MNHA - Catalogue Robert Brandy face à lui-même

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ROBERT BRANDY

Table des matières

Robert Brandy. Pourquoi cette exposition maintenant ? Michel Polfer

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Mon cher Robert. 06 Bernard Ceysson Robert Brandy. L’artiste et son style. 17 Malgorzata Nowara Robert Brandy. Premier artiste indépendant au Luxembourg ? Jamie Armstrong

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Robert Brandy. Chronologie. Jean Sorrente

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Les œuvres et objets exposés

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Liste des collections publiques

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Index des œuvres et des objets exposés

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Liste des expositions monographiques et doubles

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FACE A LUI-MÊME

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ROBERT BRANDY

robert brandy. Pourquoi cette exposition maintenant ? Préface par Michel Polfer | Directeur du Musée national d’histoire et d’art

C’est que le Luxembourg, et avec lui sa scène culturelle et artistique, a connu une évolution considérable sur les trente dernières années.

L’exposition que le présent catalogue accompagne me semble mériter d’être qualifiée d’exceptionnelle à plus d’un égard. D’abord par la qualité évidente de l’art de Robert Brandy et sa carrière impressionnante, au Luxembourg et à travers le monde. Ensuite, parce qu’elle rompt avec un principe en usage depuis l’ouverture de notre musée au public en 1946. À savoir celui de ne jamais consacrer de rétrospective aux artistes luxembourgeois de leur vivant. Ce principe reposait sur un argumentaire simple: dans un petit pays, comptant un seul musée capable de présenter des expositions de grande taille, il s’agissait d’éviter toute jalousie et toute pression. Or voilà que le Musée national d’histoire et d’art présente à partir du 2 avril 2021 Robert Brandy face à lui-même alors que l’intéressé est – heureusement – parmi nous et plus actif que jamais. C’est que le Luxembourg, et avec lui sa scène culturelle et artistique, a connu une évolution considérable sur les trente dernières années. De nouveaux musées, centres d’art et galeries ont fait leur apparition. De plus en plus d’artistes se détournent d’une pratique à temps partiel seulement et prennent le risque de se lancer dans une carrière de créateur indépendant en cherchant à vivre de leur art. Avec l’exposition que nous consacrons au parcours de Robert Brandy, nous tirons de cette professionnalisation croissante de la scène artistique luxembourgeoise une conséquence qui nous semble logique, en abandonnant un «principe de programmation» désormais caduc. Et qui pourrait mieux représenter cette période de maturation et d’affranchissement du secteur artistique de notre pays que Robert Brandy, un des pionniers du statut de l’artiste libre et indépendant au Luxembourg?

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FACE A LUI-MÊME

Soulignons que Robert Brandy face à lui-même diffère aussi des expositions d’art contemporain présentées jusqu’à présent au MNHA par l’intégration d’une partie documentaire sur l’artiste et son rôle dans le développement du statut de l’artiste indépendant au Luxembourg. Elle constitue la première manifestation publique d’une institution nouvelle, appelée à développer l’étude scientifique de l’histoire de l’art de notre pays. Car si le développement de la scène artistique a été rapide au cours des dernières décennies, on ne peut pas en dire autant de la recherche scientifique consacrée à l’histoire de l’art du Luxembourg. Conscient de cette lacune, le gouvernement a pris la décision d’y remédier par la mise en place du Lëtzebuerger Konschtarchiv, qui sera rattaché au Musée national d’histoire et d’art pour y constituer un deuxième centre de documentation et de recherche après celui sur la Forteresse de Luxembourg. Une cellule de préfiguration est désormais installée et a lancé les travaux de programmation scientifique. Nul doute que les apports du Lëtzebuerger Konschtarchiv enrichiront nos futures expositions sur l’art du Luxembourg. Nul doute aussi que le contact privilégié avec les artistes pendant la préparation de rétrospectives contribuera à développer de nouveaux axes de recherche et à enrichir les fonds documentaires du nouveau centre de recherche. Dans cette perspective aussi, quel meilleur sujet pour une telle première que Robert Brandy? Grâce à sa

gentillesse et à sa générosité légendaires, nous avons eu largement accès à des archives privées exemplaires que l’artiste tient minutieusement depuis le début de sa carrière. Et c’est avec la meilleure volonté du monde qu’il s’est plié au jeu d’interviews scientifiques comme témoin de cette période charnière de l’art au Luxembourg, dont il a été et dont il reste un des principaux acteurs. Il me reste deux tâches très agréables. Celle d’abord de remercier toutes les personnes ayant contribué d’une manière ou d’une autre au succès de cette exposition. En particulier Robert Brandy lui-même. Mais aussi les collectionneurs et les amateurs d’art qui, préférant garder l’anonymat, ont tous sans hésitation accepté de nous soutenir par le prêt d’œuvres importantes. Ensuite Linda Bos et Runa Egilsdottir de A Designer’s Collective pour la réalisation de ce beau catalogue et de la scénographie de l’exposition. Bernard Ceysson et Jean Sorrente pour leurs contributions à ce catalogue. Last but not least, les deux commissaires Malgorzata Nowara et Jamie Armstrong ainsi que les équipes du musée impliquées dans la réalisation pratique du projet. Enfin, celle encore de souhaiter à cette exposition - remarquable à bien des égards – tout le succès qu’elle me semble bien mériter.

