MOCTAR BA PHOTOGRAPHE 1
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AVANT-PROPOS
Qui suis-je? Je fais partie de la génération YES WE CAN. La génération qui a réalisé le rêve de Martin Luther KING. Nous étions enfants le 1er avril 2000 . Voir Abdoulaye WADE président du Sénégal, alternance. Je fais partie de cette génération qui a vécu ces événements politiques et de ces moments historiques. Je suis né quelque temps avant la chute du mur de Berlin. J'ai étudié a l'école la naïveté du communisme avec des professeurs qui chanté les louanges de l’individualisme. J'ai vu à la télévision des politiciens promettre et trahir. J'ai assisté aux changements de gouvernement à travers Twitter ou Facebook. Je n’ai jamais connu la guerre, mais je sais que dans ma sous-région les djihadistes ont saccagé les oeuvres historiques à Tombouctou. Mes parents étaient la « génération Abdou DIOUF », ils croyaient aux socialismes. Le capitalisme et le libéralisme nous ont rendus esclaves du travail et de la société de consommation. Vivre c’est acheter. Consommer est un système de vie et de pensée. Dans un pays ou jeunesse est synonyme de chômage. Je suis persuadé que nous sommes à la fin d’un système. Car ma génération de jeune Africain en a marre, parfois perdu ou déraciné. Et c’est en voyageant à travers mon pays que je suis parvenu à mieux me connaitre,voyager est parfois une reconquête de soi...
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Voyage spirituel
Une certaine époque Dakar m'étouffa, provoquant chez ma personne une dépression terrible. Je cultivé au quotidien, l'enfer ces les autres. Ainsi pour me soigner j'avais décidé de suivre les battements de mon coeur, pour aller vivre à Toubab Dialaw. J'avais six mois pour retrouver ma personne entre collines et océan. Il existe autant de raison de voyager que de voyageurs. L’expérience n’est jamais absolue, elle est propre à chacun. Enfant d’un mouvement permanent, je voyage lentement. Plutôt que d’observer le paysage qui défile derrière la vitre, je choisis d’en sortir pour photographier ce paysage symbolisant mon état actuel. À vrai dire, mon rythme et mes habitudes n’ont que peu changé à Toubab Dialaw. Les fleurs et les couleurs sont différentes, le décor n’est plus le même. L’histoire si. Je ne suis pas à la poursuite de l’exaltation, je recherche la sérénité. Ce calme ondoyant auquel j’accède du sommet d’une colline à contempler l’océan atlantique et du bonheur des villageois. Cet air bleu doré qui illumine mes poumons et irrigue mon sang après une session de surf sur une magnifique vague au font rocheuse. Je guette ces sensations magiques où l’instant me surprend lorsque la seconde crépite et m’éblouit. Je chemine à la recherche de cette subtile alchimie, cette brèche dans l’espace-temps dont profite mon âme pour s’aligner avec la danse des astres sans-début sans fin, où toi, moi, lui ne sommes qu’un intervalle séduisant dans la mélodie. Je recherche cet entrelacs chaud au parfum des manguiers où je suis roc parmi les flots, une île au milieu du chaos. Quand tu apprends à voir, un sourire, un geste ou un regard ont la valeur de l’éternel, l’infinité du Présent. Je pourchasse quelques déferlements et des vagues creuses à ramener dans mes pensées en papier, que je surferais quand je serais nostalgique dans mon coeur en carton.
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L'Enfant chez les Lébou du Sénégal. Une partie de cette série a était exposée à Madrid lors du festival international de la photographie et de l'art visuel PHotoESPAÑA 2017.
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L’été 2016, sur la plage de Toubab Dialaw.
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L’été 2016, sur la plage de Toubab Dialaw.
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2015, sur la plage de Thiaroye Guedj.
