La Gazette d'Avril 2016 Le Mini journal de Moissac Solidarité

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MOISSAC solidarite

Lutte pour l’inclusion

La Gazette Mini Journal - Janvier Fevrier Mars Avril 2016&(

Sarah Ebbo Le réseau Santés Interculturelles, un espace d’échanges et de réflexion en pleine expansion... Sur le modèle de ses grands frères APESAR en Haute Garonne ou CESAME dans le Tarn, le Réseau Santés Interculturelles (porté par l’association AMAR), issu directement des consultations psychologiques interculturelles proposées dans le cadre de l’ancien réseau du 82 SAMIR, propose des espaces d’échanges pour les professionnels du département. Ce réseau rassemble aujourd’hui plus d’une centaine de partenaires sur le 82, mus par un désir commun : échanger, partager et croiser les regards avec l’autre, se décentrer afin de s’enrichir mutuellement et améliorer au quotidien nos pratiques professionnelles. Qu’il s’agisse de santé mentale, de santé physique, d’accompagnement social ou bien encore de thématiques plus spécifiques liées à l’enfance, la parentalité, ou l’exil etc., le réseau a pour objectif de créer du sens et de faciliter le lien entre professionnels tout en amorçant une réflexion autour « des Inters ». Interculturel géographique, interculturel social, interculturel professionnel : c’est par le biais de groupes d’analyses de pratiques pluridisciplinaires que le réseau se regroupe tous les mois et permet à différents professionnels de développer des échanges de pratiques autour de situations de cas vécus. Cet outil de travail, animé par Isabelle Patin (psychologue interculturelle du centre AMAR) est extrêmement riche pour l’ensemble des travailleurs sociaux. Il rassemble de plus en plus et a su se créer une identité à part entière. Par ailleurs, le réseau propose également chaque année des journées de rencontres interprofessionnelles sur des thématiques précises. Il s’agira cette année, par le biais du théâtre, d’aborder la question de la famille dans l’exil (événement le 21/03/2016). Ces journées viennent compléter le travail des GAPP et sont aussi l’occasion d’interagir avec des professionnels extérieurs au réseau. Plus récemment, notons le développement d’une nouvelle dynamique propre au territoire moissagais : sous la dynamique du centre AMAR et des travailleurs sociaux moissagais, le réseau Santés Interculturelles se développe et est en phase de donner naissance à un réseau moissagais à part entière.


PROJET

1.// «Bon j’vais faire mon tour!» Echos de la maraude de Moissac Solidarité Par Loïc Jean-Joseph

En 2015 dans le cadre du contrat de ville, Moissac Solidarité a remporté l’appel à projet quant à la mise en place de maraudes sociales dans les quartiers prioritaires de Moissac: l’hyper centre, le quartier du Sarlac et des Figuéris. C’est depuis novembre que j’assure le poste d’éducateur spécialisé créé pour l’occasion.

Historiquement Moissac est une terre d’accueil pour de nombreuses populations. Toutefois certains quartiers de la ville en voie de paupérisation deviennent de plus en plus enclavés socialement. Outre la barrière de la langue, l’isolement social et le repli communautaire créent une fracture au sein de la population moissagaise. C’est au cœur de ce contexte que nait chez les différents acteurs de la commune l’idée d’une maraude sociale sur Moissac afin de renforcer les liens et la cohésion entre les habitants de la ville. Néanmoins le terme de «maraude» étant particulièrement associé à la distribution de produits de nécessité aux grands précaires, nous préférons après mûre réflexion, parler de «travail de rue» ou de «médiation sociale».

La mission première d’un «éduc de rue» est d’aller vers: aller vers des populations qui n’ont pas ou plus le désir voire la capacité de demander de l’aide; aller vers ceux qui ne fréquentent pas ou peu les structures existantes; rencontrer des communautés marginalisées ... Le tout dans l’idée de créer ou recréer du lien avec ces personnes. Mon travail consiste donc à me rendre disponible pour la population: prendre le temps de m’assoir sur un banc ou à la terrasse d’un café pour écouter puis discuter, jouer de la guitare, partager des moments du quotidien (sorties d’école, repas, courses, ...) avec les Moissagais ou les personnes de passage... Quelque soit le média utilisé, il s’agit d’être visible et repéré sur les lieux investis par le public, le tout de façon informelle sans le solliciter, afin de favoriser la rencontre et la connaissance mutuelles. Cette présence sociale induite par le travail de rue m’implique donc directement dans la dynamique du territoire: tisser des liens de proximité avec la population me permet de comprendre ses habitudes, ses besoins, ses difficultés, ou ses problématiques et d’ouvrir les possibles. Il s’agit alors d’apporter des réponses concrètes liées au quotidien, de simplement assurer une présence et une écoute, de monter des dispositifs partenariaux adaptés, ou encore de relayer vers d’autres associations plus à même de répondre aux demandes. J’effectue donc un travail de «veille» sur le territoire grâce à une observation participative du terrain.

