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PUNCTUM 4 ‘’ 33 Une situation construite de Marie Julie Mémoire DNSEP 2010


« Tout contact avec une œuvre d’art est d’emblée participation » Paul ARDENNE, Un art contextuel, 2002

A Adèle, Adriano, Arthur, Apple, Benoît, Davina, Edison, Francesca, Geneviève ,Georges, Olivier, Jean-Baptiste, Johanna, Josée, Joyeux, Marine, , Michèle(19392009), Nathalie, Ombline, Patrice, Pascal, Reynald, Rom et Stéphanie pour tous ces moments actifs plastiques Merci Ton regard ou ton esprit rêve? Lâcher les amarres du temps Ajuster la focale de l’iris des sentiments S’enivrer des odeurs juteuses de passions Etrange état que suscitent nos sens Instruments délicats du Réel Refuge de l’âme qui se plie Du corps qui s‘use L’impulsion d’un désir étrange Tracer sur la surface blanche d’une feuille Signes mots fragments de phrases Signes silencieux disponibles pour l’œil Les corps les mots Ainsi naît l’espace A……..

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REMERCIEMENTS POUR DIRE SOMMAIRE INTRODUCTION SITUATIONS DE RENCONTRE POETIQUE Un réservoir potentiel de zones d’activités plastiques DES SITUTATIONS DE RENCONTRES Rencontre formelle: L’ invitation Rencontres informelles: interstices quotidiens Rendez vous: «interstices de la vie» SITUATIONS CONCRÈTES DE TRAVAIL COLLECTIVES Rencontres interdisciplinaires Zone d’Activité Plastique Zones d’activités pratiques Des modalités de travail Economie relationnelle SITUATION DE RENCONTRE PLASTIQUE Zones d’activités Poétiques Groupe à géométrie variable Les corps, les figures, les êtres EXPLORATIONS COLLECTIVES D’UNE FORME Objet scénique non identifié ou LA RENCONTRE de deux plasticiennes, de deux comédienne et d’un danseur RENCONTRES en «zone d’activité plastiques»et «zones d’activités publiques» ZONES D’ACTIVITÉS PUBLIQUE GESTE AMOUREUX PLASTIQUE Conclusion… GLOSSAIRE

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«Nous serons heureux quand chacun de nous aura trouvé son Buffalo», improvisation collective du Keystone, Double vision: un nouveau corps Je travaille à des expériences transdisciplinaires, interdisciplinaires, collaboratives: depuis juillet 2009 à juin 2010, elles questionnent la notion de rencontre dans la relation des corps à un espace-temps0. Tantôt de manière collective, tantôt de manière solitaire, j’interroge cette moisson dans un espace de travail collectif: une situation de rencontre plastique. Dans le cadre de ma démarche, j’œuvre à faire émerger un espace-temps de partage par de là «les frontières mentales» qui nous traversent dans une relation à l’autre. Mes dispositifs plastiques sont accouchés d’expériences de performances, d’actions, d’hybridation entre les rapports plastiques que génèrent divers médiums: textes, mises en situation, happening, protocole de travail collectif, objets scéniques, dessins, vidéos, photographies, matières et traces visuelle, matières sonores, schémas de pensée et répertoire de geste. Durant ma troisième année, dans le cadre de la présentation du Dnap, j’ai nourri un questionnement autour de l’identité, le statut, les rôles de l’artiste et les territoires qu’il habite par «un franchissement de ces frontières» dans une collaboration autour d’un objet hybride scénique, «Z.A.A.A.T»4 avec deux apprenties comédiennes. Cette expérience plastique toujours menée à la lisière entre arts scéniques et arts visuels m’ont amené à réfléchir sur comment vivons nous ce «être ensemble»: Comment nos corps se rencontreraient-ils dans un moment actif plastique?

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SITUATIONS DE RENCONTRE POETIQUE «L’art est un état de rencontre» Nicolas Bourriaud, Esthétique relationnelle ,Presses du Réel, 2002 Un réservoir potentiel de zones d’activités plastiques. En m’appuyant sur la définition de l’OULIPO par Jacques Roubaud & Marcel Bénabou «OU c'est OUVROIR, un atelier. Pour fabriquer quoi ? De la LI. LI c'est la littérature, ce qu'on lit et ce qu'on rature. Quelle sorte de LI ? La LIPO. PO signifie potentiel. De la littérature en quantité illimitée, potentiellement productible jusqu'à la fin des temps, en quantités énormes, infinies pour toutes fins pratiques», je définis un réservoir potentiel de zones d’activités plastiques comme un récipient matérialisé par l’ensemble de mes matières perceptuels, mes matières conceptuelles, mes matières subjectives, mes matières sensorielles. Ces matières sont constitués par ma production plastique, mes sensations, mes réflexions, mes points de vue Cet espace-temps«Il était une fois quelques signes …» est un réservoir potentiel de zones d’activités plastique. Je récolte guidée par l’intuition et la technique du Cut up1 de la production de juillet 2009 au 17 février 2010 (rencontres, situations collectives, objets scéniques non identifiés) des matières perceptuels, des matières conceptuelles, des matières subjectives, des matières sensorielles. Je travaille la plasticité dans mes recherches formelles de petits objets scéniques non identifiés. Ces objets scéniques utilisent les codes de la danse, du théâtre, du dessin, de la vidéo et de la matière textuelle. Je transgresse ces codes utilisés comme des médiums par associations, superpositions, combinaisons. Chaque objet est découpé en « séquences tableaux » telle « une image pensive : Jacques Rancière désigne « la Pensivité » dans son ouvrage Le spectateur émancipé par « (…) un état indéterminé !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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entre l’actif et le passif(..) :notion commune de l’ image comme double d’ une chose et l’ image conçue comme opération d’ art ». Je travaille depuis quelques années à un petit répertoire de matières sonores : à d’une série de mots, je compose un texte. Ensuite, j’enregistre ma voix lisant ces textes puis par un «procédé de mixage en studio», je construis des petites pièces sonore autonomes. Cette pratique solitaire et cette forme de monstration dématérialisée m’apparaissent aujourd’hui assez «déceptuelles» comme « (…) une expérience inaccessible dont on éprouve une forte déception. » selon les termes de Stephen Wright. En janvier 2009, j’ai amorcé un cycle d’écriture autour des notions de corps, de mots, de temps, d’espace. En octobre 2009, je commençais à réfléchir ces notions dans « des situations à construire»: j’écrivais les modalités de travail et de monstrations de ces situations dans un dispositif transversal d’un espace de rencontre et de partage autour de nos différences plutôt que nos ressemblances.