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2016 Bargny Guedj
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2016 Saint Louis
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Imagination... Pas de préméditation, aucune intention. Fermez donc les yeux et abandonnez-vous à votre imagination. Laissez-la s’emparer de chacun de vos sens, transformer votre monde et en créer un nouveau. Vous sentez comment des images vous trottent dans la tête, vous ressentez tous les mirages qui vous envahissent l’esprit ? Inspirez-vous-en ! Ne réfléchissez plus, foncez ! Laissez-vous guider par chacune de vos idées, même minimes ! Laissez-vous inonder par ce que vous souffle votre conscience, absorber par les profondeurs de votre insouciance. Vous pensez que cela est inutile, stérile, que ça ne vous mènera nulle part ? Et bien, détrompez-vous ! Car c’est parfois dans le plus grand flou qu’émergent les projets les plus fous, mais aussi les plus spontanés, sincères, ceux qui sortent de vos tripes et reflètent votre personnalité, votre individualité. Échappez-vous au son de votre inspiration, poursuivez sans relâche l’expression de vos sentiments. Allez au plus profond de vous-même, plongez au cœur de vos envies, donnez-vous-en le tournis, tout est permis ! Et quand vous croirez avoir épuisé tout en quantité, grattez encore, soulever un peu plus le voile recouvrant vos songes et laisser les s’étirer à rallonge. Lâchez prise, brisez ce fil qui vous sépare de la liberté, rejoignez donc un peu plus cette agréable naïveté. Rêvez en toute impunité, et laissez-vous enfin emporter par votre créativité. Elle n’attend que vous, alors ne la décevez pas. En son sein vous trouverez la tranquillité tant recherchée, et parviendrez à vous détacher de ses secrets trop longtemps camouflés
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Les nouveaux visages de la femme africaine. Cette série a été exposée lors de la biennale de la photographie de Bamako 11e Édition 2017.
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Sans troquer leur statut de mère, de fille, aujourd'hui plus qu'hier, les femmes en Afrique sont au cœur de puissantes initiatives de développement, dont certaines ne bénéficient même pas encore de l'écho médiatique adéquat ! Leurs empreintes sont pourtant multidisciplinaires, multisectorielles et multiformes. Malgré toutes les pesanteurs socio-culturelles et politiques auxquelles elles font face, il n'en demeure pas moins vrai, que de par leur poids démographique et économique, elles sont de tous temps, des actrices voire des productrices indispensables sans lesquelles, en effet, aucune forme de développement n'est possible ! De Brazzaville à Cotonou, de Dakar à Douala et même de Lomé à Abidjan, les femmes d'ici et d'ailleurs de l'Afrique, bougent et font bouger le monde ! La dynamique d'une présence féminine multisectorielle En effet, si les ruelles et les étals abondent de boutiques et de commerces dont elles sont les propriétaires, les centres culturels quant à eux exposent artistiquement leurs œuvres, tandis que les affiches des unes et autres titrailles de magazines médiatisent leurs initiatives ainsi que les chiffres d'affaires générées par leurs entreprises. C'est qu'une nouvelle génération d'entrepreneurs semble tout prendre d'assaut ! Des entrepreneuses culturelles, économiques, sociales et autres. La chose est d'autant plus pertinente que cette mobilisation en Afrique de l'entrepreneur au féminin était davantage manifeste sous d'autres cieux et uniquement axée vers le secteur de l'économie. Aujourd'hui, l'espace féminin africain est lui aussi embrassé par cette dynamique entrepreneuriale. Sans doute l'a-t-il toujours été ! Mais aujourd'hui plus qu'hier, ce potentiel est davantage révélé. L'apport de nouveaux canaux de diffusion y contribuant fortement. Rien ou presque, ne semble résister aux Nana Benz de la communication, des NTIC, du football, des arts, de la mode, de l'éducation, etc. En défiant les pesanteurs de la tradition, de la culture du silence, les femmes prouvent qu'elles peuvent oser et réussir à bien entreprendre ! D'ailleurs, pour d'aucuns, la question des capacités des femmes à réaliser est vraiment désuète, quoiqu'elle hante encore des réalités sociétales en Afrique. Mais alors pour qui la gent féminine a-t-elle besoin de prouver qu'elle regorge d'un potentiel multidimensionnel ? Sans doute à elle-même d'abord ! Noyées dans des sociétés sexistes et iniquement élitistes, les femmes ont longtemps été confinées au silence, à la vision des personnes non qualifiées et l'entreprise de leurs mains, de leur intelligence n'a été que moindrement révélée ! L'entrepreneur de tous les âges et de tous les temps Au fond, la femme en Afrique n'a-t-elle pas toujours initié, projeté, entrepris le bien-être autour d'elle ? Cap sur la grand-mère qui attache les miondos et dont la vente de ces bâtons de manioc, enverront sa progéniture sur les bancs d'école ! Regard sur la mère qui, malgré la désertion de son conjoint, porte le fruit de ses entrailles, envers et contre tous pour qui, elle représente le déshonneur lié à la naissance des enfants sans père ! Gros plan sur la jeune fille qui brillamment, s'investit dans les études de médecine, malgré la pression du mariage forcé! Et si tenté est-on de croire qu'historiquement, les traces de ses initiatives d'antan, sont vouées à l'oubli, c'est se méprendre sur le pouvoir de la mémoire collective ! Le Royaume de Dahomey se souvient ! Les femmes là-bas, y ont livré des batailles redoutables, en vue de protéger des Rois de leurs adversaires ! Mais les femmes ne sont pas uniquement des amazones de l'épée ! Ce sont aussi et surtout, de puissantes entrepreneuses sociales dont les berceuses apaisent l'enfant dans son berceau et dont le sein en assure la croissance en toute quiétude ! Leur plus grand investissement porte sans doute sur l'humain ! 25
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Et si l’on faisait ce que l’on fait de mieux... Rever! Je suis un rêveur qui veut vivre comme les Peuls avec leur brebis dans un paysage du sahel. Images, monotones, navrantes qui miroitent et tremblent à cause de la chaleur. Je voudrais entendre le souffle du levant comme une respiration ardante d'un pur-sang de course qui augmente d'intensité a chaque kilomètre de moins vers le désert. Je veux vivre une vie libre et nomade, pour essayer ensuite de partager ce que j'ai vu avec quelques-uns le frisson mélancolique et charmé que j'ai ressenti en face des splendeurs tristes lors de mes promenades sur les collines de Toubab Dialaw.