Il va sans dire que ce type d’action se réfère à un grand nombre de principes déontologiques auxquels je suis particulièrement attaché. Il s’agit notamment de la libre adhésion, du respect de l’anonymat, de l’absence de mandat et de la non institutionnalisation des pratiques. Ce sont des éléments essentiels et nécessaires au processus de travail de rue. C’est de là que naît la relation de confiance réciproque permettant de nouer des liens avec des personnes souvent déçues, voire même fragilisées par ses rapports à l’Institution. La difficulté étant de pouvoir concilier ce respect de l’intimité et de la vie privée avec les responsabilités et les obligations légales qui découlent de ma fonction. De fait c’est un travail qui peut difficilement fonctionner sans la coopération (directe ou indirecte) de l’ensemble du corps social.

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PROJET

2.//

plongée ARCHITECTURALE!

L’ESCALE SE TRANSFORME

Par Anastasia Procoudine-Gorsky

En ce début d’année 2016, le travail sur le projet d’étude de Réhabilitation des Abattoirs, s’est concentré sur le dessin en plan afin d’étudier les pistes envisageable pour la transformation des locaux. Notre objectif commun étant d’optimiser les services proposés aux personnes accueillies et d’offrir plus de confort de travail aux salariés. Le plan est un outil de travail commun qui permet à l’ensemble des salariés de discuter sur des questions de forme et des questions de fond. Durant les ateliers chacun apporte, tour à tour, un peu de sa connaissance, de sa sensibilité, parfois de son bon sens et des ses convictions afin de construire ensemble un discours cohérent. Dans l’ensemble, les trois groupes de salariés avancent dans une direction commune et sans se consulter!

Au sein des ateliers, mon travail d’architecte, est essentiellement celui d’animateur. Je reste la plus objective et neutre possible, afin de ne pas inciter les participants dans une voie ou dans une autre. Je les interroge dans leurs choix et dans leurs convictions pour qu’ils puissent prendre en compte l’ensemble des possibilités et des cas de figure présents sur les différents dispositifs, même si ceux-ci existent à l’infini! Et enfin, je leur propose des solutions quand ils se trouvent face à une impasse.

Afin d’avancer de concert avec les trois groupes, un thème est abordé à chaque atelier : la halte de jour, la chambre, les espaces collectifs, etc . Cependant aucun ateliers ne se ressemblent, adaptés à l’avancée des différents groupes, des solutions et des références variées sont apportées en fonction des interrogations et des volontés des participants. S’opère alors un aller-retour entre des notions immatérielles, des questions techniques, et des contraintes propres aux sites. Des références plus larges ainsi que des définitions propres au milieu de l’architecture permettent aux salariés d’aiguiser leur sensibilité à l’écriture architecturale et aux dispositifs architecturaux. Tout cela pour qu’ils puissent acquérir un maximum d’outils afin d’étoffer les solutions d’améliorations qu’ils envisagent. Se dessinent alors des grands thèmes (en fonction des groupes et des participants qui les constituent) s’appuyant sur une vraie connaissance de terrain ; et malgré le fait que les salariés aient tous des parcours différents et des approches parfois dissemblables, les échanges aboutissent toujours à des conciliations et des accords. Le même travail se poursuit avec les usagers, au sein d’ateliers en petits groupes constitués par des personnes présentes de façon récurrente sur l’Escale. Leur approche et leur regard complètent de façon remarquable le travail des salariés. MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

Quelques références: La Chambre 1888

de

Van

Gogh

Une chambre de la Cité Radieuse de Le Corbusier Les bureau de Air bnb

Cuisine collective Rizzo & Rizzo Ouverture et ambiance de la bibliothèque Saint-Gildasdes-Bois(44)

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PARTAGE DES PRATIQUES

LA RENCONTRE AVEC D’AUTRES STRUCTURES

afin d’échanger sur nos pratiques est toujours l’occasion d’ouvrir un peu plus grands nos regards et notre champ des possibles. Pour cette nouvelle édition nous revenons sur trois expériences de rencontres. Certaines avec nos partenaires mais pas seulement, et dont les objectifs étaient divers mais avec un but commun: celui du partage. VISITES EN ALBIGEOIS