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DES SITUTATIONS DE RENCONTRES «Regarder autour de soi, prendre le temps, perdre du temps, se rendre disponible (…), se laisser surprendre par un inattendu, une sorte de fragment émergent du banal mais enfin reconnu dans sa capacité à émouvoir.» Benoît Pierre Rencontre formelle: L’invitation Ma réflexion sur ces situations s‘est enrichie en avril 2009 par la rencontre d’une jeune femme italienne lors d’un atelier d’écriture de Gérard Potin au Théâtre les Bambous, à Saint-Benoît. Puis ensemble nous avons travaillé en tant que bénévoles sur un festival de théâtre de rue et de marionnettes à Saint-Leu. De manière informelle, nous nous rencontrions pour explorer ensemble une modalité de travail autour des notions de corps et de rencontre que je lui avais proposée. Je nomme cette modalité de travail: «dance with me». Les «dance with me» fonctionnent comme une invitation: A partir d’un dessin que je réalise et d’une série de mots que j’extraits de mes textes, je fabrique un carton d’invitation à danser. J’envoie ce carton à une personne que j’ai rencontré par «hasard objectif» «(…) le hasard serait la forme de manifestation de la nécessité extérieure qui se fraie un chemin dans l'inconscient humain (pour tenter hardiment d'interpréter et de concilier sur ce point Engels et Freud).» L'Amour fou, André Breton. Je lui précise de choisir un lieu où réaliser «ce corps à corps» ensemble. Je parle de corps à corps car il s’agit plus d’une improvisation de gestes où tour à tour chacun guide l’autre que de danse, au sens que peut lui donner un chorégraphe. Je capte ces rencontres par auto filmage: ces enregistrements deviennent par le montage des petits films vidéos autonomes constituant un répertoire de formes.

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Durant cette première étape des invitations «Dance with me», une contrainte qui n’était pas liée au projet produisit dans les vidéos «un effet » de sensualité. J’étais à l’époque en deuil, je portais des vêtements noirs. Mon amie avait choisi de se vêtir en noir pour nos corps à corps dans un souci de symétrie de nos couleurs de vêtements. Par le cadrage et les tenues, les vidéos accentuaient des fragments de corps, de peau, touchés ou qui se touchaient: une sensualité s’en dégageait. D’autre part cette expérience informelle suscitait chez moi le désir d‘ouvrir notre dispositif de travail à d’autres rencontres, d’autres êtres. Dans ce contexte de recherches et d’expérimentations, le terme être exprime l’existence, la réalité d’une personne. Plusieurs mois s’écoulèrent; parallèlement à nos «dance with me» nous préparions une performance autour de quelques textes dans le cadre d’une Manifestation d’ Art, 9à9 pour un monde neuf. Le lieu de cette manifestation d’art est un centre culturel, situé à la Possession : deux ans plus tôt, j y venais pour donner un coup de main à un ami sculpteur. Un samedi d’avril 2007, j’y croisais un groupe de breakers. Sous le charme de leurs corps qui défiaient la gravité, je les photographiais. Le Break est une forme de danse: les pratiquants de cette danse sont appelés breakers. Au sein du groupe, dansait une très jeune fille: sa grâce m’avait émue. De ce bref instant de mon quotidien je n’avais gardé que son blaze et quelques clichés. Mon amie italienne rentra à Milan. Rencontres informelles: interstices quotidiens En septembre 2008, je rencontrais à l’école, une jeune fille arrivée de Montpellier, inscrite dans la même section qu’une amie. Lors de la préparation de leurs Dnap, je remarquais dans ces modes de productions plastiques des similitudes avec mes propres modes de productions: foisonnement, jeux de langages et intérêt discret pour le graphisme. Cependant ce qui me touchait chez elle, c’était sa voix. Notre amie commune avait réalisé des enregistrements de sa voix lisant des textes et lorsque celle-ci me les fit écouter: je ressentis une vive émotion. En novembre 2009 nous participions toutes les deux à un stage de médiation culturelle de la Biennale ADCNI. Lorsqu’ il n’y avait pas de visiteurs, je dessinais !

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sur des petites feuilles carrées blanches. Puis je les assemblais sur un panneau contigu à notre espace d’accueil. Ces dessins étaient constitués de tâches, de points réalisés au feutre sans intention figurative: je m’inspirais librement d’une modalité de travail autour du degré zéro du dessin expérimenté dans un workshop d’Antonio Gallego. L’intention se situait dans le moment où je les accrochais au panneau: je choisissais les punaises en fonction de leurs couleurs. Ces couleurs devaient être dans le camaïeu des couleurs présentes sur les carrés de papier. Cette composition visuelle se déployait sur l’espace et dans le temps de manière organique: ce sont les points d’ancrage et de rencontre que je travaillais. La proposition était ouverte à d’autres typologies de dessins, de tâches, de lignes. Elle participa à ce jeu graphique informel mais comprit de manière intuitive que la disposition et l’harmonie des lignes crées par des formes différentes était plus importante pour moi que la nature de chaque représentation.

