprétait mal le règlement grand-ducal détaillant ce dispositif d’aide aux demandeurs d’emploi. Désormais, il ne s’applique plus qu’aux périodes continues.
L’aide au réemploi est devenue moins avantageuse pour les demandeurs d’emploi.
Par Nicolas Raulot, publié le 10.01.2012 Mauvaise nouvelle pour les demandeurs d’emploi, de plus en plus nombreux au Luxembourg. L’aide au réemploi, censée faciliter leur réinsertion, est devenue moins avantageuse et ne s’applique plus qu’aux périodes continues. Rappelons que, en cas de reclassement dans un emploi comportant un niveau de rémunération inférieur à la rémunération antérieure, « l’aide au réemploi a pour but de garantir au bénéficiaire (salarié), compte tenu de la nouvelle rémunération perçue, une rémunération égale à 90 % de la rémunération antérieure pendant une durée de quatre ans », explique l’Adem sur son site Internet. La nouvelle approche de l’Adem, en la matière, a été révélée par une question parlementaire adressée le 6 janvier par André Bauler (DP) au ministre du Travail et de l’Emploi Nicolas Schmit. « Il m’a été signalé que l’Adem a toujours accordé cette aide pour une durée maximale de 48 mois, des interruptions ayant été possibles. Toutefois, depuis peu, l’Adem n’appliquerait plus cette pratique et accorderait l’aide au réemploi uniquement pour une période continue, même si la durée de cette mesure n’atteint pas les 48 mois. Il en résulte que les demandeurs d’emploi concernés ne peuvent plus bénéficier intégralement de l’aide au réemploi », s’inquiète-t-il. Nicolas Schmit n’a pas encore répondu officiellement à cette question, mais au ministère, on confirme le durcissement des conditions d’octroi de l’aide, qui ne date d’ailleurs pas d’hier. L’origine remonte même à un document publié le 8 décembre 2010 par la Cour des comptes et intitulé Rapport spécial sur certaines mesures prises dans le cadre de la lutte contre le chômage. Selon un responsable du ministère, l’organe de contrôle des administrations et services de l’État a estimé que l’Adem interprétait mal le règlement grand-ducal. L’explication contenue dans le rapport est la suivante : « Le non-paiement de l’aide au cours d’un ou plusieurs mois prolonge d’autant la période d’attribution de l’aide au réemploi. Il s’ensuit que les mois non payés sont compensés par l’allongement de la période de 48 mois. La Cour estime cependant que cette façon de procéder est contraire à l’article 16 du règlement grand-ducal qui dispose que l’aide au réemploi doit garantir au bénéficiaire (…) une rémunération (…) pendant les 48 premiers mois du reclassement. » Voilà qui devrait permettre à l’État, soumis à des contraintes financières de plus en plus strictes, de réaliser de précieuses économies.
Pas si bien au Luxembourg Publié le 11.01.2012
Au Luxembourg, durant le processus de recrutement du candidat idéal, les directeurs RH usent souvent de l’argument du cadre de vie privilégié pour élever des enfants. Selon l’OCDE, cela ne tient pas vraiment. L’étude de l’organisation internationale, basée sur des sondages, place le Grand-Duché en 16e position (sur 23) des lieux où il fait bon vivre d’un point de vue professionnel et personnel. L’organisation met notamment en avant le faible taux d’emploi des femmes au Luxembourg (57 % contre 66 % en moyenne au sein de l’OCDE) : l’étude fait valoir que les enfants dont les deux parents travaillent sont trois fois moins susceptibles de grandir dans la pauvreté que ceux dont un seul parent est actif. Cette étude n’est pas anodine. Mais on peut regretter qu’aucune indication n’est donnée sur la méthodologie des sondages. On ignore donc si l’étude parle des citoyens, des résidents ou des travailleurs luxembourgeois. Balance des paiements
Excédent moins fort Publié le 11.01.2012
Selon la Banque centrale du Luxembourg et le Statec, la balance courante des trois premiers trimestres 2011 dégage un excédent de 2,4 milliards d’euros, en chute de près de 600 millions par rapport à la même période de l’année précédente. Le déficit des trois balances partielles (marchandises, revenus et transferts) s’est en effet accentué de plus de 1,3 milliard d’euros. Seule la balance du commerce international de services s’améliore pendant les neuf premiers mois de 2011 (+737 millions d’euros), et ce, notamment sous l’impulsion d’une hausse marquée des exportations de services financiers (croissance nette de 8,5 %). « Cependant, l’amélioration du solde de la balance des services ne suffit plus à neutraliser les évolutions négatives des autres balances partielles, d’où la baisse de l’excédent courant », indique le communiqué.
Photo : Olivier Minaire (archives)
Aide au réemploi
François Pfister (ex-OPF) rejoint Ogier qui s’installe au Luxembourg. BIL
État protecteur Publié le 11.01.2012
Ce mercredi, le ministre des Finances, Luc Frieden, a répondu aux questions des députés André Bauler (DP, parti démocratique) et François Bausch (Déi Gréng) sur la prise de participation de l’État, à hauteur de 10 % (pour quelque 73 millions d’euros), dans le capital de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) aux côtés du fonds d’investissement qatari, Precision Capital, ainsi que sur le projet du gouvernement à moyen terme. Il a notamment indiqué que l’Etat serait impliqué au maximum dans « les discussions sur le projet industriel de la BIL » pour notamment veiller « à ce que les droits des salariés soient respectés et à ce qu’il n’y ait pas de plan social ». Il garantit par ailleurs que la libre concurrence bancaire entre les principaux établissements luxembourgeois, BCEE, BGL et BIL, sera toujours la règle. Euroscript
Accord avec Basware Publié le 11.01.2012
Euroscript, société spécialisée dans les solutions globales de gestion du cycle de vie du contenu, a conclu un accord de partenariat exclusif avec Basware, le leader mondial en solutions Purchase-to-Pay. « Au cours des dernières années, le nombre de transactions a plus que triplé, donnant lieu à un nombre croissant d’informations non structurées. C’est pourquoi les entreprises sont davantage amenées à recourir à des solutions qui leur permettent, d’une part, de produire des données fiables et, d’autre part, d’optimiser et de contrôler plus efficacement
leurs processus », explique Benedikt Schröder, directeur général d’Euroscript Systems. Grâce à cet accord d’exclusivité, Euroscript a désormais la possibilité de vendre les licences des solutions Basware et d’assurer une intégration et une maintenance logicielles pour tous ses clients. Luxair
Billets plus chers Publié le 11.01.2012
La forte augmentation du prix du kérosène (en moyenne 9 % depuis mars 2011) a contraint la compagnie nationale Luxair à ajuster sa surcharge fuel et à l’augmenter de de 3 euros par trajet, soit 6 euros par vol allerretour. Cet ajustement sera appliqué à partir du 13 janvier 2012.
Avocats
Ogier à Luxembourg Publié le 11.01.2012
Le groupe international de conseils juridiques Ogier, originaires des îles Ango-Normandes, ouvre un bureau au Grand-Duché. « Nous serons la première firme off-shore à nous doter d’une présence au Luxembourg. Ce nouveau bureau est ouvert à la demande de nos clients qui nous ont fait part de leur volonté d’utiliser le Luxembourg comme domicile ou comme un élément de leurs structures off-shore », explique Nick Kerschaw, CEO de Ogier. Ce bureau sera dirigé par François Pfister, qui était jusqu’alors associé chez OPF Partners (ex-Oostvogels Pfister Feyten), et Daniel Richards, qui vient du bureau de Jersey du groupe.
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73 actualité
Bonn et Bonn Publié le 11.01.2012
L’implosion du cabinet d’avocats d’affaires Bonn, Schmitt et Steichen a donné naissance à deux nouvelles sociétés. Les deux parties tentent de ne pas attiser la braise lors de l’annonce de la création des nouvelles structures et de leurs perspectives. L’exercice est périlleux. (lire l’article page 26)
Statistiques
Immatriculations : stagnation en 2011 Publié le 11.01.2012
Le marché de l’automobile au Luxembourg a connu une année 2011 semblable à celle de 2010, avec une progression du nombre de nouvelles immatriculations de 0,3 %. (lire l’article page 52) Hacking d’ArcelorMittal.com (2)
L’État à la rescousse Publié le 11.01.2012
Rodange & Schifflange
Décision fin mars Publié le 12.01.2012
2012 s’annonce compliquée pour les salariés d’ArcelorMittal
au Grand-Duché. Ils vivent déjà ces difficultés au quotidien suite aux arrêts de production décidés dans les usines en perte de Rodange et Schifflange à la fin de l’été 2011 et prolongés au premier trimestre 2012. Plusieurs centaines de salariés des deux sites ont été placés en cellule de reclassement, un dispositif de chômage partiel propre à la sidérurgie. D’autres ont été transférés sur d’autres sites luxembourgeois. Le contenu de la traditionnelle réception du Nouvel An, ce mercredi, ne les a pas rassurés, Michel Wurth, membre du comité de direction du groupe, n’ayant adressé aucun signal de reprise d’activité pour les mois qui viennent. Nico Reuter, viceprésident d’ArcelorMittal pour les aciers longs en Europe du Nord, a indiqué qu’aucune décision ne serait prise avant la fin mars à propos de Rodange & Schifflange. « Si nous décidions de poursuivre l’arrêt, l’interruption pourrait être prolongée jusqu’à la fin de l’année », précise toutefois Arne Langner, porte-parole d’ArcelorMittal. À propos d’un possible arrêt définitif de la production à Rodange & Schifflange – le risque est souvent mis en avant par les syndicats –, le groupe précise que cette question est hors de propos pour l’instant. La prochaine tripartite sidérurgie est prévue pour le 31 mars.
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Trois questions à Jan Stig Rasmussen
« Préserver le capital »
Sparinvest a déménagé son siège social danois au Luxembourg, où la société est active depuis 10 ans. Son CEO évoque les ambitions nouvelles de la société.
Jan Stig Rasmussen (Sparinvest) : « Sur 10 ans, les investissements ‘value’ ont systématiquement des rendements supérieurs aux autres. »
Interview par Vincent Ruck, publiée le 10.01.2012 Monsieur Rasmussen, le siège de Sparinvest vient de déménager au Luxembourg… Pourquoi ? « Sparinvest a été créée sous la forme d’un fonds d’investissement au Danemark en 1968. Depuis, nous sommes devenus une société de gestion indépendante, avec de nombreux actionnaires danois, dont le plus important ne dépasse pas 15 % des parts. Cela fait des années que la décision de soutenir notre croissance par le développement international a été prise. Notre premier pas a été le Luxembourg : nous sommes arrivés en 2001 et depuis 2005, nous avons établi des bureaux dans différentes capitales européennes. C’est dans la continuité de notre développement que nous avons décidé de transférer en 2011 notre headquarter ici. Plus de 98 % de nos actionnaires ont voté pour ce transfert. Pour les employés, cela n’a pas changé grand-chose dans leur vie quotidienne. La différence a été plus sensible pour les dirigeants qui ont dû déménager. Avoir le CEO du groupe ici au Grand-Duché a changé la manière dont nous pouvons faire notre travail. Nous pouvons le voir tous les jours, et interagir avec lui à chaque fois qu’il le faut.
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Photo : David Villareal Fernandez/licence CC
ArcelorMittal n’est pas seul pour se dépêtrer des conséquences de la cyberattaque dont le géant de la sidérurgie a été victime vendredi dernier. Le groupe luxembourgeois, dont le site Internet est rétabli ce mercredi matin, bénéficie
de l’aide de l’État pour surmonter cette crise. Selon nos informations, ArcelorMittal a accepté l’aide publique que lui a proposée le gouvernement dès les menaces d’Anonymous en début de semaine dernière et avant même que le groupe d’activistes ne passe à l’action. Depuis l’été dernier, l’État s’est donné les moyens de mieux protéger la qualité et la sécurité des infrastructures informatiques et de communication, qualifiées de vitales pour le pays. Deux nouvelles structures ont été créées pour renforcer le dispositif existant : le Cyber Security Board et le CERT gouvernemental (Computer Emergency Response Team). Ce dernier collabore d’ailleurs étroitement avec le Haut Commissariat à la Protection Nationale (HCPN), structure de gestion de crise en charge du dossier ArcelorMittal, alors que le groupe luxembourgeois préfère garder le silence pour l’instant. En tout, une douzaine de collaborateurs sont mobilisables pour participer à l’action gouvernementale, par exemple lorsqu’une entreprise luxembourgeoise est l’objet d’une telle attaque. Ces effectifs ont vocation à croître.
Photo : Luc Deflorenne (archives)
Avocats
Volkswagen reste, de loin, la marque ayant le plus de succès au Luxembourg avec 7.222 nouvelles immatriculations en 2011.
Vous prônez une stratégie de « value investment ». Comment définir cette approche ? « Les marchés sont irréguliers et parfois irrationnels. Un investisseur, avec une approche émotionnelle, va s’intéresser à une valeur et l’acheter lorsque son cours monte et la vendre lorsque son cours a souvent déjà trop baissé… Nous privilégions la préservation du capital à tous les autres objectifs d’investissement et nous utilisons une approche analytique pour identifier les sociétés sous-évaluées. Nous n’achetons pas l’action, mais nous raisonnons comme un acheteur : est-ce que je veux acquérir cette société ? Vaut-elle son prix ? En analysant en profondeur les chiffres fondamentaux de la société, son style de management, ses avoirs et ses passifs, nous arrivons à déterminer sa valeur réelle ou intrinsèque. Si la valeur à la Bourse se trouve 40 % ou plus en dessous de la valeur réelle, nous investissons. Investir dans des actions « value », cela veut donc dire, d’une certaine manière, prendre son temps… Quel est votre horizon d’investissement ? « Par expérience, nos investissements durent en moyenne quatre ans. Nous ne sommes pas des traders qui achetons et vendons au jour le jour, rapidement. Nous nous inscrivons dans le long terme. Si, sur une période de un à trois ans, vous avez une volatilité importante sur chacune des stratégies, sur 10 ans, les investissements ‘value’ ont systématiquement des rendements supérieurs aux autres. »
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74 actualité
Private equity
Saisir la balle au bond Les opportunités pour que la place luxembourgeoise ne soit plus un simple back office, mais devienne un centre important dans l’industrie du private equity sont nombreuses.
« Le droit doit évoluer pour répondre aux attentes des investisseurs »
Photo : David Laurent/Wide (archives)
Sébastien Lambotte
L’industrie du private equity était au cœur de la table ronde proposée mi-décembre par Savoirs Partagés et organisée en partenariat avec paperJam. Autour de la thématique « Être plus qu’un back office du capital investissement », il s’agissait d’évoquer les enjeux et les opportunités qu’a le Luxembourg pour le développement d’une industrie de pointe en la matière. « Jusqu’à présent, en matière de private equity, la place luxembourgeoise ne travaille principalement que sur une partie de la chaîne de valeur. Elle est avant tout une plate-forme utilisée pour mettre en place des structures d’acquisition, a introduit Gilles Dusemon, partner au sein du cabinet Arendt & Medernach. C’est la raison pour laquelle on parle souvent de back office en la matière. » Un des enjeux poursuivis par la Place, toutefois, est bien de pouvoir attirer quelques acteurs importants, des fonds rassemblant des investisseurs et des gestionnaires d’actifs, pour rassembler à Luxembourg les deux parties essentielles de la structuration internationale en matière de private equity.
« C’est essentiel pour le Luxembourg, confirme Simon Henin, managing director d’Ipes Luxembourg, services provider dans le domaine de l’administration des fonds. Si la Place a su prouver son expertise en matière d’Ucits, dans l’industrie du private equity, elle est perçue comme une structure intermédiaire d’investissement, et non pas comme un centre important pour la gestion des fonds. Il importe aujourd’hui d’attirer plus de fonds en vue de faire venir ici, dans un second temps, des asset managers. »
Répliquer le succès d’Ucits Des opportunités existent en la matière, comme la directive AIFM, qui devra prochainement être transposée dans le droit national des différents pays. « Au législateur luxembourgeois d’implémenter, comme il sait le faire, cette directive de manière intelligente, assure Olivier Jordant, partner chez Ernst & Young. Le Luxembourg dispose d’avantages au niveau de cette directive, dans la mesure où la fonction de banques dépositaires
Gilles Dusemon (Arendt & Medernach)
existe déjà ici, et que des régulations en la matière sont en place. » Le Luxembourg est donc à même de profiter d’opportunités. « De nombreux acteurs pensent que nous sommes capables de répliquer ce que nous avons fait avec les fonds Ucits », assure Gilles Dusemon. Reste à la Place à s’y préparer. « Je ne sais pas si la Place est prête, mais on constate un réel intérêt, à l’extérieur, pour venir au Luxembourg, poursuit Olivier Jordant. On nous consulte régulièrement. Des projets pour que des fonds viennent s’installer au Luxembourg existent. » De nombreux efforts, cependant, doivent encore être réalisés, au niveau légal, réglementaire et fiscal. Pour attirer les fonds, puis les gestionnaires d’actifs, un des chantiers importants réside dans la création de structures adaptées, comme le limited partnership, bien connues des anglo-saxons. « Le droit doit évoluer pour répondre aux attentes des investisseurs, assure Gilles Dusemon. Au législateur d’utiliser à bon escient sa capacité à mettre en place le cadre idéal pour la création de produits. » De la même manière, même si l’exercice est difficile, pour attirer des gestionnaires, l’État doit travailler à l’élaboration d’une fiscalité optimale mais équilibrée. « Il nous faut jouer la carte de la qualité, précise Olivier Jordant. Pour attirer des fonds et des gestionnaires, il nous faut être les meilleurs. Avoir un niveau moyen de qualité de service supérieur aux autres places. » Cet objectif exige de pouvoir attirer des compétences au Luxembourg, l’enjeu au niveau des ressources humaines est conséquent. Les professionnels y travaillent, chacun à son niveau. « La capacité et le pragmatisme qu’a le Luxembourg à s’adapter, dans ce contexte, peuvent faire la différence », conclut Olivier Jordant.