Par Anastasia Procoudine-Gorsky

A la demande des salariés d’un des groupes de travail du projet de réhabilitation des abattoirs, nous sommes allés à la rencontre d’autres structures sociales afin de découvrir des lieux et des pratiques professionnelles associées. Nos visites se sont concentrées à l’Est de la région entre Monclar-deQuercy et Albi. En effet, nous avons été accueillis par le C.A.D.A de Monclar-de-Quercy et l’Association du Colibris d’Albi. Ces deux structures font face à des problématiques très différentes. La première est installée en pleine campagne et ne reçoit que des demandeurs d’asile, alors que l’autre est un C.H.R.S et une halte de jour en cœur de ville. Nous avons ainsi pu échanger sur leur fonctionnement et leur organisation ainsi que sur la place donnée aux personnes accueillies. Nous avons, entre autre, abordé ces deux visites sous l’angle architectural, comme de petites études de cas. Cela a été l’occasion pour nous d’observer l’organisation des espaces, les pratiques et les usages qu’ils en font, ainsi que certains nombre de choix qu’il a fallu que les deux structures prennent pour le bon fonctionnement de la vie en collectivité. Ces deux visites ont été l’occasion pour nous d’ouvrir notre champ des possibles en terme de pratiques, mais aussi pour rendre plus cohérent les futurs aménagements à envisager. Elles nous ont permis à la fois de nous interroger sur nos propres pratiques tout en consolidant un certain nombre de nos convictions. Les visites se sont terminées au soleil couchant avec la rencontre des Incroyables Comestibles à l’université d’Albi. Les Incroyables Comestibles colonisent les espaces disponibles afin d’y faire pousser aromates, légumes et fruits naturellement. Il s’agit d’un mouvement à l’échelle nationale qui dépasse d’ailleurs nos frontières et constitué par des bénévoles. Leur objectif est de sensibiliser les populations au mieux manger/mieux vivre. Une dynamique dans laquelle s’est lancée Moissac Solidarité, notamment dans le cadre de la politique de la ville, à travers les ateliers de sensibilisation au potager bio et l’aménagement de parcelles mises à la disposition par la commune afin que les populations du centre ville et du Sarlac puissent à leur tour produire de façon collective. Albi est une des villes pilotes du mouvement, avec des membres très actifs et de nombreux partenariats déjà en place (Ecole élémentaires/ Compagnon du devoir/ Quartiers/ Université) ; ils nous ont ainsi donné des outils pédagogiques de sensibilisation en nous faisant découvrir les nombreuses parcelles mises en culture autour et dans l’Université d’Albi. Merci à tous ceux qui nous ont accueillis pour cette journée chaleureuse et pleine de découvertes!

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NOTRE CIP AU FIL DE S.O.I.E

Par Marie-Laure Mouysset

Afin d’étoffer mes compétences de conseillère en insertion professionnelle dans le cadre du chantier d’insertion de Moissac Solidarité, il m’a semblé intéressant d’aller à la rencontre d’autres professionnelles animées par le même type de problématique et présentes sur le territoire. Le Fil de SOIE, installé à Moissac, est fort de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine et c’est avec Espace et Vie un partenaire régulier. Le chantier du Fil de SOIE est ouvert aux femmes en grande difficulté et a pour activité principale la confection, le prêt et l’entretient de vêtements. Notre chantier est, lui, ouvert aux personnes les plus éloignées de l’emploi, le plus souvent des hommes et se veut polyvalent (production maraichère et de petits fruits, atelier réparation/location vélos, déménagements, petits entretiens). Si les deux chantiers sont assez différents l’uns de l’autre, ils se retrouvent toutefois sur des objectifs communs que sont l’accueil et l’orientation des salariés, en leur offrant des réponses adaptées afin de les accompagner dans leur parcours socioprofessionnels, tout en étant à l’écoute des difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Ainsi, cette rencontre nous a permit d’échanger à la fois sur nos pratiques et sur l’attention que nous portons sur les outils à créer pour offrir des réponses de qualité. Ce regard neuf que m’a offert cette journée me permet dès à présent de pouvoir compléter en partie les différents outils et actions que j’ai pu mettre en place jusque là. Mais au-delà du partage des pratiques, nous avons également envisagé un partenariat possible dont bénéficierait directement le chantier d’insertion de Moissac Solidarité. En effet, le Fil de SOIE dispose d’une salle informatique qu’il pourrait mettre à notre disposition. Cet espace nous permettrait de travailler des actions collectives et individuelles avec les salariés du chantier et faciliterait leur démarche vers l’emploi. Car il n’est pas toujours facile pour nous actuellement, par manque de place, de pouvoir organiser ces moments de façon plus optimale. Ce partage de locaux permettrait également à nos salariés de rencontrer un autre type de chantier d’insertion, de s’ouvrir à une autre façon de travailler et de fonctionner. Je remercie le fil de SOIE et plus particulièrement Lise Nobile d’avoir pris le temps d’ouvrir les portes du chantier pour ce temps de rencontre et de partage.