Rendez vous: «interstices de la vie» Depuis plusieurs années dans différents lieux de l’île, je croise une étudiante qui est dans ma section: chanteuse, sa voix était un jaillissement de phonèmes, de fragments de sons. Nous échangeons souvent autour des musiques électroniques. En mars 2009, mon amie comédienne et journaliste qui avait participé à l’objet hybride scénique ZAAAT accoucha de son premier enfant : un petit garçon. En avril 2009, ma tante décéda: la relation de «mère à enfant» que nous avions s’interrompit brusquement. Ce même mois, je cessais de voir l’ami «toulousain». Depuis plusieurs années et dans différents lieux, je croise une étudiante qui est dans ma section: chanteuse, sa voix est un jaillissement de phonèmes, de fragments de sons. Nous échangeons souvent autour des musiques électroniques. En novembre 2005, dans ce contexte de musiques électroniques, un matin, je la contemplais: elle dansait devant des enceintes posées prés d’un étang à Saint-Louis. !

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En septembre 2009, l’amie «comédienne et journaliste» devient élève dans un atelier d’art dramatique sous la direction de Nicolas Givran à la Fabrique, Saint-Denis. Ce même mois de septembre 2009, j’étais stagiaire au festival d’Afrique et des îles au Port: je concevais des affiches pour Alain Gilli, «les affiches de films sans affiches». .J’y croisais un ami chanteur d’un groupe de musique rencontré avec mon ami sculpteur. Il m’ invita à venir découvrir un cours de danse gratuit à la Possession dans le centre où mon amie italienne et moi avions performé. J’acceptais.

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SITUATIONS CONCRÈTES DE TRAVAIL COLLECTIVES

«Chaque élaboration nécessite d’interroger et de renouveler la méthode pour y parvenir. De ce point de vu, l’Art n’est pas un discours de la méthode mais la question singulière, en chaque œuvre, de la méthode, l’invention de la méthode réalise(…) l’ œuvre. La méthode est constamment à réinventer dans un processus qui fasse du travail une conséquence du désir.»,François Deck Rencontres interdisciplinaires Après la présentation de mon Dnap en juin 2008, mon intérêt pour la position des corps dans l’espace scénique et les postures des corps s’est accru. De septembre 2008 à novembre 2008 j’étais stagiaire assistante à la mise en scène auprès de Frédéric Maragnani, sur sa création «Vénus, il était une fois» à Saint-Denis. La rencontre de ce metteur dans «une situation concrète de travail collective» m’ouvra d’autres perspectives sur des propositions formelles au plateau dans la gestion de l’espace par le corps de l’acteur. Les mises en scènes de Frédéric sont construites comme des tableaux où le corps de l‘acteur est au service de postures dans une densité de textes et d’un paysage visuel. En Décembre 2008, j’assistais aux représentations de la pièce Kairos d’Oskar Gomez à Saint-Denis et de l’Instant Parfait d’ Eric Languet à Saint-Benoît. Leurs partis pris respectifs sur «la rencontre des corps au plateau» influencèrent mes recherches et ma conception d’un objet scénique. Ces deux pièces interrogent la matière du temps dans une expérience du corps par un répertoire de gestes minimaux. Mon point de vue sur le corps et de son déplacement dans l’espace se modifiait. Dans mon quotidien, je mène une activité de dessin:«une transcription graphique» de postures d’inconnus que je croise dans mes errances urbaines (transports communs, lieux publics, places publiques). En janvier 2009, je participais à la Fabrique, centre culturel à Saint-Denis à un atelier d’un circassien de la compagnie 21° sud. Sous sa direction, j’avais exploré certaines de mes aptitudes corporelles jusque là insoupçonnées.

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Je suis parfois bénévole pour des organisateurs de manifestation artistique. En septembre 2009, lors d’un de ces bénévolats pour une manifestation autour des arts urbains au Tampon, je filmais pour un ami réalisateur: il était chargé de réaliser un DVD d’archives pour l’organisateur de la manifestation. Pendant cette manifestation se déroulaient des rencontres entre breakers. L’aptitude physique d’un couple dans l’exécution de leurs phases me fascina1 A l’appel de leurs blazes2 à la fin de la battle3, je reconnus celui de la jeune fille gracieuse. Après leur prestation, j’établis un contact avec elle : le désir de travailler avec eux sur un de mes textes, le vide en partage. J’ai écrit ce texte lors d’un atelier de création et recherche de Jean Baptiste Farkas en Janvier 2008.Ils me laissèrent leurs numéros. Je perdis le post it. Plusieurs semaines plus tard, je participais à un cours de danse avec une amie. J’y croisais le breaker rencontré plus tôt au Tampon: on s’ échangea nos numéros de téléphone. J’appris qu’il vivait au Port, à quelques mètres de l’école. Entre temps, les cours avaient repris. En octobre 2009, j’étais stagiaire en médiation culturelle auprès de Kristelle Kirshner dans le cadre de la Biennale ADCNI. Cette biennale s’est déroulée dans la ville du Port de novembre à décembre 2009: elle est une vitrine de jeunes artistes émergeants autour des notions d’art, de design, de création numérique et immatérielle. Durant ce stage, je rencontrais une étudiante en master art contemporain de l’Université de Paris 8: elle effectuait un semestre d’échange à l’école. En aout 2009, bénévole ouvreuse dans un Festival de Musique à Saint-Pierre, je rencontrais une jeune femme: elle arrivait de Belgique et elle désirait créer un café culturel à Saint-Paul. Elle cherchait un lieu pour organiser des soirées, «les soirées cerise sur le chapeau» dont le concept est de donner une carte blanche à un artiste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "!Z=&.-K!)-42-!/?5.!430-')!+-!/(8-4!2(A-[!*?!0(2/4-'+!?-!)=(2&.[!?&!A4*??-[!?&!