ROBERT BRANDY. POURQUOI CETTE EXPOSITION MAINTENANT ? |7


ROBERT BRANDY

Mon Cher Robert1 Bernard Ceysson

1. Cf. Ceysson, Bernard, « Mon cher Robert », rev. et augm., in: Robert Brandy. Ancestor of Future, Beranard Ceysson et al., cat. expo. Galerie Ceysson & Bénétière: 24.11.2018-02.02.2019, Koerich: Ceysson & Bénétière, 2018, s.p.

De grands doutes m’assaillent quant à ton identité. Es-tu Robert Brandy ? Es-tu Bolitho Blane ? Es-tu l’archiviste intègre, scrupuleux, pointilleux à l’excès, des faits et gestes de cet insolite individu, sorte d’Arthur Cravan qui ne se serait pas attardé auprès des dadaïstes ? Bolitho Blane - ou son confident, un certain Brandy, son Watson ? - à son tour, a-t-il adapté leur dilection pour le mensonge, le travesti fumiste, la propagation, nous dirions aujourd’hui de fake news aux légendes trépidantes du petit Buffalo, du petit chasseur de la Pampa, du petit détective, ou de cet inspecteur Allan Dickson, tous enfants d’Arnould Galopin ou de cet Arsène Lupin, figure prémonitoire de chevaleresques et séduisants détectives et autres flics, tous sapés comme Simon Templar, Brett Sinclair ou le Phantom. Ceux-là aimaient les voitures, les courses folles, etc. Tiens, tiens ? Oublions l’inspecteur Clouseau et guettons Bond, James Bond !

Ce sont, cependant, les artistes abstraits de l’ère greenbergienne qui, sans pathos, après l’apostrophe d’Adorno, après Newman, Rothko, Still, Pollock – lequel à tenter de la faire revenir la Figure – qui ont su le mieux nous faire ressentir tout simplement notre solitude sur cette « Waste Land »

La peinture n’est peut-être qu’une couverture pour un inattendu aventurier qu’oublient de surveiller les « services » des grandes puissances empêtrés dans les affaires qu’ils ont montées pour se faire valoir. C’est pourquoi peindre, ce ne sera jamais tabasser qui manif’dans les manifs. La peinture est toujours un alibi, pour ceux qui la font, ceux qui la vendent, l’achètent ou la commentent. Elle leur permet de feindre une attention factice, parfois bien jouée, parfois très mal jouée, au quotidien de notre petit pois, notre patatoïde Terre, pour que l’actualité du reste du légume leur foute la paix. Certains, dont on ne sait s’ils sont des agents doubles ou des lobbyistes improvisés, s’emploient à alimenter l’agitation du petit pois que l’espèce y survivant grignote comme les lapins le font des carottes lesquelles, une fois bouffées, ils continuent, les lapins, de ronger dans le vide parce qu’ils rongent comme les Shadocks pompent, comme nous donc l’humanité, nous pompons, nous meublons le temps de notre vécu. Nous, les êtres humains, dits humains, au sens de Jean Pic, de Jean-Jacques Rousseau ou de Kant, nous passons le temps passant qui se passerait bien de nous. Mais, les trois-là, susnommés, et toute une floppée, une palanquée, d’incertains malfrats quidams un peu ou très autoproclamés philosophes, nous ont bien bananés comme ce Descartes, un peu soldat. Il a imaginé, se chauffant et s’emmerdant, dans son poêle, que nous « étions » ! Parce que, paraît-il, nous pensions. Le 8


ROBERT BRANDY

Carton d’invitation pour une exposition à la galerie Paul Brück, 1976 (Photo : Claude Freising) 12


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robert brandy. L’artiste et son style Malgorzata Nowara

(…) chacune de mes toiles est un moment de ma vie

Robert Brandy (*1946) est depuis les années 1970 un artiste incontournable sur la scène artistique luxembourgeoise. Brandy fait partie de cette génération d’artistes nés dans les années 1940 et 1950 qui se sont détachés des influences de l’Ecole de Paris.1 Aussi populaire que reconnu, on l’associe Robert Brandy souvent au mythe de l’artiste indépendant. 2 Comment Brandy est devenu 1. Pour plus d’informations artiste et comment il a inventé son style, tel est le propos que nous allons concernant la biographie de Robert Brandy (*1946), voir dans essayer de développer dans notre contribution en revenant sur ses débuts ce catalogue : Sorrente, Jean, Chronologie, cf. infra ; Sorrente artistiques.

