La Gazette de janvier - Mini Journal - Octobre, Novembre, Décembre 2015

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La Gazette

MOISSAC solidarite

Lutte pour l’inclusion

Mini Journal - Octobre Novembre Decembre 2015&(

Migrants, réfugiés, demandeurs d’asile ? Par Laurence Carles-El Meziane

La « crise des migrants » qui agite l’Europe et ses frontières fait s’afficher dans nos journaux des termes différents : migrants, réfugiés, demandeurs d’asile... Sous ces termes, des réalités bien différentes pour les hommes et les femmes qui en sont affublés.

Un migrant est une personne qui change de pays et traverse des frontières, c’est un terme global qui n’implique aucun statut particulier. C’est par nécessité que le migrant effectue ce déplacement, par nécessité vitale. Lorsque ma sœur part au Vietnam, il est nécessaire pour elle d’aller s’aérer, mais c’est une touriste, pas une migrante.

Un réfugié est une personne qui a dû fuir son pays et pour laquelle une instance a reconnu la nécessité de devoir être protégée. En France, c’est l’OFPRA (l’Office Français de protection des réfugiés et des apatrides) qui prend cette décision. Le réfugié vient d’ailleurs, d’un pays où il était en danger de mort, où il a subi des menaces, des tortures, où il a laissé son histoire, sa vie, ses amis, sa culture. Un réfugié, en France, acquiert par ce statut, et au nom de l’égalité inscrite dans notre République, les mêmes droits qu’un citoyen français sauf celui de voter et d’accéder à certaines fonctions où la nationalité française est obligatoire. Il pourra aussi, un peu plus tard, si un retour dans son pays n’est pas possible ou par choix personnel, demander la nationalité française.

En France, une personne voulant demander l’asile doit effectuer un certain nombre de démarches pour acquérir ce statut : avoir une adresse (domiciliation), aller à la Préfecture (Toulouse en ce qui nous concerne), y déposer ses empreintes. Remplir un dossier indiquant le motif de la demande de protection exprimé en français (en 21 jours). Mais il faut aussi manger et s’abriter. Légalement, le statut de demandeur d’asile ouvre droit à une protection sociale (CMU),un hébergement dédié (Centre d’accueil pour demandeur d’asile) et une allocation de subsistance (ADA). Toutefois, l’ouverture de ces droits est déclenchée par l’enregistrement de la demande (quand l’OFPRA reçoit la demande) envoyée dans les 21 jours après le passage à la Préfecture.

Un demandeur d’asile passe donc plusieurs semaines sans ressource et sans hébergement fixe. Il peut téléphoner au 115 et frapper à la porte des associations. Seuls, ses problèmes de santé sont pris en charge grâce au dispositif de la PASS (permanence d’accès aux soins et à la santé) et de l’UPD (unité prévention et dépistage) de l’hôpital public. Quand le demandeur d’asile est hébergé, soigné et qu’il bénéficie de l’ADA, il doit alors attendre, de longs mois, parfois une à deux années, sans avoir le droit de travailler, que l’OFPRA le convoque et donne sa décision.

Il deviendra alors un réfugié, ou un « sans Un demandeur d’asile est une personne papier ». Il sera toujours un homme, une femme, qui a dû fuir son pays et qui vient frapper à la un enfant espérant des jours meilleurs. porte demandant la protection d’un autre pays.


PROJET

1.// LANCEMENT DU PROJET SENSIBILISATION

DE

AU MIEUX MANGER,

MIEUX VIVRE INITIÉ PAR LE PROGRAMME POUR L’ALIMENTATION DE LA draaf Par Laurence Carles et Julien Decadi

Comme l’écrivait Sarah Ebbo dans notre dernière Gazette, la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), a sollicité l’ensemble des acteurs du département dans le cadre du nouveau programme pour l’alimentation (PNA -2014) pour déployer des projets à mêmes de répondre aux objectifs fixés au niveau national : justice sociale, éducation alimentaire des jeunes, lutte contre le gaspillage alimentaire et la mise en valeur du patrimoine alimentaire.