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toutes disciplines confondues pour y faire sa programmation. Dans cette attente «les soirées cerise sur le chapeau» se déroulaient dans des lieux provisoires. En janvier 2009 l’une de mes amies comédiennes de la Z.A.A.A.T: elle me convia à l’aider dans la mise en place de sa maquette d’un média presse et à constituer un groupe de travail composé de graphistes, maquettistes, illustrateurs. Elle nourrissait le désir créer un magazine Nos rendez-vous avaient lieu à Saint André. De septembre 2007 à janvier 2008, je participais à un atelier du soir de bande dessinée sous la direction d’un auteur Shovel. Durant ces ateliers, je rencontrais un étudiant en lettres modernes à l’université de la Réunion: cet étudiant rentrait de deux années toulousaines. Cet atelier se déroulait à Chateau Morange, Saint -Denis Parallèlement, il s’exerçait à la balle contact dans une association circassienne universitaire «les pailles en feux» au Moufia. En octobre 2007, dans le cadre d’un atelier de recherches et création à l’école de Karl Kugel, «Topique» je lui proposais une collaboration autour de ce thème par une coproduction de dessins. Après plusieurs mois de coproduction, le projet avait échoué. En février 2009, l’amie «comédienne et journaliste » cherchait un dessinateur pour la maquette de son média: je lui présentais l’ami «toulousain». Leur collaboration échoua. L’étudiante «parisienne» et moi nous échangions sur l’art, nos travaux, nos recherches lors de rendez vous au café et durant nos temps de travail pendant le stage de médiation. L ‘amie belge dans le cadre de ses soirées convia une amie de l’étudiante «parisienne» à réaliser une programmation: Dans cette programmation l’amie «parisienne» proposait un jardin de fleurs en c.d. Elle me proposa de réaliser une performance autour de son jardin. J’acceptais et nous réfléchissions à une mise en commun de nos compétences. L’amie parisienne m’ indiqua que le lieu de cette soirée cerise pour le chapeau était Château Morange à Saint-Denis.

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Zone d’Activité Plastique Une zone d’activité pratique est une portion de temps commune de plusieurs individus qui par un ajustement des emplois du temps prennent la décision de partager un ensemble de compétences. Une zone d’activité poétique est une portion de temps commune à plusieurs individus qui par l’usage de leurs compétences complémentaires prennent la décision de partager un plaisir esthétique à construire une forme. La zone d’activité plastique en s’inspirant librement des expériences «d’Expertises réciproques» menés par François Deck se définit comme la combinaison de ces deux types de portions de temps dans un espace de travail coopératif à construire une forme qui serait à la fois contenant et contenu de la notion de rencontre. François Deck énonce la notion d’Expertise Réciproques telle que la compétence de B enrichit la compétence de A.L’ incompétence de C enrichit la compétence de B. L’incompétence de C change de signe. «L’Acte d’énonciation» précédent matérialise ma réflexion autour d’une définition de ce que je désigne par une zone d’activité plastique: Cette définition n’est pas fermée. En interaction dans des différents milieux d’expérimentation du Réel, elle «s’ œuvre, se désœuvre, se réoeuvre» en s‘ inspirant librement «des passages à l’ acte» de JeanBaptiste Farkas dans sa réflexion sur le passage «d’ un Je au Nous»: (…)conçue pour se rencontrer et se questionner(poser des questions, faire un détour par les questions des autres, mais également oser mettre publiquement en questions ses propres propositions), l’ amicale est le démarrage d’ un processus collectif(non fusionnel(…) fondé sur la mise en commun et la libre contribution», Jean Baptiste Farkas, Amicale de la Biennale de Paris

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Zones d’activités pratiques «Une pratique artistique c’est un processus dans le temps ou un processus qui est le temps», Jacques Rancière La zone d’activité pratique est caractérisée par des «modalités de travail» et «des modalités de jeux», «une économie relationnelle» éprouvés, expérimentés dans des situations de rencontres Plastique. Des modalités de travail Je travaillais à une proposition spatiale du dispositif. L’espace scénique1 s’écrit dans un espace architecturale existant dont l’usage habituel serait éloigné le plus possible des usages «d’un espace scénique traditionnel». Je puisais dans les recherches d’Adolphe Appia et Edward Gordon Craig sur les “Espaces rythmiques” Les trames de mes schémas graphiques partitionne l’espace de jeu et les vitesses de déplacements dans cet espace. Les schémas sont une matérialisation plastique de mon questionnement autour de la notion de rencontre. Les déplacements sont réglés en répétition sur des temps et des durées de mouvements: leurs rythmes s’inscrivent dans la composition générale de cette conversation gestuelle entre des corps.

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La conduite technique de l’ensemble (les entrées du public dans la pièce, la diffusion du théâtre silencieux des corps, les tracés au sol, les diffusions sonores) et notre répertoire gestuelle séquencent la durée de cette rencontre en des tableaux vivants de rencontres. J’interroge les rapports d’échelle entre le texte et la danse dans un temps déterminée diffusion: la rencontre d’une gestuelle de corps et des déplacements dans un espace «concret» et en temps réel. Le rapport au public est interrogé par la mise en place de l’espace de jeu dans un espace à 360° et la notion de «public-invité» Dans cette forme, le public n’est pas spécifiquement «convoqué» cependant par une invitation faite par un tiers ou à un tiers comme dans les deux expériences menés le 11 décembre 2009 combiné à des espaces physiques ouverts: le hall d’entrée de l’école et le patio intérieur à Château Morange ou celle de l’expérience de l’environnement poétique sensorielle des espaces physiques fermés. De cette expérience initiale, le groupe informel que nous étions s’est élargi, s’est fragmenté, s’est recomposé autour d’un trinôme. Nous partageons toutes les trois un espace de travail et de recherche communs matérialisées dans des emplois du temps communs D’une «modalité de jeux» s’inspirant de l’Open théâtre, notre groupe informel s’est agrandi:«(…) L open théâtre est basé sur le principe delà rencontre n’ importe où, d’un acteur et d’ un spectateur, réunis pour le plaisir du jeu ou l’expérience d’ une destinée commune», le nouveau théâtre américain, Frank Jotterand C’est une modeste tentative de questionner dans un dispositif scénique différentes temporalités dans un espace en performant mon texte initial.