Jean, Robert Brandy, Luxembourg : Éditions Saint-Paul, 2007.

2. Le sujet de l’artiste indépendant au Luxembourg est évoqué dans ce catalogue par Jamie Armstrong, voir : cf. infra ; 3. Dans son article intitulé « Robert Brandy : l’inaccessible vérité de l’Homme », Claude Lorent analyse le travail de Brandy pour en dégager une philosophie de la vie. - Cf. à ce sujet : Lorent, Claude, « Robert Brandy, l’inaccessible vérité de l’homme », in : Schmitt, Michel (réd.), Lenners, Paul, Schmitz, Carlo, e.a., Religiöse Aspekte in Kunst und Kultur. Ein Beitrag der Erzbischöflichen Kulturkommission zum Kulturjahr 1995, Luxembourg, Editions SaintPaul, 1996, p.91-106.

4. Bical, Yves, Brandy, Robert, Une vie avant la vie. L’histoire vraie de Bolitho Blane, Bruxelles : Artgo, 2013. 5. Brandy accorde une grande place dans sa vie à sa famille et notamment à son fils Kevin qui est également peintre. Les œuvres de Brandy se trouvent dans de nombreuses collections, voir: cf. infra; Noel, Bernard (Claude Lorent et Jean Sorrente), Le roman du geste ou L’atelier de Robert Brandy. Robert Brandy, peintures 1971-2001, Bruxelles : Editions Artgo et Imprimerie Michel frères, Virton, 2001, p.243. 6. Concernant la liste des ateliers de Brandy, voir dans ce catalogue la Chronologie de Jean Sorrente: cf. infra

Dès son plus jeune âge, il a ressenti le besoin d’exister, le besoin de vivre autrement, de devenir artiste, pour pouvoir vivre sa passion, son amour pour la peinture. Il exprime à travers ses créations une certaine philosophie de vie.3 Pour pouvoir créer librement, Brandy a fait beaucoup de sacrifices, jusqu’à procéder à une sorte de dédoublement de la personnalité, en devenant Bolitho Blane4. L’exposition retrace le parcours d’un artiste luxembourgeois reconnu qui a réussi le pari de vivre de son métier. Sa renommée dépasse les frontières nationales, ses œuvres intégrant d’importantes collections d’art muséales et privées aux quatre coins du monde. Fait intéressant, voire exceptionnel, il a su construire sa carrière artistique à partir du Luxembourg. Il n’a pas eu besoin de s’exiler pour pouvoir créer, pour trouver l’inspiration, quitte à voyager et découvrir d’autres horizons à travers de nombreuses expositions qu’il a faites à l’étranger. Il a su tirer son énergie en bonne partie de sa terre natale, de son foyer et de son entourage (sa famille, ses collectionneurs)5. Son attitude optimiste lui a permis de faire de précieuses rencontres. Il s’est construit autour de lui un réseau bienveillant qui l’a encouragé dans sa voie. C’est dans ce foyer luxembourgeois, son atelier, où il se sent en sécurité, derrière ses feuilles et tiges de bambou qui laissent passer la lumière du jour, et qui est un lieu de création, de rencontre, que Brandy trouve son imagination et l’énergie qu’il partage ensuite avec nous à travers ses créations. 6 Car le but de sa peinture, selon Claude Lorent, est de donner à ressentir du bonheur à s’immerger en elle, à la méditer. Dans ses œuvres abstraites, Brandy nous oblige à saisir le monde au travers de nos émotions, nos sentiments, nos sensations. Il nous apprend à voir le monde autrement. Brandy est un optimiste 19


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Il s’agit d’un jeu très poétique entre le support et la surface, entre le dit et le non-dit/ l’indicible, entre l’évidence et l’inconnu, c’est comme si toute la peinture de Brandy tenait sur un fil, une volonté de montrer ce qui ne peut pas être montré, mais uniquement deviné, ressenti au plus profond de nous-même.

(ill. 8, 9) Did you ever go clear?no?So what?, 2007

L’ARTISTE ET SON STYLE |29


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une vignette illustrant le tableau de Kutter au milieu de sa version du Chiemsee et inscrit le titre suivant en haut à droite dans le ciel de sa toile : « Joseph Kutter -, Le maître luxembourgeois, Le Chiemsee 1934-1936 - ».

(ill. 8) Hommage à Joseph Kutter, IV. 1997, Technique mixte sur toile

(ill. 9) Joseph Kutter, Chiemsee, gouache, Coll. MNHA

47. Sorrente, 2007, p.13.

48. Brandy précise que le mot « overcovering » n’existe pas en anglais. Il s’agit de la traduction luxembourgeoise de “Iwwerdecken” c.-à-d. « recouvrir ». Jean Sorrente donne une définition précise du terme dans son article La mémoire de l’oubli, voir : https://www. ceyssonbenetiere.com/fr/exhibitions/Robert-Brandy-2012-luxembourg-103/, consulté le 09.02.2021; Sorrente, Jean, Robert Brandy. Overcovering, Virton, Imprimerie Michel frères, 2006.