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76 actualité Réception
Le Nouvel An de la Fedil Le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, et Sophie Dutordoir, directeur délégué d’Electrabel, étaient les deux orateurs vedettes de la soirée organisée le 18 janvier à Luxexpo par la fédération des industriels.
Guy Lippert (Luxcontrol) et Dieter Saffran (Ateel)
Charles Caratini (photos)
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Sophie Dutordoir (Electrabel) et Jean-Claude Juncker (Premier ministre)
Fernand Wagner et Joseph Kinsch (ex-ArcelorMittal)
Robert Dennewald (Fedil)
Paul Schonenberg (Amcham), Carla Rosen-Vacher et David Fetter (ambassade des États-Unis)
Georges Kirch (Adem) et Henri Pleimling (Total Luxembourg)
Willy Hein (Sablière Hein) et Ben Collmann (Interfuel)
Jean-Paul Neu (Dussmann Group Luxembourg)
Jacques Naaborgh et Koos Vlastuin (Chemgas Barging)
Nico Wietor (Sotel) et Georges Molitor (administration des Ponts & Chaussées)
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77 actualité
Taxe Tobin
Les méfiances de Frieden Publié le 12.01.2012
Luc Frieden met en garde contre les risques de l’introduction d’une taxe sur les transactions financières, inspirée de la taxe Tobin que le prix Nobel d’économie américain avait proposée en 1972. À l’occasion d’une conférence donnée devant les membres de la British Chamber of Commerce Luxembourg, et rapportée par delano.lu, il a préconisé l’instauration d’un tel dispositif à l’ensemble des pays du G20. « Clairement, je considère une telle taxe comme risquée si tous les grands centres financiers dans le monde ne l’appliquent pas de la même façon », a-t-il déclaré. Cette taxe de 0,1 % sur les obligations et les actions et de 0,01 % sur les produits dérivés et structurés, dont la mise en œuvre est prévue pour le 1er janvier 2014, pourrait rapporter 57 milliards d’euros par an et alimenter le budget européen. Chambre de Commerce
Index : pour un régime définitif Publié le 12.01.2012
La Chambre de Commerce salue le principe d’une modulation indiciaire telle que déviée par le gouvernement, mais déplore son caractère temporaire. Elle plaide pour un régime définitif, juste et équilibré en matière d’indexation, susceptible de rétablir la performance de l’économie luxembourgeoise. Selon elle, la solution proposée par le gouvernement ne répond guère aux problèmes structurels des entreprises luxembourgeoises et des finances publiques en position critique. La Chambre de Commerce propose de mettre les trois années à venir à profit « pour tendre vers une solution définitive, c’est-à-dire une réforme du système d’indexation dans sa globalité. Une telle refonte
devrait être précédée par la réalisation d’une étude portant sur la désindexation complète de l’économie, suivie d’une discussion volontariste sur les conclusions à en tirer. » Coopération franco-luxembourgeoise
Rendez-vous le 1er mars Publié le 13.01.2012
À l’occasion de la présentation de ses voeux à la presse, ce jeudi, l’ambassadeur de France Jean-François Terral a rappelé les principaux rendez-vous franco-luxembourgeois de 2012. La première réunion de la Commission intergouvernementale (CIG) franco-luxembourgeoise s’était tenue à Luxembourg le 21 avril 2011 au Château de Senningen. La deuxième aura lieu à Paris le 1er mars prochain. Plusieurs groupes de travail avaient été constitués en 2011 pour faire avancer les grands projets communs aux deux pays en matière d’aménagement du territoire, en particulier à Esch-Belval, de transport, ainsi que d’enseignement et de santé. Ils rendront compte de leurs avancées lors de ce deuxième CIG. Concrètement, la France et le Luxembourg travaillent, entre autres, à l’élargissement de l’autoroute entre le Luxembourg et Thionville, au développement d’un pôle santé commun avec un projet d’hôpital, à des pistes de coopération entre l’Université du Luxembourg (qui s’installe à Belval) et les universités lorraines.
ration d’accord sur un programme d’activité pour la période 2012-2014. Autrement dit, suite à une actualisation des missions du CES, le dialogue va bien reprendre au sein de cet organe consultatif du gouvernement. « Les organisations socioprofessionnelles ont documenté leur attachement à la concertation au sein du CES et leur volonté d’aboutir à des positions largement consensuelles dans le souci de l’intérêt général économique et social du pays », précise le bureau du CES dans sa déclaration d’accord 2012-2014. Les acteurs autour de la table veulent privilégier des thèmes « pour lesquels les partenaires sociaux ont un intérêt commun de produire un avis ». Trois ou quatre avis devraient être élaborés par trois commissions du CES dans le courant de l’année 2012, notamment un concernant l’actualisation du schéma de pondération de l’indice des prix à la consommation. Epuramat
Nouveau contrat en Autriche
notamment une nouvelle agence pour les clients. « Construire en plein centre-ville est une responsabilité. Nous n’avons pas simplement souhaité ériger un immeuble de bureaux de plus, mais laisser une trace pour les générations futures et contribuer au patrimoine architectural de notre ville », explique Pierre Ahlborn, administrateur délégué de la banque. Tout comme pour le premier bâtiment, l’architecte retenu a été Bernardo Fort-Brescia. Si le siège, avec sa tour elliptique enchâssée dans un bloc de pierre, fait référence à la forteresse qu’était jadis Luxembourg, son extension trouve son inspiration dans la nature, et plus particulièrement dans les vallées escarpées qui traversent et entourent la ville. La banque ne fera pas d’inauguration officielle de ce nouveau bâtiment mais octroiera, comme elle l’a fait en 1994, le montant de pareilles festivités à des projets solidaires dans le domaine de l’intérêt général.
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Publié le 13.01.2012
La société luxembourgeoise Epuramat, spécialisée dans les systèmes à basse énergie de traitement des eaux usées, a reçu une commande pour l’agrandissement d’une station de traitement des eaux usées d’une entreprise industrielle de produits laitiers et de viande en Autriche. La technologie ExSep est prévue d’être intégrée dans la station déjà existante, ce qui permettra d’en adapter la capacité aux besoins actuels. La réalisation de ce projet se déroulera au printemps 2012.
Photo : Olivier Minaire (archives)
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André Roeltgen est le président du Conseil Économique et Social.
CES
Accord pour un nouveau dialogue social
Banque de Luxembourg
Publié le 13.01.2012
Publié le 13.01.2012
Au cœur du Conseil Économique et Social – « Maison du dialogue social permanent » –, on ne discutait plus depuis l’été 2010. Le dialogue entre partenaires sociaux était en panne. Ce jeudi, pourtant, suite à l’assemblée plénière du CES, son bureau a détaillé sa décla-
Seize ans après avoir inauguré son siège, la Banque de Luxembourg a regroupé l’ensemble de ses conseillers au boulevard Royal, grâce à la réalisation d’une extension de son immeuble actuel, opérationnelle à compter du 16 janvier 2012 et qui abritera
Plus grand au boulevard Royal Photo : Étienne Delorme (archives)
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Luc Frieden souhaite que la taxe sur les transactions financières soit élargie à tous les pays membres du G20.
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RTL
«Succès» pour Weemseesdet
L’agence Standard & Poor’s maintient la note de crédit maximale pour le Luxembourg, mais lui attribue une perspective négative.
RTL tire un bilan « plus que positif » à la mi-saison de Weemseesdet, première sitcom du pays lancée en septembre 2011 sur RTL Télé Lëtzebuerg : 33 % des Luxembourgeois regardent, le vendredi soir, ce programme régulièrement. La moitié des 24 épisodes a déjà été diffusée et le taux de satisfaction mentionné par RTL est de 74 %, dont 42 % qui disent « adorer » ce programme. « Cela témoigne de la grande demande du public pour des productions de télévision locales en langue luxembourgeoise », indique RTL.
Photo : ONT
Toujours AAA, mais...
Le Luxembourg est un des quatre pays de la zone euro à conserver son AAA.
Publié le 16.01.2012
Par Nicolas Raulot, publié le 16.01.2012 L’essentiel est préservé. Le Luxembourg, qui avait été placé sous surveillance négative le 5 décembre dernier par Standard & Poor’s, garde son précieux AAA. Dans le même temps, les notes de huit pays de la zone euro ont été dégradées, dont celles de la France et de l’Autriche, qui bénéficiaient de la meilleure note possible et ne sont plus évaluées que AA+, un cran en dessous. Comme le Luxembourg, l’Allemagne (seul AAA dont la perspective reste stable), les Pays-Bas et la Finlande ont été épargnés par l’agence de notation et restent premiers de la classe européenne. La Belgique (AA) n’a pas été sanctionnée non plus, cette fois-ci. Le Grand-Duché fait donc encore partie du club très fermé des 12 pays notés AAA dans le monde, avec l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, la Grande-Bretagne, la Norvège, les PaysBas, la Suède, la Suisse et Singapour. Mais il y a un bémol puisque Standard & Poor’s, qui avait décidé d’abaisser la note des États-Unis l’été dernier, laisse planer une menace sur le Luxembourg en associant une perspective négative à sa note de crédit à long terme. Autrement dit, une dégradation reste possible d’ici à la fin 2013.
Perspectives moroses « Cette confirmation (de la note AAA, ndlr.) reflète notre opinion que les forces intrinsèques du Luxembourg – un environnement politique stable, le contrôle avéré des finances publiques et la situation financière très saine de l’État – seront suffisantes pour encaisser les chocs externes provenant de la crise actuelle de la zone euro. Selon nous, le Luxembourg a la capacité budgétaire de mettre en œuvre les mesures qui aideront à compenser ces chocs », explique S&P. Néanmoins, l’agence de notation s’attend à une croissance économique de seulement 0,2 % en 2012, bien loin de celle établie par le Statec, à 1,4 % pour l’année en cours. « Étant donnée la dépendance de l’économie luxembourgeoise au secteur financier, nous estimons que les perspectives de croissances resteront moroses sur le long terme. De quoi peser sur les finances publiques », poursuit-elle. L’agence de notation indique qu’elle dégradera la note du Luxembourg « si le secteur financier était susceptible d’être exposé à des risques plus élevés, à une détérioration significative des volumes dans un environnement plus compliqué sur les marchés de capitaux ».
Findel
Menace sur le trafic aérien Publié le 16.01.2012
La circulation aérienne va-t-elle être complètement interrompue au Findel à partir de demain minuit ? Telle est la mise en garde que l’OGBL vient d’adresser dans un communiqué. Selon le syndicat, Claude Waltzing, le directeur de la DAC (Direction de l’aviation civile) réputé dans la tour de contrôle du Findel pour son style cassant et autoritaire, menace de ne pas prolonger les licences des contrôleurs de la circulation aérienne s’ils ne communiquent pas « sans délai » le détail de leurs heures travaillées depuis 2011. « La manière d’agir du directeur de la DAC est en flagrante violation avec les conclusions d’une réunion de vendredi dernier à laquelle ont participé des représentants du ministère des Transports et de la direction de l’ANA. Depuis cette réunion, la DAC est en possession de tous les détails réclamés », estime le syndicat. Contacté par paperJam.lu, Claude Waltzing n’a pas souhaité répondre à nos questions avant de s’être entretenu au téléphone avec Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures. Pour le syndicat, les choses sont claires : au cas où le directeur de la DAC mettrait sa menace à exécution, la tour de contrôle ne serait plus opérationnelle à partir de mardi 24 heures.
Photo : Lux-airport
Note de crédit
Claude Schettgen
Reconversion dans l’industrie Publié le 16.01.2012
Claude Schettgen, ancien banquier privé chez Dexia BIL (jusqu’en 2008) puis HSBC Private Bank, s’est reconverti dans l’industrie. Le Luxembourgeois, ancien responsable de l’activité Central and Eastern Europe au sein de la banque sino-britannique, vient d’être engagé comme directeur financier de Ecres, une jeune pousse industrielle spécialisée dans le secteur des lampes LED industrielles. « Après avoir quitté HSBC Private Bank le 15 octobre 2010, j’ai mis mon réseau à contribution pour chercher des financements pour la société Ecres tout au long de l’année 2011. Nous sommes parvenus à trouver des investisseurs privés en décembre dernier », explique Claude Schettgen qui a lui-même placé des fonds dans la start-up. Dirigée par Olivier Grim, un ancien ingénieur de chez Siemens qui a participé au développement du train à grande vitesse allemand, l’entreprise commence ses activités avec cinq personnes. Elle compte faire grossir ses effectifs régulièrement au fur et à mesure des nouvelles commandes. « Nous comptons terminer l’année avec 20 ou 30 collaborateurs », explique Claude Schettgen. Finesti
Forte croissance en 2011 Publié le 16.01.2012
Finesti, la société luxembourgeoise spécialisée dans les données relatives aux fonds d’investissement européens, a enregistré en 2011 une forte augmentation du nombre de ses nouveaux clients : les bases de données de la société conte-
naient, au 31 décembre, des informations structurées sur 39.711 classes d’actions (+9 % par rapport à 2010), alors que le nombre de documents enregistrés dans ses bases a progressé de 22 % à 98.279 documents. À cela s’ajoute 19.622 KIID (DICI dans la terminologie française) qui n’ont été introduits qu’à partir de juillet. Fin 2011, plus de 80 institutions (promoteurs de fonds, des cabinets d’avocats, auditeurs) avaient souscrit au service de notification qui a délivré, via le service e-file.lu, 1.600 notifications représentant plus de 184 fonds et 5.523 types de part. Heures d’ouverture
CLC vs ministère Publié le 16.01.2012
Le conseil d’administration de la Confédération luxembourgeoise du Commerce (CLC) après consultation des unions commerciales et des principaux acteurs de la grande distribution les plus exposés à la concurrence transfrontalière, a unanimement rejeté la proposition de Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classe moyennes. Celle-ci souhaite ramener l’heure de fermeture des commerces à 20 h tous les jours ouvrables de la semaine, en contrepartie du paiement au personnel en contact avec le public, d’une majoration de salaire pour les heures prestées entre 18 h et 20 h les samedis et veilles de jours fériés. La CLC demande, en outre, au gouvernement d’abroger la loi sur les heures de fermeture ou, à défaut, de l’aménager, « afin que les acteurs qui le souhaitent ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents à l’étranger ». Suite en page
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Jan Stig Rasmussen (Sparinvest)
Anniversaire Bernard Lhoest (Ernst &Young) et Anders Thonning (Banque Invik)
Les 10 ans de Sparinvest La société spécialisée dans les fonds d’investissement a organisé, le 14 décembre, une Danish Julefrokost à l’Abbaye de Neumünster pour célébrer une décennie de présence au Grand-Duché. Luc Deflorenne (photos)
Gerd Müller (UBS) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Alex Schmitt (Bonn Schmitt Steichen)
Flemming Andersen (VP Lux) et Birgitta Thonning (Gadd & Cie)
Rikke Waaben (Dexia BIL)
Le magicien David Goldrake et Stéphanie Goetsch (paperJam Business Club)
Wilfried Spiekermann (HVB Luxembourg)
Kim Asger Olsen (Origo Advisory Services)
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Astra en Georgie Publié le 17.01.2012
L’opérateur de satellites SES et MagtiCom, l’entreprise géorgienne de télécommunications fixes et mobiles, annoncent le lancement de MagtiSat, la première plate-forme de réception directe par satellite (DTH) de Géorgie, via Astra. Cette offre TV payante sera disponible à compter du 23 janvier 2012 et proposera 75 chaînes TV incluant les programmes les plus populaires.
Aviation civile
Wiseler décidé à trancher Publié le 17.01.2012
Pour l’instant, tout est bien qui finit bien au Findel suite à l’intervention expresse du ministre. Claude Wiseler, en charge du Développement durable et des Infrastructures, avait convoqué une réunion d’urgence ce mardi matin. Il y a confirmé que tous les contrôleurs de la circulation aérienne pouvaient aller chercher leur licence, la Direction de l’aviation civile (DAC) disposant déjà de toutes les informations nécessaires. Mais l’affaire ne va pas en rester là. Car le ministre veut en finir avec le conflit larvé qui oppose depuis longtemps la DAC et son directeur Claude Waltzing d’un côté, à l’Administration de la navigation aérienne dirigée par Ender Ulcun de l’autre. « Le ministre a trouvé inouï que cette affaire conduise à une menace de fermeture de l’aéroport. Il a demandé un rapport détaillé pour identifier les problèmes entre les deux administrations », confirme-t-on au ministère. À la question de savoir si ce nouveau litige peut conduire à un changement de direction, le porte-parole du ministère répond : « On ne peut encore rien dire. C’est trop tôt, mais rien n’est exclu. Pour l’instant, le ministre se refuse
à montrer du doigt telle ou telle administration. » Contacté, Claude Waltzing n’a pas répondu à nos appels. Immobilier (1)
Les bureaux en grande forme… Publié le 17.01.2012
Property Partners a dressé un bilan 2011 des plus satisfaisants en matière d’immobilier de bureaux. « Avec près de 174.000 m2 de bureaux pris en location, l’année a été excellente. On retrouve presque le niveau record de 2007 (190.000 m2), avant le début de la crise. Signe très positif, les 24 opérations les plus importantes ont toutes dépassé les 1.500 m2 », se réjouit le spécialiste du marché. Les plus grosses transactions concernent 8.700 m2 pour Pictet & Cie dans l’immeuble BHK, 8.000 m2 pour Banque Raiffeisen à Leudelange ou encore 6.200 m2 pour les laboratoires Ketterthill à Esch Belval. Autre élément rassurant selon Property Partners, le taux de vacance à la fin 2011 s’inscrit en repli, à 6,47 %, contre 7,85 % fin 2011 et devrait, selon Vincent Bechet, le managing director de l’agence, continuer à baisser en 2012 compte tenu du ralentissement des livraisons de surfaces nouvelles : 247.000 m2 attendus pour 2012 contre 53.600 en 2011 et 260.000 m2 en 2010.
se taille la part du lion dans le take up 2011, avec 34 % des transactions, suivi par les bars et restaurants (13 %). La plus grosse opération a concerné le Park Inn Hotel avenue de la Gare, pour 1.500 m2. Selon Property Partners, 130.000 m2 de surface commerciale devraient s’ajouter, d’ici à 2018, aux 955.700 m2 existants déjà. Cela concerne notamment 82.000 m2 pour Auchan à la Cloche d’Or, 25.000 m2 pour Cactus à Lallange ou encore les 16.000 m2 pour le centre Royal Hamilius, en centre-ville.