Rencontre avec l’UDAF

Par Mélodie Ane

Le mardi 9 février 2016, une partie de l’équipe de Moissac Solidarité a organisé un échange de pratiques professionnelles avec la responsable du pôle logment de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF). Cette rencontre avait pour objectif à la fois pour la CESF et la CIP de Moissac Solidarité d’élargir leurs connaissances sur les hébergements temporaires et de découvrir le fonctionnement et l’organisation proposés par l’UDAF, et pour l’architecte en charge des abattoirs de continuer à découvrir les centres d’accueil sur le territoire. En effet, en vue de son projet de réhabilitation « des abattoirs » destiné au foyer d’urgence de Moissac Solidarité, il était important pour l’équipe de terminer cette rencontre par la visite des nouveaux locaux de l’UDAF sur la Maison Relais, capable d’héberger temporairement 18 personnes. Cette visite a permis à l’architecte, chargée du projet, ainsi qu’aux travailleurs sociaux d’ouvrir leurs perspectives sur ce qui pourrait être envisageable au sein de Moissac Solidarité en vue d’améliorer la qualité du service en adéquation avec les besoins des bénéficiaires et hébergés. Merci à Flore Rey pour son accueil!

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Les Chroniques du Chantier

Techniques & Méthodes du Jardin par l’equipe du chantier

« ET QUE ÇA CHAUFFE! » Par Mohamadou W.

Pour

les semis de cette année nous avons fabriqué une couche chaude pour prendre de l’avance. Il faut d’abord creuser un assez grand trou entre 50 et 70 cm de profondeur sur 1m20 de large, on le remplit d’un mélange de fumier, d’eau et de paille, il faut faire le niveau et recouvrir d’un peu de terre pour pouvoir poser les caisses de semis. Tout autour on installe un châssis avec une bâche plastique dessus et on l’entoure de bottes de paille. Tout ça permet de faire monter en température, et garder le châssis toujours très chaud, et garder une température stabilisée. On a installé des caisses de semis de tomates, d’aubergines, de poivrons, de fleurs, de céleris. Il faut arroser régulièrement. C’est une méthode qui était pour moi inconnue jusque là.

« DES BOUTURES DE PETITS FRUITS » Par Imran K.

Pour

la parcelle petits fruits que nous devons mettre en culture, nous avons récupéré des boutures de deux variétés de cassis, des cassissiers et des groseilliers, que nous avons pour le moment mis en jauge avant de les planter en pleine terre. Nous avons coupé en biais les boutures pour qu’elles soient toutes de même tailles, nous les avons installé dans des caisses dans un mélange terre sable au 2/3 et nous laissons la pluie les arroser. Nous avions aussi récupéré des plants de fraisiers que nous avons replanté au potager en ayant « paré » les plants, c’est-à-dire séparé les cœurs et taillé un peu les racines.

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Zoom sur les fèves, ca pousse! Le jardin se prépare a accueillir les légumes d’ETE....

Culture de pommes de terre en SILO dans des pneus! NOS DERNIERES SALADES D’HIVER SOUS LA SERRE

RENCONTRE SUR LES COTEAUX Par Christophe L.

Avec Pierre, notre encadrant nous avons rencontré un paysan à Durfort Lacapelette pour qu’il nous fasse découvrir son jardin potager (qui est magnifique, très grand avec beaucoup d’arbres) et ses méthodes ; c’est quelqu’un qui travaille toujours de manière naturelle, il construit ses propres outils et parfois il utilise ses chevaux pour travailler la terre. Il a beaucoup d’animaux, un âne, des lapins, des poules (avec un poulailler très beau qu’il a construit luimême). Il a aussi un très beau percheron, très musclé sur lequel on peut faire de la voltige. Il nous a expliqué comment tailler et nous a donné des boutures de framboisiers pour qu’on puisse les planter sur la parcelle de petits fruits sur laquelle on travaille avec le chantier. C’était un très bel après-midi, très intéressant, qui m’a donné envie de refaire ce genre d’activités. MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

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Les Chroniques du Chantier

Les Multi service du Chantier par l’equipe du chantier

UN PEU DE PEINTURE!