Pour ce faire, Moissac-Solidarité a mis en place un partenariat avec un maraîcher biologique du département et des ateliers multisports sur la halte de jour.

Moissac Solidarité a passé une convention avec des producteurs biologiques de Cazes Mondenard : les jardins de Cécile. Le couple de producteurs livre toutes les semaines un panier de légumes qui complète les apports de notre jardin pour nourrir les personnes hébergées au foyer d’accueil d’urgence. C’est aussi un échange permettant aux personnes de découvrir des saveurs, des produits et des manières de cuisiner. A partir de janvier, avec un groupe d’usagers, nous irons régulièrement à Cazes Mondenard visiter la ferme, échanger avec les producteurs, partager un moment de la vie de paysan. L’atelier sport, mis en place en collaboration entre Moissac Solidarité et un animateur sportif, a plusieurs finalités. Tout d’abord, il vise à créer et/ou à renforcer des liens entre les différents publics de l’association Moissac Solidarité autour du jeu. Les activités choisies se veulent ludiques, favorisant la cohésion, simples à appréhender et pouvant mélanger toutes sortes de

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personnes différentes – jeunes, moins jeunes, hommes, femmes, adolescents. Des séances de Kinball, de Street Hockey et des ballades à vélo ont ainsi permis à l’ensemble des pratiquants de mieux se connaître et de partager des moments de complicité.

Par ailleurs, cet atelier sport a pour but de (re) donner goût à une pratique sportive qui participe au dépassement et à l’estime de soi, à trouver sa place au sein d’un groupe et à l’affirmation de soi. Aux dires des pratiquants, cela leur permet également de se dépenser voire de se défouler et de faire une pause concernant les problématiques quotidiennes qu’ils rencontrent. L’atelier sport a lieu les jeudis après-midi sur les installations sportives de la ville – stade, city stade, canal du midi – pour tous les bénéficiaires de l’association souhaitant y participer.

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PROJET

2.//

Ensemble, et si on changeait?

L’ESCALE SE TRANSFORME

Par Anastasia Procoudine-Gorsky

Comme nous l’évoquions dans la Gazette de Septembre, l’équipe de Moissac-Solidarité a entamé une réflexion sur la réhabilitation des locaux de l’assocation. En effet, les salariés sont invités à participer depuis le mois de Septembre à des groupes de travail d’architecture. En petit nombre, nous nous retrouvons toutes les trois semaines pour chacun des trois groupes afin d’échanger sur les changements à mettre en place ainsi que sur les améliorations à apporter. Les groupes ont été constitués de façon équitable afin que chacun des différents pôles de travail de l’association (Accueil, Travailleurs sociaux, Administration, Veilleurs de nuits) soit représenté de façon égalitaire au sein des trois groupes. Les salariés du chantier d’insertion sont également mobilisés, la double casquette que certains ont en tant que salariés et usagers nous apporte un regard précieux.

définitions de termes sous l’angle architectural, apports de références, jeux de rôles. A la suite de chacun des ateliers des schémas ou des dessins sont produits pour synthétiser le travail entreprit afin de garder une trace. Un tableau informatif sur le site de l’Escale a été installé qui rassemble une partie des documents produits afin d’informer les membres des autres groupes mais aussi les usagers. Les ateliers auxquels participent les salariés sont le lieu idéal pour leur permettre de s’interroger sur les conditions d’accueil actuellement offertes par l’association et pour envisager dans l’avenir des améliorations. Aussi, le travail de projection dans l’avenir leur permet d’être moteur pour des changements immédiats à l’échelle de l’aménagement, des ambiances, du mobilier, mais également d’activités à proposer aux usagers, liées à l’habité.