Hautcharage/Käerjeng
Pains et Tradition s’installe Publié le 17.01.2012
Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a signé avec Jean Kircher une convention au sujet de l’implantation d’une nouvelle entreprise à Hautcharage/ Käerjeng : Pains et Tradition, spécialisée dans la fabrication, sur une base traditionnelle, de pains haut de gamme ou
spéciaux destinés aux marchés de la Grande Région ou alors à être exportés vers des marchés lointains sous forme de produits précuits et surgelés. La société vise entre autres les marchés scandinaves et les Émirats arabes. Une décision prise par la nécessité de répartir la production de la société-sœur Kircher SAS, établie à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) et qui produit quelque 10 tonnes de pains par jour. Une quarantaine d’emplois devrait accompagner cette implantation. Suite en page
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Photo : Christian Wilmes (archives)
SES
Claude Wiseler (ministre des Infrastructures et du Développement durable)
Immobilier (2)
… et le commerce stable Publié le 17.01.2012
Toujours selon Property Partners, l’immobilier commercial est pourtant parvenu à se maintenir en 2011 au même niveau qu’en 2010. Les prises en location, au nombre de 73, ont totalisé 19.300 m2. En 2010, 62 opérations avaient concerné un total de 40.000 m2, mais ce chiffre incluait une transaction exceptionnelle de 20.000 m2 à Capellen pour le magasin de meubles Kichechef. La mode
Photo : Pain et Tradition
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L’implantation du site de production de Pain et Tradition à Hautcharage /Käerjeng devrait créer une quarantaine d’emplois.
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Claudio Bacceli (SGBT)
Table ronde
Dirk Adriaenssens (ING), Christian Funke (Deutsche Bank) et Roger Hartmann (VP Bank)
Private Banking in 2020 Plus de 160 personnes ont assisté à cet événement organisé à la Banque de Luxembourg par le Private Banking Group de l’ABBL, en présence du ministre des Finances Luc Frieden. Charles Caratini (photos)
Luc Rodesch (Private Banking Group) Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu
Fouad Rathle (IFBL)
Rafal Juchniewiecz et Simon Bodjanski (BGL BNP Paribas)
Étienne Hirsch (Ernst & Young) et Philippe Sergiel (PwC)
Christophe D’Haese (KBL European Private Bankers)
Pierre Ahlborn (Banque de Luxembourg) et Luc Frieden (ministre des Finances)
Ruth Buelthmann (Deloitte)
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La tête à Luxembourg
Photo : Eurofins
Photo : David Laurent/Wide (archives)
Le leader mondial du test alimentaire, établi à Nantes, transfère son siège social au Grand-Duché où il est déjà très présent.
Le quartier général scientifique d’Eurofins reste à Nantes, mais la structure est désormais régi par le droit luxembourgeois.
Par Alain Ducat, publié le 18.01.2012 L’information donnée par paperJam.lu fin septembre dernier se confirme : Eurofins Scientific va transférer son siège social au Luxembourg. Il ne manquait que le feu vert de l’assemblée générale extraordinaire. C’est fait. Eurofins Scientific est une réussite exceptionnelle de l’économie bretonne. Elle est née en 1987 d’un brevet (l’analyse de qualité du vin par résonnance magnétique nucléaire) déposé par un couple de scientifiques de l’université de Nantes et prolongé par leurs deux fils. L’entreprise familiale s’est étendue et est devenue un fleuron scientifique mondial, spécialisée notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’environnement et des produits pharmaceutiques. Devenu un groupe multinational, Eurofins Scientific a créé ou racheté plus de 150 laboratoires d’analyse dans le monde. Il emploie environ 9.500 personnes, dans 30 pays et se définit comme le numéro un mondial sur les marchés de l’analyse des produits agroalimentaires et pharmaceutiques : un spécialiste mondial des tests alimentaires. Au premier semestre 2011, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 208 millions d’euros, en hausse de 23 %, pour un résultat d’exploitation de 34,9 millions d’euros (+49,6 %). Son siège principal était toujours resté à Nantes, base opérationnelle du groupe. La décision de transférer le siège social vers une holding domiciliée au Luxembourg, où l’entreprise est déjà présente, a suscité des remous. L’Association française de gestion financière (AFG) et le cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest notamment, y ont vu une « décision opportuniste et sans justification » autre que des raisons fiscales.
Intégration et compétitivité « Ce transfert ne devrait avoir aucune incidence au niveau opérationnel et financier sur la société. Eurofins Scientific restera cotée sur le marché NYSE-Euronext Paris. Par ailleurs, Nantes restera le siège des activités opérationnelles du groupe en France », avait expliqué Eurofins dans un communiqué faisant suite à l’annonce du transfert, aujourd’hui validé. Eurofins connaît déjà bien le Grand-Duché, où la société a, depuis décembre 2006, enregistré 14 sociétés, toutes Sàrl de droit luxembourgeois, toutes domiciliées au 10a, rue Henri Schnadt, à Luxembourg. La structure sociétaire a déjà été réorganisée autour de sociétés holding par activité, toutes luxembourgeoises. L’objectif du transfert de siège social dans une holding faîtière au Luxembourg est, explique le groupe, « de renforcer l’intégration juridique et financière, d’améliorer l’organisation et la compétitivité ».
L’escroquerie dont a été victime Gildas Royer (In Vino Gildas) s’élève à plus de 26.000 euros. Suite de la page
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Centre d’affaires
L’Alca est enfin née Publié le 18.01.2012
L’Association luxembourgeoise des centres d’affaires vient de voir le jour, avec pour objectif l’établissement d’une collaboration renforcée entre les différents acteurs de ce segment au Grand-Duché. Fruit de l’initiative de trois des principaux centres du pays (Atéac, Office City et Seed Box), l’association « permettra de mieux connaître l’offre actuelle et d’optimiser en synergie positive les propositions faites aux entrepreneurs locaux ou étrangers désireux d’établir leur base à Luxembourg, en leur offrant une palette encore plus complète en terme d’image et de surfaces, pour faire le meilleur choix, celui qui reflètera l’esprit de leur société », explique le communiqué. BEI
AAA en danger Publié le 18.01.2012
En subissant les foudres des agences de notation, les pays souverains de la zone euro font des victimes collatérales : les émetteurs dits supranationaux dont la notation dépend de celles des États. C’est ainsi que la BEI (Banque européenne d’investissement), établie
au Luxembourg, vient de voir la perspective associée à sa note AAA réduite de stable à négative par Standard & Poor’s (S&P). Un abaissement de sa note pourrait intervenir en 2012 ou 2013 selon S&P dans le cas où le risque associé à son portefeuille de prêts viendrait à augmenter. « Suite à l’abaissement de la note de la France et de l’Autriche, le capital mobilisable de la BEI auprès des pays membres notés AAA a été réduit de 137 milliards d’euros à 96 milliards d’euros », relève l’agence de notation. Avant la BEI, le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière), également établi au Luxembourg, avait aussi subi cette semaine une dégradation de sa note par Standard & Poor’s, de AAA à AA+.
Seuls 5 % du total des entreprises que compte le pays perçoivent cette aide, mais ce sont surtout les grosses structures qui sont concernées, puisque 76 % des entreprises de 250 salariés et plus sont cofinancées et que 24 des 25 principaux employeurs privés luxembourgeois reçoivent ce cofinancement étatique. Au total, les entreprises bénéficiaires emploient 133.000 personnes, soit 46 % de l’ensemble des salariés de l’économie privée luxembourgeoise. Ce pourcentage est en augmentation de 2,2 points par rapport à 2008. L’INFPC relève, par ailleurs, un recul de l’investissement en formation des entreprises, résultant de la crise économique qui battait son plein en 2009.
Formation professionnelle continue
15 % d’entreprises aidées en plus Publié le 18.01.2012
Selon les données communiquées par l’INFPC, pour l’année 2009, 1.028 entreprises ont bénéficié d’une aide financière de l’État à la formation professionnelle continue. Un nombre en progrès de 15 % par rapport à 2008. La participation financière de l’État s’élève à 27 millions d’euros, soit une moyenne de 31.800 euros par entreprise.
In Vino Gildas
La folle arnaque Publié le 18.01.2012
Croyant avoir affaire à Yaya Touré, le joueur ivoirien de Manchester City, le marchand de vin Gildas Royer (In Vino Gildas) a envoyé 30 grands crus à Londres sans jamais recevoir l’argent. La valeur des bouteilles « perdues » dépasse les 26.000 euros. (lire l’article en page 50)
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Grand Prix paperJam - RH 2012
Le savoir-faire est communicatif Les candidatures pour la deuxième édition du Grand Prix paperJam – RH sont lancées. Le processus, assorti de nouveautés, s’achèvera le 27 juin. Les gagnants de 2010 ont bien prolongé l’expérience. Pour sa deuxième édition, le Grand Prix paperJam – RH ambitionne, plus que jamais, de mettre en avant les meilleures pratiques en matière de ressources humaines.
Alain Ducat
Le Grand Prix paperJam - RH 2012 est lancé ! Cette deuxième édition dévoilera ses lauréats le 27 juin, lors de la Awards Night, la cérémonie de clôture. Identifier, faire connaître et récompenser les meilleures pratiques dans le domaine des ressources humaines au Luxembourg, c’est le credo de ce Grand Prix. Par rapport à sa première édition, une nouveauté majeure a été intégrée : un comité de sélection qui consolide le jury. « Après avoir reçu les candidatures, explique Thierry van Ingelgom, DRH de Maison Moderne, l’éditeur de paperJam, chacun des membres de ces deux entités évaluera la totalité des dossiers proposés. Ce sont donc 20 professionnels des RH qui donneront leur avis. En élargissant le cercle des organisations et structures associées à ce Grand Prix, nous varions également les sensibilités et les points de vue. C’est le meilleur moyen de donner la chance à chaque projet de faire valoir ses forces. » La Chambre des salariés (CSL) a aussi intégré le jury, pour apporter un éclairage issu des représentants du personnel, évidemment premiers concernés par une démarche RH.
Car il s’agit bien de mettre en valeur les dossiers les plus pertinents et les plus méritants. C’est la vocation première d’une autre nouveauté : avant le palmarès final – le top 10 et le coup de cœur du jury – qui sera connu le 27 juin, une étape intermédiaire (le 18 avril) présentera le Best Of, c’est-à-dire les finalistes du concours.
Une démarche intégrée et prolongée « Le but n’est pas de ranger dans des catégories particulières les dossiers qui seront déposés, poursuit M. van Ingelgom, qui souligne l’esprit du concours, non pas centré sur les entreprises ou les personnalités, mais sur les projets en tant que tels. Nous voulons faire comprendre que les RH s’occupent d’une infinité de sujets et que l’on peut être courageux, original et pertinent dans chacune des thématiques abordées. » L’illustration de la démarche, on peut notamment la trouver dans le palmarès de l’édition 2010. Le grand gagnant avait été le projet « Introduction de la sophrologie dans l’entreprise », présenté par
la Fondation François-Elisabeth. Il s’agissait de la mise en place d’une démarche participative originale pour introduire la sophrologie pour le personnel hospitalier confronté à l’augmentation de l’activité et au stress. Anaël Bulz, responsable RH à la clinique privée du Dr E. Bohler, tire, avec le recul, un bon retour d’expérience de ce prix, indépendamment de la couverture médiatique inespérée par rapport au projet en lui-même. « En interne, le prix nous a aussi permis de valoriser les personnes à l’initiative de ce projet, ainsi que les différentes parties prenantes. Et nous a permis de prolonger, voire de renforcer la démarche, au sein de la Fondation. Les ateliers de sophrologie ont d’ailleurs été intégrés dans une démarche plus globale de bien-être en entreprise dans laquelle cette technique peut être dispensée au même titre que d’autres actions de bien-être. » Avec la reconnaissance, la valorisation du personnel et des promoteurs d’idées, la mise en avant de bonnes pratiques, il faut voir aussi, en plus de la mise en valeur de savoir-faire, une approche communicative. « Le Grand Prix permet de mettre en avant des bonnes pratiques, insiste Anaël Bulz, d’avoir un benchmark sur les pratiques existantes dans les autres entreprises. Cela peut donner de l’inspiration pour le développement de projets en interne. » L’ensemble de ces bonnes pratiques RH détail lées dans les dossiers de participation est, en outre, destiné à être décortiqué par les experts du CRP Henri Tudor (qui ont également contribué à la méthodologie sur laquelle le jury va se baser au moment de délibérer). L’idée est de pouvoir établir une cartographie de ces meilleures pratiques et de mettre en évidence les tendances innovantes en matière de ressources humaines.
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SÉRIE DIVERSIFICation (21) Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci : le cash pooling
La cerise sur le gâteau Travailler sur le cash pooling peut s’avérer un élément déterminant à la marge dans la stratégie de headquartering. Mais le promouvoir n’est pas chose aisée. Pierre Sorlut (texte), Julien Becker (photos)
« Le cash pooling ou comment tirer profit de la dématérialisation des flux financiers. » Tel est le sujet sur lequel on planche dans les cabinets d’audit, les banques ou au sein même des multinationales présentes au Grand-Duché. Et elles sont nombreuses à y exercer une activité de trésorerie. Pour ne citer qu’elles, Mach (téléphonie), Ferrero, AB-InBev (bioalimentaire), UCB (produits industriels), Fiat (automobile) ou encore Mohawk, Etex Group et Masco Europe (construction) exercent toutes un cash pooling au Grand-Duché. Soit une pratique qui consiste à « récupérer le cash du groupe », selon des termes vulgarisateurs de Davide Da Col, responsable de l’activité cash management chez BGL BNP Paribas. Ces filiales le font de manière physique, via une société enregistrée sur le territoire national. Il s’agit du centre de trésorerie ou pool leader. La gestion du cash, la prévision des flux financiers, la gestion du risque et la capacité de crédit et de financement et d’investissement sont les fondements du montage (voir encadré). Placés au cœur des groupes, ces centres financiers prennent différentes dimensions selon l’ob-
jectif poursuivi. Une étude réalisée par le groupe bancaire américain J.P. Morgan, Asset Management Global Liquidity Investment Survey, souligne que la gestion du cash est organisée régionalement dans 34 % des cas. Elle l’est globalement pour 30 % des 487 entreprises sondées. Elle le sera à l’avenir pour 42 %, d’entre elles, attestant ainsi d’une tendance vers une gestion globale. En effet, depuis la crise, les trésoriers veulent avoir immédiatement accès aux informations sur l’équilibre financier, les expositions aux contreparties et au taux de change pour l’ensemble de la firme. La place luxembourgeoise doit donc être, aussi, compétitive par rapport aux autres centres financiers internationaux et européens.
Une communauté d’experts Or, Davide Da Col affirme que « le Luxembourg a toujours été une Place très importante pour le cash management ». La compétitivité du pays repose sur une pluralité de caractéristiques complémentaires. Puisqu’il faut commencer par quelque chose, l’efficacité fiscale fournit un premier degré d’explication. Comme François Masquelier l’indique, au titre de président de l’association des trésoriers
d’entreprise à Luxembourg (ATEL), « les sociétés cherchent la voie la moins imposée ». Paul Leyder, associé fiscaliste chez Ernst & Young, notamment spécialisé dans les problématiques de cash management, présente l’intérêt d’un montage via le Luxembourg : « Dans un contexte de cash pool, les marges sont très faibles. On parle généralement de quelques points de base. Et en présence d’une retenue à la source sur les intérêts, on se retrouverait avec une marge négative. Le Grand-Duché faisant partie de l’Union européenne, les paiements d’intérêts à une société luxembourgeoise en provenance d’une société résidente dans un pays membre sont en général exonérés de retenues à la source. » Le Luxembourg bénéficie ensuite du cadre réglementaire européen mis à la sauce luxembourgeoise, grâce à une transposition et une interprétation idoines de la réglementation européenne. Mais d’autres aspects réglementaires offrent une grande marge de manœuvre aux groupes ; la flexibilité de la réglementation sur les prix de transfert notamment. Du coup, « dans un groupe d’entreprises, on peut structurer le financement du cash pool sans avoir de frictions fiscales supplémentaires », résume M. Leyder. Aux autres avantages que sont la paix sociale, une bonne notation – « un vrai AAA », selon
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Explication
Pourquoi du cash pooling ? Il permet de minimiser les coûts de gestion par la centralisation de la supervision financière. Il octroie une certaine rationalisation et évite les doublons. Le transfert de solde entre filiales est automatisé et le solde des comptes est mis en commun. Il offre donc une meilleure visibilité sur l’ensemble de la gestion du groupe. Ainsi la politique managériale peut être adaptée quotidiennement, selon les besoins, la structure, le contexte et les prévisions. Il offre également de compenser les positions débitrices de certaines filiales par celles, créditrices, des autres et d’ainsi réduire les frais financiers, pour obtenir, par exemple, une meilleure notation et avoir accès à de meilleures conditions de placement pour le cash en excès. P. S.