49. Titre Disponible sur YouTube Music, Deezer, Artiste : FAST3, Album : The Grifter, Date de sortie : 2006, Genre : Jazz ; https:// music.youtube.com/watch?v=9WNdT-Rn6Uk&list=RDAMVM9WNdT-Rn6Uk

Il est intéressant de constater comment Brandy s’inspire de Kutter, en reprenant le même motif sans le copier, mais en le déclinant à sa manière, avec ses couleurs caractéristiques, l’orange et le bleu. On trouve également une ligne abstraite dans ce paysage figuratif, une ligne d’horizon orange (ce que Brandy nomme un « élément flottant »), à gauche à l’horizon. Il s’agit d’un élément abstrait stabilisateur dans la composition qui fait pendant à la coque du bateau à voile et dont la couleur revient dans le mât et le ciel, indiquant quelque part la vitesse du vent. Cette tension se retrouve dans la représentation de la voile qui est tendue, tandis que le reflet dans l’eau montre, par contraste, la toile distendue. Le mouvement est également indiqué par des traits de couleurs qui vibrent dans l’air et dans l’eau. En comparant l’œuvre de Brandy à cel le de Kutter, on peut reconnaître le même amour pour la représentation de la nature, l’expressivité du geste, les nuances dans les coloris, une composition très structurée et surtout équilibrée. Mais si chez Kutter, l’atmosphère reste celle d’un paysage paisible et d’un souvenir de vacances, chez Brandy, c’est l’énergie débordante qui domine tout en restant très maîtrisée. Selon le critique Jean Sorrente, « on a ici tous les ingrédients qui commandent le système des toiles abstraites : le noyau, le haut et le bas, la modification de l’espace et du temps, la gestuelle émotive, la pensée de cette émotion, idéale commotion entre le visible et ce qui l’excède. Dès lors l’œuvre ne représente plus, mais signifie »47.

Temps La peinture de Brandy est intimement liée au temps, à une méditation sur la durée, la mémoire, le geste même de peindre. Dans la série intitulée Overcovering 48, Brandy recouvre complétement la toile de couleur. Il réinvente la manière de traiter la couleur pour mieux la comprendre. Dans un tableau éclairé sur son revers (ill. 8, 9), nous pouvons apercevoir toutes les caractéristiques de son langage plastique, de son vocabulaire stylistique, à savoir : une toile tellement finement travaillée qu’on peut y voir à travers. C’est ainsi qu’apparaissent des éléments moins denses et plus opaques, les collages, les coulures, les traces de bambous et finalement cette composition horizontale avec l’apparition de la croix. Aussi, si on analyse les toiles de manière plus approfondie, on peut y découvrir des informations cachées, comme ce collage faisant référence à un morceau de Jazz (Brandy Snap, 3 minutes 56 secondes)49, du groupe The Grifter de 2006. Album qui redonne une autre dimension à cette peinture. L’ARTISTE ET SON STYLE |33


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, premier artiste independant au Luxembourg ? Étude d’un aspect de son rôle dans l’histoire de l’art au Luxembourg Jamie Armstrong

1. L’exposition Les pionnières. Luxembourg – Les années ´90, portraits de femmes a eu lieu entre le 1er juillet 2020 et le 20 septembre 2020 au Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster à Luxembourg. Organisée sous la direction du galeriste Alex Reding, elle présentait des œuvres de quatre artistes luxembourgeoises (Patricia Lippert, Flora Mar, Marie-Paule Feiereisen et Carine Kraus) qui ont joué un rôle important dans l’histoire de l’art locale. Selon Reding, cette exposition était le pendant de la grande exposition monographique organisée au Mudam et consacrée à l’artiste masculin luxembourgeois Jean-Marie Biwer. 2. Afin d’alléger le texte, la forme du masculin indique les personnes d’autres sexes. Brandy, Robert « Künstler sein in Luxemburg », dans: Forum 107, décembre 1988, p. 14. Voir également Kayser, Lucien dans Virdrun. Pour une histoire de l’art contemporain au Luxembourg, Josée Hansen et Mudam (éd.), Luxembourg : Mudam, 2008, p. 88 et Mosar, Christian dans Piccolo Mondo. Un an d’art contemporain au Luxembourg vu de l’intérieur, Josée Hansen (éd.), Luxembourg : Éd. D’Lëtzebuerger Land / Artcontemporain.lu asbl, 2015, p. 216. 3. Auteur inconnu, « Robert Brandy à la Galerie d’art jusqu’au 5 mai, » dans: Le Républicain Lorrain, 23 avril 1985.

4. Goergen, Blanche, « Brandy, un jeune peintre luxembourgeois qui veut vivre de son art », dans : Luxemburger Wort, 26 mai 1976.