Le travail engagé avec les usages est différents et plus sensible : si les salariés forment un groupe distinct qu’il est facile de mobiliser, il n’en est pas de même avec les usagers de la structure. L’approche est donc adaptée aux différents public. Les usagers de l’HUDA formant un groupe de six, il a été plus facile de rentrer en contact avec eux et de les mobiliser. Pour les usagers de l’hébergement en stabilisation, Différents outils ont été mis en place pour sensibiliser familles ou hommes isolés, il s’agit de créer un lien les participants aux question architecturales: différent avec des rencontres plus informelles sur des sensibilisation à la lecture des plans et des coupes, moments ponctuels quand l’opportunité se présente. Avec les usagers de la halte de jour et des urgences, le travail est mené encore différemment parfois sur des petites activités ou sur des petits entretiens informels, dirigés sur le ressenti, leur parcours de vie, leur retour critique sur la structure etc.... Les premiers ateliers ont été destinés à élaborer un petit diagnostic sur la structure et ses pratiques, mais aussi sur les différentes notions que sont l’accueil ou encore l’hébergement. Nous entrons pour cette nouvelle année 2016 dans la phase de dessin et de programmation.

Dans l’ensemble, toutes les personnes sollicitées dans le cadre du projet architectural sont force de propositions à la fois pour le projet futur mais aussi actuellement pour l’association. Cet espace de dialogue particulier offre un autre regard et permet à chacun de pouvoir proposer, interroger et même conseiller différemment, afin d’améliorer toujours un peu plus les conditions d’accueil pour aujourd’hui comme pour demain.

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PROJET

3.// Silence ça pousse! Par Pierre Carles

Dans le cadre de la politique de la ville, Moissac Solidarité souhaite initier et encourager des projets d’installation de « micro » potagers urbains par et pour les habitants de la ville. Pourquoi « micro »? Parce qu’il s’agit pour nos salades, tomates et concombres et toutes nos autres plantes comestibles de venir coloniser jusqu’au moindre carré d’espace vert disponible et jusque là pas ou peu valorisé, chez vous, sur votre terrasse, balcon, dans votre salle de bain ( !), comme dans l’espace public, sur le rond point près de la pharmacie ou sur le trottoir enherbé d’en face… L’association cultive déjà ses propres légumes pour les besoins des personnes hébergées ; l’expérience acquise dans notre jardin d’un maraîchage sans pesticides ni chimie d’aucune sorte me permettra dans un premier temps de mettre en place des ateliers de sensibilisation à une agriculture écologique, non pas « néo-hippie» ou anti-conventionnelle, mais écologique parce qu’appuyée par cette science (presque) nouvelle des interactions qui régissent le vivant. L’agriculture redevenue naturelle est ainsi beaucoup plus passionnante ! Venez nombreux !

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Les Chroniques du Chantier

Les nouvelles du Jardin par l’equipe du chantier

«Visite du conservatoire régional d’Aquitaine»

Avec Pierre, notre encadrant technique, nous sommes allés du côté d’Agen, à Montesquieu au Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine pour y visiter leur verger-musée d’arboriculture. L’objectif de cette visite était de découvrir des méthodes et des approches culturales différentes en vue du projet petit fruit mené par le chantier d’insertion expliqué ci-contre. Cette visite nous a permis de recenser et différencier de multiples variétés de pommes, dont certaines très anciennes. Il y en avait de plusieurs couleurs. Des vertes et rouges, les Cassous, des rouges, la pomme d’Arengosse ; des jaunes, les Admirable Jaune ; des vertes les Réale d’Entraygue... Cette visite fut enrichissante. Elle nous a permis de passer une agréable journée tous ensemble.

« Côté jardin » Pour cet hiver nous avons fait un compost issu de feuilles vertes et de paille, afin de pouvoir retravailler le sol, pour qu’il soit plus fertile. Nous avons également paillé toutes les parcelles mises en culture afin de les protéger du froid et de la violence de la pluie.

et de la salade.

Ensuite, nous avons semé de l’ail, des oignons, des courgettes, des navets, des courges, des haricots verts

Ces produits sont mis à disposition pousr le foyer d’hébergement d’urgence et parfois sur l’Escale.

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Moi Azzouz Mehdi, j’ai proposé de semer des pommes de terres car nous sommes en hiver, même si ça ne se voit pas. J’ai également pensé que l’on pourrait aussi semer des épinard car ils sont bons pour la santé.