Davide Da Col (BGL BNP Paribas)
Paul Leyder (Ernst & Young)
M. Masquelier –, l’appartenance à la zone euro, un gouvernement très accessible, une stabilité législative et fiscale, Anne-Sophie Weyland, responsable Corporate banking chez BGL BNP Paribas, met en exergue « les soft et les hard skills » de la population financière locale avec son caractère polyglotte, sa pluridisciplinarité et ses expertises fiscale, légale et fiduciaire. Il s’agit en plus, dit-elle, « d’une petite communauté de spécialistes qui se connaît bien, qui se comprend bien ».
« voir de plus en plus de commerciaux des banques présents dans les associations ». Ainsi, les deux modalités de pooling, physique et notionnel, sont plébiscitées. Qu’est-ce qui les différencie ? Le premier implique la présence d’un master account alimenté quotidiennement par les flux de trésorerie des filiales. En cas de cash pool notionnel, la banque effectue virtuellement le calcul de ce que vaudrait le compte centralisateur sans que l’argent ne quitte les différentes entités. Il ne permet ainsi pas de prêt intragroupe, mais autorise simplement les filiales à bénéficier d’amélioration des intérêts et au groupe d’avoir une meilleure visibilité. En fait, selon l’étude de J.P. Morgan, le premier but recherché par le département financier du groupe est le contrôle de la trésorerie retenue au niveau local. Les objectifs liés à la régulation et à la traçabilité des emprunts intragroupes viennent en deuxième et troisième position. Ces derniers ne sont permis que par un cash pool physique qui implique une société dotée d’une substance. Ce qui paraît le plus intéressant pour l’économie locale. Comme l’explique Paul Leyder, « faire du cash pooling nécessite en général pour la société d’avoir au moins un salarié qualifié sur place qui le suive » et, pour une firme multinationale, cela peut se
Un intérêt croissant Les protagonistes du cash pooling sont donc tous présents sur place. Le trésorier y travaille avec les banques internationales actives dans ce domaine, les Deutsche Bank, ING, Société Générale, HSBC, Barclay’s, RBS, J.P. Morgan, Citigroup ou autre BNP Paribas. Size matters. Il faut en effet pouvoir bénéficier de canaux dans différents pays. Du coup, les banquiers, inévitables interlocuteurs de la chaîne, font office de baromètre de l’activité. Anne-Sophie Weyland annonce même rencontrer « des nouvelles sociétés potentiellement intéressées tous les jours ». La même excitation est perçue par les trésoriers. François Masquelier dit
placer dans le sillon des activités de détention de participation en vue du potentiel établissement d’un quartier général (headquarter selon la terminologie ministérielle) régional. En pratique l’activité d’un groupe international au Luxembourg commence par du holding et du financement. Une fois que cette porte d’entrée est franchie, le groupe peut envisager centraliser plus de fonctions. Ainsi, pour François Masquelier, le cash pooling constitue bien « un élément en plus générant de l’activité au Luxembourg ». Bien sûr, les sociétés ne s’y rendent pas pour profiter exclusivement de cet aspect, mais « cela peut être la cerise sur le gâteau », pour le président de l’Atel. Alors certains voient grand. Davide Da Col pense qu’il « faut réfléchir à la façon d’industrialiser davantage le cash mangement depuis Luxembourg ». D’autres font preuve de plus de prudence. Ainsi, au fond, pour Paul Leyder, « l’important serait de maintenir le cadre actuel ». D’autant que communiquer sur le sujet n’est pas facile d’un point de vue politique. Selon certains commentateurs, « il faut avoir une stratégie très réfléchie. Car si le Luxembourg est une Place bien reconnue en la matière, il ne faudrait pas faire trop de publicité au risque d’attiser les convoitises. » Le cas échéant, la cerise serait avalée de travers.
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SÉRIE start-up(15) Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci : Jimmy’s
Sex on the drink Pour lancer leur société spécialisée dans les cocktails « prêts à boire » sans alcool, deux jeunes Luxembourgeois misent sur une campagne de communication tous azimuts jouant de ressorts bien connus : hôtesses de charme, exclusivité et spotlights. De son succès, dépendra celui de la start-up. Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)
La première doit être la bonne pour la start-up Jimmy’s pitch. Il lui faut convaincre dans les trois mois qui suivront la soirée inaugurale, organisée au début du mois de février au M Club. Celle-ci célèbre à la fois le lancement de la start-up commercialisant des cocktails non alcoolisés « prêts à boire » et celui du premier produit, l’inusable Sex on the beach. La niche visée par les deux jeunes entrepreneurs, Bastien Berg et Ralph Bernard (voir encadré), le ready to drink (RTD) sans alcool, n’est occupée par aucune marque dominante, mais cache des risques multiples, notamment ceux liés aux effets de modes et à la versatilité de la clientèle. Ainsi, la spécificité du marché et les fonds à disposition des deux jeunes entrepreneurs nécessitent un développement incrémental. Les deux associés ont donc souhaité avant tout travailler leur marketing mix. Sa lecture est possible via les fameux 4P de Neil Borden. Le produit doit d’abord satisfaire un besoin. Les intéressés prônent la distribution d’« un produit de qualité, qui ne demande pas trop de temps de préparation et qui coûte moins cher ». Il permet aussi au consommateur final de choisir le spiritueux et de ne pas être condamné à boire celui du premix dont il ignore la marque. Le prix s’avère compétitif pour la classe de biens considérée, c’est-à-dire assez bas pour être vendu en quantité, mais assez élevé pour ne pas souffrir de l’image d’une boisson bon marché. L’unité coûtera un peu plus d’un euro aux distributeurs alors que le cocktail sera vendu entre 4 et
5 euros au bar. La promotion use des ressorts traditionnels pour viser une clientèle jeune et aisée. Ainsi les visuels font la part belle à des BCBG en train de faire la fête. Jimmy, un éphèbe bien sapé entouré de jolies filles, devient l’incarnation du produit et de la clientèle qu’il vise... ou en tout cas l’image qu’elle aimerait réfléchir.
Un RTD branché Et, le quatrième P, pour place en anglais, révèle justement les endroits à Luxembourg où l’on retrouve la cible marketing : Boos K’fé, White, Magnum, etc. Des lieux branchés et élitistes triés sur le volet par Ralph Bernard et Bastien Berg. Ces derniers misent sur un critère d’exclusivité en n’accordant, dans un premier temps, la distribution du produit qu’à 10 bars. Dans un second temps, une dizaine d’autres établissements seront concernés. La vente libre au secteur de l’Horeca débutera en juin 2012. Mais le projet des entrepreneurs peut aussi partiellement se lire grâce à des approches marketing plus récentes. Les 4C constituent à ce titre une grille de lecture pertinente. Le produit n’est plus la priorité, mais le client l’incarne. Sa satisfaction, ses habitudes, ses modes de consommation ont été visés préalablement à la conception de la boisson. Les deux jeunes associés, qui essaient de ratisser au plus large dans la jeunesse fêtarde, connaissent bien leur cible pour avoir organisé des fiestas grand format et pour les côtoyer régulièrement. Le coût revêt aussi une importance primordiale. Jimmy’s pitch
assure à l’heure actuelle la production en Autriche. La société de conseil sollicitée, basée à Vienne, a proposé d’utiliser des structures proches. La direction n’exclut cependant pas d’autres lieux de production pour autant qu’ils permettent d’aboutir au même résultat à moindres frais. Des économies d’échelle sont attendues pour les prochaines productions. Deux séries de 150.000 cannettes devraient être commandées respectivement au mois de mai et avant la fin de l’année. Cela dépendra du succès de la communication, troisième C. Les deux jeunes misent résolument sur ce critère. Environ un quart des fonds propres investis y sont consacrés. Outre la prise de contact avec les médias – peu ou pas coûteuse - MM. Berg et Bernard ont investi dans des supports graphiques et prévoient la réalisation d’une vidéo à Ibiza, toujours en mettant en scène de jeunes gens en train de faire la fête. Le gagnant d’une loterie organisée sur le groupe Facebook de Jimmy’s aura même la chance d’assister au tournage. Enfin, outre le marketing viral espéré, les associés sont évidemment sensibles à la commodité des nouvelles technologies de l’information pour leur vocation à atteindre leur clientèle. La page Internet est en cours de construction et constituera une vitrine idoine pour la marque. Une fois la problématique du marketing résolue – ou à tout le moins traitée – Ralph Bernard et Bastien Berg ont pu s’atteler au contenu lui-même. Il n’était pas question d’obtenir un goût chimique tel que ceux retrouvés dans les boissons dites premix. Il a « fallu plusieurs mois », selon les associés, avant de trouver un goût comparable à celui d’un
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Ralph Bernard et Bastien Berg (Jimmy’s pitch) : « Le marché luxembourgeois sera un bon révélateur. »
My SWOT FORCES
produit niche
Faiblesses
superficie financière
Opportunités
nouveau marché sans leader
Menaces
copie produit
CV
expériences complémentaires
inconnu sur le marché
marché du moyen-orient
Sex on the beach fait par un barman. Des arômes naturels viennent même « imiter », selon les entrepreneurs en herbe, le goût de la vodka et de l’eaude-vie manquantes. Chacun pourra se faire son opinion sur la réussite gustative du produit dès cette fin du mois de janvier. Toujours est-il que l’absence d’alcool dans le produit a non seulement facilité sa conception, mais il a aussi permis d’éviter des accises et des régulations contraignantes. Inévitable sera cependant le réinvestissement intégral des recettes de la vente de la première production dans la deuxième. Pour couvrir les quelque 40 ou 50.000 euros y nécessaires, les entrepreneurs devront aussi recourir à l’emprunt. Et là encore, la crédibilité des associés reposera sur la réussite de la première opération de distribution.
arrivée d’un grand nom sur marché
Le business plan prévoit un chiffre d’affaires de 200.000 euros pour 2012. Il s’agit d’une année test sur un marché éprouvette dans l’esprit des néoentrepreneurs. Le Benelux est visé en 2013. « Cette industrie est très compétitive, note Bastien Berg, et les Luxembourgeois sont très critiques et ne sont pas connus pour accepter les nouveaux produits, rajoute Ralph Bernard. Le Grand-Duché sera un bon révélateur. » La réussite du lancement du produit dépendra de son accueil à domicile. Ainsi, comme pour mieux plaire aux résidents exigeants, les deux exploitants envisagent même de surfer sur les tendances cocktails du moment. Un de leur futur client et conseiller leur confiait : « Si vous arrivez à institutionnaliser un mix crémant et Jimmy’s, alors c’est gagné. » MM. Berg et Bernard ont trois mois pour y parvenir.
Des oiseaux de nuit Bastien Berg, 27 ans, et Ralph Bernard, 26 ans, sont deux copains d’enfance multipliant, déjà, les expériences professionnelles dans le secteur de l’horeca pour lequel ils se vouent depuis leurs études. Le premier a notamment été formé à la prestigieuse école hôtelière de Glion en Suisse. Entre 2003 et 2009, ils ont dirigé ensemble l’association Citylights organisant des soirées rassemblant régulièrement plusieurs centaines, voire milliers, de personnes. Ralph Bernard a continué dans ce créneau. Il est dorénavant propriétaire du bar, le Dean, sur les rives de Clausen. Au cours de leurs expériences communes dans le milieu de la nuit, les deux Luxembourgeois ont identifié un espace pour leur boisson. Et c’est grâce aux contacts établis lors de leurs premiers faits d’armes qu’ils ont rempli leur carnet d’adresses qui servira de substrat à la distribution du produit. P. S.
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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges, un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.
Par Jean-Claude Weidert, membre de l’Economist Club
L’immobilier est-il cher au Luxembourg ? Tout le monde se plaint des prix immobiliers. Toutefois, les chiffres qui permettraient d’évaluer le marché dans un contexte à la fois économique et international sont rarement avancés. Pourtant, il serait intéressant de dépasser l’anecdotique et de laisser la parole aux chiffres. Mais il ne suffira pas de comparer le prix du mètre carré à Bertrange avec celui de Fresnois-la-Montagne. Voici une première tentative de mise en perspective.
Le Premier ministre Jean-Claude Juncker déclare que la hausse des prix des logements a été le grand échec de son gouvernement. Le patronat estime que le coût du logement exerce une pression à la hausse sur les salaires. Tous les partis politiques promettent le logement abordable. On entend que les prêts hypothécaires d’une durée de 30 ans ne sont plus l’exception, et les jeunes familles ont l’impression amère que l’accès au logement est plus difficile pour eux qu’il ne l’était pour leurs parents. De nombreux compatriotes préfèrent fuir le pays et devenir, pour ainsi dire, frontaliers dans leur patrie. Sans aucun doute, les prix sont élevés. Selon l’Observatoire de l’Habitat, le prix moyen d’une maison unifamiliale s’affiche actuellement à 599.000 euros, celui d’un appartement à 370.000 euros. Cela signifie-t-il pour autant que l’immobilier est cher au sens économique – c’est-à-dire en relation avec la situation économique du pays, en l’occurrence du revenu des résidents, et, dans une deuxième étape, en comparaison avec nos pays voisins ? (L’Observatoire ne publie malheureusement pas de chiffres sur d’autres pays.) Le magazine The Economist publie des indicateurs
qui montrent l’évolution des prix immobiliers résidentiels en termes nominaux, réels, en relation avec les salaires et avec les loyers, pour 21 pays, à l’aide de séries chiffrées qui remontent jusqu’en 1975. Le vénérable hebdomadaire arrive ce faisant à la conclusion que, comparés aux fondamentaux économiques, les prix de l’immobilier se situent en terrain spéculatif dans 9 pays parmi les 21. Malheureusement, le Luxembourg ne fait pas partie des pays couverts par ces indicateurs. Le Statec collecte deux séries de prix immobiliers (résidentiels et semi- ou non-résidentiels) sur base des transactions réalisées remontant jusqu’en 1975. Entre 1975 et 2010, les prix dans le secteur résidentiel ont été multipliés par 13, ce qui représente une progression annuelle moyenne de 7,40 %, avec une forte poussée entre 1998 et 2007. Un rendement honorable, certainement, mais moins faramineux qu’on aurait pu le penser compte tenu des prix affichés dans les agences et de l’affolement du public. La progression annuelle est légèrement supérieure à celle constatée dans nos pays voisins, mais très proche de celle en Belgique (6,27 %) et
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Variation annuelle moyenne 1975-2010 8,00 %
Entre 1975 et 2010, les prix dans le secteur résidentiel au Luxembourg ont été multipliés par 13, ce qui représente une progression annuelle moyenne de 7,40 %.
7,00 %
6,00 %
5,00 %
4,00 %
3,00 %
Sources : Statec, BCL, BIS, OCDE
2,00 %
1,00 %
0,00 % Belgique
France
Prix à la consommation
aux Pays-Bas (5,04 %). On se rend compte qu’une petite différence de croissance a des conséquences importantes sur le long terme. Notons que les taux de croissance sont très disparates à travers les pays, et n’atteignent que 2,1 % en Allemagne et 2,79 % en Suisse (voir graphique). Corrigé par l’inflation, le taux de croissance annuel des prix immobiliers est ramené à 3,69 %. Comment se compare l’immobilier avec l’évolution économique du pays ? Sa progression est très en ligne avec le celle du Produit Intérieur Brut sur la période considérée, ce dernier montant de 7,43 % en moyenne annuelle à prix courants. Bien sûr, nous savons que le PIB n’est qu’une mesure très imparfaite du niveau de vie. Dans le cas du Luxembourg, il est notamment très différent du revenu des résidents en raison de l’apport important des non-résidents dans la production réalisée dans le pays. Dans les profondeurs des bases de données de l’OCDE – un régal – se trouve également une série intitulée « Revenu disponible par tête aux prix du marché et en devise nationale ». Elle devrait donc a priori refléter l’évolution du niveau de vie et donc du pouvoir d’achat du citoyen. Pour
Allemagne PIB à prix courants
Pays-Bas
Suisse
Revenu disponible par tête
le Luxembourg, le taux de croissance de ce revenu disponible s’élève toujours à 6,31 % sur la période considérée, ce qui signifie que les prix dans l’immobilier n’ont dépassé, sur les 35 dernières années, que de 1,03 % par an la progression du niveau de vie. Ainsi, rapportés aux revenus, les prix immobiliers luxembourgeois évoluent grosso modo en ligne avec ceux de la Belgique et de la France. En Allemagne et en Suisse par contre, l’immobilier est devenu nettement plus abordable au cours de cette période. L’analyse n’est que partielle et il reste du travail à faire. Elle n’inclut pas l’évolution des loyers (faute de données), ni la comparaison internationale en termes de niveau des prix (par opposition à l’évolution historique) ; elle n’inclut pas les différences régionales, ni les disparités de revenus, ni les éventuelles différences de qualité au niveau des indices et des biens. Elle permet toutefois d’arriver à la conclusion que si les prix dans l’immobilier sont certainement élevés, ils ne sont pas déconnectés de l’évolution économique du pays et se trouvent, en termes relatifs, plutôt en ligne avec d’autres pays. Si les prix sont inabordables, ils l'étaient déjà il y a 35 ans.
Luxembourg Prix immobilier (résidentiel)
Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, «Le Billet de l’Economist Club», sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.economist.lu
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CoversTory La croisée des chemins
L’architecte Françoise Folmer est la lauréate du « BIL Woman Business Manager of the Year Award », décerné tous les ans à une femme qui s’est lancée dans une aventure entrepreneuriale remarquable. Femme leader, elle s’est fortement impliquée, tout au long de sa carrière, pour aider des femmes à mettre le pied à l’étrier et acquérir la confiance en elles nécessaire au « grand saut ».
