Le Parthénon

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LE PARTHÉNON HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE


Bachelor - Cycle 1 / Semestre 2 / 2011 Recherche documentaire et analyse critique Travail dirigé par K. Thilleul / Histoire de l’architecture Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy


Les lumières et le bruit du port s’éteignirent graduellement, et la lune se leva. Le Parthénon se dressa sur sa colline, dans la clarté de la lune, pâle, solennel et solitaire, comme un majestueux esprit en vedette et veillant sur tout le pays. BEAUDELAIRE Charles, Le Jeune Enchanteur, 1868


LE CONTENU

P L’AVANT-PROPOS Démarche / Contexte

6

LES TEXTES Documents écrits

8

A

Destinés au grand public

9

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

Dictionnaire Larousse Dictionnaire Le Robert Dictionnaire Le Petit Robert Guide touristique Wikipédia Extrait de blog Capolavori

10 12 14 16 18 20 22

B

Visant un public de spécialistes

25

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.

L’Architecture Cachée La Forme Initiale Histoire de l’architecture Le relevé photogrammétrique Monuments de la Grèce Musée Canadien des civilisations Mythologie Grecque et Egyptienne

26 28 30 32 34 36 38

C

Appartenant à d’autres registres

41

1. 2.

Poèmes écrits en Grèce Notes d’un voyageur

42 44


P 46

LES IMAGES Documents visuels

48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 62 63 64 66 67 68 72 74 78 80 82 83 84 86 87 88 89 90

Photographie aérienne Dessin en couleur Photographie de jour Photographie de nuit Dessin d’élévation Plan simplifié Coupes Dessin en noir et blanc Photographie détail Dessin d’étude Caricature Cartes postales Dessin de façade Illustration Peintures Plan-masse Perspectives Géométries Schémas Plans et relevés Reconstitutions Animation 3D Peinture sur toile Tableau Aquarelles Croquis Reproduction Planche BD Jeu vidéo Reconstruction

n. 1 n. 2 n. 3 n. 4 n. 5 n. 6 n. 7 n. 8 n. 9 n. 10 n. 11 n. 12 n. 13 n. 14 n. 15 n. 16 n. 17 n. 18 n. 19 n. 20 n. 21 n. 22 n. 23 n. 24 n. 25 n. 26 n. 27 n. 28 n. 29 n. 30


L’AVANT-PROPOS

Démarche Parmi tous les bâtiments répondant aux critères donnés, c’est au Parthénon que j’ai a pensé en premier car c’est le chef-d’œuvre synonyme de beauté, harmonie et génie reconnu. Il s’agit d’un édifice construit par la civilisation la plus avancée et consacré à une déesse de la mythologie grecque que énormément admirée – la déesse Athéna. Afin de faire une étude organisée du bâtiment, j’ai suivi les étapes proposées lors des travaux dirigés, c’est-à-dire en commençant par les textes destinés au grand public, puis aux textes de plus en plus spécialisés. Etant donné que le Parthénon est l’un des édifices les plus cités, commentés, et analysés, il y a eu quelques difficultés à trier les informations erronées, invérifiées, ou inutiles. Au contraire, les ouvrages de spécialistes, donc des sources sûres, posaient un autre problème : il y avait beaucoup de détails importants et il fallait sélectionner les plus intéressants. De plus, il existe quelques petites nuances dans les informations données (comme par exemple le nom d’un personnage historique important ou une date) et, même s’il s’agit de petites nuances, on a un changement conséquent de l’information de départ. C’est probablement dû aux nombreuses analyses, différentes les unes des autres. Par ailleurs, plus les textes s’accumulaient, plus il était difficile de les mettre en relation : comment les ordonner, quelles remarques privilégier, etc. En ce qui concerne les images, certaines proviennent d’internet (entre autres pour des raisons de qualité graphique) et d’autres sont scannées. De même que pour les textes, une multitude d’images sont offertes mais il faut choisir les plus pertinentes. Je regrette de ne pas avoir pu rajouter d’autres faits intéressants, mais j’ai voulu éviter de dépasser un certain nombre de textes ou images, de façon à ne dévoiler que le plus essentiel. Comme je connaissais déjà des faits précis sur le Parthénon auparavant, mon point de vue n’a pas beaucoup évolué au début de l’analyse car les textes publics évoquent des choses qui font partie de la culture générale. C’est surtout grâce aux textes spécialistes que j’ai pu approfondir mes connaissances. De plus, il me semblait que le Parthénon était un édifice analysé de façon à ce que les chercheurs avaient toutes les informations nécessaires à sa compréhension. J’ai été donc très étonnée en découvrant l’aspect mystérieux et les questions sans réponses que pose cette construction énigmatique.


Contexte Le Parthénon est un édifice construit entre -447 et -432 par Ictinos et Phidias. Il est situé sur l’Acropole d’Athènes et a été conçu à l’initiative de Périclès, à la fois pour abriter la statue de la déesse Athéna et pour garder l’argent de la cité. Il s’agit donc aussi bien d’un bâtiment religieux que politique et économique. Tout au cours de l’Histoire, la construction a eu plusieurs péripéties: transformée en mosquée, endommagée par une explosion ou encore pillée. Aujourd’hui, le Parthénon est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le fait de construire le bâtiment en hauteur par rapport à la ville, c’est-à-dire au sommet de l’Acropole d’Athènes, renvoie à plusieurs idées. Premièrement, il s’agit de faire un hommage à une déesse. Plus on monte vers le ciel, plus on se rapproche des divinités. Ensuite, le site est élevé à 150m donc visible depuis la ville entière et ses alentours : cela accentue d’avantage son aspect dominant et son importance. Dernièrement, le plateau rocheux est assez bien protégé par des murs et remparts l’entourant de tous les côtés : le trésor d’Athéna est bien gardé. Plus précisément, sur la surface-même de la « ville haute », le Parthénon se montre de biais depuis l’entrée principale sur le site, et n’est pas orienté : aucun axe n’est privilégié. Tout autour, le terrain est laissé à l’état naturel et le socle a l’air d’appartenir à la terre et non au bâtiment. La taille du bâtiment est surprenante, le Parthénon est colossal. En effet, ses dimensions sont de 69,50m par 30,85m et sa hauteur est d’environ 12m. Cette grande échelle justifie l’importance de l’édifice et sa signification symbolique. Comme la plupart des bâtiments de la Grèce antique, le Parthénon était peint, et ce par Phidias. Des couleurs rehaussaient tous les éléments sculptés décoratifs et les scènes figurées. De plus, les couleurs rendaient plus visibles les détails de la frise, placée en hauteur et dans la pénombre. Aujourd’hui, ces couleurs ne sont plus visibles car ils ont disparu au fil du temps : l’édifice est désormais blanc. Le programme décoratif extérieur est présenté sur les frises où l’on peut voir la naissance d’Athéna et sa discorde avec Poséidon, ainsi que le combat des dieux contre les géants, la victoire grecque sur les Amazones, la naissance du fondateur d’Athènes, la prise de Troie, et les Panathénées. Si l’on observe le plan d’ensemble, on remarque qu’il est entièrement symétrique par rapport à l’entrée de l’édifice, selon un axe de symétrie longitudinal. De plus, ce temple suit des lois ordinaires de l’architecture grecque et reste simple dans sa conception : il est de style périptère (entouré de colonnes) et il est octostyle (il y a huit colonnes sur la façade avant et huit derrière). Le bâtiment est assez représentatif de l’architecture grecque par ses proportions parfaites : peu importe sa taille, les marches, l’entrée, et les colonnes sont proportionnelles aux dimensions de l’édifice. Le Parthénon s’inscrit dans un rectangle d’or, c’est-à-dire que le rapport de sa longueur à sa hauteur est égal au nombre d’or. Mais il existe bien d’autres relations mathématiques entre les différentes parties de l’édifice. L’ordre principalement présent dans le Parthénon est l’ordre dorique. On le retrouve sur les frises, les colonnes, le chapiteau et les frontons. Les colonnes d’ordre dorique n’ont pas de base et le fût est cannelé. On retrouve également une frise d’ordre ionique (celle qui représente les Panathénées). Les différents éléments du temple sont monolithiques, donc sculptés pièce par pièce dans le marbre pentélique et non coulés en béton. Les autres matériaux utilisés sont l’or, l’ivoire et le bois pour la statue d’Athéna. Pour contrer les mauvais effets d’optique, des corrections ont été apportées. D’abord par un renflement de l’entablement, on évite un effet de fléchissement. Ensuite, afin que les colonnes ne paraissent pas étroites en leur centre, on leur a donné une légère convexité au tiers de la hauteur. Elles semblent parfaitement droites grâce à ces modifications. Les colonnes sont déversées vers le centre du bâtiment, en inclinant les axes, de façon à ne pas laisser l’impression de divergence. Bien que le Parthénon soit un édifice analysé de façon détaillée, il existe encore de nos jours des mystères auxquels les plus grands spécialistes ne trouvent pas de réponses comme par exemple la rapidité de la construction ou encore les méthodes de travail.


LES TEXTES Documents écrits


A. DestinĂŠs au grand public


Bibliographie

Dictionnaire encyclopédique Larousse, Paris : Librairie Larousse, 1966, réédition 1984, Tome 3, 3252 p. Présentation du texte Il s’agit ici de la définition du mot « Parthénon » qui nous donne sa signification, sa situation géographique, sa date de construction et le contexte historique dans lequel cet édifice a été crée. Le dictionnaire nous informe également quels architectes ont travaillé sur le chantier, et durant quelle période. Par la suite, on apprend l’évolution du bâtiment dans l’histoire, ses différentes fonctions et son sort. Dans le second paragraphe, on peut trouver des descriptions avec des mots techniques concernant l’architecture du temple, la disposition des salles intérieures, et les ornements qui y figurent encore aujourd’hui.

« Parthénon (le), temple d’Athéna Parthénos, sur l’Acropole d’Athènes, chef-d’œuvre de l’architecture grecque1, construit à l’époque de Périclès2 sur les fondations d’un premier temple que l’invasion perse ne permit pas d’achever. La direction des travaux (447-432) fut confiée à Phidias3, qu’assistèrent Ictinos et Callicratès. Le Parthénon fut transformé en église par les chrétiens (VIe s.), puis en mosquée par les Turcs au XVe s. Aménagé en poudrière4 au XVIIe s., il fut coupé en deux lors du bombardement d’Athènes par le Vénitien Morosini5 (1687). En 1802, lord Elgin6 emporta une grande partie de ses sculptures en Angleterre.

TEXTE 1A

Le Parthénon est un temple dorique périptère7, en marbre pentélique8. Il comprenait un pronaos9, une salle des Vierges, qui contenait le trésor de la déesse et le trésor public, et une cella10, qui abritait la statue chryséléphantine11 d’Athéna, par Phidias. Les frontons12 et les métopes13 étaient sculptés, et sur la frise intérieure se déroulait la procession des Panathénées14. Seuls, quelques bas-reliefs sont encore en place ; les autres fragments sont répartis entre le musée de l’Acropole, le British Museum et le Louvre15. »

10


Définitions et commentaires 1

On a ici la perception globale, l’opinion générale concernant le bâtiment.

2

Périclès (littéralement « entouré de gloire »), né à Athènes vers - 495 et mort dans cette même ville en - 429, est un éminent et influent stratège, orateur et homme d’État athénien durant l’âge d’or de la cité, plus précisément entre les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse.

3

Phidias était un sculpteur grec du Ve siècle av. J-C.

4

Lieu où l’on entreposait des munitions et des explosifs.

5

Morosini était un des derniers grands commandants vénitiens du XVIIe siècle. Il s’empara de territoires ottomans de la mer Méditerranée. Pendant son siège d’Athènes, il détruit en partie le Parthénon. C’est en cette occasion que le toit du temple s’écroule alors que jusque cette date, il était intact.

6

Thomas Bruce dit Lord Elgin (1766 – 1841) était un diplomate et militaire britannique nommé Ambassadeur à Constantinople. Désirant que son ambassade fût profitable aux Beaux-Arts au Royaume-Uni, il fit enlever de l’Acropole) : 12 statues des frontons, 156 dalles de la frise, la frise du temple d’Athéna Niké, et d’autres éléments architecturaux. Lord Elgin fut attaqué sur ce sujet, et accusé de vol et d’extorsion. Ruiné, il dut vendre les marbres au gouvernement britannique, mais après quelques efforts. En effet, les experts de l’époque, la Société des Dilettanti en tête, refusèrent de les attribuer à Phidias, et les datèrent de la période d’Hadrien.

7

Se dit d’un temple entouré de tous côtés par une colonnade.

8

Marbre blanc provenant des carrières du Pentélique, montagne de l’Attique, voisine à l’Acropole.

9

Vestibule, partie antérieure des temples anciens, qui précède le sanctuaire.

10

Salle centrale du temple abritant la statue du dieu.

11

Utilisation de plaques d’ivoire et d’or assemblées sur une armature de bois.

12

Ornement de forme triangulaire d’un édifice.

13

Panneau rectangulaire décoré de reliefs sous un bandeau horizontal.