Lors du vernissage de l’exposition Les pionnières en été 2020, l’artiste Patricia Lippert présente Robert Brandy comme le seul artiste indépendant au Luxembourg ; le seul à avoir réussi, dans les années 1970, à vivre de son art.1 Ses propos s’inscrivent dans un discours de longue date, qui apparaît presque mythique. Outre Brandy lui-même, qui considère que dans les générations qui l’ont précédé, « personne [n’était], à l’époque, artiste indépendant au Luxembourg, » un certain nombre d’artistes, de critiques d’art et de journalistes locaux partagent toujours ce point de vue. 2 Or, dans quelle mesure ce mythe correspond-il à la réalité ? Brandy peut-il être considéré comme le premier artiste professionnel luxembourgeois ? La presse et les critiques d’art ne cessent de souligner le statut d’artiste professionnel de Brandy. Cependant, on constate que dans la presque totalité des cas, sa profession n’est que brièvement mentionnée en guise d’introduction. C’est ainsi qu’un article paru en 1985 commence comme suit : « Robert Brandy, artiste luxembourgeois, né en 1946 à Luxembourg, artiste-peintre indépendant depuis 1972, […]. » 3 Cette façon d’introduire le statut professionnel de l’artiste est exemplaire pour un grand nombre d’articles. Autre point commun entre ces derniers : la question de la situation professionnelle n’y est pas traitée plus loin dans le texte. Cependant, même si la plupart des auteurs se contentent de ce constat préliminaire, ils ont régulièrement employé l’expression « artiste indépendant » en parlant de Brandy. L’usage répété de cette formule pourrait donner à penser que cette situation professionnelle représentait pour les auteurs et les lecteurs luxembourgeois quelque chose de nouveau et d’unique. Brandy n’est pas artiste, il est artiste indépendant. C’est apparemment ce point-là qu’il fallait souligner. C’est ce que fait également le titre d’un article de journal de 1976 : « Brandy, un jeune peintre luxembourgeois qui veut vivre de son art. » 4 Or, malgré l’importance accordée à la situation professionnelle dans le titre, l’auteure s’abstient d’approfondir cette question dans son texte.

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ROBERT BRANDY

Facture énumérant les deux dessins à l’aquarelle que le MNHA achète en 1976 à la Galerie Paul Brück. Copyright MNHA.

d’artiste était aussi reconnue par le public. En témoignent entre autres trois importants prix artistiques luxembourgeois qui lui sont décernés dans les années 1950, bien que son activité d’artiste ne soit pas son activité professionnelle principale.

20. Cf. à ce sujet Thill, 2017.

Dans son article « L’artiste et les pouvoirs publics – histoire d’une relation mouvementée,» l’historien d’art Edmond Thill décrit les efforts d’artistes luxembourgeois qui, au moins depuis la création du CAL en 1893, ont régulièrement uni leurs forces pour informer sur la situation difficile existant au Luxembourg.20 L’une des premières mesures visant à soutenir les artistes luxembourgeois est prise dès 1922 par l’État : en vue de la création des futurs Musées de l’État,

ROBERT BRANDY, PREMIER ARTISTE INDEPENDANT AU LUXEMBOURG ? |40


FACE A LUI-MÊME

Répartition des expositions monographiques de Brandy entre 1971 et 2021 par pays

ROBERT BRANDY, PREMIER ARTISTE INDEPENDANT AU LUXEMBOURG ? |47


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy

Chronologie Jean Sorrente

Robert Brandenburger, dit Brandy, est né en 1946, dans le quartier du Limpertsberg à Luxembourg.

1960-1964 – Il apprend le dessin technique et industriel à l’Institut Émile Metz. 1966 – Il fait son service militaire. 1968-72 – Il est opérateur télex à la compagnie Loftleidir Icelandic Airlines. Il voyage beaucoup, notamment aux États-Unis. Découvre les peintres américains, dont Philip Guston et Wilhelm De Kooning. S’achète sa première Austin Healey. 1969-1971 – Brandy peint aux côtés d’Ota Nalezinek, artiste-peintre d’origine tchèque. 1972 – Il se consacre exclusivement à sa peinture et s’installe en Provence, au pays de Cézanne. Désormais, il signe ses toiles « Brandy ». Ateliers d’abord à Aix-en-Provence, puis à Fuveau, à Pertuis et à la Motte d’Aigues. Il fréquente l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence. Brandy rencontre Vincent Bioulès, dont il suit un temps les cours. Influence de Supports/Surfaces. 1973 – Il rencontre Jean Sorrente. Brandy travaille à révéler le mode de production du tableau, recourt au collage, à la gestuelle, lie acrylique et pigments, manipule et découpe la toile, expose le châssis, intègre des objets hétérogènes, fruits, articles de presse, objets de rebut, morceaux de bois, dont il exploite la dimension « traces du temps », et qui, recyclés, accèdent à une nouvelle vie. Il réduit la couleur au blanc et à son jeu de transparences. Les séries se succèdent, Séance I-III, diptyques, Existences et Travestir le réel, qui culminent dans les réalisations de 1979. 55


FACE A LUI-MÊME

1990-1991 – Les sérigraphies, commencées en 1979, permettent de travailler sur les transparences. Elles reflètent les progrès de la peinture sur toile et se font l’écho d’une méditation sur sa genèse comme sur le rapport entre art et poésie. Réalisation, à côté des Ensembles intégrés, de boîtes dites murales.