« J’AI ENVIE D’ENTRER DANS UNE AUTRE DIMENSION » Françoise Folmer a fondé trois sociétés qui emploient 22 personnes : Team 31, bureau d’architecture créé en 1995, Alto, spécialisée dans le project management et la coordination santé et sécurité, née en 2009, et enfi n la petite dernière, Expression(s), en cours de création. À 50 ans, cette cavalière émérite se trouve « à la croisée des chemins », mais n’entend pas réduire l’allure.
Frédérique Moser (interview), Julien Becker (photos)
Madame Folmer, comment définiriez-vous ce que représente, pour vous, le prix « BIL Woman Business Manager of the Year Award » ? La consécration d’un parcours ou un encouragement pour les différents projets que vous menez ? « C’est une question à laquelle j’ai réfléchi ces derniers temps. Avec ma troisième société (Expressions(s), ndlr.), je me retrouve à la croisée des chemins. Beaucoup d’opportunités se présentent, d’autant qu’avec la deuxième société, Alto, nous envisageons également de nous aventurer sur des terrains tout à fait nouveaux… Je me suis effectivement demandée ce qui allait se passer si je me retrouvais sur le devant de la scène. Les gens vont penser que j’ai une grande entreprise, très dynamique… Que dois-je prouver avec ce prix, pour l’avenir ? En fin de compte, je crois qu’à ce moment précis de mon parcours, j’ai surtout besoin de la reconnaissance.
L’avenir, pour moi, est un peu flou, ce n’est donc pas lui que je voudrais mettre sur le devant de la scène mais plutôt, en ce moment, mon passé. Le fait d’avoir une reconnaissance de ce que j’ai fait va me permettre de me projeter. Car tout est une question de confiance. La confiance, pierre angulaire de votre parcours ? « C’est quelque chose que j’ai beaucoup vécu en tant que présidente de la FFCEL (Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprise du Luxembourg) : lorsque les femmes ont du mal à se lancer, c’est en général par manque de confiance en elles. Les gens ne voient pas cela en moi, mais je ressens fortement, et de façon permanente, ce besoin de reconnaissance des autres, pour être assurée que ce que j’ai fait est bien, pour fonder la confiance en moi qui me permet de continuer. La reconnaissance du passé peut donc me donner de l’éner} 92 gie et du ressort pour l’avenir.
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Photo : Team 31
Team 31 a remporté le concours d’architectes pour la construction du nouveau siège de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment. Le chantier a duré deux ans et la livraison a eu lieu en 2008.
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{
Je suis pourtant une personne qui réfléchit peu sur le passé, mais quand on se trouve face à de nombreuses voies qui s’ouvrent, quand on a 50 ans et qu’on sait qu’il s’agit de la dernière ligne droite professionnelle, on n’a plus la même réflexion qu’à 20 ou 30 ans. Le regard change. On sait que si l’on s’engage dans une voie et que ça ne marche pas, on n’aura peut-être plus l’opportunité de faire autre chose. On veut être sûr de ne pas se tromper. Le regard sur le passé devient alors important ; je n’avais jamais regardé en arrière, mais cela commence à prendre du sens pour moi. D’où vient ce manque de confiance que vous ressentez, alors que vous donnez tous les signes de la « réussite » ? « Je ne vois jamais les choses en noir ou en blanc. Certes, j’ai de plus en plus le sentiment de gagner une certaine confiance en moi : j’ai des réussites, des gens me font des compliments ou me remercient pour mon aide… Lorsque j’aborde une nouvelle situation, je me rassure : ‘Mais si, tu sauras y faire, ça va marcher…’ Et en même temps, je crains l’excès inverse, avoir trop confiance en moi ! Cela pourrait me faire perdre le sens des réalités, me faire perdre ma prudence et je ferais peut-être alors des bêtises. Je ne dispose pas d’une confiance en moi ‘innée’ ; j’ai toujours dû la baser sur des réalisations concrètes ; j’ai dû la construire. Et cela reste toujours en construction. Cette confiance est d’ailleurs très facilement ébranlée, quand je suis dans des périodes de crise ou de moins bons résultats ; face à un échec, je ne vais jamais chercher la responsabilité en premier lieu chez les autres. Ma première réflexion est toujours : ‘Où me suis-je trompée ?’ C’est à la fois une force et une faiblesse. D’une part, il est primordial de se remettre en question, mais d’autre part, quand on se trouve dans une situation non encore résolue, si les personnes en face de vous s’en rendent compte, vous vous retrouvez alors en situation de faiblesse. Mon caractère est ainsi fait… C’est identique en cas de succès, je me demande : ‘L’ai-je vraiment mérité ?’ Je dois me convaincre tout d’abord. Je
suis toujours sur la balance. Pour moi, rien n’est donné, rien n’est certain, tout se crée à chaque moment et il faut garder à l’esprit que l’on peut retomber aussi vite qu’on est monté. À ce moment où j’ai tellement de choix pour mon avenir, même si je suis assez satisfaite de ce que j’ai fait dans le passé, cela ne suffit pas à me convaincre que, quelle que soit la voie choisie, je réussirai… Je suis dans la réflexion permanente. Ces traits de caractère s’opposent-ils au leadership que vous aimeriez incarner ou apportent-ils une dimension positive à votre style de management ? « Chaque chef d’entreprise, chaque leader est différent. À travers la FFCEL, mais aussi à travers d’autres organisations, je suis énormément de formations, en ce moment. C’est un besoin. Je donne beaucoup et quand je fais des choses, quand j’aide des gens, c’est comme si je vidais certaines parties en moi, que je dois remplir à nouveau. C’est un sentiment extrême. Durant la période ‘intense’ à la fédération, je me suis ouverte à un mode entrepreneurial beaucoup plus grand – auparavant, je n’évoluais vraiment qu’au sein de mon secteur, le bâtiment, et dans un monde plus restreint encore, celui des architectes et des ingénieurs. J’ai croisé des gens de tous les horizons et pu constater toutes les dimensions que recoupe l’entrepreneuriat. Dimensions que je ne connaissais pas, ne maîtrisais pas. Lorsque j’ai cédé la place à Miriam Mascherin en février 2011, je me suis sentie complètement vide et j’avais besoin de combler ce vide par autre chose. Vous vous être donc lancée dans la formation… « Je me suis inscrite à un grand nombre de cursus et j’ai également rejoint un club de managers, l’APM (Association Progrès du Management, ndlr.), vraiment très intéressant. C’est un club avec peu de femmes, c’est dommage. Je crois qu’elles } 94
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« D’autres chefs d’entreprise s’achètent des Ferrari et des Porsche avec leur argent, moi, j’avais besoin d’avoir une nouvelle entreprise, pour me sentir en accord avec moi-même » Françoise Folmer
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{ devraient fréquenter davantage ce genre d’associations et consacrer du
temps à cela… J’y rencontre beaucoup de dirigeants venant de secteurs très différents, avec des personnalités très diverses. Vous croisez des gens pugnaces, qui ont de l’énergie, qui sont toujours sur le devant de la scène, toujours dans l’annonce, qui prennent tout à bras le corps… Au premier instant, vous vous dites : ‘Ah, voilà un véritable dirigeant !’ Puis, vous rencontrez des gens à côté qui sont tout en douceur, tout en finesse. Le contraire, en fait. Mais avec bien d’autres qualités… Il n’y a donc pas ‘la’ recette pour diriger une société, mais énormément de façons différentes de diriger. Quand vous suivez des cours de management, vous découvrez la vingtaine, voire la trentaine de théories différentes… et j’ai l’impression qu’en ce moment, de nouvelles techniques naissent tous les jours ! Avec parfois des choses très bizarres, qui se basent sur le monde animal, le Feng shui, ou encore les peuplades africaines… De toutes ces choses, il est possible d’extraire des éléments intéressants, des ‘trucs’ pour gérer certaines situations, certaines personnes. Mais il n’y a pas de solution universelle. Chaque type de personnalité doit trouver la technique de management qui lui convient. Toutes peuvent mener au succès aussi bien qu’à l’échec. Dans quelles formes de management vous êtes-vous le mieux retrouvée ? « J’ai découvert qu’intuitivement, j’ai un style plutôt patriarcal. Dans les cours de management que je suivais, le coach m’appelait d’ailleurs la ‘Mutter’ (la mère, ndlr.). Je me sens toujours responsable pour tout le monde et je dirigeais un peu mon entreprise comme une famille ! Le chef en haut, et tous les enfants en bas qu’il faut aider, faire attention à ce qu’ils se sentent bien, pour fournir la force nécessaire ; quand ils ont des ‘bobos’, il faut y aller, discuter, résoudre les problèmes… Disons que le principe de management que je trouve, pour moi, le plus probant, et que je parviens le mieux à concilier avec mon tempérament, c’est le management coopératif, où l’on donne beaucoup de libertés et de responsabilités à ses chefs d’équipe, mais aussi au sein de chaque équipe, à chaque collaborateur. Où l’on fonctionne dans un système de dialogue. Ce qui est important à mes yeux, c’est de donner un maximum de responsabilités à mes collaborateurs pour qu’ils puissent, comme moi, avoir ce sentiment de ‘réussite’. Il est indispensable pour être satisfait dans ce que l’on fait, pour construire sa personnalité et pouvoir fournir de nouveaux
efforts. Ce sont des techniques très intéressantes pour obtenir une bonne motivation de ses collaborateurs. Qu’est-ce que ces cours vous ont révélé sur vous-même ? « Ils m’ont ouvert les yeux sur la perception que les autres ont de moi. Dans la vie de tous les jours, quand on est à la tête d’une entreprise, vos collaborateurs ne vous disent pas franchement ce qu’ils pensent de vous. Dans ces cours (notamment une formation d’une centaine d’heures à la Chambre de Commerce), on passe beaucoup de temps avec d’autres dirigeants, des échanges informels se produisent, beaucoup de choses s’échangent alors. J’ai appris énormément de choses sur moi. Cela m’a aidée, car j’ai été étonnée, au début, de l’image que je renvoie ; j’ai appris à vivre avec, et même à l’utiliser. De quelle image s’agit-il ? « Bizarrement, les gens me voient comme une personne avec une confiance en elle inébranlable ! Je me demandais donc si je me trompais sur moi-même. Je ne suis pourtant pas une actrice – j’ai essayé de prendre des cours de théâtre, ce fut un flop incroyable !
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Médiation
« Un marché à créer »
Vous avez du mal à vous exprimer en public ? « Le théâtre m’intéressait d’un point de vue culturel, mais je n’arrive pas à jouer un rôle. Je ne parviens, en fait, à ne jouer que mon propre personnage. Je suis assez sincère, je dis aux gens ce que je pense, je ne sais pas monter des stratégies. Cela m’étonnait donc beaucoup que les gens aient une perception si différente de moi ! J’ai ainsi découvert que l’on dispose d’une aura qui, même si elle n’est pas jouée, ne correspond pas forcément à ce que l’on a, très profondément, en soi. Ou alors c’est le contraire. Je ne suis pas encore arrivée au bout de cette réflexion ! Je crois que dans chaque personne cohabitent le côté émotionnel et, peu importe comment on le nomme, le côté réfléchi. Soit, le rationnel et l’irrationnel. Notre intellect peut beaucoup contrôler l’irrationnel, mais pas entièrement. Devant l’image que les gens me renvoient de moi-même, je m’interroge… Cela reste un mystère ! Par ailleurs, les formations m’ont beaucoup apporté dans le sens où j’ai eu des réflexions très positives, toujours dans le cadre du travail sur les techniques de management ; apparemment, je ne me débrouille pas trop mal. Au sein de mon bureau, j’ai peu de conflits personnels avec les collaborateurs ; au contraire, quand des conflits surgissent, on fait souvent } 96
Le projet de loi n° 6272 « portant introduction de la médiation en matière civile et commerciale », déposé le 7 avril 2011, suit actuellement les arcanes de la procédure législative. Au Luxembourg, donc, ce que l’on nomme habituellement la médiation conventionnelle ne dispose pas encore de base légale. « Elle vient d’être votée en Allemagne et j’espère que le Luxembourg suivra bientôt », indique Françoise Folmer. Son dernier-né, la société Expresssion(s), devrait en effet offrir des services de ce type. « Mais ce n’est pas pour tout de suite. Je dois finir ma formation, me lancer là-dedans avec un bon diplôme, certifié. » L’Association luxembourgeoise de la médiation et des médiateurs agréés (Alma) préconise une base de 150 heures de formation pour obtenir l’agrément. « Si j’exerce ce métier, je vais également m’engager pour que ce soit un métier ‘encadré’, annonce-t-elle. On peut faire énormément de mal si l’on ne dispose pas des compétences nécessaires. Il faut une exigence de qualité, une déontologie et au moins un label, à travers une association. » Avec un petit air de déjà-vu : « J’ai suivi la même démarche au niveau de l’Ordre des architectes, qui n’était pas encore un ordre légal quand j’ai commencé à travailler. Certaines personnes se présentaient comme architectes sans avoir de formation ! » Les choses ont heureusement bien changé. Quant à l’aspect purement commercial de la médiation, il est difficile à évaluer, faute de débouchés : « Par manque de tradition de résolution des conflits économiques et sociétaux par cette voie. Quand la loi existera, il faudra en faire la promotion auprès des professionnels et du grand public, pour créer le marché. » Au risque de s’attirer les foudres des cabinets déjà en place ? « Il faudra effectivement trouver des modus vivendi avec les avocats, d’un côté, et les psychologues, de l’autre côté », admet Mme Folmer. Au Luxembourg, les médiateurs ne seront pas spécialisés, comme c’est le cas en Allemagne. « Ce sont des techniques assez universelles, mais je ne me destine pas aux résolutions de conflits familiaux. Certains médiateurs prendront du travail aux avocats, certes. Mais là aussi, je suis une adepte de la fuite en avant : s’il y a plus de gens que de marché, alors, il faut agrandir le marché ! » F. M.
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La voie politique Ce fut une première, l’amorce de « nouvelles orientations ». Le nom de Françoise Folmer a figuré, aux dernières élections communales, à LuxembourgVille, sur la liste d’un parti politique. Celui des Verts. « Même si j’entends rester cheffe d’entreprise encore une bonne dizaine d’années, je souhaite me consacrer également à ce nouvel engagement, dans la politique. Je ne sais pas encore exactement où cela va me conduire. C’est aussi pour cette raison que je préfère ancrer le prix BIL WBMYA dans mon passé, car je n’ai pas envie de projeter ce prix dans l’avenir. » La politique est une voie que Mme Folmer entend explorer. Approchée « par les deux partis qui ont des quotas de femmes » (Déi Gréng et le CSV), elle se « sent bien » chez les Verts. « Leurs visions sur la conception des bâtiments est indispensable, alors que l’on se trouve en plein bouleversement climatique ; j’y retrouve des valeurs humanistes qui me sont proches et je suis très favorable à leurs positions en faveur des quotas de femmes. » Sur ce dernier point, Françoise Folmer est formelle : « Sans quotas, on n’y arrivera jamais… ou alors, cela prendra encore de longues années et, dans 50 ans, je ne serai plus là pour le voir ! » De son expérience à la FFCEL, Françoise Folmer a retenu que les mentalités ne peuvent évoluer dans la bonne direction sans une impulsion politique… et donc budgétaire, pour relayer les messages. « Si l’on veut accroître la présence des femmes dans la prise de décision, il faut les propulser. Nous devrons nécessairement passer par cette case. » F. M.
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{ appel à moi pour les gérer et les résoudre. Je constate donc que les gens
ont confiance en moi ; c’est important, la reconnaissance de ce leadership. Même si, par ailleurs, je trouve que c’est dangereux, le fait de diriger des gens. On peut faire beaucoup de mal… Quand j’impose mes opinions ou mes décisions, la question primordiale est toujours : ‘Est-ce que je ne vais pas faire du mal à quelqu’un qui ne l’aurait pas mérité ?’ Même si, par définition, peu de gens ‘méritent’ qu’on leur fasse du mal… Trancher un débat et prendre une décision est toujours une épreuve pour moi. Est-elle, le plus possible, dans l’intérêt de tout le monde ? Cet objectif de parvenir à concilier les intérêts est quelque chose sur quoi je travaille beaucoup, à travers une autre formation que je fais, en vue de faire peut-être autre chose dans les années à venir : la médiation.
C’est en vous découvrant ces capacités que vous vous êtes tournée vers la médiation ? « Non, je ne pense pas. C’est plutôt mon aversion pour les conflits. Je suis actuellement au milieu de la formation, j’ai passé quatre modules sur huit (160 heures de formation au total, ndlr.). J’ai abordé ce cursus en me disant que j’obtiendrais des techniques pour résoudre toutes sortes de conflits. Quand ils surgissent dans ma vie privée, ma famille par exemple, ma technique, c’est la fuite… Dans ma vie professionnelle, j’ai dû apprendre à rester, quand ça commence à éclater. La médiation me permet de me jeter dans les conflits, pour aplanir, expliquer, convaincre… et pour que cela s’arrête ! La formation m’apporte énormément de choses. D’abord, il a fallu entrer dans le domaine : chaque mois, être confrontée pendant deux jours entiers à des conflits ! Ce que je cherchais toujours à éviter. Ce sont des jeux de rôle, avec parfois des situations très dures, notamment celles évoquant des conflits que l’on a vécus soi-même. On constate alors toutes les erreurs que l’on a commises, toute l’irrationalité que l’on a pu injecter… Cette formation consomme une grande partie de votre énergie… « Oui, ce sont deux jours que je redoute vraiment ! Quand je reviens, je suis soulagée… Mais c’est une très bonne décision, car ceci me permet de me remettre en question et, je pense, va donner une nouvelle dimension à ma personnalité. J’ai ainsi appris que ce n’est qu’à travers les conflits que l’on peut travailler ensemble, car les gens ont tous des vues différentes et s’expriment à travers les conflits. Or, des solutions doivent en sortir pour éviter que la situation s’envenime. Donc, en cherchant à éviter les conflits, je me suis plongée dedans ! Et c’est une voie qui me séduit énormément. Je ne sais pas encore ce que j’en ferai, mais je crois que je vais vouloir travailler en tant que médiateur. Sans lâcher pour autant mes deux bureaux. } 98 paperjam | Février 2012 | économie & finance
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Photo : Team 31
Les équipes de Team 31 travaillent également sur des projets architecturaux pour des particuliers. Ici, la transformation d’une ancienne maison dans le nord du pays, en 2010.