14

Fêtes athéniennes organisées tous les 4 ans en juillet en l’honneur d’Athèna. Il y avait des jeux, des courses de chevaux, des concours de musique, des récitations poétiques. Les prix des compétitions sportives étaient des vases remplis d’huile d’olive. Le dernier jour, une procession avait lieu le long de la voie des panathénées jusqu’au Parthénon où l’on apportait à la statue d’Athéna sa nouvelle robe et son péplos tissé et brodé par des petites athéniennes. La fête se poursuivait avec une hécatombe et une distribution de viande au peuple. A travers cette phrase, on comprend que le Parthénon n’a plus la même allure que lors de sa création. Il a été modifié et ses parties divisées sont éparpillées un peu partout en Europe.

15


Bibliographie Sous la direction de REY Alain, Le Robert : Dictionnaire historique de la langue française, Paris: Dictionnaires le Robert , réédition 1998, Tome 2, 2909 p. Présentation du texte Alain Rey est un linguiste et lexicographe français né en 1928. Les enjeux du dictionnaire dont est issu l’extrait ci-dessous sont de donner le sens premier et d’expliquer l’évolution du mot au fil du temps à travers des références au grec ancien et au latin. Le public pouvant être majoritairement intéressé par cette définition est sans doute constitué par le corps enseignant ou des passionnés des aspects linguistiques de mots.

« PARTHÉNON n.m., d’abord parthénone (1721), refait en parthénon (1771), d’une édition du dictionnaire de Trévoux1 à l’autre, est emprunté au grec parthénôn. Ce mot désigne l’appartement des jeunes filles au fond de la maison, chez les Grecs et, spécialement, comme nom propre, le temple d’Athéna à Athènes (proprement le temple de la déesse vierge). Il est dérivé de parthenos « jeune fille, vierge », parfois employé comme désignation de la pupille de l’œil, et qui appartient à une famille de mots importants dans la littérature patristique2 et conservée en grec moderne. De même que le latin virgo (vierge), parthenos n’a pas d’étymologie connue.

TEXTE 2A

Le mot a été repris comme désignation du temple d’Athéna Parthénos situé sur l’Acropole d’Athènes (alors avec une majuscule) et, par extension, est employé en histoire de l’art pour un temple grec dédié à une divinité féminine, maternelle ou inspiré par le modèle architectural du Parthénon. Bescherelle (1845-1846) a enregistré le sens d’« appartement réservé aux jeunes filles chez les Grecs » mais celui-ci ne semble pas en usage. »

12


Remarque Comme dans le texte précédent, le mot est défini en deux parties. Cependant, cette définition prête plus attention aux caractères purement linguistiques du mot. L’histoire de l’édifice-même n’est que brièvement évoquée. En effet, ni les noms des architectes, ni la période de construction ne sont cités. Définitions et commentaires 1

Le Dictionnaire de Trévoux est un ouvrage historique synthétisant les dictionnaires français du XVIIe siècle rédigé sous la direction des Jésuites entre 1704 et 1771.

2

Etude de l’œuvre et de la doctrine des Pères de l’Église.


Bibliographie Sous la direction de REY Alain et ROBERT Paul, Le Petit Robert : Dictionnaire universel des noms propres, Paris : Editions le Robert, 1990, Tome 2, 1992 p. Présentation du texte En début de définition, l’histoire du Parthénon est évoquée, brièvement mais précisément. Le bâtiment est alors décrit de façon détaillée, en partant de l’extérieur. Le texte se termine par le destin de l’édifice au fil du temps.

TEXTE 3A

« Parthénon (Le). Temple d’Athéna, le monument le plus prestigieux de l’Acropole d’Athènes et de la Grèce. Son édification, décidée à l’instigation de Périclès, fut confiée aux architectes Ictinos et Callicratès qui travaillèrent sous la direction de Phidias. Construit de ≈447 à ≈4321 en marbre pentélique sur les fondements d’un temple resté inachevé et incendié par les Perses en ≈4802, le Parthénon est un temple dorique périptère, de dimensions assez modestes (69,51 m × 30,88 m)3. Sa décoration sculpturale était l’œuvre de Phidias et de son atelier. La galerie extérieure comprend 46 colonnes doriques4 qui supportaient notamment la frise dorique (quelques éléments de 92 métopes4 de cette frise restent en place) et les frontons de deux façades (V. Phidias). L’intérieur, fermé sur les côtés longs par des murs, était ouvert aux façades avec des portiques à 6 colonnes doriques4. La frise ionique des Panathénées entourait tout le temple sous le plafond des galeries. Entre le pronaos (vestibule d’entrée, à l’E.) et l’opisthodome (vestibule arrière à l’O.), le temple proprement dit était divisé par un mur en deux parties, l’Hécatompédon (« long de cent pieds ») évoquait le temple archaïque, et le Parthénon (« salle des vierges »5) dont le nom, d’origine discutée, devait désigner, à partir du IVe s., l’ensemble de l’édifice. L’Hécatompédon (à l’E.) était le sanctuaire abritant la statue chryséléphantine d’Athéna, haute de 12m3, œuvre de Phidias. Une colonnade dorique, sur laquelle se superposait une deuxième rangée de colonnes plus menues, flanquait6 les trois côtés de la salle. Le Parthénon, orné de quatre colonnes ioniques, abritait peut-être7 les trésors sacrés et, plus tard, le trésor de la cité. – Au VIe s., le Parthénon fut transformé en église de la Vierge. En 1687, lors de la guerre turco-vénitienne, le temple qui abritait une poudrière turque fut gravement endommagé quand un obus vénitien provoqua une explosion qui détruisit toute la partie centrale8. Transformé ensuite en mosquée (1688-1749)9 avec l’adjonction d’un minaret, le Parthénon fut amputé de la plus grande partie de sa décoration sculpturale (dont les frontons) par lord Elgin (1802). Ces sculptures sont exposées au British Museum. Le musée du Louvre et le musée de l’Acropole renferment quelques éléments de la frise et des métopes10. »

14


Remarque Des trois définitions, il me semble que cette dernière est la plus complète et la mieux organisée. En effet, on y retrouve des informations indispensables (comme par exemple les dimensions exactes) ou encore des détails à ne pas ignorer (les différentes dates). De plus, certains aspects décrits dans les deux autres définitions tel que le nom du commandant vénitien ne sont pas présents dans ce texte car probablement jugés non pertinents. Ce texte reprend également des informations des autres textes comme par exemple la signification première du mot. Définitions et commentaires 1

Ces dates coïncident bien avec les dates données dans le premier texte.

2

A la différence du premier texte, on a ici la date précise de l’invasion perse.

3

Parmi les trois textes, c’est dans celui-ci que l’on retrouve les dimensions du bâtiment et de la statue d’Athéna.

4

Toutes les parties importantes de l’édifice sont comptées. On a donc le nombre exact d’éléments architecturaux présents.

5

La signification première du mot est donnée, comme dans le second texte étudié.

6

Se dit des ouvrages ou ornements qui terminent une façade.

7

On a ici une supposition ce qui veut dire que cette information est remise en cause, nous ne sommes donc pas sûrs si le Parthénon abritait vraiment les trésors sacrés. Cependant, d’après la première définition, il n’y a pas de doute.

8

On a les mêmes informations générales concernant le sort du Parthénon lors de la guerre turco-vénitienne que dans la première définition. Tout de même, le Vénitien Morosini n’est pas évoqué, et l’épisode de l’obus est plus détaillé.

9

Les dates ne coïncident pas à la période évoquée dans le premier texte.

10

Les endroits où se situent les différents éléments du Parthénon sont explicités.


Bibliographie Guide touristique gratuit CityZeum, « le Parthénon », 2008 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cityzeum.com/le-parthenon> (page consultée le 26 avril 2011). Présentation du texte Issu d’un guide touristique mis en ligne, ce texte a pour but d’expliquer au visiteur du site l’histoire de l’édifice et toutes les étapes pouvant l’aider à comprendre pourquoi il ne ressemble plus à ce qu’il fût lors de son année de construction. Les moments critiques de l’histoire du Parthénon sont décrits précisément.

TEXTE 4A

« Edifice situé sur la partie la plus élevée de l’Acropole d’Athènes, le Parthénon, ou « temple de la Vierge » , est un édifice consacré à la déesse Athéna, protectrice de la cité athénienne. Monument grec classique, il a fallu onze années pour achever sa construction qui commença en 447 avant J-C. Phidias, le plus grand sculpteur grec en conçut les plans et la décoration. Des centaines d’artisans-artistes se relayèrent tout le temps de la construction pour lui donner le plus d’éclat et de splendeur possible. Malheureusement, le Parthénon n’échappa pas aux multiples envahisseurs et pilleurs d’Athènes. Les plus grands dommages lui seront infligés en 1687 par les bombes vénitiennes. Puis en 18011, Lord Elgin, sujet de la couronne britannique et ambassadeur à Constantinople, obtient l’autorisation d’y creuser pour découvrir les vestiges antérieurs à sa construction. Il en profite pour piller l’édifice, découpant fresques et statues de marbre pour les emmener au British Museum de Londres. En dix mois, la moitié des sculptures sont enlevées, ainsi que sept métopes et vingt dalles de la frise2, que l’on sciait en deux avant d’en abandonner le dos à cause de leur poids3. Durant l’été et l’automne 1802, deux autres métopes et six dalles de la frise2 sont descendues de l’Acropole. En Septembre 1802, Lusieri4 écrivit à Elgin : « J’ai le plaisir, My Lord, de vous annoncer que nous possédons maintenant la huitième métope, celle avec le Centaure portant la femme. Elle nous a causé beaucoup de problèmes et j’ai été obligé d’être un peu barbare5. » Tout ceci se fit grâce à la complicité du gouvernement Turc5 alors maître de l’Orient. Il faudra attendre 1803 et l’arrivée d’un nouvel ambassadeur britannique à Constantinople pour que ne cesse ce pillage institutionnalisé. Quant au minaret du Parthénon, construit par les Turcs, il est détruit par les Perses en 1832, ainsi que les autres bâtiments modernes rajoutés par les envahisseurs successifs. A voir : Les fresques restantes, l’assise de l’édifice, légèrement bombée pour donner plus de profondeur à l’ensemble des colonnades. La vue panoramique d’Athènes. »

16


Remarque Ce texte est le premier à montrer l’aspect réellement tragique du sort du Parthénon au fil de l’histoire. En effet, le pillage de lord Elgin est plus détaillé que dans les dictionnaires. De plus, ce texte lance un vrai débat sur la morale et sur la protection du patrimoine. La Grande Bretagne affirme que lord Elgin a légalement pris des éléments du Parthénon, afin de les analyser et étudier pour des fins scientifiques et artistiques. La Grèce, au contraire, refusant ce « prêt » par le British Museum, demande aux autorités anglaises de leur rendre ce qui leur appartient. D’ailleurs, il existe des articles où la question se pose : « lord Elgin – héro tragique, ou pilleur prévoyant? ». Certes, on peut dire que lord Elgin a transporté les pièces afin de les garder en sécurité contre une nouvelle attaque ou des intempéries. D’autant plus que l’Angleterre n’est pas le seul pays en possession des marbres du Parthénon. On peut en trouver d’autres à Athènes, au Louvre, au Vatican, à Copenhague, à Vienne, à Würzburg, à Palerme, et à Munich. Une seconde question se pose alors : les anciens membres du corps du Parthénon vont-ils un jour retrouver leur pays d’origine ? Définitions et commentaires 1

Cette date ne correspond pas aux dates évoquées dans les définitions issues des dictionnaires. Par la suite, on peut comprendre qu’il s’agit du début du pillage, probablement l’année où lord Elgin et venu pour la première fois à Athènes.

2

On a ici le nombre et le nom exact des pièces pillées, ainsi que le moment de leur « enlèvement ».

3

Voilà ici un détail intéressant concernant le pillage du Parthénon. Contrairement aux textes des dictionnaires, celui-ci précise la procédure des anglais qui emmenaient avec eux les éléments de l’édifice.

4

Giovanni Battista Lusieri (1755-1821) est un peintre romain très recherché par les visiteurs anglais pour sa précision, sa clarté, la pureté de la couleur et la perfection de ses lignes et de sa perspective. En 1799, Lusieri mène l’équipe des dessinateurs, sculpteurs et architectes de lord Elgin, en Grèce et en Turquie. Il passe le reste de sa vie à aider lord Elgin à acquérir des fragments du Parthénon. Ayant peu de temps pour faire de l’art, la plupart de ses aquarelles sont restées inachevées, et beaucoup ont été perdues dans un naufrage en 1828. Lusieri estimait que s’il n’avait pas travaillé pour Elgin, il aurait atteint la célébrité en tant qu’artiste et pourrait avoir influencé l’école d’aquarelle britannique.

5

Cette histoire de pillage révoltante, même si je comprends l’indifférence du gouvernement Turc vis-à-vis de ce massacre du patrimoine grec qu’ils ont laissé avoir lieu pour des raisons politiques. Bien évidemment, le Parthénon n’est pas l’unique édifice à être la victime d’un tel scandale ; mais on est ici dans le contexte du siècle des Lumières, et je trouve ce comportement inadmissible. C’est, à mes yeux, un manque de respect envers le peuple grec, et l’édifice lui-même.


Bibliographie

Le Parthénon, in Wikipédia l’encyclopédie libre [en ligne]. Disponible sur : <http://fr.wikipedia.org/wiki/Parthénon> (page consultée le 19 avril 2011). Présentation du texte Wikipédia est un projet d’encyclopédie collective établie sur Internet, universelle, et multilingue. Son objectif est d’offrir un contenu librement réutilisable, non subjectif et vérifiable, que chacun peut modifier et améliorer. Ce dernier point marque justement la remise en cause possible de cette démarche : en effet, aujourd’hui, Wikipédia n’est pas considéré comme une source sûre. Cependant, ce texte, qui évoque certains détails sur l’édification du bâtiment, est assez bien écrit.