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PROJET

Petits fruits et compagnie par Pierre Carles

Le chantier d’insertion de Moissac Solidarité voit les choses en grand : près d’un demihectare d’un terrain laissé en prairie sur les coteaux de Moissac va à la fin de l’hiver être mis en culture. Dès le début de l’hiver, faisant fi du froid et du crachin venu de l’ouest, plusieurs équipes se sont relayées pour préparer les travaux et ont commencé par jalonner le terrain en matérialisant par des piquets les courbes de niveau. L’occasion de découvrir un outil pourtant inventé plusieurs siècles avant notre ère : le niveau à eau, fabrication maison, environ 10m de tuyau d’arrosage et deux bouteilles plastiques. Outil très efficace et précis pour peu que l’on soit patient ! Les repères ainsi posés ont permis ensuite un sous solage indispensable pour garantir au sol des capacités de rétention en eau maximales, la parcelle n’étant pas irriguée. Suivront à l’approche du printemps les plantations de boutures de groseilliers, framboisiers et cassissiers, et un travail du sol léger pour un semis d’engrais vert entre les lignes. Les premières récoltes de fruits rouges pourront ainsi avoir lieues à l’entrée de l’été et devenir plus importantes d’année en année. On espère donner un peu d’ombrage à la parcelle dès l’hiver prochain en y installant des arbres fruitiers dont l’enracinement sera favorisé par toute une année de préparation du sol… mais chaque chose en son temps !

A

vos

maquettes!

Les salariés du chantier ont été sollicités par l’architecte en charge de l’étude pour la réhabilitation du site de l’Escale afin de l’aider à prendre les relevés du site. Ils ont également confectionné les maquettes d’études des locaux sur lesquelles les groupes pourront s’appuyer à l’avenir, la maquette étant un outil précieux dans la réflexion d’un projet.

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Zoom Sur : Les Activités de l'Association Atelier Beauté [ Le SPA Clawdine ] par Natacha Gomri La présence régulière de femmes sur l’Escale nous a amené à penser qu’il pourrait être bon d’organiser un temps qui leur serait entièrement consacré.

installée : encens, musique relaxante, thé et gâteau. Les usagères, qui pour la plupart se connaissent, ont alors pu se détendre et papoter pendant que Claudine la maîtresse de maison du foyer d’hébergement d’urgence leur faisait des soins du visage et des mains. Les filles ont ensuite pu se choisir un vernis et nous ont appris à poser du henné.

Ces femmes qui consacrent leur énergie à leur famille ou à résoudre les problématiques liées à leur condition ne s’autorisent plus ce temps de bien être, cette pensée destinée à elles seules qui permet de se Ce moment convivial et ressourcer. ressourçant a été fortement apprécié et se voudra régulier Une ambiance Zen a été par la suite.

Des masques pour Halloween

Par Justine Sauve (stagiaire de 1ere année d’Assistante de Service Social) Vendredi 30 Novembre a été organisé un Atelier destiné aux enfants présents sur l’Escale, autour de la création de masque pour fêter Halloween. L’objectif était de partager un moment convivial afin que les petits puissent extérioriser leur créativité, et développer ce que l’on nomme «la motricité fine».

L’équipe a préalablement dessiné et prédécoupé des masques dans du carton, ainsi les enfants ont pu les colorier et se les approprier. Puis nous les avons maquillé en fonction de leurs choix de personnages ou de motifs. Ce moment s’est même vu enrichi par la participation de certains adultes, aidant les enfants au coloriage ou se faisant maquiller.

Cet atelier a permis aux enfants de se défouler tandis que les parents ont discuté en prenant le café au soleil. Une belle après-midi d’automne! MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

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Autour du Monde par Natacha Gomri et Anastasia Procoudine-Gorsky Quoi de mieux qu’un peu de peinture, quelques pinceaux et de l’imagination pour occuper les longues soirées d’hiver? Des tas de choses en fait! Cependant, les activités créatives collectives restent des moments de choix! Afin d’égayer le salon du foyer d’hébergement, une activité «fresque» a été mise en place sur plusieurs soirées avec les personnes hébergées. Nous leur avons proposé de peindre la carte du Monde à grande échelle, un outil qui peut permettre de montrer d’où l’on vient, où l’on veut aller, ou de situer d’où on parle.

