Extrait la crécerelle

Page 1

ÉDITIONS MNÉMOS

LA CRÉCERELLE PATRICK MORAN EXTRAIT

2 « Nous vivons comme si le monde qui nous entoure était une évidence, comme s’il avait été taillé sur mesure pour nous. Mais ce dont nous ne nous rendons pas compte, c’est que l’ordre rationnel des choses s’effondre dès que nous sortons de notre petite zone de confort, et que notre appareil perceptif n’est fait que pour gérer l’information à notre échelle. Dès que nous repoussons un tout petit peu les frontières de notre réalité, le contre-intuitif l’emporte sur l’intuitif, et la texture même des choses semble faite pour nous plonger dans des abîmes de paradoxe. C’est que le monde habitable où nous vivons, et que des millénaires de tradition nomment la Perle, est comme une bulle de réalité au sein de l’étendue infinie de l’outre-monde. À l’échelle suprême, c’est l’outre-monde qui est la vraie nature de l’univers; nous, nous ne sommes qu’un hapax, une erreur ponctuelle au sein d’un océan qui nous horrifie et qui menace notre existence à chaque instant. Se rendre compte de cela, c’est comprendre le sentiment tragique de l’existence. » L’Anti-cosmique, CXXXVII, 2

Sauf votre respect, dit le Publicain, si j’étais vous, et si tout ce qu’on raconte à votre sujet était vrai, je n’aspirerais qu’à la mort. L’intérieur de la taverne centrale ressemble aussi peu à un siège de pouvoir que possible, et pourtant le Publicain, qui est avant tout un homme d’affaires et un amateur des plaisirs que la vie a à lui offrir, exerce sur les destinées de Shaz-Narim un ascendant plus complet que celui de bien des potentats locaux dans les cités-États voisines. D’une certaine manière, c’est inévitable, de la part


d’une ville qui se targue de ne pas avoir de gouvernement et de fonctionner toute seule; la première personne venue qui occupe une position stratégique, au cœur du jeu des échanges et des transactions, et qui se soucie un tant soit peu des infrastructures urbaines et de la bonne marche des services, deviendra un tyran, faute d’un meilleur terme. Un tyran bienveillant peut-être, qui ne cherche pas particulièrement à opprimer la population, mais un maître qui règne par le fait et non par le droit, et dont le pouvoir n’est contraint par aucune loi. La Crécerelle sourit de ces cultures septentrionales et du mépris qu’elles manifestent envers les royaumes forestiers du Sud. En réalité, des cités comme Shaz-Narim vivent plus près de l’état de nature que n’importe quelle communauté rudimentaire du Midi. —La mort? demande-t-elle sans cesser de sourire. Pourquoi la mort? Le Publicain trempe un raisin dans la purée de pois chiches puis passe le plat à la jeune femme; elle refuse d’un geste de la main. Autour d’eux, la salle commune vrombit d’une énergie de deuxième partie de soirée : les clients ont déjà dîné et ceux qui ne se sont pas retirés dans leur chambre ont décidé de continuer jusqu’à ce qu’ivresse s’ensuive. Dans la taverne centrale ne résident que les hôtes de marque, mais cela ne les fait pas se comporter de manière plus distinguée que les autres; la seule chose qu’ils n’ont pas le droit de faire, c’est de ramener des garçons ou des filles du dehors. Ce genre d’attitude passe à la rigueur dans les cours extérieures, mais la taverne est une autre affaire. Vêtu d’une grosse chemise tachée de sueur, le Publicain à l’air issu tout droit des cuisines; son teint hâlé contraste avec la blondeur de ses cheveux et de ses favoris, ce qui, additionné à sa corpulence, fait de lui l’inverse exact de son interlocutrice. Dans son attitude se mélangent à parts égales la truculence du bon vivant, la rudesse efficace du patron d’établissement et la cautèle du politicien professionnel. Lorsque la Crécerelle est entrée, précédée du garde, le maître des lieux n’a pas eu besoin de demander qui elle était. —La Crécerelle! s’est-il exclamé, assis au fond de son fauteuil. Tu sais qui tu as fait entrer ici, imbécile? Le garde a regardé la jeune femme d’un air paniqué, puis son patron d’un air encore plus désespéré. Certains des clients, à qui le nom disait quelque chose, se sont arrêtés comme des daims qui auraient entendu un bruit dans le sous-bois; quelques autres se sont éclipsés pendant que personne ne les remarquait. En riant, le Publicain a indiqué la chaise en face de lui : —Asseyez-vous, mademoiselle. Madame? Mademoiselle? Elle s’est assise sans rien dire. —Allez, file, a dit le Publicain au garde. Si elle voulait me tuer, elle l’aurait déjà fait. Une fois le garde parti, la Crécerelle a posé sa sacoche sur la table en bois massif. —Je ne pense pas que j’aurais pu vous tuer si j’avais voulu. On dit des choses à votre sujet. Et la conversation a assez vite dévié sur la réputation respective des deux interlocuteurs, sujet difficile s’il en est : personne n’aime admettre qu’il en a une mauvaise. La Crécerelle y rechigne moins que d’autres, puisqu’elle n’a jamais aspiré à en avoir une bonne, mais la remarque du Publicain sur le fait de souhaiter sa propre mort va quand même plus loin que ce qu’elle a l’habitude d’entendre. —La mort, dit-il, parce que vous êtes prisonnière, et que vous avez créé votre propre prison en cherchant à vous en libérer. C’est la pire sorte de prison.