« Le Parthénon a été bâti à l’instigation de Périclès entre 447 et 438 av. J.-C.1; les sculptures extérieures n’ont été achevées qu’en 431 av. J.-C. sur l’emplacement de deux édifices précédemment détruits2. Le premier est un temple périptère3 et hexastyle4 souvent qualifié d’Urparthenon (« Parthénon primitif ») ou d’Arkitektur H (« hécatompédon »), probablement bâti au début du Ve siècle av. J.-C. lors de l’institution des Grandes Panathénées5 par Pisistrate6. Ce premier édifice est remplacé par ce que les archéologues appellent le «pré-Parthénon», dont le chantier commence probablement vers 500 av. J.-C. Après la bataille de Marathon7, les dimensions du bâtiment sont revues à la baisse (33,68 × 72,31 mètres) et l’on décide d’employer le marbre du Pentélique. Les travaux sont suspendus pendant les guerres médiques, probablement sur décision de Thémistocle8. L’édifice est détruit lors du sac de l’Acropole9 en 480 av. J.-C. par les Perses. Le troisième bâtiment, (le Parthénon actuel) a pour architectes Ictinos et Callicratès, Phidias assumant au moins la supervision de l’ensemble des sculptures. Sa construction a nécessité le travail de centaines d’artisans-artistes (les deux notions n’étaient pas clairement séparées chez les Grecs de l’Antiquité).

TEXTE 5A

Le Parthénon est le premier édifice au monde construit entièrement en marbre. On possède encore quelques-uns des comptes financiers du chantier. Le Parthénon avec la statue d’Athéna et les Propylées aurait coûté 2 000 talents10, somme colossale (certains parlent de 400 talents, somme également colossale : équivalent à 400 navires de guerre tout équipés) qui provenait en partie du trésor de la ligue de Délos11. Périclès proposa de prendre à sa charge les dépenses, pourvu qu’on inscrivît son nom sur le monument. L’anecdote est douteuse, mais témoigne des résistances rencontrées à l’époque face à ce projet pharaonique, y compris parmi les alliés d’Athènes. […] »

18


Remarque Ce texte semble être en cohérence avec les autres, les dates coïncident et on a un nouvel apport d’informations pertinentes qui ne figurent pas ailleurs. La description est claire et concise. Le texte est très référencé, ce qui montre d’avantage que ce qui est écrit est vérifiable. Définitions et commentaires 1

Les dates ne correspondent pas tout à fait avec celles évoquées dans les textes précédents.

2

Ce texte nous apprend un détail qui n’est pas présent dans les définitions issues de dictionnaires ou dans le guide touristique.

3

Se dit d’un temple entouré de tous côtés par une colonnade.

4

Désigne un portique qui a six colonnes de face.

5

Les panathénées étaient des festivités religieuses et sociales se tenant tous les ans à Athènes en l’honneur de la naissance de la déesse Athéna. Tous les quatre ans avaient lieu les Grandes Panathénées, qui brillaient d’un éclat particulier. C’était le plus ancien et le plus important des événements religieux de la cité.

6

Pisistrate (600–527 av. J.C.) s’empara du pouvoir par la ruse, en occupant l’Acropole, et fut le premier tyran d’Athènes, ainsi que le fondateur de la dynastie des Pisistratides, qui ne lui survivra que dix-sept ans).

7

La bataille de Marathon est un épisode majeur de la première guerre médique en 490 av. J.-C., ayant opposé un débarquement perse aux hoplites athéniens et platéens qui remportèrent la victoire. Elle se déroule sur la plage de Marathon, sur la côte Est de l’Attique, à proximité d’Athènes.

8

Thémistocle (528–462 av. J.-C.) était un homme d’État et stratège athénien. Il joua un rôle déterminant dans la victoire grecque lors de la deuxième guerre médique.

9

Mettre à sac signifie saccager et piller une ville.

10

Monnaie de compte équivalant au poids d’un talent en or ou d’un talent en argent, le talent étant une unité de masse dans l’Antiquité.

11

La ligue de Délos était l’alliance militaire défensive que formèrent les cités grecques en - 477 pour lutter contre les Perses, après que ceux-ci eurent été refoulés hors de Grèce.


Bibliographie BRADU J.F., Le Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/GRECE%20CONTINENTALE/PAGES%20THEMATIQUES/temples3d1.php3> (page consultée le 19 avril 2011). Présentation du texte

TEXTE 6A

L’auteur de ce texte est J.F. BRADU, professeur agrégé d’histoire-géographie. Ce texte est assez utile car il complète d’avantage les informations retrouvées jusqu’à présent, en donnant quelques repères historiques sur le Parthénon.

20

« 480 av JC - Un premier temple, le pré-Parthénon, est détruit lors de l’incendie et du pillage d’Athènes par Xerxès1, empereur de Perse. Quelque temps plus tard, Xerxès est vaincu et les Athéniens se trouveront confrontés à un douloureux dilemme: fautil garder vivant le souvenir du crime commis en laissant les ruines en l’état, ou y élever un nouveau monument2, plus splendide encore, qui attestera de la supériorité des Hellènes3 sur les Achéménides4 ? Au terme d’un long débat auquel participent les grands esprits de la Grèce classique : Socrate5, Euripide6, Hippocrate7, Sophocle8, Périclès, on décide finalement de reconstruire. 431 av JC - Un an après l’achèvement du Parthénon, début de la guerre du Péloponnèse qui se solde par la défaite d’Athènes. Sparte, victorieuse installe ses troupes sur l’Acropole… VIe siècle - Le Parthénon est transformé en église consacrée à la Vierge Marie. La reconversion en église a conduit à la destruction des colonnes intérieures et à l’ouverture de plusieurs portes9. 145810 - Athènes est conquise par les Ottomans qui transforment le Parthénon-église en mosquée. Hormis un minaret qui lui est ajouté, il est peu modifié à cette époque. 1674 - L’édifice est minutieusement dessiné par un artiste anonyme, accompagnateur du marquis de Nointel, ambassadeur de Louis XIV de France. Ces relevés, dits « de Carrey », sont aujourd’hui très précieux pour identifier les nombreux fragments des décors du Parthénon, car ils furent réalisés à peine 12 ans avant la destruction de l’édifice par les Vénitiens. 1687 - Les Vénitiens attaquent Athènes et les Ottomans se fortifient sur l’Acropole, en utilisant le Parthénon comme poudrière. Un boulet vénitien touche le bâtiment, qui explose sur le coup. Les structures internes et les restes du toit sont détruits. Les sculptures sont gravement endommagées. De nombreux débris de décor jonchent le sol et sont alors emportés par les visiteurs successifs, comme souvenir de voyage. Milieu du XVIIIe siècle - Stuart et Revett, deux aristocrates anglais, redécouvrent le Parthénon. XIXe siècle - Départ des Turcs. La Grèce s’ouvre à l’Occident. Scientifiques et archéologues affluent sur l’Acropole. 1845 - L’Ecole française d’Athènes est créée. Cette école accueille les jeunes architectes qui souhaitent étudier les monuments grecs. XIXe siècle - Un ensemble complet de moulages de la frise dite « des Panathénées » est envoyé en France par le gouvernement britannique pour être monté à l’Ecole des Beaux Arts. La frise y orne actuellement la cour du Murier11. Début du XXe siècle - Le Parthénon est gravement détérioré par une campagne de restauration. 1975 - Un an après le rétablissement de la démocratie en Grèce, la fondation d’un Comité de Préservation des Monuments de l’Acropole est annoncée. Les travaux avancent lentement en raison des problèmes rencontrés 2000 - Création du Service de Restauration de l’Acropole. 2005 - 230 personnes travaillent en permanence au chantier de restauration. »


Remarque Ce texte rapporte plus d’informations complètes sur l’histoire du Parthénon que les textes précédents. C’est, entre autres, probablement parce qu’il a été écrit récemment. Par conséquent, l’auteur prolonge la liste des événements importants. En effet, les textes 1A et 3A ont été écrits au milieu du XXe siècle, donc ils ne peuvent évidemment pas évoquer les faits produit en 2000. De plus, ce texte joue en quelque sorte un rôle d’arbitre lorsqu’il s’agit de la petite incohérence sur les dates concernant l’épisode de la Mosquée. Définitions et commentaires 1

Ce texte est le premier à évoquer le nom de l’empereur de Perse.

2

On apprend ici un fait important : le Parthénon a failli ne pas être reconstruit.

3

Habitants de la Grèce ancienne.

4

L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient.

5

Socrate était un philosophe de la Grèce antique, considéré comme le père de la philosophie occidentale et l’un des inventeurs de la philosophie morale.

6

Euripide (480 – 406 av. J-C) était un poète tragique grec.

7

Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos (460 – 370 av. J-C) était un médecin grec, considéré comme le « père de la médecine ».

8

Sophocle (496 – 406 av. J-C) était l’un des trois grands tragédiens grecs dont l’œuvre nous est partiellement parvenue.

9

Le contexte de l’épisode de l’église est clairement expliqué, contrairement aux autres textes qui ne font qu’évoquer la transformation du Parthénon en église.

10

Cette date semble donner raison au texte 1A et non au texte 3A. On peut en conclure que le Parthénon a été modifié en mosquée au XVe siècle et non au XVIIIe.

11

Cette situation me fait penser aux marbres de Lord Elgin qui sont encore aujourd’hui au British Museum. Si la Grèce parvient un jour à les récupérer, elle réclamera probablement les autres restes, éparpillés un peu partout en Europe.


Bibliographie VACCHINI Livio, Capolavori Chefs-d’œuvre, Editions du Linteau, 2006, p. 27-28 Présentation du texte Ce texte est extrait d’un petit livre qui réunit les idées générales et les perceptions du célèbre architecte concernant quelques édifices connus et marquants. Quelques unes de ces architectures éparpillées un peu partout dans le monde sont : Stonehenge, Teotihuacan, Notre-Damedu-Haut à Ronchamp, la Neue Nationalgalerie de Berlin, le Parthénon, etc. Il les décrit à sa manière, en partageant ses sentiments et ses visions des espaces en question, et leur rendant hommage. Ces notes, qui ont été prises lors de ses nombreux voyages, n’étaient pas prévues pour une publication.

« […] Pourquoi1 donc cette adjonction inutile à la poutre, inexplicable du point de vue de la construction ? Et pourquoi ce tympan qui contredit l’option juste pour un édifice public non orienté ? Pourquoi contredire la vue d’angle qui règne en souveraine sur l’Acropole ? Pour trouver une réponse à ces légitimes « pourquoi » il aura fallu attendre encore deux mille cinq cents ans avec la construction du musée de Mies à Berlin2. En interprétant les contradictions du Parthénon, Mies parviendra à donner une unité non orientée à l’ensemble formé par l’architrave3, le plancher et le toit. Les chefs-d’œuvre demeurent à travers les temps lorsque leurs mêmes contradictions suscitent de nouvelles interprétations4. Chaque nouvelle observation formulée à propos d’un monument ancien produit une œuvre nouvelle. C’est ainsi que les belles choses peuvent continuer à nous réjouir pour toujours. L’histoire devient un arbre d’expériences communes et chaque chef-d’œuvre éclaire les autres d’intérêts nouveaux. Chaque œuvre est un événement nouveau et en même temps la résolution d’un problème particulier.

TEXTE 7A

C’est l’histoire d’innombrables questions. »

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Remarque Ce texte est la fin du chapitre consacré au Parthénon. Le début consistait surtout à décrire la « promenade architecturale » sur le site de l’Acropole, depuis son entrée jusqu’à la découverte de l’édifice dédié à Athéna. On peut en conclure à quel point le Parthénon reste un édifice puissant dans la mesure où il continue à charmer et émerveiller mais aussi à surprendre un nombre important d’architectes, pour qui cet édifice représente la référence première d’une architecture harmonieuse. L’auteur réussit même à comparer le Parthénon à un édifice du XXe siècle, en soulignant que ce dernier est une sorte de « réponse » aux énigmes que pose le temple grec. Le Parthénon demeure donc éternel. Définitions et commentaires L’auteur commence son paragraphe par une multitude de questions rhétoriques visant à montrer qu’il existe encore un tas de mystères non élucidés concernant le Parthénon. 1 2

Vacchini fait référence à la Neue Nationalgalerie de Berlin, construite en 1968 par le célèbre architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe. Le fait de l’évoquer de telle façon montre bien qu’il s’agit d’un ouvrage réservé aux connaisseurs de l’architecture, ou du moins à ceux qui s’y intéressent de plus près. Partie de l’entablement posée immédiatement sur les colonnes et portant la frise et la corniche.

3 4

Ce paragraphe prend un aspect philosophique, sur le temps qui passe, la beauté des édifices reconnus, et la façon dont ces derniers peuvent inspirer d’autres artistes à créer d’autres édifices. Finalement, tout est lié, et comme le dit Vacchini, la Neue Nationalgalerie de Berlin est une réponse moderne au Parthénon.