Biren, Paris. C’est le premier livre a mano d’une longue série. Enquête sur la vie et la disparition mystérieuse de Bolitho Blane (Hanovre, 1896 - Miami, 1936), double fantasmatique du peintre, dont l’histoire, sur le thème du passé d’une vie vécue en miroir, se prête à une invention artistique originale et s’étend sur une vingtaine d’années.

Morceaux et lames de bois interviennent dans l’architecture des compositions des toiles mixtesconstructions.

Toiles, papiers, archives, objets divers, installations, contribuent à recréer le monde de Bolitho Blane.

1991-95 – Création parallèle d’objets commerciaux (tasses, assiettes, services Villeroy & Boch, montres, étiquettes vins Moselle).

1996 – Retour du motif des « pommes cézaniennes » (formes organiques qui font penser à des fruits, des têtes, des sexes). Effets de dilatation et de saturation des couleurs, où dominent le bleu et l’ocre rouge.

1992-1993 – Série des toiles dites « noires », baroques et dramatiques, qui traduit un relatif pessimisme devant l’histoire et l’homme dans son « être-au-monde ».

Première grande exposition rétrospective des sérigraphies 1979-1995 au « Centre de la gravure et de l’image imprimée », sous les auspices de Madame de Braekeleer et de la galerie Debras-Bical, La Louvière, Belgique. Yves Bical en dresse le catalogue raisonné.

Cette période commande un travail à l’encre de Chine qui dégage des couleurs plus franches. Le collage sous forme de papier Kraft, trituré, malaxé, gorgé de colle (toujours déterminante), devient un élément organique de la toile. 1993 – Brandy obtient le Prix Raville, Luxembourg. Il réalise le Plafond (45m2) de la salle des professeurs du Centre Universitaire de Luxembourg, dont Joseph Paul Schneider éclaire la création dans Petite histoire parallèle d’un plafond (éditions Phi, Luxembourg, 1993). Brandy rencontre à nouveau Daniel Dobbels. Cette rencontre donne lieu à un important échange publié dans la Collection d’entretiens et d’images dirigée par Claude Lorent (ARTGO, Bruxelles, 1993). « Le geste voit », conclut Daniel Dobbels. 1994 – Répondant à une commande, Brandy réalise la toile de grand format (2x2m), Sans titre, pour le nouveau Siège de la Commission européenne à Bruxelles.

1999 – Brandy expose avec l’artiste portugais Rico Sequeira. L’exposition est placée sous le haut patronage de l’Institut Camões qui vient d’être créé au Luxembourg, scellant, selon les mots de Jean-Claude Juncker, le rapprochement culturel entre les communautés portugaise et luxembourgeoise. 2000 – Série des « Autos portraits ». Prétexte à une récapitulation que Claude Lorent exprime en termes de peinture densifiée et concentrée. 2001 – Brandy rencontre Bernard Noël qui passe une semaine dans l’atelier et publie Le roman du geste dans Robert Brandy, où l’on trouve également une étude approfondie de Claude Lorent, Éditions Michel Frères, Virton, - ARTGO, Bruxelles, 2001. Le texte de Bernard Noël est repris dans Romans d’un regard, P.O.L., Paris, 2003.

Un voyage en hiver, sur le motif de l’automobile, avec des textes de Joseph Paul Schneider, est publié par la galerie

ROBERT BRANDY, CHRONOLOGIE |57



ROBERT BRANDY

Période

1971 - 1979

Robert Brandy, Autoportrait, 1977, technique mixte sur papier, 65 x 50 cm, collection Robert Brandy. 60


ROBERT BRANDY

Robert Brandy, Femme au manteau rouge, 1973, huile sur toile, 60 x 50,5 cm, collection Robert Brandy. 64


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, Hommage à Joseph Kutter, 1997, technique mixte sur toile, 120 x 150 cm, collection privée. 65


ROBERT BRANDY

Période

1979 / 1980 - 1996

Robert Brandy, Séance I-III, 1980, construction technique mixte sur toile (Diptyque), 140 x 260 cm, collection Robert Brandy. 74


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, to be a friend! happy quite, 1986, technique mixte sur toile, 120,5 x 150 cm, collection MNHA. 83


FACE A LUI-MÊME

Bolitho Blane installations SCULPTURES Ensembles integres

Robert Brandy, Sélection d’objets par Brandy, mise-en-place sur place, collection Robert Brandy. 89