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Economie relationnelle «Il faut accepter que les autres soient différents. Le but est d’élargir la conscience de soi pour mieux comprendre les autres (…).» John Cage J ‘ai rencontré l’ensemble des acteurs du projet « par accident». Ces rencontres se sont produites dans des situations ordinaires. J’explore ces situations ordinaires en coopération subtile. De ces situations ordinaires naissent des situations de travail sous forme de collaboration interprofessionnelle. La collaboration interprofessionnelle prend différentes formes selon les contextes de pratique: elle est conditionnée par divers facteurs qui sont discutés (disponibilité, espaces de travail, compatibilité des emplois du temps, affinités électives.). Dans ces espaces d’échanges nous avons tenté de poser sur nos pratiques une compréhension et un regard critique par des situations de présentation publique de nos étapes de travail. Le terme de travail ne recouvre pas ici la terminologie d’une activité rémunérée à proprement dite: nous avons ensemble de manière individuelle et collective défini un système d’échanges de savoirs et de savoirs–faires sur le modèle pratiqué dans un système d‘échange local (sel). Cependant j ai pris l’initiative pour trois des zones d’activités publiques de défrayer modestement certains des participants. Je produis le budget nécessaire à ces défraiements en travaillant dans «un autre cadre de réalité»: « (…) L’activité artistique proprement dite est donc le plus souvent gratuite. Le système de l’art est alimenté par ce que l’on pourrait appeler «un mécénat individuel», qui correspond aux petits boulots annexes, fonds sociaux (…). Les principes d’actions qui pouvaient avoir un caractère d’utopie, il y a trente ans ou quarante ans par exemple, les attitudes comme formes, le processus, le concept, un art du dispositif et de la situation ect peuvent désormais être interprétés comme des modes opératoires du réel(…)», Expertises Réciproques, François Deck. !

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A mesure que nous avançons sur ce que je regarde comme un laboratoire de recherches en art visuels et arts vivants autour des notions de corps et de rencontres, nous sommes entrés dans un mode de production animée de coopération subtile: celui qui coopère reçoit la coopération des autres. Selon certains courants philosophiques du yoga, «donner sa coopération, c’est utiliser l’énergie de son esprit afin de générer des vibrations de bons souhaits et de sentiments purs envers les autres. La tâche assignée est ainsi facilitée. Rester détaché, objectif et guidé par ses valeurs intérieures les plus profondes plutôt que par les circonstances extérieures, donne naissance à une coopération subtile, celle de la sagesse.»

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SITUATION DE RENCONTRE PLASTIQUE Après avoir réfléchi ensemble, je proposais à l’amie «parisienne» une œuvre additive à ses fleurs constituées de c.d pour la soirée Cerise sur le chapeau: une petite forme scénique d’une durée de quatre minutes autour d‘un texte (texte un, contes numériques pour jardin fleuri) qui interroge les représentations de l’amour dans une histoire d’amour. Je lui précisais que cette petite forme serait travaillée et présenté en coproduction. Le vendredi 11 décembre 2009 cette forme scénique a été présenté dans deux contextes de monstration: A l’Ecole des Beaux Arts, au Port, dans le cadre d’un rendez-vous pédagogique à 9h30, nous avons présenté cette forme participative dans le hall d’entrée: cette présentation constitue la première étape de ma réflexion sur ce que je nomme «des zones d’activités publiques». A Château Morange, à Saint-Denis, dans le cadre des soirées cerise sur le chapeau avec le statut «d’œuvre additionnelle», nous avons performé de 20hoo à 20h12 «le jardin de fleurs en c.d» de l’amie «parisienne» installée dans le patio intérieur du lieu. Cette présentation dans deux «cadres de réalités» différents constitue l’action d‘ouverture qui m’a permis d’élaborer le dispositif « Punctum 4’33’’»: ce dispositif entrera dans sa phase de «zone d’activité publique» le 29 juin 2010 Zones d’activités Poétiques Groupe à géométrie variable «La Résistance elle-même se dévoile à l’intérieur d une dynamique de transformation qui renoue, voire réinvente, la relation avec l’autre,» Suely Rolnik Constitué de manière aléatoire c’est dans «le désir de coopérer et donc de partage»tel que l’ énonce Brian Holmes dans son Texte Emancipation qui fonde l’arrivée, le départ, le retrait d’un des participants de cette expérience de création. «Le désir de coopérer et donc de partage se réalise toujours dans les faits, soit par la constitution dans des formes à géométries variables et temporalités diverses»

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Les corps, les figures, les êtres Nos corps sculptent ces données en des figures. Nous activons ces figures devenant les actants d’un espace textuel à performer. Cette proposition est à partager avec des invités dans un environnement poétique sensoriel lors d’une zone d’activité publique. Mais nos interactions la transforment: nos relations modifient les espaces et le temps partagés. Elles sculptent la proposition collective et elle nous sculptent en tant qu‘être singulier.

EXPLORATIONS COLLECTIVES D’UNE FORME «L’invention esthétique nécessite de commencer pour créer des formes de relations, d’associations, de collaboration, de coopération permettent les capacités d’initiatives et de devoirs de chacun. Toute association de personne est susceptible de fonder une économie, (…), d’inventer des milieux de travail compatibles avec des valeurs choisies et partagées.», François Deck De ce contexte, j’extrait un texte à performer et une proposition de travail collectif à produire «un moment actif plastique en temps réel». Lors de ces rendez –vous, nous privilégions la notion de plaisir de Raoul Vaneigem. Ensemble nous cousons, dansons, chantons, mangeons, faisons de la balle contact: nous manipulons nos corps et nos corps sont manipulés. Par auto filmage et enregistrement sont captés ces instants.