LES TEXTES Documents écrits


B. Visant un public de spĂŠcialistes


Bibliographie JOUVEN Georges, L’Architecture Cachée : tracés harmoniques, Paris : éditions Dervy-Livres, 1979, p.134-135. Présentation du texte Georges Jouven est architecte en chef honoraire des Monuments Historiques et Docteur de Lettres. Il a publié beaucoup de livres regroupant des analyses graphiques et symboliques d’œuvres architecturales les plus connues (comme par exemple la Grande Pyramide et le Parthénon). L’Architecture Cachée est un livre consacré aux architectes, historiens, archéologues: on y trouve les informations les plus détaillées et probablement les plus justes. Le texte ci-dessous explique surtout pour quelles raisons et par quels participants le Parthénon a été construit.

« […] la démocratie athénienne ne reconnaissait pas d’autre chef que la Déesse, souveraine de la terre attique. C’est dans son Temple qu’était conservé le Trésor de l’Etat, c’est sur ses stèles que s’inscrivaient les documents du droit public ; elle était la personnification du pouvoir encore plus que ne le fut, par exemple, Saint Marc à Venise1. Le Parthénon était une offrande à la Divinité : plus belle serait l’offrande, plus volontiers la Déesse viendrait habiter son Temple ; elle devait pouvoir y trouver le Beau, ce Beau qui ne visait alors qu’à être le reflet de sa divine perfection. Plutarque2 nous rapporte que la moitié d’Athènes se consacra corps et âme à la construction3 : il énumère les matériaux utilisés, marbre, bronze, ivoire, or, ébène, cyprès ; ceux qui les mettaient en œuvre : sculpteurs, tailleurs de pierre, maçons, menuisiers, fondeurs, ciseleurs d’ivoire, peintres, serruriers ; ceux qui approvisionnaient le chantier : marchands, bateliers, charrons, charretiers, cochers, cordiers, tisserands, tanneurs, terrassiers, manœuvres, et toute une armée de sous-traitants, de journaliers et de travailleurs à façon.

TEXTE 1B

A la différence des cathédrales, qui furent édifiées par le Clergé et les Fidèles, sans grande participation du Pouvoir Royal, ce fut à Athènes la mobilisation spirituelle et financière totale du Pouvoir et de la Cité4. »

26


Remarque Ce texte met en avant l’aspect harmonieux de la construction. Avec une description détaillée, le lecteur a l’impression de voir directement une multitude de citoyens travailler ensemble. On y retrouve également cette idée de culte, car effectivement, les grecs étaient très croyants et consacraient beaucoup de temps aux nombreux dieux de la Mythologie. Mais il faut dire qu’en réalité, le nouveau projet de construction n’est pas bien accueilli par tout le monde. Certaines personnes sont outrées en voyant les vastes sommes qu’on dépense. Toutefois, Périclès réussit à convaincre la majorité du peuple. Définitions et commentaires 1

Il s’agit ici de la basilique Saint-Marc à Venise, la plus importante basilique de Venise. Construite en 828, reconstruite après l’incendie qui ravagea le palais ducal en 976, elle est, depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise. Elle est située sur la place SaintMarc, dans le quartier de San Marco.

2

Plutarque (46-125) est un philosophe et moraliste néoplatonicien originaire de Grèce. Il ne doit pas être confondu avec Plutarque d’Athènes, fondateur et premier scholarque (recteur) de l’école néoplatonicienne d’Athènes vers 400.

3

On peut constater ici que les esclaves ne sont pas évoqués dans le texte : preuve que dans une démocratie, toute la population est impliquée, engagée et il n’y a pas de soumis. Dans la suite du texte, on a une liste de tous les participants au projet et le nombre en est considérable.

4

Le lecteur peut avoir l’impression que l’auteur critique en quelque sorte le système de construction des cathédrales. A travers cette phrase, on sent la forte motivation, la volonté, l’esprit de groupe et la solidarité des Athéniens.


Bibliographie JOUVEN Georges, La Forme Initiale : symbolisme de l’architecture, Paris : éditions Dervy, 1985, p. 92. Présentation du texte

La Forme Initiale présente les analyses graphiques, jusqu’à maintenant inédites, de trente-six monuments universels des plus célèbres et rend compte de la simplicité de ce symbolisme dont elle donne la justification. On y retrouve des explications très scientifiques, faisant référence aux théorèmes géométriques, lois physiques ou règles arithmétiques. Le texte suivant évoque particulièrement les nombres « divins ».

TEXTE 2B

« Le symbolisme du Parthénon, seul des monuments de l’Antiquité grecque se rattachant à la branche philosophique grecque de l’arbre de la tradition que nous ayons analysé, est à deux degrés. Le cadre arithmologique1 du monument se rattache classiquement à l’arithmologie1 biblique ; il est constitué par les dimensions du rectangle du stylobate2, son socle, exprimés en pieds attiques de 30,7 cm soit 225 pieds = 152 = (32 x 52 ) pour la longueur sur 100 pieds = 102 = (22 x 52 ) pour la largeur, cette dimension de 100 pieds comptant également la cote du carré de l’hécatompédon. Les nombres 2, 3, 5 sont des nombres privilégiants, 10 est la base sacrée de la numération méditerranéenne, 225 et 100 sont des diviseurs privilégiés du Grand Nombre3. Abandonnant l’arithmétique des nombres entiers du tracé biblique, nous ferons maintenant appel à la géométrie dynamique4 en écrivant le rapport des cotes du rectangle du stylobate, soit la fraction : L/l = 225/100 = 2,25 (valeur approchée fractionnaire de √5 = 2,236)5 Nous accédons ainsi au domaine des irrationnelles pythagoriciennes, des rectangles dynamiques et de la récurrence des formes : le contact du Parthénon avec son support, la Terre double carrée, est un rectangle symbolique de forme √5, diagonale du double carré. Expression du Nombre d’Or (√5 + 1)/2 = 1, 618 par sa valeur approchée fractionnaire 160/100 = 1,6. Il se trouve que le pied attique vaut 16 dactyles. Le rapport du pied à un « module » auxiliaire de 10 dactyles est donc de 16/10, représentant la valeur approchée fractionnaire du Nombre d’Or. […] Il apparaît donc que, tout d’abord l’arithmologie du plan du Parthénon s’apparente au symbolisme biblique puisqu’elle s’exprime en nombres privilégiés de pieds (dactyles) 2, 3, 5, 10, 25, 30, 50, 70, (opisthodome6) 100, 160, 225, et qu’elle est également une illustration de la théorie platonicienne de la récurrence des formes, car elle exprime des rectangles dynamiques de thème √5 et ϕ7. »

28


Remarque Ce texte est assez difficile à comprendre, ce qui justifie sa nature et le public qu’il vise. Cependant, il permet de comprendre à quel point le Parthénon est un bâtiment complexe, car il propose une analyse plutôt compliquée, qui demande une certaine connaissance de la part du lecteur. Définitions et commentaires 1

L’arithmologie est la discipline qui étudie les nombres de façon allégorique, symbolique, occulte, ésotérique (ce qui est secret, caché, connu d’un nombre restreint de personnes). Elle se distingue de l’arithmétique, qui est la science rationnelle des nombres, mais aussi de la numérologie, pratique de divination par les nombres.

2

Soubassement d’un temple, sur lequel s’élève les colonnes et les murs.

3

La signification du Grand Nombre est impossible à trouver. A mon avis, il s’agit probablement d’un nombre divin connu par un groupe de personnes s’intéressant par le côté mystérieux des sciences et religions.

4

Le terme géométrie dynamique (ou géométrie interactive) désigne à la fois l’environnement géométrique et l’ensemble des outils qui permettent d’explorer de façon interactive les propriétés des objets géométriques en effectuant des opérations de nature géométrique tout en respectant les contraintes du milieu géométrique.

5

La racine carrée de 5 entre dans la composition du nombre d’or, celui-ci vérifiant ϕ = (1+√5)/2. On trouve donc √5 = 2 ϕ - 1 et √5 = ϕ + 1/ ϕ.

6 7

Partie postérieure d’un temple, et en particulier une salle où n’entrait pas le public. On peut trouver une infinité de significations cachées dans le Parthénon. Ce texte en propose une, mais personne ne peut connaître les véritables relations mystérieuses qui en font partie.


Bibliographie CHOISY Auguste, Histoire de l’architecture, Paris : Gauthier-Villars, Imprimeur-Libraire du bureau des longitudes, de l’École Polytechnique, 1899, Tome 1, p. 405 Présentation du texte Fils d’un architecte, Auguste Choisy (1841-1909) est un historien de l’architecture. Admis à l’École polytechnique, il part en mission en Grèce où il constate la courbure du stylobate des temples grecs. Cette observation avait déjà été faite plusieurs fois depuis l’indépendance de la Grèce en 1835, mais Choisy est le premier à proposer que la courbure des temples grecs permettait de corriger les déformations optiques et de les faire percevoir comme rectilignes. Son Histoire de l’architecture a fasciné architectes et artistes du XXe siècle. Pour Le Corbusier, Choisy a écrit l’histoire comme personne. Pour d’autres, il a révolutionné les modes de figuration graphique de l’architecture en représentant des édifices vus par en dessous en état d’apesanteur. Le texte qui suit est extrait du chapitre sur les illusions optiques.

« Effets d’irradiation et de contraste : illusions sur la rectitude et la verticalité des lignes Surépaisseur des colonnes d’angle : Les Grecs ne se bornent pas à rectifier pour l’œil l’arête des colonnes, ils se préoccupent des effets d’irradiation1 qui faussent l’impression de leur grosseur. La colonne d’angle d’un temple, qui se détache sur le ciel, paraît, suivant la remarque de Vitruve2, « dévorée par la lumière qui baigne » : on l’épaissit par esprit de compensation. […] La théorie de Vitruve serait décisive, si cette flèche légère produisait l’illusion de la ligne droite. En réalité la courbure reste sensible3.

TEXTE 3B

Est-ce à dire que le but soit manqué ? Nullement : que l’on en ait ou non conscience, il résulte de cette allure inusitée des lignes une impression étrange et neuve. Non averti, le spectateur sent quelque chose d’insolite ; averti, il reconnaît une attention délicate qui le charme : les contours prennent, grâce à cette recherche, un air de distinction auquel le goût ne saurait demeurer indifférent : l’édifice échappe à l’aspect vulgaire des constructions à lignes rigides, il s’empreint d’un caractère imprévu et neuf qui se soustrait peut-être à l’analyse mais nous saisit alors même que nous en ignorons le vrai sens et la cause. »

30


Remarque Dans la première partie du texte, le lecteur apprend l’une des caractéristiques les plus importantes sur les anciennes constructions grecques : afin de paraître parfaitement droits, les lignes ne le sont pas en réalité. Aucun des textes précédents ne traitent ce sujet, donc c’est un premier apport. C’est alors que l’auteur annule cette nouvelle information, en la nuançant puis en la justifiant. En effet, l’intérêt des Grecs était bien d’atténuer une déformation visuelle, mais selon Choisy, ils préféraient peut-être garder une touche d’imperfection afin de toucher le spectacteur. Définitions et commentaires 1

Émission des rayons d’un corps lumineux. Sorte d’effusion que l’on suppose opérée dans les images des corps lumineux et par laquelle leur diamètre apparent se trouve agrandi au-delà de la réalité.

2

Marcus Vitruvius Pollio (appelé Vitruve) était un architecte et ingénieur militaire romain, spécialiste des systèmes hydrauliques sous Jules César et Auguste, qui étudia l’art architectural des Grecs et tout particulièrement les proportions utilisées. Il nous a légué son De Architectura, important traité en dix volumes de l’architecture antique dont feront usage les grands bâtisseurs de la Renaissance à l’époque napoléonienne. C’est à ce traité que Choisy fait référence à plusieurs reprises dans l’Histoire de l’architecture.

3

Choisy met ici en question toutes les analyses déjà faites sur le Parthénon car en effet, tous les spécialistes semblent dire qu’il y a une illusion de ligne droite. Cependant, ce n’est pas tout à fait vrai. Dans la suite du texte, l’auteur explique que justement, cette petite imperfection affirme d’avantage la grâce de l’édifice.


Bibliographie CARBONNELL M., Le relevé photogrammétrique des monuments et du site de l’Acropole d’Athènes, Paris : UNESCO, 1971, p. 3-4. Présentation du texte La biographie de Maurice Carbonnell est introuvable. Cependant, on peut constater que la majorité de ses écrits sont des relevés photogrammétriques d’expéditions archéologiques et scientifiques réalisés aux quatre coins du monde. Le relevé photogrammétrique de l’Acropole d’Athènes a été décidé à la demande du Gouvernement grec. Désignés par l’UNESCO, trois spécialistes ont fait un ensemble d’observation en prélevant des échantillons de pierre pour les examiner en laboratoire. Le texte ci-dessous est un ensemble de fragments choisis de ce relevé.