Après avoir projeté les contours des différents continents sur un mur nous les avons dessinés puis peint l’intérieur aux couleurs proposées par les différents participants: l’Afrique en violet, l’Europe en vert, l’Australie en orange...

Par la suite nous avons dessiné des formes d’animaux, de bateaux, de monuments, d’avions, nous avons également fait quelques tests de typographie dont certains s’en sont immédiatement saisis! Mais la fresque n’est pas terminée, il nous reste quelques motifs à ajouter.

Tout au long des soirées les personnes présentent au foyer se sont saisies à tour de rôle des pinceaux pour poser les couleurs de leur choix ou pour dessiner les formes qui leur plaisaient. C’est avec le sourire aux lèvres que tous ont pu et voulu donner leur avis. Nous avons passé d’excellents moments et les remercions pour leur enthousiasme et l’envie exprimée de partager avec nous cette activité.

Le Couscous de Noël par Nour vivant actuellement sur la structure

Pour fêter Noël tous ensemble avec les usagers et les salariés, l’association a organisé un déjeuner le 16 décembre. Avec une amie nous avons préparé un couscous au boeuf pour 50 personnes. Nous sommes allés cueillir les légumes dans le jardin et j’y ai découvert le frigo du chantier, un tambour de machine à laver dans la terre pour conserver les légumes tout l’hiver. Les gens ont apporté des gâteaux et ont préparé du thé à la menthe. Nous avons sorti des grandes tables avec des jolies nappes. Il a fait très beau temps. C’était super sympa. Et nous avons recommencé le 25 en plus petit comité, je ne voulais pas préparer le couscous que pour ma famille et moi alors nous sommes allés le manger avec ceux qui étaient à l’Escale pour partager tous ensemble ce bon moment. MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

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REGARD SUR L’importance des LIENS INTER-ASSOCIATIfs.

par L’équipe éducative du LVA Embecado

La gazette de septembre consacrait une place au lieu de vie et d’accueil Embecado (1) de Verdun sur Garonne qui venait à la rencontre de Moissac Solidarité afin de permettre à l’ association El Khir (2) établie à Essaouira au Maroc, de découvrir le travail social en France. Ce moment a permis de renouer des liens avec Moissac solidarité. Même si nos missions sont différentes, nos interventions dans le champ social relèvent, nous semble t’il, d’un même engagement et de mêmes convictions. Des liens existent depuis longtemps entre nos associations et c’est à partir de ces derniers que se révèlent des projets de rencontre, de partage et d’échanges. Le champ social se rationnalise de plus en plus, la rentabilité investie nos associations : gains de temps, de moyens humains et financiers. Pourtant, cette rencontre avec l’association El Khir s’est organisée hors de tout projet, simplement dans des espaces que nous avons su préserver. Un réseau, un coup de fil et l’aventure était possible. C’est peut être cela qui nous singularise, Moissac solidarité, Embecado, le Café associatif du Burgaud, … Cette possibilité dans notre pratique que de préserver des espaces propices à la créativité et à l’expérimentation. Nous envisageons le travail social comme partie prenante de la société dans son ensemble et comme un outil d’émancipation. Et c’est pour cela que nous ne construisons pas notre réseau que sur des histoires de public accueilli ou par secteur d’activité mais plutôt sur des valeurs partagées, des projets de société. Aux logiques managériales qui ont pris place dans le secteur social comme ailleurs, à la nourriture sous vide, préemballée et prédigérée, à la course aux projets, bref, à la marchandisation du travail social, nous préférons développer le vivre ensemble, l’inter culturalité, l’expérimentation, le vivre autrement, tout ce qui, pour nous, participe à la construction d’un autre monde, plus solidaire et moins inégalitaire. (1)Embecado est une petite structure qui accueille au quotidien 6 jeunes en difficultés sociales, familiales, psychologiques et des Mineurs isolés étrangers. (2) El Khir association qui œuvre pour la promotion des conditions de vie des femmes du Maroc (autonomisation et amélioration de leurs situations sociales, économiques). MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