Immobile, silencieuse, elle fixe le Publicain. Il ne baisse pas les yeux, mais les détourne comme pour contempler son propre établissement. Elle sait qu’il ne peut pas la regarder en face. Mais il surmonte son réflexe de dégoût ou de crainte et se penche vers elle pour pouvoir parler plus discrètement. —Est-ce qu’elles sont vraies? Les histoires? Elle continue de le fixer, puis baisse les yeux. —Elles ne peuvent pas toutes être vraies, dit-elle. Et vous m’imputez une célébrité que je n’ai pas. —Ha! s’exclame-t-il en frappant du poing sur la table. Échappatoire facile. Mais l’essentiel doit être vrai. Que vous êtes une assassine. Que vous manipulez la magie. Que vous tuez sans remords et de manière atroce. Que vous êtes alliée avec l’outre-monde. Que vous êtes entrée dans cette voie parce que vous étiez désespérée et que vous craigniez de mourir, mais que le sort sous lequel vous ployez est pire que la… —Ça suffit, coupe-t-elle. —Aaaah, dit-il en la montrant du doigt. Je dois être près de la vérité. Vous savez, quand on sait que vous n’êtes pas là pour tuer, vous êtes beaucoup moins intimidante. Elle pourrait lui faire croire qu’elle va changer d’avis à ce sujet, mais il sait aussi bien qu’elle que si elle est ici, c’est qu’elle a besoin de lui. Même si ce qu’elle va lui proposer ressemble à une offre plutôt qu’à une supplique, ni elle ni lui ne sont dupes quant à l’équilibre de leur rapport de force. La parole n’est qu’une façon de le déguiser. Plutôt que de continuer à bavasser, elle pose la sacoche prise au vieil aventurier sur la table et l’ouvre, avant d’en extraire le Cœur de Morroch. Après tous ces jours en sa compagnie, elle ne parvient toujours pas à décider s’il est minéral ou organique. Aujourd’hui, il brille d’une lueur un peu fatiguée, mais un certain nombre de clients de la taverne – ceux qui ne se sont pas enfuis tout à l’heure parce qu’ils attachent trop d’importance à leur propre ivresse – se rapprochent de la table pour voir. —Ce n’est pas vous qui étiez censée m’apporter ça, dit le Publicain. —L’essentiel, c’est que je vous l’apporte. J’imagine que cela va calmer vos relations avec le Clergé fuligineux? —Vous êtes bien informée. Et vous vous attendez à quoi, maintenant? À ce que je vous paie la récompense? Je n’ai pas signé de contrat avec vous. —L’or ne m’intéresse pas. J’ai besoin de votre expertise. Le Publicain se verse une chope de coulée shazim; le liquide épais, mélange d’alcool de grain et de légumes broyés, dégouline dans le récipient avec un bruit boueux. L’aspect n’est guère plus attrayant : dans les cités voisines, il est commun de plaisanter que la coulée shazim a le même aspect en début de soirée, quand on la boit, qu’en fin de soirée, quand on refait connaissance avec elle dans le caniveau. Cela n’empêche pas le Publicain de vider la moitié de sa chope, sans perdre le Cœur des yeux. Lorsqu’il repose son bock, un résidu de coulée orne encore ses moustaches. D’un geste, il invite la Crécerelle à partager la boisson avec lui, mais elle secoue la tête. —Vous ne mangez rien, vous ne buvez rien. Est-ce que vous vous nourrissez uniquement de sang? Je dois reconnaître que votre silhouette est meilleure que la mienne. Elle se contente de sourire. —Ce que je ne comprends pas, poursuit le Publicain, c’est pourquoi vous pensez que je vais vous aider. Que vous me rapportiez le Cœur de Morroch, ça m’arrange; c’est vrai que les Fuligineux commencent à me peser, et que le retour de la relique va leur ôter du mordant. Mais je ne suis pas du genre à faire la charité, et honnêtement, c’est ce que vous me demandez.