Par Yvan W. et Imran K.

VU PAR YVAN. Pour le dernier chantier de rénovation d’un des appartements du Sarlac, nous avons travaillé à deux en autonomie. Comme je suis un ancien professionnel de la rénovation de peinture en bâtiment et en papiers peints, notre encadrant technique m’a fait confiance pour mener ce chantier. Il nous faisait un debrief en fin et début de journée puis passait de temps en temps au cours de la journée. J’ai pu montrer à Imran, un collègue du chantier beaucoup plus jeune qui voudrait se spécialiser dans le BTP les différentes techniques de peinture en étant très minutieux, prendre soin du matériel et comment organiser le chantier. L’appartement avait des gros besoins, nous l’avons lessivé, puis nous avons gratté et enduit les murs pour les peindre ensuite avec des couleurs claires pour que l’appartement reste lumineux, mais nous avons peint jusqu’à 1m avec du bleu foncé car les bas des murs sont toujours plus salissants. VU PAR IMRAN. Je suis très content d’avoir fait ce chantier, c’était la première fois pour moi, et j’aime beaucoup ça. Yvan m’a expliqué les techniques d’encadrement de porte et de fenêtre et de plainte mais aussi pour les plafonds avec la technique de la patte de lapin.

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Un encadrant technique en formation: professionnalisation et échange de pratiques par Pierre Carles Depuis Janvier 2016 j’ai intégré la formation ETAIE, « Encadrant Technique d’Activités d’Insertion par l’Economique », délivrée par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) ; cette formation se déroule à l’Institut Saint Simon à Toulouse et prendra fin en mai 2017 (!).

L’entrée en formation répond à une demande simultanée à la fois de notre

association désireuse de professionnaliser et rendre plus efficient son dispositif d’accompagnement vers la réinsertion professionnelle (mission première du chantier d’insertion) mais aussi de la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), financeur principal des ateliers et chantiers d’insertion.

La formation, si elle me prive d’une journée par semaine pour assurer l’encadrement du chantier, permet de prendre un peu de hauteur et de distance pour repenser nos modes de fonctionnement, à la fois relationnels entre l’équipe permanente et les salariés en insertion, mais aussi plus formels avec la création d’outils plus pertinents utiles au suivi et à l’accompagnement des salariés (fiches de suivi et d’évaluation, etc.). Elle est aussi l’occasion de rencontrer d’autres encadrants techniques, de découvrir d’autres chantiers et ateliers d’insertion et de confronter nos pratiques, partager nos difficultés ; au-delà des différences de fonctionnement ou de statut des différentes structures qui accueillent un chantier d’insertion, on trouve toujours un dénominateur commun : le public en insertion !

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Zoom Sur : Les Activités de l'Association Du FLE avec AVEC à MS. Quezaco ? Depuis février, nous accueillons dans nos locaux du Sarlac, Karine Poinsot de l’association AVEC (Apprentissage, Valorisation, Échange, Culture ). Plusieurs fois par semaine, elle anime des cours de Français Langue Étrangère au bénéfice de personnes orientés par les différents partenaires présents sur le bassin moissagais. Cette méthode d’apprentissage s’adresse à des personnes non francophones. Plusieurs groupes ont été formés en fonction des niveaux des personnes. Des horaires adaptés permettent aux élèves de venir en journée ou en soirée. Karine partage son temps entre nos locaux du foyer d’hébergement d’urgence (inoccupés en journée) et le centre social à proximité.