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Objet scénique non identifié ou la rencontre de deux plasticiennes, de deux comédiennes et d’un danseur En novembre 2009, j’invitais l’amie «comédienne et journaliste», le breaker portois, la jeune fille «montpelliéraine», la chanteuse «saint louisienne», «l’apprenti cinéaste» à travailler ensemble à l’élaboration d’un objet scénique non identifié entre danse, dessin et texte. L’ensemble des étapes de travail de l’objet scénique, «contes numériques pour jardin fleuri (texte1) est traversé par une «coopération transdisciplinaire». Nous sommes cinq femmes et deux hommes. Quatre énergies artistiques d’origine différentes sont convoquées dans un dispositif scénique ouvert et participatif (la danse, le texte, la plasticité, le théâtre). Le rapport public est interrogé par la mise en place de l’espace de jeu: dans un espace à 360° et un décor minimaliste se déploie une conversation entre quatre figures: un homme et trois femmes qui se rencontrent et qui vont à la rencontre d’inconnus présents et identifiés sous le terme de «public invité»

RENCONTRES en «zone d’activité plastiques» et «zones d’activités publiques» En décembre 2009, j’invitais l’ami «toulousain » à rejoindre notre expérience collective. Présent en tant que «public-invité» à la présentation à Château Morange, il souhaitait participer à nos explorations de cette forme.

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Le 17 février 2010 au magasin D2 situé sur les quais, Au Port, dans un espace configuré pour l’œuvre d’un artiste invité de la biennale de l ADCNI, nous avons présenté «une mutation de cette forme participative» en l’absence du Breaker : la figure de l’ homme disparaît». En mars 2010, l’ami «toulousain» rejoint nos explorations de cette forme. En avril 2010, après un certains nombre de RENCONTRES en «zone d’activité plastiques» et «zones d’activités publiques», «notre groupe de travail à géométrie variable» dans «l’exploration de sa forme scénique» s’est réduit à trois participants. Cette forme scénique se transforme dans « notre studium» par une exploration de nos aptitudes corporelles autour de la notion de RENCONTRE. Nos duos, nos trios, nos quatuors, nos quintets construisent «ce groupe à géométrie variable» autour «d’un geste amoureux plastique ».Nous élaborons dans cette exploration des répertoires de formes: nous nous appuyons sur mes expérimentations, «dance with me». J’ai modifié un paramètre de cette modalité de rencontre: l’ensemble des corps à corps ont lieu en studio photo, à l’école, devant un fond noir et nous sommes toujours habillés de noir. L’ensemble de ces rendez-vous est capté en auto-filmage. Ces rushs ont été montés en multi-cadre dans une vidéo de 60 secondes. J’ai nommé cette vidéo «théâtre silencieux des corps»: Le champ est un triptyque où des corps en mouvement s’entrecroisent, se touchent, se palpent. Les choix de cadrage et de vitesse accentuent la sensualité que dégagent les images captées de ces contacts en binôme. L’utilisation de surimpressions de séquence dont la vitesse est modifiée donne une touche tactile et picturale à l’ensemble. Cette composition est divisée en trois tableaux. Dans le tableau central sont présentés des séquences réalisées avec l’ensemble des Actants de la situation d‘exploration collective de la forme. Les séquences réalisées avec les Actants présents physiquement lors de la projection du« théâtre silencieux des corps » dans l’environnement poétique sensoriel jouxtent cette partie à droite et gauche dans deux autres tableaux. !

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Dans ces deux parties est absente l’utilisation de la surimposition d’images. Dans cette vidéo apparaissent et disparaissent des figures anonymes qui se rencontrent dans un lieu qui ne situerait nulle part. Ces figures jouent parfois avec des accessoires qui évoquent l’enfance : un bulleur et une balle contact. Le 12 mai 2010 au studio photo, de l’école, dans un espace divisé en deux: d’ une part un écran où est projeté notre «théâtre silencieux des corps» et de l’autre un espace vide où attendent trois figures: deux femmes et l’amoureux. Sur la trame d’un scénario de gestes nous nous rencontrons dans un environement ,où les

appareillages

techniques

de

diffusion

et

de

captation

sont

visibles

(vidéoprojecteurs, enceintes, ordinateurs, caméra en fonctionnement), nos corps se touchent et s’évitent autour d’une chaise dans une intention «d’une rencontre poétique» à partager avec un public invité. Cette rencontre qui se déploie dans des espace et des temps est une forme qui par un «dispositif poétique sensoriel» devient «le lieu d’activation possible d’un moment actif plastique: «Punctum: 4’33». Nous avons travaillé sur cette forme dans une «zone d’activité plastique» qui s’étend d’avril 2009 à mai 2010: une série de lieux: le studio photo, les couloirs de l’atelier son de l’école et le jardin intérieur du centre culturel village Titan, le patio intérieur de Château Morange, la terrasse de l’appartement de mon amie montpelliéraine, la terrasse d un café du Port. Je définis l’ensemble de ces temps et de ces lieux comme « notre Studium».