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Les chevaux d’ici. Une partie de cette série a été exposée à New York, siège de l’ONU avril 2018.
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La limite est fine entre courage et bêtise, entre force de caractère et insouciance. Et pourtant, bien peu arrivent à percevoir le vrai courage, celui sincère et sans arrière-pensée , sans ambition ni recherche d’admiration. Celui-là même que l’on ne remarque pas tant il paraît naturel, spontané… Il convient alors de faire le bon choix, de faire face à son indécision et de décider de soi-même quel est le bon chemin à suivre. La vraie force n’est pas forcément la plus visible, mais la plus durable, là plus véritable. Face aux épreuves de la vie, certains chercheront à fuir afin de ne pas se confronter à leurs frayeurs, de se terrer dans le trou de leur angoisse pour s’y retrouver coincé par la suite… D’autres quant à eux, même si cela les terrifie, rassembleront toute leur volonté pour surmonter l’obstacle, pour en venir à bout ou du moins essayer. Et ces derniers auront tout compris, essayé. C’est la chose la plus simple, et à la fois la plus dure. Ne pas craindre l’échec, la part de chances qui fait que l’on n’obtiendra pas toujours ce que l’on veut. Et pourtant, ils auront raison de s’acharner sans relâche, de ne pas se laisser entraver par leur peur, car c’est en y croyant qu’ils auront ne serait-ce qu’une petite chance d’y parvenir. Alors non, le courage ce n’est pas l’absence de peur, ou bien l’ignorance de cette dernière, mais au contraire, c’est prendre conscience de cette peur, tâcher de la comprendre, pour mieux la contourner, voire parfois l’éradiquer.. Le courage, ce n’est pas la facilité, mais bien l’envie de réussir, d’atteindre notre objectif, quel qu’en soit le prix. Alors oui, parfois le courage nous brûlera un peu les ailes, mais au moins nous pourrons toujours continuer de voler.
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Cette série a été exposée à Saint Louis du Sénégal, Biennale de Dakar Edition 2018.
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Nos amis d'enfance font partie de nous, nous habitent à chaque moment de notre vie. Certains évoluent avec le temps, pourtant ils restent toujours présents. On en hait certains, on en vénère d’autres, mais notre mémoire ne choisit pas toujours de nous rappeler ceux qui nous sont agréables. Ils se transforment avec les années, s’embellissent quelques fois à travers nos pensées, mais il est rare qu’ils parviennent totalement à nous quitter. Il y en a qui hante nos nuits, d’autres encore allègent nos vies. Fantômes de nos passés, reflet de notre réalité, ils sont omniprésents, et pas toujours sensibles au temps. Les souvenirs peuvent être nos meilleurs amis comme nos pires ennemis, pourtant sans eux ne serait pas mémorisé le fruit de nos années passées. Ils peuvent nous permettre de nous améliorer, nous amène parfois à changer, où à se conforter dans la personne que l’on est, mais jamais ils ne nous laissent indifférents. Ils sont ceux qui nous font souffrir, sourire, ou bien même grandir. Compagnons de notre quotidien, ils nous accompagnent jusqu’au bout du chemin. Ils s’immiscent de temps en temps en nous, alors que l’on aimerait les savoir absents, inexistants. Mais l’on ne peut contrôler ce que nous avons côtoyé, l’essence même de ce qui nous permet d’avancer. Les gens changent, mais leurs souvenirs demeurent, ils sont le miroir de leur vie, la vérité ne pouvant être évitée.
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À mon amie d’enfance Iba GAYE
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