—Je vous demande juste une compensation. —Pas du tout. Vous faites de l’extorsion. J’avais engagé une équipe pour débusquer le Cœur, et je suis prêt à parier que si vous n’étiez pas intervenue, ils me l’auraient rapporté eux-mêmes. Je leur avais déjà payé la moitié de leurs gages avant le départ, vous savez. Vous avez donc pris quelque chose qui m’appartenait déjà, et vous me demandez quelque chose avant de me le rendre. C’est du vol. —Bon, dit la Crécerelle. Alors c’est du vol. Vous pensez que vos distinctions me dérangent? Vous devriez vous estimer heureux : je vous le cède gratuitement, j’ai juste besoin d’aide. —Mais c’est sur le principe que je rechigne. Qu’est-ce qui m’empêche de convoquer mes gardes, de vous faire emmener? De vous faire tuer? Comme ça, je récupère le Cœur, et je m’évite des complications. La Crécerelle s’affaisse dans son fauteuil et croise les bras : —Publicain, je reconnais que vous êtes difficile à tuer. Pas impossible, je suppose, mais difficile. Mais vos gardes… Vos gardes tomberaient comme des feuilles dans le vent. Dans le regard du Publicain, elle voit un éclair de panique, sans doute parce qu’il a vu la peau de la jeune femme se colorer d’une teinte rosée, imperceptible pour ceux qui ne savent pas quoi chercher. Mais avant qu’il ait le temps de réagir, la table sur laquelle sont posées ses victuailles se tord et se crispe, comme si elle était capable de ressentir la douleur, et le bois mort génère des ronces et des épines, des vrilles hérissées qui renversent les plats et la chope, et qui broient le broc de coulée shazim dans leur étreinte. Un cri d’effroi traverse la salle; une demi-douzaine de gardes en civil émergent des fêtards et tirent des lames courtes dissimulées dans leurs chemises. Il faut un geste du Publicain pour les apaiser avant qu’ils ne se lancent sur la Crécerelle, qui elle-même sent une goutte de sang couler dans sa nuque, en prévision de sa prochaine invocation. —Je vais bien, dit leur maître. Je vais bien. Faites apporter une nouvelle table, nettoyez tout ça, et remettez-moi de la boisson. Je monte discuter avec mademoiselle. Tandis que la Crécerelle et le Publicain gravissent l’escalier ornementé, les gardes en civil se fondent à nouveau dans la foule, laissant l’un d’entre eux courir vers l’intendance, dans le vain espoir de trouver à cette heure de la soirée une table de banquet aussi massive que celle qui vient d’être broyée. Dans la petite chambre, trop exiguë pour accueillir plus de deux personnes debout, le Publicain s’assoit sur le lit tandis que la Crécerelle se perche sur le rebord de la fenêtre. Elle examine la pièce en se demandant qui, dans la taverne centrale de la maison publique, peut bien habiter un logement aussi minuscule : c’est le genre d’endroit qu’elle s’attendrait à fréquenter dans une auberge-relais de la route des Plaintes. L’odeur de moisi qui émane des draps lui laisse croire que la chambre n’a pas été employée depuis longtemps, même si les surfaces dures sont libres de poussière. —Je viens ici pour ne pas être dérangé, dit le Publicain en remarquant son air. C’est une des chambres plus petites qui remontent à l’époque originelle, quand la taverne accueillait un public plus divers. On a fait abattre les cloisons des pièces de mêmes dimensions pour former des suites plus grandes. —Ça ne vous gêne pas, la façon dont fonctionne la maison publique? La hiérarchisation, l’ostracisme? Le développement du faubourg, comme résultat? —L’avantage de ne pas être le chef d’État officiel, c’est que je peux me désinvestir des aspects de la politique dont je me désintéresse, et personne ne me le reprochera. Donc non, ça ne me dérange