« 1. La lente désagrégation de la couche de tuf1 sur laquelle reposent les monuments, due à la pénétration de l’eau, mettrait en péril la stabilité de ces monuments. Cette stabilité a été également gravement compromise par des tremblements de terre et par les deux explosions des dépôts de poudre […]. 2. Les touristes qui visitent en nombre considérable ce site prestigieux (plus d’un million chaque année) provoquent, pense-t-on2, une usure de certaines parties des monuments. […] 3. Un facteur de dégradation beaucoup plus important est la pollution de l’air. L’Acropole se trouve en effet placée dans la direction des vents dominants qui amènent sur Athènes l’air pollué par la plus grande zone industrielle de la Grèce3, située à proximité de la capitale, du Pirée à Eleusis. La rosée, presque quotidienne pendant une grande partie de l’année, est devenue corrosive et beaucoup plus dangereuse que l’action de l’air humide chargé de sels marins. […]

TEXTE 4B

4. […] la rouille des éléments métalliques intervenant dans la construction a fait et continue à faire d’autres dégâts. Ces éléments métalliques sont les broches introduites dans l’édifice dès l’origine et surtout les pièces placées beaucoup plus récemment lors des restaurations. La rouille des goujons4 et crampons5 de fer provoque l’éclatement des pierres. »

32


Remarque Il ressort de ce rapport que les monuments d’Athènes sont gravement menacés par un ensemble de facteurs de dégradation et de destruction. On comprend alors que le Parthénon doit impérativement être pris en charge par des spécialistes afin d’être reconstruit et, en quelque sorte, sauvé. Définitions et commentaires 1

Roche formée par l’accumulation de petits fragments soit de roches volcaniques et de cendres, soit de calcaire.

2

L’auteur et ses collègues ne sont pas tout à fait certains de cette hypothèse, il est expliqué plus loin que des mesures ont été prises afin de vérifier cette supposition. Toutefois, il est clair qu’un tel nombre de touristes ne laisse pas le bâtiment intact.

3

Le Parthénon, resté intact pendant des siècles, se voit menacé, en moins de cinquante ans, par les effets de l’industrialisation. Il s’agit d’un thème qui me touche particulièrement, car les conséquences néfastes sont de plus en plus évoquées, et le monde entier est en danger.

4

Barre métallique insérée dans le béton au droit des joints afin d’assurer le transfert de charge.

5

Pièce de fer recourbée, à une ou plusieurs pointes, qui sert, dans les ouvrages de maçonnerie, de charpenterie ou de menuiserie, à attacher fortement quelque chose.


Bibliographie BURNOUF Émile, Monuments de la Grèce – Le Parthénon, Paris : Revue des Deux Mondes, 1847, Tome 20 Présentation du texte Émile-Louis Burnouf, (1821-1907), était un professeur à la faculté de lettres de Nancy, puis directeur de l’École française d’Athènes. La Revue des Deux Mondes est une revue mensuelle française, fondée en 1829 dont l’objectif est de développer l’esprit critique des français. C’est la revue française vivante la plus ancienne en Europe. L’extrait suivant traite le thème de la couleur au Parthénon.

« Si les anciens Grecs ont peint leurs temples, c’était pour en adoucir l’éclat. […] le temple tout entier était couvert de peintures murales faisant disparaître entièrement la blancheur du marbre. La peinture murale jouait un grand rôle dans l’architecture des Grecs ; les couleurs brillantes dont leurs temples étaient couverts leur donnaient un caractère original. […] Les peintures qui décoraient le temple soit au dedans, soit au dehors, ont les premières cédé à l’action destructive du temps. Il n’en reste plus aujourd’hui que des traces recouvertes par la poussière jaune ou brune que fixent les vents, les pluies et le soleil. Le bleu se rencontre sur les triglyphes1, le jaune sur les colonnes et la première assise de l’entablement2 ; le minium3 était appliqué sur les fonds des métopes, de la frise et des frontons ; enfin le vert était la couleur des vêtements de plusieurs personnages sculptés. Toutes ces couleurs sont minérales, et le temps ne les a point fait pâlir ; mais, comme elles étaient appliquées à l’encaustique4 sur le marbre même, il en est résulté pour elles une dégradation rapide, car, si quelque partie venait à se détacher, la pluie tombant sur le marbre mis à nu pénétrait sous les couches de cire appliquées plus bas et qui se soulevaient en se desséchant.

TEXTE 5B

Aujourd’hui la couleur générale du Parthénon est celle que donne la nature à tous les rochers de marbre de l’Attique ; les parties couvertes ou verticales ont un ton brun doré qui contraste merveilleusement avec l’éclat du ciel. Au lever du jour, le rayon brillant s’arrête au sommet de la citadelle que domine le temple de Minerve5. Le soir, les rayons obliques du soleil, dorent et enflamment le Parthénon. Ce sont les seuls moments, en été, où l’on puisse regarder impunément ces ruines ; au milieu du jour, la lumière tombant du ciel prolonge sur les colonnes les ombres noires des chapiteaux6 et des entablements ; le reste jette un éclat que l’œil ne peut soutenir. Toute brisure, toute partie entr’ouverte, toute colonne mise autrefois à l’abri de l’air par les maisons adossées au temple est à cette heure d’une blancheur éblouissante et rayonne comme un métal embrasé. Les jours, si rares d’ailleurs, où le ciel est obscurci par l’orage, le temple de Minerve paraît gris et sombre comme si la déesse ne l’eût jamais habité. Si ce n’étaient des ruines, la déesse serait présente encore. »

34


Remarque De nos jours, nous avons l’habitude de voir le Parthénon de couleur blanche, et cet aspect nous paraît normal. Pour cette raison, il est difficile d’imaginer cet édifice tel qu’il était au départ. Dans un premier temps, Burnouf explique pourquoi les grecs peignaient leurs bâtiments. Ensuite, il décrit la façon dont le Temple d’Athéna a été peint. Enfin, l’auteur explique que, encore aujourd’hui, malgré la disparition de ses couleurs originales, le Parthénon absorbe les colorations de son environnement, ce qui accentue d’avantage son charme. On pourrait conclure que l’édifice a évolué, ou qu’il a vieilli, mais tout en gardant le caractère majestueux. Définitions et commentaires 1

Ornement en relief qui sépare les métopes dans la frise dorique et qui se compose de trois canaux entiers (glyphes) et de deux demi-canaux (donc trois glyphes). Voir dessin ci-dessous.

2

Couronnement horizontal d’une ordonnance d’architecture.

3

Oxyde de plomb de couleur rouge, hautement toxique.

4

Technique de peinture à la cire ; les couleurs sèchent rapidement, les retouches sont possibles et sans grattage, la surface ne s’écaille pas. La cire donne du relief et de la transparence, et résiste à l’humidité.

5

Déesse de la mythologie romaine, associée à Athéna. Je ne sais pas pourquoi l’auteur utilise ce nom, car il s’agit bien du temple d’Athéna, puisque c’est un temple grec et non romain.

6

Elément formant épanouissement entre le corps de la colonne, du pilier ou du pilastre, et la charge. Il est essentiellement formé d’un corps et d’un couronnement.


Bibliographie Le Parthénon, in Musée Canadien des civilisations [en ligne]. Disponible sur : <http://www.civilization.ca/cmc/exhibitions/civil/greece/gr1130f.shtml> (page consultée le 2 juin 2011) Présentation du texte La Société du Musée canadien des civilisations (SMCC) est une société d’État qui pratique la muséologie en suscitant une plus grande compréhension de l’identité, de l’histoire et de la culture. Ce texte est un ensemble de petits extraits sélectionnés parmi une présentation très complète de l’article sur la Grèce mis en ligne sur le site de la Société, destiné surtout au corps enseignant.

TEXTE 6B

« Selon Plutarque, la construction du Parthénon et des autres temples qui l’entourent a été motivée notamment par le chômage, qui s’aggravait. En entreprenant de grands travaux publics sur l’Acropole, Périclès espère offrir du travail aux Athéniens ordinaires1. Fait plus important, Périclès voit dans le Parthénon un chef-d’œuvre architectural qui communiquera au monde la supériorité des valeurs d’Athènes, de son système de gouvernement et du mode de vie de ses habitants. Pour cette raison, il n’accepte que les meilleurs matériaux de construction et les meilleurs artistes et artisans. […] Le Parthénon est un temple dorique auquel on a ingénieusement intégré des éléments ioniques pour produire un édifice que bien des personnes, y compris certains des meilleurs architectes du monde, considèrent comme parfait. Le style dorique comporte des colonnes plus larges et a un aspect plus imposant (appelé parfois masculin) que le style ionique (féminin). Périclès a peut-être fait ce choix pour des raisons politiques, unissant symboliquement les Grecs d’origine dorienne et ionienne dans un édifice transcendant.2 […] Le rêve de Périclès, que le Parthénon soit un symbole impérissable de la grandeur d’Athènes et du triomphe inévitable de la civilisation sur les forces barbares, a été éphémère. Les dernières sculptures sont achevées en 432 av. J.-C., mais à peine trois ans plus tard, Périclès et nombre de ces concitoyens succombent à une horrible peste qui dévaste Athènes.3 […] En 1204, les Français (les Francs) envahissent Athènes et prennent possession du Parthénon, qu’ils rebaptisent Notre-Dame d’Athènes4. Le temple devient alors une église catholique. Dès 1458, les Turcs occupent Athènes et le gouverneur turc installe son harem dans l’Érechthéion5, le temple situé à côté du Parthénon. En 1687, les Vénitiens, qui sont en guerre contre les Turcs, bombardent le Parthénon de boulets et d’obus de mortier. Convaincus que les Vénitiens n’attaqueraient pas le vénérable édifice religieux, les Turcs y avaient abrité leurs femmes et leurs enfants, ainsi que leur provision de poudre. Trois cents personnes et 28 colonnes du Parthénon périssent dans une immense explosion.6 »

36


Remarque Grace à ce texte, on a une image beaucoup plus claire de la situation réelle de l’histoire du Parthénon. Effectivement, les faits sont décrits de façon objective, contrairement à certains textes précédents. La réalité des choses est tout de suite moins idyllique, mais au moins le lecteur peut mieux comprendre la situation. Définitions et commentaires 1

On a ici le véritable motif de Périclès en ce qui concerne la reconstruction du Parthénon.

2

Voilà encore une intention venant de Périclès. Cependant, on peut expliquer autrement le fait que le style dorique domine. En effet, le Parthénon est bien attribué à une déesse, donc logiquement, le bâtiment devrait être plus féminin. Seulement Athéna est, entre autres, la déesse de la guerre, de la pensée, des armes et de la sagesse, qualités plutôt masculines. Elle est également considérée comme la déesse Vierge. Cela peut donc compléter l’explication du texte.

3

Je considère tout de même que sur une longe période temporelle, Périclès a entièrement achevé son rêve : le Parthénon est aujourd’hui le symbole de la perfection grecque.

4

C’est le premier texte qui dévoile les détails sur cet épisode (date, identité du peuple responsable, nom exact de la nouvelle fonction attribuée). On découvre alors que ce sont les Français du Moyen-Age qui ont transformé l’édifice. J’avoue que je ne m’attendais pas à cette information.

5

Autre édifice important de l’Acropole, dédié à Poséidon, dieu des mers et des océans.

6

De même que pour l’anecdote de la Notre-Dame d’Athènes, le texte précise le contexte de l’épisode du bombardement par les Vénitiens. Au moment où le Parthénon est bombardé, les Turcs sont très surpris – tout autant que le lecteur qui prend connaissance de ce scandale.


Bibliographie

Mythologie Grecque et Egyptienne - Le Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://membres.multimania.fr/egypteetgrece/Monuments%20Grecs/acropole/parthenon. htm> (page consultée le 4 juin 2011) Présentation du texte Ce texte est écrit par un particulier qui mène un blog sur le net, dans lequel il présente les édifices célèbres de l’Egypte et de la Grèce Antique. Le thème de l’extrait est la fonction du Parthénon.

« Contrairement à l’idée généralement répandue, le Parthénon ne serait pas un temple mais un trésor1. Ce n’est pas un édifice de culte mais un monument destiné à abriter l’ex-voto2 colossal qu’est la statue d’Athéna Parthénos, œuvre de Phidias. Il fut conçu par ce dernier tout entier dans cette perspective. Sa fonction secondaire, comme trésor, fut d’accueillir les réserves de métal monnayé d’Athènes et le trésor de la Ligue de Délos. Que le Parthénon n’est pas un temple se déduit des observations suivantes: - La statue d’Athéna Parthénos qui occupe la salle principale à l’Est n’est pas une statue de culte mais une offrande : elle n’a fait l’objet d’aucun rite connu, aucune prêtresse n’y était attachée. - Si le Parthénon était le temple d’Athéna Parthénos, il devrait plutôt s’appeler Parthénion (de la même façon que l’Artémision est le temple d’Artémis, l’Héraion le temple d’Héra, etc.) - L’Athéna qui fait l’objet du culte principal sur l’Acropole, notamment lors de la célébration des Panathénées, est Athéna Polias, dont la statue cultuelle, le xoanon (en bois), est conservée à l’Erection, qui était le véritable temple de l’Acropole. - A l’origine, le terme de Parthénon ne désigne que la salle Ouest du bâtiment, qui contient les offrandes et les réserves de métal monnayé, auparavant conservées dans le Vieux Temple d’Athéna Polias.

TEXTE 7B

Le Parthénon est donc un trésor, à la fois parce qu’il est construit autour de la statue d’Athéna Parthénos et parce qu’il comporte une chambre-forte. »

38


Remarque Ce texte est crucial car on découvre que le Parthénon n’est pas un temple. Les surprises n’ont donc pas de fin. On peut avoir l’impression que tout ce qui a été écrit dans les autres textes peut, d’une façon ou d’une autre, être remis en question. Définitions et commentaires 1

Cette information modifie complètement la perception que l’on avait jusqu’à présent. Il est intéressant de constater que tous les textes précédents présentaient le Parthénon comme le temple d’Athéna. On peut croire qu’il s’agit d’une erreur, mais les arguments qui suivent semblent être correctement exploités, et on peut les retrouver sur d’autres sites internet.