Ce dispositif est gratuit pour les personnes car financé dans le cadre du PTI (plan territorial d’insertion). Les personnes intéressées doivent s’adresser à leur référent social(cms, ccas, associations, mission locale…..) pour qu’il rédige une « prescription ». Parions qu’à la prochaine parution de la gazette, un ou des articles seront issus de ces cours….. Pour tout renseignements : AVEC 17 rue d’Albert - 82000 Montauban - 05 63 63 26 53 http://www.assoavec.com

UNE CARTE INFO PAR & POUR LES USAGERS

Par Mélodie Ane A la suite de certains entretiens menés pour quiconque souhaite se rendre à un par l’architecte sur le projet des abattoirs des points stratégiques de Moissac. auprès des usagers, certaines propositions ont permis d’améliorer la qualité des Une première enquête nous a permis de services sur la halte de jour. Notamment comprendre les besoins et les envies des l’idée d’un grand panneaux d’information usagers afin de pouvoir déterminer les plus complet affiché à l’entrée de l’Escale, lieux phares de la ville à leurs yeux. dont l’objectif est de recenser l’ensemble des services et associations (culturels, Puis plusieurs moments ont été prévus loisirs, administratifs, caritatifs, services...) avec les usagers pour construire et que propose la commune, et représenté mettre en place ce panneau en les faisant sur un plan de la ville, permet de créer un participer aux ateliers manuels l’après outil qui se veut ludique et facile d’accès midi sur l’Escale. Les salariés du chantier d’insertion ont également mis la main à la patte pour l’aspect bricolage du projet. Chaque atelier s’est déroulé dans la convivialité et la bonne humeur et parfois même accompagné de petits gâteaux préparés avec soin.

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Bienvenue, Bien venidos, Dobrodosli, Rabina Andeykou par Natacha Gomri et Anastasia Procoudine-Gorsky

langue que le français ont pu inscrire les lettres connues dans la couleur et avec la typologie de leur choix.

Les enfants en vacances nous ont également fait la joie de leur présence et ont pu profiter des tubes de peinture pour créer un petit atelier spontané entre eux et sur papier, n’osant pas s’attaquer directement aux murs. Ils ont ainsi réalisé des dessins représentant l’Escale et leurs rêves riches de couleurs et d’oiseaux dans les cieux !

C’est avec la préparation du repas collectif Sur une proposition de Claudine, une des que s’est terminé ce moment convivial et maîtresses de maison du foyer et avec sympathique qui encore une fois nous a l’enthousiasme des personnes accueillies, nous beaucoup de plaisirs et de rires. avons encore une fois remonté nos manches et passé un joli après midi pluvieux à peindre : suivant les couleurs choisies par notre professionnelle en la matière Natacha, la plus dynamique des apprenties de première année de l’an 2016, le jaune, le bleu et le mauve ont mis à l’honneur une farandole de « bienvenue » afin d’égayer le long couloir du foyer dans la plus parfaite harmonie colorimétrique. Si préalablement nous avions répertorié un certain nombre de bienvenues dans de nombreux dialectes via une recherche effrénée sur la toile, tous ceux connaissant une autre

On s’bouge!

grand Projet déco’ pour le foyer Notre maîtresse de maison, nous a fait part de sa volonté de transformer petit à petit le foyer en un lieu d'accueil plus chaleur et personnalisé, grace à ses petites astuces déco'. Les différentes fresques créées avec les usagers lors d'ateliers peinture avaient déjà apporté du cachet aux pièces principales qu'ils avaient ainsi pu s'approprier pleinement, il s'agirait maintenant de rafraîchir les chambres, d'installer un espace enfants où ils pourraient exprimer leur créativité (qu'il expriment déjà mais sur les murs !) et de personnaliser la cuisine, grand lieu d'expérimentations. Ce projet se déroulerait sous forme d'ateliers déco' participatifs.

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L'atelier Sport est de retour ! La belle saison se fait sentir et l'équipe de l'atelier sport a récemment repris du service. Au programme : participation à l'atelier canoë d'Attitude Rando' organisé par la ville de Moissac, sorties à vélo, pétanque, volley ball… Profitons-en !

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La protection subsidiaire, une issue méconnue de la demande d’asile

par Sarah Ebbo

La procédure d’asile est une procédure juridique qui reste complexe et fréquemment chamboulée par les changements législatifs des différents champs dont elle est à la croisée. Ceci nous amène (les medias en première ligne de mire) à vulgariser pour faciliter la communication et la transmission de l’information (c’est ainsi que les médias nous ont présenté les syriens arrivant sur le territoire comme des «réfugiés» alors que pour beaucoup d’entre eux, le statut n’était pas encore acquis, loin de là).

Les bénéficiaires de la protection subsidiaire sont placés sous la protection juridique et administrative l’Ofpra, ils ont vocation à se voir délivrer une carte de séjour temporaire d’une durée de un an renouvelable et portant la mention «vie privée et familiale» en application de l’article L.313-13 du CESEDA. ». En Quelques Chiffres

Pour y voir plus clair dans les faits, en 2015, sur les 79 126 demandes d’asile effectuées, 16 653 personnes (soit environ 21%) se sont vues octroyer le statut de réfugiés (par l’OFPRA ou suite à un recours CNDA) et 4 347 personnes ont bénéficié d’une protection subsidiaire (suite à l’entretien OFPRA ou un recours auprès de la CNDA), soit environ 5,5% du total des demandes sur l’année.