pas. Shaz-Narim fonctionne comme elle fonctionne, et en dernière analyse, c’est le peuple lui-même qui se gouverne, et qui est responsable de son propre sort. Vous ne le saviez pas? La Crécerelle fait mine d’applaudir, sans bruit, en souriant à nouveau. —Est-ce qu’on peut discuter, maintenant? demande-t-elle. —Personne ne nous entendra ici. —Vous avez presque raison, dit-elle. Mais donnez-moi une seconde. Le Publicain se redresse en voyant le nez de la jeune femme commencer à saigner; après un instant, une sueur sanglante perle sur son front, et des larmes rouges apparaissent aux commissures de ses yeux. Le maître de la taverne se lève du lit et se précipite vers la porte, leste malgré son embonpoint. Mais lorsqu’il tente d’attraper la poignée pour sortir, elle est en deux dimensions, comme peinte en trompe-l’œil. Tout autour d’eux, la pièce se resserre sans pour autant changer de dimensions, et toutes les surfaces en relief paraissent s’aplanir, comme s’ils se tenaient dans un cube aux parois tout à fait lisses, sur lesquelles serait projetée une image d’une chambre réelle. Plié en deux, le Publicain a un haut-le-cœur soudain, mais parvient à se retenir de vomir. La Crécerelle descend de son rebord de fenêtre – qui n’existe plus que comme une illusion de profondeur – et s’approche de l’homme pour l’aider à se redresser. —Encore une fois, dit-elle, je n’essaie pas de vous tuer. Je devais juste nous protéger des oreilles indiscrètes. —Je vous ai dit, répond-il en haletant, qu’il n’y en aurait pas ici. —Celui que je crains n’est pas empêché par des barrières physiques. Le Publicain s’est rétabli, mais en entendant cette dernière phrase, il recule en sursautant. —C’est vrai, alors? Une entité de l’outre-monde? Vous avez signé un pacte? —Votre métaphore n’est pas tout à fait adaptée, mais on peut dire ça. La Perle n’est qu’un grain de poussière, du point de vue de l’outre-monde, et tous les points de notre espace sont contigus avec le sien. Les entités peuvent s’immiscer dans notre monde par n’importe quel biais. Ne dites pas que ça vous surprend : tout à l’heure, vous aviez l’air de croire tout ce qui se racontait à mon sujet. —De là à l’admettre… Mais si l’outre-monde peut si aisément empiéter sur nous, pourquoi ne nous a-t-il pas dévorés depuis longtemps? —Parce qu’il faut l’appeler. Il faut le laisser entrer. —Et c’est ce que vous avez fait… Vous, les Méridionaux, vous êtes des irresponsables avec votre magie – des semi-sauvages avec une telle puissance à votre disposition! —Allons, Publicain, tout à l’heure vous me sembliez un homme plus raisonnable, et moins enclin à colporter des stéréotypes. Quand je parle d’invocations, cela suppose des formules mathématiques dont vous ne comprendriez même pas le premier terme. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas l’habitude des forêts et du brouillard que tous les gens qui y vivent sont des singes. —Les gens comme vous m’ont toujours fait penser à des cadavres, dit-il. Elle ne relève pas l’insulte, et préfère la prendre comme un signe que le Publicain se détend à nouveau. L’homme a l’air plus fasciné, dorénavant, par ce que la pièce a subi. —Avouez, dit-il, que ce que vous faites est contre-nature. —Vous dites ça, alors que vous vivez dans une cité au bord d’un gouffre dont l’emplacement change en fonction de l’observateur, et dont il est impossible de faire le tour? La nature n’existe pas. Le monde dans lequel nous vivons est aberrant; parfois, on peut y observer des régularités, et ces régularités, on peut les tordre. De toute façon, tout cela est dérisoire face à l’outre-monde. C’est ça, la réalité. Nous, nous sommes une erreur.