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{ Comment évoluent-ils, avec leurs activités relativement distinctes ?
« Nous avons connu des années difficiles, en 2000 et 2001, lorsque le bureau d’architecture s’est vu confronté à plusieurs gros projets annulés, dans des communes qui avaient changé de majorité politique. Notre effectif est passé de 10 à six personnes, sur ces deux années, puis il a recommencé à croître. Nous sommes actuellement 22 personnes, sur les deux bureaux.
Quand l’idée d’un deuxième bureau a-t-elle germé chez vous ? « L’idée était ancienne mais j’ai pu la concrétiser en 2009. J’ai pu convaincre mes partenaires que c’était le moment de le faire, parce qu’on sentait venir la crise. Le moment était venu de s’ouvrir à d’autres secteurs d’activité, pour pouvoir conserver un maximum de notre personnel. J’ai monté ce bureau de project management, Alto, avec mes associés de Team 31 et l’une des architectes de Team 31, Birgit Wachhorst, qui a été promue au niveau d’associée-gérante. J’avais déjà essayé de le monter auparavant avec d’autres personnes, mais cela n’avait pas marché. Il s’agissait donc d’un projet de longue haleine. A-t-il atteint le break even, le seuil de rentabilité ? « Oui, financièrement, cela fonctionne très bien. Je voulais qu’il grandisse plus vite, mais je n’ai pas eu assez de temps pour m’en occuper. Je me suis rendu compte que c’est difficile, en étant à plein dans une entreprise, d’en gérer une deuxième à côté. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai monté cette troisième entreprise ! C’est un montage un peu compliqué, beaucoup de gens ne comprennent pas… J’explique souvent à mon mari que d’autres chefs d’entreprise s’achètent des Ferrari et des Porsche avec leur argent, moi, j’avais besoin d’avoir une nouvelle entreprise pour me sentir en accord avec moi-même, et revenir aussi à une certaine conséquence par rapport à ce que je voulais faire. Expression(s) permet de prendre de la distance par rapport à mes deux sociétés et de les mettre sur un pied d’égalité. Il s’agit d’un cabinet de consultance pour le management stra-
tégique des sociétés d’architecture et d’ingénierie-conseil, en particulier. Je prévois également qu’il propose des services de médiation, lorsque le cadre légal sera en place. Quel type de services de médiation sera proposé ? « Le management consiste souvent en la résolution de conflits. Quand plusieurs personnes travaillent sur un projet, il y a généralement autant d’opinions que d’individus. Il faut trancher. C’est une des activités principales du gérant d’entreprise. Quant à la médiation, c’est différent dans le sens où le médiateur ne tranchera pas parmi les options, mais il guidera les parties présentes pour qu’elles trouvent leurs propres solutions. C’est absolument passionnant. Et cela m’apporte énormément, pour mes propres entreprises. La médiation me permettra aussi, peut-être dans quelques années, de travailler d’une façon plus flexible. Ce qui est très contraignant, quand on manage une entreprise, particulièrement dans le secteur du bâtiment, c’est que l’on travaille sur des projets de très longue haleine. Ce qui me fascine dans la médiation, c’est que l’on travaille sur des missions très courtes, une vingtaine d’heures au maximum. J’ai envie d’entrer dans une autre dimension, où l’on n’est pas toujours dans le long terme. J’ai 50 ans, je ne pense pas encore à arrêter de travailler, mais je me pose des questions sur ma ‘dernière ligne droite professionnelle’. Derrière elle, il y a la dernière ligne droite personnelle. Passé un certain âge, on a beaucoup d’expérience, on réalise un travail extrêmement pointu, avec énormément de valeur ajoutée, mais on se fatigue quand même. Je ne le vois pas encore sur moi, mais sur certains amis et connaissances… Je n’ai pas envie, à 70 ans, de faire 50 heures par semaine, d’être à bout et de mettre en jeu ma santé… et ma retraite ! Quand on a beaucoup travaillé, comme moi, il y a plein de choses que l’on n’a jamais eu le temps de faire… Je ne voudrais pas avoir un infarctus juste avant la retraite ! Bien que je n’aie aucunement l’intention de m’arrêter dans les années à venir, la médiation pourrait m’aider à ‘sortir’ plus lentement, à trouver d’autres voies pour travailler un peu moins, pour travailler autrement. »
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Leadership féminin
À chacune sa vision Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photos)
Les finalistes du « BIL Woman Business Manager of the Year Award » livrent leur vision de l’entrepreneuriat au féminin. Où l’on découvre qu’aucun stéréotype ne saurait s’appliquer à une aventure riche en rebondissements. Netty Thines, communicante attachée à transmettre son savoir et à hisser le niveau des compétences et de confiance en soi de ses collaborateurs ; Tanja Mayer, une menuisière et créatrice de talent qui s’est lancée dans l’entrepreneuriat avec le désir de concilier au mieux sa vie de dirigeante et de mère de famille ; Isabelle Saint-Antoine, une quadragénaire débordante de vitalité qui a besoin de travailler en équipe pour se sentir pousser des ailes. Trois femmes, trois expériences radicalement différentes de ce que l’on nomme « l’entrepreneuriat féminin ». Si l’enthousiasme reste la valeur transversale de tous les projets racontés ici, chacun porte une identité unique, reflet de la personnalité de sa créatrice.
Netty Thines : incubatrice de talents Une fibre de l’entrepreneuriat ? Si elle existe sans doute, Netty Thines, dirigeante de l’agence de communication Mediation, ne la revendique pas. Du moins dans la genèse de son projet. « J’étais au bon moment, au bon endroit. Je n’avais pas planifié de devenir entrepreneur à ce moment-là, raconte-t-elle. J’ai saisi une occasion ; c’est mon grand avantage, je sais saisir les opportunités. J’adore les défis, je m’en lance en permanence, c’est un jeu, et je fais tout pour les atteindre ! J’étais alors salariée, et une proposition m’a été faite, il y a une vingtaine d’années, de devenir gérante d’une société, qui allait être Mediation. Les actionnaires avaient l’idée de créer une entreprise spécialisée dans la communication personnalisée. » Séduite par le projet, la jeune femme, alors âgée de 27 ans, en saisit parfaitement l’enjeu : « La tâche allait être très lourde, je devais devenir actionnaire. » Une décision prise par goût du risque ? « C’est ainsi que je concevais les choses, peut-être parce que je veux m’approprier mon travail. L’engagement était assez conséquent ; je ne pouvais m’engager à fond que si
j’étais propriétaire de l’entreprise. » D’abord actionnaire de 10 % des parts, elle en détient aujourd’hui le quart. Sans ambitionner pour autant de devenir majoritaire. « Les autres actionnaires n’ont jamais travaillé dans la société et ne se sont jamais mêlés de la gestion quotidienne. Je suis satisfaite ainsi », explique celle qui incarne, en effet, LE visage de l’agence. Communicante jusqu’au bout des ongles, Netty Thines reste, de façon surprenante, avare de mots lorsqu’il s’agit de parler d’elle et de son « style de management ». « Aucune idée ! Je pense que mes collaborateurs en parleraient mieux que moi, lâche-t-elle, avant de tenter une petite introspection. Je pense être très ouverte, flexible et souple. Pour moi, ce qui est important, c’est l’échange, le franc-parler, le fait de pouvoir dire ce que l’on pense pour avancer plus vite. Je suis obsédée par le temps, je déteste le perdre. On dit aussi de moi que je ne prends pas de gants. Mais je crois que, quand on passe autant de temps dans un cadre donné, il faut aimer ce que l’on fait. Ne pas se mentir et mentir aux autres, car le temps est trop précieux. » Mme Thines essaie également de faire de Mediation une pépinière de talents, pour ses collaborateurs et les intérimaires qui interviennent sur les événements. « Ce qui compte, c’est que les qualités du leader soient en phase avec celles de l’équipe qu’il a engagée, explique-t-elle. Quand j’engage une personne, je ne le fais jamais parce que j’ai une idée fixe sur elle. Il faut voir où sont ses talents… ceux qu’elle va révéler et souvent découvrir ellemême, sur le terrain. Si je parviens à la motiver, à l’emmener dans une direction, à lui proposer des défis et si elle en fait quelque chose, alors le dirigeant peut être une sorte d’incubateur. » Face au succès de Mediation, qui a fêté ses deux décennies en fin d’année dernière, Netty Thines n’entend pas se reposer sur ses lauriers : « En tant que chef d’entreprise, il faut évoluer, s’adapter, apprendre en permanence. Et c’est encore plus vrai maintenant, car la société évolue de plus en plus vite. Il faut être en éveil permanent. » Femme de tête, la dirigeante observe-t-elle un style de management propre aux femmes ? « Le leadership, c’est être le premier, la personne responsa-
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« Quand on passe autant de temps dans un cadre donné, il faut aimer ce que l’on fait. Ne pas se mentir et mentir aux autres, car le temps est trop précieux » Netty Thines
ble pour diriger une entreprise. Il y a des styles différents, entre les hommes tout comme entre les femmes. Je n’ai pas de vision particulière du leadership ‘au féminin’, même si je peux improviser plein de choses, des qualités qu’on attribue aux femmes comme des qualités qu’on attribue aux hommes. Mais personnellement, je pense que cela est très subjectif et qu’il est préférable de considérer l’individu en lui-même. » Bien qu’elle se tienne à distance des stéréotypes, Mme Thines s’engage activement pour promouvoir la place des femmes dans l’économie. « Connaître beaucoup de monde, quand on a un business, pour échanger, s’inspirer, est essentiel. Hélas, il existe moins de possibilités de réseautage pour les femmes. Ces dernières années, de plus en plus de forums se créent, toutefois. Il est intéressant d’être dans un réseau de femmes, car il s’y tient un autre discours. On ne parle pas uniquement de business, mais davantage de worklife balance. » En ce 21e siècle qui prône l’égalité des sexes, existe-t-il encore une « cause » féminine, à ses yeux ? « Oui, elle existe. Les femmes ne sont toujours pas assez visibles, observe Mme Thines. Sans vouloir généraliser, je
crois que l’une des raisons principales, c’est que les femmes ont d’autres priorités que les hommes et une autre gestion de leur temps. Elles pensent à l’ensemble de leurs responsabilités, et pas seulement professionnelles ; de fait, elles sont plus en retrait, et donc moins visibles. » Pour la dirigeante, des initiatives telles que le « BIL Woman Business Manager of the Year Award » sont particulièrement pertinentes, car elles donnent un coup de projecteur sur des femmes qui ont réussi dans différents secteurs, et qui se réalisent professionnellement et sur le plan privé. « Les femmes ont un rôle important à jouer dans l’économie car, en généralisant, elles sont moins axées sur leur carrière et savent mieux prendre soin d’elles-mêmes et de leurs équipes. Elles ont un sens des responsabilités élargi et sont prédisposées à une réflexion plus durable sur le bien-être et la prévention des burn-out. » Pour favoriser leur visibilité, faut-il passer par des quotas ? « Personnellement, je suis contre. Cela va contre ma dignité, ma fierté, ma liberté d’entreprise. Je ne voudrais pas que l’on m’impose, dans mon conseil d’administration, des personnes que je ne veux pas. Malgré tout, je pense que les quotas } 102
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« Les femmes sont plus à l’écoute, se concentrent davantage sur les désirs des gens, que ce soient leurs collaborateurs ou leurs clients »
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{ peuvent faire accélérer les choses. Les femmes vont être poussées à se mon-
trer. Certes, l’idée me déplaît, à titre personnel, mais je laisserais faire. » À condition, toutefois, que la thématique soit abordée dans son sens le plus cohérent, à savoir que le fait d’« être femme ne doit jamais être vu comme un mérite en soi. Les talents, les compétences, cela s’acquiert », assure la cheffe d’entreprise.
Tanja Mayer : une balance parfaitement équilibrée Un talent révélé par hasard, une passion née d’une créativité qui ne demandait qu’à s’exprimer. Tanja Mayer s’est découvert une vocation pour la menuiserie, alors qu’elle poursuivait des études supérieures. « Mais mon expérience chez un patron, pendant que je préparais mon brevet de maîtrise, m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas faite pour être salariée. Dans cette menuiserie, j’avais des responsabilités, mais la reconnaissance me manquait. Je développais beaucoup d’idées, mais le produit final était celui de mon patron. » De plus, Tanja ne se sent pas à l’aise dans un monde très masculin. « Ce n’est pas si facile qu’on le croit. On s’entendait bien dans l’équipe, mais une femme doit prouver ses compétences beaucoup plus qu’un homme. » La voie de l’indépendance s’impose comme une évidence. « Si je n’avais pas eu l’occasion de me mettre à mon compte, je ne serais plus menuisière aujourd’hui », affirme-t-elle. L’aventure entrepreneuriale commence en 2003, sous le signe de l’amour des machines. « Quand j’allais dans les foires professionnelles, elles me fascinaient. Je n’avais qu’une idée en tête, posséder les miennes. » Le rêve se concrétise quand elle installe son atelier dans la grange de ses parents. « J’ai monté un business plan, pour les banques, mais les chiffres m’intéressaient peu. J’ai été entièrement guidée par mes sentiments, ce besoin en moi de m’exprimer à travers mon travail. » Une idée-force guide l’ensemble du projet de la jeune femme : concilier, coûte que coûte, ses deux vies, professionnelle et familiale. Aujourd’hui, la plus grande réussite – et la plus grande fierté – de la jeune entrepreneuse est d’être parvenue à équilibrer parfaitement la balance. Son chiffre d’affaires, qui reste relativement modeste, est le reflet de ce choix, parfaitement assumé. « Je ne veux pas faire croître mon activité, gagner plus d’argent à tout prix. Mon objectif, c’est de m’épanouir dans mon travail et de pouvoir être disponible, dès 17 h, pour mes enfants. »
Tanja Mayer
Indépendante dans l’âme, Tanja Mayer n’est cependant pas seule dans son aventure. Son mari a quitté son emploi pour la rejoindre, alors que la jeune menuisière — elle tient à féminiser le terme — attendait son premier enfant. « Tout s’est fait naturellement. Avec le recul, je me demande comment j’ai fait pour être si sûre de moi, pour n’avoir aucun doute sur mon projet, à aucun moment », raconte-t-elle, avec un large sourire. La société, constituée comme une entreprise indépendante, a évolué début 2011 vers un statut de Sàrl. « Je me suis rendu compte, au fil du temps, qu’il est difficile d’expliquer aux firmes, aux partenaires, le fonctionnement d’une entreprise individuelle. J’étais considérée comme un particulier, pas comme une professionnelle. » Le statut de Sàrl permet également d’obtenir un numéro de TVA, permettant d’accéder au marché belge. Mais sans volonté de conquête d’une nouvelle niche. Tout à son désir de travailler à son rythme, Tanja Mayer ne fait pas de publicité et mise uniquement sur le bouche-à-oreille pour asseoir sa notoriété. Tout au plus a-t-elle organisé des portes ouvertes. Une fois. « Mon carnet de commandes est rempli pour plusieurs mois. Je n’ai pas besoin de chercher trop de projets pour le futur… », explique sereinement la dirigeante. Dirigeante ? Même si elle s’en défend, se présentant volontiers comme un artisan créateur, Mme Mayer est tout de même à la tête d’une équipe de trois personnes. Un effectif idéal, à ses yeux. Perfectionniste, soucieuse de vérifier le moindre détail d’un produit, elle consacre beaucoup de temps à veiller à la qualité de tous les projets qui sortent de l’atelier. « Si je prenais un cinquième employé, je perdrais trop de temps à le former et à lui expliquer mes attentes. » Ce souci de la formation initiale des menuisiers, Tanja Mayer a souhaité le mettre en exergue au sein de sa fédération professionnelle. Mais l’expérience fut cuisante. « Dès que j’avançais une idée, je sentais des réticences de la part de mes homologues masculins. Peu à peu, j’ai eu le sentiment que je n’étais là que pour figurer en vitrine… et me taire. Beaucoup d’hommes ne veulent pas que des femmes aient de meilleures idées qu’eux », constate-t-elle avec amertume. L’initiative a donc tourné court : « L’énergie que j’ai investie dans cette association me manquait, à moi et à mon entreprise. » Déçue, Tanja Mayer a jeté l’éponge et délaissé le réseautage, sans perdre de vue l’idée de s’y remettre dans quelques années, quand les enfants auront grandi. « Il est important de porter la voix des femmes dirigeantes d’entreprise et d’imposer des quotas pour qu’elles puissent se faire entendre à tous les niveaux. Elles ont une autre approche que les hommes, qui sont, eux, très fonctionnels. Les femmes sont plus à l’écoute, se concentrent davantage sur les désirs des gens,
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que ce soient leurs collaborateurs ou leurs clients. » Pour la menuisière, être « sensible n’est aucunement un désavantage lorsque l’on dirige une entreprise. Au contraire, c’est bien souvent un atout ».