2

Offrande faite à un dieu en demande d’une grâce ou en remerciement d’une grâce obtenue.


LES TEXTES Documents écrits


C. Appartenant à d’autres registres


Bibliographie MAILLARD Martine, La Montée au Parthénon, dans Poèmes écrits en Grèce [en ligne]. Disponible sur : <http://www.valentinem.com/article-541570.html> (Page consultée le 30 mars 2011) Présentation du texte Martine Maillard est une musicienne et poétesse qui essaie de partager son amour de la vie et des arts. Ce poème contemporain est la preuve que le Parthénon continue à inspirer le monde, y compris de nos jours.

« O Reine1 de clarté qui trônes dans ton temple, Vers Toi, seule aujourd’hui, j’ose lever les yeux ; Daigne accueillir mes pas au séjour glorieux Que, le front ébloui, humblement je contemple. J’ai laissé à mes pieds la ville ensommeillée2, Et voici le portail immense devant moi : Que ton auguste main soutienne mon émoi Et me guide jusqu’à ta voûte ensoleillée. L’énorme colonnade a jailli vers les nues, Toute sonnante encor des hymnes du passé, Et l’astre qui scintille entre les fûts dressés Illumine mon cœur jusqu’à mon âme nue...

TEXTE 1C

Ainsi, voici ton temple éclatant de lumière3, Et puis, voici mon âme offerte à ta beauté ! J’ai gravi ta colline4 et son éternité Afin de Te connaître en ta splendeur première... »

42


Remarque Le champ lexical de la lumière ici présent montre que le Parthénon est en quelque sorte un emblème de la ville d’Athènes, son signe caractérisant, mais aussi son guide. Définitions et commentaires 1

Le poème s’adresse clairement à la déesse Athéna.

2

Athènes, tôt le matin ou tard le soir.

3

La découverte du Parthénon, illuminé par le soleil ou éclairé par les lampes.

4

L’Acropole.


Bibliographie LAMARTINE Alphonse (de), Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-1833 ou Notes d’un voyageur, Paris : Hachette, 1874-1880 Présentation du texte

TEXTE 2C

Alphonse de Lamartine (1790-1869) était un poète, romancier, dramaturge et homme politique français, qui proclama et dirigea la Deuxième République. Ce voyage en Orient est le récit d’un poète parti à la recherche de réponses à ses interrogations existentielles, qui revient possédé par le doute.

44

« Tout se tait devant l’impression incomparable du Parthénon, ce temple des temples bâti par Setinus1, ordonné par Périclès, décoré par Phidias ; espèce de révélation divine de la beauté idéale reçue un jour par le peuple, artiste par excellence, et transmise par lui à la postérité en blocs de marbre impérissable, et en sculptures qui vivront à jamais. Ce qu’il en reste est suffisant pour que je sente que c’est le plus parfait poëme écrit en pierre sur la face de la terre2 ; mais encore, je le sens aussi, c’est trop petit ; l’effet est manqué, ou il est détruit. — Je passe des heures délicieuses couché à l’ombre des Propylées, les yeux attachés sur le fronton croulant du Parthénon; je sens l’antiquité tout entière dans ce qu’elle a produit de plus divin ; — le reste ne vaut pas la parole qui le décrit ! L’aspect du Parthénon fait apparaître, plus que l’histoire, la grandeur colossale d’un peuple. Périclès ne doit pas mourir!3 Quelle civilisation surhumaine que celle qui a trouvé un grand homme pour ordonner, un architecte pour concevoir, un sculpteur pour décorer, des statuaires pour exécuter, des ouvriers pour tailler, un peuple pour solder, et des yeux pour comprendre et admirer un pareil édifice? Où retrouvera-t-on et une époque et un peuple pareils? Rien ne l’annonce. Les Propylées, — le temple d’Érechthée ou celui des Cariatides, sont à côté du Parthénon. Chefs-d’œuvre eux-mêmes, mais noyés dans ce chef-d’œuvre; l’âme, frappée d’un coup trop fort à l’aspect du premier de ces édifices, n’a plus de force pour admirer les autres ; il faut voir et s’en aller, — en pleurant moins sur la dévastation de cette œuvre surhumaine de l’homme, que sur l’impossibilité de l’homme d’en égaler jamais la sublimité et l’harmonie. Ce sont de ces révélations que le ciel ne donne pas deux fois à la terre : c’est comme le poëme de Job4, comme le poëme d’Homère5, ou la musique de Mozart6! Cela se fait, se voit, s’entend; puis cela ne se fait plus, ne se voit plus, ne s’entend plus, jusqu’à la consommation des âges. Heureux les hommes par lesquels passent ces souffles divins! Ils meurent, mais ils ont prouvé à l’homme ce que peut être l’homme; et Dieu les rappelle à lui pour le célébrer ailleurs et dans une langue plus puissante encore! J’erre tout le jour, muet, dans ces ruines, et je rentre l’œil ébloui de formes et de couleurs, le cœur plein de mémoire et d’admiration! […] Oublions le passé, et regardons maintenant autour de nous, alors que les siècles, la guerre, les religions barbares, des peuples stupides, le foulent aux pieds depuis plus de deux mille ans. […] Je ne sens point de tristesse ici ; l’âme est légère, quoique méditative; ma pensée embrasse l’ordre des volontés divines, des destinées humaines ; elle admire qu’il ait été donné à l’homme de s’élever si haut dans les arts et dans une civilisation matérielle; elle conçoit que Dieu ait brisé ensuite ce moule admirable d’une pensée incomplète; que l’unité de Dieu, reconnue enfin par Socrate dans ces mêmes lieux, ait retiré le souffle de vie de toutes ces religions qu’avait enfantées l’imagination des premiers temps ; que ces temples se soient écroulés sur leurs dieux : la pensée du Dieu unique jetée dans l’esprit humain vaut mieux que ces demeures de marbre où l’on n’adorait que ses ombres7.


Remarque Ce texte est assez touchant, dans la mesure où l’on ressent exactement la même chose que l’écrivain. Il s’agit d’un mélange de respect envers l’édifice, de contemplation, et d’autre part de déception car l’Homme n’a pas su garder ce chef-d’œuvre intact. On est partagé entre un sentiment de regret et d’espoir. Définitions et commentaires 1

Non seulement le Voyage en Orient avait disparu des catalogues, mais son texte avait subi de telles altérations depuis la première édition (1835) qu’il était devenu presque incompréhensible. La tâche la plus importante du nouvel éditeur a donc été de rétablir une version correcte, en éliminant toutes erreurs ou fautes de lecture. Après de nombreuses recherches, la confrontation à laquelle on procéda autorise de très nombreuses et de très judicieuses corrections. Ainsi, ‘’Setinus’’ est à juste titre corrigé en ‘’Ictinus’’, l’architecte du Parthénon. On peut remarquer que ‘’Ictinus’’ correspond à ‘’Ictinos’’ dans tous les autres textes.

2

Cette phrase est souvent reprise dans les introductions d’articles parlant du Parthénon.

3

Cette réflexion renvoie au texte 6B : Périclès et ses contemporains sont considérés comme immortels.

4

Le poème de Job est un livre consacré à la souffrance des justes. Outre le prologue et la conclusion, il est écrit en vers. C’est probablement le plus ancien livre de la littérature Hébraïque, un chef-d’oeuvre de littérature.

5

Célèbre poète du VIIIe siècle avant J-C, auteur de l’Illiade et de l’Odyssée.

6

A travers cette phrase, le Parthénon est comparé aux chefs-d’œuvre de l’humanité.

7

Lamartine propose une idée en expliquant que la construction dont le but est de rendre hommage à une divinité quelconque ne devrait pas concurrencer avec la divinité-même.


LES IMAGES Documents

visuels


Il est difficile de concevoir une architecture plus capable de se mettre en harmonie avec le caractère d’une divinité et d’en exprimer la nature que l’architecture du Parthénon. Quel principe a donc guidé Phidias dans la construction de cet édifice ? De quelle unité de mesure s’est-il servi ? Avait-il une unité de mesure ? Tel est le problème que la science des architectes aurait à résoudre. Ce problème n’est d’ailleurs pas moins intéressant pour l’art que pour la science. Comment se fait-il, en effet, qu’avec des proportions si singulières et qui soulevaient tant de difficultés, l’architecte grec soit parvenu à un si merveilleux résultat? Ou bien il avait une donnée première qui nous échappe, ou bien il lui a fallu un surprenant génie pour combiner à l’avance des mesures si étrangères les unes aux autres et concevoir la beauté d’un tel ensemble. BURNOUF Émile, Monuments de la Grèce – Le Parthénon, Paris : Revue des Deux Mondes, 1847, Tome 20


Nature / Source Photographie aérienne en couleur de l’Acropole, aujourd’hui [en ligne]. Disponible sur : <http://www.collegedevinci.com/UserFiles/Image/acropole_athene.jpg> (page consultée le 17 mai 2011)

IMAGE 1

Commentaire Cette image permet d’avoir une vue d’ensemble de la situation actuelle de l’Acropole d’Athènes, qui s’élevait déjà vers -1500. On peut constater que la photographie a été prise lors du coucher de soleil, car les ombres dessinées par le Parthénon se répandent vers l’Est.

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Nature / Source Dessin en couleur de l’Acropole à Athènes [en ligne]. Disponible sur : <http://4.bp.blogspot.com/_nuDoMn7mpWc/TKJFlEEyAmI/AAAAAAAAB-U/oBM3Jg1DI9A/ s1600/acropole.jpg> (Page consultée le 10 mai 2011)

Le fait d’avoir mis cette image en dessous de la première permet de les mettre en relation, car elles représentent toutes les deux l’Acropole depuis le même point de vue à peu près, mais à une période différente. Sur ce dessin légendé illustrant la situation de l’Acropole au moment où le Parthénon a été achevé, on peut constater qu’il y a eu d’autres constructions. Sur les deux images, on voit bien l’importance du Parthénon de par sa taille par rapport aux autres édifices présents sur la colline.

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IMAGE 2

Commentaire


Nature / Source EHRMANN Jacques, photographie en couleur du Parthénon, 1965 [en ligne]. Disponible sur: <http://photos.linternaute.com/auteur/813747/3519861103/1139679/1199049447/le-parthenon/> (page consultée le 17 mai 2011)

IMAGE 3

Commentaire Cette magnifique photographie, prise de jour depuis l’entrée de l’Acropole, montre l’état actuel du Parthénon. On peut voir quelques personnages : sans doute des touristes. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, il me semble qu’il y a bien plus de touristes que ça, mais peut-être que le photographe a visité l’édifice à un moment de la journée où il n’y a plus beaucoup de monde.

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Nature / Source HRKACH Jack, photographie en couleur : Parthenon by night, Jan 2007 [en ligne]. Disponible sur : <http://picasaweb.google.com/lh/view?q=parthenon%20by%20night&psc=G&filter= 1#5059926884275670306> (page consultée le 17 mai 2011)

De moins bonne qualité que la précédente, cette photographie a été prise de nuit par un touriste, depuis sa chambre d’hôtel. Malgré le fait qu’elle soit floue, on voit assez bien le contour de la silhouette du Parthénon. Illuminé, de couleur d’or, c’est un véritable phare. Mais le trou de la façade est visible lui aussi et rappelle un passé douloureux.

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IMAGE 4

Commentaire


Nature / Source Dessin explicatif des éléments architecturaux du Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://chemins.socrate.online.fr/ordre_dorique.jpg> (page consultée le 9 juin 2011)

IMAGE 5

Commentaire Avant de rentrer dans les détails de l’édifice, cette image légendée peut déjà donner une certaine idée des éléments architecturaux qui caractérisent non seulement le Parthénon, mais aussi la majorité de bâtiments d’ordre dorique.

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Nature / Source Plan du Parthénon légendé [en ligne]. Disponible sur : <http://archeologie.wikispaces.com/file/view/ParthenonPlan.jpg/56262410/ParthenonPlan. jpg > (page consultée le 22 mars 2011)

On retrouve sur ce plan les pièces décrites dans les définitions précédentes. De plus, on constate que le plan est symétrique (la symétrie étant à l’image de l’Homme et de son harmonie). L’avantage de cette image est sa simplicité et sa clarté. C’est, pour une première approche, un ensemble suffisant d’informations concernant le plan. Dans la partie réservée aux documents de spécialistes, les plans qui y figurent sont un peu plus complexes.

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IMAGE 6

Commentaire


Nature / Source Coupe transversale et coupe longidutinale [en ligne]. Disponibles sur: <www.greatbuildings.com> (page consultée le 17 mai 2011)

IMAGE 7

Commentaire Ces deux coupes montrent la grandeur de l’édifice, par rapport à l’homme. On a tout de suite une meilleure perception de l’espace. La statue d’Athéna étant gigantesque, on peut se demander comment les Grecs ont-ils réussi à tout construire dans un délai de temps aussi rapide. Curieusement, la toiture de la deuxième coupe est plate, alors qu’elle devrait être vue un peu plus haute que les colonnes puisqu’il s’agit d’un toit à deux pans. D’autre part, on voit aussi la pièce cachée, derrière la cella, où se trouvait le trésor.