Par ses propos, elle tente de le brutaliser et de le forcer à l’écouter – et surtout à admettre qu’il est capable de l’aider. Un homme tel que lui ne peut pas devenir le maître d’une cité aussi paradoxale – et pas seulement à cause du gouffre – sans rien connaître des savoirs cachés, même s’il les appelle par un autre nom, comme les scholiastes de Krogg et leur gnoséologie. Mais la Crécerelle ne peut pas continuer son jeu pendant longtemps : déjà, elle sent la sueur sanglante couler dans son dos, le long de son torse et de ses jambes; sa vision s’empourpre, et ses membres sont parcourus de spasmes erratiques, comme si elle soutenait un objet lourd à bout de bras depuis trop longtemps. Au moins, le Publicain, trop fasciné par ce qui lui arrive, n’a pas l’air de remarquer son inconfort. —Bon, dit-il en caressant une des parois toutes lisses de leur cage magique. Qu’est-ce que vous voulez? —Un moyen, soupire-t-elle, un moyen de me débarrasser de l’entité. Je suis ostracisée dans les royaumes du Sud. J’ai consulté les scholiastes, mais ils m’ont trompée avec de fausses promesses. Vous êtes mon dernier espoir. On dit que vous possédez la bibliothèque la plus inhabituelle du Septentrion. Vous êtes un homme érudit, un homme qui sait la vérité des choses. Vous ne parlez pas de l’outre-monde comme d’une superstition, et je suis convaincue que vous en savez plus que vous ne laissez deviner. Je vous ai rapporté le Cœur. Laissez-moi consulter vos livres. Le Publicain cale ses pouces dans sa ceinture et se plante face à la Crécerelle. —Vous avez l’air incommodée, dit-il en souriant. Elle ne peut s’empêcher de gémir sous la pression thaumaturgique. —C’est difficile? demande-t-il. De nous maintenir en isolation, comme ça? Vous ne voudriez pas que votre – comment dire? –, que votre associé apprenne pourquoi vous me parlez? —Publicain, dit-elle à mi-voix, ne joue pas avec moi, sinon je jure que je trouverai le moyen de te tuer. Sa jambe tremble et le frottement du sang entre la peau et le cuir produit un bruit mouillé. Le Publicain fait la grimace. —Ne vous mettez pas dans tous vos états. J’imagine que ça ne peut pas faire de mal si je vous fais découvrir quelques-uns de mes petits secrets.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.