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ZONES D’ACTIVITÉS PUBLIQUES «L’Art est un jeu entre tous les hommes de toutes les époques», Marcel Duchamp Nous préparons cette situation de rencontre composée de nos corps, de ceux de nos invités et d’une projection. Les sens de nos invités et les nôtres y seront activés. L’intention de créer une situation de rencontre dans un territoire éphémère (les espaces de présentation et de diffusion) traversés par des corps à la fois différents de par leurs esthétiques et identiques du point de vue biologique conduit «nos corps – frontières» partageurs et nos êtres partagés porteurs des «éons éternels» de Jean – Etienne Charron dans ces rendez-vous. «Pour Charon, la partie de la particule où se situe la mémoire est le «Mental» et la partie qui rattache la particule individuelle à l'Univers entier est l'Esprit. Les Éons ont à la fois le Mental et l'Esprit, alors que les Préons ne disposent que de l'Esprit. C'est pour cette raison que la matière vivante possède un double regard: celui de l'Esprit qui la rend solidaire du Tout et celui du Mental qui lui permet de «lire» sa propre mémoire.», Le monde des éons éternels, Jean Etienne Charron Punctum 4’’33 est une tentative d’opérer un déplacement synesthésique : il est comme une escale où un rendez vous a été fixé: Des êtres sont invités à partager un instant plastique dans un environnement poétique sensoriel constitué d’une pièce sombre où débute une projection. Cette projection du «théâtre silencieux des corps» comme un prologue est une nouvelle grammaire de nos corps en état de rencontre. Elle est comme une goutte, une perle de sueur, la première qui jaillirait d’une longue étreinte. Ces soixante secondes, fragments des nos rencontres complices «en studium» silencieuse est comme une fenêtre multiple ouverte sur nos explorations intimes d’espace, de temps et de mouvement. Au sol, des tracés, une carte. Une chaise vide est posée en lisière de cette carte. Une voix chuchote des mots. Et la lumière monte délicatement et trois corps dessinent une topographie qui « (…) d’ une part, visible, la carte des formes de vie en usage; d’ autre part, invisible le diagramme flexible des sensations qui parcourent le corps en raison de son immersion dans l’infinité variable de flux dont sont faits les milieux dans lesquels nous vivons.», Suely Rotnik, la vie au point de mire.

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GESTE AMOUREUX PLASTIQUE Je suis

«une plasticienne voyageuse» : dans mes errances quotidiennes, je

deviens disponible à la rencontre :«Disposé, ce voyageur (…) met son corps à disposition de l’ineffable et de l’indicible, qui métamorphosés en impulsions, en émotions, deviennent ensuite du sens et finissent en mots, en images, en icones, en dessins, en couleurs, en traits-en trace qui transfigure l’effervescence d’une expérience en incandescence expressive.», Michel Onfray, Théorie du Voyage, Poétique de la géographie Je suis une amoureuse languissante dont les mouvements tendent vers «un instant plastique» avec un autre; « (…)On dit toujours qu’ il y a un instant à saisir, ou l’ être le plus banal, ou le plus masqué donne à voir son identité secrète. Mais ce qui est intéressant, c’est son altérité secrète (…)», J Baudrillard. Cette posture de l’attente active mon désir de l’autre dans une intersubjectivité. «(…) Le corps en émoi, tendu et prêt pour de nouvelles expériences, enregistre plus de données que d’habitude (…) voyager met en demeure de fonctionner à plein sensuellement..» Michel Onfray, Théorie du Voyage, Poétique de la géographie Cette intersubjectivité crée «l’espace vide» nécessaire pour sculpter ensemble cet instant plastique en partage. Puis ensemble dans une relation équitable, nous construisons «un moment actif plastique»: je qualifie de moment actif plastique l’ensemble «des zones d’activités plastiques et des zones d’activités publiques» qui parcourent, nourrissent et cultivent cette relation. Cette relation s‘exprime dans une série de «gestes amoureux plastique» Le geste selon le sens un du dictionnaire Littré «est l’action et le mouvement du corps et particulièrement des bras et des mains, action et mouvements employés à signifier quelque chose mais aussi un terme de danse caractérisé par des mouvements de la tête, du torse, et surtout des bras, comme les pas sont les mouvements des pieds. Les gestes jouent un très grand rôle dans la danse d'imitation ou danse théâtrale ; ils n'en jouent presque aucun dans la danse ordinaire; il faut y tenir la tête droite, sans roideur, le torse bien vertical sur ses points d'appui : quant aux bras, les laisser !

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tomber de la manière la plus naturelle, excepté quand il faut donner ou lâcher la main, ou faire quelque mouvement particulier indiqué par la figure». Le sens deux du Littré lui indique «un simple mouvement du bras, ou du corps, de la tête.» Le geste est une propriété du corps dans son langage singulier du «silence» dans nos pratiques les plus quotidiennes et dans nos espaces. Selon Le dictionnaire de l’Académie Française le terme d’amoureux signifie qui «aime d amour ; qui est enclin à l’ amour mais en termes de Peinture, le pinceau amoureux, il qualifie un pinceau dont la touche est moelleuse , douce, légère et délicate.» L’être amoureux est un voyageur silencieux: il se déplace dans la discrétion d’une relation. La relation amoureuse est de l’ordre de l’immatérialité et de la métaphore. On en voit que les effets: des mains qui touchent des corps, des corps qui caressent et qui sont caressés dans le repli d’une intimité. Le Larousse Pratique, éditions 2005 définit l’adjectif plastique qui puise son origine du latin. Plasticus et du du grec. plastikos, cad «ce qui concerne le modelage, de plassein, façonner». Il en distingue plusieurs sens dont les deux suivants ont attiré mon attention:«Qui peut être façonné par modelage» et «Qui vise à donner des corps, des objets une représentation, une impression esthétiques: La qualité plastique d'une sculpture. Et des Arts plastiques, la sculpture et la peinture, principalement.» Le geste amoureux plastique est une action qui à lieu entre « des figures » dans un instant actif plastique mais qui précède un mouvement qui se façonne entre «des êtres » dans une zone d’activité plastique auquel succède «des corps» qui se rencontrent dans une zone d’activités publique. Parfois dans ces zones d’activités publiques peut surgir une rencontre plastique poétique. Cette rencontre qui se déploie dans un espace temps de partage est propre a recevoir une forme : un environnement poétique sensoriel. Cet environnement poétique sensoriel devient le lieu de réactivations possible d’un autre moment actif plastique dans sa configuration «Punctum : 4’33». Cette configuration influe sur le groupe à géométrie variable.