Isabelle Saint-Antoine : la force d’une équipe Être issue d’une grande fratrie qui a grandi à la campagne, cela laisse des marques. D’excellentes marques, même, aux yeux d’Isabelle SaintAntoine, CEO et associée de la société de solutions industrielles Agilis Engineering : l’esprit d’équipe, la solidarité, une approche innée de l’égalité homme-femme et une confiance en soi chevillée au corps. Autant d’atouts qui lui ont servi tout au long de son parcours professionnel, et qui l’ont sans conteste guidée lorsqu’elle a abordé le grand virage, passant du statut de salariée à celui de créatrice d’entreprise, en 2009. Virage qu’elle a négocié avec deux anciens collègues, prenant la balle au bond pour développer une solution à une problématique rencontrée chez des clients. « Nous avons un socle de valeurs communes, et cela, c’est essentiel, bien sûr ! La créativité, l’esprit d’innovation, le goût de satisfaire le client. » Séduite par l’aventure, la jeune mère de famille ne se souvient pas d’avoir pesé le pour et le contre avant de prendre sa décision. Saisir cette
opportunité lui semblait une évidence, mais elle admet que seule, elle n’aurait pas franchi le pas. « C’est la complémentarité de notre ‘ménage à trois’ qui m’a donné l’envie de me lancer. » Pour Mme Saint-Antoine, la mixité est plus qu’un atout, c’est un besoin fondamental. Une condition sine qua non pour qu’elle s’épanouisse et puisse livrer le meilleur d’elle-même. « Une entreprise placée sous le sceau de la féminité, ce n’est pas pour moi ». Le genre pour le genre, bien peu pour elle ! « Je n’ai jamais apprécié qu’une personne s’impose dans un milieu professionnel, en raison de son sexe. Qu’il soit féminin ou masculin, bien sûr. Ce qui est important, c’est ce qui ressort d’une réflexion pied à pied, du consensus toujours intéressant qui ressort de l’échange d’idées. Je n’ai jamais recherché particulièrement à être ‘LA’ femme dans un monde d’hommes. » Pour autant, l’entrepreneuse ne cherche pas non plus à renier ses propres atouts. « Quand je rencontre des clients ou des partenaires, il est clair que la touche ‘charme’ aide au dialogue avec les hommes. Quant aux femmes, il se crée immédiatement une forme de solidarité entre nous, car nous nous reconnaissons, nous savons que nous partageons le même plaisir à nous épanouir dans le monde industriel. » Soucieuse de montrer, à travers sa candidature au « BIL Woman Business Manager of the Year Award », que les femmes ont un rôle à jouer dans tous les secteurs économiques, Mme Saint-Antoine ne milite pas pour autant en faveur des quotas de femmes dans les sphères dirigeantes et de pouvoir. } 104
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« Il est important de montrer l’exemple aux enfants, de leur prouver que le possible est toujours réalisable » Isabelle Saint-Antoine
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{ « L’évolution se fera dans le bons sens, si les femmes ne cherchent pas à s’imposer.
Si elles ne se mettent pas non plus elles-mêmes des limites. Il faut qu’elles investissent tous les domaines, développent leurs compétences et que les hommes prennent conscience de l’intérêt réel de cette mixité, de la plus-value qu’elle apporte dans la direction d’une entreprise. Ils sont aussi des pères de famille, il faut les inciter à se poser la question : quel avenir veulent-ils pour leurs propres filles ?» Pour cette mère de trois enfants, tout se joue dès le plus jeune âge. L’éducation et les valeurs transmises aux jeunes générations sont les leviers du changement. « Avant que l’occasion se présente, je n’avais jamais envisagé de créer une entreprise. Pourtant, lorsque je l’ai annoncé à mes enfants, ils n’étaient pas du tout étonnés ! » Pari réussi pour cette maman qui est parvenue, sans marteler des théories féministes à ses enfants, à ce qu’ils réagissent avec tant de naturel. « Il est important de montrer l’exemple, de leur prouver que le possible est toujours réalisable – ma devise –, pour peu que l’on ait le dynamisme, la persévérance et la créativité nécessaires pour mener à bien ses projets. » Dotée d’une solide confiance en elle, Isabelle Saint-Antoine n’est pas pour autant une tête brûlée. Si cette commerciale de métier n’a pas suivi de formation en management avant de lancer Agilis Engineering, elle a toutefois su chercher les bons conseils. De la part d’amis et de son entourage, aux prémices du projet, jusqu’au programme plus structuré de Busi-
ness mentoring de la Chambre de Commerce. « Mon mentor est un homme, et là non plus, ce n’est pas un hasard. Toujours ce besoin d’équilibre, s’amuse l’entrepreneuse. J’ai beaucoup hésité avant de m’inscrire à cette initiative, car je pensais ne pas avoir assez de temps. Je réalise, à la fin de mon parcours de 18 mois, que j’en ai énormément gagné ! » Séduite par l’approche du mentorat, où rien n’est dicté, rien n’est imposé, Isabelle Saint-Antoine a découvert qu’elle disposait de compétences qui lui étaient inconnues. « Je craignais, notamment, de ne pas avoir suffisamment de hauteur de vue sur les chiffres d’un bilan. Or, je me suis rendu compte que mon aptitude à me challenger en permanence, à me remettre en question et à être toujours ouverte à une rencontre étaient de véritables forces pour un manager. » Tout à son envie de veiller à la croissance sereine de son « bébé », Mme SaintAntoine n’envisage, pour l’heure, aucune montée en puissance brutale pour l’entreprise. « Mes associés et moi tenons à garder cette flexibilité, ce management dans le consensus, qui sont propres à une petite entreprise. Cela nous permet également d’être très à l’écoute de nos collaborateurs, de ne pas devoir laisser les émotions des uns et des autres à la porte de la société. » Une sensibilité toute féminine ? Elle sourit. « Je me suis beaucoup investie dans l’agencement et l’ergonomie de l’atelier que nous venons de créer. Quand il fut achevé, mon mentor m’a dit qu’il avait mon parfum. »
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Business mentoring
« Les femmes sécurisent leurs projets » Frédérique Moser (interview), Julien Becker (photo)
Depuis septembre 2011, le « serial entrepreneur » Xavier Buck est le mentor d’une jeune femme, créatrice d’entreprise sur le web. Monsieur Buck, pour quelles raisons avez-vous décidé de devenir mentor ? « Étant moi-même entrepreneur, voire multi-entrepreneur – j’ai fondé une dizaine de sociétés sur les 11 dernières années (dont EuroDNS, Datacenter, DomainInvest, ndlr.) –, j’ai trouvé superbe l’initiative de Business mentoring lancée par la Chambre de Commerce. C’est un cadre formidable pour partager un savoir-faire, une expérience, avec les jeunes entrepreneurs qui se lancent. Cela me permet d’évoquer tous les challenges rencontrés, lors de la création de ces multiples entreprises, sachant que j’ai vu un peu de tout : commencer à zéro, lever de l’argent, chercher des investisseurs, puis des fonds d’investissement qui sont entrés… Pour ce qui me concerne, j’ai créé dans le domaine de l’Internet, mais à tous les niveaux et des structures de toutes les tailles. Pensez-vous que les processus sont toujours sensiblement les mêmes, quel que soit le secteur d’activité ? « La force de l’initiative Business mentoring est de proposer une belle palette d’industries différentes. On y trouve des membres de l’Horesca, de l’industrie, de la distribution… Mon savoir, que j’aime bien partager, et qui s’applique à toutes les industries, c’est : ‘Comment être visible sur l’internet ; comment être bien référencé ; comment analyser un marché à l’international sur l’Internet ; comment être visible, finalement, pour pouvoir exporter ?’ C’est là que réside ma force et, au sein de l’initiative, je ne prends que des dossiers qui sont vraiment liés au savoir-faire du social networking, du référencement web, et à la notion même du produit et des services à offrir via Internet. Vous mentorez une femme. Est-ce un choix délibéré de votre part ? « Le choix ne s’est pas fait parce que c’était une femme – ce qui n’en est pas moins agréable ! – mais il s’est opéré par rapport au projet. Élodie Deconinck s’est lancée dans une aventure assez intéressante, c’est-à-dire une agence web, Kumkuat, spécialisée dans le e-commerce, plus précisément la création de sites marchands. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ? « C’était le premier projet au Luxembourg qui pense plus loin que le fait de réaliser simplement des sites marchands, et qui a vraiment une solution à offrir sur la façon de combiner les sites marchands avec les réseaux sociaux, ainsi que le référencement international du web. Cette agence a toute une palette construite autour de cela. Dans quel état d’esprit avez-vous trouvé votre « mentorée », lors de votre première rencontre ? « Extrêmement passionnée. Elle avait envie d’attaquer, de se lancer dans une entreprise propre. Jusqu’à présent, elle était employée ;
c’est donc sa première création. Élodie était très motivée par son idée, elle a envie d’atteindre son but. Elle vient du monde commercial, il s’agit pour elle d’un atout supplémentaire pour son projet. Puis, elle avait les idées très claires sur le marché à attaquer, comment être mieux que la concurrence, bref, quel ‘plus’ apporter au marché pour réussir à vendre… Sur quels aspects l’avez-vous aidée ? « Elle n’avait aucune expérience dans la gestion et le lancement d’entreprises, les points auxquels il faut être attentif. Un mentor est là pour être le miroir de toutes les questions qu’un mentoré peut se poser. Le mentor va guider, mais il ne va jamais prendre une décision. Son rôle est de montrer les divers points à mettre en balance. Les créateurs d’entreprise, quand ils ne réussissent pas, c’est souvent parce qu’ils sont très bons dans un aspect du projet, mais qu’ils ne font pas attention à garder la balance de tous les aspects : analyse du marché, les meilleurs produits et services à offrir, l’approche marketing à opérer, veiller à maintenir une balance entre revenus récurrents et revenus sur projets. Beaucoup d’entrepreneurs ne font que des revenus ‘projets’ et le jour où il n’y a plus de projet, ils sont morts. Il faut également être attentif aux aspects juridiques et administratifs, aux petits savoir-faire sur les négociations avec les banques, la présence ou non d’investisseurs, l’apport ou non de financements externes… Il faut savoir, en outre, gérer la croissance. Le mentor doit montrer tous ces points et être là, aussi, pour que l’entrepreneur puisse se poser et réfléchir aux alternatives existantes, pour lui raconter les conséquences de certains choix faits dans son propre parcours. Et sur cette base-là, le mentoré va pouvoir prendre sa décision. J’en reviens à l’aspect du « genre ». Pensez-vous qu’une femme a une approche entrepreneuriale différente de celle d’un homme ? « C’est une bonne question ! En y réfléchissant un peu, je dirais que oui. Certainement. Il y a de nombreux ‘plus’ féminins qui constituent des avantages, comme ceux liés à la sécurité, au fait de se poser davantage de questions… Une femme cherchera donc à avoir un projet plus sûr ? « Elle va plus souvent revisiter l’ensemble des points, pour être sûre qu’elle est bien couverte et qu’elle peut sécuriser un maximum son projet. Un homme, à mon avis, prendra plus de risques et se posera moins de questions. Comment l’expliquer ? « Par la nature de la femme ! Les femmes ne se lanceront qu’après avoir bien réfléchi. Est-ce un avantage ou un point faible ? « Un avantage, sur certains points, et un inconvénient quand il faut savoir prendre une décision risquée, pour
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avancer plus vite. Cela peut ralentir la croissance, mais cette dernière est alors mieux assurée. Mais attention, ce n’est qu’une impression personnelle sur le distinguo homme/femme dans le monde des affaires ! Cette différence peut-elle être imputée, côté féminin, à un manque de confiance en soi ? « Les statistiques montrent cela, en effet. Mais pour Élodie, ce n’est absolument pas le cas, par exemple ! Elle a une telle confiance en elle…. Elle est une femme entrepreneur. Toutes celles qui se lancent ont énormément confiance en elles. Mais certainement, l’aversion du risque dont j’ai parlé est le facteur prépondérant qui mène à ces statistiques générales. Qu’est-ce que les femmes ont à apporter de différent, au monde de l’entrepreneuriat ? « L’initiative générale de vouloir amener plus de femmes dans les conseils d’administration et dans les hauts niveaux des entreprises est une bonne chose, pour contrebalancer, justement, les avancées trop rapides des hommes qui prennent trop de risques ! Il faut compenser. Seriez-vous favorable à l’idée d’imposer des quotas ? « Non. Ce n’est pas une bonne solution, car il y aurait des abus. Ou alors, uniquement des quotas faibles. L’idée étant que chacun se mette, systématiquement, à se poser la question de savoir qui sont les meilleurs éléments féminins que l’on pourrait amener à de hauts niveaux de responsabilité. Des quotas élevés entraîneraient des abus, où l’on mettrait le nom d’une femme, que l’on prendrait de la rue ou presque, pour la nommer dans un board où elle n’aurait rien à dire. Des quotas faibles inciteraient certainement les chefs d’entreprise à aller rechercher les bons éléments féminins, à l’intérieur ou à l’extérieur de leur société. Quelles sont, généralement, les causes d’échec des jeunes créateurs d’entreprise ? « Il y en a plusieurs. Souvent, les jeunes entrepreneurs n’ont pas la vue d’ensemble. Un geek qui est un super développeur peut se
« Vouloir amener plus de femmes dans les conseils d’administration et dans les hauts niveaux des entreprises est une bonne chose, pour contrebalancer les avancées trop rapides des hommes qui prennent trop de risques ! » Xavier Buck
lancer, mais s’il n’a aucune notion sur le marché, sur sa visibilité, il va rester dans son coin. On peut mourir, assis sur le meilleur produit existant sur le marché ! C’est un exemple très classique de notre monde de l’Internet. Ensuite, pour réussir, il faut savoir accepter de ne pas être parfait, afin de pouvoir avancer. Je vois cela comme une piste de stade, avec cinq ou six coureurs qu’il faut faire courir en parallèle, et il faut que tous courent à la même vitesse. Il faut donc distribuer les efforts sur toute la ligne. Certains veulent être perfectionnistes et attendent que tout soit parfait. Et en attendant que cela le devienne, il est déjà trop tard. Ils ont tout dépensé, ils ne sont pas visibles. J’ai une devise : ‘Don’t worry, be crappy.’ Donc, n’attendez pas que ce soit parfait pour démarrer. Même s’il faut garder à l’esprit, bien sûr, qu’il faut sans cesse revisiter et améliorer son produit… Faut-il un seul visionnaire ou toute une équipe, pour bien démarrer ? « Il faut un visionnaire qui doit avoir un but et qui sache vendre son but à une équipe. Et là, il doit y avoir des gens complémentaires. Toujours l’image de la balance. Cela ne sert à rien d’avoir une équipe de quatre geeks super doués pour le développement de produits, sans personne pour la vente, pour la distribution ou le suivi financier. »
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Décoiffantes Frédérique Moser
Le souffle de l’entrepreneuriat ne balaie guère l’Europe, où le climat reste rude pour les entrepreneurs de tout poil. Le Luxembourg ne fait évidemment pas exception à cette règle qui met en berne le dynamisme économique du Vieux Continent. La ritournelle est bien connue. Ce qui l’est moins, faute de données précises, c’est que ce souffle décoiffe bien moins de femmes que d’hommes. En 2009, au Grand-Duché, moins d’un créateur d’entreprise sur cinq est une… créatrice. Dans le secteur de l’artisanat, l’écart est un peu moins grand, puisqu’elles représentent près d’un tiers (30 %) des créateurs ou des repreneurs d’activités. Ces chiffres, parmi les rares disponibles sur cette thématique, sont tirés d’une étude à paraître prochainement. Ils témoignent de deux maux qui gangrènent notre économie : d’une part, une inégalité persistante entre les genres, et d’autre part, le peu d’intérêt porté par les autorités publiques à cette question, pourtant cruciale. L’écart reste grand entre les déclarations de bonne intention en faveur d’une meilleure intégration des femmes dans les sphères économiques et la réalité. Quand les femmes accèdent aux fonctions dirigeantes, c’est en général dans des structures d’envergure modeste : en 2003 (selon une étude du CEPS-Instead), elles sont 22 % à diriger des entreprises de moins de 15 salariés… et seulement 11%, dès lors que l’effectif dépasse les 15 salariés. Or, plus la structure est petite, plus l’obtention de prêts bancaires est difficile, en raison de perspectives de faible chiffres d’affaires, voire de faible rentabilité. Ce qui manque aux femmes, ce ne sont pourtant pas les compétences. Quant aux capacités à décrocher des diplômes universitai-
res, cela fait des décennies qu’elles coiffent les hommes au poteau. Leurs techniques managériales ? Elles ont fait leurs preuves, alors que le taux de survie à trois ans des entreprises dirigées par des femmes est équivalent à celui des entreprises dirigées par des hommes. Celles qui ont franchi le Rubicon, les cheffes d’entreprises, sont des modèles pour toute une génération de jeunes filles, dont notre économie a besoin. Certes, toutes les dirigeantes ne sont pas des militantes, toutes n’entendent pas revendiquer une « plus-value » du leadership féminin. Mais toutes ont quelque chose à dire sur leur parcours, les obstacles surmontés, leur satisfaction. Il est, sans doute, urgent de les entendre. Promouvoir leur démarche, c’est montrer aux porteuses de projet d’aujourd’hui et de demain que toutes les voies sont possibles. Les initiatives ayant pour objet de donner de la visibilité à ces entrepreneuses sont donc plus que jamais nécessaires. Car ce qui manque avant tout aux femmes, c’est la confiance en elles, la reconnaissance de leur potentiel. Reflet d’une éducation qui, le plus souvent, continue de promouvoir la prise de risque comme une caractéristique masculine, le leadership comme un apanage viril. Pour faire évoluer rapidement les mentalités, la question des quotas ressurgit régulièrement dans le débat. D’aucuns les voient comme une injure faite à la dignité des femmes, quand ils ne constituent pas une menace directe pour la compétitivité des entreprises, en raison du risque d’utilisation de « femmes de paille ». Une paille… ou une poutre dans les yeux ? Les quotas sont un mal nécessaire, un tremplin passager. Le temps que les actions de sensibilisation et d’éducation aient fertilisé le terreau sur lequel vont pousser des projets créatifs et innovants… dont on oubliera de préciser, un jour enfin, qu’ils sont l’œuvre d’un homme ou d’une femme.
