Atelier
Initiation au POTAGER BIOLOGIQUE Echanges autour du jardinage «au naturel»
Quand le sol travaille pour nous ... Bases et principes du jardinage sur sol vivant
JEUDI 17 NOVEMBRE 11h à 12h
A Moissac Solidarité par Pierre Carles
L’ECOLOGIE : UNE SCIENCE AU SERVICE DE L’AGRICULTURE Quand le jardinier invite la biodiversité au jardin.
Il ne s’agit certainement pas de faire une agriculture « biologique » uniquement pour protéger notre santé en tant que consommateurs. Il ne s’agit pas de faire une agriculture « biologique » seulement pour arrêter de détruire notre environnement et satisfaire notre conscience « écolo ». Il ne s’agit pas de faire une agriculture « biologique » encore pour économiser sur des dépenses excessives en intrants et produits chimiques. Il s’agit de faire une agriculture « biologique » pour tout ça à la fois et plus encore. Il s’agit d’abord de prendre conscience que la production de notre nourriture s’inscrit au sein d’un écosystème complexe, où les interactions entre les organismes vivants qui le composent sont infinies. On estime en effet que la faune du sol représente plus de 80% de la biodiversité animale ! Pour être intelligente, l’agriculture doit donc être appuyée par l’écologie, science très jeune qui étudie ces interactions entre êtres vivants – bactéries, animaux, végétaux, champignons, etc… - qui évoluent au sein d’un même biotope ou environnement physique déterminé – une prairie, un bois, un champs cultivé, etc…
CULTIVONS UN SOL VIVANT ! Pour produire de bons légumes dans un équilibre retrouvé avec la nature il faut tout d’abord se concentrer non pas sur les légumes eux-mêmes mais s’appliquer à cultiver un sol vivant. Qu’entend-on par là ? La pédoflore et la pédofaune (de pedo : en rapport avec le sol) regroupent l’ensemble des organismes vivants du sol. Ces organismes ont plusieurs fonctions : Ils assurent notamment la décomposition des matières organiques et rendent disponibles les nutriments pour les végétaux après une minéralisation nécessaire pour les rendre assimilables ; Ils garantissent aussi la bonne structure du sol : les vers de terre travaillent le sol en creusant tout un réseau de galeries ; les racines des végétaux, puissantes, le décompactent en profondeur et constituent des vois privilégiées de circulation de l’eau et de l’air ; Les champignons mycorhiziens tissent comme un réseau qui, en symbiose avec les racines des plantes, les aide à accéder aux ressources en eau et en nourriture ; Et la liste est encore longue ! Mais l’essentiel reste de comprendre que le sol ne se réduit pas à un support de culture inerte ; son extraordinaire (et encore trop peu connue) vie est une alliée essentielle qu’on doit chercher à cultiver.
Comment ?
1/. Limiter le travail du sol : Pour décompacter le sol il n’est pas besoin de le retourner ! Préférer à la bêche et au labour qui détruisent une organisation lente des différents horizons du sol le travail plus respectueux et efficace de l’aérobêche qui permet d’aérer et de préparer le sol sans le retourner. 90% de la vie souterraine se situe dans les dix premiers centimètres du sol ! Limiter le travail du sol permet d’abord de limiter les perturbations d’un milieu fragile favorable à cette faune et microfaune variées… En retour c’est l’activité biologique elle-même qui assurera le maintien d’une structure idéale à la culture des végétaux : les racines décompactent le sol à mesure qu’elles s’y enfoncent, et les vers se chargent de le brasser tout en y facilitant les circulations de l’eau et de l’air…
2/. Ne jamais laisser un sol nu : Toujours maintenir une couverture soit par paillage de débris végétaux morts soit par implantation d’un couvert vivant. Les matériaux frais (résidus de tonte et pourquoi pas vos déchets de cuisine ?) s’appliquent en couche mince tandis que la paille, les feuilles mortes et écorces sont disposées en couche plus épaisse. Les avantages du paillage sont nombreux : limitation de la végétation spontanée, maintien d’une certaine fraîcheur et humidité utiles en période estivale, ou protection contre le froid de l’hiver, apport de nourriture et d’un toit aux organismes vivants du sol qui la transforment et la restituent sous formes de minéraux et oligo –éléments assimilables par les plantes… Les couverts vivants, qui consistent en l’implantation d’un mélange d’espèces choisies, ont les mêmes atouts auxquels s’ajoutent ceux propres aux plantes sélectionnées : apports azotés par l’implantation de légumineuses (pois, trèfle, luzerne, etc…), structuration du sol par l’action d’espèces aux systèmes racinaires variés, attraction d’insectes utiles par semis de fleurs mellifères, etc…
3/. Apporter un amendement organique,
dont l’objectif est de nourrir d’abord le sol et non pas la plante.
De même que dans les points précédents il s’agit ici de développer et entretenir la vie et la fertilité du sol au service de la santé et de la croissance des plantes. On croit à tort que la culture des plantes appauvrit les sols; au contraire elle participe à en entretenir et stimuler la fertilité. Par contre la récolte, en privant le sol d’une partie parfois importante de la biomasse produite, oui ! Il est donc important de restituer au sol le maximum de la masse végétale qu’il a produit : Soit après compostage des déchets de cuisine ; Soit directement en favorisant le compostage de surface des matériaux encore frais. La culture d’un couvert vivant apporte, après fauchage, une masse végétale conséquente si les espèces ont été bien choisies ; si on ajoute au mélange une légumineuse on s’assure un apport azoté important grâce à la capacité de cette famille à assimiler par symbiose avec une bactérie du sol l’azote du sol…
ZOOM SUR
Les préparations à base de plantes : infusions, décoctions, extraits fermentés et macérations. Pour stimuler la vie du sol ET la croissance des plantes et leur résistance aux ravageurs. Certaines plantes, suivant le mode de préparation, ont même un réel effet fongicide ou insecticide. Il ne faut donc pas minimiser la puissance d’action des préparations à base de plantes et les utiliser dans les règles de l’art. Arrêtons-nous sur deux plantes facilement disponibles chez nous : l’ortie et la prêle.
L’ortie :
La prêle :
L’extrait fermenté, en arrosage du sol dilué à 5% stimule la croissance foliaire car c’est un engrais riche en azote soluble, stimule aussi la vie du sol et le système de défense naturelle des plantes.
Riche en silice, une décoction de prêle diluée à 5% et pulvérisée sur les feuilles et le sol du jardin stimule le système de défense naturelle des plantes ; la prêle est un fongicide efficace utilisé de manière préventive et en traitement contre les maladies cryptogamiques des cucurbitacées et tomates (mildiou). L’extrait fermenté dilué à 5% stimule croissance et germination des végétaux (les bourgeons sont friands de la silice contenue dans la prêle).
les Recettes Les décoctions :
Couper 25g de plantes sèches ou 250g de plantes fraîches , les plonger dans 1l d’eau froide, laisser macérer quelques heures, chauffer à feu moyen et laisser bouillir 20 minutes. Conserver 2 à 3 jours.
Les extraits fermentés :
Couper 1kg de plantes fraîches et les immerger dans 10l d’eau de pluie. Laisser fermenter et brasser tous les jours jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles de fermentation. Filtrer et conserver 1 mois à l’abri de l’air et de la lumière.
CONTACTS + ANIMATEUR D’ATELIER Association Moissac Solidarité Pierre Carles # : 0782829639
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