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En Conclusion… «Tout tableau ... et surtout tout portrait, se situe au confluent d'un rêve et d'une réalité», La Vie mode d'emploi de Georges Perec (…)Les interactions humaines potentielles dans le groupe à géométrie variable par l’usage les modalités de travail et l’économie de la Zone d’activité pratique crée de possibles «zones d’activités parallèles». Lorsque se rencontrent cette zone d’activités parallèles, cette zone d’activité pratique et une zone d’activité poétique par le déplacement des êtres dans un espace de recherches d’une nouvelle forme peut naître une «improvisation proposée collective». Dans des zones d’activités parallèles en attente nous élaborons d’autres formes plastiques tels que les corps à habiter conçus en coproduction avec l’étudiante « montpelliéraine » autour du Texte2 des contes numériques pour jardin fleuris. Ces zones d’activités parallèles est un vivier potentiel de moment actif plastique en partage à explorer. Alors comme un signe, la plasticienne voyageuse attend (…)

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GLOSSAIRE OPEN THEATRE Lorsque Joe Chaikin quitta en 1963 le Living Theatre pour créer l'Open Theater, il allait à la fois prolonger le travail des Beck et engager la création théâtrale dans des voies très différentes. Son travail est tout entier orienté vers le jeu de l'acteur et les techniques d'expression dramatique. Une réflexion très systématique sur les notions de rôle, de personnage, de « présence » scénique l'a amené à dresser un inventaire d'exercices utilisant au maximum le corps du comédien. Ces techniques sont destinées à exprimer une certaine relation que l'individu entretient avec la société. Marqué par les rôles qu'il joua pendant ses années au Living, surtout par celui de Galy Gay dans la pièce de Brecht Homme pour homme, Chaikin se consacre à une double tâche : trouver des techniques aptes à exprimer la métaphore de la condition humaine, et aider le comédien à trouver sa vérité. Partant de la « méthode » de Stanislavski et des variations qu'en a proposées Nola Chilton, Chaikin développe un autre art du comédien, moins dogmatique. Il énonce quatre principes fondamentaux : celui de la collision dramatique, de la mémoire affective, de l'analyse du texte et de l'inspiration. PRINCIPES DU BREAK DANCE Le breakdance (ou break dance, break, b-boying) est un terme utilisé pour désigner un style de danse développé à New York dans les années 1970 caractérisé par son aspect acrobatique et ses figures au sol. Un danseur de breakdance est appelé breaker, breakdancer, B-Boy ou encore B-Girl s'il s'agit d'une femme. Le break dance est une danse qui se pratique en solo ou en équipe, en général au milieu d'un cercle (personnes se disposant en cercle, le danseur dansant au milieu du cercle). Les danseurs dansent chacun à leur tour : ils font des passages. Un passage se déroule de la manière suivante : Le danseur s'avance au milieu du cercle et effectue des mouvements de jambes rapides: cela s'appelle Toprock, ou également pas de prépa, puisque c'est en effet seulement le début du passage, pendant lequel le danseur s'échauffe et aussi fait de la place pour pouvoir avoir assez d'espace pour danser. L'Uprock danse originaire du Bronx à caractère martial, peut aussi être effectué à la place du Toprock.

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Le breakeur exécute des figures appelées footwork,ou passpass, c'est-à-dire pendant qu'il a ses mains au sol, ses jambes courent autour de son corps. Le danseur effectue des figures au sol (les phases mouvement circulaire) qui mettent en avant soit sa vitesse d'exécution, soit sa force physique, soit sa créativité à enchaîner de manière originale plusieurs figures. En général, chaque danseur fait partie d'une troupe, couramment appelée crew. Ayant été à la base développée dans les quartiers difficiles du Bronx, cette danse en a conservé un esprit de gangs. Ainsi les crews se défient souvent les uns des autres: il s'agit de battle. Les deux crews se font alors face et font des passages chacun à leur tour. Le vainqueur est choisi par le public ou à l'applaudimètre, ce qui a engendré des discussions interminables en raison de la partialité de cette méthode. Très vite se sont organisées des battles officielles, jugées par des danseurs-arbitres. La plus connue reste la compétition internationale Battle of the Year BOTY qui se tient en Allemagne tous les ans. Sans oublier le Redbull BC ONE organisé par la marque de boisson se déroulant chaque année dans un pays différent, 16 bboy dansent en tour pour délimiter le meilleur BBOY. THÉORIE DE L’ESPACE VIDE L’Espace Vide est un écrit sur le théâtre de Peter Brook, qu'il base sur les différentes rencontres et expériences menées au cours de son travail. L’auteur dégage quatre types de théâtre: «Le théâtre mortel» sclérosé; «Le théâtre sacré» de l’invisible devenu visible; «Le théâtre brut» et enfin «Le théâtre immédiat». C’est dans cette dernière notion que Peter Brook tente de synthétiser ce qui selon lui formerait le théâtre idéal. L’auteur y explicite aussi trois aspects du théâtre: le travail de mise en scène en étroite relation avec celui de la scénographie, celui des répétitions et du travail des acteurs et l’analyse qu'il fait de la réception d’un spectacle par un public dans un lieu précis. L’«espace vide» est la conception de la scénographie de Peter Brook: c’est en quelque sorte un retour à la source, à un dispositif plus simplifié, épuré. Ce n’est qu’à partir de 1962, en créant Le Roi Lear qu’il décide de renoncer au décor pour travailler l’«espace vide». Ainsi le spectacle repose essentiellement sur le comédien, les mouvements du corps réels et intuitifs de ce dernier. «Le théâtre immédiat» que revendique Peter Brook consiste pour les artistes à remettre en question chaque jour les découvertes des répétitions précédentes, comme si la pièce !

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leur échappait. Peter Brook désire aussi un théâtre très proche du public. Il s’est d’ailleurs beaucoup inspiré du théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud, qui aspire à un contact direct avec le spectateur, faisant partie intégrante de la création artistique globale.

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