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Nature / Source Dessin en noir et blanc du Parthénon par Giovanni Battista Lusieri en 1802 [en ligne]. Disponible sur : <http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lusieri_at_work_at_Parthenon.jpg?uselang=fr> (page consultée le 18 mai 2011)

De qualité moyenne, ce dessin permet de voir le travail de Lusieri. En effet, on peut constater que le Parthénon est déjà en 1802 en ruines. L’élément le plus marquant de ce dessin est celui des murs de pierre ou de brique qui entourent l’édifice. On peut, à l’arrière plan à droite, deviner la silhouette de la mosquée turque. Au centre de l’image, des échelles montent jusqu’au sommet du bâtiment : sans doute le chemin qu’empruntaient les travailleurs de lord Elgin lorsqu’ils allaient chercher les pièces à emporter.

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IMAGE 8

Commentaire


Nature / Source DUNN Andrew, Photographie en couleur des Marbres du Fronton Est, 2004 [en ligne]. Disponible sur : <http://en.wikipedia.org/wiki/File:Elgin_Marbles_east_pediment.jpg> (page consultée le 18 mai 2011)

IMAGE 9

Commentaire Cette image est prise au British Museum, qui garde encore les restes du Parthénon. On peut voir que les membres des personnages sont coupés : les pieds, les mains, les têtes. Le fronton Est de l’édifice dépeint l’épisode de la naissance d’Athéna, sortie toute armée du crâne de Zeus, son père.

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Nature / Source CARREY Jacques, Dessin d’une étude du Fronton Est, 1674 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.artchive.com/web_gallery/J/Jacques-Carrey/Study-of-a-pediment-from-the-Parthenon.html> (page consultée le 2 juin 2011)

Les pièces du centre du fronton ont été détruites avant les dessins de Jacques Carrey, donc toutes les reconstructions ne sont que conjectures. On suppose que les principaux dieux olympiens se tenaient, auprès de Zeus et Athéna pour assister au merveilleux événement. On peut aujourd’hui trouver les dessins de Carrey à la Bibliothéque Nationale de Paris.

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IMAGE 10

Commentaire


Nature MAKRIS Ilias, Caricature tirée de l’album TEST PAP, 2009, du dessinateur grec.

IMAGE 11

Commentaire Thème d’actualité : la demande - toujours en suspens - du retour des statues en marbre du Parthénon par le British Museum. En effet, la Grèce a adressé de nombreuses pétitions à la Grande-Bretagne lui demandant de restituer les marbres du Parthénon (dont environ 50% se trouvent à Londres). La Grande-Bretagne refuse, disant que la collection a été obtenue légalement du gouvernement qui était alors au pouvoir et qu’elle n’a aucune intention de restituer quoi que ce soit. La caricature ci-dessus dénonce clairement ce « vol », en insinuant que les pièces de l’édifice sont « emprisonnées » en Angleterre.

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Nature / Source Carte postale du Parthénon, vue Nord-Est, Edition post office, 1933 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.delcampe.net> (page consultée le 15 mai 2011) Commentaire

Les deux photographies en noir et blanc qui figurent ci-dessus montrent bien l’état du Parthénon après toutes les péripéties qu’il a vécues depuis sa construction. Tout ce qu’il reste à ce moment sont des pierres plus ou moins rassemblées, de véritables ruines. L’intérieur, où la lumière pénètre car le toit n’existe plus, est complètement vide.

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IMAGES 12

Cette ancienne carte postale présente une illustration du Parthénon, symbole d’Athènes. On peut voir qu’elle sert de support à un mot envoyé à un correspondant francophone, évoquant un achat de chaussettes. La Parthénon est présent partout, même dans la vie quotidienne : c’est un bâtiment qui fait partie du contexte spatial et temporel.


Nature / Source Carte postale du Parthénon, vue Nord-Est, Edition post office, 1933 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.delcampe.net> (page consultée le 15 mai 2011) Commentaire

IMAGES 12

Les deux photographies en noir et blanc montrent bien l’état du Parthénon après toutes les péripéties qu’il a vécues depuis sa construction. Tout ce qu’il reste à ce moment sont des pierres plus ou moins rassemblées, de véritables ruines. L’intérieur, où la lumière pénètre car le toit n’existe plus, est complètement vide.

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IMAGES 12

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Nature / Source Parthénon, façade ouest, par James Stuart et Nicholas Revett, 1762 [en ligne]. Disponible sur : <http://clg-anglee-85.ac-nantes.fr/blog3/index.php?categor y=16> (page consultée le 28 avril 2011)

IMAGE 13

Commentaire Ce dessin permet de voir la mosquée, construite à l’intérieur du Parthénon, qui est déjà une quasi-ruine. Il est intéressant de constater la présence de maisons à proximité du Parthénon. Ce dessin complète assez bien le dessin de Lusieri (image 8), qui a été fait un demi-siècle plus tard. La situation n’a donc pas vraiment changé entre 1762 et 1802.

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Nature / Source The Destruction of the Parthenon in 1667, after F. Fanelli Disponible sur : <http://www.shafe.co.uk/crystal/images/lshafe/Parthenon_destruction_ after_F_Fanelli_British_Museum.jpeg> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire

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IMAGE 14

CCe dessin illustre le moment tragique de la destruction la plus violente du Parthénon, celle des Vénitiens. Non réaliste, cette image touche quand même le spectateur, qui a l’impression de regarder le moment crucial en direct.


Nature / Source DODWELL Edward, West Front of the Parthenon and View of the Parthenon from the Propylea: Views in Greece, 1821 Commentaire

IMAGES 15

Ces deux peintures se complètent. La première montre une image globale de la scène, confirmant les dessins de Lusieri et de Stuart et Revett (images 8 et 13) en ce qui concerne les maisons turques. Par ailleurs, on voit sur ces deux peintures des paysans turcs (on les reconnaît à leurs habits). Les couleurs qu’utilise Dodwell sont plutôt chaudes, mais ce qui y figure laisse le spectateur assez perplexe car ce que l’on voit n’est pas très joli. En effet, les maisons turques envahissent complètement le Parthénon, qui essaye malgré tout d’imposer son élégance. Cette multitude de maisons construites hâtivement et sans aucun ordre donne l’impression de dire que le Parthénon n’est pas un édifice si important que ça finalement, puisqu’il est entouré de bâtiments pauvres et insignifiants. Lorsque j’ai vu ces images pour la première fois, je me suis tout de suite dit qu’il s’agissait d’une erreur car je trouvais illogique le fait de construire des maisons ordinaires à côté d’un tel édifice.

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Nature / Source SCHULTZ Norbert, le plan de l’Acropole [en ligne]. Disponible sur : <http://2.bp.blogspot.com/_0iIUfIJbX1c/SxL_A1fmvwI/AAAAAAAAAM8/vtDogxZUmKE/ s1600/Acropole+Parthénon+Norbert+Schultz+Plan.jpg> (page consultée le 17 mai 2011) Commentaire

IMAGE 16

Ce plan nous permet de voir l’emplacement exact du Parthénon sur le site de l’Acropole. On voit donc son orientation et son contexte spatial (une sorte de plan de masse). Cette image est assez utile pour les explications qui vont suivre.

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Nature / Source CHOISY Auguste, Histoire de l’architecture, Paris : Gauthier-Villars, Imprimeur-Libraire du bureau des longitudes, de l’École Polytechnique, 1899, Tome 1

Lorsque le visiteur franchit le seuil des Propylées, son regard embrasse le Parthénon, l’Érechteion et la Minerve Promachos ; sur la gauche, des édifices ruinés. La Minerve Promachos se dresse au premier plan ; l’Érechteion et le Parthénon occupent le font. La statue forme le motif central, c’est donc sur elle que l’unité d’impression repose : le Parthénon ne prend son importance qu’au moment où le visiteur aura perdu de vue cette statue gigantesque. Ainsi posé, le Parthénon s’aperçoit obliquement : les vues d’angle sont celles que les anciens cherchent en général à ménager. Une vue d’angle est plu pittoresque, une vue de face plus majestueuse. Le Corbusier affirme que c’est une chance de voir le Parthénon à droite, et l’Erechthéion à gauche, tous les deux de trois quarts. L’édifice perçu de biais ne s’appréhende plus comme une fin en soi mais plutôt comme une sorte d’élément d’inflexion au service de la lecture d’un espace plus ouvert et toujours en fuite.

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IMAGES 17

Commentaire


Nature / Source Les tracés harmoniques de la façade Est [en ligne]. Disponible sur : <http://www.lenombredor.free.fr/parthenon.htm> (page consultée le 10 mai 2011) Commentaire

IMAGES 18

Il a été démontré que le Parthénon s’inscrivait dans un rectangle doré, c’est-à-dire tel que le rapport de la longueur à la hauteur était égal au nombre d’or. De plus, on remarque un autre triangle d’or : le rapport de la division 13 sur la division 12 vaut phi. D’autres rapports mettant en œuvre le nombre ont été trouvés mais sont un peu trop fantaisistes.

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Nature / Source HELLMANN Marie-Christine, L’Architecture Grecque Tome 1 : Les manuels d’Art et d’Archéologie Antiques, 2002 Commentaire Cette deuxième image permet de comparer les différents tracés harmoniques que l’on peut trouver. On constate tout de suite qu’il s’agit de deux possibilités non semblables d’analyse : preuve que les solutions sont multiples, et que personne ne saura dire quelle est la plus juste.


Nature / Source JOUVEN Georges, L’Architecture Cachée : tracés harmoniques, Paris : éditions Dervy-Livres, 1979, p.134-135. Commentaire

IMAGES 18

Le dessin de la façade est déterminé par le rectangle frontal vertical (racine de)5 BEFI dont le grande coté BI est confondu avec le petit côté du rectangle horizontal déterminant en plan le stylobate. Donc : Longueur du stylobate / largeur du stylobate = largeur du stylobate / hauteur de l’ordre : (racine de) 5

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Nature / Source La géométrie du Parthénon, [en ligne]. Disponible sur : <http://3.bp.blogspot.com/_kxgvrk3LKBM/TS0RJXPo4nI/AAAAAAAAAD0/doPrQ4YLDPk/ s1600/14.+The+geometry+of+the+Parthenon+-+section.JPG> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire Voilà ici encore un dessin qui propose une autre approche analytique du Parthénon. Les tracés sont probablement explicites à un public bien ciblé.


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Nature / Source Les corrections visuelles du Parthénon. [en ligne]. Disponible sur : <http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/GRECE%20CONTINENTALE/PAGES%20THEMATIQUES/temples3d1.php3> (page consultée le 20 mai 2011) Commentaire 1. Le temple tel que nous le voyons. 2. Le temple tel que nous le verrions s’il était construit avec des lignes droites. 3. Le temple tel qu’il est construit pour que nous ne voyons que des lignes droites. Ces trois schémas expliquent bien la notion de correction visuelle. Cet aspect renforce d’avantage le mystère du Parthénon. On peut en conclure qu’il n’y a aucune ligne droite dans l’architecture du Parthénon. Les lignes apparemment horizontales sont légèrement convexes, les colonnes ont un léger renflement sur leur hauteur et sont un peu inclinées vers l’intérieur, de même que le parement des murs. Ces éléments imperceptibles à première vue sont destinés à corriger des illusions d’optique et donnent à l’édifice un dynamisme particulier. Ces corrections ont par ailleurs pour conséquence que chaque bloc de marbre était taillé sur mesure en fonction de la place qu’il devait occuper et n’est remplaçable par aucun autre (ce qui permet aux restaurateurs contemporains de déterminer la place exacte de chaque fragment).


Nature / Source Plan du Parthénon, d’après Orlandos, (repris d’après un dessin de plus petite échelle fait par l’archéologue B.H. Hill), dans JOUVEN Georges, L’Architecture Cachée : tracés harmoniques, Paris : éditions Dervy-Livres, 1979, p. 130 Commentaire En -490, le temple d’Athéna Parthénos est remplacé par un vaste édifice de marbre, mais pendant les travaux, les Perses ruinent l’Acropole. Cimon, chef du Parti aristocrate, élève autour de l’ancienne citadelle une enceinte de pierre et en profite pour agrandir l’esplanade et reconstruire le Parthénon à l’emplacement même de l’actuel bâtiment. Le plan était plus modeste que celui d’aujourd’hui. L’archéologue B.H. Hill a superposé les deux plans et Orlandos a repris le même dessin à une plus grande échelle. La cella était déjà un hécatompedon, mesurant les mêmes 100 pieds que celle de l’actuel Parthénon. Cependant, Cimon est banni par Périclès, et la construction est suspendue.

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Bien que les deux relevés aient été exécutés avec le plus grand soin possible, il existe toujours une marge d’erreur pour plusieurs raisons (différences d’étalonnage des instruments de mesure, différence des points d’attachement des cotes, l’état de la construction, etc.). Seule l’impossible possession du dossier original d’Ictinos peut apporter avec certitude les réelles dimensions, mais ce document a disparu dès l’instant de la mise en œuvre matérielle de la construction. Finalement les deux relevés se complètent.

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Nature / Source Relevé photogrammétrique du Parthénon, dans CARBONNELL M., Relevé photogrammétrique des monuments de l’Acropole d’Athènes, Paris : UNESCO, 1971, p.22 Commentaire

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Comme on peut le voir, ce document n’est pas très clair pour quelqu’un qui ne connaît pas la photogrammétrie. Cependant, il a été très utile aux chercheurs car il leur a permis de relever avec précision des mesures indispensables à la compréhension de l’édifice. Ces trois relevés sont clairement des instruments de travail pour les professionnels.