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TEMOIGNAGE Pour cette publication nous donnons la parole à Mehdi Azzouz, salarié du chantier d’insertion qui a participé activement à la Gazette précédente mais aussi à cette dernière pour nous faire partager ses activités au sein du chantier. Aujourd’hui il nous parle de son parcours. Quel est ton lien avec Moissac Solidarité? : Moi, je suis ici dans le cadre de mon aménagement de peine avec le SPIP. Pendant 6 mois de juin à décembre j’étais en placement extérieur avec Moissac Solidarité. Pour pouvoir en bénéficier il fallait que j’intègre leur chantier d’insertion trois jours par semaine, que je sois hébergé chez eux et que je suive certaines règles. Quelles étaient les règles ? : Aucune visite ni en journée, ni le soir. Obligation d’être sur mon lieu d’hébergement de 22h à 7h, je devais pointer les samedi et dimanche sur le site de l’Escale à midi et assister au repas du foyer d’hébergement le mardi et le jeudi soir. Ca, ce n’était pas très contraignant car j’apprécie beaucoup les deux maîtresses de maison Claudine et Sylvie avec qui on passe toujours des bons moments, ça m’arrive même des fois d’y passer encore. J’avais également droit à faire des demandes de permissions pour le week-end. Il y a deux commissions par mois et la permission est acceptée sous certaines conditions.

On a pu te lire dans la Gazette du mois de septembre comme dans celle-ci à propos de ce que tu fais au sein du chantier d’insertion, mais je voudrais savoir comment se passait l’hébergement quand tu faisais parti du dispositif du SPIP? : Moissac Solidarité a trois places en placement extérieur; j’ai habité un mois avec une personne, trois mois seul et les deux derniers mois avec une autre personne qui est encore là d’ailleurs. Ca s’est très bien passé, on cohabite dans un appartement avec chacun une chambre, nous nous autogérons, c’est à nous de faire le ménage, de nous faire à manger. Les veilleurs de nuit passent pour voir si nous sommes là entre 22h et 7h et il y a dans la semaine des visites à domicile régulièrement. Mais je trouve que l’appartement est trop loin du lieu de travail, on doit aller bosser en vélo sous la pluie des fois c’est pas terrible. Et puis il y a pas trop de choses à faire à Moissac, quand je sors ou que je fais des activités je retourne à Montauban, c’est de là d’où je viens, sinon je vais à Caussade ou Negrepelisse. A Moissac je ne vois que les gens avec qui je suis dans le chantier d’insertion, je m’entendais très bien avec l’un d’entre eux, mais qui est parti maintenant, mais j’en vois d’autres, pas tous mais certains.

Et aujourd’hui où en es tu ? : J’ai finis ma peine, mais je suis toujours en sursis, je suis suivis par une conseillère pénitentiaire en insertion et probation à Montauban, c’est grâce à elle que j’ai pu être en placement extérieur. Depuis la rentrée je continue mon contrat au chantier d’insertion et je suis toujours hébergé par l’association, j’habite dans un studio en stabilisation, j’ai un petit jardin et un petit chat avec moi. L’appartement n’est pas très grand mais c’est calme, c’est tranquille, je suis à côté du canal et si je veux je peux aller courir, chez moi je fais la cuisine, j’adore cuisiner moimême des bons petits plats, donc ça va c’est bien.

Et quels sont tes plans pour la suite? : Je voudrais passer la formation Caces pour pouvoir travailler comme préparateur de commandes, idéalement je voudrais travailler la nuit, car j’aime bien la nuit et je suis assez résistant. Mais il faut aussi que je passe mon permis, c’est mon deuxième objectif de cette année. Comme ça je pourrais bouger, trouver un appartement. Le chantier d’insertion me permet de gagner un peu de sous et de pouvoir passer ces deux formations qui me permettront de pouvoir bouger plus tard. Pour moi ce qui est important c’est de gagner de l’argent car j’aime le matériel, alors il faut que je travaille et que je passe mon permis comme ça je pourrais faire ce que j’ai envie.