Il en va de même pour les différents statuts auxquels la procédure d’asile peut aboutir. On nous présente le statut de réfugié comme l’unique issue positive de la procédure : en effet, il s’agit du saint graal recherché par tous, mais des statuts intermédiaires, moins sécurisants et plus précaires, coexistent : la protection subsidiaire en est l’une d’eux. Il est donc indéniable que ce statut reste minoritaire mais il ne doit pas être oublié pour autant: il permet à certains Un de nos demandeurs d’asile, ressortissant centre demandeurs d’asile d’obtenir, à défaut du statut de réfugié, africain, vient d’obtenir, à sa grande déception, la protection une protection de la part de l’Etat français et leur ouvre subsidiaire après son entretien à l’OFPRA : de quoi s’agit- des droits, au même titre que le statut de réfugié : droit il exactement ? Quels droits ouvre t-elle? Et surtout RSA, droits au Pôle Emploi, droit à l’hébergement, droit quelle reconnaissance pour le demandeur d’asile de son au logement…etc. Le bémol, et non des moindres : la histoire? protection subsidiaire donne accès à une carte de séjour d’un an (et non de 10 ans comme le statut de réfugié) Selon l’OFPRA, « Le bénéfice de la protection et peut donc être remise en cause au moment de son subsidiaire est accordé à toute personne dont la renouvellement. Ce statut précaire ne permet pas non plus situation ne répond pas à la définition du statut de de se projeter sur le moyen terme au niveau de l’insertion réfugié mais pour laquelle il existe des motifs sérieux socio-professionnelle. et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir l'une des atteintes graves suivantes : - la peine de mort ou une exécution; - la torture ou des peines ou traitements inhumains ou dégradants; - pour des civils, une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d'une violence aveugle résultant d'une situation de conflit armé interne ou international (article L.712-1 du CESEDA).

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Cette protection subsidiaire est également parfois interprétée par les demandeurs d’asile comme une reconnaissance partielle de leur parcours et de ce qu’ils ont subi : elle peut constituer une violence institutionnelle supplémentaire à affronter pour les demandeurs d’asile. Nous comprenons donc un peu mieux pourquoi, Wilfried, demandeur d’asile qui vient d’obtenir cette protection, est un peu décontenancé par la réponse qu’il vient d’obtenir, même si ses projets à court terme vont enfin pouvoir voir le jour. LA GAZETTE Mini Journal - JANVIER/FEVRIER/MARS/AVRIL 2016


TEMOIGNAGE A chaque Gazette son témoignage ! Afin de compléter les regards, pour cette publication c’est le parcours et l’histoire de Mélodie, stagiaire CESF que nous recueillons.

Mélodie, quel est ton parcours ? Petite j’aurais rêvé être garde forestier à cheval mais en grandissant mes études m’ont fait découvrir d’autres possibilités. Le travail social n’était pas dans mes objectifs premiers, mais après avoir passé un BAC ES c’est le champ des relations humaines et du social qui m’a le plus touché plutôt que le domaine de la vente et du commerce. J’ai découvert le métier de CESF avec son aspect très technique mais aussi très humain et à la fois plus sensible et ça m’a beaucoup plu dans le principe ; j’ai donc passé un BTS ESF en apprentissage dans un centre social municipal. Aujourd’hui je suis en 3e année et je me suis dirigée vers un DE CESF au moyen d’un système d’alternance avec des stages. Car j’avais envie de changer de structure afin de voir autre chose et d’ouvrir mon horizon. Qu’est ce qui t’intéresse dans le TRAVAIL social ? Initialement j’étais surtout intéressée par les publics en situation de handicap et l’insertion professionnelle. Mon mémoire porte sur la réintégration des personnes en situation de handicap. Mais avec mon premier stage j’ai découvert le travail du maintien à domicile pour les personnes âgées, avec des dispositifs et des partenariats très intéressants. C’est un stage qui m’a beaucoup appris et que j’ai beaucoup apprécié. Puis j’ai entendu parler de Moissac Solidarité et du travail que l’association menait avec des publics jusque-là très peu connus pour moi et j’ai postulé. Pourquoi Moissac-Solidarité ? J’avais approché la grande précarité du point de vue bénévole aux Resto du cœur mais jamais du point de vue associatif, et c’est en ça que je trouvais que travailler ici pouvait enrichir à la fois ma pratique professionnelle mais aussi mon regard personnel. J’avais un peu d’appréhension par rapport à la barrière de la langue, les cultures différentes, les religions différentes, il m’a fallut un petit temps d’adaptation qui a été très rapide car il m’a fallut être vite indépendante et autonome. Mais l’accueil des salariés et aussi des usagers m’a permis de me sentir à l’aise.