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Nature / Source Reconstitution de l’entablement du Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://www.cosmovisions.com/images/monuParthenonEntablement.gif> (page consultée le 17 mai 2011) / ci-contre / Façade du Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://www.philalithia.net/ images/Acropole/acropole11.jpg> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire

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Les couleurs représentées sur ces deux images ne sont pas tout à fait les mêmes. Il y a des nuances : on peut encore en conclure que, malgré les nombreuses analyses et suppositions, nous ne saurons jamais à quoi ressemblait réellement le Parthénon.

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Nature / Source La cella et la statue d’Athéna, Courtesy MacGillivray Freeman Films [en ligne]. Disponible sur : <http://www.civilization.ca/cmc/exhibitions/civil/greece/images/gr0015b.jpg> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire Dans la partie de la cella où se trouvait la magnifique statue d’Athéna (l’Hécatompédon), le miroir d’eau permettait d’humidifier l’air et les éléments en ivoire de l’immense statue chryséléphantine, qui pouvaient se dessécher et se fendre. En effet, composée d’une structure de bois sur laquelle étaient fixées des plaques d’ivoire, matériau fragile, elle était entretenue à l’aide d’une eau huilée qu’on laissait à disposition dans un bassin, au pied de la statue. La couche d’huile laissait une pellicule protectrice empêchant l’évaporation et donnant un lustre à l’ivoire. L’ivoire était réservé à la chair d’Athéna (mains, pieds, visage) et l’or pour les parties drapées. La statue, haute de 12m, a coûté plus que l’édifice qui l’abritait, et le sculpteur Phidias l’a conçue de façon à ce qu’on puisse en enlever les plaques d’or, les peser et les vendre, si nécessaire. Théodose II-le Jeune, Empereur d’Orient (401-450) a transporté la statue de la Déesse à Constantinople. Depuis, elle a disparu. Ces deux reconstitutions virtuelles prouvent que les techniques de modélisation informatique les plus avancées permettent de présenter le Parthénon tel qu’il était lors de sa création. Les deux images, issues du film Grèce : Les secrets du passé de MacGillivray Freeman Films, sont de très bonne qualité. On a l’impression qu’il s’agit d’une photographie prise par un contemporain. Les ombres, les couleurs, la justesse des détails : tout est respecté. La déesse tient dans sa main droite tendue une Niké (représentation de la victoire), et dans sa main gauche un bouclier le long duquel se dresse un serpent (symbole d’un roi) ; présence du Gorgonéion sur lequel se trouve la tête d’un gorgon, qui pouvait pétrifier quiconque le regardait. De plus, c’est une divinité guerrière donc elle porte aussi un casque. Enfin, il existe plusieurs copies en marbre de cette statue : Athéna est figurée en armes, portant un casque et un bouclier orné d’une scène de combat contre les Amazones. Périclès et Phidias devaient y figurer en tant que personnages, ce qui, pour l’époque, était scandaleux, l’art religieux devant rester anonyme et ne pas glorifier ses auteurs.


Nature / Source LENZE (von) Leo, Reconstitution de l’Acropole d’Athènes vue du côté d’entrée durant l’apogée de la civilisation grecque antique, 1846, huile sur toile Commentaire

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Ce tableau est une œuvre classique, réalisée par un architecte et peintre bavarois. La lumière est travaillée de telle manière que l’on ne peut pas dire avec certitude s’il s’agit du coucher de soleil ou si c’est un éclairage artificiel, c’est-à-dire imaginé par l’artiste. En effet, on regarde vers l’Est, puisque l’entrée de l’Acropole est située à l’Ouest. S’il s’agit d’un coucher de soleil, la lumière devrait arriver frontalement sur les bâtiments (plus précisément depuis le spectateur, ou derrière le peintre). Or ce n’est pas le cas, car les ombres sont inclinées et fuient vers la droite. Les couleurs choisies sont des couleurs chaudes, qui créent un effet de calme et de sérénité. Ce tableau est apaisant et agréable à observer. On peut également remarquer que la statue de Minerve Promachos paraît etre beaucoup plus grande que sur l’image 17a. Soit le peintre l’a-t-il accentué avec intention de lui donner plus d’importance, soit l’image 17a est purement schématique.

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Nature / Source Tableau de Lawrence Alma-Tadema, Phidias montrant la frise à ses amis, 1868

La frise dorique extérieure, chef-d’œuvre de Phidias, comprenait 92 métopes représentant : - à l’est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants - à l’ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones - au sud : des combats contre les Centaures - au nord : des scènes de la guerre de Troie. Le fronton oriental était orné de l’épisode de la naissance d’Athéna, sortant de la tête de Zeus, et le fronton occidental celui de la dispute de Poséidon et d’Athéna. La frise intérieure de 160 mètres de long, également sculptée par Phidias, représentait la procession des Panathénées. Selon des analyses du tableau, Socrate et Alcibiade (homme d’État et général athénien) sont à gauche, tandis que Périclès et Aspasie, sa maîtresse, sont à droite devant Phidias. Les personnages présents contemplent la frise terminée. Leur mise en scène et la composition même du tableau place Phidias au centre de l’action. On imagine qu’il reçoit avec modestie les félicitations qu’on lui attribue. Après tout, il fait partie des auteurs de l’édifice. On n’arrive pas à comprendre si la lumière qui illumine la scène provient de plusieurs bougies placées sous le toit du Parthénon, ou si ce sont les rayons du soleil qui pénètrent à l’intérieur… Dans tous les cas, ce tableau illustre une ambiance cérémoniale, un vernissage non ordinaire.

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Nature / Source CAFFI Ippolito, Le Parthénon, aquarelle, 1863 / ci-contre / CHURCH E. Frederic, Parthenon, 1871 Commentaire

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Les deux tableaux ci-dessus peuvent presque être superposés tellement ils se ressemblent : produits avec un intervalle de dix ans à peine, du même point de vue, avec la même lumière et les mêmes types de couleurs. Et pourtant, ils racontent deux histoires différentes. En effet, le premier est plus représenté comme un fait divers : des personnages turcs ou grecs regroupés devant le Parthénon comme une troupe, peut-être se sont-ils réunis pour attaquer l’ennemi. Ces derniers sont placés au centre du tableau, ce qui signifie que c’est sur eux que le peintre focalise l’attention. Au contraire, sur le second tableau, il n’y a pas de personnages, le paysage est désertique afin de placer le Parthénon au premier plan. Des pierres sont éparpillées un peu partout, rappelant les épisodes malheureux qu’a connus l’édifice. Une ambiance d’apocalypse est ressentie.

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Nature / Source Charles-Édouard Jeanneret, «le Parthénon, Athènes», Carnet du Voyage d’Orient n3, p.1151911, Les Éditions Forces Vives, Paris, 1966 Commentaire

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En mai 1911, Le Corbusier débute un voyage qui le mène à Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes, et bien d’autres villes. Trois aspects caractérisent cet ouvrage et éclairent son importance : ses qualités purement littéraires, la progressive transformation de la personnalité de l’auteur au fil du parcours, le rôle de ces leçons dans son processus de conception tout au long de sa vie. Sa découverte de l’architecture est renforcée par la rencontre avec l’architecture classique des temples grecs qui se produira sur les marches de l’Acropole. Pour Le Corbusier, le Parthénon est le plus bel édifice jamais construit. En effet, l’architecte a été profondément marqué par le temple grec. Ce dernier l’a fortement inspiré pour ses futures œuvres, dans lesquelles il a introduit les piliers, la blancheur, et l’effort de l’utilisation du nombre d’or. Il faut dire que le dessin ci-dessus est issu d’un carnet de voyage, ce qui veut dire qu’il a été esquissé très rapidement, en quelques traits. Malgré la simplicité de cette image, on comprend tout de suite qu’il s’agit du Parthénon au second plan, et que l’édifice est vu depuis le haut des marches à l’entrée de l’Acropole.

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Nature / Source Une reconstitution grandeur nature du Parthénon, au parc du Centenaire (1897), à Nashville (États-Unis) [en ligne]. Disponible sur : <http://wapedia.mobi/fr/Parthénon?t=4> (page consultée le 2 juin 2011)

Encore une fois, on reconnaît à travers cette reproduction, la popularité du temple grec, et le besoin international de le revoir dans toute sa splendeur. Il va de soi que le contexte spatial n’a rien à voir avec celui du vrai Parthénon (présence de pelouse). Les avis sur cette copie sont tout de même partagés. Certains sont émerveillés et heureux de pouvoir voir en vraie grandeur le célèbre bâtiment. D’autres critiquent cette idée en expliquant qu’il n’existe qu’un seul véritable Parthénon, et que sans son Acropole, il perd toute sa signification. Il faut rajouter que le Parthénon de Nashville a été construit afin de relancer la ville en termes touristiques et économiques. Mais bien qu’il possède sans doute plus de caractéristiques propres au projet originel, et qu’il puisse même être considéré comme une copie plus parfaite de l’original, il est vécu comme une copie de mauvais goût, un exemple de reproduction. On peut rajouter que le Parthénon est sans doute le monument le plus copié au monde. De l’Assemblée Nationale de Paris, à la cour suprême des Etats Unis, tous veulent prendre part même modestement à sa gloire.

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Nature / Source JAILLOUX Marc, Orion T4 - extrait de la planche 41, Casterman, collection Jacques Martin Commentaire

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Marc Jailloux relance une série de l’univers Martin sur la Grèce classique : les histoires d’Orion, un personnage de l’Antiquité Grecque qui voyage dans les pays alentours. Ces albums pédagogiques consacrés à l’Antiquité méditerranéenne ont été d’abord pensés par Jacques Martin dans les années ’90. A travers les planches, on peut voir l’architecture de cette période, et le Parthénon apparaît souvent, sous différents aspects et points de vue.

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Nature / Source Jeu vidéo [en ligne]. Disponible sur : <http://s3.noelshack.com> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire

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Avec le développement des nouvelles technologies, tout devient possible. On peut jouer à des jeux vidéo dans lesquels on entre dans des bâtiments connus (comme en l’occurrence le Parthénon), dans le but de chercher le trésor caché. Ou encore, on peut construire le Parthénon et y vivre, ou le faire évoluer… Malgré la qualité de l’image, on peut dire que la qualité de la construction reste à revoir car les pixels sont trop visibles et empêchent une lecture normale de l’édifice. De plus, l’auteur de ce dernier n’a pas vraiment réussi à reproduire exactement le bâtiment.


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Nature / Source L’état actuel du Parthénon [en ligne]. Disponible sur : <http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000121545.html> (page consultée le 2 juin 2011) Commentaire Cette photographie en couleur permet d’évoquer le film documentaire Les secrets du Parthénon de Gary Glassman (2007) qui a reçu le 1er prix au festival international d’archéologie 2008 à Roverto en Italie. En effet, l’explication du Parthénon est faite depuis le chantier actuel de rénovation. Dans le film, on apprend les différentes caractéristiques qui montrent que le Parthénon est loin d’être un édifice comme les autres. Le premier secret dévoilé est celui de la correction optique : il n’y a pas de lignes droites, seulement des courbes. Par exemple, au sol, sur les marches, d’un bout au milieu de la longueur il y a un dénivelé de 6,75cm – si on pose un livre d’un côté, on ne le verra pas depuis l’autre. D’autres questions se posent : comment se fait-il qu’aucun plan n’a jamais été trouvé ? Et comment les constructeurs ont-ils fait pour avoir des outils plus efficaces que ceux des spécialistes de nos jours ? Par ailleurs, on a constaté que les participants ne venaient pas seulement d’Athènes, mais aussi d’autres villes et d’autres îles. Mais étant donné que chaque île avait sa propre unité de mesure, on peut se demander comment ils ont fait pour se mettre d’accord… On a finit par trouver une pierre gravée non loin d’Athènes : le tableau de mesures qui permettait aux artisans de convertir les dimensions. On y trouve le pied dorique, le pied ionique et le pied anglo-saxon. Un architecte anglais a retrouvé un lien : on a une même correspondance des trois systèmes de mesure sur la hauteur de l’édifice (la distance du pied de la colonne au haut du toit). 45 pieds doriques = 48 pieds anglo-saxons = 50 pieds ioniques. D’autres questions se posent, quelques réponses surgissent, mais la question qui reste cruciale est celle du temps : comment ont-ils fait pour construire un temple aussi complexe aussi rapidement ? Sur la photographie ci-dessus, le Parthénon est entouré d’échafaudages et de grues permettant aux archéologues et autres spécialistes de rassembler les pièces du puzzle gigantesque. Il s’agit d’un travail complexe, qui dure depuis une trentaine d’années, et qui ne risque pas d’être terminé bientôt. On peut rajouter que l’architecte qui s’en occupe en ce moment et son équipe avaient pensé que cette rénovation ne prendrais pas plus de dix ans, mais il fallait tout d’abord trier les pierres et le marbre qui se trouvaient au pied de l’édifice, et il y en avait cent mille. Or aucun bloc n’est interchangeable, tous les blocs sont taillés pour une place bien précise à cause de la correction optique. De plus, chaque pièce en marbre pèse vingt mille tonnes, ce qui ne facilite pas la manipulation et le transport. Il ne reste donc plus qu’à attendre la réédification de ce pur chef-d’œuvre. C’est entre autres une des raisons qui font que nous pourrons être heureux d’être les témoins de sa renaissance.



Rédaction et mise en page par Miljana Nikovic © Tous droits réservés.



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