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Index décideurs 184 personnalités ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».
A
Adriaenssens Dirk Ahlborn Pierre Allegrezza Serge Andersen Flemming Arendt David Arendt Guy Asger Olsen Kim Assa Marc Asselborn Jean
B
Bacceli Claudio Baguet Yves Bauler André Bausch François Baustert Joseph Becca Flavio Bechet Vincent Bekstrom Rod Berg Bastien Bernanke Ben Bernard Ralph Berneke Lutz Bettel Xavier Biltgen François Birget André Bodjanski Simon Bodry Alex Bonn Alex Borden Neil Braquet Michel Brauch Jacques Buck Xavier Buelthmann Ruth Burger Hervé Butz Anaël
C
Camara Luis Chahine Jacques Collmann Ben Crépon Thomas
D
81 81 14 79 58 26 79 56 10
81 44 72 72 69 64, 69 80 28 86 32, 34, 36 86 28 60 24 32, 34 81 40 26 86 52 69 106 81 36 83
61 33 76 66
D’Haese Christophe 81 Da Col Davide 84 Deconinck Elodie 106 Delvaux-Stehres Mady 24 Dennewald Robert 76 Di Bartolomeo Mars 24 Draghi Mario 10, 32, 34, 36 Duarte Patrick 41 Dury Patrick 22, 69 Dusemon Gilles 74 Dutordoir Sophie 76
E
Err Lydie
16, 41, 62
F
Fetter David 76 Fischbach Marc 16, 41, 62 Folmer Françoise 90 Forson Richard 58 Frieden Luc 22, 26, 68, 72, 81 Funke Christian 81
G
Gales Jean-Marc Goedert Henri Goedert Michel Goerend Marcel Goetsch Stéphanie Goldrake David Greco Michel Greenspan Alan Grethen Henri Grim Olivier Grosjean Alain Grotz Mario
H
Hartmann Mike Hartmann Roger Haux Christian Hein Daniel Hein Willy Heinrich Georges Henin Simon Henzig Luc Hirsch Etienne Hoffmann Yves Hornbeck Jacques
I
L
Lacroix Frédérick Langner Arne Leroy Jean-Philippe Leyder Paul Lhoest Bernard Lippert Guy Lomel François Loquet Erwan Lyon Ben
M 61 56 56 22 79 79 69 36 14 77 26 30
Mari Patricia Mascherin Miriam Masquelier François Mayer Tanja Mergen Martine Mersch Yves Meulemans Alain Mockels Stéphane Modert Octavie Molitor Georges Müller Gerd Müssig Anke
61 81 61 56 76 58 74 14 81 42 30
Naaborgh Jacques Naske Matthias Neu Jean-Paul Nicolaï Jean-Paul Noesgaard Per Noguera Lionel Nothum Thierry
K
R
56 76 76 80 10, 62, 80 62 60 62
Rathle Fouad Reding Jean-Claude Reding Roy Reimen Frank Reisch Thierry Reuter Nico Richards Daniel Rodesch Luc Rosen-Vacher Carla Rossu Stefan Royer Gildas
S
Saffran Dieter Saint-Antoine Isabelle Schettgen Claude Schleck Andy Schleck Fränk Schleck Steve Schmit Nicolas Schmitt Alex Schmitt Fritz Schneider Daniel Schneider Etienne Schneider Romain Schockmel Paul Schonenberg Paul Schröder Benedikt Šemeta Algirdas Sergiel Philippe Spiekermann Wilfried Steichen Alain Stein Gaston Steinmetz Christian Stig Rasmussen Jan
T
Thines Netty Thonning Anders Thonning Birgitta Trichet Jean-Claude
U
Ulcun Ender
V
Oliveira Barbosa Dimitri
Jacquet Vincent 22 Jordant Olivier 74 Juchniewiecz Rafal 81 Juncker Jean-Claude 10, 24, 40, 58, 62, 76
62
76 20 76 14 42 26 61
O P
J
Kieffer Jean-Marc Kinsch Joseph Kirch Georges Kircher Jean Krecké Jeannot Kremer André Krier Pierre Kurda Björn
64 90 84 100 20 40, 58 44 62 24 76 79 61
N
Paul Ron Pelzer Roger Peter Marcus Pfeiffer Boris Pfister François Pirsch Ernest Pisani-Ferry Jean Pleimling Henri Prieur Catherine Prüm André
Ittah Patrick
42 73 44, 48 84 79 76 22 18, 40 38
48
32, 34 60 26 22 72 52 14 76 38 20
van Ingelgom Thierry Virtt Marc Vlastuin Koos
76 100 77 69 69 66 72 26, 79 30 58 62 69 52 76 72 18 81 79 26 26 62 73, 79
100 79 79 10
80
83 38 76
W
Waaben Rikke 79 Wachhorst Birgit 90 Wagner Fernand 76 Wagner Yves 37 Waltzing Claude 77 Weber Blanche 64 Weidert Jean-Claude 88 Weydert Marc 60 Weyland Anne-Sophie 84 Wietor Nico 76 Wiseler Claude 77, 80 Wurth Michel 73
81 10 16, 41 58 44 73 72 81 76 20 50, 82
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Index entreprises 351 entreprises et organisations ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».
1, 2, 3
.Dotsport 1,2,3 Go 2 rue des Loges
28 22 97
A
A2P 56 AB-InBev 84 Adal 52 Adem 41, 72, 76 Administration de l’Enregistrement et des Domaines 18, 40, 41 Administration de la navigation aérienne 77, 80 Administration des Ponts & Chaussées 76 ADR 16 Agence spatiale européenne 41 Agilis Engineering 100 Aleba 20, 58 Alfi 38 Alkom Digital 30 ALMA 90 Alpha Media Group 64 Alto 90 Amazon 64 Ambassade des États-Unis 76 Amcham 76 Amiquar 60 Anonymous 68, 69 Aperam 61 APM 90 Arcelor 26 ArcelorMittal 10, 40, 48, 56, 61, 68, 69, 73, 76 Arendt & Medernach 74 ArianeSoft 28 Association Design Conseil 41 Association des trésoriers d’entreprise à Luxembourg 84 Association du marché de Noël 60 Association française de gestion financière 82 Association luxembourgeoise des centres d’affaires 82 Atéac 82 Ateel 76 Auchan 80 Audi 52
B
Banco Bradesco 48 Banco Bradesco Europa 44 Banco Itaú 48 Banque de Luxembourg 56, 81 Banque Invik 79 Banque Raiffeisen 80 Barclay’s 84 Basware 72 BCE 10, 32, 34, 35, 36 BCEE 72 BCEE Asset Management 37 BCL 20, 40, 58, 68, 72 BDO 18, 40 BEI 82 BGL 72 BGL BNP Paribas 35, 81, 84 BIL 20, 41, 72, 79, 90 BKCP 44 BMW 52 BNP Paribas 26 Bonn & Schmitt 26, 64 Bonn Schmitt Steichen 26, 64, 73, 79
Bonn Steichen & Partners 26, 64 Boos K’fé 86 Bourse de Luxembourg 61 Bull 65 Business Initiative 22
C
Cactus 80 Canon 28 Cargolux 26, 48, 58 Cases 68 CDCL 56, 64 CDCL Lorraine 56 Cebi 48 Centre d’analyse stratégique 14 CEP 56 CEPS/Instead 42 CERT 73 CGFP 24, 58 Chahine Capital 33 Chambre de Commerce 90, 100, 106 Chambre des députés 16, 20, 40, 41, 68 Chemgas Barging 76 Chemolux 69 Citibank Luxembourg 38 Citigroup 84 Citroën 19, 52 CLC 61, 77 Clearstream International 44 Clearstream Services 44 Clepa 61 Clifford Chance 42 Clinique privée du Dr. E. Bohler 83 CNPD 113 Commerzbank 33 Commission européenne 22, 60, 64 Commune d’Aerenzdall 62 Commune d’Esch-sur-Sûre 62 Commune de Bascharage 62 Commune de Burmerange 62 Commune de Clemency 62 Commune de Clervaux 62 Commune de Consthum 62 Commune de Emsdorf 62 Commune de Heinerscheid 62 Commune de Hoscheid 62 Commune de Hosingen 62 Commune de Käerjeng 62 Commune de Livange 64 Commune de Medernach 62 Commune de Mondorf 69 Commune de Munshausen 62 Commune de Neunhausen 62 Commune de Roeser 64 Commune de Schengen 62 Commune de Wellenstein 62 Commune du Parc Hosingen 62 Conseil d’État 58 Conseil de l’Ordre des avocats 26 Cora 42 Cour des Comptes 72 Cour européenne des droits de l’homme 16 CPB Quilvest 116 Crédit Agricole 33 Creditreform 61 Crossing Telecom 28 CRP Henri Tudor 83 CSL 10, 83 CSM 83 CSSF 42, 48, 58 CSV 20, 41, 90 CTG 63 Cyber Security Board 73
D
Dacia 52 Darwin Airline 42, 60 Datacenter 106 Déi Gréng 41, 72, 90 Delitraiteur 42 Deloitte 28, 81 Deloitte Luxembourg 44 Deminor 22 Deutsche Bank 81, 84 Deutsche Börse 22, 44, 48 Dexia 33, 61, 72 Dexia Crédit Local 41 Direction de l’aviation civile 77, 80 DNS-LU 28 DomainInvest 106 DP 41, 60, 72 Dussmann Group Luxembourg 76
E
e-Biz Solutions 28 eBrand Services 28 Economist Club 88 Ecres 77 Electrabel 76 Embraer 48 Enovos 51, 58 Entreprise des P&T 2 Ernst & Young 18, 41, 58, 73, 74, 79, 81, 84 Etex Group 84 Eurefi 60 EuroDNS 28, 106 Eurofins Scientific 82 Euroscript 72 Events & More 61, 62 Expression(s) 90
F
Federal Reserve 32, 34, 35, 36 Fedil 14, 76 Fegarlux 52 Ferrari 90 Ferrero 84 FESF 32, 34, 82 FFCEL 90 Fiat 15, 52, 84 Financial Times 28 Finesti 77 FMI 32, 34 Fondation François-Elisabeth 83 Fortis 26 Foyer 32, 34 Fraïe Letzbuerger Baureverband 68 Fuchs & Associés 36 Fuchs & Associés Finance 20
G
Gadd & Cie 79 GEIE Frontaliers européens au Luxembourg 20 Global Sat 13 Globalscope Corporate Finance Advisers 58 Groupe Louis Delhaize 42
H
Henkel Hitachi Hôpital Kirchberg Horesca HSBC HVB Luxembourg Hyundai
I
ICANN IFBL IFSB Ilea In Vino Gildas Infiniti Lentz INFPC ING ING Luxembourg Institut Bruegel Interfuel Ipes Luxembourg IRE
69 28 83 106 84 79 8
28 38, 81 75 52 50, 82 23 82 81, 84 22 14 76 74 60
J
J.P. Morgan Jaguar Jimmy’s pitch
84 21 86
K
Kabam Europe 22 KBL European Private Bankers 81 Keytrade Bank Luxembourg 40 Kichechef 80 Kircher SAS 80 Kumkuat 106
L
Laboratoires Ketterthill 80 Lamparski Bitburg Airport Group 60 Lancia 27 LCGB 20, 22, 58, 69 Leaseplan 55 Lehman Brothers 33 Leopard Trek 41 Lëtzebuerger Land 26 Lexus 39 LSAP 40, 41 Lu-Cix 22, 40 Luxair 4, 42, 48, 60, 72 Luxaviation 42 Luxcontrol 76 Luxembourg & More 61, 62 Luxembourg for Business 62 Luxembourg School of Finance 93 Luxexpo 76 LuxGSM 47, 61 Luxinnovation 30
M
M Club Mach Magnum Maison Moderne Masco Europe Match McBride Meanings Medentic
Mediation 100 Mercedes 115 Mercedes-Benz 61 Mergermarket 22 Metz Metropole Développement 59 Michel Greco 69 Mini 52 Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur 30, 62 Ministère des Classes moyennes 77 Ministère des Sports 69 Mittal Steel 26 Mohawk 84 Monster.lu 41 Moody’s 41 Mouvement écologique 64
N
Nissan Nissan Lentz Novotel NYSE Euronext
Observatoire de la Compétitivité 10, 14 OCDE 24, 68, 72 Office City 82 OGBL 10, 20, 58, 69, 77, 80 Ogier 72 Oostvogels Pfister Feyten 72 OpenRegistry 28 OPF Partners 72 Oracle 44 Orchestre Philharmonique du Luxembourg 20 Origo Advisory Services 79
P
Pains et Tradition 80 paperJam 22, 74, 83 paperJam Business Club 79 Park Inn Hotel 80 Parlement européen 42 Paul Wurth 48 Pedinotti 56 Peugeot 52 Pictet & Cie 80 Porsche 90 Premier Partners 58 Presence 61 Private Banking Group 81 PRN 93 Promobe 69 Property Partners 80 Proxinvest 82 PSA Peugeot Citroën 61 PwC 14, 81
Q
Sablière Hein 76 Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte 20 SAP 28 Savoirs Partagés 22, 74 Seat 52 Securex 105 Seed Box 82 SGBT 62, 81 Skoda 52 Société Générale 62, 84 Socimmo 56, 61 Sofitel 56 Soludec 69 Sotel 76 Spa Suite 23 99 Sparinvest 42, 73, 79 Standard & Poor’s 78, 82 Statec 10, 20, 41, 52, 61, 64, 72 Sun Microsystems 44 Syprolux 24
T
O
Qatar Airways 86 84 86 83 84 42 69 56 30
52 31 56 22, 44
S
Tango T-Comalux Team31 Telecom Luxembourg Telindus Luxembourg Tenzing Partners TNS-Ilres Total Luxembourg Toyota Tribunal administratif de Luxembourg
20
U
UBS 79 UCB 84 UEL 10 Université de Strasbourg 42 Université du Luxembourg 20, 61 Utopia 109
V
Ville de Luxembourg VMWare Volkswagen Volvo VP Bank VP Lux
W
Web Technologies White
X 26, 58
61 69 90 71 61 58 66 76 52
Xeon International
60 61 52 52 81 79
28 86
20
R
RadioShack Nissan Trek 41 RBS 84 Real Solutions 44 Reisch & Reisch 44 Remedia 62 Renault 43, 52 Restena 28 Root 28 RTL 77 RTL Group 64
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Tableau de bord Retrouvez chaque mois quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.
Population
3
2,7%
76 ,4 3 %
2
2% 2010
0
2011
56,8
23,57%
2012
Population résidente Frontaliers entrants Population « jours ouvrables »
mbre de 0% Noluxembourgeois
6 2, 30 %
26,40%
43,20%
511.800 157.800
290.500 221.300
Nombre de Luxembourgeois Nombre d'étrangers
669.600
511.800
Population totale
Emploi et inflation
Nombre s de salbaoruiérgeois lu x e m
Nombre de salariés non luxembourgeois Nombre de salariés luxembourgeois Emploi intérieur total
236.453 100.104
380.260
Place financière
7
salariés Nombreuxdeembourgeois non-l
Nombrers d'étrange
Frontaliersts entran
1,4%
1
Populatione résident
Source : Statec, novembre 2011
Produit intérieur brut
4,0
3,5
20.000
4.000
18.000
3.900
16.000
3.800
50.000
2.300
48.000
14.000 2,5
3.500
Taux d'inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites
811
40.000
2.000
Actifs nets des OPC luxembourgeois (en milliards d'euros) Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)
Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)
63
42.000
Se pt em br e O 20 ct 10 ob No re 20 ve m 10 Dé bre 20 ce m 10 br e 20 Ja 1 nv ier 0 Fé 201 vr ier 1 2 M 011 ar s 20 Av 11 ril 20 M 11 ai 20 Ju 11 in 20 Ju 11 ille t2 01 Ao 1 Se ût pt em 201 1 br O e2 01 ct o 1 No bre 20 ve m 11 br e 20 11
10.000
2,0
44.000
2.100
3.600
O ct o No bre 20 ve m 10 Dé bre 20 ce m 10 br e 20 Ja 1 nv ier 0 Fé 201 vr ier 1 2 M 011 ar s 20 Av 11 ril 20 M 11 ai 20 Ju 11 in 20 Ju 11 ille t2 01 Ao 1 Se ût pt em 201 1 br e O 20 ct 11 ob No re 20 ve m 11 Dé bre 20 ce m 11 br e 20 11
5
12.000
3.700
37
Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte
2.503
49.726
Autorisations de bâtir (nombre de logements)
385
350
278
Décembre 2010
Total année 2010
1-15 janvier 2011
Décembre 2010
Janvier-décembre 2010
Juillet 2010
Août 2010
Septembre 2010
Décembre 2011
Total année 2011
1-15 janvier 2012
Décembre 2011
Janvier-décembre 2011
Juillet 2011
Août 2011
Septembre 2011
77
862
Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)
90,1
95,3
44
2.642
Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)
118,8
123,7
49.881
631
Balance des paiements des services (en millions d'euros)
16.399
242
561
Balance des paiements des biens (en millions d'euros)
-3.038
Septembre 2010
Octobre 2010
Septembre 2010
Octobre 2010
Janvier-septembre 2010
Janvier-septembre 2010
Septembre 2011
Octobre 2011
Septembre 2011
Octobre 2011
Janvier-septembre 2011
Janvier-septembre 2011
85,1
90,3
Source : CSSF, janvier 2012
3,0
46.000
113,5
116,2
17.136
-3.487
Source : Bareau du Luxembourg, Statec
6
Source : Statec, janvier 2012
2.200
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Paru le 26 janvier 2012
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