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, Chocolat à la crème/ BB 63, 2012, technique mixte, 40 x 60 x 6 cm, collection Robert Brandy. 97


ROBERT BRANDY

Robert Brandy, Objet, 1993, technique mixte, 150 x 47 cm, collection Debras-Bical. 106


FACE A LUI-MÊME

Livres d’artistesSerigraphie

Robert Brandy, Arrabal, Turbulences, 1990, huit sérigraphies + une peinture originale + une vignette peinte. 77 ex. sur Arches, feuillets libres dans un boîtier toilé. Éditions Biren, Paris. 1990, livre d’artiste, collection Robert Brandy. 109


ROBERT BRANDY

Robert Brandy, Limited..., 1987, 74 x 61,1 cm, sérigraphie, 28/35, collection MNHA/Ministère de la Culture. 114


ROBERT BRANDY

Période

1996-2021 Le retour de la couleur

Robert Brandy, Coming, 1996, technique mixte sur toile, 100 x 80 cm, collection Worré-Lombert. 120


ROBERT BRANDY

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FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, Did you ever go clear?no? So what?, 2007, technique mixte sur toile, 150 x 200cm, collection Robert Brandy. 127


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, A bout de souffle on refait surface, hommage à Michel Butor, 2020, encre de chine sur papier préparé, 159 x 121 cm, collection Ceysson & Bénétière. 129


FACE A LUI-MÊME

Classeur « Brandy 1979 + 1980 », archive privée de Robert Brandy Depuis le début de sa carrière, l’artiste recense dans des classeurs comme celui-ci les documents relatifs à son activité. 135


ROBERT BRANDY

Les autos portraits

Robert Brandy, My Love Austin Healey frogeye, 1984, technique mixte sur toile, 100 x 80 cm, collection Robert Brandy. 136


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy, The powerful Mercedes SSK, 1986, technique mixte sur toile, 150 x 120 cm, collection privée. 137


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy

collections publiques

Commune de Horsens, Danemark Conservatoire de Musique, Esch-sur-Alzette, Luxembourg Contemporary Collection, Budapest, Hongrie

Art and Science Center, Pine-Buff, Arkansas, États-Unis Banque de Luxembourg, Luxembourg Banque et Caisse d’Épargne de l’État, Luxembourg Banque Générale de Luxembourg, Luxembourg Banque Internationale à Luxembourg, Luxembourg Bibliothèque du Centre Universitaire, Luxembourg

Cour des comptes européenne, Luxembourg Fonds Cantonal de décoration et d’art visuel, Genève, Suisse Fondation Antonio Prates, Lisbonne, Portugal Landesbank de Hesse, Allemagne Banque de crédit industriel, France

Bibliothèque nationale de France, Paris, France

ISELP, Institut supérieur d’étude du langage plastique, Bruxelles

Bibliothèque nationale et universitaire, Strasbourg, France

Kärntener Landesgalerie, Klagenfurt, Autriche

Bibliothèque nationale du Luxembourg, Luxembourg

Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC), Liège, Belgique

Bibliothèque nationale suisse, Berne, Suisse Carnegie Hall, New York, États-Unis Centre de la Gravure et de l’Art Imprimé, La Louvière, Belgique Collections de l’État de Bahreïn, Danemark et Luxembourg Collections de l’État de Luxembourg, Luxembourg Commission européenne, Bruxelles, Belgique Communauté française de Belgique, Bruxelles, Belgique

Musée Cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Suisse Musée d’Art Moderne, Rijeka, Croatie Musée d’Art et d’Histoire, Neuchâtel, Suisse Musée des Droits de l’Homme, Genève, Suisse Musée national d’histoire et d’art (MNHA), Luxembourg Musée Museum départemental des Hautes-Alpes, Gap, France Museu raset-Museu d’Art Moderne, Cervia de Ter, Espagne

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Museum Meermano, Van het boek, Den Haag, Pays-Bas Museum of Modern Art, Birmingham, Royaume-Uni Museum of Twentieth Century Arts, Timotca, États-Unis Rutherford University Collection, États-Unis Stedelijk Museum, Amsterdam, Pays-Bas The Gallery of Contemporary Art, Fairfield, Connecticut, États-Unis Toyota Automobile Museum, Nagakute-Cho, Japon Plusieurs communes au Luxembourg et autres banques et sociétés à Luxembourg et à l’étranger