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Les dates passées et à venir

Le Mardi 27 0CTOBRE

decembre/JANVIER

information collective de l’Atelier Pour cette fin d’année nous Sport et son lancement le 05 Novembre accueillons Sylvie, une nouvelle avec le Kin-Ball. maÎTRESSe DE MAISON et accueillons 23, chemin des vignoble, Fontréal-bas 82200 Moissac trois nouvelles stagiaires à la ______ rentrée 2016, Odile (Master 2), Sonia (bts ESF), Mélodie (DE CESF). Le Lundi 2 NOVEMBRE ______ Ouverture de 6 nouvelles places

pour demandeurs d’asile et Le Jeudi 14 JANVIER agrandissement du foyer d’hébergement Réunion de lancement de la création pour les femmes et les familles. du réseau GAPP (Groupe d’analyse des ______ pratiques professionnelles) à Moissac. Espace et Vie, 2 Rue de la Maladrerie, 82200 Moissac

Le Mardi 10 NOVEMBRE

Début des livraisons des paniers d’HIVER des Jardins de Cécile.

_______

Le Mercredi 18 NOVEMBRE

______

DES LE MOIS DE JANVIER Phase 2 de l’ETUDE DE REHABILITATION

______

Le Vendredi 5 FEVRIER

DE L’ESCALE par le dessin. Information collective sur les GROUPES ______ DE PAROLE dans le cadre du FIPD.

atelier initiation au potager Journée participative organisé par la biologique en ville. FNARS, ACCES AUX SOINS & A LA SANTE, 23, chemin des vignoble, Fontréal-bas 82200 Moissac _______ 3 demandeurs accueillis d’asile y ont participé. Le Mercredi 17 FEVRIER _______ Trimestrielle de l’Association Le Jeudi 19 NOVEMBRE

Le Vendredi 27 Novembre

Journée régionale d’information et d’échange sur la réforme d’asile organisée par la FNARS et AMNESTY INTERNATIONAL à Toulouse. ______ Le Mercredi 16 DECEMBRE

nOËL organisé pour et par les usagers de l’assocition autour d’un MERVEILLEUX COUSCOUS. ______ Le Mercredi 16 DECEMBRE

ASSEMBLEE GENERALE de l’Association

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Le lundi 21 MARS

_______

Journée interprofessionnelle sur « « Les bouleversements des places de chacun dans la famille dans les situations d’exil», organisé par le réseau SantéInterculturel. Comité de rédaction: Mehdi Azzouz, Laurence Carles, Pierre Carles, Jean Noël Davasse, Julien Decadi, Natacha Gomri, Anastasia Procoudine-Gorsky, Justine Sauve. Pour plus d’information: Moissac Solidarité, 23, chemin des vignoble, Fontréal-bas 82200 Moissac. #: 05 63 04 26 66 LA GAZETTE Mini Journal - OCTOBRE/NOVEMBRE/DECEMBRE 2015



2015// 2016

Moissac Solidarite se mobilise dans le cadre de la politique de la ville

Suite à l’intégration de la ville de Moissac au sein de la Politique de la Ville (avec deux zones éligibles sur son territoire), Moissac Solidarité, déjà bien implantée et dynamique au sein de ces quartiers, a décidé de saisir l’opportunité pour développer des projets plus ambitieux et répondant aux besoins du territoire. Ainsi, l’association s’est positionnée après une ré�lexion autour des différents piliers proposés par la politique de la ville et a souhaité proposer des initiatives innovantes, à même de renforcer la cohésion sociale au sein de la commune et d’amorcer une appropriation citoyenne plus marquée : ainsi, 4 actions différentes seront déployées dans un premier temps. + Des maraudes sociales, qui doivent permettre une plus grande perméabilité dans la ville.

+ Des micro-potagers urbains, pour une réappropriation de la terre par les moissaguais.

+ Un atelier vélo avec un service de location, qui permettront de désenclaver la commune et proposer une solution de déplacement écologique.

+ Une production de fruits rouges biologiques, pour permettre aux restaurateurs de la commune de mettre en valeur la production locale.


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