Comment se déroule ton stage ? J’accompagne la CIP et la CESF dans leurs déplacements, je découvre des dispositifs qui étaient pour moi jusqu’alors assez peu concrets, je découvre des partenaires. Ce stage est vraiment propice à la formation et je me sens beaucoup plus armée pour le marché de l’emploi, car la structure me permet de toucher à tout, de tout voir.

C’est toi qui a animé l’atelier du panneau information, comment cela s’est il passé ? Il n’est pas encore terminé. Nous avons déjà fais plusieurs ateliers. Chacun des ateliers s’est déroulé à la halte de jour, j’ai réussi à mobiliser une grande partie des personnes présentes. J’avais eu l’habitude lors de mon apprentissage de la forte présence de femmes âgées sur ce genre d’animation, mais cette fois-ci se sont les hommes et des enfants qui ont été assidus, les femmes en ont profité pour confectionner des gâteaux. Ma présence n’était là que comme support, l’objectif de l’animation c’est que cette carte information soit faite par eux, pour eux. Ils ont été pleins de propositions et très dynamiques, ils se sont vraiment investis et ont toujours envie de pouvoir poursuivre rapidement.

MOISSAC solidarite Lutte pour l’inclusion

LA GAZETTE Mini Journal - JANVIER/FEVRIER/MARS/AVRIL 2016


Les dates passées et à venir

Le Jeudi 14 JANVIER

Le Jeudi 14 Avril

Réunion de lancement de la création Journée Gapp à Moissac Solidarité du réseau GAPP (Groupe d’analyse des 23, Chemin des vignobles, Fontréal-bas, 82110 Moissac ____ pratiques professionnelles) à Moissac ____ Le Mardi 19 Avril

Conférence au CCha Toulouse, «Habitat Trimestrielle de l’Association avec d’urgence et dignité de l’habitat, l’intervention d’Elsa Deforges-Andrianjafintriho qu’est-ce qu’habiter ?» Le Mercredi 17 FEVRIER

d’Epice 82.

Le Mercredi 02 Mars

___

5 Rue Saint-Pantaléon, 31000 Toulouse ______ Courant Avril

Rencontre avec trois thérapeutes du Visite des Jardins de Cécile encadrée par «SPA de la rue» afin qu’ils nous fassent notre encadrant technique du chantier découvrir leur pratiques. d’insertion Pierre Carles _____ ____ Le lundi 21 MARS

Courant Mai

Journée interprofessionnelle sur « « Les bouleversements des places de chacun dans la famille dans les situations d’exil», organisé par le réseau SantéInterculturel. ___

Journée Sportive ouverte à tous! Date et programme à venir! 23, Chemin des vignobles, Fontréal-bas, 82110 Moissac _____

Service Civique

Nous proposons une mission de service civique. L’objectif étant d’animer au Le mardi 22 MARS quotidien notre halte de jour ainsi que de Information collective avec intervention façon plus ponctuel le foyer 115. du Rézo Pouce. www.service-civique.gouv.fr

____

Début AVRIL

Nous accueillons en tant que remplaçante travailleur sociale Clémentine Celerier. ____

Reprise du Sport tous les jeudi à 14h45 ____ Le Mardi 05 AVRIL

Journée Inter c.a.d.a à Tarbes sur « l’accompagnement psychologique en C.A.D.A »

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Comité de rédaction: Mélodie Ane, Laurence Carles, Pierre Carles, Julie Compans, Sarah Ebbo, Natacha Gomri, Christophe L., Loïc Jean-Joseph, Imran K., Marie-Laure Mouysset, Anastasia Procoudine-Gorsky, Mohamadou W., Yvan W. Pour plus d’information: Moissac Solidarité, 23, chemin des vignoble, Fontréal-bas 82200 Moissac. #: 05 63 04 26 66 LA GAZETTE Mini Journal - JANVIER/FEVRIER/MARS/AVRIL 2016


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