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy

liste des Expositions monographiques et doubles 2021 2021 Musée national d’histoire et d’art, Robert Brandy. Face à lui-même. 50 ans de carrière, Luxembourg Galerie Ceysson & Bénétrière, Robert Brandy, Saint-Étienne 2020 Galerie Marie Ange Boucher, Vers un ailleurs, avec le collectif Rollet-Poppe 2019 Monosgallery, Robert Brandy, Liège 2018 Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy. Ancestor of future, Wandhaff Musée muséum départemental des Hautes Alpes, Petits formats de Robert Brandy 1973-2018, Gap 2017 Galerie Marie-Ange Boucher, On the road again, Bruxelles Agence Mediart, Tel père, tel fils, Luxembourg, avec Kevin B Galerie Radicke, Bonn, avec Armin Göhringer 2016 Monosgallery, Robert Brandy, Liège 2015 Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy, Saint-Étienne 2014 Galerie Ceysson & Bénétière, Silent ongoing, Luxembourg Monosgallery, Une vie avant la vie, Liège Galerie Artline, Aalsmeer 2013 Musée d’art moderne et d’art contemporain de la ville de Liège, Dix de Der, Liège Monosgallery, Dix de Der, Liège Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy, Paris Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy. Œuvres récentes, Genève Musée muséum départemental des Hautes Alpes, Une vie avant la vie. L’histoire vraie de Bolito Blane, Gap Galerie Radicke, Bonn, avec Thomas Duttenhöfer 2012 Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy, Luxembourg Oska Pasadena, Los Angeles

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2010 Galerie Debras-Bical, Robert Brandy, Bruxelles Galerie Radicke, Bonn, avec Ulrich Barnikel Abbaye de Neumünster, Migr’Art 2010, Luxemburg, avec Rico Sequeira Château, 25 ans accord de Schengen, Schengen, avec Rico Sequeira 2009 Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy, Luxembourg Galerie Farel, Aigle Centre national de littérature, Le roman du geste. Robert Brandy et ses amis écrivains et artistes, Mersch 2008 Galerie Ceysson & Bénétière, Robert Brandy, Luxembourg Galerie Bagnato, Overcovering, Konstanz Centre d’art contemporain Boris Bojnev / Au Coin de la Rue de l’Enfer, Robert Brandy. Le Roman du Geste. Bolito Blane, Forcalquier / Saint-Etienne-les-Orgues 2007 Galerie La Cité, Robert Brandy, Luxembourg D’Ieteren Gallery, Bruxelles Musée muséum départemental des Hautes Alpes, Boites et objets 1981 – 2007, Gap Galerie Brissot & Linz, Robert Brandy. Overcovering, Paris Galerie Radicke, Neue Bilder, Bonn Galerie Radicke, Bilder und Grafiken von Robert Brandy, Bonn Centre Camões, Ouverture II, Luxemburg, avec Rico Sequeira 2006 Galerie La Cité, Luxembourg Gallery 2016 & Mira, Bruxelles Luxembourg House, Tokio Aston-Martin Akasaka, Auto-portraits, Tokio Toyota Automobile Museum, Auto-portraits, Nagakute-Cho Galerie Brissot & Linz, Recovering time, Paris 2005 Galerie Buddenbrooks, Den Haag Galerie Farel, Aigle Gallery Art Wall + B, New Jersey Benoot Galerie, Knokke Maison du Luxembourg, Bruxelles


FACE A LUI-MÊME

Robert Brandy

colophon

Ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition : Robert Brandy face à lui-même | 50 ans de carrière Exposition au Musée national d’histoire et d’art | (MNHA) 02.04.2021-28.11.2021 Musée national d’histoire et d’art Luxembourg (MNHA) | Directeur Michel Polfer

Auteurs

Éditeur

Impression

Michel Polfer

Musée national d’histoire

Imprimerie Reka, Ehlerange

Bernard Ceysson

et d’art Luxembourg, MNHA

Papier

Jean Sorrente Malgorzata Nowara

Relecture

Jamie Armstrong

Malgorzata Nowara

170 g/m2 - Sirio Color - Arancio FSC Mix Credit

Jamie Armstrong

Commissaires

90 g/m2 - Popset Virgin Pulp - Ficelle

Malgorzata Nowara

Traductions

FSC Mix Credit

Jamie Armstrong

Patrick Wilwert

90 g/m2 - Popset Virgin Pulp - Chlorophyle

Restauration

Reproduction

Muriel Prieur

Tom Lucas, MNHA

Simone Habaru

Ben Müller, MNHA

Montage exposition

Crédits photographiques

MNHA : Équipe technique

© Robert Brandy

FSC Mix Credit 90 g/m2 - Popset Virgin Pulp - Abricot FSC Mix Credit 150 g/m2 - Couché mat - Arctic Volume - Blanc FSC Mix Credit

© Michel Lunardelli

Tous droits réservés.

Graphisme exposition

© Tom Lucas/Ben Müller

© Robert Brandy /

A Designers’ Collective

© Claude Freising

2021 Musée national d’histoire et d’art

© Johen Herling

Publications du Musée national d’histoire et d’art –

© Raymond Erbs

Luxembourg, 47

© Éric Chenal

ISBN: 978-2-87985-737-4 Imprimé au Luxembourg, 2021

Conception graphique A Designers’ Collective

Musée national d’histoire et d’art Luxembourg Marché-aux-Poissons L-2345 Luxembourg www.mnha.lu

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ROBERT BRANDY

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